Programme économique : le retour des "Déclinistes" ?... (VII)
02 mai 2014
L’objectif du « Parti de la Mer – Normandie » est de créer un parti de "droite libérale" doté d’une très forte composante maritime adaptée à la formation humaine des jeunes.
Je propose avec la série de notes ‘Le retour des Déclinistes » un ensemble d’éléments de réflexion destinés à définir un programme économique.
Ils sont repris d’une série de textes rédigés par « I-Cube ».
En voici le septième billet.
Bonne lecture !...
Jean-Charles DUBOC
STATSRAAD LEHMKUHL- EN DRØM UNDER HVITE SEIL from MEYER FILM on Vimeo.
Statsraad Lehmkuhl
Le retour des « déclinistes » ? (VII)
Il va falloir faire avec…
Nous poursuivons encore un peu avant de prendre nos « quartiers d’été » : Les échéances approchent !
Après quelques exemples, un chiffre alarmiste entre tous !
IV – La création de valeur-ajoutée…
Au milieu de la pluie de mauvaises nouvelles économiques qui s'est abattue sur « François III » aux premiers jours de son mandat, ce n'est pas la plus visible mais ce n'est pas la moins inquiétante : Tombé à 28,6 % de la valeur ajoutée en 2011, le « taux de marge » des entreprises non-financières est aujourd'hui à son plus bas niveau depuis un quart de siècle !
On en est revenu au niveau de la fin des années 80 sans avoir eu à subir le désastre économique et social du « triomphe du socialisme » de « Mythe-errant » de naguère…
Grâce à … « Bling-bling » !
Même en 2009, année où la récession fut finalement, après avoir été réévaluée par « Lyne-sait », plus sévère qu'on ne l'avait cru, le niveau des marges n'était pas descendu si bas.
Que des réformes aussi dévolues à la compétitivité que l'assouplissement des 35 heures ou la suppression de la taxe professionnelle n'aient pas suffi à inverser durablement la tendance, voilà qui en dit très, très long sur l'effort à mener pour surmonter nos handicaps. Et si d'autres réformes, comme le triplement du crédit impôt recherche, n'y ont pas suffi, c'est qu'elles sont porteuses d'effets structurels que dans le moyen terme.
En fait, l’économie, l’appareil productif est malade, gravement malade et personne n’en a pris vraiment la mesure jusque-là.
Ce problème de taux de marge n'a rien de marginal lorsqu'il s'éternise. Il devrait être un objectif central de la politique économique. Car peu d'indicateurs en disent autant sur la souffrance des entreprises.
C'est le nerf de la guerre, c’est lui qui détermine la puissance de feu d'une société.
« Cash is king », ont coutume de dire les Anglo-Saxons.
Que la marge ne cesse de se réduire et un cercle vicieux se dessine : Une entreprise dont la rentabilité se dégrade, année après année, investit moins, y compris pour diminuer ses coûts de production par des changements d'équipements ou d'organisation.
Elle s’éloigne de l’impératif « discount » et se cramponne sur sa niche-marketing qui se rétrécit.
Elle devient naturellement rétive et frileuse au risque et réduit ainsi ses chances de faire des profits plus tard. Moins en capacité d'autofinancer ses investissements, elle devient dépendante d'un crédit bancaire qui par malchance se raréfie tant par défiance que par contrainte, pompé par la dette publique ici et là.
La chute de 15 points du taux d'autofinancement en 2011 porte à croire que cette spirale est bel et bien enclenchée : La guerre est dans le prix final !
Quand on taxe plus fortement ce prix, forcément, c’est l’entreprise qui en souffre, puisqu’il ne peut plus s’adapter aux conditions de son marché.
Le client, lui, de toute façon il n’a plus les moyens de suivre l’envolée des taxes, tellement on lui en prend avant qu’il ne puisse en dépenser (consommer).
Une spirale qui mène tout droit vers une contraction des volumes, celle-ci engendrant des tendances à la hausse des taux de marge qui restent impossibles. Résultat, on taille comme on peut dans les coûts, fixes et variables au détriment de l’investissement et du futur !
Car le risque que cela fait peser sur la croissance et l'emploi devrait inciter l’exécutif à y réfléchir à deux fois avant de relever les minimums légaux en commençant par le SMIC, d'établir un nouveau barème de taxe professionnelle, d'aligner le régime social des indépendants sur celui des salariés, ou d'alourdir la cotisation vieillesse, voire demain la CSG.
Et pourtant, c’est déjà prévu-adopté !
Il n'est pas sûr que les modestes aménagements de l'impôt sur les sociétés envisagés pour les grosses PME soit alors, pour bien des entreprises et leurs salariés, autre chose qu'un secours bien marginal : Il faudrait faire nettement plus et supprimer l’IS hors les « sommes distribuées » !
En bref, parce que l’État a grossi inopportunément ces dernières années, s’endettant de près de 600 milliards (oui ! Presque un tiers du PIB national en 5 ans…) constatant que plus personne ne peut le financer, « François III » s’apprête à tuer l’économie pour faire face.
Délire.
Alors que les solutions sont là, sous nos yeux, qu’il suffirait d’en décider, mais non au contraire.
C’est à peine croyable : La troïka impose une cure d’amaigrissement à la Grèce et on en voit les effets désastreux dans les rues, dans les urnes et mêmes dans les comptes et autres prévisionnels, sur le modèle des « déclinistes » et c’est cette médecine-là qu’on voudrait nous imposer !
Malheureux peuple de « Gauloisie » : Tes élites sont vraiment nulles !
On le disait encore dans le premier post de la série…
Ou le second, je ne sais déjà plus !
IV.A : D’abord le commerce… on y revient toujours.
C’est le grand oublié de ce début de quinquennat : Le commerce occupe pourtant aujourd'hui une place essentielle dans le paysage économique du pays.
Non seulement un industriel ne vend rien sans un réseau de commerçants dynamique (le commerce consiste seulement à mettre en relation un producteur avec son consommateur final), mais en plus le commerce représente 20 % de la valeur ajoutée du secteur marchand, contre seulement 15 % pour l'industrie.
Et il emploie plus de 3 millions de salariés, faisant ainsi jeu égal avec cette dernière.
Plus encore, le commerce a démontré sa forte capacité de résilience face aux crises économiques, jouant un rôle de « secteur refuge » et de stabilisateur : En l'espace de vingt ans, l'emploi a progressé de 25 % dans le commerce, au moment même où notre industrie subissait une hémorragie de 30 % de ses effectifs, et nous avons tenté de vous montrer aussi pourquoi !
Force est pourtant de constater qu'il n'occupe pas la place qu'il mérite dans les débats et réflexions sur l'emploi et le « redressement productif » qui s’engage.
Or, le commerce reste un formidable gisement d'emplois, jusqu'ici peu sujet à la délocalisation, par nature et essence : Il est forcément proche du client pour mieux le servir.
Pour nombre de jeunes, « d’élite » ou non, il représente la première porte d'entrée dans la vie professionnelle : Un jeune actif sur quatre y travaille.
Le commerce est également l'un des rares secteurs où l'ascenseur social fonctionne encore : Tout vendeur peut espérer devenir directeur de magasin ou monter son propre commerce, voire sa propre enseigne.
Essayez d’en faire autant avec un établi de menuisier ou une administration du public !
Secteur traditionnellement intensif en main-d’œuvre smicarde à dominante « employés », le commerce connaît aujourd'hui une diversification et une montée en gamme de ses qualifications.
Mais c’est dire si le « coût de la main-d’œuvre » n’est décidément pas le critère discriminant de la « compétitivité »…
Passons !
Ces nouvelles opportunités d'emploi ne doivent pas cacher les menaces qui planent aussi sur notre commerce, si les pouvoirs publics n'y portent pas un regard plus attentif : Désormais, la relation client n'a plus de limite géographique, ce qui pourrait bouleverser la localisation traditionnelle des emplois sur les lieux de vente, avec de fortes secousses déjà annoncées sur les formats traditionnels (hypermarchés, périphéries).
D'autant que notre commerce constitue un formidable réservoir de valeur ajoutée pour le tourisme.
Champions mondiaux de la mode et du luxe, du cosmétique, de la maroquinerie et des accessoires, de l'art de vivre et de la gastronomie, nous ne maintiendrons notre rang que si nous parvenons à adapter notre offre aux attentes nouvelles des touristes, que ce soit en termes de qualité d'accueil, de gamme de produits, de concept commercial, de saisonnalité ou d'horaires.
Là, le commerce a surtout besoin de souplesse et d’efficacité dans un monde du travail régit par les carcan du Code du travail…
(On compte 38 types de contrats de travail, 27 régimes dérogatoires et une dizaine d’organisation du travail avec la mise en place des RTT…)
Avec 77 millions de visiteurs par an, mon pays est le seul pays au monde qui accueille un flux de touristes supérieur à sa population : Qu'attendons-nous pour mieux valoriser les synergies qui existent entre tourisme et commerce ?
Enfin, le commerce constitue un vecteur privilégié de diffusion des nouvelles technologies de l'information, dont on sait le rôle moteur dans la croissance d'un pays.
Loin de l'image d'Épinal d'un secteur immobile et figé dans le passé, notre commerce est en train de se digitaliser et de se réinventer sous nos yeux.
L'essor du commerce en ligne et d'Internet, mais surtout les changements de comportement des consommateurs, toujours plus exigeants et réactifs, devrait nous obliger à repenser de fond en comble nos canaux de communication et de distribution, nos techniques de paiement et notre relation-client, pour aller vers un commerce plus riche en expérience, en services et en proximité...
Le commerce participe ainsi pleinement au processus d'« innovation créatrice » qui est le propre de toute économie en mouvement.
Et si nous voulons renouer avec une croissance durable et riche en emplois, ancrés sur l'ensemble de ses territoires, elle doit miser sur tous ses atouts, sur tous ses leviers. Aujourd'hui, tout se tient : La compétitivité industrielle d'un pays dépend étroitement des liens tissés avec le commerce, que ce soit sur le plan des réseaux de distribution, de la logistique ou du marketing des produits.
Il conviendrait de porter un regard neuf sur nos territoires et notre commerce qui structurent la majorité des emplois privés d'aujourd'hui et de demain.
Mais non, mais non !
Outre les mesures autistes et Malthusiennes qui empêchent l’essor du commerce, comme la loi Royer et les suivantes, le commerce s’en prend plein la tronche avec des taxes ahurissantes sur les surfaces commerciales, par exemple, issu de la fiscalité locale ; nous en avons déjà parlé ici-même.
Même la nouvelle taxe sur les « surfaces couvertes » (qui visent les parkings : « No parking, no business ! » disait Chétochine revenant des USA dans les années 70)
Essayez de monter un centre commercial, juste pour rire : Vous avez un terrain disponible, une étude de marché favorable parce que vos clients habitent autour et que le réseau routier est déjà assez dense (même si on persiste à donner mauvaise conscience, quand on ne le rackette pas, à l’automobiliste).
Avant d’y passer les bulldozers, il va vous falloir le viabiliser, ce qui est normal. Après seulement, vous pourrez construire.
Mais dès que le projet prend forme, les contacts pris avec les enseignes porteuses, les premiers devis arrivés, il vous faut d’abord obtenir l’autorisation des commissions spécialisées et obligatoires.
Là, je ne vous raconte pas les délires des « petits-commerçants » de centre-ville qui voient déjà leurs marges fondre et surtout revoir leurs volumes à la baisse, sans se rendre compte qu’un centre-commercial, c’est attractif par nature pour le chaland et qu’il en reste toujours un peu-beaucoup, en termes d’emplois, de pouvoir d’achat et de retombées économiques pour tout le monde, y compris de recettes supplémentaires dans les caisses de la municipalité locale !
Ah oui d’accord, c’est une évidence : Il se pourrait qu’avec l’arrivée de nouveaux publics, les bâtiments existants prennent un peu de valeur, et qu’il faille bien construire pour héberger les « nouveaux-venus ».
Ce qui veut dire de nouveaux équipements locaux (crèche, école, poste, stade, piscine, salle des fêtes, lignes de bus…) qui viendront enrichir le confort de tous ceux qui les serviront et s’en serviront…
Mais ça, je ne l’ai jamais ni vu ni entendu dans les comptes rendus de séance d’enquête publique, jamais !
Mais pas seulement : La DDE vous imposera naturellement de réaliser des bretelles d’accès qu’elle se chargera de sous-traiter à d’autres sans que vous n’ayez d’autre choix que d’aligner les signatures sur un chéquier.
Peut-être même deux…
Je ne vous dis pas les « pompiers » qui ergoteront qu’il y aura plus de 1.000 mètre-cubes de matière inflammable, obligeant à creuser une vaste piscine pour alimenter les rangées de sprinkler « au cas où que », réglementation du ministère de l’écologie et de l’environnement oblige…
D’ailleurs, pour peu que vous soyez à proximité d’un site classé recouvert d’éoliennes, on vous fera des misères.
Les associations de riverains, d’écologistes, de tout type de « grincheux » vous mettront des bâtons dans les roues sans voir que leurs fils resteront peut-être au pays pour avoir un travail sur place…
Les « déclinistes » seront à l’œuvre à chaque minute, ne vous en faites pas !
J’insiste : Pourquoi le commerce est si important ?
– Parce qu’il y a deux types de distribution (et pas trois) : La « numérique » qui mesure l’importance de la « présence » d’une référence dans un univers donné (pas de présence, pas de vente) et la distribution de « valeur » qui indique le « taux de pénétration » sur un segment de vente de la référence (élevé, il signifie une absence notoire de la concurrence sur un territoire donné).
Et pour avoir de la « valeur », il faut du « numérique » pour amorcer la pompe !
C’est le « B.A – BA » de tout industriel…
– Parce que « celui qui sait », c’est celui qui est au contact avec le client utilisateur final : Un commerçant n’achètera jamais rien qu’il sait ne pas pouvoir revendre (définition même d’un commerçant inscrit dans le « Code de commerce »).
Il n’achète que le « pré-vendu ».
C’est d’ailleurs la recette du succès des « ventes à distance » : Le stockage intermédiaire de la marchandise n’existe que pour regrouper-dégrouper lesdites marchandises. S’il reste un carton en vadrouille le soir, c’est qu’il y a un client pas livré…
Un travail de manutention prépayé, donc des marges faibles mais suffisantes.
Imaginez mon désarroi quand je traverse une ville de province où les commerces et artisanats d’antan sont remplacés par des agences de banque ou des marchands de téléphonie !
Ah c’est sûr, les marges des banques et des agences de téléphonie sont telles qu’ils peuvent racheter « à pas cher » des pas-de-porte en quantité !
Se servant ainsi avec la férocité de la distribution numérique… pour faire de « la valeur ».
En attendant, ça tue tout le monde au passage, anticipant ou suivant la mode des centres commerciaux-champignons installés en périphérie où il faut encore et encore toujours se rendre en … voiture, une fois de plus !
Tout se tient par la barbichette, finalement.
C’est là que « Bling-bling » il a eu tout faux à son époque rocambolesque !
D’un côté des industriels qui affirmaient haut et fort avoir fait les efforts sur leurs prix et marges, de l’autre les commerçants accusés de s’en mettre plein les fouilles et au milieu des consommateurs toujours plus nombreux à être mis au chômage (par l’industrie, forcément : C’est elle qui a perdu le plus d’emplois) à ne plus pouvoir « soutenir » la croissance malgré le « travailler plus ».
Et un État qui se mêle encore une fois de ce qui ne le regarde pas, mettant tout le monde autour de la même table pour vouloir … « réformer » !
Réformer le commerce … lui qui a existé avant les États, à inventer les échanges, les moyens de paiement qu’on utilise encore tous les jours, la monnaie et les effets de commerce comme le chèque : Gros délire !
Pour aboutir à quoi ? À à peine la conservation d’un peu de marge (dont on signalait déjà son effondrement) pour les industriels contraints de rester patriotes en se délocalisant pour exister encore au pays, au détriment du consommateur, le commerce n’ayant fait que répercuter les hausses de taxes, comme celle de soutien au pêcheurs.
Le commerce collecte en bout de chaîne, rien de plus : S’il meurt, il laisse des ardoises et il n’y a plus de collecte et c’est bien aussi une des causes de l’effondrement de la recette fiscale.
Bref, le commerce, ça ne se réglemente pas, sauf à s’assurer qu’il n’y a pas de « distorsion » dans le jeu naturel de la concurrence.
D’ailleurs, à part quelques volontés de transparence dans les prix (qui est devenu même un argument de vente), il n’y a pas eu de « grande réforme » annoncée pourtant tambour battant !
Nos « sachants » ne comprenant rien au commerce, parfois jusqu’à son utilité (je me souviens encore de 1973, le premier gouvernement du « Chi », qui souhaitait faire disparaître tous les intermédiaires entre le producteur et le consommateur…), et hélas préfèrent « l’oublier », quitte à souhaiter sa disparition !
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