Mains invisibles : Chapitre XX.3 : Comité Libecciu (3/3)

 

Chapitre XX.3

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Comité Libecciu (3/3)

 

Dès qu’il en a un peu le temps, Paul tente de joindre Blaucher, celui qui l’a aidé à comprendre un peu dans quel monde de la finance tout le monde vit sans le savoir, l’année passée.

D’après son compte « fesse-book », il est à Doha.

Blaucher, c’est le banquier reconverti dans la vente de yacht de luxe après avoir couvert de sa signature les virements des commissions et rétro-commissions sur les ventes de frégates furtives à Taïwan en qualité de directeur de l’agence locale de la banque bien française qui a fait les mouvements.

Même qu’il a témoigné devant la commission d’enquête parlementaire dirigée à l’époque par les actuels ministres, turbulent et contre-productif du redressement productif aux résultats si brillants pour l’un, et au « ministre philosophe » de l’éducation en train de détricoter les emplois du temps des collégiens, afin de mieux ne pas leur apprendre à écrire, lire et compter, pour l’autre.

Tous les deux formant une belle paire de trublions qui exaspèrent toutes les familles ouvrières et bourgeoises du pays, puissamment assistés par la garde des sceaux et ses diverses réformes inquiétantes sur le droit de la famille, la procédure pénale et le mariage pour tous qui font monter en puissance un « front du refus » jusque dans les rues des grandes villes : une belle équipe !

 

C’est que c’est l’époque de la « Manif pour tous », qui met en transe la Nathalie quand ses ordinateurs tournent tout seul et son mentor d’amiral, obnubilés qu’ils sont par les écoutes « des services » qui identifient bon nombre de militaires d’active parmi les civils qui s’agitent toujours plus fort contre le « mariage pour tous » !

Quelle idée aussi ! Tenir cette promesse électorale-là en premier, et en oubliant toutes les autres quand même plus urgentes pour le pays, ce serait presque de l’autisme-appliqué du point de vue de Paul !

En tout cas, une raison de plus pour qu’il ne s’occupe absolument pas de politique, tellement ça reste un exercice débile à ses yeux.

En bref, ils ont l’air si pressés d’aboutir, qu’ils donnent eux-mêmes l’impression que leur temps est décidément compté.

Pendant ce temps-là, l’économie crée toujours plus de chômeurs, les dépôts de bilan accélèrent et encombrent les greffes des tribunaux de commerce et voilà que dès la fin du premier trimestre, les paiements et budgets se font désirer.

Il y en a même qui causent déjà d’un second « grand emprunt » de 12 milliards à monter rapidement…

Alors que Paul ne les a alors pas encore « sous contrôle » à ce moment-là.

 

Quitte à devenir banquier comme le suggère « junior n° 4 », autant avoir quelques éclaircissements utiles.

Hélas, Joël Blaucher décédera avant de rentrer au pays.

Tout ce que Paul en a compris, c’est qu’il vaudrait mieux pour lui qu’il dispose de quelques fausses identités cachées et de plusieurs banques sur tous les continents sur lesquelles « faire tourner » l’argent.

« Si vous devez rapatrier « sauvagement » des fonds dormants, il faut le faire avec le soleil, de façon à ce que les écritures ne soient plus compensables à l’envers, la nuit, les agences de compensation étant fermées. Et laisser un petit solde positif sur les comptes pillés pour ne pas annuler les opérations pour défaut de provision. »

Et il explique :

« Si Duchemin vole le compte de Duschnock en empruntant son identité, avec à la fois les bons numéros de compte complet, la clé de sécurité comprise, et surtout leur code secret de confirmation électronique de toutes les transactions, c’est en fin d’après-midi avant la fermeture de la compensation.

Sur une banque qui est déjà fermée à ce moment-là… donc en Asie.

Je peux vous l’ouvrir à Hong-Kong ou Taipeh où j’ai gardé des contacts.

Et sur un compte devise ouvert au nom de Trucmuche, avec un libellé de facture émise sur Duschnock, par exemple et payé sous forme de virement.

Le lendemain, alors qu’en Europe on dort encore, au lever du soleil chez Trucmuche, vous virez les mêmes soldes sur un compte ouvert au nom de Ducon-la-bite-à-l’air ouvert à Doha ou à Koweït-city.

À midi, ou plus tôt avant l’ouverture des guichets en Europe, ces comptes sont fermés pour se retrouver aux Bermudes sur une autre banque sur des comptes ouverts au nom de Duconno, toujours avec factures et tout l’attirail pour en justifier chez la banque du tireur. Et d’autres encore où on passe alors à la journée suivante pour revenir sur Hong-Kong ou Tokyo au nom de Duschmol et ainsi de suite jusqu’à arriver à destination, en Europe je suppose, sur une banque opaque où Durang sera le destinataire et bénéficiaire final.

Donc, si c’est l’Europe, j’en connais plein aux îles anglo-normandes, au Luxembourg, ou mieux, au Vatican. »

Tiens donc, au Vatican, pourquoi pas, puisqu’il doit s’y rendre en février !

Car d’après lui, il vaut mieux éviter le franc suisse, donc aussi le Lichtenstein, des places suspectes comme Monaco, qui n’a d’ailleurs pas de bourse, ou San Marin.

Et puis faire attention de ne pas travailler sur le dollar, mais en euro ou en yen, les américains pouvant bloquer n’importe quand et à peu près n’importe où toute somme libellée dans leur monnaie.

Un avertissement que Paul avait déjà entendu à Venise.

 

Et si c’est une banque à soi ?

« C’est encore plus facile, mais Durang ne peut plus être un inconnu, j’entends physiquement : il a pignon sur rue et il faudra qu’il se présente en personne à un moment ou à un autre aux autorités locales.

D’où l’impératif d’une vraie fausse identité… »

Après tout, il en a déjà plusieurs, fournies à l’époque par « Riri », pour lui-même et ses deux « exilées » de Corée.

« L’objectif est de faire tourner l’argent avec le soleil, empêchant les banquiers tirés et floués de remonter les écritures et de les contre-passer, ce que d’ailleurs les crédit-documentaires sous forme de facture devraient empêcher.

Attention aux dates de valeur si les opérations ne sont pas préparées, puisque les comptes intermédiaires sont fermés entre-temps. Les dates de valeur, c’est le temps pour qu’un banquier réagisse. 24 heures en semaine, trop court à l’occasion d’un week-end prolongé où une des banques est fermée et pas l’autre.

Le mieux, c’est donc de « travailler » une veille de week-end prolongé. Et il y a notamment trois dates à retenir avant juin… Et d’autres plus tard.

Où les banques des pays chrétiens sont fermées, mais pas celles des pays musulmans ou asiatiques, sauf pour Hong-Kong dont il faut prévoir que la banque de compensation peut suivre le calendrier occidental.

Les chrétiennes ne peuvent donc pas faire d’opération, en revanche, les autres peuvent suivre et déplacer l’argent ailleurs.

Cette année vendredi Saint tombe le 29 mars et laisse le lundi 1er avril pour faire le ménage dans les banques arabes ou chinoises avant la reprise des banquiers occidentaux le mardi 2.

Seconde possibilité, c’est le mardi 7 mai, suivis de deux jours fériés, le 8 pour la victoire de 1945 célébrée le 9 à Moscou, et le jeudi 9 pour l’Ascension et donc un nettoyage des comptes intermédiaires avant le vendredi 10, parce que ce jour-là, les compensations vont tourner.

Et enfin, le vendredi 17 mai pour le week-end de la pentecôte, suivi de son lundi férié en « christianie ». »

Astucieux.

 

De préférence, il faudrait faire ces opérations sur devises exotiques répète-t-il. « Pas question de faire en US dollars, les américains pistent tous leurs dollars comme si il y avait une puce électronique dessus. Je déconseille la Livre, les anglais sont très susceptibles. Le Bitcoin a un marché trop étroit et attire l’attention des polices internationales, puisque c’est une monnaie utilisée par les trafiquants de drogue et autres mafias.

Reste l’Euro et le Yuan chinois. La première parce que j’imagine que ça va être votre devise d’arrivée et de travail, la dernière parce que le marché de Hong-Kong en regorge et que les autorités monétaires chinoises font tout pour maintenir leur monnaie à cours constant et sous-évaluée. Donc sans risque de change.

Mais il va vous falloir des complicités sur place que je peux renouer… »

Complicité, veut dire coût supplémentaire… Et le Yen ?

« C’est possible. Mais il peut jouer du yo-yo si les montants dépassent l’unité. »

Et quand Blaucher parle « d’unité », il s’agit du million de dollars. Or, là, il n’a pas à savoir que ça va porter sur plus d’une dizaine de milliers d’unités.

« Et les autres marchés à terme ? »

Possible, mais il faut disposer d’une salle de marché et savoir s’en servir…

Et pourquoi pas apprendre, après tout ?

Lui ou Lady Joan pourrait lui servir de coach, l’IOR où « numéro 4 » pourrait lui offrir une banque équipée, va-t-on savoir ?

Il faut qu’il avance.

Sauf que Joël devient soudain silencieux pour être décédé.

Dommage, il aurait eu l’occasion de « se refaire » et de mettre un peu plus le boxon sur les marchés comme il en rêvait depuis sa propre éviction ! 

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Mains invisibles : Chapitre XX.2 : Comité Libecciu (2/3)

 

Chapitre XX.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Comité Libecciu (2/3)

 

Quant à la marine, elle engagera le BPC Dixmude. Mais également des avions de patrouille maritime Atlantique 2 seront utilisés pour les missions d’observation et de renseignement. Le 18 janvier, le nombre d'Atlantique 2 stationnés à Dakar est porté à cinq, au lieu d'un en condition normale.

L’Atlantique 2 est en fait la clé de voûte de l’opération Serval. « Ces « sentinelles du ciel » peuvent opérer durant 14 heures, un avantage considérable pour « durer » et offrir une permanence sur zone.

Ils disposent en outre d’importants moyens de détection : radar, système de détection électro-optique permettant d’obtenir des images de jour comme de nuit, moyens d’écoute, transmission de données…

Sans oublier des postes d’observation aménagés dans la carlingue, d’où des guetteurs peuvent observer le terrain survolé. Ils disposent d’un véritable équipage, constitué d’une vingtaine de marins, dont des spécialistes de la détection. D’où leur surnom de « frégates volantes » puisqu’à l’instar d’un bâtiment, cet équipage offre une capacité de réflexion, d’analyse et de compréhension de l’environnement, qu’il peut partager avec l’état-major et les autres moyens engagés. Une valeur ajoutée que ne peut par exemple pas offrir un drone aérien. ».

Pouvant emporter quatre bombes guidées laser GBU-12 de 250 kg, guidées depuis le sol ou à l'aide du pod de désignation d'un avion de chasse, les ATL2 participent également aux frappes aériennes conduites au nord-Mali par l'armée de l'air.

 

Le 22 janvier 2013, escorté par l'aviso Lieutenant de vaisseau Le Hénaff, le bâtiment de projection et de commandement Dixmude quittera le port militaire de Toulon avec 1.820 tonnes de matériel militaire dont 50 tonnes de munitions et environ 140 véhicules de tout type tels que des VBCI, des chars AMX-10 RC ou des Renault GBC 180, ferroutés depuis le nœud logistique du 4ème RMAT de Miramas. Le BPC arrivera au port de Dakar le 28 janvier 2013 et y débarque son fret dont des dizaines de véhicules ainsi qu'un second GTIA, armé par le 92ème d’Infanterie et le 1er RIMa. La colonne de matériels quitte Dakar le 1er février 2013 et atteint Bamako trois jours plus tard, après un long périple routier via Kayes, avant de poursuivre le 5 février 2013 vers Gao.

 

Le bâtiment civil MN Eider affrété pour l'opération quittera Toulon le 28 janvier avec l'ensemble des matériels de la 1ère brigade logistique, soit 2.700 tonnes de chargement, dont environ 250 véhicules. Il transporte de nombreux camions et quelques blindés de combat (VAB, VBCI) destinés à compléter les unités déjà projetées, ainsi que des dizaines de VBL, de PVP et de Peugeot P4. Il arrivera à Dakar le 3 février. Par ailleurs, entre le 18 et le 22 février, ce bâtiment effectuera une deuxième rotation vers Dakar pour y délivrer du fret à destination des forces déployées dans l’opération Serval où il est escorté par le PM L'Her.

 

À côté le « commando Libecciu », faisant référence à un vent de sud-ouest marin soufflant parfois sur la Corse, fait figure de lilliputien.

Un amiral à la retraite, un officier supérieur de réserve et une lieutenante d’active et « détachée ».

Miss Nathalie…

Une rousse, style rouge, mais alors rouge du cheveu, version piment d’Espelette, à tâches de rousseurs multiples craignant le soleil, yeux verts incandescents, d’allure assez virile et un peu courte sur pattes qui se présente au garde-à-vous devant Paul dans ses locaux du Kremlin-Bicêtre quand il a eu l’occasion d’y passer à la mi-janvier pour encourager Florence dans ses dossiers, au dernier étage.

Elle s’occupe alors de Eurydice, mais aussi de transformer la maison du grand-père en Normandie en un petit-hôtel de luxe…

Des frais, des frais, des frais…

 

Normalement, il aurait dû accueillir Nathalie avant, mais avec son emploi du temps de ministre à arrêter les comptes de la MAPEA et remobiliser le service R&D de la boutique sur les projets d’enduit haute-technologie, c’est l’amiral Morthe de l’Argentière qui lui a fait les honneurs des locaux accompagnés de Barbara, la secrétaire-générale des lieux…

Des intimes qui se tutoient, en dira Barbara, la « patronne ».

La rencontre de deux univers : les « petits-gars » des flacons qui finissent la saison, Jean-Charles qui passe par là supputant pouvoir se rendre utile en attendant les notifications de redressements de Denis Lespoix qui ne viendront jamais et Paul qui est toujours absent.

Quant à son tour elle se présente, toute seule, rigide dans une tenue de combat pour le moins pas très sexy, elle commence de la façon suivante :

« Je préfère vous prévenir tout de suite mon commandant : je baise pas, je suce pas et j’embrasse même pas ! Ne vous faites donc aucun plan ! »

Est-ce qu’elle fume et boit au moins ?

Et puis vu le petit-boudin aux allures martiales… peu de chance que ça puisse lui arriver !

Pas moche au point d’être imbaisable, mais quand même : il a mieux à la maison et même sous le même toit, au dernier étage du bâtiment.

Ce qui impressionne le plus Paul, c’est de découvrir ainsi la maîtresse de l’amiral : il avait pensé qu’il avait meilleur goût que ça, vue la classe de la mère de ses gamins…

« Vous savez lire et compter au moins ? »

Oui.

« Ce sera suffisant pour ce qu’on attend de vous. »

Lui avait-on expliqué sa mission ?

Oui. Elle a même commencé. Et de décrire ce qu’elle fait.

 

Elle a pris en main une série de grosses machines électroniques habituellement dénommées « ordinateur » qui, d’un côté reprennent et fragmentent les fichiers des DVD d’Almont.

Son objectif est de transformer les formats PDF en format D.Base. Sur une autre, elle fait la même chose avec ceux de Gabrielle.

« Vous iriez plus vite en format Excel. D’autant qu’il faudra ensuite faire des tris et des fonctions « ctrl+f »… » (Recherche)

Ah bon ?

« C’est la même manip quand on a chopé le bon format de translation. Passons. Vous savez à quoi ils vont servir ? »

Non, et c’est même un boulot assez stupide, jusque-là.

« Oui, j’en conviens, mais qui ne doit être fait que par une personne de totale confiance. Et ce n’est pas moi qui vous ai choisi comme telle… »

Ambiance.

« Votre chef opérationnel vous expliquera. S’est-il installé ? »

Oui, mais il n’est pas là aujourd’hui.

 

En fait, l’amiral a récupéré quantité de matériel informatique et d’écoute et c’est la deuxième mission de la « miss-Nath » : intercepter et surveiller des communications radios entre divers sites. « Mais il doit y avoir aussi des écoutes illégales de téléphone et d’internet… » s’inquiète-t-elle.

Paul coupe-court : « Tout le monde fait ça ! Et de toute façon, il s’agit d’une mission au bénéfice de l’État et du gouvernement. C’est illégal dans la mesure où un juge devrait nous y autoriser et si ça vous gêne, je peux en « mouiller » un. Mais sachez que si ces informations fuitent, vous le mettriez en danger de mort immédiate autant que vous et nous tous.

Alors, si on pouvait éviter de risquer la peau d’un fonctionnaire assermenté, je n’y vois pas d’inconvénient… » bluffe-t-il.

 

Puis il lui explique : « Votre tâche aussi stupide qu’elle peut vous paraître, Nathalie, reste essentielle. Une fois que vous aurez fragmenté les fichiers mis à votre disposition, il s’agira pour vous de croiser des dates d’encaissement de dividendes versés.

On a les montants et les numéros de comptes de départ. Aux machines et à vous de retrouver les comptes d’arrivée. Ensuite, vous identifierez les établissements bancaires visés, puis les identités des personnes concernées, nom, prénom, adresse, lieu et date de naissance.

Ne vous affolez pas, il n’y a que 12.000 comptes à repérer dans je ne sais pas combien d’établissements bancaires et qui aboutissent sur des faux noms : pas plus de 9.288 m’a-t-on affirmé.

Dans une troisième étape, il faudra repérer les mouvements sur ces comptes-là, débits et crédits depuis leurs origines.

L’objectif c’est de reconstituer leurs soldes et mouvements au jour le jour et jusqu’à la fin 2009 et de détecter d’où viennent les ordres de mouvement.

Avec un sous-objectif qui sera de détecter quels sont les personnages, sans doute des mandatés, des fondés de pouvoir, et quels codes ils utilisent.

Mais ça, je ne suis pas sûr que vous puissiez y parvenir.

Est-ce clair ? »

Non pas du tout.

« Pas grave, faites ce que vous dit de faire l’amiral Morthe de l’Argentière. Et si vous avez besoin de matériel ou d’une cafetière pour votre confort, demandez-le-lui. »

Bien chef !

« Rompez et au boulot ! »

Une dead-line, peut-être ?

« On va dire avant-hier soir. Mais vous allez me dire que l’impossible est déjà fait, quant aux miracles, vous avez besoin d’un délai ! »

La fille n’a aucun humour : la remarque lui passe à des années-lumière au-dessus de sa touffe d’Espelette…

Dire que l’amiral fait ses « cinq à sept » avec une gamine qui ne casse rien, pourrait même être la sienne et qui n’est d’un naturel même pas drôle…

Elle doit savoir faire des trucs que son épouse ne sait plus faire, pas possible autrement !

C’est peut-être en attendant mieux, de ce qu’en pense Paul en se souvenant de la tirade de l’amirale sur les supposées « aventurettes » dont elle savait soi-disant tout, lors de son séjour entre ses murs gersois du mois d’août dernier… 

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Guerre du Golfe 1991 : question de Patrick HETZEL, député, au ministre de la Défense

 

La pression continue à monter !...

 

A la suite des courriers envoyés, le 24 août dernier, à plusieurs députés au sujet de la disparition des « milliards de la Division Daguet », plusieurs députés ont posé une question au gouvernement.

Vous trouverez ci-dessous, la lettre que m’a envoyée Patrick HETZEL, député du Bas-Rhin, ainsi que la question qu’il a posée au ministre de la Défense.

Elle rejoint celle déjà posée par Nicolas DUPONT-AIGNAN, député de l’Essonne.

Bonne lecture !...

Jean-Charles DUBOC

 

 

Le 7 septembre 2015

 

Patrick HETZEL

Député du Bas-Rhin

 

 Cher Monsieur,

 

Vous avez bien voulu m’adresser un courrier portant sur les indemnités de la guerre du Golfe 1991. J’en ai pris connaissance avec une particulière attention.

Vous m’informez des révélations du New York Times sur le montant d’indemnités versées par les pays du Golfe.

Sensible à vos préoccupations, j’ai adressé une question écrite au Ministre de la Défense afin de lui demander si la France a touché ces financements.

Je ne manquerai pas de vous faire part de la réponse qui me sera faite par Monsieur LE DRIAN.

Restant à votre disposition, je vous prie de croire Monsieur, à l’expression de ma considération distinguée.

Bien à vous.

Patrick HETZEL

 

 

QUESTION ÉCRITE

 

M. Patrick HETZEL attire l’attention du Ministre de la Défense sur les indemnités de la guerre du Golfe 1991. Le New York Times du 8 septembre 1992 révèle que les banques du Koweït, des Émirats arabes Unis et d’Arabie Saoudite ont viré directement 84 milliard de dollars aux pays de la coalition. Il souhaite savoir si la France a touché ces financements.

 

New York Times

 

UNSOR
 

 


Mains invisibles : Chapitre XX.1 : Comité Libecciu (1/3)

 

Chapitre XX.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Comité Libecciu (1/3)

 

L’opération Serval démarre enfin 11 janvier 2013, à la suite de la mise en œuvre de la résolution 2085 du 20 décembre 2012 du Conseil de sécurité des Nations unies et Paul met en place le commando « Libecciu ».

En fait « Commission spéciale de sécurité Libecciu », ou « CSSL », voire « Comité Libecciu »…

 

Si le « serval » désigne un félin d’Afrique, c’est en définitive la riposte à un conflit armé malien qui date du 17 janvier 2012 opposant dans le nord du Mali l'armée malienne aux rebelles Touaregs du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et au mouvement salafiste Ansar Dine, alliés à d'autres mouvements islamistes.

Le MNLA revendique l'auto-détermination et l'indépendance de l'Azawad qui correspond aux trois régions maliennes de Kidal, Tombouctou et Gao.

Le gouvernement malien refuse ces revendications, défendant l'intégrité du territoire malien. Et le mouvement Ansar Dine de l'ancien combattant touareg Iyad ag Ghali défend, lui, l'instauration d'une république islamique avec l'application de la charia.

Des combats qui s'inscrivent dans une série de conflits généralement appelés « conflits Touaregs », ou « rébellion touareg », bien que le MNLA démente tout caractère ethnique. Il engendre des conséquences néfastes pour les populations de ces régions dont une partie se réfugie dans les pays voisins (Mauritanie, Algérie, Niger et Burkina Faso), avec d'autres conséquences pour les habitants déjà confrontés à des difficultés alimentaires.

La branche sahélienne d'Al-Qaïda AQMI joue également un rôle important dans cette dernière insurrection malienne. Leurs intérêts convergents amènent Ansar Dine à rencontrer ses principaux dirigeants en mai 2012 à Tombouctou. Cette alliance stratégique entre groupes islamistes exclut les rebelles Touaregs et octroie aux djihadistes le contrôle des principales villes de l'Azawad, où la loi islamique est instaurée.

 

Or, depuis le 15 novembre 2012 où Francis Landau, président français reçoit le président Nigérien à l'Élysée pour discuter d'une intervention française et de la protection des exploitations française des mines d'uranium, au Niger, à la frontière avec le Mali, il est clair que le conflit va s’internationaliser.

Une bonne façon aussi de calmer les esprits les plus réactionnaires, face aux lois sur le « mariage pour tous » et demain, mais la Présidence y renoncera un temps, la loi nouvelle sur la famille promise dans son programme électorale, où la GPA, l’adoption pour tous voire le clonage thérapeutique et l’euthanasie active, pourraient être encadrés par de nouveaux textes à débattre.

 

Les premières troupes françaises à intervenir sont d’ailleurs celles des forces spéciales du COS pré-positionnées au Sahel dans le cadre du dispositif Sabre qui se déploient dans le secteur de l'aéroport de Mopti-Sévaré soit plus de 200 commandos, appartenant aux trois armées.

Mais on compte aussi un détachement du Commando parachutiste de l'air n° 10, spécialisé dans la saisie de plate-forme aéroportuaire, les avions de transport tactique de l'escadron de transport 3/61 Poitou débarquant hommes et matériels des troupes franco-africaines. Les forces spéciales sont rapidement renforcées par la projection à Bamako par avions C-130 Hercules et C-160 Transall de 200 militaires du 21ème RIMa prélevés sur le dispositif Épervier, basé au Tchad ainsi que d’un peloton de légionnaires du 1er REC d’Orange.

La montée en puissance des effectifs de l'armée de terre se poursuit avec le déploiement d'une compagnie du 2ème RIMa, stationné à Auvours, qui rejoint Bamako au cours du week-end du 12 au 13 janvier.

Parallèlement, un renforcement des moyens aéromobiles de l'ALAT est décidé avec l'acheminement à partir du 14 janvier 2013 d'hélicoptères d'attaque Tigre HAP, offrant des capacités de protection supérieures aux Gazelle mises en œuvre par le COS. Les moyens terrestres se voient également renforcés par l’acheminement en partie assuré par des avions C-17 Globemaster III mis à disposition par la Royal Air Force d'engins de type véhicule de l'avant blindé (VAB) et de chars légers de type ERC-90 Sagaie et AMX-10 RC, en provenance du Tchad et de France.

 

Une soixantaine de véhicules blindés prélevés sur le dispositif Licorne déployé en Côte d'Ivoire est acheminée à l'aéroport de Bamako par voie terrestre dans la nuit du 14 au 15 janvier afin de renforcer les moyens français luttant contre les forces djihadistes. Ces engins, notamment des blindés légers de type ERC-90 Sagaie, VBL et VAB, sont dans un premier temps cantonnés dans la capitale malienne avant d'être engagés dans les combats qui opposent l'armée malienne, appuyée par des soldats des forces spéciales et l'aviation française, aux islamistes armés.

Les renforts humains associés se composent d'un sous groupement tactique interarmées (SGTIA) de 200 militaires armés par les 3ème RPIMa, 1er RHP et 17ème RGP, détachés en Côte d'Ivoire.

Ces effectifs au sol sont portés à 1.400 hommes le 17 janvier 2013 puis 1.800 hommes le 18 janvier 2013, selon le ministère de la Défense, faisant de l'opération Serval la première opération extérieure de l'armée française du point de vue des effectifs engagés, devant son engagement en Afghanistan.

Les forces françaises, qui reprennent Diabaly le 21 janvier 2013, sont notamment composées par des marsouins du 21ème RIMa. Le même jour, l’opération Serval mobilise 3.150 militaires français, dont 2.150 sur le territoire malien.

Les éléments du groupement tactique interarmes (GTIA) mené par le 21ème RIMa, partis de Bamako le 25 janvier 2013, prennent le contrôle de l'aéroport international de Tombouctou ainsi que des accès de la ville le 27 janvier 2013.

Ceux-ci sont précédés par le parachutage à 23 h 30 UTC sur Tombouctou d'une compagnie du 2èmeREP par trois Transall et deux Hercules partis d'Abidjan pour 4 h 30 de vol. Cette opération aéroportée, préparée dans le plus grand secret, est la première réalisée par les forces parachutistes conventionnelles de l'armée de terre française depuis 2008 et constitue le plus important parachutage de forces combattantes depuis la bataille de Kolwezi en 1978.

Le lendemain, une nouvelle opération aéroportée aboutit au parachutage de sapeurs du 17ème RGP et de leur matériel afin de procéder au dégagement de la piste et ainsi permettre le rétablissement du trafic aérien sur l’aéroport de la ville.

Début avril, les quatre camions CAESAR et les cinq mortiers de 120 mm seront mis en œuvre par le 11ème RAMa et le 68ème RAA.

 

L'armée de l'air déploie à Niamey deux drones Harfang pour des missions de renseignement, de désignation d'objectifs et de visualisation des combats.

Dès le début de l'opération, l'armée de l'air place en alerte ses moyens aériens basés à l'aéroport international de N'Djaména dans le cadre du dispositif Épervier et décide de les renforcer.

Trois Mirage 2000D et un C-135FR du GRV Bretagne qui devaient rentrer en France restent sur place, s'ajoutant au dispositif identique qui venait les relever. Ce sont donc, en plus des deux Mirage F1 CR, six Mirage 2000D, trois C-135FR, un C-130 Hercules et un C-160 Transall qui arment le groupement air.

Le 13 janvier 2013, le ministère de la Défense annonce qu'une opération de bombardement sur les forces d'AQMI à proximité de Gao a été réalisée le même jour par 3 Rafale B et 1 Rafale C partis de la base de Saint-Dizier. Les avions ont survolé l'Espagne et le Maroc au cours d'une mission en vol de 9 h 35.

Le détachement Rafale à N'Djaména comptera, à partir du 14 janvier 2013, six appareils, dont deux biplaces qui effectuent des missions d'interdiction aérienne, d'appui aérien rapproché mais aussi de reconnaissance, à l'aide de la nacelle Reco NG253. Ce dernier est armé par une quinzaine d'équipages en provenance des escadrons de chasse 1/91 Gascogne, 1/7 Provence et 2/30 Normandie-Niemen, constitués chacun d'un pilote et d'un navigateur officier systèmes d'armes (NOSA), qui effectuent une moyenne de quatre sorties par jour. Sur les 100 militaires que compte le détachement Rafale, 80 techniciens mettant en œuvre un lot technique de 90 tonnes assurent le maintien en condition opérationnelle des aéronefs.

Le 15 janvier 2013, les deux Mirage F1 CR de l'escadron de reconnaissance 2/33 Savoie basés à Ndjamena seront transférés sur l’aéroport international de Bamako-Sénou. Ils seront rejoints le 17 janvier 2013 par trois Mirage 2000D et leur groupe de soutien, également en provenance de Ndjamena.

L'Armée de l'air engagera, à compter du 17 janvier, le plot CSAR de l'opération Serval.

Il sera composé de 2 Puma de l'escadron d'hélicoptères 01.067 Pyrénées.

À partir du 16 janvier 2013, l'armée de l'air déploiera à Niamey, la capitale du Niger, deux drones MALE Harfang mis en œuvre par l'escadron de reconnaissance 1/33 Belfort260 afin d'apporter un soutien en matière de renseignement d'origine image (ROIM).

Réalisant sa première mission opérationnelle au-dessus du Mali dès le 18 janvier 2013, et effectuant aussi des missions de désignation d'objectifs, le Harfang battra, au cours de son engagement sur le théâtre malien, son record d'endurance, réalisant un vol de 26 h 10.

Deux Rafale supplémentaires seront déployés le 25 janvier 2013 et immédiatement engagés pour ces frappes, portant à 12 le nombre d'avions de chasse déployés pour les opérations aériennes.

L'armée de l'air stationne au Sénégal un AWACS Boeing E-3F Sentry de la base aérienne 702 Avord. Cet avion radar est déployé au-dessus du Mali afin de coordonner les opérations aériennes françaises, notamment lors des opérations aéroterrestres aboutissant au parachutage du 2ème REP sur Tombouctou.

 

Au bénéfice des forces spéciales ou conventionnelles, l'armée de l'air déploiera sur le territoire malien une centaine d'éléments de ses trois unités de Commandos parachutistes de l'air, soit 20 % de leur effectif total. Le CPA 20 est opérationnel dès le 12 janvier 2013, puis rejoint par les CPA 10 et 30, remplissant un large spectre de missions parmi lesquelles le guidage d'appui aérien rapproché, voire la saisie de plates-formes aéroportuaires. 

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Mains invisibles : Chapitre XIX.5 : Déjeuner sur lagune (5/5)

 

Chapitre XIX.5

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Déjeuner sur lagune (5/5)

 

On lui a déjà parlé d’un certain « Monsieur Robert », banquier français à Londres.

« Il est probable qu’il soit déjà mort. Sans ça vous n’auriez pas pu récupérer les fonds du trust anglais ! » lance Junior n°4.

« Et lui, c’était un des hommes de confiance de la galaxie de votre président Tiersmirant. Souvenez-vous, à l’époque, à Londres, il avait réussi à placer Dactalys à la tête de la banque européenne pour la réunification des deux Allemagnes. Et puis plus tard, il y a eu des morts directement dans l’entourage présidentiel, dont un de ses anciens premiers ministres. »

Et un conseiller de l’ombre, Paul se souvient, le fameux ami de trente-ans, Grosse-œuvre…

« Monsieur Robert est probablement du second ou troisième cercle. Mais s’il a disparu du circuit, il doit en rester des traces. Il doit bien avoir une famille encore quelle que part. Cherchez de ce côté-là si il y a nécessité de l’identifier. »

Mais pas seulement. « On suppose que le fameux banquier des pauvres, y a eu sa part. Il était LE ministre au bon endroit pour voler le brevet de Ferrayé qui a permis le premier détournement, sans doute conseillé par le « théoricien » de la carambouille parti à Londres…

Lui, il a fait des voyages curieux jusqu’en Asie, avec des dollars dans une valise, ce n’est pas possible autrement, dollars qu’on n’a jamais revus en circulation… »

 

Bon, si tout le monde sait tout de tout le monde, en quoi Junior a besoin de Paul ?

« Je vous l’ai dit, vous allez découvrir une flopée de faux-noms pour des vrais comptes. Il y en a des dizaines de milliers de par le monde… »

L’exagération ! Seulement 9.288 faux-noms pour environ 12.000 comptes, en ce qui le concerne…

« … pour être précis, probablement que vous avez raison. Et derrière des vraies personnes corrompues, d’autres non, et toutes vraisemblablement sans le savoir, d’ailleurs… Un vrai piège sur tout le personnel politique de votre pays, dois-je reconnaître !

Et de notre côté de l’atlantique, on aimerait bien faire le même travail pour pouvoir désamorcer le même mécanisme de pseudo-corruption. Mais, sans vouloir vous commander, ça serait assez bien de démarrer en éliminant de la liste potentielle ceux que vous découvrirez en plus de remettre la main sur les 2 milliards manquants. »

Pourquoi pas ?

« Et de comprendre les mécanismes de cette opération… »

Ah ça, c’est une autre paire de manches !

Parce que finalement, il n’y aurait pas eu la seconde escroquerie et sa solution bizarroïde de « sortie » exigée par les koweïtiens, il n’y aurait jamais eu que 7 milliards de dollars volés au Trésor français et Paul n’aurait jamais eu à rapatrier 35 milliards d’euros… Ni encore moins les queues « à venir », ni d’avoir pu mettre à mal l’euro dans la « crise de la dette » publique à son démarrage en 2009, comme « n° 4 » venait de lui expliquer…

Incroyable, vraiment incroyable !

 

Et s’il le faisait, qu’aurait-il comme garantie pour sa sécurité ?

« Si vous êtes banquier, vous êtes juridiquement couvert. Et puis nous, nous vous considérons comme un « intouchable », un « distingué ». Ça veut dire ce que ça veut dire, n’est-ce pas !

Mais si vous avez besoin d’être physiquement rassuré, on peut mobiliser du monde. »

Pour mieux le filocher ? Pas question !

Et son intérêt, dans cette affaire ?

« Ne me dites pas que vous renonciez à participer aux aventures de Paul Allen et sa course vers les étoiles ? »

Non, effectivement.

« Des rapprochements et alliances sont toujours possibles entre gens du même monde. Et vous êtes du nôtre. »

Mais il n’a pas dit non plus qu’il suivrait Allen dans son aventure…

« Il se pourrait qu’il ait plus besoin de vous que vous de lui, j’en conviens. Vous avez une expertise qu’il n’a pas : votre vol historique par les pôles ! »

C’est juste un calcul appliqué…

« Peut-être, peut-être, mais un calcul réussi. Alors réfléchissez-y quand même. De toute façon, même sans contrepartie, retirer le pain de la bouche des receleurs, n’est-ce pas ce qui peut tout simplement vous motiver à bien faire ? Parce que vous, vous êtes comme nous : ce n’est pas amasser de l’argent en quantité qui vous motive. Mais bien plus ce qu’on en fait pour le progrès de l’humanité. »

Il n’a pas tort.

« Là, Monsieur de Bréveuil, je fais confiance aux « mains invisibles ». Jusque-là, elles ont été plutôt efficaces. »

Drôle de bonhomme, finalement, pense Paul pour lui-même.

Qu’il le veuille ou non, le voilà en tout cas embarqué dans une situation qui le dépasse largement.

 

« Dis-moi, chéri, explique-moi : c’est toi qui a déclenché la dernière crise financière mondiale ? »

Florence débarque en phase de métabolisation avancée.

Et là, c’est ce qu’elle veut vraiment dire.

« Non pas vraiment, mais j’ai fait une série de conneries sans le savoir. Il faudrait seulement que je ne recommence pas de commettre les mêmes erreurs. »

Il va devenir banquier ? Là, ce n’est pas ce qu’elle voulait dire…

Paul la regarde de son œil noir. « Tu me vois en complet trois-pièces et chapeau-melon sur le crâne à arpenter la City de Londres ? »

Oh non, effectivement, devoir déménager…

Non décidément, ce n’est pas ce qu’elle veut dire non plus !

Même si le port du smoking lui va si bien.

 

Le plus dur, pour n'y être pas parvenu totalement, c’est d’avoir dû expliquer tout ça à Gustave Morthe de l’Argentière…

« Mais enfin, c’est simple à comprendre, Amiral. Même moi j’ai compris, c’est dire ! »

Mais compris quoi ? Il y a combien à récupérer.

« Toujours les mêmes sommes. Je vous explique…

On a d’abord 7 milliards qui ne rentrent pas sur le bon compte bancaire…

On a ensuite l’Institut national du pétrole et la compagnie pétrolière Elfe qui se fait verser 22 milliards. À charge pour elle de répartir la somme à qui de droit.

Jusque-là, le Koweït n’est pas escroqué. Il y a juste 35 milliards qu’on oublie de rapatrier là où il faut…

Bien, là-dessus, vous avez des malins qui vont directement sur place proposer un autre deal à 22 milliards à d’autres koweïtiens qui ont aussi la main sur le coffre-fort du pays, le tout pour le même procédé d’extinction : les koweïtiens l’achètent deux fois, finalement. »

Jusque-là, Gustave a l’air de suivre.

« Alors aidé ou non par les américains, ils escroquent en Suisse et en une seule fois le pactole sous couvert du véritable inventeur du procédé et de ses associés.

Première conséquence, les associés, sauf un, signent des pouvoirs et l’argent disparaît. Sans doute au profit de ses fameux « autres koweïtiens » qui volent au passage leur émir… Une histoire de famille en quelle que sorte. »

Oui mais…

« … Laissez-moi terminer : le pognon de celui qui ne signe pas de pouvoir se retrouve bloqué.

Deuxième conséquence, l’émir s’en aperçoit et te nous fait un caprice-féroce, sans doute violent auprès des français et même des américains…

Comme ni les uns ni les autres ne veulent se mêler des affaires de famille de l’émir et qu’après il en est mort, les américains se débrouillent pour que les français remettre les 7 premiers milliards détournés aux koweïtiens. Et personne ne le sait, parce que ça repart des mêmes comptes numérotés de la banque de Luzerne où ils n’auraient jamais dû arriver.

Et pour le solde, la CIA fait l’avance. »

Admettons… Mais alors où est l’argent-manquant ?

Il y a eu ou pas eu d’escroquerie ?

Il n’a rien compris, l’amiral.

« Un première fois c’est de l’argent qui disparaît dans le trust anglais au lieu de rester chez Elfe et revenir chez l’inventeur du procédé.

La seconde, c’est de l’argent qui est remboursé par les français et les américains pas fiers de n’avoir rien pu empêcher…

Et qui réclament pendant 20 ans et en vain les remboursements dus. 22 moins 7 égalent 15 milliards de dollars ! Ceux-là qui ont fait des petits à hauteur de 35 milliards d’euros récupérés par mes soins, sur lesquels on a repiqué 13 milliards d’euros, contre-valeur des 15 milliards de dollars dus par mon pays, pour le refiler à l’OTAN, plus les parts des « minoritaires » qu’ils convient de dédouaner. Ce pour quoi on est là à en discuter… »

Non, il ne comprend toujours pas…

Pas grave, on fera avec ! 

 

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Guerre du Golfe 1991 : question de Nicolas DUPONT-AIGNAN, député, au ministre de la Défense

 

La pression monte !...

 

A la suite des courriers envoyés, le 24 août dernier, à plusieurs députés au sujet de la disparition des « milliards de la Division Daguet », j’ai reçu des réponses très intéressantes.

Voici celle adressée par Nicolas DUPONT-AIGNAN, député de l’Essonne, qui a posé une question à ce sujet au ministre de la Défense.

Bonne lecture !...

Jean-Charles DUBOC

 

 

Le 2 septembre 2015

Nicolas DUPONT-AIGNAN

Député de l’Essonne

Maire d’Yerres

 

Cher Monsieur,

 

J’ai lu avec attention votre correspondance du 24 août, prétendant que l’État français aurait perçu du Koweït, des Émirats arabes Unis et de l’Arabie Saoudite, à la suite de la guerre du Golfe, des indemnités d’un montant considérable dont nulle trace n’aurait été retrouvée dans la comptabilité publique.

Je n’ai jamais entendu parler de cette rétribution de nos dépenses militaires dans le Golfe, mais si tel est le cas, il eut été légitime qu’une part non négligeable en revienne à nos soldats, dont on sait qu’un grand nombre ont souffert et souffrent encore de symptômes post-traumatiques.

Vous trouverez-ci-joint la copie de la question écrite que j’adresse au Ministre de la Défense supposé être en première ligne, si une telle négociation financière a eu lieu.

En espérant que ma demande ne fasse pas l’objet d’une fin de non-recevoir, je vous prie d’agréer, Cher Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.

 

Nicolas DUPONT-AIGNAN

 

 

QUESTION AU MINISTRE DE LA DÉFENSE

 

Question N° 87853 soumise le 8 septembre 2015

 

M. Nicolas DUPONT-AIGNAN appelle l’attention de M. le ministre de la défense sur des informations officieuses faisant état de sommes qu’aurait perçu l’État Français à la suite de la guerre du Golfe de 1991, au titre des dommages civils et militaires des Forces de la Coalition. Ces sommes dont le prélèvement a pu être vérifié sur les banques centrales du Koweït, des Émirats arabes Unis et de l’Arabie Saoudite, n’ont jamais fait l’objet d’inscription de crédits dans la comptabilité nationale et n’ont pu de ce fait bénéficier aux unités combattantes notamment aux soldats souffrant de symptômes post-traumatiques. Il lui demande de bien vouloir confirmer ou non ces informations et, si elles sont avérées, à quels budgets publics ou privés ces sommes ont pu être affectées.

 

Réponse émise le 5 janvier 2016

Le ministère de la défense ne dispose d’aucun élément ni d’aucune information permettant d’établir que la France aurait perçu des sommes, transitant par les banques centrales du Koweït, des Emirats Arabes Unis et d’Arabie Saoudite, correspondant à des indemnités de guerre versées aux pays de la coalition ayant participé à la guerre du Golfe en 1991.

 

 

Commentaire :

Le ministre de la Défense devrait demander à ses hauts fonctionnaires d’effectuer un peu plus de recherches car nous savons maintenant qu’après moult tractations secrètes, le Président François Mitterrand a été informé par l'émir du Koweït de sa décision de contribuer à hauteur d’un milliard de dollars à l'effort militaire français pour libérer son pays.

 Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères explique : « Au moment où les soldats français sont engagés dans l'action terrestre destinée à mettre fin à une longue et cruelle occupation, la France apprécie hautement cette manifestation de solidarité ».

 L’information a été commentée par le quotidien « Le Monde », daté du 27 février 1991 en ces termes : « POUR aider la France à financer sa participation à la guerre, le Koweït va lui verser 1 milliard de dollars (environ 5 milliards de francs). L'émir du Koweït l'a fait savoir directement, lundi 25 février, au président de la République ».

Une bonne nouvelle pour les finances de l'État : M. Michel Charasse, ministre délégué au budget, n'a pas manqué de s'en féliciter immédiatement. Un don toujours bon à prendre, mais les Français aimeraient sans doute aussi participer plus activement à la prochaine reconstruction du pays.

Appréciant le "geste" de l'émir, M. Charasse ajoutait : "C'est une grosse contribution, mais qui n'a rien d'exceptionnel." Effectivement, la guerre du Golfe a ceci d'original qu'elle réunit, au sein des forces alliées, deux types de pays : ceux qui ont de l'argent mais des armées maigrichonnes (le Koweït, l'Arabie saoudite, mais aussi l'Allemagne et le Japon) et ceux qui ont de puissantes forces militaires mais pas beaucoup de moyens financiers (les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France). Tels des mercenaires, ces derniers travaillent... » etc…

 

L’info est aussi disponible sur le site du ministère des Affaires étrangères :

  Capture écran Don de Un milliars du  Koweït (1)

 

 Ainsi, il ne fait aucun doute qu’UN milliard $ a été viré à la France à cette époque, mais on ne trouve aucune trace de ce virement ni au ministère des Finances (voir la réponse à l’UNSOR sur mon site Alerte éthique), ni au ministère de la Défense comme ont pu le constater les sept députés qui ont écrit au ministre !…

 Monsieur Roland DUMAS, ministre des Affaires étrangères au moment des faits, (et son administration), est-il un menteur, ou messieurs les ministres de la défense, de l’Economie, du Budget et des Douanes, sont-ils des menteurs ?...

Ou alors, s’ils ne le sont pas, comme on veut bien le croire, faut-il en déduire qu’un milliard de dollars s’est perdu avant d’arriver à Paris ?...

Dans ce cas-là, qu’a-t-il été entrepris par les gouvernements successifs actuels et antérieurs pour retrouver ces fonds en cette période difficile pour les budgets ?...

 

Jean-Charles DUBOC

 

Une autre information sur le New York Times :

  New York Times

 

UNSOR

 

 

 

 

 


Mains invisibles : Chapitre XIX : Déjeuner sur lagune (4/5)

 

Chapitre XIX.4

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Déjeuner sur lagune (4/5)

 

« Ce qui serait bien, en qualité de banquier, c’est que vous partagiez tôt ou tard les informations « discrètes » que vous récolterez, discrètes parce que couvertes par le secret bancaire qui n’existe pas aux USA notamment quand le Congrès aura finalement voté le Facta, une loi sur la transparence financière au nom de la lutte contre la fraude fiscale des résidents…

D’autant que se dessine une doctrine qui veut que le dollar soit la propriété du seul gouvernement américain et qu’ainsi, les autorités ont un droit de regard partout dans le monde de l’usage qui est fait de notre monnaie… »

Une belle façon d’imposer son droit interne à l’ensemble de la planète, finalement, qui fera des dégâts sur toutes les places monétaires quelques mois plus tard…

« Naturellement, en plus de gérer correctement le retour des sommes au nom du Trésor français sans mettre en péril les difficiles équilibres de la finance mondiale comme la première fois.

Mais je crois que vous pourriez recevoir des instructions ministérielles à ce sujet. Pour le moment je ne vous dis pas plus. »

Encore faudrait-il qu’il ait envie de dire oui. Ce qui n’a rien d’acquis.

 

« Excusez-moi Monsieur Harrison, je ne suis pas bien sûr de vous suivre. Vous êtes en train de m’expliquer que mon pays a remboursé le vôtre de sommes qu’il détient déjà ! Et là, vous souhaitez en plus que je vous facilite la tâche à vous faire payer une deuxième fois, c’est ça ? »

Pas du tout !

« Ah bon, me voilà rassuré, là… »

D’abord, son pays et gouvernement ne détiennent rien : ils n’ont fait que « bloquer ». Cet argent est en fait et finalement la propriété des irakiens… Alors, le leur rendre, tant que le régime n’est pas stabilisé, il ne faut pas trop y compter.

« La première escroquerie a été soldée. Enfin, j’entends que le Koweït paye 23 milliards de dollars pour éteindre ses puits et les remettre en exploitation rapidement.

Près d’1 milliard pour les opérations de terrains et 22 à des représentants du gouvernement français.

Pas de problème, ces sommes sont ensuite remboursées via l’ONU et sa commission d’indemnisation par les irakiens.

En revanche, la seconde, ça devient plus compliqué. Les koweïtiens repayent bêtement 22 milliards et des voyous qui se servent de Basanix, Ferrayé et d’un troisième homme, lui-même inventeur d’une sorte d’éponge à hydrocarbures épandus dont ils ne feront pas usage.

Vous me suivez ? »

Ce qui fait 45 milliards comme s’il en pleuvait…

 

« C’est ça ! Là, l’émir fait pression pour se faire rembourser comme je viens de vous le dire. Comme personne ne peut débloquer ces derniers 22 milliards là sans faire un scandale mondial, la CIA qui s’est faite rouler parce que ça s’est passé en Suisse et pas sur place, fait des pieds et des mains sur les autorités françaises de l’époque pour qu’elles alignent les sous en compensation.

Or, le Président Tiersmirant ne veut pas déjuger son ministre sur des « ragots » américains, dit-il, mais veut bien rembourser seulement les 7 milliards qu’il n’a pas versé sur les comptes du Trésor, pour être restés sur un compte numéroté, au motif qu’il n’est pas le Président d’un pays qui se bat pour de l’argent, mais pour des valeurs de liberté et de la démocratie…

La démocratie au Koweït… enfin passons ! »

Reste donc 15 milliards à fournir, le solde.

« Qui sont effectivement avancés par la CIA dans l’urgence sur ses fonds secrets, via l’Otan et que le Président Krasoski finit par restituer grâce à vous fin 2009, avec sa loi de finances rectificative de début 2010 qui noie le poisson à travers son « Grand-emprunt ». »

Paul savait ces détails, puisque c’est lui-même qui les avait suggérés et les a mis en place, tout simplement parce que ce n’est pas 15 milliards qu’il récupère, mais 35 et en euro !

 

« Bien sûr, les 22 premiers milliards détournées du premier paiement, ont fait des petits depuis le temps, tel que ni Tiersmirant, ni Rackchi ne veulent rien savoir.

Peut-être même qu’ils ne savaient rien, d’ailleurs. Pour le second, le doute reste permis, même si des alertes éthiques avaient pu être lancées par quelques « avertis » sur le sujet (notamment Haddock que Paul avait rencontré à Barcelone sur invitation d’Almont justement, sous-directeur de la CIA à l’époque, et qui le « guidait » via Emily Lison, sa première et unique épouse, également agent de la NSA), en revanche, c’est moins sûr pour le premier.

Mais il est mort avec ses secrets !

Celui-là, personne ne le regrette aux USA pour avoir collé 4 ministres communistes dans son premier gouvernement en 1981, en pleine guerre froide, vous rendez-vous compte !…

Passons aussi en espérant que Dieu tout puissant soit assez miséricordieux pour accueillir son âme : il a quand même vendu à mon pays les secrets de sa taupe « Farwell ». »

Oui bon et alors ?

 

Si Paul comprend bien son vis-à-vis, les Koweïtiens se font rembourser la seconde escroquerie par leurs propres fonds du premier financement, et le premier financement par les irakiens, via l’ONU et l’accord « pétrole contre nourriture », c’est ça ?

« C’est ça. Mais vous aurez noté qu’il y a donc 22 milliards qui se baladent quand même.

Là, les sommes et les comptes sont rapidement identifiés et bloqués par les autorités monétaires. Une fois d’accord, deux fois non !

Mais on ne connaît que les titulaires à qui les noms et identités ont été volés jusque chez les notaires Suisse qui ont fait l’opération de concession du brevet de Ferrayé.

Pas du tout les bénéficiaires réels, pas du tout, aucunement ! » répète-t-il pour mieux s’en convaincre.

« Pour l’heure on ne connaît plus que Basanix et quelques autres comme ADER, ayant-droit économique réel. Or, lui, c’est un homme-lige, un petit expert-comptable de province qui a eu le mérite de renifler plus vite que les autres l’entourloupe pour avoir été expert-comptable d’un micro-banquier monégasque. Et qui s’accroche à laver son honneur par quelques indemnités superfétatoires et imméritées. Tout le monde est parfaitement au courant.

On sait qui sont les notaires suisses et les premiers banquiers qui ont participé à l’arnaque. Une véritable arnaque à la fausse identité.

Eux aussi sont « clean », même que pour des montants pareils, ils avaient informés préalablement leurs autorités cantonales et les autorités financières et boursières de leur pays, obtenu les autorisations de faire et exigé la présence physique des signataires, même si ça ne s’est pas passé tout-à-fait comme prévu.

Les sommes passent par diverses banques et plates-formes de compensation depuis l’Europe jusqu’à une vingtaine de pays différents autour du globe.

Là encore avec des identités volées, usurpées ou totalement fantaisistes.

D’où la réaction de la DEA qui en a le pouvoir, de « bloquer » immédiatement ces sommes entre les mains des banquiers qui les ont en dépôt… »

 

« Ce qu’on cherche désormais, ce sont les vrais détenteurs des codes…

Parce que pour l’heure, si la DEA a bloqué ces sommes, c’est sans pouvoir juridiquement les saisir, dans l’attente d’en voir au moins un ou plus réapparaître pour le coincer.

Naturellement, pendant ce temps-là les banquiers dépositaires font tourner « leur stock » et participe à l’équilibre des marchés mondiaux avec ces avoirs. »

Bon alors quoi ?

« Alors ? Mais alors, la situation peut durer éternellement, puisque plus personne à part le peuple irakien n’a à se plaindre. Sauf que, ce qui serait bien, c’est, un, de découvrir qui est l’animateur initial de tout ce trafic. Et vous allez le trouver.

Et deux, de remonter la chaîne pour éviter que ces fonds soient de nouveau dispersés sans préavis par un procédé qui contourne le blocage de la DEA ou au contraire, restent justement définitivement bloqués. »

Il pense que les vrais ADER pourraient se servir de ces fonds bloqués comme de garanties à offrir à une chaîne de banquiers pour mobiliser des « dérivés » sur ces créances devenues pourries pour être gelées.

Mais c’est peu probable, les banquiers dépositaires se verraient retirer leur licence de banque et interdit de Forex : un suicide !

 

« En revanche, quand vous faites le total des avoirs bloqués, il manque environ 2 milliards de dollars.

Il faudrait que je parvienne à vous faire passer les fichiers qui retracent tous ces mouvements. »

Comment ça ? « Ils » perdent 2 milliards du tout ?

« 10 % des 22 milliards en fait. Sans doute des commissions d’intermédiaires et des honoraires de notaires et de juristes. Certains paiements ont été faits le jour même de la signature des actes. Ce sont les notaires qui se payent sur la bête.

Le reste s’enfuit dans le désordre sur toute la planète, y compris jusqu’à Hong-Kong, dans des comptes ouverts à Pékin dans la « Bank of China » et revient par petit-bout pour un total de 200 millions de dollars quand même. Les intermédiaires « occultes » qu’on retrouve un peu partout de ce côté-là et jusqu’à Formose.

Et là, pour les 2 milliards manquants, Monsieur De Bréveuil, la DEA ne peut pas grand-chose ! »

Interdire la BoC de Forex, la première économie mondiale exportatrice en volume, souscriptrice insatiable d’obligations émises par la FED ou le Trésor américain, ce n’est pas possible…

Explications jusque-là limpides, même si c’est proprement « incroyable »… 

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Mains invisibles : Chapitre XIX.3 : Déjeuner sur lagune (3/5)

 

Chapitre XIX.3

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Déjeuner sur lagune (3/5)

 

Et il résume : « Avant, vous aviez 100, vous pouviez créer 10.000. Aujourd’hui, vous ne pouvez plus que générer 1.000 ! Vous voyez d’ici-là la difficulté d’un banquier. En revanche, en « hors-bilan », vous pouvez vendre le terme et l’intérêt contractuel sur le marché des options. Une fois, deux fois, dix fois, cent fois si nécessaire, du moment que tous les jours, débit égale crédit !

Autrement dit, avec 100, vous pouvez de nouveau jouer avec 10.000, pas une fois, mais tous les jours de bourse jusqu’à l’échéance de 13, 26, 52 semaines ou plus.

Les contrats à 5 ans, par exemple quand on vend des avions de combat ou civils, des navires et cargos, des pétroliers entiers, avec leurs échéances d’acompte, libellés en diverses devises, on démultiplie les gains facilement, et le banquier retrouve ses marges pour financer ses prêts, payer ses actionnaires et les salaires. »

Magique ?

 

« Alors, même 1 pour 1.000, avec des taux de rotation de 4,5, tout d’un coup gelés et sans aucune échéance prévisible, c’est comme si vous aviez amplifié le phénomène de suspicion de quelques 160 milliards… qu’il a fallu recréer de toute pièce et dans l’urgence avec la FED. »

Paul déclenchant une crise mondiale financière, il n’y croit pas !

« Non, vous ne l’avez pas déclenchée, mais ça a pesé à un moment donné tel qu’il a fallu inventer les QE et autres « facilities » mis en place par l’administration Obama.

Ne vous inquiétez pas trop non plus pour la suite. Les QE vont devenir illimitées et les montants à venir que vous devez récupérer ne sont plus que du tiers de ce que vous aviez fait alors même que les marchés pèsent désormais plus de 60.000 milliards. Le risque d’embolie reste beaucoup plus mesuré.

Mais imaginez que vous rameniez non pas 35 mais les 50 milliards d’un coup pour les geler, même un temps court du moment que c’est sans perspective de les voir être recyclés, peut-être que notre monde en serait ressorti de façon très différente… »

Incroyable !

« Faites seulement attention. Devenez banquier, et tout le monde sera rassuré. Je peux même vous en vendre une avec tous les spécialistes que vous voulez, salle de marché incluse, si vous décidez d’aller plus loin dans la quête de ce qui appartient à votre pays. »

Paul se déguiser en banquier ? Et pourquoi pas en bonne-sœur ?

 

« Ceci dit, je pense qu’il serait bon de vous informer d’une partie de cette affaire que vous semblez ignorer ou méconnaître. »

Quoi encore ?

« Pourquoi ces détournements ? »

Un piège politique à usage interne de l’ancien président Tiersmirant, il sait.

« C’est bien plus compliqué que ça ! »

Ah bon ?

« Le piège de votre ancien président, comme vous dites, ne portait que sur les indemnités de la division Daguet, votre corps expéditionnaire dans l’opération tempête dans le désert de 1991. Un peu plus de 7 milliards de dollars qui ont d’ailleurs été reversés au koweïtiens.

Ils sont restitués en 1995, avant son départ de la présidence, depuis une banque de Luzerne, parce qu’il y a eu derrière une escroquerie sur le brevet de Monsieur Ferrayé. »

Florence est complétement perdue : les milliards, ça lui donne le tournis depuis tout-à-l’heure, le vin californien aidant peut-être un peu pour être si parfaitement frais.

Paul lâche qu’il sait aussi. « D’où croyez-vous qu’on peut recycler 35 milliards d’euros 20 ans plus tard, à votre avis ? »

« Sauf qu’il y a eu véritablement escroquerie. Je vous explique : Ferrayé a d’abord été présenter son procédé à votre Institut National du Pétrole, puis à votre compagnie pétrolière Elfe.

Dès l’annonce des puits de pétrole en feu au Koweït.

Et les uns et les autres ont pris langue avec les pompiers partis à la rescousse sur le terrain, qui ont validé rapidement le procédé en bricolant quelques prototypes.

Très efficace. Une invention vraiment géniale et tellement simple qu’on se demande pour quelle raison elle n’a pas été inventée plus tôt ! »

Si on veut…

« L’émir qui résidait en Suisse à cette époque-là, a payé 23 milliards de dollars, rubis sur l’ongle et sans discuter, vus les résultats. Un peu moins de un pour les travaux sur le terrain et 22 pour le procédé. Somme qui a été détournée par les représentants de vos compagnies pétrolières et de votre ministre de l’industrie.

C’est cet argent que vous avez récupéré. »

Paul, même s’il se doutait bien, ne savait pas ces détails jusque-là, pour n’avoir rien vu des montages juridiques antérieurs à la création du trust Anglais et s’être contenté du dossier remis par maître Lardco. Mais ça correspond bien à ce qu’il avait pu en voir sur les fichiers Promis remis par feu le directeur Almont de la CIA à Calvi en août 2009 par l’intermédiaire d’Emily Lison.

Les mêmes fichiers qui doivent resservir à identifier les bénéficiaires « des queues » à retrouver.

 

« Oui mais… Il ne vous ait jamais venu à l’esprit que jusque-là, il n’y avait pas escroquerie dont les koweïtiens auraient pu être les victimes, puisque l’émir était consentant, mais seulement de l’inventeur et de ses associés ! D’autant plus que finalement, ce sont les irakiens qui ont remboursé à travers l’accord pétrole contre nourriture. »

Ça paraissait quand même cher pour quelques tôles assemblées à la va-vite et réfrigérées à l’azote liquide.

« Pas du tout. Vous n’y êtes pas ! C’était vraiment génial et ça valait le prix payé, à peine 10 % du manque à gagner des productions qui flambaient.

Sauf, qu’à part le détournement des sommes qui auraient dû revenir à l’inventeur et ses intermédiaires, il y a eu en plus une autre escroquerie ! »

Pardon ?

 

« Je vous explique : peu après cette première exploitation sur le terrain, l’inventeur dépose enfin son brevet et met en branle une équipe d’amateurs qui va démarcher des koweïtiens sur place, alors que les travaux étaient déjà commencés. Même que l’INP et votre compagnie pétrolière se bagarraient pour obtenir 84 puits à éteindre et le savoir-faire indispensable au procédé expérimental qu’elles avaient présentés.

Et ces gars-là sont reçus par des cousins de la famille de l’émir, un général considéré comme un héros pour ne pas s’être enfui devant les irakiens et avoir organisé la résistance sur place, qui croyant bien faire quand ils ont vu la copie du brevet déposé à votre INPI, vont signer à Genève des accords de transfert de technologie une seconde fois et repayent 22 milliards de dollars ! »

Quoi ? Deux fois 22 milliards ?

Paul se montre très, très, très étonné…

Abasourdi, même. Florence nage dans ses débris de langouste… un peu pompette.

 

« Eh oui ! Conscients de leur bévue, d’autant que l’émir est fou furieux quand il l’a appris, la famille du souverain se retourne vers la CIA qui fait la pluie et le beau temps sur place et c’est la CIA qui calme le jeu, fait pression sur votre président pour qu’il rembourse le deuxième versement, alors qu’il n’y est pour rien, et finalement ne rembourse que les 7 milliards dont il dispose et eux-mêmes détournés. C’est donc la CIA qui fait l’avance via l’Otan de la différence soit 15 milliards !

Vous comprenez que, depuis lors, elle demandait à tous les présidents et premiers ministres de votre pays le remboursement de ces 15 milliards avancés. Ce que vous êtes parvenu à faire fin 2009.

D’autant que sur la deuxième somme, il n’était évidemment pas possible de les faire prendre en charge par l’ONU : ils auraient rigolé trop fort. »

Mais alors, que sont devenues ces secondes sommes ?

 

« Détournées à leur tour par des notaires suisses et français et gardées au chaud par divers banquiers à travers la planète. Bloquées d’ailleurs par la DEA et pour partie, la Drug Enforcement Administration en charge de la lutte contre la drogue, dès qu’elle les a pistés et qui les garde au chaud comme d’une garantie, le reste étant revenu à un fonds souverain koweïtien, le premier du genre, créé pour l'occasion…

C’est qu’on dépense justement 15 milliards de dollars par an pour cette lutte contre les stupéfiants dans mon pays. Plus de 110 milliards depuis l’origine pour un trafic évalué à 64 milliards par an ! Il faut quand même protéger notre jeunesse pour que le plein de l’an mil qui vient après l’an mil puisse déboucher sur l’avenir, non ? »

Le curieux détour que voilà, pense Paul pour lui-même…

 

Comment se fait-il que ce soit la DEA qui bloquent les sommes et qui ne les restitue pas à l’émir ?

« Dans l’urgence, c’est la seule agence qui a ce pouvoir aux USA et pour le monde entier hors quelques pays !

Si juridiquement elle peut bloquer, en revanche, pour débloquer, il faut l’intervention d’un juge donc une enquête pour une décision de justice en bonne et due forme qui reste totalement indépendante, même contre un Président en exercice, chez nous.

Or, l’émir s’en prend d’abord aux autorités américaines. Et lui seul peut agir en justice, non plus aux USA, mais en France, pour être à la fois l’ADL, l’ayant-droit légal, la victime de l’escroquerie, escroqué par une société publique française sous couvert d’un ministre en exercice… Pas question de faire un scandale, pensez bien ! »

De plus le ministre en question, il s’est ensuite lavé les mains du problème après avoir touché ses commissions et a réussi à se mettre plus tard sous couverture diplomatique en dirigeant la banque mondiale des pauvres…

« Intouchable juridiquement… Et depuis, il y a prescription ! Mais on l’a eu autrement… »

Paul sait, pour avoir été au cœur du « problème » à un moment donné de sa carrière « d’agent à-tout-faire » du gouvernement de son pays, et même en avoir reçu la légion d’honneur du président Landau qui a vu ainsi un rival éliminé, mais n’en dit rien.

 

« Pour l’heure seul un dénommé Basanix se bat encore pour vol d’identité et récupérer quelques picaillons venant à compenser tous ses déboires passés. Tous les autres ont marché dans la combine sans le savoir, et les ripoux seraient pleins aux as si la DEA n’avait pas mis les « drapeaux ».

Je vous dis tout ça, parce que tôt ou tard vous croiserez la route de Basanix, si ce n’est déjà fait.

Lui, il peut trouver un arrangement amiable s’il ne s’obstine pas trop.

En revanche, il est possible, voire fort probable, que dans votre future quête des comptes-refuges qui ont perçu les fruits du premier détournement vous croisiez les mêmes personnages occultes du second. »

Et il termine par ce qu’il voulait terminer, ce pourquoi il avait traversé l’atlantique en mode « pressé ». 

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Mains invisibles : Chapitre XIX.2 : Déjeuner sur lagune (2/5)

Chapitre XIX.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Déjeuner sur lagune (2/5)

 

« Savez-vous qu’il en reste ? »

De quoi ? Des jolies femmes en déshérence ou des terroristes ?

« Des milliards encore à récupérer ! »

Oui, Paul sait : « Je suis pressenti pour m’en occuper, une fois que mon ministre des finances m’aura lâché. »

« Je m’en suis occupé. »

Pas la peine, l’informaticien de la MAPEA a pu activer son virus en temps et en heure !

« Très bien, mais je voulais aussi vous avertir… La dernière fois, vous avez engendré une belle panique sur les marchés financiers ! Espérons que vous serez plus astucieux pour éviter de recommencer. »

Comment ça ?


« L’idéal serait que vous deveniez banquier. Un banquier, voyez-vous, c’est quelqu’un qui achète et vend des termes, du temps, sur tout ce qui bouge. Des marchandises, des actions, des devises, des dérivés, tout vous dis-je, du moment que le terme est garanti et solvable. Il vit sur des stocks de valeurs à terme, qu’il vend et rachète au fil des évolutions des taux d’intérêt servis sur le temps qui passe. Or, quand vous avez immobilisé pour les restituer seulement plus tard jusqu’à 15 milliards de dollar entre septembre et décembre 2009, vous avez gelé du stock…

Poussant d’ailleurs la Banque d’Angleterre à accélérer ses QE entamés dès mars 2009 et la FED à démarrer les siens par sécurité début 2010.

Parce que, ces devises ont manqué à un moment donné, faisant par conséquent grossir la crise des dettes publiques à ce moment-là, tout simplement parce que plus personne ne savait quand ces fonds allaient redevenir « à être tradés » sur les marchés. »

Comment ça ?

« Très simple ! Vous avez gelé des avoirs en euros et quelques autres devises européennes en les liquidant au comptant, à vue. »

Exact !

Pour avoir la contrepartie en dollar avant la fin de l’année : sa mission !

« Et vous vous êtes positionné à terme semaine 50 sur du dollar, pour les virer sur les comptes de l’Otan. Très bien d’ailleurs la manœuvre de la société civile à capital variable. Ça ne laisse aucune trace dans les banques de compensation !

En revanche, en asséchant les marchés en euro, vous avez fait grimper la contre-valeur des dollars… »

Ah ? Contradictoire…

Serait-ce là l’explication de la dévaluation du dollar sur les marchés ?

Il faut dire que Paul n’avait appris à spéculer sur les options en devise que plus tard, grâce à Joël Baucher, le banquier repenti des affaires des frégates taïwanaises…

 

« Un véritable amateur. La masse des euros et trois à quatre fois moindre que celle des dollars… Et je ne parle pas du circulant. 10 à 15 fois moins ! Résultat, tout le monde s’arrachait l’euro au fil du temps…

Pas bien grave pour le dollar, il y en a tellement et puis ça facilite des exportations de nos industriels. Quant à nos importations, de toute façon elles sont libellées en dollar : aucune incidence.

En revanche, vous avez dès lors plombé l’Europe alors qu’elle entrait en pleine crise de la dette souveraine en euro !

Pas mal l’effet destructeur contre la devise de votre propre pays…

Et je vous assure qu’il a fallu batailler pour que l’Otan remette à disposition des marchés les 15 milliards de dollar rendus, que la FED lance son premier QE et que votre Président se dépêche de réallouer sa part disponible devant les réticences de la BCE à en faire autant. »

Paul n’en revient pas… Lui le fossoyeur de l’économie européenne ?

 

Harry assure qu’il en a aussi connu quelques-uns qui ont attrapé des cheveux blancs durant l’épisode.

« Il n’y a rien de pire pour un banquier qu'on lui retire de la matière première et qu’on le laisse dans l’incertitude, le doute sur les échéances. Heureusement, nous étions une poignée, quelques dizaines à vous surveiller de près, et très vite on a pu se rassurer… Mais quelle angoisse !

J’espère que vous ne nous referez pas ce coup-là sur les quinze milliards à récupérer ! »

Paul en a la gorge sèche : il aurait participé, à son démarrage, à la crise mondiale des dettes publiques, complétement par inadvertance ?

« Mais oui, je vous l’assure. Globalement, à cette époque, il y avait entre 30 et 35.000 milliards de dollar « flottant », générant pour environ 160.000 milliards de dollar de transactions par an. »

Il parle bien de milliards, des billions en anglais ?

« Absolument. À ce moment-là, souvenez-vous, les transactions interbancaires s’étaient gelées la faute à nos emprunts et dérivés toxiques issus des subprimes. Et il a fallu injecter des quantités phénoménales de monnaies par la suite, parfaitement fictives, pour que le système bancaire international n’implose pas en s’écroulant sur lui-même. »

Paul se souvient encore de cet épisode-là.

 

Et il explique : « À l’origine, un banquier, vous lui confiez de l’argent à vue plutôt que de le garder dans un coffre ou sous votre matelas. C’est plus sûr et c’est pour financer des achats futurs. Bien.

L’excédent durable de ce qui convient d’appeler une épargne, sur 13, 26 ou 52 semaines ou plus, votre banquier vous le rémunère avec un petit taux d’intérêt : il devient une créance à terme.

Naturellement, pour vous payer cet intérêt, votre banquier re-prête votre argent à un tiers solvable, qui en a besoin immédiatement et lui promet de le rembourser, avec un intérêt supérieur, dans 13, 26 ou 52 semaines, ou plus tard, 2 ans, 5 ans, 10 ans ou plus.

Vous saisissez ? »

Jusque-là, n’importe qui peut comprendre.

« Plus tard encore, le banquier fait beaucoup mieux : il calcule son risque et prête beaucoup plus que ce qu’il n’a en caisse, ce qui est largement possible dans un monde où tout le monde est solvable et fait ses échéances. C’est son métier de « créateur de monnaie » avec un risque de déconfiture s’il ne maîtrise pas le risque d’insolvabilité de ses clients, ou si la conjoncture générale s’effondre.

Pensez donc, avant la crise de 1929, la masse des crédits consentis représentait 100 fois les fonds propres des banquiers !

Avec un dollar, un bon banquier en prêtait 100, qui se retrouvaient dans l’économie, en dépôt ou en investissements, qui eux-mêmes servaient à produire des richesses en quantité suffisante pour rembourser les banquiers.

Même rémunéré à seulement 1 %, c’est 100 % de rendement sur capitaux durables en un an… Et engendre autant d’effets multiplicateurs tous les ans. »

Paul continue de suivre pendant que Florence décroche et commence une bataille insoutenable avec une carcasse de langouste déjà découpée par le bosco du bord.

 

« Ensuite, on a réglementé le système. On est passé à un plancher de réserve en fonds propres de 3 %, puis bientôt de 5 % et demain de 10 %. Autrement dit, pour un dollar, les banquiers ne peuvent plus en prêter que 33, puis demain 20 et finalement peut-être que 10.

Effet immédiat, le tarissement des crédits aux entreprises et aux ménages, donc ralentissement de la demande globale et de l’offre de nos économies, mais également du volant de stock de monnaie générant les marges du banquier… »

Simple…

« C’est alors qu’ils ont eu l’idée de faire appel à des émetteurs centraux, en principe garantis sur les stocks d’or des États, et de déverser des quantités de monnaie sur les marchés pour soutenir les économies.

C’est le New-Deal chez nous, les théories keynésiennes de relance partout dans le monde et subséquemment les politiques d’endettements publics.

Jusqu’au moment où la parité avec l’once d’or, la garantie, n’était techniquement plus possible. D’où son découplage… »

Paul se souvient de ses cours de prépa sur le sujet…

Et dire que les keynésiens pensent encore qu’il s’agissait seulement de provoquer une « demande » pour financer ainsi la croissance des économies …

 

« Faute de carburant, parce que tout a une fin, l’argent facile des banques centrales ça finit par provoquer de l’inflation, et l’inflation, c’est la mort des banquiers et de tout le monde à travers une course de vitesse entre « taux d’intérêt » et taux d’inflation. Il a fallu calmer le jeu et laisser, au moins chez nous, quelques caisses d’épargne déposer leur bilan pour apurer à la marge la masse monétaire.

Mais également, des banquiers eux-mêmes. Passons : le métier de banquiers, d’assureur, de gérant de fonds de pension, de gestionnaire de fortune, devenait de plus en plus dangereux, et les autorités ont remonté le plancher des fonds propres au fil du temps.

Ce qui a calmé l’inflation, mais aussi les taux d’intérêt et du coup a diminué les marges sur prêt. »

Ce qu’il ne dit pas, c’est que l’inflation a commencé à être maîtrisée, notamment aux USA, justement quand les ménages sont devenus majoritairement « prêteurs » après avoir remboursé leurs dettes avec de la monnaie de singe dévaluée…

 

« Alors les banquiers ont « titrisé » leur créances à terme pour mobiliser leurs stocks de crédits accordés aux uns et aux autres, et faire des marges en même temps que d’assurer leurs paiements, remboursements, charges, salaires, etc.

Chez vous, sur la bourse de Paris, c’était le « Matif », MArché des Transactions sur Instruments Financiers.

Un moyen commode de « liquéfier » des actifs immobilisés jusqu’à leur « maturation », le terme contractuel.

Avec ça, on a beaucoup avancé dans la haute finance, puisque finalement, on ne s’échangeait plus que des options « hors-bilan ».

L’avantage, du hors-bilan, c’est qu’il n’apparaît jamais ni en fonds propres, ni en trésorerie, c’est du virtuel total, mais assis sur des contrats formatés, normés et solvables et qui se résument à deux lignes, hors du bilan, débit-crédit, donné-reçu, qui doivent s’équilibrer tous les jours.

Pour tous les termes de référence.

Le problème est survenu quand dans ces produits dérivés s’est glissé des créances insolvables, les subprimes, puis des dettes souveraines devenues également suspectes : la Grèce d’abord, d’autres ensuite… »

D’où l’importance des notations des agences Fitch, Moody’s et compagnie chargées d’évaluer la solvabilité de l’emprunteur originel, non ?

 

« Oui, mais ça ne veut rien dire, finalement », poursuit Harry Harrison. « Juste une garantie qu’on ne viole pas à un moment donné les principes de sécurité pour complaire à la réglementation de la SEC. Une cotation peut se dégrader du jour au lendemain d’ailleurs, et il faut alors se défaire de ces actifs-là sur les marchés, les instruments de supports, dérivés et jeter les options d’achat en levant les options de vente, tout ça dans le hors-bilan, ainsi que tous les contrats d’assurances créés en contrepartie du risque d’insolvabilité, etc., si on ne veut pas boire le bouillon. »

Quoiqu’il y a aussi la technique de refaire des échéances nouvelles sur les mêmes instruments, précise-il.

« Un banquier ne perd jamais d’argent sur le long terme… »

Optimiste, le Harry Junior ! 

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Mains invisibles : Chapitre XIX.1 : Déjeuner sur lagune (1/5)

 

Chapitre XIX.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Déjeuner sur lagune (1/5)

 

Ils ne sont que trois sur l’un des quatre ponts du splendide yacht, ouverts sur la mer mais protégés par des baies vitrées, à quelques encablures de l’île du Lido. Et une armée de loufiats pour les servir et desservir.

La pitance sera excellente, le vin de Californie tout autant. Surtout, le tout superbement présenté par le bosco du bord. Un luxe discret mais inouï sous un léger zéphyr hivernal qui balance le grand yacht sur son mouillage.

Après les banalités et remerciements d’usage, Florence se mûre dans un silence qui se veut absolu, comme absente, sans pour autant perdre la moindre miette des informations incroyables étalées à l’adresse de Paul, de l’apéritif au dessert, et jusqu’à leur retour devant le Danieli, en canot.

 

« Mon cher Paul, il faut que je vous donne quelques précisions. Votre frère a été assez vague sur vous pour que nous voulions en savoir plus… »

Et il résume.

L’opération « Megiddo » a été un cuisant échec.

En quoi consistait-elle ?

« Avez-vous lu le livret que je vous ai remis à notre première rencontre ? »

Bien sûr, entre deux séjours entre les cuisses de Florence hier soir, pour tout dire… Mais Paul garde ce détail pour lui !

« Avez-vous compris qu’il s’agit d’un texte millénaire et prophétique, tel qu’il prévoit que l’humanité débouche, après l’an mil qui vient après l’an mil, sur une nouvelle humanité ? »

Il avait lu jusqu’au bout.

« Et tous ces événements, passés se sont bien réalisés, sauf … l’avènement de ce nouveau monde. »

Il doit naître d’une crise apocalyptique, « révélatrice ».

« C’est d’ailleurs ce que nous avons cru voir arriver dès le 11 septembre 2001. Une date marquante et pas seulement due au hasard. Signifiant le changement. Mais choisie très précisément au point qu’elle en était presque prévisible. Pourtant, nous avons tous été surpris. »

Comme quoi, l’interprétation de toutes les prophéties censées prévoir la météo n’est pas encore une science exacte…

« Si ce n’était celle-là, parce qu’Al-Qaïda manquait d’une munition nucléaire, c’était une date autour du 27 juillet 2012. Un « 5 » d’abord, après un « 3 » en totalisant les chiffres composant la numérotation du jour. La prochaine fois, ce sera un « 2 » ou carrément le « 1 », chiffre du renouveau. La suite régressive des nombres premiers. »

Il fait quoi, là ? De la numérologie ?  

« Mais je parie pour un nombre impair, le « 1 ». Et le prochain 1 d’importance, c’est à Paris, le 14 juillet 2014, où seront attendus plus de 70 chefs d’État pour votre fête nationale à l’occasion de l’année du centenaire de la première guerre mondiale… Je voulais vous prévenir. Éventuellement pour que vous soyez sur vos gardes.  »

Rigolo, va ! Et pourquoi pas le prochain 14 juillet ?

Si on fait de la numérologie jusqu’au bout, ce serait plutôt un 14 juillet 2013, un « 9 », également impair et significatif de la fin d’un cycle…

« Mais ce n’est pas un nombre premier ! »

 

Et il va se passer quoi le 14 juillet 2014 ?

Aucune idée. « Plus exactement, une quantité d’hypothèses, toutes plus funestes et farfelues les unes que les autres. Imaginez donc l’état du monde si plus 70 nations étaient privées de leurs chefs d’État à l’occasion d’un attentat terroriste, ce jour-là place de la Concorde…

Tout devient possible, comme en septembre 2001. »

Il y va fort… Surtout si la munition est nucléaire.

« Probablement pas : on surveille ça de très près, désormais… Et ce n’est pas une nécessité, compte tenu de l’endroit. »

D’autant que normalement, la veille, il y a finale de la coupe du monde de foot. Et si l’équipe de France gagne, ce qui reste encore assez aléatoire tout de même, pour une revanche brésilienne ratée de 1998, les champs Élysées risquent d’être bondés bien après le lever du soleil…

Harry n’avait pas pensé à ce « détail » reconnaît-il…

De toute façon, ce sont les brésiliens qui vont gagner cette coupe du monde-là. Les footballeurs tricolores n’ont pas le même talent et se feront éliminer dès le premier tour, pronostique-t-il.

À voir…

 

« Peu importe. Si je vous ai demandé de venir jusqu’ici, c’est pour vous dire qu’avant l’ouverture des jeux olympiques de Londres, nous nous étions tous préparés au pire, ne voyant pas trop comment « changer le cours des choses ». La guerre, qui pouvait être mondiale et nucléaire, était prête, ce coup-ci. »

Florence en reste bouche bée… tétanisée.

Il y aura d’autres situations qui pourraient déboucher sur une guerre « globale », notamment en Iran ou encore en Mer Noire qui commence à s’agiter.

« Pour sûr ! »

Et Paul se souvient effectivement que la liste était longue de tous les préparatifs alliés autour du Golfe Persique : un tiers des moyens militaires mondiaux, y compris nucléaires, y étaient déjà pré-positionnés et opérationnelles dès la mi-juillet 2012 !

« Et puis voilà. Le commando des terroristes vous croise au large du Portugal d’une façon totalement inopinée, invraisemblable même, et malgré les manœuvres du colonel Jackson, grâce à vous l’apocalypse nucléaire est repoussée ! Formidable, non ? »

Un coup de bol, oui !

« Ce qui vous vaut les bonnes grâces de tout le monde, y compris du Vatican… Mais il n’y a pas que ça. »

On y vient.

 

« Un an avant, vous mettez fin aux activités criminelles du professeur Risle. Un peu brutalement et du coup, en détruisant quantité de dollars finançant plusieurs années de recherches prometteuses dans lesquelles nous mettions bien de nos espoirs de voir naître un « homme nouveau », tel que prédit par la prophétie de « Jean-de-Jérusalem ».

Souvenez-vous : « Et l’homme voudra les pouvoirs de Dieu … Que sera devenu l'homme qui aura changés les lois de la vie ? Sera-t-il l'égal de Dieu ou l'enfant du Diable ?... L'homme se croira Dieu alors qu'il ne sera rien de plus qu'à sa naissance… Mais son bras sera armé de la puissance dont il se sera emparé ; et Prométhée aveuglé il pourra tout détruire autour de lui. Il restera un nain de l'âme et il aura la force d'un géant… Sa tête sera lourde de savoir. Mais il ne saura pas pourquoi il vit et il meurt », déclame-t-il avec emphase.

« Vous vous souvenez ? »

Paul a lu : « On y parle de notre monde actuel. Mais Monsieur Harrison, vous savez aussi les dernières strophes : quand le plein de l’an mil qui vient après l’an mil… Or, nous n’y sommes pas !

Pas la peine de précipiter les choses. »

Si justement !

« Plus tôt la suite surviendra, plus tôt l’Homme et l’humanité auront accompli son destin.

Nous y étions et ce n’est que partie remise. C’est pour cette raison que je veux vous mettre en garde. »

Il menacerait Paul, là ?

« Non pas du tout ! Vous êtes de ces « distingués », touché par la grâce divine ou guidé par quelques « mains invisibles » pour faire suivre à nos destinées d’humain le chemin de la sagesse. »

Mains invisibles, Paul a déjà entendu ou lu cette expression-là quelle qua part.

Et pas seulement dans ses cours d’économie parlant d’Adam Smith.

Dans Platon, Le Critias ou un autre ouvrage ?

« Oui, parfois les dieux antiques guidaient les hommes pour les conduire là où ils le voulaient. Et ces hommes accomplissaient des choses inattendues, parfois spectaculaires, extravagantes même, sans se rendre compte qu’ils contentaient alors seulement les dieux dans leurs desseins.

Il est probable que vous êtes de ceux-là. Votre destin vous dépasse, j’imagine que jamais vous n’auriez pu penser abattre « Ahmed-le-diabolique » au-dessus de la Manche. Personne d’autre ne l’a d’ailleurs fait, alors que ça aurait pu être possible, ici ou ailleurs, avant ou après. »

La main invisible, c’était Sœur-Sarah… Celle qui a guidé « Ahmed-le-diabolique » depuis le Nigéria jusque sur la route de Paul.

« Ah oui, la stigmatisée… » fait Harry qui manifestement sait beaucoup de choses.

« Encore fallait-il qu’elle naisse, qu’Ahmed fasse escale au Nigéria et qu’elle décide d’aller à sa rencontre malgré sa protection rapprochée. »

Un curé et Matilda, sa garde du corps en manque de sensualité détachée par le Vatican.

« Si je me rappelle bien, le pape Jean-Paul II avait fait le déplacement pour la visiter sur place… Comme quoi, les desseins du divin restent vraiment impénétrables, même quand ils sont clairs ! »

 

Et Harry reprend. « Vous êtes un personnage tout-à-fait extraordinaire, Monsieur de Bréveuil. Un « intouchable », pour nous. Et croyez-moi, c’est vraiment un immense privilège pour moi que de partager la même table que vous en ce moment.

Vous êtes d’abord « Charlotte », qui sauve un de nos pilotes abattu dans les montagnes afghanes. Plus tard tout un équipage. Vous êtes celui qui revient de toutes les missions impossibles, en Corée, comme partout où il faut extraire en urgence un allié en territoire hostile. Avouez que c’est extraordinaire ! »

Drôlement bien renseigné, « junior »…

« Vous vous retrouvez aussi sur le passage du Boeing qui tombe à l’eau dans l’atlantique, puis vous êtes celui qui met fin aux travaux du professeur Risle et maintenant celui qui empêche l’horrible et apocalyptique attentat sur Londres… J’avoue que je ne connais pas beaucoup de … héros moderne de votre calibre. Même plus… aucun à part vous !

Et d’ailleurs, plus que ça, vous trouvez le moyen de récupérer 35 milliards d’euros en déshérence et de rembourser mon pays, sans que personne ne le sache. Félicitations, vraiment ! »

Là, Florence se réveille en toussant d’avoir avalé de travers.

« Pour ne rien gâter, vous avez un goût très sûr en jolie femme ! »

Qu’elle en rougit une fois de plus.

Où veut-il en venir de déballer tout ce qu’il sait qu’il ne devrait pas savoir ? 

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Mains invisibles : Chapitre XVIII : Soirée-gala surprise au palais des Doges…

 

Chapitre XVIII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Soirée-gala surprise au palais des Doges…

 

Le second soir venu, non sans avoir pu échapper à la séance d’habillage avec le couturier appelé en renfort par le Concierge de l’hôtel, ni fait quelques boutiques au préalable pour en ramener quelques « souvenirs » immondes à l’attention de la famille de Florence, ils sont partis respirer l’air de la ville, charmés par les bruissements entre murs et les clapotis des canaux pour se retrouver dans la grande salle de conseil du palais des Doges, archibondée.

Florence porte une robe de soirée blanche barrée de bandes de tissu noir, simple et apprêtée, avec un large « dos-nu » qui lui descend jusqu’au creux de rein : véritablement resplendissante.

La plupart des personnes invitées sont costumées façon … vénitienne d’un autre âge, beaucoup déambulent avec un masque sur le visage ou un loup devant les yeux, de ces masques absolument fabuleux de couleurs et de formes diverses, quelques-uns d’un blanc immaculé, pas très pratique quand même pour boire ni manger les petits fours qui circulent, nombreux, sur des plateaux.

Même si quelques-uns, comme eux deux sont à visage découvert.

Ils ont tous l’air de se connaître comme cul et chemise, sauf Florence et Paul vers qui les regards convergent.

Ravie et intimidée, la Florence.

 

Heureusement Paul Allen se précipite du fond de la salle vers Paul de Bréveuil, dès qu’il l’aperçoit.

Lui, il est connu dans l’assistance, faisant moult haltes pour saluer les uns et les autres.

« Vous me présentez ? » fait-il en anglais à l’adresse de Paul en désignant Florence.

« Madame, vous êtes le soleil de cette soirée, tellement votre beauté resplendissante illumine toute cette pièce… » qui est grande, dit-il dans la même langue que Florence maîtrise naturellement pour avoir vécu aux USA pendant plusieurs années !

Le charmeur, va.

Et Florence d’en roucouler quelques remerciements avec hésitations et un de ses fameux « Je n’ai pas voulu dire ça… » quand elle réplique qu’il exagère véritablement effrontément, les joues rosies par le compliment.


Et puis tout de suite après, ils font le point de leurs travaux respectifs.

Paul n’a pas avancé, sauf à reconnaître qu’il s’était planté dans ses simulations.

« On peut satelliser mon prototype, sans problème et même d’un seul tenant, mais on ne peut pas le redescendre facilement, faute de carburant en quantité suffisante. Il faudra un apport de puissance supplémentaire que je ne sais pas comment soulever, hors l’usage de booster au décollage. »

Ce qui est un peu contraire à la philosophie générale du projet.

« Il vous faut des ailes pour les premiers kilomètres de prise d’altitude… »

Celles d’Allen, bien sûr.

« Justement, j’aurai voulu ne faire qu’un seul étage. Or, des boosters au décollage horizontal, ça reste possible, mais il faut que je recalcule les résistances de la structure. »

Plus simple avec un gros-porteur, non ?

« Vous en êtes où avec celui-là, de votre côté ? »

Ils vont inaugurer le premier astroport dans quelques semaines. La piste est terminée.

Restera à monter les hangars et les ateliers.

« Et si vous envisagiez de transformer votre « porteur » en hydravion ? Parce que pour l’heure, de devoir aller jusqu’au fin fond du Nevada, c’est bien, mais l’endroit est unique. Un peu contradictoire avec l’idée de nombreux vols partant de partout, non, juste avec une piste pour A 380 ? »

Il faut qu’il y songe, pourquoi pas : la mer, un lac, ça multiplierait les lieux de lancements sans coût supplémentaire…

Ils voudraient se parler plus longuement, Allen des routes, calculs et station orbitale, De Bréveuil de ses recherches de nouveaux moteurs en céramique usant de plasma et donc de la nécessité de trouver une nouvelle forme d’énergie primaire à stocker…

Mais l’orchestre qui joue de la musique de chambre de Bach à l’entrée de la grande salle s’interrompt.

 

Un « emplumé », son « déguisement » du moment, prend la parole sur l’estrade dressée au fond de la salle. Il parle italien à l’adresse de ses invités et après quelques banalités et plaisanteries emportant quelques rires dans l’assistance où il est question de Noël et des festivités de fin d’année, il finit par présenter son invité d’honneur, le grand-maître philanthrope Harry Harrison junior (numéro 4 de la série), manifestement connu de la plupart ici, en déplacement spécial et longuement applaudi.

L’orchestre joue les premières mesures de l’hymne américain.

Harry Harrison s’exprime d’abord et exclusivement en italien, puis se met à traduire en anglais.

« J’aimerai que vous accueilliez mon ami l’illustrissime Paul Allen, que beaucoup connaissent ici pour être de nos réunions et travaux aux États-Unis et qui reste l’un des cofondateurs de Microsoft.

Il nous fait l’immense plaisir d’être parmi nous ce soir pour vous présenter notre « guest-star » avec qui il partage quelques projets … ou en tout cas quelques ambitions planétaires. J’ai nommé Paul Allen ! »

De nouveau l’hymne américain… le temps pour Allen de fendre la foule des invités et de monter sur l’estrade.

Ovation. Paul Allen avance sous les applaudissements en souriant à tous et rejoint l’estrade entre Harry et l’emplumé local.

Lui s’exprime en anglais et est retraduit en italien par Harry.

Il remercie tout le monde, raconte une blague idiote et se demande qui est donc la « guest-star » à annoncer : « J’en connais plusieurs, ici ! Laquelle préférez-vous, mon cher Harry ? »

C’est là où les jambes de Florence ont failli défaillir.

 

« Vous ne le connaissez pas. Ce qui est normal parce qu’il ne fait partie d’aucune de nos confréries, ni aucun de nos clubs… Et pourtant il est là pour vous ce soir et tâchez de le retenir avant qu’il ne s’enfuit !

C’est l’homme qui a changé le cours de l’histoire du monde l’été dernier pour confirmer qu’il reste en paix, et vous savez sans doute, au moins pour quelques-uns de quoi je parle. J’ai nommé Paul de Bréveuil ! Venez jusqu’ici, Paul ! » fait-il d’un signe de la main à son adresse.

Et l’orchestre entame les premières mesures de la Marseillaise…

Paul qui a senti le piège se refermer en reste étourdi dès l’accueil sur l’estrade d’Allen.

Florence … n’est-ce pas…

Pendant qu’à leur tour ils fendent la foule, Harry continue.

« Dans quelques semaines, sa sainteté Benoît XVI le distinguera de l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus-Christ dont il deviendra le seul détenteur vivant. C’est dire s’il devient au moins mon égal, sans pour autant avoir été initié à nos rites et fondamentaux.

Ce jeune-homme-là cumule déjà de nombreuses distinctions, jusque dans ma patrie à moi où il est déjà titulaire des deux plus hautes.

Il paraît que dans son pays d’origine, la France, il débute seulement au bas de l’échelle des décorations et honneurs pour quelques services rendus à sa propre patrie.

On parle de lui jusque dans la Cour du Royaume-Uni pour lui décerner le grade de Chevalier du « Royal Victorian Order » au rang « Knight Grand Cross », autrement dit le GCVO ou encore « Chevalier Grand-croix », emportant l’usage du titre de « Sir ».

C’est dire si ses mérites sont déjà nombreux et invariablement reconnus !

Je vous demande de l’applaudir pour ses bravoures et talents ! »

C’était donc ça, ces plans fumeux de ce petit-bonhomme qui ressemble tant à Klaus Kinski !

Le faire connaître à visage découvert à quelques-uns de ses « initiés » locaux.

 

« Quelques mots ? »

« My name is « Charlotte » ! Alias Capitaine de frégate réserviste Paul de Bréveuil. »

Trop drôle : l’orchestre joue alors les premières mesures de la musique des James Bond. De la guitare jusqu’aux trompettes !

Fume mon gars : tant qu’à boire la coupe, ce sera jusqu’à la lie, n’est-ce pas et il prend la posture le bras droit en travers de la poitrine, deux doigts tendus pour former un pistolet imaginaire au bout de l'avant-bras, avec un large sourire et un clin d’œil !

« Agent en disponibilité de mon ministère de tutelle et accessoirement industriel ardéchois, j’étais seulement venu dans votre ville pour remplacer mon voilier percuté et naufragé par « Ahmed-le-diabolique ». Rien de plus… Merci du fond du cœur pour votre accueil si chaleureux, si… surprenant, que je ne mérite sans doute pas et pour le moins inattendu. »

Paul Allen reprend en anglais, retraduit en italien par Harry.

« Mon ami Paul de Bréveuil n’est pas seulement que ce qu’il dit ou veut vous cacher. C’est peut-être avec lui que nous construirons les premiers vaisseaux spatiaux ouverts à tous, en route pour les étoiles !

Il est d’abord, et c’est comme ça que je l’ai connu, le premier homme à avoir fait le tour du monde par les deux pôles, dans l’atmosphère, en 12 heures et sans escale à bord d’un prototype de sa conception, financé sur fonds propres. Un très bel exploit, je vous le garantis ! »

Applaudissements : n’en jetez plus, n’en jetez plus !

Florence en a les yeux écarquillés, la bouche tétanisée en mode « grande-ouverte-bêtement »…

En moins de 48 heures, elle en aura infiniment appris plus sur le père de sa fille qu’en 9 mois de grossesse, et ce n’est pas fini.

Il est loin, à des années-lumière, le temps de leurs travaux et ébats-émotions sous les pins de la plage de Calvi… Que de chemin parcouru depuis lors !

Elle en prend à peine conscience.

 

Plus tard, quand la cérémonie des présentations finit par s’évanouir, Harry Harrison rejoint le petit groupe formé autour des deux Paul.

« Je vous le rend dans quelques minutes… »

Florence reste happée un peu plus loin par quelques beautés-déguisées et envieuses, et suit du regard l’aparté.

« J’aimerai vous inviter à bord de mon yacht, demain, pour déjeuner. Accepteriez-vous ? »

Pourquoi refuser, même s’ils avaient d’autres projets ?

La soirée s’est un peu éternisée et Florence se montre contrariée de devoir recroiser Harry, qu’elle n’apprécie pas.

« C’est sûrement très important, chérie. Il est manifestement venu des États-Unis rien que pour ça. On ne peut pas faire autrement… » lui confie-t-il sur le chemin du retour.

Quelle soirée !

Et ce n’était pas fini…

 

De retour à l’hôtel, Paul se dit qu’il est urgent de se remémorer le document remis par Junior IV. La fameuse prophétie de Jean de Jérusalem : il sera sûrement question de ça, parce qu’on ne fait pas un aller-et-retour des Amériques uniquement pour organiser une fête à Venise.

Autre chose se cache sous les apparences.

Lecture qui a le don d’agacer Florence, qui aimerait que son « héros-multinational » s’occupe un peu de ses zones érogènes à elle : alors elle s’occupe des siennes, mourant d’envie de lui poser aussi mille questions sitôt son plaisir apaisé.

Le document est étonnant et commence comme suit :

« Prologue : « Je vois et je sais. »

 

Mes yeux découvrent dans le Ciel ce qui sera et je franchi le temps d’un seul pas. Une main invisible me guide vers ce que vous ne voyez ni ne savez. Mille ans auront passé et Jérusalem ne sera plus la ville des Croisés du Christ. Le sable aura enfoui sous ses grains les murailles de nos châteaux, nos armures et nos os.

Il aura étouffé nos voix et nos prières.

Les Chrétiens venus de loin en pèlerins, là où étaient leurs droits et leur Foi, n’oseront s’approcher du Tombeau et des Reliques qu’escortés par des Chevaliers Juifs qui auront ici, comme si le Christ n’avait jamais souffert sur la Croix, leur Royaume et leur Temple.

Les Infidèles seront une foule innombrable qui se répandra partout et leur foi résonnera comme le tambour d’un bout à l’autre de la Terre. Je vois la Terre immense. Des continents qu’Hérodote ne nommait que dans ses rêves se seront ajoutés au-delà des grandes forêts dont parle Tacite, et loin au bout de mers illimitées qui commencent après les Colonnes d’Hercule.

Mille ans auront passé depuis le temps que nous vivons et les fiefs se seront partout rassemblés en de grands royaumes et de vastes empires.

Des guerres aussi nombreuses que les mailles de la cotte que portent les Chevaliers de l’Ordre se seront entrecroisées, défaisant les royaumes et les empires, en tissant d’autres.

 

Et les serfs, les manants, les pauvres sans feu se seront mille fois révoltés, brûlant les récoltes, les châteaux et les villes, jusqu’à ce qu’on les écorche vifs et qu’on force les survivants à rentrer dans leurs tanières.

Ils se seront crus Rois.

Mille ans auront passé et l’homme aura gagné le fond des mers et des cieux et il sera comme une étoile au firmament.

Il aura acquis la puissance du soleil et il se sera pris pour Dieu, bâtissant sur l’immense terre mille tours de Babel. Il aura construit des murs sur les ruines de ceux qu’avaient élevés les Empereurs de Rome et ils sépareront une nouvelle fois des Légions et des Tribus Barbares.

 

Au-delà des grandes forêts sera un Empire.

Quand les murs s’effondreront l’Empire ne sera plus qu’une eau boueuse. Les peuples seront une nouvelle fois mêlés.

Alors commencera l’An Mille qui vient après l’An Mille. Je vois et je sais ce qu’il sera.

Je suis le scribe.

Lorsque commencera l’An Mille qui vient après l’An Mille l’homme sera devant la bouche d’ombre d’un labyrinthe obscur. Et je vois au fond de cette nuit dans laquelle il va s’enfoncer les yeux rouges du Minotaure.

Prends garde à sa fureur cruelle, toi qui vivras l’An Mille qui vient après l’An Mille. »

Puis suivent les 40 strophes de descriptions terrifiantes d’actualité… 

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Mains invisibles : Chapitre XVII : Eurydice

 

Chapitre XVII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Eurydice

 

Le lendemain, une vedette-taxi les emmène sur le continent, à la rencontre de la Goélette repérée par Paul.

Qui espère franchement qu’elle n’a pas pris une seule goutte d’eau depuis qu’il l’a fait remettre à l’eau.

 

 « Je me nomme Eurydice. Je porte le nom de plusieurs navires qui ont sombré et qui évoque un mythe antique.

Dans l'histoire du Royaume de Macédoine, c'est le nom de plusieurs princesses. Eurydice, épouse d'Amyntas III et mère d’Alexandre II de Macédoine, de Perdiccas III de Macédoine et de Philippe II de Macédoine ;

Eurydice, fille d'Amyntas IV et de Cynané et épouse de Philippe III de Macédoine ;

Eurydice, fille d'Antipater et épouse de Ptolémée Ier ;

Eurydice, fille de Lysimaque et épouse d'Antipater de Macédoine ;

Eurydice, épouse de Démétrios Ier Poliorcète.

 

Les hommes ont donné mon nom à un astéroïde.

Le réseau Eurydice existe en ce qui concerne l'information sur l'éducation en Europe, partie intégrante du programme communautaire Socrates.

Eurydice c’est encore un opéra italien de Jacopo Peri (1600) qui est considéré comme le premier opéra véritable.

La Nouvelle Eurydice est un roman de Marguerite Yourcenar (1931).

Eurydice est une pièce de théâtre de Jean Anouilh (1941).

Eurydice c’est le nom d'un genre de crustacés isopodes décrit par Leach en 1815.

 

Mais tous se réfèrent à la mythologie grecque, où Eurydice est une dryade (nymphe des arbres). Elle est l'épouse d'Orphée, grand poète et musicien.

On raconte d’elle que, poursuivie par les assiduités d’Aristée, elle est mordue dans sa fuite par un serpent et meurt.

Orphée, son époux, c’est le fils d'Oeagre, et de Calliope. Et Oeagre était fils d'Arès. Il suivit Dionysos aux Indes et fut instruit des Mystères de Dionysos qu'il enseigna à son fils.

Orphée, l’aimé d’Eurydice, fut le poète et le citharède le plus célèbre qui n'ait jamais vécu dans l'Antiquité. Il fonda même de l'orphisme.

Dès son enfance il montra de grandes dispositions pour la poésie et la musique tel qu'Apollon lui fit don d'une lyre à sept cordes qu'avait conçue Hermès dans son jeune âge. Les Muses lui apprirent à en jouer et en leur honneur il rajouta deux cordes à sa lyre.

Il passe depuis pour être l'inventeur de la cithare.

Par sa musique, non seulement il attendrissait les bêtes féroces mais il charmait aussi les arbres et les rochers au point qu'ils se déplaçaient pour le suivre et l'écouter.

Il forma à son tour tous les grands musiciens de la mythologie : Musée que certains considèrent comme son fils, Eumolpe (ou Eumolpos), Linos qui passe pour son frère.

Jason, sur le conseil de Chiron, demanda à Orphée de se joindre aux Argonautes.

Il s'embarqua sur l'Argo pour la Colchide et sa musique et ses chants les aidèrent à vaincre de nombreuses difficultés qui se présentèrent au cours de leur expédition : le navire Argo descendit de lui-même à la mer ; Orphée immobilisa les terribles rochers mouvants, les Symplégades, qui menaçaient de briser le navire ; il encouragea les rameurs durant les longues journées de navigation et leur fournit la bonne cadence ; il charma le terrible serpent gardien de la Toison d'or.

Il vainquit les sirènes et leurs sortilèges par la puissance et la beauté de son chant mais contrairement à leur légende, les Sirènes ne se tuèrent pas après avoir laissé l'Argo s'enfuir.

 

À son retour, il épousa la très belle dryade, Eurydice dont je porte le nom et il s'installa en Thrace pour régner sur le peuple des sauvages Cicones.

Le couple vécut très heureux et selon Diodore de Sicile, il eut un enfant appelé Musée qui devint le premier prêtre de Déméter à Éleusis.

Mais ce bonheur idyllique et cet amour parfait allait être troublé par ce drame atroce.

Un jour, près de Tempé, dans la vallée du fleuve Pénée, Eurydice refusa les avances d’un dieu champêtre nommé Aristée qui se mit à la pourchasser. Ou bien dansait-elle simplement avec des Nymphes, toujours est-il qu'elle posa malencontreusement son pied nu sur un serpent venimeux caché dans l'herbe drue qui la mordit à la cheville.

Terrassée par le poisson foudroyant Eurydice s'écroula sur l'herbe tendre. En vain Orphée employa le suc bien-faisant des plantes pour détruire l'effet du poison mais rien n'y fit et Eurydice mourut.

Quand Orphée vit le corps inanimé d'Eurydice, blanche comme un lys, il comprit que la Mort avait fait son œuvre et il laissa échapper son chagrin en de longs sanglots.

Alors Orphée, inconsolable, vit que tout était perdu et il prit la décision d'aller chercher Eurydice dans le royaume d'Hadès. Il se rendit à Ténare en Laconie où se situe l'entrée des Enfers et descendit courageusement au Tartare dans l'espoir de ramener son épouse.

À son arrivée, non seulement il charma le passeur Charon, le chien Cerbère et les trois Juges des Morts par sa musique, mais il interrompit momentanément les supplices des Camnés : il adoucit à tel point l'insensible Hadès et son épouse Perséphone qu'il obtint la permission de ramener Eurydice dans le monde des vivants.

 

Hadès n'y mit qu'une seule condition : Orphée ne devait pas se retourner jusqu'à ce qu'Eurydice soit revenue sous la lumière du soleil.

Eurydice suivit Orphée dans le sombre passage, guidée par la musique de sa lyre, mais lorsqu'il revit poindre à nouveau la lumière du jour, Eurydice, ne comprenant pas pourquoi Orphée ne lui adresse pas un seul regard, le supplie de la regarder. Il cède.

Eurydice lui fait alors un signe d'adieu avant de disparaître pour toujours et c’est ainsi qu’il la perdit à nouveau.

Le pauvre garçon en fut désespéré. Il tenta une fois encore de convaincre Hadès de lui rendre son aimée. Mais il n'eut pas de seconde chance ; le dieu resta insensible à ses supplications. Le poète se retira alors dans un lieu isolé où il chanta sa peine. Et nulle jeune fille ne put jamais le consoler. 

 

D’autres navires avant moi ont porté mon nom. »

Notamment le HMS Eurydice, frégate de 26 canons. Refondu en 1876 au chantier J White's shipyard à Cowes.

C’était une frégate voilier rapide complétement-gréée, qui avait été construit en 1843 et reconvertie plus tard en un vaisseau d'entraînement à la voile.

Le 24 mars 1878 il revenait d'une croisière d'entraînement dans les Antilles avec 300 jeunes marins à son bord et 35 passagers.

À environ 13 h 30, il a été aperçu par les Garde-côte de Bonchurch vers le Spithead sous voile simple...

Vingt minutes plus tard une lourde rafale accompagnée par une tempête de neige aveuglante est venue et a attrapé complétement à l'improviste le vaisseau. En moins de dix minutes la rafale avait passé, le vent s'était apaisé, mais tout ce qui pouvait être vu de l'Eurydice était les mâts et les haubans supérieurs au-dessus de l'eau à peu près à 2 ½ miles de l'île.

Apparemment la rafale féroce avait tourné la route du vaisseau à l'est, le faisant chavirer par tribord, avec pour résultat une inondation.

Un petit schooner, Emma, qui avait réussi à survivre à la même rafale, a recueilli les quatre seuls survivants mais malheureusement deux marins sont morts plus tard.

Le chiffre des morts final était 364 officiers et hommes, dont la plupart ont été enterrés dans le cimetière à l'Hôpital Haslar à Portsmouth.

Vers la fin du mars des plans de sauver le vaisseau ont été lancés et sa carcasse a été finalement amenée dans le port de Portsmouth.

La cour martiale a rendu un verdict sur l'accident en août de 1878 et a constaté que le vaisseau avait sombré ... par la pression du vent sur ses voiles pendant une tempête de neige soudaine et exceptionnellement dense, qui l'a dépassée et aucun blâme n'a été fait au capitaine, ni aux officiers ni aux hommes de l'Eurydice…

 

Eurydice c’est aussi un sous-marin français (800 tonnes), dit « à hautes performances ».

Il a coulé au large de Saint-Tropez le 4 mars 1970.

Son numéro de coque était S644, numéro de projet Q245, faisant partie de la classe de sous-marins français Daphné, dont 11 sous-marins construits pendant les années 1950 et années 1960 pour la Marine nationale.

Mis sur cale en juillet 1958, il est baptisé le 19 juin 1960 et mis à flot le 19 juin 1962. Entré en service actif le 26 septembre 1964, il est affecté à la première escadrille des sous-marins.

Le 4 mars 1970, l’Eurydice coule corps et biens au large du cap Camarat en faisant 57 morts. La détonation sera ressentie jusqu'au port de Toulon. Il n'y a pas eu de détonation propre, mais l'implosion de la coque vers 600 mètres, profondeur théorique d’immersion de sa destruction. Le sismographe de Nice a enregistré l'implosion, comme pour la Minerve en 1968.

L'épave de l'Eurydice fut repérée et photographiée grâce au Mizar, un engin spécialisé de la marine américaine. La cause exacte du naufrage n'est pas clairement établie, l'hypothèse la plus probable est une collision avec un cargo tunisien le Tabarka sur lequel des traces de rayures récentes furent repérées sur la coque.

Déplacement : 869 t en surface, 1.043 t en plongée ; Dimensions (m) : 57,75 × 6,74 × 5,25 ; Vitesse : 16 nœuds en plongée.

Équipage : 6 officiers, 44 hommes d'équipage. Armement : 12 tubes lance-torpilles.

Propulsion : 2 groupes électrogènes, 2 moteurs électriques de propulsion, 2 hélices

Immersion : 300 m ; autonomie : 30 jours.

Une belle machine de guerre.

 

« Moi, je suis une goélette qui a vu le jour sur les chantiers de Southampton en 1968 et qui n’a pas connu de fortune de mer, ni même le destin tragique de l’antique épouse d’Orphée.

Juste quelques rafales soutenues sur de nombreuses mers du globe parfois bien formées, et des gens heureux d’y vivre de belles heures à mon bord, propriétaires ou locataires successifs.

25 mètres à la flottaison, 35 mètres hors-tout du bout du mât de beauprés à la hampe des couleurs sur le tableau arrière, 8,33 m de maître-bau, de 1,75 m à 1,25 m de franc-bord de la proue à la poupe ; pour 4,72 m de tirant d’eau sous la quille, mes lignes sont douces et fines.

J’offrais 2,05 m de hauteur sous barrot dans le carré, près de 480 m² de voilure pour un tirant d’air de 37 mètres en haut de flèche du grand-mât qui propulse mes 47 tonnes de déplacement, pour un volume fermé de 42 tonneaux de jauge brute.

Je disposais d’un immense carré de 8 m sur 5, sous lequel étaient installés mes équipements mécaniques, les réservoirs et cambuse, mon moteur diesel de 250 chevaux étant placé sous la descente en demi-rond depuis le pont, au pied de mon grand-mât.

Deux vastes cabines, équipées d’une salle de douche, étaient situées entre le carré et la soute à voile à l’avant délimitée par mon pied de mât de misaine, trois l’étaient derrière, après la descente principale (sous laquelle se situait mon moteur diesel), elles-mêmes équipées d’une salle d’eau d’un côté et de la salle des cartes avec un barre à roue de secours sur tribord, la cuisine étant située en face, sur bâbord.

Chaque compartiment débouchait sur le pont par des échelles de coupée.

J’étais habillée de boiseries vernies du meilleur effet.

Aujourd’hui, je suis toute nue, sans mes boiseries habillant mes membrures, sans mes mâts, sans même mes voiles.

Si on entre dans ma coque vide, on ne peut y voir que mon bordage, mes couples, mes ouvertures sur le pont, les tire-fond de ma quille, l’écubier et mon étambot : je suis véritablement toute dénudée !

 

Lui, je l’ai déjà vu passer. Une bonne tête d’honnête citoyen. Qui est passé me caresser la coque : il a la peau douce et saurait me charmer.

C’est grâce à lui que j’ai quitté ma cale sèche et retrouvé mon élément : la mer, les flots de la lagune pour l’heure !

Sous la lumière des étoiles et du soleil.

Le seul endroit où je me sens bien, alors que j’étais coincée dans un hangar, sous une bâche, perchée sur un « échafaudage ». Je mourais d’ennui.

C’est dire si je l’aime déjà…

 

J’ai été prévenue : je dois serrer les bordés de ma coque pour ne pas faire eau. Je ne suis pas sûre d’y parvenir. Mes planches de bois jointes ont peut-être séchées ici ou là. Le joint du presse-étoupe est peut-être disjoint.

Mais l’eau a pu gonfler les listons par où mes vernis s’étaient écaillés.

Je ne sais pas si je suis prête, mais j’ai hâte de le voir revenir tant je lui dois déjà beaucoup.

 

Et quand je l’ai vue, elle, j’ai su : ce sont eux que je veux comme armateur.

Eux, je vais les emmener loin à vivre doucement.

Elle, elle a une façon de me regarder qui me fait vibrer l’âme. Avec elle, je sais que je vais retrouver mes atours intérieurs et ma splendeur passée. Avec lui, je sais qu’il va me mener et guider avec ferveur dans les rafales, affronter la mer, mon élément, glisser dessus et dedans en douceur et souplesse.

Je les tiendrai au chaud et au sec, je les choierai avec délice.

Entre tous ceux que j’ai pu voir passer, ceux-là, je les veux ! Je les prends ! »

 

Ce n’est pas le coup de foudre immédiat, mais déjà Florence explore émerveillée le grand volume offert par cette belle coque aux lignes fines. Les mâts sont démontés, mais on y voit parfaitement les emplacements sur le pont et la quille.

Et tout le reste est nu et superbement magnifique.

Il y a bien du travail en perspective pour rendre cette coque-là habitable et agréable, mais elle se voit déjà arpenter le pont vernissé, lézarder au soleil, faire la fête avec des amis de passage sous les cocotiers ou la lune, dans un carré qu’elle veut déjà grand, chaleureux et ouvert sur l’horizon.

Alors, dès la première demi-heure, elle sort sont télémètre-laser de poche et un de ses carnets à dessins pour prendre les mesures, faire des croquis alors que Paul va de long en large sur le pont s’imaginant l’emplacement des équipements de l’accastillage, winches, écoutes, renvoi de drisses, de halebas, de hale-haut, de haubans…

Non sans avoir examiné avec minutie les traces d’humidité intérieures : l’odeur y est saine, c’est plutôt bon signe. Cette coque a passé le test de la mise en eau avec succès !

C’est dire si Eurydice est fière d’elle-même en fin de matinée.


Reste à négocier le prix et réfléchir à un chantier capable de refaire les aménagements.

La facture risque d’être sévère, même si les chantiers vénitiens restent de bonne réputation.

Un remorquage ne semble en définitive pas indispensable : Eurydice sera remise au sec pendant que Florence, architecte de formation, s’attachera à faire des plans avec l’aide de Paul qui voudrait se faciliter le travail de la manœuvre à bord avec des treuils électriques, sans pour autant mettre à mal, par les efforts imposés, la structure générale. Quelques simples calculs.

De quoi occuper les six prochains mois de loisir (en fait bien plus) et de justifier de plusieurs dizaines d’allers-et-retours depuis Paris.

Et si ce n’est par le train, il lui faudra envisager de louer un hydravion, parce que les voyages en avion de ligne, ça va finir par devenir insupportable… 

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Mains invisibles : Chapitre XVI : Harry Harrison

 

Chapitre XVI

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Harry Harrison

 

Et quand Florence et Paul, après s’être installés dans leur superbe chambre où la hauteur sous plafond décoré reste impressionnante, vont pour aller Place Saint-Marc respirer l’air de la ville et ses pigeons, Harry Harrison junior, arrivé exprès à peine 15 minutes auparavant directement par un vol privé avec escale à Londres, mains dans les poches de son blazer orné d’un gros écusson doré, leur barre poliment le passage dans le hall de l’hôtel à la façon des mâles dominants.

Il attendait dans les salons…

« Magnifique » s’exclame-t-il l’adresse de Florence lui tendant une main pour la lui serrer mollement : « Julia Roberts, si je m’abuse ? »

Il y a un peu de ça, en mieux, et ça reste flatteur aux yeux de Florence qui ne sait quoi répondre.

« Euh … non ! Florence De Bréveuil… Enfin non ! Pas tout-à-fait ! Enfin, c’est que… ce n’est pas ce que je voulais dire… »

La miss et ses embarras légendaires, tout un poème !

« Monsieur ? » intervient Paul, autre « mâle dominant » présent dans le hall.

Ils se présentent alors mutuellement.

« J’ai à vous entretenir. Souhaitez-vous que nous marchions ou préfériez-vous vous installer dans les salons afin que je puisse vous offrir une coupe ? »

Florence est prise entre deux priorités : passez quelques minutes avec cet inconnu qui la confond avec une star hollywoodienne, à siroter un champagne de luxe, ou aller voir les lueurs du soleil couchant sur le Grand-Canal au bras de Paul et se désaltérer ensuite sur la place Saint-Marc ?

C’est la seconde option qui s’impose.

Le trio marche dans l’air paresseux en direction du Caffé Florian, installé sous les colonnades de la place rebâtie dans ce style sur ordre de Napoléon.

Ils sont discrètement suivi par deux G-men qui suivent « junior » comme son ombre et à courte distance.

 

Le Caffè Florian, c’est le plus ancien, le plus célèbre et le plus luxueux café de la place Saint-Marc de Venise, fondé en 1720 par Floriano Francesconi.

Il est situé à côté du campanile de Saint-Marc.

Le 29 décembre 1720, Floriano Francesconi, ami de tous les notables de Venise, inaugure son célèbre café sous le nom de Venezia Trionfante (Venise triomphante en italien) sous les arcades des procuraties neuves de la place Saint-Marc avec vue sur la basilique et le campanile de Saint-Marc. Les clients le rebaptisent rapidement par le nom de son propriétaire : caffè Florian.

Doges de Venise, aristocrates, ambassadeurs, riches marchands, artistes, hommes de lettres, Goethe, Alfred de Musset, George Sand, Giuseppe Verdi, Lord Byron, Giacomo Casanova etc. sont des habitués.

Grâce à sa popularité, durant le carnaval de Venise, des personnes costumées entrent dans le café pour boire une tasse de thé ou de café, mais surtout pour attirer l'attention des touristes qui peuvent facilement les photographier depuis les six grandes vitres.

 

À l'intérieur, le café au charme délicat de bonbonnière se divise en six petits salons. La « salle des Grands Hommes » qui tire son nom des nombreux portraits de célèbres vénitiens peints par Giulio Carlini (Carlo Goldoni, Francesco Morosini, Titien, Marco Polo, Andrea Palladio, Dandolo...), la « salle des Saisons ou des Miroirs » décorée par Porta, la « salle du Sénat » qui expose des œuvres d’art et des sciences, la « salle Liberty » aux voûtes décorées, lambris et miroirs peints du début des années 1900.

La « salle orientale » et la « salle chinoise » rappellent l'époque où l'on consommait du Malvasia et des vins d'Orient.

La terrasse sur la place Saint-Marc, accueille normalement un orchestre de chambre permanent à la belle saison.

 

« J’ai beaucoup entendu parler de vous, Monsieur… » fait leur accompagnateur en français, avec un fort accent américain, de celui qui avale tout ou presque et roule un peu les « r ».

Ce n’est pas la réciproque : ni Paul ni Florence ne connaissent « Junior » (quatrième du nom en dira-t-il plus tard pour souligner l’ancienneté de sa famille).

Ils notent qu’il ressemble de loin à Klaus Kinski, l’acteur au visage ravagé de larges et profondes rides sur le visage.

Sans doute la taille est semblable, pour toiser le bonhomme de plus d’une tête.

Sitôt installé, Florence commande une flûte alors que les deux hommes portent leur choix sur le « Spritz » local, boisson orange, noyée dans une nuée de glaçons, à base d’Apérol et de vin blanc pétillant, un peu plus fort que le champagne…

 

« Je dirige plusieurs entreprises philanthropiques aux États-Unis.

Je suis au courant depuis des années de vos exploits dont a bénéficié mon pays, ce qui vous a valu les deux des plus hautes distinctions décernées, même à des étrangers, par les deux plus hautes autorités de mon pays… Permettez-moi de vous féliciter et de vous remercier ! »

Florence écarquille les yeux, une fois de plus, mais évite de faire une nouvelle gaffe en buvant son champagne, regrettant la boisson à base d’orange de ses voisins, sans rien dire, cette fois-ci : mais quel est donc l’homme qui lui a fait un enfant ?

« Savez-vous que j’ai également appris récemment que sa Sainteté Benoît XVI se propose de vous distinguer dans l'Ordre du Christ… »

Les nouvelles vont vite suppute Paul : son vis-à-vis est sûrement un personnage très important pour espionner ainsi directement soit l’évêché de Paris, soit la Curie romaine !

« … et que sa très gracieuse Majesté Elizabeth II s’apprête également à vous recevoir pour vous élever au grade de Chevalier du « Royal Victorian Order », l’ordre royal de Victoria, au rang « Knight Grand Cross », autrement dit le GCVO ou « Chevalier Grand-croix », emportant l’usage du titre de « Sir ».

Autrement dit, vous voilà destiné à devenir un pair du royaume, pour ne pas avoir à être confondu avec la simple « Victoria Cross » qui reste somme toute assez banale au Royaume-Uni… »

Ah, là… Paul n’est pas au courant.

 

« Chez nos « cousins » britanniques », continue-t-il, « les décorations, bien que décernées par la reine, le sont sur la proposition du gouvernement ou des ministres de la couronne. La reine Victoria ne sachant que faire pour distinguer personnellement ses plus éminents sujets, elle s’inspira des plus anciens ordres comme l’ordre de la Jarretière et l’ordre du Chardon. Et c’est ainsi qu’elle a établi les six grades de l’Ordre royal de Victoria en avril 1896.

Il est décerné suivant les seules volontés du souverain aux personnes qu’il souhaite distinguer, sans consultation du Premier ministre – ce qui était une nouveauté à l’époque de sa création. »

Paul en est fort-aise, même s’il reste très surpris pour n’en avoir pas encore entendu parler, et reste « tête-droite » sans aucune une réaction.

En revanche, Florence s’étouffe dans son verre à l’énoncé de la nouvelle.

Mais pourquoi, semble quémander ses yeux ?

« Vous m’en voyez flatté, mais comment savez-vous tout ça, Monsieur Harrison ? »

 

Il sait tout de tout ce qui se passe autour du globe.

« Si je comprends bien la décision du Vatican, c’est qu’ils sont sûrs de vous devoir encore quelques années de paix sur la chrétienté. Quant aux britanniques, ils vous doivent bien plus et même une très fière chandelle !

Sans votre à-propos et votre sens des responsabilités, peut-être qu’il ne se serait rien passé, même si personne n’en saura jamais rien. En revanche, vous êtes passé au bon moment au bon endroit, avez fait ce que le bon sens vous commandait de faire pour que les jeux olympiques se déroulent sans catastrophe. »

Mais de quoi parle-t-il, demandent toujours et avec insistance les yeux de Florence ?

« C’est un juste retour des choses que j’approuve personnellement, pour ma part.

Un jour, je vous raconterai ce à quoi nous avons échappé grâce à vous. À moins que ce ne soit que partie remise.

Avez-vous jamais lu les prophéties de Jean-de-Jérusalem ? »

Il en avait parcouru quelques résumés pendant ses soirées d’étudiant : sans intérêt pour lui à l’époque.

 

« Je vous en ai apporté deux copies. L’une enluminée par les copistes du moyen-âge et en Latin, l’autre, dactylographiée dans une traduction contemporaine en français. Lisez les avant qu’on ne se recroise et on en rediscutera… »

Qu’il sache qu’ils ne font qu’un court séjour dans la ville.

« Il n’empêche, j’aimerai vous présenter à quelques amis qui organisent une fête au palais des Doges en mon honneur demain soir.

Sachant que je vous trouverai ici à ce moment-là, je me suis permis d’inviter Paul Allen avec qui vous avez des relations épistolaires. Et il ne s’est pas fait prier pour renouer depuis votre rencontre au salon du Bourget de 2011.

Comme ça, vous ne pouvez pas dire non. »

Mais pourquoi ?

« Je n’ai rien à me mettre… » intervient Florence ! « Ça ne va pas être possible… »

Enfin, peut-être qu’elle voulait dire que ça ne l’emballe pas trop, finalement.

« Venez en touriste, comme vous êtes actuellement. Vous êtes absolument ravissante telle quelle ».

 

Quoiqu’on puisse lui trouver une robe décente dans les rues d’ici, en 24 heures, non ?

Même si finalement ça a été un peu « compliqué », bien plus que de trouver un smoking potable et ce, grâce au concierge de l’hôtel qui s’est vraiment mis en quatre.

Paul est tellement ravi de saluer Paul Allen : leurs plans d’aller dans les étoiles n’avaient pas avancés, en tout cas du côté de Paul de Bréveuil…

« C’est entendu comme ça. Je vous enverrais un coursier chargé de vous guider. Demain à 20 heures au Danieli ! »

Et le bonhomme se lève, salue et s’en va. Les deux hommes au complet noir et lunettes de la même teinte se lèvent également et escorte Harry Harrison Junior… le IVème.

 

La soirée est merveilleuse et Florence est autant ravie que ravissante à déambuler dans le centre de Venise… à pied.

Ils ont pris chacun une Calzone, une bouteille de Chianti pour deux, ont fait du lèche-vitrines et sont rentrés à leur hôtel.

(…) 

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Mains invisibles : Chapitre XV.2 : Cité des Doges (2/2)

Chapitre XV.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Cité des Doges (2/2)

 

Le déclin commença avec la progression turque en Méditerranée, qui la priva progressivement de toutes ses terres grecques, à l'exception des Îles Ioniennes, et de ses accès aux débouchés de la Route de la Soie, qui fut en plus très touchée par la peste noire.

Malgré la victoire sur les Turcs à Lépante en 1571, la république de Venise perdit encore de son importance commerciale à cause du détournement du commerce européen vers les océans après la découverte de l'Amérique.

Mais Venise maintient son rayonnement culturel, en devenant la ville européenne la plus élégante et raffinée du XVIIIème siècle, avec une forte influence sur l'art, l'architecture et la littérature.

 

Redevenue politiquement un État italien parmi d'autres, elle fut annexée par Napoléon Bonaparte le 12 mai 1797, durant la première coalition. L'invasion des Français mit un terme à près de 800 ans d'indépendance ! Napoléon fut cependant perçu comme une sorte de libérateur par la population pauvre et juive de Venise, république aristocratique où le pouvoir et la plupart des richesses étaient monopolisés par quelques familles. Napoléon supprima les barrières du Ghetto ainsi que les restrictions de circulation imposées aux Juifs.

En 1797, par le traité de Campo-Formio, Napoléon livre Venise et ses territoires aux Habsbourg en échange de la Belgique, puis il la leur reprit en 1805 pour l'intégrer au royaume d'Italie dont il se fit couronner roi, avant que la ville ne soit intégrée dans l'Empire d'Autriche de 1815 à 1866.

La domination autrichienne sur Venise et la Vénétie ne s'acheva que le 3 octobre 1866 après sa défaite de Sadowa contre l'alliance Prusso-Italienne.

Venise devint un chef-lieu de province italien et au fil du temps l'un des hauts lieux du tourisme mondial.

 

Après la Première Guerre mondiale, l'Italie revendique à l'Autriche vaincue l'ensemble des territoires jadis vénitiens, mais se heurte aux revendications yougoslaves et n'obtient au Traité de Rapallo que l'Istrie, la ville de Zara en Dalmatie et les îles de Veglia, Cherso et Lagosta.

Le ressentiment développé à ce moment contribuera au succès ultérieur de Mussolini.

Après la Seconde Guerre mondiale, l'Italie perdit aussi ces possessions au profit de la Yougoslavie, ne conservant que Trieste qui ne fait pas partie des territoires jadis vénitiens, mais où les populations italophones expulsées de Yougoslavie se réfugièrent.

 

Venise occupe une situation géographique exceptionnelle en mer Adriatique. Les Vénitiens établirent leur ville en enfonçant des pieux en chêne et en aulne dans le sol sablonneux.

Sur ces fondations, ils bâtirent des maisons et des palais et entamèrent un combat contre le mouvement continuel des marées.

La ville est parcourue par 177 canaux (dont le plus important est le Grand Canal), 455 ponts (le plus souvent arqués pour laisser passer les bateaux). Elle y a 123 églises et s'étend sur 118 îles situées entre l'embouchure de l'Adige (au sud) et du Piave (au nord).

Les principales autres îles de la lagune sont : le Lido, Murano, Burano, Torcello.

Sans oublier : San Michele (l'île cimetière de la ville), San Erasmo, Mazzorbo, Le Vignole, Certosa, San Francesco del Deserto, San Giacomo in Paludo, San Servolo, San Lazzaro degli Armeni, Giudecca.

Elle est découpée en six quartiers historiques appelés les sestieri : San Marco, Castello et Cannaregio sur la rive gauche du Grand Canal et Santa Croce, San Polo et Dorsoduro sur l'autre rive.

Le quartier de San Marco et la basilique du même nom constituent le cœur de la cité.

Le quartier de Castello recouvre toute la partie sud-est de Venise. Son nom serait lié à la présence légendaire d'un château ou bien encore à la curie patriarcale qui se trouvait à cet endroit.

Le quartier de Cannaregio occupe toute la partie de la ville comprise entre le Rialto et la gare ferroviaire. Il est nommé ainsi en raison du caractère rectiligne des canaux qui le parcourent (canal reggio).

 

Sur l'autre rive, Santa Croce et San Polo doivent leur nom à deux églises (la première, étant détruite).

Dorsoduro s'appelle ainsi en raison de l'altitude du sestiere (désignation traditionnelle locale du quartier) qui est plus élevé que les autres. En conséquence, pendant les épisodes d'« acqua alta » (hautes eaux), il est moins souvent inondé.

 

Le centre historique est entièrement piétonnier, les canaux faisant fonction de route, et les divers bateaux qui traversent seulement le Grand Canal, le Canal de la Giudecca et la lagune autour de la ville, sont le moyen de transport public.

Venise est une ville unique où l'on se déplace presqu'exclusivement à pied. On y trouve aussi des taxis d'eau - petits bateaux motorisés qui peuvent transporter de huit à dix personnes – et des gondoles asymétriques – petites embarcations à l’unique aviron, très légères. Le transport privé des Vénitiens au moyen des bateaux motorisés ou à avirons est limité aux excursions dominicales. Le transport traditionnel est la gondole vénitienne, bien qu'elle ne soit quasiment plus utilisée que par les touristes ou pour des occasions particulières (cérémonies, mariages et enterrements), ou plus grande et richement décorée, pour les joutes nautiques.

Son coût est en effet prohibitif. D'ailleurs, il n'en reste que 425.

D'autres modèles d'embarcations plus ou moins grosses sont destinés aux transports commerciaux, pilotées par un barreur et un ripeur.

Les vaporetti desservent les différentes îles en sillonnant les principaux canaux.

Ainsi que les traghetti, des gondoles à deux rameurs pour piétons qui assurent la traversée du Grand Canal à quelques endroits dépourvus de ponts.

À cela s'ajoutent toutes sortes d'embarcations publiques et privées tels que les canots à moteur et le transport commercial.

 

La navigation maritime et lagunaire resta le seul moyen de transport existant à Venise jusqu'à la construction au XIXème siècle d'un pont ferroviaire, le Pont des Lagunes.

Inauguré en 1846, il permit de relier la gare de Venise-Santa-Lucia, construite en 1860, au reste du continent. La gare devint un terminus des trains de nuit, amenant au cœur de la cité, à deux pas du grand canal, les voyageurs venant des capitales européennes.

Sous le régime fasciste, une liaison routière, le Pont de la Liberté (Ponte della Libertà), inauguré en 1933, fut également établie, menant à un grand parking sur l'île artificielle de Tronchetto en périphérie nord.

Une navette monorail (people mover) relie Tronchetto à la Piazza Roma où se situe la gare ferroviaire.

En 2007, Venise a accueilli 21 millions de touristes. Le tourisme génère un chiffre d'affaires d'environ 1,5 milliard d'euros par an.

Un montant sans doute sous-estimé car de multiples transactions sont effectuées au noir.

 

Si les bâtiments de Venise sont construits sur des piliers de bois, ils sont exposés à la menace de marées, notamment entre l'automne et le début du printemps. La ville est périodiquement inondée. C'est ce que les Vénitiens appellent « l’acqua alta ». Ce phénomène s'explique par la réunion de plusieurs facteurs naturels : attraction lunaire, et surtout le sirocco, vent chaud venu d'Afrique qui empêche la lagune de se vider, les marées hautes se succédant les unes aux autres.

Ce phénomène a toujours existé, mais s'est largement amplifié ces dernières décennies sous l'influence conjuguée de plusieurs causes relatives au climat et à l'activité humaine : la montée générale du niveau des mers (eustatisme) ; l'affaissement du sol (subsidence) : d'importants puits ont été creusés au XXème siècle pour pomper dans la nappe phréatique, ce qui a fragilisé les terrains déjà instables. Enfin les perturbations dans l'hydrographie : la modernisation du port a entraîné le creusement de canaux profonds pour permettre le passage de gros navires.

La mer s'engouffre ainsi beaucoup plus facilement dans la lagune.

Les conséquences sont importantes dans la vie quotidienne des habitants, qui doivent abandonner les niveaux inférieurs des maisons et emprunter des systèmes de passerelles pour se déplacer. Mais les conséquences les plus importantes sont la détérioration inexorable des monuments historiques et de l'habitat due à la montée des eaux et l'apport qui s'ensuit de produits nocifs à la pierre et à la brique.

 

Le problème des vagues en lagune (moto ondoso) est lié à l'accroissement du trafic des bateaux à moteur dans les canaux de la ville et en lagune. Il fragilise les fondations des constructions, érode les rives et fragilise les quais. Dans la lagune, il entraîne la disparition des barènes, bancs alluvionnaires indispensables à son équilibre. Plusieurs problèmes se conjuguent. D'abord, les bateaux sont de plus en plus nombreux pour satisfaire les besoins des touristes et sont de plus en plus gros. Des centaines de paquebots entrent chaque année en lagune pour rejoindre la gare maritime située à San Basilio, sans oublier les navires de commerce servant les industries installées à Marghera. Enfin, les bateaux, avec l'amélioration des moteurs, vont de plus en plus vite, créant des vagues toujours plus fortes. Pour autant, depuis peu des contrôles de vitesse sont effectués : ainsi la vitesse est limitée à 5 km/h dans les canaux de la ville et à 15 dans la lagune.

 

Les îlots de la lagune de Venise, composés de matériaux de remblais et alluvionnaires, ne permettaient pas de construction traditionnelle car le sol humide et instable ne pouvait supporter le poids des bâtiments. La solution a été l'utilisation de pilotis, permettant la construction au-dessus de l’eau. La technique consiste à enfoncer ceux-ci dans le sol afin de leur faire porter une plate-forme constituée de madriers en chêne et en mélèze solidement attachés les uns aux autres, consolidant et nivelant le terrain. Ainsi par exemple, afin d’ériger la Basilique Santa Maria della salute, les Vénitiens utilisèrent 1.006.657 pilotis de 4 mètres de long, en chêne, aulne et mélèze.

Les contraintes liées à une construction sur l’eau avec des pilotis comme fondations font que les palais sont conçus à l’inverse des règles traditionnelles de l’architecture. En effet si dans les palais terrestres, l'usage veut que l’on commence par les fondations sur lesquelles on pose l’infrastructure destinée à supporter le poids de l’ensemble architectural, à Venise la méthode est totalement inversée : on pose d’abord une grande « boîte » sur des portiques afin de transmettre la charge directement aux pilotis des fondations par un système d'arcs et de voûtes appropriés.

 

Dans Venise il y a près de 84 églises pratiquement intactes et des centaines de demeures richement meublées et décorées avec art : de vrais palais !

Les campaniles sont des clochers qui ont pour particularité d'être excentrés et parfois non attenants à leur église. Ils ont tous une architecture différente et servent de points de repère dans la ville.

Quand l’un tombe sous son propre poids, il est rebâti comme celui de la place Saint-Marc haut de de 98,6 mètres, le 14 juillet 1902 à 10 heures, reconstruit à l’identique et inauguré le 25 avril 1912, à l'occasion de la fête de Saint-Marc, exactement 1.000 ans après la fondation de l'édifice original. 

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Guerre du Golfe 1991 : Lettre d’un ancien des OPEX à la ministre de la Justice

 

Lettre de Vincent FILIMOEHALA, ancien de la Division Daguet, à Christiane TAUBIRA, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, au sujet de la création d’une commission d’enquête parlementaire.

  

Le : 29.08.2015

                                       Monsieur FILIMOEHALA   Vincent

                                                                             A

                                        Madame Christiane TAUBIRA

                                       Garde des Sceaux, Ministre de la Justice

                                       Ministère de la Justice

                                       13, Place Vendôme

                                       75042    PARIS   Cedex 01.

.

« Par la voie hiérarchie ».

OBJET : Demande de la création d’une commission d’enquête parlementaire, sur l’une des affaires qui s’annonce déjà celui du siècle, concernant «  les indemnités de la guerre du Golfe 1991.

           

                    Madame la Ministre, Garde des Sceaux,

 

          Au nom du « devoir de mémoire »,  que j’ai l’honneur de bien vouloir vous faire part de la présente lettre, afin de vous solliciter toute votre attention à l’égard de mon souhait, celui de la création d’une commission d’enquête parlementaire dite hors normes sur l’une des affaires  de la plus grande escroquerie jamais observée sous la Vème République, celui sur  « les   indemnités de la guerre du Golfe 1991 ».

 

          En effet, il nous faut revenir à la fin de la première guerre du Golfe en 1991, ou la promesse du gouvernement à l’époque sous la présidence de (M. François Mitterrand) et du gouvernement  de l’ex-premier ministre (M.BEREGOVOY), qui était  tout naturellement de  verser  la prime sous forme « indemnités de guerre.. » aux participants à  ce conflit sans équivoque.

 

          Ainsi, c’est en me confiant à vous très personnellement et au nom des compagnons d’armes partis trop tôt sans la moindre reconnaissance de la part du monde du combattant sous la 4ème Génération du Feu ,  et qui   sous la présidence de (M. François HOLLANDE) et du gouvernement du premier ministre (M. Emanuel VALLS), sans doute pourrions dire enfin !  Justice nous est rendue après plusieurs années  soit après  25 ans depuis notre retour en France et sous l’accueil chaleureux lors de notre défilé sous les champs Elysées en 1991, « J’y été »

 

      .  Enfin, avant de refermer ma lettre, que je tiens à remercier l’auteur (M. Jean-Charles DUBOC)  du livre sur « Les Milliards disparus de la division DAGUET », qui jadis, sans lui !  L’espoir de voir un jour une justice indépendante et morale disparaitre à tout jamais. A ce titre, que je vous transmets  en accompagnement de ma lettre le livre avec le plus grand plaisir.

        

        Ps : « il est de l’honneur de la Nation, pour que cette affaire soit portée à la plus grande marche de notre institution et dont celui de la justice du pays des droits de l’homme ».

           

          En vous remerciant par avance de la bienveillance, avec laquelle vous voudrez bien, accueillir ma requête, que je vous prie, Madame la Ministre, garde des Sceaux,   d’agréer, l’assurance de ma haute considération.

 

                                                                                                                                                                                          Monsieur FILIMOEHALA  Vincent

                     « Membre des OPEX-UNC du Val d’Oise 95 »

 

 

(Copies) :                                                                      

-lettre réponse (M.SAPIN)

-lettre réponse (M.HOLLANDE).

-lettre réponse (M.SARKOZY).

-lettre réponse (M. le PDG – société GENERALE).

-lettre réponse (M.CHARASSE).

-lettre écrite     (M.LE DRIAN). 

-lettre réponse (M. CRESSON).

-lettre écrite     (M.BARTOLONE).

-lettre écrite     (M.De COURSON).

-Rapport          (M.FILIMOEHALA.)

 

 


Mains invisibles : Chapitre XV.1 : Cité des Doges (1/2)

 

Chapitre XV.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Cité des Doges (1/2)

 

Dans l’intervalle, entre Noël 2012 et le premier jour de l’année 2013, pour se détendre, c’est l’escapade à Venise, en compagnie de Florence alors qu’Annabelle est à peine sevrée et même pas encore baptisée à Saint-Julien-le-pauvre, parce que Notre-Dame de Paris, c’est compliqué et pas très intimiste.

Un déplacement à la rencontre d’« Eurydice », la goélette restée en panne au fond de la lagune qu’un broker a signalé à Paul en milieu de trimestre.

Il a même fait un aller et retour rapide en voiture depuis Aubenas pour voir « l’engin », complétement désossé de ses aménagements intérieurs, et demander sa remise à l’eau pour vérifier sa capacité à flotter.

 

Cette fois-ci, ils y vont en avion. Naturellement, Florence reste surprise au dernier degré quand elle voit débouler tout l’équipage du vol Alitalia qui demande à tour de rôle un autographe à Paul.

Même le commandant de bord et son co-pilote !

« Mais qu’est-ce qu’ils ont tous ? L’avion peut voler sans son pilote ? »

Non, ce n’est pas ce qu’elle voulait dire… Mais tout de même.

Paul doit se faire une raison : s’il veut voyager incognito par la voie des airs, il lui faudra désormais soit emprunter les avions de chez Dassault, soit se mettre aux commandes d’un à louer…

Comment expliquer tout ça à Florence ? De toute façon, elle ne le croirait pas…

Le tour du monde par les pôles sans escale, elle ne savait que celui par les trois-caps et à la voile… Pas le premier.

Le Boeing tombé au milieu d’une tempête dans l’atlantique où Paul a pu ramasser la totalité de l’équipage et des passagers… inconcevable !

Et encore, ne sait-elle pas les missions de récupération en milieu hostile des pilotes de guerre en Afghanistan ou ailleurs, ni l’écho reçu à l’occasion de la patrouille « Charlotte » !

Que des légendes forcément incroyables, pour une béotienne comme elle…

 

Sortie de l’aéroport « Marco-Polo » par les salons « VIP » et un petit salut protocolaire et chaleureux du directeur et de son équipe naturellement, c’est direct et en taxi-vedette pour une traversée de la lagune jusqu’aux abords de l’Hôtel Danieli.

Là, de toute façon, ils vous reçoivent comme un prince des mille et une nuits : on rentre dans la « norme », peut-on dire.

La chambre est luxueuse, bien sûr, décorée avec goût et raffinement, robinetterie et poignées de fenêtre à l’ancienne, mais donnant sur le canal latéral. Pas grave pour y dormir…

 

Venezia, ses 270.000 habitants, dont ses 61.000 « intra-muros », sur ses 41.594 hectares, dont 25.302 sont recouverts par les eaux lagunaires. Les localités de la terre ferme occupent une superficie de 13.028 hectares, le Centre historique ne mesure à peu près que 800 hectares et les principales îles, environ 2.186 hectares.

Une ville plantée en zone perpétuellement inondable au milieu de la lagune, surnommée la « Cité des Doges » ou la « Sérénissime », capitale de la… Vénétie.

Une cité lacustre fondée peu après 528, elle fut la capitale pendant onze siècles (697-1797) de la République de Venise qui votera plus tard pour son indépendance.

Une ville célèbre pour ses canaux, sa place Saint-Marc devant sa Basilique du même nom qui accueille la dépouille de l’apôtre du même nom ramené d’Égypte antique : toute la chrétienté témoignant ainsi de sa réalité historique à travers un bloc de pierre scellé sous l’hôtel principal !

Là, même les athées ne peuvent plus nier.

Son palais des Doges ainsi que son carnaval. Venise, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, il faut ça !

 

Les clés de la domination économique de Venise sur l'Italie au Moyen Âge, ce sont l'insularité et l'aisance navale des Vénitiens qui n'a cessé de croître pendant plus d'un millénaire.

La région à l'extrémité nord-ouest de la mer Adriatique, son cul-de-sac, où se jettent plusieurs fleuves issus des Alpes, est habitée dès l'Antiquité par des pêcheurs, mariniers et sauniers. Elle fut nommée Venetia du nom des Vénètes, ancien peuple italique intégré dans la République romaine dès le IIème siècle av. J-C.

Les invasions des Goths d'Alaric Ier et des Huns d'Attila poussèrent les populations locales à se réfugier dans les îles des marais situés le long de la mer Adriatique, près du delta du Pô.

Selon la légende développée ultérieurement par les Vénitiens pour démontrer l'ancienneté de leur cité et la lointaine origine de leur liberté, Venise aurait été fondée le 25 mars 421 dans les îlots du « rivus altus, » qui deviendra le Rialto.

 

La région échut au royaume ostrogoth puis fut reconquise avec le reste de l'Italie par le général Bélisaire, devenant une province de l'Empire romain d'orient sous Justinien Ier.

Fondée au VIème siècle par des habitants des régions voisines, venus se réfugier en nombre dans les îles de la lagune après l'invasion de l'Italie du nord par les Lombards en 568, cette zone marécageuse, difficile d'accès pour des navires à quille, était restée sous la juridiction de l'exarchat de Ravenne, province de l'Empire romain d'Orient.

Elle fut initialement un refuge de la civilisation romano-byzantine mais au fur et à mesure de son développement, son autonomie s'accrut pour aboutir à l'indépendance.

Car, profitant de l'antagonisme entre l'exarchat de Ravenne et les Lombards, les Vénitiens élargirent leur marge de manœuvre politique et se dotèrent d'un pouvoir local incarné par le premier duc ou « doge », Paolucio Anafesto (697-717), personnage situé aux confins de la légende et de l'Histoire.

Mais la cité ne devint réellement indépendante qu'après le retrait des Byzantins de l'Adriatique, peu après l'an 1000, lors de l'émergence du royaume de Hongrie.

La cité-État s'appuya dès lors sur la mer pour étendre son pouvoir.

 

Venise n'eut pas de constitution propre. En effet, la définition des attributions et le mécanisme des institutions gouvernementales relevaient à Venise du droit coutumier. Les organes de décision gouvernementaux formaient une pyramide dont l'Assemblée populaire était la base et le doge le sommet.

Entre les deux siégeaient le Grand Conseil, les Quarante et le Sénat, puis le Conseil ducal.

Cette organisation politique dont les traits se dessinent au XIIIème siècle se maintiendra jusqu'en 1797.

Le quadruplement de la puissance navale dans le premier tiers du XVème siècle, fait de l'Arsenal de Venise la plus grande usine du monde, employant jusqu'à 16.000 personnes, derrière une enceinte secrète de 25 hectares.

L'activité navale est portée par le dynamisme du quartier d'affaires vénitien.

 

Le commerce du sel, puis l'expansion commerciale vers la Méditerranée orientale, entraînèrent une forte croissance de la ville. Ce n’est qu’après la 4ème croisade, que Venise se détourna sur Constantinople. La République s'empare des richesses de l'Empire byzantin et constitue son propre empire maritime constitué par la plupart des îles grecques et dalmates.

Elle le complète en conquérant la Dalmatie continentale, l'Istrie et un vaste domaine entre les Alpes et le Pô, incluant les cités de Bergame, Brescia, Vérone, Padoue, Trévise et Udine.

Elle entre alors en conflit avec Gênes, sa grande rivale en Italie du nord et en Méditerranée.

L'apogée de cette lutte sera la quatrième guerre génoise, autrement nommée guerre de Chioggia.

Venise en sortit vainqueur, mais très épuisée.

Le traité de Turin, en 1381, ne lui fut pas particulièrement avantageux : malgré sa victoire, Venise dut renoncer à des territoires et concéder certains droits à sa rivale.

Elle perdait Trévise et la Dalmatie qui revenait au roi de Hongrie. Cependant elle conservait ses institutions et ses principales colonies.

 

La ville a armé une flotte de 6.000 galères, lui permettant de prendre des risques, sous forme de convois réguliers, pour régner sur la mer Méditerranée. Le quartier du Rialto est la première bourse organisée, selon l’historien Fernand Braudel.

Les marchands y échangent des participations dans les galères vénitiennes, mises aux enchères selon le système de « l’Incanto des galées » du marché.

Venise devient alors le plus important port de Méditerranée, surclassant Constantinople.

Il lui fallut conquérir des terres sur la lagune. 

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Mains invisibles : Chapitre XIV : L’affaire « Kakazucack »

 

Chapitre XIV

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

L’affaire « Kakazucack »

 

Le mardi 4 décembre éclate, mollement d’abord, l’affaire Kakazucack et le premier « Scud » dont l’ordre de tir avait été donné la veille au soir depuis les bureaux du Kremlin-Bicêtre, l’entretien avec Denis Lespoix à peine terminé.

Le ministre délégué au Budget auprès du ministre de l'Économie et des Finances est jusque-là considéré comme un des « poids lourds » du gouvernement et comme « incarnant la ligne de fermeté budgétaire » dans un contexte de crise économique. Avant l'élection du président Landau, il était député socialiste et président de la commission des finances de l'Assemblée nationale. Et encore avant chirurgien plasticien et capillaire de profession, non sans s’être enrichi dans l’entourage d’un ancien ministre de la santé de « Tiersmirant », Monsieur « Néron Taulard » dont il faisait partie comme conseiller en charge de l’agence du médicament et divers achats d’équipements lourds.

 

Peu après sa nomination au gouvernement, il commande une expertise à propos de la vente de l'hippodrome de Compiègne, pour laquelle un de ses prédécesseurs au ministère du Budget est placé sous le statut de témoin assisté pour « prise illégale d'intérêts » devant la Cour de justice de la République (CJR), une affaire dont il sortira totalement blanchi à la fin de l’année 2013.

Le rapport, daté du 22 juillet 2012, remet en cause le travail des trois experts de la Cour de justice et disculpe l’ancien ministre.

Cette affaire aurait retenu la curiosité de l'équipe rédactionnelle du site d'informations en ligne Mediapart qui s'interroge déjà sur la raison de ce « cadeau » fait à l’ancien, également inquiété dans l’affaire « Bêtencourte ».

 

À compter du 4 décembre 2012, le site d'information en ligne publie plusieurs articles affirmant que le ministre du budget a possédé un compte bancaire non déclaré en Suisse, à la banque de gestion de fortune UBS, et ce jusqu'au début de l'année 2010 (le compte aurait été clos et l'argent déplacé à Singapour avant qu’il ne devienne président de la commission des finances de l’Assemblée nationale).

L’intéressé dément immédiatement cette information, sur son blog, et par voie de presse. Le premier article cite aussi le mémoire d'un agent du fisc du Lot-et-Garonne, « Dorémi Gars-nié », adressé en 2008 à sa hiérarchie, dans lequel il évoquait « un compte bancaire à numéro en Suisse » ouvert selon lui par le ministre.

Celui qui est passé entre les mains de la DRM à un moment ou à un autre…

 

Plusieurs responsables politiques de droite comme de gauche demandent alors d'apporter des preuves.

Le lendemain 5 décembre, Mediapart met en ligne un enregistrement, présenté comme un échange entre le ministre et « Hervé Dréfusse », son gestionnaire de fortune en 2000, qui corrobore les informations publiées.

On y entend : « Moi, ce qui m'embête, c'est que j'ai toujours un compte ouvert à l'UBS, mais il n'y a plus rien là-bas, non ? La seule façon de le fermer, c'est d'y aller ? (…) Ça me fait chier d’avoir un compte ouvert là-bas, l’UBS c’est quand même pas forcément la plus planquée des banques (...). Il faut ma signature (…) C’est extrêmement chiant. Il faut y aller, moi je ne peux pas y aller, je vois pas comment faire. (...) Surtout qu’il n’est pas exclu que je devienne maire au mois de mars, donc je ne tiens vraiment pas du tout à ce qu’il y ait la moindre ambiguïté. (…) Surtout que d’une certaine manière, les avoirs restent à l’UBS et que d’ici on peut gérer. C’est un jeu d’écriture pur et simple. »

Le même jour, en réponse au député UMP « Daniel Face-quelle » qui l'interpelle sur le sujet, le ministre affirme devant l'Assemblée nationale qu'il n'a « jamais eu de compte à l'étranger, ni maintenant, ni avant ».

Le ministre reçoit le soutien de l'Élysée, de Matignon et des ministres du gouvernement, et les réactions de l'opposition sont curieusement jugées comme modérées. Et pour cause comme on le comprendra plus tard.

Le 7 décembre, une enquête préliminaire est ouverte par le parquet de Paris, à la suite de la plainte pour diffamation déposée contre Mediapart.

Le 14 décembre, l’administration des impôts demande à son ministre de signer un document attestant qu’il n’avait pas de compte caché en Suisse.

Ce dernier n’a pas donné suite à cette demande.

 

Le 15 décembre, « Michel Gamelle », ancien bâtonnier du barreau d'Agen et ancien maire RPR de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), prend contact avec « Alain Zébulon », directeur de cabinet adjoint du président de la République, qui fut sous-préfet de Villeneuve-sur-Lot entre 1997 et 1999, pour certifier l'authenticité de l'enregistrement révélé par Mediapart, qui avait été effectué accidentellement sur son répondeur en 2000. Il se dit également prêt à le fournir à la justice et à témoigner devant un juge.

« Alain Zébulon » en informe le Président de la République.

Entre-temps, le 17 décembre 2012, le virus installé depuis l’ordinateur de Denis Lespoix se réveille et détruit les tables d’index de tous les disques-durs qu’il avait pu pénétrer…

En parallèle, le 21 décembre 2012, Mediapart révèle que la direction régionale des finances publiques de Paris-Sud effectue des « vérifications approfondies » sur les déclarations de l'impôt de solidarité sur la fortune de son ministre de tutelle pour les trois années 2010 à 2012 et « dont la sincérité pourrait être remise en cause », ce que dément la direction générale des Finances publiques (DGFIP) alors que Mediapart maintient ses affirmations.

Le ministre serait soupçonné d'avoir sous-évalué le montant de son appartement parisien, d'avoir déduit un prêt parental déjà remboursé, et de ne pas avoir déclaré certains biens.

 

Le 29 décembre, le directeur de Mediapart, écrit une lettre au procureur de Paris pour lui demander l'ouverture d'une enquête sur le fond des faits qui ont été révélés.

Le parquet de Paris ouvrira, le 8 janvier 2013, une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraude fiscale » et confiera l'enquête à la brigade nationale de répression de la délinquance fiscale. Plusieurs personnes susceptibles de détenir des informations seront auditionnées : l'épouse du ministre, le gestionnaire de fortune « Hervé Dréfusse », l'ancien juge « Jean-Louis Fougère », qui a détenu une copie de l'enregistrement, l'agent du fisc « Dorémi Gars-nié », qui avait fait part à son administration, dès juin 2008, de ses soupçons sur le compte suisse du ministre et d'autres soupçons de fraude fiscale.

Le 16 janvier 2013, « Michel Gamelle » est auditionné pendant plusieurs heures par les policiers de la Division nationale des investigations financières et fiscales (Dniff). Il remet une copie de l'enregistrement téléphonique.

Le 24 janvier 2013, le Procureur de la République de Paris apprend d'un premier résultat d’expertise de la police technique et scientifique (PTS) que l'enregistrement n'est pas truqué.

Le même jour également, en parallèle à l'enquête conduite par la justice, le ministre de l’Économie et des Finances le ministre de tutelle et des finances demande à la Suisse si son ministre du budget a détenu un compte (à l'UBS) dans ce pays : la réponse est couverte par le secret fiscal, mais d'après Le Journal du dimanche, les autorités suisses auraient exclu qu’il ait pu avoir un compte (à l'UBS) depuis 2006, ou qu'il ait pu en fermer un d'après Le Nouvel Observateur.

Cette dernière interprétation serait « inexacte » selon une source judiciaire, citée par une dépêche de l'agence Reuters et selon Mediapart.

L'interprétation qui avait été faite était celle d'un compte en Suisse, alors que la demande ne concernait qu'un compte à l'UBS sur les 377 banques en Suisse.

Le 19 mars 2013, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire contre X pour enquêter sur des soupçons de « blanchiment de fraude fiscale » et « perception par un membre d'une profession médicale d'avantages procurés par une entreprise dont les services ou les produits sont pris en charge par la Sécurité sociale ».

Le président de la République, annonce le même jour le départ du ministre du gouvernement, « à [l]a demande de ce dernier ».

Pourtant il réaffirme son innocence et explique cette décision par sa volonté de se consacrer à sa défense. Il est remplacé à son poste par le ministre délégué aux Affaires européennes.

 

À la suite de son aveu du 2 avril 2013, où il annonce, sur son site internet, détenir 600.000 euros sur un compte à l'étranger il demande « pardon » au président de la République et au Premier ministre, pour le « dommage causé ». Ces aveux qui font suite à la découverte par la justice suisse d'un compte lui appartenant, qui lui attire de très nombreuses critiques, en particulier du Président qui parle d'« impardonnable faute morale », et du premier ministre, qui l'appelle à « ne plus exercer de responsabilités politiques », alors qu'il pourrait automatiquement retrouver son mandat de député un mois après son départ du gouvernement.

Le président de l'Assemblée nationale, reçoit le 18 avril la lettre de démission de son mandat de député.

Mais ce n’est pas tout. Entre-temps, l’ex-ministre s’enfuit chez des « amis sûrs » et avec son chien.

Le 24 avril 2013, sur proposition du président du groupe UDI, l'Assemblée nationale décide, à l'unanimité, la création d'une commission d'enquête (composée de trente députés), relative à l'action du gouvernement entre le 4 décembre 2012 et le 2 avril 2013.

Il en ressortira également une loi applicable au 1er janvier 2014, où 8.000 élus, hauts fonctionnaires et patrons d’entreprises publiques seront astreints chacun à une déclaration de patrimoine.

Ça, c’est pour l’aspect « contre-attaque » proposée par Gustave Morthe de l’Argentière dont il avait été question fin novembre 2012 dans un des « petits-salons » de chez « Maxim’s ».

Elle a loupé complétement sa cible et aura eu des conséquences inattendues dans la vie politique du pays par ailleurs en pleine crise économique, sociale et financière sévère.

 

En fait, l’amiral aura avoué plus tard à Paul, que de toute façon, le ministre était dans la ligne de mire de l'armée française et les industriels de l'armement comme l’avançait le magazine suisse « L'Hebdo ».

Le ministre du budget souhaitait supprimer 31 régiments dans l’armée de terre, vendre le porte-avions Charles-de-Gaulle, annuler les commandes d'hélicoptères de combat Tigre et de sous-marins nucléaires d'attaque Barracuda, et d’arrêter la production des Rafales en violation des accords passés.

Il souhaitait aussi renégocier les contrats d'achats en cours avec le groupe industriel Marcel Dassault.

Dès lors, un collectif d'officiers de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur aurait donné à la justice des informations sur les comptes à l'étranger, pour détenir une copie de cet enregistrement, communiquée au juge « Fougère » le 12 novembre 2006. Ce dernier l'aurait fait circuler « parmi ses relations à la Direction centrale du Renseignement intérieur ».

Mais « L'Hebdo » ne citant pas ses sources, cette rumeur ne sera pas reprise que par le journal « La Croix » et « France-Intox ».

Puis, elle s’est évanouie…

 

Il n’empêche, dans les états-majors, il n’est désormais plus question que de tels épisodes ne se reproduisent, économies à faire ou non.

Le nouveau format des armées est donc repoussé avec des objectifs de « fin de mandat ».

Les avions voleront moins mais en échange le ministère fera un chèque d’un milliard d’euros à l’avionneur des Rafale pour le moderniser.

Tous les navires resteront 3 jours de plus dans leurs ports, mais le budget prévisionnel du « grand carénage » de 18 mois du porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle sera maintenu pour 2016.

Quelques régiments seront dissous et les personnels réaffectés, mais en douceur.

Les OPEX se succéderont : le Mali puis la Centrafrique après le ratage en Syrie contre Hassan qui gaze ses propres populations (rebelles) en août 2013 et encore plus tard en 2014.

Malgré l’échec d’un tir de missile balistique nucléaire, le programme de « mise à niveau » de la FOS est maintenu.

Et puis, au summum des pressions, il est confié à l’armée les moyens d’une « cyber-défense », incluant la mise sous tutelle de tout l’espionnage électronique sur le territoire, sans contrôle de juge-judiciaire, aux dépens de la police et de la DCRI (d’ailleurs démantelée, éparpillée par ailleurs).

De quoi calmer un temps les « étoilés ».

Parce qu’il est alors promis, dès le premier trimestre de 2013, mais l’information sera éventée en mai, puis en juillet 2013, puis réitérée par le ministre de la défense qui annonce en fin d’année 2013 des REX (Recettes exceptionnelles) à venir pour financer les dépassements budgétaires des OPEX (Opérations Extérieures) et autres coûts, et notamment un grand-emprunt de 12 milliards d’euros, qui ne sera pas mis en place.

L’argent récupéré par Paul, sur les « queues » des détournements d’antan serviront alors à maintenir la pression à la baisse sur les taux auxquels emprunte le Trésor public, contre toute attente : un « effet de levier » qui démultiplie la capacité de prêts des marchés par simple « suivisme » des principaux investisseurs.

C’est tout le travail de Paul et de sa petite équipe début 2013.

 

Du coup, si le 14 juillet 2013 aucun matériel lourd n’a défilé sur les Champs-Élysées comme habituellement « sur ses chenilles », ce n’est pas tant que le goudron ait été à refaire « dans les virages », mais bien plus en raison des menaces d’un « putsch des capitaines » si les choses ne rentraient pas dans l’ordre…

La menace a été prise très au sérieux dans les états-majors et la descente des Champs-Élysées du président Landau, ce jour-là, a donné des sueurs froides aux services de sécurité : des milliers, peut-être même des dizaines de milliers de « badauds » huaient copieusement le passage du président depuis les trottoirs.

On y a vu pêle-mêle des « bonnets rouges », des bonnets-frégiens, des pancartes anti-mariage pour tous et tant d’autres…

Car, après le vote du « mariage pour tous », après l’introduction de la théorie du genre dans les collèges (elle était déjà enseignée dans les lycées), la rentrée aux nouveaux rythmes scolaires ne se faisant qu’en septembre 2013 et la circulaire sulfureuse du ministre de l’éducation nationale sur les « différences sexuelles » un peu passée inaperçue, l’indice d’insoumission de la troupe grimpe alors à des degrés jamais atteints.

Et si ce n’est ce 14 juillet-là, il y en aura d’autres.

Les rendez-vous républicains ne manquent pas, ni les raisons de gronder et de se révolter non plus, avec la taxe-poids-lourd, la révolte des bonnets-rouges, après les poussins, les pigeons, les dindons et autres volailles à plumer, et le dernier matraquage fiscal voté fin 2013… Rien ne manque pour une révolte en bonne et due forme !

Revenons à fin 2012…

 

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Mains invisibles : Chapitre XIII.1 : Contrôle fiscal… (1/2)

 

Chapitre XIII.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Contrôle fiscal… (1/2)

 

Fin novembre, Denis Lespoix se présente pour la première fois dans les locaux du Kremlin-Bicêtre, mais c’est dans l’après-midi du 3 décembre que les choses se gâtent.

 

Officiellement, pour compléter ses propositions de redressements sur la MAPEA, Lespoix a en effet besoin de passer par Paris, dans les locaux du Kremlin-Bicêtre où Paul lui a proposé de faire son ESFP et la vérification des comptes de CAP-Investigations qu’il avait pu partiellement reconstituer entre-temps en demandant, durant tout le mois de novembre, le plus de copies possibles à ses banquiers et fournisseurs.

« Vous verrez, c’est moins sécurisé qu’à Aubenas et on peut y discuter et travailler plus facilement. »

Ce fameux lundi 3 décembre, Jean-Charles est présent ainsi que l’amiral qui vient en repérage, pour emménager dans une pièce voisine du premier étage.

Effectivement, les échanges sont nettement moins tendus et Lespoix se laisse aller à des confidences, même s’il reconnaît Jean-Charles croisé à Aubenas.

« Lui, c’est mon fiscaliste personnel. Un ancien de votre maison. »

Et les voilà qui papotent boutique, coups marquants, services, procédures, collègues croisés et autres pendant près d’une heure, avant de passer aux choses sérieuses.

 

« C’est très simple » finit-il par lâcher quelques jours après avoir terminé son travail de vérification, dans l’après-midi.

« Pour CAP-Investigations, vous n’avez pas de comptabilité probante à me soumettre, la faute à l’incendie qui a ravagé vos locaux en 2011.

Je vais donc vous proposer, dans le cadre d’une procédure d’imposition d’office comme c’est prévu par la loi dans ce cas de figure, de vous taxer sur les recettes encaissées de 2009, 2010 et 2011, moyennant un abattement de 50 % pour tenir largement compte de vos éventuels frais. Idem pour la TVA.

Je pourrai « estimer » les deux dernières années en partant des chiffres de 2009, mais je vous fais une fleur.

L’assiette est incontournable, puisque j’ai vos relevés bancaires, et l’estimation de vos frais ressortent également de vos dépenses de salaires, Urssaf, EDF, assurance etc. réellement décaissées en 2009. »

Eh ho ! Ça ne va pas ! Tout a été détruit, il n’y a pas d’activité en 2010 ni 2011 et il est resté un passif qui n’a pas été totalement épongé. Normalement, avec le mécanisme du carry-back, c’est le fisc qui doit de l’argent aux associés de la boutique.

 

« Pas du tout ! », fait-il calmement, un sourire narquois aux lèvres. « Dans cette hypothèse, vos salaires sont rejetés au titre des dépenses déductibles et traités comme d’un dividende… par nature non-déductible. Vous en êtes d’accord Jean-Charles ? »

Euh… C’est la logique fiscale.

« Pas d’accord dites-donc. J’ai y bossé, moi, et j’ai même cotisé dessus ! »

Justement…

« Parlons-en ! À la même époque vous êtes également le directeur général de la MAPEA et rémunéré à cet effet. Ça ne vous gêne pas d’avoir double-salaire, par hasard ? Or, si vous faites un mi-temps ici et un autre là-bas, je regrette, mais je rejette la moitié de vos salaires et charges sociales sur la MAPEA ! »

Cinglé…

Jean-Charles en tousse bruyamment à plusieurs reprises, là, mal à l’aise !

« Bon, ce n’est pas tout ça, mais d’une part, vous remettez ça quand vous êtes réintégré en qualité de secrétaire général de la MAPEA alors même que d’autre part vous avez une activité de marchand d’alcool bien plus lucrative ! »

D’accord, tout ça a été déclaré en bonne et due forme et les impôts payés en totalité.

« Non pas vraiment. CAP-Investigations a touché 3,5 millions d’euros en 2009 qui transitent par votre compte personnel au titre de la clause de croupier de vos statuts que je ne remets pas en cause, et qu’on retrouve quelques jours plus tard sur celui de la MAPEA. Et sans qu’on sache d’où vient cet argent à l’origine. Expliquez-moi ! »

Non, justement, c’est impossible à expliquer.

 

« C’est une prime exogène que j’ai investi dans la recherche sur un prototype d’avion financé par la MAPEA. »

Oui, il sait : c’est l’usage qui en a été fait, mais ça n’explique pas l’origine première des fonds.

« Notez que vous n’avez pas déclaré cette somme dans vos déclarations personnelles et que j’estime à 15 millions d’euros les frais de ce prototype qui ne correspond aucunement à l’objet social de la MAPEA ! »

Comment ?

« Mais c’est de la recherche sur nos céramiques pour les futurs vecteurs des missiliers ! En plein dans nos futurs marchés d’avec l’armée ! Vous plaisantez j’espère ! »

Pas du tout !

« Ce n’est pas l’objet social de la société, et je rejetterai également les dépenses afférentes, de ce que j’ai pu en estimer des comptes analytiques, au titre du crédit-impôt recherche et développement qui vous ont été octroyé sur ce projet ! Crédit qu’il s’agira de rembourser par la MAPEA ».

Il redressera et pour le même motif, la dépense à l’IS et il sera bien gentil de ne pas saisir « son ami » le procureur général de cet abus de bien social si le redressement est accepté sans discuter, pénalités et intérêts de retard inclus.

Et comme il s’agit de dépenses réellement décaissées, il demandera les noms des bénéficiaires de l’avantage en nature ou soumettra à pénalités chez la MAPEA et IR-CSG chez le bénéficiaire désigné. « C’est la procédure ! »

Il est fou se demande Paul qui voit déjà le déluge arriver de loin : IR et CSG sur les 3 millions et demi, plus sur les 15 millions qu’a pu coûter les travaux sur le prototype…

Ira-t-il jusqu’à rejeter les factures de locations de certains équipements ?

La tension monte d’un coup, avec la température de la pièce.

 

« Mais expliquez-moi pourquoi vous n’avez pas déclaré ces 3,5 millions qui ont transité par CAP-Investigations ? »

C’est une somme exonérée. « Regardez donc dans le Code des douanes ! Si je comprends bien, vous allez proposer de l’intégrer dans un redressement d’IS de CAP-Investigations, puis dans mon IR personnel, alors que j’ai abandonné cette somme à la MAPEA… »

Ce n’est pas marqué comme ça dans les comptes, mais il veut bien la prendre comme d’une recette supplémentaire à soumettre à l’IS, si telle est le cas.

« … puis vous refusez de déduire les dépenses correspondantes et en plus vous ramassez le crédit-d’impôt recherche sur celles-ci ? Autrement dit, vous vous payez trois fois sur la même somme ! » Hors les pénalités dont on ne sait pas pour l’heure si elles sont de « bonne ou de mauvaise foi », et la sauce qui va avec…

Presque quatre fois corrige Jean-Charles. « Une fois chez CAP, une autre fois chez toi, une troisième fois chez MAPEA a minima au titre des dépenses et une quatrième au titre du crédit-d’impôt. Et encore, il ne t’a pas parlé de la cascade… »

C’est quoi ça ?

 

« S’agissant de sommes encaissées comme des recettes, il s’agit donc d’une activité économique soumise à la TVA. Mais vous savez que la TVA n’est pas déductible sur les assiettes d’impôts directs, mais seulement sur elle-même. En conséquence, elle est due sur ces sommes. Comme vous me demanderez le bénéfice de la cascade qui correspond à la neutralisation de la TVA sur les assiettes des directs et que vous n’avez pas fait de CA3/CA4 ni de CA12 sur ces montants, par la force des choses, je suis donc en droit de vous redresser les assiettes d’impôt direct sur les montants auxquels vous auriez pu avoir droit à ce titre. »

Oui, bon. C’est de toute façon un vrai gag, là !

Payer de la TVA là où il n’y en a pas et se faire neutraliser la déductibilité par un procédé retord, c’est dément…

Mais « légal », rajoute Jean-Charles…

Il est dans quel camp, au juste, celui-là ?

 

Puis il reprend : « Vous dites qu’il s’agit d’une indemnité exonérée au titre du code des douanes, justifiez-en ! »

Justement, il ne peut pas.

« Si je le fais, nous sommes tous les deux des hommes morts ! Secret d’État oblige ! Or, j’imagine que vous n’avez pas envie de mourir tout de suite et ma fille n’a pas encore un mois. J’ai aussi envie de la voir grandir un peu malgré votre totale connerie. »

Très bien. Donc, ce n’est pas tout.

« Ça, c’est pour les deux gros postes vous concernant. J’en ai un troisième relatif à vos déplacements en Chine, en orient, aux USA et ailleurs, mais il faut que je vérifie les montants dans vos comptes, qui restent des dépenses personnelles d’un point de vue fiscal et qui n’ont pas à être affecté sur vos recettes de vente d’alcool. Je ne vois pas l’intérêt de voyager à 4 sur ces diverses destinations … exotiques sans ramener la moindre commande alors que l’essentiel de votre activité de vente d’alcool n’est jamais située que sur les campus français. »

Ce qui n’est pas vrai.

Il fallait aussi chercher des stocks d’alcools « exotiques » à présenter aux prospects, pour emporter des commandes, même s’ils n’en ont pas achetés eux-mêmes.

Des frais de développement eux-aussi déductibles, en principe.

Et puis il s’agit surtout des missions sur le J20 chinois et le T50 russe, les rencontres en Californie, au Texas pour revendre les actions des sœurs McShiant, le détour sur New-York pour castrer le « banquier des pauvres », bref, tous ces « faux-frais » dont « même pas un ticket de métro » n’a eu à être remboursé par le ministère commanditaire, selon les vœux de l’amiral…

Qui pour l’occasion se faufile dans la pièce, attiré par les haussements de ton et qui s’installe silencieusement sur une chaise au fond de la pièce.

 

« Bien sûr, il y en a autant sur la MAPEA, mais assez peu vous concernant. C’est plutôt Madame Nivelle qui se paye une partie de son train de vie sur l’assiette imposable de la société, et quelques cadres qui abusent. D’ailleurs, je remets en cause bien des dépenses de votre successeur en qualité de DG, Monsieur Schmouller, sa voiture, son assurance article 39, ses frais de logement, etc. »

L’assurance, elle n’a jamais été payée. Les frais d’hôtel et de restaurant, ils sont normalement comptés en forfait de « long-séjour » par l’Urssaf.

Et pas son salaire démultiplié, à lui ?

Jean-Charles est atterré.

 

Et ce n’est pas fini !

« J’ai pu également noter que vous avez été l'unique gérant légal d’un Fonds de dotation pendant les quelques mois de son existence, fin 2009. »

Là, c’est la guerre, pense Paul pour lui-même… Jean-Charles est tétanisé, se souvenant de l’épisode du juge qui débarque avec deux flics de la section financière dans les locaux parisiens de la MAPEA en sortant leurs flingues de leurs étuis et qui seront repartis après un seul coup de téléphone au général Wimereux, au ministère quand ses commandos ont débarqué…

Quant à l’amiral, il change de fesse sur son siège en se raclant la gorge discrètement.

Et l’autre de poursuivre avec un sourire malicieux : « Si j’ai bien compris les différents rapports et relevés, 35 milliards d’euros ont transité sous votre responsabilité. Je suis sûr que si je vous demande d’où viennent ces sommes, vous ne me répondrez pas. Naturellement, puisqu’il s’agit de fonds venus de l’étranger. Pas plus si je vous demande ce que vous en avez fait… »

Jean-Charles l’interrompt : « Désolé, tout cela est couvert par un rescrit ministériel ! Je l’ai moi-même fait signer par les autorités compétentes. »

Donc il sait ce que « Monsieur DE Bréveuil » en a fait. « Ne serait-ce pas de l’enrichissement personnel ? Auquel cas, je suis dans l’obligation de redresser l’ensemble au titre de l’assiette de l’IR, de l’ISF, la TVA, naturellement, en neutralisant les effets de la cascade s’il s’agit d’une activité assujettie, et de la CSG & CRDS… vous comprenez bien, vous et personne d’autre, en votre qualité de gérant du fonds dissout ! »

On vient de lui dire qu’il y a un rescrit.

« Montrez-le-moi ! »

Ce n’est pas de leur compétence et c’est couvert par le « secret d’État ».

« Pas pour la fisc ! »

Il n’a pas tort, mais il n’est pas question de laisser un connard pareil le soin de décortiquer le problème. Sauf s’il avait été habilité « secret d’État ». Or, il ne l’est même pas pour les « secrets-défense »…

« Faudrait que voyez ça avec l’Élysée. Ils ne m’ont refilé la légion d’honneur pour la couleur de mes yeux, à votre avis ?… »

Ce n’était pas pour ça, mais tant qu’à faire… 

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Mains invisibles : Chapitre XII : Démarches spirituelles ?

 

Chapitre XII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Démarches spirituelles ?

 

C’est aussi l’époque de la fin des « concours anglais », où il s’agit de revendre aux sœurs McShiant la part minoritaire que Paul portait pour leur rendre service… Une belle « petite plus-value » d’1,3 M£ que Paul prend la précaution, cette fois-ci de laisser, au moins pour un petit bout nécessaire à payer les frais d’acte promis par Jacques, en compte chez Lady Joan.

Elle a fait le déplacement à Neuilly pour venir voir la tronche d’Annabelle, la toute-neuve fille de Florence et de Paul…

Et faire la gueule de n’avoir pas pu accoucher des œuvres de Paul de son côté.

 

Là, ce n’est pas pour l’amadouer à lui tirer les vers du nez sur l’oreiller, elle ne sait rien hormis pas grand-chose sur la gestion du trust, mais tout simplement parce que la plus-value est exonérée en Grande-Bretagne, là où l’hérésie des taxations françaises nouvelles et frénétiques lui en aurait encore pillé plus de la moitié.

L’objectif est de laisser passer la fin d’année et de ne recouvrer les soldes que l’année suivante, le temps de réfléchir à une « utilisation optimale ».

Pas encore encaissées, les sommes ne sont pas encore imposables nulle part.

Où les effets psychologiques de Denis l’inspecteur aberrant.

Elle lui propose d’ailleurs à cette occasion de monter un FCC provisoire, de droit britannique, là où Paul commence à réfléchir à quelques paradis fiscaux exotiques, tellement Lespoix lui perturbe quand même et parfois le sommeil.

 

Puis un retour sur Paris s’impose. La belle-famille lui impose de baptiser sa fille. Selon le rite catholique-papiste, en pense-t-il.

Comme justement, à ce moment-là, il est « convoqué » par Monseigneur André Vingt-trois, il en profitera pour organiser le principe de la cérémonie.

Il n’empêche, c’est encore un moment poignant dans la vie d’un homme tel que Paul, déiste de formation mais mécréant dans le respect de tous les cultes de la planète, quels qu’ils soient.

Peu avant la fin du mois, Paul répond ainsi à l’invitation singulière de Monseigneur André Vingt-Trois, archevêque de Paris, accompagné de deux de ses quatre évêques.

Est aussi présent le nonce déjà croisé à Lyon dans les locaux d’Interpol six mois auparavant.

 

Il avait été prévenu en aparté quelques jours avant par l’amiral Gustave Morthe-de-l’Argentière chez Maxim’s, où il est question de distinguer Paul de Bréveuil par son élévation au grade de chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, une décoration accordée par le Saint-Siège, à titre civil ou militaire. Fondé le 1er septembre 1831 par le pape Grégoire XVI en l'honneur du pape saint Grégoire (590-604), il fut modifié le 30 mai 1834.

Honneur que Paul refuse tout-de-go pour ne pas vouloir assumer le privilège de le partager avec Buisson, l’âme noire de « Krasoski », le président sortant, et Jean-Claude Gaudin, le marseillais…

Il n’a rien à faire avec ces gens-là !

Et puis Paul estime ne devoir rien recevoir pour des exploits qui n’ont rien d’exceptionnels. Il a juste fait ce pourquoi il était là à ce moment-là, au bon endroit et avec les moyens disponibles.

Il n’y a aucune gloriole, même papale, à en tirer.

« Mais mon fils, il ne s’agit pas d’un honneur ! »

Ah ? Paul n’a pas tout compris, alors. Lui venait juste pour organiser le baptême de sa fille. Le reste, tout le reste, c’est du passé.

Et puis recevoir une médaille religieuse pour avoir tué un homme, ce n’est pas très … catholique, à son sens…

« Pour éviter la mort de 80.000 personnes et bien plus que cela ! Éviter l’embrasement de la planète dans l’abîme d’un chaos destructeur ! »

Il ne faut rien exagérer non plus, hein !

Le nonce reprend son exposé : « Il ne s’agit pas d’un honneur, mais seulement d’une distinction. »

Sûrement un jésuite qui fait dans l’épistémologie, pense Paul. Tout-à-l’heure, il va pontifier à gloser sur les nuances existantes entre « célibat » des prêtes et les vœux de « chasteté » des ordres réguliers monastiques…

Il y a une nuance qui échappe effectivement et depuis toujours à la plupart du commun des mortels resté définitivement et indécrottablement niais sur le sujet, la chasteté emportant abstinence sexuelle et donc au minimum le célibat, alors que le célibat n’emporte ni abstinence, ni chasteté !


« Parfois, les forces de l’Esprit-saint ont besoin d’une « main invisible », comme d’un vecteur pour transmettre aux hommes de bien les choix conformes à la Volonté divine. Il n’y a pas de mystère là-dessous, je vous rassure, puisque l’idée revient à Platon qui l’a énoncée le premier.

À nos yeux, une « main invisible » qui ne peut être que mue par le Saint-Esprit vous a guidé tout au long de votre parcours à la poursuite « d’Ahmed-le-diabolique » jusqu’à ce qu’il soit anéanti, lui et ses projets.

N’avez-vous pas entendu à ce sujet la « novice-Sarah » ? »

Plutôt la lieutenante Matilda, oui !

« Monseigneur, avec tout le respect que je vous dois, Matilda qui m’accompagnait au Portugal, ne vous a-t-elle pas rapporté quelques-uns de mes dires sur tous ces sujets ? »

Si, bien sûr.

« Votre chemin de foi ne nous regarde pas. Nous avons chacun le nôtre et ils sont tous différents les uns des autres. Personne ne vous juge. Ce qui nous importe ce sont les faits objectifs. Et ceux-ci nous conduisent à voir en vous quelqu’un qui a été « distingué » parmi la foultitude des enfants du Seigneur notre Dieu Souverain.

L’objet est simplement de vous reconnaître comme tel. Que vous le vouliez ou non d’ailleurs. »

Peut-être, mais alors de toute façon pas dans un ordre qui accueille aussi des fachos.

« Ils ne le sont pas tous et ceux qui pourraient l’apparaître à vos yeux ne l’ont pas toujours été. Alors que d’autres peuvent le devenir. Ce n’est pas important vous dis-je : à chacun son chemin de foi. »

 

Puis un autre : « Vous avez déjà été « distingué » par les américains et par deux fois, et des deux plus hautes distinctions de leur pays. Vous l’êtes également depuis l’été dernier par le Président Landau. Avez-vous vraiment fait le tri des « fachos » et des autres avant d’avoir accepté ? »

Non, c’est vrai. Mais il ne collectionne pas les médailles pour le plaisir et n’agit pas non plus en vue de telles « distinctions ».

« Naturellement ! Il y a également une autre façon de vous faire voir les choses. Pour les français, la légion d’honneur est devenue tellement banale, que je ne sais pas si ce que je vais vous dire s’applique. En revanche je suis sûr et certain que pour la médaille du Congrès et la Médaille de la Liberté américaine, il a s’agit de vous faire entrer dans un cercle restreint pour dire à tous, « Celui-là, il est des nôtres ! On n’y touche pas ! ».

Comprenez-vous ce que je veux dire ? »

Pas vraiment…

« Pour nous aussi. Il s’agit de faire savoir que vous êtes un être particulier aux yeux du Saint-Esprit. Différent. Soutenu et guidé. Au moins une fois. »

Et donc de justifier ainsi de la théologie de l’Esprit-Saint ?

« Oui ! Aussi. C’est une confortation de notre foi et de celle des fidèles, à n’en pas douter. »

Honnête le gaillard, pour une belle récupération.

« Alors Ok pour le principe. Mais faites donc quelque chose de « significatif ». De marquant ! »

 

C’est là que l’idée des prélats se porte sur l'Ordre du Christ (ou Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus-Christ), la plus haute distinction pontificale, si sa Sainteté approuve cette décision.

L'ordre a été créé en 1319 par Jean XXII. Il trouve ses origines dans l'ordre des Templiers dont est aussi issu l'Ordre du Christ décerné par les rois de Portugal.

Il ne comporte qu'une seule classe et se porte avec la médaille en sautoir et la plaque sur le côté gauche de la poitrine.

« Très bonne idée. Parce que j’en ai soupé des templiers et des banquiers portugais, figurez-vous ! Très aimables, sans doute très efficaces, mais diablement omniprésents. Si eux acceptent cette décision, alors je l’accepte aussi. »

Décision d’autant plus forte de sens, qu’avec la mort du roi Baudouin des Belges en 1993, il n'y aurait plus aujourd'hui aucun membre vivant de l'Ordre, excepté Paul…

Encore faut-il en convaincre sa Sainteté le Pape Benoît XVI…

« Oui mais alors, pour le baptême de ma fille, je fais comment ? »

Paul et ses urgences… Un beau pied de nez, en tout cas, l’idée de l’ordre de Baudouin ! 

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Mains invisibles : Chapitre XI : Affaires de famille…

 

Chapitre XI

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Affaires de famille…

 

Paul prend congé et file ensuite chez son frère en voisin et à pied. Le cabinet du grand-père étant situé plus haut sur l’avenue du Faubourg-Saint-Honoré, posé après l’avenue Matignon.

Toujours cette histoire d’indivision à régler…

« Tu as l’air en pleine forme, Paul ! » fait Jacques en l’accueillant… Mais c’est tout de suite pour lui sortir une vacherie : « Je pensais que ton contrôle fiscal t’aurait fait passer quelques nuits blanches ! »

Et pourquoi donc ? Paul n’est pas un fraudeur… S’il passe des nuits blanches, c’est pour biberonner Annabelle.

Ça se passe bien au moins ?

« À merveille ! Je ne savais pas que c’était aussi reposant, un contrôle. On en fait toute une montagne, d’habitude ! »

Tant mieux, tant mieux… « Mais sache que nous avons quelques spécialistes ici-même. Ils se feront un plaisir de t’aider. »

Paul a déjà tout ce qu’il lui faut sur place.

« Ne t’en fais pas, ça ne donnera rien : il s’y prend comme un manche et tes potes ne sauront jamais de quoi il retourne. »

En revanche, ça va saigner pour ceux-là mêmes, si on en croit les prétentions et raisonnements de l’amiral qu’il vient de quitter. Mais il ne le lui dit pas.

« Bon, tu sais au moins que tu es tonton ? » Oui, par le biais de la famille. Les cousines Arlette, Huguette et Pierrette le lui ont fait savoir, parce qu’il est justement en affaires avec elles pour épurer l’indivision successorale de leur grand-père, en l’absence du tonton-indigne, leur père à elles.

« Ah oui ! Je les ai revues récemment. Elles ont fait le déplacement à la clinique de Neuilly pour voir Annabelle et sa mère… qui se portent bien, merci pour elles, toi qui sait prendre des nouvelles de la famille, à l’occasion. »

Vacherie pour vacherie, puisque Jacques ne s’était même pas déplacé, ni n’avait téléphoné.

Faut dire que Paul non plus pour les deux gamins de Jacques et de Francine, sa première épouse : il était « en opération » les deux fois. Et quand il a appris, il s’est fendu d’un télégramme et de quelques hochets des « mers-exotiques » de là où il croisait.

« Bon, tout ça pour me proposer quoi, mon grand-frère rescapé de l’Arrco ? »

 

Et Jacques de lui refaire l’historique de la succession de Charles de Bréveuil, leur grand-père. Le cabinet d’avocat, son vaste appartement parisien, plus un bel appartement donnant sur la croisette à Cannes et une maison en Normandie, du côté des plages du débarquement.

« On est tous, les cousins germains, en indivision sur le reste du patrimoine, à savoir le cabinet. Et moi j’ai besoin de ressortir mes minoritaires à l’occasion du départ des deux associés de Grand-père. Minoritaires dont tu es. Depuis peu, de 30 % chacun, toi, tu restes à ce niveau, mais moi j’ai racheté encore leur 30 %. Après que tu me cèdes tes parts, parce que ce n’est pas conforme au statut des SCP, tu n’es pas avocat, je serai à 90 % plus mes deux associés chacun à 5 %. Tu saisis ? »

Oui, mais les « trois-cochonnes » de cousine, justement ?

« Tu sais que grand-père avait déshérité le tonton, suite au scandale de l’avoir découvert en train de sucer la bite de son clerc. Il lui a fait une avance d’hoirie sur l’appart’ de Cannes à imputer sur sa part réservataire où il est censé être allé vivre. Mais en fait, on ne sait pas où il se trouve. Peut-être aux USA, parce qu’il a revendu Cannes il y a quelques années.

Mais ce n’est pas que ça… Prévoyant, il avait fait un testament au profit de la génération suivante, nous aux droits de papa, et les cousines sur la quotité disponible.

Elles ont reçu l’appartement parisien qu’elles louent depuis fort longtemps et nous deux le cabinet et la maison de Cabourg. Ce qui était équitable.

Le tout assorti d’un droit de suite sur les seules parts du cabinet, au cas où l’une d’entre-elle, ou l’un de leur mari pourrait reprendre la suite pour prêter serment ! »

Ce qui n’est pas le cas, mais comme il peut encore y avoir descendance, Jacques a souhaité les désintéresser définitivement.

« 300.000 euros chacune, c’est cher, mais c’est fait. Logiquement, et pour être équitable, je t’en dois donc la moitié du triple, pour valoriser tes parts. »

Il rigole, là, où quoi ? La moitié du triple de 300 ou de 900 plaques ?

« Tu comptes quoi, là-dedans ? »

Un peu moins d’un an de chiffre d’affaires.

« Parce que tu veux me faire croire que tu ne fais qu’un million de CA, toi ? Allo-quoi ? Non, mais je rêve, là ! T’es avocat à la Cour ou t’es un pisse-merde ? »

Ce n’est pas comme ça qu’il faut compter !

Et tiens donc.

« – Mon chiffre, il est à moi et j’ai déjà payé les droits de succession dessus…

– …Comme moi d’ailleurs.

– Oui, sauf que ce chiffre-là était « historique » et que moi j’ai développé l’affaire depuis. Pas toi. Donc, il faut ôter les minoritaires actifs et garder seulement le « fonds de commerce ».

Le pas-de-porte, pas le droit de présentation.

Non, ce n’est décidément pas comme ça qu’il faut compter selon Paul.

« D’abord tu n’as racheté qu’un droit de suite sur la moitié aux cousines, alors que je suis associé à part entière pour la moitié des 60 %. Y’a des nuances qui t’échappent, même à toi le juriste. Et puis à propos de pas-de-porte et autre droit au bail, le grand-père, il avait bien acheté les locaux ici, non… ? »

Réponse gênée de Jacques.


« Oui, oui… euh, en effet… Sauf qu’en fait, s’il était à l’actif de l’activité, j’ai revendu le premier étage pour assumer un prêt à une SCI personnelle qui a racheté les 4ème, 5ème et 6ème étages au fil de notre développement. En fait, dans les 450.000 que je retiens, c’est tout droit inclus, à savoir la valeur du 1er étage où grand-père s’était installé avant-guerre. »

Paul ne veut pas comprendre, reniflant l’entourloupe…

« Excuse-moi, mais un étage entier de 250 m² dans ce quartier, ça vaut au minimum 12 à 15.000 euros du mètre si ce n’est plus. Alors 30 %, il va falloir que tu rajoutes 900.000 euros pour que je ne te réclame pas l’arriéré sur les loyers impayés depuis des années… »

Et puis avec quoi il a racheté les étages supplémentaires dans sa « SCI personnelle » ?

« Un emprunt bancaire… »

Sans apport, sans caution, juste sa bonne gueule et une hypothèque de premier rang ?

« Excuse-moi frérot, tu ne m’avais pas fait signer des procurations pour vendre Strasbourg, la pharmacie de maman et la maison de la grand-mère, à une époque. Il est où le fric ? »

Effectivement, reconnait de plus en plus gêné Jacques. Parce que voilà, si on liquide toute l’indivision, ça donne un calcul qui n’arrange pas du tout Jacques.

Son frère pourrait être compréhensif : il n’était question que des parts du cabinet. C’est lui qui se tuait à la tâche pour conserver le patrimoine familial pendant que Paul naviguait à se faire plaisir autour du monde sur tous les bateaux de la royale et à piloter tous les avions casse-gueule qu’il souhaitait avec ses impôts.

« Oui et alors ? Ça fait combien pour que je signe ton bout de torchon si on compte tout ? »

Et là, le frère Jacques change ses plans et s’embrouille dans ses décomptes, parce qu’il comptait intégrer aussi la Maison de Cabourg du grand-père, tel que ce devait être Paul qui doive de l’argent à Jacques pour lui permettre de remettre au pot en restant majoritaire dans le cabinet.

« Si tu reprends Cabourg, la maison de Normandie qui m’était réservée par préciput, puisqu’à la mort de maman, il aurait dû te revenir celle de Trouville si elle ne l’avait pas vendue avant. Il y a 600 m² plus 3 hectares de terrain partiellement constructible. Je te fais le lot à un million et non pas trois qu’elle vaut et on n’en parle plus… »

Maison de Trouville revendue pour racheter à Strasbourg, puis revendue par Jacques pour se payer la moitié de l’immeuble du Faubourg-Saint-Honoré…. Idem pour les pharmacies normande puis alsacienne si on compte bien…

Et il compte se payer avec une soulte de 100.000 euros en plus, c’est ça ?


« – On ne peut pas faire moins, vis-à-vis du fisc, même en considérant que nous sommes en indivision même avec les charges qu’il y a dessus…

– Tu n’as rien compris, Jacques ! En partant du principe que je reprends Cabourg et la vieille Marie-Louise qui entretient la baraque, c’est toi qui me dois encore, au bas mot, 750.000 ! Je dis « et encore », parce que tu vends combien à tes américains ? »

Jacques ne répond pas, très embarrassé… Paul annonce alors : « C’est simple, sois tu prends les résultats du cabinet en y incluant les salaires des associés et on multiplie par 10 ans, sur lesquels on applique le coefficient de 30 % de mes droits sur les parts originelles, soit on prend une année de CA et on applique le même coefficient. »

Que ça va devenir impossible pour Jacques.

« Tu veux me ruiner, ou quoi ? » fait Jacques en désespoir de cause. « Merde, tu es mon frangin et on ne peut même pas discuter ? » s’emporte-t-il.

Et Paul de rappeler les événements récents.

« Je te signale que si tes potes de l’Arrco t’avaient fait la peau, Francine et tes gosses auraient eu à récupérer et valoriser tes parts et moi j’aurai revêtu la robe pour le faire au mieux… Alors, tu veux voler tes gosses ou les miens ? »


C’est plus compliqué que ça. Pour être avocat, il faut des diplômes…

« J’ai toutes les équivalences que tu veux, alors que toi tu n’as pas les miennes avec ton bac plus 5 en droit du patrimoine ! Il me suffirait de prêter serment. »

Vraiment impossible pour Jacques.

« 500.000 et la maison ! C’est ma dernière offre ou c’est toi qui prends la tête du cabinet… J’ai déjà refilé 900.000 aux cousines. »

Juste pour un rachat du « droit de suite » ? Il est bien généreux avec les trois « cochonettes » et bien pingre avec son propre frère, non ?

Comme il veut. « C’est vraiment parce que tu es mon frangin et que je t’aime bien, sans ça, je t’aurai fait cracher jusqu’à ton appartement à Neuilly en plus de la maison de Cabourg, figure-toi ! »

Parce que l’héritage de leur mère, qu’elle avait conservé par effet du contrat de mariage assorti d’une donation au dernier vivant, ils n’en avaient pas vu la couleur pour avoir été investi dans les étages du cabinet rue du Faubourg-Saint-Honoré où ils se trouvaient.

L’amour fraternel ? Il plaisante, à ce prix-là…


Pour en finir, Jacques préparera les papiers de la sorte, pressé par les américains qui veulent conclure avant la fin de l’année, à condition que ce soit à Paul d’assumer le coût des actes, publicité et enregistrement inclus, ce qu’il concède pour pas que la discussion s’éternise à en devenir « méchante ».

Et les deux frères se séparent, mécontents, chacun en ayant la très nette impression de s’être fait rouler par l'autre.

Il en va souvent ainsi dans les histoires de famille… 

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Mains invisibles : Chapitre X.5 : Fin 2012, deux mois chargés (5/5)…

 

Chapitre X.5

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Fin 2012, deux mois chargés (5/5)…

 

Et chez les vétérans ?

Pour l’heure, il ne sait pas. Mais leurs associations devraient « bouger » tôt ou tard.

« Pas très brillant, dites-donc, Amiral. Et vous voulez vraiment apporter de l’eau à leur moulin en provoquant un scandale sur la tête du ministre de la fraude fiscale ? Vous n’êtes pas sérieux, Amiral ! ». Tout ça pour une histoire de contrôle mal-embouché…

Bé pas tant que ça, finalement.

« Comprenez capitaine, soit le gouvernement fait passer sa loi sur le mariage gay-lesbiens en force et rapidement, et alors la pression de la rue retombera doucement avant l’été. Soit il se décide à en passer par la voie référendaire et le casus belli retombera immédiatement comme un soufflet, parce que le projet ne passera pas. Comme il ne passe déjà pas dans l’opinion publique écrasée par les taxes. Ce qui sera en plus l’occasion d’un désaveu profond de la politique gouvernementale. »

Quitte à en profiter pour sauver les budgets de l’armée ?

C’est ça, tant que le ministre ne sait pas défendre son budget rogné de partout…

« Faut dire, » toujours selon l’ex-amiral Morthe de l’Argentière, « que les autorités ne comprennent rien à rien au peuple qu’ils gouvernent. Enfin quoi, quelle idée d’aller marier les phoques et les cochonnes entre eux ? Ça n’a plus aucun sens dans notre culture plurimillénaire judéo-chrétienne d’abord basée sur la famille et les gamins ! »

On dirait Bigeard parlant d’Arlette ! Il faudrait peut-être les marier à des paras…


Paul n’est pas de cet avis, mais n’a pas envie de polémiquer, la poire étant vraiment délicieuse.

« Justement, puisque ça n’a plus de conséquence qu’en matière de couvertures sociales et de succession, à mon avis ça ne fait que renforcer le côté « sacrement » du mariage religieux qui reste de son côté un vrai « engagement » de vie, de toute une vie, pas de quelques intérêts conjoncturels qu’on peut défaire devant un officier d’état-civil comme le Pacs. »

Un sacrement que deux croyants se donnent mutuellement, reconnaissant l’essence divine de leur amour, selon le canon religieux.

Peut-être. Sauf que ce n’est pas comme ça qu’il faut voir les choses selon l’amiral.

« Comprenez, mon petit-vieux, nous sommes une nation chrétienne depuis Clovis. Même Henry IV s’est converti, désacralisant du coup les cléricaux-papistes pour donner le change.

Plus tard, avec le « siècle des lumières », les mêmes anticléricaux prennent le pouvoir il y a deux siècles, et la première mesure qu’ils prennent, c’est d’inventer le mariage civil pour le faire passer avant le même, mais religieux, et quelle que soit la religion.

On entre alors dans une large période de laïcité bizarre qui va déboucher jusque dans la formation des jeunes avec la IIIème République et l’instruction publique. »

D’accord, et donc ?


« Au lieu de s’occuper de ce qu’il y a dans les têtes et les lits, voilà donc que Landau et sa clique veulent démolir ce qui reste de « morale » dans ce pays, je veux dire au moins le décalogue des hébreux, et jusqu’à prévoir de donner des cours de « touche-pipi » dans les écoles et collège et finir par marier n’importe qui avec n’importe quoi ! »

Il reprend son souffle.

« Et demain à procréer n’importe comment !

On touche à l’essence de la nature humaine par lois, décrets et circulaires ministérielles interposés ! C’est dément ! » s’emporte-t-il.

« Une œuvre de débiles !

Et quand on en sera à euthanasier les vieux, grabataires et impotents, « dans la dignité », vous verrez tout en affirmant respecter leur choix même quand ils ne peuvent plus en faire, il restera quoi d’un ordre moral qui voit déjà dans le criminel, même pas et au minimum un déviant asocial, mais seulement une victime ! Mais où va-t-on à cette allure-là ? »

Pas tant que ça selon Paul :

« Ne vous énervez pas Amiral. Vous savez bien que l’anticléricalisme succombe à tout et depuis toute époque. Souvenez-vous de la faillite des staliniens-cocos et maoïstes sur le sujet ! Ils ont même été balayés, 70 ans plus tard par leurs propres excès et la liberté religieuse a repris le dessus sans qu’ils n’aient pu la tuer. »

C’est vrai, reconnaît Gustave Morthe-de-l’Argentière.


« Mais jusqu’à abrutir les masses comme aux USA avec les théories démentes du créationnisme ! Bref, revenons à notre cas d’école : dans un cas comme dans l’autre, d’échec ou de passage en force de la loi du mariage pour tous, ce sera effectivement compris soit comme une reculade politique soit comme le début d’une dictature-socialiste ».

Enfin quoi, un Président élu qui légifère sur le mariage des autres mais n’envisage même pas le sien : extraordinaire de foutage de gueule !

« D’autant que le chéri, il est comme vous… »

Comment ça ?

« Enfin, vous jeune. J’ai eu le temps de vérifier vos informations sur le « Newvox » avant de partir, et la rumeur du « six-coups-de-la-rive-gauche »… »

Ah ! Alors il le croit, maintenant ?

« Je veux bien admettre certaines choses, notamment des effets des hormones qui poussent à cet âge-là : j’ai eu les mêmes au même âge, figurez-vous et je me souviens encore ! Vous verrez, ça passe avec le temps qui… passe !

Dès lors, je veux bien admettre que jeune-con, on ne sait pas dire non et que tout ce qui passe est bon à prendre comme un cadeau offert par dame nature.

Eh bien Landau, il est pareil : il ne sait pas dire non ! Un vrai gamin imberbe. »

Ah ? C’est donc ça le fondement de « la synthèse », c’est toujours « oui » à tout le monde, c’est ça ?


« Avec sa gueule, il n’est pas allé bien loin, et quand la « cruchitude » lui a suggéré une fellation en prenant les devants, vous savez celle qui elle est allé jusqu’à lui en faire des gosses alors qu’il la surnommait « Miss iceberg » : il n’a pas su dire non ! »

Mais il a dit « non » au mariage.

« Même pas. C’est elle qui n’en voulait pas comme époux : une « femme-libérée », elle, elle sait dire non à un demi-mou qu’il faut stimuler du poignet !

Pareil quand elle l’a un peu délaissé pendant sa pré-campagne électorale de 2007. Une autre s’est présentée, lui a proposé la même chose avec insistance et il n’a pas dit non non plus. Il ne sait pas dire non, vous dis-je !

Et ce n’est pas fini… »

Ah bon ? Comment ça ?

« On sait tout de tout le monde à la DRM. Et c’est de notoriété publique dans les services autorisés. Encore un truc qui va lui péter à la gueule un jour ou l’autre… Y’en a une autre qui lui fait discrètement le même cinéma quand la première dame est absente. Une militante plus jeune encore ! »

Bé dites donc…

On saura plus tard qu’il s’agit d’une « autre femme libérée » et actrice, du doux prénom de Julia… Paul se souvient qu’il en avait croisé une aussi, dans le temps, également intermittente du spectacle…

 

« Mais lui, ce n’est pas comme le « banquier des pauvres » qui se croit tout permis et ne pense qu’à ça ! Dès qu’un cul l’émoustille, il faut qu’il lui fonce entre les cuisses même à peine ouvertes ! »

La belle image…

« Vous, vous avez fait la synthèse des deux, et puis très normalement, maintenant que vous avez charge de famille avec un peu de plomb dans la cervelle, vous êtes mûr pour passer à autre chose, mais pas ces deux-là.

Quoique que vue votre gueule tailladée de baroudeur, vous allez avoir encore plus de mal à vous défaire de vos comportements déviants que les deux précités… »

Et puis passant soudainement du coq à l’âne :

« Dites donc à propos, ça a dû être un enfer de vous retrouver à bord de nos rafiots, sans rien à vous mettre autour du gland ? »

L’amiral et ses métaphores incongrues !

La cure de désintoxication valait bien quelques sacrifices pour piloter des avions inimaginables : « Une belle compensation que la République m’a offerte. »

 

Ils reviennent à leur propos : « Bon, dans le cas-là d’affrontements de rue violents et d’une reculade politique, c’est aussi la porte ouverte à un gouvernement par la rue et ça pourrait même faire naître quelques ambitions révolutionnaires à de la Gauche-de-la-gauche en passe de détruire ainsi tous les fondements de notre société. Tout comme des réactions contre-révolutionnaires de mes biffins et de leurs copains se rendant compte que le livre blanc les sacrifie aussi à l’autel des économies à faire sur les effectifs. »

Donc, de toute façon, 2013 est l’année de tous les désordres.

« Et le pays, quoiqu’on puisse penser du gouvernement, n’a pas besoin d’une situation pré-insurrectionnelle en ce moment : il n’y a plus urgent, même sur la scène internationale. »

Ce qui n’est pas faux. Quoique les robinets de la « fausse-monnaie » s’ouvrent démesurément.

« S’il passe en force, ça gonflera les pressions et rancœurs des uns et des autres, voire de tous, mais le gouvernement gagne du temps pour reporter les problèmes à régler en 2014, où les perspectives pourraient se révéler meilleures, notamment si la croissance revient au moins par les frontières.

Du coup, dans cette hypothèse-là, il vaudrait peut-être mieux dégonfler et percer le furoncle de notre ministre de la fraude tout de suite. Ça passerait mieux. »

Paul n’en démord pas : « À moins que ce soit justement le déclencheur d’émeutes ! »

La police fera le ménage, elle est « aux ordres » comme de tous temps depuis Fouché : « N’oubliez pas que tout le monde à déjà en ligne de mire les scrutins municipaux et européens de 2014 dans la tête. C’est là que sera le vrai rendez-vous du pouvoir avec le peuple ! »

Pas faux.

Et puis ça pourrait donner le temps à Paul de récupérer les milliards manquants.

« D’abord, prendre mes quartiers dans vos locaux rapidement… »

Paul en sera ravi.

 

Ils enfilent un dernier gorgeon et se séparent rue Royale. 

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Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/07/chapitre-x5.html

 

 


Mains invisibles : Chapitre X.4 : Fin 2012, deux mois chargés (4/5)…

Chapitre X.4

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Fin 2012, deux mois chargés (4/5)…

 

« Et alors, à 5 % l’an, même seulement à 4 % pendant 18 ans, sur 22 milliards, on a entre 44 et 52 milliards de dollars à récupérer, et non pas 35 milliards d’euros comme je l’ai fait fin 2009. »

Ce qui veut dire ?

« Deux choses : je me suis fait leurrer par les taux de change de décembre 2009 qui tournaient à 1,52 dollar pour un euro. Si vous faites le calcul, 35 milliards d’euros, c’est globalement 53 milliards de dollars. Pour moi, ça correspondait.

Mais il ne faut pas oublier que c’est mon équipe qui achetait alors du dollar à tour de bras et en option avec des euros que tout le monde s’arrachait pensant faire des swaps intéressants. En septembre 2009, il valait seulement 1,47 euro et 35 milliards d’euros ce seraient changés contre 51 milliards de dollars. Deux milliards d’écart avec cette connerie du Forex.

Et là déjà, ça ne collait plus sans que je ne m’en aperçoive, parce que ça restait cohérent.

Et rappelez-vous qu’en 1999, au moment de la création de la monnaie unique, le dollar valait 1,168 €, puis le cours est tombé à 0,825 € un an plus tard, pour retrouver la parité à mi-juillet 2002 et son plus haut à 1,6 en juillet 2008, au début du crack immobilier qui débouchera sur la crise des subprimes, pour osciller ensuite entre 1,25 et 1,40 pendant plusieurs années. »

Oui, et alors ?

« Et alors, en supposant que les fonds du trust aient été placés en euro après l’avoir été en monnaies diverses et européennes, on peut imaginer que c’est 55 milliards d’euros qui auraient dû constituer le « stock » à récupérer. Mais, vous rappelle-je, on en a eu que pour 35 milliards. Donc… »

Le reste a été distribué…

« Mais à qui ? »

La seconde bombe thermonucléaire !

« À tout le monde ! » Enfin, à tous ceux qui « comptent » un peu dans le marigot politique !

Comment ça ?

 

Les fichiers qu’il est convenu de faire croiser par la minette de l’amiral provenant de Bercy qui peine à retrouver les ayants-droits, ils sont truffés de « faux-nez ».

« Je n’ai fait que les parcourir à la va-vite, mais quand je suis tombé sur un monsieur J. Cardan-de-Chourcelle, à Tokyo, imaginez-vous bien que j’ai immédiatement pensé à l’épouse du président Rackchi, dont c’est le nom de jeune-fille ! »

Incroyable, lâche Gustave.

« Et vous en avez identifié beaucoup, des comme ça ? »

Il y en a 9.288.

« J’ai refermé le bidule. C’est une recherche trop longue pour le peu de temps que je peux y consacrer. Mais vous imaginez que si on tombe sur les 9.000 qui ont pu être un jour ministre, conseiller, député ou sénateur comme j’ai pu le deviner pour les plus connus, non seulement il faut confirmer, mais en plus, si ça doit être révélé à la presse, c’est la révolution dans les rues, Amiral ! »

À côté, le risque de coup d’État dont il était question dans le Gers, c’est de la « gnognotte » pour collégien…

Au moment même où le pays commence à être écrasé d’impôts, évidemment, ça va faire désordre…

« Et notre ministre de la fraude, il est dedans ? »

Paul n’en sait rien pour l’instant.

« En admettant que ce soit probable, vous comprenez mieux que j’aimerai éviter que vous en fassiez un exemple. Parce que si un malin commence à dérouler la bobine, c’est la République qui saute pour de bon. Et vous savez que j’y suis attaché… »

Effectivement : il est urgent de se mettre au travail !

 

« Mais le coup du choix-Corse, canal-habituel ou historique, vous savez mon petit-vieux, il risque de faire pschitt, dans ces conditions : on ne peut pas aller frapper à la porte de 9.200 quidams qui vont tous crier à l’unisson à l’affreux complot ! »

Effectivement.

« Il nous faudra faire en douceur. Souvenez-vous justement de l’affaire de Rackchi et de son compte japonais dont vous venez de me parler. Il en a un, mais il l’ignore. Tout le monde l’ignore, sauf celui qui a lancé la rumeur et celui qui a ouvert ce compte en usurpant l’identité de sa femme, si ce n’est pas le même. Si c’est ça, si c’est bien un compte dormant, il ne peut pas savoir et parle de complot. Ce qui est le cas.

C’est donc qu’il a été victime, lui et tous les autres, d’un vol d’identité. Dans ce cas, rien de plus simple de « voler les voleurs », les receleurs plutôt, puisqu’ils ignorent eux-mêmes être des voleurs, pour être tous de bonne-foi !

Personne n’ira déposer plainte, à mon avis. »

Sauf si justement, « ils » savent et qu’ils font vivre ces comptes !

« Dans ce cas-là, il s’agira de vérifier, au moins dans mes fichiers qui datent de juillet 2009. Et là, vous pourrez « allumer » votre ministre menteur, en toute bonne conscience, si c’est son cas ! »

À vérifier en premier…

« Mais comment aurait-il pu le découvrir lui-même ? »

Assez simplement.

« Si c’est un vrai fraudeur qui veut planquer ses rapines en Suisse, vous imaginez sa tête quand il va pour ouvrir un compte dans une agence discrète à Lausanne ou Genève et que le gars de la banque, pas au courant du truc, lui explique qu’il en a déjà un d’ouvert ? »

Gustave en est pris d’un violent fou-rire communicatif…

 

Et de toute façon, il y a eu au moins un « lanceur de rumeur », dans l’affaire du compte japonais de Rackchi. « Qui est-ce donc ? »

Paul ne sait pas.

« Mais vous avez raison amiral, il y en a au moins un. Et dont il faudra se méfier. Celui qui l’a lancée en 1996 contre Rackchi, c’est évident. »

D’autant que l’amiral venait de dire que d’après les suisses, le « ministre de la fraude », il avait au moins un compte caché depuis 1992 : les dates correspondent.

Mais il peut y en avoir plusieurs…

« D’abord celui qui a conçu le système de corruption apparente. Peut-être le même ou un autre, qui l’a mis en place et l’a fait vivre au démarrage. Je le vois bien dans l’entourage direct de Thiersmirant lui-même.

Et puis, il n’y a qu’à chercher du côté des « suicidés », genre « Grosse-Œuvre » ou un premier ministre décédé avec l’arme de service de son garde-du-corps, et on comprendra mieux.

Mais plus que ça, il y a au moins un Monsieur Robert qui a fait vivre le système jusqu’au moment du rapatriement des fonds fin 2009. Et qui, s’il a laissé faire à ce moment-là pour ne pas pouvoir s’y opposer pour cause de réunion des conditions originelles du trust, à savoir l’existence d’un émissaire de l’État français directement mandaté, moi en l’occurrence, et qui continue de jouer avec les « queues » du bidule.

Mais je ne sais pas comment et il va falloir le débusquer ou s’en méfier. »

À moins qu’il ne joue plus du tout, justement : il lui suffit alors de persister à ne rien faire.

« Les comptes ouverts dans le dos des titulaires qui en ignorent tout, continuent à être alimentés par les produits de placements réalisés un temps et ne sont jamais désinvestis, puisque ma nana du Trésor prétend qu’aucun n’a répondu aux convocations d’AG ! »

De vrais associés dormants. Fantômes, même.

L’amiral acquiesce en silence. Et Paul rebondit sur ses propres propos :

« Pourtant ça ne colle pas. Il doit exister une cagnotte propre à ce Monsieur Robert qui a donné des indications au clerc du patron du trust anglais.

Ce n’est quand même pas croyable que par exemple, le banquier des pauvres, quand il s’est fait arrêter à New-York, il ait pu payer trois millions de dollars de caution, s’offrir un superbe appartement et une société de garde du corps exigée par le proc’ local sur ses propres deniers. Soit au bas mot au moins encore 2 millions de plus qu’a pu durer la plaisanterie ! »

Sa femme est archimillionnaire…

« En tableau, pas en menue monnaie. Ce type-là n’était rémunéré qu’à hauteur de 800.000 US$/an. Et il aurait mis plus de 6 ans de salaire dans l’affaire ?

Ou vous croyez qu’elle aurait vendu un ou deux Van Gogh sans que personne ne le sache pour faire libérer le type qui la trompait avec toutes les premières venues ? Vous plaisantez, Amiral ! »

C’est vrai : c’est invraisemblable…

Incohérent.

 

Les poires Belle-Hélène et leur croustillant de chocolat chaud sont servies. Paul aborde un sujet qui l’intéresse : « Dites donc, Amiral, si avec tout ce qu’on commence à comprendre, il y a de quoi faire sauter la République une dizaine de fois, comme l’a affirmé feu Sir-Veine, vous en êtes où de votre côté avec vos putschistes de pacotille ? »

Qu’on ne lui en parle pas…

« Je ne peux plus suivre notre fameux indicateurs du moral des troupes, mis en place à la DRM. Il ferait à la fois du yo-yo et le grand écart ! »

Globalement, le moral de la troupe devrait être au beau fixe, avec un indice proche de zéro depuis qu’ils savent qu’ils vont en opération au Mali. Paradoxalement, ce n’est pas vraiment le cas.

« Car, un, le logiciel de paye va devoir être mis au rancard, alors qu’il a coûté la peau du dos, parce que c’est le boxon et source de nombre de mécontentements. Pensez, on en est à payer des avances sur des dus qui ont généré des découverts chez la plupart après qu’ils aient mangé leur épargne de précaution ! Du grand n’importe quoi !

Deux, avec ces histoires de mariage pour tous, on retrouve quantité de nos engagés dans les rangs de la « Manif’ pour tous » ! Et là, c’est sérieux. »

Tous ceux qui peuvent prendre des permissions pour aller faire le service d’ordre des manifestations le font.

Derrière « Lamoule Jobarde », leur égérie ?

Une sale gueule mais un beau-petit-cul avec la niaque en plus, de l’avis hautement autorisé de Gustave…

« Il ne faut pas oublier que dans sa famille, il y a Carlos-le-Nul et même Stanislas-Fil-au-Coq-Doré. Des mouvances de cathos, les mêmes que pour les Don-Quichotte. Mais eux avaient la fibre sociale. Ceux-là sont avant tout des réac’ !

D’ailleurs ils sont encadrés par l’ancien gouverneur militaire de Paris…. Ce qui fait désordre ! Que le ministre a intérêt à lui rappeler ses devoirs, à mon petit camarade étoilé … »

Les services ont même repéré la création de groupuscules tels que les « Homen » qui défilent torse-nu comme les « Fremen », mais en moins sexy, animés par quelques-uns comme des comploteurs comme Cervelle, un ancien para qui fait aussi journaliste…

« On a même quelques grandes-gueules de sous-off’ qui font déjà du recrutement dans les hommes du rang pour gonfler leurs effectifs et on commence à parler d’un « coup d’État des capitaines ».Bref, ce n’est pas brillant.

« L’indice se maintient autour d’une moyenne de 28 à 32, en légère augmentation donc, mais en fait, ce n’est qu’une moyenne qui dissimule un grand-écart.

Dans certaines garnisons, c’est carrément 75 à 80 d’insoumission ! Du jamais vu depuis la guerre d’Algérie, mon petit-vieux ! »

Qu’il circule des tracts et des pétitions aux relents antisémites et anti-franc-maçon comme au bon vieux temps de l’affaire Dreyfus…

Une autre époque. 

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Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/07/chapitre-x4.html

 


Guerre du Golfe 1991 : lettre aux députés UDI et non-inscrits

 

Après le courrier envoyé aux députés du groupe « Les Républicains », j’adresse une lettre aux députés UDI et non-inscrits.

 

 Le 24 août 2015

Monsieur Jean-Charles DUBOC

à

Monsieur Charles de Courson

Député

Assemblée nationale

126 Rue de l'Université

75355 PARIS 07 SP

 

Objet : les milliards disparus de la Division Daguet

 

 Monsieur le député,

  

Vous avez voté contre la loi renseignement et je vous en félicite car vous avez montré votre opposition à une forte dérive totalitaire indigne de notre pays.

Est-il nécessaire de surveiller électroniquement près de 31 millions de Français alors qu’il n’y a que 5000 personnes, les fanatiques religieux islamistes, qui présentent un réel danger terroriste pour le pays ?...

Malheureusement cette loi n’est que l’aboutissement d’une dérive totalitaire qui remonte à plusieurs décennies et dont les citoyens ne sont pas conscients faute d’une véritable information.

 

Aviseur du ministère des Finances, j’ai informé la Direction nationale des enquêtes fiscales (DNEF), le 19 janvier 1998, du détournement des indemnités de la guerre du Golfe de 1991 versées à la France par le Koweït, les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite. La somme détournée se monterait à 3,5 milliards $ de l’époque.

A la suite d’une information transmise, à mon domicile, par un officier supérieur, en présence d’un inspecteur de la DNEF, selon laquelle aucune somme n’a été comptabilisée à ce titre dans les comptes de notre Défense Nationale, j’ai fait une demande de prime d’aviseur le 29 janvier 2001.

Cette prime sera destinée à la « Fondation Division Daguet » qui aura pour objectif d’organiser des stages pour nos soldats souffrant du syndrome de stress post-traumatique. D’autre part, la demande de prime d’aviseur permet de lever la prescription des dix ans.

 

Depuis le dépôt des informations à la DNEF, j’ai demandé à tous les ministres des finances qui se sont succédés les résultats de l’enquête en cours. Dans une réponse adressée à l’Union national des sous-officiers en retraite (UNSOR), la ministre des Finances, Christine LAGARDE, et le ministre de la Défense Hervé MORIN, déclarent qu’il n’y a aucun fonds au titre de la guerre du Golfe de 1991.

 

Ces réponses sont particulièrement gênantes car le New York Times du 8 septembre 1992 révèle que les banque centrales du Koweït, des Émirats Arabes Unis et d’Arabie Saoudite, ont virés directement 84 milliards $ aux pays de la coalition, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France !...

Ces informations sont tirées du « Arab Economic Report » de 1992, un rapport annuel réalisé par le Fonds Monétaire Arabe, la Ligue Arabe, l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole et d’autres institutions internationales.

 

On retrouve aussi la trace de virements dans les comptes de la Commission d’indemnisation des Nations-Unies (CINU) qui fait encore payer, 24 ans plus tard, depuis Genève, les Irakiens en remboursement des frais de guerre.

Il faut avoir accès aux décisions du conseil d’administration de la CINU pour en connaitre les bénéficiaires, mais on sait qu’il y a eu 52,4 milliards $ payés au titre des dommages civils et militaires de la coalition, et autres pays ou compagnies, et que notre pays fait naturellement partie des bénéficiaires compte-tenu de notre engagement militaire.

Mais, s’il y a eu remboursement, c’est qu’il y a eu décaissement et en conséquence encaissement par le bénéficiaire !... Le Trésor ?...

Et comme les autorités nient avoir reçu de l’argent, il y a donc eu détournement de fonds !...

 

Toutes ces informations sont largement disponibles sur Internet, principalement sur le site « Alerte éthique », et la rumeur monte dans les unités, les carrés, les mess, de la Défense Nationale. Des courriers très explicites, demandant des explications au gouvernement, sont maintenant envoyés par d’anciens militaires qui ont participé à l’Opération « Tempête du Désert ».

Cette situation est d’autant plus grave que nombre de nos vétérans du Golfe souffrent du « Syndrome du Golfe », une affection neurologique grave qui n’est pas reconnue dans notre pays alors qu’elle l’est aux USA, au Royaume-Uni, en Australie…

 

Vous trouverez, à ce sujet, avec la présente, le témoignage de Vincent FILIMOEHALA, ancien de la Division Daguet, ainsi que la lettre envoyé, le 21 juillet 2015, par Atama TEUGASIALE, ancien du 2e RIMA, au Président de la République.

De nombreuses autres lettres adressées au Premier ministre, au ministre des Finances, au ministre de la Défense, au Conseil Constitutionnel, au Défenseur des Droits, sont disponibles sur le site « Alerte éthique ».

 

La situation est d’une telle gravité que je sollicite une intervention de votre part sur ce dossier car je sais que vous ne pourrez être que révolté par cette terrible dérive totalitaire – car il s’agit bien de cela – du pouvoir politique du début des années 90, et que vous saurez agir, demander des explications aux ministres concernés, poser une question au gouvernement, et même, s’il le faut, demander une enquête parlementaire pour lever le voile sur cette affaire.

 

Je me tiens à votre disposition, ainsi que plusieurs vétérans de la Division Daguet, pour répondre à vos questions si vous l’estimez nécessaire.

 

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Député, l’expression de ma plus haute considération.

 

Jean-Charles DUBOC

 

 

 

Ce courrier a été envoyé aux députés suivants :

 « Union des démocrates et indépendants » :

 

Charles de Courson

Yannick Favennec

Jean-Christophe Fromantin

Philippe Gomès

Yves Jégo

Maurice Leroy

Bertrand Pancher

Arnaud Richard

Jonas Tahuaitu

Francis Vercamer

 

 

« Non-inscrits » :

 

Véronique Besse

Jacques Bompard

Gilbert Collard

Nicolas Dupont-Aignan

Jean Lassalle

Marion Maréchal-Le Pen

Thomas Thévenoud

 

 

Ces députés sont ceux qui ont voté contre la « Loi Renseignement »…

 Merci encore à eux !...

 JCD

 


Mains invisibles : Chapitre X.3 : Fin 2012, deux mois chargés (3/5)…

 

Chapitre X.3

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Fin 2012, deux mois chargés (3/5)…

 

« Comment avez-vous fait, la première fois ? »

Paul hésite… Se souvient-il, au juste ? Et puis il se décide à cracher le morceau, puisqu’il embauche la maîtresse de l’amiral, placée sous son autorité personnelle, à s’en faire tous les trois complices de tout le reste.

« Vous êtes bien conscient que désormais votre vie, celle de votre protégée et la mienne ne tiennent que par nos propres silences et capacités à garder un secret… secret ? »

Oui.

« Le trust de droit anglais, ça n’existait pas en droit continental, sauf chez les néerlandais, mais sans le secret bancaire de la City. Et celui créé pour Thiersmirant avait pour objet social exclusif de recueillir les fonds, de les gérer et administrer en vue de les restituer en 2016 à l’État français, ou à l’un de ses démembrements constitués sous forme de fondation.

C’est là que manifestement tous les fonds ont d’abord été consignés après quelques passages par divers banques et instituts financiers en Suisse et au Luxembourg pour brouiller les pistes. On a recoupé tout ça à l’époque, grâce aux extraits de fichiers Promis qu’Almont m’avait fait remettre. Nous avons donc pu retracer ces mouvements originels à coup de millions de dollars, jusqu’au trust anglais.

Je vous rappelle au passage que de fondation, il y en a une qui attend et qui est justement l’héritière de la mémoire du Président Thiersmirant, gérée par quelques fidèles, anciens ministres, dont celui de la culture par exemple, la fille adultérine, etc. »

Oui, bé elle attendra…

« Mais pourquoi 2016 ? »

Les 100 ans de Thiersmirant et son complot contre la Vème République qu’il détestait.

« Une excellente façon de démontrer post-mortem qu’il avait bien raison, puisqu’elle permet à n’importe quel ministre, qui plus est quand il s’agit d’un Président, de voler l’État sans que personne ne le sache, dès lors que les frontières ne sont pas franchies par cet argent ! »

Une belle réussite…

« Or, en 2008, sans le savoir, Krasoski crée avec sa LME ce qu’on appelle les FDD, les fonds de dotation, qui fonctionnent comme une fondation, mais sans apport en fonds-propres, qu’ils peuvent récupérer et collecter par la suite pour financer leurs activités, et selon une procédure simplifiée de déclaration. Leur objet légal est donc aussi de recevoir des fonds à gérer, mais en vue d’un objet social ou d’intérêt général. On a donc « calqué » l’objet social d’un FDD à créer sur celui du trust, mais en oubliant l’échéance. »

Et ça a marché ? Les anglais ont accepté comme ça, sans tiquer ?

« Oui et pour plusieurs raisons. La première c’est que la date prévue devait correspondre à une élection présidentielle majeure. 2016 en comptant en septennat. Or, on est passé au quinquennat et en 2016, il n’y aura pas d’élections, sauf dissolution de l’Assemblée ou décès ou démission de l’actuel Président… »

La seconde tenait aux pressions américaines.

« En 2007, l’américain républicain finissant son second mandat fait pression sur le nouveau français dès le début de son quinquennat pour que cette affaire soit réglée rapidement, avant l’élection du démocrate en 2008 pour ne pas laisser de trace, mais surtout parce qu’il sait que la crise des subprimes est déjà enclenchée et que le dollar va souffrir. Mais ça traîne. La CIA ne sait plus comment faire jusqu’à l’épisode des balles de 9mm. Or, je suis déjà en piste ! Même si je patauge grave à ce moment-là.

Mais ils veulent surtout et absolument récupérer leur pognon secret…

Enfin, la troisième raison, c’est que les britanniques, qui soufflent le chaud et le froid sur l’Euro et l’Europe comme à leur habitude, font également pression sur le gestionnaire du trust pour régler ça rapidement, au moment même où Krasoski leur fait prendre des cheveux blancs avec sa « moralisation de la finance mondiale » au sommet de Londres fin 2008.

J’imagine qu’ils ont dû en avoir des ulcères en même temps qu’ils ont dû se tourner plus de 7 fois la langue dans la bouche entre deux tasses de thé pour ne pas lui cracher le morceau à la face du monde… »

L’image fait sourire l’amiral.

« Et la quatrième, c’est que le gérant du trust n’attendait qu’une seule des exigences de son objet social, c’est que ce soit un émissaire français, dûment habilité, qui vienne lui en faire la demande personnellement. »

Rien de plus simple quand il a franchi la porte de Lady Joan.

Quoique… Il a fallu qu’il en passe aussi par ses quatre volontés et paye de sa personne en plus.

« Je vois, » lâche l’amiral. « Et ensuite ? »

 

« Facile ! On crée le FDD qui reçoit les fonds et valeurs. Dans la foulée, on crée trois sociétés civiles de portefeuille à capital variable. Je suis le gérant des quatre structures. Et une fois les fonds recueillis, j’en fais immédiatement la répartition en dotant chacune des structures civiles d’apport équivalent, l’un à la destination des fonds aux USA, en fait à l’Otan, les deux autres en fonction de la nature des avoirs, mais à destination du Trésor public. »

Il aura fait mettre les échéances les plus liquides dans celle destinée aux américains.

« Un gros travail d’arbitrage… Dans la seconde on a mis tout ce qui était à prépondérance immobilière et dans le troisième, tout le reste. »

Ce n’est pas un produit imposable pour ces sociétés ?

« Non, ce sont des apports et sans droit de mutation, puisque l’ensemble des avoirs est dématérialisé. Là où il aurait dû y avoir des droits, c’étaient seulement sur les biens immobiliers certains et réels, mais j’ai laissé le Trésor se démerder avec lui-même pour régler ce problème.

D’autant que pour les SC, j’en suis un des associés et le FDD est l’autre. Dans celle destinée à l’Otan, je leur ai fait souscrire des parts en capital pour 1.000 balles et avec les sous, on s’est remboursé. Hop, réunion de toutes les parts en une seule main, transmission universelle de patrimoine portant sur des titres liquidables et des valeurs en numéraire, ni vu ni connu, c’est passé direct dans leur poche !

Idem pour les deux autres SC, j’en suis ressorti et le FDD aussi pour la valeur faciale de nos apports en capital, et le tout est juridiquement la propriété du Trésor qui en dispose de comme il l’entend. »

Et comme la plupart des avoirs étaient des emprunts du Trésor lui-même, Krasoski a pu déclarer en décembre 2009 qu’il les remboursait avec son « grand emprunt »… Fabuleux !

 

Pourtant, le patrimoine des sociétés civiles aura augmenté considérablement entre-temps. On ne peut pas ressortir au même prix que celui d’entrée.

« Effectivement, si et seulement si le gérant avait dû convoquer une assemblée générale fixant une nouvelle valeur de la part, notamment à l’occasion de l’arrêté des comptes de fin d’exercice. Et encore, seulement si le FDD qui fait la donation, toujours sous condition de retour du droit de suite des donations dans ces cas-là, avait survécu aux SC. Mais, on n’a pas eu le temps de clore ne serait-ce qu’un seul exercice de fin d’année.

Les SC et le FDD ont été dissous avant le 31 décembre. Ni vu ni connu, vous dis-je ! »

Sifflement d’admiration de la part de l’amiral.

« Je comprends mieux que vous teniez à passer le délai de prescription. Vous dormirez mieux ensuite. Parce que là, votre Denis d’inspecteur central, il peut encore vous considérer comme gérant de fait à contrôler et réclamer quelques explications, sauf à vous redresser sur les 35 milliards ! » Et réclamer des pénalités de mauvaise foi.

C’est aussi pourquoi Paul n’a pas du tout envie de lâcher le contrôle des 15 milliards à suivre : « J’essayerai un autre schéma qui nous mette à l’abri de ce genre de risque. Là, à l’origine, on avait fait signer un rescrit fiscal qui lave l’opération de toute tentative de redressement. Lespoix ne peut pas me redresser personnellement là-dessus, je suis confiant, même si le vrai danger sera de lui expliquer dans le détail l’opération pour qu’il juge de sa conformité au rescrit, ce qui révélera l’opération à ce connard.

En revanche, je ne me vois pas demander un rescrit équivalent sur les queues au même ministre des finances qui provoque le contrôle de mes boîtes ! Il ne va jamais accepter. »

Raison de plus pour le faire sauter.

« Oui, enfin, on peut aussi pratiquer un chantage : tu signes et tu as le pognon, tu ne signes pas et tu ne le reverras jamais. Mais comme vous me savez honnête, ça me ferait vraiment mal aux couilles de devoir en arriver-là, vous imaginez bien ! »

L’amiral imagine volontiers…

« Pour le ministre, laissez-moi faire. Il sera toujours temps de voir. Parce que là, je ne vois pas trop comment vous allez récupérer 15 milliards versés à la petite semaine pendant 20 ans sur les comptes de milliers d’attributaires minoritaires non-identifiés. »

Là, sur le moment, Paul non plus ne voit pas, à vrai dire.

 

« En revanche, je devine derrière ces minoritaires, une seconde mine nucléaire à fragmentation laissée dans son sillage par Thiersmirant. »

Quoi donc ?

« Ça mérite encore d’être confirmé et c’est bien ce à quoi notre future équipe va s’atteler à faire. J’explique : globalement, le premier attentat contre les institutions a été de détourner deux fois 3,5 milliards de dollars payés par le Koweït pour les efforts de la troupe à libérer le pays des armées de Saddam Hussein.

Facile à faire, puisque le pognon a été déposé dans une banque à Luzerne sans jamais passer la frontière, et sous le nez de notre police ou de nos douanes.

La seconde enveloppe, pour dépassements des coûts engagés, l’a été via des virements de compte à compte, mais de Suisse à la Suisse. Pas de traces chez Clearstream ou le BRI, mais des traces dans les fichiers américains du programme « Promis ».

Puis il y a eu l’escroquerie sur le brevet Ferrayé. Là encore, si les actes ont été signés à Paris, les fonds ont transité en Suisse et au Luxembourg.

Dans ces deux cas-là, il y a traces obligées dans comptes de « Clearstream » depuis le Koweït pour en justifier à l’ONU au titre des dommages de guerre.

Vous comprenez mieux, j’espère, pourquoi tout le monde s’est énervé autour desdits fichiers Clearstream.

Qui en fait ont été fournis une première fois à l’ingénieur d’EADS via une agence de la CIA à Londres, qui les a connement trafiqués.

Puis une seconde fois par l’intermédiaire d’un informaticien d’HSBC qui les a remis au juge en solex de la riviera niçoise.

Et ceux-là ont été exploités pour identifier des fraudeurs, chez nous, mais aussi en Italie, en Espagne, et même en Grèce.

Et une troisième fois, mais en version complète, directement de la CIA jusqu’à chez moi, mais en extrait européen des fichiers Promis des américains.

Ceux-là mêmes qui vont servir à nos recoupements.

Vous suivez ? »

Gustave Morthe de l’Argentière suit le discours de son vis-à-vis, sans vraiment comprendre où il veut en venir.

 

Mais quel sont donc ces mines laissées dans le sillage du président défunt ?

« Tous ces fonds sont ensuite passés en Angleterre dans ce fameux trust « SJ » pour « Solutré-Jarnac » et ils ont été placés et gérés pour ne réapparaître qu’en 2016.

Sauf que rapidement, les koweïtiens s’aperçoivent qu’ils se sont fait arnaquer pour l’extinction de leurs puits de pétrole, puisque les équipes américaines ont subtilisé le brevet de Ferrayé et l’exploitent directement sur le terrain : ils ont mis 6 mois à éteindre plus de 1.100 puits, sans les détruire, là où avec les techniques classiques à la dynamite, ils auraient dû mettre une demi-douzaine d’années et obliger à autant de forages supplémentaires.

Pensez bien que les compagnies pétrolières étaient intéressées à ne pas faire tarir leurs sources d’approvisionnement habituelles. Si le Koweït n’était pas une éponge à oléagineux, personne n’aurait levé le petit-doigt pour les libérer ! »

Oui mais, il veut en venir où, le capitaine de frégate ?

 

« Là-dessus, l’émir il prend la crampe pour récupérer ses 22 milliards. Et il n’en récupère que 7 de Thiermirant depuis le trust qui affirme que son pays ne se bat pas pour de l’argent, la CIA faisant l’avance des 15 via l’Otan, ceux qu’on a remboursés avec le « Grand-emprunt » de la façon que je vous ai décrite il y a un instant.

On a les traces facilement dans les fichiers Promis, le système informatique qui surveille tous les mouvements d’argent de la planète.

Reste donc 22 milliards dans le trust.

Qui ont effectivement fait des petits, puisque cet été vous me parliez des taux d’émission des OAT de l’époque.

Et je me souviens bien qu’au moins une partie de ses fonds a été transformée en OAT de la Bundesbank émis à l’occasion de la réunification des deux Allemagnes alors en cours, même si je ne suis pas allé plus loin, puisque je ne cherchais seulement que les opérations de 91-92 pour identifier le trust à l’époque. »

Bon et alors ?

Gustave s’impatiente… 

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Mains invisibles : Chapitre X.2 : Fin 2012, deux mois chargés (2/5)…

 

Chapitre X.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Fin 2012, deux mois chargés (2/5)…

 

Eh bien, pendant que les juges faisaient leur boulot pour n’aboutir à rien, les services faisaient le leur.

 « Et du ministre, c’était Krasoski à l’époque, jusqu’à différents directeurs, tout le monde était au courant des résultats des enquêtes discrètes du contre-espionnage, à savoir que des dizaines d’élus, voire des centaines, de la majorité comme de l’opposition, avaient des comptes à l’étranger, hormis le Président, justement. »

Et pour la plupart, pas mal fournis.

« En fait, le compte du ministre aurait été ouvert en 1991, alors qu'il est conseiller technique au cabinet du ministre des Affaires sociales, au sein duquel il était chargé des relations avec la direction de la pharmacie et du médicament (DPHM) ainsi que des équipements lourds et aurait « pesé » sur quelques décisions ministérielles pour s’enrichir à titre personnel.

Mais selon le journal « Le Monde », le compte suisse (ou l'un des comptes) du ministre chez UBS est ouvert plus tard, en 1992 par l'avocat Philippe Peninque, ancien membre du GUD, dont le nom apparaît déjà dans l’affaire des comptes de campagne d'Édouard « Bel-ami » de trente ans, ami de la famille du ministre et actuellement un des proches du Front Bleu-Blanc-Rouge. Ce n’est qu’en 1993, que ce compte aurait été récupéré en nom propre par ce ministre-là et en 1998 que sa gestion aurait été confiée à la société financière Reyl et Compagnie, basée à Genève. »

Les avoirs sont déplacés par la société Reyl et compagnie après mars 2009, à la suite de la fragilisation du secret bancaire due à la convention passée entre la Suisse et la France prévoyant un échange d'informations bancaires à partir du 1er janvier 2010.

Ils sont transférés vers un compte off-shore à Singapour, probablement via la plate-forme de booking Swiss-Asia Financial Services Limited, puis placés dans la filiale singapourienne de la banque helvétique Julius Bär, sous gestion de Reyl Singapore PTE LTD, une filiale de Reyl et compagnie, précise l’amiral.

Et s’adressant à Paul : « Notez, mon petit-vieux, qu’il faut au minimum dix millions d'euros pour ouvrir ce type de compte numéroté. Et on évoque, de plusieurs sources concordantes, un compte à Singapour qui serait en fait approvisionné à hauteur de seize millions d'euros. »

 

D’ailleurs, plus tard, le 7 avril 2013, la Radio télévision suisse (RTS) annoncera que le ministre avait cherché à placer 15 millions d'euros en Suisse. La chaîne indiquera, en se basant sur des informations bancaires, qu’il aurait tenté de placer cet argent dans un établissement de gestion financière à Genève au secret bancaire préservé pour ne pas être une banque, justement, mais l'établissement aurait refusé par crainte de complications ultérieures du fait de ses fonctions politiques.

Pour parvenir à ses fins, le futur ex-ministre du Budget aurait alors produit à la banque Julius Baer un certificat fiscal falsifié « prétendant que l'argent avait été déclaré auprès du fisc français ».

 

« Vous pensez bien qu’on en a été un peu stupéfait quand l’actuel ministre a été nommé à son poste. Mais après tout, en « utilisateur » avisé du procédé frauduleux, ce n’était peut-être pas un mauvais choix ! Seulement voilà, il aurait déclaré ses avoirs étrangers à l’occasion de la publication des patrimoines des ministres, pas de problème. On en aurait tout au plus tous bien rigolé.

Mais là, ils n’y figurent pas : il devient donc une cible idéale s’il fait vous chier plus longtemps avec son IC sur votre dos ! On va lui apprendre les bonnes manières, nous. »

Oh là ! Il n’est pas question pour Paul de faire chanter un ministre en exercice, fusse-t-il un menteur, un fraudeur et un tricheur.

Et même s’il est socialiste…

« C’est lui qui se met tout seul dans une position intenable ! »

Il n’empêche : Paul n’intervient pas sur les politiques. « En revanche, vous me confirmez une piste sans le savoir… »

Laquelle ?

Bé, s’il s’agit justement des comptes dormants de tout ce petit-monde, ce n’est pas logique.

S’il s’agit de comptes alimentés en permanence, c’est de la fraude.

« Laquelle des deux hypothèses choisissez-vous, Amiral ? »

Dormant quand ils sont exposés aux sunlights de la presse.

« Bé je n’en suis pas si sûr… Ce serait stupide de leur part de ne pas profiter de leurs rapines passées. »

N’exagérons rien : ils ne sont pas à plaindre non plus.

« Il y a plus malheureux, j’en conviens. Il n’empêche, procéder à des mesures de rétorsion sur un ministre pour une malheureuse affaire de contrôle fiscal, il ne faut pas exagérer ! »

Pas si justement, elle touche au « secret d’État ».

« Un, ce contrôle est télécommandé par la franc-maçonnerie états-unienne, je vous l’ai déjà dit. Pas par hasard, mais on n’en sait pas plus pour le moment… À propos, vous avez revu votre frère ? »

Il y va après le pousse-café.

 

« Deux, la continuité de l’État et de ses secrets est engagée. Par mégarde, je veux bien l’admettre, et par un ministre qui ne sait pas encore où ça l’emmènera. Mais il est manipulé, pour le coup, et par ses propres frangins… Ils vont donc être forcés de le lâcher en rase-campagne quand ils vont commencer à comprendre.

Trois, vous voulez les laisser faire, vraiment ? »

C’est vrai que non en convient Paul. Ce serait gravement fautif.

« Laissez-moi faire, j’ai plus d’un tour dans mon sac. Et un de mes camarades de l’école de guerre, qui a fini général, est justement le directeur de cabinet de l’opposant local du ministre ! Un parfait relais qui se fera un plaisir de démonter la tête dudit ministre. »

Comment va-t-il faire ?

« On a un enregistrement de plusieurs conversations où ces comptes sont évoqués. Ça devrait suffire ! »

Tu parles !

« Parce que vous croyez qu’entre frangins-maçons, ils vont révéler ça au public ? Ils sont tous macqués en loge dans la presse et tenus par leur serment de solidarité entre eux ! Je ne vois pas comment vous allez vous y prendre pour que ça ne fasse pas pschitt ! »

La presse est « aux ordres », c’est vrai, mais ce n’est pas la seule à l’être.

« Et comme les ordres pour le coup viennent des États-Unis, nous avons aussi les moyens de faire prendre des décisions aux dirigeants de ce pays si leurs intérêts stratégiques sont en jeu, dans nos services. À eux ensuite de faire le nécessaire auprès de leurs loges locales. »

Ces ex-services…

Comment ça ?

« Mon petit-vieux, si Bercy ne sait plus d’où vient le pognon qu’il a reçu en 2009 et 2010, les américains ne verront sûrement pas d’un œil bienveillant qu’on leur rappelle à quoi il a partiellement servi. »

À rembourser les fonds secrets de la CIA, ceux qui n’existent pas !

« J’ai la mémoire mieux affûtée que la vôtre me semble-t-il. Laissez-moi faire, vous verrez bien. Car ça m’étonnerait bigrement que les agences états-uniennes, quand elles vont apprendre que le ministre remue de la boue, quitte à prendre le risque de salir tout le monde à révéler ce qui ne doit pas être dit au public américain, leurs loges seront mises en alerte immédiatement. Et hop ! Le tour est joué, elles feront cesser le petit-manège, quitte à se séparer d’un ministre-frangin, même bien placé là où il faut. »

L’amiral claque dans les doigts en lançant son bras au-dessus de l’épaule : « Finie la solidarité maçonnique sur ce coup-là ! Ce sera publié, vous verrez ! »

C’est comme ça et pas autrement, que l’affaire « Kakazucack » a démarré entre la poire et le fromage sur un bout de table de chez « Maxim’s »…

 

Avec tous les effets connus durant l’année 2013 et les suivantes. Notamment la démission de l’intéressé, l’enquête parlementaire qui échouera à mettre en cause l’Élysée et la tête du gouvernement, la mise en place d’un dispositif de transparence de la vie publique qui obligera 8.000 élus et hauts-fonctionnaires (à peu près les mêmes parmi les survivants encore en exercice, et leurs successeurs, que les listes de Paul sortiront plus tard), dès le courant 2014, à remettre à une haute-autorité une déclaration de patrimoine et la foirade sur la réforme des institutions et du « non-cumul » des mandats.

Le tout avec des effets bien trop tardifs à prévoir pour ne pas appliquer la première idée de Paul et son affaire de virus dans les ordinateurs de son inspecteur pour faire tomber son propre redressement fiscal d’un montant « historique »…

Et, en pluie fine, les catastrophiques effets pour le lanceur d’alerte qu’aura été le journal internétique, qui se mangera un redressement fiscal « à la hache » entre les dents, plus les quelques retombées idoines qui suivront…

Mais il s’en sortira en plaidant qu’il était en « mission commandée » par les mêmes qui œuvreront à modifier, en la précisant, la législation applicable à la presse en ligne en matière de TVA, à l’occasion d’une mesure rectificative et rétroactive votée plus tard dans l’urgence.

 

« On digresse. Vous vouliez me parler de quoi ? » reprend l’amiral.

Paul est un peu perdu après tout ce qu’il vient d’entendre sur les comptes japonais et autres d’une autre époque. D’autant que ça cadre assez bien avec ce qu’il commence à deviner des fichiers de la selecte Gabrielle.

« Ah oui… Bon voilà comment les choses se présentent. La fameuse cellule de liquidation des actifs fonciers de Bercy est un peu perdue et me demande de l’aide. En fait, c’est moi qui la lui ai bêtement promise, croyant que ce serait simple. Or, c’est affreusement compliqué, puisqu’il s’agit de croiser un fichier de plusieurs milliers de vraisemblablement de faux-noms avec un autre fichier de plusieurs dizaines de milliards de lignes d’écritures comptables par an, portant sur des dizaines de millions de vrais comptes. »

Une aiguille dans une botte de foin, c’est ça…

Pas qu’un peu, oui !

« Et ça mènerait à quoi ? »

Eh bien à plusieurs choses, dont les fameux milliards manquants…

 

« Je vous explique. Il s’agit de retracer les mouvements de fonds depuis l’origine du trust originel et de suivre les paiements et remboursements d’investissements, vous savez, le stock récupéré, mais plus finement, jusqu’à aller retrouver les lignes de paiements des coupons.

On aura les dates, les adresses, on peut retrouver les montants, mais il s’agit de repérer les comptes d’arrivée et qui se cachent derrière. »

Et ensuite ?

Et ensuite quoi, se demande Paul.

« – Ensuite, on frappe à la porte des gens et on leur laisse le choix Corse…

– C’est quoi, ça, le choix Corse ? La valise ou le cercueil ?

– Non, ayo ! Ils sont civilisés, en Corse. On commence d’abord par le choix entre Canal-habituel et Canal-Historique, à moins qu’ils ne remboursent ! »

Gros éclat de rire de l’amiral qui se laisse surprendre par la réplique… et l’accent corse.

 

« C’est la vraie raison qui m’a fait vous inviter jusqu’ici. Il y a des fonds-manquants qui m’obligent à vous dire que vous aviez raison. Sur les 35 milliards ramenés, il en manque autour de 15 milliards, versés à des tiers-minoritaires depuis fort longtemps. Sous forme de dividendes. Et quand vous faites le total, même à la louche, il y en a pour le montant que vous m’indiquiez cet été. Peut-être plus ! »

Gustave Morthe-de-l’Argentière se laisse aller sur le dossier de son fauteuil… Et en écluse lentement et avec gourmandise une gorgée de cuvée d’hospices de Beaune servie avec la bavette et son fondu d’échalote-maison, après avoir émis un petit sifflement entre les dents.

« En quoi puis-je vous être utile ? »

Il voulait des locaux pour créer son « second-bureau ».

« Vous les avez si vous me chapeautez ce travail. Moi, je n’en aurai pas les moyens matériels. »

Avec du monde à lui ?

« Avec qui vous voulez. Mais vous me rendrez compte, à moi et seulement à moi, et de l’intégralité au fil du temps, pour une fois, Amiral ! »

Et pourquoi donc seulement à lui ?

« Parce qu’il s’agira ensuite, et selon la situation exacte des recoupements, de bâtir une stratégie de récupération discrète au profit du Trésor. Faudra inventer un « mécanisme » encore plus discret que le premier pour ne pas se laisser piéger par le premier IC venu. »

L’amiral fait semblant d’hésiter, mais il savoure ce moment de grâce du « bonheur d’avoir eu raison ».

« C’est ok. Je vous organise ça, vous dirigez l’opération, parce que vous êtes plus compétent que moi dans ce domaine et vous embauchez ma soldate. Uniquement celle-là mais à 3.000 euros par mois plus les tickets-restaurants ! »

Paul s’étouffe… Qu’est-ce qu’ils ont tous avec leurs tickets-restaurants ?

« Vous croyez qu’ils les prennent ici ? »

Gros éclat de rire partagé… 

 

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Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/07/chapitre-x2.html

 

 


Mains invisibles : Chapitre X.1 : Fin 2012, deux mois chargés (1/5)…

 

Chapitre X.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Fin 2012, deux mois chargés (1/5)…

 

Parce qu’entre-temps, Gustave Morthe-de-l’Argentière repend contact avec Paul au moment de la naissance d’Annabelle. Et celui-ci l’invite à un déjeuner chez Maxim’s, rue Royale.

« Je suis très heureux de vous revoir, mais tout autant surpris… Parce que je ne sais toujours pas pour quelle raison vous avez reçu la rosette des chevaliers, figurez-vous ! »

Aveu d’impuissance du nouveau retraité parvenu au fait de sa carrière, qui fait suite à leur dernière rencontre dans le Gers.

« C’est pourtant simple ! Vous l’avez même eu entre les mains et sous les yeux. Mérites civils, ça évoque quoi, pour vous ? »

Bé plein de choses. Les secrets d’État, les fonds du grand emprunt revenus d’Angleterre comme par miracle après presque 20 ans de vaines enquêtes inutiles…

« Bé non ! C’est une raison politique. Cherchez bien ! Une « mission » commandée par Krasoski soi-même et dont a profité en première ligne Landau, en marge de la mission que vous m’aviez confiée. Donc, dans les deux cas du soir du second tour des dernières présidentielles, l’un ou l’autre me l’aurait attribuée ».

Propos qui plonge l’amiral dans un désarroi encore plus profond… Il ne voit vraiment pas.

Mais ce n’est pas de ça dont Paul veut parler dans le petit salon rouge du premier étage qu’il avait réservé pour l’occasion pour un prix exorbitant.

Peut-être l’actualité politique chargée de cette fin d’année ou les suites des voltiges de Paul au-dessus de la Manche.

 

« Les SIS, Mossad et CIA ont fait le ménage chacun de leur côté. Les services attribuent vraisemblablement la tuerie de Chevaline aux premiers. La mort de l’ambassadeur US à Bengali aux seconds et la CIA a changé de patron depuis la réélection de leur Président. C’était en stand-by jusqu’alors, au cas où le républicain l’aurait emporté. »

Quels rapports entre eux ?

« Les britanniques étaient sur la piste du correspondant européen qui réceptionnait et organisait les opérations d’Al-Qaïda en Angleterre depuis la Suède. Il s’agirait de la belle-mère du gars assassiné dans sa BMW.

Quant à Bengali, deux des gardes du corps qui ont été exécutés à cette occasion étaient justement des membres de la cellule Megiddo commandé par le colonel Jackson. Bras droit depuis l’Irak du patron de la CIA…

Enfin, le dernier d’entre eux est décédé dans un train de banlieue. Même si le FBI a classé l’affaire, et la centrale aussi. Non seulement ils étaient à Paris à l’occasion de votre attentat, mais ils sont aussi vraisemblablement responsables de la mort du Directeur Almont. »

Paul reste un moment ému au souvenir de l’ex-directeur « Europe de l’ouest », sauf Royaume-Uni. Un brave type qui lui avait fait faire ce qu’il avait eu envie de lui faire faire, finalement.

Un pro du billard à trois bandes.

 

« Et puis, des contacts secrets ont lieu avec les nouvelles autorités de Téhéran. Ils devraient déboucher sur l’ouverture de négociations franches et peut-être une levée des sanctions onusiennes à la veille de la fin de l’année prochaine.

Ce serait une bonne chose ! »

On parle de Paul même au Vatican…

« Ah oui ! Il faut que je m’inquiète de baptiser ma fille. Ses grands-parents semblent en faire une question incontournable. Un casus-belli. »

Non, pas pour cette raison : « Tout comme les britanniques vous doivent une fière chandelle, le Vatican se prépare à vous « distinguer » ! »

Allons bon, encore des discours à prévoir…

Mais ce n’est pas pour ces raisons que Paul s’est fendu d’une invitation dans ce lieu prestigieux de la gastronomie parisienne, conçoit l’amiral…

 

« Amiral, la dernière fois que nous nous sommes rencontrés, vous m’avez causé des « milliards-manquants », vous savez, ce petit-secret d’État que j’ai complétement oublié de mon côté. »

Oui, lui se souvient parfaitement, lui.

… Y’aurait-il du nouveau ?

« Je ne me souviens que par bribes de ce bidule sans importance là. Enfin plutôt par épisodes temporels. Notre aimable agent en charge de liquider les actifs fonciers de l’ancien trust anglais où ils étaient cantonnés, n’arrive pas à mettre la main sur quantité de minoritaires… Pas pour grand-chose, mais indispensable à identifier pour clore ce dossier. »

De quoi s’agit-il ?

« De quelques dividendes et plus-values à réaliser et répartir, mais qu’ils ne veulent pas lâcher, à Bercy, sans percevoir l’impôt correspondant… Vous voyez jusqu’où ils peuvent aller dans la radinerie… de vrais chiens ! »

Des chiens de combat, alors oui.

L’heure est grave : il n’y a plus de sou dans les caisses de l’État… alors on fait feu de tout bois !

« Et à propos, vous en êtes où avec votre contrôleur ? »

Il passe aux choses sérieuses.

« J’aurai sans doute besoin de vos petites-vidéos un jour prochain ou l’autre, d’ailleurs. »

Ce sera insuffisant, s’il croit pouvoir redresser 35 milliards d’assiette.

« C’est juste pour l’appâter. Mon idée est de les lui refiler sur une clé USB, avec deux ou trois documents compromettant qui le feront passer pour un espion et feront tomber ses redressements sur la MAPEA, s’il s’approche de trop près des affaires d’État. J’imagine que pépère est assez con pour ouvrir ces fichiers sur sa machine de travail. Et comme y sera glissé un virus qui se répandra sur tout le réseau de Bercy avant d’être actif à une date donnée s’il ouvre ces fichiers, en commençant par sa machine, ça mettra un tel bordel dans tous ceux-là, à Bercy, qu’il se fera épingler par ses services internes. »

Astucieux. L’amiral en rigole par avance. Et il a ce genre de « vers » dans ses archives ?

Il suffit de les réactiver.

« J’ai aussi des informaticiens qui en ont en stock… »

Notamment un virus dénommé « Cardo », émanant probablement du Maroc, qui a été mis en quarantaine dans les mémoires de la MAPEA.

« Un truc solide qui se reproduit tout seul via des réseaux intranet et qui se commande depuis un téléphone portable. »

Astucieux reconnaît l’amiral.

« Ils pourront bricoler ce dernier petit piège. Mais seulement si le gugusse s’approche trop près de la vérité et veut en faire un usage prohibé. Et s’il est intéressé à se remémorer ses quelques comportements délictueux en vidéo, naturellement.

L’objectif est seulement d’atteindre la date limite de la prescription. Après, ce n’est plus notre problème : on aura fait notre part du boulot, point-barre, SAV compris ! »

 

L’amiral acquiesce d’autant mieux que les rapports entre l’état-major et le ministre, malmené par les fonctionnaires de Bercy, se tendent et qu’il est grand temps que tout ce cirque s’arrête s’ils ne veulent pas des mutineries dans les casernes.

« Vous vous rendez compte, on n’arrive pas à se sortir de l’Afghanistan malgré les promesses présidentielles et les efforts logistiques consentis par nos troupes.

Et puis on retarde à l’infini la prochaine opération « Serval » en Afrique alors que les djihadistes d’Al-Qami et leurs comparses sont presque aux portes de la capitale ! C’est insensé. Si on attend encore un peu, ce sera trop tard pour nos troupes déjà sur place. Il faudra les évacuer dans l’urgence en laissant le merdier derrière nous ! »

Paul en sait quelque chose : tout ce bordel met à mal la trésorerie de la MAPEA au même moment. « Maintenant, il est improbable qu’on passe la fin d’année sans dégât dans la trésorerie. Quant au début d’année 2013, je ne sais pas encore comment on va faire. Je vais être obligé de faire les payes de ma propre poche, figurez-vous… »

Parce que la famille Nivelle n’a plus une tune ?

« Elle n’en a jamais eue et les actionnaires minoritaires n’attendent qu’un appel au secours pour l’évincer… Con quand même après 4 générations ! »

C’est la quatrième qui bouffe toujours le magot…

Non, c’est la troisième, en principe. « Et on l’a déjà dépassée, mais ça n’augure rien de la suite. 

Comptez sur moi pour passer le relais à la suivante. Mais ce n’est pas de ça que je voulais vous parler… »

 

De se payer la tête du ministre de tutelle de son inspecteur, alors ?

« Parce que ça, je peux le faire ! »

Comment ça ?

« C’est un secret de polichinelle dans les hautes sphères étatiques. Tout le monde sait depuis 2001, que le bonhomme chargé de la lutte contre la fraude fiscale, il a des comptes non-déclarés en Suisse et ailleurs. »

Paul en tombe presque en tétanie. Pas possible ?

« 2001, vous êtes sûr ? »

Il n’a pas repéré son nom dans le listing de Gabrielle et ne connaît pas le nom de jeune-fille de son épouse.

Pour l’amiral, il faut faire l’effort de se souvenir de cet épisode peu glorieux de l’époque.

« Ça commence par un document interne de la DGSE de 1996 qui fait état de l'existence du compte bancaire de Rackchi au Japon, crédité de 300 millions de francs. Cette note de la DGSE est un message secret classé « urgent réservé » et envoyé par le chef de poste de la DGSE à Tokyo au siège des services à Paris le 11 novembre 1996. Elle fut rendue publique dans le livre « Machinations » des journalistes Laurent Valdiguié et Karl Laske. Où ils résument les informations obtenues d'un informateur baptisé du sobriquet « Jambage ».

La banque Tokyo Sowa voulait faire des affaires en France et la DGSE en examinait alors la probité. »

En 2001, à la veille de l’élection présidentielle française, Gilbert Flam, magistrat détaché à la DGSE (ancien collaborateur du ministre socialiste Georges Sarre et époux d'une élue socialiste de la mairie de Paris à l’époque), a ouvert une enquête au Japon pour vérifier des soupçons d'existence de comptes bancaires secrets du président à la Tōkyō Sowa Ginkō.

« Cette enquête a été considérée par Rackchi comme une manipulation politique qui aurait été commanditée dans le but de lui nuire à la veille de l’élection présidentielle.

Après sa réélection, en 2002, le directeur de la DGSE Jean-Claude Cousseran et Gilbert Flam ont d’ailleurs été limogés. »

Et puis il y a eu les interventions du général Rondot dans les affaires Cleastream qui n’ont pas éclairci la situation.

« La Présidence de la République a alors déclaré, au mois de mai 2006, que le Président n'avait jamais eu de compte à la Tokyo Sowa Bank. Elle a évoqué une « campagne de calomnies » remontant à 2001 « dont il a été établi qu'elles étaient sans aucun fondement ». Le 14 novembre 2006, la Présidence oppose à nouveau « un démenti catégorique ». »

Et jusqu’en 2008, après des morts suspectes dans l’entourage de Flosse en Polynésie « où le juge d'instruction du tribunal de grande instance de Papeete a procédé à une perquisition dans les locaux de la DGSE à Paris et a voulu vérifier l'existence du supposé compte japonais. Il s'est fait remettre par la DGSE dix-sept documents classifiés et placés sous scellés, liés aux activités de la Tokyo Sowa Bank.

Le 5 juin 2008, le juge Redonnet s'est même rendu au cabinet de Jean Veil, avocat de Rackchi pour placer sous scellés une enquête réalisée auprès de l'ex-Tokyo Sowa Bank et commandée par l'avocat. Cette enquête concluait à l'inexistence du compte japonais.

Mais Christian Charrière-Bournazel, bâtonnier de Paris, s'est opposé à la remise de ce document. En effet, un avocat ne peut être délié du secret professionnel, même par son client. »

 

Eh bien, pendant que les juges faisaient leur boulot pour n’aboutir à rien, les services faisaient le leur.

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Guerre du Golfe 1991 : lettre aux députés du groupe « Les Républicains »

 

Il est temps de contacter nos députés !...

 

Le 24 août 2015

Monsieur Jean-Charles DUBOC

à

Monsieur Henri GUAINO

Député

Assemblée nationale

126 Rue de l'Université

75355 PARIS 07 SP

 

Objet : les milliards disparus de la Division Daguet

 

 

Monsieur le Député,

 

 Vous avez voté contre la loi renseignement et je vous en félicite car vous avez montré votre opposition à une forte dérive totalitaire indigne de notre pays.

Est-il nécessaire de surveiller électroniquement près de 31 millions de Français alors qu’il n’y a que 5000 personnes, les fanatiques religieux islamistes, qui présentent un réel danger terroriste pour le pays ?...

Malheureusement cette loi n’est que l’aboutissement d’une dérive totalitaire qui remonte à plusieurs décennies et dont les citoyens ne sont pas conscients faute d’une véritable information.

 

Aviseur du ministère des Finances, j’ai informé la Direction nationale des enquêtes fiscales (DNEF), le 19 janvier 1998, du détournement des indemnités de la guerre du Golfe de 1991 versées à la France par le Koweït, les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite. La somme détournée se monterait à 3,5 milliards $ de l’époque.

A la suite d’une information transmise, à mon domicile, par un officier supérieur, en présence d’un inspecteur de la DNEF, selon laquelle aucune somme n’a été comptabilisée à ce titre dans les comptes de notre Défense Nationale, j’ai fait une demande de prime d’aviseur le 29 janvier 2001.

Cette prime sera destinée à la « Fondation Division Daguet » qui aura pour objectif d’organiser des stages pour nos soldats souffrant du syndrome de stress post-traumatique. D’autre part, la demande de prime d’aviseur permet de lever la prescription des dix ans.

 

Depuis le dépôt des informations à la DNEF, j’ai demandé à tous les ministres des finances qui se sont succédés les résultats de l’enquête en cours. Dans une réponse adressée à l’Union national des sous-officiers en retraite (UNSOR), la ministre des Finances, Christine LAGARDE, et le ministre de la Défense Hervé MORIN, déclarent qu’il n’y a aucun fonds au titre de la guerre du Golfe de 1991.

 

Ces réponses sont particulièrement gênantes car le New York Times du 8 septembre 1992 révèle que les banque centrales du Koweït, des Émirats Arabes Unis et d’Arabie Saoudite, ont virés directement 84 milliards $ aux pays de la coalition, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France !...

Ces informations sont tirées du « Arab Economic Report » de 1992, un rapport annuel réalisé par le Fonds Monétaire Arabe, la Ligue Arabe, l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole et d’autres institutions internationales.

 

On retrouve aussi la trace de virements dans les comptes de la Commission d’indemnisation des Nations-Unies (CINU) qui fait encore payer, 24 ans plus tard, depuis Genève, les Irakiens en remboursement des frais de guerre.

Il faut avoir accès aux décisions du conseil d’administration de la CINU pour en connaitre les bénéficiaires, mais on sait qu’il y a eu 52,4 milliards $ payés au titre des dommages civils et militaires de la coalition, et autres pays ou compagnies, et que notre pays fait naturellement partie des bénéficiaires compte-tenu de notre engagement militaire.

Mais, s’il y a eu remboursement, c’est qu’il y a eu décaissement et en conséquence encaissement par le bénéficiaire !... Le Trésor ?...

Et comme les autorités nient avoir reçu de l’argent, il y a donc eu détournement de fonds !...

 

Toutes ces informations sont largement disponibles sur Internet, principalement sur le site « Alerte éthique », et la rumeur monte dans les unités, les carrés, les mess, de la Défense Nationale. Des courriers très explicites, demandant des explications au gouvernement, sont maintenant envoyés par d’anciens militaires qui ont participé à l’Opération « Tempête du Désert ».

Cette situation est d’autant plus grave que nombre de nos vétérans du Golfe souffrent du « Syndrome du Golfe », une affection neurologique grave qui n’est pas reconnue dans notre pays alors qu’elle l’est aux USA, au Royaume-Uni, en Australie…

 

Vous trouverez, à ce sujet, avec la présente, le témoignage de Vincent FILIMOEHALA, ancien de la Division Daguet, ainsi que la lettre envoyé, le 21 juillet 2015, par Atama TEUGASIALE, ancien du 2e RIMA, au Président de la République.

De nombreuses autres lettres adressées au Premier ministre, au ministre des Finances, au ministre de la Défense, au Conseil Constitutionnel, au Défenseur des Droits, sont disponibles sur le site « Alerte éthique ».

 

La situation est d’une telle gravité que je sollicite une intervention de votre part sur ce dossier car je sais que vous ne pourrez être que révolté par cette terrible dérive totalitaire – car il s’agit bien de cela – du pouvoir politique du début des années 90, et que vous saurez agir, demander des explications aux ministres concernés, poser une question au gouvernement, et même, s’il le faut, demander une enquête parlementaire pour lever le voile sur cette affaire.

 

Je me tiens à votre disposition, ainsi que plusieurs vétérans de la Division Daguet, pour répondre à vos questions si vous l’estimez nécessaire.

 

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Député, l’expression de ma plus haute considération.

 

Jean-Charles DUBOC

 

 

Ce courrier est envoyé aux députés suivants du groupe « Les Républicains » :

 

 

Yves Albarello

Patrick Balkany

Étienne Blanc

Xavier Breton

Philippe Cochet

Bernard Debré

Jean-Pierre Decool

Patrick Devedjian

Nicolas Dhuicq

Sophie Dion

Virginie Duby-Muller

Hervé Gaymard

Claude Goasguen

Jean-Pierre Gorges

Henri Guaino

Jean-Jacques Guillet

Patrick Hetzel

Laure de La Raudière

Pierre Lellouche

Dominique Le Mèner

Laurent Marcangeli

Hervé Mariton

Franck Marlin

Philippe Meunier

Jean-Claude Mignon

Yannick Moreau

Édouard Philippe

Jean-Frédéric Poisson

Bérengère Poletti

Franck Riester

Thierry Solère

Alain Suguenot

Lionel Tardy

Jean-Charles Taugourdeau

Michel Voisin

 

  Ces députés sont ceux qui ont voté contre la « Loi Renseignement »…

 Merci encore à eux !...

 Jean-Charles DUBOC

 


Mains invisibles : Chapitre IX.2 : Rencontre d’un nouveau type (2/2)

 

Chapitre IX.2

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rencontre d’un nouveau type (2/2).

 

Et le lundi suivant, tout le monde est à poste à 9 heures du matin et jusqu’à 17 heures pour une semaine « non-stop », à farfouiller dans une ambiance de suspicion à découper à la hache, dans l’amoncellement de listings qui s’étalent et s’empilent partout.

« Et il n’y a que les trois premiers trimestres 2009 le reste arrive… »

Ils sont cinq payés à le regarder bosser…

De temps en temps Paul ou Isabelle débarque dans le container aménagé en bureau des archives.

« Vous ne manquez de rien, jeunes-gens ? »

La première fois, Denis demande pourquoi il faut tout imprimer : « Vous n’avez donc pas d’archive ? »

Non : c’est inflammable ! Une exigence des assureurs, des pompiers, de la DRIRE et du ministère.

« On numérise tout dès que c’est traité. On crypte pour des raisons de sécurité, on stocke sur informatique et on passe à la broyeuse pour revendre les détritus. C’est la raison pour laquelle ça nous demande tant de temps. Il faut recharger, décrypter, imprimer et recrypter avant de re-stocker informatiquement. Un système en principe inviolable puisqu’il y a des données strictement confidentielles et que personne, à part quelques-uns, ne connaît les codes générés par la machine et ce que renferme les documents. »

Toujours les foutus mesures de sécurité.

Il aurait été habilité défense et demandé à avoir un terminal d’ordinateur, on le lui en aurait crypté un à lui.

« Et pourquoi nos GMS ne fonctionnent-ils pas ? »

Là encore, c’est brouillé. « Vous nous auriez pas demandé la version papier, on vous aurait installé dans la salle de réunion. Là, le bâtiment est également sous surveillance électronique, mais nous on peut utiliser nos portables grâce à un système centralisateur de cryptage. Rien ne sort d’ici qui ne soit pas tracé, vérifié et crypté. »

Pourquoi ne demande-t-il pas son habilitation-défense : « Ce serait quand même plus simple ! »

Il n’a pas du tout envie qu’on enquête sur sa vie… « Pour des raisons personnelles. Ma femme ! »

Elle est si moche que ça, se demande Paul pour lui-même, pour qu’il la cache ainsi ? Que ça a failli sortir de son orifice buccal, tellement c’est naturel de se préserver des mauvaises langues à propos de « sa » femme…

Et pourquoi autant de monde à le regarder travailler ?

« Parce que vous n’êtes pas habilité défense et chacun est assermenté et représente sa boutique ou son ministère pour être sûr et certain que vous n’emportez rien qui ne soit pas « sensible ». Juste l’accès aux comptes, aux justificatifs et rien d’autres. »

Justement, des justificatifs, il en manque…

« Faites-en la demande. Gérard est là pour vous les fournir. Et puis il a intérêt à les trouver, sans ça je fais faire une retenue sur sa paye des montants non justifiés… »

La tronche de Gérard qui n’en croit pas un mot : il connaît son patron.

Mais les autres, ils hésitent à pouffer de rire ou à écarquiller les yeux, selon !

« Vous pensez bien que si vous nous trouvez une dépense non-justifiée, tous ceux-là (Paul désigne les « consultants » d’un geste de la main), ils vont nous tomber sur le râble et leurs équipes vont entendre parler de leur hiérarchie pour avoir laissé passer « un risque-fiscal » non mentionné dans les rapports ! »

 

Le contrôle sur place se déroule de la sorte jusqu’à la fin du mois de novembre.

Entre-temps, Paul est papa d’un petite Annabelle et la maman se porte bien, merci pour elle, hors les effets de son « baby-blues ».

Il a fait plusieurs déplacements importants, notamment à l’étranger et jusqu’à Venise où il est prévu qu’il retourne pour Noël, au fin fond de la lagune où pourrit une « vieille-coque » sur laquelle il a flashé. Une belle goélette de 25 mètres à la flottaison qui attend l’âme-sœur qui saura la restaurer et lui redonner vie.

Mais l’affaire n’est pas faite : il faut des fonds et que Florence aille justement la voir d’abord. Ce qui explique que la belle-famille est venue jusqu’au pied de Notre-Dame de Paris, pouponner quelques jours avant et pendant Noël, alors que Florence et Paul baguenauderont autour du Grand-Canal, logés au Danieli… Une première pour tous les deux.

Tout le charme des 5 étoiles en contrepartie du prix d’un petit rejeton tout joufflu et tout rose. 

Et encore quelques-uns pour les fêtes de fin d’année des écoles-sup, a tenter d’y placer les queues de « flacons » de liqueur alcoolisée restés sur les bras : on passera « professionnel », désormais, avec des bouteilles spécifiques et des étiquettes uniques, sur une idée de Loïc que toute la bande approuve, ce qui a des exigences en terme de trésorerie.

 

Quant au déroulé de cette phase de vérification, chaque soir, quand Paul est là, ou en tout cas avec Isabelle Nivelle, la pédégère, en présence de Gérard et des « consultants » dont le nombre varie au fil du temps, il y a un débriefing dès que Lespoix est reparti. On note et consigne ce sur quoi l’inspecteur-central a passé sa journée, ses questions, la liste des documents consultés et l’analyse de ses méthodes.  

« Celui-là va nous faire chier… Sauf votre permission, Madame la Présidente. Je ne sais pas comment ce contrôle va se terminer, » fait l’avocat fiscaliste détaché par Safran. « Soit il repart avec un ticket de métro ou un timbre-poste rejeté, soit il va coûter un maximum. »

Mais quand on lui demande sur quel motif, il ne voit pas.

« Je vais vous dire, c’est après moi qu’il en a. Et c’est moi qui vais recevoir la doudoune sur des affaires qui ne concernent pas la boutique. Aussi, je vais vous faire venir mon conseiller-spécial s’il y consent et si vous le voulez bien, pour qu’il « respire » le bonhomme », se répand Paul lors d’un de ces soirs-là.

De quoi veut-il parler ? Un excès de paranoïa ?

Pas du tout : il avait été prévenu.

Ça concerne des choses qui ne relèvent plus du secret-défense, mais carrément du secret d’État.

« Je suis désolé, mais même à ma patronne, je ne peux pas en parler. Je vous mettrai tous en danger de mort sauf autorisation expresse du président de la République lui-même… »

Ce qui l’étonnerait bien : il est l’héritier politique, pour avoir été un de ses conseillers, de Thiersmirant à l’origine de tous ces délires corruptifs qui gangrènent encore la vie politique et publique du pays.

En ce qui concerne Paul, après tout, ils avaient tous fait des pieds ou des mains pour qu’il revienne aux commandes de la boutique, n’est-ce pas, alors maintenant, il faut assumer et jusqu’à désormais.

Ils doivent se douter que ce n’est pas pour rien, même si aucun n’a participé aux décisions, hormis Isabelle Nivelle.

 

« Voilà ce que je propose : on continue à lui mettre la pression, de façon à ce qu’il lâche l’affaire pour passer le plus vite possible à son second volet. À moi de le piéger pour protéger la boutique et me protéger également. Non pas que je fraude personnellement, mais il ne doit pas non plus avoir accès à ses fameux « secrets d’État ». On me surveille de très, très haut sur ce sujet. »

En fait, Paul aura déjà élaboré un plan avec l’amiral Gustave Morthe de l’Argentière, qui s’installera au Kremlin-Bicêtre dès avant la mi-décembre et fera venir sa lieutenant de maîtresse début janvier pour activer les croisements des fichiers de Gabrielle de Bercy et ceux des DVD de la CIA.

Mais pour ça, il faut que le Lespoix vienne faire son contrôle sur Paris. Ce qui ne saurait tarder s’il veut vraiment faire un « gros coup » !

Depuis toujours, Paul, Jean-Charles Huisne, revenu dans de meilleures dispositions, et l’amiral, savent que l’argent des détournements de 1992 du président défunt est rentré en France fin 2009, pour être aussitôt redistribué et affecté avant Noël de la même année à travers le grand emprunt de « Krasoski » tel qu’en atteste la loi de finances de mars 2010, que des faits qui doivent rester secrets.

Et, chose importante, le couperet de la prescription tombe seulement le 31 décembre 2012 à minuit et une seconde.

Naturellement, c’est ça et seulement ça qu’il s’agit de protéger à ce moment-là. On a beau avoir eu l’idée d’un rescrit ministériel validant la neutralité fiscale des montages conçus et réalisés à l’époque, devant neutraliser toute tentative de redressement comme d’un dernier atout-maître, ce qui est bien logique puisqu’il s’agit d’argent appartenant à la Nation, tout le monde commettrait une faute si un quelconque inspecteur venait à mettre le doigt dessus, même par inadvertance.

Paul a déjà eu à faire face à un juge d’instruction qui s’est vite fait oublier quand il a vu débarquer le commando de paras du Général Wimereux et a été remercié par la suite d’avoir ainsi su faire « le bon choix » par une promotion intéressante, de celles qui ne se refusent pas.

Avec ce fouineur de Pénis-Les-doigts, comme l’IC est surnommé « en interne », ce serait une personne de trop au courant du dispositif mis en place à l’époque. Et il ne mérite aucune promotion.

Or, l’occasion s’est présentée en première quinzaine de décembre. 

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Mains invisibles : Chapitre IX.1 : Rencontre d’un nouveau type (1/2).

 

Chapitre IX.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rencontre d’un nouveau type (1/2).

 

En attendant, passé la mi-octobre 2012 Denis Lespoix se lance à l’assaut de la MAPEA. Que ça a failli mal tourner, tel qu’il n’en menait pas large.

Le gardien fait barrage : « Vous êtes habilité défense ? », c’est la question clé du rubicond en uniforme noir qui fait cerbère dans la vie civile.

« Je suis inspecteur des impôts, je veux voir Monsieur de Bréveuil, votre Président ! »

D’abord, ce n’est pas le Président et personne ne rentre sur un site classé défense sans autorisation préalable du ministère du même nom.

Incompréhension mutuelle, telle que la tension monte d’un cran à chaque échange.

Finalement, Madame Nivelle, la pédégère, revenant de son déjeuner d’affaires en ville avec ses conseils qu’elle ramenait à la gare, arrive sur place dans sa Twingo de fonction.

« Ah ! C’est vous ? On vous attendait ce matin, pas à 14 heures ! » laisse-t-elle tomber narquoise et surprise.

« On a vraiment cru que vous aviez renoncé à ce contrôle. Vous êtes habilité défense ? »

Non.

« Je vous fais entrer, mais sans vos affaires et après une fouille au corps complète. Désolé, mais ce sont les consignes de sécurité très strictes du ministère ! Même les pompiers seraient obligés de s’y soumettre pour venir éteindre un incendie ! ».

Seulement pour ceux qui ne sont pas habilité-défense ne précise-t-elle pas.

Quelle drôle de boîte !

« On a déjà eu des histoires avec la DGSE, par le passé ! Ici, il y a quelques secrets dont l’armée ne souhaite pas qu’ils sortent », affirme-t-elle en guise d’excuse.

Et s’il refuse ?

« Vous repartez et allez demander cette habilitation au ministère de la défense. Bon, ça peut prendre quelques mois, je vous préviens tout de suite, et ça n’est délivré qu’après une enquête approfondie sur vous ! »

Voilà autre-chose !

 

Une fois installé dans la salle de réunion dont il imagine à tort qu’elle devra lui servir de bureau, Madame fait un historique de son entreprise en présence du contrôleur de gestion qui aura rappliquer dare-dare et aurait dû être son seul interlocuteur.

« Ne vous offusquez pas, mais lui et son collègue, ou un agent de sécurité vous accompagneront jusque devant les toilettes si nécessaire. Aucun autre contact ne vous est autorisé dans l’enceinte du bâtiment, toujours ces mesures de contre-espionnage qui nous sont imposés par nos maison-mères et le ministère. »

Il veut voir Paul de Bréveuil.

« Notre secrétaire général ? Il doit être quelle que part et devait vous accueillir ce matin. Il va arriver, parce que là il raccompagnait les auditeurs d’EADS et nos commissaires aux comptes à la gare, vue votre absence… »

La maison-mère et les CAC en déplacement pour le recevoir, lui l’IC de la capitale ?

Il ne pensait pas être aussi important.

Il veut voir la caisse, le dernier relevé bancaire et les livres légaux d’AG et de Conseil d’administration.

« La caisse ? Quelle caisse ? Celle du comité d’entreprise ? »

Il n’y a pas d’espèces qui circulent dans la maison, hors pour le CE et les personnels dans leurs effets … personnels.

« Les livres légaux alors ? »

Ils sont chez l’avocat de Paris, à sa disposition…

« Le dernier relevé du compte bancaire. »

On va lui trouver celui de la dernière période… Le temps de patienter, souhaite-t-il une boisson chaude ? Froide ?

 

Il tourne comme un fauve, surveillé par un ange-gardien en uniforme noir, assez impressionnant par sa corpulence, qui s’est installé à proximité de la porte, dans un coin, pour avoir pris le relais de Madame Nivelle, bien succulente à ses yeux, et de son jeune contrôleur de gestion parti chercher le relevé demandé.

Celle-là, il envisage tout de suite de se la faire. Un bourgeoise quinqua, une « MILF » sapée pour au moins trois mille euros de fringues, ce doit être sûrement une « cougar » qui aime se faire tringler dans des positions extravagantes, s’imagine-t-il tout de suite.

Et il commence à fantasmer sur des scènes démentes… même s’il préfère en général des chairs plus fraîches : il se fera une « douce-violence » !

Paul arrive sur ces entrefaites. Un bonhomme qui en impose immédiatement, rien que par sa présence, sa carrure, son charisme et son physique : il le déteste immédiatement et cordialement !

Celui-là, promis, il va « le faire pleurer », le faire chialer jusqu’à ce qu’il se traîne à ses pieds.

Peut-être même jusqu’à le pousser au suicide…

Il en est sûr.

« Bienvenue Monsieur Lespoix ! Désolé, mais nous vous attendions depuis la fin du mois d’août et ce matin, pas cet après-midi. Vous vous êtes vraiment perdu en route depuis tout ce temps ? »

Fin août ? Mais il n’était même pas en France à ce moment-là !

Perdu en route ? Non le taxi connaissait l’adresse.

« Vous comptez rester avec nous combien de temps ? »

Il ne sait pas et lui parle de ses difficultés à pénétrer dans l’enceinte.

« Oh ? Vous n’étiez pas prévenu ? Des mesures de sécurité indispensables ! Ici, on prépare la prochaine guerre. Vous ne verrez pas, mais ça se précise : nos armées vont encore devoir aller batailler et répandre le sang d’affreux terroristes sur un autre continent, pour que vous puissiez faire tranquillement votre travail, je veux dire en toute sécurité. Et ça se passe partiellement entre nos murs.

D’où toutes ces précautions, qui sont pour nous naturelles, notamment contre le risque terroriste et le risque d’espionnage. Savez-vous que la CIA a même tiré un missile contre le bâtiment il y a tout juste quelques années ? »

La CIA ? Dans quel piège est-il tombé ?

« Vous êtes descendu à quel hôtel ? »

Il compte reprendre le train du soir.

« Il faudra vous dépêcher. Celui de 21 heures est un tortillard ! Je vous conseille celui de 17 heures. Vous a-t-on proposé une boisson, au moins ? »

Oui : on ne l’achète pas avec un verre ou une tasse…

« En fait, c’est vous et vos activités que je suis venu contrôler. »

Paul commence à comprendre les avertissements de Jacques et de l’amiral Morthe de l’Argentière.

« Pas de problème : j’étais au courant avant même que vous ne reveniez d’Asie. Vous avez sonné à la bonne porte ! Je suis à votre disposition. Toutefois…

Mes comptes personnels ne sont pas ici et ont pour partie grandement été incendiés à l’occasion de plusieurs attentats dont j’ai été victime ».

Le prétexte de tous les fraudeurs : il tient son bonhomme !

Celui-là va le supplier de l’achever, ricane-t-il dans son for intérieur !

« Mais on doit pouvoir reconstituer l’essentiel. Aussi, je vous propose de revenir faire votre boulot d’abord ici sur les comptes de la société : nos consultants et conseils seront présents pour répondre à vos questions et vous verrez que tout est clean. »

Et Paul d’expliquer qu’outre le contrôle interne, les reporting mensuels aux maisons-mères génèrent également des audits trimestriels, en plus des travaux des commissaires certificateurs et des contrôles de la DGA et du ministère, le tout sous l’œil de l’AMF, puisque des sociétés-mères sont cotées à la bourse de Paris.

« Ils contrôlent jusqu’à la comptabilité-matière et au gramme près, dans la limite de la précision des instruments. Vous aurez accès à leurs documents, sur demande mais que pour consultation. »

Légalement, il ne peut pas en être autrement, de toute façon : on ne cassera pas sa procédure de redressement à ce jeu-là en le poussant à emporter des documents, ce qui est prohibé par la loi fiscale.

Et de préciser que viennent également contrôler l’activité les ingénieurs de la DRIRE.

« En revanche, les contrôles Urssaf se font sur dossier : ils nous connaissent. »

Et l’inspection du travail ?

« C’est du seul ressort du directeur régional. Il est habilité défense, lui ! »

Ambiance, quand Gérard, le contrôleur de gestion revient avec les deux feuillets du dernier relevé décadaire de la banque.

« Vous vous moquez ? »

Pas du tout : « C’est ce que vous m’avez demandé ! Il vous faut autre chose ? »

« Ok ! Je vais prendre ce train de 17 heures. Il est encore temps. Je reviens lundi matin par le premier train. D’ici-là, vous aurez le temps de me préparer une édition papier de tous les mouvements de comptes et copies de tous les justificatifs, y compris des payes et déclarations Urssaf, ainsi que les états de synthèse des trois dernières années. »

Une édition papier ?

Gérard à l’adresse de son secrétaire général : « Il est fou ? Il y en a pour des semaines-machine, en comptant le temps de recharger les fichiers dans la bécane ! »

C’est un peu ça, oui…

« On commencera par l’année 2009. Ce qui m’inquiète, c’est plutôt de savoir où on va installer tout ça ! Gérard, il faut passer tout de suite commande d’une semi-remorque de papier à bande carole pour la grosse imprimante de l’atelier. Et puis louer un cabanon de chantier, un grand de 40 pieds, qu’on posera au milieu de la cour pour le laisser gratter tout ça ! Pensez aussi à faire un branchement électrique pour la lumière et le chauffer qu’on puisse y installer aussi « nos conseils ». »

Et un branchement téléphonique ?

« Non, il a son portable. Même si ça risque de ne pas fonctionner avec notre système de brouillage. »

Vraiment, dans quoi est-il tombé, se demande Denis pour lui-même ? 

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Un Transall survole le village !....

 

Même un jour férié !...

 

Je me disais bien que c’était un gros turbopropulseur… Mais le temps de me lever et il était parti…

C’était samedi 15 août 2015, entre 16h00 et 17h00.

Et puis Dédé, le fils « d’Yvonne », une vedette locale qui passe régulièrement sur les ondes pour raconter sa vie lorsqu’elle travaillait au poisson sur le port de Fécamp, du temps où les Terre-neuvas ramenaient chaque année des milliers de tonnes de morue salée, m’a dit : « C’était un Transall, il a survolé le terrain de foot à très basse altitude, près de 80 mètres… ».

Ils ont loupé de peu la longère du « capitaine Haddock », parce que le terrain de foot est situé à seulement quelques dizaines de mètres.

Alors évidemment, à 150 nœuds, ou moins, ce n’est pas évident de faire une verticale surtout quand c’est la première fois !...

Aussi, un petit conseil au pilote de l’armée de l’air pour une verticale parfaite la prochaine fois : « En approche, lorsque vous avez repéré le terrain de foot, vous allez voir dans le jardin une petite coupole astronomique blanche de 3,5 mètres de diamètre où « l’Ami-râle » observe de temps en temps des galaxies à plusieurs dizaines de millions d’années-lumière ; vous faites une petite baïonnette pour passer verticale de la coupole, cap au nord, et vous passez ainsi à la verticale de la maison du Haddock et par la même occasion de la maison d’Yvonne !... Cela fera aussi plaisir à Dominique qui récupère chez sa maman d’une opération assez lourde !... ».

M’enfin, c’était aussi un entrainement pour larguer un stick de commandos du COS (Commandement des Opérations Spéciales) sur le terrain de foot dans le cas où il faudrait exfiltrer le « capitaine Haddock » capturé par des « mafieux roses » !...

 

Ce n’est pas la première fois qu’un Transall survol le village, et à chaque fois au-dessus de ma longère !...

La dernière fois, c’était le 25 juin 2008, quelques jours après avoir envoyé une lettre de rappel à Christine Lagarde sur le dossier des frais de guerre de la Division Daguet.

Il était midi. J’étais en train de prendre un café, au soleil, en regardant mon jardin orienté au sud, lorsque j’ai vu surgir, à une altitude d’environ 200 pieds, trois Transall en formation, l’un blanc, les deux autres kaki, à la vitesse de largage para !...

Un passage du COS pour remercier le « Capitaine Haddock » de son action pour récupérer le pognon dérobé à la Défense en 1991, après la guerre du Golfe, et que l’on doit pouvoir retrouver en cherchant bien !...

 

La deuxième fois, c’était le 30 mars 2014, et je venais de proposer à un ancien ministre de Jacques Chirac, très connu, de transmettre au procureur de la République les informations sur le détournement de fonds en question qui se monte à 7,3 milliards d’euros en valeur actuelle !...

Il n’a rien fait, mais j’ai eu droit à un survol pour me dire : « On a bien pris !... ».

 

Et puis la troisième fois, il a quelques jours, c’était après plusieurs billets mis sur mon blog « alerte éthique », à savoir :

Le 11 août 2015 : « Zola !... Reviens !... Ils sont devenus fous !... » ;

Le 9 août 2015 : « Guerre du Golfe 1991 : Lettre d’un vétéran de la « Division Daguet » à Martine AUBRY, ancienne Première secrétaire du PS » ;

Le 8 août 2015 : « Guerre du Golfe 1991 : Lettre d’un vétéran des OPEX à Ségolène ROYALE » ;

le 7 août 2015 : « Guerre du Golfe 1991 : lettre d’un ancien des OPEX à l’ONAC »

 

Et puis, surtout, le 6 aout 2015, où est mis en ligne l’incroyable témoignage de Vincent FILIMOEHALA sur la PRIME DE GUERRE :

http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/2015/08/guerre-du-golfe-1991-prime-de-guerre.html

 

Ajoutons aussi, le 1er août 2015 : « Le Sénégal et l’envoi de troupes pendant la guerre du Golfe 1991 »

 

Enfin, pour dire que cela a sérieusement "mitraillé" depuis le début du mois et que la tension monte au plus haut niveau à tel point que notre « Amiral de pédalo » , celui qui a gagné sa première étoile en annulant la livraison des deux Mistrals aux Russes, suite aux demandes pressantes de l’OTAN, se demande quel cap prendre car le "récif" des « Milliards disparus de la Division Daguet » risque de transformer le gouvernement en véritable « Titanic » !...

Qu’il se rassure !... L’explosion atomique politique, qui va vitrifier une bonne partie de la « gôche », est programmée pour le début 2016 (au plus tard à l’automne suivant) !...

Et le « capitaine Haddock » aura plus que jamais besoin des commandos du COS pour assurer sa sécurité !...

Aussi, un petit survol, de temps en temps, de sa longère, permet de rassurer le « capitaine Haddock » sur le fait que le dossier traité est suivi au plus haut niveau de l’État-major des armées.

Merci les gars !...

 

« Capitaine Haddock » alias « l’Ami-râle »

 


Mains invisibles : Chapitre VIII.2 : Paul à Paris (2/2)

 

Chapitre VIII.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 
  

Paul à Paris (2/2)

 

La petite troupe s’organise donc dans les jours qui suivent, Paul et Barbara se réservant l’X, Centrale, Pont, Mine et sup-aéro, HEC et l’ESSEC, le commando en quintet s’occupant de tout le reste, école d’ingénieurs comme écoles de commerce : un gros boulot !

Une bonne année : 2,5 millions euros de ventes hors-taxes, hors-droits, hors vignette de sécurité sociale, juste pour les fêtes de fin d’année, les cuvées « spéciales », royales et impériales ayant fait leur effet, écrasant et de très loin « la concurrence » qui était apparue l’année dernière.

Claire et Loïc, la baraquée et le minet des beaux-quartiers rempileront d’ailleurs dès le mois suivant. Pour le blé, bien sûr.

Une occasion pour Loïc de déménager définitivement en région parisienne du côté de la vallée de l’Yvette avec « sa fiancée » et pour Claire de s’enraciner à Paris-13 chez celle qui sera devenue sa « partenaire » de sensualité, pas encore pacsée, pour au moins un temps : joindre l’utile à l’agréable, n’est-ce pas…

Ils ne sont pas si fous que ça, les jeunots de l’époque.

 

Et comme en plus ils ont de l’ambition, Loïc aura plus tard carte blanche pour embaucher à Londres et Berlin, décliner le concept partout en Europe du nord, jusqu’à devenir directeur commercial et faire grimper ainsi le chiffre d’affaires avec des progressions moyennes de l’ordre de 50 % d’une saison sur une autre pendant plusieurs années.

Parce que plus tard, il sillonnera également l’Europe du sud du neurone ainsi que l’Europe de l’Est des cellules grises et avec des produits-nouveaux, genre « parfum pour les dames » et autres gadgets luxueux, stylos, montres-uniques, bijoux, etc.

Sans manquer de balayer encore toute espèce de concurrence dans l’œuf avec tout ça dans les cadenciers, à chaque fois qu’il en trouve sur sa route, même parmi les « majors » du secteur des spiritueux qui s’y essayent, jusqu'à inventer une liqueur Rhum/café qu'on trouvera plus tard dans les rayons des hypermarchés, et qui en deviennent les fournisseurs occasionnels de Jean-Charles.

Démarche plus facile…

Loïc, devenu un « incontournable » sur tous les campus en quelques années, que Paul n’aurait jamais pu en faire autant tout seul.

 

C’est d’ailleurs Loïc qui lui suggère de monter une société spécifique et dédiée à cette activité-là, début 2013 pour une mise en application pour la dernière saison de 2014, en « délocaliser » le siège en Irlande mais en gardant l’informatique en banlieue-sud de Paris, se gardant la possibilité de quelques entrepôts loués au mois dans les banlieues des grandes-villes pour préparer les commandes.

Il en devient même l’associé minoritaire et le dirigeant effectif et opérationnel dès l’automne 2014.

Ce qui libérera Paul de bien des contraintes à ce moment-là tout en lui gardant quand même la direction de droit et une carte de visite opportune depuis que celle de VIP-Dassault devient vide de sens.

Ce qui sera aussi l’occasion de « tester » de « l’optimisation fiscale » in vivo après les menaces de fin 2012.

   

Parce que l’usine d’Aubenas doit aussi monter en puissance. Mais curieusement, le ministère qui prépare l’opération Serval début janvier, sans rien n’en dire à personne, prend des options mais ne commande rien.

Et quand il commande du matériel et des munitions, de tout façon il paye avec retard : priorités aux soldes alors que le nouveau programme de paye, Louvois, explose justement en vol à peu près à ce moment-là.

Ces andouilles ne l’avaient même pas fait « tourner en doublon » avec l’ancien système, tel que c’est un boxon pas croyable qui rajoute à la « mauvaise humeur » des biffins et des états-majors. De haut en bas et de bas en haut.

Il aura fallu l’abandonner rapidement avant la fin 2013 et l’opération « Sangaris » pour en revenir au « crayon et à la gomme », au « stylo et blanc-couvrant », comme chez les modernes.

Alors payer les cartouches…

Ça devient infernal pour la trésorerie de la MAPEA qui épuise vite fait les ressources du Dailly et les autorisations de dépassement de découverts, les reports d’échéances URSSAF et d’acomptes TVA et IS… Parce que ses propres clients ont du mal à faire rentrer l’argent.

Sombre fin d’année pour tout le monde.

Pour tout dire, le premier Conseil d’administration de 2013, celui qui arrête les comptes 2012 et convoque l’assemblée générale des actionnaires, constate un bénéfice dans les comptes, et sans « triche » des opérations de césure d’exercice, mais une trésorerie négative.

Et encore en plus un paquet de « hors-bilan » assez mal équilibré.

Il faut que ça se « décoince » rapidement.

 

C’est d’ailleurs à cette occasion, après en avoir parlé à Isabelle Nivelle, que Paul prend sur lui d’annoncer la création d’une branche d’activité nouvelle à valider par l’AG à suivre. Ce qui laissera béats les membres du comité d’entreprise : le patron décoiffe une nouvelle fois !

En effet, vu que Dassault s’apprête à sortir son premier prototype de drone, le « Neuron », alors que ceux de la MAPEA, hors le « 001 » qui n’en est d’ailleurs pas un, restent sur les planches à dessin, il faut penser l’avenir autrement.

Puisqu’on sait broyer finement toute sorte d’ingrédients dans les murs et ateliers du site, il serait temps d’avoir une activité contra-cyclique qui dépendrait non plus du bon vouloir des « guerroyants », mais de l’activité civile des maisons-mères.

Qui font dans l’aéronautique et le spatial, de leur côté, comme chacun le sait.

À savoir des matières premières de revêtements de surface haute-performance.

Autrement dit des « peintures » et enduits spéciaux…

Et ce jour-là, pendant qu’ils discutent de ça, ils ne causent pas de la trésorerie, qui aurait pu aussi être mise très à mal par le contrôle fiscal qui n’a heureusement pas abouti de son côté, mais qui n’inquiète plus personne depuis le début janvier 2013.

Et pour cause.

 

Le secteur « revêtement », ce sont quelques fournisseurs qui se comptent sur les doigts d’une main, des produits et pigments d’excellente qualité, mais particulièrement chers… comme tout le monde sur ce marché, d’ailleurs.

Et la maison « grand-mère » se verrait bien de rajouter cette corde à son arc, quitte à aller piétiner la concurrence jusque dans l’industrie automobile et le BTP !

Ils ont des capitaux à investir intelligemment, ce qui calme le comité d’entreprise qui commence à s’inquiéter sérieusement des plans de charge en pointillés… qui jouent au yo-yo et les laisse « béats » de leur patron… qui « décoiffe ».

Encore du boulot en perspective pour l’équipe dirigeante et les équipes « recherche & développement ».

Les premières livraisons sortiront en septembre 2013, après des tests préindustriels tout le long du second trimestre 2013.

C’est que les spécifications demandées par les avionneurs, c’est quand même assez coton à réaliser.

Mais ça mettra à l’abri des errements des politiques la boutique de la famille Nivelle pour quelques années.

Et puis vendre de la peinture à travers l’Europe et la planète, c’est plus présentable que de se dire « marchand de canon » (même si ce ne sont que les obus et missiles…)

 

De son côté, Paul essaye aussi de résoudre l’énigme des « comptes-fantômes » de Miss Gabrielle. Un sacré casse-tête au démarrage quand il a reçu les listings des 9.288 noms et plus de 4.600 adresses, en format PDF.

Et il ne peut pas se faire aider par Joëlle Lidoire, la « hackeuse » de la Cour des comptes, qui a divorcé depuis longtemps d’avec le père de ses enfants de l’époque de la mission « Isidore », après leurs folles étreintes du moment.

Elle essaye de « se recaser » avec bien du mal auprès d’un radiologue encore marié et il n’est pas question pour elle de mettre en danger cette nouvelle liaison…

Mais si. Même pour le plaisir !

Lady Joan qui a fait le déplacement à l’occasion de la naissance d’Annabelle ne sait rien du tout des dossiers de feu-Sir Thornner son époux. Son clerc est par monts et par vaux depuis qu’il a pris sa retraite. Et elle, à l’époque originelle du « trust SJ », elle portait encore des couettes-tressées, avec jupette à plis et chaussettes-montantes à pompons, en Suisse, pour être écolière à peine délurée.

Tout ce qu’elle veut bien faire, comme d’une grande faveur, c’est de transférer les archives, qui l’encombre, au Kremlin-Bicêtre et les quelques dossiers informatiques traitant des comptes et dividendes versés.

Mais rien de plus.


Tout juste joindra-t-elle le numéro de portable du clerc, obstinément silencieux pendant un temps, mais qui parlera plus tard de son unique contact : un certain Monsieur Robert, banquier à Londres mais vraisemblablement d’origine française d’après son accent. Un homme assez discret, paraît-il, pour ne s’être jamais montré : il ne connaît de lui que la signature en bas des mandats de gestion.

Jusqu’à ce que Paul ouvre enfin le fichier de Bercy !

Là, il se fait très vite une idée claire de l’entourloupe réalisée par ce « Monsieur Robert », sans doute aux ordres d’une cellule « opaque » de l’Élysée de l’époque.

Où Paul ne manque pas de se remémorer les « suicides » d’un ancien premier ministre de « Thiersmirant » et de son homme de confiance, « Grasse-œuvre », quelques mois plus tard, sis au « château » lui-même…


Dans les 9.288 noms « exotiques », très rapidement il repère celui de l’épouse du Président Rackchi et une adresse à Tokyo. Puis encore plein d’autres de la sorte.

C’est un véritable jeu de piste où il retrouvera début janvier tous les 580 noms d’emprunt des conjoints des ministres de la Vème Républiques dont certains sont déjà morts depuis longtemps, ceux de quelques 2.500 sénateurs et 3.800 députés, le reste étant à mettre sur le dos de quelques conseillers régionaux, en général maire de ville de plus de 100.000 habitants et souvent conseillers généraux en bon cumulards de la République qu’il n’a pas le temps ni le courage d’identifier.

Car début décembre, ce n’est seulement qu’une hypothèse à consolider et valider : tous ont « croqué » de cet argent-sale et détourné !

Au moins pour les « fruits » des placements effectués par ce « Monsieur Robert », banquier à Londres.

Ce qui reste invraisemblable, totalement incohérent, à moins de disposer ainsi d’une arme à scandale inimaginable sur tout le personnel politique du pays, tous partis confondus.

Une vraie bombe nucléaire à effet multiple si c’était le cas, prête à exploser en fragmentations létales d’où personne ne sortira indemne si elle venait à exploser.

Mais pour l’heure, ce n’est qu’une hypothèse qui se dessine dans la tête de Paul, qui resterait logique dans l’objectif de « Thiersmirant » de détruire les institutions à la tête desquelles il a été porté par le suffrage universel il y a bien des années.

 

Il ne reste plus, pour l’heure, à Paul que de remettre la main sur les fichiers remis par la CIA et feu le directeur Almont, via Emily Lison un soir d’assomption dans un restaurant sur la plage de Calvi.

Il y a une éternité de ça. Et où sont-ils donc, ces DVD ?

Puis à croiser les « noms » avec les conjoints, adresses, numéros de compte et d’en tirer des soldes, s’il en a le temps. 

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Guerre du Golfe 1991 : demande d’enquête parlementaire (II)

 

Lettre de Vincent FILIMOEHALA, ancien de la Division Daguet, à Claude BARTOLONE, président de l’Assemblée nationale, pour demander une enquête parlementaire au sujet du détournement des indemnités de la guerre du Golfe.

 

     Le : 19.08.2015.

 

                                   Monsieur FILIMOEHALA  Vincent

                                   A

                                   Monsieur Claude BARTOLONE

                                   Président de l’Assemblée Nationale              

                                   ASSEMBLEE NATIONALE

                                   126 Rue de l'Université

                                   75355      Paris 07 SP.

 

Transmis par la « voie hiérarchie ».

Objet : Demande de la création d’une commission d’enquête parlementaire.

 

 

                        Monsieur le Président,

  

         Je soussigné, Vincent FILIMOEHALA, demeurant au xxx, voudrais par la présente lettre attirer votre attention sur l’affaire  des « indemnités de la guerre du Golfe 1991 », qui suscite toujours autant  d’indignation et  la colère chez l’ensemble des  « vétérans de la guerre du Golfe 91 » même après plusieurs années.

 

        Ainsi, c’est en vous sollicitant vous et les parlementaires de l’Assemblée Nationale, afin que soit soumis « une commission d’enquête parlementaire », avec  la volonté politique de l'assemblée de se saisir d'un problème significatif et relativement grave qui se chiffre à plusieurs milliards euros ce jour et toujours introuvables.

 

        Si, aujourd’hui ! J’ose vous interpeller avec et en toute certitude, c’est que j’ai été victime de cette immense détournement de fonds publics, ainsi que certains de mes camarades militaires à l’époque des faits mais pour des raisons de sécurités ont préféré rester dans l’anonymat le plus secret totale par peur en leurs personne après avoir reçus des menaces à leurs insu comme moi-même au tout début de l’année 1993.

 

        En effet, il nous faut revenir à la fin de la première guerre du Golfe en 1991, ou la promesse du gouvernement à l’époque sous la présidence de (M. François Mitterrand) et du gouvernement  de l’ex-premier ministre (M.BEREGOVOY), qui était  tout naturellement de  verser  la prime sous forme « indemnités de guerre.. » aux participants à  ce conflit sans équivoque. Celui-ci, après sa mort ! Tout a été mis en suspend et  dans la plus grande interrogation dite « obscure » certains de mes compagnons d’armes « militaires » à l’époque des faits avions reçus des « menaces » par téléphone de (x) nous exigeons les remboursements sommes perçus soit plus de (600 milles francs) à l’époque soit (100 milles euros) en contre partie de la vie de nos proches et familles. 

 

         Enfin, il y va de l’honneur de la Nation, a ce que la lumière soit faites autour de cette affaire  ou  l’humiliation et le déshonneur de mes camarades en tant que « soldat » à l’époque des faits et que jamais sous l’histoire de France et celles des Armées , une telle histoire avait été enregistrée dans la mémoire du monde du combattant.

           

         En vous remerciant par avance de la bienveillance, avec laquelle vous voudrez bien, accueillir ma requête, que je vous prie, Monsieur le Président, d’agréer, l’assurance de ma haute considération.

    

                                          Monsieur FILIMOEHALA  Vincent

                                 « Membre des OPEX-UNC du Val d’Oise 95 »

 

 (Copies) :                                                                       

-lettre réponse (M.SAPIN)

-lettre réponse (M.HOLLANDE).

-lettre réponse (M.SARKOZY).

-lettre réponse (M. le PDG – société GENERALE).

-lettre réponse (M.CHARASSE).

-lettre écrite     (M.LE DRIAN). 

-lettre réponse (M. CRESSON).

Ps : le livre « Les Milliards disparus de la division DAGUET »

Auteur :(M. J-Charles DUBOC)  en vente libre sur « Amazon.fr ».

 

Réponse de Claude BARTOLONE

 

 

Monsieur,

 

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale a bien reçu votre courrier et il vous en remercie. Vous connaissez son attachement au bon comportement de l’État vis-à-vis des vétérans de tous les engagements militaires de la France, des plus lointains au plus récents.

Vous avez eu raison d’interpeller le ministre de la Défense car c’est le bon interlocuteur.

D’autre part, vous sollicitez le Président Bartolone pour que soit déclenchée une procédure d’enquête parlementaire. Il est souhaitable que ce genre de procédure soit instruite au préalable par la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, que vous pouvez interroger par l’intermédiaire du Député de votre choix.

Restant à votre disposition, je vous prie de croire, Monsieur, à l’assurance de ma considération distinguée.

 

Jean-Michel BOUCHERON

Membre honoraire du Parlement  

 

BARTOLONE Réponse à Vincent0001

   


Guerre du Golfe 1991 : demande d’enquête parlementaire (I)

 

Lettre de Vincent FILIMOEHALA, ancien de la Division Daguet, à Charles de COURSON, député, pour demander une enquête parlementaire au sujet du détournement des indemnités de la guerre du Golfe.

  

    Le : 18.08.2015.

                                     Monsieur FILIMOEHALA   Vincent

                                     A

                                     Monsieur le Député Charles De COURSON

                                    (Marne 5° circonscription)

                                    Secrétaire de la commission des finances.

                                   ASSEMBLEE NATIONALE

                                   126 Rue de l'Université

                                   75355     Paris 07 SP.

 

Transmise par la voie hiérarchie.

Objet : Détournement de mes propres  indemnités de la guerre du Golfe 1991.

 

                               Monsieur le Député,

 

          Au nom, du « Devoirs de Mémoire » que j’ai l’honneur de bien vouloir vous   interpeller dans le cadre de l’affaire du « Détournement de  mes propres indemnités de la guerre du Golfe 1991 » au tout début de l’année 1993 et qui a le mérite d’être soumis à la  création d’une « commission d’enquête parlementaire par vos soins » dansla réflexion et des compétences du contrôle de l’administration  au sein du  parlementaire.

       

       En effet, voici plus de 23 années que cette affaire  hante l’esprit de nos « vétérans de la première guerre du Golfe 1991 »  suscitant ainsi la colère,  mais plus encore ceux qui comme moi-même avions été victimes d’un coup de pickpocket monstrueux et suivi de nombreux menaces de « morts » à notre insu et familles proches, pour nous exiger le remboursement de la totalité de la somme reçue sur notre compte soit (600 milles francs) et pour qui ! Jadis, nous étions soldat encore en activités ! C’est du jamais vu dans l’histoire de France. Encore, aujourd’hui ! Je le vis comme une humiliation.

 

       Pour cela, il nous faut donc pour mieux comprendre ce dossier revenir à la fin de la première guerre du Golfe en 1991, ou la promesse du gouvernement à l’époque sous l’institut de (M. François Mitterrand), qui était  de nous verser nos propres « indemnités de guerre.. » à notre retour en France.  Et, c’est donc au courant de l’année 1992, sous le gouvernement de l’ex-premier ministre (Bérégovoy) qu’enfin, les choses bougent pour ce qui est du versement de nos indemnités de la guerre du Golfe pour ceux qui ont participés à ce conflit.

 

        Enfin, vous auriez à en juger par vous-même, en lisant mon rapport en tant que victime d’une affaire d’Etat !qui dépasse toutes imaginations, il n’y a pas de mot pour définir en claire et au sens propre ces auteurs sans état d’âmes, qui se sont pris à nous militaires pour nous priver de forces de nos propres indemnités de guerre pour service rendu à la Nation.

 

       A ce titre, j’ai donc saisis les « Défenseurs des Droits » par lettre du (9.07.2015),  afin de lever le voile sur la vérité de cette affaire, car il y va de l’honneur de nos soldats qui se sont illustrés avec bravoures et qui lors du défilé du ‘14 Juillet 1991’, avions été accueillis  comme  l’ont été nos ainés de la second guerre 39-45, en  héros à notre retour en France.  

   

        Ps : Un livre « Les Milliards disparus de la division DAGUET »  sort aujourd’hui l’auteur (M.Jean-Charles DUBOC) actuellement mis en vente libre sur « Amazon.fr »

 

En vous remerciant par avance de la bienveillance, avec laquelle vous voudrez bien, accueillir ma requête, que je vous prie, Monsieur le Député, d’agréer, l’assurance de ma haute considération.

 

                                  Monsieur FILIMOEHALA  Vincent

                         « Membre des OPEX-UNC du Val d’Oise 95 »

 

(Copies) :                                                                      

-lettre réponse (M.SAPIN)

-lettre réponse (M.HOLLANDE).

-lettre réponse (M.SARKOZY).

-lettre réponse (M. le PDG – société GENERALE).

-lettre réponse (M.CHARASSE)

-lettre réponse (Défenseur des Droits)

-lettre écrite     (M.LE DRIAN) 

 

Ps : le livre « Les Milliards disparus de la division DAGUET »

Auteur :(M. J-Charles DUBOC)  en vente libre sur « Amazon.com ».

 

Réponse de Charles de Courson

 

De COURSON réponse à Vincent0001

 


Mains invisibles : Chapitre VIII.1 : Paul à Paris (1/2)

 

Chapitre VIII.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Paul à Paris (1/2)

 

Le lendemain, il réceptionne son loft remis à neuf : il va pouvoir récupérer Florence le week-end suivant, avant de repartir sur Aubenas travailler un peu à l’avenir de la boutique.

Parce que reste également à organiser les activités de vente de flacons pour les fêtes de fin d’année sur les campus, puisque les élections des BDE sont en cours.

Ce qu’il fait les semaines suivantes. Et il compte passer la fin de la semaine en entretiens pour recruter quelques jeunes-hardiesses bienvenues à aider Barbara, sa secrétaire générale un peu débordée elle aussi par la préparation d’un éventuel contrôle fiscal, pour lequel elle se fait aider par Jean-Charles Huisne revenu à de meilleurs dispositions et ses compléments de retraite personnels.

Après tout, c’était lui qui avait fait les opérations comptables et déclarations des deux années précédentes.

Et comme à eux deux, ils s’étaient montrés particulièrement légers voire « mauvais » dans l’activité des ventes de flacons, l’année dernière, alors que Paul faisait son « tour du monde par les trois caps » à la voile pour se remettre de son attentat et prendre le temps de « calculer » le Nivelle 002, Paul est désormais certain que ce n’est pas dans leur périmètre de première compétence…

Les comptes, la logistique et l’organisation, oui, peut-être. La vente, sûrement non !

Il faut donc des « vendeurs », des commerciaux, des « vrais ».

De préférence des jeunots, n’ayant pas froid aux yeux, idéalement jeunes-mariés et déjà endettés jusqu’au cou avec les traites d’une maison et de son mobilier sur le dos : quand on a faim, on bosse !

Pourquoi spécialement ce profil demande un jour Jean-Charles ?

« Parce que comme ça, je suis sûr qu’ils vont tout faire pour faire les échéances de leurs remboursements en vendant plein de flacons ! »

Et si on met 8 % du chiffre réalisé en rémunération brute, 11 avec les charges sociales et qu’ils fassent 2 millions comme la première année, ça leur laisse 160 K€ à se partager à trois ou quatre, soit un bon salaire de cadre débutant…

De quoi en faire se lever plus d’un tôt le matin.

 

Mais pas seulement. Il faut aussi approfondir la gamme à proposer. Le flacon à 15 euros, c’est bien, mais c’est un peu « sec » avec des cartons de 12.

Faudrait faire des cartons de 6 voire des demis-cartons, faire des formats « magnum », des mignonettes, des assortiments de « paniers-cadeaux » et des picolos ou des chopines.

Et donc d’élargir aussi la gamme : des whiskies, de plusieurs provenances, certes, du bourbon d’accord, mais aussi du rhum, de la tequila, du saké et peut-être même du cognac et de l’armagnac ou encore d’autres choses plus « exotiques », abricot, kirsch, prune, café, liqueur de café, etc.

Bref, contacter d’éventuels fournisseurs en surcharge de stock. Pas évident de prime abord.

 

Un peu plus tard dans la saison, Jean Vecchia, le pote en charge de la garde du sémaphore au large des réserves immergées de fioul de la marine nationale planquées dans les fosses sous-marines de Saint-Florent, celui qui avait été tant révolté par l’attentat contre Paul il y a un an, apportera la solution.

Lui, il a des vignes sur les coteaux de Patrimonio et son fameux muscat. Une production contrôlée et presque confidentielle. Depuis toujours, il distille aussi du mauvais vin italien qui lui sert à couper ses propres consommations de productions locales, interdites à la vente.

En revanche, sa « grappa », elle décoiffe. D’autant qu’il peut distiller sur son bateau de pêche. Ce n’est pas commode, mais ça permet d’épuiser quelques tonneaux de mauvais vin sarde loin des côtes et des gendarmes attirés par les relents d’odeur caractéristique durant son voyage de retour le long de la côte occidentale de l’île.

Moyennant finances, il peut multiplier ses détours-là et même livrer à Sète ou ailleurs, près à embarquer sur un camion.

Pas très légal de faire avaler aux fonctionnaires que les distillations sont elles-mêmes sardes, mais à partir du moment où les droits d’importation, de consommation et de circulation sont payés à la douane locale et aux indirects, rien n’est interdit…

Cette année-là, il y aura donc deux cuvées spéciales : « La Royale-2012 », et « L’impériale-2012 », cette dernière redistillée une seconde fois pour augmenter le taux d’alcool, mais mélangée avec une pointe de liqueur de cédrat… Un vrai régal de feu qui titre jusqu’à 65° !

Ne pas abuser, parce que ça monte rapidement au cerveau…

Non seulement c’est « bonus » en mignonette pour les acheteurs d’autres choses, mais ça fera des ravages lors des dégustations… la concurrence naissante, complétement dépassée sur son propre terrain.

Pour le reste, Jean-Charles veut bien sillonner le pays à la recherche des quelques stocks disponibles indispensables. Il est mauvais vendeur, mais se révélera bon acheteur, finalement.

Peut-être même un peu trop, parce qu’au bout d’un temps, il n’y a plus vraiment de place pour mettre en bouteille et ensuite en carton, sous la haute autorité de Barbara dans les sous-sols des locaux du Kremlin-Bicêtre et ses « stagiaires » issus de quelques BDE de grandes-écoles.

 

Et pour les « vendeurs », ça eut été un beau moment de délires divers. Barbara a trouvé intelligent d’organiser des salons directement sur les campus de quelques écoles de commerce dont elle avait entendu parler, Paul lui interdisant d’aller chez ses clients d’HEC, ESSEC et compagnie, les quelques majors, puisque c’est là qu’il recrutait aussi les fameux membres-détachés aux basses corvées des BDE, comme la première fois.

En revanche, Toulouse, Rouen, Reims, Marseille, Bordeaux, Lille, Chambéry même et encore deux bonnes dizaines d’autres, ça l’enchante d’aller faire la promotion du deal et motiver les jeunes têtes à laisser leur CV.

La première short-liste est un peu courte d’autant qu’ils ont été une dizaine seulement à se présenter à la réunion de « présentation-approfondie » à l’Hôtel Méridien retenu pour se faire.

Pas assez pour ne faire que quatre RDV de présentation individuelle en fin de matinée.

Entre l’anarcho-syndicaliste et le soiffard, il n’y a que les filles qui semblent présentables et elles n’ont en tête que d’entrer dans des entreprises du luxe…

Plus facile à vendre, même si elles ne savent pas encore qu’en qualité « d’emploi-jeune », elles vont être traitées comme des bêtes, jusqu’à la limite du burn-out et payées avec trois fois rien.

Du vol, limite esclavagisme.

Mais elles ont accès à des « échantillons-maisons » dont elles raffolent. Alors que les bouteilles d’alcool-fort, ce n’est pas vraiment « leur truc ».

 

Donc début octobre, en seconde session, ce sont des stagiaires qu’on recherche : moins chers, plus motivés et brûlants de découvrir un métier sur le terrain.

À ce jeu-là, le permis de conduire étant le seul réel barrage à l’entrée, trois filles, Julie, Fabienne et Claire, plus deux types, Bertrand et Loïc sont retenus pour faire deux équipes de 2,5, avec une « flottante » en cas de panne ou de « lunaison » impromptue.

Les filles sont chargées de conduire sur la route du retour et les équipes ainsi formées se chargent des prises de RDV, de faire les RDV sur les campus, avec l’intendance qu’il y a autour, et d’administrer les relances et les commandes durant les trois prochains mois.

À Barbara de relancer les paiements et d’organiser les commandes et les mises en bouteilles et cartons avec les autres stagiaires des BDE recrutés chez les majors ou quelques emplois-aidés en renfort, les réceptions et les livraisons jusqu’à la fin de la période.

À Jean-Charles de coter les demandes, de trouver l’approvisionnement correspondant et de faire livrer sur le Kremlin-Bicêtre.

À Paul de glander et de surveiller tout ça de loin : il n’a pas trop le temps avec tout ce qui lui tombe sur la tête entre les fichiers de Gabrielle qui arriveront plus tard et à gérer à la fois la montée en puissance de l’usine et celle de « son » Denis d’inspecteur des impôts…

Sans compter, entre-temps, la naissance d’Annabelle qui lui met la tête sans-dessus-dessous et ouvre le compteur des nuits blanches pour les biberons de 4 heures.

 

Bertrand est un jeune d’origine portugaise, sympa, déluré, vif et … poilus. Une vraie barre bien fournie en sourcil au-dessus des yeux. Il a un emprunt à rembourser, parce que sa bourse n’est largement pas suffisante et que son co-loyer est bien cher dans la ville des ex-négrier-sur-Gironde. Celui-là logera dans les locaux du Kremlin-Bicêtre durant toute la période, de façon très discrète.

Loïc est plutôt « vieille-France », fin et raffiné, avec un humour à trois bandes, qui a scotché Paul sur ses connaissances des différents alcools-forts des belles provinces du pays et plaît beaucoup à Barbara qui lui trouve un « charme-fou »…

Mais oui, elle n’est pas encore recasée la minette, et un « petit-jeunot » pourrait faire son affaire, d’autant qu’elle a une chambre de libre dans son nouvel appartement parisien !

Celui-là fait l’ESC-Rouen, mais, si le premier est en première année, le second est mémorialiste et cherchera du travail en janvier. Il espère bien rempiler pour pouvoir se marier rapidement avec sa dulcinée…

Tant pis pour Barbara et ses projets de sensualité. Quoique… on ne jurera de rien en la matière : c’est qu’elle a une sacrée nature, quand elle veut quelle que chose, celle-là !

Paul en a même payé de sa personne, en son temps.

 

Julie est issue de Sup de co-Bordeaux, comme Bertrand. Une petite brune toute mignonne, avec des yeux bizarrement en amende qui lui donne un air asiatique prononcé, alors qu’elle ne l’est pas du tout et qui espère se faire un peu d’argent pour financer son échange avec l’université de Vancouver. Post troisième année…

Ce qui l’a rend « sympa », c’est son large sourire et ses dents du bonheur… en façade !

Fabienne est une belle plante issue d’Audencia à Paris 15ème (une sup de co qui prend des bacheliers) et son bâtiment étonnant et multicolore, la chevelure et les formes généreuses qu’elle sait mettre en valeur sans faire trop pute.

Une figure ovale avec un nez court et fin en bec de rapace, un décolleté vertigineux qui donne un aperçu irremplaçable sur son 110-bonnet double-D qui flotte harmonieusement sous des vêtements en mousseline semi-transparente du meilleur effet.

Un peu « épaisse » de la cuisse, mais qui saura faire le bonheur d’un type pas trop con.

Pour l’heure, elle a fait un numéro de charme à peine croyable à Paul, sans même se gêner de la présence de Barbara qui en a rougi à plusieurs reprises, très mal-à-l’aise pendant les entrevues.

Et que « je veux travailler avec vous ! » par-ci, et « que la vie doit être jouissive à vos côtés » par-là, « tout cela me plaît affreusement ! », « je ne sais pas ce que je pourrais faire pour vous ! », « Je ne sais pas si je pourrais dire non à toutes vos idées », ou encore, « j’ai envie d’être corps et âme à vous … et tous vos projets », toute émoustillée à l’idée d’être un jour le jouet de tous les muscles de Paul qui roulent sous sa chemise entrebâillée…

C’est dire !

Oui, parce que naturellement, à la moindre réplique ambiguë de Barbara, elle se retranche immédiatement derrière son masque d’innocence de pucelle qui ne pense que boulot…

Un sacré numéro !

Également en troisième année, elle cherche surtout et manifestement un mari qui l’entretiendra. Une feignasse dans l’âme, mais qui se donne tous les atouts à cravacher dur pour y parvenir.

Sauf que de l’avis de Paul, elle devrait chercher sa moitié à la fac de médecine, ou dans les écoles d’ingénieur du top 4.

Ce qui justement l’intéresse dans l’offre de la boutique…

D’ailleurs, dès que l’entretien prend un tour plus personnel, elle ne s’en cache pas, le dit et l’assume. Elle aussi, à court d’argent pour claquer tout son pognon en fringues et fanfreluches idiotes.

 

Quant à Claire, c’est une boxeuse, une kick-boxeuse, sans doute culturiste vue sa carrure et ses tatouages, en seconde année et en break pour un an, disponible pour plein de petits-boulots, du moment que ça rapporte, blonde « pas naturel » en dira Barbara. Qui se veut de la race des dominantes, des femmes battantes, à qui rien n’est impossible même Paul pris au « bras-de-fer », dotée d’un accent marseillais à couper à la hache pour venir de sup-de-co … Marseille.

Une folle du volant d’ailleurs, qui sera venue depuis sa location des quartiers-nord pour le RDV de 9 heures au volant de sa R5 toute pourrie pour avoir sans doute déjà fait trois au quatre fois le tour du monde et user son troisième moteur (on saura plus tard qu’elle en était à sa seconde boîte de vitesses et c’est sans compter l’embrayage et les disques de frein), en partant à 4 heures du matin, pour repartir aussitôt revenue faire son déménagement et partager une colocation dans le 13èmeavec une de ses potes sur Paris avant minuit…

Du grand n’importe quoi !

Paul aurait voulu voir la tronche de sa voiture après ce raid de plus de 2.000 km en quelques 16 heures de conduite. Y’a encore des radars automatiques, sur le parcours ! 

Mais il ne l’a pas vue, pris pas son propre emploi-du-temps de ministre surbooké.  

 

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Mains invisibles : Chapitre VII : Gabrielle.

 

Chapitre VII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Gabrielle.

 

Elle se démène depuis le mois de janvier 2010 pour inventorier et évaluer les « SCI », SCPI et SII ramenées d’Angleterre par Paul de Bréveuil.

Sur 13 milliards d’euros, évalués à la louche et à coût quasi-historique, la moitié (46 %) ont pu être liquidés rapidement, avant la fin de l’année, sans effondrement du marché, parce qu’il s’agissait de SCPI cotées, adossées à un marché et tout en générant quelques belles plus-values surprises pour les plus anciennes participations seulement.

Un marché atone, certes, mais au moins existant.

Pas compliqué : gérées par des banquiers ayant pignon sur rue, à travers des filiales spécialisées, il suffisait de les contacter, de relever les cours et de se positionner à la vente.

S’agissant toutefois de droits immobiliers, les actes à rédiger par leurs notaires, les contre-expertises d’évaluation à réaliser, les rendez-vous de signature, tout ça a pris une majeure partie de l’année, bien qu’elles n’étaient pas trop nombreuses.

Et les interlocuteurs, étaient heureusement à-peu-près toujours les mêmes, ce qui a facilité les choses.

Il a surtout s’agit de constater des plus-values nettes, minorées hélas des coûts d’acte connexes.

C’est toujours de l’argent en plus, à sa place dans les caisses de l’État, et c’est bien là l’essentiel de l’agence pour laquelle elle travaille.

 

En revanche, les 12.000 et quelques vraies SCI, c’est une autre paire de manches. Beaucoup sont propriétaires d’immeubles, dont il a fallu des mois et des mois d’expertise sur le terrain pour évaluer réellement les actifs et beaucoup d’autres seulement des titres d’autres SCI, elles-mêmes ayant souvent des actifs mixtes, immeubles, bouts d’immeuble, parfois seulement des terrains ou des droits à construire, des baux à construction, le tout géré et administré par des « syndics » locaux.

Dans quelques cas, les SC n’ont que des prêts à leur actif, des sommes prêtées à des OPHLM sans grand espoir de remboursement, ou à quelques « institutionnels-sociaux » un peu plus solvables.

Parfois elles portent des dettes entre-elles. Parfois avec seulement une ligne d’écriture comptable, parfois avec des actes sous-seing privé, plus rarement sur actes authentiques, notariés.

 

Mais le pire, c’est que si les unes et les autres encaissent bien des loyers, des remboursements et/ou des intérêts, la gestion ne serait-ce que des comptes sociaux est rapidement devenu un enfer tel qu’il a fallu mobiliser rapidement une brigade entière d’une dizaine de spécialistes en détachement de Bercy pour centraliser l’ensemble et avoir une vue des flux à peu-près complète.

Et si ce n’était que ça !

Toutes ces SCI, outre que d’avoir des participations croisées pour la plupart, éclatées, dispatchées dans un maquis touffu tel qu’il est quasiment impossible de « consolider » l’ensemble selon la norme comptable habituelle, pour avoir toutes des « minoritaires », ont chacune une flopée d’associés à convoquer individuellement aux adresses contenues dans les registres sociaux pour tenir les assemblées générales ordinaires et obligatoires.

Ce n’est plus 12.000 mais 80.000 personnes physiques, quand on ressort les participations croisées « internes » à cette véritable nébuleuse intriquée.

On n’imagine même pas le coût postal, et surtout le travail de préparation qu’il peut y avoir derrière, ne serait-ce que pour transférer les sièges sociaux ailleurs que dans les cabinets de syndic-gérant les loyers et charges, et regrouper l’ensemble dans les locaux de Bercy !

 

Il aura fallu renoncer aux procédures statutaires, quand on avait les statuts envoyés par le clerc de l’étude de Lady Joan et procéder, en deuxième avis, par voie d’annonce légale dans un JAL.

Sans plus de succès d’ailleurs pour faire venir des gens vraiment pas intéressés du tout par le sort de leurs parts d’actifs.

Parce qu’au premier jet des convocations, pour changer l’adresse des sièges sociaux, dire que les comptes seraient arrêtés plus tard quand c’était nécessaire, faute d’élément fiable, et dire et décider qu’il n’y aurait pas de distribution de dividende ni même le versement d’acompte, sur 80.000, il y a presqu’autant de retours de LRAR, correspondant à un peu plus de 72.000 adresses, les autres s’étant vraisemblablement perdues !

Et dans le lot, de ces « minoritaires », ce ne sont toujours que les mêmes 9.288 noms exotiques à des adresses parfois tout aussi « exotiques ».

Environ 4.600 pour ces dernières.

À en perdre son latin… À croire que des immeubles complets sont peuplés de fantômes, toujours les mêmes, aux quatre coins de la planète.

Mais bon, l’année 2010 a pu ainsi être passée à faire le tri entre les urgences et de laisser de côté le sort des 12.000 SCI avant que d’y voir plus clair : l’urgence, c’était de faire rentrer les 3 milliards d’euro disponibles à l’occasion de la cession des parts de SCPI et autre SII cotées.

 

À la tête de sa petite cellule, Gabrielle Choisille se réservait les années 2011 et 2012 pour traiter du reste : normalement, on pouvait espérer remettre la main, à les liquider, sur les 10 milliards restant.

Ce qu’elle entreprend en mettant en vente les actifs immobiliers et en faisant du rentre-dedans chez les débiteurs « externes » à la nébuleuse, compensant entre eux les « internes ».

Reste qu’à la fin du deuxième trimestre 2012, après avoir bouclé la plupart des cessions dans de bonnes conditions, estime-t-elle, et parfois même de façon inattendue pour être mirifiques, telle que le Trésor a finalement encaissé plus que les 13 milliards attendus, elle reste avoir un problème de taille sur les bras.

 

Les minoritaires, et leurs droits de l’ordre de 15 % de l’ensemble, c’est environ 2,25 milliards d’euros d’actifs divers et environ 150 millions/an de revenus encaissés par les syndics et dont le Trésor, s’il en a la charge, ne peut rien en faire !

Son directeur lui suggère de consigner tout ça, et leurs parts de plus-values, à la CDC, dont c’est le métier et la raison d’être : aux bénéficiaires, ayant-droits ou héritiers de faire valoir leurs droits dans le délai de la prescription trentenaire après dissolution.

Comme ils ne se sont pas manifestés, qu’ils sont injoignables à la dernière adresse connue et que ce n’est pas la CDC qui fera des recherches, c’est tout bénéfice pour le Trésor.

« Oui, mais l’impôt sur le revenu et les plus-values réalisées ? »

La question conne qui bloque le neurone du Directeur en charge de chapeauter les activités de Gabrielle et de son équipe.

On ne va quand même pas leur en faire cadeau, alors même qu’ils n’ont rien glandé, même si avec le régime des plus-values immobilières à long terme la recette risque d’être mineure par rapport au reste.

Quant aux revenus fonciers, ils leur sont dus, mais il n’y a aucun mécanisme de retenu à la source qui est prévu par les textes applicables alors qu’ils sont imposables, même en considérant qu’ils auraient pu être tous soumis au « forfait » du micro-foncier : ce n’est pas possible pour des SCI.

Et il n’est légalement pas non plus possible de faire un prélèvement forfaitaire de précaution, à titre conservatoire, sans risquer de paraître abusif et spoliateur : ce serait illégal.

Opération impossible à moins de se priver d’impôts supplémentaires sur au moins deux ans. Et, si ce sont biens des associés fantômes depuis l’origine, il faudra faire une croix sur l’IR dû pour les années prescrites. Trop considérable.

Il faut qu’il en réfère à sa hiérarchie…

Comme lui n’a déjà pas toutes les informations, bloquées au titre du « secret d’État », la hiérarchie n’en a pas plus est reste bien embêtée à trouver une solution…

 

Gabrielle a alors l’idée d’en référer à Paul de Bréveuil, celui par lequel ces fonds sont revenus au pays, dans une opération où elle-même n’avait pas la possibilité de poser toutes les questions souhaitées.

Et puis il lui reste en souvenir émouvant les fameuses et folles étreintes d’avec le bonhomme de l’époque où Jean-Charles, son chef, s’était envoyé en l’air avec l’anglaise à l’origine de toute cette fortune.

En trois ans de travail de forcené, elle n’a pas trop vieilli. Comme il y avait pris un plaisir non feint, peut-être méritait-elle un « repos de la guerrière » en compensation joignant sinon l’utile, au moins l’agréable.

D’autant que le temps est désormais lointain où elle faisait des folies de son corps jusqu’à plusieurs fois par jour !

Le problème du bonhomme, c’est qu’il est rarement à Paris.

Mais qu’elle finit quand même par le recevoir dans ses locaux de Bercy.

Pas tout-à-fait ce qu’elle espérait, puisque la réunion se passe en compagnie de Chrystelle, son adjointe.

 

« Beau boulot, ma chérie ! » Glops… Y’a « une » témoin ! On se calme Paul, on se calme.

« Mais pourquoi vous n’avez pas réuni toutes ces parts de SCI en une seule main pour faire une TUP (Transmission Universelle de Patrimoine) comme je l’avais suggéré ? »

Parce que ça n’est pas possible sans un audit des comptes et valeurs des biens détenus et que la moitié des 30 % des minoritaires reste inconnue.

« Tu veux dire 15 % des actifs sont sans adresse connue ? Ou encore 15 % des revenus, c’est ça ? Et personne ne s’est manifesté quand ils n’ont pas reçu leur acompte trimestriel de dividende l’année dernière ? »

C’est ça.

Paul fait un rapide calcul. « Tu sortais combien de rendement net ? »

5,27 % sur valeur de vente. Valeur réactualisée, donc.

« Des loyers nets de toutes charges qui étaient versés tous les ans ? »

Tous les ans, elle ne sait pas, mais probablement même tous les trimestres. « Ça devait être plus en pourcentage avant, peut-être 10 ou 11 % sur les immeubles les plus anciens, puisqu’ils n’étaient pas réévalués alors que les loyers l’étaient… »

Ce n’est pas ce qu’il cherche. C’était 5 % en valeur historique, très probablement.

Ce qui fait que depuis 1992, environ 5,6 milliards d’équivalent euro manquent à l’appel pour avoir été distribués.

« Dis donc, dans tes comptes, ceux rendus par Lady Joan, y’a-t-il des dividendes à encaisser dans tes rapprochements bancaires, en crédit ? »

Chrystelle cherche…

« Je n’ai pas souvenir de ça, Paul. »

Et l’autre de confirmer.

« Si je te suis bien, tes associés fantômes, ils encaissent leur chèque depuis l’origine, mais ne répondent pas aux convocations quand il s’agit de faire une plus-value. C’est bien ça ? »

Oui.

« Et alors, qu’est-ce qui t’interdit de leur faire un chèque pour les payer de leurs droits ? » Où est le problème.

« On ne sait pas s’ils paieront leur IR là-dessus, puisqu’on ne les identifie pas pour avoir de fausses adresses, ni si on doit leur appliquer un forfait libératoire et de quel montant, quand ils sont à l’étranger. »

Les rapiats !

 

Ils ont des contribuables inconnus aux adresses indiquées, qui encaissent bien les chèques, mais ils en sont à bloquer les versements dus à ces gars-là de peur qu’ils ne payent pas d’impôt dessus… Fabuleux !

Et ça ne donne rien quand Bercy croise les noms et adresses des bénéficiaires avec son propre « grand-fichier » des 33,7 millions de contribuables locaux, dont il est vrai qu’il n’y en a que 17,9 millions qui payent de l’IR.

« Oui, c’est ça ! On en a découvert des nouveaux inconnus au bataillon. »

9.288 noms pour environ 4.600 pour adresses.

Pas la mer à boire, quand même, s’étonne Paul.

« Tu sais quoi, si ça ne t’ennuie pas, tu me donnes le fichiers de ces citoyens-là et je me charge de les retrouver pour que tu puisses virer tout ça soit à la CDC soit à leur compte vérifié. Au moins tu auras leurs nouvelles adresses pour envoyer tes bulletins de recoupements. Ça te va ? »

Il ferait ça pour elle ?

« C’est vraiment très gentil de ta part, Paul. Tu nous libérerais d’une difficulté finale pour boucler ce dossier, tu sais. »

Il commence seulement à comprendre… que s’il y a 5,6 Md€ rien que sur 13 des 35 milliards ramenés d’Angleterre, il y a donc 15 milliards à rechercher sur la totalité de l’enveloppe, que des aigrefins encaissaient tous les ans en douce !

Et l’amiral aurait alors raison.

« On dîne ensemble ? »

Et lui de lui raconter qu’il va être bientôt papa, qu’elle en change de sujet aussitôt, ravie pour lui, mais déçue intérieurement à n’en rien laisser paraître !

Une « salope » avait retiré Paul « du marché » en ne prenant pas assez de précaution…

Combien étaient-elles ainsi victimes de ce « sale sort » là ? 

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Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/07/chapitre-vii.html