La note « Erasmus Maritime : un Grand projet maritime pour l’Europe » a été envoyée aux ministres concernés ainsi qu’aux présidents des Régions et des Conseils généraux de l’Outre-Mer et à ceux de la façade maritime de Métropole.
Je viens de recevoir un courrier, en date du 16 octobre 2012, de Bernard Guillaume, chef de cabinet de Victorin Lurel, Ministre de l’Outre-Mer, qui m’indique que « Monsieur le Ministre a pris connaissance des différents éléments. Il vous présente ses félicitations pour la qualité du projet ».
J’en suis très honoré et cela m’incite à commencer à définir ce projet pour l’Outre-Mer car nous avons la deuxième surface maritime de la planète ; des îles superbes que j’ai eu le temps de découvrir lorsque j’étais pilote de B747 à Air France.
Il est temps de lancer un « Grand projet maritime européen » avec des grands voiliers-écoles où les Outre-Mer auront une place vraiment privilégiée tant par les possibilités de développement locales que par l’activité générée lors des escales de navires en navigation océanique ou en circumnavigation.
La deuxième surface maritime de la planète.
Avec 11 millions de km2 d’océans et de mers, dont 400.000 km² de plateau continental, la zone économique exclusive (ZEE) de la France représente la deuxième superficie maritime au monde !...
La première place revient de justesse aux États-Unis (11.351.000 km2), la troisième à l’Australie (8 millions de km2) et la quatrième à la Russie (7.566.000 km2).
Ainsi, la France est quasiment au même rang que les États-Unis en terme de surface maritime !...
D'après le droit de la mer, la zone économique exclusive (ZEE) est un espace maritime sur lequel un État exerce des droits souverains en matière d'exploration et d'usage des ressources. Elle s'étend à partir de la limite extérieure de la mer territoriale de l'État jusqu'à 200 milles marins (environ
370 km) de ses côtes au maximum.
La plus grande surface de notre ZEE est la Polynésie Française avec près de 4,7 millions de km2, soit la surface de l’Europe !...
Ensuite nous trouvons les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) qui représentent, sans les îles Éparses de l’Océan indien, près de 1.750.000 km2 !...
La Martinique et la Guadeloupe ont une ZEE bien plus faible mais sont remarquablement bien placées pour le développement d’un projet de grands voiliers-écoles dans la zone Caraïbes !...
Le potentiel maritime de notre pays est extraordinaire et doit absolument être développé ; l’une des solutions est la présence de grands voiliers-écoles qui parcourront nos vastes surfaces maritimes, portant haut le drapeau national.
Avant de développer les opportunités d’un « Erasmus Maritime » pour la Polynésie Française, Nouméa et Wallis et Futuna, et pour la Réunion, Mayotte et les TAFF, je vais commencer par exposer les possibilités pour les départements et collectivités d’Outre-mer des Antilles.
LES ANTILLES
Les Antilles forment un vaste archipel s'étendant sur 3.500 km, de Cuba jusqu'au large du Venezuela, avec 235 830 km2 de terres émergées et 42 millions d'habitants.
Les Antilles comptent plus d'une centaine d’îles dont les plus grandes, les « Grandes Antilles », sont au nord tandis que les « Petites Antilles » sont plus au sud.
Les « Grandes Antilles »
Quatre îles des Antilles forment le groupe des « Grandes Antilles ».
Il s'agit par ordre de taille de Cuba, Hispaniola (Haïti et République dominicaine), la Jamaïque et Porto Rico.
Elles couvrent 90 % de la surface réunie de toutes les îles des Antilles.
Les « Petites Antilles »
Les « Petites Antilles » sont constituées des « Îles du Vent » formées par des îles volcaniques qui s’étendent en arc de cercle sur près de 850 km, entre Porto Rico à Trinidad, et par les îles « Sous le vent » longeant le nord du Venezuela.
Certains volcans de cette région sont célèbres pour leur activité volcanique ou leur style éruptif. La Montagne Pelée est le plus connu d’entre eux depuis son éruption de 1920 et par la nuée ardente qui a entraîné la destruction de Saint-Pierre.
Les « Petites Antilles » sont situées dans la zone des Alizés, des vents réguliers pendant une bonne partie de l’année et de Force 6 au maximum. Ils soufflent du Nord-Est au Sud-Est en fonction de la saison.
Les « Îles du vent » s’étendent du nord au sud : îles Vierges, Anguilla, Saint Martin, St Barthélemy, St Christophe, Antigua & Barbuda, Montserrat, St Kitts & Nevis, la Guadeloupe, la Dominique, la Martinique, Ste Lucie, St Vincent, la Barbade, Grenade, Trinidad & Tobago.
Vous trouverez ci-dessous une carte qui donne une idée des possibilités de navigations pour des grands voiliers-écoles qui seraient basés à la Martinique, à la Guadeloupe et en Guyane.
LA GUYANE
La Guyane a une superficie de 83 846 km2 et c’est le plus grand département français. Il est également le plus boisé car 96 % du territoire est recouvert par l’une des plus riches forêt de la zone équatoriale.
Le territoire guyanais fait partie des régions ultrapériphériques de l’Union européenne, tout comme la Guadeloupe et la Martinique.
C'est le seul territoire européen d'Amérique du Sud.
D’autres territoires d’États de l'Union européenne, situés dans l’Atlantique, ont le statut de territoires d'outre-mer.
Ce sont, dans les Caraïbes, les Antilles néerlandaises ,et, dans
l’Atlantique sud, les îles Malouines (UK) qui administrent la Géorgie du Sud située en 54° sud, et les onze Îles Sandwich du
Sud espacées entre 56° sud et 59° sud ; des espaces quasi polaires qui sont un important lieu de nidification de nombreuses espèces d'oiseaux de la zone arctique et subarctique.
L’Union européenne a défini huit Régions ultrapériphériques qui nécessitent des aides particulières pour rattraper le retard de développement dû à l’éloignement et à l’isolement :
● dans l’Océan indien : l'Ile de la Réunion et Mayotte ;
● dans l’Atlantique : les régions autonomes portugaises des Açores et de Madère ainsi que la Communauté autonome espagnole des Îles Canaries ;
● dans les Caraïbes : les trois départements français d'Outre-mer
(DOM) de la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique.
En plus des départements d’Outre-mer, nous avons les collectivités d'Outre-mer (COM) qui disposent d’un statut voisin de celui des DOM, avec notamment un conseil territorial :
● collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon, située au large de Terre-neuve ;
● collectivité d’Outre-mer de Saint-Barthélemy, située au nord de la Guadeloupe ;
● collectivité d’Outre-mer de Saint-Martin, située au nord de Saint Bart.
Afin d’aider au développement des Régions ultrapériphériques celles-ci bénéficient de plus de 11 milliards d'investissement communautaire pour la période 2007-2013 avec des sources de financement provenant du FEDER, FSE, FEADER, FEP, POSEI.
L’éloignement du continent européen, l'insularité, une faible superficie, un relief parfois abrupt et un climat tropical, la dépendance économique vis-à-vis de nombreux produits, sont des handicaps qui pénalisent sérieusement le développement de ces régions.
Par contre, les Régions ultrapériphériques possèdent de sérieux atouts car elles permettent à l'Union Européenne de détenir un territoire maritime très étendu, ce qui permet d’envisager de nombreuses possibilités de développement des relations avec les Caraïbes, l’Amérique centrale, la Macaronésie (Açores, Madère, îles Canaries et des îles du Cap-Vert) et le sud-ouest de l'Océan Indien.
Et c’est bien cette possibilité de développement des relations internationales dans les Caraïbes qui donne à un projet « d’Erasmus Maritime » aux Antilles tout son sens.
Un « Erasmus Maritime » pour les Antilles
Les Départements de Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, et les Collectivités d’Outre-mer de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, présentent un extraordinaire potentiel pour des grands voiliers-écoles tant par la multitude des navigations possibles entre les îles et les pays voisins que par un climat tropical très agréable une grande partie de l’année.
Je rappelle que le concept « d’Erasmus Maritime » consiste à embarquer des jeunes Européens qui navigueront, en équipage, à bord de grands voiliers-écoles, le long des côtes de l’Union européenne afin de découvrir l’Europe et sa diversité.
Sachant que nos départements et collectivités d’Outre-Mer font partie des Régions ultrapériphériques de l’Union européennes, le concept « d’Erasmus Maritime » s’applique aussi à la zone Caraïbes.
Ainsi, il est possible d’embarquer à bord de grands voiliers-écoles basés en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane, des jeunes de métropole, et de divers pays de l’Union européenne, qui passeront un mois à naviguer, en équipage, avec des jeunes Martiniquais, des jeunes Guadeloupéens et des jeunes Guyanais, mais aussi avec des jeunes originaires des grandes Antilles comme Cuba ou la Jamaïque, tout en bénéficiant du soutien des fonds européens.
Une incroyable multitude de possibilités !...
Cela permettrait aussi de développer les jumelages déjà en cours en Martinique, Guadeloupe et Guyane avec des partenaires étrangers.
De plus, sachant qu’il est préférable pour un grand voilier-école basé aux Antilles d’éviter, de juin à novembre, la saison des dépressions tropicales et des cyclones, il y a la possibilité de programmer à cette époque de l’année une navigation vers la métropole et l’Europe !...
Il y a là de belles possibilités de navigations, sachant que Saint-Pierre-et-Miquelon sera une escale préférentielle pour nos voiliers qui remonteront des Caraïbes !...
Juste un exemple de navigation avec une relève mensuelle des stagiaires : En juin, départ de Pointe-à-Pitre ou Fort-de-France, pour des escales à La Havane, New York, St-Pierre-et-Miquelon, Galway, Brest, Boulogne-sur-Mer, Bremerhaven, Copenhague, et retour avec des escales à Rouen, Bordeaux, La Corogne, Lisbonne, Casablanca, Dakar, puis, en novembre, traversée de l’Atlantique vers les Antilles…
Une bonne occasion pour les jeunes Guadeloupéens et les jeunes Martiniquais de découvrir les Caraïbes, l’Europe et le monde !...
Les ministères et collectivités publiques intéressées par le programme d’un « Erasmus Maritime » sont nombreux :
● Les Conseils généraux et les Régions de métropole et d’Outre-Mer, et de l’Union européenne, au titre de la formation humaine (collèges, lycées, universités, Direction départementale des affaires sanitaires et sociales, Protection judiciaire de la jeunesse) et du développement des relations internationales ;
● Le ministère de l’Éducation nationale pour les voyages de fin d’études des élèves de nos grandes écoles et universités, mais aussi pour les élèves des écoles professionnelles et les lycées maritimes ;
● Le ministère de l’intérieur pour la formation de ses fonctionnaires ;
● Le ministère de la Justice pour les jeunes pris en charge par la Protection
Judicaire de la Jeunesse ;
● Le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, pour la politique de la Mer (ex : l’Ecole Nationale Supérieure Maritime) et le lancement du projet qui est suivi très attentivement par Frédéric Cuvillier, Ministre délégué chargé des transports, de la Mer et de la Pêche;
● Le ministère des Affaires sociales et de la santé au titre notamment de navigations pour les jeunes en crise existentielle (navigations thérapeutiques) ainsi que pour les personnes handicapées et la lutte contre l’exclusion ;
● Le ministère des Affaires étrangères pour l’extension du projet dans les pays européens et au-delà. Le projet a retenu l’attention de Bernard Cazeneuve, Ministre délégué chargé des Affaires européennes ;
● Le ministère de la Défense au titre de la Marine Nationale pour l’École Navale, et les différentes écoles de formation, ainsi que pour le détachement de « Volontaires des Armées »;
● Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche pour l’organisation de navigations pour les étudiants ;
● Le ministère des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative ;
● Le ministère des Outre-Mer ;
● Le ministère de l'Economie et des Finances notamment pour la construction navale ;
● Le ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, au titre des emplois générés par le projet.
Le financement des navigations peut être assuré en partie par les collectivités territoriales et les ministères concernés mais aussi par :
● le programme Interreg IV « Caraïbes » et les autres programmes européens;
● Les fondations et fonds de dotation désireux d’apporter à des jeunes une formation maritime et une découverte du monde ;
● et d’autres encore…
A titre d’exemple, je retiens le programme de « La Boudeuse » qui, le 5 novembre 2012, va partir de Fécamp pour une navigation de 8 mois vers le Cap Horn et l’Île de Pâques.
Chaque mois, quatre communes différentes enverront chacune quatre jeunes à bord du navire, soit 16 personnes en même temps pour une « Nouvelle Odyssée » qui concerne 128 jeunes, de 18 à 25 ans, originaires de 32 communes au total.
Un véritable « relais » qui apportera aux stagiaires une expérience humaine d’une rare intensité mêlant le goût de l’aventure au sens des responsabilités, la découverte du monde à l’esprit civique ; de quoi développer leur esprit d'entreprise et leur créativité !...
Le financement est assuré par un partenariat entre le « Fonds de dotation Mission Terre-Océan », regroupant ACTED et « l’Ecole de l’Aventure », propriétaire de « La Boudeuse », et l’Association des maires de France (AMF) qui, à travers son « programme jeunesse international », finance une partie des charges liées à l’embarquement
Un véritable « modèle à suivre » !...
PROGRAMME INTERREG IV « CARAÏBES »
Afin de pallier aux difficultés structurelles des Régions ultrapériphériques, l’Union européenne a notamment mis en place le programme INTERREG IV « Caraïbes » qui a été approuvé par la Commission européenne le 27 mars 2008 au bénéfice des régions de Guadeloupe, Guyane, Martinique ainsi que des nouvelles collectivités d’Outre-Mer de Saint-Barthélemy et Saint-Martin.
Ce programme s’inscrit dans le cadre de la politique de cohésion de l’Union européenne et relève de l’objectif « coopération territoriale européenne » 2007/2013 qui vise à :
● renforcer la coopération au niveau transfrontalier par des initiatives conjointes locales et régionales ;
● renforcer la coopération transnationale par des actions favorables au développement territorial intégré en liaison avec les priorités de la Communauté ;
● renforcer la coopération interrégionale et l’échange d’expérience au niveau territorial approprié.
A ce titre, INTERREG IV « Caraïbes » bénéficie d’un budget d’environ 63 millions d’Euros, dont 75% au titre du Fonds européen de développement régional (FEDER).
Le solde (25%) est cofinancé par les Régions de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique, les deux Collectivités d’Outre-mer (COM) de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, par l’Etat, ainsi que par l’autofinancement privé. (Source)
En raison de ce programme, le concept « d’Erasmus maritime » présente un énorme potentiel en raison des possibilités de développement des relations entre nos DOM et COM et les pays de la « Zone Caraïbes ».
Les zones éligibles à la coopération du programme INTERREG IV « Caraïbes » sont :
● toutes les îles des Caraïbes, de Cuba à Trinidad et Tobago ;
● tous les pays et territoires continentaux qui ont une façade sur la mer des Caraïbes : Belize, Brésil pour partie, Colombie, Costa-Rica, Guatemala, Guyana, Guyane, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panamá, Salvador et Venezuela ;
● d’autres pays voisins, non inclus dans la zone Caraïbes, comme le Canada, les Etats-Unis et le reste de l’Amérique latine.
Les navigations de grands voiliers-écoles entre les îles des Caraïbes rentrent dans les différents objectifs du programme INTERREG IV « Caraïbes » dans le cadre de :
● la création d’entreprise (armement naval) ;
● l’attractivité touristique ;
● la réduction du chômage ;
● l’amélioration de l’accessibilité et du maillage des liaisons internes ;
● développement de la communication transfrontalière ;
● rapprochement des populations ;
● développement des synergies entre les institutions et entre les territoires ;
● renforcement de la cohésion et de l’intégration sociale de l’espace Caraïbes ;
● développement des réseaux régionaux dans l’éducation et la formation ;
● encouragement du multilinguisme ;
● développement des actions culturelles et sociales conjointes.
Plus d’info sur : http://www.interreg-caraibes.org/
Le projet d’un « Erasmus Maritime » est ainsi remarquablement adapté à nos départements et collectivités des Antilles.
Le type de voilier-école proposé est le « Statsraad Lehmkuhl », sister-ship du « Duchesse-Anne », et ceci pour plusieurs raisons :
● Ses caractéristiques lui permettent d’embarquer en navigation océanique une centaine de cadets : longueur hors tout : 98,00 m ; longueur de coque : 84,60 m ; longueur à la flottaison : 73,00 m ; largeur : 12,60 m ; hauteur maximale : 48,00 m ; tirant d'eau maximal : 5,20 m ; tonnage brut : 1 516 t ; nombre de voiles : 22 ; surface totale de la voilure : 2.026 m2 ;
● Il a été conçu, dès l’origine, en tant que voilier-école pour l’association des voiliers-écoles allemands, ce qui en fait une référence pour sa taille, son type de voilure et ses aménagements ;
● Le « Statsraad Lehmkuhl » a été lancé le 14 janvier 1914 sur le chantier Johann C. Tecklenborgde Bremerhaven-Geestemünde et navigue depuis cette époque. Une garantie pour un investissement sur le long terme ;
● Il est armé par la Fondation « Stiftelsen Seilskipet Statsraad Lehmkuhl » ». Ce qui indique qu’il est tout à fait dans les moyens d’une Fondation ou d’un GIP ;
● Il a reçu le « Boston Teapot Trophy » lors de la conférence annuelle de ‘Sail Training International’ qui s’est tenue à Halifax en novembre 2008.
Le « Boston Teapot Trophy » est une récompense accordée chaque année, depuis 1964, au voilier-école qui a établi la meilleure performance en navigation avec des cadets.
Les conditions pour obtenir le ‘Boston Teapot Trophy’ sont exigeantes car il est attribué au voilier-école, de n’importe quelle nationalité, qui couvre la plus grande distance sous voiles pendant une période de 124 heures (5 jours et 4 heures).
En novembre 2007, lors d’une navigation de Baltimore à Belfast, avec des cadets de l'Académie Navale norvégienne, le « Statsraad Lehmkuhl » a parcouru une distance de 1 118 miles nautiques (2 070 km) en 124 heures, c'est-à-dire plus que tout autre voilier pendant cette saison de navigation. Cela donne une vitesse moyenne de 9.02 nœuds pendant plus de cinq jours. La plus longue distance parcourue en quatre heures a été de 60 miles nautiques et la vitesse enregistrée la plus élevée a été de 18 nœuds sur une courte durée.
Pas mal pour un voilier presque centenaire !...
De sérieux arguments pour le prendre comme modèle !...
Il y a peu de cabinets d’architecture naval capables de réaliser le Design d’un grands voilier-école, mais je me dois de citer Colin Mudie, architecte naval du Tarangini, et Gérard Dijkstra, désigner du Stad Amsterdam et du Cisne Branco.
Ce type de projet pourrait intéresser le Conseil d’Orientation de la Recherche et de l’Innovation pour la Construction et les Activités Navales (CORICAN) qui regroupe l’ensemble des représentants de la filière navale française : acteurs publics (Etat, collectivités locales), ONG, syndicats, entreprises.
Le CORICAN se fixe comme objectif de contribuer sur le plan de la recherche, du développement et de l’innovation, à la définition et à la promotion du navire du futur, « navire propre, économe, sûr et intelligent ».
La réalisation d’un tel navire pourrait représenter un magnifique symbole du savoir-faire français tout en donnant un nouvel élan à l’idée européenne.
Financement d’un voilier du type « Statsraad Lehmkuhl »
Le coût à la construction d’un voilier-école du type Statsraad Lehmkuhl est d’environ 45 millions d’euros et une construction en série serait particulièrement bienvenue pour les chantiers navals STX de Lorient et CMN de Cherbourg.
Une commande de deux navires permet de baisser le prix de 15%, ce qui fait environ 38 millions d’euros l’unité.
La principale difficulté financière du projet sera celle des charges d’armement car un grand voiliers-école coûte annuellement, tout compris, environ 15% du prix neuf.
Ainsi, un grand voilier-école, de 84 mètres de longueur au pont, qui embarque 100 cadets pendant 50 semaines (5.000 semaines/mer), va coûter chaque année à la structure qui l’armera près de 6,75 millions d’euros.
Le coût de l’embarquement pour un stagiaire est ainsi d’environ 1350 euros par semaine (112 euros par jour et par personne). Dans ce prix sont inclus l’amortissement du navire, les charges carburant et d’entretien, les salaires de l’équipage, les assurances, les vêtements de mer, etc…
Si un financement public reste possible, il faut réaliser que c’est assez difficile en cette période de restriction budgétaire…
Un partenariat public-privé, réalisé au sein d’un Groupement d’intérêt public, serait peut-être la solution la plus adaptée afin de diluer les coûts pour les uns et les autres.
Le financement d’un grand voilier-école peut être assuré par une grande entreprise qui en confierait l’armement à une compagnie maritime reconnu et expérimenté comme la Compagnie Maritime Nantaise dont la flotte inclut le Bélem.
Le navire serait utilisé une partie de l’année pour la formation de ses salariés et pour la communication de l’entreprise.
Le reste du temps le voilier embarquerait des stagiaires pour le compte d’un Groupement d’intérêt public.
Une grande entreprise française pourrait-elle acheter un grand voilier-école dans ce but ?...
Je ne prends qu’un seul exemple : celui de la première entreprise française, une société travaillant dans le pétrole, et qui occupe la 6ème place au niveau européen. Elle s’est octroyé un bénéfice de 12,2 milliards d’euros pour l’exercice 2011 !...
Et bien, ce bénéfice de 12,2 milliards d’euros représente de quoi financer 320 grands voiliers-école du type « Statsraad Lehmkuhl » !...
C’est énorme, c’est gigantesque, et l’on peut se dire qu’il y a peut-être une
possibilité de financement d’un navire si cette entreprise y trouve son compte en terme d’image !...
Il y a, en fait, plusieurs bonnes raisons pour qu’une grande entreprise finance et fasse construire un grand voilier-école :
● organisation de stages de formation pour ses salariés ;
● obtention d’une image dynamique, solidaire et écologique ;
● participation à des événements nautiques et relations publiques ;
● organisation de navigations pour les élèves des grandes écoles ;
● logo de l’entreprise sur la grand voile ;
● obtention d’une image solidaire auprès du public en mettant le navire à disposition d’un GIP une partie de l’année.
Création d’un G.I.P. Guadeloupe-Martinique-Guyane.
Il y a plusieurs types de financement mais un partenariat public-privé est vraiment intéressant si le navire est utilisé alternativement par l’entreprise propriétaire du navire et par un Groupement d’Intérêt Public (GIP).
Par ses possibilités de rassembler des partenaires publics et privés, le GIP est en effet bien adapté à l’armement d’un grand voilier-école.
Ce concept avait été retenu par l’association « Les Clippers de Normandie », que j’ai créée en novembre 1993, et qui avait pour objet :
1/ De participer, à partir de stages embarqués sur des grands voiliers assurant une pratique de la voile et la découverte de la mer, à l’éducation, la formation et la réinsertion d’adolescents et d’adultes.
2/ De rechercher au préalable des partenaires publics ou privés pour le financement et l’exploitation de ses bateaux à voile.
C’est d’ailleurs un GIP qui arme le « Marité », le dernier Terre-neuvier français.
Les membres du « GIP Marité » sont l’association « les amis du Marité », la Fondation du patrimoine maritime et fluvial, la ville de Fécamp, la ville de Granville, la ville de Saint-Vaast-la-Hougue, le Conseil général de la Manche, et la Communauté d’agglomération Seine-Eure.
Ainsi le développement d’un « Erasmus Maritime » pour les Antilles pourrait très bien passer par la création d’un « GIP Guadeloupe-Martinique-Guyane » avec pour partenaire une grande entreprise française.
Jean-Charles Duboc
Bon alors si le ministre vous félicite, y'a plus qu'à lever des fonds...
On attend la future loi sur "l'économie solidaire" qui va créer des "titre participatifs" en fonds propres et vogue la galère !
Félcitations !
Rédigé par : I-Cube | 30 octobre 2012 à 14:49
Merci pour l’info.
Des "titres participatifs" en fonds propres pour une entreprise solidaire !...
L’idéal !...
Cela permettrait de créer un armement naval qui posséderait ses navires et serait membres d’un ou plusieurs GIP.
A développer en fonction des possibilités juridiques que va offrir cette nouvelle loi sur l’entreprise solidaire…
Rédigé par : JEAN-CHARLES DUBOC | 01 novembre 2012 à 13:37