Par courrier en date du 1er juin 2012, j’ai proposé au Président de la République, François Hollande, de créer un « Erasmus maritime » destiné à faire découvrir la mer, et les côtes européennes, aux jeunes Européens, par la navigation, en équipage, à bord de grands voiliers-écoles.
La Présidence de la République m’a répondu dans un courrier en date du 18
juillet 2012.
Pour son intérêt pour la construction navale, le projet a aussi été retenu par Michel Delebarre, député-maire de Dunkerque, ancien ministre d’Etat, qui l'a transmit à Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des Transports et de l’Économie maritime.
La proposition consiste en effet à construire des voiliers proches du « Duchesse-Anne », ou de son sister-ship le « Statsraad Lehmkuhl », des voiliers de plus de 80 mètres de longueur au pont !...
Le projet est extrêmement important et ne peut être décidé que par François Hollande compte-tenu de l’importance des investissements, de la nécessité de créer de créer des structures adéquates pour l’armement des navires (ex : Groupement d’intérêt public), d’engager des ministères et des régions dans une action à long terme, mais aussi de convaincre les autres pays européens de se lancer dans l’aventure !...
Le projet est d’emblée de dimension européenne et serait particulièrement bienvenu, en particulier pour les jeunes Européens, au moment où l’Europe traversent une grave crise financière et économique.
La principale particularité d’un « Erasmus maritime » réside dans le fait qu’il s’adresse à l’ensemble des jeunes, et non pas exclusivement aux étudiants comme le fait le programme « Erasmus » actuel.
Car, à bord d’un voilier-école, il y a un rôle à jouer pour chacun, tout en suivant des cours à bord et en découvrant l’Europe lors des escales.
Le programme est bien sûr adapté aux étudiants des grandes écoles, à ceux des universités et des Instituts universitaires de technologie.
J’ai envoyé à Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, une copie du courrier adressé à François Hollande, et j’ai obtenu, par courrier du 3 août 2012, une réponse de son chef de cabinet.
« Monsieur,
Vous avez bien voulu faire parvenir à Madame Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la copie d’une lettre que vous avez adressée à Monsieur le Président de la république.
La ministre m’a confié le soin de vous remercier de lui avoir transmis cette
contribution dont elle a pris connaissance avec attention.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’assurance de ma meilleure considération.
Rémy Gicquel ».
Le courrier de Geneviève Fioraso souligne que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est intéressé, mais il y a encore de nombreuses inconnues.
La principale des inconnues est d’ailleurs l’attractivité de la navigation à bord de grands voiliers pour les étudiants !...
En effet, sont-ils prêts à embarquer sur un grand voilier, par exemple pour un voyage de fin d’étude pour une navigation vers Hambourg, Glasgow, Stockholm, Saint-Pétersbourg, Séville, Athènes ou Alexandrie, ou ailleurs ?...
Nous n’en savons absolument rien.
Aucun sondage n’a jamais été réalisé pour savoir si des étudiants pourraient être intéressés par des « classes de mer » qui leur permettraient de leur faire découvrir l’Europe dans le cadre de leurs études !...
Quel serait le pourcentage d’étudiants prêts à embarquer ?...
De la même façon, nous n’avons aucune idée de la façon dont pourrait être reçue cette proposition par le corps enseignant.
Il y a bien sûr, comme partout, des fanatiques de voile, mais est-ce suffisant pour lancer un programme européen ?...
Autre inconnue.
Nous sommes pour l’instant dans la phase de « défrichage » du projet d’un « Erasmus maritime », mais sa réalisation sera, de toute façon, bien plus complexe que celle du programme « Erasmus » actuel.
En effet, il ne s’agit pas uniquement d’échange d’étudiants mais aussi de découverte de la mer dans le cadre d’une formation humaine, d’opportunités pour la construction navale, de création de structures juridiques (GIP), de développement des échanges entre les régions maritimes, de développement de l’activité portuaire, de subventions européennes (Vasco da Gama), etc…
Un ensemble de caractéristiques qui demanderont vraisemblablement la création d’un « Comité interministériel Erasmus maritime » pour la réalisation du projet.
Jean-Charles Duboc
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