Mains invisibles I : Chapitre XXVIII.2 : À l’assaut des comptes DLK (2/2)
21 octobre 2015
Chapitre XXVIII.2
Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !
À l’assaut des comptes DLK (2/2)
« On a récemment compris la destination du pactole : Hong-Kong, dans un coffre de la Banque of China. 500 millions de dollar d’once d’or-papier de l’époque, qui valent désormais 4 fois plus compte tenu de l’actuel cours de l’or. Deux milliards ! »
Beau placement, finalement. Bien plus et beaucoup mieux que n’aura su faire le cabinet de Lady Joan et son trust à la même époque et pour la même période !
« Et comment vous savez tout ça ? »
« D’abord, nous n’avons pas compris l’objet de son voyage en Chine en mars 2011. »
Il est certes parti à l’invitation du Google chinois avec une quarantaine d’économistes conférer une grosse demi-heure payée cash.
« C’était sans doute bon pour son moral de « témoigner » pour l’histoire, avant de le faire devant votre Sénat. Mais dans son emploi du temps, il y avait plusieurs trous et un passage inexplicable pour un détour anormal au comptoir de l’agence de HK de la BoC. »
Une chose étonnante et sans relation avec ses affaires du moment.
Et puis le bonhomme s’est récemment fait nommer à la tête d’une banque d’affaires luxembourgeoise, « la Compagnie Financière « Anal-Kevlar », un groupe fondé en 1994 par Thierry Luynes, un entrepreneur de la première heure dans le secteur bancaire et financier, co-fondateur de Cons-sort, Synthé-sis Bank, Établissement de la Financière de l’Échiquier, Esseya, First-Competition, etc., quelques-unes de ses juteuses filiales.
Avec la promesse de partir en Chine lever 2 milliards de fonds à mettre sous gestion avec sa fille Valérie… Vous saisissez ? »
Paul avait pu croiser la petite brune trentenaire dans le hall de l'ESSEC où elle enseignait l'économie à un moment quelconque lors de ses tournées en BDE pour y refourguer ses flacons d'alcools forts : elle voulait aussi son lot !
L’Assemblée Générale du 18 octobre 2013 a validé le principe et l’ancien président-fondateur restera administrateur délégué et conservera la présidence des filiales du Groupe au Luxembourg, en Belgique, à Monaco, en Israël, en Suisse et en Roumanie.
« Le Groupe rassemble aujourd’hui différents pôles d’activités financières réglementées, à savoir la gestion d’actifs, le corporate finance, l’intermédiation financière et l’assurance.
En bref, l’ancien ministre s’est acheté une licence de banquier et une salle des marchés, un peu comme Airbus a pu le faire il y a quelques semaines seulement en Allemagne, afin d’y rapatrier et gérer son pactole en famille… »
Autrement dit, « DLK » prend la tête d’un groupe qui ne lui appartient pas, sur une vague promesse d’en faire des tonnes, laisse la gestion des activités préexistantes à l’ancien patron et se charge de gérer la verrue de ses propres fonds à lui ?
Belle manœuvre.
« Et je fais quoi, là-dedans, Harry ? »
Il part pour Hong-Kong avec un passeport et une procuration se faire ouvrir le coffre et vendre les certificats au plus offrant.
« Une équipe à nous vous pilotera sur place de votre arrivée à votre départ. »
Un coffre, ça a une combinaison secrète et une clé… en principe.
« C’est mon cadeau : la clé, c’est l’employé de la banque qui l’a. La combinaison est simple, puisque ce sont les 6 chiffres du jour, du mois et de l’année de naissance de sa fille… Le Monsieur ne souhaitait sans doute pas oublier la date d’anniversaire de sa gamine née d’un premier mariage. Pensez-y : droite, puis gauche, puis droite, puis gauche, etc. »
La gauche, Paul depuis quelque temps, il n’aimait plus trop.
La droite, ça devait pouvoir aller encore quelques temps, mais pas bien longtemps non plus.
« Une question, mon cher Harry. Si vous savez « tout-ça », pourquoi ne le faites-vous pas vous-même ? Autrement dit, il est où le piège ? »
Rire plus discret, cette fois-ci.
« Monsieur de Bréveuil, depuis votre passage chez le pape, vous êtes hiérarchiquement mon égal dans la franc-maçonnerie. Et j’imagine que vous connaissez notre serment de fraternité… »
Paul n’avait pas fait un tel serment…
« Je sais bien, même si vous y viendrez tôt ou tard. Mais il n’empêche : je n’ai pas à vous entraver, mais à vous aider… en toute fraternité. »
Pour deux milliards si faciles à subtiliser ?
« Vous savez, l’argent, j’en ai déjà plus que le nécessaire. Je suis comme vous, ça ne m’intéresse pas plus que ça. Parce que je ne suis pas un voleur et vous m’avez toujours dit que vous ne l’étiez pas non plus. Comme il s’agit de l’argent appartenant à votre pays, je n’ai pas à m’en emparer. D’ailleurs, je serai bien embarrassé avec ça et ne saurait pas comment le lui restituer ou quoi en faire de discret qui ne m’apporte pas quelques ennuis par la suite. »
Il lui avait pourtant bien fait faire le sauvetage financier du parti d’opposition dans des conditions pour le moins « over-the-line », il y a quelques mois.
« J’en conviens. Mais ce n’était pas pour un même montant, à peine quelque millions, pas des milliards et il y avait urgence absolue, souvenez-vous. »
Il aurait fait la même chose pour l’actuel parti au pouvoir ?
« Oui et dans les mêmes conditions d’ailleurs. Parce que ça a déjà été fait. Deux fois au juste. »
Encore des révélations ?
« Une première fois quand Tiersmirant a vendu sa taupe Farewell qui a permis de démanteler nombre de réseaux d’espions dormants dans tout le monde occidental. Mais c’était une autre époque, celle de la guerre froide et la CIA souhaitait faire un geste à l’égard de ce président-là et de son parti. »
Incroyable !
C’était dans les années 80 et ça ne portait pas sur des milliards. Tout juste un ou deux millions.
« Il faut comprendre : son prédécesseur, disposant de la même taupe et pourtant se disant « un pote », copain comme cochon de notre président d’alors, « cul et chemise » comme vous dites dans ce pays, alors qu’on livrait nos secrets atomiques à vos chercheurs, violant ainsi tous nos propres principes absolus de défense nationale, n’en a pas eu la même reconnaissance… »
Le chien !…
« Et une seconde fois quand il a fallu faire élire Krasoski contre la cruchitude. DLK devait manœuvrer pour que ce soit elle, qui n’avait aucune chance contre un ministre d’État sortant, qui soit désignée par leur primaire. Lui, il se savait menacé, il a donc obtempéré sans discuter contre un poste important à Washington. Mais elle, elle a mis en quasi-faillite son propre parti. »
Ce que personne n’avait jamais su ni même pu imaginer…
Et l’ami-américain aurait su « compenser » le désastre financier, juste ce qu’il fallait ?
Pas croyable !
« Naturellement, je ne vous ai rien dit et vous n’en dites rien à personne… »
Et il aurait voulu que l’anglaise, la romaine et la coréenne écoutent aux portes en direct ?
« Quand donc vous cesserez d’intervenir et de financer la vie politique de mon pays en sous-main ? »
Si Paul ne s’abusait pas, il est notoirement connu que l’ancien maire de Rouen avait aussi reçu des subsides contre la candidature de De Gaulle, dans les années 60…
« Ne mélangez pas tout, mon cher Paul. Il y a les USA, sa CIA et ses intérêts stratégiques, commerciaux et financiers.
Qu’un atlantiste soit financé en sous-main par les autorités de mon pays, c’est de la stratégie appliquée. Votre parti communiste était bien financé par Moscou à cette époque-là !
Que nos frères américains collectent des fonds pour soutenir les fratries européennes en difficulté, c’est autre chose, vous comprenez ? »
Et là, il s’agit de quoi alors ?
« Dans l’épisode actuel, il s’agit de laver l’argent de la corruption qui mine la vie publique de votre pays depuis trop longtemps que c’en est criminel. Je vous l’ai dit, tout le monde a intérêt, commercial et financier cette fois-ci, à une France qui avance et se sorte de l’ornière dans laquelle elle s’est vautrée.
Alors, un, ce n’est pas notre argent, mais le vôtre ; deux il ne doit pas revenir pourrir la vie économique de votre pays afin qu’on puisse de nouveau travailler main dans la main à construire un monde meilleur. »
Du lard ou du cochon ?
« Je vais être clair : des pays qui sombrent dans la corruption active pollués par des narcodollars et la putréfaction décadente, il y en a bien trop tout autour de cette planète. Et ça mine autant le développement d’une certaine Amérique du sud, tout autant que sur le continent africain, ou encore ailleurs, en Russie, dans la péninsule arabique, le sous-continent indien, les pays Thaïs ou même de l’ancienne Cochinchine, sans parler de la Chine elle-même et de la Corée du nord qui se protègent parfois dans le recours à la dictature.
Et voyez où en sont tous ces pays en terme de développement économique, sans même parler des progrès de la démocratie ?
Alors, un autre de plus, au cœur de l’Europe et sa façade atlantique, ça reste inacceptable ! Insupportable !
D’où votre mission de grand nettoyage qu’il s’agit de mener à son terme… »
Des corruptions, il y en aura encore.
« Bien sûr ! Et tous les êtres qui naissent sur cette planète ont un égal droit de réussir leur vie et de tenter de la vivre heureux, c’est sûr. Mais par des moyens qui soient admis comme légaux, pas par le vol, la délinquance, le crime ou la corruption. Et ces corruptions à venir ne doivent plus porter sur des milliards.
Peut-être quelques millions. Votre justice et la nôtre sauront y faire face. En revanche, les milliards, ça la dépasse. Ça emporte tout.
C’est inhumain. Même vous, vous pourriez faiblir !
Or, comme tout le monde et jusqu’à la Curie romaine vous pense au-dessus de toutes ces tentations, qu’à mon sens votre passé immédiat font de vous un « distingué » particulier, au moins guidé par quelques « mains invisibles », je vous fais et leur fais confiance parce que vous êtes le seul à être l’homme de la situation.
On verra par la suite si nous nous sommes trompés ou non.
Allez à Hong-Kong, faites ce qu’il y a à faire, refinancez comme vous le pouvez votre Trésor public avec si peu et nous nous retrouvons à Washington où je vous présenterai à quelques amis. »
Si c’était comme à Venise, Paul s’en passerait bien.
Mi-2014, deux milliards de plus ou de moins, c’est à peine 1 pour 1.000 de la dette publique de la France…
Accéder au sommaire : Cliquez ici !
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.