L’État doit assurer le régalien : police, défense, justice

 

Attentats à Paris : quel doit être le rôle de l’État face aux actes terroristes meurtriers ?

 

Le vrai rôle incontestable de l’État, la raison d’être du pouvoir et des autorités, hors pensée anarchiste, sont les fonctions régaliennes : police, défense et justice.

Les fonctions régaliennes consistent à assurer la sécurité des biens et des personnes. Un État qui ne les assure pas est de facto dans une situation d’échec. Il ne s’agit pas de répressif, il s’agit d’effectivement remplir ses missions fondamentales. Les pays les plus sûrs du monde ne sont pas nécessairement les plus répressifs.

Suite aux attaques suicides coordonnées en nombre jamais vues à Paris dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 novembre 2015, la France se retrouve en position de se demander à quel point le pouvoir et les autorités du pays remplissent leur mission régalienne. Il ne s’agit pas ici de remettre en cause le professionnalisme de nos forces de l’ordre. Il s’agit de savoir si les autorités ont bien leurs priorités dans le bon ordre.

Aujourd’hui, nous avons un État mesquin qui se mêle, sans aucune restriction raisonnable, de tous les aspects, même les plus privés et les plus intimes de nos vies. Sa légitimité dans presque tous ces domaines est douteuse. Mais sa mission incontestable, avec quel sérieux la remplit-il ?

Au vu du bilan terrible des attaques de la nuit dernière, je pose deux questions :

Premièrement, en dehors de la Syrie et de l’Irak eux-mêmes, quels États au monde, aujourd’hui, protègent moins bien leurs habitants de la menace EI que le notre ?

Deuxièmement, la réponse officielle de nos autorités aux précédentes attaques de l’EI sur notre territoire est de surveiller et d’espionner tous les habitants honnêtes de ce pays. Cette approche massive, inspirée de la NSA américaine, est-elle la plus efficace ? Vu comment l’ennemi a pu coordonner dans notre capitale une attaque majeure, impliquant peut-être une logistique assez sommaire et un certain nombre de communications, on se demande ce que la surveillance massive de tous les emails de tous les Français innocents apporte. Certainement, il existe des approches ciblées, de terrain, de vraies approches de professionnels du régalien, qui nous protègeraient mieux que le fantasme d’une population entière totalement espionnée.

Dans les jours qui viennent, un nombre immense de questions vont-être posées.

Il faut bien choisir les questions : pour l’instant nous ne savons pas quand la prochaine attaque va avoir lieu. Au vu de la performance de notre État, on peut avoir des inquiétudes quant à ce point.

Une question clé, et urgente, est de savoir maintenant si l’ingérence de l’État dans tous les aspects, même les plus privés et les plus intimes de nos vies, ne le disperse pas au point de diminuer sa capacité à remplir sa vraie mission, le régalien : police, défense, justice.

Source : http://www.contrepoints.org/2015/11/14/229013-letat-doit-assurer-le-regalien-police-defense-justice

 


Mains invisibles : Chapitre XXXII : Message de Basanix.

 

Chapitre XXXII

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Message de Basanix.

 

Entre-temps, « Charlotte » prend le temps de joindre, courant avril le dénommé « Basanix ».

C’est la deuxième fois qu’ils se parlent, la première rencontre ayant eu lieu dans les bureaux de Maître Lardco, l’avocat de Basanix à l’époque de la récupération des 35 milliards d’euros, aujourd’hui député « Bleu-blanc-rouge » qui éructera plus tard à l’idée qu’un détachement de l’armée algérienne défile sur les Champs-Élysées au prochain 14 juillet.

Lui au moins, il est clair et précis, même s’il ne parle pas du même détournement, mais bien de l’escroquerie sur le brevet FERRAYE, le second en 1995.

« Début mars 1991, Serge LEBOUR, Fouad HOBIONE et Victor GERBANE organisent une réunion à Paris pour présenter à FERRAYE le conseiller de l’Émir. À cette réunion assiste également un dénommé Al ADADA-SANI, ingénieur de la KOC, cousin de la famille Al BADAIR et Al SINGER.

Suite à cette réunion, la méthode FERRAYE va être immédiatement mise en place (avant même les dépôts des brevets qui seront faits au mois d’avril et mai 1991) : il suffit de regarder le JT d’Antenne 2 du 7 avril 1991 http://www.ina.fr/video/CAB91016867  pour le vérifier !

(Note de l’auteur : Vidéo devenue indisponible depuis, censurée par l’autorité…)

Les personnes citées nous les retrouvons également dans l’autre escroquerie.

Lors de cette réunion, il est utile de rappeler qu’aucun prix n’avait été avancé pour payer l’invention de FERRAYE.

 

Le 30 juillet 1993, la Kuwait Oil Company (K.O.C) dépose auprès de la Commission d’Indemnisation des Nations Unies, une demande d’indemnisation des frais afférents à la maîtrise des éruptions de puits pour 951.630.871 dollars.

Le 15 novembre 1996, le Conseil d’Administration de la Commission d’Indemnisation des Nations-Unies, dans le cadre du programme humanitaire « Pétrole contre nourriture », après vérification, accorde à la K.O.C une indemnité de 950.715.662 dollars pour les frais afférents à la maîtrise des éruptions de puits. 

La KOC est une filiale contrôlée à 100 % de la Kuwait Petroleum Corporation (KPC) dont l’État du Koweït est le seul actionnaire (…)

On peut raisonnablement penser que les 951.630.871 dollars ont été réglés aux différentes compagnies qui ont participé à l’extinction des puits dont la société Hors-Well. Et les 22 milliards, somme qui correspond à mon devis sur la base de 750 puits en feu, au ministre de l’industrie…

 

Lors de la 37ème session du Conseil d'Administration de la Commission d'Indemnisation des Nations-Unies, considérée comme « un organe de vengeance américaine contre l’Irak », la compagnie pétrolière koweïtienne réclame 22 milliards de dollars ! Le fonds d'indemnisation est financé par un prélèvement de 30 % sur les recettes du pétrole irakien.

Préalablement à la réunion du 27 septembre 2000, le Ministre du Pétrole du Koweït a rencontré le 1er Ministre français d’alors et de sa « majorité plurielle », à Matignon. Et, sur proposition de la France, 15,9 milliards de dollars ont été consentis à une compagnie pétrolière koweïtienne ; et le Conseil de sécurité a accepté de réduire de 30 % à 25 %, le taux des prélèvements qui seront effectués à l'avenir sur les revenus de Bagdad pour indemniser le Koweït.

Pour ces 23 milliards l’explication est assez claire et compréhensible…

 

Le 14 juin 1991, avec FERRAYE et TILIER nous recevons suite au contact téléphonique avec Isam Al SINGER que j’avais pu avoir grâce à Gérard VALITTE qui avait passé plus de 20 ans au Koweït, ses cousins le Général Al BADAIR et l’ingénieur de la KOC Al ADADA-SANI, le même qui avait assisté à la réunion du début mars 1991.

Suite à cette réunion, j’envoie à Isam Al SINGER un devis de 22 milliards de dollars. En sa qualité de directeur de la NBK, il va très vite comprendre comment il va pouvoir obtenir une « partie gratuite ».

Étant donné que l’Émir a pu constater l’efficacité des systèmes FERRAYE, il lui sera facile de lui vendre le prix de 22 milliards de dollars pour les payer, somme qui ne représente en fait que 10 % de la perte de 220 milliards si les opérations d’extinction avaient duré plus de 5 ans comme le prévoyait le spécialiste en la matière, Red ADAIR.

Je pense qu’il ne sera pas très difficile de découvrir qui est l’animateur initial de tout ce trafic !

 

Avec une petite bande de « copains » il va dupliquer les 22 milliards de dollars en jouant au « Jeu de Banques » :

– Un devis de 22 milliards US$, envoyé par BASANIX ; 

– Des visas, des passeports ;

– Un vrai-faux contrat PBE OIL SA signé le 15 novembre 1991 sur lequel apparaît notamment le nom de BASANIX.

Le seul petit problème est que la société PBE OIL SA a été mise en liquidation judiciaire le 9 avril 1989 !

– Un fonds souverain de 22 milliards USD viré d'un seul coût !

– Des comptes ouverts dans différentes banques : dans le cadre de ses investigations notamment avec le fils du Ministre du Pétrole du Koweït de l’époque, Daniel LAVASSEUR avait retracé la piste de l’argent en démontrant que c’était la « Banque Nationale Parisienne » Los Angeles (USA) via la « Banque Nationale Parisienne » Luxembourg, qui a participé en 1991 aux transferts des 23.005.341.300 US$ avant leur éclatement en utilisant de nombreuses sociétés off-shore suivantes : IBAC SERVICE PTE LTD (Singapour), TEXRICE NV (Curacao) INCOME MANAGEMENT, REALITY INVESTORS GROUP, INCOME PROSPECTIES, CITY INVESTMENT.

 

Et on comprend mieux pourquoi :

– « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » a été choisie dans des conditions plus que surprenantes pour gérer les fonds du programme humanitaire « Pétrole contre Nourriture » notamment pour verser les 15,9 milliards d’US$ à la K.O.C ;

- « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » a été la seule banque européenne à être autorisée à ouvrir en 2005 une succursale au Koweït ;

 « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » est la seule banque à faire partie du consortium créé par le Groupe « Card-lyle » dont John Biker et Madelon Hall-Bright (représente des États-Unis à l’ONU qui avait fait savoir qu’elle n’a nullement confiance dans la législation bancaire suisse ; le secrétaire général de l’ONU retiendra « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » pour la gestion du compte séquestre), sont les fleurons, pour le rachat de la dette irakienne en vue de son règlement au plus haut niveau possible (la dette s’élève à 57 milliards de dollars dont 27 milliards de réparation).

Or, selon des documents confidentiels, les sommes collectées seront versées au fonds géré par le consortium Card-lyle – « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » qui prélèvera au passage 2 milliards de dollars de commissions sur le dos, une fois de plus, du peuple irakien.

Officiellement, Monsieur Rackchi a répondu négativement à Monsieur John Biker ; mais l’Administrateur et Président de « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » (suisse) s’appelle Georges Cardan-de-Chourcelle, le cousin de l’épouse de Rackchi… (cf. éditions du 12 octobre 2004 : The Nation et Guardian, « démissionné » depuis en juillet 2014).

 

Pour participer à ce détournement de 23 milliards $, les Banques ont utilisé la technique des comptes « Banque écran » dans le cadre du fonctionnement des comptes « nostri » : procédé par lequel, un investisseur, par souci de discrétion, fait réaliser pour son compte, mais par une banque et au nom de celle-ci, une opération financière. Ce système qui suppose un secret bancaire TOTAL…, implique, si l’opération est importante, le risque qu’elle ne soit pas retrouvée dans les bilans de la banque si ceux-ci sont publiés. »

Nanar Tapis aura été victime d’un procédé similaire quand il a dû revendre rapidement sa société ADADAS, pour devenir ministre de la Ville de Thiersmirant.

Et le procédé existe bel et bien quand il s’agit de ne pas dévoiler trop vite une tentative d’OPA hostile d’une société sur une autre en dépassant les divers seuils qui imposent aux opérateurs de communiquer sur les marchés sur leurs prises de participation.

Quant aux comptes « nostri », ils peuvent « disparaître » à l’occasion de la publication de comptes des banques, à travers les engagements « hors-bilan », à chaque échéance de publication trimestrielle, d’avec des filiales « off-shore » qui ne sont pas consolidées.

 

« Questions : l’Émir de l’époque, décédé depuis, celui qui a donné l’ordre de virer les premiers 22 milliards $ était-il au courant du montage d’Isam Al SINGER ?

Le nouvel Émir a-t-il bénéficié du montage ?

Daniel LAVASSEUR a déclaré le 13 mai 2000 à Alain Désart et Frédéric Müne, journalistes à l’Est Républicain : « Il y avait effectivement un dossier et un système de manipulation financière dont ont profité des princes koweïtiens et d’autres… Par un savant mécanisme de comptes bancaires et de crédits imaginaires, des milliards de dollars ont circulé à la faveur de la juteuse après-guerre »

Lorsque les princes koweïtiens ont voulu récupérer les 23 milliards $, les Américains ont alors demandé que les ADER, ceux qu’Isam Al SINGER avaient désigné, signent les ordres de virement pour régulariser la situation.

D’où les conventions de cessions de droits litigieux préparées par les notaires et avocats en 1995.

Lors de cette réunion ils ont effectivement pu obtenir la signature pour 14.585.354.100 US$. Il reste les comptes de BASANIX pour 8.419.987.200 US$.

Question : qui a aujourd’hui un intérêt à conclure un accord transactionnel ?

Je pense que le maillon faible est Isam Al SINGER qui vient d’être nommé (le 16 février 2014) Président de la NBK. »

Par ailleurs, « dans un article du New York Times, du 8 septembre 1992, il est possible de découvrir que :

– « L’information relâchée à une réunion de banques centrales aux Émirats Arabes Unis, dit que, en plus, les gouvernements d’Arabie Saoudite, du Koweït et des Émirats du Golfe, ont versés 84 milliards de dollars en paiement direct aux États-Unis, à la Grande Bretagne et à la France pour les dépenses militaires (…) ».

– Sachant que, pour les USA, le coût militaire de la guerre du Golfe 1991 est de 61 milliards de dollars, et bien cela signifie qu’il y a eu, sur 84 milliards de dollars versés à la coalition, 23 milliards destinés à la Grande Bretagne et à la France.

Or, il apparaîtrait que ces 23 milliards n’aient pas été comptabilisés dans les comptes des États ! »

S’il pouvait en faire un petit courriel à transmettre ultérieurement à « Junior n°4 », ce serait très bien.

Ce qu’il accepte de faire à l’occasion de la mise en ligne d’un extrait de « Mains invisibles » sur le blog de « l’I-Cube ».

Après tout, Harrison cherchait à compléter ses informations relatives au personnel politique de son pays…

Et là, il a de quoi en faire des tonnes, si vérification faites, ces informations sont corrélées et fondées.

Basanix aura poursuivi sa quête des 8 milliards portés à son nom, par plusieurs biais et à travers divers circuits. Pour les retrouver cantonnés sur une banque canadienne, bloqués par le DEA, comme « n°4 » l’avait d’ailleurs indiqué, il y a plusieurs mois à Paul.

Informations qui se recoupent donc…

Et après ça, on s’étonnera que la justice américaine sanctionne si lourdement la « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT », dès la première étape de ses investigations et poursuites sur les transactions libellées illégalement en dollar avec des pays sous embargo…

Un bon prétexte pour récupérer plus que les commissions sur toutes ces opérations de « blanchiment » de détournements, effectuées au détriment des irakiens…

Plus de 8 milliards, n’est-ce pas le solde des montants bloqués au Canada ?

Et en plus, le Président américain aura eu l’occasion de répéter à son homologue français qu’il n’intervenait pas dans les procédures judiciaires de son pays.

Magnifique !

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Mains invisibles : Chapitre XXXI.2 : Commando « Sergent Guy Proudhon » (2/2)

 

Chapitre XXXI.2

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Commando « Sergent Guy Proudhon » (2/2)

 

Le plan arrêté prévoit plusieurs actions pour le 14 juillet suivant où 80 nations ayant participé de près ou de loin à la première guerre mondiale seront représentées.

Par de petits détachements de troupe autour d’un drapeau, et quelques « officiels » détachés pour l’occasion : curieusement, aucun chef d’État ou de gouvernement, jusque-là invités très officiellement ne fera le déplacement !

Et c’est tant mieux pour les « colons ».

Place de la Concorde, à la tribune officielle, outre le Président, tout le gouvernement sera présent. Les présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale également, plus quelques invitées et leurs conjoints respectifs.

Une cible parfaite, immobile, ramassée sur quelques dizaines de mètre carrés, parfaitement positionnée au centimètre près par les satellites et autres GPS embarqués…

Le programme officiel est ainsi conçu :

9 h 10 : fin de la mise en place des troupes à pied et motorisées sur le site Étoile / Champs-Élysées.

9 h 20 : inspection des troupes par les officiers généraux commandant les défilés à pied et motorisé.

9 h 45 : mise en place des détachements d'honneur de la Garde républicaine, place de l'Étoile et place de la Concorde.

10 h 00 : arrivée du Président de la République avenue de Friedland. Accueil par le général d’armée Pierre Deux-Villes-Liées, chef d'état-major des armées, et le général de corps d'armée Hervé Charcutier, gouverneur militaire de Paris. Revue des troupes.

10 h 15 : honneurs rendus au Président de la République, place de la Concorde par le 1er régiment d'infanterie de la Garde républicaine. Accueil par le Premier ministre, M. Manuel Valse, le ministre de la Défense, M. Jean-Yves Le Riant, le secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la mémoire, M. Kader Al-Rare-If et le chef d’état-major particulier du Président de la République, le général d’armée Benoît Poulaga.

10 h 20 : Animation d'ouverture. 

10 h 35 : défilé aérien d'ouverture commandé par le général de corps aérien Thierry Casper-Fille-Lambie, commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes.

10 h 45 : défilé des troupes à pied commandé par le général de brigade Henry Bas-Rhin, général adjoint engagements auprès du gouverneur militaire de Paris.

11 h 20 : début du défilé des voilures tournantes.

11 h 25 : défilé des troupes motorisées commandé par le général de division Marcel Drou-Art, commandant l’état-major de force n° 1 de Besançon, puis défilé des troupes montées.

11 h 45 : animation de clôture

12 h 00 : départ du Président de la République.

Pour cette édition, on prolongera les commémorations du centenaire de la 1ère guerre mondiale 1914-1918 par le 50ème anniversaire des forces aériennes stratégiques.

Près de 60 appareils de l’armée de l’air, qui aura fêté fin juin ses 70 ans sur la BA 118 de Mont-de-Marsan, environ 3.800 hommes et 260 véhicules.

Défilé à pied : Écoles militaires. École polytechnique. École des officiers de la gendarmerie nationale. École spéciale militaire de St-Cyr. École militaire interarmes. École navale. Écoles d’officiers de l’armée de l’air. Écoles des commissaires des armées. École de santé des armées. Écoles gendarmerie. École nationale des sous-officiers d’active. École de Maistrance. École de formation des sous-officiers de l’armée de l’air.

La Gendarmerie nationale, 1er RI et 2ème RI.

Armée de terre : 1er régiment d’infanterie. 1er régiment de spahis. 3ème régiment d’artillerie de marine. 3ème régiment du génie. 3ème régiment d’hélicoptères de combat. 132ème bataillon cynophile de l’armée de Terre.

Armée de l’air : Forces aériennes stratégiques. Base aérienne 118 (Mont-de-Marsan). Base aérienne 709 (Cognac/Châteaubernard).

La légion étrangère ; les pionniers de la légion étrangère ; la musique de la légion étrangère et le 1errégiment étrangers du génie.

Puis les troupes motorisées : Gendarmerie et Police.

Armée de terre : État-major de forces n° 1 (Besançon). État-major de la 7ème BB. Le 61èmerégiment d’artillerie. L’escadron d’éclairage et d’investigation 1 de la 1ère brigade mécanisée. Le 7ème bataillon de chasseurs alpins. Le 92ème régiment d’infanterie. Le 1er régiment de chasseurs. Un module artillerie composé du 1er régiment d’artillerie, du 54ème régiment d’artillerie et du 3èmerégiment d’artillerie de marine. Le 19ème régiment du génie. Un module logistique composé du commandement de la 1ère brigade logistique, du 516ème régiment du train, du régiment de soutien du combattant et du régiment médical.

L’armée de l’air fera défiler l’escadron de détection et de contrôle mobile 90.538, le groupement tactique des systèmes d’information et de communication aéronautique 10.805.

Puis en final, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.

Quant au défilé aérien d’ouverture, 58 aéronefs survoleront la plus belle avenue du monde : 46 avions de l’armée de l’Air ; 6 de la Marine nationale et 6 étrangers.

Celui de clôture sera assuré par 35 hélicoptères : 19 de l’aviation légère de l’armée de Terre. 6 de l’armée de l’Air. 3 de la Marine nationale. 3 de la Gendarmerie nationale. 3 de la sécurité civile et 1 étranger.

En tout 4.823 hommes à pied, 241 chevaux de la Garde républicaine, 265 véhicules, dont 82 motos.

La « bonne fenêtre » d’intervention de l’action « Sergent Guy Proudhon », se situe donc avant le défilé des troupes à pied pour éviter un massacre inutile des chères troupes, à la fin des animations, soit entre 10 h 35/10 h 45.

Il est prévu qu’après le passage de la patrouille de France, un chasseur pourrait avoir une « panne moteur » et se planter directement sur la tribune.

À condition de trouver un volontaire qui soit sûr, précis et en capacité de s’éjecter avant le crash.

À 10 h 40, on peut compter sur un tir de barrage d’une unité d’artillerie stationnée à Satory ou sur la plaine de France.

Les volontaires ne manquent pas. Que ce soit des éléments de troupe de marine ou des bataillons de l’Est.

Il faudra faire venir les affûts sur des camions bâchés et banalisés dans la nuit et les munitions de la même façon et par un autre chemin pour ne pas éveiller les soupçons.

Il est prévu la présence de deux commandos de snippers stationnés sur les toits de l’amirauté et de l’hôtel Crillon qui auront pris position dès l’aube au lieu et place des habituels services de sécurité qui auront été neutralisés en douceur, pour achever les survivants.

En dix minutes de tir de barrage, une centaine d’obus à prévoir, il ne restera plus rien de la tribune officielle et des « corps constitués de la République ».

La Place de la Concorde sera véritablement défoncée.

Dans le quart d’heure qui suivra, il s’agira d’arrêter les généraux commandant la manœuvre du défilé et de retourner les troupes défilantes pour pouvoir « projeter » des troupes aéroportées approchées jusqu’à Villacoublay, appelées à « sauver la République » et à la rescousse.

Le tout dans la confusion totale et filmée en direct.

Sont pressenties les troupes de choc, les commandos de marine et le 2ème REP, tous commandés par des camarades de promotions ou des amis qui ne verront aucun inconvénient à se joindre à une « reprise en main » dans le tumulte et dans l’heure qui suivra l’attentat.

À 11 h 15 ou 30, la plupart des ministères, le Palais Bourbon et le Palais Médicis seront investis, les fonctionnaires sur place arrêtés, les forces de police neutralisées et vers midi, la demi-douzaine de colonels pourra apparaître sur les écrans depuis l’Élysée, appelant la population au calme, pour constater l’étendu d’un attentat terroriste étranger « visant à la déstabilisation du pays tout entier » dans un contexte de crise internationale larvée.

Pas de politique, ni aucune revendication à formuler : il s’agit d’apparaître comme l’unique recours à sauver les institutions légitimes et à ramener le calme.

Le discours est prêt : « Constatant la disparition tragique de la plupart de nos dirigeants élus et l’incapacité de nos institutions à répondre aux menaces étrangères immédiates, nous, Colonels fidèles aux intérêts légitimes du pays, appelons à la rescousse nos chefs et généraux.

Dans l’attente de s’organiser pour faire face, nous déclarons l’application immédiate de la loi martiale, la mise en alerte nucléaire de toutes nos forces militaires, le couvre-feu dans les villes de plus de 1.000 habitants et l’interdiction de tout rassemblement de plus de 3 personnes.

Nous prenons la population à témoin que nous remplirons nos devoirs envers la République pour restituer les institutions au pouvoir civil à l’issue d’élections générales à organiser au plus tôt le dimanche 7 septembre… »

En attendant, il est conseillé de rester chez soi avec une oreille collée aux transistors si les menaces se précisaient à en devenir impérieuses.

D’ici la fin de l’été, n’est-ce pas, les choses auront bien changé et il sera toujours temps de repousser ces élections si l’ordre n’est pas rétabli dans l’espace public.

C’est un « détail » qui fera changer les plans des colonels : aucun pilote n’est assez sûr pour déclencher la première attaque de la tribune en se jetant dessus, et aucun avion n’est armé au-dessus de Paris.

En revanche, un prototype hypersonique est toujours stationné à Orange. Il pourrait être détourné par un détachement, armé depuis une base désaffectée et larguer des bombes incendiaires guidées par éclairage laser depuis les toits environnants la place de la Concorde.

On a le matériel pour ça.

Avec sa vitesse, il surprendra les éventuelles défenses anti-aériennes pour, en partant de Cambrai, l’ex-base de l’Otan construite par les allemands durant la seconde guerre mondiale et démilitarisée depuis, le prototype peut être en 7 à 10 minutes à la verticale de la Place de la Concorde et aller se poser en Angleterre.

Impossible à intercepter, même avec les meilleurs chasseurs.

D’ailleurs, fin juin, une fois rééquipé de son turboréacteur il fera la démonstration de sa capacité à surprendre avec à son bord le fameux « Charlotte », son concepteur.

Reste à trouver des pilotes assez cinglés pour faire la mission, qui seront recrutés parmi des mercenaires étrangers, désœuvrés et désargentés. 

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Mains invisibles : Chapitre XXXI.1 : Commando « Sergent Guy Proudhon » (1/2)

 

Chapitre XXXI.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Commando « Sergent Guy Proudhon » (1/2)

 

Quelques jours plus tard, et sur 15 jours, ce sont étalés les élections municipales en France, caractérisées par un très net recul du parti présidentiel qui perd un grand nombre de grandes-villes, et le gain d’une quinzaine de villes de plus de 10.000 habitants par les candidats « Bleu-blanc-rouge ».

Un claque, bien sentie, qui fait tomber le gouvernement et tournera à la correction le 25 mai suivant, au scrutin des européennes : qu’on y songe, un quart des votants envoie un tiers du quota des élus à Strasbourg sous l’étiquette « frontiste » !

Une véritable raclée.

Même Jacques, le frère de Paul, ne se représente pas pour éviter l’humiliation prévue…

La traduction d’un ras-le-bol général !

Les uns s’estimant trahis de n’avoir pas été assez loin ni assez vite dans les réformes, les autres d’en avoir trop fait et trop mal fait, constatant que l’économie patine écrasée par les charges fiscales finalement accrues de quelques 70 milliards d’euros supplémentaires pour complaire aux diktats de Bruxelles et des contraintes administratives toujours plus liberticides.

Une défaite sans conséquence immédiate pour le parti au pouvoir quant « à la ligne », sinon quelques « frondeurs » vite remis dans les rangs par le nouveau premier-ministre, qui prend le taureau par les cornes et impose un revirement énergique, au moins dans les paroles et discours, de la politique fiscale et sociale menée par son prédécesseur… sans plus de succès.

Le pays est désormais en panne, laminé par tant d’excès, alors même que le principal parti d’opposition n’en peut plus de laver son linge sale sur la place publique durant tout le printemps et une partie de l’été, dans la perspective de son congrès d’octobre.

Même les bons résultats des « bleus » au mondial du Brésil, éliminés en quart de finale, ne redonnent pas la « pêche » aux premiers vacanciers, sous une météo maussade.

Il faut dire que tout est dans le symbole : 1 – 0 contre l’Allemagne, en foot comme sur le plan des affaires nationales, ils sont devant.

Le départ du Tour de France, parti d’Angleterre n’en rajoute pas plus, sous la pluie et les nuages…

Le 1er juillet, alors que le premier post du nouvel opus de « l’Ignoble Infreequentable » sort sur la toile et sur deux sites, l’ancien président Krasoski est même mis en examen pour quelques turpitudes dont il a le secret, se posant même en victime d’un appareil judiciaire qui fait pourtant son boulot à l’allure d’un train de sénateurs…

Et encore, n’est-ce que l’avatar d’écoutes téléphoniques ordonnées sur un autre aspect de ses financements de la campagne 2007 : il a à ce moment-là huit affaires pénales qui mijotent à petit feu !

De quoi le rendre inéligible pour plusieurs années, si ce n’est quelques autres séjours au quartier VIP de la prison de la Santé, dont il est d'ailleurs prévu qu'elle ferme pour rénovation.

Paul pense alors avec émotion à son propre inspecteur des impôts, le fameux Denis Lespoix… Non seulement les comptes de campagne ont été invalidés, qu’il a fallu que ce soit la « cagnotte d’Anjo » et de Paul qui vienne à la rescousse, autant d’argent qui devrait être mis à la charge de l’ex-candidat comme il en avait été exigé du candidat Cheminade à une époque reculée, mais de plus, l’amende de plus de 380 K€ infligée à titre personnel par le Conseil Constitutionnel a été réglée par le parti, plongeant tout le monde directement en plein dans un délit d’abus de confiance caractérisé…

Ah si « Pénis-Les-doigts » pouvait redresser tout ça comme un avantage en nature, il se régalerait !

Mais il est toujours dans sa camisole chimique et le Service n’ose pas : ils attendent peut-être la fin de la prescription pour se réveiller et maximiser les pénalités de mauvaise foi et les intérêts de retard attachés, en décembre 2015…

La veille des élections régionales, pour faire encore grimper le score des « Bleu-blanc-rouge », peut-être !

Justement, dès mars/avril 2014, il y en a qui se réveille d’un coup et voit rouge : les associations de vétérans se révoltent qu’aucune décision ne soit toujours pas prise quant aux soins adaptés au « syndrome du golfe » dont leurs membres sont affectés.

Comme d’autres, des dizaines d’autres, peut-être des centaines, perturbés dans leur quotidien, devenant irascibles sans raison, atteints de douleurs insupportables dans les gestes du quotidien, de céphalées inopinées, le « sergent Guy Proudhon », un des actifs atteints de la maladie, est retrouvé pendu dans son grenier.

Sans de message laissé à sa famille.

Pas d’autopsie non plus pour une crémation rapide parce que soi-disant la famille « n’aurait pas eu les moyens de lui acheter un cercueil ».

Une histoire authentique, bien que complétement loufoque, ahurissante même, qui se répète maintenant depuis plus de 20 ans, plusieurs fois par an, dans les rangs des « anciens » qui ont fait le Golfe en 1992 et la Bosnie un peu plus tard…

Trop c’est trop et les associations se mettent à agir, consulter des avocats, écrire à des ministres et même au Président de la République, pour faire ressortir les pièces d’archives, convaincre les uns de faux en écriture comptable, les autres de turpitudes diverses pour cacher l’effroyable réalité.

On ressort ces affaires de primes versées par « Gauvoit-Béret » à quelques-uns qu’ils ont dû rembourser après son « suicide ».

On fait dire aux actuels ministres de la défense et des finances que jamais aucun fonds n’a été versé au profit de la France par le Koweït ou ses alliés de la coalition en indemnisation de leur participation aux opérations militaires.

Pas un centime !

L’exact contraire de ce qu’affirme dans ses comptes le Conseil d’Administration de la Commission d’Indemnisation des Nations-Unis qui continue à faire payer le peuple irakien, le tout à papier à en-tête de la République…
On s'enfonce toujours plus profond dans le déni !  

Et le summum aura été atteint quand la rumeur circule avec insistance début juin 2014, de la dissolution anticipée du 21ème Rima de Fréjus, sans doute en représailles des actions judiciaires en préparation de leurs vétérans…

C’est un ancien colonel ayant mené au combat ce régiment qui déclare sur son blog : « Là, c’est la guerre ! »

Et la guerre, justement, c’est son métier.

Morthe de l’Argentière, s’il avait eu son « Comité Libecciu » encore opérationnel, n’aurait pas manqué de sonner l’alarme.

Car, comme le chanteur de l’ex-groupe « Noir désir », meurtrier d’une actrice si sensuelle et pleine de grâce, l’exprime à l’occasion de l’ouverture d’un des festivals pas encore trop perturbé par la grève des intermittents du spectacle fustige « les salauds qui nous gouvernent », d’autres décident de ne pas se contenter que de mots.

Ce n’est pas le « putsch des capitaines », mais le « coup de force des colonels » qui se prépare en secret.

Le discours et le diagnostic sont maintenant bien rodés : le gouvernement ne tient pas sa parole. Il déchire le pacte de ses engagements républicains. Il piétine les décisions passées. Il crache à la figure de tous ceux qui ont espéré.

Il ment et il triche.

« C’est un gouvernement de voyous qu’il est urgent de faire tomber. »

Un discours qu’on entendra en écho jusque sur les quais de Marseille et dans d’autres circonstances, à l’occasion de la grève dure des marins CGT-SNCM, grève qui mettra à genoux l’économie de la Corse en 15 jours…

En fait, dès le mois de mai, « les colons » ne se contentent pas de paroles et de discours : ils sont traditionnellement des « grands-muets ».

Mais ils agissent.

Des contacts sont pris d’un côté avec des journalistes « amis » via les fraternelles, les partis politiques étant à leurs yeux et désormais tous pourris jusqu’à la moelle.

Pour relayer les faits.

L’un d’eux, Benoît Duquesne, une pointure des enquêtes télévisuelles, sera même retrouvé mort de « mort naturelle » le 4 juillet dans sa péniche des bords de Marne, sans que jamais personne n’en demande plus d’information.

L’omerta fait son œuvre…

D’autres échapperont à ce sort funeste pour rester silencieux, la peur au ventre, près à nier tout contact avec les factieux ou les vétérans et leurs avocats.

C’est d’ailleurs dans l’intermède et sur les conseils « d’Harry-junior » que Paul parvient à contacter Basanix, qui reste avoir pignon sur rue à Cannes.

Il en ressortira un courriel « décapant ».

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Mains invisibles : Chapitre XXX.2 : Kiev (2/2)

 

Chapitre XXX.2

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Kiev (2/2)

 

Pendant que les ministres diplomates parlementent à Kiev, les états-majors s’activent.

« Charlotte » est en Normandie pour le week-end, avec femme, enfant et gardes du corps dont Shirley, dans ses bagages. Qui plus est, il n’a rien à refuser aux britanniques depuis qu’il est GCVO et pair du royaume : pas un homme à laisser dans la mouise des soldats en perdition pense-t-on de lui…

Landau n’a rien à refuser de son côté au président Obama depuis son retour de voyage officiel : il l’avait lui-même affirmé.

Et en attendant le feu vert des gouvernements réciproques, un Canadair de la sécurité civile de Marignane est convoyé avec ses pilotes en Pologne, près de la frontière.

Un Rafale biplace l’est de son côté à Carpiquet, l’aéroport de Caen et sa piste en dur, afin de convoyer Paul.

1.890 MN, un peu juste pour le chasseur, mais avec des réservoirs supplémentaires sous les ailes, il peut parvenir au point de rendez-vous de son passager en moins de 2 heures.

À peine arrivé pour le dîner, une estafette de gendarmerie attend le couple de Bréveuil et leur gamine, avec un téléphone de campagne crypté qui le met en relation avec le ministère, sur le bord de la route.

Départ le lendemain matin, à 6 heures.

Confirmation des britanniques via le SIS et Shirley.

« Mais comment font-ils pour programmer une mission sans retour, tes potes anglais ? »

C’est ça, les « Special Air Service » : la débrouille intégrale depuis les années 1940 et Dunkerque, et jusqu’en Irak en passant par les Falkland.

Avec une seule devise : « Soldat apte à tout ». 

Des militaires d’élite.

Le lever de soleil dans la course du chasseur, à 34.000 pieds d’altitude au-dessus de la couche nuageuse, est vraiment superbe et se passe en « accéléré » pour une route vers l’Est à Mach 1,6.

Il est à peine plus de huit heures, heure locale, quand Paul foule le tarmac d’une piste installée au fond d’un vaste lac desséché, lui-même né d’un impact d’une vieille météorite préhistorique.

« A-t-on idée d’installer une piste dans un trou pareil ! » en diront tous les pilotes français rassemblés au bar de l’aéro-club de Bircza.

« Non seulement, on ne l’a en visuel qu’au dernier moment, mais en plus, il faut faire une approche en piqué dans la dernière centaine de mètres pour ne pas emplafonné la bute ! »

Ils n’ont jamais vu l’aéroport de Bathpalathang, ville de Jakar au Bhoutan, perché à 2.500 mètres et entouré des massifs de l’Himalaya qui culminent à près de 4.000 mètres tout autour…

Pour peu qu’il y ait un peu de rafales de travers et une visibilité réduite à cause des nuages, ça laisse de quoi avoir quelques sueurs…

« Nous, nous sommes arrivés de nuit, » rapporte l’équipage du Canadair. « Il a fallu qu’on s’y reprenne par trois fois avant de toucher la piste ! »

« –Dites donc les gars, c’est la vodka polonaise qui vous monte au rachis, là ? A-t-on idée de picoler dès le petit-déjeuner !

– On aura eu tout le temps de dessaouler avant votre retour, si des fois vous revenez ! »

Ambiance…

Une petite demi-heure pour se faire raconter comment l’avion citerne anti-incendie se comporte en vol et à quoi servent toutes les commandes du tableau de bord et c’est le décollage en solo, direction Kiev : la sécurité civile française part attaquer des incendies fictifs dans la capitale de l’Ukraine prise de folie meurtrière !

Un vol un peu long avant de se poser à l’aéroport international de Kiev pour y refaire les pleins.

Un peu surpris, les ukrainiens, mais l’agent du consulat est au rendez-vous encadré par des « G-men » de l’ambassade pour assurer sa sécurité.

L’opération est enfin autorisée, Paul peut décoller en VFR, avec un plan de vol bizarroïde : il s’agit d’être à 12 heures pétantes sur les bords de rive-droite du Dniepr, d’embarquer en 10 minutes le commando et son matériel, de déjauger au plus tard à midi 15, direction au sud et de suivre l’autoroute vers Odessa à basse altitude. Ville qu’il conviendra d’éviter quand même pour être une zone russophone, et filer ensuite sur un point d’intersection aérien en Mer Noire pour y amerrir.

Là, un sous-marin britannique fera surface et embarquera le commando et son matériel.

Retour en faisant une boucle par la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie avant de remettre l’appareil à son équipage à Bircza.

« Au sud, vous serez guidé par un Awacs américain déployé au-dessus de la Mer Noire qui commandera également deux drones rivés en altitude, armés pour l’interception, au cas où les ukrainiens ou les russes aient des envies de vous faire des misères. Ils sont déjà en rotation de patrouille au-dessus de nos têtes.

En cas de pépin, on vous fait confiance pour voler assez bas et être capable de vous poser sur une « flaque d’eau », la plus proche. Dans ces conditions, vous auriez intérêt à suivre les cours d’eau. Il y a deux fleuves qui descendent dans deux vallées différentes vers la mer. Le Dnister, à l’ouest qui mène au port d’Odessa et le Dnipro.

Prenez le premier et à l’occasion, sautez au second qui vous rapproche de votre point de rendez-vous.

Encore une chose : vous avez trois heures pour rejoindre le sous-marin. Après ça, sa présence pourrait mobiliser quelques patrouilleurs de la marine russe, ce qui, malgré la proximité de bâtiments de l’Otan, pourrait compromettre sa sortie vers Istanbul.

Des questions ? »

On se les posera après, n’est-ce pas ?

Décollage et virage à droite. Paul survole la ville qui a l’air calme, vue « d’en haut », même s’il ne monte pas très haut et fait se lever les têtes.

Quelques passants surpris saluent l’avion jaune et rouge qui bourdonne au-dessus de leurs têtes.

Il n’y a qu’à suivre le fleuve qui traverse la ville, faire un 360° et une fois un 270° pour « estimer » la direction et la force du vent à la dérive de la trajectoire, vitesse réduite et volets sortis.

Puis il se lance dans un amerrissage en direction de la pointe repérée où il est censé retrouver les SAS.

C’est un peu compliqué, parce que ladite « plage » choisie pour le RDV est fangeuse et entourée de maisons à proximité.

Mais ça marche quand même. Il parvient à hisser l’engin sans rien abîmer autour et faire son demi-tour sur le tricycle du train d’atterrissage quand les paras britanniques font leur sortie et prennent d’assaut les portes du Canadair.

Sur le coup, Paul en est surpris.

« – Snowboard, Cap’tain !

– Charlotte !

– No ? Incredible ! « The » Charlotte ?

– Yes : « The » Charlotte ! »

Et ils ne sont pas peu fiers d’être pilotés et pris en charge par une légende vivante…

Puis c’est le déjaugeage, comme à la parade. Prise d’altitude, 900 pieds et contact radio avec « Pancake », l’Awacs après un signalement de routine au centre de contrôle de Kiev. Cap au sud-sud-ouest.

Les minutes puis les heures passent sans aucune alerte : tout le monde se détend. Les gars piquant un roupillon entre les citernes dans l’allée centrale de visite pourtant si exiguë et les sacs de leur matériel.

L’avion vole tout droit, prend encore un peu d’altitude pour sauter le relief et file vers son point de RDV sans absolument aucun problème, ni même une alerte à signaler.

Justement, une fois arrivé sur place, guidé par le GPS du bord, pas de trace du sous-marin.

Paul fait une rotation pour « tâter » l’air et finit par pendre un axe qu’il juge optimum face à la direction du vent estimé d’après l’allure des vaguelettes avant de toucher la mer calme et mettre en panne pour économiser le carburant.

Une minute passe, tout le monde est sur le qui-vive.

Deux, puis 5 minutes avant qu’un gros bouillonnement n’apparaisse sur bâbord arrière : c’est leur rendez-vous !

« Hello ! »

Hello…

Les SAS débarquent sur les canots envoyés par le submersible.

« –Bye and thank you very much “Charlotte” !

– Bye ! Have a good trip ! »

La manœuvre ne demande pas 10 minutes et Paul remet les gaz pour un vol sans histoire, toujours sous la surveillance de « Pancake », l’Awacs qui croise en altitude.

Mission, absolument sans aucun accroc.

Il sera de retour chez lui pour le dîner et l’équipage du Canadair rejoindra ses bases au milieu de la nuit.

Un « raid » qui ne laissera pas indifférent ni les autorités russes ni celles d’Ukraine, qui n’ont d’abord rien vu venir.

Et qui aura quelques conséquences inattendues, quatre mois plus tard au large de Toulon.

 

Après la fuite du président ukrainien qui pensait que les paras anglais signalés avaient mission de l’abattre personnellement, le 22 février, le Parlement suspend le ministre de l'Intérieur, Vitaly Zakhartchenko. Par ailleurs la résidence de Mejyhiria du président, près de Kiev, est ouverte et accessible à la population, quoique gardée pour prévenir les pillages.

Les manifestants continuent à occuper la rue malgré l'accord de « sortie de crise ».

Les défections se succèdent dans le camp présidentiel, dont celle du président du Parlement, Vladimir Rybak, remplacé par Oleksandr Tourtchynov, bras droit d’Ioulia Tymochenko et qui agira désormais comme Premier ministre par intérim.

Selon Hennady Moskal, un membre du parti Batkivchtchyna, des documents, découverts après la fuite du président, démontrent l'existence d'un plan de liquidation des manifestations d'Euro-Maïdan. Les opérations, financées par les Services secrets ukrainiens, portaient les noms de code de « Vague » et « Boomerang ».

Les documents semblent impliquer également l'assistance de « conseillers » russes et indiquent que les snipers de la rue de l'Institut (Instytoutskaïa) appartenaient à des unités spéciales détachées auprès du ministère de l'Intérieur, dont une unité spéciale « Omega ».

Néanmoins, des écoutes entre le Premier ministre estonien Urmas Paet et la commissaire européenne Catherine Ashton indiquent que ces snipers auraient étés embauchés par les leaders de l'opposition et auraient tiré à la fois sur les manifestants et la police.

Ils sont désormais « neutralisés » grâce aux britanniques dont personnes ne parlera jamais.

Au mieux, dispersés.

À Lviv, la police, l'armée et les services secrets ont capitulé devant les protestataires. À Kharkiv, en revanche, le gouverneur, Mikhaïl Dobkine, de tendance séparatiste, appelle à « s'opposer au nouveau pouvoir » et ouvre un congrès des régions pro-russes qui remet en cause l'autorité du nouveau Parlement.

Dans l'après-midi, démentant les annonces de la presse, Ianoukovytch annonce depuis Kharkiv, sur la chaîne privée « 112 », qu'il ne démissionnera pas et dénonce un coup d'État. Cependant la Rada, constatant la vacance du pouvoir, prononce sa destitution et fixe au 25 mai la tenue de la prochaine élection présidentielle. Des individus armés d'extrême droite ayant molestés les parlementaires, la légitimité de ce vote restera contestée, même si le scrutin aura bien lieu le même jour que les élections du parlement européen.

Valentin Nalyvaïtchenko retrouve provisoirement son ancien poste à la tête du SBU. En Crimée, essentiellement pro-russe et où vivent beaucoup de binationaux, les manifestants pro-russes s'en prennent violemment aux anti-Ianoukovytch, comme à Kertch. Selon la chaîne en ligne espresso.tv, Viktor Pchonka, ancien procureur général, et Klimenko, ministre des Recettes et Dépenses, auraient été bloqués alors qu'ils cherchaient à passer la frontière russe dans l'oblast de Donetsk en compagnie de gardes armés, qui auraient riposté et n'ont pu être arrêtés.

Dobkine et Kernes, respectivement le gouverneur et le maire de Kharkiv, se seraient réfugiés en Russie.

Ianoukovytch aurait lui-même tenté sans succès de s'envoler pour la Russie.

Sur Maïdan, des milliers de personnes sont venues rendre hommage aux manifestants avec des bougies et des fleurs. Le soir même, Ioulia Tymochenko, qui vient d'être libérée, s'adresse à la foule sur cette même place, saluant les « héros de l’Ukraine », demande « pardon » aux manifestants et les exhorte à rester mobilisés.

Toutefois, les manifestants ne demandaient pas sa libération et la perçoivent plutôt comme un membre de « l'establishment » politique qu'ils dénoncent.

Confirmant un basculement de régime, des atterrissages d'avions privés sont signalés à Vienne, ville dans laquelle des oligarques ukrainiens ont déposé des avoirs bancaires.

Le Haaretz a rapporté que Secteur Droit et Svoboda ont distribué des traductions récentes de Mein Kampf et du Protocole des Sages de Sion sur la place Maïdan. Il fait aussi état de sa préoccupation de la présence importante de membres de ces deux mouvements ultra-nationalistes parmi les manifestants…

La suite, tout le monde la connaît : la sécession de la Crimée après un vote référendaire et son rattachement à la Russie, sous l’impulsion des forces pro-russes et de milices armées sous uniforme mais sans signe distinctif d’identification, les heurts et menaces jusqu’aux élections du 25 mai et une « normalisation » émaillées de violences répétitives qui ira jusqu’à l’été.   

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Mains invisibles : Chapitre XXX.1 : Kiev (1/2)

 

Chapitre XXX.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Kiev (1/2)

 

Tout le monde se souvient que dans la nuit du 29 au 30 novembre 2013, environ 10.000 manifestants sont délogés du Maïdan par la police anti-émeute. Cette évacuation fera plusieurs dizaines de blessés entraînant des protestations internationales, un appel à la grève générale, de nouveaux rassemblements, l'occupation de la mairie de Kiev, le blocage des sites gouvernementaux ainsi que le limogeage de plusieurs personnalités dont le maire de Kiev. Le nombre de manifestants serait alors de l'ordre de plus de 100.000 personnes, réclamant le départ du président Viktor Ianoukovytch qui aura été élu sur un programme de rapprochement avec l’UE et qui a fait volte-face il y a peu de temps, pour négocier un accord économique avec la Russie, pourvoyeuse de gaz.

Les finances publiques sont aux abois et l’ardoise est gigantesque, alors même que le président russe manie la carotte et le bâton pour faire rentrer l’Ukraine et ses ports militaires en eaux profondes dans le giron de la fédération russe.

Plus tard, le 8 décembre, les militants de Svoboda abattent la statue de Lénine installée depuis 1946 près du marché de Bessarabie, symbole de la « domination russe » sur leur pays. Cette journée a également connu la plus grande manifestation depuis la révolution orange de 2004 : un million de personnes selon les organisateurs.

Une contre-manifestation de 1.500 personnes, pro-Ianoukovytch, a également été mise en place, mais les participants étaient rémunérés, voire convoqués.

Vitali Klitschko, officiellement soutenu par les Démocrates et les Républicains des États-Unis, ainsi que par la CDU d'Angela Merkel, est l'un des leaders des manifestations, même si l'ancienne Première ministre Ioulia Tymochenko, toujours incarcérée à ce moment-là, exerce une certaine influence.

Plusieurs prêtres de l'Église orthodoxe d'Ukraine du Patriarcat de Kiev se joignent aux manifestants, organisant hébergements et prières collectives, pour protester à la fois contre le régime et contre le prosélytisme du Patriarcat de Moscou.

Le sénateur républicain John McCain et son homologue démocrate Chris Murphy, prennent la parole devant les manifestants et rencontrent les trois chefs de l'opposition, y compris Oleh Tyahnybok, leader du sulfuereux parti Svoboda.

Le 9 décembre, le site internet de ce dernier est devenu inaccessible.

Le 15 décembre, selon Interfax-Ukraine, jusqu'à 200.000 manifestants pro-européens descendent dans les rues de Kiev. Le 17 décembre, Vladimir Poutine et Viktor Ianoukovytch se mettent d'accord à Moscou sur un plan d'action visant à redéfinir les relations économiques russo-ukrainiennes.

Le 22 décembre, l'opposition ukrainienne s'engage à continuer les manifestations pro-UE, malgré la signature d'un accord économique avec la Russie quelques jours plus tôt.

Le 25 décembre, une journaliste ukrainienne de l’Oukraïnska Pravda, Tetiana Tchornovol, est agressée par deux hommes dans la banlieue de Kiev, provoquant un tollé dans le pays. Selon l'opposition ukrainienne, cette agression serait due à ses articles très critiques envers le président Viktor Ianoukovytch et ses proches. Ces derniers parlent de « provocations » visant à les discréditer en étalant des rumeurs de corruption effroyable : plus de 30 millions de dollars détournés !

Le 27 décembre, une loi rédigée par le gouvernement Azarov II dispose que l’envahissement de bâtiments publics, qui conduit à « la perturbation de leur fonctionnement normal », est dorénavant inscrite dans le code pénal ukrainien comme d’un délit.

Le 1er janvier 2014, une marche est organisée par le parti d'extrême-droite Svoboda, durant laquelle 15.000 torches sont allumées pour célébrer le 105ème anniversaire de la naissance de Stepan Bandera, figure majeure du nationalisme ukrainien, qui combattit les forces polonaises dans les années 1930, puis les Soviétiques dans les années 1940 et 1950.

Le 3 janvier, après avoir été interrogé par la police, un membre du parti Svoboda Andriy Illienko et son avocat Sydir Kizine sont brutalement attaqués à la sortie d'un commissariat à Kiev. Ces deux individus sont gravement blessés : selon Svoboda, Illienko aurait sa mâchoire brisée. Selon la police, il n'aurait que le nez cassé.

Le parti explique qu'il y a eu « tentative d'assassinat. »

Le 12 janvier, des manifestations, qui comptent 10.000 à 50.000 personnes, se tiennent sur la place de l'Indépendance. Le 15 janvier, le gouvernement interdit encore une fois tous les rassemblements publics et manifestations à Kiev. Le 16 janvier, le Parti des régions et le Parti communiste d'Ukraine adoptent des lois anti-manifestations au Parlement Ukrainien.

L'opposition surnomme cette journée le « jeudi noir » expliquant que « désormais, la démocratie ukrainienne est morte », puisque ces lois sont le fait « d’une dictature interdisant toute raison de se rassembler, de vivre, où il n'y a aucune loi, plus aucune liberté et aucune procédure légale. »

La loi n° 3879, qui restreint la liberté de l'information et d'autres libertés fondamentales, a été dénoncée de son côté par Reporters sans frontières.

Le 19 janvier, une manifestation de 200.000 personnes se déroule dans le centre-ville de Kiev pour protester contre ces nouvelles lois anti-manifestations. Le rassemblement est mené par l'opposition et accompagné par des ONG comme International Renaissance Foundation. Elle est marquée par la première réapparition de la journaliste et militante anti-gouvernement Tetiana Tchornovol depuis son agression.

De nombreux manifestants défient les lois en vigueur en portant des masques.

De leur côté, des activistes, dont le contre-amiral de la Marine ukrainienne Igor Tenioukh, appellent les militaires à rejoindre les manifestations, et les forces policières à ne plus exécuter aucun ordre donné par le gouvernement.

Les 21 et 22 janvier, 3 personnes sont tuées lors d'émeutes dans la rue Hrouchevski. Le 21 janvier, le premier décès est constaté lorsqu'un jeune homme de 22 ans est tombé d'une colonne de 13 mètres de hauteur alors qu'il était poursuivi par la police, sans en savoir plus sur les circonstances de ce décès. Le second décès a lieu le 22 janvier, lorsque la police abat un homme tentant d'escalader une barricade policière.

Le troisième a également été tué par la police.

D'autres heurts se déroulent entre manifestants et forces policières, avec des jets de cocktails Molotov.

Des activistes sont portés disparus pendant que ceux-ci se faisaient soigner à l'hôpital.

Les activistes Ihor Loutsenko et Iouri Verbitsky sont enlevés par cinq hommes le 21 janvier à 4 h du matin à l'hôpital Oleksandrivska de Kiev. Loutsenko a été retrouvé agonisant dans les bois, et Verbytsky est retrouvé mort le 22 janvier.

En réponse à cette flambée de violence, le gouvernement autorise la police à prendre des mesures plus draconiennes pour arrêter les émeutes : celle-ci peut désormais fermer les accès routiers et utiliser des canons à eau contre les manifestants, malgré les températures qui atteignent jusqu'à – 10°C.

Malgré cette mesure, 50.000 manifestants se sont encore rassemblés.

Deux douzaines d'hommes cagoulés font irruption dans les bureaux d'une chaîne locale de Kiev à 19 h 59. Ce même 22 janvier, les policiers détruisent un centre médical de la Croix-Rouge dans la rue Hroushevski où des manifestants se faisaient soigner.

À la suite de la diffusion d'images montrant les brutalités et les humiliations exercées par la police, notamment celle d’un manifestant obligé de se tenir entièrement nu par des températures négatives et d'autres roués de coups au sol, les forces de l'ordre ont présenté leurs excuses.

Les « Berkout », forces spéciales ukrainiennes ayant succédé aux OMON soviétiques, s'illustrent aussi par leur brutalité extrême.

À partir du 23 janvier, des occupations d'administrations régionales sont signalées, essentiellement dans les provinces occidentales, traditionnellement plus pro-européennes, comme à Lviv, Ternopil, Rivne ou Jytomyr.

Les promesses de Viktor Ianoukovytch, le 24 janvier d’un remaniement du gouvernement, d’amendements des lois répressives récentes, sont interprétées comme un recul du pouvoir et n'ont pas eu d'effet immédiat sur la contestation.

À cause de risques croissants pesant sur les installations nucléaires du pays et sous l'insistance de l'AIEA, les services de sécurité déclenchent le 27 janvier une opération anti-terroriste visant à garantir la sécurité de ces sites.

Le 28 janvier, le Premier ministre Mykola Azarov démissionne, tandis que les récentes lois répressives sont abrogées à la Rada, le Parlement.

À l'issue d'une journée de violents affrontements durant lesquels la police a dû essuyer de nombreux jets de pavés, le 18 février les autorités affirment que la violence doit cesser et donnent un ultimatum fixé à 18 h 00.

Le 19 février à 3 heures du matin, les forces de l'ordre tentent de reprendre Maïdan, après que des manifestants se soient dirigés vers le parlement. Six policiers sont tués à Kiev. Des assaillants prennent le bâtiment de l'administration régionale de Lviv, ainsi que la procurature régionale, et attaquent la mairie de Ternopil.

Le premier ministre s'adresse au pays déclarant que les « émeutiers ont franchi les limites ».

Au 19 février, vingt-cinq morts sont dénombrés : quinze manifestants, un journaliste et neuf policiers et le rôle des « titouchky », des provocateurs payés par le pouvoir, dans les troubles est dénoncé par l’opposition.

Avec l'accord du ministre de l'Intérieur Vitaly Zakhartchenko et faisant suite au déclenchement d'une opération anti-terroriste, les forces de l'ordre sont autorisées le 20 février à faire usage de la force létale et tirent désormais à balles réelles sur des manifestants considérés par les autorités comme responsables de l'escalade de violence, lesquels sont alors notamment la cible de snipers.

Le Ministère de la Santé publiera un bilan actualisé deux jours plus tard, le 22 février, qui dénombre 82 morts et 622 blessés.

Le même jour, Vladimir Makeenko, maire de Kiev, démissionne du Parti des Régions, le parti du président, « pour arrêter ce bain de sang ».

C’est l’événement qui déclenche l’opération « Snowboard ».

Les chancelleries, qui se consultent depuis le début du mois de janvier, confirment que des éléments russes ont pu franchir la frontière avec du matériel de tir de précision : le pouvoir allait basculer dans la répression féroce de ses propres populations, avec l’aide des russes surpris en pleine immixtion et ingérence active, ce qui reste intolérable pour Londres et Washington à ce double titre, accusant Moscou d’attiser la haine et le feu.

Les Searl de l’US-Navy sont trop loin, alors un commando de 7 SAS britanniques, trois équipes de deux plus leur officier, est volontaire pour être parachuté dans la nuit sur les toits des bâtiments de Kiev, avec mission d’abattre les snippers russes, ou ukrainiens, peu importe.

Un quadrimoteur C 130 Hercules décolle d’Allemagne dans la soirée, projette son commando au-dessus de Kiev dans la nuit et rentre en Pologne refaire les pleins.

Les SAS s’installent et repèrent un à un les tireurs embusqués dans les immeubles entourant la grande place Maïdan.

Qu’ils neutraliseront avant le 21 dans la nuit.

Car, suite à des menaces de sanction de l'Union européenne, les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et français arrivent par ailleurs et entament sur place des négociations avec Ianoukovytch et les représentants de l'opposition.

Le lendemain 21 février, le chef adjoint de l’état-major de l'armée ukrainienne, Iouri Doumanski, donne sa démission pour protester contre les tentatives d'impliquer l'armée dans le conflit.

Dans l'après-midi, après deux journées de négociations entre le Président, les leaders de l'opposition, les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et français et un représentant de la Russie, un accord de sortie de crise est signé par toutes les parties à l'exception du représentant russe.

Peu après, Ianoukovytch annonce sur le site de la Présidence des élections anticipées en 2014, un retour à la Constitution de 2004 et à un régime parlementaire.

Dans la soirée, le Parlement vote à une large majorité le retour à la Constitution de 2004 ainsi qu'une loi abolissant l'article du code pénal au titre duquel a été condamnée l'opposante Ioulia Timochenko qui, très fragilisée sur le plan médical sera libérée avant de partir se faire soigner en Allemagne.

La rumeur insistante circule que le Président Ianoukovytch est directement menacé ainsi que sa famille, par des commandos étrangers parachutés la veille pour l’abattre.

Dans la soirée, le président Ianoukovytch fuit Kiev.

Il s’agit maintenant de récupérer et d’exfiltrer ledit commando britannique en toute discrétion. Les aéroports étant contrôlés par l’armée et les milices, la seule solution serait de récupérer hommes et matériels pour les acheminer discrètement dans la banlieue nord de Kiev, sur les rives du Dniepr.

Seulement si des voitures consulaires et diplomatiques peuvent encore circuler, les récupérer et les convoyer.

Qui dit Dniepr, dit fleuve, donc eau et puisque les hélicoptères n’auront jamais assez d’allonge en territoire possiblement hostile, il faut y envoyer un hydravion.

Et hydravion, dans l’inconscient des forces aériennes occidentales, c’est « Charlotte » !

Une idée aussi « sotte que grenue » qui « pèsera » hélas très lourd dans les mois qui vont suivre. 

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Mains invisibles : Chapitre XXIX.2 : De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (2/2)

 

Chapitre XXIX.2

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (2/2)

 

En revanche, les échanges sur la situation mondiale, en Afrique, au Moyen-Orient et en Ukraine en particulier, sont cordiaux : les deux présidents ont les mêmes points de vue. Enfin, disons plutôt que la France adopte la position américaine sans même y réfléchir : dans ces conditions les deux dirigeants ne peuvent qu’être d’accord !

« Vous ne vous interdiriez donc pas de participer à quelques actions de maintien de la paix à Kiev et ses environs, si cela devenait nécessaire ? »

Et pourquoi donc, si c’est légal ?

C’est comme ça que, sans le savoir, Landau « autorise » une dizaine de jours plus tard, « Charlotte » pour un « raid » sur Kiev… qui lui-même fournira l’occasion de « réarmer » de son réacteur manquant le « Nivelle 001 » pour un raid au large de Toulon, et qui saura être utilisé pour une opération putschiste sur Paris un peu plus tard.

Un enchaînement porté par quelques « mains invisibles » ?

Mais en attendant, plus que ça : des avions de chasse français iront « sécuriser » la frontière en Pologne, à la demande de Varsovie.

Paul est rapidement happé de son côté par Harry Junior n°4 qui se promène de groupe en groupe avec Allen et quelques autres dans son sillage.

« Cher ami ! Très réussie votre opération en Chine. Bravo. Anjo a pu me confirmer que ça s’est passé sans aucune difficulté.

Le tout sera soldé dans quelques heures sans grosses vagues sur le Forex. »

Mais ne passera pas inaperçu pour le Bureau des Règlements Internationaux (BRI) non plus.

« Je vous propose de venir demain au Madison Square-Garden où une de mes fondations organise un gala de charité. J’ai quelques amis qui aimeraient vous poser des questions. Accepteriez-vous de jouer à la…. Comment dites-vous, déjà ? … « La vedette américaine », la guest-star ? »

Puisque c’était l’objet de cette invitation à Washington dans le train de Landau…

« Avez-vous confirmé mon opinion sur la liste des comptes que je vous ai remise ? »

Les comptes ? Ah oui. « Un beau travail. Pas d’américain dans cette liste comme vous le présumiez. Mais je subodore dès lors que nos … « petits-soucis » à venir ont une autre origine, même s’il s’agit de la même carambouille originelle. »

C’est-à-dire ?

« Je vous ai indiqué il y a un an qu’il fallait que vous preniez contact avec Basanix. Ce n’est pas un de nos membres, mais il en sait beaucoup plus qu’il ne le laisse apparaître. Il vous expliquera peut-être deux ou trois choses. »

Admettons.

Dès qu’ils sont seuls, un verre en main, Allen entretient De Bréveuil sur ce qui l’intéresse : son prototype n°2.

« Vous savez Paul, il est encore dans les feuilles de calculs. Il monte bien et se met en orbite correctement à 250 km d’altitude en un peu plus d’une heure, mais il n’a pas assez de carburant pour redescendre… »

Avec son avion porteur, Allen peut hisser la machine de de Bréveuil à 30 km d’altitude et Mach 0,8.

C’est toujours ça de prit.

« C’est vrai, mais ça représente une économie de seulement 5 % sur le carburant à emporter. Or, il en faudrait au moins 15 % de plus, sinon 20 pour que ça puisse rester confortable. »

Insoluble ?

Paul ne sait pas : « Peut-être en revenir à un carburant combiné à de l’hydrogène. Mais convenez que là, on perd l’aspect flexible du projet.

Non, je réfléchis déjà au n°3. Mais ça demandera plusieurs années de travaux, parce que c’est au moins un sinon deux sauts technologiques avec l’emploi de plasma dans les tuyères. Chaud, quoi ! Mes céramiques pourraient ne pas résister. »

Mais si ! « Les laboratoires de la NASA y travaillent déjà. Il faut que vous veniez visiter ça. »

Et le lendemain, Paul et Paul – Allen et de Bréveuil – refont leur numéro avec « n°4 » en maître de cérémonie.

Tout y passe, mais Paul s’abrite derrière le secret-défense à chaque occasion dans une sorte de dialogue avec des micros-baladeurs se promenant entre les tables dressées.

Oui, le crash du Boeing dans l’Atlantique, c’était lui !

« Et je dois vous avouer que mon arrivée dans le port de votre ville, accueilli comme vous savez le faire par vos bateaux pompes, reste un souvenir tout particulier dans ma mémoire. Je ne saurai jamais assez vous dire merci ! »

Applaudissements…

C’est lui qui remercie pour des remerciements et maintenant on le remercie pour ses remerciements de remerciements !

Oui, le tour du monde par les pôles et sans escale, c’est encore lui, mais co-piloté avec le cap’tain Haddock. « Je dois vous dire que les repas, le café et le thé ont été fournis par Miho Mihado, agent coréenne … du nord qui était à notre bord dans ce délire aéronautique. Vous pouvez lui rendre hommage, pour sa bravoure ou son inconscience, je ne sais pas, parce qu’elle est présente ce soir dans cette salle ! »

Et la miss de lever sa frêle silhouette de sa table désignée par un geste du bras de Paul, table qu’elle partage avec Shirley et Matilda au fond de la salle, pour saluer sous les applaudissements.

Un show, plus vrai que nature.

« Oui, Paul Allen, je partage ton ambition d’aller dans les étoiles et d’y envoyer le plus grand nombre possible observer notre planète d’en haut, c’est sûr. Mais il y a des étapes à franchir avant, tu le sais bien.

Et notamment, de se faire un peu d’argent en allant peut-être construire des drones pour les chinois voire même les russes, parce que je suis attendu dans ces deux pays, alors que le mien ne peut plus financer mon projet spatial.

Je te fais des infidélités, c’est sûr, bien que je sache que chez toi, l’argent n’est pas un problème. Mais j’y tiens comme d’une question de principe. »

Oui, il a piloté le T50 russe et le J20 chinois, en double commande : « Justement dans cette optique. Je ne peux pas vous en dire grand-chose, pour être tenu par le secret-défense. Ce sont de bons avions. L’un est puissant et l’autre a encore beaucoup de progrès à faire pour ne pas l’égaler encore. Soyez sûrs qu’ils n’ont pas la capacité, ni l’un ni l’autre de venir vous menacer jusque chez vous. Alors que l’inverse reste possible. »

Oui, la destruction de la fondation du Professor Risle, c’est lui aussi.

« Il paraît que j’ai fait perdre beaucoup d’argent et d’espoir à bon nombre d’entre vous.

Et, aussi odieux que cela puisse vous paraître, je m’en réjouis et ne vais même pas vous cacher plusieurs secrets personnels pour que vous compreniez bien.

D’abord, c’est une affaire extraordinairement familiale : mon frère, aussi gendre du professeur, et moi étions en danger de mort certaine pour avoir un foie histocompatible avec celui du professeur.

Autrement dit, j’ai achevé le mourant en mettant à l’abri mon frère en l’ayant fait passé pour mort.

Je me suis donc retrouvé en première ligne sans le savoir et en situation de légitime défense : un de nous deux ne pouvait pas survivre à cette rencontre que je n’ai pas choisie.

Parce que cette entreprise de greffe était purement et simplement criminelle. Risle choisissait ses victimes bien portantes uniquement pour prélever des organes sains pour soigner ses malades richissimes. Très facile à faire quand on maîtrise les techniques de cross-matching.

À chaque vie sauvée par un greffe, quand il y parvenait, correspondait un meurtre, un assassinat, un « accident », des vies brisées, des pleurs et des drames.

Pour quelques paquets de dollars et parfois seulement quelques jours de survie de ses patients…

Mais je vais vous en dire plus ce soir : mon père était le juge d’instruction qui enquêtait justement sur une liste anormale de décès des victimes de Risle à ses débuts en Normandie, il y a bien des décennies de ça  maintenant.

Lui a été assassiné prématurément pour ne sauver que ce commerce d’organe frais. Il aurait survécu et réussi, tout cela n’aurait jamais existé. »

Émotion silencieuse dans la grande salle du Madison Square-Garden

« Je ne savais pas tout ça, je l’ai appris au fil du temps et soyez sûrs que ce n’est pas ce qui aurait arrêté ou encouragé mon geste. D’ailleurs, une de mes comparses à qui je dois la vie à ce moment-là, peut en témoigner, puisqu’elle aussi est dans la salle : je vous présente l’agent Shirley du SIS de sa très gracieuse majesté Elisabeth II, assise à la même table que Miho… qui à cette occasion m’a sauvé la vie. »

Applaudissements quand la miss se lève à son tour, tout sourire gracieux.

« Ne lui en voulez pas, c’est un agent secret détaché jusqu’ici pour m’espionner. Comme je n’ai rien à cacher…

Enfin si, une chose que je n’ai jamais dite à personne et que je vais vous révéler. »

Grand silence.

« J’en profite, ma femme n’est pas là ! »

Rires polis.

« Mon papa et moi, quand j'étais petit et qu'il était encore en vie et rentrait tard du tribunal dans la nuit, il venait me faire un bisou sur le front, dans mon lit. Souvent je faisais semblant de dormir, mais en fait je le guettais tous les soirs et quand il oubliait, j’en faisais la remarque amère à ma mère le lendemain.

Depuis son assassinat, nous communiquions encore, pas tous les soirs, mais souvent. Il venait dans mes rêves d’adolescent et puis d’adulte. On parlait de plein de choses dont je ne me souvenais plus à mon réveil. Parfois on se disputait sur des sujets que j’oubliais tout aussi régulièrement.

Cette « présence » était rassurante. Et a duré de longues années même si les intervalles s’allongeaient.

Je l’ai revu une seule fois après cet épisode de la fondation Risle, et depuis, plus rien.

Il était sur une plage que je ne connaissais pas. Pourtant je les connais toutes ! »

Rires dans l’assistance. Même si le moment est poignant…

« …Il y avait plein de lumière et ça sentait bon un mélange de vanille et de cannelle.

Il était habillé d’une tunique blanche comme le sable et la lumière, ainsi que trois ou quatre personnages qui l’entouraient, dont peut-être ma mère, je ne sais pas, et il me tournait le dos.

Mais je savais que c’était lui.

Je me suis mis à courir dans sa direction, le cœur plein d’allégresse.

En fait, de prime abord, j’ai pensé qu’ils venaient me chercher et cette pensée me faisait vraiment et réellement plaisir. Je vous assure.

J’allais mourir, mais j’allais le retrouver, les retrouver, c’est dire ma très grande joie.

Il s’est alors retourné, m’a souri et m’a fait signe de stopper et de rester.

Et je lui ai obéis une dernière fois.

Je me suis réveillé abruptement … complétement en larmes ! »

C’est Harry qui desserre le premier sa gorge : « Et après ça, vous allez prétendre que vous n’êtes pas un « distingué », mon cher Paul ! Pas un « éveillé » ! Mais peu de personne ici ce soir peuvent nous raconter un pareil vécu, soyez-en sûr ! »

Ce doit pourtant être si commun : « La psychologie moderne peut parfaitement expliquer ses détours de l’inconscient par les traumatismes vécus, savez-vous Harry ? »

Tout ça, « c’est pour vous dire qu’à cause de Risle, j’ai perdu deux fois mon père. Mais que si c’était à refaire, je le referai sans hésitation. Sauf que si j’avais su, je me serai débrouillé pour ne pas mettre en danger une créature aussi sublime que Miss Shirley ! »

Rires et applaudissements, l’atmosphère s’est re-détendue.

« Ah oui, Londres. Juillet 2012. Je n’en ai rien à dire. Je passais par-là. Un voyou qui promenait une munition nucléaire bricolée dans les montagnes Afghanes coule bêtement le voilier à qui vous avez fait les honneurs des bateaux-pompes, et cela devant le Tage portugais.

Alors je suis colère à patauger dans l’eau froide de l’Atlantique et le poursuis de ma haine de naufragé.

Et cette course m’a emmené jusqu’au-dessus de la Manche où j’ai dézingué son appareil pour lui rendre la pareille. Bon, oui d’accord, le jeu de mot est plus subtil en français, reconnais-je. »

Rires dans l’assistance pourtant pas spécialement francophone…

« Ah mais non ! Pas du tout. »

Là, c’est Harry Harrison qui s’agite près du pupitre.

« Le petit gars que vous avez devant vous … » rires quand par des gestes du bras n°4 rend compte de leur différence de corpulence et de taille, « … non seulement il est décoré du GCVO britannique emportant le titre de « Sir » pour cet exploit, ce qui explique la présence d’une agent très secrète du SIS dans cette salle, parce qu’ils y tiennent, mais aussi de l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus-Christ, directement reçu des mains du Pape Benoît.

Je n’y étais pas, mais la troisième comparse, à la table là-bas derrière qui le surveille aussi, n’est autre qu’un agent du très select et secret Service d’Information du Vatican, le summum en matière d’intelligence-service planétaire, derrière notre CIA, bien sûr, qui y tient tout autant et qui a assisté à cette cérémonie, m’a-t-on dit… »

Et Miss Matilda de se lever à son tour…

Décidément, question discrétion, la soirée aura été « top-totale ».

« Je tiens absolument à vous signaler que ce petit-monsieur, il en a fait plus que nous tous ici réunis, malgré son jeune-âge. Et vous me connaissez, je pèse mes mots d’habitude. Encore qu’il ne vous a pas dit tous les services qu’il a pu rendre à notre pays, parce qu’ils sont couverts par le secret-défense, ni même à son pays jusqu’à la semaine dernière. Mais là, c’est secret d’État. C’est dire si nous tenions à vous le présenter ce soir, puisqu’il nous fait l’honneur d’être dans notre ville ! »

Puis Paul Allen : « Moi je retiens que tu préférerais mettre ton talent et tes compétences au service des chinois ou des russes, plutôt que de venir nous aider à mettre au point un bouclier thermique pour nos futurs avions spatiaux.

Et en plus, tu nous dis que c’est juste pour une question d’argent et de principe. Je la trouve saumâtre, pour tout te dire. »

Ouh là !

« Mon cher Harry, peut-être faudra-t-il que tu nous fasses une soirée caritative uniquement pour récolter assez de fonds afin que ce monsieur daigne venir travailler avec nous… »

Éclats de rire dans la salle.

« Paul, sois sûr que toi, tu peux venir quand tu veux dans notre usine de céramique. Nos ateliers et bureaux d’études et de recherche te sont ouverts si nous obtenons l’un et l’autre l’autorisation de faire de nos gouvernements respectifs.

Profites-en, mon président est encore avec le tien pendant au moins une journée ! Alors dépêche-toi de finir ton verre et file ! »

Nouveaux éclats de rire général dans la salle…

Le mieux, c’est que cette visite se fera à l’occasion du salon aéronautique du Bourget en juin 2015.

Quatre ans après leur première rencontre. 

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Mains invisibles : Chapitre XXIX.1 : De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (1/2)

 

Chapitre XXIX.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (1/2)

 

Jet-lag « à l’envers », le plus difficile à récupérer, pour un vol vers Hong-Kong sur un monstrueux A380 « deux ponts », dont tout l’équipage ne manque pas de défiler pour quelques autographes devant la rangée où Paul et Miho, qui a reçu ses ordres indirectement de Pékin, où ils se sont installés et ce, malgré la fausse identité belge sous laquelle Paul voyage…

Incognito, n’est-ce pas ?

Le séjour est court et on évitera heureusement les drogues laxatives qui auront laissé un mauvais souvenir de son premier voyage dans l'empire du milieu à Paul.

À peine le temps de se restaurer hors un thé et un biscuit.

Ils arrivent dans la nuit, il fait frais et pluvieux et une voiture les conduits directement au pied du building de la BoC implanté au milieu du quartier des affaires depuis les années 70.

Une époque où HK était encore britannique et ouvert à tout le monde…

L’affaire est entendue en une paire d’heure dès après l’ouverture des portes.

Ouverture d’un compte.

Dépôt et vérification de la fausse procuration.

Descente à la salle des coffres. Ouverture.

Le coffre est vidé de ses certificats.

On remonte l’ensemble dans un bureau à l’avant dernier étage du building.

Cession des titres au porteur, rachetés par la banque qui se frotte les mains dans la mesure où il est de politique constante de rapatrier à Pékin tout le métal jaune disponible sur les marchés avec les dollars disponibles des dépôts : la Chine n’est pas l’atelier du monde occidental pour rien, et se fait payer aussi et encore en dollar américain.

Virement des sommes sur le compte ouvert à peine plus tôt.

Exécution d’un ordre de virement sur le compte de la banque portugaise.

Fermeture du compte, le tout en deux tasses de thé…

Poignées de mains, sourires et courbettes convenus et, sur le trottoir, Paul se fait confirmer par Barbara que l’ensemble des opérations a bien été enregistré, le tout à transformer en euro par « petits-bouts » et que, comme convenu préalablement avec Anjo, les fonds sont repartis sur le hedge-fund des Bahamas…

Retour à l’aéroport, achats de petits souvenirs pour Florence et Annabelle, embarquement sur le vol de San-Francisco, avec de nouveau le défilé de l’équipage qui vient saluer « Charlotte » incognito, n’est-ce pas…

Quand en mars suivant, le véritable locataire dudit coffre refait un détour par ladite banque au bras de sa fille Valérie, « l’économiste », il en ressort abasourdi.

C’est elle qui, furieuse, demande à contrôler le carnet de visite de la salle des coffres et repère la visite de Paul plus d’un mois plus tôt !

Elle se fait montrer la procuration et reconnaît la signature de son père, sans contestation possible.

Il faut dire que le « copié/collé » fabriqué par Paul est un travail très soigné, jusqu’à la pigmentation habituelle de l’encre utilisée par le stylo-plume Mont-Blanc qu’utilise son père, un vieux cadeau de fête des pères où tous les enfants de la fratrie s’étaient cotisés.

Celui-ci serait-il atteint de démence sénile précoce ?

Il a toujours eu un côté paranoïaque et mythomane, tel qu’elle doutait maintenant de l’existence de ses « fameux lingots ».

De toute façon, il n’avait toujours pas expliqué la provenance de ce magot…

Il ne restait plus qu’à faire la tournée imaginée et organisée depuis l’Europe, et finir comme prévu au Japon, même si l’humeur de chien de David n’est pas très « vendeur » auprès des prospects millionnaires chinois, où il faut aussi affronter un anglais des moins académiques pour se faire comprendre.

Et puis il finira en apothéose, en crachant véritablement sur l’avenir de l’Euro dont il prétend qu’il ne passera pas le prochain hiver…

Pas très rassurant pour un ancien patron de la banque mondiale des pauvres, soutenu justement par des dotations publiques d’un panier de devises, dont paradoxalement l’Euro… 
Une affaire qui aura des conséquences dramatiques bien plus tard. 

« Même pas nuit d’hôtel ensemble ? » s’étonne Miho un peu déçue.

Même pas : il s’agit de dormir, parce que ces longs voyages sont épuisants. Et que San-Francisco n’est qu’une étape jusqu’à Washington, avec sa séance d’autographes mais son identité « normale », où il s’agit de rejoindre la délégation française en déplacement.

C’est d’ailleurs là qu’ils retrouvent Shirley et Matilda, mais escortant Madame Nivelle, l’héritière des usines de l’ancêtre général de 14/18, Florence n’ayant pas souhaité retourner aux USA, même pour rencontrer le président, tellement elle est occupée par son chantier normand qui n’avance pas et s’inquiète des fièvres à répétition d’Annabelle, provoquées par une succession de bronchiolites propres à la saison.
Dommage, parce qu'après avoir loupé une visite au Vatican, maintenant celle de son candidat en ses murs, c'est vraiment pas de veine.

Les séances de kinésithérapie respiratoire sont d’ailleurs insupportables pour Paul. À l’une d’elle, il a failli décrocher la tête du chiropraticien… Heureusement que Florence était là pour le retenir ! On a pu ainsi éviter un drame idiot…

Une visite d’État, ce sont les petits-plats dans les grands, un faste incroyable et des visites inutiles de la « haute-culture » américaine.

À Washington, à part les monuments publics construits « façon stalinienne », le seul musée qui fait frémir Paul, c’est celui de l’air et de l’espace…

Plus quelques discours bien sentis mais polis, qui ne servent à rien, puisqu’aucun contrat n’est signé à cette occasion, pas plus qu’aucune discussion engagée sur un accord international voire même seulement bilatéral…

Il faut dire que la délégation française brille par ses larges carences à maîtriser la langue de Shakespeare… ce qui ne facilite pas vraiment les « dialogues ».

Il n’empêche, le Président américain trouve l’occasion de fendre la foule dans les salons de la Maison-Blanche pour une poignée de mains virile à Paul escorté d’Isabelle Nivelle et une tape dans le dos pas très protocolaire.

Il voulait absolument congratuler Paul d’avoir su éviter une catastrophe à Londres l’été 2012.

« D’autant que ma fille et ma femme y étaient. C’est dire si j’étais content de les voir revenir. »

Et Michèle de confirmer que c’était splendide !

« Notez qu'il a fallu que j’affronte le candidat républicain quelques semaines plus tard. S’il avait pu être éliminé ce soir-là, ç’aurait été plus cool ! »

Barack ! « Tu aurais sacrifié ta famille pour ton mandat ? »

Mais non, ce n’est pas ce qu’il voulait dire (lui non plus, façon Florence qui aurait été ravie) : elle avait tellement tenu à y aller…

Il affirme ensuite que le ménage avait été fait à l’agence de Langley.

« J’ai pu virer leur patron et le remplacer par un homme sûr dès le lendemain de ma réélection et on m’a assuré que l’ensemble de l’équipe Megiddo avait été neutralisée. »

Il a juste perdu un ami à Benghazi, dans la manœuvre, l’ambassadeur en Libye.

« Vous oubliez le directeur Almont… Un homme devenu un ami et qui a été bien utile. »

Il n’oublie rien et y était d’ailleurs pour rien. « Tout juste nos services n’ont pas été assez rapides à comprendre et décoder la situation. »

Heureusement, les services du Mossad ont su aussi leur ouvrir les yeux.

« Mais le mieux à votre crédit, c’est qu’avec cette interception, on a pu éviter une énième guerre dans le Golfe… Même si quelle que part, ça pourrait n’être que partie remise. On ne sait jamais… Il faut rajouter que votre collaboration réussie autant qu’improvisée avec les services iraniens les ont fait revenir à la table des négociations. »

On n’en serait pas là sans l’intervention réussie de Paul.

« Bravo et mille fois merci pour tous nos « boys » et d’une façon générale de la part du peuple des États-Unis d’Amérique !

Et si vous ne vous étiez pas précipité à vous faire décorer par mon pays, vous mériteriez bien les médailles de reconnaissance que vous avez déjà reçues.

Hélas, je n’ai pas eu le temps d’en inventer une nouvelle rien que pour vous. Sachez seulement que vous êtes ici chez vous et toujours le bienvenu, Monsieur « Charlotte » ! »

Isabelle biche, presque frétillante à écouter la double conversation, dont celle qu’elle tient en pointillé avec la première dame, alors que le cercle des « convenances » s’est élargi par respect autour du quatuor.

« J’aime bien aussi l’idée que vous ayez pu « nettoyer » enfin tous les comptes crapuleux du personnel politique de votre pays. On va pouvoir enfin parler d’égal à égal avec vos autorités politiques. Savez-vous que ça m’ennuyait beaucoup de voir votre ancien président parler de choses qu’il ne connaissait pas sur le ton du professeur d’école à ses élèves, à chacune de nos rencontres du G20.

Je ne suis pas sûr que le suivant soit meilleur, mais au moins, il n’a plus les moyens d’être malhonnête. C’est mieux pour l’avenir. »

Très au courant, le président Obama…

Lui, il a des services qui fonctionnent correctement et sans aucune suspicion « politicarde ».

Ce qui manque, entre autres, à la France où tout est devenu toujours suspect.

« Et vous en êtes où de vos capitaines putschistes ? »

Très, très au courant, décidément.

« Le Comité Libecciu a été liquidé par le ministre. Alors, je n’en sais plus rien. »

Dommage, dommage.

« C’était un peu « border-line », je l’avoue, mais une excellente initiative de l’amiral Morthe. Pensez-vous qu’il faille que nos services sur place tiennent au courant des développements de cette affaire à quelques autorités de votre pays ? »

« Monsieur le Président, croyez-vous vraiment que des officiers de nos armées puissent devenir des félons ? »

Ça s’est déjà vu…

« Ok ! On verra ça. Je vous laisse, je me dois à nos invités. Merci beaucoup et encore mille fois, Mister « Charlotte » ! »

« C’est qui ? » questionnera le président Landau à un de ses collaborateurs qui ne sait pas quoi répondre.

« Charlotte ! » lui répondra un officiel américain qui maîtrise le francilien-natif presque sans aucun accent.

« Quelques heures de vol, mais de beaux restes… Vous me la présenterez », demande le président à son officier de liaison.

C’est comme ça qu’Isabelle Nivelle se retrouve quelques temps plus tard à tenir la jambe du président français qui se désespère de devoir se la mettre derrière l’oreille une nuit de plus.

Et la source d’un nouveau quiproquo : « Charlotte si je ne m’abuse. Charlotte comment ? Vous êtes française d’ici ? Vous faites quoi dans la vie, charmante Charlotte… »

Isabelle a tout de suite compris qu’il y a méprise et décide de ne pas éventer la couverture de son Secrétaire Général préféré.

« Monsieur le Président, je dirige une usine d’armement en Ardèche, pas très loin de votre Auvergne d’adoption, et j’essayais de vendre quelques missiles à Monsieur Obama. »

Ah oui ? Serait-il acheteur des fameux savoir-faire nationaux tant vantés par son ministre du redressement ?

« Hélas non ! Il m’a dit qu’il avait tout ce dont il avait besoin de trouver sur son propre territoire. Et vous-même, vous lui vendrez quoi aujourd’hui ou demain ? »

Il n’en a aucune idée. « Pour être franc, je ne vois pas ce qui pourrait l’intéresser… ni ce que je fais ici non plus, d’ailleurs. Hors l'immense plaisir de vous croiser... »

En voilà de l’audace, n’est-ce pas ?

Encore un peu, et il lui proposerait bien d’aller faire un tour dans les bosquets des jardins attenants…

Elle s’y prépare en se faisant un scénario chinois dans la tête pour refuser poliment et de remettre ça à plus tard, en France.

L’avertissement se fera ensuite : « Les affaires de justice, je ne m’en occupe pas, je n’interviens jamais. »

Et pourquoi il lui raconte tout ça en entretien quasi-privé ?

« Parce que nous avons une culture de la transparence et de séparation des pouvoirs plus pointue, exacerbée jusqu'à l'intransigeance, que ne l’est la vôtre, Monsieur Landau… »

Des propos bien mystérieux pour un président en pleine tourmente pré-électorale, louvoyant dans un gouvernement aux egos surdimensionnés qui n’avance pas sur les fronts économiques, sociaux, fiscaux et même celui des réformes institutionnelles et de société…

Plus tard, un « conseiller » remettra les points sur les « i » : il s’agit de gros sous.

« Vous savez, cet ennemi qui n’a pas de visage, qui ne vote pas et ne sera jamais élu à votre place… »

Oui, mais déjà, il y a la bonne finance et la mauvaise…

« Monsieur le Président, vous me faites penser à un chasseur ! »

Comment ça ?

« On dit à la chasse qu’un mauvais chasseur qui entend du bruit sous un taillis, se saisit de son fusil, ajuste, vise et tire ! »

Oui, et …

« … Un bon chasseur en fait autant, mais lui… c’est un bon chasseur ! »

Landau ne comprend pas : « Monsieur, il y a la bonne finance qui investit dans l’avenir et les emplois. Et la mauvaise, qui spécule et s’enrichit du chômage et des crises. Celle-là est notre ennemi ! »

C’est justement ce que voulait dire le « conseiller », qui se débarquera tout seul pour rejoindre son administration d’origine un peu plus tard.

En fait, ce que visait le président américain, c’était de faire savoir qu’il n’interviendrait pas sur les actions judiciaires en cours contre les banques qui auront « trafiqué » du dollar avec des pays sous embargo.

Toutes les banques…

Et il aura à le réaffirmer à l’occasion d’un communiqué officiel bienvenu, quand un des majors négociera son amende avant d’être interdit pour un an de trader du dollar, hors le pétrole et la nourriture… 

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« Quo vadis Air France ?... » par Christian ROGER (2/2)

 

PROBLÈMES À RÉSOUDRE POUR AIR FRANCE

 

UN INCONTOURNABLE BESOIN DE CONCERTATION, QUI PASSE PAR UN BENCHMARKING RIGOUREUX ET HONNÊTE

Que cela plaise ou non, une reprise du dialogue social est impérative à Air France pour résoudre les problèmes et toutes les parties doivent s’y atteler. Mais une négociation est condamnée à l’échec si les deux parties, soit par mauvaise foi, soit par ignorance ne prennent pas en compte les données réelles des problèmes posés. Il faut étudier les données de la concurrence et  les comparer à l’existant au sein de la Compagnie, ce qui permet de discerner les points critiques. Cela s’appelle le Benchmarking et j’ai toujours vu cette méthode appliquée dans les négociations passées. Cela n’a pas été le cas et lors d’un fameux colloque de Royaumont, le Pdt de Juniac a déclaré : « Je pense qu’on se trompe sur le degré de conscience de nos troupes de ce qui se passe »  Il a aussi reconnu : « Qu’il n’avait pas suffisamment expliqué »

Et quand on a pris en compte les réalités, j’ai toujours pensé que s’il y avait de bonnes idées chez nos concurrents, il était astucieux et nécessaire de les piquer.

 

SUR LE SUREFFECTIF DE PERSONNEL

La Direction actuelle a hérité du laxisme et du manque de courage du Pdt Spinetta, qui par manque de caractère et du fait de ses pesanteurs politiques, a laissé perdurer durant ses 16 années de règne un sureffectif notoire du personnel au sol. Quand j’étais en activité, je pouvais constater le laxisme du personnel de certaines escale métropolitaines ou d’Outre-mer où on trouvait trois employés pour faire le travail fait pas un seul ailleurs. L’une de ces escales suscitait  tellement de problèmes qu’elle était considérée par la Direction comme une terre de mission et le poste de Chef d’escale nommé tous les deux ans relevait plus du sacerdoce que de l’encadrement !

Un dégraissage du mammouth, comme le disait Claude Allègre était donc inéluctable et justifie la diminution de 10 000 personnes entreprise par le Pdt de Juniac, mais encore faut-il qu’on licencie ceux qui doivent l’être et selon mes informations, des citadelles sont toujours aussi bien pourvues qu’une armée mexicaine, pendant que certains services sont« aux taquets » et ceci a contribué à l’exaspération du personnel.

Concernant les pilotes, le « bashing » mené par la Direction et les politiques  à leur encontre est idiot,  car c’est une denrée précieuse dans un Transport aérien en plein développement mondial. Il y a eu 1 milliard de passagers dans le monde en 1990 et c’est devenu 3 milliards en 2014 et on en aura 7 milliards en 2030. Dans ce contexte, il serait stupide d’envoyer des pilotes expérimentés chez les concurrents qui cherchent partout des pilotes qualifiés. J’ai été l’artisan de la mise en place de la formation ab initio des cadets en 1988, époque où on avait des avions, des clients et pas assez de pilotes et il serait bon de ne pas revivre cette situation.

 

L’ABSOLUE NÉCESSITÉ D’UNE BRANCHE « LOW-COST » DANS AIR FRANCE

À son arrivée en 2011, le Pdt de Juniac a trouvé un héritage empoisonné de son prédécesseur Spinetta, qui n’avait pas fait d’effort pour créer une entité Low-cost à même de contrer la concurrence de Ryanair et Easyjet, qui se développaient pourtant à toute allure.

Pendant que les compagnies majeures sont contraintes d’ajuster les horaires de leurs moyen-courriers en fonction des départs sur les Hubs, de Paris, Londres ou Francfort, les compagnies Low-cost n’ont pas ces obligations et prennent la place pour servir ce que demandent les clients, c’est-à-dire :

        – des horaires allant de point à point à toutes les heures y compris nocturnes.

        –  des prix bas, car sur des vols courts, le passager privilégie le prix plutôt que le confort.

Ce système permet aux pilotes des Low-cost d’enchaîner les étapes, avec des temps d’escale très réduits.

Une timide ébauche de Low-cost a été faite en créant en 2007 une succursale France de la compagnie néerlandaise Transavia de vols charters, filiale de KLM, qui existe depuis 1965.

 

 Le Pdt de Juniac a eu raison de vouloir développer cette Low-cost du giron Air France et selon moi le conflit sur Transavia de 2014 n’aurait pas dû exister, si de Juniac n’avait pas été agressif et si le SNPL avait négocié les conditions d’emploi des pilotes dans cette structure Low-cost, de façon à ce qu’elle puisse prendre son essor. Par contre, quand de Juniac a sorti du chapeau juste avant la première réunion qu’en sus du développement de Transavia France, il projetait une Transavia Europe basée au Portugal, dont le personnel n’avait jamais entendu parler, il a mis le feu aux poudres stupidement. J’invite à remarquer que Southwest Airlines, première Low-cost créée au  monde a gardé son siège social aux États-Unis et non pas aux Iles Caïmans, ce qui ne l’a pas empêché de devenir la première compagnie aérienne des USA.

Toutefois, le Pdt de Juniac a raison de dire « qu’il faut aller vite pour développer Transavia France et vouloir porter la flotte Air France à 37 avions en 2017 » et à mon avis, ce n’est pas suffisant. Le développement de Transavia France est indispensable non seulement pour contrer Ryanair et Eaysyjet, mais aussi la concurrence qui se crée avec le développement des filiales Low-cost de Bristish Airways et Lufthansa.

        – IAG (International Airlines Group), la maison-mère de British Airways et d’Iberia a passé une commande géante à Airbus d’une vingtaine de milliards de dollars destinée essentiellement à améliorer la force de frappe de Vueling, sa filiale à bas coûts espagnole. La flotte Vueling passera ainsi de  70 avions actuellement à 190 avions.

       – De son côté, Lufthansa  met également les bouchées doubles en  transférant progressivement des avions de Lufthansa  chez Germanwings, qui doit passer de 34 à 90 appareils.

Pour Transavia France, la flotte est constituée de 21 B737 et il y aurait lieu d’y détacher des A320 de la flotte Air France, comme le font Lufthansa et British Airways.

 

LA NÉCESSITÉ DE DÉVELOPPER LE « HUB » DE ROISSY-ORLY

Comme ses concurrents de Bristish Airways, Lufthansa ou Iberia, Air France est obligée d’alimenter son Hub de Roissy-Orly avec ses moyen-courriers. Le Hub, c’est l’alimentation du réseau de vols long-courriers par des vols moyen-courriers allant drainer les passagers sur les aéroports de France et d’Europe. Ces vols long-courriers ont des impératifs d’horaire de départ en fonction de leur destination, pour éviter d’amener des Pax sur un terrain en pleine nuit et de plus, il faut viser un temps d’escale de l’ordre de 1.5 heure entre l’arrivée du moyen-courrier et le départ du long-courrier. Cela impose donc des horaires assez spécifiques au réseau moyen-courrier. Notamment, cela impose aux pilotes une cadence des vols qui ne leur permet pas d’accumuler des étapes nombreuses avec des temps d’escale réduits comme le font les Low-cost.

Les trois compagnies Majors européennes sont donc confrontées au même challenge de mettre en place à la fois un réseau moyen-courriers qui alimente les Hubs de Paris, Londres, Francfort et Munich et dans le même temps faire exister aussi des Low-cost qui permettent de contrer la concurrence de Ryanair et Easyjet sur les liaisons européennes de point à point. Cela implique un changement de culture chez le personnel sol et navigant, mais qu’il faut assumer avec responsabilité.

 

AU SUJET DE LA PRODUCTIVITÉ DES PILOTES

Comme pratiquement dans toutes les compagnies aériennes du monde, les pilotes d’Air France sont payés à l’heure de vol et donc sont toujours d’accord pour voler jusqu’aux maxima autorisés par la réglementation. Mais c’est la Direction de la compagnie qui fixe le programme de vol et qui décide des effectifs qu’elle met en place pour les effectuer. Â son arrivée, de Juniac a cru malin  de figer toutes les affectations de pilotes sur les différents avions. Cela aboutit à par exemple sur le secteur du Boeing 777 de trouver des pilotes obligés d’arrêter pratiquement de voler en fin d’année pour ne pas dépasser les limites internationales. Dans le même temps, sur le réseau A 320 les pilotes ne travaillent que 500 heures de vol/an pendant que leurs collègues concurrents sont plutôt à 750 h/an !

Faire 100 heures de plus par an, les pilotes de A320 ou de A340 qui sont eux aussi sous employés ne demandent que cela et c’est à leur Direction de les programmer. Par contre pour certains secteurs qui sont déjà aux limites internationales, cette demande n’a pas de sens.

Selon les calculs du cabinet d’audit Secafi, les 3 800 pilotes (sur 64 000 salariés) auraient généré  11,8 % de gain économique. On n’est pas à des années-lumière des 17% que demandait la Direction d’Air France.

Concernant les salaires des pilotes, si un jour la situation financière de la compagnie s’avérait critique, il n’est pas à exclure un effort. Je me souviens d’un de mes amis, ex pilote de chasse du Vietnam, qui était Pdt du bureau de l’US Alpa (SNPL  USA) de la compagnie Northwest Airlines. Sa compagnie étant en difficulté, il a accepté pour les pilotes un « pay cut » de 15% pendant 3 ans, mais il l’avait assorti d’un « If we share the pain, we want to share the gain » (Si nous partageons le fardeau nous voulons aussi partager le gâteau). À méditer, mais cela implique une confiance dans la stratégie des dirigeants pour le redressement de l’entreprise.

Quant au niveau de salaire des pilotes, il est semblable à ceux de la concurrence et la différence de coûts provient des charges sociales si chères en France. Un de mes amis célèbre neurochirurgien me disait : « Christian, nous pratiquons des métiers très semblables, car quand cela va mal, personne ne nous demande combien on gagne ! ».

 

UN ÉTAT ACTIONNAIRE QUI MARQUE CONTRE SON CAMP

Depuis la première partie de la privatisation d’Air France de 2004, l’État conserve aujourd’hui 17.5% du capital de l’entreprise et adopte des mesures qui détruisent sa rentabilité et son attractivité. Il continue aussi à vouloir tenir en laisse ses dirigeants. On a vu dans la liste des Pdts qui se sont succédé depuis 1945 que la compétence des candidats n’a jamais été le souci premier des Gouvernements, le copinage primant sur la compétence. Les Capitaines d’Industrie sont rares, particulièrement en France et je verrais d’un bon œil que ce poste soit éventuellement confié par les actionnaires à un étranger qui serait le « right man » dont nous avons besoin.

En parlant de « right man », je trouve parfaitement inconvenant que le Premier Ministre Valls vienne jouer au Pdg et tancer les pilotes au sein de l’entreprise en leur reprochant « d’être des égoïstes », quand ces propos sont prononcés par un homme qui durant toute sa vie n’a « travaillé » que comme un apparatchik d’un parti politique où il a toujours été payé par les contribuables.

 

DES CHARGES « À LA FRANÇAISE », FACE À DES CONCURRENTS QUI LES ESCAMOTENT

Prenons l’exemple d’un salarié qui gagne 100€ net. En France son coût  charges sociales incluses sera de 165, 135 en Grande-Bretagne et 112 en en Irlande. L’Europe est ouverte à tous les vents, mais ses dirigeants politiques n’ont pas eu le courage ni la volonté d’uniformiser les données sociales et fiscales.

Comme nos hommes politiques de droite comme de gauche ont montré depuis 1974 (dernier budget en équilibre) qu’ils étaient incapables de réformer ce pays, il n’y a que trois solutions pour remédier à cela : la disparition des entreprises françaises,  obtenir de l’Europe de faire disparaître ces disparités ou refuser de continuer à rester dans l’euro, à l’exemple de ce que fait la Grande –Bretagne.

 

L’UBUESQUE TAXE « CHIRAC » SUR LES BILLETS D’AVIONS

Outre le désastreux « principe de précaution » introduit dans la Constitution, nous avons hérité de  ce piètre Pdt « La taxe de solidarité sur les billets d’avion », qui est une taxe internationale qui devrait être prélevée sur le prix des billets pour financer l’organisme international Unitaid.

La France est le seul pays développé à payer cette taxe  qui a rapporté en France  1 milliard d’euros (chiffre 2013) depuis sa création,  payée essentiellement par Air France. On mettra ce chiffre en regard des quelques 300 millions d’euros qu’Air France compte dégager en bénéfice en 2015 !

Un État soucieux d’aider la compagnie aérienne qui porte les couleurs nationales supprimerait cette ponction. Mais ne rêvons pas !

 

DES TAXES D’AÉROPORT DE PARIS QUI PLOMBENT LES COMPTES D’AIR FRANCE

Depuis 2005, l’État a accordé un contrat sur mesure à Aéroports de Paris. Tout y est calculé au détriment des compagnies aériennes et en premier lieu d’Air France, qui paie à elle seule près de la moitié des redevances. L’État n’envisage pas de revenir sur ces avantages pour aider la compagnie. Il a la privatisation d’ADP en ligne de mire.

Le gouvernement semble considérer comme acquis qu’il n’a rien à dire, rien à faire, comme si tout cela ne le concernait pas, alors qu’il est actionnaire à hauteur de 17,5 % de la compagnie aérienne.

Comme le rappelait le rapport de Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, sur la compétitivité du transport aérien français publié en novembre 2014, l’État français, contrairement à la plupart des autres pays européens, a choisi de faire payer aux compagnies aériennes toutes les missions de sécurité qui, normalement, incombent au pouvoir régalien. Mais, rien, l’État n’a même pas évoqué la possibilité de reprendre ses charges.

Pour Tony Tyler, le dirigeant de l’IATA, organisation internationale du transport aérien, les taxes élevées pour les aéroports européens sont un des facteurs qui pénalisent le transport aérien européen. Les syndicats d’Air France, eux aussi, s’étonnent qu’au moment où un effort est demandé à tous, la question des redevances versées à Aéroports de Paris (ADP), qui gère les aéroports de Roissy et d’Orly, ne soit pas rediscutée.

 

DES CADEAUX ABERRANTS FAITS AU QATAR POUR LEUR VENDRE DES RAFALES, EN SAPANT LES POSITIONS D’AIR FRANCE

Le 4 mai, 2015, le Pdt Hollande  a signé au Qatar la vente de 24 Rafale à l’émirat, qui avait mis une condition à cet achat : obtenir des droits de trafic supplémentaires vers la France pour sa compagnie aérienne, Qatar Airways. Notre très remarquable négociateur a cédé et les avions de Qatar Airways, qui desservent déjà Paris et qui pourront désormais atterrir à Lyon et à Nice, vraisemblablement trois fois par semaine pour venir piller nos passagers avec des vols subventionnés sans vergogne.

Dans le même temps, notre Gouvernement demande aux salariés d’Air France de s’adapter à la concurrence et joue les matamores quand une émeute éclate chez ces salariés qu’on menace de licencier pour laisser la place aux Qataris.

Le Pdt du groupe socialiste de l’Assemblée nationale a écrit dans un rapport qu’un avion long-courrier en moins, ce sont 300 emplois en moins. Les cadeaux de Hollande, c’est combien d’emploi en moins à Air France ?

De qui se moque-t-on ?

Les Émirats arabes unis, qui sont, eux aussi, intéressés par des avions de combat, pourraient faire la même demande auprès des autorités françaises pour leur compagnie aérienne Etihad.

 

UN LAXISME EUROPÉEN VIS-À-VIS DES SUBVENTIONS DONNÉES AUX COMPAGNIES DU GOLFE

En 2013, les trois compagnies des pays du Golfe, Qatar Airways, Emirates (Dubaï) et Etihad (Abu Dhabi) ont accueilli sur les trois hubs de Dubaï, Doha et Abu Dhabi plus de passagers intercontinentaux en correspondance que les trois principaux hubs européens (Londres, Paris et Francfort).

Mais ces compagnies exercent une concurrence déloyale, mise en évidence par un rapport des trois grosses compagnies américaines, American, Delta et US Airways qui ont calculé que  les compagnies du Golfe ont bénéficié de 42 milliards de subventions étatiques directes et indirectes en dix ans. Elles demandent carrément au gouvernement américain de restreindre l’accès au ciel américain à ces concurrents déloyaux.

Et dans cette affaire, l’Europe est ouverte à tous les vents, complètement inexistante.

 

DES ÉLUS DES COLLECTIVITÉS LOCALES QUI SUBVENTIONNENT RYANAIR ET EASYJET, POUR ALIMENTER LEURS PARADIS FISCAUX

Peu de gens savent que  tous les aéroports européens desservis par Ryanair versent  de l’agent public à cette entreprise, qui conditionne sa venue à l’obtention de ces subventions.

Par exemple le Conseil Général de la Marne verse 750 000€ annuels à Ryanair pour 2 liaisons 4 jours par semaine durant l’été. Sitôt posés, les passagers prennent un bus pour Disneyland sans avoir dépensé un euro dans la commune où ils viennent de se poser !

Autre exemple, la Chambre de commerce italienne de Trapani paye 2 millions d’euros/an à Ryanair pendant 3 ans et il en est de même dans toute l’Europe, sans que la Commission européenne vienne mette fin à ces agissements.

 

MAIS DE BONNES RAISONS D’ESPÉRER POUR AIR FRANCE

Les gens qui enterrent Air France ne sont pas dans la réalité. Le plan Transform 2015 du Pdt de Juniac a été accouché avec un conflit qui aurait dû être évité, mais en définitive, il a porté ses fruits et permis de gagner 15% sur les coûts.

Air France compte notamment sur Transavia France, sa filiale low cost dont les pilotes ont finalement accepté le développement à la fin de l’année, contre la promesse que les contrats des personnels de ces avions seront bien de droit français. Globalement, les pilotes et hôtesses de Transavia sont payés environ 20 % de moins que ceux de la maison mère, et ils volent bien davantage, surtout en été, où les vacanciers partent à l’assaut des vols peu chers. La direction a calculé que globalement, les salariés Transavia lui coûtaient de 20 à 25 % moins cher, et volaient 30 à 40 % d’heures de plus. L’horizon est donc dégagé pour un développement ce cette Low-cost.

Le coefficient de remplissage des avions est de 83% en rythme annuel, ce qui est excellent et l’amélioration de la recette unitaire devrait dégager un bénéfice de 300 millions en 2015.

Le Pdt de Juniac a déclaré : « Intrinsèquement, nous sommes donc redevenus bénéficiaires. Et maintenant que nous avons remis la compagnie sur le chemin de la rentabilité, nous pouvons passer à l’étape suivante avec le plan Transform 2020 qui sera celui de la reconquête »

 

Je souhaite que ce plan soit l’occasion de renouer avec le personnel un dialogue social constructif qui a tant manqué jusqu’ici.

 

Christian ROGER

Président du SNPL (1986-1990)

Source : http://www.jumboroger.fr/quo-vadis-air-france-par-christian-roger-ex-dirigeant-du-snpl/#comment-77577

 

 Retour sur la PARTIE I


Air France et les pilotes de ligne : lettre ouverte à Michel SAPIN (IV)

 

PARTIE IV

 

Dominique Strauss-Kahn, un personnage romanesque

 

Monsieur le Ministre,

 

Après la PARTIE III de cette lettre ouverte, je poursuis la description du niveau de corruption de la classe politique française.

Une description absolument nécessaire compte-tenu du fait que vous avez déclaré au sujet des pilotes de ligne et des difficultés d’Air France » : « Air France mise en danger par une "minorité"… ».

Cette analyse vous appartient mais je vous ai expliqué dans la PARTIE III que c’était un peu plus compliqué que cela car il faut prendre en compte les charges sociales très fortes dans notre pays, les salaires nets bien plus élevés dans les compagnies du Golfe, le stress du métier, les effets du décalage horaire, la radioactivité ambiante dans un avion.

La crise en cours à Air France est multifactorielle et je tiens à revenir sur la "minorité" qui met en danger la France et notre compagnie aérienne nationale. C’est tout simplement une classe politique gravement corrompue, typiquement mafieuse.

Les salariés de la compagnie nationale paient le prix fort pour les mutations économiques et financières planétaires mais aussi par le fait que le pouvoir est confisqué par une élite sans scrupule depuis plus de trois décennies.

Des mafieux peuvent-ils prendre les bonnes décisions pour le pays alors qu’ils sont "tenus" par les "affaires" ?...

Les citoyens ont perdu le contrôle des dirigeants qui peuvent faire tout et n’importe quoi, y compris détourner des sommes énormes.

 

Un pourcentage sur le détournement des « milliards de la Division Daguet » pour Dominique Strauss-Kahn ?...

Aussi, je reviens sur le cas « DSK », ancien ministre des Finances, qui semble au cœur d’un gigantesque détournement de fonds publics, celui des « Milliards de la Division Daguet », de 7 milliards $, mais aussi d’une escroquerie impensable de 23 milliards $ montée lors de l’extinction des puits de pétrole en feu au Koweït en 1991, comme je l’ai expliqué dans la partie précédente.

Bien sûr, un tel niveau de crapulerie apporte quelques compensations, surtout financières, et on se demande quelle a bien pu être la commission de DSK sur ces affaires.

Parce que vous savez que tout mafieux qui dérobe de l’argent le fait en groupe, surtout pour de tels montants, mais se prend aussi sa "petite" commission au passage !...

Aussi, il est souhaitable de bien expliquer, notamment à mes collègues du SNPL et du SPAF (les syndicats pilotes), aux hôtesses et stewards du Syndicat National du Personnel Navigant Commercial (SNPNC), et aux travailleurs de la CGT Air France, mais aussi à tout le personnel d’Air France, quel est le réel niveau de corruption de la classe politique.

Qu’ils sachent vraiment à qui ils ont à faire.

Les métiers de l’aéronautique sont particulièrement exigeants notamment du point de vue de la sécurité qui est vitale dans le transport aérien.

Si les pilotes, bien sûr, ont des responsabilités parfois lourdes, épuisantes, de nombreux autres membres du personnel sont eux aussi confrontés à des exigences techniques et/ou organisationnelles qui doivent être absolument respectées :

  • les mécaniciens qui entretiennent les avions ;
  • les agents du fret qui trient et chargent le fret à bord des avions cargos et passagers ;
  • le personnel d’embarquement qui conseille et oriente des milliers de personnes chaque jour ;
  • les PNC qui sont toujours prêts lors des décollages et atterrissages à faire une évacuation de secours ;
  • les commerciaux qui recherchent une clientèle naturellement versatile ;
  • les financiers à la recherche de l’équilibre financier ;
  • et tant d’autres encore…

Aussi, je tiens absolument à souligner qu’il y a bien DEUX MONDES QUI VONT S’OPPOSER DANS LE CONFLIT AIR FRANCE :

LE PREMIER EST LE MONDE DE L’AÉRONAUTIQUE ET DE SES CONTRAINTES OPÉRATIONNELLES EXTRÊMEMENT EXIGEANTES DE SÉCURITÉ, DE RIGUEUR, DE SÉRIEUX. LE DEUXIÈME MONDE EST CELUI D’UNE CLASSE POLITIQUE "POURRIE JUSQU’A LA MOELLE", AUTHENTIQUEMENT MAFIEUSE.

On peut aussi inclure dans le « monde » des métiers techniques et scientifiques extrêmement exigeants la construction aéronautique et l’industrie spatiale, l’industrie nucléaire et la médecine, dont en particulier la chirurgie.

Mais, pour ce qui nous occupe, l’avenir de la compagnie Air France, on risque d’avoir une telle montée en pression dans les semaines et les mois qui viennent que la RÉVÉLATION AU PUBLIC DES MILLIARDS DE LA GUERRE DU GOLFE DÉTOURNÉS EN 1991 POURRAIT BIEN ÊTRE L’OCCASION DE COLLER UN GIGANTESQUE "COUP DE PIED AU KUL" A UNE CLASSE POLITIQUE INDIGNE, MAFIEUSE ET TOTALITAIRE !...

Après cette crise, pour ma part, je propose que les sénateurs soient tirés au sort parmi des citoyens volontaires.

 

Je reviens à DSK…

Notre « chimpanzé en rut », comme l’a surnommée la jolie Tristane Banon, est un personnage romanesque à lui tout seul capable d’être le sujet d’un film pour ses pratiques sexuelles un peu brutales au Sofitel de New York.

Mais il peut aussi inspirer des auteurs de romans !...

Vous savez que les francs-maçons américains, de très haut niveau, ont particulièrement mal pris le détournement des indemnités de la guerre du Golfe car cela signifie que la corruption s’est développée à un degré inégalé dans notre pays qui rejoint les pays rongés par une corruption endémique et incapables de se développer économiquement pour cette raison ?...

Notre pays n’est plus fiable depuis 1991 pour les Américains.

Et notre « satyre du Carlton » a très bien pu inspirer un entretien romanesque entre un Grand Maître maçon américain, Harry Harrison Junior (IV), et le capitaine de frégate Paul de Bréveuil tel que c’est raconté dans le roman « Mains invisibles » de « I-Cube » :

Extrait de « A l’assaut des comptes DLK (1/2) » :

« La seconde moitié, dédommage celui qui a eu l’idée originelle du détournement des fonds dus à Ferrayé. Mais lui s’est fait payer et livrer en valise de billets. Un tel paquet, ce n’est pas courant et ça laisse des traces dans les mémoires. »

Leurs fameux dollars dont ils entendent faire la police ?

« Exactement. Et qu’est-ce qui ne laisse pas de trace, dans aucun compte bancaire, sinon une valise de billets ? »

D’accord, mais il en a fait quoi, le ministre de l’industrie de l’époque ?

« Comme ils ne sont pas ressortis et qu’il a un train de vie déjà « hors-norme », on suppose qu’il les a placé en bons anonymes d’abord, puis ensuite, là on est sûr, directement en « or-papier » au porteur, sur la propriété de vrais lingots. »

Un banquier placer son pécule en or ? En voilà une idée saugrenue qui est étonnante !

« Il n’était pas encore banquier à l’époque, mais avocat-ministre et… politicien de surcroît ! »

Oui. Des titres aux porteurs ou des bons anonymes, c’est plutôt logique pour un « politicien ». Et alors ? Ses titres au porteur sont sous son matelas ou sous son oreiller ? 

Extrait de : « A l’assaut des comptes DLK 2/2»

« On a récemment compris la destination du pactole : Hong-Kong, dans un coffre de la Banque of China. 500 millions de dollar d’once d’or-papier de l’époque, qui valent désormais 4 fois plus compte tenu de l’actuel cours de l’or. Deux milliards ! »

Beau placement, finalement. Bien plus et beaucoup mieux que n’aura su faire le cabinet de Lady Joan et son trust à la même époque et pour la même période !

« Et comment vous savez tout ça ? »

« D’abord, nous n’avons pas compris l’objet de son voyage en Chine en mars 2011. »

Il est certes parti à l’invitation du Google chinois avec une quarantaine d’économistes conférer une grosse demi-heure payée cash.

« C’était sans doute bon pour son moral de « témoigner » pour l’histoire, avant de le faire devant votre Sénat. Mais dans son emploi du temps, il y avait plusieurs trous et un passage inexplicable pour un détour anormal au comptoir de l’agence de HK de la BoC. » 

Une chose étonnante et sans relation avec ses affaires du moment.

Et puis le bonhomme s’est récemment fait nommer à la tête d’une banque d’affaires luxembourgeoise, « la Compagnie Financière « Anal-Kevlar », un groupe fondé en 1994 par Thierry Luynes, un entrepreneur de la première heure dans le secteur bancaire et financier, co-fondateur de Cons-sort, Synthé-sis Bank, Établissement de la Financière de l’Échiquier, Esseya, First-Competition, etc., quelques-unes de ses juteuses filiales.

Avec la promesse de partir en Chine lever 2 milliards de fonds à mettre sous gestion avec sa fille Valérie… Vous saisissez ? »

Paul avait pu croiser la petite brune trentenaire dans le hall de l'ESSEC où elle enseignait l'économie à un moment quelconque lors de ses tournées en BDE pour y refourguer ses flacons d'alcools forts : elle voulait aussi son lot !


L’Assemblée Générale du 18 octobre 2013 a validé le principe et l’ancien président-fondateur restera administrateur délégué et conservera la présidence des filiales du Groupe au Luxembourg, en Belgique, à Monaco, en Israël, en Suisse et en Roumanie.

« Le Groupe rassemble aujourd’hui différents pôles d’activités financières réglementées, à savoir la gestion d’actifs, le corporate finance, l’intermédiation financière et l’assurance.

En bref, l’ancien ministre s’est acheté une licence de banquier et une salle des marchés, un peu comme Airbus a pu le faire il y a quelques semaines seulement en Allemagne, afin d’y rapatrier et gérer son pactole en famille… »

Autrement dit, « DLK » prend la tête d’un groupe qui ne lui appartient pas, sur une vague promesse d’en faire des tonnes, laisse la gestion des activités préexistantes à l’ancien patron et se charge de gérer la verrue de ses propres fonds à lui ?

Belle manœuvre.

« Et je fais quoi, là-dedans, Harry ? »

Il part pour Hong-Kong avec un passeport et une procuration se faire ouvrir le coffre et vendre les certificats au plus offrant.

« Une équipe à nous vous pilotera sur place de votre arrivée à votre départ. »

Un coffre, ça a une combinaison secrète et une clé… en principe.

« C’est mon cadeau : la clé, c’est l’employé de la banque qui l’a. La combinaison est simple, puisque ce sont les 6 chiffres du jour, du mois et de l’année de naissance de sa fille… Le Monsieur ne souhaitait sans doute pas oublier la date d’anniversaire de sa gamine née d’un premier mariage. Pensez-y : droite, puis gauche, puis droite, puis gauche, etc. »

La gauche, Paul depuis quelque temps, il n’aimait plus trop.

La droite, ça devait pouvoir aller encore quelques temps, mais pas bien longtemps non plus.

« Une question, mon cher Harry. Si vous savez « tout-ça », pourquoi ne le faites-vous pas vous-même ? Autrement dit, il est où le piège ? »

Rire plus discret, cette fois-ci.

 « Monsieur de Bréveuil, depuis votre passage chez le pape, vous êtes hiérarchiquement mon égal dans la franc-maçonnerie. Et j’imagine que vous connaissez notre serment de fraternité… ».

Extrait de « De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (1/2) » :

« Ils arrivent dans la nuit, il fait frais et pluvieux et une voiture les conduit directement au pied du building de la BoC implanté au milieu du quartier des affaires depuis les années 70.

Une époque où HK était encore britannique et ouvert à tout le monde…

L’affaire est entendue en une paire d’heure dès après l’ouverture des portes.

Ouverture d’un compte.

Dépôt et vérification de la fausse procuration.

Descente à la salle des coffres. Ouverture.

Le coffre est vidé de ses certificats.

On remonte l’ensemble dans un bureau à l’avant dernier étage du building.

Cession des titres au porteur, rachetés par la banque qui se frotte les mains dans la mesure où il est de politique constante de rapatrier à Pékin tout le métal jaune disponible sur les marchés avec les dollars disponibles des dépôts : la Chine n’est pas l’atelier du monde occidental pour rien, et se fait payer aussi et encore en dollar américain.

Virement des sommes sur le compte ouvert à peine plus tôt.

Exécution d’un ordre de virement sur le compte de la banque portugaise.

Fermeture du compte, le tout en deux tasses de thé…

Poignées de mains, sourires et courbettes convenus et, sur le trottoir, Paul se fait confirmer par Barbara que l’ensemble des opérations a bien été enregistré, le tout à transformer en euro par « petits-bouts » et que, comme convenu préalablement avec Anjo, les fonds sont repartis sur le hedge-fund des Bahamas… »

 

Dans le roman « Mains invisibles », notre agent de la défense, le capitaine de Frégate Paul de Bréveuil, prend l’identité d’un trafiquant d’armes vivant au Luxembourg afin de vider tranquillement le compte de LSK à Hong-Kong de ses deux milliards $ en bons au porteur en titre or.

 

Evidemment, ça ne se passe pas très bien pour celui dont l’identité a été volée.

Extrait du chapitre « Rene Van Molenbeek »…

À son retour après quelques contrats exécutés dans les semaines passées, le bonhomme reçoit la visite d’un « émissaire » qui l’intercepte sur le chemin entre son domicile, rue des Trois-glands, du nom du bois attenant, et son marchand de presse situé rue Vauban à Lëtzebuerg, rive droite de l’Alzette-Uelzecht qui traverse le Grand-Duché du sud au nord.

C’est un homme obèse, suant sous la fraîcheur matinale qui le prend à parti sur un ton aimable, s’exprimant en allemand.

« Herr Molenbeek, il va vous falloir rendre l’argent. »

Quel argent ?

« Les deux milliards que vous avez volé à Hong-Kong. »

Rene pense que l’autre affabule totalement. Et s’il n’y avait pas cette trace de détermination dans le regard, ni le fait que l’inconnu connaît son nom, le vrai, il aurait pris cette intervention comme d’un gag pour mieux en rire.

« Je ne suis jamais allé à Hong-Kong… »

Ce qui est faux, mais c’était il y a très longtemps, « même qu’il a oublié, ou qu’il ne sentait pas bon » sur le moment.

« Nous avons des photos. Mon commanditaire ne peut pas faire un trait sur ces deux milliards de dollars qui lui appartiennent. Vous comprendrez. »

Des photos ? Il voudrait bien voir ça…

L’homme lui ressort de sa poche le cliché pris par la caméra de sécurité de la banque.

« Vous voyez bien que ce n’est pas moi ! Vous faites erreur. »

Normalement, l’entretien aurait dû s’arrêter là.

« – Nous ne nous trompons pas. Vous êtes gérant d’un hedge-fund situé aux Bahamas et valorisé à hauteur de presque 14 milliards d’euro. Vous avez huit jours pour restituer l’argent volé.

– Comment ? 14 milliards ? Vous rendre quelque chose que je n’ai pas ? Vous délirez, mon ami ! 14 milliards : il n’y a pas écrit reine d’Angleterre sur mon front, non plus !

– Passé ce délai et même si continuez de prétendre que vous ne les avez pas ou plus, votre sécurité ne sera plus assurée…

– Parce que vous comptez m’abattre, là comme ça, dans la rue et abandonner votre pactole ? Mais vous délirez complétement, Monsieur ! On ne tue pas des gens sans raison, dans ce Duché !

– Nous, non ! Mais mon commanditaire si !

– Vous êtes qui ? La pègre pour parler comme ça ? Mais je vais de ce pas m’enquérir de la maréchaussée, figurez-vous !

– Comme vous le voulez. C’est vous qui avez votre sort entre vos mains.

– Vérifiez vos informations, Monsieur, avant de lancer n’importe quel fatwa sur n’importe qui : si je disposais de 14 milliards de dollar, je vivrais sous les tropiques, pas ici ! »

Un argument qui laisse froid son interlocuteur qui se détourne et s’en va, non sans laisser tomber un : « Huit jours. Vous aurez été prévenu ! »

 

Tout ceci est un roman qui n’a rien à voir avec notre ex-ministre de l’Industrie, et ex-ministre des Finances, presque adulé des foules avant qu’il ne tombe victime de ses excès sexuels.

Il est vrai qu’il est aussi victime de la faillite de la société LSK qu’il avait fondé avec Thierry Leynes défénestré d’une tour à Tel Aviv pour cause de faillite retentissante causée par l’incapacité de DSK à lever les deux milliards $ qu’il avait promis à son associé !... Celui-ci a maintenant sur le dos une plainte pour escroquerie de 156 clients qui l’accusent de leur avoir fait perdre 100 millions $ !...

C’est tout de même bizarre pour quelqu’un qui devait ramener de Chine deux milliards $ comme il s’en était vanté à la presse en mars 2014 !...

J’arrive au moment, Monsieur le Ministre, où je me dois de vous faire une petite recommandation, car il me semble que vous devenez, me semble-t-il, de plus en plus complice de ce détournement de fonds.

En effet, plusieurs courriers vous ont été adressés (en A/R) au sujet du détournement des indemnités de la guerre du Golfe :

1/ Lettre d’un vétéran des OPEX à Michel SAPIN en date du 5 juin 2004 ;

2/ Guerre du Golfe 1991 : Lettre à Michel SAPIN (II) en date du 12 janvier 2015 ;

3/ Guerre du Golfe 1991 : lettre à Michel SAPIN (III) en date du 26 janvier 2015 ;

4/ Air France et les pilotes de ligne : lettre ouverte à Michel SAPIN (I) (envoyé par email via le service Intelligence économique du ministère).

Vous n’avez jamais ouvert d’enquête ou transmis le dossier à la justice, me semble-t-il.

C’est de « l’autisme » ou de la complicité ?...

Les lecteurs apprécieront. Et les juges aussi, peut-être, si vous ne transmettez pas le dossier sans délai au Procureur de la République comme vous y oblige l’article 40 du code de procédure pénale.

Pour l’instant, la seule explication est que le système est devenu tellement mafieux que vous êtes prisonnier de vos contradictions, que vous êtes tenu par l’Omerta.

Mais il y a pire.

Je veux parler des MÉTHODES DE MAFIEUX QUI CONSISTENT A ÉLIMINER DES GENS, EN DEHORS DU DROIT, SUR SIMPLE DÉCISION PRÉSIDENTIELLE.

JE CROYAIS QUE LA PEINE DE MORT ÉTAIT ABOLIE !...

EN TOUT CAS, PAS POUR FRANCOIS HOLLANDE !...

Dans le livre « Les tueurs de la République » de Vincent NOUZILLE, on découvre un vaste reportage sur le programme criminel d’assassinats mené par l’État français.

On cause des américains et de leurs drones, on a tout su ou presque des crimes soviétiques, nazis, chinois, coréens, cambodgiens, de ceux du Mossad, etc., mais assez peu de chose de tous les autres, comme si cela n’existait pas.

Eh bien on découvre avec stupeur, et parfois une certaine fierté morbide et patriotique aussi, il ne faut pas se le cacher, que l’actuel président et le renseignement mène une campagne de meurtres d’une ampleur sans précédent depuis la guerre d’Algérie du temps du premier ministre social-démocrate Guy Mollet.

À cette fin, il maintient une liste de cibles, qui contiendrait des terroristes présumés, même pas jugés, dont lui et les services de sécurité ont décidé l’élimination sans aucune autre forme de procès.

« La liste est ultrasecrète. François Hollande la garde précieusement non loin de lui, dans son bureau du palais de l’Élysée. Elle contient les noms des personnes dont l’élimination a été secrètement approuvée. Selon les circonstances, il peut s’agir d’assassinats ciblés confiés à des soldats, des agents des services secrets français ou de pays amis (l’opération d’élimination d’un commando en Somalie a ainsi bénéficié des moyens américains). Le Service Action (SA) et la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et les commandos des forces spéciales des armées n’ont, aux dires des connaisseurs, jamais été autant sollicités ».

D’après l’auteur, il établit cette liste de meurtres à commettre derrière le dos de la population, grâce au silence complice des médias et des forces de la « gauche radicale » qui soutiennent sans le dire le Parti soce (PS) au pouvoir.

« François Hollande décide seul de ces opérations exceptionnelles. De fait le président ne partage sa liste de cibles qu’avec une poignée de proches qui le conseillent et savent se taire, trois personnes principalement : son chef d’état-major particulier, le général Benoît Puga ; son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian ; et le directeur de la DGSE, le diplomate Bernard Bajolet ».

Il décide aussi de supprimer les opposants politiques ?...

Vous savez que ces pratiques mafieuses – car il s’agir bien de cela : éliminer les gêneurs - n’existent pas en Norvège, en Suède, en Finlande, au Danemark, en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Grèce, et dans bien d’autres pays encore ?...

C’est là la triste constatation que je peux faire : nous sommes dirigés par des mafieux qui pillent le pays et maintiennent une Omerta en raison de la peur qu’ils provoquent par des assassinats programmés qu’ils peuvent décider en toute impunité.

Mais il ne faut pas oublier que le dossier des « milliards disparus de la Division Daguet » est maintenant bien connu dans les armées, notamment par les plus anciens de le DGSE qui connaissent des « frères d’armes » souffrant du syndrome du Golfe, jamais reconnus et jamais indemnisés.

Et ils grognent derrière leur FAMAS…

Bien à vous !...

Jean-Charles DUBOC

Commandant de bord B747/200

 

  JCD Abu Dhabi Jpeg 4

 

PARTIE I : Air France mise en danger par une "minorité"…

PARTIE II : Des États généraux du transport aérien ?...

PARTIE III : Interrogations sur Dominique Strauss-Kahn

PARTIE IV : Dominique Strauss-Kahn, un personnage romanesque

 

 

 

 

 

 


« Quo vadis Air France ?... », par Christian ROGER (1/2)

 

Reprise d’un article de Christian ROGER, ancien président du SNPL (1986-1990)

 

        Mon blog jumboroger.fr est habituellement dévolu à l’étude des crashs aériens et aux enseignements qu’on peut en tirer, avec quelques excursions sur les cabrioles de ma chère Patrouille de France. Mais cela fait 50 ans que je m’active ou que je suis de près ce qui se passe à Air France et je pense que ce demi-siècle me permet de porter un regard lucide sur la situation actuelle de la compagnie.

        Au sein du SNPL (Syndicat National des Pilotes de Ligne), j’ai passé quelques décennies à orienter autant que faire se pouvait l’évolution sociale et technique de cette entreprise et dans les relations que j’ai eues avec tous les dirigeants d’Air France, je les ai toujours considérés comme des partenaires et certainement pas comme des adversaires, même si les relations furent parfois tendues, du fait de nos responsabilités respectives.

        À tous ces dirigeants, j’ai exprimé que j’étais au moins aussi attaché qu’eux-mêmes à l’intérêt qu’ils portaient à Air France, car ils seraient partis depuis longtemps que je serai toujours pilote de ligne dans cette magnifique entreprise ! Je dois dire que tous ces Présidents que j’ai pu fréquenter comprenaient que dans une entreprise de dizaines de milliers de salariés, la représentation du personnel était chose naturelle et indispensable, même si les relations étaient parfois « hard » !

        Dans l’actuelle Air France, je trouve donc sidérant de voir que le Président du groupe AF/KLM et le Pdt d’AF aient choisi de déclarer la guerre au personnel et essayé de les monter les uns contre les autres. Pour autant, je déteste les mouvements de populace et les images de violences qui ont circulé dans le monde entier ne peuvent être ressenties autrement qu’une honte par tous les salariés d’Air France.

AIR FRANCE : UNE SUCCESSION DE PRÉSIDENTS AUX QUALITÉS TRÈS INÉGALES, TOUS NOMMÉS PAR LES GOUVERNEMENTS

        Depuis sa renaissance en 1945, la compagnie nationale voit ses Présidents nommés par le Gouvernement, avec des succès très contrastés. Sur les 11 présidents et  trois seulement ont été de véritables Capitaines d’Industrie éminents, qui marquèrent l’évolution de l’entreprise. Durant ma carrière, j’ai connu un bon nombre d’entre eux et je vous livre quelques éléments qui les situent :

1948-1961 : Pdt Max Hymans : grand résistant, il fut l’homme qui redonna vie à Air France après la guerre et a laissé le souvenir d’un organisateur et fédérateur très apprécié par les salariés. Il disparut trop tôt, victime de maladie.

1961-1967 : Pdt Joseph Roos : personne ne s’en souvient !

1967-1975 : Pdt Georges Galichon : ex Directeur de Cabinet du Pdt De Gaulle, il vint à Air France à contrecœur, car son ambition était d’être Ambassadeur au Vatican, poste qu’il obtint enfin en quittant Air France en 1976, après y avoir fait de la figuration durant huit années au poste de Pdt.

Il me faisait penser à un Colonel que j’avais connu dans l’Armée de l’Air, qui avait été noté par un Général par un laconique « Brave homme » tout à fait explicite ! Heureusement, il fut secondé par Pierre Donatien Cot, un Directeur Général qui n’était pas de mes amis, mais qui s’efforça de conduire la barque Air France avec autorité.

En 1971, fermement soutenu par le charismatique Pdt du SNPL André Gréard, pionnier d’Air France dès 1945 et avec la fougue que donne la jeunesse,  j’ai réussi à entrainer l’ensemble des navigants techniques d’Air France, UTA et Air Inter dans la négociation d’un accord  où je proposais d’adopter les mêmes structures que celles adoptées par toutes les compagnies aériennes aux USA, pour fixer les conditions de rémunération et conditions de travail des navigants.

Ce fut une belle bataille contre le Directeur Général d’Air France Pierre Donatien Cot, qui entraîna ses collègues d’UTA et Air Inter dans un lock-out de tous les navigants techniques durant deux semaines, jusqu’à ce que le Gouvernement siffle la fin de la récréation et leur donne l’ordre de trouver un accord. Durant cet insolite lock-out où les Directions voulaient licencier tous les navigants techniques pour les réembaucher un par un, le Directeur Général d’Air France Cot fit paraître un tract aux membres du personnels des trois compagnies « s’étonnant  que les négociations soient orientées par un copilote qui n’a même pas trois ans de compagnie » ! Le contrat final qui résulta de ces âpres négociations régit encore aujourd’hui la structure des salaires et  d’évaluation de l’activité des pilotes de ligne.

1975-1984 : Pdt Bernard Giraudet : ce fut un des meilleurs dirigeants qu’ait eu Air France, qui sut mener une conduite des hommes efficace et opérationnelle. Il se posait alors le problème du remplacement des Caravelle par des Boeing 737 et le SNPL était ancré sur l’exigence de le faire voler avec un mécanicien navigant, ce que ne faisait aucune compagnie au monde.

Je m’étais opposé sans succès  à cette politique et pour débloquer la situation, j’ai pris contact avec le Pdt Giraudet et lui ai proposé l’initiative iconoclaste de m’opposer au SNPL en lançant un référendum personnel auprès des pilotes, pour leur demander de voler sans mécanicien sur le Boeing 737, sous réserve que ces avions soient bien commandés et que je ne reste pas seul au milieu du gué ! J’en reçus l’assurance et ce vote rencontra un très large succès,  qui permit d’acheter les Boeings 737 et fit évoluer les pilotes d’Air France vers l’équipage à deux pilotes, comme partout ailleurs.

1984-1987 : Pdt Marceau Long : ce spécialiste du droit Constitutionnel n’avait pas sa place à Air France et sa Présidence fut du temps stérilement perdu pour l’entreprise.

1987-1988 : Pdt Jacques Friedmann, grand ami de Chirac, c’était un homme charmant que j’ai bien connu en tant que Pdt du SNPL Air France, mais qui ne voulait surtout pas d’histoires et qui n’était pas un meneur d’hommes, ce qui est fâcheux quand on a des dizaines de milliers de salariés. Il me reçut un  soir de 1988 pour me dire « Je suis viré demain». On ne lui avait pas pardonné le crash stupide de l’Airbus A320 d’Habsheim et lors d’une partie de golf, Jacques Attali proposa son frère  jumeau Bernard à Mitterrand pour remplacer Friedmann. C’est comme cela que s’écrit l’Histoire !

1988-1993 : Pdt Bernard Attali : C’est un homme qui suscite la sympathie et mes relations avec lui furent cordiales. Sous sa Présidence, Air France connut d’importants changements : acquisition d’UTA et d’Air Inter, prise de contrôle de Sabena et CSA, lancement du système informatique Amadeus. Mais en bon socialiste, il partit en laissant une entreprise très endettée, à la limite du dépôt de bilan, sans avoir pu obtenir de l’État, son quasi unique actionnaire, les fonds indispensables à une restructuration et son développement.

En 1991, ayant perdu mon aptitude au pilotage pour raison médicale, j’ai quitté mon métier et mon poste de Pdt du SNPL Air France pour me retrouver illico DRH du Lido et du Moulin Rouge ! Mais j’ai toujours gardé le contact avec les structures de ma profession.

1993-1997 : Pdt Christian Blanc : Les candidats n’étaient pas légion quand il reprit une entreprise en quasi faillite et avec énergie, il obtint du Gouvernement 3 milliards d’euros pour la recapitaliser et entama des réformes de structure très profondes. Il eut le courage d’aller chercher aux USA un top manager  nommé Gangwall à qui il fit confiance pour mettre en place les fondamentaux du redressement. Soucieux de recueillir l’adhésion des salariés, il lança un référendum interne pour faire accepter son plan de redressement, qui reçut un très bon accueil, avec 81% d’approbation. Mais il se planta quand il tenta d’imposer aux pilotes un système d’embauche des futurs pilotes très inférieur au système en vigueur et dut abandonner ce projet face à la détermination du SNPL.

Il démissionna quand soucieux de préserver le Mondial de football, le Ministre des Transports Gayssot se rangea à l’avis du SNPL. Mais il avait su sortir Air France de l’ornière et on lui doit le respect.

1997-2009 : Jean-Cyril Spinetta : il fut le Pdt qui assura le plus long mandat, durant seize années, dans un contexte économique favorable qui permit à l’entreprise d’être en bénéfices durant 11 années.

À son crédit la privatisation d’Air France où l’État gardait 17.5% du capital et  en 2009 la fusion d’Air France et de KLM.

Mais il y eut aussi un passif important lors de sa Présidence. Commander, c’est prévoir et il est regrettable qu’il n’ait pas perçu  la menace que faisait apparaître le Low Cost dans l’évolution du Transport Aérien. J’ai assisté un jour à une conférence de Louis Armand, grand commis de l’État qui reconstitua la SNCF après la guerre. Il disait que« Dans un phénomène ne mouvement, beaucoup ne perçoivent pas le mouvement, une petite partie des observateurs en perçoit le mouvement et la vitesse et une infime partie perçoit l’accélération du phénomène ». Cette observation s’applique bien à Spinetta, qui  « pensait que les low-costs européennes seraient rapidement rattrapées, comme Southwest, la compagnie américaine qui a inventé ce modèle, par les coûts salariaux sous la pression syndicale. Mais avec la fragmentation des bases et du corps des pilotes issus de dizaines de nationalités différentes, cela n’a pas encore eu lieu ».

En réalité, Southwest est aujourd’hui la première compagnie aérienne des USA et transporte 101 millions de passagers par an. Air France paie aujourd’hui très cher cette carence de stratégie et le retard pris à se lancer dans le Low Cost.

D’autre part, Spinetta eut la chance de bénéficier d’une conjoncture économique très positive et durable et on lui reprochera de ne pas avoir eu le courage d’en profiter pour restructurer l’entreprise, comme a su le faire British Airways, en réduisant des effectifs au sol trop nombreux. Il préféra acheter la paix sociale, n’oubliant pas ses racines socialistes.

Endormi dans un protectionnisme de ses lignes, Spinetta ne vit pas non plus venir la concurrence déloyale des Compagnies du Moyen-Orient.

2009-2011 : Pdt Pierre-Henri Gourgeon : Il était le DG d’Air France sous la présidence de Spinetta, mais devenu Pdt, il se fâcha avec lui en obtenant la nomination d’Alexandre de Juniac comme DG. Il fut débarqué brutalement notamment du fait de sa mauvaise gestion de l’accident du vol Rio-Paris. C’était un exécutant administratif sans envergure et ce ne fut pas une grande perte pour l’entreprise !

Et en 2011 arriva Calamity Juniac à la Présidence d’Air France !

C’est un très pur produit de cette fameuse ENA, dont ses élèves prétendent que le monde entier nous l’envie, mais qu’on se garde bien de copier ailleurs quand on veut réussir à former de solides dirigeants d’entreprise. À l’ENA, la référence économique unique est Keynes et c’est donc une excellente fabrique d’hommes politiques et de la fonction publique, très actifs pour organiser les dépenses de l’argent du contribuable ou endetter les générations qui suivent, mais ignares quand il s’agit de créer de la richesse. Faites un test : envoyez un énarque créer une entreprise au Sahara. Six mois après, il reviendra vers vous pour demander une subvention et importer du sable !

Diriger une entreprise de 67 000 employés, cela nécessite avant tout d’aimer les hommes, de les respecter, de les faire adhérer à un projet. Notre cher aviateur Saint Saint-Exupéry disait « Si tu veux unir les hommes, fais leur construire une maison ensemble ». Ce n’est qu’avec l’adhésion du personnel que peut se construire le succès d’une entreprise, surtout si on a des efforts à leur demander. Mais à l’ENA, on en connait pas St Ex, on préfère des soi-disant experts en finances, vous savez, ceux qui ont montré en 2008 leurs brillantes qualités de gestionnaires avec les « Subprimes ».

Monsieur de Juniac a fait preuve d’un mépris de ses salariés et sauf à changer de comportement, il est douteux qu’il soit l’homme qui ait les capacités à diriger une entreprise, qu’elle soit Air France ou autre. Ses propos tenus devant un parterre de patrons qui l’ont applaudi lors d’un colloque à Royaumont témoignent d’une inadéquation préoccupante à son poste. Devant ce parterre, la logique aurait voulu qu’il fasse part des problèmes qu’il rencontrait dans une entreprise en difficulté et des solutions qu’il proposait à ses salariés pour combattre ensemble cette difficile situation. Au lieu de cela, ce fut la déclaration que la seule variable d’ajustement dont il disposait pour réduire les coûts était la masse salariale, en ajoutant des propos aussi agressifs que maladroits sur le travail des enfants, la durée du travail de 35 heures, dont il semble ignorer qu’elle ne s’est jamais appliquée aux pilotes d’Air France, ou le droit à la retraite, rapportant le propos de son compère Pdt de Qatar Airways, qui lui disait que chez lui, « les grévistes auraient été en  prison » sic ! Le Qatar érigé en exemple, pays où les salariés émigrés, traités comme des esclaves, meurent sur les chantiers par tombereaux. Au lieu de chercher à faire adhérer le personnel à la remise en forme de l’entreprise, il leur a déclaré la guerre, notamment aux pilotes.

Le brillant résultat de ce provocateur inconséquent a été le refus de toutes les organisations syndicales de participer à une réunion le 16 mars 2015, censée lancer la discussion sur le plan Perform 2020, nouveau projet de cost-killing du PDG de la compagnie. Je n’ai jamais vu un tel refus.

Et pourtant, tous ceux qui ont dirigé des compagnies aériennes dans le monde savent que c’est folie de vouloir le succès d’une compagnie aérienne sans l’adhésion pleine et entière des pilotes de ligne. Le seul précédent que j’ai connu  est celui d’un nommé Franck Lorenzo, qui dans les années 70 était PDG de la compagnie US Eastern Airlines, qui entra en guerre frontale avec ses pilotes. Cette compagnie a disparu peu après ses prises de fonction.

La marge de profit d’un vol commercial est toujours très faible et dans la conduite des vols, il est évident qu’il importe que le Commandant de bord ait le souci permanent de l’intérêt de son entreprise. Cela passe évidemment par une vigilance et compétence sur la sécurité des vols, mais l’impact du Commandant de bord est aussi fondamental pour ce tout qui ce qui contribue à donner le maximum de recettes et le minimum de dépenses à ses actions.

Tant avec le personnel au sol que les navigants, la désastreuse attitude de la Direction d’Air France et notamment celle de son Pdt ont créé une hostilité du personnel qui compromet gravement la mise en place des solutions vers une indispensable restructuration.

Il est indispensable pour une entreprise comme Air France d’avoir à sa tête un Capitaine d’industrie qui suscite la confiance et le respect. Je ne suis pas certain que de Juniac pourrait devenir ce Capitaine d’industrie, sauf à changer radicalement de comportement. Certains hommes savent tirer de leurs échecs les leçons qui leur permettent des succès ultérieurs. C’est ce que je lui souhaite.

Source :

http://www.jumboroger.fr/quo-vadis-air-france-par-christian-roger-ex-dirigeant-du-snpl/#comment-77577

 

 


L'économie collaborative…

 

Pour les beaux yeux de « La Comtesse »

 

La brave inconnue, qui fréquente aussi ce « piti-blog » de rien avec ses « pieds dénudés », m’a demandé l’autre jour « mon opinion » (comme si c’était important après tout ?) sur Jeremy Rifkin.

Le bonhomme est un activiste de la « troisième révolution industrielle » depuis de nombreuses années et s’active en ce moment autour de notre région « nord-pas-de-Calais » de la « Gauloisie-septentrionale ».

Pour lui, la « troisième révolution industrielle » – on y reviendra dans des billets ultérieurs – c’est un peu la suite des précédentes : Elles tournent toutes autour de la maîtrise de l’énergie.

Personnellement, j’en vois plus que trois : La première s’est passée avant  le début des civilisations, quand l’homo-sapiens a maîtrisé le feu. En cuisant ses aliments, sapiens a pu raccourcir son tube digestif et le sang en excès lui ait monté à la tête qui a grossi… ;

La seconde, quand le même bestiau est devenu « éleveur-cultivateur » après avoir erré « chasseur-cueilleur ». Il maîtrisait l’énergie animale et ça lui a grandement facilité la vie ;

La troisième est intervenue au moment de l’émergence des premières civilisations, quand il a fallu protéger bétail et récolte contre les bandes-nomades pilleuses toujours plus nombreuses et affamées.

C’est l’apparition des premières formes d’État et de leur corollaire, à savoir l’asservissement plus ou moins consenti et jusqu’à l’esclavagisme (et plus tard, au moins jusqu’à la Révolution Gauloise, sous la forme du servage des serfs).

Là, les « dominants » ont compris que leur « puissance » devait s’appuyer avant tout sur le travail d’autrui… ce qui reste encore d’actualité ;

La suivante – la quatrième – a mis longtemps à émerger, mais a été foudroyante grâce aux progrès de la métallurgie : Le travail, l’énergie de la machine, en l’occurrence à vapeur, a décuplé les facteurs de production, libérant l’humain, son temps et son esprit, pour des tâches « plus nobles ».

Elle se déroule encore avec la « combustion interne » et l’économie à base de pétrole.
Et la suivante devrait voir le robot supplanter toutes les activités humaines hors celle des loisirs et de la création, de « l'inventivité ».
Mais peut-être par un détour qui se dessine là sous nos yeux.

Le trait commun à tous ces développements et révolutions, c’est bien la maîtrise de l’énergie et sa consommation toujours plus importante par tête de pipe.

Je n’ai pas de chiffre à vous fournir, mais c’est une évidence qui se heurte à des problèmes de « finitude » que nous avons déjà abordé avec les billets précédents relatifs aux « déclinistes » (catégorie dont fait partie ce post-là : Il vous suffit de cliquer sur le mot en fin de page pour y accéder).

Et il en est de deux sortent : La Terre elle-même est « finie », le développement de l’humanité vers toujours plus de consommation d’énergie ne semble pas possible aux plus grands esprits de l’époque, depuis Malthus et jusqu’à Rifkin et quelques autres.

Ces « déclinistes-là » sont suppléés par les « écololos », épaulés devrais-je dire par ceux-là qui se servent des mêmes déductions et études.

L’actualité d’ailleurs, avec sa COP21 qui se tient dès la fin du mois prochain au Bourget, vient rajouter à la confusion en postulant deux choses actées sur le plan juridique international : La Terre devient une poubelle irrespirable et elle chauffe…

Accusé le CO2 !

C’est vrai qu'elle devient poubelle, mais « l'économie circulaire » en développement peut y remédier, au moins partiellement avant que d'être prépondérante.
C'est vrai qu’elle chauffe, ne serait-ce que par consommation d’énergie. Toute énergie consommée est tirée de « chaleur » (en fait d'un différentiel de température entre deux éléments mis en « communication »), transformée éventuellement et partiellement en mouvement (énergie mécanique), qui finit par se perdre elle-même à son tour en chaleur.

Il n’y a rien à dire, carbone ou non, c’est une constante depuis Lavoisier.

D’ailleurs la révolution industrielle à venir, dite « décarbonnée » que nous préparent nos « sachants » atteints d’autisme dogmatique, ne changera absolument rien (sinon peut-être la qualité de l’air que nous respirons) à ce réchauffement global.

Pour l’heure, ce réchauffement est insensible, en tout cas pas mesurable et prédictible avec une précision « scientifique », mais il existe, c’est certain.

Qu’il soit d’origine humaine ou non, finalement, ce n’est pas ce qui est déterminant : Les enfants qui viennent au monde tous les jours ont eux aussi le droit de vivre leur vie heureux et confortablement, au moins autant que leurs ancêtres et autres parents, sinon mieux encore.

Donc ils consommeront encore plus d’énergie.

C’est comme ça et pas autrement, sauf à décider d’un « grand nettoyage » généralisé à travers une guerre mondiale de plus.

Ce qui est par ailleurs parfaitement stupide et suicidaire…

Parce que personne dans le débat actuel sur l’état de la planète ne sait, ou ne veut savoir si le « global warning » est à souhaiter ou non.

Il y a bien les populations exilées sur des îlots qui affleurent d’à peine un ou deux mètres au-dessus du niveau de la mer qui pleurent et qu’on entend à peine depuis leurs océans lointains, tout comme on nous fait pleurer sur ses fauves qui perdent leur habitat-naturel que sont les ours polaires… C’est dire nos priorités affectives et compassionnelles !

Mais personne ne vous dit qu’il y a toujours eu croissance et même amélioration du « bien vivre » dans nos livres d’Histoire dès que le climat s’est réchauffé (on dit « adouci » pour mieux vous tromper) dans toutes les civilisations, alors que toutes les périodes de refroidissement (dits parfois « petit-âge glaciaire », pour mieux vous effrayer) sont surtout marqués par des famines et des épidémies qui ont décimé l’humanité bien plus sûrement que nos épouvantables boucheries…

Passons, je ne juge ni ne dénonce, je constate.

La deuxième finitude, ça reste justement la « fabrication » d’une énergie abondante et pas chère, à « distribuer » au plus grand nombre possible, à tous et partout.

Techniquement, on est arrivé à peu près au bout de ce que les ingénieurs savent faire de mieux.

Et c’est là le paradoxe de Rifkin et des « écololos » !

La technologie existe et va progresser encore quelques décennies jusqu’à supplanter toutes les autres disponibles : Elle est nucléaire !

Et au lieu de sauter à pieds joints sur les formidables opportunités que la connaissance scientifique nous propose pour un futur proche (la fusion froide, les microcentrales, la filière aux sels fondus, ou celle au thorium), ils lui tournent le dos véhémentement !

Fabuleux de trisomie, finalement…

Et on nous invente « la troisième révolution industrielle » (qui ne serait jamais que la cinquième économique… passons : Une preuve de plus où le dogmatisme peut produire des erreurs) qui serait celle du « partage ».

Et c’est vrai que « l’économie du partage » est en train de bouleverser, en quelques années seulement, plusieurs secteurs économiques. Désormais devenue incontournable pour de nombreux consommateurs, « l’économie collaborative » (son petit-nom poétique pour faire « fleur-bleue ») prend un poids considérable et est en train de bouleverser notre façon de consommer, de nous loger et de voyager.

D’autant que cette dernière ne se cache pas de venir concurrencer sur leurs terrains, les acteurs de l’économie traditionnelle, pour proposer des services la plupart du temps moins chers aux utilisateurs.

Petit inventaire « à la Prévert » pour fixer les idées et l'état des lieux actuel :

Aujourd’hui on compterait 9.000 « starts up » (bien que certaines soient déjà devenues des leaders, des « Licornes », dans leurs domaines) de « l’économie du partage » dont 276 créées ou implantées en « Gauloisie-en-avance » et dont 76 % ont été créées seulement après 2008.

D’après une étude de PWC, le marché mondial de cette nouvelle économie représentait déjà 15 milliards de dollars en 2014 et pourrait atteindre près de 335 milliards de dollars d'ici à 2025.

Pourrait seulement… on ne sait pas encore.

Je parie pour bien plus et extrêmement concentré en à peine quelques dizaines de milliers d’acteurs dans le monde… pas plus, laissant sur le carreau des millions et des millions d’entreprises déjà existantes et des milliards de chômeurs en plus.

Concrètement, plusieurs formes d’échanges sont déjà pratiquées via ce mode de consommation : La location de court terme et entre particuliers et le « crowdfunding », pourraient ainsi connaître une croissance de + 63 %, « l’online staffing » (mise en relation d’autoentrepreneurs, d’indépendants autour d’un service, la plupart du temps à travers une application : C’est le cas typique d’Uber qui n’est pas l’employeur de ses chauffeurs),  de + 37 %, la location de logement entre particuliers de + 31 %, etc.

D’ici 2025, « l’économie du partage » serait alors à égalité avec l’économie traditionnelle. Une croissance et des créations d’emplois potentielles, nous dit-on… mais à condition de ne pas avoir peur de relever le défi de « l’économie du partage », en modernisant le cadre légal, et c’est ce qu’on attend de nos « sachants ».

En notant que l’émergence de cette « économie collaborative » doit aussi son succès grâce à des « niches » de non-droit, notamment fiscales.

Si la fiscalité devient trop envahissante, elle est mort-née. 

C’est la particularité de la plupart des projets de « l’économie du partage » qui sont venus se nicher dans un flou juridique grâce aux nouvelles technologies (notamment du sans-fil et donc mobile), profitant de cette grande liberté pour adapter leurs projets et expérimenter… jusqu’à venir directement concurrencer les anciens monopoles (les taxis ou la SNCF), voire des secteurs qui se sentaient probablement à l’abri de la numérisation (comme l’hôtellerie. On cite aussi les professions juridiques, mais je n’y crois pas, chaque cas traité étant un cas particulier, du « sur-mesure », affaire de spécialiste).

Les législations actuelles ne sont pas du tout adaptées à cette nouvelle économie et partout dans le monde, les pouvoirs publics s’interrogent sur la marche à suivre.

Par exemple, le chiffre d’affaires des taxis newyorkais est en chute de 7 % (en partie à cause de l’augmentation du nombre de licences mais aussi du nombre de chauffeurs VTC), le chiffre d’affaires du secteur touristique en Espagne perdrait 2,5 milliards d’euros par an (à cause de la location d’hébergement entre particuliers – notamment Airbnb – et du non-paiement de la taxe de séjour), les rentrées fiscales de l’État américain se seraient amoindries de l’ordre de 3,4 % (la faute à la chute des ventes de voitures nouvelles à cause des applications d’auto-partage).

Pour l’heure, l’époque est à la résistance et à une clarification des législations (en termes de sécurité, de protection des consommateurs et des salariés) et des problème générés en terme de fiscalité.

Pendant un temps, le maire de New York, confronté aux mêmes interrogations, avait songé à plafonner le nombre de VTC dans la ville (comme c’est le cas pour les taxis : On compte, pour le moment, environ 13.500 taxis jaunes à New York pour 63.000 VTC dont le développement est ancien. Pour ces derniers, on compte 25.000 nouveaux VTC depuis 2011 dont 19.000 sont affiliés à Uber et dont 65 % sont des black cars – soit un service de luxe non comparable à l’activité des taxis).

Mais en juillet dernier cette mesure a été abandonnée et il a été décidé de lancer une étude pour évaluer l’impact à long terme pour l’économie et les emplois de ce nouveau mode de transport (qui n’a rien de nouveau autre que sa « commercialisation »). 

Les gains seraient potentiellement nombreux puisque la croissance de « l'économie collaborative », proposant des biens et des services au préalable inexploités, à un fort potentiel de création d'emplois pour des actifs aujourd'hui non ou sous-utilisés.

On comprend alors qu'ici, le gouvernement Gaulois se trouve dans une position bien compliquée entre sa volonté de protéger les secteurs traditionnels (qui rapportent encore au fisc) et sa recherche de croissance et de création d’emplois… 

En « Gauloisie-ultra-libérale » (toujours à la pointe du progrès soce), Uber se dit prêt « à travailler avec le gouvernement français pour définir ensemble un cadre réglementaire moderne et pragmatique » mais les péripéties de la loi Thévenoud dont les dispositions remontent jusqu’au niveau du Conseil constitutionnel (sur le retour à base des chauffeurs, la maraude électronique, le service Uberpop) montrent les difficultés du gouvernement et du Parlement à mettre en place un marché du travail moderne et propice au développement de nouveaux secteurs.

L’étude « Enjeux et perception de la consommation collaborative » du Pôle interministériel de Prospective et d’Anticipation des Mutations datant de juillet 2015 est, à ce titre, très décevante en termes de propositions ou d’identification des freins.

Heureusement, de nombreuses entreprises traditionnelles n'attendent pas un signe de l'État pour se lancer : Ainsi Décathlon et Monsieur Bricolage ont, tous les deux, lancé leur propre plate-forme de vente de matériels d'occasion entre particuliers (Trocathlon.fr et LaDépanne.fr).

Castorama a créé une encyclopédie collaborative en ligne avec des tutoriels de bricolage/aménagement (Wiki for Home).

À l'étranger les exemples pullulent aussi : Le loueur de voitures Avis, vient de racheter Zipcar, la plus grande application d'auto-partage désormais disponible dans l’hexagone, et BMW a développé son propre système d'auto-partage avec DriveHow, tout comme Ford avec GetAround.

Mais les entreprises peuvent aussi sortir de leurs secteurs, comme le constructeur d'automobile Hyatt qui a investi dans One Fine Stay, un service de location d'appartements haut de gamme entre particuliers.

Pour aller encore plus loin, au Royaume-Uni, le ministre du commerce et des entreprises a publié une étude indépendante « Unlocking the sharing economy » qui appelle à simplifier la fiscalité des entreprises face aux nouvelles pratiques de « l’économie du partage », à sécuriser les échanges en ligne pour les individus (données, identités, transferts d’argents) et qui appelle les collectivités à étudier l’intégration de ses services dans leur gestion : « L’économie du partage » étant source de gain de temps et de dépenses, mais permettrait également une meilleure consultation des citoyens et donc une démocratie plus participative.

L’étude gauloise (précitée) a cherché à déterminer le profil des usagers de l’économie du partage les a qualifié, à 40 %, « d’opportunistes », c’est-à-dire un groupe de populations pour qui « la consommation collaborative est avant tout une opportunité qui permet de regagner du pouvoir d’achat dans un contexte marqué par la crise économique ».

Outre un choix de vocabulaire qui peut interpeller, ce rapport passe cependant à côté de l’idée que les services publics peuvent, eux aussi, se montrer « opportunistes » et générer des économies en intégrant l’économie collaborative. 

Au niveau des dépenses de personnel, les déplacements des fonctionnaires sont très fréquents et génèrent d’importants frais de fonctionnement : Pourquoi ne serait-il pas possible de privilégier le covoiturage pour les déplacements des agents ?

L’idée peut également être prolongée à l’hébergement du fonctionnaire, en passant, si le coût est plus faible, par la plateforme Airbnb ! 
Une idée défendue directement dans le rapport britannique « Unlocking the sharing economy » qui souligne que les pouvoirs publics dépensent des millions de livres sterling chaque année en frais de déplacements et que l’utilisation des flottes de véhicules (pour les agents et les élus) n’est pas optimale.

Concernant ce point, ce rapport évoque le cas du Croydon Council où il a été décidé de supprimer la flotte de véhicules pour plutôt payer un abonnement à Zipcar à leurs agents pendant leurs heures de travail : Les économies réalisées ont été de 42 % par rapport au budget d’une flotte de véhicules (et de – 36 % en termes d’émission de CO2).

Et les gars rentrent à pied chez eux…

Autre secteur, mais cette fois pour générer de nouvelles ressources, la location à court terme : Les pouvoirs publics britanniques sont propriétaires d’un patrimoine (des véhicules aux bâtiments, aux établissements et matériels médicaux) d’une valeur de 370 milliards de livres et qui coûte 20 milliards de livres à entretenir chaque année.

Le rapport propose donc de localiser les objets/lieux qui peuvent être mis en location aux particuliers, à des entrepreneurs pour de courtes durées sur le principe de Drivy (location de véhicules) ou d’OfficeRiders (location de bureaux sur le principe d’Airibnb).

Le financement participatif, autre aspect de « l’économie collaborative » permet aussi de directement impliquer les citoyens dans l’aménagement de leur lieu de vie et de l’espace public.

À l’instar du site américain Citizeninvestor ou de la plateforme britannique SpaceHive, il serait intéressant de développer le « crowdfunding » citoyen en pense quelques-uns.

Cette nouvelle pratique permet de répondre aux envies des citoyens dans un contexte de restrictions budgétaires. Ainsi les habitants via le financement participatif peuvent financer des équipements publics comme un jardin communautaire ou encore un skate park.

Au Royaume-Uni, la ville de Mansfield a, grâce au « crowdfundig civique », installé un réseau Wi-Fi public après une récolte de 70.000 livres.

La ville de Reims est d’ailleurs en train de restaurer la Porte Mars en faisant appel à des acteurs privés et en mobilisant le financement des habitants qui le souhaitent.

Autre axe de développement, le modèle idéal « d’économie collaborative » peut se retrouver dans le développement économique local. Il permet en effet de favoriser les circuits courts et de limiter les dépenses de transport.

Plusieurs utilisations peuvent ainsi être faites dans ce sens et, par exemple, la ville de Saint-Etienne a décidé récemment de servir des repas 100 % bio provenant à 47 % de produits locaux dans ses cantines scolaires.

Saint-Etienne s’est ainsi appuyé sur une plateforme de producteurs locaux et a permis d’avoir une marge de manœuvre financière dans sa gestion.

Le prix du repas est quant à lui de 5 euros, pris en charge par la ville et les familles. 

Autre exemple évoqué ci-avant, Jeremy Rifkin, travaille depuis plusieurs années avec le gouvernement allemand et conçoit en ce moment avec la région Nord-Pas de Calais la mise en œuvre d'un plan régional de développement, notamment des transports, qui inclut des initiatives collaboratives comme l'auto-partage et le « crowdfuding » : Ainsi, des plateformes web de covoiturage de marchandises  (route, ferroviaire, fluvial) ont été développées pour permettre aux entreprises régionales de se regrouper et d’organiser des chargements optimisés. 

Signalons qu’en « Gauloisie-du-vivre-ensemble », le secteur de « l’économie collaborative » connaît bien une fulgurante ascension à l’image de son chef de file BlaBlaCar, le service de covoiturage devenu incontournable (il concentre 20 % du trafic web des plateformes de « l’économie du partage » au pays), qui permet à ses usagers de partager les frais d'un trajet en voiture (sans effectuer d'activité rémunératrice ou profitable) et qui fait de plus en plus concurrence à la SNCF… au point que cette dernière a désormais aussi lancé son propre service de covoiturage (iDVroom) et se lance aussi dans l’auto-partage en prenant des parts dans OuiCar et 123envoiture.com.

On trouve aussi d’autres grands acteurs gaulois du secteur comme la Ruche qui dit Oui (produits fermiers du producteur au consommateur) ou encore LeBoncoin. Mon pays est donc considéré comme leader en termes de consommation de « l’économie du partage » avec l’Espagne et les États-Unis : 30 % des utilisateurs sur notre territoire sont des étrangers/touristes et 70 % des gaulois autochtones.

Les internautes ont largement adopté cette pratique. Pour exemple 70 % des internautes gaulois ont déjà acheté ou vendu sur des sites de particulier à particulier. Du côté de l’hébergement, c’est près de 5 millions de personnes (gauloises ou non) qui ont loué un logement via le site Airbnb depuis sa création (2,5 millions depuis le début de l’année 2015).

Dans le domaine des transports le site BlaBlaCar compte 8 millions de membres en « Gauloisie-routière ». En pleine expansion le site est déjà présent dans plus de 19 pays et a organisé plusieurs levées de fonds importantes pour accélérer la croissance de l’entreprise. 

Ce petit tour d’horizon, juste pour dire que les choses sont en marche et appelées à se développer encore, ça ne fait pas de doute.

C’est la fin du modèle fordien du partage des tâches auquel nous assistons.

En tout cas son évolution.

Car pourtant, cette « économie-collaborative » porte en elle-même ses propres limites et ses contradictions.

Rifkin voit l’avenir en elle, et nous allons y revenir.

Moi, je vois aussi qu’elle vise aussi à saper notre « modèle social » et vider de son sens notre système fiscal qu’il faudra donc réformer en profondeur alors même qu’on n’en prend pas vraiment le chemin.

C’est une des raisons pour lesquelles je la classe dans le monde « décliniste ».

Mais peut-être aussi n’est-ce qu’une des formes du « Monde d’après ».

À suivre…

Source :

http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/10/pour-les-beaux-yeux-de-la-comtesse.html

 


Air France et les pilotes de ligne : lettre ouverte à Michel SAPIN (III)

 

PARTIE III

 

Interrogations sur Dominique Strauss-Kahn…

 

Monsieur le ministre,

 

Dans la partie II de cette lettre ouverte, j’ai repris l’idée des syndicats pilotes d’organiser des « États généraux du transport aérien » où seront exposés les contraintes, les exigences et les objectifs des compagnies aériennes.

A titre d’exemple, et concernant le personnel navigant, je ne peux que citer les exigences de sécurité et le temps de vol maximum d’un équipage qui est de 85 heures mensuel et 900 heures par an (75 heures par mois sur 12 mois).

C’est une réglementation internationale qu’aucune compagnie ne peut dépasser sous peine de voir les compagnies d’assurances refuser d’indemniser en cas d’accident.

Il faut savoir que le métier de pilote de ligne est absolument épuisant lorsque l’on travaille trop. LE STRESS ET LES EFFETS DU DÉCALAGE HORAIRE PERTURBENT LES RYTHMES CIRCADIENS, ÉPUISENT LES ORGANISMES ET MENACENT RAPIDEMENT LA SÉCURITÉ LORSQUE LES PILOTES SONT ÉPUISÉS.

C’est un problème très sérieux que j’ai abordé dans la « Lettre ouverte à Alexandre de Juniac » et dont je reprends un extrait : « Je vais simplement vous demander de vous pencher sur le crash du B747 Cargo F-GPAN, à Madras, le 5 mars 1999. Vous découvrirez dans le rapport d’enquête-accident que les pilotes n’avaient pas eu de repos suffisant pendant les trois derniers jours précédant le vol, à tel point qu’ils ont fait une erreur de lecture de la check-list de sortie du train avant en secours !...

A la même époque, le Conseil Médical de l’Aéronautique Civile (CMAC) a, sur ma demande, donné un avertissement à la compagnie Air France sur les conditions de travail sur long-courriers.

Il est vrai que quelques pilotes ont eu une crise d’épilepsie en courrier ou en rentrant chez eux en raison de la privation de sommeil.

Des faits soigneusement cachés au public, et c’est compréhensible. »

Aussi, vous devez être conscient que le métier de pilote de ligne est limité par la résistance humaine à la fatigue et qu’il n’est pas possible de demander n’importe quoi, ni de désigner les pilotes en boucs émissaires car ils refusent 17% d’augmentation de productivité !...

C’est quand même un peu plus compliqué que cela sachant que, de plus, les pilotes de B777 travaillent déjà au maximum légal.

La demande est bassement démagogique et satisfait un électorat toujours séduit par le discours « il faut faire payer les riches !...».

 

Première suggestion

Dans cette « lettre ouverte à Alexandre de Juniac », j’ai proposé de remplacer les charges sociales qui pèsent sur les salariés et les entreprises en créant :

1/ Une COTISATION SOCIALE SUR LES MATIERES PREMIERES (CSMP) :

 http://infreequentable.over-blog.com/article-6870342.html

2/ Une COTISATION SOCIALE SUR LES PRODUITS MANUFACTURES (CSPM) :

http://infreequentable.over-blog.com/article-mesures-de-redressement-des-comptes-publics-92451471.html

La proposition de réduire les charges sociales uniquement sur les compagnies aériennes, que j’ai faite dans la PARTIE II, est très difficile à réaliser car il est quasiment impossible de sortir Air France du cadre légal de la réglementation sociale.

Aussi, il est souhaitable d’étudier de nouvelles propositions pour financer correctement nos organismes sociaux et alléger très sensiblement les charges sociales pesant sur les entreprises.

Votre chef du bureau des cabinets m’a répondu, par courrier du 25 mars 2015, que c’était étudié par le service compétent.

Cette proposition est la première suggestion de cette lettre ouverte.

 

Le personnel navigant classé personnel irradié.

Les rayonnements cosmiques bombardent en continu la haute atmosphère et irradient copieusement équipage et passagers. Un autre domaine où la « presse-aux-ordres » ne s’attarde jamais.

Recevez-vous une dose de radiation équivalente à une radio des poumons à chaque fois que vous allez dans votre bureau à Bercy ?... Eh bien, une hôtesse de l’air, un pilote, reçoivent cette dose à chaque aller/retour vers l’Amérique du Nord !... A tel point que le taux de cancer du sein est anormalement élevé chez les hôtesses qui ont fait une carrière complète.

LE PERSONNEL NAVIGANT EST CLASSÉ COMME PERSONNEL IRRADIÉ AU MÊME TITRE QUE CELUI DES CENTRALES NUCLÉAIRES !...

Vos « conseillers de l’ombre » qui vous incitent à jeter en pâture au public les pilotes de ligne feraient bien de s’intéresser un peu au problème !... Seraient-ils preneurs pour se faire irradier sérieusement à chaque fois qu’ils vont travailler ?...

Je leur propose de travailler aussi de nuit !... Au fil des années, c’est absolument épuisant !...

Parce que vos conseillers, qui sont obsédés par « l’égalitarisme », feraient bien de réfléchir avant d’inciter les uns et les autres à désigner comme « boucs émissaires » les pilotes de ligne sur les difficultés du Groupe Air France KLM.

Mes collègues en activité sont absolument excédés par la désinformation faite par la direction d’Air France, la presse et les médias sur leurs conditions de travail.

A tel point que l’Association des professionnels navigants de l’aviation (APNA) aurait reçu 250 candidatures de pilotes, prêts à s’expatrier pour aller travailler à Ethihad et Emirates qui offre aux copilotes A320, ayant 4.000 heures de vol, de les embaucher directement sur A 380 et de les lâcher captain en seulement trois ans !...

C’est-à-dire qu’un pilote qui démissionne d’Air France pour Emirates va voir son revenu net doubler en trois ans et travailler, de plus, dans une compagnie en croissance où règne une bonne ambiance de travail.

En fait, la situation est l’inverse de celle qui est présentée dans la presse : LES PILOTES ONT UN SALAIRE NET BIEN PLUS ÉLEVÉ DANS LES PAYS DU GOLFE QU’A AIR FRANCE  !...

Amusant n’est-ce pas ?...

Et vous savez ce qui va se passer si 200 pilotes quittent la compagnie dans l’année qui vient ?... Et bien il FAUDRA LICENCIER 2.000 PERSONNES AU SOL puisqu’il y a 10 salariés au sol par pilote, et réduire l’offre !...

Quel avenir pour Air France ?...

D’autre part, sachez que les négociations seront encore plus difficiles avec les hôtesses et les stewards car la compagnie leur demande 40% d’augmentation de productivité !...

Il est vrai que Transavia embauche des hôtesses à Lisbonne pour 700 euros par mois et à Munich pour 900 euros par mois !...

Où allons-nous ?...

 

La grève des pilotes de juin 1998 et Dominique Strauss-Kahn.

Vous n’êtes pas le premier ministre des Finances auquel j’écris au sujet d’Air France et des pilotes de ligne.

Une grève très dure a été lancée le 1er juin 1998, c'est-à-dire une semaine avant le Mondial de Football ; elle avait pour but de perturber au maximum le transport aérien et de retenir l’attention de centaines de millions de téléspectateurs.

Aussi, après avoir déposé les informations sur le détournement de fonds des indemnités de la guerre du Golfe au ministère des Finances en janvier 1998, j’ai informé de mon action les dirigeants du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) dont certains étaient de ma promotion A 14 de l’ENAC.

Le président du SNPL, Jean-Charles Corbet, était ainsi parfaitement informé du détournement des indemnités de la guerre du Golfe lors de la préparation de la grève de juin 1998.

Cette grève a débuté d’une façon très conflictuelle et j’ai ouvert les hostilités le 2 juin en envoyant un courrier à Jean-Pascal Beauffret, directeur général des impôts.

Lorsque j’ai transmis cette lettre à Jean-Charles Corbet il m’a déclaré qu’il ALLAIT RÉVÉLER AU PUBLIC, PENDANT LA DEUXIÈME SEMAINE DE GRÈVE, LE DÉTOURNEMENT DES INDEMNITÉS DE LA GUERRE DU GOLFE PAR MITTERRAND si la direction d’Air France lançait « ses chevaux de guerre » dans les médias !...

En effet, la situation devenait inquiétante.

La première semaine de grève avait été très bien suivie par les pilotes et la tension était devenue extrêmement élevée entre les syndicats de pilotes et Air France (déjà !...)

Compte tenu de la détermination du président du SNPL, et de la probabilité d’une semaine très dure, j’ai envoyé, le 8 juin 1998, un courrier à Dominique Strauss-Kahn, ministre des Finances, que vous pouvez trouver ci-dessous :

LETTRE A DSK 8 JUIN 1998

J’ai aussi faxé cette lettre aux syndicats de pilotes, au syndicat des mécaniciens navigants (SNOMAC) dont le président, Michel Drouard, était un ami, à la présidence d’Air France, au cabinet de Dominique Strauss-Kahn, à l’AFP et à l’ensemble de la presse.

Et le résultat a été immédiat, impensable…

En effet, lorsque j’ai écouté la radio le matin du 9 juin, j’ai eu l’incroyable surprise d’entendre qu’un accord avait été conclu pendant la nuit entre le SNPL et la direction d’Air France et que la grève s’arrêtait !...

Mon Conseil, Maître Jean-Paul Baduel, que j’avais mis en copie de ce courrier, a été, lui aussi, absolument stupéfait de la façon dont s’était terminée cette grève prévue pour durer deux semaines. Nous avons alors compris que le dossier du détournement des indemnités de la guerre du Golfe était réellement explosif et avait fait capituler en rase campagne la direction d’Air France et le gouvernement.

Le dossier est resté confidentiel tout simplement parce qu’il y avait eu des MENACES DE MORT ENVERS LES DIRIGEANTS DU SNPL DE L’ÉPOQUE, et pas qu’envers eux d’ailleurs !...

Terrible n’est-ce pas !...

Digne d’une « Ripoucratie », d’un authentique « totalitarisme mafieux ».

Et mes "petits camarades" se sont tus…

Je les comprends.

Il est vrai que les suicides de Pierre Bérégovoy (deux balles de 22LR dans la tête), François de Grossouvre (une épaule démise par le recul de son 357 magnum), et Jean-Edern Hallier, tombé de vélo au petit matin à Deauville, font réfléchir, y compris mes collègues du SNPL.

De mon côté, j’en ai parlé à quelques amis dans la Défense qui ont vraiment très mal pris l’affaire du détournement des « Milliards de la Division Daguet ».

Je n’ai jamais su s’ils étaient dans les services secrets, ou pas.

Parce que cet argent est quand même celui du « sang de nos soldats » et quand on sait que, si on reprend les statistiques de l’armée américaine qui donnent 25% à 30% de leurs vétérans du Golfe malades du syndrome du Golfe, on aurait chez nous 3.000 à 4.000 anciens de Daguet victimes de ce syndrome caractérisé par des lésions neurologiques irréversibles.

De quoi provoquer un scandale épouvantable en cas de "Divulgation non-maîtrisée".

A l’époque je n’avais pas mis en cause Dominique Strauss-Kahn dans le détournement des indemnités de la guerre du Golfe. Et s’il avait joué un rôle dans les affaires de corruption liées à la guerre du Golfe de 1991 ?...

 

Dominique Strauss-Kahn et l’extinction des puits de pétrole en feu au Koweït

Pour revenir à Dominique Strauss-Kahn, il est un vrai phénomène à lui tout seul !... Je parle, bien sûr, de ses "exploits" financiers qui commencent à défrayer la chronique, comme vous le savez.

Et ce n’est qu’un début.

Parce qu’en fait, il est accusé par Christian BASANO, expert-comptable, d’être au cœur d’une escroquerie de 23 milliards $ remontant à la guerre du Golfe de 1991 !...

Excusez du peu !...

Une escroquerie qui a eu lieu lors de l’extinction des puits de pétrole en feu au Koweït en utilisant de l’azote liquide (- 200° C). Le procédé avait été déposée à l’institut national de la propriété industrielle (INPI) en avril 1991 par son inventeur, Joseph Ferrayé, un ingénieur libanais.

Un contrat de 23 milliards $ a été signé avec l’Emir du Koweït par l’inventeur du procédé, Joseph Ferrayé, Christian Basano et quelques autres partenaires.

Cette technologie a permis d’éteindre 1.100 puits de pétrole en feu en seulement quelques mois, alors que Red ADAIR se proposait de le faire en cinq ans avec des barils d’explosifs.

L’émission « SANS AUCUN DOUTE » de TF1 du 12 mai 2000 permet d’en prendre connaissance sur :

http://www.youtube.com/watch?v=n7L-BrTdgUo

Très curieusement, cette émission a été interdite de diffusion sur demande personnelle de Dominique Strauss-Kahn !...

Pour quelles raisons ?...

Trempait-il dans les magouilles et escroqueries qui ont eu lieu pendant la guerre du Golfe de 1991 ?...

Intéressant !...

Le dossier est très complexe, les enjeux énormes, mondiaux, puisqu’ils mettent en jeu l’ultralibéralisme financier, et il est possible d’en prendre connaissance sur le site de Christian BASANO (voir aussi le nota 1).

Il faut savoir aussi que Christian Basano a déposé plainte car il estime « qu’il a été victime d'une escroquerie internationale impliquant plusieurs hautes autorités de l'état et se heurte au refus réitéré depuis près de dix ans des différentes autorités notamment judiciaires de lui accorder le droit à un recours et à un procès équitable devant un tribunal impartial ».

Par JUGEMENT rendu le 6 novembre 2013, le TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE PARIS l’a débouté de ses accusations.

Mais quand on lit le jugement on se dit qu’il est possible de formuler un déni de justice de telle sorte que ça n’en soit pas un !...

Faut-il s’en étonner ?...

Parce que la justice est-elle vraiment juste ?...

J’en reviens à Air France et à la situation actuelle.

 

Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

Jean de la Fontaine (1621- 1695).

On dirait qu’il y a vraiment deux justices dans notre pays !...

Je reprends la déclaration de Philippe Martinez, numéro un de la CGT :

« On a été les chercher chez eux à 6 heures du matin, devant leurs familles, devant leurs enfants et on a fouillé leurs maisons.
Il y a des personnalités qui ont fait des choses plus graves, qui ont détourné des millions et qui arrivent avec leur chauffeur à leur convocation.
Il y a deux poids, deux mesures quand il s'agit de salariés, c'est profondément choquant
».


Il oublie quand même qu’un vigile est resté plusieurs heures dans le coma.
C’est franchement trop !...

Malgré tout, je précise à Philipe Martinez que si des élus volent des milliards, comme j’ai pu l’évoquer dans les chapitres précédents, alors là, ils ne sont même pas inquiétés !...
Mieux, ils sont même couverts par le pouvoir en place !...

Que fait la justice sur le sujet du détournement des « milliards de la Division Daguet », alors que j’ai informé le Président de la République et Mme Christiane TAUBIRA, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, le 16 janvier 2015 :

http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/2015/01/guerre-du-golfe-1991-lettre-au-pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A9publique-vi.html

Pas de réponse malgré la gravité des accusations.

Pas de plainte pour diffamation !...

Rien !...

Alors que j’accuse un Président de la République d’avoir détourné des milliards !...

Les complices de François MITTERRAND, des ministres, des conseillers, comme son "Sherpa", sont-ils devant les juges ?...

Il faut bien admettre que la fable de La Fontaine continue à s’appliquer plus de trois siècles plus tard !...

D’un côté, nous avons des salariés de la zone Cargo et de la Maintenance d’Air France – je connais très bien puisque j’étais captain B747 - qui déchirent la chemise de deux hauts cadres parce qu’ils ne supportent plus la stratégie aberrante de « Alex », et risquent 3 ans de prison.

De l’autre côté, nous avons des ministres, ou d’anciens ministres, qui sont compromis dans un détournement de fonds publics monstrieux, qui n’a jamais été démenti par les pouvoirs publics.
Les responsables de ce détournement vivent dans une totale impunité, protégés par le pouvoir de gauche, mais aussi de droite !...

Ce dossier est d’une extrême gravité pour le gouvernement et le Parti socialiste.
Il a provoqué, le mois dernier, deux questions des députés Nicolas DUPONT-AIGNAN et Patrick HETZEL au gouvernement, comme je l’ai expliqué dans la PARTIE I de cette lettre ouverte.

Les derniers développements permettent de traduire les ministres responsables de ce détournement de fonds, mais aussi ceux qui l’ont couvert depuis 1998, devant la Cour de Justice de la République.

Les ministres qui sont responsables de ce détournement, et ceux qui l’ont couvert, seront-ils réveillés à six heures du matin par une escouade de policiers ?...

J’en doute !...

Quant à moi, je passe l’hiver au Portugal (pas d’impôt sur le revenu pour les retraités) puis je file en Norvège pour l’été.

 

Bien à vous !...

Jean-Charles DUBOC

Commandant de bord B747/200

 

JCD Abu Dhabi Jpeg 3

 

Nota : un résumé de l’affaire Basano/Ferrayé est disponible à cette adresse :

http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/09/chapitre-xxxii.html

 

Les quatre premières parties de la "lettre ouverte à Michel SAPIN":

PARTIE I : Air France mise en danger par une "minorité"…

PARTIE II : Des États généraux du transport aérien ?...

PARTIE III : Interrogations sur Dominique Strauss-Kahn

PARTIE IV : Dominique Strauss-Kahn, un personnage romanesque

 

 


Le programme économique du FN

Il vous manquait …

 

…Une analyse économique détaillée !

 

La fondation Concorde l’a fait à ma place et je vous en retrace juste l’essentiel.

À quoi ressemblerait l’arrivée du Front national au pouvoir sur le plan économique ?

À la combinaison du choc fiscal de 2012, de la relance par la consommation de 1981 et de l’effondrement monétaire argentin, rien de moins ! 

Dans son rapport sobrement intitulé « le projet économique du Front national ou comment accélérer l’effondrement de l’économie française », le laboratoire d’idées estime que le FN a beau promettre de « renverser la table », il ne fait que proposer « de poursuivre en pire la politique économique menée ces 30 dernières années ».

On l’avait pressenti à travers la diatribe « lutte des classes » bien sentie du discours proposé.

Et d’égrener : « les dépenses excessives de la sphère publique, les taxations supplémentaires pour les acteurs privés ou le déni de la compétition économique mondiale dans laquelle la France évolue » sont la marque de ce programme que personne ne discute.

L’arrivée du Front national au pouvoir pourrait bien ressembler au « choc fiscal » intervenu après l’élection de « François III » en 2012.

Mais en pire.

En proposant d’intégrer la taxe d’habitation à l’impôt sur le revenu, le FN concentrerait « encore d’avantage » l’impôt sur un petit nombre de contribuables estiment les auteurs du rapport, qui rappellent qu’avec la suppression de la première tranche d’impôt sur le revenu seuls 46 % des ménages paieront l’impôt sur le revenu en 2016.

Alors même que les « classes moyennes » ont déjà supporté 58 milliards de hausse d’impôts depuis 2011…

C’est vous dire que quand ces « Gaulois-là » se précipitent vers un « vote-protestataire » en se portant vers « Marinella-tchi-tchi », ça me fait bien rigoler !

Pour les entreprises, la politique du Front national pourrait conduire à une « taxation accrue » des fleurons de l’industrie gauloise et à « l’étranglement » des PME par les charges.

« Le Front national fonde (encore) sa politique sur l’idée que les grandes entreprises paieraient peu d’impôts », constate le rapport.

Ce qui est faux : Elles payent de l’impôt là où elles font du business, c’est-à-dire pas beaucoup dans l’hexagone, parce que c’est partout la même loi locale qui s’applique, ou à peu de chose près.

Et d’avertir du risque que les grands groupes délocalisent du coup leurs activités-siège aussi à l’étranger.

Toujours selon la Fondation Concorde, le programme du FN présenterait aussi certains traits communs avec celui de… « Mythe-errant ».

Notamment à travers la relance par la consommation décidée par le « soce » lors de son arrivée au pouvoir en 1981.

Le programme du Front national propose notamment de « moduler l’impôt sur les sociétés pour inciter les entreprises à adopter une politique salariale plus généreuse et distribuer davantage de profits à leurs salariés »,mais aussi de « financer une augmentation de 200 euros nets des  rémunérations des salaires jusqu’à 1,4 fois le SMIC » (programme de 2012) par une taxe sur les biens importés.

Non, ce n’est même pas de la CSPM (Cotisation Sociale sur les Produits Manufacturés), mais bien un droit de douane !

Ces propositions traduisent une « ignorance de la crise de compétitivité que traverse notre économie », critiquent les auteurs du rapport de la fondation Concorde (mais ça, on savait déjà qu’ils n’avaient même pas lu « l’économie pour les nuls », encore moins de le comprendre) qui notent au passage que la proposition de taxer les produits importés « ne pourra pas être mise en place », sauf à sortir du cadre européen (et même mondial).

Tous alignés derrière une ligne Maginot, à refaire vivre les gazogènes et se priver « d’aïe-phone » et autres logiciels mondiaux.

L’avantage, c’est qu’on en reviendra à planter des mûriers à soie en Ardèche et qu’on sera débarrasser des séries américaines à la télé-publique…

Les propositions du FN ne feront que « renforcer encore davantage la rigidité du marché du travail » et « accéléreront la perte de compétitivité de notre économie », avertit d’ailleurs la Fondation, qui voit déjà les entreprises gauloises perdre des parts de marché à l’international et le chômage mécaniquement s’envoler.

De manière générale, penser protéger notre industrie par des droits de douanes est une « illusion » estime la fondation Concorde.

« Ces droits de douanes seraient rejetés par l’OMC et l’Union Européenne et amèneraient des mesures de rétorsion qui réduiraient nos exportations », prédit le think-tank.

Émergerait alors un double problème : Les entreprises combineraient difficultés d'approvisionnement et raréfaction de leurs débouchés.

Et les auteurs du rapport de citer l’« appauvrissement dramatique » connu par les modèles économiques « autarciques » : Cuba, Corée du Nord, Iran ou Argentine.

L’Argentine, justement, est le dernier exemple cité dans le rapport. Il s'agit, pour la fondation Concorde, d'avertir des risques d'une sortie de l'Euro, « un des thèmes forts du Front national ».

Rappelant « l’échec cuisant » de l’expérience argentine – qui vient de voter –, à savoir une forte dévaluation conjuguée à la mise en place de mesures de protectionnisme économique (et du marché noir de devises et autres richesses locales) –, le think-tank estime que l'abandon de la monnaie unique conduirait tour à tour à l’effondrement de la monnaie nationale, l’explosion des prix à la consommation, l’augmentation du prix des matières premières, l’accroissement du déficit et de la dette, l’augmentation du chômage et in fine le recul du PIB.

On n’est plus très loin de la Grèce, finalement…

Pour être plus précis, parce que je me suis procuré ledit rapport, il tente de chiffrer les conséquences de la mise en place dudit programme.

– Un déficit public abyssal qui minera la confiance ;

– Une hausse des taux d’intérêts qui bloquera l’investissement ;

– Et du coup, induira la délocalisation de productions pour échapper aux droits de douane ou aux quotas d’importation (et d’exportation en cas de sanctions de l’OMC) et pour échapper à la hausse des prélèvements fiscaux.

Mais aussi à prévoir une amputation du pouvoir d’achat des « locaux » par : La hausse du chômage résultant de la régression économique ; l’inflation et en particulier la hausse des prix des biens importés (carburant, vêtements, chaussures, télévisions, ordinateurs, tablettes, smartphones, électroménager,…) ; la hausse des impôts ; la hausse des taux d’intérêts qui renchérirait l’achat de logement ; la spoliation des épargnants gaulois qui ont investi en contrat d’assurance. 

Le tout devant entraîner une réduction de la capacité de financement de nos entreprises conduit au départ des investisseurs de la « Gauloisie ruinée » ; l’incapacité à recapitaliser nos grands groupes lorsqu’ils rencontrent des difficultés qui doivent faire appel à des capitaux étrangers (Peugeot, Alstom, Alcatel) ; sans compter sur le départ des créateurs de richesse : Le nombre de gaulois quittant le pays s’accroît de 4 % par an, soit un flux de l’ordre de 65.000 personnes hautement qualifiées.

Le programme du FN accélérerait cette tendance, dans des proportions sans doute considérables.  

Avec le FN, l’État ce serait plus de fonctionnaires, plus de dépenses, plus de dettes. 

Augmentation des salaires des fonctionnaires, augmentation des retraites, augmentation du coût de la dette, politique familiale hasardeuse et coûteuse avec la mise en place d’un « revenu familial » pour les femmes restant au foyer.

Au total, les nouvelles dépenses – celles qui ont pu être chiffrées – s’élèvent à 123 milliards d’euros à 5 ans (à rajouter à nos 74 milliards actuels) :  

– Revalorisation des revenus des salariés de la fonction publique, 4 Md€.

– Revalorisation des retraites (niveau actuel et déplafonnement de la réversion), 19 Md€.

– Couverture du coût réel d’un enfant par les allocations familiales, 12 Md€.

– Dépense fiscale de fusion IS/CET, 16 Md€ qui s’évaporait à terme par délocalisation.

– Renchérissement du coût de la dette (dû à la sortie de la zone €), 30 Md€.

– Exonération des charges salariales et prime pour les salaires inférieurs à 1,4 Smic, 18 Md€.

– Réduction de la TIPPE, 2,6 Md€.

– Dépendance, 5 Md€.

– Mise en place d’un revenu parental, 5 Md€.

– Augmentation de l’effort de défense à 2 % du PIB, 9 Md€.

– Augmentation du budget de la justice, 2 Md€.

– Reconstitution des effectifs de la police, 0,4 Md€.

Et on ne voit pas bien comment « les riches » pourraient financer tout ça avec de l’impôt nouveau…

À moins que le projet le soit par l’endettement, une fois de plus.

Il y a bien sûr quelques « économies » de prévues :

– Baisse de 2 % des dotations de l’État aux conseils généraux et régionaux, 0,3 Md€ ;

– Lutte contre la fraude sociale, 1,5 Md€ ;

– Suppression de l’aide médicale d’État, 0,7 Md€ !

– Total : 2,5 milliards €.

Rigolo comme tout.

Des qui ne savent pas encore se servir d’une calculette !

Et ça espère gouverner le pays tout entier ?

Tout comme la gauche et l’extrême-gauche, le Front National n’a toujours pas pris la mesure d’une nécessaire et salutaire réduction du poids de l’État : Bien au contraire, il propose, tel quel le programme commun de 1981, de faire exploser les dépenses publiques, avec 120 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, soit 6 points de PIB.

Rappelons que notre déficit public actuel, qui avoisine les 4 % du PIB, passerait à 10 % en 5 ans !

Un amoncellement de mesures, au mieux de pure démagogie, au pire d’inculture économique crasse, qui pourrait coûter très cher au pays. 

Un État efficace, c’est un État modeste, dynamique, encourageant le secteur privé : Exactement tout le contraire de ce que propose le FN, finalement.

Autrement dit, j’ai bien fait de me tirer de là avant qu’il ne soit trop tard.

Et je vous souhaite bien du plaisir, parce aucun parti politique traditionnel n’attaque « le front » sur ces chiffres, préférant s’en remettre aux effets de sa « diabolisation », une stratégie qui échoue régulièrement depuis 1995…

Où quand les faits sont têtus, ils rendent décidément sourd et aveugle…

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/10/il-vous-manquait.html

 


François HOLLANDE et les Opérations « Homo »

Vincent Nouzille

 

La machine à tuer !

 

Je lis beaucoup… uniquement quand il y a des « images », parce que bon, vous le savez, je suis un enfant de « l’ékole-publik », de la maternelle à la faculté de droit-doctorant, plus quelques autres formations « ++ » connexes et accessoires, du temps où j’ai arrêté de fumer, tellement je m’ennuyais : Aucune jeune-fille ne résistait à ma soif de vivre de l’époque, alors je compensais.

À 6 heures, j’étais déjà d’attaque pour toutes sortes d’aventure, y compris celle d’apprendre.

Je bossais la journée et je suivais des formations le soir et les samedis.

Mais je n’ai pas appris à lire, ni à écrire, ni même à compter : Tout juste à déchiffrer… et réfléchir un peu aussi.

Le reste est venu par jeu, au fil du temps.

Et pourtant, j’ai lu de bout en bout le bouquin du sieur, « Les tueurs de la République ».

Bon d’accord, il n’y a pas « d’images » et je l’ai fait un peu dans le désordre. Mais j’ai secoué le tout pour le remettre dans l’ordre.

Il s’agit d’un vaste reportage sur le programme criminel d’assassinats mené par l’État Gaulois.

On cause des américains et de leurs drones (on va y revenir), on a tout su ou presque des crimes soviétiques, nazis, chinois, coréens, cambodgiens, de ceux du Mossad, etc., mais assez peu de chose de tous les autres, comme si cela n’existait pas.

Eh bien on découvre avec stupeur, et parfois une certaine fierté morbide et patriotique aussi, il ne faut pas se le cacher, que l’actuel président et le renseignement Gaulois mène une campagne de meurtres d’une ampleur sans précédent depuis la guerre d’Algérie du temps du premier ministre social-démocrate Guy Mollet.

À cette fin, il maintient une liste de cibles, qui contiendrait des terroristes présumés, même pas jugés, dont lui et les services de sécurité ont décidé l’élimination sans aucune autre forme de procès.

« La liste est ultrasecrète. François Hollande la garde précieusement non loin de lui, dans son bureau du palais de l’Élysée. Elle contient les noms des personnes dont l’élimination a été secrètement approuvée. Selon les circonstances, il peut s’agir d’assassinats ciblés confiés à des soldats, des agents des services secrets français ou de pays amis (l’opération d’élimination d’un commando en Somalie a ainsi bénéficié des moyens américains). Le Service Action (SA) et la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et les commandos des forces spéciales des armées n’ont, aux dires des connaisseurs, jamais été autant sollicités ».

D’après l’auteur, il établit cette liste de meurtres à commettre derrière le dos de la population, grâce au silence complice des médias et des forces de la « gauche radicale » qui soutiennent sans le dire le Parti soce (PS) au pouvoir.

« François Hollande décide seul de ces opérations exceptionnelles. De fait le président ne partage sa liste de cibles qu’avec une poignée de proches qui le conseillent et savent se taire, trois personnes principalement : son chef d’état-major particulier, le général Benoît Puga ; son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian ; et le directeur de la DGSE, le diplomate Bernard Bajolet ».

Notez qu’on s’en doutait un peu. 

Des révélations qui témoigneraient de la dégénérescence avancée de la démocratie dans mon pays à moi-même (celui que j’aime tant…) qui évolue tranquillement vers l’absence de toute justice au sens de notre propre Constitution !

Celle-ci, et son corpus législatif, interdisent la peine de mort, et personne n’a élu Puga, Le Drian, ou Bajolet pour discuter avec « Flanby-à-la-fraise-des-bois » comment décider arbitrairement de la vie et de la mort de personnes qui n’ont subi aucune procédure judiciaire.

Il donne ainsi un blanc-seing aux forces les plus réactionnaires de l’État, c’est-à-dire les forces armées et les services de renseignement, qui espionnent massivement la population Gauloise et mondiale.

L’auteur évoque des opérations menées en Afghanistan, en Somalie et au Mali pour éliminer des personnes ciblées ou des organisations entières. Il rapporte les propos d’Ange Mancini, coordinateur national du renseignement à l’Élysée : « il est bon que ceux qui, partout dans le monde, pourraient être concernés sachent que la France réagira toujours à une agression contre l’État ou ses ressortissants ».

Mais en omettant de dire que toutes les dictatures en ont fait tout autant.

Tous les terroristes également, faut-il aussitôt rajouter…

Alors que la Gaule et l’OTAN envahissent de larges portions de l’ancien empire colonial gaulois et de sa périphérie géographique (Libye, Côte d’Ivoire, Syrie, Mali, République Centrafricaine), le renseignement Gaulois mène en parallèle une série d’opérations « Homo » (pour homicide) à un rythme inégalé depuis la guerre d’Algérie pour assassiner des opposants de ces interventions.

Ces opérations « Homo » sont censées « venger » mon pays d’attentats terroristes ou de kidnappings de ses ressortissants.

En fait, elles contribuent également à terroriser des populations entières.

La belle image de mon pays-des-lumières…

Le livre de Nouzille passe en revue la longue histoire des opérations « Homo » menées depuis la guerre d’Algérie et l’établissement de la Cinquième République après un putsch mené par des unités de l’armée française contre le gouvernement Mollet en 1958.

Il raconte comment Mollet, puis De Gaulle, porté au pouvoir en 1958, ont fait appel à des tueurs issus des forces réactionnaires et d’extrême-droite de l’Algérie gauloise pour assassiner des centaines d’opposants algériens.

Cependant, cette guerre, qui avait joui du soutien non seulement de la droite mais du PCF stalinien sous les sociaux-démocrates de Mollet, a discrédité l’ensemble de la classe politique auprès de la population. L’État a dû prendre ses distances pendant un temps de l’usage machinal et régulier du meurtre.

L’auteur revient longuement sur l’hostilité des gaulois à l’encontre du régime libyen de Kadhafi, qui menaçait ses intérêts en Afrique. Il y a eu sous « Giskard-A-la-barre » et « Mythe-errant » de nombreuses tentatives de renverser le régime libyen en tentant d’organiser des insurrections, notamment dans la ville de Benghazi. Ceci souligne les intérêts de longue date qui ont poussé « Bling-bling » à mener avec l’OTAN une guerre pour renverser Kadhafi en 2011.

Pire, le nombre d’opérations « Homo » a commencé à remonter sous « Mythe-errant ». Il a sollicité plus que ces prédécesseurs de droite le Service Action et les forces spéciales pour liquider des cibles en Afrique et au Moyen-Orient.

Il a aussi modernisé le Service Action en créant la cellule Alpha, plus discrète dans les opérations « Homo », après le scandale du Raimbow Warrior.

Cette cellule est toujours chargée des assassinats ciblés.

Il nous raconte, pour ceux qui ont oublié, comment, pour ces opérations secrètes, « Myrthe-errant » fait appel à des forces d’extrême droite, tels Olivier D., surnommé « Naf-Naf », ex-militant du GUD (Groupe union défense) néofasciste qui avait combattu pour les phalanges chrétiennes au Liban.

Celui-ci mobilisait des cadres sortis de l’Algérie gauloise, « dont d’anciens paras et légionnaires, d’ex-membres d’OAS (Organisation Armée Secrète, antigaulliste) ».

C’est dans le contexte politique des années 80, marqué par le tournant de la rigueur et le discrédit populaire en politique intérieure, que les milieux dirigeants ont à nouveau fait appel au meurtre comme stratégie.

Si « le Chi » y avait renoncé, le « Capitaine de pédalo » a visiblement fait monter bien plus que ses prédécesseurs le nombre de meurtres.

Ayant relié encore plus directement les interventions gauloises à celles de Washington en Afrique et au Moyen-Orient – suite à la décision de « Bling-bling » de réintégrer mon pays au commandement intégré de l’OTAN – l’actuel président poursuit des politiques d’espionnage massif et d’assassinat à l’échelle mondiale, modelées sur celles des américains.

« Visiblement, François Hollande n’a pas d’état d’âmes concernant cette liste et les opérations qu’elle implique, rappelant ainsi un certain Guy Mollet … D’ailleurs, la détermination de François Hollande ravive bien des souvenirs dans les milieux militaires et du renseignement. ‘‘Franchement, nous n’avions pas vu cela depuis la guerre d’Algérie. Un président qui assume des opérations comme cela, c’est rare…’’ confie un haut gradé dans le secrets des opérations. »

En effet « Outre les 600 à 1.000 combattants djihadistes tués pendant l’opération Serval, les têtes commencent à tomber parmi les HVT (cible à haute valeur) avec plus d’une quinzaine de HVT (…) éliminées au Mali sous ordre de l’Élysée. ».

Et il ajoute que la liste des personnes à tuer se s’allonge régulièrement…

Le fait que des connaisseurs des opérations clandestines fassent le parallèle entre la période actuelle et celle de la guerre d’Algérie, quand l’État assassinait des opposants politiques, dont des Gaulois, souligne la faillite politique du système.

« À défaut de popularité et de résultats au plan intérieur, Hollande veut au moins se construire une image de vrai chef de guerre. Il est surtout sous l’influence de quelques diplomates néoconservateurs et de généraux va-t’en guerre » affirment des membres de l’entourage du président.

Les différentes lois sur le renseignement, de programmation militaire, etc. sont un moyen pour lui de couvrir les crimes commis par les services de renseignements et l’armée à l’étranger et de développer une machine à tuer à l’intérieur de l’État contre les opposants aux intérêts du pays. Tous des cibles potentielles…

Ces lois ne servent pas seulement les intérêts du pays à l’étranger mais aussi à surveiller toute opposition à la politique.

Ce livre est finalement un avertissement pour tous : Les crimes commis au pays pendant la guerre d’Algérie par le SA ne sont pas du passé mais bien de nouveau envisageables par l’État.

Toute opposition à la guerre et à l’austérité pousseront les éléments les plus réactionnaires de l’État vers une politique de répression sanglante contre l’opposition sociale.

D’autant que concomitamment et outre-Atlantique, après les révélations d’Edward Snowden qui montraient explicitement l’ampleur de l’espionnage que le Pentagone avait mis en place tant sur ses ennemis que sur ses alliés et, pire encore, sur son propre peuple, voilà qu’un nouveau lanceur d’alerte démontre, documents détaillés à l’appui, l’énorme farce tragique que constitue l’usage des drones et leur taux alarmant de dommages collatéraux.

L’affaire prend progressivement les proportions d’un scandale d’État, révélée la semaine dernière dans « The Intercept » qui dispose d’une quantité impressionnante de documents en provenance directe d’une source au sein de l’armée américaine qui a souhaité conserver son anonymat.

On ne sait pas pourquoi, mais on le devine quand même…

Ces documents démontrent assez clairement deux choses.

D’une part, la politique américaine actuelle consiste à mener des opérations d’assassinats en contradiction à la fois avec les bases mêmes du principe démocratique d’un contrôle de l’armée par le peuple et des idéaux normalement pacifiques des démocraties dont se réclament officiellement les États-Unis, et en violation totale avec les droits de l’Homme qui impliquent un jugement avant toute condamnation et son exécution.

Jadis, les États-Unis étaient un État de droit. Les révélations de ces « drone papers » démontrent que toute l’administration « Haut-bas-mât », prix Nobel de la Paix en tête tout de même, participe à établir la liste des personnes à assassiner, et à prendre la décision de le faire ou plutôt de le faire faire par les équipes militaires en charge des drones.

Bien sûr, là encore on savait déjà, au moins de façon non-officielle, que cela se passait ainsi. Il se chuchotait depuis plusieurs années que oui, le président américain, qui n’a toujours pas fermé Guantanamo, disposait lui aussi d’une véritable « kill list » et ordonnait directement que soient menés des assassinats.

La preuve en est maintenant faite.

Et on compte 178 frappes entre 2011 et 2015.

D’autre part, ces documents permettent de mieux mesurer la précision de l’outil « drone » dans la panoplie présidentielle américaine.

Et le constat est franchement amer puisqu’on apprend que l’usage massif de drones dans les différentes missions confiées entraîne un taux de dommages collatéraux de 90 %. Autrement dit, comme l’explique Edward Snowden dans un tweet du 15 octobre, près de 90 % des personnes tuées par les frappes aériennes n’étaient pas les personnes ciblées !

Ce qui est gênant parce que si à la base, faire assassiner un individu sans autre forme de procès n’est pas du tout dans les prérogatives d’un chef d’État d’une nation démocratique, fut-il américain, tout indique qu’une large partie des cibles abattues l’a été sans même recevoir « l’imprimatur » du chef suprême, ce qui laisse entrevoir toutes les dérives monstrueuses.

Et ce n’est même pas le pompon.

On apprend en outre que cet écart catastrophique entre les cibles choisies et les « autres » provient d’une collecte déficiente d’informations.

La tragédie qui se joue actuellement prend alors toute son ampleur lorsqu’on comprend que cette déficience d’informations est issue d’une utilisation quasi-exclusive de moyens électroniques pour rassembler les données sur les cibles, ces moyens mêmes qui furent dévoilés par Snowden il y a deux ans.

Or, dans le cas qui nous occupe la collecte de données électroniques par surveillance massive des réseaux et par l’imagerie aérienne ou satellitaire ne suffit manifestement pas.

Aussi pointues et invasives que soient les techniques mises en place par la NSA et l’armée américaine, elles ne peuvent remplacer l’infiltration sur le terrain, par exemple.

Autrement dit, l’État américain espionne tout le monde tant et plus, détermine des cibles de façon unilatérale, les fait buter par une armée qui, au passage, choisit elle aussi ses propres cibles ou, pire, dérape très largement, et on se rend compte que l’espionnage initial est très majoritairement fait d’une façon qui ne permet pas d’assurer la qualité des cibles et des moyens mis en œuvre.

Pire encore, cette « tyrannie de la distance » donne un faux sentiment de détachement et de puissance divine (« godlike power ») aux opérateurs et à toute la chaîne de commandement.

Et le plus consternant est qu’en choisissant systématiquement l’assassinat des cibles désignées plutôt que leur arrestation, l’État américain, son armée et la NSA se sont coupés de toute source d’information réellement fiable, puisqu’issue du terrain qu’ils ont désertés par commodité.

C’est proprement effarant !

Tout cela reste pitoyable : Il y a deux ans, on apprenait via Snowden l’ampleur de l’espionnage américain et le monde découvrait que l’armée et le gouvernement des États-Unis avaient outrepassé tous leurs mandats démocratiques pour satisfaire le besoin d’information et de flicage de sa propre population et du reste du monde pour une coterie prête à tout.

Il y a quelques mois, on apprenait de même qu’une fuite massive de données en provenance directe du gouvernement américain, via un hacking d’ampleur inégalée, exposait directement des millions d’employés fédéraux (mots de passe, empreintes digitales, détails de carrière, dossiers médicaux, judiciaires et même mœurs ou habitudes) se retrouvaient sur internet, en libre accès.

Les « Drone Papers » nous démontrent à présent que le gouvernement américain mène des opérations secrètes d’assassinats, là encore en dehors de tout cadre légal et démocratique, qu’il abat des individus sans procès, avec des informations lacunaires, collectées à la hâte, et réalise d’énormes bavures dans la foulée.

Et désormais qu’il en a presque toujours été de même en « Gauloisie-fliquée »…

Quel monde léguerons-nous à nos gamins ?

Celui d’une vaste dictature mondiale habillée des apparences de la démocratie… ?

Finalement, j’aurai dû faire « ékole-privée » de la maternelle aux ékoles d’élite : Au moins j’aurai pu lire tout ça bien avant que d’aller voter, et même vous l’écrire.

Là, j’apprends trop tard…

 

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/10/vincent-nouzille.html

 

 

 


Mains invisibles I : Chapitre XXVIII.2 : À l’assaut des comptes DLK (2/2)

 

Chapitre XXVIII.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

À l’assaut des comptes DLK (2/2)

 

« On a récemment compris la destination du pactole : Hong-Kong, dans un coffre de la Banque of China. 500 millions de dollar d’once d’or-papier de l’époque, qui valent désormais 4 fois plus compte tenu de l’actuel cours de l’or. Deux milliards ! »

Beau placement, finalement. Bien plus et beaucoup mieux que n’aura su faire le cabinet de Lady Joan et son trust à la même époque et pour la même période !

« Et comment vous savez tout ça ? »

 

« D’abord, nous n’avons pas compris l’objet de son voyage en Chine en mars 2011. »

Il est certes parti à l’invitation du Google chinois avec une quarantaine d’économistes conférer une grosse demi-heure payée cash.

« C’était sans doute bon pour son moral de « témoigner » pour l’histoire, avant de le faire devant votre Sénat. Mais dans son emploi du temps, il y avait plusieurs trous et un passage inexplicable pour un détour anormal au comptoir de l’agence de HK de la BoC. » 

Une chose étonnante et sans relation avec ses affaires du moment.

Et puis le bonhomme s’est récemment fait nommer à la tête d’une banque d’affaires luxembourgeoise, « la Compagnie Financière « Anal-Kevlar », un groupe fondé en 1994 par Thierry Luynes, un entrepreneur de la première heure dans le secteur bancaire et financier, co-fondateur de Cons-sort, Synthé-sis Bank, Établissement de la Financière de l’Échiquier, Esseya, First-Competition, etc., quelques-unes de ses juteuses filiales.

Avec la promesse de partir en Chine lever 2 milliards de fonds à mettre sous gestion avec sa fille Valérie… Vous saisissez ? »

Paul avait pu croiser la petite brune trentenaire dans le hall de l'ESSEC où elle enseignait l'économie à un moment quelconque lors de ses tournées en BDE pour y refourguer ses flacons d'alcools forts : elle voulait aussi son lot !


L’Assemblée Générale du 18 octobre 2013 a validé le principe et l’ancien président-fondateur restera administrateur délégué et conservera la présidence des filiales du Groupe au Luxembourg, en Belgique, à Monaco, en Israël, en Suisse et en Roumanie.

« Le Groupe rassemble aujourd’hui différents pôles d’activités financières réglementées, à savoir la gestion d’actifs, le corporate finance, l’intermédiation financière et l’assurance.

En bref, l’ancien ministre s’est acheté une licence de banquier et une salle des marchés, un peu comme Airbus a pu le faire il y a quelques semaines seulement en Allemagne, afin d’y rapatrier et gérer son pactole en famille… »

Autrement dit, « DLK » prend la tête d’un groupe qui ne lui appartient pas, sur une vague promesse d’en faire des tonnes, laisse la gestion des activités préexistantes à l’ancien patron et se charge de gérer la verrue de ses propres fonds à lui ?

Belle manœuvre.

« Et je fais quoi, là-dedans, Harry ? »

 

Il part pour Hong-Kong avec un passeport et une procuration se faire ouvrir le coffre et vendre les certificats au plus offrant.

« Une équipe à nous vous pilotera sur place de votre arrivée à votre départ. »

Un coffre, ça a une combinaison secrète et une clé… en principe.

« C’est mon cadeau : la clé, c’est l’employé de la banque qui l’a. La combinaison est simple, puisque ce sont les 6 chiffres du jour, du mois et de l’année de naissance de sa fille… Le Monsieur ne souhaitait sans doute pas oublier la date d’anniversaire de sa gamine née d’un premier mariage. Pensez-y : droite, puis gauche, puis droite, puis gauche, etc. »

La gauche, Paul depuis quelque temps, il n’aimait plus trop.

La droite, ça devait pouvoir aller encore quelques temps, mais pas bien longtemps non plus.

« Une question, mon cher Harry. Si vous savez « tout-ça », pourquoi ne le faites-vous pas vous-même ? Autrement dit, il est où le piège ? »

Rire plus discret, cette fois-ci.

 

« Monsieur de Bréveuil, depuis votre passage chez le pape, vous êtes hiérarchiquement mon égal dans la franc-maçonnerie. Et j’imagine que vous connaissez notre serment de fraternité… »

Paul n’avait pas fait un tel serment…

« Je sais bien, même si vous y viendrez tôt ou tard. Mais il n’empêche : je n’ai pas à vous entraver, mais à vous aider… en toute fraternité. »

Pour deux milliards si faciles à subtiliser ?

« Vous savez, l’argent, j’en ai déjà plus que le nécessaire. Je suis comme vous, ça ne m’intéresse pas plus que ça. Parce que je ne suis pas un voleur et vous m’avez toujours dit que vous ne l’étiez pas non plus. Comme il s’agit de l’argent appartenant à votre pays, je n’ai pas à m’en emparer. D’ailleurs, je serai bien embarrassé avec ça et ne saurait pas comment le lui restituer ou quoi en faire de discret qui ne m’apporte pas quelques ennuis par la suite. »

Il lui avait pourtant bien fait faire le sauvetage financier du parti d’opposition dans des conditions pour le moins « over-the-line », il y a quelques mois.

 

« J’en conviens. Mais ce n’était pas pour un même montant, à peine quelque millions, pas des milliards et il y avait urgence absolue, souvenez-vous. »

Il aurait fait la même chose pour l’actuel parti au pouvoir ?

« Oui et dans les mêmes conditions d’ailleurs. Parce que ça a déjà été fait. Deux fois au juste. »

Encore des révélations ?

« Une première fois quand Tiersmirant a vendu sa taupe Farewell qui a permis de démanteler nombre de réseaux d’espions dormants dans tout le monde occidental. Mais c’était une autre époque, celle de la guerre froide et la CIA souhaitait faire un geste à l’égard de ce président-là et de son parti. »

Incroyable !

C’était dans les années 80 et ça ne portait pas sur des milliards. Tout juste un ou deux millions.

« Il faut comprendre : son prédécesseur, disposant de la même taupe et pourtant se disant « un pote », copain comme cochon de notre président d’alors, « cul et chemise » comme vous dites dans ce pays, alors qu’on livrait nos secrets atomiques à vos chercheurs, violant ainsi tous nos propres principes absolus de défense nationale, n’en a pas eu la même reconnaissance… »

Le chien !…

« Et une seconde fois quand il a fallu faire élire Krasoski contre la cruchitude. DLK devait manœuvrer pour que ce soit elle, qui n’avait aucune chance contre un ministre d’État sortant, qui soit désignée par leur primaire. Lui, il se savait menacé, il a donc obtempéré sans discuter contre un poste important à Washington. Mais elle, elle a mis en quasi-faillite son propre parti. »

Ce que personne n’avait jamais su ni même pu imaginer…

Et l’ami-américain aurait su « compenser » le désastre financier, juste ce qu’il fallait ?

Pas croyable !

« Naturellement, je ne vous ai rien dit et vous n’en dites rien à personne… »

Et il aurait voulu que l’anglaise, la romaine et la coréenne écoutent aux portes en direct ?

 

« Quand donc vous cesserez d’intervenir et de financer la vie politique de mon pays en sous-main ? »

Si Paul ne s’abusait pas, il est notoirement connu que l’ancien maire de Rouen avait aussi reçu des subsides contre la candidature de De Gaulle, dans les années 60…

« Ne mélangez pas tout, mon cher Paul. Il y a les USA, sa CIA et ses intérêts stratégiques, commerciaux et financiers.

Qu’un atlantiste soit financé en sous-main par les autorités de mon pays, c’est de la stratégie appliquée. Votre parti communiste était bien financé par Moscou à cette époque-là !

Que nos frères américains collectent des fonds pour soutenir les fratries européennes en difficulté, c’est autre chose, vous comprenez ? »

Et là, il s’agit de quoi alors ?

« Dans l’épisode actuel, il s’agit de laver l’argent de la corruption qui mine la vie publique de votre pays depuis trop longtemps que c’en est criminel. Je vous l’ai dit, tout le monde a intérêt, commercial et financier cette fois-ci, à une France qui avance et se sorte de l’ornière dans laquelle elle s’est vautrée.

Alors, un, ce n’est pas notre argent, mais le vôtre ; deux il ne doit pas revenir pourrir la vie économique de votre pays afin qu’on puisse de nouveau travailler main dans la main à construire un monde meilleur. »

Du lard ou du cochon ?

 

« Je vais être clair : des pays qui sombrent dans la corruption active pollués par des narcodollars et la putréfaction décadente, il y en a bien trop tout autour de cette planète. Et ça mine autant le développement d’une certaine Amérique du sud, tout autant que sur le continent africain, ou encore ailleurs, en Russie, dans la péninsule arabique, le sous-continent indien, les pays Thaïs ou même de l’ancienne Cochinchine, sans parler de la Chine elle-même et de la Corée du nord qui se protègent parfois dans le recours à la dictature.

Et voyez où en sont tous ces pays en terme de développement économique, sans même parler des progrès de la démocratie ?

Alors, un autre de plus, au cœur de l’Europe et sa façade atlantique, ça reste inacceptable ! Insupportable !

D’où votre mission de grand nettoyage qu’il s’agit de mener à son terme… »

 

Des corruptions, il y en aura encore.

« Bien sûr ! Et tous les êtres qui naissent sur cette planète ont un égal droit de réussir leur vie et de tenter de la vivre heureux, c’est sûr. Mais par des moyens qui soient admis comme légaux, pas par le vol, la délinquance, le crime ou la corruption. Et ces corruptions à venir ne doivent plus porter sur des milliards.

Peut-être quelques millions. Votre justice et la nôtre sauront y faire face. En revanche, les milliards, ça la dépasse. Ça emporte tout.

C’est inhumain. Même vous, vous pourriez faiblir !

Or, comme tout le monde et jusqu’à la Curie romaine vous pense au-dessus de toutes ces tentations, qu’à mon sens votre passé immédiat font de vous un « distingué » particulier, au moins guidé par quelques « mains invisibles », je vous fais et leur fais confiance parce que vous êtes le seul à être l’homme de la situation.

On verra par la suite si nous nous sommes trompés ou non.

Allez à Hong-Kong, faites ce qu’il y a à faire, refinancez comme vous le pouvez votre Trésor public avec si peu et nous nous retrouvons à Washington où je vous présenterai à quelques amis. »

 

Si c’était comme à Venise, Paul s’en passerait bien.

Mi-2014, deux milliards de plus ou de moins, c’est à peine 1 pour 1.000 de la dette publique de la France… 

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Mains invisibles I : Chapitre XXVIII.1 : À l’assaut des comptes DLK (1/2)

 

Chapitre XXVIII.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

À l’assaut des comptes DLK (1/2)

 

Décembre 2013, c’est aussi le mois où sortent dans la presse l’affaire de l’appartement du fils du ministre des affaires étrangères.

Qui en fait se déplacer « Junior 4ème » une nouvelle fois jusqu’à Paris, comme d’un prétexte, début janvier.

L’entretien a lieu chez Ledoyen avec les trois filles sur les talons.

« Qu’elles viennent donc s’asseoir à notre table ! » Deux patrouillent dehors, l’autre a un œil sur la salle et leur table…

« Ça me gêne », prétend-il. C’est vrai que ses propres G-men sont attablés un peu plus loin, comme d’habitude.

Ce n’est pas Paul qui les commande : « Faudra en référer au Pape François pour l’une, à la Reine d’Angleterre pour l’autre et chez King-tout-fou de Corée du nord pour la bridée… »

Quel attelage !

Junior n’insiste pas plus : « D’autant que j’ai absolument besoin de vous garder vivant. Allen s’impatiente que vous veniez lui donner un coup de main. Et moi, je viens vous faire un cadeau, de ceux qui ne se refusent pas en échange de quelques précisions. »

Lesquelles ?

« On cause jusque chez nous de l’appartement du fils de monsieur Bafius. Vous qui avez su détricoter le paquet de vos « minoritaires », est-il blanc-de-blanc sur ce coup-là ? »

Il l’est désormais.

« Dans la mesure où son supposé compte a été fermé avant mon intervention. On lui en a attribué un, peut-être un peu à la légère, celui d’un certain Félicien Castra avec une adresse qui correspond à une de ses garçonnières dans le 17ème.

Bien sûr, ce n’est probablement pas lui, mais il était crédité jusqu’à 13 M€ en Suisse en 2010 et ce compte a été fermé après que ce solde ait été viré d’un seul tenant, début 2011 sur un compte numéroté, toujours en Suisse, mais dont le titulaire est probablement un monégasque qui existe bel et bien et qui n’est pas lié à notre bonhomme. »

Et alors ?

« Mon experte a tracé comme elle a pu les fonds et a pu noter plusieurs retraits par chèques libellés au nom de la Société des Bains de Mer et de son casino, ainsi que deux cercle de jeux londoniens. On peut en déduire que ces sommes ont été « baronnées » au profit du fiston qui fréquentait alors les établissements et a pu récupérer au moins 7,8 millions d’euros qui auraient servi à l’acquisition de son appartement situé de l’autre côté de la Seine, pas très loin d’ici…

Ce ne sont que des hypothèses, bien sûr. Nous n’avions pas mission ni besoin d’enquêter au-delà. Nous n’avons seulement fait que rapatrier les comptes dormants, pas la quarantaine « d’actifs » qui existent toujours. »

Pas plus de 40 ? Qui ?

« Je n’ai pas à vous le dire. C’est entre les mains de ma hiérarchie qui seule en dispose. Je suis désolé ! »

Paul devait pourtant lui faire parvenir la liste des titulaires. « Vous vous souvenez de nos promesses mutuelles à Venise. »

 

Depuis, il avait rencontré le Pape Benoît qui lui avait dit de se méfier. « Et ce n’est pas un hasard si l’une de mes gardes du corps travaillent pour le SIV, croyez-moi : cette affaire de « madame Robert », vous vous souvenez, c’est même vous qui m’avez donné l’idée, n’est qu’un prétexte pour m’espionner tous azimuts. Et je suis même étonné que votre CIA soit si discrète, d’ailleurs.

Ce soir, peut-être même que c’est déjà fait, le pape François saura que vous déjeuniez avec moi ici-même.

Mais je vais vous transmettre ce renseignement, une promesse, c’est une promesse.

Et comme on dit en Corse : on n’a jamais qu’une parole. Alors quand on l’a donnée à quelqu'un et qu’on en a besoin, on la reprend ou ... on s’en délivre !

Il y avait bien 9.288 titulaires de comptes, tous sous des faux noms d’emprunt, mais pour des comptes ouverts en bonne et due forme. Nous avons pu récupérer, par procurations interposées, tous ceux qui étaient « dormants » depuis l’origine.

Aucun citoyen américain, à mon sens. Mais vous pourrez vérifier… Même si ce ne sont que des pseudos et qu’il a fallu parfois faire preuve d’imagination pour faire des recoupements. »

Tous, sauf les 40 encore « actifs »…

Bon. Et alors ? Que du personnel politique français ?

Oui. « Des hauts-fonctionnaires aussi. Et de tous les bords politiques. Mais curieusement, les seuls comptes « vivants » sont ceux attribués à l’actuelle majorité au pouvoir. »

Le président aussi ?

« Le supposé sien était « dormant ». On lui a laissé 50 euros comme souvenir. Soit c’est un grand méfiant, soit il ignorait comme tous les autres. Et il en est de même pour la mère de ses gamins. »

 

Justement, deux choses à préciser encore.

« Je crois savoir que vos comptes exotiques manipulaient aussi du dollar américain, et sur des comptes de banques françaises à travers leurs filiales off-shore… »

Pas tous quand même, mais quelques-uns qui ont donné du fil à retordre jusqu’à la Pentecôte justement, tellement les courriers de sous-procurations ont eu du mal à être enregistrées…

« Mon pays n’admet pas que ces banques « trafiquent » avec sa monnaie… »

Eh, ho : 80 % des transactions commerciales transatlantiques sont libellés en dollar ainsi que 60 % des transactions mondiales, et pas que pour des « trafics » : « C’est ça d’être la monnaie de référence mondiale, dites-donc ! »

Il n’empêche.

« C’est strictement confidentiel pour l’instant. Les autorités monétaires de mon pays et notre justice enquêtent sur plusieurs banques européennes, et entre autres et plus particulièrement, celles de votre pays. Notamment leurs filiales Suisses et exotiques. On parle d’une amende record de 15 à 16 milliards de dollars par banque pour contournement des règles d’embargo avec quelques pays « voyous » ! »

Bé dites donc : « Vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère… »

« Justement. Pour anticiper et arrondir les angles, notre Président va inviter en visite d’État le vôtre pour une visite de quelques jours en février prochain. Et vous serez du voyage ! »

Et pourquoi donc ?

« Monsieur Obama a gardé un excellent souvenir de « Charlotte » à l’occasion de son voyage en Afghanistan. Vous vous souvenez, il vous avait remis la médaille de la liberté. »

Paul se souvient très bien…

« Alors ça lui ferait plaisir de congratuler l’homme qui a empêché la destruction de London l’été 2012. »

Pour lui remettre une nouvelle médaille ?

« Même pas ! Vous les avez déjà toutes, parmi les plus prestigieuses ! » se met-il à en rire.

 

« Vous savez, Monsieur Harrison, mises à part dans les forces aériennes, dans mon pays personne ne sait qui est « Charlotte ». Je ne vais pas commencer à rompre cet anonymat avec ce guignol de Président-là ! Même Krasoski n’a jamais su ! »

Le patron de l’usine de missile, de céramique et d’enduits-spéciaux, il peut être dans la charrette des « petits-patrons » qu’emmènera Francis Landau dans ses bagages, non ?

« Pourquoi pas. Mais tout de même… Je ne suis pas le patron, je ne connais pas le personnage, je n’ai aucune appétence à son égard et il ne sait même pas que j’existe. »

Il fera aussi inviter Madame Nivelle. « Et puis, vous pouvez arriver par un autre vol si vous ne voulez pas le croiser, du moment que vous rejoignez incognito la délégation officielle aux dîners d’honneur. »

On verra…

 

Deuxième précision et le « cadeau » : « Vous avez manqué à vos devoirs en ce qui concerne notre ami le « banquier des pauvres »… Deux milliards de dollar en lingots d’or, ça ne vous intéresse plus ? »

En lingots ? D’or ?

« Et je fais comment pour les lui voler ? Un hold-up à Luzerne ? Ou ailleurs, avec mon commando d’amazones garde-du-corps dans le sillage et armé jusqu’aux dents ? »

Junior en rit si fort et grassement à la perspective évoquée, qu’il manque de s’en étouffer. Un rire qui finit en quinte de toux pour se libérer les voies aériennes supérieures… et fait se retourner quelques têtes dans la salle à manger.

« Une procuration et un passeport suffiront. Et vous, savez faire ce genre de chose… »

Bon, qu’il raconte, parce que Paul et Nathalie n’ont pas retrouvé trace de ces supposées commissions d’intermédiaire, même en fouillant dans les fichiers Promis remis en 2009.

« Pourtant, elles y sont. Mais par petits-bouts. Je vous ai parlé à Venise de 2,2 milliards de dollar. Nos experts et informateurs estiment que 200 millions sont allés aux notaires et aux banquiers suisses, plus quelques autres intermédiaires qu’il a fallu intéresser ou dont il a fallu acheter le mutisme et la discrétion.

Reste deux milliards de dollar qui ont disparu. Et la somme aurait été partagée en deux. La moitié au profit de « l’inventeur » du procédé, celui qui a imaginé le montage pour son mentor ».

Il s’en est défait quand il a été nommé à la tête de la Banque pour la réunification des deux Allemagnes. « Et au profit de son établissement en plus, ce qui a payé largement le marbre et les premiers aménagements fastueux qu’on lui aura tant reprochés bêtement. »

En voilà une drôle d’histoire…

« On a même imaginé à un moment qu’il était copropriétaire du bâtiment avec sa banque, mais même pas : il vraiment abandonné une partie de ses commissions à celle-ci, le reste ayant servi à financer le capital social de sa société de consulting. »
Un peu comme DLK, alors, qui possède toujours sa SARL « Raspail Consulting »…  

En fait, pas vraiment : on saura plus tard que cet argent aura servi, au moins partiellement mais grandement, à amorcer les souscriptions au capital social des filiales du trust des 9.288 anonymes récemment récupérés qui auront fait des petits en 20 ans.

Tout le travail de Monsieur Robert, que personne pour l'heure n'a encore pisté ni reconstitué.
« On suppose qu’il a emmené dans ses bagages le fameux Monsieur Robert en charge d’ouvrir et gérer les comptes ouverts dans le dos de ceux chez qui vous les avez maintenant récupérés. »

Peut-être, peut-être. Ce serait assez logique, dans ce qu'on peut en déduire après coup… 

« En tout cas, ça a payé assez pour que Monsieur Robert passe inaperçu dans la comptabilité de la banque et ça aurait pu durer encore si le DRH de 2008 ne s’était pas mis en tête de virer le bonhomme pour agrandir son logement de fonction, situé au même étage. »

Le « truc » vraiment con, ça : qu’il en est ressorti tellement meurtri, jusqu’à en laisser une veuve éplorée que Gustave et Paul avait rencontrée juste avant leur agression sur un rond-point de sortie d’autoroute.

 

« La seconde moitié, dédommage celui qui a eu l’idée originelle du détournement des fonds dus à Ferrayé. Mais lui s’est fait payer et livrer en valise de billets. Un tel paquet, ce n’est pas courant et ça laisse des traces dans les mémoires. »

Leurs fameux dollars dont ils entendent faire la police ?

« Exactement. Et qu’est-ce qui ne laisse pas de trace, dans aucun compte bancaire, sinon une valise de billets ? »

D’accord, mais il en a fait quoi, le ministre de l’industrie de l’époque ?

« Comme ils ne sont pas ressortis et qu’il a un train de vie déjà « hors-norme », on suppose qu’il les a placé en bons anonymes d’abord, puis ensuite, là on est sûr, directement en « or-papier » au porteur, sur la propriété de vrais lingots. »

Un banquier placer son pécule en or ? En voilà une idée saugrenue qui est étonnante !

« Il n’était pas encore banquier à l’époque, mais avocat-ministre et… politicien de surcroît ! »

Oui. Des titres aux porteurs ou des bons anonymes, c’est plutôt logique pour un « politicien ». Et alors ? Ses titres au porteur sont sous son matelas ou sous son oreiller ? 

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Mains invisibles I : Chapitre XXVII : Démantèlement du « Comité Libecciu »

 

Chapitre XXVII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Démantèlement du « Comité Libecciu »

 

Entre-temps, il y aura bien plus que ça. Bien sûr, le pays aura vu déferler tant de scandales sur plusieurs mois, depuis les USA, l’affaire Snowden et ses promesses de secrets, les écoutes tous azimuts du NSA, après les « pillages » de « Wikileaks » qui perd son temps à éplucher des millions d’informations que personne ou presque ne lira hors les premiers temps.

Mais tout autant le scandale de la viande de cheval dans les lasagnes et ailleurs, « l’affaire » Léonarda, cette Rom expulsée qui jettera un défi au pays, l’accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge et les émeutes et pillages qui ont pu en découler, en plus des affaires qui rôdent autour de l'ancien président, l'affaire de l'arbitrage Tapis, les procédures tous azimuts, les cafouillages budgétaires, les multiples revirements de lois et décrets sur les ouvertures des magasins les dimanches, etc. etc.

 

L’opinion française découvre au fil des mois que l’autorité de l’État est sans effet sur son quotidien pour être mis à mal à toutes les occasions.

Même son entreprise publique des chemins de fer est incapable de maintenir son réseau ferré en état de fonctionnement : ils ont l’air fin, les agents du service-public et leurs suppôts syndiqués, après avoir tant critiqué leurs collègues britanniques « privatisés » il y a bien longtemps !

Eux-mêmes ne font pas mieux et le rapport rendu en juillet 2014 révélera que non seulement la hiérarchie de n’a jamais réagi aux informations de dégradations des matériels qui ont entraîné la catastrophe, mais également les agents de terrain, cheminots et conducteurs, d’avoir toujours su et de n’avoir pas transmis les informations de première urgence indispensables !

Tous coupables de légèreté assassine.

On l’enterrera bien vite à la veille des grandes migrations estivales, ce rapport-là, des fois que ce soit le début d’une remise en cause, tous azimuts, du concept même d’entreprise d’État !

Tout cela est suivi par Gustave et Nathalie.

Quand tout d’un coup en novembre 2013, c’est le premier coup de folie, le 18.

 

Abdelhakim Dekhar, né en Moselle en 1965 franco-algérien qui grandit dans une famille très nombreuse fait le coup de feu sur un photographe du journal Libération.

Son père était mineur. Sa scolarité était moyenne. « Mais il parlait bien et avait de la culture. Il a eu l'enfance classique d'un enfant de la 2ème génération élevé dans une famille sans problèmes ».

Le jeune homme enchaînera les petits boulots mais, dès sa majorité, décide de s'engager dans l'armée. Il intègre brièvement le corps des parachutistes.

La suite de sa biographie est des plus confuses, à l'image de sa personnalité.

Il prétend notamment s'investir dans le milieu du renseignement. Il apparaît très présent dans les milieux de l'ultragauche au début des années 1990.

Tout le monde le connaît alors sous son surnom de « Toumi ». De réunions en manifestations, il se lie avec Audry Maupin et Florence Rey. Plus âgé qu'eux, il se révèle un ami plutôt envahissant et directif. Il se comportait « comme un chaperon, expliquera à la barre un témoin. Toumi ne ratait jamais une occasion de leur montrer qu'ils étaient jeunes et inexpérimentés. Il jouait le censeur, le curé. »

 

« Toumi » est interpellé deux semaines après le carnage du 4 octobre 1994. Il a eu l'imprudence d'acheter l'un des deux fusils à pompe de la fusillade dans un grand magasin parisien avec sa pièce d'identité.

Mais d'emblée, il explique avoir agi à la demande des services secrets qui l'avaient missionné pour infiltrer le milieu autonome. Une ligne de défense dont il ne se départira jamais. « Personne n'a jamais confirmé cette histoire et, à vrai dire, personne n'y a jamais cru », confie Maître Berrux. Même sa propre avocate est dubitative. « J'y croyais moyennement », explique Maître Hauser-Phélizon. « Mais je n'exclus pas qu'il ait pu être manipulé par les services algériens et qu'il ait pu jouer un rôle, ou cru jouer un rôle. » D’autant que les expertises psychiatriques souligneront ses tendances mythomanes.

 

Au cours de l'instruction de cette affaire qui remonte aux années 90, Abdelhakim Dekhar n'est pas un accusé facile. « Nous avions des relations heurtées », admet son avocate. « Il se mettait parfois en colère mais parce qu'il avait le sentiment d'être incompris par le juge. Il me disait qu'il n'avait pas confiance en moi et moi non plus. J'avais l'impression qu'il ne me disait pas tout. Mais ça ne m'a pas empêchée de m'investir sur son dossier, au contraire. »

Abdelhakim a 33 ans lorsqu'il se présente face à la cour d'assises. Florence Rey l'a clairement désigné comme le troisième homme de la préfourrière. Mais les témoignages sont flous et il est finalement relaxé du chef de complicité. Alors que l'avocate générale a réclamé dix ans de prison à son encontre, il est condamné à quatre ans pour association de malfaiteurs. Un indéniable succès pour ce personnage qui traversera l'audience comme une énigme.

 

Depuis ce verdict, Dekhar, âgé de 48 ans en novembre 2013, n'avait plus refait parler de lui. Ces dernières années, il a essentiellement vécu à Londres où il travaillait dans la restauration collective.

Le subi retour d'Abdelhakim Dekhar au cœur de l'actualité judiciaire a pris au dépourvu ceux qui l'avaient côtoyé. Mais sans non plus totalement les surprendre. « Il m'avait laissée une étrange impression », se souvient l'avocate générale Evelyne Lesieur. « L'actualité renforce le malaise que j'avais ressenti en sa présence. »

Ce jour-là, il blesse salement un photographe du journal Libération après avoir menacé les hôtesses d’accueil et un visiteur dans le hall de la chaîne de télévision M6 peu de jours auparavant.

Ce n’est pas tout de suite la guerre sur les trottoirs.

Mais quand il apparaît à la Défense armé d’un fusil avec lequel il menace des employés occupés à leur pause-cigarette, Gustave prend peur.

Et son combiné téléphonique.

« Monsieur le directeur de cabinet, c’est l’avant-garde qu’on attendait. Je vous avais prévenu ! »

Quoi, un malheureux cinglé qui se ballade armé dans le quartier de la Défense serait à lui tout seul « l’avant-garde » de putschistes annoncés à maintes reprises ?

« Monsieur le directeur … la Défense, ça ne vous ouvre pas les yeux ? »

Quoi la défense ?

« Je suis militaire et j’assurais quoi sinon la défense de mon pays. Percutez-vous maintenant dans votre petite-tête ? »

Pas plus : c’est juste une curieuse coïncidence, juge-t-il tout de go.

Comment se pourrait-il que des putschistes s’éparpillent dans les rues de la capitale alors que les cérémonies du 11 novembre, autour de la flamme du soldat inconnu, se sont passées sans aucun incident notable la semaine dernière, hors les sifflets et huées à l'adresse du président, qui se sont soldés par 73 arrestations ?

Il est vrai que toutes les précautions avaient été prises depuis fort longtemps. Depuis après le 14 juillet et la rage difficilement contenue du Président Landau pour avoir essuyé l’affront, les sifflets et les huées de la foule. Et qu'elle en remettait une couche sans conséquence, sauf pour l'humeur du président et son entourage direct…

 

Et puis les écoutes de « Nath’-Espelette » se poursuivent : un troisième homme a été vu armé sur les Champs-Élysées. En fait, c’est le même, après avoir pris en otage un automobiliste de passage sur le boulevard circulaire de la défense, mais personne ne le sait encore.

Et là, on ne peut plus croire à une coïncidence, mais bien à une action organisée.

« Allo, Monsieur le directeur de cabinet ? C’est encore moi. Excusez-moi. Au fait, rappelez-moi chez qui notre bien-aimé Président passe ses 11 à 13, en ce moment ! La rue du Cirque, c’est de quel côté par rapport au palais de l’Élysée, au juste ? »

Là, ça « percute » dans le cerveau du haut-fonctionnaire, même si peu de monde connaît les habitudes « hors les murs » du locataire de l’Élysée : lui, il sait la comédienne « Julia Lesgalets » et c’est suffisant.

Un homme armé dans le bas des Champs-Élysées, un président qui rend visite sur son scooter et sans son escorte à sa maîtresse du moment à en faire porter des cornes de vachette enragée à une autre encore, plantée pas très loin, l’amiral retraité pourrait bien avoir raison, cette fois-ci.

Le devoir d’État et surtout son plan de carrière l’obligent à prendre au sérieux son correspondant téléphonique.

Et plus que rapidement.

 

Les lignes cryptées surchauffent activement pendant un bon moment, tous supports confondus.

Le plan épervier-écarlate est déclenché en toute hâte dans tout le quartier.

Même s’il n’a jamais été conçu pour un milieu urbain, touristique et dense.

La police de Paris est immédiatement réquisitionnée, la gendarmerie envoie sur place tous ses effectifs disponibles et un, puis deux hélicoptères, équipés d’instruments de détection sophistiqués et ultra-sensibles patrouillent au-dessus du quartier dans le quart d’heure suivant, dans un carrousel aussi bruyant qu’impressionnant, tel que même les touristes, qu’il s’agira officiellement de protéger pour la presse, en détournent leurs objectifs des monuments à portée de mémoire-flash.

Trois compagnies de CRS dévalent les boulevards en convergence sur le quadrilatère entourant « le Château » ; les motards du premier escadron se rendent toutes sirènes hurlantes sur les lieux, renforcés quelques minutes plus tard par ceux du second ; deux compagnies de gardes-mobiles viennent en renfort en toute urgence et les G-men de protection du président sont priés de le ramener dare-dare et jusqu’au fin fond du QG Jupiter, même en slip ou tenue de bain, s’il le fallait.

 

Pour le reste, les ordres apparaissent aussi loufoques qu’imprécis et confus à tous les personnels mobilisés : serait-on en guerre que le QG Jupiter soit rouvert dans l’urgence et autant de personnes, une petite armée, soient tout d’un coup mobilisées sur un si petit quadrilatère ?

La police fait son boulot. Et grâce à la vidéo-surveillance de la RATP et les logiciels de reconnaissance faciale, « trace » le bonhomme qui ne redevient plus qu’un.

Ce n’est pas deux tireurs, ou plus, qui sont repérés puis identifiés, mais bien un seul.

Un certain d'Abdelhakim Dekhar, fiché, condamné et dont on ne savait pas le retour en France.

Un seul, qu’on retrouvera amorphe dans un parking de Levallois-Perret, défoncé avec de la mauvaise camelote, dénoncé par son bailleur qui croit l’avoir reconnu sur les photos diffusées par la presse dans l’urgence.

Un amorphe et drogué, qui se murera dans un silence épuisant après avoir pu délirer sur la participation à un complot, fera plus tard une grève de la faim et attend toujours d’être jugé … une seconde fois dans sa vie.

 

Morthe de l’Argentière s’en prendra pour plus que son grade un peu plus tard : mettre en transe tant de personnes, pas loin de 3.800 hommes et leur matériel, le tout étalé sur quelques dizaines d’hectare (la place de la Concorde n’en comptant que 10 à elle toute seule) pour un soi-disant complot contre le président et les institutions, alors qu’il s’agit seulement d’un vagabond déjanté ?

Autrement dit faire prendre des vessies pour des lanternes à tous les cabinets ministériels et avoir affolé de la sorte toute une armée, sa réputation en était lessivée, passée à la paille de fer pour un long moment !

Lui et ses théories de complot ! Décidément, il vieillissait : il fallait qu’il décroche vraiment et rentre chez lui en urgence !

Après tout, il était déjà à la retraite…

 

Ce jour-là, le ministre fait une entrée fracassante dans le bureau où le « conseiller » passait son savon à Gustave, raide comme la justice, au garde-à-vous.

« Non mais ! Je vous tiens vous et vous vous rappellerez de moi ! » commence le ministre pris d’une soudaine colère. « Je ne sais pas ce qui me retient de vous dégrader sur le champ et de vous priver de votre pension, malgré tous les services que vous avez rendu au pays… »

Et les sous qu'il a fait rentrer au service de l'agence France-Trésor avec son complice du moment ? Et ses rapports et suggestions pour calmer la grande-muette ?

« Comment se fait-il que vous ayez été au courant et en direct de ce qui se passait sur les boulevards ? Vous faites dans l’écoute illégale des fréquences de la police et de l’armée, maintenant, si je ne m’abuse ! Vous n’êtes pas à Marciac chez vous à compter les brins d’herbe de votre pelouse ?

Eh bien, vous allez y retourner immédiatement pour y être consigné tant que je serai ministre. »

Gustave explique qu’il dispose de matériel d’écoute de récupération…

« Je suis au courant ! Non mais, vous nous prenez pour des billes ou quoi ? Vous démantèlerez votre compagnie, le « comité Libecciu » dans les 24 heures et réaffecterez les officiers et autres personnels qui y sont illégalement détachés.

Et je vous interdis toute autre activité, désormais, hors de vous occuper de l’amirale Caroline ! »

Elle va bien au moins ? 

 

Réaction de Paul quand il apprend l’exil immédiat de son complice des derniers mois : « Et je fais quoi de votre maîtresse, moi ? »

« Quelle maîtresse ? Vous voulez dire Nathalie ? Mais enfin, je ne vous l’ai jamais dit ? C’est ma fille ! »

Ouh là… Il a aussi une fille adultérine ?

« Mais non, pas adultérine ! Qu’est-ce que vous allez chercher ? C’était une aventure d’avant mon mariage avec Caroline. Et je n’ai su sa filiation qu’il y a quelques années, quand sa mère est morte… Longtemps après mon mariage, figurez-vous ! »

Les affaires de famille, décidément…

« Vous la gardez. Elle ne redemande pas une affectation et poursuit seule sa mission. Et me rendra compte… »

À 3.000 euros par mois, tous les mois, plus les « tickets-restaurant », elle peut.

Des coûts, encore des coûts.

« Vous la déménagez immédiatement elle et son matériel. La hiérarchie va passer pour contrôler le démantèlement de nos installations. »

Pas possible ? Elle ne part à Marciac ?

« Vous n’y êtes pas mon petit-vieux. Marciac, c’est un trou où on ne surveille plus rien. Vous allez l’installer chez vous en face de la Cathédrale de Paris. À deux pas de la préfecture, les écoutes n’en seront que meilleures. »

Vraiment n’importe quoi : un « truc » qui va plaire à Florence, ça !

Un « loft » à peine refait à neuf…

 

Heureusement, ça ne se passera pas comme ça : dès le camion des déménageurs en position, les gendarmes, peu commodes en l’occurrence, laissent faire l’embarquement des matériels et saisissent l’ensemble au carrefour d’en bas et d’avec la nationale 7.

Pas plus loin que le premier feu rouge.

Destination inconnue…

On ne saura que plus tard que l’amirauté récupérera tout ce matériel, mis sous la garde de la « Dominiquette », le capitaine de frégate Guigou, qui revient d’Afrique pour se remettre à surveiller de loin les agissements de Paul dont il est soupçonné, à juste titre, au moins depuis l’affaire du carrefour des mares juliennes, de jouer un rôle actif auprès de Gustave Morthe de l’Argentière.

Nathalie la rouquine n’a plus qu’à rentrer avec son père et son gamin sous le bras à Marciac.

Paul imagine la « séance de l’amirale » avec un certain amusement.

Mais continuera d’assumer la paye de la « gamine » extra-conjugale.

 

Faut dire que d’un autre côté, on commençait à se sentir à l’étroit au Kremlin-Bicêtre : les équipes de ventes de petits-flacons de fin d’année aux grandes écoles et les machines de McShiant dans les sous-sols, la grande salle du rez-de-chaussée encombrée des appareils d’écoute de Nathalie et de ses assistants, Paul au premier quand il y passe avec sur le dos Matilda, Miho et Shirley qu’il faut aussi nourrir, loger et blanchir, et Barbara et Florence au second quand cette dernière revient à ses tables à dessiner…

La cousine de Lev ayant déménagé, celui-là se débrouille pour rester discret de loin en loin tout comme Irina la Russe que Paul n’aura croisé qu'une seule fois depuis la visite à « Madame Robert ».

Même plus la place d’avoir un congélateur à glaçons !

Quelle époque, pense-t-il…

 

Heureusement d’un autre côté, Paul a la bougeotte : il promène ainsi régulièrement ses gardes de son corps en hydravion trois jours par semaine à Aubenas, et les week-ends passés soit au fond de la lagune de Venise, soit en Normandie, selon les avancements de ces deux chantiers-là : une vie d’enfer.

Mais nettement plus calme pour passer les fêtes de fin d’année sur Eurydice qui fait sa première sortie hors de la lagune depuis si longtemps avec une partie de la belle-famille à son bord arrivée en voiture, laissant à quai le trio de donzelles, direction la baie de Kotor.

Retour sur Venise en avion privé pour récupérer l’hydravion…

D’autant que si le temps en adriatique reste frais, la goélette se comporte bien sous la risée, très agréable à barrer et à vivre, du moment qu’on n’est pas les uns sur les autres grâce aux nombreux volumes et cabines aménagés par Florence.

Quant à l’amiral Gustave, il est devenu sourd et aveugle et du coup mortifié et muet : de belles vacances, vraiment. 

 

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Mains invisible I : Chapitre XXVI.3 : Montée des périls ? (3/3)

 

 Chapitre XXVI.3

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Montée des périls ? (3/3)

 

Tout cela est convenu avant la mi-juillet dans les grandes lignes, même si Bercy obtiendra des réductions d’effectif (par la non-reconduction des contrats d’engagés au fil du temps), le redéploiement des casernements, la réduction des temps de vols pour la chasse et des temps de sortie en mer pour les navires, ainsi que moins de crédits d’entraînement pour les matériels terrestres.

Sans compter la fermeture de quelques casernes à venir et les dissolutions de quelques régiments étalés jusqu’en 2019.

2019, c’est après l’échéance présidentielle de 2017 : il sera toujours temps d’y revenir.

 

Serval se poursuivant, les officiers supérieurs peuvent calmer la troupe et les grandes gueules avant le 14 juillet.

On évitera le pire en sélectionnant au mieux les troupes qui défileront, cantonnant les autres dans leurs casernes et en restreignant les permissions accordées, sans une seule munition dans les armes et même, en limitant les dotations en carburant pour les véhicules et les avions…

Le tout surveillé par la gendarmerie en province : pas question qu’un mouvement de matériels ou d’hommes imprévu n’aille très loin.

 

Cervelle écrira sur son blog que le 13 juillet 2013, ces enfants d’officiers adresseront heureusement sur leur site ce « message à l’armée française » : « Amis militaires, officiers supérieurs, officiers, sous-officiers, soldat du rang … vous êtes les derniers représentants de l’ordre en France !

La police nationale est aux mains du « catalan », qui, comme Staline et Hitler avant lui, l’utilise à des fins politiques.

Soumise à cette dictature de la pensée, elle obéit et participe malgré elle à la rafle des opposants au mariage gay orchestrée par le gouvernement.

Nous, Homen, nous respectons notre armée.

Nous respectons nos soldats.

Demain, vous serez sur les Champs-Élysées. Ce défilé est le vôtre et celui des français fiers de leur armée, il n’est pas celui de Francis Landau »

« … Aussi, demain, nous n’interviendrons pas pendant le défilé. Soyez fiers de la France que vous servez. Nous, nous sommes fiers de vous. ». (…).

Ce qui n’aura pas empêché le Président de se faire copieusement hué et sifflé tout du long de sa descente des Champs-Élysées…

Il en gardera longtemps une meurtrissure et une méfiance au fond du cœur, sans rien en laisser paraître, hors un « coup de gueule » de « grand-méchant-mou » à l’adresse de son secrétaire général qui aura la charge de relayer…

 

« Nous sommes dans une situation de pré-guerre civile. Vous feriez bien de vous mettre à l’abri », lance (Cervelle) au cours d’une conversation téléphonique avec un journaliste.

« On prépare les choses, on avance », affirme-t-il en référence à ces menaces de coup d’État, «vous devriez commencer à vous planquer, à planquer votre famille. Il y a un moment où les comptes vont se régler. C’est fini la rigolade. »

Il continuera : « Nous souhaitons un coup d’État. Il y aura un coup d’État et ce sera méchant.

Les militaires sont les seuls à être populaires dans ce pays, avec les pompiers. (…) »

Autre confidence de Cervelle comme pour confirmer les appréhensions de l’amiral Gustave Morthe de l’Argentière, au cours de cette discussion interceptée et très instructive : « Ce sera un coup d’État d’adjudants et de capitaines issus de ces régiments de cavalerie de l’Est de la France qui vont être dissous ».

Ces régiments sont à 250/300 kilomètres de Paris.

À quatre heures de route de la capitale. Les premiers à verrouiller dans leurs casernes.

« L’armée arrivera sur Paris et sera applaudie par les terrasses de café quand les chars entreront dans Paris.

Vous croyez qu’il y en a qui se feront tuer pour Landau ? Et vous voyez une seule personne parmi eux mourir pour Francis Landau ?

Pas un seul. Ce sera comme le 25 avril 1974 au Portugal. »

Une référence sans équivoque à la révolution des œillets… À peine quelques coups de feu sans aucun blessé, pour le renversement d’une dictature militaire « dure », corruptrice et totalement corrompue, pourrie et en décomposition jusqu’au tréfonds de la moelle-épinière, au pouvoir à compter de 1932.

Cervelle a même un calendrier en tête : « Normalement, ça peut arriver dans deux ans. Il y aura eu des défaites électorales de grandes ampleur pour Landau. »

L’extrême gauche aura installé la tension. C’est normal, ils sont frustrés.

« Je vous le dis, changez de vie. Les comptes un jour seront sortis. »

 

Et puis en plein mois d’août, le Président de la République saute sur l’occasion du massacre de civils en Syrie à l’arme chimique, pour mobiliser les esprits et la troupe sur une idée du Président américain : sus au dictateur !

Les permissions à venir sont annulées, les permissionnaires rappelés d’urgence à leurs postes : la flotte se mobilise…

Pas très longtemps.

L’américain recule à la fois devant l’hostilité de son opinion publique et de celle de son Congrès, devant les réactions des russes, des chinois, des anglais qui n’en seront finalement pas.

La VIème flotte stationnée en méditerranée s’alarme : ce ne sont pas les français qui peuvent ou doivent aller tout seuls tirer les premier missiles, lâcher les premières bombes sur les installations illégales de la Syrie. Ils ne tiendront pas la distance, n’auront pas le souffle et l’intendance nécessaire après seulement quelques jours de manœuvres.

La diplomatie l’emportera et les armes chimiques seront démantelées avant la fin de l’année : un coup pour rien, mais qui a redonné le moral à la troupe sûre de sa disponibilité et de sa propre nécessité.

Alors, dans le sillage de l’opération Serval, ce sera l’opération Sangaris… début 2014.

 

Le 5 décembre 2013, par la résolution 2127, le conseil de sécurité des Nations unies autorise à l'unanimité le « déploiement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) pour une période de 12 mois » officiellement pour mettre fin à la « faillite totale de l'ordre public, l'absence de l'état de droit et les tensions interconfessionnelles ».

La MISCA est appuyée par des forces françaises autorisées à prendre « toutes les mesures nécessaires ».

 

Dès le 24 novembre 2013, la France projette à l'aéroport international de Bangui une trentaine de militaires du 25ème régiment du génie de l'air présent à Libreville ainsi qu'une vingtaine d’engins de travaux lourds, acheminés par Antonov An-124. Complété par d'autres éléments en provenance de la base aérienne 125 Istres-Le Tubé. Ce module « a pour mission d’aménager les plates-formes de l’aéroport M’Poko de Bangui, afin qu’elles soient en capacité d’accueillir le renforcement probable du dispositif souhaité par le Président de la République et la communauté internationale » selon le ministère de la Défense français.

Les aménagements effectués par le génie de l'air comprennent notamment la remise à niveau de la zone aéronautique de l'aéroport, la création de plates-formes logistiques, ainsi que l’extension de la zone « vie ».

 

Le 28 novembre 2013, le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude, escorté par l'aviso Commandant L'Herminier, accoste dans le port de Douala au Cameroun. Le BPC accueille, en plus de deux hélicoptères Gazelle, un détachement de 350 militaires de la 11ème brigade parachutiste de l’armée de terre. À partir du 1er décembre, les éléments de la réserve opérationnelle embarquée sur ce bâtiment entament les opérations de débarquement. Les véhicules tactiques de cette force, essentiellement des véhicules blindés de combat de type VAB et VBL, ainsi que des camions logistiques sont débarqués et rassemblés dans une zone de regroupement et d’attente (ZRA) dans le port autonome de Douala.

 

Le 30 novembre 2013, un détachement composé d’un peu plus de 200 militaires spécialistes des transmissions, du matériel et du service des essences des armées arrive à Bangui à bord d'un Airbus A340 de l'escadron de transport 3/60 Estérel. Dans les jours qui suivent, une dizaine de rotations d’Antonov An-124 acheminent le matériel logistique et de soutien nécessaire à l’installation d’un tel renforcement. Selon l'état-major des armées, « ce déploiement a été réalisé au titre des mesures conservatoires et préparatoires à un éventuel renforcement du dispositif à Bangui, comme l’a souhaité le président de la République ».

Le dispositif militaire français déployé à Bangui s’établit, le 5 décembre 2013, à plus de 600 militaires dont 240 au titre du détachement permanent de l’opération Boali.

Deux compagnies du 8ème RPIMa ainsi que la 2ème compagnie du 21ème RIMa, une compagnie du 3èmeRPIMa, des éléments du 6ème BIMa et 1er RHP sont déjà sur place.

Une autre unité issue du 1er RCP, partie le 6 décembre est également présente sur place.

 

L’opération Boali vise à apporter un soutien logistique, administratif, technique et opérationnel à la Mission de consolidation de la paix en République centrafricaine (MICOPAX), qui doit devenir la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) le 19 décembre 2013. Si la situation l’exige, la force est également en mesure d’assurer la protection des ressortissants français. Parallèlement, la présence des militaires français à Bangui permet de maintenir en activité l'aéroport international de Bangui, seule voie d’accès internationale à la République centrafricaine.

 

À la suite de l'adoption à l'unanimité de la résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations unies, Sangaris commence officiellement dans la nuit du 5 au 6 décembre avec l'arrivée à Bangui du général Francisco Soriano qui commande l'opération.

Du 5 au 8 décembre 2013, alors que l'armée française commence son déploiement, Bangui, la capitale de la République centrafricaine est le théâtre de violents combats entre les Seleka, majoritairement musulmans, et les Anti-balaka, majoritairement chrétiens. Selon Amnesty International, en deux jours, environ 1.000 chrétiens et 60 musulmans sont tués par les combats et les massacres.

Dans la journée du 5 décembre 2013, alors qu’elles sécurisaient l’accès à l’aéroport de M’Poko sur lequel se sont réfugiés près de 2.000 Centrafricains pour fuir les combats, les forces françaises ont été prises à partie à trois reprises par un pick-up armé. Selon le ministère de la défense française, au troisième tir, les militaires français ont riposté détruisant le véhicule. Cette prise à partie n’a fait aucun blessé du côté des militaires français, ni des civils venus chercher leur protection.

 

24 heures après le lancement de l'opération Sangaris, l'effectif français est doublé en Centrafrique, atteignant un volume de 1.200 militaires. Le 7 décembre 2013, l'armée française sécurise difficilement la capitale Bangui car des affrontements sporadiques ont encore lieu. De plus, une opération terrestre depuis le Cameroun a permis à l'armée française de venir sécuriser la ville de Bouar avant de pénétrer dans Bossangoa.

 

À la clôture du sommet « paix et sécurité en Afrique » à Paris, Francis Landau annonce le déploiement « aussi longtemps que nécessaire » de 1.600 soldats et que la mission des soldats français est de « désarmer toutes les milices et groupes armés qui terrorisent les populations ». Enfin il confirme que l’intervention française sera « rapide, efficace » et devra permettre de «retrouver la stabilité, et permettre le moment venu des élections libres et pluralistes ». À l'issue du sommet, l'Union africaine décide de porter la force de la MISCA à 6.000 hommes.

 

Le 6 décembre 2013, la force Épervier, basée au Tchad, a mis à disposition un C130 Hercules, un CN 235 CASA et leurs équipages, pour assurer un pont aérien entre Libreville, au Gabon, et Bangui, en Centrafrique, dans le cadre du renforcement de la force Sangaris.

À partir du 6 décembre, les soldats français multiplient les patrouilles motorisées ou à pied dans Bangui afin de sécuriser les points d’intérêts français. Certaines sont réalisées conjointement avec les militaires de la FOMAC, appelée à devenir la MISCA.

Dans la nuit du 6 au 7 décembre, l’escadron d’aide à l’engagement (EAE) débarqué du BPC Dixmude franchit la frontière centrafricaine. Dans le même temps, des éléments déployés en dehors de la capitale entament une mission de reconnaissance des axes menant vers le Nord. Ce détachement d'une centaine de militaires atteint la ville de Bossangoa sans rencontrer de résistance mais constate un nombre important de réfugiés.

Des patrouilles de Rafale en provenance de Ndjamena conduisent par ailleurs des démonstrations de force à basse altitude au-dessus de Bangui et Bossangoa destinées à signifier la présence des forces françaises et faire cesser les combats.

 

La force Sangaris est renforcée à partir du 7 décembre par la projection de moyens aéromobiles d’attaque et de manœuvre. Deux hélicoptères Gazelle et quatre hélicoptères Puma sont engagés. Ces derniers sont renforcés par l'arrivée par Antonov An-124 de deux Fennec de l'armée de l'air, en provenance des bases aériennes de Villacoublay et d’Orange.

Le 8 décembre, l'état-major français annonce que l'axe Bouar-Bossembélé a été ouvert sans que la force ne soit freinée par aucune résistance.

 

« Tout est dans le timing », avance un jour Gustave dans son bureau du Kremlin-Bicêtre, satisfait de constater que son baromètre personnel retrouve enfin une courbe descendante, presque jusqu’à un niveau… « apaisé » : la troupe est à la manœuvre avec ses promesse de primes de risque…

Le plus gros de la crise est passé : tout le monde a désormais les yeux rivés sur les échéances municipales, qui ne s’annoncent pas très favorables pour parti du Président.

« J’espère qu’il en tirera les bonnes conclusions. » 

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Mains invisible I : Chapitre XXVI.2 : Montée des périls ? (2/3)

 

Chapitre XXVI.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Montée des périls ? (2/3)

 

En revanche, question « bonne-gestion », il y a eu plusieurs « couacs ».

D’abord la trésorière du parti qui s’emmêle un peu dans les chiffres du « Krasosthon » en annonçant trop vite le solde de l’opération : 8.000 donations reçues pour une moyenne de 80 euros.

Heureusement pour elle, personne ne sait faire une multiplication dans ce pays, parce que ça ne fait pas 11 millions d’euros, mais à peine 640 K€ !

 

Plus tard, on aura fait les fonds de tiroirs de tous ceux qui avaient pu être un moment ou à un autre dans les fichiers du parti, militants, amis et sympathisants, plus les prospects de la dernière campagne présidentielle…

Curieusement, ces derniers, s’ils avaient été très sollicités, jusqu’à plusieurs fois par semaine au premier trimestre 2012, très peu l’ont été à l’été 2013 … pour sauver même que et seulement leur parti !

Près de 80.000 noms et adresses sont ainsi ressortis dans « comptes officiels » de l’opération. Soit une moyenne de don « théorique » de 137,50 € par personne.

Soit encore quelques 45.000 « nouveaux adhérents », dont près de 12.000, furieux, ont renvoyé leur carte toute neuve, puisque le don s’accompagnait d’une adhésion « sans limite » aux bonnes œuvres du parti !

Une affaire extraordinaire qu'absolument personne ne relève pourtant ! Car enfin quoi, alors qu'il n'y aurait que 35.000 adhérents pour se fendre de deux ou trois billets de 50 euros, il y aurait eu 45.000 anonymes pour en faire autant ? Et sur ceux-là, plus d'un quart pour se fendre d'un timbre et d'une enveloppe pour renvoyer leur carte ?
Alors qu'ils auraient pu l'encadrer, la jeter ou tout simplement l'oublier au fond d'un tiroir... De l'art de faire avaler n'importe quelle couleuvre à tous les médias et l'opinion publique béate toute entière et même pas surprise !
D'ailleurs, ces montants ne se retrouveront jamais en contrepartie dans les décomptes du Trésor public au titre du crédit d’impôt attaché à ce type de contribution…  

Tant mieux : c’est l’impôt qui aurait participé à blanchir du pognon sale, déjà « hors impôt », ou l’application du principe de la double-peine pour la finance publique.

 

Et puis, un des « bras droits » de l’équipe du président de l’UMP se fait choper par les douanes à l’occasion d’un contrôle de routine anti-drogue à la gare du Nord, sur le quai du Thalys en partance pour Bruxelles, avec une mallette contenant 300 K€ en billets, dollar et euro…

Des « queues » à mettre à l’abri.

Et encore cette affaire, plus tard, qui obligera ledit Président à mettre sous scellés les livres comptables du parti, pas très sûr qu’ils soient totalement en ordre, notamment à raison de cette opération-là.

Il sera politiquement assassiné un peu plus tard, quand un triumvirat d’anciens premiers-ministres lui explosera la tête au détour d’une réunion de crise.

À eux de garder les secrets de la tambouille, bien au fond de l’armoire à secrets des recettes de cuisine et de faire turbiner les « petites-mains » pour remettre de l’ordre dans ces comptes-là avant l’audit promis.

 

Audit qui confirmera en juillet 2014 que le parti est endetté à hauteur de 74,5 M€, en faillite virtuelle, là où en 2009 et 2010 il faisait encore des « excédents de gestion » pour plusieurs millions tous les ans.

Sans compter les vraies et fausses révélations sur les dépenses des uns et des autres, entre billets d’avion et paiement des factures de téléphone, voyages et autres séjours qui pourriront la vie publique de quelques « grandes-gueules » donneuses de leçons de morale au « petit-peuple » alors en vacances…

Mais ce sera après la monumentale gifle des municipales et le coup de tonnerre des européennes de 2014.

 

Pas seulement : le 5 juin 2013, le « Comité Libecciu » s’enflamme. Ce sera l’épisode de la violente agression de Clément Méric aux abords de la gare Saint-Lazare par un groupe de skinheads, ramassé en état de mort cérébrale qui fera ressurgir la peur du « facho ».

Là, le « Comité Libecciu » n’a rien vu venir, ce qui n’augure rien de bon quant à son utilité.

Le Parti de gauche (PG), par le biais d'un communiqué, est lui, allé plus loin en indiquant que la victime avait été « tuée », dénonçant dans ce même texte un « crime odieux ».

À 1 h du matin du lendemain, ses agresseurs n'avaient toujours pas été interpellés.

Le jeune homme de 19 ans a été « transporté à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière » où il était dans la nuit « dans un état désespéré », a indiqué dans un communiqué le ministre de l'Intérieur qui «apporte son entier soutien à la famille de la victime ».

Le secrétaire national du PG en charge de la lutte contre l’extrême droite écrit que Clément Méric était « un étudiant de Sciences-Po de 18 ans connu pour son engagement antifasciste ». Selon l'adjoint à la Mairie du 12ème, ses agresseurs seraient « des militants d’extrême droite, manifestement du Groupe JNR (Jeune Nationaliste Révolutionnaire) », mouvement qui, avec d’autres seront dissous par arrêté ministériel quelques jours plus tard, sans autre forme de procès ni même quelque équité.

Ce qui reste faux et le fruit d’une manipulation ahurissante des médias et de l’opinion publique, une fois de plus !

Le ministre de l’intérieur « nettoie » seulement à l’extrême droite en oubliant sciemment d’en faire autant à l’extrême gauche, alors que justement c’est le groupe de Cédric qui reste l’agresseur du groupe d’Estéban…

 

Plusieurs témoins ont décrit trois agresseurs comme étant des skinheads, portant des « bombers et des rangers ».

Ils les ont vus attaquer un autre groupe de jeunes âgés d'une vingtaine d'années. « C'était une agression très violente. On était à une trentaine de mètres avec ma copine et on a entendu un gros boum quand sa tête a heurté le poteau », a indiqué un témoin. Un passant a alors mis le jeune homme en position latérale de sécurité, avant que la victime ne soit évacuée, en sang.

Selon une source policière, une vente privée de vêtements était organisée rue Caumartin (9èmearrondissement), à laquelle assistait notamment la victime avec trois autres camarades.

Trois jeunes gens « de type skinhead », dont une femme, sont arrivés dans les lieux et il y a eu invectives et bousculades entre ces groupes, selon les premiers éléments de l'enquête confiée au 1er district de police judiciaire (DPJ) se basant pour l'heure sur de « nombreux témoignages directs».

Les skinheads seraient sortis et auraient attendu « avec des renforts » devant le magasin.

La victime « a été frappée par l'un des skins qui avait un poing américain et a chuté sur la chaussée en heurtant un plot au passage ».

On saura plus tard que le groupe d’assaillants était bien celui que Clément lui-même avait appelé en renfort…

 

Ce qui n’empêche pas toute la classe politique et le parti de Gauche de récupérer cette affaire sordide en lançant un appel au ministre de l'Intérieur et « exiger que les forces de police agissent dans les plus brefs délais pour retrouver les responsables de ce crime odieux ». Celui-ci a indiqué qu'il souhaitait « que les investigations, menées par les policiers du 1er district de police judiciaire sous l'autorité du procureur de la République, permettent d'interpeller dans les meilleurs délais les responsables de ces faits intolérables, afin qu'ils répondent de leurs actes devant la Justice », selon son communiqué.

La justice attendra des années et des années avant de pouvoir rendre un verdict.

Un des « agresseurs » sera même remis en liberté surveillée un an plus tard…

Un rassemblement Place Saint-Michel s’est tenu le jeudi suivant à 18 h 30, à l’appel du PG qui réclame la « dissolution des groupes d’extrême droite qui multiplient les actes de violence ». Un autre rassemblement sera prévu le même jeudi à 17 h sur les lieux de l’agression.

 

Grosse désolation dans les rangs des « homens » et autres « putschistes en herbe » dans les casernes. L’épisode aura jeté comme un froid glacial et sibérien sur leurs ambitions et projets, au ravissement de courte durée de l’amiral Gustave.

Car il se démène avec son fameux « baromètre » qui enregistre rapidement une hausse brutale dans les derniers jours de juin.

 

Ce sont d’ailleurs sur les travaux de Gustave que repose, depuis « l’affaire Clément », l’alerte donnée aux autorités.

On retiendra ce qu’en a dit la presse à ce moment-là :

« À la demande expresse du Président Landau, la DSPD (Direction de la protection et de la sécurité de la défense) en clair le service de renseignement de l’armée est saisie du dossier de Rodolphe Cervelle. » qui semble se considérer comme un meneur, mais n’est même pas un porte-parole de quoi que ce soit.

Il s’agit d’une direction interne des services de renseignements de l’armée, plutôt tournée vers la sécurité des installations, d’un service beaucoup plus vaste (la DRM) habituellement tourné vers les menaces « étrangères », de vrais espions, quoi, pas des manchots syndiqués.

Ses conversations téléphoniques sont écoutées, des déplacements surveillés, son site internet placé sous contrôle. (…)

« Cervelle est à la tête d’un réseau composé de nostalgiques de Pétain, de la Collaboration et de la Cagoule, et vit dans le fantasme du coup d’État.

Dès le début du mois de juin 2013, Le-Riant arrivera à la conclusion que Cervelle a mis en avant les noms (…) de trois généraux connus pour tenter de s’en servir comme « appât ».

En clair, Cervelle utilise « Pue-gars », « Deux-Villes-liées » et « Dard-riz » pour enrôler des sous-officiers et officiers subalternes autour du mouvement « M6 M », pour Mouvement du 6 Mai. 

 

D’où cet appel dans l’article de La Revue de l’arsenal, au « salut » qui pourrait venir de capitaines, et la fameuse « quenelle » de « Dieu-a-donné » qui n’a rien à voir.

Pour l’humoriste sulfureux qui en a fait la promotion, une quenelle n’est rien d’autre qu’un sexe masculin tendu.

Et à l’imitation des marseillais, la sienne est longue comme le bras !

Mais les autorités veulent y voir un salut nazi à l’envers…

D’autant que circulent des photos de soldats la faisant sur leurs chars, et même du ministre de l’intérieur hilare entouré de « jeunes » saluant de la sorte.

« Le ministre décrira, en tout cas début juin 2013 au Président comme au chef du gouvernement, l’action subversive de Cervelle comme une « attaque du sommet de la pyramide » – comprendre de la tête de la hiérarchie militaire. »

S’il ne fait pas de doute pour le pouvoir que, comme Pue-gars et Deux-Villes-liées, le général Dard-riz n’a jamais songé à fomenter le moindre putsch, son rôle de conseiller en logistique de « La manif’ pour tous » a été seulement surveillé de très près.

 

D’ailleurs, après avoir annoncé le 24 mai (2013) sur LCI ce qu’il appellera « un hold-up politique sur le débat de société réclamé pas les opposants homosexuel » et déclaré que « le pays réel s’opposait au pays légal », il sera convoqué dans la foulée au ministère de la Défense, où le directeur de cabinet du ministre, « Cédric Le-vent-Dos-Wski », lui rappelle son devoir de réserve.

« (…) L’inquiétude ministérielle est née du fait que plusieurs officiers catholiques sont, pour l’occasion, présentés comme les fers de lance d’un combat contre « le cabinet franc-maçon » au ministère de la Défense. »

(…) « La période est particulière, » explique Le-Riant au premier ministre le 6 juin. « Nous sommes en fin de mouvement anti-mariage gay, un mouvement qui a drainé autour de lui des officiers et des enfants d’officiers qui avaient milité du côté des Homens ».

Ce groupe d’activistes, est (devenu) le « porte-étendard de la résistance contre le mariage gay ». Leurs devises : « Nous sommes partout, dans les villes, et les campagnes. Nous sommes la majorité silencieuse qui sort de l’ombre. Nous sommes le peuple qui hurle. Nous sommes la résistance. Et nous ne lâcherons jamais ». »

 

À ce moment-là et pour le pouvoir, il faut d’urgence bâtir un plan solide pour s’attacher la loyauté des officiers supérieurs de l’armée, autrement dit des budgets, des sous.

C’est la conclusion du rapport intermédiaire et confidentiel du « Comité Libecciu ».

Aussi une façon pour Gustave d’aider ses petits-camarades « d’active », rançonné par Bercy, alors même que le ministre du Budget se faisait complice d’un retour des queues des « fonds perdus » de façon pas totalement orthodoxe, même si c’était particulièrement astucieux.

 

Car c’est dans les cabinets ministériels que se prépare aussi la future loi de programmation militaire, négociée pied-à-pied.

Les exigences des étoilés sont terribles : rénovation complète du logiciel de paye ; paiement « au cul du camion » des soldes de la troupe en OPEX en Afrique ; sanctuarisation des budgets de la FOS, confirmation des investissements programmés en matériel, achats d’un nouveau fusil d’assaut pour remplacer le Famas et de drones sur étagère, le tout même si c’est à l’étranger ; mainmise sur la totalité des moyens de renseignements intérieurs et embauche, jusque-là gelées, non plus de 400 ingénieurs informaticiens du renseignement, mais du double !

Plus, des garanties sur le grand carénage du porte-avions CDG en 2016 pour les marins et le programme de remise à niveau du Rafale d’un milliard d’euros pour les aviateurs.

À la grande satisfaction des industriels n’en croyant pas ni yeux ni oreilles, qui devront se contenter de ça. C’est déjà beaucoup mieux que ce qu’ils avaient anticipé… 

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Mains invisible I : Chapitre XXVI.1 : Montée des périls ? (1/3)

 

Chapitre XXVI.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Montée des périls ? (1/3)

 

En attendant, « ça chauffe » pour le petit « Comité Libecciu » sur le plan des putschistes.

Si le mois de mai passe dans une certaine routine pour Paul, même pour ce qui est de la préparation de la campagne de vente des « flacons » pour les fêtes de fin d’année des promotions des grandes écoles, le dispositif mis en place fonctionnant tout seul sous la direction de Loïc, et les essais des nouveaux enduits de la MAPEA, en revanche ledit « Comité Libecciu » veille et se met en ébullition à plusieurs reprises.

 

D’abord l’affaire du rejet des comptes de campagne du candidat Krasoski qui chauffe depuis quelques semaines. L’alerte est chaude dès le mois de décembre 2012 quand le Conseil Constitutionnel invalide les dépenses pour cause de dépassement et quelques irrégularités.

Et ils ont eu le nez fin, sur ce coup-là…

Alors que leur champion déchu se mettra « en marge » de la politique après sa défaite, on ne saura que bien plus tard, qu’en plus des 460 K€ de dépassement sur plus de 21 M€, il manque encore pour près de 3,5 millions d’euro mis indûment à la charge du parti par le biais de fausses factures sur un total de 17 M€, sous des libellés parfois fantaisistes, par l’agence de communication du président dudit parti pour le moins mal élu.

Une élection à la tête de son parti, truquée mais validée, fausse et archi-fausse pour avoir « oublié » dans un tiroir les votes des militants d’outre-mer qui n’auraient pas du tout donné le même résultat, évidemment.

Des types « oubliés », qui ont pourtant payé leurs cotisations et se sont même déplacés, n’est-ce pas…

 

Ce qui a entraîné une quasi-scission du parti en fin d’année 2012 avec création d’un éphémère groupe parlementaire suivant l’ancien et unique premier-ministre de Krasoski. « Deux courants » : un concept nouveau chez les gaullistes !

Les « pros-Krasoski » veulent lui laisser la porte-ouverte pour 2017 et ses primaires préalables, et ceux qui soutiennent l’ancien premier ministre croient à son étoile après qu’il ait eu à avaler tant de couleuvres tous les jours pendant 5 ans…

Inutile de dire qu’aucun n’envisage d’avoir été grillé, et pour longtemps, dans l’opinion publique ! Aucune chance pour les trois personnages qui se posent en recours, malgré la révolte de la rue contre le Président Landau et ses réformes totalement décalées, déjantées, qui laisse filer les déficits, en ralentissant à peine leur rythme imposé par Krasoski pendant 5 ans.

La croissance n’est pas au rendez-vous, le chômage flambe, le nombre des dépôts de bilan et de plans sociaux croît également et le ministre de l’industrie fait le pitre pour contrarier les délocalisations et fermetures malgré un renforcement des mesures législatives adoptées à la hâte pour endiguer tous ces phénomènes.

Qui n’auront que si peu d’effets…

 

C’est important que « Koopé », le suppôt de Krasoski tienne les troupes l’arme au pied. Non pas pour faire le boulot normal de l’opposition, mais pour veiller aux secrets des finances du parti, des détournements d’argent public et de l’origine des donations ultérieures, le fameux « Krasosthon ».

Il en ira même, la main pris dans le sac, à mettre sous scellés lesdits comptes dans l’attente d’une nouvelle loi sur la transparence de la vie politique … alors même qu’il a refusé de voter celle proposée sur le même thème par la majorité présidentielle du moment, pourtant bien plus inoffensive.

Gros gags et grands écarts incompréhensibles à l’avant-veille des élections municipales de 2014.

 

Le « Krasosthon », justement : il s’agit de faire entrer 11 millions d’euros dans les caisses en toute discrétion alors que le parti croule sous 94 millions de dettes à échéances diverses.

Des émissaires sont envoyés tous azimuts : les bailleurs naturels n’y mettront que la somme limite de 7.500 euros par personne, et encore pas tous, parce que depuis l’affaire de « Bêtencourte », plus personne ne veut être pris pour un débile-profond à mettre sous curatelle.

Idem pour les « étrangers » habituels : depuis le traitement réservé au dictateur libyen, personne ne s’y ose !

Même « les autres », qui ont parfois eu à souffrir de la dent dure de l’ex-président, ont plutôt envie d’en rire que de compatir et contribuer. Il n’y aura même pas de rétro-commissions sur la vente des bâtiments Mistral à la Russie : un des rares marchés « propres », même si c’est par hasard, finalement.

Le mode d’emploi aura été perdu en route.

Il n’y a que le président du groupe parlementaire, qui dans l’urgence des payes à assumer, mobilisera 300 K€ de sa « cagnotte » de… groupe parlementaire et sous forme d’emprunt remboursable.

Quant aux parlementaires socialistes, il se compte sur le doigt d’une seule main pour mettre un billet « au nom du pluralisme démocratique ».

 

Pourtant l’idée d’un « petit-détournement » des fonds de la République que gèrent de loin Paul et « Nathalie-la-rouquine » qui le surveille, taraude Gustave : et si on prêtait l’argent nécessaire sur quelques bonus dans la gestion des fonds en réserve pour les émissions du Trésor ?

Grosse engueulade de Paul !

Tornade force 8 avec des rafales de 9…

« Pas question ! On vole les voleurs, ce n’est pas pour se faire voler par d’autres voleurs ! », menteurs et tricheurs de surcroît…

Paul est vraiment furieux que Gustave ait pu avoir une pareille idée.

Oui, mais après tout, on n’aurait pas volé tous les comptes « dormants » des personnalités de l’actuelle opposition, ils auraient peut-être pu sauver leur parti.

Même si tous ignorent que le nom de jeune-fille de leurs épouses ait pu servir à pareille carambouille.

« N’y pensez même pas ! Ils n’ont jamais eu cet argent. Et puis quelle que part, c’est celui de vos soldats, Amiral. Faites pas chier avec ces sornettes-là ! »

Pourtant, il en reste, dans les comptes-vivants, justement… et plus qu’il n’en faut.

De cet échange trop vif pour rester discret, il en ressortira une visite-éclair d’Harry junior à Paris.

 

« Nous avons besoin d’une opposition constructive dans ce pays… On a du mal à supporter votre ministre de l’industrie et tous les autres qui vont avec, depuis un peu partout dans le monde. »

Veut-il insinuer que ses « frères » seraient fort nombreux dans ce parti à sauvegarder, et qu’il faut leur sauver la mise ?

« Nous avons des frères sous toutes les latitudes et dans tous les partis démocrates. J’ai bien sacrifié le soldat Kakasucack pour vous laisser la voie libre… »

Sous-entendu qu’il serait peut-être opportun de renvoyer l’ascenseur en faisant un geste utile.

Et Paul de lui rappeler qu’il n’avait eu besoin de personne pour neutraliser son contrôleur fiscal et était totalement contre l’idée de l’amiral de faire sauter un ministre pour cette seule raison.

« Vous n’y pensez pas. Ce n’est que l’argent du gouvernement. Alors oui, seulement si vos frères, dans le gouvernement je précise, nous en donnent l’ordre. J’obéirai. »

Ce n’est pas comme ça qu’il voit les choses.

 

« Ce gouvernement-là, il ne comprend rien à rien et nous le ferons sauter à la première occasion, seulement quand ça deviendra nécessaire. Nos frères ne sont pas assez nombreux pour pouvoir peser sur ses décisions pour le moins absurdes. Pensez, on attendait un pays remis sur les rails, capables de payer son business avec ses partenaires habituels, avec des entreprises produisant comme avant autant et exportant de telle sorte que nos investissements puissent produire des dividendes pour les retraités de mon pays.

Et il n’en est rien, au contraire ! Même en rachetant vos pépites, on ne parviendra pas à redresser la barre de ce pays qui croule sous les prélèvements obligatoires comme jamais : un vrai scandale !

Je vous propose autre chose… »

Oui, pour un scandale, c’en est un : Jean-Charles venait de faire une simulation des impôts dus par Paul pour l’année !

D’une façon ou d’une autre, il faudrait que les activités de Paul « produisent » au moins 25 % de mieux pour faire face. D'où l'idée de Loïc, qui commence à prendre forme, d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus comestible…

Junior, va-t-il prêter lui-même l’argent pour renflouer l’UMP ?

« Non, ça se verrait et ce serait interdit. En revanche, je vous félicite d’avoir usé des compétences et équipes de mon ami Anjo de Lisbonne pour vos « petites affaires ». Lui au moins n’a pas mis en danger la finance mondiale comme vous avez pu le faire en 2009.

Et j’ai ouï-dire que vous aviez eu un petit-arrangement … so… un peu particulier. »

Là, Junior va faire sûrement allusion au partage des commissions et gains sur la gestion du « flottant » pendant plusieurs semaines et qui persiste de temps à autre, pense Paul…

« Que diriez-vous s’il mobilisait toutes ces commissions, les vôtres et les siennes, dans un prêt gagé sur les gains futurs du même arrangement et éventuellement sur les fonds rapatriés, pour financer les sommes manquantes ? »

Incroyable ! D'abord, la part de Paul n'est pas la sienne, mais celle du Trésor public. Et il y en aurait déjà assez d’accumulées pour faire face ?

 

Si le parti est capable de rembourser, pourquoi ses « frangins-banquiers » du pays ne feraient pas l’opération en proposant un rééchelonnement de la dette ?

« C’est en cours. Mais ça ne suffira vraisemblablement pas. Il faut de la recette supplémentaire. »

Donc faire un don ou un legs, alors ?

Ou un prêt avec abandon de créance. « N’est-ce pas illégal ? »

Si et c’est pour ça qu’il faut faire autrement : « Ce que je propose et imagine, c’est que le parti fasse appel à la générosité du public, à ses adhérents, à ses militants. Ce n’est pas illégal, ça, loin de là. »

Et puis ?

« Et puis, on abonderait les sommes récoltées via un compte off-shore en empruntant les noms et adresses des généreux donateurs. Il suffirait de rajouter un zéro ou deux. »

Débile et compliqué à souhait.

Et on fera comment quand un audit sera commandé tôt ou tard sur l’opération ?

« Les versements seront tous affectés à des personnes physiques existantes, sans reproche ni même soupçon. L’audit ne donnera rien dans ces conditions. »

Sauf si c’est mal fait.

« Bien sûr. Mais à eux de faire correctement. »

En bref, il est en train d’expliquer que ce sont finalement Paul, donc le Trésor public français, et Anjo qui payent. Sans compter la Matilda revenue depuis quelques temps dans l’horizon de Paul pour sa protection et le filocher pour le compte du SIV, à qui 10 % du business avaient été promis hâtivement. « C’est ça ? »

« C’est ça ! Vous m’aviez expliqué que vous étiez un « honnête » et que vous considériez que cet argent n’est pas le vôtre. Je suppose que cette règle s’attache aussi aux fruits dudit argent, n’est-ce pas ? »

Bien joué se dit Paul pour lui-même.

 

« Effectivement… Mais là il s’agit de faire un détournement de plus et au profit d’un seul des partis de gouvernement de ce pays. »

Et alors ? « C’est de l’argent qu’il faudra produire un jour où l’autre. Vous préférez prendre le risque que votre impôt augmente encore et mette en plus le gouvernement dans une position illégale ? »

Ok ! « Vous organisez tout ça en le leur suggérant et si tout le monde en est d’accord, y compris Matilda, je ne m’y oppose pas tant que je ne suis pas mouillé directement. »

Pas de problème : c’est comme si c’était fait.

« Et Matilda fera tout ce que vous lui demanderez. Non seulement elle n’est pas non plus, et comme vous, une femme d’argent ou de pouvoir, mais elle se ferait tuer sur le champ pour vous ! »

À ce point-là ? Paul espère ne jamais en arriver à cette extrémité : elle a des orgasmes tout-à-fait passionnants et ce serait du gâchis que de les perdre. Pas aussi puissants toutefois que ceux de Lady Joan ou de sa copine Lady Margareth, ni même à la hauteur de ceux de Florence, même si cette dernière s’améliore encore de nuit en nuit à force d’exercices pratiques.

Mais ça serait dommage pour ses futurs amants et mari.

« Et puis vous ne serez pas perdant… Vous ai-je dit qu’on attendait aussi que vous nettoyiez les comptes secrets de DLK ? »

Il l’avait dit, mais aucune trace dans les fichiers de ces fameux comptes de commission.

« Il vous faut rechercher dans les opérations d’origine. Vous trouverez forcément. Et là, ça permettrait à Anjo et vous-mêmes de « se refaire » en attendant d’affecter ces sommes sur les émissions d’obligation du Trésor français. »

Voler le voleur ? Pourquoi pas, mais pas à son profit personnel, pense Paul.

C’est ainsi que le « Krasosthon » a été lancé dans la semaine suivante et dénoué à la fin de l’été. 

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Thinkerview : l’Arabie Saoudite vue par Pierre Conesa

 

Comment abrutir les masses…

 

Une interview intéressante par Thinkerview de Pierre Conesa au sujet de l’Arabie Saoudite.

Ce spécialiste d’intelligence économique et militaire revient sur les stratégies que le royaume pétrolier déploie pour assurer la suprématie du sunnisme.

La vidéo dure une trentaine de minutes et permet de rappeler utilement quelques évidences trop souvent oubliées, à commencer par le fait que la situation de chaos actuelle doit énormément à l’ambigüité des relations diplomatiques liant l’occident (Etats-Unis en tête) à ce pays, dont le gouvernement n’a rien de respectable (source H16).

 

 


Air France et les pilotes : lettre ouverte à Michel SAPIN (II)

 

PARTIE II

 

Des États généraux du transport aérien ?...

 

  « Air France » sera bientôt surnommée « Air Transe » compte-tenu de l’état de nervosité de beaucoup de ses employés, comme on l’a vu lundi 5 octobre lors d’un CCE ou le DRH et un directeur de la compagnie nationale se sont fait sérieusement molester.

 L’état de la compagnie nationale préfigure simplement, avec quelques années d’avance, la situation de faillite de notre pays qui est devenu champion du monde de la dépense publique, champion d’Europe des prélèvements sociaux, et continu, en conséquence, d’emprunter de l’argent malgré un endettement colossal de 97,6 % du PIB.

 Jusqu’à quand ?...

Pensez à la Grèce !...

L’endettement grec était le nôtre il y a sept ans…

 Enfin, il n’est peut-être pas trop tard pour arrêter la dégringolade !...

 

Malheureusement, on sait comment finissent les sociétés socialistes où l’Etat devient tout-puissant, surveille chaque individu comme avec la loi renseignement, s’insinuent dans la vie privée de tous les citoyens jusque dans les moindres détails, y compris la vente des chatons et des toutous par les particuliers !...

 L’effondrement de l’URSS en 1989, et de tout le bloc soviétique, devrait au minimum vous inciter à un peu d’autocritique, de lucidité, mais, au lieu de faire une analyse froide de la situation économique mondiale du transport aérien, vous désignez une profession en tant que « bouc émissaire » de la faillite causée par votre aveuglement économique, votre « autisme » nourri au « biberon trotskyste » de votre jeunesse !...

 

 A titre d’exemple, vous avez déclaré, dimanche dernier, lors du Grand Rendez-vous Europe 1 – Le Monde - iTÉLÉ : « une catégorie minoritaire, les pilotes, n'a aujourd’hui pas l’air d’être dans le dialogue, elle n'a pas l’air de vouloir trouver une solution ».

Et vous avez même ajouté : « quand le dialogue est bloqué par une minorité sur des visions purement individuelles et corporatistes, oui, cela peut mettre en danger l’entreprise ».

 « C’est simplement bouger pour s’adapter à un monde de la concurrence, et non de l’exploitation. Chacun doit bouger, beaucoup d’autres personnels au sein de cette compagnie ont considéré qu’il était nécessaire de bouger et certains ont souffert. Il faut que tout le monde s’adapte »

  

J’ai le regret de vous dire que les pilotes sont prêts à dialoguer, à bouger, à s’adapter, et même à faire des « États généraux du transport aérien » comme l’a proposé Erick Derivry, président du SNPL France ALPA, et dont je reprends le texte :

 « Sous les feux de la rampe, tant sur le plan médiatique que politique, la situation de crise profonde au sein de la compagnie Air France attire les regards, suscite les fantasmes, et provoque des analyses et des commentaires décalés de la réalité.

Fleuron de l’industrie du transport aérien français, acteur du rayonnement économique, voire diplomatique de la France dans le monde, la compagnie Air France est aujourd’hui le symbole d’une impuissance nationale à maintenir et à développer ses richesses, d’une absence de réflexion stratégique sur le transport aérien en France et d’une crise de confiance majeure qui crispe tous les acteurs.

Là où une analyse globale et systémique est indispensable, les observateurs préfèrent stigmatiser les pilotes, les pointer du doigt comme responsables de cet échec, accusés d’un simple réflexe corporatiste. La réalité est pourtant toute autre.

 

Pas de négation des réalités

Les pilotes acceptent l’idée d’efforts partagés. L’histoire récente de la compagnie le démontre, tant les plans de restructuration, les projets d’entreprise ou de réduction des coûts se sont succédés depuis plus de vingt ans, avec une adhésion, certes sous condition, de la profession.

Quand l’entreprise a été en capacité de faire une analyse partagée de la situation, les pilotes ont été les moteurs de l’évolution, attachés qu’ils sont à leur entreprise. Par ailleurs, la direction générale d’Air France sait qu’une compagnie aérienne ne peut prospérer sans l’implication et l’engagement de ses pilotes.

En 2012, les pilotes ont été les premiers à signer les efforts de productivité du Plan Transform 2015. Quoiqu’on puisse en dire, ils sont aussi les seuls à avoir accepté de rentrer officiellement dans le dur de la négociation du nouveau projet Perform 2020 !

Outre l’aspect économique, les pilotes d’Air France ont de surcroit accompagné une remise en cause technique de grande ampleur de leur métier, réforme qui place aujourd’hui Air France dans les meilleures pratiques de l’industrie en matière d’analyse des performances de sécurité des vols.

 

Une limite à ne pas franchir

Confrontés à chaque instant, dans l’exercice du métier, à la nécessité de s’adapter, les pilotes sont aussi aux premières loges de la réalité de l’évolution du monde, au contact des low cost, des compagnies du Golfe, et des pratiques souvent peu loyales de la concurrence.

Il est juste faux de considérer que les pilotes d’Air France sont dans l’immobilisme et dans la négation des réalités économiques. Ils ont, a contrario, un haut niveau de conscience des nécessaires efforts d’adaptation afin que l’entreprise conserve la maîtrise de son destin, dans un univers où les consolidations et les alliances exigent d’être acteur de son destin plutôt que spectateur.

Alors comment en sommes-nous arrivés là ? En premier lieu par l’ampleur de la marche : en l’absence d’un constat solidement partagé sur la situation de l’entreprise et sur l’objectif cible, comment imaginer que le niveau de l’effort considérable demandé aux pilotes puisse être consenti ? Quelle profession accepterait sans sourciller d’offrir l’équivalent de plus d’un mois de travail supplémentaire à salaire constant ?

Comment les pilotes, qui volent déjà proches des limites règlementaires sur long-courrier sur le fleuron de la flotte Air France (Boeing 777) et qui prouvent ainsi leur engagement au service de la compagnie, peuvent comprendre une demande d’augmentation à hauteur de 100 heures de vol supplémentaires, soit plus 15% de leur activité actuelle ? Comment réagiraient celles et ceux dont la durée de travail est de 35 heures si on leur imposait un passage à 40 heures à salaire équivalent ?

 

Puits sans fond

Il y a nécessairement une limite à ne pas franchir dans le « toujours plus ». Porter la sécurité au plus haut niveau exige un point de vigilance, du discernement et de la mesure sur l’ensemble de ces questions. Par ailleurs, les pilotes, conscients de la qualité de leur contrat de travail, méritent comme tous les salariés une vie sociale, une vie de famille. Le niveau de rémunération ne peut être un « argument de compensation ».

Si la confiance entre tous les acteurs de la négociation est indispensable, elle ne saurait garantir seule la réussite. Le contexte national, les décisions récentes des pouvoirs publics et du gouvernement en matière de taxes aéroportuaires ADP, l’octroi de nouveaux droits de trafic à Qatar Airways sur Lyon et Nice, l’augmentation de la taxe de solidarité, l’absence d’avancée sur la mise en œuvre des conclusions du rapport Le Roux, donnent le sentiment à tous les salariés de l’aérien, et notamment aux pilotes d’Air France, que les efforts sont engloutis dans un puits sans fond et servent d’autres intérêts que ceux des entreprises concernées.

 

Urgence de la situation

Les charges qui pèsent sur le transport aérien, dépassant allègrement le débat des charges sociales et du coût du travail en France, posent la question de la considération politique du gouvernement pour notre secteur d’activité et démontrent un déficit considérable de réflexion quant à la place et à l’impact du transport aérien dans le rayonnement de la France.

Du rapport Abraham en juillet 2013, à celui de Bruno Le Roux, président du Groupe SRC majoritaire à l’Assemblée nationale l’année dernière, toutes ces analyses s’accordent sur l’urgence de la situation et sur l’impact considérable des politiques publiques sur l’avenir d’une industrie en mort clinique dans un environnement en pleine mutation. Malgré ce constat, rien ou presque n’a été fait.

Quant il s’agit de compétitivité, personne ne peut et ne doit échapper à sa responsabilité. Les pilotes y sont prêts à la condition que les pouvoirs publics soient cohérents dans leurs choix et qu’ils veillent à ce que la concurrence s’organise de façon loyale entre les compagnies. Concurrence loyale en Europe avec les opérateurs low cost, concurrence loyale avec les compagnies du Golfe qui organisent une « conquête d’Etat » face aux compagnies américaines et européennes.

 

Etats généraux du transport aérien

Il faudra nécessairement, pour obtenir des salariés une adhésion de principe à de nouveaux efforts de productivité et de compétitivité, que l’Etat accompagne cet effort et produise le sien ! La compétitivité, ce sont certes des réformes internes aux compagnies aériennes aux moyens de la négociation collective; c’est aussi une contribution active des pouvoirs publics par des décisions d’allègement sur les charges qui pèsent sur le transport aérien.

Avant qu’il ne soit trop tard, tous les acteurs, représentants des salariés, dirigeants des compagnies et Etat régulateur, doivent se réunir dans des états généraux du transport aérien. Une démarche systémique où les contributions de chacune des parties devront être mises sur la table, en lieu et place de la seule stigmatisation : celle des pilotes aujourd’hui, et probablement de tous les salariés demain ». 

Erick Derivry, président du SNPL France ALPA

 

Pour que réalisiez bien l’impasse dans laquelle se trouve la compagnie Air France qui présente un différentiel de 20% à 40% sur le coût du travail avec Qatar Airways, Singapor Airlines, Emirates et China Estern, mais aussi un différentiel très important avec les autres compagnies européennes, je reprends l’analyse disponible sur le site « Perdre la raison » où l’on constate qu'en matière de cotisations sociales pesant sur le revenu, la France est, d’après ce site, championne du monde des prélèvements !...

 En France, sur un salaire brut de 78.000 euros – un salaire de copilote – le total des cotisations sociales est de 63% (22% en part salarié et 41% de part employeur) !...

 Voici les pourcentages des prélèvements sociaux, sur un salaire élevé, dans quelques pays européens :

 France : 63 %

Allemagne : 32 %

Pays-Bas : 24 %

Norvège : 23 %

Slovaquie : 22 %

Grande Bretagne : 20 %

Espagne : 19 %

Pologne : 18%

 

C’est facile de comprendre qu’avec un tel différentiel de charges sociales les entreprises françaises du transport aérien, où les salaires des pilotes sont naturellement élevés comme partout ailleurs, ne peuvent en aucune façon concurrencer les compagnies aériennes basées dans un pays moins vorace que le nôtre !...

 Alors pourquoi ne pas accorder à tous les salariés du transport aérien un régime dérogatoire qui permettra une baisse des charges sociales pour atteindre le « moins-disant » européen, ou même le « moins-disant » des compagnies du Golfe ?...

Ce sera peut-être éprouvant pour les idéologues socialistes, mais, au moins, la compagnie Air France sera sauvée !...

 

Vous voyez que les pilotes sont capables de discuter, d’avoir de idées, de négocier, de réfléchir, d’être diplomates, de se remettre en question !...

 La preuve est que je n’ai pas parlé dans ce billet d’un détournement de fonds publics de 7 milliards d’euros, que vous connaissez bien, que vous cachez aux citoyens, comme je l’ai expliqué en introduction à cette lettre ouverte dans le billet « Air France mise en danger par une minorité » !...

 Bien à vous !...

 

Jean-Charles DUBOC

Commandant de bord B747

retraité

 

JCD Abu Dhabi Jpeg 2

 

 PARTIE I : Air France mise en danger par une "minorité"…

PARTIE II : Des États généraux du transport aérien ?...

PARTIE III : Interrogations sur Dominique Strauss-Kahn

PARTIE IV : Dominique Strauss-Kahn, un personnage romanesque

 

 


Air France et les pilotes de ligne : lettre ouverte à Michel SAPIN (I)

 

PARTIE I

 

Air France mise en danger par une "minorité"…

 

Monsieur le ministre !...

 

Vous êtes génial !...

 

C’est effectivement une ˝minorité˝ qui met en danger Air France, tout comme elle met en danger notre pays et cela depuis au moins trois décennies.

Je veux parler de la classe politique qui est ˝aux manettes˝ depuis l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir en 1981, et même un peu avant.

 

Vous avez été Ministre délégué auprès du Ministre de la Justice de mai 1991 à avril 1992, puis Ministre de l'Économie et des Finances jusqu'à mars 1993. 

Une époque vraiment très intéressante, puisque c’est celle de la guerre du Golfe et de l’Opération Tempête du Désert, mais aussi du contrat des frégates de Taïwan.

 

Mais si on connait l’affaire des frégates de Taïwan et des rétro-commissions qui ont alimenté les comptes de quelques élus ˝pourris˝ (vous avez toujours la liste dans votre coffre du ministère ?...), les citoyens connaissent beaucoup moins les turpitudes financières qui tournent autour de la guerre du Golfe.

 

Lors de l’invasion du Koweït par l’armée irakienne, en août 1990, il y avait 48 milliards $ dans les caisses de la banque centrale du Koweït en billets, or et diamants.

Les Koweitiens ont pris la précaution de dispatcher cette fortune dans les principales ambassades arabes et occidentales, libres à eux de rapatrier l’argent en lieu sûr.

Ainsi, plusieurs tonnes de billets, et autres biens, ont été convoyés à l’ambassade de France au Qatar par camion ou bateau. Une tonne de billet représente un milliard $ en coupures de 100 $.

Ouf !...

 

Semble-t-il, un camion aurait été intercepté par les Irakiens, et c’est l’explication fournie pour le faible taux de rapatriement des fonds koweitiens après la guerre.

C’est peut-être un peu plus compliqué…

 

Le 13 septembre 1990, l’ambassade de France au Koweït est saccagée.

Le 4 octobre, a lieu une visite officielle de François Mitterrand, accompagnée d’Hubert Védrines, en Arabie Saoudite où ˝l’Arsouille˝ apprend que le roi versera à notre pays 3,5 milliards $ pour financer notre intervention armée.

Ce sera la « Division Daguet » accompagnée de détachements de l’armée de l’air et de la Marine.

Avec aussi la promesse de virement d’une somme équivalente, 3,5 milliards $, une fois le Koweït libéré !...

 

Sur ce, François Mitterrand file à Doha, capitale du Qatar, en Falcon 50 pour embarquer quelques caisses de billets.

Il poursuit ensuite son vol vers la France, mais avec une escale à Zurich où l’attendent un conseiller fédéral et un banquier.

C’est l’occasion d’ouvrir un compte en Suisse et d’y déposer quelques caisses de billets (une caisse de 20 kg fait 20 millions $).

 Et ne me dites pas que je raconte n’importe quoi, car l’escale à Zurich m’a été confirmée par un général de l’armée de l’air !...

Amusant, n’est-ce pas ?...

 

Le deuxième virement de 3,5 milliards $ est viré à la France en 1991, enfin sur un compte en Suisse…

Ce virement fait partie des 84 milliards $ virés à la coalition par les banques centrales du Koweït, des Emirats arabes Unis et d’Arabie Saoudite. On en trouve trace dans le compte-rendu annuel du Fonds monétaire arabe et un article du New York Times 1992 :

http://www.nytimes.com/1992/09/08/world/gulf-war-s-cost-to-arabs-estimated-at-620-billion.html

 

Cette affaire du détournement des fonds virés à la France par les pays du golfe au titre des frais de la guerre du Golfe 1991 a été extrêmement mal prise par l’émir du Koweït qui a envoyé un émissaire au domicile d’Édouard Balladur, alors qu’il était ministre, pour l’en informer.

« Sa Suffisance » n’a rien fait !...

Pourquoi ?...

 

Ces affaires sont couvertes par l’ensemble de la classe politique, mis à part quelques courageux dont Nicolas DUPONT-AIGNAN, député de l’Essonne, et Patrick HETZEL, député du Bas-Rhin, qui ont posé récemment une question au ministre de la Défense au sujet de la disparition des milliards de la Division Daguet :


M. Nicolas DUPONT-AIGNAN, député de l’Essonne :

QUESTION AU MINISTRE DE LA DÉFENSE

Question 2015-36-00108

M. Nicolas DUPONT-AIGNAN appelle l’attention de M. le ministre de la défense sur des informations officieuses faisant état de sommes qu’aurait perçu l’État Français à la suite de la guerre du Golfe de 1991, au titre des dommages civils et militaires des Forces de la Coalition. Ces sommes dont le prélèvement a pu être vérifié sur les banques centrales du Koweït, des Émirats arabes Unis et de l’Arabie Saoudite, n’ont jamais fait l’objet d’inscription de crédits dans la comptabilité nationale et n’ont pu de ce fait bénéficier aux unités combattantes notamment aux soldats souffrant de symptômes post-traumatiques. Il lui demande de bien vouloir confirmer ou non ces informations et, si elles sont avérées, à quels budgets publics ou privés ces sommes ont pu être affectées.

 

M. Patrick HETZEL, député du Bas-Rhin :

 QUESTION ÉCRITE

M. Patrick HETZEL attire l’attention du Ministre de la Défense sur les indemnités de la guerre du Golfe 1991. Le New York Times du 8 septembre 1992 révèle que les banques du Koweït, des Émirats arabes Unis et d’Arabie Saoudite ont viré directement 84 milliard de dollars aux pays de la coalition. Il souhaite savoir si la France a touché ces financements.

 

L’article du New York Times n’est pas la seule source disponible pour avoir des informations sûres au sujet de virements bancaires à notre pays relativement à la guerre du Golfe.

En effet, il est possible de trouver, sur le site de la direction de l’information légale et administrative, un communiqué du 25 février 1991, date du deuxième jour de l'offensive terrestre, relatif à l’attribution à la France d’une aide financière du Koweït :

 « Communiqué du ministère des affaires étrangères en date du 25 février 1991 sur l'attribution à la France d'une aide financière du Koweit.

Circonstances : Annonce, le 25 février 1991 par l'émir du Koweit, d'un don de 1 milliard de dollars à la France au titre de son effort militaire dans le Golfe.

L'Emir du Koweit vient de faire savoir au Président de la République française qu'il avait décidé de contribuer à hauteur d'un milliard de dollars à l'effort militaire français pour la libération de son pays.

- Au moment où les soldats français sont engagés dans l'action terrestre destinée à mettre fin à une longue et cruelle occupation, la France apprécie hautement cette manifestation de solidarité. »

http://discours.vie-publique.fr/notices/912007900.html

 

Ainsi, le versement, en 1991, d’un milliard de dollars à notre pays est reconnu par le ministère des Affaires Étrangères.

Par contre, lorsque l’on demande au ministre des Finances s’il y a des traces, dans la comptabilité publique, d’un virement relatif aux indemnités de la guerre du Golfe, on n’obtient aucune réponse, puisque j’ai posé cette question, sans résultat, à tous les ministres des Finances depuis 1998, dont vous-même dans une lettre en date du 16 décembre 2014 :

http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/lettre-%C3%A0-michel-sapin-du-16-d%C3%A9cembre-2014/

 

Mais il y a bien pire !...

C’est lorsque la réponse est négative !...

Comme c’est le cas dans un courrier adressé à l’Union nationale des sous-officiers en retraite (UNSOR) en date du 7 octobre 2008.

 En effet, suite à une question posée à Mme Christine LAGARDE, ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, par M. Jean BIHAN, président de l’UNSOR, au sujet des accusations d’un détournement de fonds publics qui aurait été effectué lors du virement des indemnités de la guerre du Golfe de 1991, on obtient cette réponse :

« Monsieur le Président,

 Par courrier en date du 12 août 2008, vous avez porté à la connaissance de Madame le ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi, différents éléments relatifs à des indemnités qui auraient été versées notamment par le Koweït. Il vous semble que ces sommes seraient allées au bénéfice des militaires ayant participé à l’Opération « Tempête du désert ».

 Vous indiquez que certains adhérents de votre association, ainsi que Monsieur Jean-Charles DUBOC, vous ont affirmé que ces sommes auraient été détournées, sans pour autant préciser qui en aurait bénéficié.

  Cependant malgré les recherches effectuées en ce sens par les services du ministère, aucun élément d’information susceptible de confirmer ou d’infirmer ces allégations n’a pu être trouvé. En outre, les documents auxquels vous faites allusion sont inconnus du ministère.

  J’ai donc transmis votre courrier à toutes fins utiles au ministère de la Défense, seul compétent pour en connaître…

 Veuillez agréer, monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.

 Christian Dufour

Le Chef de Cabinet »

 

Ainsi, d’un côté, nous trouvons un document officiel du ministère des Affaires Étrangères qui relate le virement à notre pays d’un milliard $ en 1991, et de l’autre, une lettre du ministère des Finances expliquant qu’il n’y a rien dans la comptabilité publique, malgré les recherches effectuées.

Curieux, n’est-ce pas ?...

Il faut surtout en conclure que le communiqué du ministère des Affaires Etrangères infirme directement les propos de tous les ministres, des finances et de la défense, dont vous-même, interrogés autant par moi-même et par les associations de vétérans sur le sujet, dont L’UNSOR et AVIGOLFE, depuis 1998 !

Je dois aussi vous rappeler que j’ai aussi écrit à ce sujet au Président de la République, le 16 janvier 2015, et vous en avez été copie :

http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/2015/01/guerre-du-golfe-1991-lettre-au-pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A9publique-vi.html

 

J’en reprends un extrait :

«  Par un courrier à Michel SAPIN du 15 décembre dernier, vous avez pris connaissance du fait que J’ACCUSE François MITTERRAND, ancien président de la République, d’avoir dérobé, avec quelques complices, les fonds virés à la France par le Koweït, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes-Unis au titre des frais de guerre engagés lors de l’Opération « Tempête du Désert .

   

  Le montant détourné serait, en valeur actuelle, de 7 milliards d’euros, et même du double, d’après une source récente de la défense.

  Vous trouverez, avec la présente, un exemplaire du livre « LES MILLIARDS DISPARUS DE LA DIVISION DAGUET », disponible sur Amazon, et qui détaille ce dossier.

   Ces fonds ont-ils été récupérés ?...

   Si c’est le cas, ils seraient particulièrement bienvenus pour les besoins actuels ».

 

Par l’intermédiaire de votre Conseiller Spécial, chef de cabinet, Jean-Christophe Toulon, vous avez eu l’amabilité de me répondre : « Vous avez bien voulu adresser à Michel SAPIN, ministre des Finances et des Comptes Publics, votre livre « Les milliards disparus de la Division Daguet ». Le ministre a pris connaissance de cet ouvrage avec intérêt et vous remercie de l’en avoir rendu destinataire. »

Merci !...

Et alors, il n’y a pas d’enquête ?...

 

Ainsi, les ministères affirment à l'unisson, et avec constance, qu’il n’y a jamais eu aucune somme versée en indemnisation pour la participation de la « Division Daguet » par qui que ce soit, qui aurait pu laisser des traces dans les comptes publics.

 Par conséquent :

 – Soit, ils mentent tous, dont vous-même, de façon éhontée car le fait est désormais établi par cette archive et aucun n’est plus jamais digne de confiance pour solliciter un mandat politique auprès du Peuple ;

 – Soit, ils ne mentent pas et alors, si ces sommes versées par le Koweït ne sont jamais arrivées sur les comptes de la Nation, c’est qu’elles ont odieusement été détournées, dissimulées, et que vous en êtes complices au moins par votre passivité !...

 

Bien sûr, le dossier est bien plus compliqué que cela, mais déjà suffisamment clair pour que mes petits camarades pilotes de ligne puissent le lire, et l’apprécier, pendant les longues croisières océaniques…

Et que cela soit même repris par « Radio-Cockpit » !...

Ceci est la première partie du courrier que je vous adresse au sujet de la « minorité » qui met en danger la compagnie nationale.

 Une ˝minorité˝ qui est, en fait, la classe politique française ˝pourrie jusqu’à la moelle˝ par un système de corruption encore soigneusement caché aux Français.

 En fait, je ne vois pas comment des élus profondément corrompus, ou lâches, seraient capables de faire les choix pour Air France, mais aussi pour le pays…

 C’est ce que j’aborderai dans la deuxième partie de mon courrier.

 

 Bien à vous.

 

Jean-Charles DUBOC

Commandant de bord B 747/200

Retraité

 

JCD Abu Dhabi 1

 

 PARTIE I : Air France mise en danger par une "minorité"…

PARTIE II : Des États généraux du transport aérien ?...

PARTIE III : Interrogations sur Dominique Strauss-Kahn

PARTIE IV : Dominique Strauss-Kahn, un personnage romanesque

 


Mains invisibles : Chapitre XXV : L’astuce financière…

 

Chapitre XXV

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

L’astuce financière…

 

« Alors chéri, toujours à faire le guignol et à sauver la planète dès que j’ai le dos tourné ? Que s’est-il passé ce soir-là ? »

Et qu’il ne lui raconte pas des bobards sur un attentat majeur déjoué à la dernière minute…

« Dis donc, jeune-fille, la dernière fois tu as pu vérifier par toi-même que ce n’était pas des carabistouilles : tu étais à bord de mon zinc, non ? »

Effectivement.

« Mais là, je préférerai que tu invites mon acolyte d’amiral pour t’expliquer ce que tu peux ou ne peux pas entendre. Je ne suis que capitaine, moi, et de réserve. C’est lui l’officier général qui est à la manœuvre. »

Encore une histoire à dormir debout de secret d’État, peut-être ?

« Une histoire comme tu le dis, mais qui ne laisse pas beaucoup dormir, effectivement. Et puis, on en ferait presque des cauchemars… Je ne peux pas t’en dire plus, en fait. Je t’invite à dîner ? »

Pourquoi pas ? « Et ta femme, dis donc ? »

D’abord il n’est pas marié, ensuite, l’usage personnel que fait Florence de ses « ex » à lui depuis la nuit chez Lady Joan lui permet quelques… libertés.

Sans parler de la séance à Venise, au Danieli…

« Mais dis donc, tu n’as pas une petite-fille à t’occuper ? »

Elle est en Normandie, laissée aux bon soins d’André et sa femme et Florence est quelle que part dans la lagune de Venise à compter les boulons, clavettes et émerillons d’Eurydice.

« Je suis célibataire, ce soir. »

Voilà qui change tout.

(…)  

 

Mais pas seulement : les informations circulent vite à travers la planète.

Les chinois se réveillent en pensant que « leur poulain », celui pour qui un bureau d’études qui tournent au ralenti et un atelier ont été mis à disposition en Chine continentale, est en danger… et avec lui leurs projets.

Ils réactiveront la filière coréenne et Miho Mihado, priée de revenir en France et épier pour soutenir à l’occasion Paul.

Idem pour le « cousin Lev », agent du Mossad qui ne désespère pas de voir débarquer Paul à l’université de Tel-Aviv pour partager ses secrets sur les céramiques.

Harry Harrison, qui se déplacera plus tard, mobilisera à la fois les SIS de Sir Oliver et de sa très gracieuse majesté britannique qui détacheront la « sublime » Shirley.

Et même Paul Allen dont les équipes s’embourbent dans des problèmes techniques de plus en plus ardus.

Quant au FSB, il se contentera de transmettre l’information aux équipes de chez Soukhoï qui détacheront la rubiconde Irina Dichnikov et une petite équipe réduite à Paris, histoire de reprendre contact et de vérifier l’activité de Paul durant ces années d’absence et de silence.

Même l’évêché en fera une courte note à l’adresse du SIV. Qui enverra Matilda sur la capitale parisienne.

Que du « beau linge » qui se déplace « en douce », alors même que président Landau et son cabinet, mis au courant par la hiérarchie contactée par Gustave Morthe-de-l’Argentière, réfléchissent déjà avec son nouveau ministre du budget, et son propre cabinet, à l’utilisation optimale des fonds à recevoir…

 

Car dès le lendemain, il s’agit surtout d’exploiter rapidement l’affaire des procurations sur les 12.000 comptes et quelques, avec copie de la signature qu’on espère être la bonne et le fameux code…

Le travail de « Nath’-la-rouquine », qui se fait assister par plusieurs paires de bras débarqués en urgence du ministère, pour imprimer, plier, envelopper les milliers d’envois postaux en LRAR.

Encore des sous à décaisser et un paquet, à raison de 6 euros le bout : plus de 75 K€ en quelques matinées !

Un travail d’intendance qui ne supporte pas la moindre erreur.

Et il y en aura pourtant quelques-unes, rattrapées par la suite au cours du week-end de festivité du 1er mai et puis celui de la pentecôte suivante.

Mais c’est sans s’attaquer à la quarantaine de comptes « qui ont bougé » depuis leur ouverture, et dont il a été décidé de ne pas les toucher…

D’autant que si certains sont bien approvisionnés, ils seraient « affectés » à des personnages publics actuellement en vue ou aux affaires : danger ! Ce sera pour une autre fois et du ressort du pouvoir politique en place à ce moment-là.

Puisque-là, il s’agit non seulement de récupérer les « comptes-dormants », mais aussi de régulariser les cessions et AGE des sociétés civiles diverses du fichier de Gabrielle, qu’elle puisse payer le prix des parts à rembourser, refermer ce dossier sans faire de vague et continuer à vendre les actifs correspondants au seul profit du Trésor public.


Des fonds que le ministère fera passer pour le produit des « redressements » fiscaux de l’année, effectués dans le cadre de la lutte contre la fraude, par le ministre du moment qui restera flou auprès de la presse, sur les 10 milliards de recettes supplémentaires de 2013, et plus tard, quelques 1,8 milliard en 2014 relatifs aux « déclarations de régularisation » pour les queues supplémentaires…
Les comiques.
   

Paul part de son côté et en urgence récupérer Cécile à Kotor avec ses nouveaux faux-papiers, jusqu’aux « émirats-arabes-unis » dans un raid épuisant de 6.000 MN en 48 heures d’hydravion, passant par Chypre, l’Irak et le Koweït et retour.

Juste pour honorer un RDV avec le correspondant de la filiale locale de la banque du Saint Esprit, qui n’a pas ce nom-là en terre d’Islam sourcilleux, pour être une sous-filiale d’une succursale de droit chinois… de Hong-kong, et l’ouverture d’un compte-parking unique, avec procuration au « pseudo-belge » de Paul devenu moustachu, et retour dans la même foulée sans les postiches, dès le lendemain et par le même chemin.

Durant la semaine sainte, il a fallu batailler depuis Lisbonne pour acheter des contrats à J+7 libellés en euro, à partir des monnaies locales des comptes à piller, et même du yen et des livres sterling le tout en passant par du HK$, termes étalés sur la période du mardi au jeudi suivant.

 

Et dès le jeudi-saint, les opérations de transfert des fonds commencent en Asie.

Puis à rebours vers l’EAU depuis les comptes européens et américains le vendredi-saint et toute la journée.

Le tout en monnaie off-shore.

Pause le dimanche de Pâques, et lundi, toute une journée à faire des virements de 600 K€ ou 650 K€, contre-valeur inférieure au million de dollars américains, sur le compte ouvert aux Bahamas en arbitrant les contrats à terme souscrits huit jours avant, en fonction du taux de change au jour-le-jour.

Ce qui sera passé assez inaperçu sur le marché des devises…

L’hyper-vénérable « junior » sera content : 12 milliards, pourtant…

Épuisant, notamment parce que les quelques erreurs de la semaine précédente ont dû être rattrapées dare-dare jusqu’à 50 jours plus tard, avant de fermer le compte refuge aux EAU.

 

Début avril, Gustave Morthe de l’Argentière peut ainsi demander et une entrevue avec le directeur de cabinet du nouveau ministre du budget, qu’il obtiendra à la fin du mois, pour lui expliquer qu’il tenait à la disposition du Trésor public plus de 12 milliards d’euro sous la forme des titres d’un hedge-found géré par un trust localisé sur une île lilliputienne perdue au milieu de l'océan.

Le gars, il n’a pas dû comprendre…

D’abord il s’est fait répéter trois fois l’information ; ensuite, il n’avait pas l’air de savoir ce qu’était un hedge-found et encore moins un trust, ni de piger que tout cet argent tombé du ciel appartenait déjà au Trésor public !

Et alors, quand il a voulu tirer les vers du nez de Gustave, qu’il a profond et fourni en poils blanchis, pour en savoir plus sur l’origine de l’opération, c’est l’amiral qui s’est heurté à un mur.

« J’ai cru qu’il était devenu autiste ! » en dira-t-il plus tard. « Personne derrière les yeux… »

En fait, pas du tout : le nouveau ministre du budget a très vite fait le rapprochement avec d’autres informations fournies par ses services.

Et a court-circuité son chef de gouvernement pour en informer l’hôte de l’Élysée dans un tête-à-tête de la fin du mois : une affaire qui le dépasse, depuis que son prédécesseur a pu se faire allumer avec ce genre de broutilles…

Pendant ce temps-là, le banquier portugais faisait « tourner » les fonds en de multiples allers-et-retours sur toutes les bourses mondiales…

Et puis il y a eu des fuites : on a parlé jusque sur les bancs de l’Assemblée Nationale d’un possible « Grand-Emprunt » à la « Krasoski » !

12 milliards, justement…

Et jusqu’à l’approche de l’été où le collectif budgétaire aurait permis cette opération.

C’est Paul qui n’a pas été très chaud : la première fois, ça lui avait gâché quelques belles soirées hivernales en fin de prescription.

Là, il avait pris la précaution d’avoir un faux nom, de faux papier, une fausse adresse, mais ne sait-on jamais, pour ne plus jamais apparaître en première ligne.

 

Et puis les instructions sont revenues par pli cacheté et motard entre les mains de « Nath’-la-rouquine » qui recommençait à s’ennuyer sévèrement à surveiller de loin en loin les positions arbitrées par les portugais, assistée de Matilda, début mai.

Quoique les rumeurs de « putsch des capitaines » commençaient aussi à arriver de toutes parts, et c’était devenu également sa « priorité »…

« Souscrire des émissions obligataires du Trésor afin de faire baisser les taux. »

Grand emprunt ou pas.

Mais ne pas se dessaisir des sommes : se comporter comme un véritable prêteur, un « zinzin » et se faire rembourser pour remettre au pot à l’échéance suivante, en avait-on conclu ! À une seule exception près toutefois.

La belle astuce ! Voilà qui permettait de démultiplier les effets de leviers et de créer un mouvement à la baisse des taux sur l’ensemble des échéances du Trésor, présente et avenir…

Géant même, pour les directeurs de cabinet conseillés par des « pros » de la finance des ministères : une façon invisible de « peser » sur les marchés et qui ne passe même pas par la voie législative … que tout le monde en oubliera bien vite l’affaire du « Grand emprunt », cette fois-ci !

Oséo et la BPI y suffisent, pour le moment.

 

Le pire, c’est qu’à ce moment-là, le patron de la BCE fait une déclaration fracassante en faveur de l’avenir de l’Euro dont il a la garde et la charge.

Ce n’était pas la première, et on avait pu avoir déjà quelques effets par le passé à faire fondre les taux d’intérêt d’adjudication, mais là, c’est un véritable plongeon.

À en fendre le cœur des portugais qui faisaient de si bonnes affaires de leur côté !

Ils exécutent pourtant à « la loyale », sur le court-terme et le « 50 semaines », ce qui entraîne comme prévu une baisse des taux d’emprunt sur le moyen terme et le long terme des autres investisseurs qui ne savent plus, dès la fin 2013 où placer leurs innombrables liquidités : l’Allemagne emprunte de moins en moins et finalement à la mi-2014 la BCE reçoit des dépôts avec des taux négatifs… comme aux meilleurs temps des banquiers Suisses !

Une vraie réussite qui se poursuivra au fil des mois et des années pour maintenir les taux à un niveau historiquement bas et alléger la facture pour le Trésor public, même si ça n’aura jamais qu’un temps.

Alors que, les fondamentaux de l’économie nationale, le rythme des réformes tardant même à produire leurs effets, le niveau des déficits ne sont pas bons, ce que pointeront pourtant tous les analystes et agences de notation même en 2014 !

De quoi en faire perdre leur latin à bien des experts, qui jugent une fois de plus « le marché » comme prit de folie.

 

Mais fin 2013, et tout le long du premier semestre 2014, les yeux du monde et de l’actualité se tourneront vers l’Ukraine et « Poux-Tine », laissant presqu’au second plan les rodomontades de Bruxelles quant à la politique budgétaire dudit ministre. 

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Mains invisibles : Chapitre XXIV : Le transstockeur assassin

 

Chapitre XXIV

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Le transstockeur assassin

 

Bien joué, en dira plus tard Gustave.

Sauf que l’enchaînement va devenir soudainement tragique…

Après l’appel téléphonique de la veille, Madame Robert s’est enquise de ce qu’il fallait faire auprès de son fils à Boston : un RDV classique et presque quotidien via Skype, avant qu’il ne parte à l’université le matin.

Et celui-ci n’a pas su quoi lui répondre, mais a appelé un de « ses potes » sis dans un immeuble voisin de sa mère, histoire qu’il surveille un peu ce qui se passe sur place à l’occasion.

Et celui-là, qui n’a pas le temps de le faire lui-même, sauf à passer voir la mère de son ami le soir suivant en rentrant du boulot, « délègue » deux traîne-savates du quartier de ses connaissances pour surveiller les allers-et-venues au pied de l’immeuble, au cas où, et rendre compte contre quelques menues-monnaies…

Ce qu’ils font.

Vers quinze heures, ils signalent l’arrivée de Gustave et de Paul au volant de sa C5 et relèvent le numéro de la plaque de police.

« Vous êtes en moto ? »

Non.

« Allez la chercher et suivez la voiture jusqu’à sa destination ! »

Ce que l’un des deux fait.

 

Vers 16 heures 30, la C5 démarre : il y a deux chemins pour rejoindre l’A10 et rentrer sur le Kremlin-Bicêtre par l’A6b. La traversée de la zone de Courtabœuf ou « la coursière » qui emprunte le tracé de la voie de l’ancienne ligne de chemin de fer Chartes/Limours en Hurepoix/Gare d’Orsay, l’ancienne voie du blé de la capitale.

Depuis bien longtemps, elle est désaffectée, les rails ont été démontés et la partie finale vers Paris fait place à des immeubles d’habitation divers.

Au mieux, on retrouve sa trace d’un côté sur la « coulée verte » en-dessous duquel roule le TGV Sud-Ouest dès avant la gare de Massy-Palaiseau. De l’autre, elle a été transformée en voie d’essai de l’aérotrain de l’ingénieur Bertin et le « tourniquet » servant à retourner l’engin sans roue et à moteur électrique linéaire, est d’ailleurs situé sous les ronces, à quelques dix minutes de marche du viaduc situé après un tunnel, encore debout malgré les bombardements des alliés lors de la seconde guerre mondiale. Un endroit où « les jeunes » font du saut à l’élastique.

L’immeuble étant situé à proximité de cette artère qui sillonne au-dessus de la vallée de l’Yvette, c’est celle-là qu’emprunte Paul.

 

Il discute avec Gustave sur leur trouvaille de l’après-midi et note la présence d’une moto dans son rétroviseur.

Petit ralentissement d’allure, presque par réflexe : il commence à s’inquiéter de ne pas la voir se rapprocher…

Accélération au-delà de la vitesse limite : elle suit à la même allure.

Et c’est en trombe, ce qui reste rare chez lui en voiture de plus d’une tonne, que Paul débouche sur l’A10 à peu près dégagé à cette heure-là.

« Qu’est-ce qui se passe ? Vous avez hâte de vous remettre au travail ou vous avez le diable derrière nous ? »

Le diable, peut-être pas, mais une moto suiveuse avec deux gars à bord, oui…

« Et depuis notre départ… »

Gustave s’inquiète à son tour : « Ils nous veulent quoi, ces deux-là ? »

Une photo dédicacée, peut-être ?

« Déconnez pas ! Et essayer de les semer, je n’aime pas ça… »

Instruction que Paul ne se fait pas dire deux fois, affolant le compte-tours et slalomant entre les voitures qui se traînent à 110 Km/h sur les deux voies, puis il sort dans le prolongement à gauche, vers la gare de Massy-Palaiseau sur laquelle il débouche en trombe pour faire un « droite-gauche-droite » dans la ville, la moto toujours à ses trousses.

Plus loin au–delà du quartier « Atlantis », il prend à droite au rond-point situé après le pont ferroviaire et accélère encore sur la deux fois deux voies vers Les Champarts, au-dessus de l’A10, pour déboucher sur le carrefour des 4 fourchettes qu’il traverse, là encore en trombe, sans se soucier du feu qui passe à l’orange.
La moto toujours collée au train…

Sportif.
Plus loin, la C5 « veau diesel » s’engage après avoir dépassé l’A6 sur le rond-point suivant. La première intention de Paul et de virer « en face », mais, comme la voie et encombrée par des camions, il poursuit son virage vers Wissous, la moto toujours très proche qui fait un crochet fatal pour devoir éviter une camionnette dont les pneus crissent sur la chaussée avant que son klaxon ne proteste bruyamment.
Et elle va s’encastrer sous la barrière de sécurité qui protège un entrepôt de grande hauteur, à demi enterré, en bordure de pistes d’Orly…« Demi-tour ! On va voir qui c’est ! » clame l’amiral.  

Et Paul de poursuivre son virage tout en ralentissant dans un concert de klaxons, affolant l’ABS pour s’arrêter derrière la moto vautrée à terre, à demie-enfoncée dans l’équipement de sécurité routière.

 

L’un des hommes est coincé sous sa machine et le bas du rail de sécurité, salement amoché, pendant que l’autre aura fait le « grand soleil » au-dessus du rail et atterrir derrière.

Quand Paul approche, il est en train d’escalader le grillage de sécurité qui protège l’entrepôt des intrusions indésirables et débouche sur deux bassins d’eau, sans doute des réservoirs de sprinklers à ciel ouvert.

Gustave sort son arme d’une main et son téléphone de l’autre, pour appeler les secours.

Paul fonce à travers champ à la poursuite du deuxième homme après avoir gravi à son tour le grillage en deux mouvements et un seul élan.

Le fugitif passe derrière le bâtiment et s’engouffre dans le bâtiment par la première et unique porte ouverte venue, Paul à ses trousses.

C’est effectivement un bâtiment où s’agitent 4 transstockeurs, à remuer des palettes où il n’y a pas trace de présence humaine : tout est piloté par ordinateur et il n’y a que des éclairages de secours au sol et aux murs.

Presqu’un four sans ouverture, hors les quelques trappes de désenfumage à plus de 25 mètres de hauteur qui diffusent la pâle lumière du jour.

Coup de feu : l’homme au casque est armé.

Paul le repère au bruit de sa course dans une des allées encombrées de palettes de marchandises diverses et bien rangées. Il manque de se faire culbuter par une des machines guidée entre deux rails, en bas où elle repose, l’autre au sommet du mât où elle est « tenue », guidée…

Heureusement que la première palette est à 30 centimètres du sol, la place pour se glisser dessous en roulant, parce que ça va vite et qu’il n’y a pas plus de 5 centimètres entre la cabine et les racks…

Et il passe dans l’allée du tireur.

 

La course-poursuite reprend dans une allée voisine. L’homme semble vouloir aller au fond des 200 mètres du bâtiment, à la recherche d’une issue.

Le transstockeur de cette allée approche, en accélération dans le dos de Paul, faisant déjà monter sa charge à la bonne hauteur de plan de pose, avec toute la cabine de pilotage inoccupée.

Ça laisse un peu de place pour attraper au vol le mât et se placer sur le capot des moteurs électriques.

L’homme continue de courir non sans tirer derrière lui au jugé, alors que son poursuivant s’abrite derrière le pylône du mât de la machine et entend siffler les ricochets des projectiles.

Elle ralentit pour s’arrêter. Paul en profite pour rattraper le fugitif, le faire tomber à terre et à en perdre son flingue, commence à le bourrer de coups, pieds et poings, au corps et autres « parties molles », la tête étant protégée par un casque intégral.

L’homme esquive, se débat, essaye de faire chuter Paul avec ses jambes et finit par rouler sous le palettier, vers une autre allée contiguë. Il en profite pour récupérer son arme qui avait glissé jusque-là, vers laquelle il se dirige en quelques enjambées.

Puis, s’en saisit Paul à ses trousses. Il trébuche dans la manœuvre et chute : s’il ne se relève pas très vite et sort du chemin de la machine qui vient en face, on va vers l’accident.

 

Et c’est le drame : le bonhomme est happé dans un grand  cri de douleur et de terreur par le capot, traîné sur quelques mètres, sa tête cogne lourdement contre les pieds d’échelle des racks à s’en faire ôter violemment son casque de motard, alors que Paul se jette sur le côté, dans une alvéole vide et regarde passer, médusé, le corps déjà sans conscience de son agresseur.

Comment arrêter cet engin de malheur et aveugle qui le traîne ainsi ? Où est le bouton d’arrêt d’urgence ?

Même plus la peine de se battre pour le désarmer : il est désormais HS, inconscient.

Pas de réseau dans cette gigantesque cage de Faraday encombrée de lisses pour 20.000 emplacements palettes sur 15 plans de pose. Il faut sortir.

La ligne du portable de l’amiral est occupée. Il est en train de joindre Nathalie pour qu’elle mobilise des renforts (lesquels ?) après avoir appelé les gendarmes et les pompiers qui seront les premiers sur le rond-point.

 

L’urgence est de faire stopper ces transstockeurs et de faire venir une civière sur le cadavre du jeune-homme.

Dans quelle galère s’était-il mis et pourquoi ?

Commandé par qui ?

L’un est désormais parti avec ses secrets et ambitions avortées, l’autre aura perdu l’usage de ses jambes et ne dira que ses noms, prénoms et date de naissance, comme d’un soldat « prisonnier de l’ennemi ».

L’enquête de police qui commencera alors mettra bien du temps à remonter la succession d’informations pour mieux comprendre, laissant toutefois de larges zones d’ombre au-delà des Ulis et des données de l’enquête de proximité…

Cette agression aura toutefois plusieurs conséquences : renforcer le dispositif de sécurité autour de Paul, qui n’en veut pas alors qu’il souhaite qu’on protège plutôt Florence et Annabelle, et l’amiral, désormais flanqué d’un garde-du-corps/chauffeur dans tous ses déplacements.

C’est là que le « Comité Libecciu » prendra toute son importance « officieuse » et ses effectifs gonflés, même mis en stand-by.

Parce que pour l’heure, expliquer aux brigadiers de la gendarmerie de Longjumeau les raisons du déplacement d’un amiral, certes à la retraite, chez une lambda pour lui faire « décortiquer » un hypothétique contrat d’assurance-vie, ça n’a rien d’évident, de prime abord !

L’autre, c’est que ça fournira une occasion rêvée pour la juge Hélène Trois-Dom de revenir faire un tour chez Paul, à son domicile parisien, mais sans être accompagnée du commissaire Scorff, cette fois-ci. 

 

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Mains invisibles : Chapitre XXIII : Monsieur Robert

 

Chapitre XXIII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Monsieur Robert

 

Un premier trimestre épuisant. Et jusqu’au bout ! D’abord, récupérer la maison du grand-père en Normandie avec la Marie-Louise et son mari, André.

Paul voit bien d’en faire un « gîte select » pour touristes alors que Florence s’imagine déjà l’agrandir en creusant le jardin situé derrière la bâtisse tout en conservant la façade qu’elle trouve « classe » et superbement « Viollet-le-Duc » pour en faire un hôtel de campagne.

Bon, « Viollet-le-Duc », il faut aimer, bien sûr.

Les rapides séjours sur place ravissent le couple des « tenanciers » qui fondent devant Annabelle et ses grimaces.

Il faut dire que le grand-air de la Normandie lui sied au teint.

Mais ça n’avance pas vraiment : Florence fait en plus de fréquents déplacements à Venise sur le chantier naval, qui lui n’avance pas plus…

Toujours des appels de fonds, de l’argent, de l’argent en permanence : on va bientôt faire exploser le budget initial et même les plafonds maximum.

Même si ça commence à prendre vaguement tournure.

 

Paul est aussi sollicité par l’usine d’Aubenas, l’arrêté des comptes et son projet de « redéploiement » sur les enduits « haute-technologie ».

Tout le monde y croit et ça travaille d’arrache-pied, à la fois sur le plan technique, sur les stages de formation aux futures machines, sur les fonds à mobiliser…

L’argent, l’argent, toujours de l’argent.

En plus, Paul doit aller sauver dans l’urgence la queue de saison du « Château-sur-Cher » de Mylène. Elle a craint les crues de printemps et a fait faire des travaux de précaution idiots qui ont plombé sa trésorerie…

 

La rue défile en d’immenses cortèges de colère contre la loi sur le « mariage pour tous » depuis la fin de l’année précédente, à Paris, mais tout autant dans les grandes villes du pays.

Pourtant la réforme avance, dans une sorte d’autisme politique qui se moque des marées et du temps qu’il fait. Une loi qui sera promulguée pour que plus tard, seulement quelques 7.000 couples, et quelques dizaines de divorces, en profitent pour « régulariser » des situations de fait dans le marbre législatif.

Gustave Morthe-de-l’Argentière passe sa vie au Kremlin-Bicêtre à compter et recompter les officiers, sous-officiers et hommes du rang que l’on retrouve régulièrement dans les défilés ou dans les services d’ordre de ces « manif’ pour tous ».

Il s’inquiète du mouvement des « homens », calqué sur celui des « femens », défilant torse nu et peinturluré de slogans hostiles, à la loi, au gouvernement, aux pouvoir et institutions.

Il compte les casernes « gangrenées », vérolées pour reprendre son expression, qui feraient à l’entendre autant de « cadres » prêts à en découdre.

De quoi finir de blanchir définitivement jusqu’à ses poils du nez !

 

Une montée en puissance relayée plus tard par le mouvement de « bonnets-rouges » un temps, qui succède à celui des « pigeons » et autres volatiles qui eux aussi ont fait reculer le pouvoir politique en place, avec l’arrivée des portiques sur toutes les routes et autoroutes du réseau destinés à faire payer l’écotaxe sur les poids-lourds : un dispositif de « filochage » de tout ce qui roule qui est prêt pour la mise en place d’une décision du précédent quinquennat.

Car c’est le suivant qui doit y renoncer provisoirement dans la plus grande confusion, pour le transformer en « péage de transit poids-lourd » à horizon début 2015.

On débaptise et on casse la baraque…

Mais pas seulement : les familles sont malmenées par les nouveaux rythmes scolaires.

De 4 journées et demie de « temps scolaire » des collèges et écoles maternelles, on doit passer à 6 demies-journées raccourcies dont certaines étalées jusqu’au milieu d’après-midi pour un même nombre d’heures devant les maîtres.

Sauf que, une sortie à 15 heures au lieu de 16 heures 30, ça change totalement le déroulé d’une journée de mère de famille… Ces 90 minutes de moins, tous les jours, qui ne laissent plus de place pour s’occuper des chères têtes-blondes en activité périscolaires, laissés en déshérence, chamboule la vie de tout un pays…

D’autant que finalement, ça n’allège nullement le temps passé ni devant les maîtres d’école, ni dans les enceintes desdites écoles, au contraire, même si beaucoup de communes opteront pour un raccourcissement des vacances scolaires pour éviter l’école du samedi !

Un comble : non seulement on n’apprend toujours pas à compter lire et écrire dans les écoles du pays, mais échappent à la mesure la plupart des écoles privées !

Pourtant la mesure avait été « négociée » très en amont, avec les syndicats de professeurs et instituteurs, avec ceux des parents d’élève et tant d’autres.

Mais personne n’a vu l’essentiel, une fois de plus.

 

Et c’est sans compter sur une circulaire qui « pousse » à la création d’une nouvelle espèce d’humanité, sans altérité sexuelle, lisse de « genre », parfaitement « égale » en tout (et non plus seulement en droit), où tout ce qui représentait jusque-là des « déviances » tolérées est désormais porté au pinacle du principe républicain d’égalité, jusqu’à envisager des séances de « touche-pipi » dans les classes de collèges !

Et c’est tout pour ce qui est de la réforme attendue de la pédagogie où il aurait été normalement question de prétendre finalement à apprendre à lire, compter et écrire aux enfants…

Mais bon, les enfants ressortiront du collège en sachant que les filles ne s’habillent plus en rose et les garçons en bleu, que les métiers d’infirmière et de sage-femme sont aussi ouverts aux hommes, que pompier ou bûcheron se conjuguent au féminin.

On ira même jusqu’à faire appliquer des lois sur la parité obligatoire dans les conseils d’administration d’entreprises, mais toujours pas parmi les élus, en oubliant au passage les PMR (Personne à Mobilité Réduite), les PPT (Personne de Petite-Taille), mais ni les aveugles-politiques, les paralytiques de l’action publique ou les autistes aux souffrances du peuple, son chômage de masse et sa paupérisation rampante…

Là, ils sont même surreprésentés !

 

L’amiral fulmine dans son coin, compte les effectifs présumés « séditieux » pendant que « Nath’ » croise ses fichiers…

En plusieurs semaines « de machine », elle parvient quand même à retracer et identifier la totalité des comptes « minoritaires » qui ont pu percevoir plus de 12 milliards d’euros au fil du temps sur les loyers-dividendes des fonds souscrits aux noms d’emprunt de près de 9.288 « belles-familles » d’homme politiques et hauts-fonctionnaires des années 1970 à mi-2009.

Les derniers étant les moins bien dotés.

Logique.

Ce qui l’est moins, c’est que tous sont « dormants », à quelques exceptions près.

Notamment celui attribué au ministre du budget bientôt démissionnaire, mais également quelques autres qui ont pu être « en exercice » jusque sous la précédente mandature.

Une bonne quarantaine au total… et que des personnels issus des rangs socialistes : le travail de Monsieur Robert n’a pas été divulgué hors de ce petit-cercle.

Les comptes-fantômes attribués à des personnalités dites de droite, sont invariablement « dormant ». Curieux.

Comment ces gars-là ont-ils pu être mis au courant et se servir de leur compte de « non-résident », pour récupérer leur véritable identité et autres codes pour faire à la fois des virements et les alimenter ?

 

Une énigme qui défie la logique : qu’un ait pu par inadvertance ouvrir un compte au nom de son épouse, déjà ouvert par ailleurs, à la même agence de la même banque que celui préexistant, passe encore.

Mais pas presque quatre dizaines…

Et puis, il en manque un, celui de « DLK », le banquier des pauvres. Ou alors, il en a plusieurs sous des faux-nez que l’on ne rapproche pas, pour user de noms que l’équipe attribue à tort à d’autres personnalités.

C’est qu’il en serait capable, en plus, le tordu…

Pareil pour le supposé « inspirateur » de la manipulation, aux dires d’Harry Harrison à Venise, le banquier Dactalys, même si, on le saura plus tard, Monsieur Robert fait partie de sa première équipe londonienne.

 

Paul s’en ouvre d’abord à Gustave, qui ne comprend pas trop malgré les « cours particuliers » que lui dispense « Nath’-la-rouquine ».

C’est à ce moment-là qu’il est décidé de ne rapatrier que les soldes des comptes dormant pour Pâques, histoire de ne pas se retrouver avec quelques retours de bâton de « voleurs-volés » qui s’apercevraient s’être faits dépouillés.

Il en parle aussi Gabrielle qui se rassure que le travail avance.

Mais pour clore ce chapitre, il lui faudrait des procurations : c’est tout ce qui compte pour elle et enfin passer à autre chose après avoir liquidé ce dossier invraisemblable.

 

Et puis par hasard, alors que la vraie « Charlotte » passe dîner un soir avec Aurélie, Paul lui en touche un mot.

« Avec un numéro de téléphone et un nom, je te retrouve l’adresse. Tu y vas et tu récupères les codes.

Quant à des procurations, avec la signature numérisée du bonhomme, je t’en fais autant que tu veux au nom de qui tu veux ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait, tiens donc.

 

Le surlendemain, après une petite recherche dans les archives de Joan et l’annuaire inversé d’internet, Paul et Gustave prennent rendez-vous chez une dame et s’y pointent la gueule enfarinée le jour suivant. Gustave et Paul se présentent en qualité d’enquêteurs d’assurance à l’heure du thé chez Jennifer Arguenon, la présumée famille de Monsieur Robert, dans un des quartiers de l’ex-nouvelle ville-nouvelle des Ulis en banlieue sud de Paris.

Les cheveux argent de l’Argentière, le ton grave de sa voix suffisent à leur ouvrir la porte après le petit baratin de Paul sur une enquête d’assurance-retraite.

La dame, qui vit manifestement seule dans son trois-pièces-cuisine-balcon, n’est pas toute jeune, a un fort accent anglais et pleure encore quand on évoque son mari.

Une histoire palpitante de banalité…

Une rencontre avec un beau jeune-homme, la trentaine alerte, de bonnes manières, un salaire confortable, une situation établie, installé à Londres à la banque pour la réunification des deux Allemagnes. Un poste très important.

Voilà le lien avec Dactalys : Harry Junior numéro quatre a le nez fin ou de grandes oreilles à travers le monde entier !

 

Un mariage rapide, deux jumeaux rapidement mis au monde, éduqués en France quand l’appartement de la belle-mère s’est libéré pour cause de décès.

Ses gosses sont aujourd’hui l’un dans une ONG qui fournit des soins aux femmes mexicaines, l’autre est actuellement exilé à Boston étudiant au MIT en physique nucléaire : ses fiertés !

Et un mari qui fait Londres-Paris-Londres au fil des années la plupart des week-ends.

Jusqu’à ce terrible licenciement du début de 2009. « Un jeune DRH qui taille dans les effectifs ! Robert en a perdu la santé… Pensez donc, chômeur à 54 ans ! Tout d’un coup sans ressource, sans contact pour rebondir. Il s’est laissé dépérir. »

Et est mort d’une bronchite aiguë à l’hôpital d’Orsay, situé en contre-bas.

Elle, elle envisage de rentrer en Angleterre quand ses enfants s’installeront pour faire leur vie, sans doute dans le cottage de son frère resté célibataire, pour limiter les frais. Alors pensez donc, une assurance souscrite par feu-son mari, même réduite en rente-viagère, ça mettra du beurre dans les épinards sans rien avoir à demander à ses gamins pour survivre le temps qu’il faudra.

 

Paul et Gustave n’apprennent rien de plus : tous les documents de travail sont à la banque.

« Vous comprenez, son travail était tellement confidentiel, qu’il ne pouvait rien sortir, aucun document, aucun fichier. Jamais un quelconque rapport à lire à la maison. »

Il dormait où, à Londres ?

« Directement dans les locaux de la banque où il avait une studette aménagée à cet effet. On communiquait tous les jours en vidéo par internet. J’y suis allé plusieurs fois pour ranger son home. Mon mari n’avait aucune mémoire. Au travail, il ne traitait qu’un dossier à la fois et le rangeait toujours au même endroit. En revanche, ses livres ou même parfois sa vaisselle, son linge, il fallait que j’aille les ranger pour lui de temps en temps. On en profitait pour sortir, découvrir les nouveaux quartiers, les attractions du Millenium, les chantiers des jeux olympiques, les derniers temps. »

 

Comment un homme qui n’a pas de mémoire peut-il se servir de codes divers ?

« Il les notait quelle que part, au moins ! »

Surtout pas !

« C’était toujours le même… Mon diminutif, Jenny, avec deux « n » et un « i-grec », comme ça il ne pouvait pas l’oublier ! »

Information ahurissante… Serait-ce aussi simple que ça ?

« D’ailleurs, je pouvais de la sorte pirater sa boîte à courriels ! » qu’elle s’en amuse encore.

« Oh, je ne le faisais que pour lui faire des blagues, lui rappeler mon anniversaire par exemple ! »

Ce code qui manquait jusque-là à Paul tiendrait-il en ces 5 lettres ?

On pouvait toujours tenter le coup pour le vendredi de Pâques qui arrivait…

Si seulement les procurations pouvaient partir très, très vite.

« Mais pourquoi vous intéressez-vous à mon mari ? A-t-il vraiment souscrit cette assurance-vie à mon nom, ce dont vous m’avez parlé au téléphone ? »

« Madame, nous venons pour régler aussi les papiers des pensions de réversion auxquelles vous pourriez prétendre. Avez-vous des documents à ce sujet, des contrats que vous auriez rangés ici ? »

Bien sûr qu’elle a : un gros dossier.

Dossier que Paul s’empresse de consulter, alors que Gustave ne fait que survoler son contenu.

« Ne vous emballez pas. Il y a sûrement des clauses relatives à votre âge. Mais je regarde si par hasard il y a matière à revenir… Par exemple, ce dossier, je peux avoir photocopie de ce document ? Il y a des références qui peuvent être intéressantes. »

Et la dame de scanner le document. D’abord mal, avec une signature incomplète…

« Donnez, je vais la refaire. »

Elle ne comprend pas : il voulait les références ou non ?

« Le document entier, avec les clauses en bas, en général les plus importantes. »

Incluant aussi la signature de Monsieur Robert.

Qui reste similaire jusqu’à l’identique à celles retrouvées dans les cartons d’archive de Lady Joan. 

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Mains invisibles : Chapitre XXII : Londres

 

Chapitre XXII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Londres

 

Plus tard, Pisuerga Anjo reprendra contact avec Paul, pour le prier de l’excuser pour ses propos déplacés de ce midi-là.

« Je ne sais pas ce qui m’a pris. Peut-être un réflexe conditionné de banquier quand il voit autant de billets se déplacer sous son nez : il faudra que je me méfie ! »

C’est oublié : il ne s’est rien passé de maladroit.

Seulement si madame ne se sent plus offensée. Humiliée aurait été le mot idoine, mais Paul n’a pas osé.

« Elle est restée à Rome reprendre son service au SIV, ce soir-là. Notez que ma dernière proposition reste valable, pour vous être agréable et vous rendre service. »

Il avait dû refaire ses calculs…

« Je vais y réfléchir. Merci pour tout Monsieur le Président. Un excellent déjeuner et en très bonne compagnie, finalement. »

En fait, Paul part à ce moment-là pour être reçu par le Reine. Et il comptait bien proposer un marché similaire à Lady Joan, si par hasard il la croisait.

 

Depuis peu, Paul loue à l’année un hydravion Cesna basé sur l’aéroport de Deauville pour ses nombreux déplacements, tant en Europe que jusque sur les rives des émirats arabes-unis, afin de passer inaperçu et d’éviter les sempiternelles épisodes d’hommages des équipages civils des compagnies commerciales…

Paris-Deauville, c’est un peu moins de deux heures de voiture dans un sens, trois dans l’autre… Pour suivre le chantier des hauteurs de Cabourg.

Et Deauville-Venise, c’est quelques trois heures de vol au-dessus des alpes quand il s’agit d’emmener Florence suivre le chantier d’Eurydice.

Deauville-Aubenas se fait en un peu plus de deux heures en porte-à-porte quand il s’agit d’aller animer quelques réunions sur place.

Bien sûr, il y a plus commode pour aller à Ras el Khaïmah et son aéroport « Ra'sal-Khaymah Airport », un des Émirats Arabes Unis où se situe une discrète agence d’une filiale de la banque portugaise de « l’Esprit saint » plantée en plein pays mahométan,  rebaptisée pour l’occasion d’un nom imprononçable de couleur « locale » et écrit en « vermicelle », là où sera ouvert finalement le compte « centralisateur » du prochain « hold-up » du siècle avant de filer aux Bahamas.

Hold-up qui sera réalisé avec l’identité des papiers « truqués » de Stéphanie Roya, qui n’en a plus besoin pour vivre en Amérique du sud avec les faux fournis par l’éminent « Monsieur Albert », dit aussi « riri ».

« Truqués » parce qu’un faussaire serbe a remplacé la photo par celle de Cécile Wiseppe, retranchée elle aussi avec de faux papiers plus vrais que nature fournis par le même « Riri » dans l’hôtel de Kotor du pote de promotion de Paul, où ils ont des parts en commun.

 

Parce qu’à un moment, il a fallu présenter « une fille » en chair et en os auxdits banquiers pour « faire plus vrai ». Une exigence de principe pour être désignée gérante de droit des comptes à ouvrir.

Et elle ne s’est pas faite priée, même si la température locale est paradoxalement trop élevée pour « chauffer les sangs » et que comme destination dépaysante, il y a mieux.

Le même faussaire a su aussi faire toute la panoplie des papiers officiels, passeport, permis de conduire international, licence de pilote, certificat de naissance, de domicile à un certain Julius Van Molenbeek, né à Brussel et avocat d’affaires à Poperinge en Wallonie avec une photo de Paul grimé d’une moustache ! Un citoyen, avec femme et enfants, décédé dans un carambolage autoroutier il y a à peine quelques mois.

Crédible à condition qu’il prenne un forte accent belge et qu’on ne l’interroge pas en flamand…

Il répondra en anglais, par conviction « séparatiste ».

 

Alors, c’est naturellement qu’il se présentera à Heathrow avec son hydravion et la « belle-famille » qui ne veut pas « rater ça » au château de Windsor à la mi-mars, alors que les « cousines » les rejoignent par un vol low-cost depuis Beauvais.

Une forteresse médiévale située dans le Berkshire et l’axe des pistes dudit aéroport, célèbre pour son architecture et pour servir de résidence à la famille royale britannique.

Sa construction commença peu après la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant au XIème siècle.

Il fit ainsi construire une série de forteresses autour de Londres situées chacune à environ 30 km de la ville et du château suivant, ce qui permettait de déployer rapidement des renforts en cas de besoin.

Le château de Windsor est stratégiquement positionné sur une butte artificielle à proximité de la Tamise, une importante route commerciale, et de la forêt de Windsor, un terrain de chasse auparavant utilisé par les rois anglo-saxons.

D’ailleurs, la première fortification se limitait à un donjon protégée par un petit mur d'enceinte en bois.

L'ensemble occupe un promontoire de craie s'élevant à 30 m au-dessus de la rivière.

Une seconde palissade de bois fut construite à l'est du donjon sur ce qui devint la partie haute actuelle.

À la fin du XIème siècle, un autre mur d'enceinte fut construit à l'ouest créant ainsi la forme actuelle du château. De par sa conception, Windsor ressemblait fortement au château d'Arundel, une autre fortification du début de la période normande mais la forme avec deux enceintes le rapprochait des châteaux de Rockingham et d'Alnwick.

Depuis le règne d'Henri Ier d'Angleterre, le château a été utilisé par de nombreux monarques et est le plus ancien palais habité sans interruption en Europe.

Le style raffiné des appartements d'État construits au début du XIXème siècle a été qualifié par l'historien d'art Hugh Roberts comme une « magnifique série de salles sans égales largement considérées comme l'expression la plus élégante et la plus complète de l'art géorgien ».

La chapelle Saint-Georges construite au XVème siècle est considérée de son côté par l'historien John Martin Robinson comme « l'une des plus grandes réussites de l'architecture gothique anglaise».

Le château de Windsor, aussi affublé du qualificatif de « plus onéreux projet de construction laïc de l'Angleterre médiévale », a survécu à une période tumultueuse durant la première Révolution anglaise quand il fut utilisé comme quartier-général par les armées parlementaires et comme une prison pour Charles Ier.

Durant la Restauration, Charles II reconstruisit une grande partie du château avec l'aide de l'architecte Hugh May et créa ses intérieurs baroques extravagants toujours visibles de nos jours.

Après une période d'abandon relatif au XVIIIème siècle, George III et George IV rénovèrent à grands frais le palais de Charles II et donnèrent aux appartements d'État leur aménagement rococo, gothique et baroque assez exceptionnel.

Victoria choisit Windsor comme sa résidence royale durant son long règne. Et le château fut utilisé comme refuge pour la famille royale durant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, pour être finalement victime d'un grave incendie en 1992.

Il est aujourd'hui une attraction touristique populaire et la résidence préférée de la reine Élisabeth II.

Plus de 500 personnes habitent et travaillent aujourd'hui dans ce château.

 

À noter que durant la Première Guerre mondiale, les sentiments antigermaniques poussèrent même les membres de la famille royale britannique à changer le nom de leur dynastie d'origine allemande, « Maison de Saxe-Cobourg et Gotha », et George V décida de prendre le nom du château et la famille royale devint la « Maison de Windsor » en 1917.

 

Quant à « la famille » et la belle-famille de Paul, c’est surtout cette dernière qui « fait tâche ».

Si Jacques, le frère unique, ne fait pas le déplacement pour s’être retrouvé ridicule à « Château-sur-Cher » et s’être senti « malmené » à l’occasion de la liquidation de l’indivision successorale, en revanche, Sandrine, sa première épouse fait le détour sans ses enfants Alain et Christine.

Mais bien plus, la perspective d’être reçue par la reine Élisabeth II en ses murs et mobiliers ont rendue hystériques les « trois cochonnettes », Arlette, Huguette et Pierrette, les filles de l’oncle-honteux. Pierrette et Huguette viendront avec leur mari.

Manqueront Sylviane et Josiane et leur famille, les cousines germaines côté « colonel » François-Henri de Bréveuil, le frère du grand-père de Jacques et de Paul.

Lady Joan et son mari, les deux sœurs McShiant, Birgit poussée dans son fauteuil électrique par Margaret, la divine Shirley et Sir Oliver, le grand patron des SIS de sa majesté seront également présents.

Mylène et même Isabelle Nivelle et sa fille sont venues pour assister à ce « sacre » et faire la photo-pirate, car il n’est permis que le photographe officiel de la Cour en ces murs.

Et puis quelques autres, dont un représentant du gouvernement et celui de la chambre haute, qui viendront accueillir dans la pairie le nouveau venu, Sir Paul de Bréveuil…

Dire que leurs ancêtres ont vraisemblablement combattu les ancêtres de Paul, élevés au rang de la baronnie d’empire dans un autre millénaire !

Ah, les effets de la « cordiale entente » …

Ce qui ne justifie toujours pas « l’épisode de Fachoda », pas plus que celui de Mers-El-Kébir, n’est-ce pas !…

 

La belle-famille ? Oui, toujours aussi sont extraordinaire. Georgette la « dondon décolorée » en robe de mousseline rose et néanmoins mère de Florence, toujours à faire du gringue et des œillades insistantes à Paul, ne décollant pourtant pas du bras de son mari qui s’est mis lui aussi sur son 31 pour l’occasion. « Jean-Jean », le frère aîné chauffeur-routier avec tout l’attirail qui va avec, du tour de coffre aux tatouages en passant par la tignasse en queue-de-cheval, a fait un effort vestimentaire, engoncé dans un costume trop petit qu’on se demande comment les coutures peuvent tenir. Accompagné de son épouse Françoise qui a enfin lâché ses gamins pour l’occasion : question de budget sans doute.

Elle en reste toute intimidée, encore plus effacée et riquiqui que d’habitude.

Et bien sûr l’ineffable « Pierrot », le fils cadet au bras d’Élisa et sa femme, le « gros cul » de la bordée qui se pense encore plus irrésistible que jamais à se trémousser ostensiblement sous le regard de tous ces mâles aux uniformes rutilant qui rentrent dans son champ de vision, même son beau-frère et son beau-père : Un vrai poème !

Le tout sous le regard amusé de l’amiral Gustave Morthe de l’Argentière en grand uniforme de gala, qui a fait le déplacement avec « l’amirale »…

 

Séquence « émotion » quand sa Majesté fait un bref discours sur l’histoire du « Royal Victorian Order », l’ordre royal de Victoria et de ses différents grades de Chevalier notamment celui de « Knight Grand Cross », autrement dit le GCVO ou « Chevalier Grand-croix », emportant l’usage du titre de « Sir ».

Pour le terminer par un récit personnalisé de sa soirée du 27 juillet dernier et finir par ce laïus : « Pendant ce temps de festivités mondiales, des hommes sûrs tels que vous, Sir Paul, ont agi dans l’ombre pour assurer la sécurité de mes sujets et éviter au monde entier un effroyable conflit.

Sachez que votre rôle a été déterminant et que notre royale gratitude vous sera éternelle … »

Snif, n’est-ce pas ?

Georgette, comprenant un mot sur deux, un peu plus loin à l’oreille de son mari : « Mais qu’est-ce qu’il a fait, ton gendre ? »

Trop loin de Florence pour relayer la question…

Il faut dire que c’est toute une histoire, une autre histoire, déjà narrée (cf. « Parcours olympiques, aux éditions I3 »).

Sa très Gracieuse Majesté prenant congé, Paul devise ensuite avec les quelques sommités présentes et se fait happé par Lady Joan qui invite tout le monde en son manoir du Kent… Des autocars sont prévus pour le déplacement de deux heures autour du sud de London jusqu’à sa demeure du Kent.

C’est que la minette, elle a sûrement une idée derrière la tête.

 

Paul profite du voyage pour attirer son attention sur son problème du moment.

Et sitôt arrivés, elle s’enferme dans son cabinet de travail avec lui.

« Baise-moi ! J’en meurs d’envie ! »

Florence, son mari, ses invités sont de l’autre côté de la porte, à tourner autour des buffets somptueusement dressés, hein…

« Écoute, faudra d’abord demander la permission à Florence. Ensuite, si je te parle de quelques milliards, est-ce que ça pourrait calmer ta libido le temps de m’écouter ? »

Quoi des milliards ? Des milliards de quoi, d’abord ? D’orgasmes peut-être ?

« Non ! Tu te souviens de l’opération de fin 2009 sur le trust ? »

Bien sûr qu’elle se souvient… Comment pourrait-elle oublier cette seconde rencontre, ici même au manoir de feu Sir Thornner ? C’était le feu…

« Eh bien il en reste à rapatrier… »

Comment ça ? Elle a tout rendu et il a même signé un « quitus pour bonne gestion ».

Oui, certes. Alors il explique l’existence des « queues » et des minoritaires.

« Ah bé oui, ça c’est normal. Mon clerc avait fait du bon travail. Tes minoritaires étaient désignés par Monsieur Robert, le banquier correspondant, qui souscrivait pour eux à nos supports juridiques. Nous, on a fait qu’exécuter ses instructions et virer les produits à qui de droit. Et encore, je pense qu’on n’a pas tout vu, le reste ayant été géré au fil du temps et en direct, ou par d’autres agences ayant reçu mandat. Rien de plus légal. Tu as juste récupéré le solde disponible. »

Oui, mais les « minoritaires » n’existent pas. Ce sont des faux nez.

Et alors, il veut en faire quoi, là, Paul ?

« Nettoyer aussi cette partie-là… et la récupérer. On finit d’identifier tout le monde, les noms, les comptes, les banques, les dates, les montants, les soldes. Et jusqu’aux numéros de compte avec clé d’identification. Je veux savoir si tu peux me prêter une structure ad hoc dans un paradis fiscal pour faire transiter ces sommes avant de les restituer au Trésor public de mon pays. »

Pourquoi un paradis fiscal ?

« Parce que malgré les précautions prises la dernière fois, j’ai eu à gérer un inspecteur des impôts dément, qu’il a fallu le faire passer pour un fou pour s’en débarrasser, et que je ne veux plus apparaître en première ligne. Il me faut quelque chose de discret. »

Paul en fraudeur fiscal ? Lady Joan en rigole.

Le ministre et ses comptes numérotés suisses, c’est lui aussi ?

« Non. Pas directement. C’est mon entourage. Donc indirectement, oui… »

Bien joué, finalement !

 

« Je vais te répondre… Je ne peux pas t’aider directement, je n’ai juridiquement pas le droit de te vendre ou te monter une structure dans un paradis fiscal. Mais les « vrais » banquiers de la City ont le droit. Moi, je ne suis pas banquière, tu comprends ?

Alors, pour te rendre service, je peux t’en présenter un ou deux, si ça t’arrange. Mais si c’est pour remettre cet argent au Trésor public français, surtout rapidement, ça va te coûter chaud, vu le risque pris au regard des autorités monétaires mondiales. »

Combien ?

« Il faut compter en millions de Livres Sterling, plus mes commissions… »

À régler en nature ou en espèces ?

« Paul !!! Mais je suis mariée, voyons ! »

Pas à une contradiction près, la lady, elle qui voulait se faire tringler sur le tapis il n’y a pas cinq minutes…

Et puis cet imprévisible : « Note que mon mari est devenu un voyeur assidu à mes petites fantaisies. D’ailleurs, ce soir, on termine en « Condom-Party » avec tes invités… Faut bien leur montrer comment on s’en sert, chez nous, à tes frenchies ! »

Ouh là !

Beau-papa et belle-maman, les cousines, les Nivelle, l’amiral et son épouse, et tous ce beau monde-là, participant à une partouze ?

Mais elle est cinglée !

Pas du tout : Elle sait y faire. Comment avait dit feu Almont, déjà ?

Intraitable ?

(…)  

 

Le lendemain, avant le retour sur Heathrow en autocar, elle précisera quand même quelques points utiles.

« Je ne sais pas comment tu vas faire, mais sache que le fameux Monsieur Robert, celui qui donnait des instructions à mon clerc, il était français. Et a gardé de la famille, son épouse ou sa fille, je ne sais pas, en banlieue parisienne où il se rendait fréquemment.

Tu dois pouvoir retrouver un numéro de téléphone dans le dossier d’archive que je t’ai remis l’année dernière, ils y sont tous.

Et il te sera important de récupérer aussi les codes bancaires et des exemplaires de signatures, que tu trouveras aussi dans le dossier, si tu veux mettre la main sur les fonds que tu dis. »

Une piste et un avertissement indispensables, chère Joan.

« Alors on se reverra ? »

Elle connaît désormais les conditions de Paul : en passer d’abord par Florence.

Qui elle aussi a des exigences.

Et il ne veut surtout pas d’histoire avec la mère de sa fille.

Pas encore, ni déjà. 

 

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Mains invisibles : Chapitre XXI.5 : Rome (5/5)

 

Chapitre XXI.5

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (5/5)

 

Ce sera un peu plus tard qu’ils atterrissent au « Aroma », situé via Labicana 125 I – 00184 Roma – une avenue bruyante, au-dessus de l'hôtel Glagiatori, dominant d’un côté le Colisée et de l’autre le parc di Traiano et ses cyprès. Une table gastronomique.

« Vous êtes banquier Monsieur Pisuerga ? » fait Paul juste après avoir trempé ses lèvres dans le cocktail local, le Sprizt, à base d’Apérol découvert à Venise, un alcool orange, proche du martini classique servi avec glaçons et vin blanc pétillant, en guise de bienvenue et une fois placés à leur table.

Absolument… Et le voilà qui vante « sa » boutique, tout fier, présente sur 4 des 5 continents pendant plusieurs minutes, le tout en français.

Pourquoi cette question ?

« Vous est-il possible de m’organiser discrètement quelques mouvements d’argent « pas à moi », pour le compte de mon gouvernement ? »

Ça veut dire quoi, « discrètement » …

« Avec une ou plusieurs fausses identités. »

Est-ce bien légal ?

« Je vous rassure tout de suite : pas du tout ! C’est même un vol organisé d’argent volé par des voleurs il y a bien longtemps. Et il s’agit seulement de rapatrier ses fonds qui appartiennent en fait à mon pays mais que détiennent des receleurs qui ne savent même pas pouvoir en disposer… »

La tête d’Anjo : Un vrai poème !

Un peu comme si on lui annonçait que l’évêque de Lisbonne se mariait en France dès le vote de la nouvelle loi, avec l’archevêque de Canterbury …

Tous ses canons de banquier qui volent en éclat en une seule phrase et sans prévenir !

Et puis il se ressaisit : « Vous êtes en principe mon supérieur et je reste de toute façon votre obligé. Combien de temps les sommes vont-elles restées dans nos livres et de combien s’agit-il ? »

Combien de temps, Paul ne sait pas.

« Le minimum. Il est probable que je ferai circuler l’argent de place en place pendant le week-end de Pâques… » Ou un autre.

Ils sont fermés à Pâques.

« … le temps qu’on me dise ce que je dois en faire. En principe, de virer ces fonds sur le compte du Trésor français, mais la dernière fois que j’ai fait ça, il a fallu en passer par des sociétés civiles à capital variable et je n’ai transmis que les parts sociales pour me retirer des dites sociétés à valeur au pair… »

Là, il s’oblige à réfléchir.

« Un hedge-fund alors ? »

Pourquoi pas…

« Nous pouvons vous en monter un aux Bahamas… »

Est-ce bien légal ?

« Ça l’est dans la mesure où, si notre activité de banquier, banque de dépôt et banque d’affaires, est très encadrée par les autorités monétaires nationales, européennes et internationales, cette réglementation ne concerne pas ni les hedge-funds ni les placements off-shore qui restent libres et non contrôlés. »

Même par les américains ?

« La FED n’est pas concernée. D’ailleurs, les autorités monétaires américaines ferment les yeux sur ces places, voire les encourage, du moment que ça ne concerne pas des résidents américains… Pour des raisons fiscales uniquement. Vous n’êtes pas résident américain, ni titulaire de la carte verte ? »

Il le sera peut-être un jour si les plans d’Allen avancent… Mais on n’en est pas encore-là.

 

Paul n’a pas précisé le montant…

« Entre 12 à 15 milliards d’euros ! »

Paul pense qu’il va avoir droit soit à une attaque cardiaque non-simulée, soit à un coup de poing dans la tronche quand il annonce le montant du « vol »…

Eh bien pas du tout… Une brève tétanie musculaire généralisée, puis un discret et court sifflement entre les dents et enfin un… grand sourire ravi !

C’est Matilda qui réagit la première.

« Tu parles bien de milliards, là ? Tu sors d’où tout cet argent ? »

Là, c’est une histoire compliquée. Que Paul essaye de résumer.

« Disons que cet argent a été détourné à l’occasion de la première guerre du Golfe. Tu en as entendu parler ? »

Elle peut être cruche à bien des égards, mais pas blonde pour autant et là, elle sait de quoi il s’agit.

« Y’a eu un inventeur qui a imaginé un système pour éteindre les puits de pétrole koweïtiens en feu. Et derrière, quelques ministres et dirigeants de mon pays ont pu capter ses brevets. C’est un peu compliqué, mais les brevets ont été payés deux fois, et la première fois, ils ont servi à alimenter un trust anglais opaque qui devait être révélé au public en 2016. Pour le centième anniversaire de mon Président d’alors. »

Et pourquoi donc ?

« Pour détruire notre Vème République qu’il détestait, démontrant ainsi que n’importe qui pouvait taper dans la caisse sans que personne ne s’en rende compte. En fait, il l’a d’abord fait avec les indemnités de guerre reçues en paiement de la libération du Koweït… »

Il y a eu plus de 84 milliards de dollars qui ont ainsi changé de titulaires et le peuple irakien rembourse encore à la petite semaine sous l’égide de l’ONU.

« C’est un peu compliqué, parce qu’il a fallu qu’il en rende une partie, celle non-encaissée par notre Trésor public, mais avec le reste, il a financé discrètement la banque pour la réunification des deux Allemagnes. Des sommes qui ont ensuite fait des « petits » et qui ont été rapatriées via le « Grand-emprunt » de Krasoski il y a trois ans… »

Il sait tout ça comment, le Paul ?

« C’est moi qui l’ai fait, en mission pour mon gouvernement. Le problème, c’est qu’on croyait avoir tout ramené, mais il reste des bouts de minoritaires à travers des parts de FCPI, SCI, SSII dont les titulaires ne se sont jamais manifestés pour être totalement ignorants de ce qui a été fait dans leur dos… Pour leur nuire au moment opportun. Comprenez qu’on aimerait bien faire le ménage avant que tout ça se répande sur la place publique en 2016. »

On est en train de faire l’inventaire des comptes et des identités…

« Ça à un rapport avec les comptes cachés de votre ministre du budget ? » demande soudainement le banquier portugais, sorti de sa torpeur.

« Probablement. Sauf que lui se savait titulaire d’une grosse fortune, sans doute pour l’avoir découvert par hasard à l’occasion de ses propres turpitudes. Mais j’en ai plusieurs milliers d’autres qui ne savent même pas… »

Comme des comptes japonais du Président Rackchi.

« Même mécanisme, en effet… Vol d’identité, ouverture d’un compte fantôme à l’étranger, versements de quelques produits récurrents et le tour est joué : le type est définitivement piégé pour ne même pas se savoir receleur et on pourra le présenter un jour comme d’une ordure, une crapule !

Vous comprenez qu’on s’inquiète de récupérer le tout et d’effacer tout ça ! »

Tous les deux admettent comprendre.

 

« Mais pour effacer, j’ai besoin de vider lesdits comptes jusqu’à au moins un niveau ridicule, de brouiller les pistes autour de la planète pour pas qu’on retrouve la trace jusqu’à remonter à l’origine des comptes piégés et de poser le tout dans un établissement discret pour le faire revenir ensuite au Trésor public. »

Pour le « brouillage de piste », il faut savoir que tout est tracé dès que ça circule.

« Seule l’IOR du Vatican y échappe, et encore, pour une faible partie seulement. Mais je ne vous conseille pas de les solliciter : ils sont déjà sur la sellette. »

Idem pour des établissements américains, britanniques ou d’ailleurs en Europe ou en Orient.

« En revanche, les Bahamas, sur un fond-pourri, ça peut passer sans que le BRI ne signale le procédé, à condition d’y aller par millions successifs et différenciés par centaines de milliers, pas par milliards… »

Peut-il organiser tout ça ?

« On peut, mais ça vaut de l’argent : il faut mettre une salle de marché à disposition sur plusieurs jours. C’est pour en faire quoi, une fois rassemblé sur le hegde-fund ? »

Paul le réaffirme : le restituer au Trésor français.

« Quand nous aurons réussi, on sera en mesure de tout basculer rapidement. Combien pour cette opération ? »

Le chiffre de 1 pour mille est avancé…

100 millions d’euro ? C’est cher. « J’aurai presque intérêt à financer la création d’une salle des marchés, plutôt ! »

C’est lui qui voit.

Ce n’est pas de l’argent qui lui appartient : il faudrait qu’il en réfère à ses tutelles.

« Ils vont vous le proposer gratuitement, puisqu’ils sont équipés… Ne faites pas ça, vous perdriez votre anonymat d’emprunt ! »

Oui, probablement, et comme il vient de se tamponner un IC à l’huile de noix de cabestan plus tordu que nature…

« 1 pour 100.000 ! »

« Monsieur de Bréveuil, vous n’y pensez pas, tout de même… Avec tous les risques et les frais que cela comporte pour bien faire ! »

1 pour 10.000…

« Bon, on n’en parle plus. Laissez tomber : je me débrouillerai autrement, voire j’y renonce tout de suite. Pas du tout envie de me faire engueuler par ma hiérarchie qui va encore penser que je fais du favoritisme pour m’en mettre plein les poches au passage. J’abandonne ! »

2.000.000 d’euros et Paul fournit les papiers d’identité.

« Et je vous laisse le lieutenant pour faire les liaisons et même la nuit si elle en a envie, en prime ! » fait-il dans un moment de grossièreté inimaginable…

Oh le mufle ! Un vrai maquereau.

Elle qui en a tellement envie, elle se sent obligée de protester vertement.

« Vous plaisantez mon ami Anjo ! Avec un million, je dois pouvoir me débrouiller. Alors c’est un peu cher pour ses beaux yeux et pour quelques nuits qui sont occupées par ailleurs… Oubliez tout, on n’en parle plus ! »

Et si, pendant le temps de décision entre le rapatriement et le versement final, on partageait les fruits du portage sur les dérivés à créer ?

 

Paul sait, depuis sa rencontre de Noël dernier avec Harrison à Venise, que là, le banquier va en faire comme s’il en disposait de 30 fois plus…

Même sur des taux réduits propres aux courtes durées d’exposition, ça fait déjà des paquets avec le speed-trading !

Plus d’1,15 million par semaine de banque et par demi-point d’intérêt… pour être précis avec une grosse louche.

Paul fait mine de réfléchir…

« C’est à voir. Je vais y réfléchir ! »

Même si tout bien pesé, Harry Harrison lui aurait vendu une « vraie banque » pour un prix équivalent. Mais avec les emmerdements en plus.

« Je serai éventuellement ok pour vous mandater, si et seulement si, les profits sur les dérivés sont partagés avec les commissions. 50 % pour votre établissement, 40 % pour les fonds gérés qui reviendront à l’État français et 10 % à ma disposition pour dédouaner Matilda de ses efforts de… liaisons », histoire de compenser l’affront précédent…

Mais non ! Elle n’est pas une pute, même si l’intention reste …« élégante » !

« Pourquoi Matilda ? »

Parce qu’elle est là sous la main et qu’elle peut encore dire non.

Anjo en deviendrait presque fou… Jamais il n’a eu à négocier 12 milliards dans de pareilles conditions !

Et c’est pourtant son métier.

« De toute façon, mes amis, je ne vous demande pas de réponse immédiate. Moi-même, il faut que j’obtienne des « assurances » préalables ! »

Bien sûr, bien sûr…

Et Matilda refuse de toute façon.

Il est descendu dans quel hôtel, à propos ?

Non, il rentre… Il trouvera bien un vol dans la soirée si la limousine accepte de l’emmener jusqu’à l’aéroport. 

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Mains invisibles : Chapitre XXI.4 : Rome (4/5)

 

Chapitre XXI.4

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (4/5)

 

Puis encore d’un coup, sans préparation : « Avez-vous déjà péché ? »

Plus qu’à son tour.

« Souhaitez-vous vous confesser ? »

La confession, c’est une chose, mais pour obtenir l’absolution, même papale, il faut pouvoir « regretter ».

« Très Saint-Père, sans vouloir vous offenser, j’ai beaucoup péché, mais je ne regrette rien ! Ce serait à refaire, je le referai ! A-t-on d’ailleurs le choix ? »

Et puis le pardon appartient à Dieu lui-même, pas aux hommes fussent-ils de grande foi !

On a toujours le choix entre le bien et le mal…

« Il y a pourtant des circonstances où on ne choisit pas entre le bien et le mal, mais entre deux maux, voire plus. Et parfois même, c’est la vie qui choisit pour vous ! »

 

Et puis, cet entretien prend encore un autre virage : « Croyez-vous en Dieu, mon fils ? »

Il serait temps qu’il s’en préoccupe un peu, là, le chef spirituel de la chrétienté.

« Au moins autant que vous, très Saint-Père. À la différence de vous, je ne suis sans doute pas aussi dévot ! Et ce n ‘est pas qu’un détail… »

« Votre destin est ailleurs, effectivement. Vous n’êtes pas un docteur de la Foi. Mais un soldat guidé par la « Main invisible » du Tout-puissant.

Si vous doutez autant que moi, malgré tous les efforts que l’Esprit-saint fait pour renforcer ma foi et mes convictions, dont vos exploits de l’été font partie, soutenus par nos prières, j’espère que votre sort n’est pas aussi lourd et cruel que le mien ! »

Décidément, entre les « mains invisibles » qui reviennent là où on ne les attend pas et la foi du premier des chrétiens-catholiques, Paul ressort bien perplexe de ce court entretien.

 

Benoît XVI se redresse et semble méditer quelques secondes.

« Un très bon choix, finalement, que cet Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ ! Vous n’avez rien d’un saint, je l’imagine bien, mais vous êtes animé de sentiments forts qui correspondent bien à la hauteur d’âme nécessaire aux distingués. »

« Sachez seulement que l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ est issu des chevaliers du Temple partis en croisade pour reconquérir les Lieux-Saint et notamment Jérusalem, le tombeau du Christ.

Une nécessité, une commande de plusieurs de mes lointains prédécesseurs. Ils sont revenus, quand ils ont pu en revenir, souvent plus riches, mais surtout plus savants. Et c’est toute cette connaissance que représente l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ.

Et que d’ailleurs se disputent quelques confréries laïques qui ont le tort de ne pas se soumettent à la puissance des Saintes-écritures…

Essayez seulement de vous en souvenir et de le faire vivre. Parce que vous en êtes de toute façon digne. »

 

Et puis il se redresse un peu et plante son regard dans celui de Paul : « Je sais que quelques hauts personnages de ses ordres laïcs, se revendiquant aussi de l’héritage des templiers, vous ont rencontré à Venise récemment. »

Une allusion directe à Harry Harrison.

« Ils ne manqueront pas de tenter de vous « récupérer » à leur cause, je n’en doute pas. Sachez seulement l’essentiel, en plus de mille critiques, qui nous séparent d’eux et faites en un bon usage. »

De quoi veut-il parler, le Saint-Père ?

« Nous sommes la foi en Christ, les gardiens historiques de l’authentique, de l'orthodoxie. Eux sont les « spéculatifs » qui tentent d’expliquer, de comprendre, parfois au détriment des Saintes-écritures. Leur démarche est par conséquent hérétique. La foi se suffit à elle-même, sans aucun besoin d’explication ni de justification. »

Il semblait aussi à Paul qu’ils tentaient de prévoir…

« C’est vrai aussi. Ne se sont-ils jamais trompés pour en justifier ? »

Il est exact que « Junior-4 » a pu avouer à un moment donné avoir été surpris par le cour des événements, sur son yacht à quelques encablures de l’île du Lido.

« Parce que les desseins de notre Créateur, et ses nombreux relais parmi les Saints et les Prophètes demeurent impénétrables. Prenez Malachie ou même Jean-de-Jérusalem. Mais c’est aussi vrai de tous les Prophètes, y compris mahométans. Ils ont une « vision » de l’avenir, qui forge des opinions solides et acquises par la prière ou par d’autres méthodes… »

Le Saint-Père ferait-il allusion aux coups de soleil du désert ou à quelques substances hallucinogènes ?

« Non, pas seulement. Les « messages » viennent peut-être tout simplement de l’avenir, parce que les prophéties se réalisent toutes, au moins dans leurs grandes lignes. Avenir pour qui ça reste le passé, afin de guider vers le présent de créatures qui savent le Tout comme d’un vécu, c’est facile.

Mais on n’en sait rien et ne le saura jamais : toutes recherches sur le sujet resteront définitivement vaines.

Et de toute façon l’essence ne peut être que divine jusqu’à aller à l’Oméga pour rester définitivement étranger à notre entendement.

Yahvé ne se présent-il d’ailleurs pas comme l’Alpha et l’Oméga à Moïse, dans le désert ? »

Hypothèse étonnante pour un Pape…

« Il ne sert donc à rien pour tous les francs-maçons de toutes les époques, et quelle que soit leur érudition, de tenter d’expliquer : c’est en cela qu’ils sont hérétiques. Il suffit de se conformer à la Volonté de Dieu et, comme vous venez de le dire, de laisser la vie faire des choix aux moments opportuns.

C’est en ça que vous vous distinguez.

Un très bon choix, un très bon choix, finalement que cet ordre qui vous est attribué… » termine-t-il son entretien avec un air encore plus malicieux qu’à son début.

 

Le 11, chacun aura pu découvrir l’inattendu, signé la veille :

« Frères très chers,

Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l'Église.

Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l'avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien.

Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière.

Cependant, dans le monde d'aujourd'hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l'Évangile, la vigueur du corps et de l'esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s'est amoindrie en moi d'une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m'a été confié.

C'est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d'Évêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m'a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l'élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire.

Frères très chers, du fond du cœur je vous remercie pour tout l'amour et le travail avec lequel vous avez porté avec moi le poids de mon ministère et je demande pardon pour tous mes défauts. Maintenant, confions la Sainte Église de Dieu au soin de son Souverain Pasteur, Notre Seigneur Jésus-Christ, et implorons sa sainte Mère, Marie, afin qu'elle assiste de sa bonté maternelle les Pères Cardinaux dans l'élection du Souverain Pontife.

Quant à moi, puissé-je servir de tout cœur, aussi dans l'avenir, la Sainte Église de Dieu par une vie consacrée à la prière.

Du Vatican, 10 février 2013

BENEDICTUS PP XVI (Benoît XVI) »

 

Sans doute ce courrier était-il déjà signé au moment de la rencontre de Paul et de Benoît…

Ce sera « François », venu d’Argentine, jésuite de surcroît, premier du nom depuis 2000 ans, en référence au premier stigmatisé de l’histoire de la chrétienté, en miroir de la dernière connue, Sarah qui a joué un rôle inattendu durant les derniers mois.

Rien de hasardeux dans ce choix, même s’ils sont très peu à l’avoir compris.

Pour entendre que les « murs de Rome » seront abattus avec cette élection, puisqu’il s’agira du premier pape du « nouveau-monde », un « monde » qui n’existait même pas au XIIème siècle, époque de la prophétie de Malachie.

Une nouvelle ère commence.

« Puisse-t-elle être celle de la paix et de l’harmonie des enfants du Seigneur dans la prière. »

 

Mais la journée n’est pas terminée pour autant. Paul pensait rentrer par l’avion de l’après-midi et il est obligé de prévenir Paris (d’abord Florence qui ne répond pas, puis la boîte vocale de Barbara, sa secrétaire générale), qu’il aura du retard…

Parce qu’Anjo insiste pour qu’il soit son invité, escorté de Matilda.

Comment refuser à celle-là dont les yeux pétillent déjà si fort ?

Après tout, ça tombe plutôt bien…

Dans la limousine qui les promène dans la ville, il est question de ce curieux entretien en tête-à-tête avec sa sainteté qui a suivi la cérémonie.

Paul n’en dit rien : « Fort aimable ! »

Une confession ?

« Là, je ne sais pas. Personnellement, je ne me confesse plus depuis le collège. En revanche le Saint-Père a sans doute eu besoin de soulager sa conscience… Comprenez que je n’en dise rien ! »

Déçus. 

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Guerre du Golfe : communiqué de presse du ministère des Affaires Étrangères du 25 février 1991

 

Lorsque le ministère des Affaires Étrangères devient bavard…

 

Deux députés ont posé récemment une question au gouvernement au sujet de la disparition des milliards de la Division Daguet :

 

M. Nicolas DUPONT-AIGNAN, député de l’Essonne :

QUESTION AU MINISTRE DE LA DÉFENSE

Question 2015-36-00108

M. Nicolas DUPONT-AIGNAN appelle l’attention de M. le ministre de la défense sur des informations officieuses faisant état de sommes qu’aurait perçu l’État Français à la suite de la guerre du Golfe de 1991, au titre des dommages civils et militaires des Forces de la Coalition. Ces sommes dont le prélèvement a pu être vérifié sur les banques centrales du Koweït, des Émirats arabes Unis et de l’Arabie Saoudite, n’ont jamais fait l’objet d’inscription de crédits dans la comptabilité nationale et n’ont pu de ce fait bénéficier aux unités combattantes notamment aux soldats souffrant de symptômes post-traumatiques. Il lui demande de bien vouloir confirmer ou non ces informations et, si elles sont avérées, à quels budgets publics ou privés ces sommes ont pu être affectées.

 

M. Patrick HETZEL, député du Bas-Rhin :

 QUESTION ÉCRITE

M. Patrick HETZEL attire l’attention du Ministre de la Défense sur les indemnités de la guerre du Golfe 1991. Le New York Times du 8 septembre 1992 révèle que les banques du Koweït, des Émirats arabes Unis et d’Arabie Saoudite ont viré directement 84 milliard de dollars aux pays de la coalition. Il souhaite savoir si la France a touché ces financements.

 

L’information du New York Times est indiscutable car elle reprend le « Rapport économique Arabe », une étude annuelle effectuée par le Fonds monétaire arabe, la Ligue arabe, l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole, et d’autres institutions importantes.

 

D’autre part, il est possible de trouver, sur le site de la direction de l’information légale et administrative, un communiqué en date du 25 février 1991, deuxième jour de l'offensive terrestre, relatif à l’attribution à la France d’une aide financière du Koweït :

 

« Communiqué du ministère des affaires étrangères en date du 25 février 1991 sur l'attribution à la France d'une aide financière du Koweit.

Circonstances : Annonce, le 25 février 1991 par l'émir du Koweit, d'un don de 1 milliard de dollars à la France au titre de son effort militaire dans le Golfe.

L'Emir du Koweit vient de faire savoir au Président de la République française qu'il avait décidé de contribuer à hauteur d'un milliard de dollars à l'effort militaire français pour la libération de son pays.

- Au moment où les soldats français sont engagés dans l'action terrestre destinée à mettre fin à une longue et cruelle occupation, la France apprécie hautement cette manifestation de solidarité. »

http://discours.vie-publique.fr/notices/912007900.html

 

Ainsi, le versement, en 1991, d’un milliard de dollars à notre pays est reconnu par le ministère des Affaires Étrangères.

 

Par contre, lorsque l’on demande au ministre des Finances s’il y a des traces, dans la comptabilité publique, d’un virement relatif aux indemnités de la guerre du Golfe, on n’obtient aucune réponse, puisque j’ai posé cette question, sans résultat, à tous les ministres des Finances depuis 1998.

Mais il y a bien pire lorsque la réponse est négative comme c’est le cas dans un courrier adressé à l’Union nationale des sous-officiers en retraite (UNSOR) en date du 7 octobre 2008.

 

En effet, suite à une question posée à Mme Christine LAGARDE, ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, par M. Jean BIHAN, président de l’UNSOR, au sujet des accusations d’un détournement de fonds publics qui aurait été effectué lors du virement des indemnités de la guerre du Golfe de 1991, on obtient cette réponse :

« Monsieur le Président,

 Par courrier en date du 12 août 2008, vous avez porté à la connaissance de Madame le ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi, différents éléments relatifs à des indemnités qui auraient été versées notamment par le Koweït. Il vous semble que ces sommes seraient allées au bénéfice des militaires ayant participé à l’Opération « Tempête du désert ».

 Vous indiquez que certains adhérents de votre association, ainsi que Monsieur Jean-Charles DUBOC, vous ont affirmé que ces sommes auraient été détournées, sans pour autant préciser qui en aurait bénéficié.

  Cependant malgré les recherches effectuées en ce sens par les services du ministère, aucun élément d’information susceptible de confirmer ou d’infirmer ces allégations n’a pu être trouvé. En outre, les documents auxquels vous faites allusion sont inconnus du ministère.

  J’ai donc transmis votre courrier à toutes fins utiles au ministère de la Défense, seul compétent pour en connaître…

 Veuillez agréer, monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.

 

Christian Dufour

Le Chef de Cabinet »

 

Ainsi, d’un côté, nous trouvons un document officiel du ministère des Affaires Étrangères qui relate le virement à notre pays d’un milliard $ en 1991, et de l’autre, une lettre du ministère des Finances qui explique qu’il n’y a rien dans la comptabilité publique, malgré les recherches effectuées.

Curieux, n’est-ce pas ?...

Il faut surtout en conclure que le communiqué du ministère des Affaires Etrangères infirme directement les propos de tous les ministres, des finances et de la défense, interrogés autant par moi-même et par les associations de vétérans sur le sujet, dont L’UNSOR et AVIGOLFE, depuis 1998 !

 

Les ministères affirment à l'unisson, et avec constance, qu’il n’y a jamais eu aucune somme versée en indemnisation pour la participation de la « Division Daguet » par qui que ce soit, qui aurait pu laisser des traces dans les comptes publics.

 

Par conséquent :

 – Soit, ils mentent tous de façon éhontée car le fait est désormais établi par cette archive et aucun n’est plus jamais digne de confiance pour solliciter un mandat politique auprès du Peuple ;

 – Soit, ils ne mentent pas et alors, si ces sommes versées par le Koweït ne sont jamais arrivées sur les comptes de la Nation, c’est qu’elles ont odieusement été détournées, dissimulées !

 

Dans quel pays sommes-nous donc ?...

  

 Jean-Charles DUBOC

 

Capture écran Emir Koweït

 

New York TIMES 7 sept 1992

 

Lettre BIHAN 2


Mains invisibles : Chapitre XXI.3 : Rome (3/5)

 

Chapitre XXI.3

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (3/5)

 

La cérémonie, sobre et courte débute en Latin.

Paul reçoit les insignes de l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ. La croix, le sautoir, le ruban.

Normalement une distinction civile réservée aux chefs d’État chrétien créée le 14 mars 1319 par Jean XXII.

Et Paul n’est pas (encore ?) chef d’État…

Sans aucun autre membre vivant, n’ayant pas d’équivalence, ni d’ordre supérieur de préséance, l’ordre inférieur étant celui de l'Éperon d'or, dont le Grand-Duc Jean de Luxembourg est actuellement l'unique récipiendaire vivant…

Le dernier, c’était Rainier III de Monaco, décédé en 2005.

C’est dire, c’est dire...

Paul s’est incliné, genou à terre pour recevoir le collier des mains tendues du Pape, qui se fait aider pour l’occasion, puis s’est relevé pour recevoir le sautoir sur son coussin, accompagné du ruban rouge, et s’avance, cassé en deux vers le Saint-Père pour effleurer des lèvres son anneau papal en signe de soumission : il devait bien ça au protocole…

Puis le pape se rassied dans son fauteuil et prononce quelques mots en français à l’adresse de Paul et des « officiels » présents, pour s’excuser de n’avoir pas préparé de discours : « Je n’aurai de toute façon pas eu la force de le prononcer, tellement vos mérites semblent immenses, mon fils ! »

Puis un : « Restez un instant, s’il vous plait ! J’ai à vous parler … », assez peu protocolaire.

D’un léger mouvement de la main, l’ordre est transmis aux gardes suisses de vider entièrement la salle de tous ses autre occupants, un peu surpris aussi, les laissant  tous les deux seuls.

Paul, encore plus surpris pour ce tête-à-tête improvisé !  

 

« Mon fils, si nous n’avions pas des enfants de Dieu comme vous, l’humanité serait aujourd’hui plongé dans la ruine, la bestialité et la cruauté la plus abjecte. Vous êtes ma dernière lumière d’espérer encore… »

Il veut dire quoi, le Saint-Père, là ?

« Connaissez-vous la prophétie de Malachie ? »

Paul et les prophéties… Notamment depuis celle redécouverte à Venise…

Mais il en a entendu parler. L’homme qui est devant lui est le dernier ou l’avant-dernier pape de tous les papes désignés par le moine moyenâgeux.

Assez curieusement dans la bouche du souverain pontife, s’il est question de Malachie qui a donné la liste des 112 derniers papes du monde chrétien, au moyen-âge, c’est que bientôt la liste est vide, elle aura été « accomplie »…

Pourtant on peut voir aux abords de la sacristie de la basilique, à l’opposé de leur situation du moment, la plaque de marbre où sont gravés tous les noms des successeurs de Saint-Pierre : et il reste de la place !

 

Sacristie étonnante, où l’on peut mirer le doigt de Saint-Pierre, la tête de Saint Luc et quelques autres somptuosités antiques. Mais Paul n’ira pas cette année-là.

Comme si les choses pouvaient avoir été écrites à l’avance il y a si longtemps.

Comme si le destin de l’humanité, en tout cas de la Chrétienté avait pu être prédit comme d’une « science », dès le moyen-âge !

Comme si elle arrivait à son ultime fin.

 

Et Benoît XVI de faire la leçon sur le sujet à Paul.

« Flos florum » (La fleur des fleurs) désignant Paul VI (1963-1978). Le lys, surnommé « la fleur des fleurs », est présent sur ses armes (formées de trois lys).

« De mediate lunae » (de la moitié de la lune ou du temps moyen d'une lune ou de l'intermédiaire lunaire) désigne Jean-Paul Ier (1978-1978) pour un pontificat de 33 jours seulement.

« De labore solis » (du labeur du soleil) est attribué très logiquement à Jean-Paul II (1978-2005), pour un pontificat de 28 ans, qui est la durée du cycle solaire calendaire utilisé dans le comput ecclésiastique, même si certains y voient aussi le fait que Jean-Paul II est le pape qui a le plus voyagé. Son long et éreintant pontificat a participé à l'épuiser par un « labeur soutenu ».

Puis « De gloria olivæ » (de la gloire de l'olivier).

« Or, j’ai été élu peu de temps après le dimanche des rameaux. »

Non, pas seulement !

« Vous êtes et serez pour toujours celui qui a régné au moment d’éviter l’holocauste prévu par les écritures et prophéties, si vous allez par-là, très Saint-Père !

Vous êtes réellement devenu, peut-être à votre corps défendant, la « gloire de la paix », sans que personne ne le sache jamais, à part quelques érudits assez proches de vous ! »

Ce qui n’est pas faux, finalement. Et il continue :

« Pie XII, aura été le « pasteur angélique » (Pastor angelicus), aussi appelé le « pape de Fatima ». Il avait siégé durant la Shoa.

Alors que son prédécesseur, Pie XI, « La foi intrépide » (Fides intrepida), le pape des missions et de l'action catholique, preuves d'une foi intrépide, n’avait pas pu ou pas su contrecarrer ce qui se préparait de tellement monstrueux : la foi n’est donc définitivement pas suffisante sans la prière. C’est le grand enseignement que j’en retire.

Bien plus tard, mon prédécesseur Jean-Paul II a vu la planète faillir basculer le 11 septembre 2001.

Dès la première année de « l’an mil après l’an mil » de la prophétie de « Jean de Jérusalem » proférée en 1099. »

Encore elle ! Décidément, pense Paul pour lui-même…

« Il l’a d’ailleurs payé dans sa chair un peu avant, mais la prière des fidèles l’a sauvé. Alors lui aussi a prié pour l’humanité et il a été entendu.

Et je l’ai redouté plus qu’à mon tour l’année dernière et nous avons prié pour avoir été également entendus. »

Et de terminer : « La prière peut ainsi modifier le cours de choses les mieux établies, la preuve ! »

Paul prie-t-il ?

« Hélas, jamais, très Saint-Père. Je n’y pense pas ou n’ai pas le temps… »

C’est pourtant ça, la « révélation ».

« Apocalypse signifie la révélation du vrai, et non pas la destruction totale comme semble l’imaginer trop de monde depuis Saint Jean. Or, désormais, je sais le vrai : la prière change le monde ! Vous devriez essayer avec une vraie ferveur ! »

Et lui-même de décrire ce qu’est pour lui la prière : « Il s’agit de faire le vide dans son esprit et d’invoquer les puissances célestes pour mieux s’en inspirer. Elles vous guident.

Je l’ai fait ici même le jour de mon élection, comme tous les autres participants. Avant et après nos échanges. Avant et après nos votes. Et mon élection est apparue à tous comme d’une évidence au fil de nos prières. »

Les puissances célestes ? « Je croyais qu’il n’y en avait qu’une. »

C’est plus complexe que ça : « C’est un tout unique, mais… comment dire ? Réuni en ses diverses branches. Et c’est lumineux de clarté ! »

Comme si Tout, le passé, l’avenir, le présent n’étaient plus qu’Un.

Une hypothèse hardie, pense Paul.

« Vous devriez essayer, vous comprendriez mieux. »

 

Puis d’un coup : « Que penseriez-vous si je démissionnais de ma charge ? »

Ne sachant pas trop quoi répondre à cette improbable hypothèse, Paul dit : « C’est probablement anticipé. Mais si c’est votre choix… J’imagine que vos prières vont vous guider, très Saint-Père, pour une pareille décision. »

Parce que ce serait bien là « une première » historique, lui semble-t-il.

« Je voudrai consacrer le reste de ma vie justement à la prière pour me faire pardonner mes fautes et faiblesses, puisque la prière peut décidément tout au-delà même des prophéties, et rejoindre notre Créateur l’âme en paix, le moment venu. »

Waouh ! En voilà une idée qu’elle va décoiffer…

« Je restituerai une Église nettoyée de ses propres faiblesses en laissant la place à « Pierre le Romain » pour que les prophéties s’accomplissent … celles de la « fin des temps » anciens pour l’avènement des … « temps nouveaux » ! »

« Mission pastorale remplie, je peux enfin passer le relais à la nouvelle église du Christ. « Petrus Romanus » (Pierre le Romain) sera élu avant Pâques 2013, date de la commémoration de la résurrection de Jésus-Christ notre Seigneur. »

Pour une nouvelle ère choisie et non plus imposée par les événements…

S’il le fait.

Ce serait encore un autre symbole particulièrement puissant…, celui d’une renaissance !

Une résurrection, même !

« Dans la dernière persécution de la sainte Église romaine siégera Pierre le Romain qui fera paître ses brebis à travers de nombreuses tribulations.

Celles-ci terminées, la cité aux sept collines sera détruite, et le Juge redoutable jugera son peuple. »

« Notre « Juge redoutable », dans son immense miséricorde, a été pris de pitié depuis juillet dernier, chacun peut s’en convaincre, pour ses faibles créatures pécheresses, touché qu’Il a été par toutes nos prières.

L’humanité se libère ainsi « par le haut » des écritures apocalyptiques : c’est le cœur même de la révélation promise, le sens premier et originel du mot « apocalypse », comme je viens de vous le dire.

La prière dans la Sainte-Évangile est bien plus forte que tous les sorts funestes et ses pires présages promis au monde ! »

 

« Pourquoi pas très Saint-Père si vous pensez qu’il est temps de bousculer les textes prophétiques ? »

« N’êtes-vous pas, mon fils, celui qui les a bouleversés ? »

Pardon ?

« Réfléchissez : vous portez le prénom de Paul, le premier converti du christianisme alors qu’il n’a pas connu notre Seigneur Jésus de son vivant. Il est tombé de son cheval et a dit : « Seigneur, qu’attends-tu de moi ! ». Et il a servi le Seigneur tout le reste de sa vie en suivant Pierre. Leurs têtes sont d’ailleurs enchâssées dans des reliquaires qui trônent en l’église de Saint Jean de Latran, pas très loin d’ici.

Mon prédécesseur a tellement prié pour le salut de notre Sainte-Église et de l’humanité toute entière, nous-mêmes avons prié tant et tant pour implorer sa très grande Miséricorde et sauver sa créature, l’Homme, qu’Il vous a envoyé ! »

Il ne faut rien exagérer…

« Au moment de « basculer » dans l’horreur, la douleur et le désastre, Il vous envoie vous, le lointain homonyme de Paul l'apôtre, pour renoncer à châtier sa créature pécheresse…

En somme, vous approuveriez ma démission ? »

De l’avis de Paul, Benoît XVI assumerait ainsi totalement l’épisode qui vient de se clore pour devenir seulement un « pape émérite ». Une nouveauté…

Serait-ce aussi pour bien signifier la rédemption et la recréation de l’Église romaine, universelle et apostolique, vraiment ? 

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Mains invisibles : Chapitre XXI.2 : Rome (2/5)

 

Chapitre XXI.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (2/5)

 

C’est là qu’est attendu Paul venu seul de Paris, parce qu’Annabelle a de la fièvre et que sa mère préfère rester à ses côtés : louper l'occasion de rencontrer le Pape pour un peu de fièvre sans gravité...

Le plus petit État au monde a été créé le 11 février 1929 comme représentation temporelle du Saint-Siège, l'ensemble des institutions de l'Église catholique romaine, aux termes des accords du Latran signés par le cardinal Gasparri représentant de l’Église et l'Italie, représentée par Mussolini.

Mais la justification réelle de cette cité réside essentiellement dans la Donation de Pépin de 754 confirmée par Charlemagne en 774.

La cité se situe sur ce que l'on appelait dans l'antiquité l'ager Vaticanus qui se compose d'une petite plaine (la plaine vaticane) aux bords du Tibre, se relevant à quelque distance en une colline d'une faible élévation, les Montes Vaticani (colline Vaticane).

Quelques villas, bâties autour de « jardins impériaux » y furent propriété d'Agrippine.

Le fils de cette dernière, l’empereur Caligula (37-41 après J.-C.), y fit réaliser un cirque privé, le Circus Vaticanus, dont l'actuel obélisque du Vatican constitue un des seuls vestiges.

C’est là, ainsi que dans les jardins adjacents, qu’eut lieu le martyre de nombreux chrétiens de Rome à l’époque de Néron (54-68). On dit que Saint Pierre fut enterré au nord de ce cirque, dans une nécropole qui longeait une route secondaire, la via Cornelia.

Sur le lieu de sa sépulture, l’empereur Constantin fit édifier entre 326 et 333 une basilique grandiose à l'emplacement du site de l'ancien cirque romain qui fut alors démoli. L'édifice a été remplacé par la basilique actuelle au cours des XVIème et XVIIème siècles.

Au Vème siècle, le pape Symmaque y fit construire une résidence dans laquelle quelques personnages illustres vinrent séjourner, tel Charlemagne lors de son couronnement (800).

Au XIIème siècle, Célestin II, puis Innocent III la firent rénover. La construction du Palais du Vatican débuta sous le pontificat de Nicolas V durant la première moitié du XVème siècle.

 

Le 20 septembre 1870, après l'évacuation des troupes françaises, Rome est conquise par les troupes piémontaises et rattachée au Royaume d'Italie.

Le Pape Pie IX qui résidait au palais du Quirinal planté sur une des collines sous laquelle passe un tunnel routier (devenu depuis, la résidence officielle des rois d'Italie, puis du président de la République italienne), se réfugie alors au Palais du Vatican.

Son refus de l'annexion entraîne une dimension politique et diplomatique au conflit causé par l'État italien (c'est le début de la « question romaine »). Et cette controverse dure jusqu'aux accords du Latran en 1929, qui assurent que le gouvernement italien respecte les frontières de l’État qu'il reconnaît alors de facto.

Le Vatican est enserré dans des murailles imposées par l'article 5 des Accords du Latran, entièrement enclavé dans la ville de Rome, capitale de l’État italien, au centre de son territoire.

On avait eu plus tard cette même configuration pour Berlin-Ouest et même Jérusalem, au moins pour partie, même si la ville n’avait pas été un temps la capitale de l’État Hébreu et restait accessible par l’Ouest…

Cette enclave comprend la basilique Saint-Pierre, le Palais apostolique, les Musées du Vatican, des jardins attenants et notamment la place Saint-Pierre qui est largement ouverte sur la ville de Rome et le château San Angelo, au bout de la Via della Conciliazione. Elle a deux parties : l'une, en trapèze inversé s'élargissant vers la basilique, une géométrie qui vise à en rétrécir visuellement sa largeur jugée excessive.

L'immense façade conçue par Carlo Maderno s'étend en effet sur une longueur de 144 m pour 45 m de hauteur.

L'autre, en forme de cirque elliptique, est organisée autour de l'obélisque et l'unité de l'ensemble est assurée par la continuité des portiques à colonnes toscanes disposés en deux branches ouvertes à l'orient.

L’ensemble est majestueux et c’est le plus important édifice religieux du catholicisme, 219 m de long pour 136 m de haut, pour des dimensions intérieures de 188 m de long, pour 154,60 m de large pour 119 m de haut.

 

Un ensemble qui étonne Paul par un détail : Les langues officielles de la Cité du Vatican !

On y parle bien sûr et principalement l'italien pour l'État de la Cité du Vatican et les dialogues avec le diocèse de Rome. Mais encore le latin pour l'Église catholique romaine qui est aussi la langue juridique du Vatican.

Et puis un peu le français, pour la diplomatie du Saint-Siège (le Vatican est enregistré comme État francophone auprès des organisations internationales).

Le français, l'anglais et l'espagnol pour le dialogue avec les catholiques du monde entier mais seulement l'allemand et le français pour l'armée du Vatican et ses gardes suisses !

 

La cérémonie de remise des insignes de l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ à Paul de Bréveuil aura lieu en tout début de matinée dans la chapelle Sixtine et ses fabuleuses fresques où se tiennent habituellement les conclaves élisant un nouveau Pape, pas très loin de la « salle de pleurs » et les salles d’apparat, situées en façade de la basilique où se présente pour la première fois à la foule des fidèles un Pape nouvellement élu…

Le tout étant accessible par d’étroits couloirs et un dédale d’escaliers malcommodes.

 

Plus tard, il apparaît à la fenêtre des appartements, où loge, plus bas, la garnison et les personnels, à droite de la place Saint-Pierre. Deuxième fenêtre avant-dernier étage : tous les dimanches à midi, sauf exceptions et déplacements, le Pape s’adresse aux fidèles et aux touristes réunis sur la place en contre-bas ! Un rituel bien rodé, où sont remerciés et filmés les groupes venus du monde entier, spécialement pour saluer le Pape…

La « chambre (ou salle) des pleurs »… On prétend que le nouvel élu qui s’apprête à revêtir la chasuble blanche y pleure toutes les larmes de son corps pour comprendre tout d’un coup le poids de la charge qui lui échoit, devenu évêque de Rome, mais aussi chef spirituel de toute la chrétienté catholique…

On peut comprendre.

Le protocole est réduit mais garde la solennité nécessaire à cette courte cérémonie.

 

Paul est arrivé en costume de ville, son uniforme d’apparat de capitaine de frégate de la marine nationale et son smoking vénitien, à tout hasard, ne sachant trop comment se présenter.

On lui fera enfiler un « habit », queue de pie, noir avant de se rendre dans la chapelle Sixtine où l’attendent déjà un des quatre évêques de Paris déjà rencontré quelques semaines auparavant, le Nonce rencontré à Lyon dans les locaux d’Interpol il y aura bientôt 8 mois, l’un en soutane d’évêque et l’autre portant le pourpre des cardinaux, qu’il salue sans porter à ses lèvres leur anneau pourtant tendu à cet effet.

Le père Pedro est en soutane noire comme le Padre José Gabriel, tout sourire éclatant, qui étreignent Paul pour le moins de façon soutenue, virile et enthousiaste.

Peu protocolaire… Sacrés bonshommes !

Et puis, juste à côté d’eux, le « directeur » de la banque de l’Esprit-Saint à la chevelure blanche qui l’avait recueilli, guidé et « materné » à Lisbonne, en grand uniforme clinquant d’on ne sait quoi, accompagné de la luxurieuse Matilda dans son uniforme de lieutenant de l’Ordre du Christ local ou de la Milice du Christ, détachée du SIV, Paul ne sait pas trop, un fouloir de dentelle noire couvrant ses cheveux sous son tricorne et dont les yeux brillent dans la douce lumière artificielle de cette salle-musée.

Il ne manque que la blonde « Coronel Isabella » au chignon affreux mais aux fantasmes torrides et le capitaine De Sousa pour être presque complet : ils se font excuser par le Banquier Anjo Pisuerga…

« Te voilà, dans quelques instants, notre officier supérieur à tous les deux, » commence-t-elle après l’avoir embrassé sur les joues !

« Félicitations ! » enchaîne le banquier également ravi.

Et la novice Sarah, comment va-t-elle ?

C’est le père Pedro, manifestement remis de son séjour dans l’eau froide de l’Atlantique qui répond qu’elle va bien, mais elle a préféré restée cloîtrée dans son couvent, priant pour le salut de tous.

Une bonne idée, ça…

 

Plein de gardes Suisse dans leur curieux uniforme bigarré d’une autre époque, jaune, bleu et rouge, armés de hallebardes et pour quelques-uns de lunettes de correction visuelle, qui d’un coup sec et à l’unisson se mettent au garde-à-vous en entendant le pas cadencé sur le parquet de la pièce voisine d’une escouade d’escorte derrière la porte qui s’ouvre à cet instant précis.

Le chambellan, quelques autres « soutanes » et enfin le Saint-Père Benoît XVI, voûté et traînant la patte, manifestement fatigué, qui s’avance lentement avec un sourire malicieux aux lèvres qu’illumine son regard resté vif.

Personne ne le sait encore, mais il va annoncer la démission de sa charge le lendemain, alors même qu’elle sera datée de ce jour.

Un homme, usé, rincé par l’âge et les affaires.

 

En huit ans, il a été confronté à plusieurs scandales qui ont ébranlé l’institution.

L’affaire des prêtres accusés d'abus sexuels sur des mineurs au cours des dernières décennies a été la plus grave, d'autant qu'il avait longtemps été chargé au Vatican de la discipline du clergé avant de devenir pape.

L’année précédente il a aussi été confronté au scandale de fuites de documents confidentiels au sein du Vatican. Surnommée « Vatileaks », cette affaire, qui révèle les profondes rivalités au sein de la Curie romaine (le gouvernement du Saint-Siège), et conduira à l’arrestation de son propre majordome, Paolo Gabriele, qu’il a ensuite gracié en décembre.

Selon Mgr Michel Dubost, évêque d'Évry-Corbeil-Essonnes, Benoît XVI a été très affecté par cette affaire. « Cela l’a éprouvé et fatigué. Il a été « trahi » par un proche. ». 

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Mains invisibles : Chapitre XXI.1 : Rome (1/5)

 

Chapitre XXI.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (1/5)

 

Samedi 9 au soir, c’est par le dernier vol que Paul arrive à l’aéroport de Rome pour passer la nuit sur place avant de se rendre à l’aube à la cité vaticane le lendemain, dimanche 10 février.

Il s’agit de rencontrer le Pape Benoît XVI en la chapelle Sixtine avant son ouverture aux touristes.

Rome, la Ville-éternelle et ses 7 collines ! Aventin, Caelius, Capitole, Esquilin, Palatin, Quirinal et Viminal, se situant toutes sur la rive gauche du Tibre qui traverse la ville en direction du Sud et au milieu duquel se trouve l'île Tibérine.

On les remarque peu depuis le trottoir, mais « elles montent » quand on est « à pied » et certaines sévèrement, notamment sur le chemin de la Villa Borghèse depuis la place del Popolo, rive droite.

Rome, c’est la commune la plus peuplée d'Italie et la troisième plus étendue d'Europe après Moscou et Londres, même si son aire urbaine est en revanche moins importante que celles de Milan et de Naples.

Mais les romains n’habitent que peu les quartiers centraux : ils y travaillent, parfois seulement après 7 h 30, faute d'électricité coupée pour les commerces, se bousculent à la gare Termini et jusque sur les quais de leur métro dans de gigantesques cohues qui se dispersent le long des quelques lignes.

 

C’est la ville-berceau de la civilisation occidentale après Athènes, et Rome a une histoire qui s'étend sur plus de deux mille cinq cents ans !

Elle était le centre de l'Empire romain, qui a dominé l'Europe, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient pendant plus de cinq cents ans à partir du Ier siècle avant J.-C. et jusqu'au Vème siècle après J.-C.

La ville antique était entourée par des murailles dont le mur d'Aurélien, une enceinte construite par l'empereur du même nom en 270 pour protéger les quartiers qui s'étaient développés en dehors du mur Servien.

Le vieux centre demeure une des cités historiques les plus grandes du monde, il est divisé en 22 Rioni et comprend un foisonnement d’environ 300 hôtels, plus de 2.000 palais, 300 églises, 200 fontaines monumentales en style renaissance et baroque dont celle de Trévise toujours prise d’assaut par les touristes et les vendeurs à la sauvette, plusieurs sites archéologiques fastueux, huit parcs, les principaux monuments de la ville, les institutions gouvernementales et des milliers de magasins, bureaux, bars et restaurants et quelques places superbes.

La Place de Venise, où le monumental palais Victor Emmanuel II, palais d’où Mussolini s’adressait en mégalomaniaque à la foule, barre l’accès et la vue sur les ruines du Forum et ses restes de temples antiques, ses arcs de triomphe d’empereurs décédés il y a fort longtemps, et jusqu’au reste du monumental Colisée.

 

Le reste de la ville est divisé en quartiers urbains qui contiennent la majorité des immeubles modernes. Le tout est entouré par le Grande Raccordo Anulare (G.R.A), l'autoroute périphérique romaine.

Au-delà se développent de nouveaux quartiers regroupant les secteurs tertiaires, et les nouveaux quartiers résidentiels débordant largement le périphérique (Torrenova, Acilia), et eux-mêmes ceinturés par le périphérique de l'autoroute A1 Milan-Naples.

En raison de son histoire très ancienne, Rome est une ville très riche en monuments, musées et points de vue : elle attire depuis le Moyen Âge des milliers de voyageurs et de pèlerins. Et dès le XVIIème siècle, lors de l'inauguration du « Grand Tour » par les anglais, elle est une des destinations préférées de jeunes nobles européens venus parfaire leur éducation au contact des beautés antiques.

Dans la deuxième moitié du siècle des Lumières, cet afflux d'étrangers culmine, et s'enrichit de nombreux hommes de sciences désireux d'enquêter – dans un esprit encyclopédique – sur les savoirs rassemblés au fil des siècles dans les bibliothèques et les archives de la ville.

 

Une « ville-musée » en plein air, qui a su conserver de nombreux monuments antiques, dont l’immense Colisée est l'un des plus célèbres, mais également le Palatinat, les restes des termes démesurés où les antiques prenaient leurs aises.

Dans cet amphithéâtre qui pouvait accueillir jusqu'à 60.000 personnes avaient lieu, entre autres, des combats de gladiateurs et d’animaux. Édifié entre 70 et 80 de notre ère, c'est l'œuvre des empereurs Vespasien et Titus. Il est perpétuellement en restauration et de plus, les travaux du métro en gênent l’accès.

 

Autre exemple de monumentalité, l’incroyable Circus Maximus, qui a connu son apogée au IIIèmesiècle : il mesurait alors 600 mètres de long pour 200 mètres dans sa plus grande largeur, et près de 250.000 spectateurs, un quart de million, plus de trois fois le stade de France, pouvaient assister à ses courses de chevaux !

Le quartier du Forum romain et du Colisée, c’est le cœur de la ville antique, dominé, entre autres, par l'arc de Constantin, érigé en 315 pour commémorer la victoire de l’Empereur Constantin sur Maxence, l'arc de Titus, l'arc de Septime Sévère.

Les Forums impériaux, le Capitole et les musées capitolins, le Panthéon, les thermes de Dioclétien et de Caracalla et les onze Aqueducs de Rome, les catacombes sont autant d'autres monuments mondialement célèbres.

Le Forum romain était, au temps de l'Antiquité, une grande place où les Romains se rassemblaient pour discuter d'affaires. C'était là que siégeait la Curie (Sénat). Cette place était le centre religieux et économique de l'Empire romain.

En effet, s’y élevaient de nombreux temples, dont le temple de Jupiter, le temple de Juno Moneta, où le trésor de Rome était conservé, le temple de Vesta, contenant le feu sacré, bref, l'ensemble des symboles de la culture romaine antique.

Au Moyen Âge, les vestiges se sont enfouis sous la terre. Cependant certaines pierres furent réutilisées pour la construction de monuments et d'édifices. Aujourd'hui, le Forum n’est composé que de ruines et se divise même en deux parties, traversé par une large avenue bordée des statuts de beaucoup d’empereur, où circulent désormais les voitures et de nombreux bus.

 

Et puis Rome a été un centre majeur de la Renaissance, qui a profondément marqué la ville. Parmi les nombreux monuments construits à cette époque, on peut citer la Place du Capitole de Michel-Ange, au sommet du Capitole, qui comprend le Palazzo Senatorio, siège du gouvernement de la cité.

L'époque est également marquée par la construction de grandes demeures par les familles aristocratiques près du Quirinal, et de palais comme le Palazzo Venezia, le Palais Farnèse, le Palazzo Barberini, le Palazzo Chigi (siège actuel du gouvernement italien), le Palazzo Spada et la Villa Farnesina.

Rome doit au XVIIème siècle ses grandes places, souvent ornées d'obélisques délirantes, dont la plus représentative et la plus célèbre est la Piazza Navona, présentée comme la plus belle du monde, avec ses trois fontaines.

L'art baroque est aussi représenté par la Fontaine de Trevi de Niccolò Salvi.

Cette effervescence artistique répond aux souhaits des papes qui font appel aux artistes les plus talentueux d'Italie pour décorer la ville, avec un point d'orgue lors de la Haute Renaissance.

Mais pas seulement : le monument à Victor-Emmanuel II, aussi connu sous les noms de « Autel de la Patrie » et surnommé dans les années 1970 la « Machine à écrire » par certains Romains, est le bâtiment néo-classique le plus connu de la ville.

Le Palais de Justice, conçu par Guglielmo Calderini, situé sur la place Cavour, est un exemple d'éclectisme. Il est surnommé péjorativement Palazzaccio (« vilain palais ») par les Romains.

L'architecture fasciste apparaît également et surtout dans le quartier de l'EUR, bâti dans la deuxième moitié des années 1930. L'Esposizione Universale di Roma (Exposition universelle de Rome), qui devait s'y tenir en 1942 a donné son nom au quartier, mais elle fut annulée en raison de la Seconde Guerre mondiale. Il reste à ce jour un des principaux témoignages de l'architecture fasciste inspirée par le néo-classicisme.

 

Il faut dire que dans ce foisonnement bigarré d’époques diverses, le centre-ville notamment a fait l'objet de rénovations profondes à l'occasion du Jubilé de l'an 2000 et on a vu les palais ocres retrouver leurs couleurs pastel d'origine lors de ces campagnes de rénovation.

Pour l'occasion, les grandes artères ont été rendues piétonnes à l'exemple du célèbre Corso qui traverse la ville du nord au sud et relie la Piazza del Popolo à la Via Nazionale.

Rome compte plusieurs ponts et de nombreuses fontaines célèbres, comme celles monumentales de Trévi, de Barcaccia et des Quatre-Fleuves mais aussi la charmante fontaine des Tortues dans le quartier du Ghetto sont parmi les plus célèbres.

Quant aux musées, si nombreux et si richement dotés, on peut compter sur le Musée national romain, le Musée de la civilisation romaine, le Musée national étrusque de la villa Giulia, les Musées du Capitole, la Galerie Borghèse, le musée du Château Saint-Ange, la Galerie nationale d'art moderne, le MAXXI – Musée national des arts du XXIème siècle, le Musée d'art contemporain (MACRo) et surtout les célèbres Musées du Vatican, visités par des millions de visiteurs chaque année, logées en longues enfilades de salles sur plus de 120 mètres de longueur et sur plusieurs niveaux.

Parce Rome occupe une place capitale dans le christianisme et abrite le siège de l'Église catholique romaine et la Cité du Vatican, un État souverain dont le chef est le pape.

 

Finalement, pense Paul, il y a quatre villes où il aurait pu aimer vivre : Paris, naturellement puisqu’il y vit habituellement, la ville typique Haussmannienne du second empire autour de son « vieux-paris » presque médiéval et ses quartiers de la « belle époque » jouxtant les premiers.

New-York, la ville fantasque et verticale à Manhattan, ses nombreux « villages », ses populations regroupées bigarrées qui en font une ville-monde à nulle autre pareille où en quelques minutes de marche-à-pied, on peut changer de continent.

Venise, la « ville sur l’eau », la splendeur de ses palais Renaissance et son côté archaïque moyenâgeux si extraordinaire.

Rome, la ville antique où toutes les époques ont laissé leurs traces jusque dans les rues et sur les façades !

Quatre villes parmi les plus chères au monde…

Peut-être en découvrira-t-il d’autres, plus tard.

Mais là c’est sûr, dans chacune d’elles, on s’y sent bien à vivre… 

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Guerre du Golfe 1991 : réponse de Martine AUBRY

 

Rien de nouveau : allez voir le ministre de la Défense !...

 

Une réponse a été apportée au courrier envoyé par Vincent FILIMOEHALA à Martine AUBRY au sujet de la prime de guerre prévue lors de « l’Opération Tempête du Désert ».

Cette lettre est disponible à l’adresse suivant :

http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/lettre-%C3%A0-martine-aubry/

 

Voici la réponse :

 

AUBRY Martine réponse Vincent0001