Dans mes cogitations hasardeuses sur le développement du « Parti de la Mer », j’en suis arrivé à la conclusion qu’un tel parti ne peut être basé que sur des bases solides.
Je vous propose aujourd’hui quelques valeurs, celles de la mer, qui apportent des références comportementales et humaines indispensables à la vie à bord d’un navire, mais aussi dans la société, tout comme sur la planète Terre, notre « navire céleste »…
Pour cela, je reprends une note intitulée « Les valeurs de la mer » déjà disponible sur le site Euroclippers :
http://euroclippers.typepad.fr/mon_weblog/valeurs-de-la-mer/
Les exigences de la vie à bord d’un navire y ont été exposées par le contre-amiral Pierre Soudan, commandant de l’Ecole Navale, lors d’une table ronde organisée par le Centre d’études de la mer (CETMER) et l’Institut Français de la Mer à l’Institut Catholique de Paris le mardi 4 novembre 2008.
Les thèmes développés serviront de références pour définir un parti politique dont le principal objectif sera de créer, dans chaque port de Métropole et d’Outre-mer, une école de voile de haute mer.
Ces valeurs sont les fondations qui permettront de construire des « cathédrales de toile » pour les jeunes Français, et les jeunes Françaises.
Jean-Charles Duboc
P.S. (Ajout du 4 mai 2011)
Le « Parti de la Mer » sera composé d’un réseau de partis régionaux totalement indépendants comme le « Parti de la Mer – Bretagne » ou encore le « Parti de la Mer – Martinique ».
Pour plus d’info sur le programme du « Parti de la Mer » :
http://euroclippers.typepad.fr/parti_de_la_mer/
Un parti politique est simplement une association loi 1901 auquel est liée une association pour le financement.
Ainsi, toute personne peut créer un « Parti de la Mer régional ».
Si vous êtes intéressé vous pouvez me contacter par email :
Vidéo le « Picton Castle » en tour du monde
Humilité : venant du mot latin humus, l’humilité pourrait être considérée comme une vertu terrienne. Et pourtant, elle s’oppose à l’arrogance, à la suffisance et à l’orgueil. La personne humble est celle qui reconnaît ses limites et sa fragilité. C’est là que l’humilité devient maritime. Tout marin est bien obligé de reconnaître sa fragilité humaine face à la puissance de l’Océan. Celui qui navigue sait bien sûr que même à notre époque, le plus puissant des navires doit composer avec la mer. Être humble c’est accepter les lois naturelles qu’on ne peut contrôler : la mer est bien une leçon d’humilité (il suffit d’écouter toutes les déclarations des plus grands navigateurs avant le départ de la célèbre course du « Vendée Globe »).
Union : Vivre ou survivre, en mer : la mer apprend ainsi à tous l’humilité face aux éléments, mais aussi la solidarité dans l’adversité. La fortune de mer fait rarement de différences entre les différents membres d’un équipage… Notons en passant que cette solidarité s’étend, théoriquement, aux gens de mer entre eux. Remplir une mission n’est possible que si les membres d’équipage sont très unis. Ce groupe forme alors un ensemble cohérent. Mais au-delà de l’équipe, la mer est surtout un trait d’union entre les hommes. C’est de plus en plus vrai à l’heure de la mondialisation. Depuis l’Antiquité, la mer est la voie commerciale par excellence. Aujourd’hui, plus de 80% des marchandises transitent par mer, mais au cours de l’histoire, tous les peuples commerçants furent des marins : chinois, portugais, britanniques…Alfred Thayer Mahan avait d’ailleurs parfaitement théorisé cette absolue nécessité de contrôler et protéger les espaces maritimes (The influence of sea power upon history).
Mère : Trait d’Union entre les hommes, la mer est le principal lieu des ressources permettant la vie. Comme l’écrit Michel Serres, philosophe, académicien : « La mer vie, vitale, vivace, mère première des espèces vivantes… » Et si la mer était la vie comme l’est une mère ?
Altruisme : Nous avons déjà parlé de la solidarité, de la nécessaire union des hommes. Au sein d’un équipage, l’intérêt de l’individu doit s’effacer devant celui de la communauté. Ce désintéressement personnel est une sorte d’altruisme qui est indispensable à la vie en mer. Dans ‘Le nègre du Narcisse’, Joseph Conrad relate la dislocation d’un équipage et la mise en danger d’un navire par le seul égoïsme d’un de ses membres.
Indépendance : Alors la vie en mer serait presque « monastique » (le marin affirme sa vocation face à l’immensité des espaces maritimes), enfermée dans un lieu clos ? Au contraire, elle est formidablement libre, même pour un sous-marinier. C’est un lieu de circulation, un espace de liberté, hors des contraintes frontalières. Ses seules limites sont la terre et les conditions météorologiques.
Novateur : C’est une qualité qui correspond bien au personnel de la Marine Nationale. La navigation a souvent été source de découvertes scientifiques et d’innovation. Une fois les amarres larguées, la réelle situation d’autonomie du bateau et de son équipage impose d’innover pour gagner en endurance sur une longue navigation. Par ailleurs, c’est par la mer que l’homme a découvert le monde et cela ne s’est pas fait d’ailleurs sans une réelle audace.
Aujourd’hui encore, le monde maritime est formidablement innovant. Et cette valeur va bien à l’Ecole navale, classée dans le peloton de tête des grandes écoles les plus innovantes.
Equipage : La notion d’équipe (nous parlons dans la Marine Nationale d’esprit d’équipage) est bien sûr au cœur des valeurs de la mer. Le marin ne peut pas être un héros isolé des temps modernes, porteur individuel de valeurs qui lui sont chères (le goût de l’effort, le courage…). Son action ne se conçoit qu’en équipage, dans le cadre collectif d’une mission partagée et bien sentie par tous. Un navire de combat moderne n’est rien sans un équipage uni, soudé et solidaire. Dans un monde qui est souvent bâti sur l’individualisme, pour ne pas dire une certaine forme d’autisme, la mer enseigne des valeurs profondément humaines car l’homme n’est pas un animal solitaire : nous retrouvons là les notions de sens du partage, sens du bien commun, de vie en communauté.
« Valeurs de la mer », une notion qui ne va pas de soi… C’est dans le contact avec cet élément perçu à l’origine comme hostile que l’homme a développé un système de valeurs sociales propre à la micro-société que constituent les membres d’un équipage.
Ces valeurs qui guident l’action des marins se sont formées au fil des siècles et ont ceci de particulier qu’elles ne connaissent pas les frontières culturelles des valeurs sociales ordinaires.
La mer est un environnement dans lequel les valeurs ne sont pas propres à une nation donnée, contrairement à ce que l’on peut observer sur terre.
Parmi les valeurs de la mer et des marins, l’attachement à la liberté doit figurer en bonne place. Il appartient aux marines de garantir la liberté de circulation sur les mers, mais aussi de les protéger contre les agressions dont elles peuvent être victimes.
On peut affirmer, en reprenant les mots de Michel Serres, que les marins, les « chevaliers de la mer » du 21ème siècle devront porter dans leur cœur les valeurs que développe cet environnement pour défendre la mer contre les agressions dont elle est victime et dont sont victimes ceux qui la parcourent.
Mais défendre ces valeurs, c’est aussi défendre une certaine vision de l’homme. Défendre la mer, c’est donc aussi défendre des valeurs éminemment d’actualité dont nos sociétés ont aujourd’hui besoin.
Le « Parti de la Mer » sera-t-il un parti de gauche ou de droite ?...
Pour répondre à cette question, il suffit de mettre un coefficient, allant de 0 à 5, sur les valeurs définissant la gauche et la droite pour connaître les valeurs d’un parti dont le slogan sera « Des grands voiliers-écoles pour les jeunes Français et les jeunes Françaises !... ».
Certaines valeurs politiques ont un caractère transversal et peuvent se retrouver, selon les cas, à droite comme à gauche.
Il s'agit par exemple de la liberté et de la justice qui seront des valeurs portées en priorité par le « Parti de la Mer ».
Pour essayer de fixer un éventuel débat, je reprends les définitions trouvées dans Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gauche_(politique)
Traditionnellement, les valeurs suivantes sont considérées comme étant caractéristiques de la gauche :
- EGALITÉ ; vu la hiérarchie existant dans l’équipage d’un voilier la seule égalité réside dans le fait que le mal de mer est pour tout le monde et que la cantine peut-être identique. Pour le reste, la notion d’égalité entre les membres d’équipage n’existe pas en raison de l’indispensable hiérarchie. Note : 1 sur 5 ;
- SOLIDARITÉ ; La solidarité est totale à bord d’un navire car elle est nécessaire pour les manœuvres et pour survivre. Note : 5 sur 5 ;
- CHANGEMENT : aucun changement dans une structure qui existe depuis des siècles et ne bougera pas. Note : 0 sur 5 ;
- INSOUMISSION : l’insoumission est inadmissible à bord d’un navire sous peine de provoquer le désordre à bord et des accidents et avaries. Note 0 sur 5.
NOTE MOYENNE POUR LES VALEURS DE GAUCHE : 1,5
Ainsi mis à part pour la solidarité indispensable au travail en équipage le parti de la mer ne peut pas être qualifié de « gauche ».
Par opposition, les valeurs suivantes sont généralement considérées comme étant de droite :
- MÉRITE : le mérite permet l’accès au grade supérieur dans l’équipage d’un navire. Note 5 sur 5 ;
- ORDRE : l’ordre est vital à bord sous peine d’avoir un équipage inefficace et dangereux. Note 5 sur 5 ;
- SÉCURITÉ : la sécurité est l’obsession constante à bord d’un navire qui évolue dans un milieu parfois hostile. Note 5 sur 5 ;
- TRADITION : les traditions de la Marine à voile sont naturellement respectées pour les rencontres, les échanges, le port de l’uniforme, le respect du grade, etc… Note 5 sur 5.
NOTE MOYENNE POUR LES VALEURS DE DROITE : 5
En conclusion, le « Parti de la mer » sera catalogué comme un parti très à droite.
Haddock
Rédigé par : JEAN-CHARLES DUBOC | 01 février 2011 à 01:29