Transparency International place la France au 24ème rang dans « l’Indice de Perception de la Corruption 2009 »
23 décembre 2009
Le blog « Alerte éthique »
a l’ambition d’éliminer la corruption des dirigeants politiques en développant
l’alerte éthique en France, mais aussi à l’étranger, car la dénonciation d’un
dirigeant corrompu est le meilleur moyen d’éliminer rapidement la corruption,
véritable cancer qui ronge les États, appauvrit encore un peu plus les plus
pauvres, et enrichit ceux qui sont déjà riches.
En France, le niveau de corruption des dirigeants politiques des trois dernières décennies dépasse l’imagination. Nous nous sommes adaptés progressivement à l’absence d’un véritable contrôle des derniers Présidents de la République qui ont pu devenir des « Monarques mafieux » détournant en toute impunité des fonds considérables.
Cela a été rendu possible par les assassinats de Robert Boulin, Pierre Bérégovoy, et de François de Grossouvre. Ces meurtres ont neutralisé, par la crainte inspirée, tous les contre-pouvoirs… La peur, pour ne pas dire la terreur, indissociable de ces crimes, fait peser sur l’ensemble des élus, des médias, des citoyens, une menace qui n’a d’équivalent dans l’Histoire que les monstruosités des systèmes totalitaires nazis, ou communistes, où l’élimination physique garantissait le maintient au pouvoir des dictateurs.
Car nous vivons dans des régimes totalitaires - de type mafieux - qui permettent au monde financier de se protéger des lois par le secret bancaire, notamment dans les « Paradis fiscaux ». Mais le pire est que, parfois, les dirigeants corrompus bénéficiant de ce système pervers n’hésitent pas à éliminer les gêneurs, comme l’étaient ces trois hommes politiques.
Mais les craquements de notre « Mur de la Corruption » commencent néanmoins à se faire sentir et le dernier scandale qui monte, le « Karachi Gate », pourrait porter un coup fatal à la Vème république. En effet, il est tout à fait possible que, si la pression continue à monter sur cette affaire, Nicolas Sarkozy puisse être amené à démissionner comme l’a fait Richard Nixon à la suite du scandale du Watergate. Ensuite, d’autres affaires de corruption, bien plus graves, pourraient être rendues publiques, comme le détournement des indemnités de la guerre du Golfe attribuées à la France en 1991…
Mais il faudra de très nombreux scandales de ce type, et peut-être même un effondrement financier planétaire, pour réaliser que les flux financiers doivent être contrôlés sur l’ensemble de la planète. Et ce sera d’abord aux citoyens d’être les principaux acteurs de ce contrôle (au moyen de l’alerte éthique) car ce sont eux qui sont directement concernés par la juste répartition des richesses planétaires.
D’autre part, l’alerte éthique ne pourra se développer que si les aviseurs d’un ministère, ou d’une organisation internationale, sont rémunérés afin de couvrir les risques inhérents aux dénonciations.
En effet, le système de “whistleblowing” anonyme, mis en place dans les sociétés internationales pour signaler les manquements à l’éthique, représente des risques considérables pour les dénonciateurs si leur identité est, malgré tout, levée.
De plus, la dénonciation peut avoir une efficacité limitée, comme j’ai pu le voir dans le cas du détournement des indemnités de la guerre du Golfe, en raison de la soumission naturelle, et parfois aveugle, des fonctionnaires qui tiennent à leur carrière, ou à leur vie… En fait, dénoncer des dirigeants politiques malhonnêtes, qui, de plus, tiennent d’une main de fer la police, et la justice, de leur pays, est quasiment voué à l’échec dans les États les plus corrompus.
SITE WEB :
http://karachigate.blogspot.com/
Aussi, je propose, qu’en plus des
dispositifs internationaux actuels de lutte contre la corruption, soit créée une
structure supra-nationale où les aviseurs pourraient apporter les preuves des
détournements de fonds et percevoir, en retour, un pourcentage sur les sommes
détournées CAR UN DIRIGEANT CORROMPU NE VAUT PAS PLUS QU’UNE DÉNONCIATION ET
UNE DEMANDE DE PRIME
En effet, si les fonds de la corruption sont placés sur les grandes places internationales, il faut faire de même dans la lutte contre la corruption : c'est-à-dire se donner les moyens de l’internationalisation et apporter une forte motivation à ceux qui prennent le risque d’une dénonciation.
Pour héberger, et financer, une telle structure, il pourrait y avoir des candidats tout à fait honorables (ex : Nouvelle-Zélande, Norvège). Cela permettrait une protection des aviseurs et leurs donneraient des revenus se substituant à ceux qu’ils peuvent perdre dans leur pays d’origine s’ils sont licenciés ou obligés de fuir.
En attendant qu’une telle structure soit créée, abordons le dernier classement de Transparency International qui a placé la France au 24ème rang des pays les moins corrompus.
http://www.transparency.org/news_room/latest_news/press_releases/2009/2009_11_17_cpi2009_fr
Alors que l’économie
mondiale enregistre les premiers signes d’une reprise économique, et que des
nations continuent à lutter contre les conflits et l’insécurité permanents, il
apparaît clairement qu'aucune région du monde n’est à l’abri des dangers de la corruption.
Ce sont les conclusions de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2009
de Transparency International, publié aujourd’hui, et qui évalue la corruption
affectant le secteur public d’un pays.
Vidéo d’Huguette Labelle, Présidente
de Transparency International (en anglais).
« En ce moment, des
mesures de stimulations très importantes sont mises en œuvre partout dans le
monde, parallèlement à des versements accélérés de fonds publics et des
tentatives de stabiliser les différents processus de paix. Si nous voulons
briser le cycle vicieux de la corruption, il est indispensable de déterminer
quels sont les nœuds qui empêchent à la fois une bonne gouvernance et une
obligation de rendre des comptes », déclare Huguette Labelle, Présidente de
Transparency International (TI).
La grande majorité des
180 pays faisant partie de l’Indice 2009 obtiennent une note inférieure à cinq
sur une échelle de 0 (haut degré de corruption perçu) à 10 (faible degré de
corruption perçu). L’IPC évalue la perception du niveau de corruption affectant
l’administration publique dans un pays donné. Il s’agit d’un Indice composite,
fondé sur 13 enquêtes différentes menées auprès d'entreprises ou d'experts.
L’édition 2009 attribue un score à 180 pays, soit autant que dans l'IPC 2008.
Corruption Perceptions Index 2009
Les États fragiles et
instables, marqués par la guerre et les conflits permanents, demeurent en bas
du classement. Il s’agit de la Somalie avec un score de 1,1, l’Afghanistan avec
1,3, le Myanmar avec 1,4 et le Soudan au même niveau que l’Irak avec un score
de 1,5. Ces résultats indiquent que les pays perçus comme les plus corrompus
sont également ceux qui sont meurtris par des conflits de longue date, et dont
l’infrastructure de gouvernance a été détruite.
Lorsque les
institutions de base sont faibles ou inexistantes, la corruption se développe
hors de tout contrôle tandis que le pillage des ressources publiques alimente
l’insécurité et le sentiment d’impunité. A cause de la corruption, la perte de
confiance fragilise les institutions et les gouvernements naissants, ceux-là
mêmes qui sont chargés d'assurer la survie et la stabilité, sans que cela
semble anormal.
Les pays en bas de
classement ne doivent pas être mis à l’écart des efforts de développement. Au
contraire, l'Indice souligne le besoin pour ces pays de renforcer leurs
institutions. Les investisseurs et les bailleurs de fonds doivent conserver la
même vigilance sur l'ensemble des opérations qu’ils mènent et rendre des
comptes de leurs propres actions, tout comme ils exigent transparence et
responsabilité de la part des pays bénéficiaires.
« La lutte contre la
corruption nécessite un contrôle fort des parlements, un appareil judiciaire
efficace, des organismes d'audit et de lutte contre la corruption indépendants
et disposant de ressources suffisantes, une application vigoureuse de la loi,
une transparence dans les budgets publics, un apport d’aides et de finances,
ainsi que de la place laissée à une presse indépendante et une société civile
énergique, » souligne Huguette Labelle. « La communauté internationale doit
inventer des solutions efficaces pour aider les pays déchirés par la guerre à
se développer et à soutenir leurs propres institutions. »
Les notes les plus
élevées dans l’IPC 2009 sont attribuées à la Nouvelle-Zélande avec 9,4, au
Danemark avec 9,3, à Singapour et à la Suède dont le score est identique avec
9,2 et à la Suisse avec 9,0. Ces chiffres témoignent d’une stabilité politique,
d’une régulation des conflits d’intérêt mise en place depuis longtemps et
d’institutions publiques solides et efficaces.
L’ensemble des
résultats mis en évidence par l’Indice 2009 est très inquiétant. Ils indiquent
que la corruption continue à exister là où règne l’opacité, alors que les
institutions ont encore besoin de se renforcer et que les gouvernements n’ont
pas mis en œuvre des cadres juridiques de lutte contre la corruption.
Même les pays
industrialisés n’ont aucune raison de faire preuve de complaisance :
l’utilisation de pots-de-vin et la facilitation de la corruption sont souvent
le fait d’entreprises basées dans ces pays industrialisés. Et certaines
compétences territoriales disposant du secret financier, qui ont un lien avec
de nombreux pays en tête de classement de l’IPC, affaiblissent grandement les
efforts menés pour lutter contre la corruption et recouvrir les avoirs volés.
« L’argent corrompu ne
doit pas trouver de havre de paix. Désormais, nous ne devons plus nous trouver
des excuses », déclare Huguette Labelle. « Le travail de l’OCDE dans ce domaine
est le bienvenu, mais il faudrait proposer plus de traités bilatéraux sur les
échanges d'information afin de mettre définitivement un terme au régime du
secret. En même temps, les sociétés doivent cesser de travailler avec les
centres financiers véreux. »
Les pots-de-vin, les
cartels ainsi que les autres pratiques de corruption sapent la concurrence et
provoquent une perte massive des ressources destinées au développement dans
tous les pays, et particulièrement les plus pauvres. Ainsi que l’a démontré un rapport récent de TI, entre 1990 et 2005, plus de
283 cartels internationaux privés étaient connus au grand jour, entraînant pour
les consommateurs du monde entier un surcoût d'environ 300 milliards de
dollars.
Étant donné que la
grande majorité des pays de l’Indice 2009 obtient une note inférieure à 5, le
défi de la lutte contre la corruption reste incontournable. Le Groupe des 20 s’est engagé sérieusement à faire en sorte
que l’intégrité et la transparence constituent la pierre angulaire d’une toute
nouvelle structure de réglementation. Alors que le G20 entreprend des réformes
économiques et portant sur le secteur financier, il apparait essentiel de
considérer la corruption comme une menace réelle pour le devenir d'une économie
durable. Par ailleurs, le G20 doit continuer à rechercher l’appui du public
pour ses principales réformes, en créant des institutions telles que le Conseil
de la Stabilité Financière et en prenant des décisions sur les investissements
destinés aux infrastructures, qui devront être transparents et ouverts aux
suggestions de la société civile.
A l’échelle mondiale
et nationale, des institutions de contrôle et des cadres juridiques
effectivement appliqués, associés à des réglementations plus efficaces et plus
judicieuses, permettront d’atteindre des niveaux plus faibles de corruption. Ce
qui au final conduira à un accroissement nécessaire de la confiance dans les
institutions publiques, une croissance économique soutenue et une aide au
développement plus efficace. Mais d’abord et avant tout, il permettra de
réduire l'importante échelle des souffrances humaines endurées dans les pays
les moins performants de l'Indice de Perception de la Corruption.
La lutte contre la corruption est une des priorités pour résoudre les nombreux problèmes de la planète : absence de démocratie, injuste répartition des richesses, déforestation, développement de la désertification, épuisement des ressources halieutiques, épuisement des réserves pétrolières, réchauffement climatique, absence de Gendarmerie planétaire digne de ce nom, etc..
Mais, tout est lié, et les progrès dans un domaine permettent aussi aux autres priorités de progresser.
En conclusion, la lutte contre la corruption est la première des priorités pour le développement de la planète car elle a pour but que les citoyens CONTRÔLENT LEURS DIRIGEANTS, DEVIENNENT AINSI PLUS LIBRES ET PRENNENT EN MAIN LEUR AVENIR.
Et l’alerte éthique est l’un des moyens les plus efficaces pour arriver à cette fin.
Jean-Charles Duboc
Ce qui reste inquiétant, en ce qui concerne la "Gauloisie des lumières" et autres terres découvertes aux droits de l'Homme à marée basse, c'est que le classement du pays régresse en même temps que son indice, stable d'une année sur l'autre de 2008 à 2009 ou il reste stable, après s'être dégradée depuis 2007.
Il y a de quoi être inquiet, même s'il ne s'agit que d'un "indice de perception".
Car la réalité dépasse la fiction en la matière.
Merci pour ce post, "Amiral" !
Rédigé par : L'ignoble Infreequentable | 28 décembre 2009 à 08:56