Parti de la Mer -Normandie

Dépense publique

Dépense publique : étude n°1518 de la BCE mars 2013

 

Avec 56% du PIB de dépenses publiques en 2011, et 56,9% prévu en 2013, La France détient un record mondial parmi les grands pays, juste derrière le Danemark (57%) !...

 

Selon l'Insee, les dépenses publiques totales, qui regroupent celles de l'État, de la Sécu et des collectivités locales, sont passées de 1 118 milliards d'euros en 2011 à 1 151 milliards en 2012, et se répartissent comme suit :

● La dépense de l'Etat est d’environ 350 milliards d'euros (20,5 % du PIB) et elle devrait baisser en 2014, un véritable effort historique. Mais, si on ajoute à ce poste la charge de la dette, on reste en hausse… ;

● La Sécurité sociale qui représente une dépense 550 milliards d'euros 24,6 % du PIB) Le déficit est chronique et un effort est promis pour cette année avec une réforme des retraites ;

● Les collectivités locales qui dépensent environ 250 milliards d'euros(11,5% du PIB). Les collectivités ont bien une "règle d'or" afin d'équilibrer leurs comptes mais transfèrent leur déficit à l'Etat !

 

Les dépenses de l’Etat ont augmenté en 2012 de 2,9 %, mais à prix constants, c'est-à-dire corrigés de l'inflation, elles ont progressé de 1 % en 2012.

Sachant que Bercy lisse  les livraisons de matériels militaires, les dépenses affichent une hausse de 0,9 % en 2012, identique à celle 2011.

Mais le gouvernement considère que la recapitalisation de Dexia (2,6 milliards) et l'accroissement de la contribution à l'Europe (800 millions) sont des charges exceptionnelles…

Si bien, qu'en fait, la véritable évolution des dépenses selon Bercy ne serait que de 0,7 %. «L'investissement des collectivités locales a été plus élevé que prévu, précise-t-on au ministère du Budget. C'est la seule dérive et elle n'est pas négative pour l'économie

Cela est de très mauvais augure pour l’avenir car, d’après une étude réalisée par la Commission Européenne, la dépense publique devient inefficace au-dessus d’un certain seuil.

 

Deux études apportent des informations vitales pour l’élaboration d’une véritable politique économique (source HEC) :

La première étude, réalisée par la Commission Européenne démontre qu'au-dessus d'un certain seuil, la dépense publique devient inefficace.

Ainsi lorsque celle-ci dépasse 50% du PIB, le taux de performance tombe à 65%, contre 81% lorsque ce seuil est inférieur à 50%. De plus, les dépenses publiques ont un effet d'éviction, en absorbant des ressources qui, autrement, seraient disponibles pour le secteur privé, agissant donc négativement sur la compétitivité de ce dernier.

Dans la mesure où les dépenses publiques excèdent largement les recettes (cas de la France, dont le budget est en déficit constant depuis 1974), cela entraîne inévitablement une hausse du taux d'endettement. De 20% du PIB en 1980, ce taux est passé en 90% en 2012 ; en valeur absolue, nous sommes passés d'un endettement de 100 milliards d'euros à 1800 milliards !

Or, une seconde étude rédigée par Carmen Reinhart et Kenneth Roggoff montre qu'il y a une corrélation forte entre endettement et stagnation économique.

Réalisée sur 44 pays, au cours des deux derniers siècles, cette étude indique clairement que la croissance des pays à fort endettement (supérieur à 90%) est inférieure d'environ à 2% à celle des pays peu endettés. 

Ces travaux corroborent bien les résultats de l'étude de la Commission de Bruxelles : plus les dépenses publiques sont élevées, plus elles sont inefficaces et plus elles impactent négativement le secteur privé et donc les performances économiques du pays.

Des analyses annonciatrices de prochains sinistres, pour des années…

 

Une nouvelle analyse vient d’être mise en ligne par la BCE dans son étude n° 1518, parue en mars 2013, intitulée « Fiscal composition and long term growth ».

Cette étude a été faite sur 155 pays pour une période 1970 à 2008.

Elle est analysée sur CONTREPOINTS.

Sa conclusion est que « les dépenses publiques nuisent à la croissance » !...

« Les déficits budgétaires ne sont pas le problème. C’est l’excès de dépenses publiques qui freine la croissance (... ).

Les débats concernant la politique budgétaire me rendent souvent malade parce que beaucoup trop de gens se focalisent sur les déficits. Les keynésiens affirment que les déficits sont bons pour la croissance, ce qui conduit à soutenir davantage de dépenses publiques. Les partisans de l’« austérité », telle qu’elle est défendue dans des lieux comme le Fonds Monétaire International, jugent au contraire que les déficits sont mauvais pour la croissance, ce qui conduit à soutenir des impôts plus élevés.

Ensuite, vous avez des institutions comme la Commission des finances du Congrès américain (Congressional Budget Office) qui souhaitent le pire des mondes possibles : soutenir les dépenses keynésiennes à court terme tout en préconisant une augmentation des impôts sur le long terme. Or comme je ne suis en faveur ni d’une augmentation des dépenses publiques ni d’une hausse des impôts, vous pouvez comprendre pourquoi je m'arrache les cheveux.

Aussi, je me réjouis que des économistes de la Banque centrale européenne (BCE) aient publié une nouvelle recherche intitulée « Composition du budget et croissance à long terme » qui ne présuppose pas que le déficit public est la variable clé. Au lieu de cela, ils regardent de façon factuelle comment les différentes variables de la politique budgétaire influencent les performances économiques.

Voici la conclusion générale :

Dans cette étude, nous utilisons les données d’un large échantillon de pays développés et en développement durant la période 1970-2008. (...) Plus précisément, nous examinons la question suivante : quels éléments du budget ont une incidence (positive ou négative) sur le taux de croissance du PIB par habitant. (...) Notre étude suggère que, pour l’ensemble de
l'échantillon, (...) les dépenses publiques apparaissent avec des signes négatifs significatifs.

Cela me parle. Qu’elles soient financées par l'impôt ou par l'emprunt, les dépenses publiques excessives nuisent à l’économie en détournant les ressources des emplois productifs.

Mais toutes les dépenses publiques ne génèrent pas les mêmes effets. Voici plus précisément quelques-unes des conclusions.

Pour conclure, nos résultats montrent notamment que :

I)           Sur l’ensemble de l’échantillon, les recettes n'ont pas d'impact significatif sur la croissance tandis que les dépenses publiques ont des effets négatifs importants ;

II)          La même chose est observée pour le sous-échantillon de l'OCDE avec la nuance que le total des recettes de l'État a un impact négatif sur la croissance ;

III)       Les impôts sur le revenu ne sont pas les bienvenues pour favoriser la croissance ;

IV)        Les traitements des fonctionnaires, les paiements d'intérêt, les subventions et les dépenses de consommation publique ont un effet négatif sur la croissance de la production ;

V)         
Les dépenses de sécurité sociale et autres revenus de transfert n’améliorent pas la croissance.

Il est à noter que les dépenses publiques sont négativement corrélées avec la performance économique des pays en développement et avancés.

Il est également intéressant de constater que les impôts sur le revenu sont mauvais pour la croissance dans tous les pays, et que la pression fiscale totale est mauvaise pour la croissance des pays avancés (soit dit en passant, ces deux résultats suggèrent que la politique fiscale de lutte des classes prônée par Obama est tout à fait erronée).

Les auteurs de l'étude constatent également que certaines formes de  dépenses publiques sont particulièrement préjudiciables à la croissance. Cela me parle aussi car… si les biens publics de base peuvent être bons pour la croissance, les autres types de dépenses publiques sapent la prospérité.

Alors qu'est-ce que tout cela signifie ? Simplement que le problème financier de presque tous les pays n'est pas d’avoir des comptes publics dans le rouge. Mais plutôt d’avoir trop d’État. Les déficits excessifs ne sont pas souhaitables, c’est sûr, mais ils sont bien mieux perçus et compris que les effets secondaires de trop de dépenses publiques.

En d'autres termes, les « droits à » doivent être réformés et les besoins de dépenses discrétionnaires réduits. Résolvez ces problèmes liminaires et vous corrigez les symptômes des comptes publics dans le rouge et de la croissance atone ».

 

Tout cela est extrêmement inquiétant pour l’avenir proche car la diminution de la dépense publique n’est vraiment pas dans la culture « Soce », ni même dans celle L’UMP – ils ont eu suffisamment de temps disponible pour nous convaincre du contraire !...

Car c’est la politique de la gauche et de la droite durant trois décennies qui nous a amené à devenir le champion du monde de la dépense publique !...

Maintenant l’addition est là et il va falloir payer !...

Une situation grave qui va empêcher notre pays d’avoir une croissance pour les prochaines années.

Aussi espérer une baisse du chômage relève de la « méthode coué » !...

Le chômage va continuer à s’aggraver, l’économie va rester en récession, et nos « soces » vous essayer de trouver toute sorte de boucs émissaires pour expliquer leur incompétence.

En fait, c’est simple il suffit de réduire fortement la dépense publique pour relancer progressivement la machine économique !...

Les années qui viennent seront difficiles et lorsque nous aurons un gouvernement capable d’entreprendre les réformes nécessaires il faudra des années pour redresser la situation.

 

Pour terminer sur la responsabilité des élus, je reprends la conclusion de « I-Cube » dans sa note « Information censurée : La dépense
publique nuit à la croissance ! 
» :

« Et ça là tous les effets de la dérive de nos démocraties qui se transforment au bout du compte en « impérialisme des élus ».

 

Cet « impérialisme-électif » repose seulement sur 4 fondements :

 

La défense des intérêts personnels des politiciens qui, pour se donner de l'importance et entretenir leur clientèle électorale, veulent dépenser toujours plus d'argent public (voir en haut-à-gôche, la présentation de ce blog inchangée depuis… 2006 !) ;

Le refus de la concurrence fiscale qui pourrait favoriser la baisse des impôts ;

Mais en revanche la volonté « d'harmonisation fiscale » qui favorise l'augmentation des impôts sous prétexte d'organiser la concurrence ;

L'interdiction faite aux contribuables de discuter et de décider des taux d'imposition auxquels ils sont soumis.

 

Les quatre cibles prioritaires qui, une fois abattues, redonneront un sens à la vie publique. Ce qu’ont parfaitement su faire notamment les pays scandinaves, par exemple. »

Il y a du travail pour des années !...

A mettre au programme du « Parti de la Mer » !...

 

« L’Ami-Râle Haddock »