Les élus de l’Assemblée de Polynésie ont porté Gaston Tong Song à la présidence du gouvernement, et j’espère que la nouvelle équipe saura trouver de nouveaux moyens de développement économique adaptés à la vaste étendue maritime polynésienne.
La Polynésie Française c’est, en effet, plus d’une centaine d’îles réparties en cinq archipels et dispersées sur 2,5 millions de km2, soit l’équivalent de la surface de l’Europe…
Cette dimension maritime, peu exploitée, est un véritable atout pour l’avenir.
Dans le domaine de la Marine à voile, la Polynésie présente l’intérêt de pouvoir développer différents types de projets de grands voiliers dont voici quelques exemples :
1/ Un projet qui serait réalisé par la Marine Nationale, uniquement à vocation sociale et éducative pour les lycéens et les étudiants, et tel qu’il est présenté sur ce Blog.
Une base réservée aux grands voiliers locaux, et aux voiliers qui traversent le Pacifique, pourrait d’ailleurs est créée sur l’atoll de Mururoa qui possède d’excellentes installations, sans grande utilité stratégique maintenant que les essais nucléaires sont terminés.
Si le projet Euroclippers est lancé par le gouvernement – c'est-à-dire la construction d’une flotte de près de 200 grands voiliers en 10 ans – des navires effectuant des circumnavigations en équipage feraient inévitablement des escales régulières en Polynésie et assureraient une activité continuelle tout au long de l’année.
Ainsi, une base logistique pour les grands voiliers en tour du monde peut être envisagée ; elle permettrait, de plus, une prestigieuse reconversion de notre principal site d’essais nucléaires.
2/ Des projets réalisés par les collectivités territoriales au sein de structures publics, ou semi-publics, comme le permet le Groupement d’Intérêt Public (GIP).
C’est ce statut qui a été retenu pour l’exploitation du « Marité », le dernier Terre-neuvier français, basé à Fécamp. Mais ce type d’exploitation est relativement onéreux pour une collectivité territoriale et le développement en est ainsi peu développé.
3/ Des projets commerciaux réalisés par des entreprises de transport maritime.
A côtés des possibilités de formation humaine des jeunes à bord de grands voiliers se trouvent d’indéniables opportunités pour la création de nouvelles dessertes maritimes des 114 îles de la Polynésie Française.
En effet, il est possible d’établir des lignes régulières commerciales avec des grands voiliers.
Des unités en acier, d’une cinquantaine de mètres, permettraient la desserte des îles et des atolls d’accès difficile, avec, de plus, des capacités relativement importantes en passagers et en fret. L’avantage du voilier réside dans une consommation de gas-oil bien plus faible que sur un navire à moteur; Et les économies sont particulièrement significatives en cas de crise pétrolière…
Il est nécessaire de se reporter à des chiffres indiscutables pour évaluer les économies de carburant que peut réaliser un voilier par rapport à un cargo classique dont la consommation de gas-oil grève fortement l’exploitation.
Lors de son tour du monde en 2003/2004 le « Tarangini », voilier-école de la Marine indienne, a réalisé 83 % de son étape la plus longue, entre les Galápagos et Nuku Hiva, uniquement sous voile…
Parti du port de Puerto Villamil, principal port de l’île d’Isabela aux Galápagos, le « Tarangini » a parcouru cette étape de 3015 NM (5580 km), vers l’archipel des Marquises, en 22 jours et 22 heures, en utilisant uniquement la voile sur une distance de 2 530 NM (4680 km) ; ce qui donne une idée des importantes possibilités d’économies de carburant qui peuvent être réalisées lors des navigations sous les tropiques…
Des informations supplémentaires sur cette navigation sont disponibles sur le log book du capitaine du « Tarangini » : http://indiannavy.nic.in/captains_log.htm
Bien qu’un voilier soit environ deux fois moins rapide qu’un cargo ceci ne présente pas un inconvénient rédhibitoire si l’on considère les possibilités de multiplication des liens potentiels entre les îles de la Polynésie Française…
Ainsi, les conséquences économiques pourraient être réellement importantes par l’activité portuaire induite, par les emplois directs créés par les compagnies maritimes ainsi que par le développement des échanges entre les îles.
Il serait même possible de construire des grands voiliers en acier sur place.
Un bon candidat pourrait être le Chantier Naval du Pacifique Sud : http://www.cnps.pf/ qui construit des chalutiers de 25 mètres et pourrait vraisemblablement construire des navires plus grands s’il y a une demande.
Il y a très peu de grands voiliers récemment construits et la seule unité dans la catégorie des 40/50 mètres est le « Tarangini », déjà présenté, et dont vous trouvez ci-contre une photo prise lors de la construction du navire à Goa en 1997.
Les avantages du développement de la Marine à voile en Polynésie sont, ainsi, multiples et permettraient, de plus, aux Polynésiens de développer ce lien avec l’Océan Pacifique qui a si profondément façonné leur culture.
Voici un ensemble de réflexions qui devraient être analysées par le ministère de l’Outre-mer, ainsi que par la nouvelle équipe du gouvernement de Gaston Tong Song, maintenant à la barre en Polynésie Française…
Jean-Charles DUBOC
Les photos sont disponibles sur : http://tallshipstock.com/
Je vous invite à visiter le site internet de la jeune école de Voile de Wallis, île qui bénéficie d'un environnement expetionnel pour la pratique de la voile, et qui s'associerait volontier à vos projets :
www.vakala.net
Cordiales salutations de Wallis,
CM
Rédigé par : CM | 16 janvier 2007 à 04:44
Cher Monsieur,
J’ai découvert, avec beaucoup d’intérêt, votre site Internet, et je me suis permis de le référencer dans la rubrique « Mes sites préférés ».
A Walis l’environnement est effectivement exceptionnel pour la pratique de la voile, comme pour beaucoup d’îles de Polynésie Française et de Nouvelle Calédonie, et je vous associe bien volontiers au développement du projet Euroclippers que vous pouvez présenter, si vous le désirez, aux instances dirigeantes de Wallis.
Très cordialement
Jean-Charles DUBOC
Rédigé par : Jean-Charles DUBOC | 18 janvier 2007 à 11:59