Déchéance de nationalité

 

Grand guignolesque

 

Voilà bien une idée aussi sotte que grenue saugrenue : Vouloir déchoir de la précieuse nationalité Gauloise, que le monde entier s’arracherait bien, puisque selon le mot de ma Grand-mère (la « Corsa », celle qui avait des principes et gît dans « mon cimetière » personnel), ignominieusement plagiée par Thomas Jefferson, « Chaque homme a deux pays. Le sien et la France » !

Et la preuve de cet universalisme restauré, 2015 nous l’a confirmée : Ils étaient tous « Charlie » en janvier et encore plus tricolores en novembre dernier.

Partout dans le monde !

Une monstrueuse erreur « politique » du Califat de l’EI…

Passons.

Parce que du côté « rive-droâte » de Paris-sur-la-Seine, le « capitaine-de-pédalo-à-la-fraise-des-bois », le locataire précaire du palais de l’Élysée, il en a sorti une « pas mal » devant le congrès de Versailles : Projet de déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux !

Dingue ça : Exactement la même idée qu’un amendement des « Républicains-Démocrates » qui venait d’être repoussée par le Parlement durant l’été avec les félicitations des députés « soces » !

Sans causer du plagiat des propositions de « Marinella-tchi-tchi » sur le sujet !

Et d’ailleurs, pourquoi les seuls « binationaux », que je vous demande un peu ?

Et pas tout le monde qui terrorise ?

Tue des flics et des petites-filles, vole ou viole, bref se met « hors-la-loi » gauloise ?

Là encore, passons : Parce que diverses conventions internationales interdisent de fabriquer des apatrides…

Sauf qu’il y en a plusieurs millions qui se promènent déjà depuis des décennies et qu’ils ont droit au « passeport Nansen » qui est un document d'identité reconnu par de nombreux États permettant aux réfugiés apatrides de voyager alors que le système international des passeports, qui a émergé à la faveur de la Première Guerre mondiale, a dû faire face à l’arrivée d’apatrides russes, mais aussi arméniens en Grèce et bien d’autres encore.

Certes, ce n’est pas la panacée, même si de nombreux pays encadrent la déchéance de leur propre nationalité, y compris aux USA et que ledit document vous permet de passer les frontières en toute légalité et pratiquement sans entrave.

Le Conseil d’État, consulté et saisi dans ses fonctions de « conseiller juridique » de l’État, émet des doutes sur la constitutionnalité de la future mesure.

Tiens donc, ça tombe bien, on va changer la constitution pour y inclure « l’état d’urgence permanent », alors d’une pierre deux coups, ne serait-ce que pour avoir les voix de la « droâte » et faire une majorité des 3/5ème au Congrès – parce que bien sûr, pas question de consulter la populace par voie de référendum, chez « ces gens-là », nés « démocrates-soces » – ce qui est une façon de « piéger » les opposants de tous les bords !

Tollé sur les bancs de la « gôche-soce », les intellos qui savent tout, et même au-delà : Les « frondeurs » se réveillent et n’y vont pas avec le dos de la cuillère, jusqu’aux ex-lambertistes comme l’actuel secrétaire du « P-Soce », « Quand-bat-des-Lys »…

Donc machine arrière-toute sous la pluie des quolibets et c’est « Menuet-Valse » et ses coups de menton, confirmé par « T’oubliera » la « gardes-des-sots », qui sont chargés d’expliquer que voici-voilà, c’est pas sûr, même que pas du tout, finalement !

Pan sur le nasaux du Catalan et de l’indépendantiste guyanaise (ça date de 1978, vous n’étiez pas nés, vous ne pouvez pas vous rappeler), finalement, « au nom de la parole » présidentielle, on maintient le cap !

Grosse rigolade.

Ce n’est plus un pédalo, mais une girouette, d’autant que presque neuf gaulois sur dix sont pour la mesure.

République de « Ripoux », mafieuse et totalitaire qui s’incline devant les diktats des sondages : Où va-t-on au juste ?

Donc rendre la mesure constitutionnelle (en plus de « l’état d’urgence » permanent), devient tout d’un coup une urgence … constitutionnelle, pour être jusque-là probablement anticonstitutionnelle !

Ceux-là, ils nous auront tout fait : Entre le ministre de la fraude fiscale, celui qui écrase d’impôt pour mieux en redonner une partie seulement ensuite, le ministre de la « phobie administrative », les galipettes en scooter, les lois scélérates sur le renseignement, celles sur l’anti-terrorisme qui n’a rien permis d’empêcher quoique ce soit, puis enfin, summum, l’état d’urgence qui permet d’entôler quelques barbus juste sur leur sale mine, c’est décidément Grand-Guignol à chaque détour de la vie politique de ce pays que j’aime tant (et qui est le mien, mais que j’ai finalement bien fait de quitter rapidement) !

Attend, Dukonno, il y a quand même plus simple : On nous dit sur tous les tons et octaves que le pays est en guerre (et ce n’est pas fini : On manquerait même de bombes tellement ça canarde).

Or, si je ne m’abuse, et ça a été le cas durant toutes les guerres, un « national », natif ou naturalisé, quand il se bat contre son pays et/ou ses citoyens, c’est un traite.

Or, un traite, toujours en temps de guerre, on le passe devant le poteau et on lui colle 12 balles dans la peau.

Du temps de Vichy, qui maniait la déchéance de nationalité avec passion, un simple décret suffisait.

Mon « cousin » (celui qui a réussi et dort dans son septuple cercueil situé sous le dôme des Invalides), il faisait d’abord procès, avec un respect minutieux des procédures pénales, mais ça se terminait quand même dans les « kuls-de-basse-fosse », alors que l’occupant nazi prenait des otages au hasard et pratiquait de la même façon, vous rappelle-je.

(Vous n’étiez pas nés, vous ne pouvez pas savoir. Moi non plus je n’étais pas né, mais je me souviens très bien quand même).

Un « binational » déchu, on ne peut plus en faire autant figurez-vous : C’est interdit par les « lois de la guerre » et autres conventions genevoises.

Ce sont des « prisonniers politiques » qui ne peuvent même pas recevoir de traitement dégradant !

Comme « mes cousins-natios-Corsi » qui se revendiquent de ce statut-là…

Par conséquent, la mesure est totalement absurde : Il faut « dégager » les terroristes comme d’une peste contagieuse et létale, quelle que soit leur nationalité et la façon dont elle leur a été attribuée, ici dans l’hexagone, au même titre qu’ailleurs en Irak ou en Syrie, en Afrique ou par ailleurs encore.

C’est une question de sécurité des citoyens, le premier devoir d’un État qui se respecte.

Sans ça, on n’en a plus besoin et il dégage à son tour.

D’autant que nous en avons les moyens et qu’ils sont actuellement en cours d’utilisation opérationnelle.

Simple non ?

État de guerre = Peine de mort immédiate pour l’ennemi et le traite qui nous l’inflige bien, lui et même de façon aléatoire et sans jugement préalable !

État d’urgence ou de droit-commun = Peine de vie.

Pour tous les crimes.

Vie d’incarcération absolue pour les terroristes et les rebelles armés à l’autorité, sans remise de peine, à l’isolement total hors l’avocat commis d’office.

Vie sans espoir de réhabilitation ni de réinsertion : Et les JAP et personnels pénitentiaires en seraient personnellement et pénalement responsables devant la justice du pays, rendue au nom de son peuple de citoyens-nationaux !

À vie vous dis-je !

La plus longue possible, comme pour les parias de tous les horizons.

Alors quoi, qu’est-ce que cette initiative hasardeuse de « politique-politicienne » du « Capitaine-de-pédalo-à-la-fraise-des-bois » ?

Un dément ce mek !

Vous avez élu un dément.

D’autant mieux qu’il n’ouvre pas le dossier sous-jacent qui est celui de la nationalité.

Trop les foins sur les sujets qui fâchent, pas assez kouillu malgré le bonheur de « Juju-Gale-haie », trop « Flanby » quoi.

Là encore, c’est pourtant assez simple : Droits du sol et du sang mélangés, comme depuis la plus haute antiquité romaine.

Mais assorti de deux obligations impératives : À l’âge de la majorité (ou plus tard, au choix de l’impétrant), un engagement solennel envers sa patrie d’accueil, qu’on soit natif ou expatrié de sang, comme pour les « naturalisés » – plus fort peut-être, l’engagement personnel – ; et renoncement définitif et officiel à toute autre nationalité.

Le mek (ou la fille) qui triche, y compris sur le plan de ses obligations fiscales, qui va voter ailleurs, j’irai jusqu’aux mariages mixtes, là, il peut et doit être déchu automatiquement et très logiquement de sa nationalité gauloise.

Et pour tout vous dire, sur ce point, je reste « constant » depuis de nombreuses années déjà.

Même si ça me fait caguer de devoir choisir un jour entre nationalité Gauloise et Corse : Je passerai par l’italienne, s’ils veulent bien de moi, pour bénéficier de l’exonération fiscale qui va avec mes revenus monégasques.

Un jour, un jour peut-être, si je vis assez longtemps pour ça.

Ce qui est moins sûr…

Bon je sais, ça fait un très « Front Bleu-blanc-rouge », mais j’ai l’antériorité historique de l'idée et comme c’est dans « l’air du temps », même sous le casque du scooter de chez « François III », autant rester logique avec soi-même et on y verra plus clair.

Pour l’heure, c’est le boxon.

Notez que pendant ce temps-là, on ne cause pas d’autre chose.

C’est d’ailleurs assez drôle cette tactique-politicienne devenue quotidienne : Le pouvoir se prend un coup de sang en janvier qu’il n’avait pas vu venir malgré lois et règlements nouveaux appliqués avec ferveur par des fonctionnaires zélés z'et assidus.

La réplique se retrouve dans les résultats des élections départementales de mars.

Il persiste à donner toujours plus de moyens à une police politique de plus en plus omniprésente, omnisciente et omnipotente qui mobilise même les services de l’armée, normalement chargée seulement de la sécurité extérieure, et il se reprend un coup de sang juste avant les élections régionales de novembre.

Re-résultat, un vaste coup de balai qui fleurait bon la déroute, mais dont les dégâts sont restés heureusement limités.

Quoique… il y a à dire.

Et bien re-pan, il persiste dans l’attitude des autistes-bornés !

En revanche, les vrais problèmes, la chape de plomb fiscale qui empêche la vraie reprise que d’autres pays voisins connaissent, la décrue du chômage – priorité nationale du quinquennat paraît-il – en échec constant, plus personne n’en parle aveuglé par les délires humoristiques de nos « sachants ».

Vous savez quoi ?

Du coup, il y a vraiment des révolutions qui se perdent : Une façon de maintenir un semblant d'ordre.

Et encore, personne ne voit venir les défis de demain matin. Alors, la mise en place des solutions idoines et réfléchies, voire débattues comme partout ailleurs, elles attendront.

Fabuleux de trisomie-appliquée, finalement.

Source « I-Cube » : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/01/grand-guignolesque.html

 


Guerre du Golfe 1991 : divulgation en mars 2016 ?...

 

Le « Florentin »

 

 Quelles sont les raisons profondes qui ont pu conduire François Mitterrand à détourner en 1991 les indemnités de la guerre du Golfe ?...

Parce qu’à bien y réfléchir, un tel détournement n’a aucun sens.

Dans l’état actuel du dossier, c’est, en effet, près de 7 milliards $ qui n’ont jamais atteint les coffres du Trésor public.

Cela représente, en valeur actuelle, près de 16 à 17 milliards d’euros !...

Que faire avec une telle somme qui représente plus d’un million d’années de travail au taux du SMIG ?...

 

Par exemple, vous avez le choix entre :

  • 56 hôpitaux ultra-modernes à 300 millions l’unité ;
  • 340 grands voiliers-écoles de 100 mètres hors-tout ;
  • 3 porte-avions avec 30 Rafale chacun.

Vous pouvez aussi investir de multiples façons et développer votre capital.

 

C’est totalement incompréhensible pour quelqu’un qui détestait l’argent comme François Mitterrand !...

Sa seule passion, en fait, était le pouvoir !...

Un goût du pouvoir qui a conduit sa vie jusqu’à le mener aux plus hautes fonctions en pratiquant « l’art de l’esquive » comme ont su le faire d’autres personnalités dans l’Histoire comme Machiavel et Laurent le Magnifique.

Un indéniable talent qui lui a valu le surnom de « Florentin ».

Alors pourquoi dérober autant d’argent si ce n’est pas pour en profiter ?...

Manifestement, il y a autre chose.

Il faut chercher dans la vie politique de François Mitterrand, et notamment dans ses déclarations comme celle du Congrès d’Epinay en 1971, pour commencer à comprendre : « L'adversaire, qui était-ce ?... Eh bien, une certaine classe dirigeante, assurément, d'autres auraient ajouté l’Église, qui apportait le sceau du spirituel aux moyens de l'injustice sociale... d'autres auraient ajouté : l'Armée... mais ça fait déjà longtemps qu'elle ne fait plus de coup d’État !

D'autres auraient ajouté : les notables. Le véritable ennemi, j'allai dire le seul, parce que tout passe par chez lui, le véritable ennemi si l'on est bien sur le terrain de la rupture initiale, des structures économiques, c'est celui qui tient les clefs...

C'est celui qui est installé sur ce terrain-là, c'est celui qu'il faut déloger... c'est le Monopole ! terme extensif... pour signifier toutes les puissances de l'argent, l'argent qui corrompt, l'argent qui achète, l'argent qui écrase, l'argent qui tue, l'argent qui ruine, et l'argent qui pourrit jusqu'à la conscience des hommes ! ».

Manifestement, à la base du comportement de François Mitterrand, il y a la haine de l’argent !...

 

De la haine de l’argent, à la volonté de détruire les Institutions

Le détournement des indemnités de la guerre du Golfe est absolument impensable.

Il a été réalisé par le chef de l’Etat, en toute impunité, et, apparemment, sans aucune opposition !... Une action théoriquement impossible dans une démocratie aussi évoluée que la nôtre.

Ce détournement pose surtout cette question : « pour quelles raisons tous les contrepouvoirs ont-ils été mis en défaut ?... ».

Parce qu’il faut bien avouer que François Mitterrand a détourné ces fonds en sachant que personne ne ferait d’objection, ne s’y opposerait, ne les dénoncerait, et c’est ce qui s’est passé !...

Et c’est là où on trouve, me semble-t-il, la motivation profonde de François Mitterrand : montrer que les institutions ne sont pas fiables, qu’elles peuvent évoluer en un système totalitaire auquel personne ne s’opposera !....

Après des centaines de courriers à la presse, aux médias, aux institutions, aux politiciens, et de nombreux articles sur le web, rien n’y fait : on ne peut que constater l’incroyable omerta qui bloque notre pays. La presse nationale et étrangère sont muselées tout comme les médias et les institutions internationales !...

Aussi, il faut bien prendre conscience que la structure mafieuse dans laquelle nous vivons est planétaire.

Aucun Etat n’a remis en question le fonctionnement des institutions financières qui ont permis ce détournement de fonds et celui-ci peut se reproduire n’importe où, n’importe quand, dans cette forme ou sous une autre apparence !...

Et c’est vraisemblablement le fonds de l’action de François Mitterrand : trouver une solution pour détruire les Institutions actuelles, pour, ensuite, les améliorer, qu’elles soient financières ou politiques, et cela sur toute la planète !...

Je ne vois pas d’autre explication à cette incroyable affaire.

Bien sûr, on peut se demander où nous allons, qu’est-ce qui va se passer, comment cette affaire va évoluer, et surtout quand elle sera divulguée.

 

« Divulgation » prévue au premier trimestre 2016 ?...

Il est possible d’aller un peu plus au fond de la pensée mitterrandienne en appliquant la « méthode hypothético-déductive ».

La « méthode hypothético-déductive » est appliquée à l’Etat-major des armées pour essayer de comprendre et d’anticiper la stratégie de l’adversaire. Essayons de la mettre en pratique pour comprendre la stratégie du « Florentin » et, surtout, ce qu’il avait l’intention de faire de cet argent.

Le détournement de fonds des indemnités de la guerre du Golfe est tellement insensé, énorme, qu’il n’a de sens que dans une action politique. C’est ce que j’ai expliqué précédemment : l’objectif est la destruction de nos institutions pour les remplacer par de nouvelles bien plus efficaces, bien plus démocratiques, qui donneront réellement le pouvoir aux citoyens en permettant, notamment, un bien meilleur contrôle des pouvoirs exécutifs et législatifs.

En fait, il s’agit de faire une « destruction-créatrice » de Schumpeter !...

Mais, comment y arriver ?...

On peut estimer, compte-tenu des objectifs du « Florentin », que les fonds disparus ont été placés en « bon père de famille » pour réapparaître à un moment critique de notre Histoire. Par exemple, en 1991, l’Allemagne cherchait des fonds pour la reconstruction de l’ex RDA à un taux de près de 5%. Un joli rendement…

De plus, si les fonds ne sont jamais rentrés dans la comptabilité publique, il doit être facile d’en trouver la trace dans le système américain "promis" qui enregistre toutes les transactions financières de la planète, un peu comme Clearstream.

« Le Florentin » savait tout cela et en a joué plus que de mesure jusqu’à vraisemblablement empoisonner durablement, les relations franco-américaines.

Mais le monde financier ultralibéral permet une multitude de combines, pas toujours dans l’intérêt des peuples, et on peut compter sur un mutisme bien compris des uns et des autres.

Aussi, les « milliards de la division Daguet » sont vraisemblablement « restés au chaud » dans un paradis fiscal, et ce n’est pas ce qui manque sur la planète. D’ailleurs, il n’est pas nécessaire d’aller bien loin, les coffres et les trusts de la City, ou de Suisse, ou d’ailleurs, permettent d’investir tranquillement des sommes considérables…

Aussi, on peut imaginer, tout à fait logiquement, que les fonds disparus ont été placés sur des places financières européenne qui garantissent sécurité et rentabilité.

Il reste de trouver quel pourrait être le meilleur moment pour révéler le « pot aux roses » au public, aux politiciens, aux financiers, en fait à toute la planète !...

En se mettant à la place de François Mitterrand qui, avec cette affaire, a une occasion de rester dans l’Histoire – et de quelle façon !... – il est tout à fait logique de retenir une date très personnelle et qui lui tient à cœur !...

Et s’il y a une date qui compte pour chaque être humain c’est bien celle de sa naissance !... Surtout pour les femmes qui nous mettent au monde dans les « grandes souffrances de l’enfantement » !…

Et puis, le « Florentin » était un grand séducteur et on peut penser que retenir la date de sa naissance était un hommage à toutes les femmes !...

Certains pensent que j’exagère, mais pas tant que cela…

Aussi, en toute logique, je retiens 2016 comme l’année la plus favorable, à plusieurs points de vue, pour une divulgation au public du détournement des indemnités de la guerre du Golfe, et de tout ce qui s’en suivra !...

On peut même pousser l’analyse jusqu’à estimer, en bon politicien, que le « Florentin » a choisi un moment particulier de l’année 2016 !... Et c’est la période de l’élection présidentielle, prévue en mai, avant l’instauration du quinquennat, qui la plus intéressante. Période où les troupes se préparent pour la conquête du pouvoir !...

Le meilleur moment pour frapper fort et avoir le maximum de retentissement.

Comment cela a-t-il été mis en forme ?...

 

Nous n’en savons rien, mais cette hypothèse a aussi été retenue par « I-Cube » dans son roman « Opération Juliette-Siéra » (disponible sur le web).

J’en reprends un extrait, une conversation entre la gestionnaire du Trust « Solutré-Jarnac », qui détient les capitaux, et le capitaine de corvette Paul de Bréveuil chargé de récupérer les fonds pour le Trésor public :

 « Ce n’est que fin 2001 que j’ai été adoubée, après une multitude de vicissitudes, par les Lloyds pour être l’unique héritière de mon mari et pouvoir reprendre ses affaires. Et c’est un peu plus tard que j’ai appris pourquoi et comment ce trust avait été créé par son généreux donateur. »

De la volonté expresse de son fondateur, les sommes sont à restituer au Trésor public français en mars 2016.

Pourquoi 2016 ?

« Sans doute parce que ça cadrait avec trois septennats de Présidents français et que mars est la période où les candidats à la magistrature suprême sont en campagne assourdissante pour des élections au mois de mai suivant.

Manifestement, votre Président de l’époque souhaitait, et sans doute de façon posthume, peser une dernière fois sur la vie politique de votre pays.

Son objectif, ça ressort de quelques notes manuscrites de feu Lord Thornner, était de démontrer que les institutions de votre Vème République, qu’il a toujours combattu depuis 1958, étaient viciées : n’importe qui arrivé à la tête de l’État pouvait détourner n’importe quelle somme, même gigantesque, sans que personne ne s’en aperçoive ni ne demande des comptes.

Malgré tous les contrôles possibles et imaginables, les contre-pouvoirs, la censure de votre Parlement, l’honnêteté ou non des ministres et de leurs administrations.

Vous imaginez les retombées en pleine période de campagne électorale !

Ça échappe à tout contrôle et c’est bien ce qu’il démontre depuis 1991. Lui seul savait et en appelle à une réforme profonde de vos institutions en lançant sa bombe posthume trois septennats plus tard à compter de son départ de la vie politique.

Le combat de toute une vie de conviction, Monsieur de Bréveuil ! »

Voilà qui est totalement surprenant, estime Paul.

Iconoclaste, même.

Mais rassurant : Paul a la conviction qu’un homme de gauche comme lui, ne peut pas être un vulgaire bandit de grand chemin. Il ne peut qu’avoir eu un dessein précis quand il détourne les sommes de la division Daguet et celle du procédé Ferrayé.

Cette « révélation » ne fait que conforter son opinion sur le sujet et il en est soulagé sur le moment.

« Voilà qui me rassure, Milady. Mais nous ne pouvons plus attendre 2016. Ces fonds détournés, leurs véritables ayant-droits les réclament assez vertement. Et je suis chargé de le récupérer pour le compte de mon gouvernement. »

Prouvez-le, répond-elle avec son joli sourire et sa voix douce.

Comment ?

« Dans les statuts du trust, que voici » fit-elle en tendant un mince dossier posé sous la desserte voisine de leur table, « il est indiqué que seul le Président de l’élection de 1988 peut disposer, en qualité de fondateur du trust, de l’usage des fonds, et ce jusqu’à sa mort.

Et tant mon mari que moi-même, avons scrupuleusement respecté ces statuts dans le fonctionnement et les placements effectués avec ces fonds.

En revanche, après son décès, il nous faut la signature conjointe du Président et du Premier Ministre en exercice pour en disposer.

Voici le mandat, en 5 exemplaires qui seront enregistrés par nos soins à la conservation des hypothèques de Paris au titre des actes innommés, qu’ils doivent signer pour permettre à votre pays de disposer de l’intégralité des actifs du trust, déductions faites de nos honoraires et commissions. »

Et la dame d’ouvrir le fin dossier sur la première page de celui-ci.

Incroyable : tout était donc prévu ?

« Et vous abandonnez la gestion de ses avoirs sans autre contrepartie ? »

La contrepartie, ils verront ça ensemble.

« Ces actifs ne nous appartiennent pas, en tant que membre des Lloyds. Ils n’ont jamais été notre propriété. D’autant que nous savons tout en l’ignorant, qu’il s’agit forcément d’argent sale. D’argent qui n’a en plus jamais bénéficié à l’économie de l’Angleterre ni à celle du Commonwealth. »

Tout a toujours été investi et réinvesti principalement en France et en Europe continentale, selon les instructions reçues.

Elle sort un inventaire joint aux statuts du trust, que Paul parcoure rapidement : c’est conforme, sous réserve d’inventaire détaillé, à ce que la conseillère de la Cour des comptes régionale a reconstitué.

« Nous ne faisons que vous restituer le devenir de ce que vous avez déjà ! »

Et pourquoi n’avoir pas dit tout ça en début de matinée au siège de sa compagnie.

« Pour deux raisons : Je n’ai rien à vous dire que vous ne sauriez pas déjà. C’est dans les instructions. C’est clair, précis et impératif. Et je ne peux pas violer une clause statutaire de ce trust dans le cadre de mes fonctions et mandats professionnels… »

Alors pourquoi les violer sur la côte ?

« C’est la deuxième raison, pris en ses deux branches : C’est de l’argent « sale ». Et pour une femme honnête, c’est un poids considérable, quoiqu’en pensent les moralisateurs de la vie financière… dont votre actuel Président, futur Président du G20 en 2011, dans deux ans.

La deuxième branche, c’est qu’à part les américains qui posent les mêmes questions régulièrement, disons tous les 5 ans, mais auxquels je ne peux pas répondre du fait des statuts du trust, manifestement, tout le monde à part moi, a perdu les « clés » pour déboucler le processus d’explosion de vos institutions d’outre-manche. »

Elle avait posé la question de la conduite à tenir au Foreign-office. Instruction : aucune information à quiconque. C’était carré du point de vue juridique. Mais pas d’explosion de la République française qui aurait pu être imputée, même indirectement à un sujet de la Couronne britannique.

« Alors, nous rêvions de votre arrivée depuis des années pour déboucler cette affaire au meilleur contentement de tous ! »

Et là, patatras, un officier de réserve qui débarque comme attendu et prévu, mais sans même savoir de quoi il parle. « Je n’allais quand même pas laisser encore du temps au temps. C’aurait été inconcevable.

D’autant mieux que le septennat n’existe plus chez vous et que la date de 2016 ne correspond plus à rien. Pensez-donc, à deux ans de la fin du deuxième quinquennat de votre actuel Président, ou de son successeur, ce n’est plus une bombe atomique, c’est un pétard décalé ! Il rate complètement son objectif.

Or, par ailleurs, j’étais tenue au courant de la poussée américaine sur votre actuel Président, qui se veut, en plus, mener une politique de rupture d’avec les us et coutumes passées. Comme on ne sait pas qui lui succédera, l’occasion faisant le larron, il fallait bien vous recevoir jusqu’ici pour vous remettre les clés sans violation ni des intentions du fondateur, ni provoquer un tremblement de terre, le tout en respectant les devoirs de ma charge. »

Brillante, la fille, à résoudre sa quadrature du cercle personnelle, pense Paul en finissant d’écouter l’exposé et de déguster le fond de son verre de vin.

C’est largement cohérent. »

Fin de l’extrait du roman « Opération Juliette-Siéra »

 

Une incroyable hypothèse à découvrir dans sa version romancée intitulée « Opération Juliette-Siéra » rédigée par « I-Cube ».

Malgré tout, on peut aussi se demander quels ont été les autres effets de ce détournement de fonds, surtout si on considère les affaires financières qui ont alimenté la chronique depuis le début des années 1990.

Et je pense en particulier à la longue affaire Clearstream et à la non moins longue affaire des fichiers HSBC.

Un sujet que je reprendrai dans un autre billet car c’est franchement vaste et pourrait très bien bloquer une divulgation compte-tenu que le dossier est une suite de manipulations où on peut même soupçonner notamment la "patte" de différents services, y compris ceux de Langley, de l’autre côté de l’Atlantique.

Parce que les Américains n’ont jamais "digéré" toutes ces magouilles…

 

Malgré tout, bonne année à tous !...

Jean-Charles DUBOC

 


Lettre au député Philippe Gomes

Atama TEUGASIALE

Le 31 décembre 2015

                                                                                     A l’attention de

                                                                                     Monsieur GOMES

                                                                                     Député UDI                                                                                                                                                                        

Objet : recours

 

Monsieur le Député,

Tout d’abord, je tiens à vous souhaiter une bonne et heureuse année 2016.

N’ayant pas reçu de réponse à ma lettre explicative remise à votre collaboratrice le 11 septembre 2015 et de l’ouvrage : « les milliards disparus de la division daguet », j’ai l’honneur de renouveler ma requête.

Malgré la longue série de demandes d’explications émises depuis tant d’années par Monsieur Franc DUBOC auteur de l’ouvrage, moi-même et le témoin clé de ce dossier envoyées à l’ensemble des élus, et ce, à ce jour, sans résultat, c’est vraiment triste pour notre démocratie.

En me référant à votre sens de l’humour, je pense que vous serez celui qui lèvera le voile sur cette triste affaire !... Peut-être que vous réussirez à faire jouer les égos de nos élus !...

A mon avis, si vous vous positionnez sur ce dossier important, ce serait un « bon en avant » pour votre carrière politique.

Fidèle à votre conception de la liberté, oseriez-vous  poser une question au Gouvernement et devant les parlementaires sur ce détournement ?... Rien de plus facile le dossier est prêt !...

Voici un petit rappel sur la stratégie de la Marine britannique : « pour gagner un combat !... il faut cogner le premier, frapper fort et continuer à frapper !... » C’est ce qu’applique Monsieur Jean-Charles DUBOC depuis 1998.

Le seul politicien qui a osé prononcer un discours devant l’Assemblée Nationale en voulant s’attaquer à la corruption était M. Pierre BEREGOVOY, qui, hélas, n’est plus de ce monde.

Allons-nous avoir enfin un parlementaire à la hauteur sur ce dossier ?...

Je suis conscient que vous êtes extrêmement sollicité Monsieur le Député.

Pour ma part, je suis un homme de terrain, Vous, un serviteur de la République et de ses valeurs, j’ai une entière confiance en votre jugement.

Dans l’attente d’une réponse de votre part, comptant sur votre honnêteté et vous renouvelant ma confiance,

Je vous prie de croire, Monsieur le Député, l’expression de ma plus haute considération.      

 

Atama TEUGASIALE

 


J’en sais désormais un peu plus sur le SU 24 russe abattu par la Turquie.

 

D’où l’avantage de travailler pour Monaco…

 

On y croise des personnages très différents, parfois haut en couleur, parfois d’une discrétion absolue et peu bavards, jusqu’à l’insignifiance.

Mais il faut se méfier des apparences : Les étrangers qui ne viennent pas pour y travailler sont en général richissimes et donc en contact avec les milieux d’affaires et politiques de leur pays d’origine.

Ils savent tout de tout bien avant que ça ne « fuite » dans la presse et les médias et se répande dans l’opinion publique.

Et bien qu’ils tiennent souvent très bien l’alcool, certains deviennent plus diserts en fin d’agapes festives et « festoyantes » après les « bonnes affaires » qu’on leur fait faire.

Et, personnellement, j’ai écouté avec « assiduité » les dires de quelque sommité de passage, quant au drame qui s’est joué le mardi 24 novembre dernier en Syrie entre un SU 24 russe et deux F16 turcs. En fait, il y avait deux avions russes, mais l'un a pu échapper aux tirs, pas l'autre.

C’est désormais dans la presse (information déclassée) après que plusieurs versions contradictoires aient pu circuler en provenance des deux pays impliqués.

Le Sukhoï Su-24 (code OTAN Fencer) est un bombardier tout-temps à géométrie variable de première ligne russe produit à environ 1.400 exemplaires. Lorsque les Soviétiques virent les premières images du F-111 américain, en 1964, ils prirent conscience du retard qu'ils avaient dans le domaine du bombardier de pénétration à basse altitude. N'ayant à opposer que de modestes et anciens Yak-28 Brewer et Iliouchine Il-28 Beagle, ils s'inspirèrent du design de l'américain pour concevoir le leur.

Et en 1969, en grand secret, le premier Su-24 prenait l'air. Les Occidentaux n'en entendront parler qu'en 1971. En 1975, il entre en service et rend déjà visite aux pays satellites du bloc de l'Est.

L’équipage est composé d’un pilote et d’un opérateur d’armes, assis côte-à-côte dans le cockpit. Mû par deux moteurs Saturn/Lyulka AL-21F-3A, il a une envergure, voilure déployée de 17,64 m et voilure repliée de 10,37 m, pour une longueur de 24,60 m, une hauteur de 6,19 m et une masse à vide de 22,3 tonnes et maximale de 39,57 tonnes.

Il affiche une vitesse maximale de 2.320 km/h (Mach 2,18), pour un plafond de 16.500 m et un rayon d’action d’environ 2.500 km selon la configuration du vol.

Armé d’1 canon GSh-6-23M de 23 × 115 mm avec 500 obus, il soulève 8 tonnes de bombes lisses, guidées (laser et TV) et nucléaires, roquettes, missiles, et nacelle ECM (contre-mesure).

Un bel engin, solide et rustique.

Les General Dynamics F-16 Fighting Falcon turcs qui lui étaient opposés, fabriqués par General Dynamics (aujourd'hui Lockheed Martin) date de la même décennie : Premier vol le 2 février 1974, mis en service à partir du 17 août 1978. Le F-16 est d’ailleurs en 2013 l'avion de chasse le plus utilisé dans le monde avec, selon une estimation, 2.309 appareils en service en 2012 soit 15 % de l'ensemble des avions de combat dans le monde.

Le 4.500ème exemplaire a d’ailleurs été livré en avril 20124 et la production devrait continuer, au minimum, jusqu'en 2017 pour l'exportation. 

Il est piloté par un seul homme, et est équipé en monomoteur (un Pratt & Whitney F100-PW-229) turboréacteur à postcombustion de 7,9 tonnes de poussée (sans PC – 10,6 avec).

L’avion a une envergure de 9,8 m, une longueur de 14,8 m, une hauteur de 4,8 m, une surface alaire de 27,87 m² pour une masse à vide de 8,272 tonnes, 12 avec son armement, et est capable de soulever 16,9 tonnes maximum, pour une vitesse maximale de 2.173 km/h (Mach 2,04) avec un plafond de 15.200 m, une vitesse ascensionnelle de 15.240 m/min et un rayon d’action de 550 km selon le profil de la mission. Cycle court, donc.

Il est armé d’un canon M61A1 Vulcan de 20 mm et de différents types de missiles, à la demande : Missiles air-air AIM-7 Sparrow, Sidewinder, ASRAAM, Magic 2, AMRAAM, Sparrow, missile Air-Sol Maverick, missile anti-radar HARM ou des bombes (dont certaines guidées par laser) ou une, voire deux JDAM (Mk 82. Mk 83, Blu 109 ou Mk 84) ou des roquettes.

En revanche, il bénéficie de commandes de vol électrique, d’un affichage tête haute HOTAS, d’un radar AN/APG-66 ou APG-68 à balayage thermique frontal (FLIR), d’un détecteur de radar ALR-56M, d’un GPS, et d’une « Liaison 16 » interconnectée.

C’est un avion nettement plus léger, mais multi-rôle commandé par plus de 20 pays différents, construit sous licence en Turquie, en Corée du Sud et par un groupe de quatre pays de l'OTAN. 

Trois jours après la destruction de l’avion russe par les deux chasseurs turcs à la frontière turco-syrienne, les récits de l’incident faits par Moscou et Ankara divergeaient radicalement. La Russie accusait la Turquie d’avoir délibérément visé son avion en Syrie, ce qu’Ankara dément, estimant avoir réagi à une incursion dans son espace aérien.

Cet incident aérien, le plus sérieux jamais survenu entre la Russie et un pays membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), a mis à mal la «  grande coalition unique  » contre l’organisation État islamique (EI) voulue par notre « Capitaine de pédalo à la fraise des bois » de Président, « François III ».

L’avion russe a été abattu au retour d’une mission de combat. Il volait à une altitude de 6.000 mètres à proximité de la frontière qui sépare la région turque du Hatay et la région syrienne de Lattaquié.

Les deux pilotes du SU-24 sont parvenus à s’éjecter et à actionner leur parachute avant de toucher le sol côté syrien. Moscou a aussitôt dépêché deux hélicoptères Mi-8 pour tenter de les récupérer.

Pris dans des tirs de rebelles turkmènes, l’un des hélicoptères russes a dû atterrir en urgence et un soldat a été tué au cours de l’opération. Selon Moscou et des rebelles turkmènes, un des pilotes a été tué durant sa descente en parachute.

Le second pilote a été récupéré par l’armée syrienne et a regagné sa base. 

Depuis, pour l’état-major turc, l’avion russe a été averti « dix fois en l’espace de cinq minutes  » qu’il allait pénétrer dans l’espace aérien de la Turquie. Cette incursion a eu lieu mardi à 9 h 24 et a duré effectivement dix-sept secondes, selon un courrier adressé mardi au Conseil de sécurité de l’ONU par le représentant turc. Un second avion, qui volait aux côtés du premier, a quant à lui pu quitter sauf la zone frontalière, précisait ce courrier.

« Si nous avions su que c’était un avion russe, peut-être y aurait-il eu des mises en garde de nature un peu différente », a déclaré le jeudi le président turc, Recep Tayyip Erdogan, sur France 24, « on aurait peut-être pu empêcher autrement cette violation de l’espace aérien ».

Ce qui est un gros mensonge… On va y revenir !

«  Il n’y a pas eu de tentatives de l’avion turc d’établir la communication ou un contact visuel avec l’équipage russe  », a répliqué le général Sergueï Roudskoï, qui a accusé les jets turcs d’avoir eux-mêmes violé l’espace aérien syrien pour abattre l’avion russe. Des avions de l’armée syrienne bombardent également le nord de la région de Lattaquié, tenue en partie par des rebelles.

Ce qui est strictement vrai : Dans le cadre du mémorandum sur la campagne de Syrie, signé par Moscou et Washington, même que « François III » en a fait un court détour par Moscou ces derniers jours, les Russes ont informé les États-Unis et leurs homologues turcs, 12 heures avant, avec tous les détails de la mission du bombardier Su-24, y compris l’objectif visé et l’heure du décollage.

« Poux-Tine » a pu préciser ainsi que la Turquie ne pouvait ignorer sa nationalité.

D’autant que pour éviter ce type d’incidents, « une hotline avait été établie entre la défense russe et turque, mais par la faute de la partie turque, elle n’a pratiquement jamais été utilisée », a précisé le général Roudskoï.

Ce qui signifie également que les turcs savaient le déroulé du vol de leur cible, soit directement, soit via l’Otan et/ou les services américains.

Depuis le début de l’intervention militaire russe, destinée à soutenir le régime du encore Président Bachar Al-Assad, les incidents de frontière se sont multipliés entre Ankara et Moscou. Le 3 octobre, des chasseurs turcs avaient déjà intercepté un avion russe engagé en Syrie qui avait violé leur espace aérien et l’avaient forcé à faire demi-tour. Moscou avait alors mis en cause les « mauvaises conditions météo ». Puis, le 16 octobre, un drone de fabrication russe qui avait pénétré dans le ciel turc avait été abattu.

Par ailleurs, l’aviation russe a à de multiples reprises nargué les limites de l'espace aérien européen ces dernières années, en mer Baltique, en mer du Nord, en mer Noire, et dans l’océan Atlantique…

On se rappelle même que deux navires militaires ont « fait hippodrome » au large immédiat de Toulon en juin 2014 (et posts suivants)… 

Du coup, « Poux-Tine » a dénoncé « un coup porté dans notre dos par ceux qui soutiennent le terrorisme ». Et le jeudi suivant, il allait plus loin en dénonçant ceux qui « couvrent le trafic de pétrole, d’êtres humains, de drogue, d’œuvres d’art et d’armes ». Des membres du gouvernement russes ont accusé des représentants de l’État turc de trafiquer du pétrole produit par l’EI.

Monsieur « Air-Dogan », après avoir joué l’apaisement, a sévèrement rejeté ces accusations et exclu de présenter les excuses demandées par le patron du Kremlin.

La tension entre les deux pays s’était encore accrue ces derniers jours, après une série de bombardements russes qui ont visé des villages de la minorité turkmène (turcophone) de Syrie (en représailles ?), dont les groupes combattants luttent contre le régime. Vendredi l’ambassadeur russe avait été convoqué à Ankara pour une mise en garde contre les «sérieuses conséquences » de cette opération.

Cette offensive vise à repousser la « Division côtière », l’une des plus puissantes brigades de l’Armée syrienne libre, la branche modérée des rebelles syriens. Elle a son bastion dans le djebel Turkman, massif montagneux syrien situé à la lisière de la Turquie. L’opération revêt une très grande importance pour Damas.

Ces montagnes surplombent le littoral méditerranéen et le port de Lattaquié, une région vitale pour le ravitaillement du pouvoir central.

Et le chef du Kremlin a déclaré devant 1.400 journalistes que l’incident pourrait être expliqué, avec délicatesse et bienséance, par le fait que quelqu’un de la direction turque avait décidé de « lécher les Américains quelque part ».

Et prévenu que si, auparavant, la Turquie volait et violait impunément l’espace aérien de la Syrie, « après le déploiement par la Russie des systèmes de missiles de défense aérienne S-400 en Syrie, qu’elle essaie de s’y aventurer à nouveau ».

Des engins anti-aériens de près de 300 km de portée, supérieurs à ceux qui ont abattu leMH17 au-dessus de l’Ukraine (et posts suivants).

L’opération a été en fait « pré-planifiée », parce que, notamment, la mission reçue par le F-16 turc ne faisait pas partie d’une patrouille de routine le long de la frontière, au-dessus de la région turque de Hatay.

Une telle mission se fait à des altitudes de 6.000-10.000 mètres pour économiser le carburant, alors que les avions turcs volaient à une altitude de 2.300 à 4.200 m, derrière la barrière rocheuse des montagnes qui interdisait aux radars russes de détecter leur progression.

Les deux F-16 turcs ont décollé de la base aérienne Diyarbakar à 8 h 40, sont restés dans la zone de service aérien entre 9 h 11 et 10 h 26 (l’attaque de l’avion russe aura lieu à 10 h 24), et ont atterri à leur base à 11 h 00.

Conclusions : 1 – La durée de vol de 2 heures 20 minutes à basse altitude pour un avion de 550 km de rayon d’action, un peu moins d’une heure de vol à l’économie, ne pouvait être assurée sans un voire deux ravitaillements en vol des deux avions par un avion-citerne KC-135 R ce qui tendrait à démontrer qu’ils ne patrouillaient pas seulement dans la zone, mais que leur mission était bien d’attendre et d’abattre un des deux avions russes annoncés.

Car, dans la partie syrienne de la frontière, il y a une chaîne de montagnes avec une altitude allant jusqu’à 1.439 m, tandis que du côté turc de la frontière, les montagnes ont des pics qui culminant à 2.190 m, ce qui fait que les radars de la base aérienne russe de Hmeymim, à 140 km de là, ne peuvent pas détecter des avions volant dans la région turque de Hatay à des altitudes inférieures à 3.000 m. Le fait que les avions turcs volaient à une altitude de 2.300 à 2.500 m pour intercepter le bombardier Su-24 russe est forcément quelle que chose de préparé à l’avance afin de rester sous l’altitude de couverture radar de la base aérienne de Hmeymim.

Conclusion numéro 2 : L’objectif des Turcs était de ne pas permettre aux opérateurs de radar russes d’alerter les pilotes du Su-24 de l’attaque menée contre eux par la chasse turque. Cela explique pourquoi les pilotes russes ont déclaré n’avoir reçu aucun avertissement de la Turquie. Si, toutefois, les avertissements avaient été transmis, les Turcs, tout comme n’importe qui au sein de l’OTAN, savaient que la station de radio à bord des avions Su-24 ne fonctionnaient pas aux fréquences UHF de l’aviation civile internationale, et qu’il ne pouvait donc rien recevoir sur ces fréquences.

Les Russes ont établi conjointement avec les Américains d’autres fréquences communes utilisées par la Turquie dans le cadre de la coalition anti-EI.

Alors pourquoi les Turcs n’ont-ils pas utilisé ces fréquences communes comme précédemment ?

Par ailleurs et pour répondre à mon étonnement primitif de voir un F16 abattre un SU 24, laissant  supposer que ce dernier n’a pas d’équipement de détection, en fait j’ai été démenti en ce que le Su-24 dispose de moyens modernes d’alerte RWR et de contre-mesures pour les cas où il deviendrait la cible d’un avion de chasse.

Les antennes des stations d’alerte du Su-24 sont disposées au niveau des moteurs, sur le fuselage, à l’extrémité des ailes et sur sa queue. Le Su-24 a un écran SPO-15C pour avertir le pilote, visuellement et acoustiquement lorsque le module de radiation du radar d’un avion de chasse est détecté.

Et on m'a indiqué que le SPO-15 C identifie le type de radar et le type d’avion de chasse en utilisant la mémoire interne (la plupart des radars des avions américains opérant autour de 10 GHz), indique la direction de l’avion agresseur en fonction de sa propre direction de vol (au-dessus, à l’avant, à arrière, sur les côtés), et établit l’ordre de priorité des contre-mesures pour chaque menace.

Le système défensif est contrôlé par un ordinateur (BKO-2 Karpaty) qui contrôle les contre-mesures de brouillage actif dans le spectre radar avec une station SPS- 161/162, de brouillage passif dans le spectre radar en lançant des paillettes et des leurres thermiques avec deux dispositifs APP-50A, efficaces contre les ogives de missiles guidées par infrarouge. 

Dès lors, le principal mystère de cet événement est l’impossibilité d’utiliser les contre-mesures (leurres thermiques) de la part des pilotes de l’avion Su-24, après le lancement du missile par les F-16 turcs.

La raison pourrait être due à l’absence d’alerte de l’irradiation radar des avions de chasse F-16 turcs. Les pilotes de chasse turcs ont dû éteindre leurs radars et sont restés en observation.

Bien que, dans la première partie de la journée, il n’y ait eu aucune mission de bombardement de la coalition anti-EI, il a été signalé dans la région deux avions E-3 AWACS (un américain et un saoudien) qui eux voient tout sur des milliers de kilomètres.

Conclusion n° 3 : En plus de diriger l’interception des F-16 turcs, un des avions E-3 AWACS aurait eu la tâche de recevoir et de brouiller le réseau de guidage et d’alerte du bombardier russe pour éviter d’alerter le pilote de l’avion Su-24 visé.

L’E-3 AWACS avait également la possibilité de transmettre la situation radar aux F-16 turcs à travers la ligne de données « liaison 16 » (montée sur les avions de l’OTAN). C’est ce qui aurait permis aux pilotes turcs de localiser leur cible, la suivre et l’abattre, sans avoir été détectés par le radar à bord du bombardier russe.

Les ogives de missiles guidés par infrarouge des avions de chasse sont reliées au sol et, pendant le vol, le casque du pilote émet un bip indiquant le cadrage automatique de la cible, sans besoin de radar. L’avion Su-24 volait de l’est vers l’ouest, à une altitude de 5.800 m, tandis que les avions de chasse turcs volaient du nord au sud, à 2.500 m, pour l’intercepter comme précédemment indiqué. À cette heure-là, le soleil était au sud-est.

Dans cette configuration de vol, les F-16 turcs ne pouvaient pas abattre le bombardier russe, parce qu’ils volaient à 3.200 m, c’est-à-dire en-dessous de la cible, avec le soleil en face, et les moteurs du Su-24 ne se trouvaient pas en face des avions turcs.

Le missile air-air dirigé par faisceau thermique lancé par le F-16, pouvait en effet être dirigé vers le soleil qui est une forte source de chaleur.

Conclusion n ° 4 : Un avion E-3 AWACS a dirigé les avions de chasse turcs pour se positionner à l’arrière du bombardier russe, sachant que par cette manœuvre, le F-16 pénétrait dans l’espace aérien de la Syrie pendant moins d’une minute.

Cependant, la Turquie continue d’affirmer qu’elle n’est pas coupable dans l’attaque contre le Su-24 en Syrie et que l’erreur appartiendrait au pilote russe.

Ce qui est partiellement vrai : La trajectoire de l’avion russe traverse pendant quelques secondes, environ 17, un « décrochement » vers le sud de la frontière turque, au niveau de « l’enclave Topraktutan », là où les russes prétendent follement qu’il a fait un crochet avant de rattraper sa route vers l’ouest, avant d’avoir été abattu.

Autrement dit, le « shoot » contre l’avion russe n’était rien d’autre qu’un acte de rétorsion, sinon un véritable guet-apens !

Alors quid ? Pourquoi tout ce foin et ces russes décédés ?

Eh bien la Turquie et son régime rappellent tout simplement de la sorte que le fret aérien russe venant ravitailler la base de Lattaquié devra passer par la mer Caspienne, l’Iran et l’Irak et non plus par la route directe au-dessus de leur territoire et que jusqu’à présent, la voie maritime la plus courte reste sous contrôle turc à travers le détroit du Bosphore.

Idem pour les réseaux routiers, peu usités.

Ou alors la Russie devra faire venir son intendance par Gibraltar depuis les mers septentrionales ou par l’espace aérien grec.

Ce qui évidemment ne plait pas trop du côté du Kremlin.

Le reste, c’est que « manipulation » et « propagande ».

Mais au moins, je sais désormais pourquoi un petit F16 a pu abattre un SU24… dans son dos (d’où les mots relatifs au coup de poignard de « Poux-tine ») et par le travers.

Ce que je ne comprenais pas trop jusque-là.

Merci à « mon Boss » monégasque pour ce coup-là !

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/12/jen-sais-desormais-un-peu-plus-sur-le.html

 

 


L’individualisme et le sentiment social en Angleterre (I)

 

L’INDIVIDUALISME

ET

LE SENTIMENT SOCIAL EN ANGLETERRE

 

Le mot d’individualisme est pris dans des acceptions très diverses, parfois opposées, et il importe de s’entendre sur la valeur de ce terme.

L’individualisme dont nous voulons parler ici pourrait se définir, au point de vue de la psychologie, le penchant à développer en soi, avec le plus d’intensité possible, et à faire dominer au dehors, avec le plus d’extension possible, sa propre individualité.

Or, ce qui constitue surtout l’individu, c’est une énergie de volonté et d’activité débordante, qui se pose devant autrui avec une indépendance fière, avec un esprit de lutte et de « combativité, » refusant toujours de céder et prétendant toujours vaincre.

Cette forte personnalité entraîne nécessairement une conscience non moins forte de son moi et un sentiment parallèle de complaisance en ce moi. Elle entraîne aussi un sentiment profond de la responsabilité personnelle, l’habitude de compter sur soi et de ne répondre qu’à soi-même de ses actes.

Sous certains rapports, tel néo-Latin indiscipliné et frondeur peut sembler plus individualiste que l’Anglo-Saxon ; mais une volonté vraiment énergique n’exclut pas l’obéissance à la règle, qui, tout au contraire, exige la maîtrise de soi ; et d’autre part, indiscipline, mobilité, facilité à l’oubli de la règle, difficulté de fournir une obéissance soutenue et patiente, habitude de compter sur autrui, de songer toujours à autrui, de se décharger au besoin sur autrui de sa responsabilité propre, tout cela ne constitue pas un individualisme positif, fondé sur la force et l’énergie personnelle ; c’est plutôt cet individualisme négatif, par manque de volonté et d’empire sur soi-même, comme aussi par manque d’union avec autrui, dont on a fait plus d’une fois une si vive critique.

Jusqu’à quel point l’individualisme positif est-il une des qualités fondamentales de l’esprit anglais ? Cette qualité exclut-elle ou, au contraire, favorise-t-elle un développement de plus en plus manifeste du sentiment social en Angleterre ? Quelles sont les origines ethniques et psychologiques de cette double tendance, qui forme une apparente antithèse pour l’observateur, et quelles en sont les conséquences dans les diverses manifestations de l’esprit anglais ?

Ce sont là autant de problèmes qui offrent pour nous un intérêt vraiment actuel. Les vieux chroniqueurs du continent, ignorants de l’avenir, ne voyaient dans les insulaires saxons que des « barbares illettrés, lents par tempérament et par nature, rebelles à la culture et tardifs dans leur développement. »

Ils avaient grand tort de les dédaigner ! Aujourd’hui on tend plutôt sur le continent, surtout en France, à un sentiment contraire : l’admiration pour l’Anglo-Saxon. Rappelez-vous les deux ouvrages de M. Démolies, mélange étonnant de vérités et de paradoxes, et celui de M. G. Ferrero sur l’Europa giovane, qui est l’hymne d’un Latin à la race anglo-saxonne, sans parler des livres de MM. Gustave Lebon, de Lapouge, Max Leclerc, des Études de philosophie et d’histoire de M. Sarolea, enfin des intéressans et vivans Souvenirs d’Oxford que vient de publier M. Jacques Bardoux.

Le premier psychologue de l’Amérique contemporaine, M. William James, dans la Psychological Review de mars 1897, fait observer que les étrangers, et notamment les Français, s’occupent à idéaliser les Anglo-Saxons au moment même où ces derniers, en Angleterre et surtout en Amérique, sont beaucoup moins enthousiastes sur leurs principes traditionnels de conduite et commencent à les avoir en suspicion. Nemo sorte sua contentus ! Au philosophe incombe la tâche d’être, autant que possible, juste pour tous les peuples.

La difficulté est que. les Anglais étant à la fois très personnels dans leur individualisme et très semblables entre eux par leur vif sentiment de solidarité nationale, tout ce qu’on dit deux peut être contesté au nom d’exemples particuliers. Et cependant, comment nier qu’il y ait en Angleterre, plus encore qu’ailleurs, des traits communs de tempérament, d’éducation morale et sociale, de tradition historique, qui aboutissent à des courants déterminés d’avance et par où les individus, quelque originaux ou même excentriques qu’ils soient, sont d’abord obligés de passer ? C’est ce qui fait que nous trouverons tout ensemble en Angleterre et de si fortes personnalités et une telle puissance d’association pour des œuvres impersonnelles.

I

On a voulu chercher l’explication de l’individualisme anglais, tel que nous l’avons défini, dans le mélange spécifique des races qui ont peuplé la Grande-Bretagne.

L’ancienne couche ligure fut recouverte par l’élément celte, qui d’ailleurs en est voisin et auquel se mêla de bonne heure l’élément Scandinave. Tacite distingue déjà les Calédoniens, grands et à cheveux roux, des Silures à cheveux noirs.

Aujourd’hui, la Grande-Bretagne est partagée entre les éléments liguro-celtiques et les éléments germaniques, mais ceux-ci ont conservé un notable avantage. Le type brun à tête large reprend cependant le dessus dans les villes, depuis plusieurs siècles, et finira par exercer son influence envahissante. Le mélange de sang celto-ligure et de sang germain, qui, pour l’anthropologie, rend la Grande-Bretagne si analogue à la Gaule antique, est peut-être la raison pour laquelle le tempérament anglais, quoique souvent flegmatique, est plus nerveux que celui du Germain pur.

La race anglo-saxonne est la première du monde pour la taille (classe ouvrière : 5 pieds anglais 9 pouces 1/4), après les Polynésiens et avant les Patagons. Cette race est aussi la première entre les nations civilisées pour le poids du corps, pour la capacité pulmonaire, pour la force physique. C’est un superbe spécimen du sanguin flegmatique et nervo-moteur.

Bien qu’il soit vraisemblable, comme on l’a soutenu, que des Sardes, mis en Angleterre à la place des Anglo-Saxons, n’eussent pas mieux su profiter de la situation géographique qu’ils ne l’ont su en Sardaigne, nous croyons que les considérations ethniques sont insuffisantes pour expliquer et le caractère et l’histoire d’un peuple : l’Angleterre en est la preuve.

Entre la Grande-Bretagne, la Gaule et la Germanie, il y avait jadis analogie de composition : deux énormes couches de Celtes et d’hommes du Nord, avec une addition plus notable d’éléments méditerranéens en Gaule. Il faut donc chercher d’autres facteurs du caractère ; et ces facteurs ne se peuvent trouver que dans le milieu physique et surtout dans le milieu social.

Taine, à la suite de Montesquieu, a insisté outre mesure sur les effets du climat. Tout ce qu’on peut accorder d’abord, c’est que le ciel humide et froid de l’Angleterre a renforcé les influences qui font de l’acquisition d’un certain bien-être individuel le but le plus nécessaire pour tous.

On a calculé que la nourriture d’un seul Anglais suffirait à une famille de huit personnes en Grèce. Il est des pays déments où, grâce au beau ciel, à la facilité de vivre, à la sobriété des besoins, la misère même n’a rien qui dégrade, ni au physique, ni au moral : le bien-être y étant en quelque sorte naturel, on a le temps d’être artiste.

Il n’en saurait être de même sous un ciel glacé et brumeux, où les besoins sont grands, les chauds vêtements nécessaires, où l’abri est difficile à se procurer, où la pauvreté se traduit par des dehors repoussants et, au dedans, par une sorte de dénuement intellectuel, d’avilissement social et moral.

Dans de telles contrées, l’utile et le bon se rapprochent parfois au point de se confondre ; il y a un certain bien-être inséparable du bien-faire, une indépendance matérielle sans laquelle, au sein d’une société civilisée, sont compromises l’indépendance morale et la liberté de l’individu. Il ne faut donc pas juger l’utilitarisme et l’individualisme anglais d’après la même règle que l’égoïsme vulgaire : ils ont souvent leur principe dans un intérêt bien entendu qui peut se fondre, en définitive, avec le sentiment de la dignité personnelle et qui n’exclut nullement la solidarité sociale.

La situation insulaire devait aussi exercer une grande action et sur les destinées et sur l’esprit du peuple anglais ; elle tendait à l’isoler en soi. D’une part, elle l’obligeait à une fusion plus rapide et plus complète de ses éléments intérieurs, qui devait produire plus vite un caractère un et homogène ; d’autre part, elle empêchait à l’extérieur des communications qui auraient eu pour résultat une sociabilité plus étendue.

Les Anglais n’ont communiqué avec le continent que pour s’efforcer d’y conquérir du territoire ou y faire du commerce. La Grande-Bretagne a un vaste développement de côtes, avec des estuaires de fleuves qui rendent ses ports difficiles à attaquer. Dans son sol, le fer et la houille abondent. Il n’était donc plus naturel aux habitants que de se tourner vers le négoce et, plus tard, vers l’industrie.

Pour bien comprendre la direction et le développement propre du caractère anglais, il faut se rappeler que la race germanique, dont les Anglo-Saxons étaient une branche, a fini par présenter une double antithèse, qui est devenue sa marque distinctive : intérieurement, contraste du réalisme et d’un certain idéalisme mystique ; dans les rapports sociaux, conciliation de l’individualisme et du goût pour la subordination hiérarchique.

Les Anglo-Saxons avaient sans doute les mêmes tendances que les autres Germains, mais leurs penchants furent modifiés d’abord par l’influence celtique et normande, puis par les conditions de leur développement national. Quoique capables aussi de mysticisme et d’idéalisme, les Celtes ne poussent pas l’intensité de l’absorption intellectuelle jusqu’à oublier entièrement la vie pratique. D’autre part, l’influence normande était celle d’esprits fermes et fins, ayant une raison solide et peu portée aux chimères, une volonté entreprenante et persévérante en vue de « gagner. »

Si d’ailleurs il est vrai que, des deux termes de l’antithèse germanique, sens réaliste et sens idéaliste, le premier s’est développé au plus haut point en Angleterre, ce n’est pas à dire que l’autre ait pour cela disparu. Tant s’en faut ; mais les deux se sont attribué des domaines séparés.

Dans la pratique et dans le domaine de l’intelligence pure, l’Anglais est resté positif ; dans la poésie, nous le verrons conserver le sens germanique de l’idéal, sans d’ailleurs perdre pour cela celui du réel. M. Darmesteter nous montre Shakespeare aussi entendu en affaires qu’inspiré en poésie. Au moment où le poète écrit le monologue d’Hamlet, il achète, pour 200 livres, 107 acres dans la paroisse d’Old-Stratford ; vers 1604, il fait errer le roi Lear dans la tempête et il intente un procès à Philip Rogers en payement de 1 livre 11 shillings 10 deniers, prix de malt à lui vendu et non payé ; en 1605, il rêve à lady Macbeth et à la tache de sang que l’Océan ne pourrait laver, et il afferme pour 440 livres les redevances de Stratford, Old-Stratford, Bishopton et Wilcombe. Voilà l’Anglo-Normand, avec les deux parts de son âme et de sa vie. Mais il ne faut pas oublier qu’un Victor Hugo a pu offrir en France les mêmes contrastes, plus fréquents toutefois en Angleterre.

Quant à l’antithèse de l’individualisme avec le goût de la subordination sociale, elle est devenue plus manifeste chez l’Anglais que chez l’Allemand. Le grand événement qui modifia l’individualisme des Anglo-Saxons, leur donna une marque propre, introduisit dans leur histoire l’esprit politique et le sentiment de solidarité sociale par lequel ils s’opposèrent aux autres peuples germains, ce fut leur conquête par les Normands. Faut-il encore voir là simplement, avec Taine, un mélange de races, un effet de croisement ethnique ? Non. Les Normands, d’abord, n’étaient pas de race si différente. De plus ils étaient peu nombreux. Leur action fut donc surtout politique et sociale. Les Normands se partagèrent leur conquête ; Guillaume distribua terres, maisons, abbayes ; les lois les plus dures mnintinrent la soumission. Les Normands avaient un esprit dominateur et organisateur ; ils n’étaient pas hommes à laisser se relâcher les liens de la subordination. En outre, pour leur résister et disputer ses droits, il fallait s’unir : l’esprit d’association pénétra donc peu à peu dans la nation anglaise.

Ainsi se dessina la différence entre l’Angleterre et l’ancienne Allemagne. 

La suite sur :

 

Alfred Fouillée

 

Revue des Deux Mondes, 4e période, tome 149, 1898 (pp. 524-555).

Source : https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Individualisme_et_le_sentiment_social_en_Angleterre

 


Economie : le modèle anglais (II)

 

Ce qui nous manque pour mener à bien les réformes indispensables.

 

Encore une chose que j’ai apprise de mon passage chez les britishs…

 

… et avant de commenter les résultats du second et dernier tour des régionales.
Pour ça, vous attendrez que je me réveille aujourd’hui après la mise en ligne de ce post-là, que j’épluche un peu la presse qui arrive avec retard jusque chez mon-moi-même rital, que je « butine » aussi un peu la toile et que j’essaye, à mes moments perdus de la journée, d’en faire une synthèse cohérente.

Des réformes à faire, en « Gauloisie-magnifique », nous en avons plein les étagères. Des tonnes de rapports divers et (a)variés qui se recouvrent de poussière insolente au fil des mois, dans lesquels on retrouve globalement toujours les mêmes diagnostics, toujours les mêmes pronostics et à-peu-près les mêmes préconisations.

Et pourtant, rien n’avance, ou alors par si petites touches qu’elles touchent à l’homéopathie telles qu’elles restent insensibles et de tout façon n’améliorent pas la situation, alors que le monde dans lequel nous vivons accélèrent et pas toujours de façon intelligemment anticipée.

En bref, plus « ça va » et plus les choses s’aggravent, moins « ça va », quoi !

Quelles leçons retenir des réformes mises en place partout dans le monde pour régler les problèmes et défis que nous oppose le monde ?

Jouer les autistes, fermer les frontières à tout et tout le monde, s’enterrer la tête dans le sable comme nous le proposent quelques trisomiques-historiques, n’est manifestement pas la méthode triomphale qu’on attend de nos élus, technocrates, « sachants » et autres dirigeants.

En revanche, on peut regarder comment d’autres pays ont mené les réformes que mon pays, celui que j’aime tant, a bien du mal à mettre en œuvre, et parfois même à simplement imaginer, est ainsi riche d’enseignements.

Et mes « nouveaux potes » britishs, avec beaucoup d’humilité et sans vouloir donner de leçons m’ont éclairé avec les exemples venus d’Espagne, d’Irlande, d’Italie, du Royaume-Uni, et aussi de Nouvelle-Zélande.

Pour en faire une synthèse de ce que nous avons sous les yeux et que je vais essayer de résumer promptement (je veux dire de façon courte, ramassée, concise pour que mon « conseiller-omnipotent » puisse lire jusqu’au bout sans se décourager).

Première série d’enseignements, il semble qu’il y ait avant tout besoin d’une prise de conscience, par tous les acteurs, de la situation réelle de l’économie du pays.

C’est parce qu’il était sur le point d’être pris en charge par le FMI que le Royaume-Uni s’est confié à « Maggie Tâte-chair ».

C’est parce qu’ils avaient réalisé être au bord de l’abîme que les Canadiens ou les Néo-Zélandais ont voté pour les réformes.

Au départ, mais aussi tout au long du processus, l’information des citoyens est donc un facteur-clé de réussite.

Curieusement, chez nous, tout le monde est d’accord sur ces constats, mais dès qu’il s’agit de passer aux actes, plus personne n’est « assez d’accord » pour partager le fardeau des réformes à faire.

Un seul exemple, mais il est emblématique, celui de nos taxis depuis le rapport « @Talys », finalement rattrapés par UberPop et les VTC, mais qui mènent encore un combat d’arrière-garde devant les tribunaux, appuyé en cela par le pouvoir politique en place qui parvient à se renier lui-même sur une question qui le dépasse et à se noyer dans un verre d’eau.

Et encore, si je me souviens bien, le « diag » avait été posé dès les années 90, au moment où New-York commençait à libéraliser l’activité.

Depuis, les « yellow-cab » cohabitent sans difficulté avec les autres services offerts par d’autres sur le même créneau…

Pas chez nous !

Deuxième élément : Une « fenêtre d’opportunité politique » est donc capitale pour engager le changement, mais l’on se rend compte aussi que les politiques, pour avancer, se sont appuyés sur leur électorat et ont d’abord porté les réformes dans le camp de leurs non-électeurs ; agriculteurs pour les travaillistes néo-zélandais, syndicats pour les conservateurs britanniques, par exemple.

C’est le « résistant » au changement qui doit être convaincu des bienfaits des changements à proposer, pas celui qui l’est déjà.

Évidement et on l’oublie trop souvent !

Pour autant, le manichéisme ne doit pas être de mise. En effet, les citoyens doivent, autant que faire se peut, participer, par exemple à la production même des services publics comme dans le cas des « free schools » britanniques, elles-mêmes inspirées du modèle suédois, et être rassurés, en faisant en sorte que les réformes se traduisent par des « avantages », comme un meilleur service, plus rapide.

Et ici, l’inscription des actions dans un projet politique (sens, valeurs…) peut s’avérer déterminant.

C’est le troisième point : Il faut se montrer intelligent.

Ce qui n’est pas toujours gagné d’avance, j’en conviens.

Enfin, partout les réformes ont le plus souvent été drastiques et surtout menées rapidement une fois les décisions prises.

C’est la condition nécessaire pour que leurs effets soient visibles et acceptés.

Pour cela, il convient de résister aux pressions, et surtout ne pas changer de cap et ne pas se disperser en courant trop de lièvres à la fois.

Par ailleurs, il convient d’associer les fonctionnaires au processus de changement, et le plus en amont possible du processus.

En effet, ils connaissent mieux que quiconque les réformes à mener.

Mais pour les mettre en action et s’en faire des alliés, il convient aussi de les intéresser à la réforme.

Cela peut passer par le rachat d’avantages, la distribution d’actions lors de privatisations comme chez « Transe-télécom » ou « Air-Transe » en 1998, la mise en place d’incitations par la redistribution d’une partie des économies réalisées comme y a renoncé « François III » et son équipe de branques après le « un sur deux » de « Bling-bling » qui devait être redistribué, la prise d’engagements valorisants vis-à-vis des citoyens, etc.

Signalons aussi que, généralement la fiscalité n’a été que modérément mobilisée pour réduire les déficits.

Au contraire, c’est par des baisses d’impôts que l’on mobilise et motive, en particulier les entrepreneurs, mais aussi tout le corps des « acteurs-citoyens ».

Depuis plus de trois ans, on fait exactement l’inverse en « Gauloisie-fiscale », augmentant les taux, inventant quantité de nouvelles taxes.

Autrement dit, notre pays, comme souvent, est cité comme le contre-exemple à ne surtout pas suivre, parce que ce type de politique (au sens de l’administration de la chose publique) assomme plus que ne réveille, enferme le citoyen dans une nasse mortifère où il ne sait plus comment faire face…

Corollaire de la précédente observation, l’essentiel de l’effort doit porter sur la réduction des dépenses publiques.

Et celle-ci est, dans de nombreux pays, d’une ampleur inégalée avec d’importantes réductions d’effectifs, et le gel ou la baisse des rémunérations.

On le constate partout, aussi bien en Suède qu’en Allemagne, et ailleurs encore, alors que tout le monde se moque des gaulois dont les gouvernements « soces » successifs présentent « les économies » comme un ralentissement, une réduction des augmentations de la part léonine de la dépense publique.

Ailleurs, on réduit les budgets, pas seulement les augmentations de budgets…

Et cette baisse des dépenses publiques ne doit pas se limiter à la sphère étatique.

Elle concerne les dépenses sociales, mais également les dépenses locales.

Si l’on n’y prend garde, les échelons locaux, en effet, ont tendance à s’endetter ou à augmenter les impôts pour « compenser » la réduction des dépenses du niveau national.

Et c’est bien ce à quoi on assiste en « Gauloisie-pue-blique » depuis 1995.

Souvenez-vous de « l’effort » de « Jupette », du temps où il « premier-ministrait », avalé dans la même semaine par l’annonce de l’augmentation de la fiscalité locale d’un même montant …

Il faut dire qu’il avait aussi assommé le citoyen par une série de ponctions historiques pour tenter de réduire « la fracture sociale ».

Sur ce point, on soulignera que la méthode du rabot, pratiquée en « Gauloisie-trisomique », n’est manifestement pas efficace.

Les pays réformateurs préfèrent celle de la revue stratégique des dépenses, qui consiste à faire le tri entre celles que l’on veut maintenir et après avoir débattu du pourquoi, et celles auxquelles on peut renoncer, au moins provisoirement.

Il s’agit d’opérer de vrais choix politiques comme indiqué précédemment, pas de se contenter de « bricolages budgétaires ».

Et on l’a vu pour une première fois depuis des décennies avec la décision de « François III » de donner priorité au « pacte de sécurité » sur le « pacte de stabilité ».

Comme quoi, quand on veut, ça devient possible, même si ce n’est que pour 850 M€.

Conséquence, les réformes ne peuvent se limiter à des ajustements de dépenses et d’impôts. Elles doivent être avant tout structurelles.

Emportant une remise à plat des retraites, du marché du travail, des secteurs réglementés, du niveau de la protection sociale, actions de l’État et de ses démembrements dans le périmètre de ses compétences régaliennes.

L’avant-dernière leçon que m’ont livrée les analystes rosbifs,  est qu’il n’y a pas de recettes miracles, qu’il faut agir au cas par cas.

C’est à mon pays de trouver sa propre voie, en s’inspirant de ce qui a été fait ailleurs mais sans forcément le copier ou le plaquer sans prise en compte du réel.

Or, ce qu’il faut faire dans notre pays est à peu près connu. Beaucoup de rapports, d’ouvrages ont été publiés.

Les idées sont là.

Ce qu’il manque pour l’instant, en dehors d’une volonté politique, c’est un projet qui donne du sens à l’action et surtout la méthode pour y parvenir.

Pour cela, il faut peut-être, s’appuyer sur de vrais experts, sur des « techniciens » avertis, formé par le terrain, parce qu’ils en ont tâté les mains dans le cambouis.

Pas à des « penseurs » (du bonheur d’autrui), bien évidemment, qui vendent leur soupe pour exister encore mais n’ont jamais rien généré que des catastrophe.

C’est à ce titre que les méthodes des spécialistes du retournement d’entreprises pourraient être mobilisées, m’ont-ils assuré : Là, je bichais…

Notez que pour ma part, je leur ai avancé l’hypothèse d’un basculement radical : « On vit dans un « État-totalitaire », parce qu’il est tenu par une série de mafias corrompues qui s’épaulent mutuellement derrière un marketing-politique désuet et s’épuise à maintenir ses avantages indus. Ça n’aura jamais qu’un temps : Nous avons déjà eu une abolition des « privilèges » un certain 4 août. On peut et on doit le refaire ».

Je les ai un peu inquiétés, crois-je : Après tout, la Perfide-Albion a fait déchirer à plusieurs reprises les traités de paix napoléoniens (mon « cousin ») parce que celui-ci portait les valeurs de la Révolution au-delà des monts et des vaux…

(@ Jacques : Là, ça va ? 1.800 mots…)

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/12/ce-qui-nous-manque-pour-mener-bien-les.html

 


Crise systémique globale : le grand retour de l’Europe brune

 

La panique s’installe…

 

Nous vivons dans un « totalitarisme mafieux » où un président de la République peut détourner des milliards en toute impunité, comme cela a été le cas avec les indemnités de la guerre du Golfe virées à la France par le Koweït, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes-Unis, en 1991.

Cela fait 18 ans que j’alerte les politiciens, les médias, la presse, les hauts fonctionnaires, qu’un tel niveau de corruption signifie que nous sommes devenus, depuis cette époque, un authentique totalitarisme et que l’addition sera terrible.

Les sites « alerte-éthique » totalisent 270.000 connexions sur cette affaire, et rien ne transparait dans la presse.

Un ouvrage de synthèse, « Les milliards disparus de la Division Daguet », est disponible sur Amazon.

Plusieurs romans de « I-Cube », dont « Opération Juliette-Siéra » et « Mains invisibles », disponibles que Internet, s’inspirent de cette affaire pour montrer toutes les infâmes combines politico-magouilleuses de notre « Nomenklatura ».

Pourquoi, tous nos penseurs, nos analystes politiques, nos « think-tanks », ont-ils tous fermés les yeux sur un détournement de fonds public de 7 milliards $ ?...

Pourquoi tous les moyens d’information du public entretiennent-ils cette Omerta depuis tant d’années ?...

Pourquoi, tous nos politiciens, depuis plusieurs décennies, couvrent-ils le réel niveau de corruption de la classe politique ?...

Les citoyens ne s’y trompent pas !...

Le malaise qu’ils ressentent se traduit par un « vote brun », toujours plus fort à chaque élection.

Allons-nous continuer cette descente aux enfers tout simplement parce que tout le monde se tait, tout le monde a peur, tout le monde est lâche ?...

Un peu de courage !... Que diantre !...

Alors, ma question aux rédacteurs du GEAB, qui connaissent cette affaire depuis plusieurs années, est celle-ci : « Pourquoi vous taisez-vous ?... »

Merci de m’expliquer.

 

Jean-Charles DUBOC

 

 

 

Elle est là, elle monte tout doucement, « la bête immonde » [1].

Il y a très longtemps, en 1998, Franck Biancheri, notre regretté directeur des études, signait un article d’anticipation intitulé : « 2009, quand les petits-fils d’Hitler, Pétain, Mussolini… prendront le contrôle de l’UE. »[2] C’est en effet ce qu’il anticipait pour l’UE si elle échouait à se démocratiser. L’échec est là, patent. Et le processus est bel et bien enclenché.

Comme nous l’avons dit plus récemment, la vague des migrants suivie des attaques terroristes ont constitué des chocs bien trop importants en 2015 pour que l’UE, si fragilisée par la crise euro-russe et celle de l’euro, y résiste.

Les tendances progressistes et réactionnaires s’équilibraient jusqu’en septembre. Ce n’est plus le cas.

La peur est désormais le sentiment dominant en Europe : peur de la Chine, de la Russie, de la concurrence des émergents, de ne pas arriver à s’adapter, des musulmans, de l’immigration, du réchauffement climatique, des impôts, de la dérégulation, d’internet, des jeunes qui ne respectent rien, des vieux qui grèvent les dépenses publiques, de l’alimentation qui nous tue, de l’eau qui est polluée, des médicaments qui sont toxiques, du cancer qui nous guette tous…

Cette peur a des causes réelles, pas de doute, et c’est cela le problème. Les défis du monde moderne s’amoncellent, toujours plus vastes et vitaux, et les citoyens assistent effrayés aux gesticulations non seulement impuissantes mais contre-intuitives de leurs gouvernants. Lorsque les citoyens en savent plus sur ce qu’il faudrait faire que leurs gouvernants, la panique s’installe.

Et les alternatives politiques apparaissent partout sur notre continent, résultant de l’absolu impératif de changement ressenti par les Européens :

. création de partis radicaux de gauche en Grèce, Espagne, Portugal, Slovénie… reprise en main des partis de gauche traditionnelle en Italie, au Royaume-Uni… l’émergence d’une nouvelle gauche ancrée dans la volonté des peuples terrifie les élites financières et militaires appuyées sur les médias et les partis au pouvoir ;

. renforcement de partis radicaux de droite en France (FN), en Autriche (FPÖ), aux Pays-Bas (Geert Wilders), en Allemagne (AfD)… qui bénéficient mécaniquement de la panique migratoire et terroriste. Ces partis sont également ancrés dans les problématiques des peuples mais leur idée de l’ordre les rend accessibles à une alliance avec l’establishment en place, qui ne fera in fine pas de difficulté à se rallier à leurs idées (le Royaume-Uni de Cameron et de Theresa May, prétendument « ligués » contre l’UKIP mais en réalité accrochés comme des moules à leurs privilèges de caste régnante[3], fournissent de cela un exemple criant);

. renforcement des mouvements radicaux communautaires, xénophobes, racistes, homophobes (Pegida en Allemagne, Pologne, Danemark…) qui provoquent des manifestations, contre-manifestations qui dégénèrent et entrainent des comportements violents …

C’est ainsi que commencent à être proférées de vraies menaces dans l’hypothèse de succès électoraux de ces partis : un général de l’armée britannique promet une mutinerie si Corbyn prenait le pouvoir en Angleterre[4], la City met en garde contre l’élection de Ed Miliband[5], Blair annonce la fin du Labour si Corbyn en prend la tête[6], le « patron des patrons » français annonce que le succès du FN sera une catastrophe pour l’économie française[7], le premier ministre français parle de « guerre civile » en cas de victoire du FN[8], le gouvernement portugais supplie l’Union de gauche de ne pas remettre en question les politiques pro-OTAN et pro-euro menées jusque-là par le pays[9]… après avoir failli succomber à la tentation d’empêcher cette Union de gauche de prendre le contrôle du Parlement comme le résultat des élections l’imposait.

On le voit le vrai danger, c’est le risque de voir l’establishement européen bloquer les évolutions politiques en cours, interrompre les processus démocratiques. Les exemples d’attaques patentes sur nos démocratie existent sans doute déjà : la dernière élection polonaise qui a permis l’accession au pouvoir d’un dinosaure du monde-d’avant, Duda, a été accusée d’être le résultat d’un « coup d’État » par une personne aussi respectable que le chef du Parlement européen, Martin Schulz[10].

Tentation de couper le wifi public en France[11], expériences de fermeture de comptes bancaires menées par la Barclays à Chypre[12], rapprochement entre les géants d’internet et les États membres au nom de la lutte contre le terrorisme[13], etc… une collusion entre secteur privé et public se met en place pour limiter les libertés publiques… avec l’assentiment de populations de plus en plus terrorisées. Les situations d’état d’urgence décrétées ici et là le permettent.

Quant au niveau européen, ce n’est que par sa force d’inertie qu’il semble encore résister à cette grande vague réactionnaire, comme le suggèrent les remarques de Schulz (le Parlement européen nous sauvera-t-il ?). En réalité, alors qu’il y a six mois l’UE proposait encore des projets d’union politique, d’union fiscale, des plans d’infrastructures, une vraie gouvernance de la zone euro, elle a commencé elle aussi à surfer sur la vague de la peur pour se renforcer : l’Europe-Forteresse est bien son principal projet maintenant mené manu militari de surcroît et à grand renfort de menaces d’exclusion des États membres qui hésiteraient à lâcher ces derniers lambeaux de souveraineté[14].

Et en même temps, que faire d’autre ? Le fait est que ces mesures correspondent à une demande des populations européennes. Tout le problème vient du fait qu’il est maintenant trop tard pour agir autrement qu’en réaction. Les générations futures pourront nous juger et nous condamner, c’est une fois de plus l’incurie/l’impuissance des dirigeants des 30 dernières années qui est en cause dans le grand dévoiement démocratique désormais en route.

La démocratisation de l’UE aurait pu avoir lieu comme les dirigeants des années 80 le prévoyaient. La vague migratoire aurait pu être évitée si l’Europe avait résisté aux dernières folies de la politique américaine au Moyen-Orient, celles consistant à vouloir se débarrasser d’un énième dictateur en Syrie, quitte à générer un nouveau chaos, sans s’en donner les moyens de surcroît. L’EI, ce rêve bafoué d’intégration régionale du monde arabe qui se transforme en cauchemar, en aurait également été évité, ou tout au moins limité.

Le tournant dans les deux cas, c’est 2013, dernière année du mandat Barroso. C’est également l’année d’où est sortie la crise ukrainienne. En 2015, le mal est fait sur tous ces fronts, les fenêtres d’opportunité pour que l’Europe prenne les bons chemins au bon moment se sont refermées, il n’y a plus de bonne solution, de même qu’il n’y a plus de bons acteurs.

Sur ce dernier point, notre équipe est de plus en plus frappée par l’évolution de pays partenaires comme la Russie ou la Turquie. La Russie en particulier, cette Russie que l’Europe n’a plus d’autre choix que de suivre en se pinçant le nez maintenant, est bien différente de celle qui a été snobée en 2013. A l’époque, Poutine était toujours en pleine offensive de charme en direction de l’Europe, affichant une forte volonté d’européanisation : JO, droits de l’homme, Nobel de la paix potentiel pour son rôle joué dans la crise syrienne… ce Poutine-là jouait selon les règles européennes tout en exigeant d’être reconnu comme un pair. Le traitement auquel lui et son pays ont eu droit en 2014 l’a fait basculer du côté de la Chine, reléguer ses efforts en matière de droit de l’homme, développer le plus grand mépris pour les Européens… et maintenant que nous en venons à ses idées, c’est l’Europe qui doit jouer d’après ses règles. Beau succès.

D’une certaine manière, la Turquie d’Erdogan a évolué dans la même direction. L’Erdogan soucieux de représenter un islamisme modéré moderne et pro-démocratique n’a pas résisté aux énormes crises traversées par son pays et dont une partie de la responsabilité incombe aux Européens. Il a ainsi développé lui aussi le plus grand mépris pour cette Europe pusillanime et toujours indécise, comme il le prouve en ne daignant même pas se rendre au Sommet EU-Turquie et en y envoyant à la place son premier ministre, Davutoglu[15].

En une année, 2014, l’Europe a perdu tout prestige sur la scène internationale, ses anciens alliés (US, Arabie Saoudite, Israël…) apparaissent de plus en plus clairement comme la source de nombreux problèmes mettant en danger la planète; alors qu’elle est désormais contrainte de se rapprocher de partenaires (Russie, Turquie…) qu’elle a méprisés et traités en inférieurs pendant des décennies, récoltant aujourd’hui le dédain de pays qui n’ont plus que faire des efforts de compatibilité démocratique avec elle…

La crise est là, les évolutions ont eu lieu mais l’Europe a perdu la main. Il ne lui reste que la peur et c’est pourquoi notre équipe est désormais très pessimiste sur le fait que l’Europe parvienne à éviter une nouvelle période de repli réactionnaire qui sera mise en œuvre par l’establishment lui-même, en collusion avec ses complices, pour éviter au continent européen le chaos.

Parmi les complices de l’establishment, qu’ils le veuillent ou non, il faut compter des partis comme le FN justement, qui ne sert depuis l’origine que de « chiffon rouge » destiné à faire indéfiniment réélire les élites en place à la tête de la France. Le FN et les islamistes ont la même histoire : ils ont servi à maintenir au pouvoir trop longtemps des élites de plus en plus déconnectées ; ils ont servi d’exutoire de facto« autorisé » à une représentation citoyenne niée par la stérilisation complète de la vie politique française : seul le FN avait droit de cité comme prétendue alternative aux grands partis, servant une comparaison favorable à ces derniers.

Comme dans le monde arabe avec les islamistes, le risque de prise de pouvoir du FN in fine se manifestera tout d’abord par une tentative de blocage « au nom de la démocratie » (Algérie du FIS), puis finalement par l’adoption de toutes ses thèses et de ses ressources humaines par les élites au pouvoir, ou à la prise de pouvoir effective. Dans les deux cas, la démocratie n’est pas au programme dans la France des prochaines années. Trop de problèmes et trop de responsabilités pour se payer ce luxe, sans doute.

Ce déraillement démocratique français contribuera à conforter des évolutions similaires dans d’autres pays européens.

Bien sûr, on peut se dire que le retour de l’Europe brune sera de courte durée, que ce repli réactionnaire de l’Europe face à des transformations globales qui la dépassent servira à la protéger, que les Européens auront tôt fait de vouer à l’échec cette évolution, que la société « internetarisée » ne mettra pas longtemps à se réorganiser et à expulser le mal… Bien sûr, notre continent survivra à ce nouvel épisode de la partie sombre de son Histoire. Mais n’oublions pas que toutes les guerres ne finissent pas comme la Seconde Guerre mondiale ; au contraire, chaque guerre, chaque période noire, porte généralement en son issue les germes de la suivante.

À titre d’exemple, il est bon de savoir que le FN a créé il y a trois ans son bureau à l’ENA aux côtés de celui du PS et des Républicains et qu’une part désormais significative des diplômés de l’école française d’administration (qui fournit les ressources à l’encadrement supérieur de tout l’appareil d’État français) sont des sympathisants FN… « Sympathisants » qui ont cette fois un intérêt professionnel au succès de leur parti… et qui ont les moyens d’y contribuer[16]. Cette évolution nous dit que les idées du FN ne sont pas près de disparaître de l’appareil d’État français, et donc d’un des cœurs de l’Europe…

(Pour lire le GEAB en entier, inscrivez-vous )

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[1] En référence à l’expression de Bertold Brecht dans la résistible Ascension d’Arturo Ui, parabole de la montée au pouvoir d’Adolf Hitler : « Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde. » Source :Wikipedia

[2] Source : Europe 2020

[3] En parlant de privilèges de caste régnante et d’Angleterre, le récent article du Telegraph sur l’utilisation que fait Tony Blair de ses années passées au 10 Downing Street, est véritablement écœurant. Source :Telegraph, 14/12/2015.

[4] Source : The Independent, 20/09/2015.

[5] Source : Le Monde, 16/04/2015.

[6] Source : Sky News, 22/07/2015.

[7] Source : Le Figaro, 01/12/2015.

[8] Source : The Telegraph, 11/12/2015.

[9] Source : The Telegraph, 23/10/2015.

[10] Source : The Telegraph, 15/12/2015.

[11] Source : The Local, 07/12/2015.

[12] Source : Business Insider, 21/06/2015.

[13] Source : EU Business, 04/12/2015.

[14] Source : The Times, 03/12/2015.

[15] Source : Deustche Welle, 30/11/2015.

[16] Sources : Le Point, 27/08/215 ; Marianne, 16/11/2013.

Source : http://geab.eu/crise-systemique-globale-le-grand-retour-de-leurope-brune/

 


Economie : le modèle anglais (I)

 

London-City

 

Ces incroyables britanniques…

 

Si la vie reste chère à Londres, la crise sociale qui les touche comme partout ailleurs ne leur fait pas perdre leur flegme légendaire.

Pendant que nous, nous votons pour un retour à l’entre-deux-guerres, eux préparent l’avenir de la seconde moitié du XXIème siècle à coup de pounds.

Et ils ont des exigences.

On se rappelle que la Grande-Bretagne a rejoint le processus européen en 1973, en traînant les pieds.

Elle voulait une Europe « libérale » et croyait dure comme fer que l’abolition des frontières douanières au sein de l’Euroland, entre voisins, serait un moteur de croissance pour tous les européens.

Plusieurs crises sont passées sur ce doux-rêve et la perfide Albion a vacillé plus qu’à son tour entre chocs pétroliers dont les anglais se sont bien sortis grâce à leurs gisements de mer du Nord (ils parlent désormais d’exploiter sans contrainte écolo-logiste leurs schistes en Écosse), la guerre des Malouines (dites Falkland chez eux), les crises économiques et monétaires successives, mais a tenu bon avec sa menue-monnaie restée hors zone Euro.

Vous vous rendez compte, ils se passent sans problème de la première masse M1 (les billets de banque et les comptes à vue) du monde devant le dollar américain, qui croît de 5 % l’an, alors que la leur suit à peine l’évolution des prix…

En 2013, lors des dernières élections, « David Camé-Rhône » s’était engagé à organiser un référendum sur une possible sortie de l’Europe, et tout ceci sur fond de crise de la Zone euro, de crise grecque et de demandes pour plus (ou moins) d’intégration politique et économique au sein de l’UE.

Du libéralisme souhaité, espéré, l’Euroland s’oriente vers un fédéralisme qui tient chez eux – avec 4 nations réunies autour de l’Union-Jack – comme par miracle séculaire.

Un référendum qui devrait être organisé l’année prochaine.

Et les milieux d’affaires et politiques s’en inquiètent sur place : Risquons-nous d’assister à un départ du Royaume-Uni en 2016 ?

À mon sens, cette fois : Oui, il y a des convergences claires en ce sens.

Même si justement l’Écosse et Belfast pourraient faire sécession à cette occasion.

Mais rien n’est encore joué, rappelle-je.

Cette volonté de quitter l’UE ne date pas de la dernière pluie : Londres n’avait effectivement rejoint le processus européen (à l’époque la Communauté économique européenne), en 1973, qu’en faisant régulièrement entendre sa différence. Ces dernières années, alors que l’UE ne cesse de s’élargir, de s’alourdir, de se compliquer, que les divergences au sein des pays membres ne font que s’accentuer et que certains réclament une plus grande intégration, le Royaume-Uni se sent manifestement de moins en moins à l’aise dans ce mariage de raison et envisage ouvertement le divorce.

Les derniers soudages donnent le « oui » au Brexit gagnant. Parce que le Royaume-Uni a beaucoup à reprocher à l’Union européenne, ce qui n’étonnera personne.

Le pays a refusé d’intégrer la Zone euro et milite très clairement pour une vision de l’UE libérale, reposant principalement sur un grand marché commun originel.

Et depuis son entrée dans la CEE, Londres a obtenu un régime assez particulier constitué de nombreuses exemptions et dérogations.

Pour Londres, l’Europe c’est donc « à la carte », pas « au menu » … imposé de la cantine par les cuistots eurocrates.

De toute façon, ils ont raison : Il leur manque un art culinaire « pointu », pour avoir agrégé toutes les nourritures de l’Empire, tel que ça reste partiellement invivable pour un palais continental, même s’ils apprécient les bons vins presqu’autant que la bière.

Quoique, leur préférence en la matière reste pour les blancs, des vins à forte concentration de sulfite (nécessaire pour sa vinification, qu’on ne trouve pas en de telles quantités dans les vins rouges), ce qui donne mal au crâne assez rapidement quand on en abuse.

Et puis ils se sont mis au café « qualité ritale », ce qui est mieux que le « ricain ».

Et de remarquer que ces dernières années, certains pays plaident au contraire pour une Europe plus fédérale, souhaitant la mise en place de plus d’unité en matière de législation, d’écologie, de droit du travail ou encore de politique étrangère ou de défense.

Or, ça, vu de l’autre côté de la Manche, cela ne passe pas du tout.

Rares sont les Britanniques qui adhèrent à cette vision plus fédérale de l’UE. 

Pour résumer, disons que les Britanniques se partagent entre ceux qui souhaitent quitter l’Europe et ceux qui veulent y rester, mais uniquement pour la faire évoluer de l’intérieur.

Bien sûr, dans un camp comme dans l’autre, les raisons des partisans du « In » qui se sentent tout autant européens que d’autres, et ceux du « Out » qui ne s’y retrouvent plus, sont diverses et variées.

Certains espèrent plus de libéralisme, d’autre une vision plus « sociale-démocrate » pour ne pas dire « socialiste » (deux termes qui n’ont les mêmes significations que sur le continent).

Tactique intermédiaire et de pure logique : Dans tout processus de rupture, avant que celle-ci ne soit consommée, il faut en passer par la phase de négociations.

Celle-ci vient de prendre forme avec la lettre adressée par le Premier Ministre au président du Conseil européen.

Y sont regroupées les demandes du Royaume-Uni pour se maintenir dans l’Union européenne : 

– 1. Moins d’importance accordée à l’euro.

Une des principales craintes de Londres est la mise en place d’une Europe à deux vitesses, avec d’un côté les pays membres de la Zone euro – disposant d’un droit de décision renforcé en particulier en matière financière –, et de l’autre les pays non-membres et de fait de « seconde zone », comme la Pologne qui ne s’y retrouve pas.

Le Royaume-Uni ne tient ni à abandonner la livre sterling, ni la City !

Ni devenir des « secondes zones ».

– 2. Plus de libéralisme.

Dans sa lettre, « David Camé-Rhône » a rappelé l’importance du marché unique et a demandé son extension aux biens et services et pas seulement aux hommes et à la finance.

Ils y croient.

D’autant qu’il a en outre appelé à un allègement des réglementations imposées par Bruxelles ainsi qu’à la multiplication de partenariats commerciaux avec les principaux marchés de la planète dont les États-Unis, le Japon ou l’Asie du Sud-est.

C’est là qu’est l’avenir de l’Europe de leur point de vue, de sa croissance et de sa prospérité, en pensent-ils.

– 3. Moins de fédéralisme.

La fin de l’obligation d’évolution de l’Union européenne vers plus de fédéralisme.

Londres tient à sa souveraineté nationale, et le fait savoir. Le PM demande en outre que les parlements nationaux disposent d’un droit de véto contre les directives européennes…

Notez que chez nous, on ne les applique pas par défaut de mesures légales d’intégration…

C’est plus « soft » mais ça revient au même.

– 4. Limitation des droits des immigrés européens, et tout particulièrement en matière de prestation sociale.

La lettre précise que ceux-ci seraient tenus de cotiser 4 ans au Royaume-Uni avant de pouvoir bénéficier d’aides sociales.

Comme elles ne sont « pas terribles » et vont se raréfier, c’est un détail, mais ce pourrait justement et à-propos, devenir un point de blocage.

Autrement dit, la version îlienne de la « préférence nationale » : On y viendra tous tôt ou tard…

Il a prévenu que ces 4 demandes étaient une base à de futures discussions et non un couteau posé sous la gorge de Bruxelles. Tant mieux car non seulement aucun pays européen ne souhaitent le « Brexit » et que, en l’état, ces demandes sont fortement problématiques.

Ne serait-ce parce que certaines d’entre-elles nécessiteraient, pour être mises en place, une modification des traités.

Ce qui reste compliqué et chronophage.

C’est le cas par exemple de la formule rappelant que les pays membres s’engagent à une union toujours plus étroite. Or un changement en profondeur des traités doit passer par un référendum dans les pays européens.

Je vous laisse imaginer le boxon…

L’autre demande qui coince sérieusement du côté de Bruxelles, c’est la limitation des droits des immigrés européens qui instaurerait, de fait, une discrimination entre les citoyens européens.

Les pays d’Europe centrale et de l’Est se sentent particulièrement visés par cette demande et se sont déjà déclarés extrêmement opposés à cette demande britannique.

Les (plombiers) Polonais sont devenus la cible préférée de certains tabloïds et hommes politiques un poil populistes – cela vous rappelle-t-il quelques souvenirs ?…

Pour le reste, disons que le Royaume-Uni est depuis longtemps une exception au sein de l’Union européenne et que certaines des demandes britanniques pourraient être satisfaites par des contournements des règles existantes plutôt que par leur refonte.

Pour l’instant donc, les discussions – même si elles sont tendues – sont loin, très loin d’être parvenues au point de rupture.

Le premier ministre de sa très gracieuse majesté a indiqué, début novembre, qu’il souhaitait que ses demandes soient examinées avant le prochain sommet européen, le 17 décembre.

Mais, flegme britannique oblige, le Foreign Office a aussi précisé que le Royaume était ouvert à une plus longue période de discussions.

D’autant que le 17 décembre, c’est demain…

Là-dessus, ils sont prêts à assumer les conséquences d’un « Brexit », même si ça va leur coûter cher (et chaud), et même si on ne sait pas encore combien ni comment.

Tout ce que voit la City, c’est de pouvoir encore attirer des talents entre leurs murs et là, ils ont plus d’atouts que « Das Groβ-Paris », même si le statut spécial des impatriés va disparaître et s’ils ne font pas l’effort de causer « francilien-natif » qu’ils comprennent pourtant parfaitement, parfois dans des nuances que je n’imaginais pas, pour décoder parfaitement mes « jeux de mots » et autres « contre-pêts » glissés çà et là !

Personnellement, ce qui m’a étonné c’est l’urbanisme débridé de la ville.

Se côtoient des bâtiments de style victorien, avec d’autres en brique, bordant leurs « streets and roads » sur des niveaux différents, avec des quartiers tout en hauteur.

On est loin du style haussmannien parsemé de quelques bicoques ou monuments de style « Viollet-Le-Duc ».

Ils ont carrément des quartiers « la Défense » épars en centre-ville : À certains endroits, on se croirait à Broadway, comme à Piccadilly-Circus, même pas 10 minutes à pied de Buckingham-palace à travers St-James-Park, la moitié du bois de Vincennes en plein centre-ville…

Étonnant. 

À l’étroit dans ses murs, l’antique City a autorisé la construction de plusieurs immeubles de très grande hauteur ces dernières années pour attirer le plus d’entreprises possibles. La concurrence avec d’autres quartiers de Londres est féroce, notamment avec Canary Wharf, le nouveau quartier de la finance bâti à l’Est de la capitale sur le site des anciens docklands laissé en jachère urbaine parce que les bateaux étaient devenus trop gros pour entrer dans le bras de mer qu’est la Tamise : Hauteurs des marées, 5 à 7 mètres au pied de Big-Ben…

HSBC, Barclays, JP Morgan, Citi, Morgan Stanley, Crédit Suisse… À regarder les logos sur les gratte-ciels de Canary Wharf, le visiteur pourrait avoir l’impression que toutes les grandes banques de Londres s’y sont installées.

Ce quartier d’affaires ultra-moderne construit sur les friches des anciens docks a pourtant connu des débuts difficiles.

Les premiers immeubles ont été commercialisés en 1991, en pleine récession. Au départ, seuls 2.000 salariés travaillaient dans un quartier encore peu prisé malgré une bonne desserte en transports en commun (hors de prix également et parfois vétuste à un point inimaginable dès que l’on dépasse Waterloo-Station : On hésite même à s'assoir sur les banquettes). 

On vous explique que le développement de Canary Wharf est ensuite allé très vite. Le « big bang » des services financiers, à la fin des années 1980, donne naissance à des métiers qui requièrent de la place. La City, traditionnel centre des affaires au cœur de Londres, ne suffisait plus.

« Les banques cherchaient de grands plateaux pour installer leurs salles de marché. Les gratte-ciel de Canary Wharf leur offrent des surfaces qu’elles ne pouvaient trouver dans le centre de Londres», explique l’ancien responsable de l’aménagement de la City aujourd’hui professeur au University College London.

Certaines déménagent dans le nouveau quartier pour regrouper sur un seul site des activités auparavant éclatées dans plusieurs immeubles.

Et les groupes étrangers choisissent presque tous Canary Wharf pour y installer leurs banques d’investissement européennes, d’autant que le prix du mètre carré y est moins élevé que dans la City. 

Aujourd’hui, le nouveau quartier, qui appartient à une société privée, s’étend sur plus de 50 hectares, compte 37 immeubles et cinq centres commerciaux. Un million et demi de mètres carrés au total. Quelque 110.000 salariés travaillent à Canary Wharf, dont 41.000 dans le secteur bancaire, selon la British Banker’s Association (BBA).

La City serait encore un peu au-delà avec 51.000 salariés dans le secteur bancaire mais selon d’autres décomptes, Canary Wharf serait même passé en tête.

Et ce n’est pas fini. Aux quatre coins du nouveau quartier, des grues s’activent pour livrer de nouveaux immeubles.

La Société Générale occupera les huit premiers étages d’une nouvelle tour à partir de 2019. Les 3.000 salariés de la banque gauloise outre-Manche sont aujourd’hui répartis sur plusieurs sites au centre de Londres.

Mais la City n’a cependant pas dit son dernier mot. Les banques ont pu occuper des locaux libérés par d’autres secteurs qui ont quitté le centre, comme celui de la presse sur Fleet Street.

Et depuis une petite dizaine d’années, commencent aussi à sortir de terre des gratte-ciel, que les Londoniens ont affublés de surnoms comme le « cornichon », la « râpe à fromage » ou le « talkie-walkie » assez extraordinaire, avec à ses pieds des petites églises pas très loin de St-Paul Cathédral.

Résultat, les surfaces disponibles augmentent dans la City.

Certaines banques, comme RBS, Goldman Sachs, Rothschild ou Lloyds, n’en sont pas parties.

A six kilomètres l’un de l’autre, l’ancien et le nouveau quartier d’affaires sont tous deux en expansion. « La City n’aurait pas survécu sans Canary Wharf», estime le prof.

La City offre désormais un profil plus diversifié, avec les sièges de grands assureurs comme Prudential et Aviva, ou les grands cabinets d’avocats d’affaires.

Et ils n’ont pas manqué de nous présenter le « Treillage ».

Un projet ainsi baptisé par les londoniens parce que ses façades évoqueront – vaguement – des croisillons de bois destinés à supporter des plantes grimpantes.

Ce nouveau projet de gratte-ciel de 73 étages, plus haut que la Tour Eiffel, a été dévoilé lundi dernier. Il sera construit au cœur de la City, à deux pas des autres tours comme le « Cornichon » ou la « Râpe à fromage ». Avec une hauteur de 310 mètres – la limite imposée par les autorités de contrôle aérien –, ce sera le plus haut immeuble du quartier et il sera à égalité avec le « Shard », la magnifique et plus haute tour d’Europe qui domine déjà la rive sud de la Tamise.

La vue y est extraordinaire, mieux que depuis le haut « London Eye », la roue construite pour le millenium (et qui devait être démolie l’année suivante).

Le « Treillage », conçu par l’architecte britannique Eric Parry, comprendra 90.000 mètres carrés de bureaux, un espace ouvert au public au dernier étage et le restaurant le plus haut de Londres.

Au pied de la tour, une large place est prévue.

Le site est actuellement occupé par l’immeuble de l’assureur Aviva, haut de 28 étages, qui sera détruit.

Le projet ne devrait pas être finalisé avant la prochaine décennie.

Un autre gratte-ciel de grande hauteur est encore prévu dans la City, mais il sera un peu moins haut (288 mètres).

Alors quoi, deux gratte-ciels dans la même décennie, dans le même quartier, ces gars-là, Euro, Europe ou non, ils croient vraiment dans leur avenir, c’est à n’en pas douter.

Une bouffée d’oxygène quand on vit dans des pays en crise, sociale, politique, économique, monétaire, qui se vautrent dans le « bashing ».

Chapeau les britishs : Quelle leçon !

J’ai bien aimé (sauf la bouffe).

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/12/london-city.html

 


Mains invisibles : Chapitre XXXIV.4 : 14 Juillet 2014 (4/4)

 

Chapitre XXXIV.4

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

14 Juillet 2014 (4/4)

« De toute façon, leur putsch a déjà échoué… Ils n’ont plus l’avion ! »

Ils restent dangereux tant qu’il y a des obus qui ne sont pas sous la garde des troupes loyales à la République.

« Mais vous savez qui c’est, au moins ? Vos capitaines comme vous le présumiez un temps ? »

On est passé aux officiers supérieurs : « Un coup de force des colonels… »

Comme à Athènes, il y a bien longtemps.

« Guy Proudhon, c’est un sous-officier « suicidé » d’avoir été intoxiqué pendant la première guerre du Golfe avec des poussières d’uranium appauvri. Vous n’étiez pas né, vous ne pouvez pas savoir. En revanche, on surveillait son blog et son association de vétérans quand j’étais patron de la DRM.

Un jour, il a été retrouvé pendu dans sa maison. Sans un mot d’explication, après s’être battu pendant des années et des années auprès du ministre des anciens combattants pour qu’on reconnaisse officiellement son état de santé.

Un décès suspect, mais il n’a pas été possible d’en faire plus : les gendarmes, peut-être sur ordre ou parce qu’ils étaient trop cons, ont convaincu sa famille de le faire incinérer rapidement, faute de pouvoir lui acheter un cercueil et une concession.

Comme si la sœur ignorait que les frais d’obsèques, dans ces cas-là et pour nos vétérans les plus démunis, sont pris en charge par le ministère !

Autrement dit, c’est signé du régiment d’infanterie de marine, qui est justement à dissoudre aux dernières nouvelles du gouvernement, engagé dans la première guerre en 91/92. »

Une mesure de rétorsions ?

Pas besoin d’en savoir plus : Paul avait compris.

La radio grésille : les canons sont repérés dans la plaine de France, derrière Garonor, entre deux autoroutes, à mi-distance entre Roissy Charles-de-Gaulle et Le Bourget.

« Si on décolle, on est sur zone en combien de temps ? »

7 à 8 minutes.

« 9 heures 00 … On a donc 95 minutes. Il faut qu’on ait une position GPS, que l’on puisse calculer une route. »

Qui va presque tout droit dans le prolongement de la piste et jusqu’à Évreux.

« Euh, Amiral … Il n’y a pas moyen de les pousser à la reddition, plutôt que d’aller les anéantir sans coup de semonce ? »

Paul a raison : il y a les pelotons du dispositif « Vigipirate » de Roissy-CDG et les troupes de soutien logistique à Satory qui restent mobilisables.

« Faut les autorisations ! »

Paraît qu’il s’en passait, jusque-là l’amiral.

Le temps passe, comblé par des appels radio. Les tireurs des toits de la place de la Concorde ont été maîtrisés et mis aux arrêts.

Le Président Landau sort tendu, sans rien en laisser paraître, de son palais pour remonter la rue du Faubourg Saint-Honoré et déboucher sur la place de l’Étoile par la rue Friedland.

Un parcours « normal ».

Même pas applaudi, aucun petits-drapeaux tricolores aux fenêtres.

Il est accueilli par son chef d’état-major où ils grimpent dans son véhicule militaire piloté par son chauffeur personnel en uniforme, médailles au vent et le général gouverneur de Paris.

« – On m’a dit que des troupes hostiles manœuvrent à proximité de Paris…

– Ne vous inquiétez pas Monsieur le président. Le périmètre a été sécurisé ! Et nos derniers éléments suspects sont actuellement cernés en vue de leur neutralisation.

– Bien, bien. On m’a parlé aussi d’une éventuelle attaque aérienne…

– Oui, Monsieur le Président. On l’a découverte dans la nuit. Mais le ciel de Paris est sécurisé par nos batteries de missiles anti-aériens et le seul avion capable de les franchir est de nouveau sous le contrôle de « Charlotte » depuis une demi-heure au moins.

– Ah oui, « Charlotte », décidément… Il faudra vraiment l’inviter à déjeuner à l’Élysée, celle-là ! »

Le président se souvient encore de sa trop brève entrevue avec l’industrielle ardéchoise à Washington.

Moment de solitude du général « Deux-Villes-Liées »…

« – Si vous le souhaitez… »

9 heures 15. Les troupes sont au contact visuel avec les artilleurs :

« – Charlotte ? Ici « big-bougie ». En position. J’illumine les cibles pour un tir en piqué. Mais nous avons des gars qui cernent notre cible et s’en approchent plus des commandos héliportés en approche.

– « Charlotte » à « big-bougie » (quel nom de code, qui fait penser immanquablement à un phallus et quelques positions du Kâma-Sûtra, dont celle de la « bougie ardente » à Paul !), Bien reçu décollage dans 5 minutes. Après vous faites évacuer vos gars assez loin…

Je vous préviens, Amiral, dès qu’on mettra les gaz, ça décoiffe. Alors accrochez-vous à votre casque et votre viseur et laissez-moi piloter le bazar sans ne rien toucher à quoique ce soit d’autre. »

Normalement, il y a une escouade d’hélicoptères d’attaque au sol qui se précipitent au nord de Paris, détournés du défilé de clôture : ils passent à Satory s’équiper de missile air-sol de courte portée et de munitions de 20 mm.

Tension des dernières minutes d’attente.

« On y va, Capitaine ! »

C’est trop tôt, mais un ordre con, ça reste un ordre con, même dans les opérations.

L’Atar ronfle et ébroue la machine. La postcombustion est allumée.

Puis c’est le lâcher de freins. La piste est avalée rapidement avant d’arrondir presqu’au bout !

L’avion monte, Paul rentre les ailerons et là, c’est l’accélération dès que Mach 0,4 est atteint : les portes de la veine d’alimentation d’air se referme sur le turboréacteur qui s’étouffe pour venir gaver les deux statoréacteurs de comburant.

La montée est vertigineuse et Paul ouvre en grand toutes les buses d’admission de kérosène dès qu’il est capable de tenir son avion à la verticale, sans embardée, manche à balai au point mort…

Sportif.

« Vous faites toujours ce numéro-là pour emballer les filles ? »

Que l’amiral s’occupe de la radio, dans le boucan, et de ses viseurs.

« Je vais monter à 80.000 pieds, au-dessus des nuages. On ne va pas voir grand-chose. Mais à la verticale du point GPS, je coupe les réacteurs et déploierai les ailerons en grand. Ça va ralentir sévère à nous envoyer en voile rouge et j’arrondirai la trajectoire jusqu’à être en piqué à 100/120 nœuds, aérofreins déployés.

On aura alors environ 80 à 90 secondes pour ajuster la cible et tirer nos engins avant de s’écraser au sol ou de faire une ressource. Bien sûr, le plus tôt sera le mieux. »

Et ensuite, ils mettront le cap sur Fauville. Tout droit.

Manœuvre qui manquera de faire vomir Gustave, tellement l’estomac et son contenu remontent à la gorge.

Mais quelle galère !

« « Charlotte » à « Bougie-ardente » : vous en êtes où au sol. Je suis à votre verticale dans moins de 2 minutes… »

Silence radio en réponse. « Allo ? Bougie-ardente ! Vous êtes toujours de ce monde où vous vous êtes fait bouffer par les « méchants » ? »

« Mon commandant, ici « Big-bougie », pas bougie-ardente si c’est à nous que vous parlez ! »

Fou rire de l’amiral qui écoutait et se remet de la décélération pour le moins vigoureuse : il n’a plus 20 ans.

« – Charlotte à big-bougie : excusez. Suis à votre verticale et entame mon piqué.

– Attendez encore 30 secondes pour confirmation de la reddition de la cible. C’est marrant, je ne vous vois pas et ne vous entend pas…

– Ne soyez pas con lieutenant, je suis trop haut et moteur coupé pour une descente aux aérofreins…

– Ah bon… »

Eh oui !

« – Ça y est, je les ai repérés et verrouillés… Mais curieusement, l’illumination laser vient de faire défaut…

– Allons bon… un contre temps ?

– Big-bougie à Charlotte. Attaque annulée. Cible neutralisée. Vous pouvez rentrer.

– Reçu Big-bougie. Vous êtes sûrs, qu’on n’y revienne pas ?

– Affirmatif mon commandant ! Opération terminée !

– Content que ce se soit bien passé : on rentre ! Protégez vos tympans, je rallume la bestiole. »

10 heures 30 : on peut voir au loin les fumigènes de la PAF qui survole Paris en ouverture du défilé aérien.

Cette année, ils sont neuf, alors que d’habitude ils ne sont que huit.

Un défilé normal, puisque même les sifflets et les huées auront accompagné le véhicule du président sur son parcours jusqu’au rond-point des Champs-Élysées.

Mais pas de bonnets-rouges, cette année. Pas de pancarte ni de banderoles non plus.

Rien que du « très normal ».

Tout juste un petit rappel télévisuel après 13 heures, piétinant une promesse de plus de ne pas faire de show dans les jardins devant les caméras, sur le respect dû à la fonction présidentielle et quelques 31 arrestations.

Il ne se sera rien passé d’extraordinaire ce 14 juillet-là, sauf un hommage aux sacrifiés d’une guerre mondiale, qui 100 ans avant n’avait pas encore commencé et une météo qui se sera dégagée en fin de journée.

Naturellement, « black-out » total dans la presse et « gueule de bois » chez les apprentis insurgés.

Mais ne serait-ce que partie remise ?

Juste une série de quelques 80 posts comme d’une ultime trace sur deux blogs quelconques, comme il en existe des millions, racontant « ce qui ne s’est jamais passé ».

Paul sera à Kotor au soir, avec 24 heures de retard.

Eurydice prendra la mer le lendemain vers le canal de Corinthe, une « construction » antique des plus époustouflantes…

Et ce n’est pourtant pas une des 7 merveilles du monde.

I3 – Bonifacio ; le jeudi 17 juillet 2014

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Régionales 2015 : vers l’effondrement de notre totalitarisme mafieux (I)

 

Et puis après ?....

 

Les élections régionales du 6 décembre 2015 ont été l’occasion d’un véritable « raz-de-marée » du Front national.

Un « tsunami » de vagues bleues marine a recouvert notre pays avec le FN en tête dans six régions !...

Du jamais vu !...

Faut-il s’en étonner ?...

La réponse est NON !...

Cela fait dix-huit ans que je hurle dans le désert que notre démocratie est devenue un « totalitarisme mafieux » et que cela finira mal !...

Nous y sommes.

Parce que lorsqu’un chef de l’Etat, en l’occurrence François MITTERRAND, détourne, en toute impunité, des milliards d’euros, comme cela a été le cas avec le détournement des indemnités de guerre virées à la France en 1991 par le Koweït, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes Unis, et bien cela signifie tout simplement que nous sommes devenus un système totalitaire.

Tous les contre-pouvoirs se sont effacés : que ce soient les hauts fonctionnaires des finances et de la Défense, car ils tiennent à leur carrière (et à leur peau), les élus corrompus ou lâches, la presse subventionnée et aux ordres, les citoyens apeurés, etc…

Malgré le fait que ce détournement de fonds ait été dénoncé au ministère des finances en janvier 1998, que le dossier est complet et a même donné lieu à deux questions, en septembre dernier, au gouvernement par les députés Nicolas DUPONT-AIGNAN et Patrick HETZEL, que, de plus, de très nombreux courriers ont été envoyés au président de la République et aux ministres concernés, il faut bien avouer que rien ne bouge, que la situation n’évolue pas, que « tout le monde » a peur d’une Divulgation.

Il ne faut pas sous-estimer une telle situation : elle est le symptôme révélateur d’une intelligentsia qui a perdu le sens de l’intérêt général et ne survit que pour jouir toujours un peu plus du POUVOIR SUR LES AUTRES en pratiquant une omerta forcenée, quitte à éliminer les gêneurs comme Pierre Bérégovoy

Cela se traduit par l’absence d’un authentique débat démocratique basé sur la parfaite connaissance des enjeux et sur la transparence de la vie publique.

Nos élus forment une NOUVELLE ARISTOCRATIE MAFIEUSE, quasiment intouchable, où les chefs peuvent faire tout et n’importe quoi, y compris voler des milliards destinés à la Défense Nationale !...

C’est sûr que ça va bien se terminer !...

Les mafieux ont même entrepris de détruire la principale grande fonction régalienne de l’Etat, celle qui consiste à protéger les biens et les personnes : la Défense !...

Parce que les fonds détournés représentent 7 milliards $ en 1991, soit près de 16 à 17 milliards d’euros en valeur actuelle, c’est-à-dire près de 50% du budget annuel de la Défense Nationale !...

Une somme considérable.

Cette décomposition des valeurs démocratique est très bien ressentie par les nombreux électeurs qui viennent de choisir de « Front », pour changer de politique, changer de dirigeants et résoudre les problèmes actuels de société.

Malheureusement, si le ressenti populaire est juste – il faut virer les dirigeants de l’UMPS – les solutions proposées sont totalement anachroniques car « Marina la Peine » ne nous propose rien d’autre qu’un programme économique et politique très proche de celui du « Front populaire » de 1936 !...

Le monde a quand même un peu changé !...

Alors, bien sûr, je me demande comment tout cela va évoluer sachant que la Présidentielle de 2017 est dans un an et demi, c’est-à-dire demain.

A la vitesse à laquelle le FN grimpe dans l’opinion publique, il suffira de quelques attentats, quelques scandales, encore plus de chômage, pour que l’élection à la tête de l’Etat devienne possible dès le premier tour !...

 

Aussi, l’anticipe une « Divulgation » du détournement des milliards de la Division Daguet au premier trimestre 2016, et ceci pour plusieurs raisons :

La première raison est que le dossier est « complet » et que le gouvernement est « coincé » par cette histoire. Deux questions ont été posées en septembre par les députés Dupont-Aignan et Hetzel au ministre des finances, et on attend toujours la réponse.

Mais je doute que le dossier sorte de ce côté-là, sauf si les « Républicains » se lancent dans l’aventure (pourquoi ne l’ont-ils jamais fait ?...).

La seconde raison réside dans le fait que le dossier a servi aux pilotes de ligne du SNPL à « museler » la direction « d’Air Transe » depuis la mi-octobre, mais aussi le gouvernement et les médias.

Il suffit de se référer à la « lettre ouverte à Michel SAPIN » du 4 octobre 2015 pour s’en convaincre.

Plus un mot de travers sur les pilotes qui étaient jetés en pâture au public il y a seulement un mois et de demi. Les premiers accords commencent à être signés et nous le savons uniquement par des communiqués de presse.

Vraiment surprenant !...

Tout le monde est prudent et ne veut pas mettre le "feu aux poudres"…


La troisième raison est relative aux attentats d’octobre dernier.
Nous sommes en guerre et la guerre cela coûte cher, très cher…
Et il y a environ 16 à 17 milliards d’euros qui attendent toujours d’être virés à la défense.

Ils sont bloqués, semble-t-il, dans le « plan d’investissement pour l’avenir » qui n’est qu’un montage financier ayant permis de récupérer les fonds disparus. Ceux-ci auraient été placés dans un Trust à Londres, comme c’est raconté dans le roman « Opération Juliette-Siéra » de « I-Cube ».

Les militaires connaissent très bien le dossier et, dès que la grogne devient intenable à l’Etat-major, notre « capitaine de pédalo » n’a pas d’autre choix que « d’allonger les crédits » :

  • Le grand carénage du CDG, la remise à niveau des Rafale, la modernisation des armes et munitions, y compris nucléaires, soit des rallonges non budgétées de plus de 3,5 milliards...
    - Le coût des OPEX démultipliées depuis 2012 et se prolongent encore et encore.
    - Deux lois sur l'espionnage et le renseignement sans contrôle, ni du pouvoir politique (exécutif et législatif) ni du pouvoir judiciaire.
    - Et 815 millions pour la sécurité tous azimuts pour ... 318 armes confisquées, plus un état d'urgence qui mettra enfin le pays en coupe réglée sous la botte des préfets et demain des généraux.

Par contre, le problème des vétérans, et des malades du syndrome du Golfe, n’est toujours pas réglé. Il faudrait qu’ils soient reconnus et indemnisés avant une diffusion du dossier dans le grand public, sous peine de tensions supplémentaires.

Mais ce n’est pas de ce côté-là que le scandale devrait exploser. Les militaires sont "sous tension" mais n’ont pas l’habitude de se mêler des affaires des politiciens, même si elles sont mafieuses.


La quatrième raison est la montée du « Front ». La voie est toute tracée pour une élection au premier tour de « Marina-la-Peine » à la présidentielle de 2017 !...

D’où la tentation de "tirer un missile" pour déstabiliser encore plus le gouvernement et l’UMPS et s’assurer un peu plus de la victoire.

Il faut savoir que le dossier est très bien connu dans les hautes sphères du FN.

De plus, il ne faut pas sous-estimer le profond ressentiment des « Frontistes » envers une classe politique qui les a toujours désignés en « boucs-émissaires », sachant que la campagne haineuse de l’UMPS ne peut qu’aggraver les rancœurs et la hargne de « Marina-à-la-Peine » et de ses élus…

D’où une tentation de « sortir » le dossier après les élections, suffisamment de temps avant la Présidentielle, car c’est un dossier lourd, complexe. Et il y a de quoi scandaliser, écœurer, définitivement les électeurs.

Un résumé des dernières informations sur le dossier est disponible dans ces billets :

PARTIE I : Air France mise en danger par une "minorité"…

PARTIE III : Interrogations sur Dominique Strauss-Kahn

PARTIE IV : Dominique Strauss-Kahn, un personnage romanesque

Mais où allons-nous ?...

Pour l’instant, la direction prise par le « capitaine de pédalo », et nos élus, est « toujours plus de lois liberticides » !... C’est-à-dire que le terrain est préparé pour un totalitarisme d’extrême-droite qui appliquera un programme économique « national-socialiste » !...

Malheureusement cela ne résoudra pas les problèmes, car il faudrait surtout plus de démocratie !... C’est-à-dire innover et mettre réellement les citoyens "à la barre" !...

 

Parmi les solutions proposées, je propose le tirage au sort des sénateurs parmi les citoyens volontaires :

EXTRAIT : « Le détournement des 3,5 milliards de dollars des indemnités de la guerre du Golfe par François Mitterrand en 1991 révèle que notre pays est devenu un authentique « totalitarisme mafieux » où un chef de l’État peut détourner des milliards en toute impunité.

Ce crime contre les institutions, contre la démocratie, contre la défense, contre nos militaires, n’a été rendu possible que parce qu’une grande partie de la classe politique est arriviste, corrompue, craintive, lâche, ou sans valeurs.

En détournant ces fonds, « l’Arsouille », comme l’appelait le général de Gaulle, savait que tous se tairaient, par crainte pour leur carrière mais aussi par peur d’être ῝suicidé῝ comme Robert Boulin, Pierre Bérégovoy, François de Grossouvre, ou encore Jean-Edern Hallier.

Je rends hommage à ces hommes qui ont payé de leur vie leur opposition à la corruption comme a pu le faire Pierre Bérégovoy le 8 avril 1992 lors du discours qu'il a prononcé devant l'Assemblée nationale :

« Mais je voudrais être plus clair encore. J'entends vider l'abcès de la corruption. J'ai demandé au garde des sceaux de pousser les feux de la justice et du châtiment pour les coupables.

Toutes les procédures seront conduites à leur terme, dès lors qu'elles révéleront des actes frauduleux commis à des fins d'enrichissement personnel.

Je souhaite que cet assainissement soit conduit par la justice avec célérité et sévérité. Pour la part qui revient au parquet, le garde des sceaux y veillera. Toutes dispositions seront prises par la Chancellerie afin de faciliter l'aboutissement rapide des procédures, dans le respect, bien entendu, des décisions des juges. 

S'il est des dossiers qui traînent, croyez-moi, ils ne traîneront plus. Il faut guérir la corruption, il faut aussi la prévenir (…) J'ai ici une liste de personnalités dont je pourrais éventuellement vous parler. ».

Pierre Bérégovoy a été retrouvé suicidé le 1er mai 1993.

Il aura tenu un an face à la corruption.

La situation ne s’est pas améliorée en vingt ans comme le révèlent en continu les scandales politico-financiers qui se succèdent les uns aux autres.

L’opinion publique n’a plus aucune confiance dans ses dirigeants et dans le fonctionnement de notre démocratie.

Les citoyens sont même prêts à se jeter dans les bras nationalistes de « Marina la Peine » comme si c’était le manque d’esprit nationaliste qui avait causé cet effondrement du sens civique de nos élus !...

SI LA FRANCE VA MAL, CE N’EST PAS PAR MANQUE DE NATIONALISME MAIS PARCE QUE LES BASES DE NOS INSTITUTIONS SONT MAL CONÇUES !... ELLES DOIVENT ÊTRE AMÉLIORÉES !...

Les bases du fonctionnement de notre démocratie sont mauvaises et doivent être changées.

Nous devons innover, refonder le système.

Pourquoi ne pas instituer le tirage au sort ?...

Dans nos démocraties, très peu de personnes réclament un tirage au sort d’une partie des représentants du peuple.

Pour beaucoup, cela semble même franchement révolutionnaire !...

Nous tellement habitués à aller désigner par le vote nos représentants dans les différentes institutions de la République que le tirage au sort semble une idée totalement saugrenue !...

Pourtant le tirage au sort des citoyens a été institué dans les jurys populaires, ceux-là même qui avaient la possibilité de « raccourcir » une personne lorsque la guillotine était l’instrument de justice le plus radicale, et le plus définitif.

Là, il ne s’agissait pas de diriger une commune, une région ou l’Etat mais, carrément, de tuer un individu jugé coupable au risque, d’ailleurs, de commettre l’irréparable : condamner un innocent !...

Mais, lorsque des personnes tirées au sort votent des lois, au moins le processus est réversible en cas d’appréciation erronée – c’est la grande différence avec la condamnation à « l’échafaud » !...

Le tirage au sort des représentants du peuple peut conduire à des excès démagogiques, mais il faut bien réaliser qu’une démocratie représentative a déjà réussi à se transformer en état totalitaire, comme on a pu le voir lors de l’arrivé au pouvoir d’Adolf Hitler en mars 1933.

Nous y sommes, d’une façon différente et bien moins flagrante.

Comme je l’ai déjà expliqué, nous vivons dans un « totalitarisme mafieux », une forme de totalitarisme plus sophistiqué et bien moins visible que le communisme ou le nazisme, mais tout aussi destructeur des libertés sur le long terme.

En fait, la meilleure solution pour garantir les citoyens de toute dérive totalitaire est qu’il y ait deux systèmes, le tirage au sort et l’élection, qui cohabitent simultanément, les deux s’autocontrôlant l’un l’autre.

Ainsi, on peut très bien imaginer que les membres de l’Assemblée Nationale continueraient à être élus tandis que ceux du Sénat seraient tirés au sort.

De la même façon, le développement de la régionalisation devrait aboutir, un jour ou l’autre, à la création de grandes régions pouvant rassembler jusqu’à 10 millions d’habitants, celles-ci étant dotées d’un parlement où il serait souhaitable que la moitié des membres soient tirés au sort.

Chacune de ces régions pèserait aussi lourd qu’un Etat comme la Finlande, la Suède, le Norvège, l’Irlande, la Suisse, le Portugal ou la Grèce.

Aussi, afin de corriger l’évolution dramatique de notre démocratie, et pas seulement la nôtre puisque le problème du rejet de la classe politique n’est pas spécifique à la France, il me semble souhaitable d’instituer une part de tirage au sort parmi les représentants du peuple avec, bien sûr, un système de contrôle par l’institution de façon à se garantir de toute dérive.

Aucun parti politique n’a jamais étudié une telle proposition !...

Ce serait couper la branche sur laquelle les élus sont assis et où ils peuvent se gaver de bonnes « rémunérations » et de divers avantages avec, dans les pires cas, des commissions sur les appels d’offre ou les contrats d’armement !...

Compte-tenu des résistances du système, celui-ci ne pourrait changer que lors d’un effondrement économique et financier pour que les analystes politiques, des politiciens, la presse et les médias, étudient et reprennent cette proposition.

Nous y arrivons progressivement.

Mais il est possible qu’un scandale politique très grave, la révélation d’une gigantesque affaire de corruption, provoque un choc dans l’opinion et précipite les choses ; les citoyens se demanderont alors : « Comment a-t-on pu en arriver là ?... »

Ce sera le moment de la remise en cause du système ; il faudra trouver des explications à cette situation catastrophique puis innover afin de trouver un nouveau type de gouvernement de l’Etat.

Devant la gravité de l’effondrement de l’économie et des finances du pays, et la révélation au public du très grave niveau de ῝pourrissement῝ de la classe politique, les citoyens réaliseront alors qu’il n’y a qu’une seule solution vraiment efficace : celle de briser le pouvoir exclusif des partis politiques !...

C’est là où le tirage au sort d’une partie des représentants du peuple, et le développement de la démocratie directe, deviennent des solutions d’avenir.

Avec ces nouveaux apports dans la démocratie, les mensonges systématiques et les promesses irréalistes et démagogiques qui s’introduisent dans les discours électoraux disparaissent de fait.

De la même façon, les puissances de l’argent sont exclues et elles ne peuvent plus financer, corrompre, en espérant une faveur en retour !...

Ainsi la démocratie directe, le tirage au sort, et une courte durée des mandats, par exemple de un an, comme on l’a vu à Athènes, suppriment une grande partie de la corruption.

Source : http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/2014/10/pour-le-tirage-au-sort-des-s%C3%A9nateurs-i.html

Voilà, ce sont juste quelques réflexions et considérations sur une situation gravissime.

Bonnes réflexions…

 

Jean-Charles DUBOC

 


Mains invisibles : Chapitre XXXIV.3 : 14 Juillet 2014 (3/4)

 

Chapitre XXXIV.3

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

14 Juillet 2014 (3/4)

À six heures du matin du 14 juillet, Morthe de l’Argentière se fait déposer par un hélicoptère civil sur le parking du Mercure du coin pour redécoller avec « Charlotte » à bord.

« Niergnies est cerné par une compagnie de commandos de marine mobilisés cette nuit. On attend mon arrivée pour mener l’assaut. »

Comment a-t-il réussi à faire ça, le « banni » des ministères à la retraite ? Il a dû se démener comme un beau diable pour mobiliser dans l’urgence de la troupe un dimanche.

« Les effectifs disponibles ne sont en effet pas très nombreux. Quant à avoir les autorisations nécessaires du ministère ou de l’état-major, on attendra mardi, parce qu’ils sont tous aux abonnés absents ! »

Par ailleurs, il a lancé le capitaine de frégate Guigou à l’assaut de l’amirauté.

« – Pardon ? L’amirauté ?

– Oui. Depuis hier-soir, les toits qui surplombent la place de la Concorde ont été investis par des tireurs d’élite d’un détachement inconnu qu’il s’agit de déloger. Idem au Crillon : il y a bien un attentat grave qui se prépare pour le défilé.

– Un 14 juillet normal pour un président normal, en somme ! » en rigole Paul.

Si celui-là se contentait de se faire siffler par la foule… Mais non : il aura dressé un double barrage de cavaliers de la garde-montée, sabre au clair autour de son command-car pour passer les troupes en revue.

Un tireur embusqué depuis les trottoirs n’a aucune chance de faire un carton, comme ç’aurait pu être le cas en 2002 contre Rackchi. Tous les toits de l’avenue des Champs-Élysées ont été investis par des tireurs d’élite du GIGN et plusieurs milliers de policiers surveillent la foule et les façades des immeubles : ambiance garantie !

Comment a-t-il été averti ?

« Si vous saviez… les effets d’une « main invisible », peut-on dire. »

C’est quoi encore ce nouveau délire ?

Décidément, « les mains invisibles » auront été évoquées partout et tout le temps depuis des mois et des mois pour expliquer l’inexplicable, même par le Pape !

Alors, si maintenant l’amiral s’y mettait aussi, où allions-nous donc ?

« Pour tout vous dire, hier je déjeunais avec « I-Cube », vous savez, celui qui raconte sur son blog vos « petites affaires ». »

Il se souvenait de leur conversation d’août 2012 sur ce sujet et d’avoir lui-même été lire « Opération Juliette-Siéra », son premier « roman ».

« Parce que vous avez enfin compris que ce n’était pas moi ? »

Probablement…

« Il m’a averti et expliqué à peu près comment ça doit se passer. Et de rajouter qu’on va trouver votre avion armé de bombes au napalm qui doit aller faire un joli barbecue sur la tribune officielle. Heureusement, il n’y a aucun chef d’État à part le nôtre, là-dedans… »

Oui mais, si on empêche le décollage du Nivelle en mettant un ou deux véhicules en travers de la piste, ça sera largement suffisant pour empêcher l'opération.

« Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est comment il est arrivé là. Vous m’aviez pourtant dit, ou si ce n’est pas vous, quelqu’un d’autre, qu’il avait été dé-motorisé… Je ne comprends pas. Parce que ce n’est pas un transport en camion, puisqu’il y avait deux pilotes samedi à bord… »

En voilà qui ont dû se faire caguer à compulser le mode d’emploi, se félicite Paul.

Parce que c’est un avion compliqué à piloter. « On la re-motorisé il y a environ 15 jours pour une mission idiote… »

C’est quoi cette histoire, questionne l’amiral ?

« Je ne me souviens plus… Êtes-vous ou non habilité « défense », déjà, dans votre situation de retraité ? »

Il ne va pas recommencer : « Même secret d’État depuis quelques mois… Mais je suis devenu comme vous : totalement amnésique sur ce qui n’existe pas ! »

Une bonne école, son capitaine de frégate.

« Alors je peux vous raconter : la mémoire m’est revenue d’un coup… »

Mais ils arrivent déjà à proximité du terrain de Niergnies.

Le commando de choc de la marine est déjà sur le pied de guerre, prêt à intervenir, commandé par un lieutenant de vaisseau.

Le plan est simple : ils foncent à travers la porte d’entrée et maîtrisent tout le personnel au bivouac à travers champ.

« Euh, j’aimerai qu’on ne tire pas trop du côté du prototype… Ses céramiques résistent bien à Mach 5, mais vos neuf millimètres, je ne suis pas sûr. »

Et puis ils mettront des camions en travers de la piste pour en interdire l’usage provisoirement.

« Le tout, c’est de se saisir aussi des pilotes. »

Oui, mais ils sont où ?

« À bord de l’appareil, peut-être… »

En dix minutes à peine, la première compagnie du Commando « Sergent Guy Proudhon » et son escorte de gendarmes sont maîtrisées, avec seulement une ou deux courtes rafales de sommation tirées en l’air…

Aucune résistance.

Les gendarmes sont d’ailleurs les premiers à se « désister » de toute tentative séditieuse.

« On n’a reçu l’ordre que de prendre position et de fermer les accès aux civils… »

En attendant, ils sont aux arrêts, sauf un qui a pris la poudre d’escampette à poursuivre son chien qui s’est fait la malle à courir après un lièvre affolé par la première courte rafale de Famas…

Les pilotes, un allemand et un tchèque tous les deux maîtrisant un français sommaire, sont plus diserts. Ce sont des mercenaires recrutés il y a un bon mois et arrivés en France il y a moins d’une semaine.

« La mission consistait à bombarder Paris à 10 h 35 et à envoyer le zinc à la flotte dans la Manche à proximité de l’Angleterre… Un sacré engin que vous avez là ! »

Pas facile à piloter, sauf ailerons déployés et à basse vitesse… Ce comment ils sont arrivés jusque-là sans encombre.

« Je vous garantis qu’il peut faire du Mach 2,3 au niveau de la mer et du 5 à haute altitude. Mais c’est vrai qu’il est assez fantasque, tel que vous auriez eu du mal au-dessus de Paris. »

Soit ils volaient à petite allure, et ils auraient été interceptés par la chasse ou les missiles anti-aériens déployés à tout hasard si l’alerte avait été donnée, soit ils filaient à haute vitesse et ils se seraient retrouvés en voile noir et dans la stratosphère en moins de temps qu’il ne faut pour arriver à Paris…

À ce jeu-là, le premier pilote d’essai, il avait failli y laisser sa peau pour atterrir finalement en urgence à Solenzara.

Mais à grande vitesse, aucun missile ni même aucun avion ne peut plus l’intercepter, sauf à croiser sa route par inadvertance.

« On fait quoi maintenant ? »

On sait qu’il y a un peloton d’artillerie de campagne du côté de Satory…

« Toujours votre « main invisible » ? »

Oui. « J’y ai envoyé un peloton avant notre départ d’Arras, mais la place est vide. Un patrouilleur aérien circule autour du Bourget et de Roissy pour vérifier. S’il le repère, une compagnie de la police de la flotte est censée se rendre sur place et les neutraliser. Sans ça, on fait un passage et on largue les munitions destinées à la place de la Concorde sur eux » sans coup mollir.

« Vous feriez feu sur des inconnus sans en avoir reçu l’ordre ? »

C’est lui qui les donne, les ordres.

« Donnait, plutôt. Mais au moins, avez-vous un pilote qui sait se servir de cet avion et un co-équipier qui sait se servir du système d’arme ? »

Le pilote ? Il l’a en face de lui.

« – Eh dis donc, je ne suis plus sous vos ordres. Et je n’en reçois plus depuis bien longtemps. J’ai passé l’âge ! Exception faites pour les ordres cons, naturellement.  

– Le jeune chien-loup prêt à mordre pour défendre les institutions du pays se dégonflerait-il ? C’est un ordre-con, comme vous le dites et c'est le moment d'obéir sans discuter.

– Je ne suis plus votre « petit-vieux » ? Et puis vous l’avez dit vous-même : en voie d’être marié, père de famille, du plomb dans la tête, quoi…

Mais si vous m’en donnez l’ordre, pour une fois, je veux bien monter à bord et tirer vos munitions !

– Et c’est qui qui pilote ?

– Bé vous, Amiral !

– Je préférerai l’inverse… pour la réussite de ce raid.

– Parce que vous savez vous servir de ce système d’arme-là, vous ?

– Non, mais je vais apprendre !

– Et pourquoi ne pas apprendre directement à piloter le « 001 » ?

– Parce que vous ne sauriez pas vous servir du viseur des bombes, mon « petit-vieux »… »

La pitié qui se fout de la charité…

Pendant qu’ils se disent tout ça, ils s’avancent vers le prototype et grimpent à bord en faire la visite et la check-list, bien décidée à aller neutraliser les artilleurs du Commando « Sergent Guy Proudhon » séditieux et apprenti putschiste… 

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Mains invisibles : Chapitre XXXIV.2 : 14 Juillet 2014 (2/4)

 

Chapitre XXXIV.2

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

14 Juillet 2014 (2/4)

Et puis cette rencontre entre I-Cube la veille du 14 juillet et l’amiral Gustave Morthe de l’Argentière à la Closerie des Lilas, en face de la sortie du RER station Port-Royal :

« Je serai vous, j’appellerai pour confirmer. Et puis je joindrais Paul de Bréveuil. Il est en principe en Normandie dans ses gravats. Avec une escouade d’hommes sûrs, vous pouvez encore héliporter tout le monde jusqu’à Cambrai et reprendre le prototype. Mais méfiez-vous des gendarmes. »

C’est à ce moment-là que le portable de Gustave Morthe de l’Argentière vibre le long de sa cuisse, dans la poche du pantalon…

I-Cube fait signe de lire le message.

« Comment saviez-vous ? »

C’est lui qui écrit, qu’il n’oublie pas non plus.

« Allez-y, amiral. Mais pensez que demain il y a un régiment d’artilleurs stationné à Satory qui ne défilera pas et va ouvrir le feu sur la même cible. C’est comme ça que c’est prévu. Paul peut empêcher ça en larguant les munitions sur eux. »

Aucun régiment appelé à défiler, pas même un avion ou un hélicoptère ne porte la moindre munition.

« Eux les ont reçues par voie terrestre. Et méfiez-vous des tireurs d’élite du peloton des services spéciaux : ils seront postés sur les toits de l’amirauté et de l’hôtel Crillon. Chargés d’éliminer les survivants éventuels du massacre. »

Sidérant !

L’amiral compose un numéro… « Un petit pousse-café ? » questionne son vis-à-vis…

Ce n’est décidément pas le moment.

« Nath’, tu es au courant pour le prototype de notre Paul ? »

Manifestement non…

Il recompose un autre numéro. Pas de réponse.

Puis un troisième alors que le verre de Cointreau sur son lit de glace-pilée maison arrive devant « I-Cube. »

« Vous êtes sûr ? »

« I-Cube », rafraîchit son breuvage en tournant le verre, le pied dans sa main, un sourire en coin.

Le texto qui a vibré, émane d’un « cinq sardines » de capitaine de vaisseau de ses amis encore en poste à l’amirauté. Le « puni du dimanche » de la vaillante « obligation de continuité du service public »…

« Gus, t’es au courant, putsch des colons ? Stéph. »

Mais le numéro de Stéphane ne répond plus…

Son appareil vient d’être confisqué par une équipe du peloton spécial des paras qui prend position discrètement sur les toits surplombant la place de la Concorde, aux lieux et place des tireurs d’élite du service de sécurité de la gendarmerie prévu pour le lendemain.

Ils viennent de faire « prisonnier » tout le personnel de « punis », faisant la permanence en petit nombre dans le bâtiment.

Son second appel est pour Nathalie, sa fille naturelle, qui explique à son supérieur qu’elle est dans le Var en vacances…

« Je vais me renseigner », répond-elle.

Gustave appelle la base d’Orange. Pas de réponse.

Puis le standard de Cambrai. Sans succès.

« Vous êtes diabolique, cher ami. Je vais devoir prendre congé : le devoir m’appelle. »

Personne n’en doute autour de la table.

Comment ce gars-là, qui ne paye pas de mine, fait-il pour savoir mieux que quiconque ce qui se passe dans ce pays ?

Faute de taxi sur le boulevard Saint-Michel, Gustave se décide à reprendre le RER par où il était arrivé d’Orly, via le VAL.

Mais dans l’autre sens que celui du retour prévu.

Il a gardé un jeu de clé des locaux du Kremlin-Bicêtre et croit se souvenir que le code de l’alarme c’est « 98765987 »… à moins que ce soit autre chose, finalement !

En chemin, il réussit à joindre Paul qui peste à l’idée de retarder son décollage pour Kotor.

« Bonjour Amiral ! Qu’est-ce que vous devenez ?

Quoi, le Nivelle volé par des malotrus ? Mais ils font quoi, à Orange quand on leur confie la garde d’un prototype secret ?

Non, ce soir je suis à Kotor. Indisponible pour plusieurs semaines ! Démerdez-vous et récupérez mon avion avant que je n’aille le chercher à Moscou ou jusqu’à Pékin ! »

Après tout, le dernier vol du prototype au nez des navires russes faisant « l’hippodrome » devant la rade de Toulon, ça aurait très bien pu donner des idées vengeresses au GRU ou au FSB…

Leur faire un coup pareil... Passons ! 

Avant son décollage, il prend soin de mettre en alerte ses « gardes de son corps », seule la lieutenante Matilda ayant l’immense privilège d’avoir été acceptée par Florence pour les accompagner pendant 6 semaines : Paul en avait surtout besoin pour avoir un œil du SIV sur les activités d’Anjo avec le pognon de la République, via l’IOR et le Vatican !

S’agissait d’être prudent avec sa banque, à celui-là, après les carambouilles et embrouilles de la filiale internationale de « la famille » de la semaine passée…

Shirley est restée postée en Normandie avec Miho, mais devait prendre des congés d’été la semaine suivante, alors que cette dernière restait sur place garder la maison.

Quant à la « Dominiquette », elle partait demain en « colonie de vacances » dans le cadre de son stage du BAFA, sa future reconversion.

Que faire ? Prévenir l’amirale Caroline qu’il ne rentrerait pas ce soir, ou en tout cas avec du retard…

« Mon pauvre ami ! Comme si vous me surpreniez ! Elle s’appelle comment, cette fois-ci, votre nouvelle pouliche ? »

Les femmes, décidément…

Et puis il fouille sa mémoire et réussi à contacter quelques officiers généraux qui se font tirer les oreilles pour vérifier les délires de Gustave, le banni des ministères depuis plus d’un an.

« Pas encore à la retraite ? … Oui, oui, le « putsch des capitaines », je sais. Il est en route, comme d’habitude »,se moque-t-on de lui à plusieurs et de nombreuses reprises, ce dimanche-là.

Et si « I-Cube » l’avait mené en bateau ?

« Non ! Là il s’agirait d’un coup de force des colonels. »

Oui, bien sûr… C'est cela, voui ! 

Il est assailli de profonds doutes, jusqu’à se décider à rentrer dans le Gers par la dernière navette sur Toulouse, quand, le soir arrivant, l’officier de garde d’Orange-Caritat confirme que le prototype n’est plus dans son hangar.

Des gendarmes sont venus avec deux pilotes pour le convoyer sur Évreux-Fauville, vendredi matin avec des ordres en règle.

« Donnez l’alerte à l’aviation civile et le PC de Taverny : il faut le retrouver ! C’est grave ! »

Très grave.

Un avion qui ne sait pas voler sans un réacteur d’appoint dont Gustave ne sait pas qu’il en a été récemment équipé pour aller faire peur aux Russes au large de Toulon.

Que les russes ne se seraient pas déplacés jusque-là, si et seulement si Paul n’avait pas été récupérer un commando de SAS britannique parachuté à Kiev.

Qui d’ailleurs aurait sans doute été évacué autrement si le président Landau n’avait pas dit « oui », sans même y réfléchir, à son hôte de Washington du mois de février précédent, qui l’avait si bien reçu…

On prend plaisir à être honoré de la sorte par les puissants du moment et jusqu’à l’aveuglement : la flatterie, c’est aussi un « mécanisme de corruption » actif et depuis toujours.

Son seul regret, c’est que « Charlotte », la fausse pour être en fait Isabelle Nivelle, la patronne de la MAPEA, où « Charlotte » en la personne de Paul fait office de secrétaire-général, rencontrée dans les salons de la Maison-Blanche, avait faussé compagnie au président au moment de « conclure ».

Les petites vanités de ce monde-là…

Coup de fil à Fauville, BA 105 : pas vu de prototype dans le trafic des unités à recevoir pour le défilé aérien du lendemain…

Et l’ex-BA 110, devenu « 103 » qui ne répond toujours pas au téléphone.

Paul est en ascension pour Kotor quand son téléphone sonne une énième fois…

« J’ai besoin de vous ! Il se passe des choses pas très normales… Pouvez-vous faire un détour par Cambrai pour un visuel ? »

Ce n’est pas sur son chemin, mais il a assez de carburant pour faire le détour. Il prévient Rouen-approche par radio de son déroutement…

Le soleil décline dans son dos quand l’hydravion de Paul passe au-dessus du terrain : rien.

Il s’apprête à rappeler Gustave, si en descendant assez bas il chope un réseau, pour lui dire son observation, et reprendre sa navigation vers le sud-est.

Ce qui le fait passer à proximité de Cambrai-Niergnies, à 5 km de là.

La silhouette du « 001 » se dessine en bout de piste 26.

Le téléphone le surprend : il y a du réseau et c’est l’amiral qui s’inquiète.

« Il est à Niergnies. Je fais demi-tour et vais me poser à Roclincourt (Arras) pour y passer la nuit. Venez me chercher ! »

Projet qui n’enchante pas vraiment Florence et qui fait également râler Annabelle… calmées par Matilda qui sent bien de son côté que des événements graves se précipitent à l’horizon.

 

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Mains invisibles : chapitre XXXIV.1 : 14 Juillet 2014 (1/4)

 

Chapitre XXXIV.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

14 Juillet 2014 (1/4)

S’il n’y avait pas eu cette incroyable mise en examen de l’ex-président Krasoski, après 24 heures de garde-à-vue et sa riposte télévisuelle pour le moins extraordinaire dans la mesure où deux journalistes vedettes du petit-écran acceptent de jouer le scénario de « Monsieur mon bon maître », dans une mise en scène pitoyable de la prétendue victimisation de l’interviewé, ç’aurait pu être un mois normal.

Excepté pour la météo capricieuse…

S’il n’y avait pas eu cette idée complétement incroyable du président Landau de vouloir reporter les cérémonies du 14 juillet, la fête nationale de plus de 60 millions de personnes, au 15, le lendemain en cas de qualification de l’équipe de France à la finale du mondial de foot, pour lui  permettre d’être personnellement invité dans le stade parmi les supporteurs, ç’aurait pu être un mois normal.

Excepté pour la météo capricieuse…

Notant par ailleurs, que le premier ministre avait insisté pour remplacer le Président pour ce voyage aux frais de la princesse qui ne devait rien à leur amour personnel pour le ballon rond, mais bien tout à l’absolue nécessité des devoirs de leurs charges…électorales et réciproques…

Parce que déplacer une fête nationale pour un match de foot, faut oser le faire !

Tout en notant aussi que l’hypothèse d’un mondial victorieux a donné au gouverneur militaire de Paris, au général chargé d’organiser le défilé et au chef d’état-major personnel du président, quelques cheveux blancs : comment vider les supporteurs en folie dans cette éventuelle nuit de victoire, étalés sur la plus célèbre avenue du monde, nettoyer la chaussée et préparer les troupes à défiler en seulement quelques heures ?

Finalement, tout est rentré dans l’ordre, la tribune officielle n’a pas eu à être déménagée dans l’urgence place de la Nation, les bleus ayant eu la bonne idée de se faire sortir par la « Mannshaft » et ça a été un défilé presque normal.

Excepté pour la météo capricieuse…

S’il n’y avait pas eu quantité de « peaux de banane » glissées sous les pieds de tous les barons de la droite républicaine, depuis déjà de nombreuses semaines, mais surtout depuis la publication de l’audit du parti que Paul et Anjo, sur ordre, avait réussi à sauver une première fois il y a de ça moins de 12 mois, ç’aurait pu être un mois normal.

Excepté pour la météo capricieuse.

Financer des voleurs pris la main dans le pot de confiture, avec de l’argent « pas à soi » et qui une fois de plus sert à corrompre, il y a de quoi être écœuré.

Heureusement, personne ne l’a su dans le public ni dans la presse.

En revanche, sûr que quelques personnes dans le secret sauront s’en souvenir et même menacer de le faire savoir plus tard.

C’est comme ça que la corruption nourrit la corruption…

Par effet mêlé de retour de bâton et de renvoi d’ascenseur !

S’il n’y avait pas eu la défaillance de la famille majoritaire (pour 25 % des parts seulement et heureusement) dans la « BES » portugaise, Paul aurait pu passer un mois de juillet « normal » (hors la météo capricieuse) à mettre l’usine d’Aubenas en mode « veille estivale » et préparer tranquillement son tour en mer Égée depuis l’hôtel de Kotor, avec sa famille et quelques-uns de leurs invités…

Mais quand il a appris que la filiale internationale de la Banque de l’Esprit Saint ne faisait pas ses échéances, d’environ 1,6 milliard d’euros, soit à peu près les 2 milliards de dollars détournés de la Bank of China, agence de Hong-Kong, au moment où « Nathalie-la-rouquine », reçoit instruction de venir souscrire à l’émission du jeudi 17 juillet pour les titres à échéance de 10 ans, justement de quelques 1.000 à 1.500 M€, il aurait pu ne pas s’affoler.

Et ne pas penser que décidément ce paquet de pognon était maudit !

Dans la seconde semaine de juillet le cours de l’action de la banque s'est effondré de 17,24 % en deux séances avant d'être suspendu par l’autorité portugaise des marchés boursiers, et a encore plongé de 5,5 % vendredi après la reprise des cotations, avec interdiction des ventes à découvert et reperdre 20 % la semaine suivante pour ne valoir plus qu’une poignée de centimes d’euro par action un peu plus tard.

Et puis d’1,6 milliard, la dette « à découvert » n’avait été plus que de 1,3 Md€ garanti par 2,1 Md€ d’actifs disponibles en contrepartie, sous forme de fonds propres.

Une erreur de gestion de trésorerie, tout au plus ? Pas totalement sûr...  

Les « vautours » des agences de notation se sont précipités pour dégrader la note de la dette de la banque, au niveau des fonds spéculatifs.

Et le Portugal a pu émettre 1,25 Md€ sur 6 à 12 mois, les 13 et 16 juillet dans un climat où le taux à 10 ans s’est à peine tendu, reculant même à 3,866 % contre 3,985 % la veille, une détente également perceptible pour l'Espagne et l'Italie.

Ce sera d’ailleurs également le cas pour l’émission française du 17.

Anjo n’avait pas « carambouillé ». Toutefois, il a paru plus sain à Paul de ne pas mettre tous ces œufs dans le même panier et sur les conseils de Barbara et de Nathalie, il s’apprête à ouvrir d’autres comptes avec sa fausse-identité belge... Quoique justement, il lui faudra s'y prendre autrement.

Après tout, le « bail-in » voté par les parlements européens lui commanderait, en « bon père de famille avisé », de diversifier hors l’euro-zone les avoirs du trésor Français.

Si le 14 juillet, le ministre de la défense n’avait pas fait savoir que l’opération Serval se prolongeait dans le Sahel par l'opération Barkhane pour lutter contre le terrorisme dans l'ensemble de la région, avec « 3.000 militaires en tout », prétendant que « le président de la République a souhaité qu'il y ait une réorganisation de nos forces dans la zone », ç’aurait pu être un mois normal.

Excepté pour la météo capricieuse…

« L'objectif est essentiellement du contre-terrorisme ».

Après la réussite de Serval, « il y a le souci pour nous et pour les pays de la zone de veiller à ce qu'il n'y ait pas de recrudescence » du terrorisme, car « il y a toujours des risques majeurs de développement de djihadistes dans la zone qui va de la Corne d'Afrique à la Guinée-Bissau », a-t-il insisté.

L'opération Barkhane se fera en partenariat avec les cinq pays de la zone sahélo-saharienne, ce qui fait à peu près 3.000 militaires en tout.

« Le but, c'est d'empêcher que ce que j'appelle l'autoroute de tous les trafics ne devienne un lieu de passage permanent, de reconstitution des groupes djihadistes entre la Libye et l'océan Atlantique, ce qui entraînerait ensuite des conséquences graves pour notre sécurité. C'est notre sécurité qui est en jeu ! ».

C’est surtout la promesse du paiement des primes d’opération assurée pour plusieurs années de personnel en OPEX, au moment même où les derniers effectifs, du personnel sanitaire, cède les clés de leur hôpital militaire aux américains restés sur place en Afghanistan.

Il y avait comme « une urgence » à rouvrir le porte-monnaie pour calmer les esprits dans les casernes.

Le 18 mars 2010 la France avait pris la responsabilité de l’hôpital installé sur l’aéroport international de Kaboul depuis 2009.

Avec des équipements techniques d’une très grande qualité, cet hôpital a permis de disposer d’une structure permettant la prise en compte optimale des blessés de la coalition, avec un dispositif allant de leur prise en charge sur la zone des opérations jusqu’à leur éventuelle évacuation, après intervention médicale, vers leur pays d’origine.

C’est 2.000 militaires français, dont 600 médecins, et 500 militaires alliés qui se sont relayés pour le fonctionnement de cet hôpital qui auront effectué 55.000 consultations dont 70 % au profit de la population afghane ; 200 hospitalisations par mois depuis 2009 ; 5.000 interventions chirurgicales ; 900 patients évacués.

À la fin du mois de juillet 2014, après le retrait des français de cet hôpital, ce ne sont plus que 250 militaires qui resteront encore un temps en Afghanistan.

Avec Barkhane qui débute et Sangaris qui se poursuit, la rumeur d’une troupe qui renâclerait à la fin des OPEX semble devoir fondre comme neige au soleil et faire revenir à des niveaux moins inquiétants le fameux baromètre du moral des troupes de la DRM…

L’état-major n’en est que plus rassuré : le rôle de gendarme de l’Afrique qu’endosse la France n’est pas pour déplaire, assuré d’avoir du travail pour quelques années encore.

Si cela n’avait pas été le centenaire du début d’une guerre mondiale épouvantable, ç’aurait pu être un mois de juillet normal.

Excepté pour la météo capricieuse…

80 délégations étrangères auront été invitées, y compris algérienne ainsi que celles du « camp des perdants » et 77 seront notamment présentes, mais sans aucun chef d'État étranger, contrairement à ce qui avait été envisagé…

Juste quelques drapeaux et une tribune officielle dédoublée sur la place de la Concorde pour accueillir quelques ministres envoyés en délégation.

Une « parade des emblèmes » avec des délégations étrangères inaugurera le défilé sur les Champs-Élysées. Celles-ci seront encadrées par des « Poilus » en tenue d'époque.

Outre le défilé aérien qui comportera 54 avions, avant que 3.752 militaires, à pied, ne prennent place sur la plus belle avenue du monde, suivi par le défilé des hélicoptères, avec 36 engins, puis le défilé des troupes motorisées et leurs 285 véhicules, 241 chevaux et leurs cavaliers de la Garde républicaine défileront.

Cette année, une chorégraphie avec 250 jeunes étrangers de 18 à 25 ans clôturera cette célébration. Sur une composition de Mozart, ces jeunes danseront avant de lâcher des colombes. La chorégraphie de sept minutes est signée José Montalvo, artiste permanent au théâtre national de Chaillot.

Si à l’occasion du défilé aérien ce n’était pas le dernier vol de 2 Mirage F1 sous les couleurs tricolores, après tout juste 40 ans de bons et loyaux services, ç’aurait pu être un mois normal.

Excepté pour la météo capricieuse…

Ce qui d’ailleurs donnera à Paul l’envie d’acheter un biplace démilitarisé pour son usage personnel : il avait une affection toute particulière pour ce chasseur léger, capable de voler vite et loin, d’atterrir sur des pistes sommaires et de se contenter d’une maintenance allégée au sol.

Mais c’est cher et il lui faut aussi de l’argent pour développer la série des prototypes spatiaux Nivelle.

Mais ça n’a pas été un mois de juillet « normal » loin de là.

D’abord, il y a le premier post de l’ignoble infreequentable, d’une série baptisée du vocable improbable de « Mains invisibles ». Sur deux blogs différents, l’ancien et un nouveau, se déroulant jour après jour du 1er juillet jusqu’au mois de septembre, de cette histoire incroyable narrée avec une précision étrange, des nouvelles « aventures de Charlotte ».

Une année de plus !

(http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/07/prologue-15.html et suivants)

I-Cube se démultipliait…

Heureusement, sur l’un et comme sur l’autre, ces posts restent assez peu lus et aucun ne sera repris dans la presse !

Parce que la journée du 14 juillet, la vraie, ne doit être racontée nulle part.

Accéder au sommaire : Cliquez ici !

 


Mangeurs de couleuvres et COP21 ?

 

Et si le CO2 était innocent… 

 

C’est une question hérétique, surtout en plein COP21… Et pourtant, vous savez tous que les scientifiques tirent non plus la sonnette d’alarme, mais sonne carrément le tocsin à toute volée !

Regardez donc notre « sœur-jumelle », la planète Vénus (mon amour…) notablement plus proche du Soleil que notre pôvre planète bleue.

Un enfer !

L'atmosphère de Vénus a été découverte en 1761 par russe Mikhaïl Lomonossov.

Elle est plus dense et épaisse que celle de la Terre. Ses température et la pression à la surface sont respectivement de 740 K (soit environ 470°C) et 93 bars.

Des nuages opaques, faits d'acide sulfurique qui se trouvent dans l'atmosphère, rendent l'observation optique de la surface impossible.

L'atmosphère de Vénus est en plus en état de « super-rotation », c’est-à-dire que la totalité de l'atmosphère accomplit un tour complet de la planète en seulement quatre jours terrestres, plus rapide que le jour sidéral de Vénus de 243 jours terrestres.

Les vents y soufflent à près de 100 m/s, un doux zéphyr de 360 km/h…

Près de chaque pôle se trouve une structure anticyclonique appelée « vortex polaire ». Chaque vortex a deux centres et présente une forme en S caractéristique.

Contrairement à la Terre, Vénus n'a pas de champ magnétique. C'est l'ionosphère qui sépare l'atmosphère de l'espace et du vent solaire.

Cette couche ionisée protège Vénus du champ magnétique stellaire, donnant à Vénus un environnement magnétique distinct.

Les gaz plus légers, comme l'eau, sont continuellement détruits par le vent solaire traversant la magnétosphère.

On pense actuellement que l'atmosphère de Vénus était, il y a quatre milliards d'années, très semblable à celle de la Terre avec de l'eau liquide à la surface.

Et le redoutable effet de serre pourrait avoir été causé par l'évaporation de l'eau ce qui aurait ensuite entrainé l'augmentation de la quantité d'autres gaz à effet de serre et ses températures dantesques au sol.

Bref, c’est exactement ce qui nous attend… d’ici sous peu si on persiste tous à produire par nos respirations (et autres activités) à créer du CO2 en pagaille : Vous êtes prévenus, même si les choses s’accélérant, il en prendra quand même quelques siècles.

Car malgré les conditions difficiles existantes à la surface, la pression et la température atmosphérique à environ 50 km au-dessus de la surface de la planète sont presque les mêmes que celles de la Terre à sa surface, faisant de sa haute atmosphère la zone la plus semblable aux conditions terrestres dans le système solaire, même plus que la surface de Mars.

Du fait de la similitude de pression et de température et du fait que l'air tel que nous le respirons (21 % oxygène, 78 % azote) est un gaz ayant une portance par rapport à l'air sur Vénus, de la même façon que l'hélium sur Terre.

Encore un peu, et nos gosses y habiteront en altitude, figurez-vous !

Une atmosphère d’une épaisseur de 300,5 km, trois fois plus que la nôtre, avec une pression atmosphérique de 92 bars au sol, d’une masse totale de 4,8×1020 kg, composée de 96,5 % dioxyde de carbone, le fameux CO2 responsable de cette catastrophe écologique, pour 3,5 % diazote, N2, 150 ppm (partie par million), de dioxyde de soufre SO2, 70 ppm, d’argon Ar, 20 ppm, de vapeur d'eau H2O, 17 ppm, de monoxyde de carbone CO, 12 ppm, d’hélium He, 7 ppm, de gaz de néon Ne, un peu de chlorure d'hydrogène HCl, pour 0,1–0,6 ppm et encore moins de fluorure d'hydrogène HF, pour environ 0,001–0,005 ppm !

Irrespirable, figurez-vous…

Et c’est ce que vous souhaitez pour vos gamins ?

Chapeau !

Heureusement pour eux (et pour vous) dans l’urgence de la situation, le GIEC ne doute pas, ou si peu. Il vous affirme sans se lasser et avec force, sans vergogne et sans preuve scientifique, avec une probabilité de 90 %, que la concentration de CO2 coupable est d’origine anthropique sur votre bonne planète, ce qui va entraîner la catastrophe écologique vénusienne.

Du coup, il est responsable de l’augmentation de la température moyenne globale, qui pourrait s’élever de plusieurs °C dans les décennies à venir ; de la montée d’au moins un mètre du niveau des océans, de la fonte de la banquise, d’une acidification des océans et de tous les événements climatiques extrêmes !

Et à défaut d’éradiquer complètement ce délinquant qu’est le CO2, le GIEC a prononcé sa sentence : Sa concentration doit être réduite de 20 %, pour limiter la hausse de température moyenne globale à 2°C.

C’est simple, pour sauver votre planète il faut en payer le prix, elle le vaut bien !

Et ce prix est estimé à pas moins de 35.000 milliards d’euros, soit l’équivalent de la dette publique mondiale actuelle…

Comment arrive-t-on à 20 % pour 2°C ?

C’est assez facile : Puisque les 470°C vénusien égalent 96,5 % de CO2, 1 % = 4,8°C, avec un taux de « pondération » très optimiste – on n’est sûr de rien en la matière – de l’ordre de 2, compte tenu de la teneur relative de notre atmosphère en gaz à effet de serre, on retrouve 4,8° x 20 % = 0,96°, 0,96 x 2 = 1,92°.

Aussi simple que ça…

Vous n’avez pas suivi ?

Pas bien grave, parce qu’en réalité, la concentration actuelle en CO2 est infime dans l'atmosphère terrestre, 390 ppm de l’air en 2013 (1/250.000ème fois moindre que sur Vénus, il y a de la marge, même si les « effets de levier » pourraient être redoutables, mais comme on est sûr de rien en la matière, tout ce qu'on sait c'est qu'ils pourraient être torrides) : Elle a été à plusieurs reprises plus importante par le passé, sans que l’homme y soit pour quelque chose.

Parce que la part de CO2 d’origine anthropique est finalement à peine de 5 % de cette concentration : On le sait grâce à la mesure de concentration des isotopes de carbone, là on en est sûr.

Parce que le solde de l’accroissement annuel de la concentration d’origine anthropique est de 0,4 ppm, soit 25 % de l’accroissement de la concentration totale et que du coup la part de concentration en CO2 d’origine anthropique des pays européens est de 11 % de ces 5 %, soit 0,55 %, c’est dire l’impact d’une réduction de 20 % de ces mêmes pays, soit 0,45 %.

Et que par conséquent les 95 autres pourcents de la concentration sont en fait le fruit des échanges naturels avec la biosphère : Sa croissance résulte en majeure partie d’une élévation de la température, la courbe de concentration en CO2 suit de six mois celle de la température au cours des trente dernières années.

Parce que l’effet de serre du CO2 a atteint ses limites avec la concentration actuelle : Il y a saturation des molécules de CO2 dans l’absorption du rayonnement infrarouge ; deux vibrations principales sont en effet actives : À 20 et à 70 Téra-hertz, soit moins de 10 % de la gamme infrarouge.

Et que compte tenu de tous les facteurs entrant en jeu, l’impact sur la température des émissions anthropiques de CO2 peut être estimé en première lecture à 0,0005°C par an, soit à 0,05°C par siècle…

Bref, on va déjà piquer 2 milliards de vos euros/déficits/endettements pour faire un geste envers les pays les plus « pôvres » et les plus impatients de la planète, mais ce n’est rien à côté des 35.000 milliards qu’on ne trouvera jamais !

De toute façon, c’est parfaitement inutile.

D’autant que les autres prédictions du GIEC sont à l’avenant :

– « La  pente » de la montée du niveau des océans est passée de 32 cm par siècle sur la période de 1993 à 2006, à 20 cm sur la période de 2006 à 2012, et, depuis, à 10 cm au lieu d’augmenter ;

– Le perte relative de la banquise dans l’Arctique est plus que compensée par un net gain de l’Antarctique : La superficie globale est en fait restée à peu près constante depuis 33 ans, alors que la fonte de la banquise aurait dû se produire aux deux pôles selon le GIEC ;

– Les océans présentent un PH de l’ordre de 8 : Ils sont donc nettement basiques et le resteront « compte tenu du rapport élevé, de l’ordre de 60, entre quantités de CO2 dans l’eau et dans l’air. La variation de PH attribuée aux causes anthropiques mesurée sur les 500 premiers mètres de profondeur n’excède pas – 0,01 » ;

– « L’énergie cyclonique globale n’a jamais été aussi basse entre 2008 et 2012 depuis trente-trois ans ».

Il faut en dire que le principal oubli du GIEC est que le changement climatique est cyclique : Il y a eu des maxima en 1940-1945 compensant le terrible hiver 1940, et en 2000-2005, la tendance étant maintenant vers un minimum analogue à celui de 1970-1975.

C’est pourquoi l’extrapolation linéaire du GIEC à partir de la période 1979-1998 ne lui a pas permis de prédire la stagnation de la température depuis 18 ans…

C’est donc un mauvais procès qui est fait au carbone.

Un procès qui en occulte les bienfaits : Rendements accrus par unité de surface cultivée, rendements accrus par plante, rendements accrus rapportés à une consommation d’eau donnée.

D’autant qu’il a un remarquable concurrent en l’existence du gaz méthane (CH4), léger à souhait, qui ne s’enfonce pas dans les océans mais file à haute altitude, et que les vaches émettent à chaque bouse, même en Inde où il s’agit d’une animal sacré…

Le problème, c’est que la concentration dans notre atmosphère est si ténue, qu’on a du mal à en détecter des traces…

Notez que si demain on s’aperçoit que ces deux gaz n’y sont pour rien, on vous mettra une trouille bleue, comme déjà actuellement avec les monoxydes d’azote (NO) et autres dioxydes du même type (NO2), tellement « méchants » qu’ils en sont redoutables pour votre santé et que si ça ne suffit pas, on vous rajoutera tout un tas de « particules-fines » qui iront encrasser vos poumons bien plus sûrement que le tabac : Bien fait pour vous, n’est-ce pas, bande de mécréants insouciants !

Je vous préviens, même le pape en dit qu’on va au suicide, figurez-vous : C’est Dieu qui a dû le lui raconter en direct sur Radio-Vatican !

Il faut dire que depuis Kyoto, le GIEC s’est tellement engagé dans cette sorte d’impasse scientifique qu’il ne lui est plus possible de reculer. Il en va de sa survie et de tous ceux qui se sont engagés à sa suite benoîtement et béatement, et qui sont autant de profiteurs : Politiciens, journalistes, scientifiques qui ne veulent pas mettre en péril leur carrière et ne plus recevoir de manne pour leurs recherches, capitaines de l’économie verte, haute finance, activistes environnementaux, bénéficiaires de la revente de « droits à polluer » etc.

Il n’est pas étonnant dans ces conditions que le GIEC dise que le débat est clos, que la science réfutable cède le pas à la croyance irréfutable, que le soleil n’a rien à voir avec les variations de température de la Terre, que la température est restée la même pendant des millénaires avant que l’homme ne se mette à péter, c’est-à-dire à émettre du CO2, que le réchauffement climatique est responsable de tout, du chaud, du froid, des séismes, des tsunamis, des éruptions volcaniques etc. et que le CO2 est un polluant, un poison, tel qu’il en faudra changer vos comportements d’abrutis suicidaires.

En bref, je vous avais dit que j’avais lu le livre de Verdier, le « monsieur Météo » sacqué d’antenne pour avoir écrit un livre « pro-réchauffiste » (je l’ai lu à l’hôpital : Je sais de quoi que je cause), mais critique quant à la façon d’être et d’agir du GIEC.

Pour lui, c’est un État dans l’ONU, avec ses méthodes fascisantes parce que pas du tout « scientifique », mais uniquement « politique ».

Des propos qui peuvent fâcher les meks qui se font prendre la main dans le pot de confiture…

Et alors quoi ? Que recherchent ce « gouvernement mondial » qui ne veut pas se dévoiler ?

Mais rien d’autres que de « décarboner » les activités économiques : Le charbon, le pétrole, les gaz naturel, sont des biens bien trop précieux, déjà assez rares dès les décennies à venir, qu’il faut apprendre à s’en passer pour fournir de l’énergie.

Pour ça, on a le nucléaire sale, le « propre » est encore en devenir mais assez proche des phases industrielles, l’énergie verte, le renouvelable, l’économie durable et même circulaire !

Comme matière première, d’ailleurs largement subventionnée de par le monde, le carbone est une richesse qui s’épuise.

Mais comme source d’énergie pour une population toujours plus gourmande et en expansion et croissance exponentielle, c’est intenable même à court terme. Et il suffirait de le dire pour être crédible.

Et l’on n’en revient à nos « déclinistes » qui se cachent derrière leur petit-doigt.

Je vous en ai déjà un exposé détaillé et on y vient à devoir gérer la finitude de la planète et de ses ressources.

Alors, même par le biais hypocrite du « réchauffisme », ils sont finalement tous d’accord pour vous tromper et en profiter pour vous racketter toujours plus fort : De toute façon, c’est ça ou vous ne méritez pas de vivre, même pas de respirer et encore moins de manifester !

Et en plus c’est votre vécu actuel, jeunes-gens… 

Contents d’être venus jusqu’ici ?

Tant mieux !

C’est pour vous pousser à chercher des solutions alternatives, figurez-vous.

Moi, j’y renonce, maintenant que je sais que je suis mortel jusque dans ma chair !

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/12/mangeurs-de-couleuvres-et-cop21.html

 


Wahhabisme et califat

 

L’amalgame et stigmatisation faciles et dangereux.

 

Je ne suis pas musulman, loin de là : Pour moi, Jésus n’est pas qu’un prophète, mais carrément le fils de Dieu, incarné en Homme pour porter un message universel d’amour et de paix.

Aussi, je ne suis pas vraiment qualifié pour causer d’Islam.

Sauf à travers son histoire, des origines à nos jours, quitte à être incomplet.

 

En revanche j’entends depuis quelques temps déjà d’immondes propos sur la religion de mes « potes-musulmans » provenant d’encore plus incompétents pour en savoir, tout comme j’en ai déjà entendu sur ceux qui sont bouddhistes, juifs, taoïstes, huguenots-hérétiques et autres.

De quoi s’indigner, parce qu’autant insultant à l’Intelligence que ceux-là qui portent le fer et le feu dans le sang au nom de leurs principes religieux hérétiques !

 

Salafisme, sunna, hadiths, wahhabisme, vrai islam, faux islam, sunnisme, chiisme, que des mots souvent prononcés à tort et à travers.

Aucun journaliste, « expert » ou homme politique n’a su définir pédagogiquement ce que représentent concrètement ces concepts.

Même les « meilleurs esprits », dont celui de cet « étoilé » pourtant « philosophe », amalgament pour mieux se tromper.

Et en se trompant d’ennemi, d’adversaire, ils trompent tout le monde, en chrétienté, et mettront en place des solutions de défense contre les agressions dont nous sommes victimes en chrétienté qui passeront à côté des objectifs affichés… alors qu’ils sont nécessaires pour la sécurité de tous !

Si mes sources ne se trompent pas elles-mêmes, il faut distinguer deux grandes branches de l’Islam : Le chiisme et le sunnisme.

Au commencement de l’islam était la loi. Plus précisément la loi d’Allah, c’est-à-dire celle de Dieu. Le Coran, livre-saint des musulmans, représente le verbe incréé d’Allah transmis au monde sous forme de révélations faites au prophète Mahomet par l’archange Gabriel.

(Les abus de substances psychotropes plus l’action du soleil ardent, ça a même permis à Moïse de nous sortir le décalogue, alors bon…)

Ce verbe incréé se traduit en règles, en interdits, et pour faire court en une pratique religieuse.

Tous les musulmans partagent le Coran, mais nombreuses sont les divisions quant à la « bonne » pratique, à l’interprétation des hadiths (témoignages oraux de Mahomet) ou à l’authenticité de ces hadiths.

 

Et la scission entre ces deux courants remonte à la mort de Mahomet soi-même, c’est dire s’ils ont tout pigé à l’époque, en 632, lorsque les partisans du Prophète se déchirent sur sa succession et cherchent à savoir qui sera le plus légitime pour diriger la communauté des croyants.

À ce moment, les futurs chiites désignent Ali, gendre et fils spirituel de Mahomet, au nom des liens du sang.

Ceux qui deviendront les sunnites (les adeptes de la sunna, les règles de Dieu) désignent Abou Bakr, compagnon fidèle de Mahomet. 

 

Concernant la pratique religieuse, les sunnites considèrent qu'il n'y a pas d'intermédiaire entre le croyant et Allah, l'iman ayant seulement un rôle de prédicateur qui commente le Coran.

Les chiites en revanche ont un clergé très organisé et l'iman est un guide indispensable.

Une division qu’on retrouve chez les chrétiens entre Papistes & Orthodoxes et Protestants réformés.

 

Les sunnites ont toujours été majoritaires. Ils représentent aujourd'hui environ 85 % des musulmans du monde, les chiites n'en représentant que 15 %.

Ces derniers sont majoritairement présents en Iran, à Bahreïn, en Irak et au Liban. D'importantes minorités existent au Pakistan, en Inde, au Yémen, en Afghanistan, en Arabie saoudite et au Liban.

L’islam sunnite nous intéresse au premier chef pour plusieurs raisons : Il est le courant musulman majoritaire en « Gauloisie-laïque » et dans le monde, et les terroristes islamistes se revendiquent du sunnisme.

Tous les sunnites partagent les mêmes croyances (Coran et Sunna), mais ils se divisent en quatre « madhabs » (écoles juridiques) ayant des interprétations juridiques (« fiqh ») différentes de ces sources communes.

Le malikisme (majoritaire en Gauloisie et dans le Maghreb), l’hanbalisme (Arabie saoudite), l’hannafisme (Turquie et Asie) et le chaféisme (Afrique de l’Est).

Toutes ces écoles prononcent des fatwas qui désignent, en francilien-natif, des « avis religieux » ayant force de loi pour les musulmans.

Des avis religieux qui dépassent le droit international et peuvent s’appliquer à tous les musulmans, où qu’ils se trouvent dans le monde.

Auquel de ces « madhabs » appartiennent les salafistes ?

 

À aucun : Ils sont millénaristes et promettent l'apocalypse, la révélation, le règne d'Allah pour très bientôt, comme tous les millénaristes de toutes les sectes passées, religieuses et sanguinaires !

Comme tous les autres, il y a tellement de signes qui l'annoncent à l'unisson…

 

Et en effet, ces derniers sont des « réformistes ».

Ils entendent reconstruire l’islam des origines, à la manière des protestants pour le christianisme, et prétendent pouvoir dépasser les fatwas des quatre écoles juridiques susmentionnées.

Bien que ne respectant pas les avis d’une école juridique, ils sont pourtant sunnites.

Et au sein du monde sunnite, leur présence suscite de vives oppositions. Par beaucoup d’aspects, ils sont les héritiers du wahhabisme du XVIIIème siècle qui est une construction théocratique, donc politique, contre le califat des Ottomans. 

Au sein du salafisme, il faut opérer un distinguo entre les « quiétistes », les Frères musulmans et les djihadistes.

Les premiers refusent la politique active, les seconds n’y rechignent pas, les troisièmes s’engagent dans le combat armé sans attendre.

Tous ont pour point commun de s’affranchir des règles des « madhabs », mais tous ne sont heureusement pas terroristes, loin de là : D'où l'absurdité des amalgames et stigmatisations.

En revanche, tous ont le même projet : Restaurer l’islam des origines et convertir le monde entier à leur foi. Ils sont expansionnistes.

En ce sens, les djihadistes ne sont que des quiétistes impatients qui respectent la pensée politique de Sayyid Qutb (Frère musulman égyptien et penseur théologico-politique) : Internationalisme avec Allah en réponse au socialisme nassériste, révolution, hégémonie culturelle.

Notons, d’ailleurs, que la plupart des djihadistes se sont formés chez les salafistes « pacifistes ». La « Gauloisie chrétienne » doit donc refuser de céder du terrain tant à l’islam de combat qu’à l’islam politique.

Peu importe les bonnes intentions de façade.

D’ailleurs, certains salafistes quiétistes prétendent que l’État islamique est « kharidjiste ». Ce qui est faux.

Si la pratique rigoriste (est mécréant celui qui accomplit un acte de mécréance) les rapproche, le « kharidjisme » est une vieille école sectaire islamique principalement présente au sultanat d’Oman.

Et des sectes « chrétiennes », nous en avons aussi, comme les Mormons, les scientologues, autant que chez les juifs comme les Hassidiques et autres…

 

Au sein du sunnisme, le wahhabisme est plus un mouvement politico-religieux saoudien comme esquissé ci-dessus, fondé au XVIIIème siècle par Mohammed ben Abdelwahhab.

Selon cette vision puritaine et rigoriste du Coran, il se veut issu de l'islam sunnite hanbalite et considère que l'islam devrait être « réformé » pour revenir à sa « forme originelle » qu'il définit selon une interprétation littéraliste et conservatrice du Coran et des hadiths.

 

Il me semble que depuis plus d’un millénaire, l’islam sunnite s’accorde pour accepter quatre grands courants, unanimement reconnus comme garants de l’orthodoxie religieuse. Il s’agit des quatre écoles de droit sunnites, dans leur ordre d’apparition ; le hanafisme, le malikisme, le chafiisme et le hanbalisme, leurs noms étant tirés de leurs fondateurs.

Au XVIIIème siècle, le théologien alors controversé, Mohammed ben Abdelwahhab, s’oppose aux quatre grands courants sunnites en proposant sa propre interprétation de l’islam.

Cette nouvelle doctrine est rejetée par son frère Souleyman, de rite hanbalite comme son père, et qualifiée de sectaire par des théologiens des principaux courants sunnites et chiites, au motif qu’elle contredirait les principes fondamentaux de l’islam traditionnel orthodoxe en termes de dogme, de droit et d’interprétation des textes sacrés.

Réciproquement, la mouvance d’Abdelwahhab rejette toutes les autres écoles, qualifiées de « déviantes ».

Et, pour des raisons liées à l’Histoire de la péninsule arabique, au XXème siècle, elle devient la religion officielle du Royaume saoudien, lui conférant ainsi le monopole idéologique.

 

Bien que fortement médiatisée, surtout en ce moment, la pensée wahhabite reste très minoritaire et diffère, voire s'oppose à la plupart des autres doctrines de l'islam : Elle prône notamment une pratique religieuse purement ritualiste, fondée sur un « taqlid » et un « ijtihad » orienté et laissant au second plan certains aspects du « fiqh » actuel.

Les wahhabites rejettent tous les autres courants de l'islam qui ne suivent pas scrupuleusement leurs dogmes, puisqu’à leur tour ils les considèrent comme hérétiques.

D’après eux, les chiites et les soufis ne sont tout simplement pas « croyants » pour les wahhabites.

D’ailleurs, ces derniers détestent les iraniens, situés au nord du Golfe Persique…

 

Et le corpus idéologique avec le salafisme est le même, les deux courants se référant essentiellement à deux figures que sont Ibn Taymiyya et Mouhammad Ibn Abdel Wahhab, mais le wahhabisme diffère du salafisme sur la notion de chef politique.

Leur doctrine rejette toute interprétation du Coran et de la sunna qui diffère de celle du sens orthodoxe conservateur. Les wahhabites rejettent également toute innovation (bid'ah) comme l'invocation d'Allah à travers des saints ou du prophète Mahomet au travers d'une intercession (tawassoul).

Les adeptes disent suivre la doctrine des « gens de la tradition et du consensus » (ahl as-sunna wal-jama`a).

 

Dès lors, le wahhabisme donne beaucoup d'importance à ce qu'il nomme « Thaqafah Islamiyyah ». Et la promotion de la culture islamique est à comprendre avant tout comme le rejet de tout ce qui ne vient pas de l'islam.

La justification théologique viendrait du fait que selon la Sunna, il ne faudrait pas imiter les non-musulmans.

Il est d’ailleurs dans le cas assez facile de faire un parallèle avec le comportement sectaire des Amish.

Mais on peut tout autant retrouver ce type de scissions chez les chrétiens, les « réformés » revendiquant ce même lien direct entre le croyant et Dieu, sans intermédiaire, le pasteur n’étant qu’un guide, alors que le « papiste » se soumet à une hiérarchie ecclésiastique porteuse des principes évangéliques (« soumission » pour le moins légère et « en pointillé », je peux en témoigner personnellement) et diverses branches.

Et tout autant chez les juifs : De toute façon, eux ont l’avantage conceptuel d’être le seul « peuple élu »…

Du coup, le wahhabisme s'est forgé sur une vision très conservatrice de la société, imposant notamment une stricte séparation des sexes.

Mais tout autant justifiant les châtiments corporels, crucifixion, amputation, lapidation, etc. qui nous font tant horreur…

 

Cela a notamment engendré une forte limitation du droit des femmes en vertu du « blocage des moyens » (sadd al dhara'i), principe-clé du droit wahhabite.

Concrètement, dès leur naissance, les femmes sont placées sous l'autorité légale d'un homme, le « gardien » (mahram), qui peut être leur père, leur mari, leur frère, leur oncle ou même leur fils.

Elles ne peuvent rien entreprendre sans son autorisation, que ce soit travailler, voyager, se marier ou même se faire ausculter par un médecin (femme bien sûr).

Elles sont privées du droit de conduire. La plupart des maisons, banques ou universités ont une entrée pour les hommes et une entrée pour les femmes.

À cet égard, l'une des plus grandes références du salafisme, le cheikh Ibn Uthaymin, une figure du wahhabisme saoudien, estime, dans ses consultations juridiques (fatwas), que les femmes de bonnes mœurs ne doivent quitter leur domicile qu'avec l'autorisation du mari ou du « gardien ».

Il précise même, très sérieusement, que « La femme est libre chez elle, elle se rend dans toutes les pièces de la maison et travaille en accomplissant les tâches ménagères ». 

 

En réalité, selon la hedjazie Suhayla Zayn al-Abidin, le wahhabisme a servi à légitimer ce qui n’est rien d’autre que des coutumes locales « najdies » : « Alors que l’islam a permis l’ijtihad (l’interprétation des textes) dans le but de s’adapter aux circonstances correspondant aux différents lieux et aux différentes époques, un groupe d’oulémas, qui n’est pas peu nombreux, s’est contenté de proclamer des interdictions au nom de sadd al-dharaʿi (« blocage des moyens », principe-clé du droit wahhabite). Ceux d’entre eux qui ont appliqué ce principe à la femme l’ont fait parce qu’ils la regardent avec des yeux païens(jahiliyya), et la traitent selon des coutumes et des traditions païennes, qui ne sont en rien une application de ce qu’a apporté l’islam » (Al-Sharq al-Awsat, 30 mai 2004).

 

D’ailleurs, il faut à noter, même si c’est très accessoire, qu'il existe une controverse sur la nature du wahhabisme saoudien.

Pour Yuriy Matashev, « De façon erronée, le wahhabisme est souvent perçu comme une école ou une secte de l'islam. En fait, il s'agit d'un mouvement au sein de l'école du hanbalisme de la branche sunnite de l'islam ».

Alors que pour M. Jarman, la doctrine wahhabite ne cadre pas avec les enseignements traditionnels de l'école hanbalite : « Afin de légitimer leur dynastie et leur doctrine, ils s’appuient sur les travaux de nombreux savants réputés, en particulier ceux d’Ibn Taymiyya. La notoriété du maître, mais surtout sa singularité, servira de lettre de noblesse à Muhammad Ibn ‘Abd al-Wahhâb’ lors de l’instauration de sa doctrine ; un peu comme si Ibn Taymiyya était le père spirituel du wahhabisme ! Il est très fréquent que des leaders ou des mouvements pernicieux se réclament d’un idéal religieux ou nationaliste pour anoblir leurs ambitions. Pour se faire, le charisme d’un Ibn Taymiyya ne sera pas de trop (…) il n’y a pas plus d’affinité entre Ibn Taymiyya et Muhammad Ibn ‘Abd al-Wahhâb qu’il n’y en a entre un Hashémite et un Saoud ».

 

Depuis son émergence au début du XVIIIème siècle, Hafawa Rebhi constate une évolution : « Après avoir démoli les vestiges de la civilisation islamique à La Mecque et détruit les tombes des amis du Prophète Mahomet, les Wahhabites ont fait de « l’excommunication » (Takfir), l’idée névralgique de leur doctrine : « Est mécréant, celui qui invoque à haute voix le Prophète après l’appel à la prière, celui qui visite les tombes et qui y bâtit des Zaouïas. Est mécréant celui qui bâtit des mausolées ». »

Ce qui justifie d’ailleurs la destruction des « lieux de mémoire » de l’Islam, tel les cimetières et maison du prophète ou de sa famille, que ce soit en Arabie saoudite, ou plus violemment les Bouddhas d’orient, les ruines de Palmyre et tant d’autres choses…

Allah est en lien direct avec le croyant, qui n’a besoin ni de figure païenne ni de mausolée pour pratiquer sa religion…

 

Et le salafisme n’est rien d’autre que du wahhabisme, mais poussé à l’extrême.

Le second est « quiétiste » alors que le premier est djihadiste (effort sur soi), guerrier comme d’un devoir, expansionniste comme d’une réalité.

Désormais réalité « politique » avec la proclamation du Califat qui devient sa justification.

Après tout, souvenez-vous, vous chrétiens, de la dernière phrase du « Notre Père » : « Que ton règne vienne sur la Terre comme au ciel, pour des siècles et des siècles ! »

Que croyez-vous que les musulmans attendent tout autant avec ferveur ?

Que pensez-vous d’un imam qui annonce les signes avant-coureurs, tels qu'on peut les constater actuellement quand ils sont dits « mineurs » et annonciateurs de cette imminence-là, alors même que quelques signes majeurs (tremblements de Terre, atmosphère irrespirable) n'attendent que la détestation de l'islam par la Terre entière pour générer la guerre finale débouchant sur le règne d'Allah ?

Le salafisme est certes « millénariste » et apocalyptique, mais s’appuyant sur les textes sacrés, il peut créer l’engouement, tel qu’il devient « attractif », peu importe le prix à en payer pour soi (l'effort sur soi) et pour autrui, de l’avènement annoncé depuis des siècles (des millénaires quand on est juif) du règne du Divin, de son retour sur la Terre des hommes !

Formidablement mobilisateur, faut-il reconnaître pour un croyant, alors qu'il suffirait d'abattre le calife à l'occasion d'un raid aérien pour que l'édifice politico-religieux s'effondre de lui-même…

Alors quand j’entends et lis des propos assimilateurs « wahhabisme/salafisme », même combat, je ne peux que me dire qu’il y a erreur de cible : L’un est « attentiste », l’autre « activiste » et il y a comme un grand écart entre les deux !

 

« On se fourvoie en pensant qu'ils (les saoudiens) soutiennent officiellement Daech », tonne une source gouvernementale.

C'est une absurdité sans nom.

« On n'a jamais eu le moindre renseignement sérieux en la matière. Qu'il y ait des radicaux dans ces pays qui envoient de l'argent, c'est un fait. Mais les autorités renforcent la lutte contre ces financements. Et puis, il faut arrêter de les mettre tous dans le même panier. »

 

Pourtant, bien qu'elle fasse partie de la coalition anti-EI et largue des bombes, l'Arabie saoudite est régulièrement accusée de soutenir les groupes djihadistes.

C’est bien parce que les islamistes ultra-radicaux de Daech sont inspirés par la même idéologie wahhabite que celle du royaume. « Le royaume défend cet islamisme ultra-puritain dont se nourrit Daech. L'Arabie saoudite est un Daech qui a réussi », assène ainsi l'écrivain algérien Kamel Daoud dans les colonnes du quotidien américain « New York Times ».

 

Néanmoins, ce n'est pas la seule raison qui explique les accusations de liens sulfureux entre les Saoudiens et l'EI. Aux débuts du soulèvement populaire contre Bachar al-Assad, le pays du roi Salmane a soutenu l'opposition dite modérée.

Objectif : Aider ces rebelles sunnites à bouter hors du pouvoir le président syrien, alaouite (issu d'une branche minoritaire du chiisme dont je vous rappelle qu’il y a détestation réciproque).

Alors que le conflit s'enlisait, une partie de ces groupes aidés financièrement par le royaume se sont radicalisés.

Certains font même partie des cibles visées aujourd'hui par la lutte anti-Daech. L'Arabie saoudite, prise à son propre piège, a commencé à être menacée par l'EI sur son sol, dès 2014. Depuis, Riyad s'est mis à combattre cet adversaire qu'il a, d'une certaine manière, contribué à faire naître.

 

Le Qatar, petite presqu'île posée sur l'Arabie saoudite, est lui aussi accusé d'entretenir des liaisons dangereuses avec les terroristes de l'EI.

C'est pourtant dans cet émirat grand comme l'Île-de-France que se trouve la base aérienne américaine d'Al-Udeid, où est établie une partie de l'état-major de la coalition anti-EI.

Les soupçons sur une bienveillance des 300.000 Qatariens à l'égard des djihadistes trouvent leurs origines dans l'existence de certaines fondations qui effectuent effectivement des dons pour financer des groupes terroristes.

Une pratique que les autorités de Doha ne cessent de combattre depuis 2013.

Le gouvernement de l'émir Al-Thani a ainsi renforcé son arsenal législatif en 2013 pour endiguer le flux de fonds en provenance du Qatar à destination de divers groupes et individus extrémistes.

 

Dans le viseur, le secteur des œuvres de bienfaisance (et des activités sociales, une autre obligation impérieuse des musulmans).

Une campagne en ligne connue pour financer des djihadistes en Syrie a ainsi été stoppée par les autorités.

Un Jordanien qui travaillait dans une organisation caritative, soupçonné de financer des terroristes a été expulsé.

Des interdictions d'entrer au Qatar ont aussi été émises pour plusieurs personnes soupçonnées d'activités illicites afin de les empêcher de lever des fonds pour financer des groupes terroristes depuis Doha.

Etc.

 

Alors arrêtons de faire l’âne pour avoir du son, puisque le son, en l’occurrence, ce sont des « coups de bâtons ».

Qui plus est, atrocement et aveuglément sanglants.

Si nous étions moins kons et mieux instruits de l’islam, il me semble qu’on mettrait un terme à ces mécénats salafistes en gelant les transferts de fonds, qu’on réglementerait l’activité des mosquées, qu’on expulserait les imams radicaux (ou non) dont les prêches se feraient en arabe (ou en anglais ou en n’importe quoi d’autre) : Il suffirait d’étendre, éventuellement par décret, la portée de la loi n° 75-1349 du 31 décembre 1975 que personne n’est censé ignorer dans ce foutu pays qui est le mien (et que j’aime pourtant tant…).

 

Au lieu de ça, on va chercher des poux dans la tonsure de nos « sachants » à propos de supposés liens entre « radicaux » et quelques entreprises qui donnent encore à becqueter à nos prolos locaux (ou impatriés).

C’est dire si les amalgames sont si faciles qu’ils ne siéent qu’aux imbéciles !

C’est dire si parfois, que je regrette d’avoir des yeux et des oreilles…

Moi « l’immortel-provisoire », parfois, j’ai l’impression de m’être trompé d’époque en naissant ici et pas ailleurs…

Que ça m’en donne des boutons de fièvre, comme ma grand-mère !

 

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/wahhabisme-et-califat.html

 


Hommage au colonel Alain LE GUEN (1952 – 2015)

 

Le lieutenant-colonel Alain LE GUEN faisait partie de ma petite équipe de « guerriers de l’ombre » qui lutte contre la corruption de la classe politique.

 

Nous nous sommes rencontrés, lors d’un repas au Yacht Club de France, en mai 1998.

L’objet de notre rencontre, organisée par quelques amis, était le détournement par François Mitterrand des indemnités de la guerre du Golfe virées en 1991 à la France par le Koweït, les Emirats Arabes-Unis, et l’Arabie Saoudite,

Un fantastique scandale d’Etat, étouffé par les principaux "ténors" de la classe politique et qui l’est toujours…

Alain était alors officier de la DGSE.

L’Etat-major des armées, et en particulier les "services", avaient terriblement mal pris cette affaire. Beaucoup était révoltés. Mais le devoir de réserve qui leur est imposé les empêche d’agir directement sur les affaires politiques.

Nous avions les mêmes origines familiales. Nous étions tous les deux issus d’une famille de marins-pêcheurs à Terre-Neuve, lui de Bretagne, et moi-même de Fécamp.

Un très curieux rapprochement culturel qui forme des hommes droits, tenaces, habitués au risque, mais aussi humain. Il avait fait Saint-Cyr et moi-même une formation de pilote de ligne à l’ENAC. Deux trajectoires bien différentes qui se sont croisées sur une affaire de corruption qui nous a révolté l’un et l’autre.

C’était un peu mon « Ange-gardien ».

Enfin son service, disons…

Une indéniable sympathie nous a rapprochés. Nous partagions aussi le goût pour la voile et la formation humaine des jeunes, par la navigation en haute mer, à bord de grands voiliers-écoles.

Et pendant 17 ans, nous nous sommes suivis, ici et là, en fonction des occasions que présente la vie.

Il est apparu dans les affaires seulement une fois. Très discrètement. Dans un courrier au Président. Il était toujours prêt à foncer. Même très affaibli.

Alain nous a quittés.

Il a été inhumé en Bretagne, le 24 novembre 2015.

Je tenais à lui rendre hommage.

Bonne route et bon vent, Alain.

Et merci encore.

 

Jean-Charles DUBOC

 


Le Califat de l’EI (3/3).

 

Un projet politique basé exclusivement sur le Coran

 

Les États-Unis et leurs alliés ont réagi contre l’EI et le Califat tardivement et avec stupéfaction.

Les ambitions de l’organisation et les grandes lignes de sa stratégie étaient manifestes dans ses déclarations et sur les réseaux sociaux dès 2011, quand l’EI n’était qu’un mouvement parmi les nombreux groupes terroristes présents en Syrie et en Irak. 

 

En 2011, Abou Bakr Al-Baghdadi s’était déjà qualifié de « commandeur des croyants », un titre habituellement réservé aux califes.

Si nous avions identifié les intentions de l’EI plus tôt et compris que le vide politique en Syrie et en Irak lui donnerait tout l’espace nécessaire pour les mettre en œuvre, nous aurions au minimum poussé l’Irak à renforcer sa frontière avec la Syrie et à négocier des accords avec sa population sunnite. Et pourtant, début 2014, « Baraque Au-Bas-Mât » a déclaré au New-Yorker qu’il voyait l’EI comme un partenaire plus faible d’Al-Qaïda. « Si une équipe de basketteurs junior enfile des maillots de la NBA, ça ne fait pas d’eux Kobe Bryant », a-t-il ironisé.

Une erreur stratégique qu’on paye désormais cash en Europe et en Afrique.

 

Punis de notre indifférence initiale, nous attaquons maintenant l’EI sur le champ de bataille en soutenant Kurdes et Irakiens, ainsi qu’au moyen de frappes aériennes régulières, y compris en Syrie. Certains observateurs ont appelé à une intensification de la riposte, parmi lesquels plusieurs porte-la-parole de la droite interventionniste américaine et bientôt européenne qui se sont exprimés en faveur du déploiement de dizaines de milliers de soldats américains, anglais, français, allemands et autres.

 

Ces appels ne doivent pas être rejetés précipitamment : Une organisation qui ne cache pas ses intentions génocidaires se trouve à deux pas de ses victimes potentielles et commet quotidiennement des atrocités sur le territoire qui est déjà sous son contrôle, jusqu’à pousser à l’exil des centaines de milliers de ressortissants, déjà au Liban, en Turquie et dans le reste de l’Europe.

En outre, si l’EI perd son emprise sur les territoires syrien et irakien, il cessera d’être un califat.

Celui-ci ne pourra plus être au cœur de sa propagande, ce qui fera disparaître le supposé devoir religieux d’émigrer pour le servir. 

 

Et pourtant, les risques d’une escalade de la violence sont considérables. Une invasion représenterait une grande victoire pour la propagande des djihadistes du monde entier, qui pensent tous que les États-Unis veulent s’embarquer dans une croisade des temps modernes pour tuer les musulmans.

À quoi s’ajoute notre maladresse lors de nos précédentes tentatives d’occupation.

La montée de l’EI, après tout, n’a été possible que parce que notre occupation de l’Irak a ouvert un espace pour Zarqaoui et ses successeurs.

 

Étant donné tout ce que nous savons sur l’EI, continuer de le saigner peu à peu au moyen de frappes aériennes et de batailles par alliés interposés semble la moins mauvaise solution.

Le coût humanitaire de l’EI est élevé, mais la menace qu’il représente pour les États-Unis et l’occident est ainsi limitée, hors les attentats commis par quelques-uns.

Le noyau d’Al-Qaida fait figure d’exception parmi les organisations djihadistes en raison de son intérêt pour « l’ennemi lointain » (l’Occident).

Les principales préoccupations de la majorité des organisations djihadistes concernent des questions plus proches de chez eux. C’est particulièrement vrai pour l’EI. Abou Bakr Al-Baghdadi a demandé à ses agents saoudiens de « régler la question des rafida (chiites) d’abord, puis des Al-Sulul (sympathisants sunnites de la monarchie saoudienne), avant de s’attaquer aux croisés et à leurs bases ».

 

Les combattants étrangers (ainsi que leurs femmes et leurs enfants) se rendent dans le califat avec un aller simple : Ils veulent vivre selon la véritable charia et nombre d’entre eux cherchent à devenir des martyrs.

Quelques « loups solitaires » soutenant l’EI ont attaqué des cibles occidentales et d’autres attentats se produiront.

Toutefois, malgré le climat de terreur indéniablement instillé par ceux-là, la plupart des agresseurs se sont avérés être des amateurs frustrés, incapables d’émigrer vers le califat.

Même si l’EI se réjouit de ces attentats, notamment dans sa propagande, il n’a planifié ni financé aucun d’entre eux.

On rappelle que l’attaque contre Charlie Hebdo à Paris était principalement une opération d’Al-Qaïda.

 

S’il est contenu, il est probable que l’EI causera lui-même sa propre chute. Il n’est allié à aucun autre pays et son idéologie garantit que cela ne changera pas.

Les terres qu’il contrôle, certes vastes, sont pour l’essentiel inhabitées et arides.

À mesure qu’il stagnera ou que son territoire rétrécira lentement, sa prétention d’être le moteur de la volonté de Dieu et l’agent de l’apocalypse perdra de sa valeur.

À mesure qu’augmenteront les informations sur la misère qui y règne, les autres mouvements islamistes radicaux seront discrédités : Personne n’a jamais cherché à ce point à appliquer strictement la charia en faisant appel à la violence. 

 

Il serait facile d’évoquer, concernant l’EI, un « problème avec l’islam ».

La religion autorise de nombreuses interprétations et les sympathisants de l’EI sont moralement responsables de celle qu’ils ont choisie. Et pourtant, en faire une institution contraire à l’islam peut être contreproductif, notamment si ceux qui entendent ce message ont lu les textes sacrés et vu que de nombreuses pratiques du califat y sont clairement décrites.

 

Les musulmans peuvent affirmer que l’esclavage n’est plus légitime aujourd’hui, et que la crucifixion est condamnable à ce stade de l’Histoire.

Et nombre d’entre eux tiennent précisément ce discours. En revanche, ils ne peuvent condamner l’esclavage et la crucifixion dans l’absolu sans contredire le Coran et l’exemple donné par le Prophète.

 

L’idéologie de l’EI exerce un attrait puissant sur une certaine population. Les hypocrisies et les incohérences de la vie s’évanouissent face à elle. Les « salafistes » sont incollables sur les textes sacrés. Volubiles, ils exposent leurs idées – et même de manière convaincante si l’on accepte leurs postulats.

Juger celles-ci contraires à l’islam revient à les inviter à un débat qu’ils gagneraient.

Les non-musulmans ne peuvent pas plus dicter aux musulmans la manière correcte de pratiquer leur religion.

Et les musulmans ont lancé ce débat depuis longtemps dans leurs rangs. Il existe une autre branche de l’islam qui offre une solution radicale à l’EI. Elle est tout aussi intransigeante, mais aboutit à des conclusions opposées.

 

Abou Bakr Al-Baghdadi est « salafiste ». Le terme « salafiste » est devenu péjoratif, notamment parce que de véritables criminels ont lancé des batailles au nom de cette école de pensée.

Mais la plupart de ses partisans ne sont pas djihadistes et ils adhèrent généralement à des mouvances religieuses qui rejettent l’EI.

Ils sont déterminés à agrandir le « Dar Al-Islam », la terre de l’Islam, y compris au moyen de pratiques monstrueuses comme l’esclavage et l’amputation – mais pas tout de suite.

Leur priorité est la purification personnelle et l’observance religieuse. Pour eux, tout ce qui menace ces objectifs est interdit, comme provoquer une guerre ou des troubles risquant de perturber les vies, la prière et les études.

 

Lorsque Abou Bakr Al-Baghdadi a fait son apparition, certains imam ont adopté le slogan « Ce n’est pas mon califat ».

« L’époque du Prophète était baignée de sang et chacun sait que les pires conditions de vie pour n’importe quel peuple étaient le chaos, notamment pour l’umma (communauté musulmane). »

Pour cette raison le bon choix pour les « salafistes » n’est pas de semer la discorde en créant des factions et en réduisant les autres musulmans à des apostats.

Au contraire, une majorité de « salafistes » pense que les musulmans devraient se retirer de la vie politique.

Ces « salafistes-quiétistes », comme ils sont qualifiés, sont d’accord avec l’EI pour affirmer que la loi de Dieu est la seule valable.

Ils rejettent aussi les pratiques comme les élections et la création de partis politiques.

Toutefois, la haine du Coran pour la discorde et le chaos signifie pour eux qu’ils doivent se soumettre à quasiment n’importe quel dirigeant, même si certains sont manifestement pécheurs.

« Le Prophète a dit : Tant que le dirigeant ne s’abandonne pas clairement au kufr (mécréance), obéissez-lui ».

« Rendez à César ce qui appartient à César » en a dit le Christ.

 

Et tous les « livres de principes » classiques mettent en garde contre les troubles sociaux.

Vivre sans prêter serment rend effectivement ignorant ou ignare.

Mais la « bay’a » n’implique pourtant pas de faire allégeance à un calife, et certainement pas à Abou Bakr Al-Baghdadi.

Cela signifie, dans une perspective plus large, adhérer à un contrat social religieux et s’engager pour une société de musulmans, qu’elle soit dirigée ou non par un calife.

Pourtant le « salafisme-quiétiste » est un antidote islamique au djihadisme selon la méthode d’Abou Bakr Al-Baghdadi.

 

Les dirigeants occidentaux devraient sans doute s’abstenir de donner leur avis sur les débats théologiques islamiques. Le président US lui-même a presque tenu les propos d’un mécréant lorsqu’il a affirmé l’an dernier que l’EI n’(était) « pas islamique » : Il n’y connaît rien !

La plupart des musulmans ont apprécié l’intention du président américain : Il était à leurs côtés contre Abou Bakr Al-Baghdadi et les chauvins non-musulmans qui cherchent à les impliquer dans les crimes de l’EI.

La majorité des musulmans ne sont toutefois pas susceptibles de rejoindre le djihad. Ceux qui le sont auront vu leurs suspicions confirmées : Les États-Unis mentent sur la religion pour servir leurs intérêts, selon leur sentiment général.

 

Dans le cadre limité de sa théologie, l’EI bourdonne d’énergie et même de créativité. En dehors de ce cadre, il pourrait difficilement être plus austère et silencieux : Sa vision de la vie est faite d’obéissance, d’ordre et de soumission au destin.

Lorsqu’il a fait la critique de Mein Kampf, en mars 1940, George Orwell a confessé qu’il n’avait « jamais été capable de détester Hitler ». Quelque chose chez lui percevait l’image d’un outsider, même si ses objectifs étaient lâches ou détestables.

Le fascisme, poursuivait George Orwell, est « psychologiquement bien plus solide que n’importe quelle conception hédoniste de la vie. (…) Le socialisme et même le capitalisme, à contrecœur, ont affirmé au peuple : ‘‘Je peux vous offrir du bon temps.’’ De son côté, Hitler a déclaré : ‘‘Je vous propose la lutte, le danger et la mort’’, à la suite de quoi une nation toute entière s’est jetée à ses pieds. (…) Nous ne devons pas sous-estimer son attrait émotionnel. »

 

Dans le cas de l’EI, il ne faut pas non plus sous-estimer son attrait religieux ou intellectuel. Le fait que l’EI tienne pour un dogme la réalisation imminente d’une prophétie nous indique au moins la trempe de notre ennemi.

Les outils idéologiques peuvent convaincre certains candidats à la conversion que son message est erroné.

Les outils militaires peuvent limiter les horreurs que l’EI commet.

Mais sur une organisation aussi imperméable à la persuasion, il n’y a pas d’autres mesures susceptibles d’avoir un impact. Même si elle ne dure pas jusqu’à la fin des temps, la guerre risque d’être longue.

 

Conclusions personnelles :

– Ce n’est pas une guerre de civilisation, mais bien plus celle d’un dogme ultra-minoritaire d’origine religieuse.

 

– Or, non seulement on ne peut pas contrer, discuter, avec un dogmatique – même un communiste-stalinien, même après la chute du régime soviétique – mais on ne peut pas plus convertir un religieux dans sa foi…

C’est une des limites de la Raison.

 

– Dès lors, la seule réponse pragmatique me semble de rester faire face au combat qu’on nous impose, même si ce n’est pas le nôtre, et d’affaiblir l’ennemi.

La moins mauvaise démarche, même si elle a été entamée pour d’autres raisons et en vue d’autres objectifs, c’est de détruire l’intendance du Califat.

Toute l’intendance sur laquelle il se repose, ses financements, ses trafics, ses approvisionnements, ses voies de communication, ses forces et son environnement.

L’heure est aux armes sur ce terrain-là et c’est tant mieux.

 

Après que le canon se sera tu, il sera toujours temps de laisser la place à la diplomatie et « aux politiques » : À eux d’élaborer des solutions pérennes dans une région en feu depuis tant de décennies, afin que les réfugiés puissent rentrer chez eux et reprendre goût à l’avenir.

 

Peut-être qu’un jour, les menaces d’attentats pervers, terroristes et aveugles auront alors disparu.

Et dans l’idéal, les suppôts, tous les suppôts des théories millénaristes et apocalyptiques devront être jugés impitoyablement au tribunal des hommes.

Au nom de toutes leurs victimes.

Femmes, enfants et vieillards inclus…

 

Mais là, je rêve peut-être, les yeux grands-ouverts.

Car les théories apocalyptiques sont nombreuses. De mémoire on peut citer Saint-Jean l’évangéliste lui-même (qui visait Rome et dont on attend toujours le commencement), d’une autre envergure que les tenants de du calendrier maya, de Paco Rabane soi-même, de ce du temple solaire, de Jim Jones en Guyane et de son temple du peuple, de la secte Aum, de Malachie et sa liste des papes désormais achevée.

Et cætera…

Force est de reconnaître qu’aucune de leur prophétie ne s’est réalisée !

Même celle des marxistes-léninistes et son « genre humain » de demain… 

 

Après tout, nous vivons depuis près de 70 ans, deux générations complètes, sous le règne de « l’équilibre de la terreur » nucléaire où soi-disant tout pouvait (et peut encore) arriver.

La troisième génération arrive et les chercheurs découvrent que le lagon de Mururoa retrouve un foisonnement de vie extraordinaire après plusieurs saisons d’essais nucléaires qui y ont « tout cassé ».

Et pour mieux vous préparer au pire, l’ONU et son GIEC surfent sur les peurs relatives au réchauffement global : Magnifique comme ils peuvent nous tenir en haleine avec leurs prévisions tout autant apocalyptiques que les toutes « écritures saintes ».

Notamment une « montée des eaux catastrophique » de … moins d’une dizaine de centimètres à la fin du siècle !

C’est dire s’ils ont tous tout faux…

Il faudra bien, un jour ou l’autre, en tirer les conclusions qui s’imposent.

 

Merci à vous toutes et tous de m’avoir lu jusque-là !

Et bien à vous.

 

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/le-califat-de-lei-33.html

 


Le Califat de l’EI (2/3).

 

Un projet politique basé exclusivement sur le Coran

 

En novembre 2014, l’EI a diffusé une vidéo de promotion retraçant ses origines jusqu’à Ben Laden. Le film mentionnait Abou Moussab Al-Zarqaoui, le violent dirigeant d’Al-Qaïda en Irak de 2003 jusqu’à sa mort, en 2006, faisant de lui un mentor plus direct. Il citait également deux autres chefs de guérillas ayant précédé Abou Bakr Al-Baghdadi, le calife.

Aucune mention en revanche du successeur de Ben Laden et dirigeant actuel d’Al-Qaïda, le chirurgien ophtalmologiste égyptien Ayman Al-Zawahiri.

 

Al-Zawahiri n’a pas fait allégeance à Abou Bakr Al-Baghdadi et il est de plus en plus haï par ses confrères djihadistes. Son isolement est renforcé par son manque de charisme.

Mais la rupture entre Al-Qaïda et l’EI est amorcée depuis longtemps.

Et désormais, les deux mouvances sont en concurrence, comme on vient de le voir à travers les attentats parisiens d’une part, ceux de janvier étant revendiqués par Al-Qaïda, ceux de novembre à Paris par Daech ; et en réplique ceux du Mali, du Tchad et du Cameroun par Boko-Aram rattachés à Al-Qaïda…

Et on ne compte même pas les exactions d’Aqmi, au Yémen et ailleurs.

Une surenchère sanglante !

 

Une autre figure importante est aujourd’hui en disgrâce : Abu Muhammad Al-Maqdisi, un religieux jordanien de 55 ans qui est l’un des grands architectes intellectuels d’Al-Qaïda. Sur presque toutes les questions de doctrine, Al-Maqdisi et l’EI sont d’accord. Ils sont étroitement liés à l’aile djihadiste d’une branche du sunnisme appelée le « salafisme », d’après l’expression arabe al salaf al salih, « les pieux devanciers ».

Ces « devanciers » sont le Prophète lui-même et ses premiers disciples, que les « salafistes » honorent et imitent.

 

Al-Maqdisi a été le mentor d’Al-Zarqaoui, qui est allé en Irak avec ses conseils en tête. Avec le temps, l’élève a toutefois dépassé le maître, qui a fini par le critiquer.

Leur contentieux concernait le penchant d’Al-Zarqaoui pour les spectacles sanglants – et, d’un point de vue doctrinaire, sa haine des musulmans non salafistes, qui allait jusqu’à les excommunier et les exécuter – leurs ennemis, vous dis-je.

Dans l’islam, le « takfîr », ou excommunication, est une pratique dangereuse d’un point de vue théologique. Si l’accusateur a tort, alors il devient lui-même apostat car il s’est rendu coupable d’une fausse accusation – un acte puni de mort.

Et pourtant, Abou Moussab Al-Zarqaoui a imprudemment allongé la liste des comportements pouvant rendre les musulmans infidèles.

 

Abu Muhammad Al-Maqdisi a écrit à son ancien élève qu’il devait se montrer prudent et ne pas « émettre de larges proclamations de takfîr » ou « déclarer des personnes coupables d’apostasie en raison de leurs péché ».

La distinction entre apostat et pécheur est un des désaccords fondamentaux entre Al-Qaïda et l’EI : L’un est nettement plus radical que l’autre et c’est tout ce qui les sépare.

Le musulman, qu’il soit chiite ou sunnite, il peut avoir peur du Califat.

 

D’autant que si nier la sainteté du Coran ou des prophéties de Mahomet relève clairement de l’apostasie, Abou Moussab Al-Zarqaoui et l’organisation qu’il a créée estiment que de nombreux actes peuvent justifier d’exclure un musulman de l’islam, comme vendre de l’alcool et des drogues, porter des vêtements occidentaux, se raser la barbe ou encore voter lors d’une élection.

Et, par exemple, être chiite est aussi un motif d’exclusion, car l’EI estime que le chiisme est une innovation, or innover par rapport au Coran revient à nier sa perfection initiale !

Ainsi pas moins de 200 millions de chiites sont directement menacés de mort…

Les racines de tous les excès qui tuera le Califat.

Il en va de même pour tous les chefs d’État de tous les pays musulmans, qui ont élevé le droit des hommes au-dessus de la charia en se présentant à des élections ou en appliquant des lois qui ne viennent pas de Dieu…

 

Conformément à sa doctrine sur l’excommunication, l’EI s’engage à « purifier le monde » en exterminant de larges groupes de personnes.

Les publications sur les réseaux sociaux laissent penser que les exécutions individuelles se déroulent plus ou moins en continu et que des exécutions de masse sont organisées à quelques semaines d’intervalle.

Les « apostats » musulmans sont les victimes les plus nombreuses.

Il semble en revanche que les chrétiens qui ne résistent pas au nouveau pouvoir échappent à l’exécution automatique.

Abou Bakr Al-Baghdadi les laisse vivre tant qu’ils paient un impôt spécial, appelé « jizya », et qu’ils se soumettent.

 

Des siècles se sont écoulés depuis la fin des guerres de religion en Europe. Depuis, les hommes ont cessé de mourir en masse pour d’obscurs différends théologiques.

C’est peut-être pour cette raison que les Occidentaux ont accueilli la théologie et les pratiques de l’EI avec tant d’incrédulité et un tel déni.

 

De nombreuses organisations musulmanes traditionnelles sont même allées jusqu’à affirmer que l’EI était « contraire à l’islam ».

Elles devraient être plus virulentes à son égard, puisque l’organisation menace directement les fidèles !

Toutefois, les musulmans qui emploient cette expression sont souvent « embarrassés et politiquement corrects, avec une vision naïve de leur religion » qui néglige « ce qu’elle a impliqué, historiquement et juridiquement », suggère un chercheur de Princeton d’origine libanaise et expert de premier plan sur la théologie de l’EI.

 

Selon ce dernier, les rangs de l’EI sont profondément imprégnés d’ardeur religieuse. Les citations du Coran sont omniprésentes. Pour lui, l’argument selon lequel l’EI a déformé les textes de l’islam est grotesque et on ne peut le soutenir que par ignorance volontaire.

« Les gens veulent absoudre l’islam », explique-t-il, « d’où le mantra affirmant que ‘l’islam est une religion pacifique’. Comme s’il existait un ‘islam’ !

Ce qui compte, c’est ce que font les musulmans et comment ils interprètent leurs textes. Les membres de l’EI ont la même légitimité que n’importe qui d’autre. »

Tous les musulmans reconnaissent que les premières conquêtes de Mahomet ont été chaotiques et que les lois de la guerre transmises par le Coran et les récits sur le règne du Prophète étaient adaptées à son époque troublée et violente.

Ce chercheur estime que les combattants de l’EI représentent un authentique retour à un islam ancien et qu’ils reproduisent fidèlement ses pratiques guerrières. Cela englobe un certain nombre de pratiques que les musulmans modernes préfèrent ne pas reconnaître comme faisant partie intégrante de leurs textes sacrés.

 

« L’esclavage, la crucifixion et les décapitations ne sont pas des éléments que des(djihadistes) fous sélectionneraient dans la tradition médiévale », affirme-t-il.

Les combattants de l’EI sont « en plein dans la tradition médiévale et ils la transposent dans son intégralité à l’époque contemporaine ».

Le Coran précise que la crucifixion est l’une des seules sanctions permises contre les ennemis de l’islam.

La taxe imposée aux chrétiens est clairement légitimée par la sourate At-Tawbah, neuvième chapitre du Coran, qui intime aux musulmans de combattre les chrétiens et les juifs « jusqu’à ce qu’ils versent la capitation (la taxe) de leurs propres mains, après s’être humiliés ».

 

Lorsque l’EI a commencé à réduire des gens en esclavage, même certains de ses sympathisants ont renâclé.

Néanmoins, le califat a continué à pratiquer l’asservissement et la crucifixion.

« Nous conquerrons votre Rome, briserons vos croix et asservirons vos femmes », a promis Mohamed Al-Adnani, porte-parole de l’EI, dans l’un des messages qu’il a adressés à l’Occident.

« Si nous n’y parvenons pas, nos enfants et nos petits-enfants y parviendront. Et ils vendront vos fils sur le marché aux esclaves. »

Le dernier califat historique, c’est l’Empire Ottoman qui a connu son âge d’or au XVIèmesiècle, avant de subir un long déclin jusqu’à sa disparition en 1924.

De nombreux sympathisants de l’EI mettent en doute la légitimité de ce califat-là, car il n’appliquait pas intégralement la loi islamique, qui requiert lapidation, esclavage et amputations, et surtout parce que ses califes ne descendaient pas de la tribu du Prophète, les Quraychites.

Or, Abou Bakr Al-Baghdadi a longuement insisté sur l’importance du califat dans le sermon qu’il a prononcé à Mossoul. Il a expliqué que faire renaître l’institution du califat – qui n’a existé que de nom pendant environ mille ans – était une obligation commune.

Lui et ses fidèles se sont « empressés de déclarer le califat et de nommer un imam » à sa tête, a-t-il déclaré.

« C’est le devoir des musulmans, un devoir qui a été négligé pendant des siècles… Les musulmans commettent un péché en l’oubliant et ils doivent constamment chercher à l’établir. »

Comme Oussama Ben Laden avant lui, Abou Bakr Al-Baghdadi s’exprime avec emphase, utilisant de nombreuses allusions coraniques et en affichant une grande maîtrise de la rhétorique classique.

Mais contrairement à Ben Laden et aux faux califes de l’Empire ottoman, il est Quraychite !

 

Le califat n’est pas uniquement une entité politique mais également un véhicule du salut.

La propagande de l’EI relaie régulièrement les serments de « bay’a » (allégeance) des autres organisations djihadistes.

Et de pouvoir citer un proverbe attribué au Prophète selon lequel mourir sans avoir fait vœu d’allégeance revient à mourir « jahil » (ignorant) et donc à « mourir hors de la foi ».

 

Pour être calife, il faut en effet remplir les conditions précisées par le droit sunnite : Être un homme musulman adulte descendant de Quraych, manifester une probité morale, une intégrité physique et mentale, et faire preuve de « ’amr », c’est-à-dire d’autorité.

Ce dernier critère est le plus difficile à remplir et il exige que le calife ait un territoire sur lequel faire régner la loi islamique.

Voilà là seulement le point-clé de la guerre en Syrie et en Irak.

 

D’ailleurs, après le sermon d’Abou Bakr Al-Baghdadi, les djihadistes ont commencé à affluer quotidiennement en Syrie, plus motivés que jamais. Jürgen Todenhöfer, auteur allemand et ancienne figure politique qui s’est rendu dans les territoires contrôlés par l’EI en décembre 2014, a déclaré avoir vu affluer, en deux jours seulement, 100 combattants au poste de recrutement installé sur la frontière turque.

Tous considèrent le califat comme le seul gouvernement légitime des musulmans : C’est la logique des textes coraniques.

Le principal objectif politique est que l’EI reflète la loi de Dieu, la charia.

 

Avant le califat, « environ 85 % de la charia n’était pas appliquée. Ces lois étaient en suspens jusqu’à ce que nous ayons un khilafa (un califat), et c’est maintenant le cas ».

Depuis, sur son territoire, elles sont passées à 100 %.

Sans califat, par exemple, il n’y a pas d’obligation d’amputer les mains des voleurs pris en flagrant délit.

Avec l’établissement d’un califat, cette loi ainsi que toute une jurisprudence reprennent soudain vie et vigueur absolue.

Et en théorie, tous les musulmans sont obligés d’émigrer vers  le territoire où le calife applique ces lois.

 

Pour les « salafistes », la charia est mal comprise en raison de son application incomplète par des régimes comme l’Arabie Saoudite, qui décapite les meurtriers et ampute les mains des voleurs.

« Le problème c’est que des pays comme l’Arabie Saoudite appliquent uniquement le code pénal et ne mettent pas en œuvre la justice socio-économique de la charia. Et ils ne font qu’engendrer de la haine pour la loi islamique » en prétendent-ils !

Cet ensemble de mesures inclut la gratuité pour tous du logement, de la nourriture et des vêtements, même si tout le monde a bien sûr le droit de travailler pour s’enrichir.

 

L’EI applique peut-être des sanctions médiévales contre les crimes moraux, mais son programme d’aides sociales est, du moins à certains égards, suffisamment progressiste pour plaire à des commentateurs de la gauche occidentale.

Les soins de santé y sont gratuits.

Fournir des aides sociales n’est pas un choix politique, mais une obligation en vertu de la loi de Dieu.

Ceci expliquant cela.

 

On aura noté également que les pétromonarchies Wahhabites, dont est issu le « salafisme », font des donations somptueuses à leurs œuvres et fondations sociales partout autour du monde, à l’adresse de tous les musulmans.

On dit ici qu’il s’agit de financer des mosquées, et pas seulement.

C’est un devoir coranique, pas plus, pas moins !

Mais nous reviendrons sur ce point : Le Wahhabisme n’est pas le « salafisme » comme certains veulent en faire assimilation.

 

Par ailleurs, tous les musulmans s’accordent à reconnaître que Dieu est le seul à savoir de quoi sera fait l’avenir. Ils s’entendent aussi à dire qu’il nous en a offert un aperçu dans le Coran et les récits du Prophète.

L’EI s’écarte cependant de presque tous les autres mouvements djihadistes actuels car il pense être le personnage central des textes sacrés.

 

Oussama Ben Laden mentionnait rarement l’apocalypse et, quand c’était le cas, il semblait partir du principe qu’il serait mort depuis longtemps quand le glorieux châtiment divin se produirait enfin. « Ben Laden et Al-Zawahiri sont issus de familles sunnites appartenant à l’élite, qui méprisent ces spéculations et les voient comme une préoccupation des masses », affirme Will McCants, qui travaille pour la Brookings Institution et a écrit un livre sur la pensée apocalyptique de l’EI.

Or, pendant les dernières années de l’occupation américaine en Irak, les fondateurs directs de l’EI voyaient, au contraire, de nombreux signes de la fin des temps. Ils s’attendaient à l’arrivée sous un an du Mahdi, la figure messianique destinée à conduire les musulmans vers la victoire avant la fin du monde.

On y revient donc toujours et encore…

 

Pour certains croyants – ceux qui rêvent de batailles épiques entre le bien et le mal – les visions de massacres apocalyptiques répondent à un profond besoin psychologique.

Parmi les sympathisants de l’EI, certains aspects apocalyptiques n’ont pourtant pas encore le statut de doctrine.

D’autres éléments viennent de sources sunnites traditionnelles et apparaissent partout dans la propagande de l’EI.

Il s’agit notamment de la croyance qu’il n’y aura que 12 califes légitimes (Abou Bakr Al-Baghdadi étant le huitième), que les armées de Rome se rassembleront pour affronter les armées de l’islam dans le nord de la Syrie et que la grande bataille finale de l’islam contre un antimessie se déroulera à Jérusalem après une dernière période de conquête islamique.

 

L’EI accorde ainsi une importance cruciale à la ville syrienne de Dabiq, près d’Alep.

Il a nommé son magazine de propagande d’après elle et il a organisé de folles célébrations après avoir conquis (non sans mal) les plaines de Dabiq, qui sont inutiles d’un point de vue stratégique.

C’est ici, aurait déclaré le Prophète, que les armées de Rome installeront leur camp. Les armées de l’islam les y affronteront et Dabiq sera pour Rome l’équivalent de Waterloo.

 

Les propagandistes de l’EI se pâment à cette idée et sous-entendent constamment que cet événement se produira sous peu.

Le magazine de l’EI cite Abou Moussab Al-Zarqaoui, qui aurait déclaré : « L’étincelle a été allumée ici, en Irak, et sa chaleur continuera de s’intensifier jusqu’à brûler les armées des croisés à Dabiq. »

Maintenant qu’il s’est emparé de Dabiq, l’EI y attend l’arrivée d’une armée ennemie, dont la défaite déclenchera le compte à rebours précédant l’apocalypse.

« Nous enterrons le premier croisé américain à Dabiq et nous attendons avec impatience l’arrivée du reste de vos armées », a proclamé un bourreau masqué dans une vidéo de novembre 2014 montrant la tête tranchée de Peter Kassig, travailleur humanitaire qui était retenu en otage depuis 2013.

 

Après la bataille de Dabiq, le califat s’agrandira et ses armées pilleront Istanbul.

Certains pensent qu’il se lancera ensuite à la conquête de la Terre entière, même si pour d’autres il ne dépassera jamais le Bosphore.

Dajjal, un antimessie de la littérature musulmane apocalyptique, arrivera de la région du Khorasan, à l’est de l’Iran, et tuera un grand nombre des combattants du califat jusqu’à ce qu’il n’en reste que 5.000, piégés à Jérusalem.

Alors que Dajjal se préparera à les éliminer, Jésus – le deuxième Prophète le plus vénéré dans l’islam – reviendra sur Terre, transpercera Dajjal d’une lance et conduira les musulmans jusqu’à la victoire.

Ainsi, selon cette théorie, même les revers essuyés par l’EI n’ont pas d’importance.

Dieu a de toute façon ordonné d’avance la quasi-destruction de son peuple.

 

Désormais, l’EI doit mener une politique étrangère agressive maintenant qu’il est a fondé le califat.

Il a déjà entrepris le « djihad offensif », conformément à la charia, soit l’expansion par la force dans des pays qui ne sont pas gouvernés par des musulmans.

« Jusqu’à présent, nous ne faisions que nous défendre », déclare Anjem Choudary. Sans califat, le « djihad offensif » est un concept inapplicable.

En revanche, faire la guerre pour agrandir le califat est un devoir crucial du calife.

 

La loi islamique n’autorise que des traités de paix temporaires ne durant qu’une décennie.

De la même manière, accepter des frontières est anathème, comme l’a déclaré le Prophète et comme le répètent les vidéos de propagande de l’EI.

Si le calife consent à une paix à plus long terme ou à une frontière permanente, il sera dans l’erreur.

Les traités de paix temporaires sont renouvelables, mais ils ne peuvent s’appliquer à tous les ennemis en même temps : Le calife doit mener le djihad au moins une fois par an.

 

Il faut insister sur le fait que l’EI pourrait être paralysé par son radicalisme. Le système international moderne, né de la paix de Westphalie, en 1648, repose sur la disposition de chaque État à reconnaître des frontières, même à contrecœur.

D’autres organisations islamistes, comme les Frères musulmans et le Hamas, ont succombé aux flatteries de la démocratie et à la perspective d’une invitation au sein de la communauté des nations.

Pour l’EI, ce n’est pas envisageable : Ce serait une apostasie !

 

Il faudra s’y faire…

 

À suivre.

 

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/le-califat-de-lei-23.html

 


Le Califat de l’EI (1/3).

 

Un projet politique basé exclusivement sur le Coran

 

En 2012, je commençais l’écriture d’une fiction en vue de la mettre en ligne l’été suivant sur le précédent blog : « Parcours Olympiques ».

Le scénario imaginé prévoyait une attaque terroriste nucléaire sur Londres à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des JO de la fin juillet.

Naturellement et comme d’habitude, les événements de l’année alors en cours, me donnaient quantité de « matière » à traiter.

 

C’est ainsi que je mis en scène, dès le post du 4 août 2013 une séquence que vous pourrez retrouver ici [Cliquez ->], où le pape d’alors, « JP II » a un dialogue avec son successeur, pas encore « B 16 ».

Je n’avais évidemment pas imaginé que ces informations séculaires relatives aux apocalypses vues par les différentes religions « révélées et monothéistes » auraient pu servir à un projet politique qui ensanglanterait les trottoirs de ma capitale à moi-même, celle de mon pays, celui que j’aime tant, les 7 & 9 janvier et 13 novembre 2015 !

Et pourtant, qu’on en juge :

 

« Les Israélites attendent le retour du prophète Élie. Prophète du IXème siècle avant notre ère, qui réalise de nombreux prodiges avant de s'envoler aux cieux dans un tourbillon.

Il est aussi, selon les prophètes bibliques, l'annonciateur du Messie à la fin des temps qui précède l’arrivée du Messie, l’envoyé qui restaurera Israël et restituera la Terre promise au peuple élu.

« D'après le Livre de Malachie, Élie reviendra avant le jugement dernier : « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive. » La tradition juive attend donc le retour d'Élie.

Je vous rappelle également le Livre de Malachie 3:23 : « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable » ! »

Il lui remémore qu’Élie, alors qu'il est en compagnie d'Élisée, est enlevé au ciel dans un tourbillon. Après sa disparition, Élisée lui succédera.

« Selon la sainte Évangile de Jean, on rapporte que les pharisiens demandent à Jean le Baptiste ceci : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es pas le Christ ni Élie, ni le prophète ? ». »

Les deux hommes savent que les évangiles soulèvent la difficile question de l'identité Jean le Baptiste/Élie.

Affirmée par Jésus : « Et lui, si vous voulez bien le comprendre, il est cet Élie qui doit venir», cette identité est déniée par Jean le Baptiste lui-même : « Qu'es-tu donc ? Lui demandèrent-ils. Es-tu Élie ? Il dit : Je ne le suis pas. ».

« Pour nous chrétiens, Jean le Baptiste désigne Jésus comme le messie et lui fait offrande de ses disciples. »

 

La fin des temps était proche et Jésus, fils du Créateur de l’univers, s’incarne en homme pour répandre la bonne nouvelle, celle que tous les hommes, et pas seulement ceux du peuple élu, sont appelés au royaume des cieux !

C’est le fondement de l’universalisme de la Parole du Christ.

 

« Chez les musulmans, ils attendent l'avènement du Mahdi, annoncé par le même prophète et comme dans nos traditions apocalyptiques issues notamment des évangélistes Jean mais aussi de Matthieu, le retour du Christ est précédée de celle de l’Antéchrist.

Elle apparaît dans les épîtres de Jean – d'abord essentiellement sous une forme plurielle – mais puise ses origines dans la notion d'antimessie déjà présente dans le judaïsme. »

Encore que, on peut lister divers signes qui précéderont ces temps :

L'esclave enfantera sa maîtresse ;

Les bergers construiront des gratte-ciel (hadith n° 102 du sahih muslim) ;

Les distances seront courtes ;

Les hommes iront sur des selles qui ne sont pas des selles ;

Les responsabilités seront accordées aux incompétents ;

La sexualité sortira du cercle de la famille ;

L'usure se propagera ;

Les croyants boiront de l'alcool ;

Les hommes s'habilleront avec de la soie ;

Les langages odieux – orduriers – seront répandus ;

Les liens familiaux seront rompus ;

Les séismes seront fréquents ;

L'acharnement des nations à l'encontre des musulmans sera constant ;

Les objets et les animaux parleront ;

Les imbéciles prendront la parole en public.

 

« Et c’est bien tout ce qu’on peut dire de notre monde très contemporain, finalement. Quoiqu’on puisse poursuivre et citer le développement du commerce, la coloration des cheveux pour apparaître jeune, le non-respect des commandements religieux, l’avarice. Les hommes obéiront aux femmes et désobéiront à leur mère. L'homme éloignera son père et favorisera son ami, le commandement des nations sera le fait des plus vils, les forces de police seront démultipliées, la corruption sera omniprésente, le sang humain sera déconsidéré, et la femme partagera avec l'homme le travail et le commerce.

Une description parfaite de nos sociétés contemporaines qui date pourtant de plusieurs siècles… »

 

« Mon cher Joseph, vous me faites penser à la prophétie de Jean de Jérusalem, écrite il y a bientôt dix siècles ! ».

Ne serait-ce pas un canular monté de toute pièce par des ex-agents du KGB ou d’une autre secte ?

« Pas du tout. Je vous ferai porter l’unique des trois manuscrits originels encore en notre possession, dans les archives de la cité vaticane… Un second est sous la garde de l’Ordre de Malte. Quant au troisième, on en avait justement perdu la trace…

Il a pu être retrouvé, traduit et diffusé par ceux que vous dites. »

 

Joseph Ratzinger poursuit : « Il ne s’agit-là que des signes mineurs signalé par le Coran de la venue de la fin des temps, très Saint-Père. »

Ah oui, les « signes majeurs » : L’agression de Gog et Magog ravageant une bonne partie du Proche-Orient. Il s’agit du mythe biblique, qui se voit aussi repris dans le Coran.

Les hadiths en donnent des descriptions de parfaits sauvages, à mi-chemin entre humains et animaux.

« Le soleil se lèvera de l'ouest. La Bête arrivera : Et quand la Parole tombera sur eux, nous leur ferons sortir de terre une bête qui leur parlera ».

 

Abdullah ibn 'Amr aura rapporté que : « Je me suis engagé à mémoriser un hadith du messager de Dieu et je ne l'ai pas oublié après l'avoir entendu dire : "Le premier signe(annonciateur de l'apparition du Dajjal – l'Antéchrist) sera l'apparition du soleil à l'Ouest, et dans la matinée l'apparition de la Bête Ad Dābba, parfois dénommée comme l’espionne. Et lorsque le premier des deux (signes) arrivera, le second le suivra immédiatement après", rapporte par Muslim (n° 7025).

« Ad Dābba » sera en mesure de parler et marquera les visages des gens, mettant sur le front des croyants une lumière qui illuminera leurs visages, et mettant sur le nez des non-croyants une marque qui assombrira leurs visages. » »

 

Enfin la fumée (ou le Doukhane) : « Après la mort d'Issa qui régnera de longues années sur la Terre après avoir vaincu le faux messie, un gaz (ou fumée) envahira l'intégralité de la surface de la planète et emportera dans la mort sans les faire souffrir les derniers croyants. Seuls les gens n'ayant pas la moindre particule de foi en Dieu dans leur cœur ne seront épargnés. Ils vivront alors la fin des hommes, survivant nus, se dévorant entre eux, se comportant comme des bêtes, copulant en pleine rue sans distinguer leur mère de leur sœur ou de leur fils. L'air sera irrespirable et la planète inhabitable et hostile. »

Les experts du GIEC ne disent pas autre chose…

 

Et toujours de mémoire, il poursuit : « Viendra alors le temps du son de cor qui aplatira les montagnes et froissera la Terre. Alors sera venue l'heure du jugement dernier, où toutes les créatures d'Allah seront jugées et destinées au Paradis infini ou à l'enfer éternel. »

« Vous me faites frémir, Cardinal. A-t-on une description de leur antéchrist ? » demande le Saint-Père pensant à toutes ces horreurs que prédisent justement les experts du GIEC, de façon très actuelle…

Oui : « L'Antéchrist est borgne de l'œil droit, aux cheveux crépu et présentera aux gens un Paradis et un Enfer : Son Enfer sera un Paradis et son Paradis un Enfer ».»

 

Une fois le croyant convaincu de la portée et de la signification des textes sacrés de l’Islam, faisant les mêmes constats que nous-mêmes sur nous-mêmes que nous pouvons faire, il n’est dès lors pas bien difficile de faire des rapprochements significatifs : Oui, pour l’esprit sommaire et embrigadé, la fin des temps approche, le règne d’Allah va arriver incessamment sous peu sur la terre entière et il convient de le précipiter !

 

Car qu’est-ce que l’État islamique (EI, Daech en arabe) ?

D’où vient cette organisation et quelles sont ses intentions ?

La simplicité de ces questions peut être trompeuse, et rares sont les dirigeants occidentaux qui connaissent les réponses.

En décembre 2014, alors que mes « posts » avaient 16 mois, le New York Times publiait encore des remarques confidentielles du général Michael K. Nagata, commandant des opérations spéciales pour les États-Unis au Moyen-Orient, qui admettait être encore très loin de comprendre l’attrait exercé par l’État islamique.

« Nous ne comprenons pas cette idéologie. »

Elle est pourtant si simple que j’ai pu, à partir d’elle, mettre en scène « Ahmed-le-Diabolique » qui ira convoyer une charge nucléaire artisanale jusqu’au-dessus de la Manche en juillet 2012, après mille tribulations où il croise notamment Mohamed Merah qu’il va transformer en « plastron » pour brouiller sa piste.

Souvenez-vous, Montauban déjà, puis de Toulouse comme autant de faux-nez de son djihad à lui…

À lire et relire ici et les 3 chapitres suivants.

 

Daech c’est l’organisation qui s’est emparée de Mossoul, en Irak, en juin 2014 et règne déjà sur une zone plus vaste que le Royaume-Uni. À sa tête depuis mai 2010, Abou Bakr Al-Baghdadi, qui est monté le 5 juillet 2014 à la chaire de la Grande Mosquée Al-Nour, à Mossoul, en se présentant comme le premier « vrai » calife depuis des générations.

Il s’en est suivi un afflux mondial de djihadistes, d’une rapidité et dans des proportions sans précédent.

Et pour cause, sachant ce que nous venons de dire !

 

Et nos lacunes sur le Califat sont d’une certaine façon compréhensibles : L’organisation a fondé un royaume isolé et peu de gens en sont revenus. Abou Bakr Al-Baghdadi ne s’est exprimé qu’une seule fois devant une caméra.

Mais son discours ainsi que d’innombrables vidéos et brochures de propagande de l’EI sont accessibles sur Internet et les sympathisants du califat se sont donnés beaucoup de mal pour faire connaître leur projet.

Nous avons mal compris la nature de l’EI pour deux raisons.

Tout d’abord, nous avons tendance à appliquer la logique d’Al-Qaïda, dont je me suis inspiré pour le roman de l’été 2013 (« Parcours Olympiques ») à une organisation qui l’a clairement éclipsé.

Al-Qaïda avait et a toujours un projet millénariste, se fondant sur une lecture authentique du Coran et de quelques autres textes, comme la Prophétie de Jean de Jérusalem (dont vous trouverez reprise -> ici et les deux chapitres suivants) datant de 1099, qui donne la même description de notre monde contemporain de « l’an mil qui vient après l’an mil ».

Et le troisième millénaire a commencé par le 11 septembre 2001 et ses attentats monstrueux : Pas que l’effet du simple hasard, n’est-ce pas !

 

Mais le djihadisme a évolué depuis l’âge d’or d’Al-Qaida (de 1998 à 2003) et nombreux sont les djihadistes qui méprisent les priorités et les dirigeants actuels de l’organisation.

Oussama Ben Laden considérait d’ailleurs le terrorisme comme un prologue au califat, qu’il ne pensait pas connaître de son vivant.

Alors que son organisation était informelle, constituée d’un réseau diffus de cellules autonomes, le Califat, au contraire, a besoin d’un territoire pour asseoir sa légitimité, ainsi que d’une structure hiérarchisée pour y régner.

Désormais, il bat monnaie, lève l'impôt, s'appuie sur une administration et applique sa loi et celle de ses ministères exactement comme n’importe quel autre pays, sur son territoire, à l’image même du Vatican, autre théocratie-vivante du monde moderne.

Sauf que le Vatican use de l’Euro, récolte le denier de Saint-Pierre, mais bat des médailles commémoratives et émet ses timbres-postaux.

 

En second lieu, nous avons été induits en erreur à cause d’une campagne bien intentionnée mais de mauvaise foi visant à nier la nature religieuse médiévale du Califat.

Et le leader d’Al-Qaïda était un produit du monde laïc moderne, musulman sunnite, mais laïc.

Ben Laden a organisé la terreur sous la forme d’une entreprise comptant des franchises toujours actives.

Il exigeait des concessions politiques précises, comme le retrait des troupes américaines d’Arabie Saoudite arrivées avec l’opération « Bouclier du désert » en 1990 et les prémisses de la première guerre d’Irak, à l’appel justement de la monarchie saoudienne, qui aurait trahi les « lieux-saints » dont il était citoyen.

Souvenons-nous que le dernier jour de sa vie, Mohamed Atta, l’un des responsables des attentats du 11 septembre 2001, a fait des courses à Walmart et dîné à Pizza Hut… Pas du tout à prier ou en méditation dans une mosquée, ni même à se shooter au captagon.

 

Il serait même logique de reprendre ces observations – les djihadistes sont issus du monde laïc moderne, avec des préoccupations politiques de leur temps, mais déguisés avec des habits religieux – pour l’appliquer à l’EI.

Or, pas seulement et beaucoup de ses actions paraissent insensées si on ne les envisage pas à la lumière d’une détermination sincère à faire revenir la civilisation à un régime juridique du VIIème siècle et à la Charia d’origine, et à faire advenir, à terme, l’apocalypse, le moment de révélation divine portée par l’Islam.

C’est le seul lien rationnel possible pour expliquer ces actions et les événements générés depuis.

 

La vérité est que l’EI est islamique. Très islamique. Totalement islamique. D’un Islam originel.

Et jusqu’à l’hérésie en disent mes potes musulmans (moi qui, en bon papiste-natif, pensais que l’hérésie n’était que Cathare ou Huguenote…).

Certes, le mouvement a attiré des psychopathes et des gens en quête d’aventures, souvent issus des populations défavorisées du Moyen-Orient et d’Europe. Mais la religion que prêchent les plus fervents partisans de l’EI est issue d’interprétations cohérentes et même très instruites de l’islam vivant.

 

Presque chaque grande décision ou loi proclamée par le Califat obéit à ce qu’il appelle la « méthodologie prophétique » qui implique de suivre la prophétie et l’exemple de Mahomet à la lettre.

Les musulmans peuvent rejeter l’EI, comme le fait l’écrasante majorité d’entre eux, qui sont eux-mêmes menacés par le Califat jusque dans leur propre vie et qualité de musulman : C’est un ennemi, comme on va le voir.

Et prétendre que ce n’est pas une organisation religieuse millénariste dont la théologie doit être comprise pour être combattue a déjà conduit les États-Unis et l’occident à sous-estimer l’organisation et à soutenir des plans mal pensés pour la contrer.

Alors, nous devrions apprendre à mieux connaître la généalogie intellectuelle de l’EI si nous voulons réagir non pas de façon à le rendre plus fort, mais plutôt de façon à faire qu’il s’immole lui-même dans un excès de zèle.

 

Notez que je ne suis pas bien sûr d’être le mieux placé pour le dire, mais je vais quand même tenter de vous éclairer, au moins un petit peu, pour avoir eu un peu d’avance.

Nous allons donc y revenir, plusieurs jours, par petite touche, pour être le plus clair possible, afin de mieux comprendre…

À demain !

I3

 

Source :

http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/le-califat-de-lei-13.html

 


La garde Nationale ?

 

 

Ont-ils vraiment déjà oublié ? 

 

J’entends ici et là quelques citoyens, et même parmi les plus éminents, puisque « François III », le « capitaine de pédalo » pris dans la tempête, l’évoquer.

Le sang sèche-t-il si vite que ça quand il rentre dans l’Histoire qu’ils en deviennent amnésiques ?

Chez notre « prince guerroyant, il l’envisage comme constituée de réservistes.

Ce serait tourner le dos à un modèle né avec la Troisième république qui avait voulu en finir avec un corps très controversé.



C’est vrai que l’époque semble très particulière depuis les attentats du 13 novembre dernier : Après la dictature policière, qui vous cerne tous toujours plus, on est entré samedi dernier dans une « douce dictature administrative », avec les premières perquisitions administrative et même la ville de Sens sous couvre-feu.

L’étape suivant sera « l’état de siège », où le pays pourrait passer sous le régime de la justice militaire.

Peut-être faudra-t-il attendre pour ça que quelques « pickups » « toto-yaya » armés de mitrailleuses descendent les Champs-Élysées en tirant sur tout ce qui bouge sur la plus « belle avenue du monde », peut-être pas.

Là, ce serait certain, on rappellera les réservistes !


Mais revenons au discours du 16 novembre devant le Congrès de Versailles, quand « François III », homme dit de « gôche », socialiste de surcroît, a repris une idée qui circulait depuis des années à droite e l'extrême-droite, celle de créer une « garde nationale encadrée et disponible », formée de réservistes de l'armée, pour lutter contre le terrorisme.

Ce nouveau corps est en réalité inspiré par l'exemple des États-Unis et ne fait pas directement référence à la « garde nationale » gauloise qui a existé entre 1789 et 1871 dans l'Hexagone.


Pour autant, entendre un président de la République évoquer explicitement devant le parlement réuni à Versailles l'idée d'une « garde nationale » était encore inimaginable voici quelques années.

La « garde nationale » a, en effet, laissé un souvenir contrasté dans l'histoire de mon pays (celui que j’aime tant…) et l'établissement durable de la République a souvent été identifiée avec sa suppression.

La garde nationale est née en « Gauloisie révolutionnaire » le 14 juillet 1789. Créée par la municipalité de Paris, elle a alors immédiatement une double vocation qui restera longtemps la sienne : Défendre la Révolution contre l'armée du roi dont on craint alors l'intervention dans la capitale et défendre la propriété contre un peuple qui s'est soulevé et qui fait alors craindre le pillage.

Après la prise de la Bastille, la monarchie reconnaît cette garde nationale parisienne qui est placée sous la direction de La Fayette et sous la responsabilité de l'Assemblée constituante. 

Progressivement, elle s'étend dans tout le pays pour remplacer les diverses milices de l'ancien régime et devenir une vraie « armée de l'intérieur. »

Mais la garde nationale est surtout une armée de la bourgeoisie.

En octobre 1791, sa composition est éclaircie : Son service est rendu obligatoire pour les « citoyens actifs », ceux qui paient assez d'impôts pour voter.

Les autres, « citoyens passifs », peuvent y participer sous réserve d'être jugés « bien intentionnés. »

Une distinction qui disparaîtra avec la chute de la monarchie en août-septembre 1792, mais elle restera toujours « la force armée » de la bourgeoisie, car le garde national doit payer son équipement lui-même.

Progressivement et face aux événements de la Révolution, la garde nationale se divise et devient une force ambiguë.

Le 17 juillet 1791, La Fayette l'utilise pour tirer sur la foule réunie au Champ-de-Mars venu pour demander la fin de la monarchie après la fuite à Varennes.

Mais, au printemps 1792, les gardes nationales se mobilisent pour défendre le territoire et celle de Paris participe le 10 août à la prise des Tuileries et à la chute de la monarchie.

Sous la terreur, la garde nationale est étroitement surveillée par le pouvoir montagnard qui, un temps, mis en place une « armée révolutionnaire des départements » au recrutement plus populaire, mais qui inquiéta tant qu'elle fut à son tour dissoute.


Après Thermidor, la garde nationale se divise encore davantage, à l'image de la bourgeoisie, entre ceux qui soutiennent un retour de la monarchie et les défenseurs des «acquis révolutionnaires. »

Le 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795), la garde nationale de l'ouest parisien, monarchiste, se soulève pour rétablir le trône.

Les insurgés sont arrêtés par les canons du général Bonaparte sur les marches de l'Église Saint-Roch, rue Saint-Honoré.

Le Directoire décide alors de supprimer la hiérarchie de la garde nationale et de placer ce corps sous la responsabilité directe de l'État.

Sous le consulat et l'Empire, la garde nationale est ainsi intégrée à l'armée, utilisée sur le champ de bataille et pour la défense du territoire.

La Restauration réforme et réorganise la garde nationale.

Louis XVIII veut s'attacher la bourgeoisie et, en 1816, en établit le service pour tous les citoyens payant les contributions directes.

La garde nationale retrouve son organisation et son rôle de 1791 : Le maintien de l'ordre intérieur qui était donc confié aux plus fortunés des Gaulois.

On rappelle en effet que payer un peu l'impôt direct était « élitiste ». Il n’y en avait que quatre, les « quatre vieilles » comme autant de « contribution » : L'impôt foncier pour les propriétaires, l'impôt mobilier sur la valeur du loyer payé, la patente pour les revenus du commerce et l'impôt sur les portes et fenêtres, qui devaient frapper le luxe.

Les officiers de la garde nationale sont alors vus comme des « personnages » et ne sont pas peu fiers de cet honneur.

Charles X, pourtant commandant de la garde nationale lorsque son frère Louis XVIII était roi, se méfie de ce corps bourgeois qui refuse sa politique de réaction féodale.

En 1827, il dissout la milice parisienne.



Mais cette dernière se reforme spontanément au cours des « trois glorieuses » de juillet 1830 qui chasse le roi.

La garde nationale se présente alors comme la garante de la « charte », la constitution d’alors, et du régime parlementaire contre toute tentative de retour à l'autocratie.

La Fayette reprend son commandement et impose un nouveau roi : Louis-Philippe, le « roi bourgeois », qui fait de la garde nationale le plus sûr instrument de son régime.

Et lors des insurrections républicaines de 1832 et 1833, la garde nationale fait preuve d'une fidélité sans faille.

Mais, progressivement, les gardes nationaux se détournent d'un régime de plus en plus sclérosé. Le refus de Guizot, chef de fait du gouvernement de Louis-Philippe, de 1840 à 1848, d'élargir le droit de vote mécontente beaucoup de bourgeois imposés, mais non électeurs.

La crise économique de 1846-47 fait le reste : La garde nationale participe à la « campagne des banquets » qui demande une réforme du régime.

C'est d’ailleurs lors d’un de ses banquets, le 22 février 1848, qu’est provoquée une nouvelle insurrection.

La garde nationale ne défend plus alors le régime et il tombe en quelques jours.

Participant à la chute de Louis-Philippe en février, la garde nationale participe également fortement à l'écrasement de l'insurrection populaire à Paris du 22 au 25 juin 1848 et à la répression qui suit et qui fait plusieurs milliers de morts.

La garde nationale prouve ainsi avant tout que, quel que soit le régime, qu’elle est une arme de défense de la propriété privée et un moyen de réduire par la répression les revendications qui se sont fait jour après février, une armée de « classe sociale » : Le droit au travail, notamment.

Dans « La Lutte de Classes en France », qui relate ces événements, Karl Marx souligne que « aux journées de juin, personne n'avait plus fanatiquement combattu pour la sauvegarde de la propriété et le rétablissement du crédit que les petits bourgeois parisiens. »

La gauche se détourne alors de la garde nationale qui, en réalité, devient redoutable pour le pouvoir comme pour le peuple.



Mais, lors du coup d'État du 2 décembre 1851, la garde nationale ne défend pas du tout l'Assemblée Nationale et la république. Elle se rallie, comme la bourgeoisie gauloise,  au «régime fort » de Louis-Napoléon Bonaparte qui, un an plus tard, devient Napoléon III.

Et ce dernier s'en méfie et la réduit à un rôle très secondaire, même lorsqu'éclate en 1870 la guerre contre l'Allemagne. 

Pourtant, après la défaite de Sedan le 2 septembre et la chute de l'Empire le 4, la garde nationale change de nature. Elle n'est plus limitée à la bourgeoisie, mais est élargie au peuple parisien.

C'est cette garde nationale, désormais forte de 500.000 hommes et devenue populaire, qui organise le long siège de Paris d'octobre 1870 à janvier 1871.

Et l'essentiel de ces combattants estiment que les dirigeants républicains ont tout fait pour empêcher de briser le siège et ils n'acceptent ni le pouvoir de l'assemblée monarchiste élue en janvier, ni les conditions de la paix voulue par cette assemblée.


Durant ces terribles mois de privations et d'épreuve, la garde nationale a changé de nature.

Elle n'est plus la force armée des « milices bourgeoises » de maintien de l'ordre qu'elle a été depuis 1789, elle est devenue une armée du peuple résistant et révolutionnaire.

Et c'est précisément pour cette raison qu'elle inquiète le pouvoir issu de l'assemblée conservatrice.

En février, cette armée s'organise en une Fédération de la garde nationale qui devient une puissance politique de résistance, au nom de Paris, au pouvoir légal.

Le nouveau chef du pouvoir exécutif, Adolphe Thiers, décide alors de désarmer la garde nationale parisienne en saisissant ses canons stationnés sur les hauteurs de Montmartre le 18 mars 1871.

L'opération est un fiasco et tourne à l'émeute.

Les autorités quittent Paris pour Versailles.

La capitale se constitue bientôt en Commune dont l'armée est constituée principalement par la garde nationale. 

Cette Commune sera écrasée par l'armée durant la « semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871 où l'on comptera plus de 30.000 morts et qui se terminera au mur des fédérés, au cimetière du Père Lachaise, de sinistre mémoire.

Le 25 août suivant, la garde nationale est supprimée par Thiers qui, au temps de Louis-Philippe, l'avait tant louée.

Elle disparaît ainsi de l'histoire de mon pays jusqu'à nos jours.

En 72 ans d'existence, ce corps a été souvent utilisé politiquement ou au bénéfice d'une certaine catégorie.

La dissolution intervient d'abord pour en finir avec une armée « rouge », mais lorsque, après 1877, la République s'installe comme régime, elle refuse de recréer une garde nationale.

Le nouveau régime promeut un autre modèle : Celui d'un peuple en armes, mais uni autour de son pouvoir politique démocratique.

L'ancienne garde nationale était bien trop une  « milice bourgeoise », celle de la Commune bien trop socialiste et parisienne pour jouer ce rôle, la République prétend les remplacer par une armée à laquelle participent tous les citoyens et qui défend l'intérêt général.


En 1905, le service militaire généralisé (jusqu'ici, on tirait au sort les conscrits et l'on pouvait « payer » un remplaçant) vient compléter ce dispositif.

Après la libération, le désarmement des résistants s'est effectué au nom de ce même modèle : Celui de n'armer personne en dehors de l'armée et des forces de police.

Un beau bras de fer entre le CNR et les résistants communistes…

L'instauration d'une garde nationale, même issue de réservistes comme outre-Atlantique, n'est donc pas neutre politiquement et historiquement.

La suppression du service national voulue par « le Chi », faute d’intendance adéquate, et l'émergence d'un nouveau type de menace modifient sans doute et désormais la donne. 


Vous imaginez bien qu’en rétablissant une garde nationale, en proposant aux maires de disposer d'armes, le Président s'éloigne indéniablement un peu plus d'un certain modèle républicain qui prévalait depuis plus de 120 ans, celui-là même qu’il a été chargé de sauvegarder au moment où l’on sentait bien une dérive droitière, autoritariste, enfler chez « Bling-bling » vers la fin de son mandat.

Pensez bien que même si la raison commanderait d’aller de l’avant dans ce sens, mon cœur et ma mémoire s’y oppose compte tenues des leçons que nous a données l’Histoire de mon pays.

Mais qui puis-je ?


C’est quand même pas de chance : Nos valeurs républicaines trahies par ceux-là même qui sont censés les défendre le mieux, à cause de quelques abrutis chargés jusqu’à la gueule aucaptagon, quelle leçon d’humilité face à l’Histoire !

Le tout avec une armée sous-dimensionnée pour les missions qu’on lui confie, une police sous-équipée malgré les lois sécuritaires votées en rafales serrées ces derniers mois et les budgets renforcés sous peu (Pacte de sécurité au lieu de pacte de stabilité, qui peut être contre ces priorités ?), on fait tranquillement le lit de la droâte-extrême qui n’aura bientôt plus qu’à se glisser dans des draps tout neufs.

Demain les régionales comme d’un dernier avertissement, après-demain, un seul tour, le premier…

J’enrage figurez-vous, j’enrage.

Pourvu que je puisse avoir tort…

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/la-garde-nationale.html

 


Etat d’urgence : projet de loi n° 3225 du 18 novembre 2015

Projet de Loi n° 3225

ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

QUATORZIÈME LÉGISLATURE


Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 18 novembre 2015.

PROJET DE LOI

prorogeant l’application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence et renforçant l’efficacité de ses dispositions.

(Procédure accélérée)

(Renvoyé à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, à défaut de constitution d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)

PRÉSENTÉ


au nom de M. Manuel VALLS,
Premier ministre,

par M. Bernard CAZENEUVE,
ministre de l’intérieur

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

L’article 1er de la loi du 3 avril 1955 modifiée instituant l’état d’urgence dispose que « l’état d’urgence peut être déclaré sur tout ou partie du territoire métropolitain, soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique. »

À la suite des attentats coordonnés ayant frappé Paris le 13 novembre 2015, l’état d’urgence sur le territoire métropolitain a été déclaré par le décret n° 2015-1475 du 14 novembre 2015 relatif à la proclamation de l’état d’urgence à compter du 14 novembre à zéro heure.

La gravité des attentats, leur caractère simultané et la permanence de la menace établie par les indications des services de renseignement ainsi que le contexte international ont justifié cette mesure.

Ces attentats sont l’un des pires actes de terrorisme commis en Europe depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

La déclaration de l’état d’urgence a donné aux autorités administratives des moyens d’action supplémentaires pour lutter contre les menaces terroristes. Les mesures permises par ces dispositions ont été utilisées immédiatement par les autorités administratives et ont vocation à être poursuivies. Les préfets ont ainsi la possibilité de prévenir la commission de nouveaux actes par des perquisitions administratives dans les domiciles, de jour comme de nuit. Ils peuvent également prononcer la fermeture provisoire de salles de spectacle, de débits de boissons et lieux de réunions de toute nature, ainsi qu’interdire des réunions. Le ministre de l’intérieur peut assigner à résidence des personnes évoluant dans la mouvance terroriste.

A l’occasion de la prorogation de l’état d’urgence au-delà des douze jours du décret initial, rendue indispensable par le maintien de la menace à un niveau inédit sur le territoire national, il est aujourd’hui nécessaire d’adapter et de moderniser certaines des dispositions de la loi de 1955, d’une part pour s’assurer de leur totale efficacité dans la lutte contre des menaces nouvelles et, d’autre part, afin de garantir que les mesures mises en œuvre sous l’empire de ce régime juridique puissent faire l’objet d’un contrôle juridictionnel effectif.

Il est indispensable, pour approfondir la lutte contre le terrorisme, que les autorités administratives puissent recourir à ces mesures pendant une période limitée mais suffisamment longue pour s’assurer que les réseaux terroristes, au-delà des procédures juridictionnelles en cours, puissent être, par des actions coercitives, mis hors d’état de nuire.

Il apparaît en outre nécessaire, dans le contexte actuel marqué par différentes menaces d’atteinte à l’ordre public constituée par des personnes ou des réseaux parfois inconnus de la justice, de disposer de moyens de prévention encore plus efficaces. L’assignation à résidence, prévue par la loi de 1955, est ainsi aménagée afin de permettre des escortes vers les lieux d’assignation à résidence, une obligation de pointage, la possibilité de restituer passeport et documents d’identité, ou l’interdiction de se trouver en relation avec des personnes désignées.

Mais ces différentes évolutions visant à rendre plus efficace la prévention d’actes terroristes notamment, doivent s’accompagner d’une adaptation et d’un renforcement des garanties offertes par la loi de 1955 dans la mise en œuvre des prérogatives confiées à l’autorité administrative. La loi renvoie ainsi désormais explicitement aux dispositions de droit commun du code de justice administrative pour la contestation des mesures prises sur son fondement. Ainsi en est-il, par exemple, des perquisitions ordonnées par l’autorité administrative. Les modifications proposées visent aussi à supprimer certaines mesures prévues, dans le contexte de la période où la loi a été initialement adoptée, et qui n’ont plus de justification sérieuse aujourd’hui, ainsi par exemple du contrôle de la presse ou des publications.

Les articles 2 et 3 de la loi de 1955 exigeant que la prolongation de l’état d’urgence au-delà de douze jours soit autorisée par une loi, l’article 1er du présent projet de loi proroge l’état d’urgence pour une durée de trois mois à compter du 26 novembre 2015, date à laquelle le décret du 14 novembre 2015 cessera de produire ses effets.

L’article 2 proroge la possibilité ouverte au ministre de l’intérieur et aux préfets, déjà prévue par le décret du 14 novembre 2015, d’ordonner des perquisitions de jour et de nuit.

L’article 3 permet de limiter le recours aux mesures particulières qu’autorise l’état d’urgence au strict nécessaire, en permettant au Gouvernement d’y mettre fin par décret en conseil des ministres avant l’expiration de ce délai. En ce cas, il est rendu compte au Parlement.

L’article 4 adapte et renforce le dispositif d’assignation à résidence prévu à l’article 6 de la loi de 1955, afin de le rendre plus efficace et opérationnel, en appliquant un régime comparable à celui prévu par le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile pour les étrangers représentant une menace pour l’ordre public, assignés à résidence dans l’attente de leur éloignement du territoire. Ce dispositif de l’article 6 vise en effet à restreindre la liberté de circulation des personnes auxquelles il est appliqué et à limiter leur capacité à se mettre en relation avec d’autres personnes considérées comme dangereuses, dans un contexte où les forces de l’ordre sont très fortement mobilisées.

En premier lieu, le 1° de l’article 4 actualise les termes désignant au premier alinéa le lieu de l’assignation à résidence qui doit être fixé par le ministre de l’intérieur. En second lieu, il fait évoluer le champ d’application de la mesure afin de mieux répondre à l’objectif visé et à la réalité de la menace, en substituant aux termes « [de toute personne] dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics », qui apparaissent trop restrictifs, les termes « [de toute personne] à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics », ce qui permet d’inclure des personnes qui ont appelé l’attention des services de police ou de renseignement par leur comportement, ou leurs fréquentations, propos, projets… Enfin, dans la mesure où les lieux de l’assignation peuvent si nécessaire être choisis en dehors de la commune où la personne assignée réside habituellement, il donne au ministre de l’intérieur la faculté de faire conduire l’intéressé sur place par des services de police ou de gendarmerie afin de garantir l’exécution de la mesure.

Les alinéas suivants visent à assurer la pleine effectivité du dispositif en donnant les moyens au ministre de l’intérieur et aux forces de l’ordre de contrôler que la personne concernée se maintient dans le périmètre de l’assignation à résidence et de limiter sa liberté de circulation. Ainsi, la loi permet au ministre de l’intérieur de prescrire à la personne assignée une obligation de demeurer dans les lieux d’habitation qu’il désigne, pendant une plage horaire définie dans la limite de 8 heures par 24 heures. Le 2° prévoit la possibilité de lui imposer en outre, d’une part une obligation de se présenter aux services de police ou de gendarmerie selon une fréquence déterminée dans la limite de trois présentations par jour, et d’autre part, une obligation de remettre son passeport ou toute autre pièce d’identité en échange d’un récépissé. Enfin le 2° ouvre également la faculté au ministre de l’intérieur de prescrire à la personne assignée une interdiction de se trouver en relation, directement ou indirectement, avec certaines personnes nommément désignées dont il existe des raisons sérieuses de penser que leur comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics.

Le 3° prévoit la dissolution d’associations ou de groupements de fait portant une atteinte grave à l’ordre public, dans des conditions spécifiques à l’état d’urgence, compte tenu notamment du rôle de soutien logistique ou de recrutement que peuvent jouer ces structures.

Le 4° adapte la procédure de recours qui peut être exercé contre les mesures prises en application de la loi, en élargissant les garanties actuellement réservées à la contestation d’une assignation à résidence, et en substituant à l’examen du recours par une commission consultative la possibilité d’utiliser les procédures de référé-suspension et de référé-liberté, prévues par le livre V du code de justice administrative, procédures plus protectrices des libertés puisque non consultatives et menées par un juge. En soumettant toutes les mesures administratives prises sur le fondement de cette loi au juge administratif, cette disposition place l’ensemble de la procédure de perquisition administrative sous le contrôle du juge administratif, sous réserve de la découverte d’une infraction, qui fait basculer l’opération dans le seul champ judiciaire.

Le 5° précise les conditions des perquisitions administratives menées dans le cadre de la loi relative à l’état d’urgence. Il étend cette perquisition possible à tous les lieux, pour que les véhicules ou les lieux publics ou privés qui ne sont pas des domiciles soient inclus dans le champ de cette disposition. Il en exclut toutefois les lieux d’exercice des professions protégées. Il fixe un encadrement – aujourd’hui inexistant – à cette mesure de police administrative, en en limitant l’usage aux circonstances où il existe des raisons sérieuses de penser que le lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics.

Il définit un régime procédural à ces perquisitions, prévoyant notamment l’information sans délai du procureur de la République ainsi que la rédaction d’un compte-rendu, qui lui est adressé sans délai.

Il permet enfin l’accès aux données informatiques accessibles depuis le lieu perquisitionné, ainsi que la prise de copies.

Il supprime la possibilité de prendre des mesures assurant le contrôle de la presse et des publications de toute nature, ainsi que celui des émissions radiophoniques, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales.

Le 6° réévalue les sanctions pénales applicables en cas de violation de la loi relative à l’état d’urgence.

L’article 5 complète l’article L. 811-3 du code de la sécurité intérieure par une référence aux associations et groupements dissous en application de l’article 6-1 de la loi du 3 avril 1955, créé par le 3° de l’article 4.

L’article 6 prévoit l’application de la loi du 3 avril 1955, dans sa rédaction modifiée par l’article 4, à l’ensemble du territoire de la République française.

PROJET DE LOI

Le Premier ministre,

Sur le rapport du ministre de l’intérieur,

Vu l’article 39 de la Constitution,  

Décrète :

Le présent projet de loi prorogeant l’application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence et renforçant l’efficacité de ses dispositions, délibéré en conseil des ministres après avis du Conseil d’État, sera présenté à l’Assemblée nationale par le Premier ministre, qui sera chargé d’en exposer les motifs et d’en soutenir la discussion et, en tant que de besoin, par le ministre de l’intérieur.

Fait à Paris, le 18 novembre 2015.

Signé : Manuel VALLS

Par le Premier ministre :

Le ministre de l’intérieur

Signé : Bernard CAZENEUVE

Article 1er

L’état d’urgence déclaré par le décret n° 2015-1475 du 14 novembre 2015 portant application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 est prorogé pour une durée de trois mois à compter du 26 novembre 2015.

Article 2

Il emporte, pour sa durée, application de l’article 11 de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955, dans sa rédaction issue du 5° de l’article 4 de la présente loi.

Article 3

Il peut y être mis fin par décret en conseil des ministres avant l’expiration de ce délai. En ce cas, il en est rendu compte au Parlement.

Article 4

La loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence est ainsi modifiée :

1° Le premier alinéa de l’article 6 est remplacé par les dispositions suivantes :

« Le ministre de l’intérieur peut prononcer l’assignation à résidence, dans les lieux qu’il fixe, de toute personne résidant dans la zone fixée par le décret mentionné à l’article 2, à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics dans les circonscriptions territoriales mentionnées audit article. Le ministre de l’intérieur peut la faire conduire sur les lieux de l’assignation à résidence par les services de police ou les unités de gendarmerie.


« Les personnes mentionnées à l’alinéa précédent peuvent également être astreintes à demeurer dans des lieux d’habitation déterminés par le ministre de l’intérieur, pendant la plage horaire qu’il fixe, dans la limite de 8 heures par 24 heures. » ;

2° L’article 6 est complété par les dispositions suivantes :


« Le ministre de l’intérieur peut prescrire à la personne assignée à résidence :

« – l’obligation de se présenter périodiquement aux services de police ou aux unités de gendarmerie, selon une fréquence qu’il détermine dans la limite de trois présentations par jour, en précisant si cette obligation s’applique y compris les dimanches et jours fériés ou chômés ;

« – ainsi que la remise à ces services de son passeport ou de tout document justificatif de son identité. Il lui est délivré en échange un récépissé valant justification de son identité, sur lequel sont mentionnées la date de retenue et les modalités de restitution du document retenu.

« La personne astreinte à résider dans les lieux qui lui sont fixés en application du premier alinéa peut se voir prescrire par le ministre de l’intérieur une interdiction de se trouver en relation, directement ou indirectement, avec certaines personnes, nommément désignées, dont il existe des raisons sérieuses de penser que leur comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics. Cette interdiction est levée dès qu’elle n’est plus nécessaire ou en cas de levée de l’assignation à résidence. » ;

3° Il est inséré, après l’article 6, un article 6-1 ainsi rédigé :

« Art. 6-1. – Sans préjudice de l’application de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure, sont dissous, par décret en conseil des ministres, les associations ou groupements de fait :

« – qui participent à la commission d’actes portant une atteinte grave à l’ordre public, ou dont les activités facilitent cette commission ou y incitent ;

« – et qui comprennent en leur sein, ou parmi leurs relations habituelles, des personnes à l’encontre desquelles a été prise, sur le fondement de l’article 6, pour des motifs en lien avec les agissements mentionnés à l’alinéa précédent, une mesure d’assignation à résidence.


« Le maintien ou la reconstitution d’une association ou d’un groupement dissous en application du présent article, ou l’organisation de ce maintien ou de cette reconstitution sont réprimées dans les conditions prévues par la section 4 du chapitre Ier du titre III du livre IV du code pénal.

« Par dérogation à l’article 14, les mesures prises sur le fondement du présent article ne cessent pas de produire leurs effets à la fin de l’état d’urgence. » ;

4° L’article 7 est ainsi rédigé :

« Art. 7. – À l’exception des peines prévues à son article 13, les mesures prises sur le fondement de la présente loi sont soumises au contrôle du juge administratif dans les conditions fixées par le code de justice administrative, notamment son livre V. » ;

5° L’article 11 est ainsi rédigé :

« Art. 11. – Le décret déclarant ou la loi prorogeant l’état d’urgence peuvent, par une disposition expresse, conférer aux autorités administratives mentionnées à l’article 8 le pouvoir d’ordonner des perquisitions en tout lieu, y compris un domicile, de jour et de nuit, sauf dans un lieu affecté à l’exercice d’un mandat parlementaire ou à l’activité professionnelle des avocats, des magistrats ou des journalistes, lorsqu’il existe des raisons sérieuses de penser que ce lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics.

« La décision ordonnant une perquisition précise les lieux et le moment de la perquisition. Le procureur de la République territorialement compétent est informé sans délai de cette décision. La perquisition est conduite en présence d’un officier de police judiciaire territorialement compétent. Elle ne peut se dérouler qu’en présence de l’occupant ou, à défaut, de son représentant ou de deux témoins.

« Il peut être accédé, par un système informatique ou un équipement terminal présent sur les lieux où se déroule la perquisition, à des données stockées dans ledit système ou équipement ou dans un autre système informatique ou équipement terminal, dès lors que ces données sont accessibles à partir du système initial ou disponibles pour le système initial. Les données auxquelles il aura été possible d’accéder dans les conditions prévues par le présent article peuvent être copiées sur tout support.

« La perquisition donne lieu à l’établissement d’un compte-rendu communiqué sans délai au procureur de la République.

« Les dispositions du présent article ne sont applicables que dans les zones fixées par le décret prévu à l’article 2 ci-dessus. » ;

6° L’article 13 est ainsi rédigé :

« Art 13. – Les infractions aux dispositions des articles 5, 8 et 9 seront punies de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende.

« Les infractions aux dispositions du premier alinéa de l’article 6 seront punies de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

« Les infractions aux dispositions du deuxième et des quatre derniers alinéas de l’article 6 seront punies d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.

« L’exécution d’office, par l’autorité administrative, des mesures prescrites peut être assurée nonobstant l’existence de ces dispositions pénales. »

Article 5

Le b du 5° de l’article L. 811-3 du code de la sécurité intérieure est complété par les mots : « ou de l’article 6-1 de la loi n° 55-385 du 3  avril 1955 relative à l’état d’urgence ».

Article 6

La loi n° 55-385 du 3 avril 1955, dans sa rédaction résultant de l’article 4 de la présente loi, est applicable sur tout le territoire de la République.

© Assemblée nationale

Pour ma part, je prends acte, un peu comme une vaste « répétition », en espérant que ce soit suffisant !

Bien à toutes et à tous !

I3

 Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/projet-de-loi-n-3225.html

 

 

 


Comment l’Islam avait vaincu le terrorisme (III)

 

PARTIE III 

 

Les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir 

 

L’Iran

Dans l’hérésie wahhabite, les chiites ne sont pas considérés comme des musulmans. Nous n’avons pas oublié que l’Iran, pour punir notre soutien à l’Irak contre laquelle elle a mené une guerre impitoyable de 1980 à 1988, a déclenché une vague d’attentats en 1988 à Paris (attentats du Claridge et de la rue de Rennes). L’Iran a donc pratiqué le terrorisme contre nous. Mais ce pays, héritier de la civilisation perse dans laquelle l’islam des Abbassides a su habilement se fondre, n’est pas en soi un État fondé sur la terreur contrairement à l’Arabie saoudite.

La situation a bien changé aujourd’hui car le pays légal irakien est à dominante chiite et l’Iran n’est plus acculée à recourir au terrorisme comme dans les années 80.

L’accord de Vienne sur le nucléaire iranien est une chance unique qu’il faut saisir pour prendre l’État islamique en tenaille entre la coalition qui doit se constituer à l’Ouest autour de la Syrie, comprenant les milices chiites du Hezbollah, et l’armée irakienne soutenue par les milices chiites à l’Est.

Charge à la communauté internationale de veiller à ce que une fois la victoire remportée, les droits des tribus sunnites de l’Est irakien qui se sont ralliées à l’État islamique en réaction à l’impéritie et au sectarisme du Premier ministre irakien Nouri Kamal al-Maliki soient respectés et que les Irakiens se mettent d’accord sur une autonomie, voire une sécession qui garantisse à la minorité sunnite de ne plus être opprimée par la majorité chiite, ce que l’Iran est tout à fait prête à comprendre aujourd’hui.

La Syrie

La Syrie historique, Bilad-al-Cham, comprenait la Syrie d’aujourd’hui, l’Irak, la Jordanie, le Liban et la Palestine. La Syrie actuelle est issue des accords Sykes-Picot qui imposèrent le mandat français à ce territoire jusqu’à l’indépendance en 1946.

Nous avons donc en Syrie des responsabilités historiques, que le régime de Damas nous plaise ou non. Dans l’état actuel des choses, tout changement par un renversement au sommet de l’État syrien serait nécessairement une victoire non pour le camp de la démocratie mais pour celui du terrorisme wahhabite.

Les frappes russes contre les positions dites rebelles et qui menacent directement Damas, contrairement aux positions de l’État islamique qui se trouvent dans la profondeur syrienne, n’ont pas permis de desserrer l’étau.

Il est à craindre que tant que ces groupes continueront à être armés puissamment par les Américains au moyen des systèmes d’armes les plus élaborés, le front ne bougera pas. La seule solution militaire est donc de mettre en place une coalition unique incluant le pays agressé, la Syrie et son président légitime. La question de la transition politique ne pourra sérieusement être posée qu’une fois la paix revenue.

Le Liban

Aucun journaliste français n’a fait le rapprochement mais les fusillades de Paris ont été précédées la veille, 12 novembre, de deux attentats-suicides, au mode opératoire comparable à ceux de Paris, qui ont frappé au sud de Beyrouth le quartier chiite de Burj El Barajneh présenté chez nous comme un « fief » du Hezbollah. Ces attentats-suicides revendiqués par l’État islamique ont fait 41 morts et 200 blessés.

Le but des kamikazes était de perturber la reprise des travaux de l’Assemblée nationale, dont la présidence, selon les termes de la Constitution libanaise (imposée par la France au terme de son mandat sur le Liban), est dévolue à un chiite.

Un quartier chiite ? Mais quel est donc le rapport avec la France ? Le Hezbollah, que le quai d’Orsay persiste à présenter comme une organisation terroriste, est aujourd’hui allié aux chrétiens du général Michel Aoun, donc aux « croisés » dans la rhétorique de l’État islamique.

Depuis septembre 2015, l’Arabie saoudite préside la commission des Droits de l’homme de l’ONU. Les saoudiens utilisent ce statut par le truchement de leurs organisations humanitaires pour pénétrer dans les camps de réfugiés et prendre des mesures discriminatoires pour tous ceux qui ne sont pas de leur obédience (on sait que l’aide aux réfugiés est sélective et que les chrétiens et les chiites ne sont pas toujours logés à la même enseigne que les sunnites).

Dans un pays, qui accueille près de deux millions de réfugiés syriens sur 6 millions d’habitants, l’Arabie saoudite entend transformer les camps, en instruments de déstabilisation du Liban afin qu’il bascule dans la nouvelle « fitna » qui sévit actuellement au Proche-Orient.

La France, membre du Conseil de sécurité doit se souvenir de ses devoirs à l’égard du Liban et s’élever à l’ONU contre ces pratiques.

Israël

On sait ce que notre hostilité à l’égard de la Syrie et de l’Iran fut le lot ces dernières années d’une complaisance à l’égard de la politique de M. Netanyahou qui prétend défendre les intérêts israéliens en attisant les foyers de discorde entre musulmans selon le principe divide ut imperare à la mode chez les néo-conservateurs américains. Il convient que la France profite des velléités de rapprochement entre la Russie et Israël sur la question syrienne pour adopter une politique plus équilibrée.

L’Algérie 

Les Français se souviennent-ils que les massacres de chrétiens perpétrés dans les années 1860 à Damas  ne furent pas seulement arrêtés par l’envoi de troupes françaises dans ce que Napoléon III qualifiera lui-même de « guerre humanitaire » (sans doute la première du genre) mais aussi et surtout grâce à médiation du héros absolu du nationalisme algérien, l’émir Abd el-Kader ?

Cet exemple, parmi d’autres, doit nous rappeler que les Franco-Algériens ne représentent pas pour la plupart une menace mais au contraire une force. Si dans ce combat contre le terrorisme nous devons faire toute la place aux nombreux Franco-Algériens qui résident sur notre territoire c’est parce qu’ils ont une expérience irremplaçable de la guerre civile, qui se déroula en Algérie dans les années 90 et fit 200 000 morts.

Cette guerre contre le FIS et son bras armé, le GIA, n’a pas été gagnée par l’armée algérienne mais par des milices de patriotes qui furent alors armées par le gouvernement.

Le réseau Kelkal qui commit des attentats commandités par le GIA sur notre sol est une exception. La grande majorité des Franco-Algériens, qui ont connu la guerre civile en Algérie, sont loin d’avoir exporter le terrorisme chez nous et en sont au contraire les plus farouches contempteurs, en connaissance de cause. Les terroristes se recrutent essentiellement chez les Français d’origine algérienne nés sur notre sol.

Gageons que si nous ne gagnons pas la guerre en Syrie et en Irak et que la guerre civile éclate en France, le concours des Franco-Algériens patriotes sera décisif.

Le Maroc

En matière de lutte contre l’intégrisme, nous oublions trop souvent que nous avons un partenaire fidèle avec le royaume chérifien.

Le Maroc est un pays berbère qui a conquis l’Espagne comme nous le rappelle le rocher de Gibraltar qui vient de l’arabe djebel Tariq, « la montagne de Tariq », du chef berbère Tariq ibn Ziyad qui franchit le détroit à la tête des premières troupes musulmanes. Le Maroc est un royaume ancestral qui ne fut jamais soumis par les Ottomans.

L’isolement diplomatique et les critiques que lui valent dans le Golfe sa proximité avec l’Occident et sa tolérance religieuse, qui en fait le pays oriental où les juifs sont le plus en sûreté, l’a conduit récemment comme pour faire amende honorable à se laisser entraîner dans la coalition « arabe » contre le Yémen.

C’est un signe de fragilité et notre responsabilité est de conforter le Maroc dans ses options occidentalistes en ne nous contentant pas de l’utiliser comme base arrière pour nos centres d’appel ou nos retraités.

Il convient également que nos imams y soient formés. Nous ne pouvons faire confiance à cette institution archaïque qu’est le CFCM (conseil français du culte musulman), inspirée par le consistoire que Bonaparte avait conçu pour contrôler la communauté juive, et qui est scandaleusement dominé par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), émanation des frères musulmans.

La Tunisie

La Tunisie que nous avons déstabilisée au moment des « printemps arabes » reste le pays le plus proche de nos convictions sur la laïcité. Il doit donc demeurer un partenaire privilégié. L’urgence est la défense de son flanc sud incontrôlable depuis la chute de Kadhafi et que le renforcement de notre coopération avec le Tchad doit contribuer à sécuriser.

Le Tchad

Le Tchad est le seul pays d’Afrique subsaharienne qui depuis la chute de Khadafi ait conservé des capacités opérationnelles, qui lui permettent d’être à nos côtés dans le combat contre les bandes wahhabites qui opèrent du Sinaï à la Mauritanie.

C’est largement grâce à l’efficacité de l’armée tchadienne et à nos bases en territoire tchadien que nous avons pu prolonger les opérations Épervier et Serval en opération Barkhane qui vise à lutter contre les groupes armés wahhabites dans toute la bande saharienne. Ce dispositif doit être renforcé par la communauté internationale car nous ne disposons pour l’instant que de 3000 hommes dans cette zone livrée à toutes les turbulences.

Voilà peut-être un terrain où l’aide européenne que notre Président de la république vient de solliciter dans son discours du 16 novembre devant le Congrès serait la bienvenue. Cette aide sera vraisemblablement financière mais on pourrait aussi imaginer aussi que pour tenter de contrôler les immenses zone saharienne et sahélienne, qui est la clé des flux migratoires en Europe, que des troupes anglaises, italiennes, voire allemandes se déploient pour prêter main forte aux armées tchadienne et française.

Libye

La presse française s’est bien gardée de commenter la surprenante décision du Conseil suprême des tribus de Libye qui, le 14 septembre 2015, a désigné Seif al-Islam Kadhafi comme son représentant légal. Oui, vous avez bien lu. Un des fils du colonel, lynché avec notre complicité, est désormais le seul représentant crédible de la Libye réelle.

Cette nouvelle est insupportable pour nos oligarchies car elle rappelle que la Libye ne saurait retrouver une stabilité que si la communauté internationale reconnaît sa diversité tribale incarnée dans la longue durée par ses deux pôles, la Cyrénaïque à l’Est et la Tripolitaine à l’Ouest.

Seif al-Islam est actuellement « détenu » par les milices de Zenten qui contrairement à ce qu’affirment nos journalistes hébétés par le chaos lybien ne sont pas composées d’Arabes mais de Berbères. Comme le précise l’africaniste Bernard Lugan, Zenten est « un nom berbère puisqu’il s’agit de la déformation de Z’nata ou Zénète, l’une des principales composantes du peuple amazigh. Cette « tribu » berbère arabophone occupe une partie du djebel (Adrar en berbère) Nefusa, autour de la ville de Zenten. »

Seif al-Islam, le fils que le colonel Kadhafi avait choisi pour lui succéder y est traité avec tous les égards dû au rang qu’occupait son père.

Le samedi 14 novembre 2015, l’Amérique a bombardé pour la première fois l’État islamique en Libye, lequel est essentiellement implanté à Syrte en Tripolitaine, qui fut le foyer de la colonisation grecque dans l’Antiquité.

Ce bombardement aveugle en violation des lois internationales et aussi inutile que les mêmes frappes de l’Amérique en Syrie et témoigne d’un souverain mépris pour les réalités lybiennes. Si l’on veut espérer un jour mettre un terme au chaos lybien, il ne faut pas raisonner en fonction des groupes terroristes qui se sont infiltrés dans ce pays mais des alliances ou confédérations de tribus appelées çoff en arabe dialectal lybien.

Nous devons nous souvenir que le colonel Kadhafi a tenu son pouvoir de l’équilibre qu’il avait su instaurer entre les trois grands çoff libyens, à savoir, comme le précise Bernard Lugan, qui vient de publier une Histoire de la Libye, « la confédération Sa’adi de Cyrénaïque, la confédération Saff al-Bahar  du nord de la Tripolitaine et la confédération Awlad Sulayman de Tripolitaine orientale et du Fezzan à laquelle appartiennent les Kadhafda, sa tribu. De plus, à travers sa personne, étaient associées par le sang la confédération Sa’adi et celle des Awlad Sulayman car il avait épousé une Firkèche, un sous clan de la tribu royale des Barassa. Son fils Seif al-Islam se rattachant donc à la fois aux Awlad Sulayman par son père et aux Sa’adi par sa mère, il peut donc, à travers sa personne, reconstituer l’ordre institutionnel libyen démantelé par la guerre franco-otanienne.

Aujourd’hui, les alliances tribales constituées par le colonel Kadhafi ont explosé ; là est l’explication principale de la situation chaotique que connaît le pays. En conséquence de quoi, soit l’anarchie actuelle perdure et les islamistes prendront le pouvoir en Libye, soit les trois confédérations renouent des liens entre elles. Or, c’est ce qu’elles viennent de faire en tentant de faire comprendre à la « communauté internationale » que la solution passe par les tribus… Certes, mais la Turquie et le Qatar veulent la constitution d’un État islamique et la justice internationale a émis un mandat d’arrêt contre Seif al-Islam… »

La France, qui compte parmi ses libérateurs la colonne Leclerc partie du Fezzan, doit mettre entre parenthèse sa vision jacobine de la reconstruction de la Libye si elle veut s’appuyer à nouveau sur ce pays pour combattre le terrorisme, au sol, dans le Sahara.

L’Égypte

L’Égypte qui nous doit le canal de Suez, semble vouloir renouer avec une amitié traditionnelle avec la France dont Méhémet-Ali fut un des plus ardents promoteurs. Même si notre presse semblait avoir plus de tendresse pour la rhétorique démocratique des frères musulmans, il n’en est pas moins vrai que l’Égypte a toujours été dirigée depuis la régence mamelouk par des militaires.

La France au lieu de s’occuper, une fois encore de la forme du régime de cet allié objectif dans la « guerre » qu’elle affirme vouloir mener contre le terrorisme a tout à gagner à aider l’Égypte d’Al-Sissi, d’abord à reprendre le contrôle de Sinaï et, ensuite à prendre toute la part qui lui revient dans la coalition anti-terroriste en Syrie (Souvenons-nous que l’Égypte et la Syrie n’ont formé qu’un seul pays entre 1958 et 1961 sous le nom de République arabe unie).

Le Mali 

La lutte contre le wahhabisme au Mali ne sera efficace dans la durée que si le gouvernement malien accepte de dialoguer avec le MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad) qui réclame légitimement à l’indépendance de l’Azawad, zone majoritairement Touareg du Nord-Mali.

Les tribus Touaregs, alliées de la France depuis le XIXe siècle et qui furent les auxiliaires fidèles de l’homme du désert qu’était Mouammar Khadafi, avaient libéré le Nord-Mali au début de l’année 2012 et proclamé son indépendance à Kidal le 6 avril 2012 avant d’être débordées par des groupes terroristes venus d’Algérie, achetés et supérieurement armés par les puissances étrangères que l’on sait.

La France ne gardera le contrôle sur cette zone que si elle impose au gouvernement malien une solution politique qui cesse d’exclure nos alliés touaregs dans la région.

Le président François Hollande a prononcé un discours ce lundi 16 novembre sur les mesure à prendre pour contrer le terrorisme. Nous nous garderons de les commenter car quelle que soient l’ampleur des énièmes dispositions proposées, il tombe sous le sens que s’obstiner à écoper la voie d’eau ouverte par le terrorisme en gesticulant à contretemps sans fermer le robinet qui l’alimente sera un nouveau coup d’épée dans l’eau. L’histoire et la géopolitique que nos classes politiques et médiatiques s’acharnent à proscrire au motif qu’elles ne sont pas philanthropiques doivent reprendre leur place dans l’art du gouvernement sans quoi au lieu de faire reculer le terrorisme nos pseudo-élites continueront à nourrir son cercle vicieux.

Cet article est l’adaptation d’une chronique datant de 1997, intitulée, « Le poids des photos, le choc des civilisations » et publié dans notre recueil de chroniques des années 90 Tout est culture en octobre 2015 aux éditons Les Belles Lettres.

Source :

http://www.contrepoints.org/wp-content/uploads/2014/07/Islam-credits-zbigphotpgraphy-licence-creative-commons.jpg

 

PARTIE I : Le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie.

PARTIE II : Comment nous avons remis en selle le terrorisme en Arabie

PARTIE III : Les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir 

 

 


Comment l’Islam avait vaincu le terrorisme (II)

 

PARTIE II

 

Comment nous avons remis en selle le terrorisme en Arabie

 

L’empire britannique, qui souhaitait voir le départ du « vieil homme malade de l’Europe » de la péninsule arabique, repris la stratégie que Bonaparte avait esquissé avec Lascaris. On connaît les exploits du colonel Lawrence qui n’est pas un loup aussi solitaire qu’entend nous le faire croire le fameux film de David Lean.

Chassé par la lignée vassale des Al-Rachid alliée aux Turcs, Le prince de la dynastie wahhabite de Riyad, Abdelaziz ben Abderrahman ben Fayçal Al-Saoud avait grandi en exil à la cour du Koweït. Âgé seulement de 22 ans il se proclama roi du Nedjd et Imam des Wahhabites en 1904. Il reprit Riyad puis tout le Nedjd entre 1902 et 1912.

On se souvient de la scène du film de David Lean, Lawrence d’Arabie où l’on voit les cavaliers arabes conquérir par une charge de cavalerie éclair le port d’Aqaba en venant de la terre alors que les canons turc sont tournés vers la mer. Or, ces fougueux cavaliers bédouins ne sont pas saoudiens. Connus en Occident sous le nom incongru de “légion arabe”, ce sont des hachémites commandés par Fayçal ibn Hussein, un des fils d’Hussein ibn Ali, chérif de La Mecque.

Ils représentent donc l’orthodoxie sunnite et non pas l’hérésie wahhabite. Le projet d’Hussein était de créer un royaume arabe unifié qui engloberait le Hedjaz, la Jordanie, l’Irak et le Syrie. Lawrence s’opposa à ce projet au motif que la couronne britannique avait besoin de morceler le Moyen-Orient pour mieux régner sur la région et protéger la route des Indes.

L’Occident réactiva une fois de plus la fitna, mais cette fois-ci entre Arabes, et remit en selle Al-Saoud à qui on promit toute la péninsule arabique. Il chassa définitivement les chérifiens de la Mecque avec la bénédiction des Britanniques. En 1920, Damas ayant été reprise aux hachémites par une colonne française et la Grande-Bretagne ayant reçu un mandat de la SDN pour administrer l’Irak, il ne resta plus pour Hussein que le lot de consolation de la Jordanie.

En 1925, les insatiables compagnons d’Abdelaziz Ibn Saoud, ayant désormais les mains libres, se livrèrent à de nouvelles destructions dans les villes saintes. À La Mecque, ils démolirent les tombes de la famille du prophète Mahomet ; à Médine ils poursuivent la profanation des mausolées des premiers chefs chiites (ces ravages sont commémorés annuellement encore aujourd’hui par les chiites, qui, contrairement à nos professeurs d’histoire des civilisations, n’ont pas la mémoire courte).

Ibn Saoud se fera couronner roi d’Arabie à La Mecque en 1926 après avoir envahi le royaume du Hedjaz fondé par les hachémites en 1918 et avant d’établir celui du Nedjd en mai 1927, qu’il réunit le  22 septembre 1932 pour créer le troisième Royaume d’Arabie saoudite.

Mais ce qui va assurer un pouvoir définitif à la théocratie saoudienne c’est l’alliance avec la plus grande puissance de la civilisation occidentale, l’Amérique. Les gisements pétrolifère d’Arabie ont commencé à être exploités partir de mars 1938 et la Seconde Guerre mondiale ne tardera pas à faire comprendre à nos stratèges qu’une guerre moderne ne se gagne pas sans le contrôle des puits de pétrole.

Acte fondateur de l’alliance entre le puritanisme américain et l’intégrisme saoudien, le pacte, « pétrole contre protection » signé le 14 février 1945 sur le porte-avion Quincy entre Roosevelt et Ibn Séoud garantit la stabilité et la protection militaire à la monarchie saoudienne en échange d’un approvisionnement en pétrole de l’Amérique à travers le monopole de la société Aramco (Arabian American Oil Company).

Ce pacte était valable pour soixante ans. Il a été renouvelé en 2005. La manne pétrolière permet aux Saouds de financer la propagande en faveur du wahhabisme, sous ses différentes formes dites aujourd’hui “salafistes” pour ne pas nommer la maison-mère (de même qu’on appelle nazis, les nationaux-socialistes pour garder immaculé le mot socialistes). Le but avoué des Saouds est d’imposer le wahhabisme d’abord à l’ensemble des nations musulmanes et ensuite au monde entier.

De nombreux musulmans sont ébranlés par le flots d’images déversé par les sites internet et les télévisions wahhabites et ne font plus la différence entre le bon grain ou l’ivraie, entre l’hérésie et l’orthodoxie. Les mosquées se multiplient alors qu’un musulman orthodoxe n’a pas besoin de mosquée, ni d’autre médiation entre Dieu et lui. La prière musulmane se pratique avec sincérité et surtout sans ostentation.

Le seul pacte du Quincy ruine les élucubrations du professeur Huntington car il s’agit bien non pas d’un choc de civilisation mais d’une alliance de civilisation entre une puissance occidentale et une puissance orientale qui donne le ton de la géopolitique au Proche-Orient. Tant que la France reste dans l’orbe de cette alliance au Levant, elle ne peut prétendre sérieusement conduire une « guerre ».

On ne fait pas la guerre à des groupes armés mais à des États-nations. Nous ferons grâce au lecteur d’un rappel des conditions du développement du terrorisme « islamiste » dans les années 80 pour l’instrumentaliser contre le communisme soviétique. Ces faits sont connus. L’intégrisme n’est donc pas un phénomène interne à l’islam mais suscité de l’extérieur par des puissances étrangères à l’islam orthodoxe. Le fait que le wahhabisme soit devenu aujourd’hui un golem incontrôlable ne dispense pas la France du devoir de sanctionner ses créateurs saoudiens et américains.

 

Ce que la France pourrait faire pour tenter de faire reculer le terrorisme

Pour peu que la France, zombifiée par le messianisme américain et le wahhabisme saoudien, sorte de son amnésie neurasthénique, il lui reste suffisamment de souveraineté pour commencer à combattre le terrorisme qu’elle a laissé complaisamment se développer sur son sol pour ne pas fâcher ses puissants alliés et même si ce n’est peut-être qu’un dernier baroud d’honneur avant la vassalisation totale.

L’ex-Président de la république Nicolas Sarkozy en sortant de sa rencontre avec le Président Hollande à l’Élysée a parlé « d’infléchissement » à donner à notre politique extérieure. Chacun en convient. Les Français doivent cependant se souvenir que la connivence de Monsieur Sarkozy à l’égard de certains pays du Golfe, qui alimentent le terrorisme ne l’autorise plus à donner des leçons. Rappelons qu’après avoir invité en grande pompe Bachar-el-Assad et Kadhafi en France, il s’est acharné à devancer les désirs des néo-conservateurs américains les plus faucons en nous poussant à abandonner la Tunisie et l’Égypte, en déstabilisant la Syrie et en abattant comme un malfrat le seul dirigeant qui, en dépit de ses disparités tribales, avait réussi à donner un semblant de souveraineté à l’État lybien au point qu’il eut des velléités fatales de briser le monopole du dollar pour vendre sa production pétrolière en euro.

Nicolas Sarkozy est le principal responsable de l’ouverture des flux migratoires contre lesquels il éructe aujourd’hui. N’oublions pas nous plus qu’il s’était autorisé à dégarnir nos troupes au Mali afin de fournir une garde personnelle à l’émir d’Abu-Dhabi. Il est loin d’être certain que Nicolas Sarkozy ait eu la lucidité de François Hollande et de son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian qui nous a permis de réagir à la tentative des groupes terroristes de forcer le verrou du fleuve Niger par la magistrale opération Serval. N’oublions jamais, quelles que soient nos opinions politiques, que ce brillant et héroïque succès de nos troupes au sol est à porter à son crédit. François Hollande a donc objectivement plus de titre que Nicolas Sarkozy, qui a bradé les intérêts de la France, pour conduire nos armées lors du prochain quinquennat.

Plutôt que gesticuler en truffant tous les discours officiels de ce pétard mouillé qu’est devenu le mot « guerre » voici, pays par pays, les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour enfin commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir :

Arabie Saoudite et Qatar

La première démarche consiste à nommer l’ennemi. Puisque notre Président de la république affirme qu’on nous mène une guerre et que c’est donc par des actes de guerre que nous devons riposter, cet ennemi ne peut être l’État islamique, qui désigne une organisation terroriste et non un État. Nos véritables ennemis c’est d’abord l’Arabie Saoudite et ensuite le Qatar, qui s’il n’utilise pas les mêmes canaux que la maison-mère et préfère s’appuyer sur les frères musulmans se fonde sur le même substrat hérétique que l’Arabie saoudite pour semer la terreur.

Il serait bien évidemment absurde de faire « la guerre » à ces deux pétromonarchies et « frapper » Ryad ou Doha ni de nous ingérer dans leurs affaires intérieures (il n’est pas question, dans l’immédiat, de demander la réciprocité en matière religieuse et d’exiger que les religions juives et chrétienne puissent être pratiquées aussi librement en Arabie saoudite que l’islam est pratiqué librement chez nous ; nous n’avons pas de légitimité non plus pour demander le retour de la garde de lieux saints de l’islam aux dynasties chérifiennes : c’est aux pays musulmans de s’unir pour l’exiger).

Nous sommes libres en revanche de lancer à ces deux pays un ultimatum qui pourrait avoir cette tournure : « Dans un délai d’un mois l’Arabie Saoudite et le Qatar doivent cesser leur soutien aux groupes wahhabites et à leurs diverses déclinaisons d’obédience salafistes et frères musulmans qui opèrent contre des États légitimes tant en Orient qu’en Occident et frappent régulièrement le sanctuaire national français. Au bout de trente jours si le soutien persiste la France mettra suspendra ses relations diplomatiques avec ces deux États, mettra un terme aux privilèges et avantages fiscaux consentis à ses deux pays sur son sol et gèlera leurs avoirs. »

Charité bien ordonnée commençant par soi-même, il va sans dire qu’un tel ultimatum exige que nous cessions immédiatement le soutien que nous apportons aux groupes soi-disant rebelles modérés au Levant. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, déclarait naguère que le groupe Al-Nosra, qui n’est autre que la branche d’Al-Qaïda en Syrie, « avait fait de l’excellent travail ». Le Quai d’Orsay non seulement doit faire amende honorable mais doit soulever le problème de la formation de ses cadres qui œuvrent à la ruine de l’influence française au Levant depuis plusieurs décennies.

États-Unis

Contrairement à ce qu’avancent certains géopoliticiens, nous vivons toujours dans le monde d’après 1945. Le monde est toujours dominé par le dollar et par la seule hyperpuissance financiaro-militaire qui l’émet. La géopolitique n’est pas devenue polycentrique du jour au lendemain et la France n’a pas les moyens de figurer dans une autre alliance que l’alliance Atlantique. Il reste qu’il s’agit bien d’une alliance et non d’une vassalité absolue. Ce qui signifie que nous gardons une marge de manœuvre qu’il est grand temps d’utiliser. Nous n’avons pas consulté notre grand frère américain avant de faire parler la foudre au Mali et rien ne nous empêche, dans le même esprit, de rappeler à notre suzerain que nous ne sommes pas liés par les accords du Quincey.

N’étant pas pays producteur de pétrole nous n’avons pas participé à l’opération américano-saoudienne qui a consisté à casser les prix du pétrole en 2014 afin de mettre à genou les économies russes et iranienne. Même si nous avons objectivement intérêt à la baisse des prix du pétrole et que ce frémissement que nous observons sur le front de la « croissance » n’est pas dû à une reprise mais est plutôt imputable à la chute artificielle des prix du pétrole, nous refusons que cette baisse soit le produit d’un bras de fer géopolitique.

Observons que cette guerre économique ne pourra être soutenue indéfiniment. Un récent rapport du FMI prévoit de graves problèmes budgétaires non plus seulement aux États-Unis mais cette fois-ci en Arabie saoudite, pays dont le budget est traditionnellement excédentaire mais qui semble ne plus pouvoir financer la double confrontation qu’il a imprudemment engagé en Syrie et au Yémen.

Dans le même esprit, nous invitons les candidats à l’élection présidentielle américaine à mesurer les dégâts que cette guerre du pétrole ont provoqué en Amérique même. En effet, le seul secteur qui avait enregistré une croissance exponentielle ces dernières années, le secteur du gaz et du pétrole de schiste, a été ruiné par la guerre du pétrole qui ne permet plus aux entreprises de dégager une marge suffisante pour obtenir les crédits d’investissement nécessaires à l’exploitation de pointe de cette source d’énergie.

La Turquie 

Erdogan a pu se targuer de vouloir conduire une politique néo-ottomane mais son attitude à l’égard de la Syrie et des Kurdes montre qu’il mélange un populisme anatolien aux pire relents du jacobinisme kémaliste. Erdogan ne sera néo-ottoman que s’il prend ses distances avec l’ennemi traditionnel wahhabite de l’islam ottoman et que s’il se rapproche de l’Irak et de l’Iran afin de permettre la constitution d’un Kurdistan libre. L’Empire ottoman n’avait rayonné dans la longue durée que parce que son centralisme était tempéré.

Erdogan bénéficie de fonds structurels européens qu’il a utilisés pour épurer l’armée et l’appareil d’État kémaliste au motif spécieux qu’il fallait créer les conditions d’une adhésion de la Turquie en Europe. Mais son véritable objectif est l’islamisation de la société et du pourtour méditerranéen. N’oublions pas que la Turquie est la seule puissance régionale au Levant à avoir condamné l’intervention française au Mali. Erdogan doit cesser de pratiquer un double jeu avec l’Europe. Ce qui signifie, entre autres, qu’il doit cesser de fermer les yeux sur le transit sur son sol des combattants venus d’Europe pour la Syrie, faute de quoi la France serait bien inspirée de lui lancer un ultimatum similaire à celui que nous suggérons en direction de l’Arabie saoudite et du Qatar.

Comme l’ont démontré les attaques du début de l’année contre la livre turque, l’économie turque ne va pas aussi bien que le proclame l’AKP, le parti d’Erdogan qui vient de remporter les élections législatives en s’appuyant sur une propagande belliciste. La croissance qui était de 8% est aujourd’hui tombée à 3%. La Turquie a donc tout à gagner à rendre plus transparente ses relations avec l’Union européenne plutôt que de caresser un rêve néo-ottomans que ses nouvelles élites issues des plateaux d’Anatolie au lieu de l’Asie mineure sont trop intégristes pour être en mesure de réaliser.

Cet article est l’adaptation d’une chronique datant de 1997, intitulée, « Le poids des photos, le choc des civilisations » et publié dans notre recueil de chroniques des années 90 Tout est culture en octobre 2015 aux éditons Les Belles Lettres.

  • Cet article est l’adaptation d’une chronique datant de 1997, intitulée, « Le poids des photos, le choc des civilisations » et publié dans notre recueil de chroniques des années 90 Tout est cultureen octobre 2015 aux éditons Les Belles Lettres.

Source :

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PARTIE I : Le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie.

PARTIE II : Comment nous avons remis en selle le terrorisme en Arabie

PARTIE III : Les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir 

 


Comment l’Islam avait vaincu le terrorisme (I)

 

PARTIE I 

 

Le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie.

 

C’est une affaire entendue. Les auteurs des attentats du 13 novembre sont des musulmans qui se seraient « radicalisés ».

Autrement dit le wahhabisme, qui est la doctrine qui historiquement inspire les « terroristes » (les frères musulmans n’en sont qu’une branche et le salafisme un euphémisme) devient dans la description qu’en donnent les politiques et leurs chroniqueurs journalistes un mouvement de retour aux fondements de l’islam. Nos compatriotes mitrailleurs du 13 novembre ne pécheraient finalement que parce qu’ils sont plus musulmans que les autres.

Le discours historique, un discours historique débarrassé de toute ingérence étatique, n’a jamais été aussi nécessaire. L’historien honnête est devenu persona non grata dans nos universités et a fortiori dans les rédactions. Il a été remplacé par des enseignants amnésiques qui à force de présenter l’islam comme le problème – même s’ils évitent de le stigmatiser pour ne pas être taxés d’islamophobie – rendent inconcevable cette vérité historique qu’il ait pu être la solution.

Or, n’importe quel croyant, qu’il soit sunnite ou chiite, sait que le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie. Il n’y a rien de traditionnel, de fondamentaliste dans cette doctrine moderniste professée par Mohammad ibn Abd al-Wahhâb (1703-1792) qui apparaît tardivement au XVIIIe siècle, époque de toutes les nouveautés en Orient comme en Occident.

Les musulmans qui possèdent quelques rudiments d’histoire de leur religion (ils sont, hélas, encore moins nombreux que les chrétiens savent d’où vient la leur) connaissent ce fragment d’Al-Bukhâri qui prédit que « du Nedjd se lèvera la corne de Satan ». Mohammad Al-Bukhârî est l’auteur du Sahih al-Bukhari, « l’authentique d’Al-Bukhârî » (recueil de 7275 hadiths considérés comme les plus authentiques par les musulmans orthodoxes).

On doit notamment le néologisme de wahhabisme (wahabiyya en arabe) à Souleyman ibn Abd al-Wahhâb, c’est-à-dire au propre frère de Mohammad ibn Abd al-Wahhâb, qui n’avait pas inventé ce terme pour soutenir la doctrine de son frère mais pour la dénoncer dans un livre intitulé Les foudres divines réfutant le wahhabisme (Al-sawaiq al-ila-hiyya fi al-radd ala al-wahabiyya).

Ajoutons que le frère comme le père de Mohammad était tous les deux des oulémas respectés de l’école hanbalite, la plus austère des quatre écoles juridiques de l’islamisme, ce qui signifie que même les musulmans les plus rigoristes rejettent le wahhabisme que l’on peut donc considérer comme une hérésie schismatique. Certains savants musulmans vont jusqu’à désigner Abd al-Wahhâb sous le terme dedajjâl, « l’imposteur » qui est dans les hadiths l’équivalent de l’antéchrist dans l’eschatologie chrétienne.

Le mot wahhabisme apparaît en Occident dès 1803 sous la plume du consul de Russie à Istanbul, Andreï Iakovlévitch Italinski lorsque les Saoudiens après avoir pris Taïf seront aux portes de La Mecque.

L’essor inouï du wahhabisme repose sur l’alliance entre le théologique et le politique qui est encore aujourd’hui la grande force – la manne pétrolière n’étant qu’un moyen – de l’État terroriste saoudien qui est l’ennemi que nous ne voulons pas nommer pour ne pas avoir à faire la guerre à nos nouveaux amis terroristes au Levant après avoir trahi nos alliés historiques libanais, syrien, irakien et iranien.

En plein siècle des Lumières, après ses études à La Mecque et un voyage en Irak et en Iran, Mohammad Ibn Abd Al-Wahhâb était rentré à son village d’Uyayna, oasis du Nedj à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Riyad. Nul n’est prophète en son pays et après avoir infligé à ses concitoyens ses prêches puritains, il fut chassé de son village natal. Il se rendit dans l’oasis d’Ad-Diriyah, à une demie-journée de marche vers le sud.

Là, l’émir local, Mohammad Ibn Saoud, écouta son discours délirant sans se préoccuper s’il était conforme à l’islamisme puisqu’Abd Al-Wahhâb ne cesse dans son Kitab at tawhid de citer les hadiths sans que le rapport avec ce qu’il affirme soit toujours convaincant.

En 1744 (deux ans après la représentation à la Comédie française de la pièce de Voltaire Le Fanatisme ou Mahomet !), il conclut avec lui un pacte qu’il scelle en lui donnant sa fille en mariage. La famille Saoud devient le bras armé de la réforme islamiste. L’alliance « du sabre et du goupillon » bédouin permet d’unifier les tribus arabes et Mohammed Ibn Saoud devient l’imam du premier État saoudien et promet de transmettre cette fonction de l’imanat à ses descendants.

Le grand paradoxe de l’hérésie wahhabite est que c’est en détournant la pierre de touche de l’islamisme, le tahwid, l’unicité divine qu’elle s’attaque à la civilisation islamique. Elle n’en leurre que plus aisément les savants Cosinus, tels le professeur Huntington qui croient pouvoir parler des civilisations sans pensée théologique, réduisant les religions à des faits culturels à la manière de Weber.

Comme la plupart des fausses doctrines, la schizophrénie wahhabite repose sur une poétique. La figure privilégiée de cette poétique est la métonymie puisque Mohammad ibn Abd al-Wahhâb voit lechirk1 partout. Il a raison au nom de la tradition de stigmatiser les faux dieux (tâghoût) et de suivre le Coran qui commande « Adorez Dieu et ne lui donnez quelque associé que ce soit » (4 :36) mais sa doctrine devient hérétique dès lors qu’elle assimile au chirk des pratiques validées par cette même tradition. En effet pour Abd al-Wahhâb « Adresser un vœu à quelqu’un d’autre que Dieu est […] une forme de chirk2 […] ; « ne travailler pour la vie présente est une forme de chirk3 […] Il est chirk de chercher refuge auprès de quelqu’un d’autre que Dieu4 ».

Le wahhabisme condamne « L’exagération donnée aux tombes des saints fait de ceux-ci des idoles adorées à la place de Dieu5 » En vertu de quoi, le wahhabisme prohibe le tawassoul, qui consiste à demander l’intercession d’un prophète ou d’un saint auprès de Dieu.

C’est l’assimilation métonymique au chirk du culte des saints qui va inspirer le vandalisme anti-civilisationnel des hordes wahhabites. La doctrine, on le voit, n’a rien de fondamentaliste puisqu’elle avance en détruisant les fondements.

En matière de manipulation, le wahhabisme défie toute concurrence car il ne pratique pas par retouche de l’islam mais par sa destruction pure et simple en commençant par tous les vestiges de la civilisation islamique. On sait qu’Ibrahim-Abraham renversa les idoles de pierre mais il s’agissait bien d’idoles païennes alors que le wahhabisme transfère cette rage à l’héritage islamique.

La principale raison pour laquelle les Saouds ne sauraient être instrumentalisés par la théorie du choc des civilisations, chère autant à Manuel Valls qu’à Nicolas Sarkozy, est qu’ils ne doivent leur rayonnement politique qu’aux interventions de l’Occident.

Avant les Américains et les Britanniques, les Saouds profitèrent d’abord de l’expédition d’Égypte. Comme le note Benoit-Méchin dans sa biographie d’Ibn-Séoud, l’essor des Saouds « avait été grandement facilité par la présence des troupes françaises au Caire, de 1798 à 1801. Durant ce temps, les Turcs, paralysés, n’avaient pas osé réagir et même après l’évacuation de l’Égypte, ils étaient restés sur le qui-vive, redoutant un nouveau débarquement des généraux napoléoniens6. » 

Benoist-Méchin reste étonnamment muet sur les attentats wahhabites à l’égard de la civilisation islamique et sur leurs motivations religieuses. Il eût pourtant été utile de se pencher entre les singulières affinités qui se sont nouées entre le dernier représentant du jacobinisme profanateur d’édifices religieux — mais qui au moins ne se disait pas chrétien quand la dynastie wahhabite se prétend musulmane — et le premier représentant du vandalisme anti-islamique.

Les Français d’aujourd’hui ne connaissent que Lawrence (dont Malraux citait sans cesse des paroles qu’il prétendait avoir recueilli de sa bouche alors qu’il ne s’étaient jamais rencontrés) mais ils ignorent qu’il eut un précurseur en la personne de Jules Lascaris de Vintimille aussi baroque que le palais qui porte le nom de sa famille à Nice. « Né en Piémont, d’une de ces familles grecques venues en Italie après la conquête de Constantinople, M. de Lascaris était chevalier de Malte lorsque Napoléon vint conquérir cette île. M. de Lascaris, très jeune alors, le suivit en Égypte, s’attacha à sa fortune, fut fasciné par son génie7. » 

Lascaris devint un agent secret de Napoléon dont la mission commença en 1799 avec l’expédition d’Égypte. Ils se faisait passer pour un bédouin et vécu pendant des années comme tel recueillant des renseignements pour Bonaparte avec le même projet que celui de Lawrence plus tard d’unifier les tribus arabes contre les ottomans.

Ce dessein correspondait parfaitement à celui des Saouds dont il finit par gagner la confiance. Le secrétaire arabe de Lascaris, Fathallah Al-Sayegh, écrira des notes que Lamartine récupéra et fit traduire lors de son voyage en Orient.

On sait que pour Lamartine Bonaparte « était l’homme de l’Orient et non l’homme de l’Europe8».D’après Lamartine, Lascaris jugeait « que le plus grand œuvre à accomplir par son héros n’était peut-être pas la restauration du pouvoir en Europe, œuvre que la réaction des esprits rendait nécessaire, et par conséquent facile ; il pressentait que l’Asie offrait un plus vaste champ à l’ambition régénératrice d’un héros ; que là il y avait à conquérir, à fonder, à rénover par masses cent fois plus gigantesques ; que le despotisme, court en Europe, serait long et éternel en Asie ; que le grand homme qui y apporterait l’organisation et l’unité ferait bien plus qu’Alexandre, bien plus que Bonaparte n’a pu faire en France. Il paraît que le jeune guerrier d’Italie, dont l’imagination était lumineuse comme l’Orient, vague comme le désert, grande comme le monde, eut à ce sujet des conversations confidentielles avec M. de Lascaris, et lança un éclair de sa pensée vers cet horizon que lui ouvrait sa destinée9. »

Les wahhabites ont profité de ce rêve de l’aigle pour faire irruption sur la scène de l’histoire non pour organiser et construire mais pour dévaster et razzier. Le déchaînement de l’hérésie wahhabite a commencé par le pillage et de la profanation de Kerbala, ville sainte du chiisme, en 1801 mais preuve que le wahhabisme ne s’inscrit pas dans les clivages traditionnels de la fitna, ils commirent les mêmes exactions à La Mecque et à Médine de 1803 à 1806 alors que le soleil d’Austerlitz se levait sur « l’homme de l’Orient » qui avait choisi de faire couronner empereur en Occident plutôt qu’en Mésopotamie.

À Médine, les vestiges civilisationnels de l’islamisme ont été systématiquement détruits. Les armées wahhabites ont rasé le Baqi cimetière qui contenait les restes des salafs10 de l’islam, preuve que le soi-disant fondamentalisme wahhabisme s’attache à détruire les fondements de l’islamisme plutôt qu’à les restaurer. Les mosquées ont également été visées et, sacrilège des sacrilèges, la tombe du prophète Mahomet elle-même a failli être démolie.

Les Saouds ne sont à la Mecque que depuis 1750. Avant, les territoires sacrés étaient sous l’autorité religieuse de la descendance du Prophète et sous l’autorité politique et administrative de la Sublime porte. On pratiquait alors librement les mawâlîd (célébration de la naissance du Prophète) dans la mosquée sacrée et on visitait sans restriction le tombeau du Prophète.

 L’héritier des Saouds fracassa lui-même les statues érigées dans la grande mosquée de La Mecque par les chérifs, descendants du prophète, qui gardaient traditionnellement les lieux saint. Ils furent traités d’idolâtres et plusieurs dizaines de corps de métiers furent interdits car considérés comme chirk.

Dès l’origine le but de guerre du wahhabisme, que l’Université et la presse assimilent à « l’islamisme » ou « l’islam radical », est la destruction de la civilisation islamique. Cette destruction n’est pas une métaphore. Elle est physique. Il vise à effacer toute trace qui permettrait aux archéologues de recueillir des données scientifiques sur le véritable islamisme des origines.

À ceux qui douteraient de l’ampleur de la guerre menée par les wahhabites contre la civilisation islamique voici l’inventaire non pas des monuments historique entretenus par les actuels gardiens des lieux saints mais des destructions réalisées par la secte depuis l’alliance d’Abd-al-Wahhâb avec la dynastie saoudienne à côté desquels l’acharnement de l’État islamique sur les idoles païennes de Palmyre fait figure d’aimable apéritif.

Les mosquées

La mosquée de la tombe de Hamza ibn Abd al-Muttalib, l’oncle du Prophète ; la mosquée de Fatima Zahra, la fille du Prophète ; la mosquée d’al-Manaratain ; la mosquée et la tombe d’Ali al-Ouraydhi ibn Ja’far as-Sadiq ; quatre mosquées de la Bataille du Fossé à Médine ; la mosquée d’Abou Rashid ; la mosquée Salman al-Farsi à Médine ; la mosquée Raj’at ash- Shams, à Médine.

Les tombeaux et cimetières 

Jannat al-Baqi à Médine qui aurait été entièrement rasé ; Jannat al Mu’alla, l’ancien cimetière de La Mecque ; tombeau de Hamida al-Barbariyya, la mère de l’imam Musa al-Kazim ; tombeau d’Amina bint Wahb, la mère de Mahomet, qui fut détruit et brûlé en 1998 ; tombeau des Banu Hashim à La Mecque ; tombeaux de Hamza et d’autres martyrs de la bataille d’Uhud ; tombeau d’Ève à Djeddah, scellée avec du béton en 1975 ; la tombe de Abdullah ibn Abd al-Muttalib, le père de Mahomet, à Médine.

Les sites religieux historiques

Un bâtiment a été construit au xxième siècle sur la maison où serait né Mahomet en 570 ; Après sa redécouverte pendant les travaux d’extension de La Mecque en 1989, la maison de Khadija, première femme de Mahomet a subi le même sort ; la maison de Mahomet à Médine où il vécut après son départ de la Mecque ; la première école islamique (Dar al-Arqam) où Mahomet enseigna sa religion, a disparu aujourd’hui sous l’extension de la mosquée Masjid Alharam de La Mecque.

En 1994 le mufti Abdelaziz ibn Baz, plus haute autorité religieuse du régime wahhabite, lance une fatwa stipulant qu’il « n’est pas permis de glorifier les bâtiments et les sites historiques ». De tels rites sont considérés comme chirk parce que, comme le prétend Abd al-Wahhâb, ils conduisent au polythéisme. Entre cinq cents et six cents mausolées et d’autres monuments de l’islam des origines ont été démolis.

Il a été estimé que 95 % des bâtiments datant de plus de mille ans ont été rasés durant les vingt dernières années.

En 1994 le mufti  Abdelaziz ben Baz, plus haute autorité religieuse du régime wahhabite, lance une fatwa stipulant qu’« il n’est pas permis de glorifier les bâtiments et les sites historiques ». De telles rites sont chirk comme le prétend Abd-al-Wahhâb et conduisent au polythéisme.

Entre 500 et 600 mausolées et d’autres structures de l’islam des origines ont été démolis. Il a été estimé que 95 % des bâtiments datant de plus de 1000 ans ont été rasés durant les 20 dernières années.

Terminons sur l’histoire de l’expansionnisme wahhabite.

Sachant que la “résignation”, voire plutôt la “soumission” que l’on attribue péjorativement aux musulmans est purement spirituelle, l’oumma11 n’était pas disposée à laisser l’hérésie se propager.

Dès le milieu du XVIIIe siècle à la Mecque, les muftis des quatre écoles de droit sunnites avaient composé une réfutation contre « l’égaré qui égare » intitulée le livre de la prévention de l’égarement et de la répression de l’ignorance. Le chiisme se joignit au mouvement et pas seulement en Perse puisque les chiites zaïdites au Yémen et jafarites en Irak dénoncèrent également l’hérésie.

L’enlisement de Napoléon en Russie face au général hiver en 1812 allait mettre un terme à l’inaction des Ottomans face aux wahhabites. Assuré de la débâcle des Français en Russie, qui écartait la perspective d’une invasion française par le nord, le sultan Mahmud II ordonna au Khédive (vice-roi) d’Égypte Méhémet-Ali d’envoyer une armée en Arabie pour écraser la sédition saoudienne.

Face à l’obscurantisme saoudien, Méhémet-Ali va tirer les leçons de l’expédition d’Égypte de Bonaparte, non pas pour sombrer dans un folklore identitaire passéiste mais, au contraire, pour ouvrir l’Égypte à l’influence française. Le projet du canal de Suez, entre autres, a été conçu sous son règne.

Ce dernier nomma son fils Ahmed Toussoune Pacha âgé de 17 ans seulement, comme général commandant la première campagne militaire, qui embarqua ses troupes à Suez pour s’emparer du port de Yanbo sur la rive orientale de la mer Rouge. « Séoud réagit avec vigueur et obligea son adversaire à s’enfermer dans Yenbo. Méhémet-Ali monta alors une seconde expédition et prit lui-même la direction des opérations. Cette campagne n’eut guère plus de succès que la précédente12. »

Alors que Méhémet-Ali était sur le point de renoncer, le troisième imam Saoud ben Abdelaziz ben Mohammed fut tué accidentellement sous les murs de Taïf, ville que les Wahhabites avait ravagée, avec une cruauté et une impiété inouïe, et qu’ils défendirent bec et ongle contre les Ottomans.

Séoud laissait douze fils inaptes au gouvernement et le « pouvoir passa aux mains de son oncle Abdallah, personnage falot et pusillanime, bien incapable de gouverner l’Arabie dans des circonstances aussi critiques. Méhémet-Ali reprit l’offensive et ne tarda pas à marquer des points sur son adversaire. Après une série de combats meurtriers, il délivra Taïf et vainquit les Wahabbites à Koulakh, près de Gonfodah (10 janvier 1815). » Mais ce ne fut pas le Waterloo des Saouds car Abdallah ne respecta pas les clauses draconiennes du traité conclu avec Toussoune Pacha.

Une troisième expédition égyptienne fut donc envoyée en Arabie en 1816, commandée par Ibrahim Pacha, autre fils du Khédive. Après dix-huit mois de campagne, l’armée égyptienne soumis le Nedjd détruisit la capitale Dariya le 3 septembre 1818. Elle captura l’imam Soulaymân petit-fils de Mohammed ben Abdelwahhab, qui fut fusillé, et Abdallah ibn Saoud, qui fut envoyé au sultan Mahmoud II. Ce dernier le fit décapiter et exposa son corps sur la place publique à Constantinople.

L’empire ottoman retrouvait la tutelle des villes saintes dont les monuments furent reconstruits. L’oumma avait donc réussit à terrasser la barbarie wahhabite à une époque où personne n’imaginait qu’il puisse menacer une autre civilisation que la civilisation islamique.

L’imam Tourki ben Abdallah Al Saoud réussit à créer en 1824 le deuxième État wahhabite avec Riyad pour capitale. La famille rivale des Al-Rachid profita des luttes fratricides au sein du clan Al-Saoud pour mettre fin à ce deuxième État et s’emparer du pouvoir à Riyad avec l’aide des Turcs en 1892.

Source :

http://www.contrepoints.org/wp-content/uploads/2014/07/Islam-credits-zbigphotpgraphy-licence-creative-commons.jpg

 

PARTIE I : Le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie.

PARTIE II : Comment nous avons remis en selle le terrorisme en Arabie

PARTIE III : Les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir 

 


Désolé, aucunement envie d’en rire…

 

La parole est à Michel Hazanavicius

 

Il s’agit du réalisateur de « Mes amis », « OSS 117 : Le Caire, nid d'espions », « OSS 117 : Rio ne répond plus », « The Artist », « Les Infidèles », « The Search » et de quelques séries de télévision.

Et il a écrit une lettre ouverte à Daesh sur son compte « fesse-book » :

 

« Daechois, Daechoises,

Donc ça y est, c’est officiel, vous êtes en guerre contre nous. Ce qui est frustrant, c’est que vous n’avez ni uniforme ni signe distinctif, on ne sait pas vous reconnaître, et nous n’avons donc personne contre qui se battre.

Frustration qui j’espère n’entraînera pas la désignation de faux coupables.

Pourtant même si chaque mort représente sans doute pour vous une victoire, il faut que vous sachiez que vous n’êtes pas prêts de gagner. À dire vrai c’est même impossible.

Parce que quoi que vous fassiez, vous ne nous changerez pas.

Ici, en France, nous ce qu’on aime, c’est la vie.

Et tous les plaisirs qui vont avec.

Pour nous, entre naître et mourir le plus tard possible, l’idée est principalement de baiser, rire, manger, jouer, baiser, boire, lire, faire la sieste, baiser, discuter, manger, argumenter, peindre, baiser, se promener, jardiner, lire, baiser, offrir, s’engueuler, dormir, regarder des films, se gratter les couilles, péter pour faire rire les copains, mais surtout baiser, et éventuellement se taper une joyeuse petite branlette.

On est le pays du plaisir, plus que de la morale.

Ici un jour, il y aura peut-être une place Monica Lewinsky, et ça nous fera rire. Personne ne l’a jugée, ici.

Alors dans la baise, c’est vrai que nous en France, on fait des trucs avec lesquels vous avez du mal.

On aime bien lécher le sexe des femmes.

Pas tous, sûrement, mais beaucoup d’entre nous.

Et les fesses et le cul, aussi.

Là aussi, pas tous, mais bon.

Et les femmes aiment bien faire des fellations.

On appelle ça des pipes.

C’est très agréable.

Bien sûr là aussi, toutes les filles n’aiment pas ça, et on ne force personne, mais ça se fait.

Régulièrement.

Et avec beaucoup de plaisir.

Et puis il y a des garçons qui aiment bien ça, aussi.

Se faire des fellations ou se lécher ou se pénétrer entre eux.

Et les filles, pareil.

En fait, ici, ce qu’on aime, c’est faire ce qu’on veut.

On essaye de pas gêner les autres, c’est le principe, mais on n’aime pas trop qu’on nous dise trop fort ce qu’on doit faire ou ce qu’on ne doit pas faire.

Ça, ça s’appelle la Liberté.

Retenez bien ce mot, parce qu’au fond, c’est ça que vous n’aimez pas chez nous.

Ce n’est ni les Français, ni les caricaturistes, ni les Juifs, ni les clients de café ni les amateurs de rock ou de foot, c’est la Liberté.

La deuxième chose, c’est qu’en tuant comme ça, à l’aveugle, avec un objectif uniquement comptable, vous prenez le risque de tuer des français de plus en plus représentatifs de la France.

À la limite en ne tuant que des juifs, ou que des dessinateurs, les non-juifs qui ne savent pas dessiner pouvaient toujours vous trouver des excuses ou se sentir étrangers à cette guerre, mais là ça va être de plus en plus dur.

Parce qu’en atteignant un échantillon représentatif de la France, vous allez toucher à ce que nous sommes vraiment.

Et qui sommes-nous, vraiment ?

Et bien c’est justement ce qui est beau ici, c’est que nous sommes plein de trucs.

Bien sûr il y a quelques français, français-français.

Mais il y a des français italiens, des français espagnols, des français arabes, des français polonais, des français chinois, des français rwandais, des français sénégalais, des français algériens, berbères, ukrainiens, géorgiens, américains, belges, portugais, tunisiens, marocains, tchétchènes, ivoiriens, maliens, syriens, des français catholiques, des français juifs, des français musulmans, des français taoïstes, des français bouddhistes, des français athées, des français agnostiques, des français anticléricaux, des français de gauche, des français de droite, des français du centre, des français abstentionnistes, des français d’extrême gauche, d’extrême droite, il y a même sans doute des français djihadistes et même des français futurs terroristes que vous risquez de tuer.

Il y a des français riches, des français pauvres, des français sympas, des français gros cons, des français amoureux, des français égoïstes, des français misanthropes.

La liste pourrait s’étendre presque à l’infini, avec toutes les combinaisons et tous les sous-groupes possibles.

Il y a même des français non-français, parce que la France étant si belle, il y a toujours et constamment une partie de notre population qui est les touristes.

Sans compter les clandestins, qui ne sont peut-être pas officiellement français, mais quand même ils vivent là, donc vous pouvez les tuer comme tout le monde.

Ça s’appelle l’égalité.

Face à la mort, vous pouvez toujours cibler ce que vous voulez, vous nous toucherez tous. Et on va comprendre, nous, ce à quoi vous vous attaquez.

Nos valeurs.

Simples.

Celles qui font que la vie ici ressemble à ce qu’elle est.

Imparfaite certes, avec son lot d’injustices c’est vrai, mais ce sont ces valeurs qui font que nous vivons d’ici de manière aussi digne que possible.

Ce pays dans lequel nos pères, et les pères de nos pères et leurs pères avant eux ont choisi de vivre, et pour lequel beaucoup d’entre eux se sont battus.

Et ce qui va arriver, à un moment ou un autre, c’est que nous allons être solidaires, grâce à vous.

Nous allons comprendre que ces valeurs sont en danger.

Et nous allons les aimer et les faire vivre encore plus fort.

Ensemble.

Ça, ça s’appelle la fraternité.

C’est pour ça que vous ne pourrez pas gagner.

Vous allez faire des morts, oui.

Mais aux yeux de l’Histoire, vous ne serez que les symptômes abjects d’une idéologie malade.

Bien sûr nous ne gagnerons pas non plus.

Des gens vont mourir, pour rien.

D’autres vont décider de s’en remettre à des Le Pen, des Assad ou des Poutine pour se débarrasser de vous, et nous allons peut-être doublement perdre.

Mais vous ne gagnerez pas.

Et ceux qui resteront continueront de baiser, de boire, de dîner ensemble, de se souvenir de ceux qui seront morts, et de baiser. »

Un peu lourd, mais ça vaut ce fantastique épisode, encore plus lourd, qui a fait plusieurs fois le tour du monde, dû à John Oliver.

 

MERCI à TOUS CEUX-LÀ !

Et à tous les autres.


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Tout cela est si juste que je vous souhaite tristement et malgré tout un bon week-end à toutes et à tous.

 

I3

 


Je sais bien l’émotion…

 

Elle appelle des réactions brutales.

 

Mais tout de même, la révision constitutionnelle souhaitée par le pouvoir exécutif est-elle nécessaire dans une démocratie telle que la nôtre ?

Est-il si loin le temps où l’on fêtait dans la liesse, déjà « soce », le deuxième centenaire de la Révolution ?

Ou ne serait-ce que cette liberté d’expression attaquée le 7 janvier dernier ?

Pour tout vous dire, je me pose la question.

Nous avons trois dispositifs de gestion de « crise extrême » dans nos textes de droit positif.

1 – L’article 16 de notre constitution.

Modifié par LOI constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008 en son article 6 (déjà « Bling-bling » à l’œuvre), il prévoit que :

« Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés (1) d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier ministre, des Présidents des Assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel.

Il en informe la Nation par un message.

Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission. Le Conseil constitutionnel est consulté à leur sujet.

Le Parlement se réunit de plein droit.

L'Assemblée nationale ne peut être dissoute pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels.

Après trente jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels, le Conseil constitutionnel peut être saisi par le Président de l'Assemblée nationale, le Président du Sénat, soixante députés ou soixante sénateurs, aux fins d'examiner si les conditions énoncées au premier alinéa demeurent réunies. Il se prononce dans les délais les plus brefs par un avis public. Il procède de plein droit à cet examen et se prononce dans les mêmes conditions au terme de soixante jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels et à tout moment au-delà de cette durée.

NOTA (1) : Cet article fut originellement publié avec une faute d'orthographe. Le terme " menacés " devrait en effet s'écrire " menacées ". »

C’est clair et précis : Quand les institutions de la République (troubles graves à l’ordre public, émeutes, tentative de putsch, de coup d’État), l'indépendance de la Nation (invasion), l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés (sortie de l’OTAN, de l’UE, de l’ONU, etc.) d'une manière grave et immédiate, donc et en plus, condition essentielle « que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu » (embastillement des parlementaires par exemple, des membres du Conseil Constitutionnel, du Conseil d’État, du gouvernement voire du Président lui-même…) le pouvoir exécutif, sous la seule responsabilité du Président, et non plus du gouvernement, « prend les mesures exigées par ces circonstances ».

Point barre : Il ne peut pas être censuré, par quiconque, même pas par le gouvernement ou le pouvoir judiciaire…

D’ailleurs, autant que le pouvoir législatif, tous sont soumis…

C’est ce que les grecs-antiques avaient prévu sous le nom de « Tyran », sauf que le tyran est illégitime, contrairement au dictateur voire à l’imperium des Romains qui étaient légitimes.

Tous les pouvoirs, civils et militaires, entre les mêmes mains…

2 – L’article 36 de la Constitution :

« L'État de siège est décrété en Conseil des ministres.

Sa prorogation au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par le Parlement. »

L'état de siège est l'un des sept régimes juridiques de défense d'application exceptionnelle prévus par le code de la défense.

Les six autres sont :

– La guerre ;

– L'état d'urgence, qui demeure régi par la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 modifiée, instituant un état d'urgence et en déclarant l'application en Algérie, l’état actuel qui sera prolongé pour 3 mois dès cette semaine ;

– La mobilisation, qui, lorsqu'elle est générale, consiste en la mise en œuvre de «l'ensemble des mesures de défense déjà préparées » ;

– La mise en garde, qui consiste en la mise en œuvre de « certaines mesures propres à assurer la liberté d'action du Gouvernement, à diminuer la vulnérabilité des populations ou des équipements principaux et à garantir la sécurité des opérations de mobilisation ou de « mise en œuvre des forces militaires » ;

– Le service de défense, qui consiste en la mise en œuvre de mesures propres « à assurer la continuité de l'action du Gouvernement, des directions et services de l'État, des collectivités territoriales, et des organismes qui leur sont rattachés, ainsi que des entreprises et établissements dont les activités contribuent à la défense, à la sécurité et à l'intégrité du territoire, de même qu'à la sécurité et la vie de la population » ;

– Les « sujétions résultants des manœuvres et exercices », qui permet notamment à l'autorité militaire, « pour l'exécution des exercices de tirs, marches, manœuvres ou opérations d'ensemble » que comporte l'instruction des troupes, soit « d'occuper momentanément les propriétés privées, soit d'en interdire temporairement l'accès » de passer outre la loi civile.

3 – L’état d’urgence annoncé lundi par « Le Capitaine de pédalo » à la fraise des bois sera prolongé par un projet de loi.

Nous y sommes…

Mais plus encore : Son régime juridique sera « modernisé » !

Attention les yeux…

Les forces de progrès démocratiques sont enfin à l’œuvre sous leur vrai jour, masque tombé !

On s’attend à plus qu’un simple toilettage qui devait être présenté hier en Conseil des ministres. Préparé dans la hâte le week-end dernier, le texte est passé au crible devant le Conseil d’État. Les réunions interministérielles qui finissent de fixer le nouveau texte se sont se prolongés tard dans la nuit. 

Au congrès lundi dernier, « François III » en disait que « la loi du 3 avril 1955 ne pouvait pas être conforme à l’état des technologies et des menaces que nous rencontrons aujourd’hui ».

Admettons : Il est vrai que les téléphone portable n’existaient pas encore, ni même internet en 1955, pendant la guerre d’Algérie, au crépuscule déjà entamée de la IVème République.

Première chose, la contestation des assignations à résidence doit aujourd’hui être faite devant une commission administrative… qui n’existe pas !

La nouvelle rédaction devrait proposer que les recours se fassent devant le juge administratif et non pas judiciaire, dans le cadre, par exemple, d’un référé liberté. Il n’y aura plus aucun contrôle du juge judiciaire sur les mesures prises en application de « l’état d’urgence », comme c’est d’ailleurs déjà le cas pour les mesures prises dans le cadre de la loi renseignement : On reste entre « sachants » de la « Raison d’État », selon le principe Bonapartiste qui a rendu le juge de droit commun incompétent à connaître de la justice des « choses de l’État ».

Notez donc que depuis le linge sale de l’État se lave entre spécialistes du droit administratif de l’État, qui obéit à ses propres règles jurisprudentielles, que même nous avons deux ordres de justice depuis deux siècles, l’un pour les citoyens « normaux », l’autre pour l’administration au sens large, et un Tribunal des conflits pour régler les problèmes de compétences aux frontières des deux ordres : Simple !

Et depuis des lustres, la jurisprudence du Conseil d’État, juge de cassation en matière administrative, course celle de la Cour de cassation en essayant de la rattraper pour avoir une « homogénéité » juridique, au moins de façade, entre les deux ordres.

Pour ma part, ça fait bien longtemps que je plaide pour fusionner les deux ordres et renvoyer le Conseil d’État à son rôle originel de « conseil juridique » de l’État !

Mais bon, je dois être trop Bonapartiste, mon côté Corsu, ou pas assez…

Côté modernisation des mesures exceptionnelles, le texte va assouplir les modalités des perquisitions, en élargissant notamment le champ d’intervention.

Elles sont déjà dérogatoires du droit commun, puisque peuvent avoir lieu même la nuit, comme l’ont démontré les assauts de Saint-Denis.

Il va aussi être autorisé différentes mesures de contrôle comme la possibilité de demander aux personnes visées de se présenter quatre fois par jour au commissariat et de demander la remise du passeport.

Je ne te raconte même pas la vie d’enfer au quotidien des personnes visées…

Par ailleurs, le champ des saisies vont aussi être élargi aux nouvelles technologies. À l’heure actuelle, le texte ne permet que la saisie des armes.

La nouvelle mouture va y ajouter les ordinateurs, les téléphones portables…

Plus largement, d’autres mesures doivent permettre de plus amples mesures de surveillance adaptées aux moyens de communication moderne. 

Mais l’ensemble reste prudent, car pour l’instant le texte n’est pas à l’abri des recours. Les saisies et mesures de surveillance étendues le sont dans un cadre administratif, sans infraction préalable.

C’est ça la justice administrative : Elle se contente de peu de faits objectifs et pas du tout des procédures de protection des libertés dont la « gôche » nous bassine depuis tant d’années contre les infractions de « droit commun » !

Marrant comme tout, n’est-ce pas ?

Exit le juge judiciaire, celui des Libertés, tous ces grands spécialistes du droit pénal et de les procédures tellement étouffantes qu’elles sont soudainement devenue obsolètes : Formidable, n’est-ce pas ?

Et c’est la raison pour laquelle « François III » veut que l’état d’urgence soit inscrit dans la Constitution.

En solennisant ce texte, il lui évite le risque d’un contentieux.

Ce que pas si kon que ça, De Gaulle ne voulait pas – parce que la question s’était posée en 1958 – préférant garder les outils juridiques tels que pour protéger le citoyen et les principes de la République, lui que ses opposants, actuellement au pouvoir, accusait de vouloir devenir dictateur !

Là encore, très drôle…

La loi de 1955 n’a jamais été soumise au Conseil constitutionnel, donc n’est nullement à l’abri d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) que ne manquerait de poser la défense de personnes mises en cause dans le cadre de cette loi.

Il faudra donc attendre la loi organique pour aller plus avant dans les mesures de surveillance et de lutte antiterroristes afin de les sécuriser. 

Mais pas seulement : Le Conseil national du renseignement travaille d’ores et déjà sur d’autres mesures. La chancellerie est aussi mise à contribution ainsi que le ministère de l’Intérieur. L’enjeu est de mieux repérer en amont les mouvements, financiers ou géographiques, des personnes suspectées en utilisant tous les moyens de communication et de détection modernes. 

Côté Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), il ne devrait, en revanche, ne pas poser de problème.

L’article 15 de la CEDH prévoit en effet qu’en cas de « guerre ou en cas d’autre danger public menaçant la vie de la Nation, toute Haute partie contractante peut prendre des mesures dérogeant aux obligations prévues par la présente Convention, dans la stricte mesure où la situation l’exige et à la condition que ces mesures ne soient pas en contradiction avec les autres obligations découlant du droit international». 

Notez enfin que la proclamation de l'état d'urgence ne permet pas de déroger à certains droits fondamentaux et interdictions absolues, dont en particulier le « droit à la vie », l'interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants, l'esclavage et la servitude et la « liberté de penser, de conscience et de religion ».

Mais pas de l’expression de ces libertés.

Et puis, qui contrôle d’éventuels débordements ?

Qui les sanctionnent, SVP ?

Vous vous croyiez à l’abri d'un État de droit, protégés par la loi, la séparation des pouvoirs, un certains corpus de principes protecteurs de la vie privée et même politique dans ce foutu pays que j’aime tant ?

Pas du tout, pas du tout !

Non seulement on pouvait depuis 2013, de par la loi des « soces » vous ficher et vous espionner à charge (et non pas à décharge) sans vergogne, et depuis la loi de novembre 2014, les procédés et procédures n’en passaient plus par le juge et son contrôle a priori. Désormais, comme toutes ces mesures n’ont servi à rien et sont jugées insuffisantes, on vous en rajoute une couche, qu’on vous vend si facilement, parce qu’on agite sous votre nez quantité de projets d’attentats (Roissy, le centre commercial des 4 temps à la Défense, et puis sans doute encore plein d’autres à venir) heureusement déjoués par la formidable compétence des forces de l’ordre, nues, sourdes et aveugles, que vous en redemandez encore…

J’admire le procédé, d’autant qu’il était prévu et prévisible.

Il suffisait d’attendre l’étincelle !

Je ne vous raconte même pas au prochain attentat majeur (ou même mineur) : Tout le monde est déjà tellement sur les dents qu’on parle de former des milices, des régiments de gardes nationaux armés, qu’on insiste pour alimenter le fichier des « signalés » jusque chez le MEDEF, tel que comme ça ne suffira pas, on passera à « l’état de siège » en applaudissant.

Sacré Daesh : Ils auront réussi ce que seules les panzers nazis avaient réussi à faire jusque-là, à l’occasion de la bataille de France, réduire notre nation en esclavage consenti et résigné !

À propos, vous avez bien entendu votre président de « gôche-soce-bobo » vous dire qu’on était en guerre, non ?

Article 35 de la Constitution : « La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement.

Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n'est suivi d'aucun vote.

Lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l'autorisation du Parlement. Il peut demander à l'Assemblée nationale de décider en dernier ressort.

Si le Parlement n'est pas en session à l'expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l'ouverture de la session suivante. »

Attendons donc le 31 janvier 2016 pour laisser « Menuet-Valse » avertir le Parlement qu’il persiste à bombarder « le Califat » à Raqqa et ailleurs en Syrie, depuis le 30 septembre dernier.

Vous jugerez alors si nous sommes où non toujours dans le cadre constitutionnel.

Le seul avantage que je vois à la situation actuelle, c’est que l’armée va enfin pouvoir investir les « caves des quartiers », des barres HLM, là où se nourrissent tous les trafics et même les ignobles « tournantes », qui alimentent et protègent les « fous d’Allah ».

Terroriser les terroristes : Comme ceux-là resteront insaisissables, ou seront remplacés par d’autres, comme pour la pègre, il faut s’attaquer, terroriser tous ceux qui de près ou de loin leur fournissent un soutien logistique, financier, affectif, amical, politique, diplomatique.

Là, je suis même pour la saisie de l’argent qui dégouline depuis chez les Wahhabites, « pour construire des mosquées »…

Il y a mille moyens de leur pourrir la vie et il ne faut pas se gêner : Ils ne se gênent pas avec nous, n’est-ce pas !

Alors, allons-y que diable…

http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/je-sais-bien-lemotion.html

 


Charb avait réclamé le port d’arme… en vain.

 

Quand le port d’arme était refusé aux journalistes de Charlie Hebdo !...

 

"Charb était adepte du tir sportif. Pour se délester de cette présence policière, il avait demandé une autorisation de port d'arme. Sans suite."

C'est par cette cruelle citation tiré d'un récent article, paru dans l'hebdomadaire Télérama, que nous apprenons que le dessinateur/journaliste et ex-directeur de la publication du journal satyrique Charlie Hebdo , Stéphane Charbonnier -dit "Charb", était "l'un des nôtres" puisqu'il était tireur sportif.

Sous constante protection policière depuis 2011, celle-ci s'était apparemment maintes fois révélée contraignante d'après le témoignage d'un proche, au point que l'intéressé avait réclamé le droit au port d'armes, ce qui est prévu par la Loi :

"Article R315-5

Le ministre de l'intérieur peut autoriser par arrêté toute personne exposée à des risques exceptionnels d'atteinte à sa vie, sur sa demande, à porter et transporter une arme de poing ainsi que les munitions correspondantes dans les limites fixées au 1° de l'article R. 312-47.
L'autorisation, délivrée pour une période qui ne peut excéder un an, est renouvelable. Elle peut être retirée à tout moment.
Le préfet du département du domicile du titulaire de cette autorisation de port d'arme lui délivre, sur présentation du certificat médical mentionné à l'article R. 312-4, l'autorisation d'acquérir et de détenir, pour la même durée, l'arme de poing et, dans les limites prévues au 1° de l'article R. 312-47, les munitions correspondantes. En cas de retrait ou de non-renouvellement de l'autorisation de port d'arme, l'autorisation d'acquisition et de détention d'arme devient aussitôt caduque. Son titulaire se dessaisit alors de l'arme et des munitions selon les modalités prévues aux articles R. 312-74 et R. 312-75
."

La faute de l'Etat dans cette affaire est donc, une nouvelle fois, pleine et entière en refusant d'accéder à la requête d'un citoyen soumis à une situation à hauts risques, ce qui est justement prévu par la Loi.

L'Association de Tireurs continuera inlassablement à réclamer que le droit de propriété sur les armes de catégorie B, ainsi que le droit de se défendre avec ses armes, soit reconnu à tout français jouissant de tous ses droits civiques et possédant un casier judiciaire vierge.

Cette cruelle tragédie nous renforce à nouveau dans notre combat militant pour le droit à la défense personnelle !

Source : http://www.armes-adt.fr/2015/01/16/charb-avait-reclame-le-port-darme-en-vain/

 


Et si on rendait la sécurité aux citoyens ?

 

Comment faire face au terrorisme?...

 

En France, on n’a pas de pétrole, on n’a pas d’idées, mais on ne manque jamais de moyens lorsqu’il s’agit de protéger la veuve, l’orphelin et le citoyen tremblant  de ferveur pour sa liberté d’expression. C’est pourquoi, d’un seul coup d’un seul, paf, l’Exécutif a décidé de prendre le taureau par les cornes et de mobiliser des milliers d’individus dans une bataille qu’il sait déjà âpre.

Du côté de l’Élysée, il s’agira de réduire la réduction des effectifs de l’armée. Cette diminution, établie au départ à 34.000 postes dans la dernière loi de programmation militaire, devra s’ajuster à la courageuse décision du Président de sauvegarder 7.500 postes avec l’argent des autres. Ces postes seront bien sûr employés pour « assurer la sécurité des Français ». Ceci fait tout de même un nouvel « élément de sécurité » supplémentaire pour 8600 habitants, autrement dit, une vraie révolution palpable sur le terrain.

Du côté de Matignon, ne pouvant certainement pas laisser refroidir le sujet, il aura été décidé de créer 2680 postes pour lutter contre le terrorisme (aussi bien celui des méchants qui tirent sur des journalistes que des méchants qui disent des méchantes choses ou celui des méchants qui écument les interwebs). Sur ce nombre, 1100 seront ainsi assignés aux renseignements ce qui veut dire — joie, bonheur et CCTV pour tous — que le Français va enfin pouvoir se faire espionner avec des moyens sérieux. Le reste sera réparti dans les différents services, bureaux et organisations multiples que l’État emploie déjà à déjouer des centaines d’attentats à coup de Cerfa, de stylos Bic, d’attaches-trombones et de tampons en caoutchouc.

Il va de soi que tout ceci va coûter très cher. C’est comme ça, et c’est bien fait puisqu’après tout, tout le monde le réclame. Tout juste pourra-t-on noter qu’en période de disette budgétaire, l’augmentation des dépenses n’est peut-être pas très maligne, d’autant que d’autres dépenses, somptuaires et régulièrement décriées (les Contribuables Associés fournissent suffisamment de matière à ce sujet) ne diminuent pas, elles. Mais baste : il faut ce qu’il faut, et les réceptions petits-fours dans les Conseils Généraux, Régionaux, dans les ambassades et ailleurs, pour rassurer du citoyen, ça ne compte pas, même si tout ceci va accroître la pression sur le peuple français. Pression financière, bien sûr, mais aussi pression sur les libertés de paroles et d’expression, dont on mesure déjà les effets.

En face de cette pression accrue, à côté de l’étiquette de prix comme d’habitude écrite au crayon pour effaçage pratique (et remplacement par un autre montant, plus gros), on est cependant en droit de se demander si cela aboutira à améliorer le service dispensé. Ces nouveaux moyens permettront-ils un meilleur repérage des terroristes en puissance ? Plus important encore : ces nouvelles dépenses garantiront-elles une meilleure sécurité des Français ?

Très franchement, on peut en douter. Et puis on peut en profiter pour se rappeler qu’il existe d’autres solutions, nettement moins coûteuses que la création de postes, l’abandon d’économies pourtant indispensables, et surtout, la mise en coupe réglée de la liberté d’expression ou d’Internet.

On pourrait commencer par rappeler que la sécurité des citoyens dépend avant tout et d’abord d’eux-mêmes. Si, bien sûr, la police permet de faire régner l’ordre, il faut surtout constater qu’en matière d’actes criminels, elle arrive régulièrement après la bataille, après les appels au secours de victimes incapables d’assurer leur propre protection, et parfois pour marquer à la craie blanche l’emplacement des cadavres de ceux qui n’auront pas pu se défendre.

En outre, et même si la France est loin d’être la moins dotée en matière de services d’ordre, on peut continuer à augmenter les effectifs de police et de gendarmerie (ce qui coûtera progressivement de plus en plus cher), on ne pourra jamais espérer protéger qu’une faible partie de la population. Non, décidément, il n’y a pas à tortiller : c’est bien le citoyen lui-même qui constitue sa meilleure sécurité, et ce, même si une petite partie de la population s’y oppose farouchement sur le plan idéologique.

Pour ces derniers, l’idée même que le citoyen soit autonome au plan de sa sécurité leur est insupportable. Que ce soit dans des moyens passifs que sont le développement de communautés plus ou moins fermées avec le risque d’un repli sur soi, ou par des moyens plus actifs comme l’usage de l’auto-défense voire, pire que tout, la revendication du port d’arme, une partie de la société s’oppose obstinément à cette évidence que, malgré tout, on n’est jamais si bien servi que par soi-même, notamment en matière de sécurité. Étonnamment, ce sont les mêmes personnes qui trouveront des vertus insoupçonnées au petit geste individuel « pour sauver Gaïa » (et ce, même si la foutitude de l’argument laisse pantois n’importe qui sachant manipuler quelques ordres de grandeur), mais seront insupportées à l’idée qu’un petit geste individuel (apprendre à se servir d’une arme à feu, par exemple) pourrait sauver celui qui le fait.

Partant, on ne sera pas étonné de toujours trouver de multiples campagnes médiatiques visant à bien rappeler la bestialité presque pornographique qu’il peut y avoir à disposer d’une arme, savoir s’en servir, et pire que tout, la porter avec soi. Chaque fait divers sordide où une arme à feu aura été utilisée n’importe comment (qui par un enfant irresponsable, qui par un propriétaire sagouin) sera largement exhibé pour former une populace à l’idée que la sécurité, c’est pour les grands, les élus et les officiellement désignés, mais en tout cas, par pour vous, les petits, les sans-grades. Pour vous, il faut demander à votre Maman (l’État, ici), comme pour les bonbons sur le buffet, hors d’atteinte.

Et c’est aussi pour cela qu’on ne vous parlera pas du soutien pourtant croissant du public pour le port d’arme. Cela casserait la belle dynamique collectiviste qui marche tant en France et pour laquelle le seul fait d’ouvrir ce débat est la marque crasse d’un ultra-libéralisme, ou, pire encore, d’un droitisme-extrême à base de nature, de pêche, de tradition, et de chasse sauvage à la galinette cendrée. C’est aussi pour cela qu’on n’entendra que rarement parler de ces éléments troublants qui montrent pourtant que non, le fait d’autoriser le citoyen à porter une arme n’entraîne pas de boucherie, et même plutôt le contraire.

Et mieux, même : puisque le citoyen, mieux armé, peut se défendre lui-même, la police se retrouve moins souvent dans la situation où elle doit intervenir, seule et trop tard. On pourra envisager de réfléchir sur les économies induites par les moindres blessures des policiers.

On pourra aussi se poser la question du coût pour la communauté de patrouilles de police pour sécuriser un quartier, avec une efficacité discutable, alors que les gens qui y vivent tous les jours, et y sont donc bien plus souvent et longtemps que les patrouilles, pourraient obtenir un résultat au moins similaire à un coût à peu près nul. Une telle utilisation du public pour assurer sa propre sécurité entraîne aussi des économies évidentes (en matière de primes d’assurances, de réparations en cas de dommages, psychologiques, de réputation…).

En réalité, l’idée même que le citoyen pourrait être maître de sa sécurité hérisse le poil de cette frange de la population qui clame son humanisme et son ouverture d’esprit mais partira toujours du principe que des adultes, pourtant responsables, basculeront toujours par douzaine dans le camp des psychopathes maniaques de la gâchette si jamais on leur donnait le droit inouï d’assurer leur propre sécurité. Ces mêmeshumanistes clameront haut et fort que l’interdiction de posséder des armes protège le citoyen, comme ceux qui se sont retrouvés très démunis dans l’Hyper Cacher ; comme ceux qui, même avec un policier directement destiné à leur protection, n’ont rien pu faire face à des criminels qui, eux, n’ont guère été gênés par les solides interdictions frappant la vente d’armes en France (mais, que fait la police ?) ; comme Charb, citoyen qui, se sachant menacé, pratiquait le tir sportif et avait demandé le permis de port d’arme… en vain

Et surtout, ces beaux-parleurs n’ont que faire des factures associées à ces services de sécurité de plus en plus coûteux que l’État nous fournit, de mauvaise grâce, entre deux sauteries festives et citoyennes. Parce que ces factures seront payées, justement, par ces citoyens désarmés qui n’auront donc aucun autre choix. Ce n’est pas un hasard.

En ces périodes où chaque euro devrait compter, où chacun peut, maintenant, se retrouver confronté à un problème pour sa propre sécurité et où, à l’évidence, l’État ne pourra pas lui garantir, même de loin, la moindre protection, il existe effectivement une solution efficace et peu coûteuse.

Rassurez-vous : elle n’est absolument pas à l’ordre du jour.

Source : http://h16free.com/2015/01/23/35514-et-si-on-rendait-la-securite-aux-citoyens

 


TERRORISME : de la nécessité d'armer les citoyens

 

Création d’une Garde Nationale

 

Le bilan est terrible : 129 personnes assassinées et 352 blessés dont 99 en grande urgence.

Les attentats terroristes du vendredi 13 novembre n’ont pas pu être anticipés. Aucune information, aucun indice n’a permis d’arrêter une opération planifiée par l’Etat islamique.

La Loi Renseignement a montré ses limites : mis à part espionner toujours un peu plus les citoyens elle a été incapable d’avoir la moindre information sur cette opération.

Le plan Vigiepirate n’a rien empêché.

Apparemment, il n’y a que huit terroristes impliqués. Cela fait 60 personnes abattues ou blessés pour chaque tireur. Aucune victime n’a pu faire face. La seule solution a été la fuite lorsque c’était possible.

L’Etat d’urgence est déclaré et le contrôle aux frontières rétabli.

Un massacre comme celui de Paris a peu d’équivalents connus.

Il est similaire à la prise d’otage du « Nord-Ost » à Moscou le 23 octobre 2002 où 850 spectateurs du théâtre de la Dubrovka présents à une comédie musicale ont été pris en otage par 39 terroristes tchéchènes. Le bilan avait été terrible : 130 personnes furent tuées, notamment pendant l’assaut.

On doit aussi signaler les centaines d’enfants et d’adultes pris en otages le 1er septembre 2004 dans l’école n°1 de Beslan en Ossétie du Nord lors de la seconde guerre de Tchétchénie. Le bilan officiel est de 344 civils tués dont 186 enfants.

Le summum de l’horreur ayant été atteint aux USA le 11 septembre 2011 lors des attentats du World Trade Center où 2.973 personnes furent tuées et 6.291 blessées.

Lors des attentats contre Charlie Hebdo j’avais été extrêmement surpris que les terroristes puissent ensuite traverser Paris puis la banlieue sans problème. Il y a manifestement une incapacité de la police à isoler rapidement un quartier de façon à empêcher la fuite des terroristes.

Et aucune des victimes n’était armée. C’était quand même un peu naïf, pour ne pas dire « Bizounours » compte-tenu des caricatures mises en ligne.

Dans le cas des attentats récents en plein cœur de Paris, les terroristes n’ont fait face à aucune opposition. Ils ont pu abattre des jeunes à la terrasse d’un café, des spectateurs, sans qu’aucun n’ait pu faire face.

Pensez-vous qu’à Tel Aviv cela aurait pu se passer ainsi ?...

Parce qu’on en est là !...

Depuis la recrudescence des attentats en Israël, tous les citoyens israéliens détenteurs d'un permis de port d'armes sont appelés à sortir armés et à mettre leur pistolet bien en évidence.

Sommes-nous loin de cette situation qui semblait jusqu’à maintenant parfaitement impensable dans notre pays ?...

Pas tellement !...

Encore quelques attentats islamistes dans la capitale et il faudra bien trouver une solution face à l’incapacité des forces de police à anticiper ce type d’action. La loi Renseignement a montré ses limites et le renseignement classique a beaucoup de difficultés à pénétrer des petits groupes terroristes.

Ce type d’attentat est quasiment imparable dans une cité pacifiée comme l’est Paris où il faudrait des centaines de milliers de policiers et de militaires supplémentaires pour véritablement sécuriser toute l’agglomération parisienne.

Difficilement possible à moins de créer un état totalitaire ou l’armée et la police sont partout, et à quel coût pour les libertés et les finances publiques ?...

Une opinion partagée par le juge antiterroriste Marc Trévidic :

« L'évidence est là : nous ne sommes plus en mesure de prévenir les attentats comme par le passé. On ne peut plus les empêcher. Il y a là quelque chose d'inéluctable ».

A propos de Vigipirate et de Sentinelle : « Ce dispositif protège certains endroits, rassure la population. Mais, en fait, il déplace la menace. Cela n'évitera jamais que des hommes déterminés passent à l'action ici ou ailleurs. Si cela leur paraît trop compliqué de s'en prendre à un objectif sous surveillance, ils en trouveront un autre. Un cinéma, un centre commercial, un rassemblement populaire… ».

Bien sûr, on peut toujours essayer de se pencher sur le passé et l’actualité de ces dernières années pour connaître les raisons de ces attaques sur notre sol. Il faut bien remarquer que ce n’est pas l’Allemagne, la Grande Bretagne, l’Italie, ou d’autres pays européens qui sont visés, mais bel et bien, et, en priorité, notre pays.

De la même façon que l’on peut expliquer la montée du nazisme dans l’Allemagne des années 1920 et 1930, on pourrait aussi trouver les raisons, étalées sur plusieurs décennies, qui ont conduit les populations musulmanes du Proche et du Moyen-Orient à s’entre-déchirer et à se lancer dans une guerre de religion qui arrive chez nous.

Il est bien tard pour "renverser la vapeur".

Le mal est fait et nous devons prendre des mesures dignes d’une démocratie, mais, en aucun cas, en renforçant le totalitarisme actuel comme cela a été fait lors du vote sur la loi Renseignement.

La solution passe par plus de liberté et de responsabilité des citoyens.

Malgré tout, le pire est à venir.

Mon propos est simplement d’essayer de trouver une solution pour faire face très rapidement à des attentats terroristes car les forces de l’ordre ne pourront qu’arriver trop tard lors d’attentat comme on a pu le constater au Bataclan où seulement trois individus ont pu tuer ou blesser 300 personnes avant l’arrivée de la police.

Et cela sans aucune réaction des spectateurs qui n’ont pas eu d’autre choix que de se faire « tirer comme des lapins ». Chaque terroriste a pu abattre 100 personnes à lui tout seul, sans aucune opposition.

Cela m’a fait penser aux massacres des Juifs à Babi-Yar à Kiev, en Ukraine, le 29 septembre 1941. Bien sûr, ce n’est pas la même échelle mais c’est le même type d’élimination. La sauvagerie humaine est de retour et elle est entrée dans les murs de nos villes.

Les islamistes de Daech massacrent des civils en Syrie, vendent des captives aux marché aux esclaves, mettent en esclavage sexuel des gamines de huit ans, détruisent des ruines millénaires, font exploser des avions de ligne, et maintenant ils tuent aveuglément des civils chez nous.

La base psychologique de cette organisation terroriste est celle d’une « paranoïa collective » proche de celle des Nazis. Ceux-ci avaient le culte du chef, de la supériorité de la race aryenne, et, avec cela, ils estimaient avoir le droit de tuer, piller, détruire, pour construire un « Grand Reich » qui devait durer mille ans.

Les barbares islamistes sont les jouets d’une autre « paranoïa collective ». Elle est de type religieux et ses fondements sont basés sur une tromperie et sur l’appel au « fond barbare de l’humanité ». Ils ont la volonté d’étendre leur barbarie, d’imposer la charia à la planète afin d’instaurer un « Grand califat ».

La barbarie est dans nos cités.

Cela signifie aussi que l’Etat a échoué dans sa grande fonction régalienne de police et de défense.

 

Le rôle de l’Etat face aux actes terroristes

Notre Etat se mêle de tout, régente le plus possible, encadre les comportements par toujours plus de lois, de décrets et de règlement, mais n’arrive pas assurer l’une de ses principales fonctions régaliennes qui est la protection des personnes et des biens, avec la Défense et l’Intérieur.

Il faut avouer que les attentats de Daesh à Paris 13 novembre révèlent que la principale fonction régalienne de l’Etat est mise en échec.

Ce n’est pas faute d’avoir une loi renseignement qui permet d’espionner chaque individu dans ses communications téléphoniques, internétiques, de déplacement, fiscales !... Cette loi renseignement qui surveille 31 millions de personnes entre 18 ans et 65 ans a été absolument incapable de détecter la préparation des attentats. En fait, il suffit de surveiller 5000 personnes, des fanatiques islamiques, pour réduire sensiblement les risques d’une attaque.

Malgré tout, peut-on être sûr que, même avec des dispositifs toujours plus sophistiqués, avec plus de coopération internationale, avec le rétablissement du contrôle aux frontières, avec des bombardements en Syrie, avec demain des OPEX pour neutraliser Daesh sur le terrain, il n’y aura pas quelques individus qui passeront à travers les mailles du filet ?...

De nombreux spécialistes, comme le juge anti-terroriste Marc Trévidic, pensent que c’est « mission impossible ».

Aussi, il faut se préparer à devoir faire face à la menace terroriste pour plusieurs années, et peut-être même plusieurs décennies.

L’Etat doit se concentrer sur ses grandes fonctions régaliennes et laisser aux citoyens la liberté pour régler des affaires qui sont de leur ressort. Parce que l’on en est arrivé à réglementer la vente des chatons et des toutous entre Français !... Et il faut des fonctionnaires pour ça !... Est-ce que ce n’est pas du gaspillage d’argent public alors que des besoins pressants et nouveaux vont apparaître pour assurer notre sécurité ?...

Les forces de l’ordre et l’armée ne pourront jamais surveiller l’ensemble du territoire en continu, et, demain, des attentats peuvent avoir lieu n’importe où en région parisienne, dans un lycée, dans une école, une autre salle de spectacle et d’autres bistrots, dans un tramway de Rouen ou du Havre, dans une brasserie de Limoges, sur un marché de Noël à Strasbourg, dans un café de Marseille, dans un grand hôtel de Nice, dans un TGV, dans un TER, etc…

La surveillance totale du territoire pour éviter des attentats est impossible.

Aussi, il faut innover !...

Et aller vers plus de liberté du citoyen qui assurera lui-même sa sécurité avec l’aide de l’Etat. 

Il est temps d’armer des citoyens sélectionnés et entraînés par la défense, sous contrôle de la gendarmerie et de la Justice.  

Bien sûr, il est hors de question de mettre en vente libre les armes comme c’est le cas aux Etats-Unis. On en voit les résultats régulièrement dans les campus.

Et si on prenait modèle sur les Suisses ?...

 

La Garde Nationale, créée en 1789 par la Révolution Française

Les Suisses ont développé une « armée de milice » dès le Bas Moyen Âge lorsque les cantons créèrent leurs propres milices. Cette armée est basée sur le principe d’une « armée de citoyens » et les constitutions fédérales de 1848 et 1874 imposèrent aux jeunes adultes l’obligation de servir la patrie.

En 1999, le principe de milices appliqué à l'armée fut explicitement mentionné dans la constitution fédérale.

Les soldats suisses gardent leur arme personnelle chez eux ainsi que leur uniforme et une partie de leur équipement pour faire face à mobilisation immédiate.  Ils disposent de munitions en quantité limitée : 50 cartouches pour le Fass 90 ou 24 cartouches 9 mm pour les possesseurs de P220.

Une armée de milice redoutablement efficace, immédiatement disponible, bien entraînée, et qui a dissuadé les Allemands d’envahir leur pays en 1870, 1914 et 1940.

Il me semble, compte-tenu de la situation dramatique actuelle, que nous devrions nous inspirer de nos voisins Helvètes en appliquant des mesures particulières pour faire face à la menace terroriste et en prenant le meilleur des technologies de communication.

Et puis aussi… peut-être aurait-il fallu être un peu plus neutre dans les affaires du monde…

Si on se penche sur l’Histoire de l’armée dans notre pays, on découvre que nous avons eu une armée de milice, la Garde Nationale, qui a été créée lors de la Révolution Française. Elle était l’héritière des milices de l’Ancien Régime.

L’idée de développer une Garde Nationale est étudiée depuis plusieurs années par la Fédération des Anciens des Missions Extérieures (FNAME), le Groupe Janus, et elle est maintenant reprise par différentes personnalités dont François HOLLANDE, Christophe Lagarde (UDI), Edouard PHILIPPE (député-maire du Havre), Jean-Luc Mélenchon.

 

La FNAME propose d’ajuster à notre pays le système de garde nationale modèle suisse et définit ainsi ses missions :

  • Maintenir l’ordre dans notre pays ;
  • Renforcer le plan Vigipirate ;
  • Apporter un soutien lors de patrouille en compagnie de policiers et gendarmes ;
  • Contribuer au renforcement de nos frontières ;
  • Renforcer la lutte contre le terrorisme ;
  • Relais sociaux civils militaires ;
  • Actions d'assistance humanitaire et de secours d'urgence lors de catastrophes naturelles et technologiques.

 

Mais, dans le cas de la création d’une Garde Nationale, et face au développement du terrorisme, il me semble souhaitable de passer à la « vitesse supérieure » et d’accorder des ports d’armes aux réservistes de façon à ce qu’ils aient sur eux leur pistolet, avec un minimum de munitions, de façon à faire face immédiatement à une attaque terroriste qui aurait lieu sous leurs yeux.

Parce que nous passons en « période de guerre » et il faut imaginer le pire : chaque ville, chaque école, chaque lycée, chaque moyen de transport comme le métro, le train, le bus, le tramway, et tant d’autres endroits peuvent être des cibles pour les terroristes.

Nous sommes dans la pire des situations et il faut se préparer à y faire face.

Par contre, les technologies modernes pourraient être d’un grand secours pour développer un réseau de citoyens armés par la défense.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser ce ne serait pas une militarisation de la société mais la possibilité de donner à chaque individu volontaire, sélectionné et contrôlé, d’avoir une arme sur lui pour sauver sa peau et celle des personnes à proximité, que ce soit au travail ou en déplacement.

On peut même imaginer que chaque porteur d’une arme soit doté d’un smartphone crypté qui permette à chaque instant à la gendarmerie ou la police de savoir où il est et de connaître ainsi précisément, et à chaque instant, le nombre de citoyens porteur d’une arme à un endroit précis.

Je vais prendre quelques exemples très précis pour bien montrer les extraordinaires possibilités d’une telle structure :

  • Le cas du voyage en TGV. Tout le monde connaît le cas de l’attentat loupé dans le Thalys du 21 août 2015. Heureusement qu’il y avait deux Marines américains au bon moment et au bon endroit !... Nous avons eu beaucoup de chance en fait… Dans le cas où un ou deux hommes d’affaires bien entraînés auraient été dans le wagon, avec pour chacun d’eux un automatique, l’affaire aurait été réglée tout aussi rapidement ;
  • Le cas des consommateurs attablés devant le café « La Belle Equipe», rue de Charonne, ou 19 personnes ont été abattues. Ils ont été tirés comme des lapins sans pouvoir réagir. Un ou deux consommateurs dotés d’une arme auraient pu, peut-être, réduire sérieusement le carnage ;
  • Le pire des cas est celui du Bataclan où 90 personnes ont laissé leur vie et près de 200 ont été blessées plus ou moins grièvement. Il aurait suffi de deux ou trois spectateurs armés, placés dans la salle à des endroits stratégiques (ex : derrière un pilier) pour arrêter immédiatement le massacre.

Mais, à côté du carnage à l’arme automatique et à la ceinture d’explosif par des terroristes camés au captagon, il y a d’autres possibilités d’attentats qui provoquent des dégâts considérables avec énormément de tués et de blessés.

 

TGV

Un point qui m’inquiète un peu : un TGV d’essais a déraillé samedi 14 novembre à 15H30 près de Strasbourg. Un type d’accident qui n’était jamais arrivé à la SNCF. Le bilan est de 11 morts et 4 blessés graves.

La capacité d’une rame TGV Duplex est de 516 passagers et on imagine le nombre de victimes d’un déraillement à grande vitesse.

Il faut attendre les conclusions de l’enquête pour savoir si c’est un attentat.

 

Gaz sarin

Le 20 mars 1995 a eu lieu à Tokyo une attaque au gaz sarin dans le métro. L’attentat fut commis par des membres de la secte Aum.

Treize personnes ont été tuées et des milliers d’autres ont été plus ou moins gravement blessés. Vingt ans après, 70% des victimes souffrent toujours de troubles oculaires.

Le sarin (GB) est une substance inodore, incolore et volatile de la famille des organophosphorés, extrêmement toxique pour l’homme. Il est environ 500 fois plus toxique que le cyanure.

C’est un neurotoxique comme le soman (GD), le tabun (GA) et le VX (dix fois plus mortel que le sarin). Il est extrêmement dangereux car 0,01 ppm de ce gaz peut être fatal. Ce gaz pénètre par les voies respiratoires ou par simple contact avec la peau et passe directement dans le sang pour agir sur le système nerveux. Il agit en bloquant la transmission de l’influx nerveux, provoquant la mort par arrêt cardio-respiratoire. Les victimes ressentent d’abord de violents maux de tête et présentent des pupilles dilatées. Elles sont ensuite agitées de convulsions, sont victimes d’arrêts respiratoires et tombent dans le coma avant de mourir.

Le gaz sarin était considéré comme une « arme chimique de guerre », avant d’être classé « arme de destruction massive » par les Nations Unies le 3 avril 1991. Sa production et sa conservation sont interdites depuis 1993

Un masque à gaz protège les voies respiratoires mais comme le gaz sarin est également être absorbé par la peau il faut avoir une tenue NBC pour être indemne.

Les risque d’attentat au gaz sarin sont pris très au sérieux par les pouvoirs publics. Le 14 novembre dernier, soit le lendemain des attaques terroristes à Paris et Saint-Denis, un arrêté a été pris par le Ministère de la Santé, autorisant l’utilisation et la distribution par les professionnels de santé du sulfate d’atropine en solution injectable.

Ce médicament est utilisé essentiellement comme antidote à l’exposition aux neurotoxiques organophosphorés dont le gaz sarin.

 

Concernant le financement d’une Garde Nationale,

Bien sûr, il va falloir financer une Garde Nationale s’il est décidé de la développer. Les chiffres avancés sont dans une fourchette annuelle comprise entre 4 et 6 milliards d’euros. Une somme très importante qui n’est guère dans nos moyens actuellement.

Aussi, il va peut-être falloir se pencher sur le détournement des « milliards de la Division Daguet ». Il y a quand même quelques milliards d’euros à récupérer.

Ce qui nous fait revenir à la guerre du Golfe de 1990/1991.

Et on pourra aussi faire le bilan de la politique menée par la coalition après cette guerre. Les fonds détournés et escroqués ont fini dans la poche de nos dirigeants politiques !...

Au lieu de lancer de grands programmes économiques et de formation humaine, le pillage a été de rigueur en Irak. Les jeunes Irakiens ont vécu depuis 25 ans et plus  dans un univers de guerre, de violence, de haine. Faut-il s’étonner de leur cruauté de drogués au captagon, de leur manque d’empathie, de leur fanatisme ?...

On en paie maintenant les conséquences.

 

Jean-Charles DUBOC

 


Mains invisibles : Chapitre XXXIII.3 : Au large de Toulon (3/3)

 

Chapitre XXXIII.3

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Au large de Toulon (3/3)

 

La descente commence vers Orange où les techniciens ont sorti le « Nivelle 001 » du hangar.

Le plein de kérosène est fait et « Paul » et « l’Amiral » prennent la direction de la salle de briefing après avoir passé chacun une combinaison anti-G qu'ils ajustent.

Il y a là quelques officiers supérieurs, le préfet maritime de Toulon et un contre-amiral qui décrivent « l’espace de jeu » autour des intrus.

La situation n’a guère évolué : ils ne peuvent que constater que le destroyer « Admiral Levchenko » et son support, le bâtiment d’écoutes électromagnétiques « Liman », de la flotte russe, croisent paisiblement à 10 nœuds, à environ 13 à 15 milles nautiques au large de Toulon, en restant toujours dans les eaux internationales qui commencent à 12 nautiques de la côte.

Un passage à 300/500 pieds au-dessus et entre les navires est défini afin de rester le plus stable possible pendant ce survol à très haute vitesse.

« Par précaution, la zone au sud des îles de Port-Cros et du Levant ont été interdites de navigation et le trafic maritime suspendu ou détourné jusqu’à 14 heures. Mais rien ne nous dit qu’il n’y aura pas quelques plaisanciers où des pêcheurs dans cette zone.

Par ailleurs, sitôt les navires russes dépassés, le Nivelle devra cabrer jusqu’à 80 ° ou plus par rapport à l’horizontale, pour éviter une propagation de son bang jusque sur les côtes. »

Une belle chandelle à tirer à la verticale, qui risque de les envoyer en voile noir, le cerveau vidé de son sang, à en devenir aveugle…

Ils viendront de loin après un détour vers les Baléares, cap sur Palma de Majorque, à vitesse subsonique et 30.000 pieds comme d’un avion de ligne classique, pour être sûrs d’être repérés par les radars du destroyer et écoutés par son bâtiment-espion.

20 à 25 minutes plus tard, ils mettront cap au sud puis virant lentement vers l'est, comme venant de Madrid et en direction de l’Égypte ou de Malte, tout en descendant lentement, jusqu’à 1.000 pieds. Puis à proximité du sud de la Sardaigne, ils seront pris en charge par « Big Mama », l’Awacs de l’armée de l’air, chargé de les guider sur leur cible et de les faire arriver entre les deux navires.

La partie la plus difficile du vol.

Car après coup, pour éviter de faire voler en éclat toutes les fenêtres du littoral, ils auront moins de 10 secondes à tout casser pour arrondir à la verticale et propulser le cône du bang hors d’atteinte des habitations côtières ou de façon très atténuée.

Mission casse-gueule. Le capitaine de frégate Paul de Bréveuil et « l’Ami-Râle » s’installent à bord, se sanglent, effectuent la check-list avant mise en route puis démarrent le moteur.  

« Vous avez pensé à faire changer les sièges-baquets. C’est bien ça, les autres auraient été vraiment trop inconfortables pour nos acrobaties ! »

Paul propose à « l’Ami-Râle » de faire le décollage, ce qu’il accepte avec plaisir car c’est pour lui un extraordinaire privilège de pouvoir piloter un avion affichant de telles performances. 

Le « Nivelle 001 » s’aligne. La poussée, puis la postcombustion, sont appliquées. L’avion roule normalement. La rotation a lieu à 180 nœuds avec une forte accélération.

Le train est rentré dès que le variomètre devient positif, puis l’avion accélère à 300 nœuds, les portes d’arrivée d’air se refermant sur l’Atar qui étouffe, pendant qu’elles s’ouvrent sur les statoréacteurs dont seulement un tiers des buses est ouvert pour modérer la poussée et la consommation instantanée, avec un taux de montée de 40.000 pieds par minute.

Le niveau 200 est atteint en 30 secondes.

La montée est maîtrisée ensuite au pilote automatique réglé sur 2.000 pieds minutes, jusqu’au niveau 330, à l’allure de 340 nœuds au badin extérieur. Un vol normal.

Paul fait le radio et roule de centre de contrôle en centre de contrôle pendant une petite demi-heure.

« Bon maintenant, on met le transpondeur sur la fréquence 1.200, on fait silence radio et on descend en vol plané en virant lentement au Sud-Est, Commodore ! »  

À 10.000 pieds, Paul reprend les commandes et ils inversent leurs rôles dans le cockpit.

« Faut régler sur la fréquence de « Big-mama » et se signaler. »

À 120 milles nautiques de la côte, « L’Amiral » est à la radio. Une fois le contact établi avec l’AWACS, Paul prend le cap nord par la gauche, vers le destroyer, puis descend tranquillement jusqu’à 600 pieds au-dessus de la Méditerranée, non sans avoir relancé l’Atar, volets sortis, pour ralentir la machine à en étouffer les statoréacteurs.

Un dernier cap est donné par l’Awacs. Ils s’alignent.

80 nautiques. Tout droit. Il faut rentrer les volets et là, la machine commence à s’emballer…

Une fois stabilisé, avec un cap d’interception vers le destroyer, Pedro, le dernier modèle de pilote automatique, maintient parfaitement le vol horizontal.

À 70 nautiques de la côte, les deux statos pulsent et accélèrent rapidement le « Nivelle 001 » tels que les pilotes sont acculés au fond de leurs sièges.

Et puis dépassé Mach 1,8, la machine vibre, se cabre, redescend, remonte, décroche de son cap originel, revient.

La sangle jugulaire du casque d’Haddock ayant été mal capelée, son casque joue au bilboquet sur son crâne partiellement dégarni.

« Annoncez-moi l’altitude… »

Le pauvre, il ne voit plus rien avec son casque qui lui tombe sur les yeux.

« Big-mama » s’inquiète : « Tenez votre cap Carlita ! 1 degré à gauche. Vous allez passer à côté de votre cible ! Corrigez, corrigez ! »

« Je voudrais les y voir, tiens ! »

La mer se rapproche, puis s’éloigne des dizaines de fois par seconde.

En deux minutes, l’appareil atteint 1.525 nœuds, soit Mach 2,29 ou encore 780 mètres par seconde. 46,800 km/minute. Il faut tenir encore 50 secondes à ce rythme d’enfer.

Alors que dans le sillage de l’avion, la « mer fume », écrasée par l’onde de choc.

La surprise est totale à bord du superbe destroyer de 165 mètres de longueur « Admiral Levchenko ». Le radar de veille lointaine avait bien vu passer au loin un vol commercial par le sud de la Sardaigne, vitesse et descente faibles.

Puis l’avait perdu à cause de la rotondité de la terre.

90 secondes avant le passage du prototype, le radar doppler de poursuite détecte un mouvement supersonique au ras des flots, en convergence rapprochée.

Un missile ?

Pas possible : on n’est pas en guerre !

L’officier de quart tente de communiquer avec la passerelle avant de déclencher l’alarme.

Mais plus les choses se précisent, plus l’alerte de combat devient impérative.

Là, c’est la passerelle qui communique avec le PC radar.

« Vecteur aérien par les 9 heures ! En rapprochement très rapide ! »

Aux jumelles, on ne voit rien qu’une tâche blanche d’écume à l’horizon qui grossit rapidement à vue d’œil.

Même pas le temps de voir le bolide passer entre les deux navires. Que déjà c’est l’assourdissante explosion du « bang » et sa volée d’embruns qui inonde les antennes du « Admiral Levchenko ».

L’onde de choc, dans un énorme fracas, secoue le navire. Des hublots éclatent en même temps qu’un abri des radars de détection sous l'effet de la convergence du cône incurvé de l'onde de choc quand le prototype part en chandelle, qui fait comme une énorme roulement de tonnerre démultiplié en une fraction de seconde.

La panique s’empare momentanément de l’équipage : les alarmes sonnent dans tous les sens.

Les machines mettent subitement en panne, plusieurs durites s’étant « décrochées » faisant gicler de l’huile brûlante et de la vapeur pour une autre, dans la cale devenue provisoirement impraticable.

Paul a tiré d’un coup sur le manche jusqu'en butée pour une ressource extraordinaire, puis l’enfonce pour éviter le vol noir. Cap tout droit. L’avion monte tout droit sans même ralentir, plus à l’aise dans les couches moins denses de l’atmosphère : il ne « flotte » plus !

« Dites donc, heureusement que vous étiez bien ficelé à votre siège. Sans ça, on vous retrouvait collé au plafond de la cabine. »

Et ensuite étalé comme une crêpe sur la moquette du plancher…

« Sacré piège ! J’ai bien cru qu’on allait à la baille plus qu’à mon tour. On est passé où ? Je n’ai rien vu des navires ! »

C’est « Big-mama » qui répond à la question : « Bravo les gars ! Entre les deux cibles. Vous pouvez mettre cap à l’Est et rentrer par l’Italie en mode « ma non tropo ». »

Tu parles d’un cirque !

« Big-mama » : « Accusez réception et cessez de grimper de la sorte : vous êtes déjà au niveau 900… »

Faudrait que la machine veuille bien répondre.

« « Carlita » à vous ! Il y a encore un pilote où vous êtes tous complétement sonnés ? »

Il y a du monde aux écouteurs, sous les tonnes de sueur ruisselante. « Cap à l’Est. »

Ils montent comme ça jusqu’au niveau 1.500, pas un record, sauf pour la machine elle-même, qui finit par étouffer ses statoréacteurs dans l’air raréfié et ralentit sa course pour ensuite dégringoler en mode décrochage, alarme « Stall » vrillant les oreilles.

Paul contrôle un départ en vrille, à plat…

L’AWACS signalera plus tard que le destroyer a mis en panne et dérive lentement vers la côte. À tel point que son escorte l’a pris en remorque vers le large à faible allure en début d’après-midi…

Un Atlantic aura pris films et photos d’une petite fumée noire s’échappant de la soute par quelques hublots du bord. À l’allure de 5 nœuds, ils en ont pour plusieurs semaines avant de rejoindre la Syrie.

Mission accomplie.

Après un tour au mess des officiers, vivement congratulés, ils repartiront en milieu d’après-midi.

Pour un vol sans histoire qui les mènera devant la ballastière d’Arques-la-Bataille en fin d’après-midi.

« Dites donc, mon cher Paul, pourquoi c’est sur vous, je veux dire sur nous, sur qui retombent toujours ces missions d’hurluberlu ? »

Bof, si il savait…

« Vous le gardez pour vous, mais depuis notre dernier vol, j’ai fait tellement de choses qui n’ont jamais fait la Une des journaux… ah si tout de même. J’ai fait sauter votre ami « DLK » de son piédestal. Quoique finalement, il n’est pas tombé dans mon piège fignolé pour lui, mais pour se jeter dans une affaire incongrue. J’ai juste ramené une petite vidéo de cet épisode-là. »

Quoi, l’affaire du Sofitel de New-York ?

« Je ne vous ai rien dit, Commodore. Excusez-moi. Et s’il n’y avait eu que ça… »

Il passera sous silence l’épisode au-dessus de la Manche, il va y avoir deux ans de ça, sa visite, et dans les mêmes douze mois, chez le Pape Benoît, la reine d’Angleterre et chez Obama…

Et son détour par HK pour finir de ruiner leur bonhomme.

Et puis un coq à l’âne… «Tiens à propos, imaginez que l’Allemagne et l’Argentine passent l’étape des demi-finales du mondial de foot, croyez-vous que les deux papes regarderont le match ensemble ? »

Drôle d’idée, après ce qu’ils venaient de vivre ensemble.

« En tout cas, je suis partie prenante pour un prochain vol. »

Si ça marche, ce sera pour une première : un vol suborbital, histoire de tester les céramiques du bouclier thermique… Avec ou sans Allen.

« Vraiment ? Alors j'en suis, figurez-vous ! »

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État d’urgence : jusqu’où aller trop loin ?

 

Juste un début...

 

Pour la première fois depuis la guerre d’Algérie, l’état d’urgence a été décrété sur l’ensemble du territoire. Cela n’est guère fréquent, dans la vie d’une démocratie, que, d’un coup, on bascule ainsi dans un autre mode de gestion au jour le jour.

En effet, et même si l’ensemble de la presse et des politiciens semble avoir pris la nouvelle avec un stoïcisme tangentiel à l’abrutissement, l’état d’urgence peut impliquer la possibilité de restreindre la circulation des personnes et des véhicules dans des lieux et à des horaires déterminés (ce qui laisse la possibilité aux préfets d’instaurer un couvre-feu dans les secteurs exposés à des risques importants de trouble à l’ordre public), de restreindre l’accès à certains lieux, certains bâtiments (publics ou privés), d’interdire de séjour certains individus, de renforcer le contrôle aux frontières, de réquisitionner biens et personnes pour le maintien de l’ordre public.

Cela peut aussi signifier l’interdiction de manifestations, des restrictions pour la presse et les médias en général voire leur prise de contrôle, bref, un cortège de mesures qui ne sentent pas forcément très bon la liberté. Ces derniers éléments sont d’ailleurs soigneusement passés sous silence par le ministre de l’Intérieur lorsqu’il rappelle de quoi il retourne avec cet état d’urgence : il évoque bien les nouvelles prérogatives des préfets, mais on n’entendra pas parler des autres aspects (article 11 notamment) de cet état.

Certes, après tout, rien n’indique pour le moment que ces dernières restrictions seront appliquées, et Cazeneuve n’avait donc pas besoin de les évoquer. On peut même espérer qu’il n’en aura jamais besoin. Mais il reste indispensable de conserver à l’esprit que c’est parfaitement possible et même prévu dans la loi.

Ceci n’affranchit pas de se poser la question de l’utilité de ce décret sur le plan sécuritaire.

En effet, comme le rappelle Baptiste Créteur, les attaques terroristes de vendredi dernier ont eu lieu un an après la loi du 13.11.2014 renforçant les dispositions de lutte contre le terrorisme, alors que le pays est déjà sous tension, contrôles aux frontières réinstauré (COP21 oblige) et plan Vigipirate toujours en place. Ironie cynique des terroristes qui montrent par là toute l’impuissance des pouvoirs publics à protéger qui que ce soit avant l’état d’urgence et, par voie de conséquence, à les protéger aussi après, les mesures prises ne changeant qu’à la marge les dispositifs existants. De ce point de vue, chaque minute qui passe fait ressembler un peu plus cet état d’urgence à de la pure gesticulation politicienne.

En revanche, du point de vue tactique politique, il en va autrement.

Si on se rappelle des magnifiques faits d’armes précédents de nos gouvernants, cet état d’urgence ressemble bel et bien à un outil dégoté dans la panoplie playskool du petit président, et risque fort d’être comme un couteau pour une poule, bidule inutile dont l’équipe en place ne saura trop quoi faire mais qu’elle aura invoqué histoire de montrer qu’elle fait quelque chose, en fanfare.

En revanche, si on se rappelle que Hollande et Valls ont probablement un minimum de suite dans les idées, de ces suites qui leur permettent notamment de conserver le pouvoir à tout prix et réduire au silence leurs opposants et leurs ennemis politiques, l’instauration de l’état d’urgence n’est plus du tout fortuit. Il devient même fort commode.

À tel point que Manuel Valls, malin, en voudrait bien encore un peu plus : comme il y aura d’autres attentats, ce serait assez logique de continuer sur notre lancée, n’est-ce pas.

« Parce que nous sommes en guerre nous prenons des mesures exceptionnelles. Nous devons anéantir les ennemis de la République, expulser tous ces imams radicaux, déchoir de la nationalité ceux qui bafouent l’âme de la France. Je prédis un conflit qui durera des mois, peut-être des années. »

Bon, il n’y a pas à dire, même si ça vend peu de rêve et plutôt du sang et des larmes, on est assez loin des discours churchilliens. Le fond est sans ambiguïté cependant : le Manuel du gouvernement ne compte pas lâcher l’état d’urgence trop vite, et ça ne semble défriser personne.

Accessoirement, on ne peut s’empêcher de noter le timing, diabolique, de cette incursion rapide dans le mode minimal de la démocratie française.

Nous sommes effectivement en plein milieu d’une situation économique pourrie ; le passage en mode « full metal jacket » de Hollande permettra sans mal de détourner un peu l’attention, et on peut même parier sur une hausse, temporaire mais sensible, de sa cote de popularité (ou disons de la baisse de son impopularité, pour être plus exact), et de même pour Valls. Voilà qui renouvelle un peu le paysage médiatique et atténuera les soucis évidents de la COP21 (dont le succès semble « quelque peu compromis ») ou ceux des prochaines élections régionales (dont le succès semble « quelque peu compromis » aussi). Et pendant qu’on va batailler ISIS, Daech ou n’importe quel autre acronyme à coup de conférences de presse de plusieurs kilotonnes et de décrets à sous-munitions, on mobilise la presse sur autre chose que sur la situation économique catastrophique du pays et son chômage qui continue de grimper, malgré les artifices statistiques.

Dès lors, on se doit de noter la facilité à déclencher l’unanimité, pardon l’unité réclamée et obtenue par nos dirigeants et l’ensemble des partis politiques. Certes, l’ampleur de l’attentat justifie que les polémiques politiciennes se taisent et que les campagnes électorales soient mises en sourdine. En revanche, c’est maintenant le dernier moment d’abdiquer de sa capacité de réflexion et de prise de recul.

On peut aisément comprendre que, poussé par la nécessité d’attraper les terroristes en fuite, des mesures exceptionnelles contraignantes soient rapidement mises en œuvre dans le pays. On admettra éventuellement que cette situation puisse durer quelques jours, les péripéties de la traque et des enquêtes nécessitant probablement ce genre de délai. Au-delà, cependant, on peine à voir l’intérêt de perdurer dans cette situation. C’est d’ailleurs le sens des 12 jours définis dans la loi avant l’obligation d’un passage par le parlement.

Or, nous n’avons pas encore passé une poignée de jours que Valls envisage déjà d’étendre le délai.

Même si, d’aventure, cet état d’urgence ne devait pas être reconduit, le seul fait que le Premier ministre réclame dès à présent, si tôt, une telle extension est particulièrement préoccupant. Cela l’est d’autant plus qu’à l’heure actuelle, je ne suis pas du tout certain qu’il se trouverait une opposition dotée d’une colonne vertébrale complète et correctement solidifiée pour s’y opposer le 26 novembre. Tout indique même que les actuels yaourts à 0% de matière grise qui émargent chez les Républicains signeraient des deux mains ce genre de cascade politique pour bien montrer à quel point eux aussi ont un zizi suffisamment poilu pour en remontrer aux vilains terroristes.

Bref : la situation prend une tournure franchement nauséabonde, et absolument rien n’indique que la presse ou les politiciens s’en rendent bien compte ou, plus effarant encore, n’appellent pas carrément cette dégradation de leurs vœux.

Pourtant, on vient de donner (ou plus exactement, ils se sont donnés) un maximum de pouvoir à des gens qui n’ont jusqu’à présent brillé que par leur extraordinaire capacité à faire à peu près n’importe quoi, n’importe comment, et qui ont même largement prouvé leur agressivité extérieure et leur mollesse intérieure.

Un grand pouvoir donné à des irresponsables ? Forcément, ça va bien se passer.

Source : http://h16free.com/2015/11/16/42618-etat-durgence-jusquou-aller-trop-loin

 


Mains invisibles : Chapitre XXXIII.2 : Au large de Toulon (2/3)

 

Chapitre XXXIII.2

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Au large de Toulon (2/3)

 

« L’Amiral » grimpe dans l’hydravion et Paul met les gaz et décolle face au sud, direction la base aérienne d’Orange. La montée est paisible. Il fait beau au-dessus des nuages et la Normandie est magnifique en cette saison.

Paul s’enquière des derniers développements du dossier du détournement des indemnités de la guerre du Golfe.

« La pression devient terrible au sein de la Défense. C’est maintenant un secret de Polichinelle… Le général « Vincent Des-Portes » a poussé une sévère gueulante en mai » développe l’Amiral.

« Même la bif’ aurait tendance à se révolter. J’ai lu l’autre jour les propos d’un caporal-chef où il raconte qu’à l'entraînement, avec les Famas, il doit dire « pan » au moment de tirer, faute de cartouche. Ils en ont vraiment ras le bol.

Rendez-vous compte, depuis 1960, le budget de l'Armée n'a jamais été aussi faible. Une situation préoccupante qui n'épargne aucun corps de l'Armée et préoccupe jusqu'au sommet de l'État.

Le général Deux-villes-liées – qui avait menacé le gouvernement de démissionner pour exprimer son désarroi – considère que « les armées françaises sont à 120 % de leurs possibilités (...) On ne peut plus faire mieux avec moins, compte tenu de toutes les réformes que nous venons de vivre ces vingt dernières années », assure-t-il. »

Oui, Paul a vu cela aussi. Mais depuis que Gustave est rentré dans ses foyers et que les équipements de sa fille « Nathalie-la-rouquine » ont été confisqués par l’amirauté, elle de glander inutilement à toucher son chèque et ses tickets-restaurant, il n’est plus vraiment au courant des « détails ».

Et puis, l’usine d’Aubenas lui prend beaucoup de temps, en ce moment.

« Même les colonels commencent à s’y mettre !... « Michel Goût-Ya » a écrit sur sa page fessebook, à la suite de la décision de fermer le 21ème RIMA de Fréjus, que « En ce qui me concerne la guerre est déclarée !... » Il y a un petit problème : il est chef du Bureau de recherche au centre de doctrine d’Emploi des forces. »

Ce serait si franchement aussi mauvais que ça…

« – J’avais entendu parler d’un putsch des capitaines, l’année dernière, et puis ça s’est calmé… Alors les colonels, maintenant, c’est comme un ouragan en formation…, non ?

– Oui !... De plus, les anciens des OPEX commencent à remuer fortement. Vincent, le président de l’association des anciens des OPEX du Val d’Oise a même écrit au président de la République pour demander des explications sur la prime de guerre qui avait été promise et n’a jamais été versée.

– Dites donc, avec tout ce que vous me dites, il y a vraiment tout, absolument tout, pour que l’affaire parte en phase explosive, là !

– Vincent a aussi écrit au ministre des finances pour demander les mêmes explications sur sa prime de guerre en tant qu’ancien de la Division Daguet, et l’avocat Maître Rouflaquette a été contacté pour entreprendre une action en justice.

– Bé dites donc, la situation va devenir vraiment ingérable par le pouvoir politique, si ça continue… »

« L’Amiral Haddock » explique alors à Paul que les vétérans se sentent méprisés par l’institution. Les malades du syndrome du Golfe ne sont toujours pas reconnus par le service de santé des armées alors que l’US Army organise des visites médicales pour ses vétérans et s’occupe même des démarches pour leur obtenir une pension d’invalidité.

Les dernières études médicales américaines sont formelles : les symptômes que décrivent les vétérans de l’Opération « Desert Storm » sont indiscutables et causés par l’ingestion de poussières d’uranium ainsi que par d’autres produits hautement toxiques qui entraînent des lésions neurologiques.

Près de 25 % à 30 % des soldats américains qui ont participé à la première guerre du Golfe sont malades, ce qui représente plus de 170.000 vétérans. Et il y aussi de nombreux décès à déplorer.

« En France, si on se base sur les statistiques américaines, ce serait 3.000 à 4.000 soldats qui souffriraient du syndrome du Golfe. Il y a un « black-out » total de la presse et des médias sur cette affaire qui risque de s’emballer à un moment ou à un autre. »

« Aux États-Unis, les sénateurs estiment que s’occuper des vétérans invalides est un « devoir sacré »… Et chez nous ?... »

De quoi être écœuré par ce mépris de la classe politique envers ceux qui ont donné leur vie ou leur santé pour le pays.

Le vol continue et Paul se stabilise au niveau 120, à 250 nœuds, pour une navigation paisible au-dessus de la France. « L’Amiral » s’enquiert de la raison pour laquelle « Francis Landau » n’a pas envoyé des Rafale au-dessus des deux navires russes pour les intimider.

« Si vous saviez… », mais il n’est pas tenu de savoir les frasques de Paul à Kiev, pas plus que sa seconde rencontre avec Obama qui l’a ainsi entraîné, ni même son cheminement depuis Hong-Kong pour aller voler le dernier des voleurs avec la complicité passive des autorités locales…

Haddock poursuit tout seul : « Le président doit être « tenu » par le russe qui est bien informé sur le détournement des indemnités de la guerre du Golfe. Il y a longtemps que ses services de renseignement sont sur l’affaire. Pas question d’être trop vigoureux dans une réplique au président russe car les médias de Moscou pourraient devenir très bavards sur les fonds de la guerre du Golfe.».

Pas mal raisonné, même si ce n’est pas ça.

« Haddock » a constaté, en regardant les statistiques du site qu’il a ouvert en Tchécoslovaquie, qu’il est très lu à l’étranger, en particulier aux États-Unis, mais aussi en Chine, Russie et Ukraine.

Voilà qui est nouveau… Un autre blog « d’alerte éthique » ?

Oui et qui marche très fort, bien que très récent.

« C’est épouvantable… Non seulement le Président Landau est tenu par les militaires, mais, en plus, il est aussi tenu par « Poux-Tine » !… » reprend l’amiral.

Hallucinant.

Et pour aller dans son sens, Paul en rajoute : « Le survol de la mini-flotte russe pourrait en effet être une demande discrète de l’État-major de la Marine qui supporte très mal ce manque de réaction face, manifestement, à une provocation.

Pour les infos sur la guerre du Golfe et tout le reste, je souligne que de toute façon, les militaires d’une façon générale, ne font que leur travail d’informer le président sur le développement du dossier, et de la rumeur qui monte sur le web, à mon sens », complète Paul.

« Effectivement, si « le grand méchant mou » ne peut rien faire, on ne va quand même pas supporter une telle situation pendant des mois…» surajoute « L’Ami-Râle », convaincu par son propre propos.

Un peu plus tard, « Haddock » entretien Paul du « grand-frère » du Nivelle 001.

« Le « 002 » ? Il est encore dans les feuilles de calcul d’Excel. Il monte bien en orbite, mais il n’a pas assez de carburant pour redescendre avant plusieurs mois ! »

Y’a qu’à mettre en orbite une réserve de carburant pour le retour.

« Bien sûr, mais un rendez-vous spatial à rajouter à un vol inaugural… Enfin passons : on fait quoi si le RDV est loupé ? Ou si le réservoir est crevé ?

Non, il faut pouvoir redescendre de façon autonome. »

Et d’utiliser des boosters au décollage ?

« J’y ai bien pensé, mais ça rajoute de la masse à décoller. Or, les ailes sont un handicap dans le vide : elles ne servent à rien et ont leur propre masse inutile à soulever. »

Il y a bien la solution de l’avion porteur développé par les équipes de Paul Allen.

« Mais même ça, ce n’est pas suffisant. Ça ne fait qu’une économie de 5 % des masses de carburant à soulever pour les 90 premiers milliers de pieds, alors que je cherche 15 à 20 %. »

Insoluble alors ?

« Pas vraiment si on change la nature du carburant. On prend de l’hydrogène au lieu du kérosène, et on gagne le jackpot. »

Bin alors ?

« Le problème de l’hydrogène, c’est que ça coûte cher à fabriquer, qu’il faut une usine de cryogénisation à côté, que ça fuit par élévation de température et que c’est explosif à 4 % de concentration avec l’air ambiant. Bref, de l’industrie lourde, là où l’on voulait que ça puisse rester léger et multiplier les lieux de décollage.

Non, je pense à une autre solution, mais ce sont plusieurs bonds technologiques. »

Comment ça ?

« Quitte à passer de 2.750 m/s de vitesse d’éjection à 3.400 avec de l’hydrogène, pourquoi ne pas monter à 8 ou 12.000 m/s ? »

Et on fait ça comment ?

« En admettant qu’on a assez d’énergie primaire, il suffirait de disposer d’une tuyère à plasma qui consommerait n’importe quoi. De l’eau ou du vin… »

Ingénieux mais dommage pour le vin.

Comment disposer d’une quantité d’énergie stockée pour fabriquer du plasma ?

« En soi, le plasma dans une tuyère, c’est déjà un saut technologique. Quant à la source primaire, elle chargerait des condensateurs. Là, on maîtrise. En revanche, le second saut technologique, c’est celui d’une centrale nucléaire mobile. On sait faire assez petit avec de l’uranium militaire, que personne jamais ne nous autorisera à faire voler… Alors l’idée serait de miniaturiser assez une centrale au thorium. »

Au thorium ?

« Ça marche assez bien dans la mesure où plusieurs prototypes civils tournent déjà de par le monde. Et l’avantage du thorium, c’est d’avoir besoin seulement d’un petit accélérateur de particules. Quand ça tombe en panne, il n’y a aucun risque d’emballement comme à Tchernobyl ou Fukushima. En plus, ça brûle ses propres cendres radioactives ! »

L’avenir du nucléaire ?

« Je ne sais pas encore, mais mieux que les différentes machines dites à énergie-libre. J’en ai d’ailleurs une dans ma cave à Paris, mais tout ce qu’elle sait faire, c’est de rayonner affreusement dans la gamme des rayons X avant de caler… »

Haddock est sidéré : il se balade au-dessus de la France dans l’hydravion d’un type qui a une machine à énergie-libre dans sa cave… Oui, dans sa cave à bouteilles !

Elles doivent éclairer la nuit, si elles sont radioactives : vraiment pas raisonnable…

Et vu le bonhomme et leur vol historique par les pôles, ce n’est sûrement pas une histoire belge. 

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Mains invisibles : Chapitre XXXIII.1 : Au large de Toulon (1/3)

 

Chapitre XXXIII.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Au large de Toulon (1/3)

 

Fin juin, après un mois tumultueux et une recrudescence des violences au Moyen et Proche-Orient, en Irak et jusque sous la bande de Gaza dans la première quinzaine de juillet, un couple de navires russes de la flotte du nord franchit le détroit de Gibraltar et vient jusqu’au large immédiat de Toulon faire des ronds devant la rade du port militaire.

La visite n’est pas coutumière et n’est pas non plus « amicale ».

Ç’aurait été le cas, les bâtiments auraient mouillé dans la rade, comme à leur habitude, rarissime, faut-il rajouter.

Bien que cela arrive parfois jusque sur les quais de Rouen ou de Brest.

C’est le « retour de bâton » du vol de Paul sur Kiev, mais on ne le sait pas tout de suite.

Irina a disparu de l’horizon de Paul. En revanche, la petite équipe, renforcée par le retour de la « Dominiquette », qui ne plaît pas à Florence (« Encore une ex, je suis sûre ! Tu en as combien comme ça qui vont défiler ? ») est en mode « alerte ».

Le capitaine de frégate Guigou, qui reprend alors son ancien rôle de « sécurité » de VIP de la marine, et sa petite troupe, s’alarme des activités supposées d’agents du FSB autour du Paul et de ses nombreux déplacements.

Même le Mossad en fait communication auprès de leurs « honorables correspondants » français, appuyés d’ailleurs par le SIS.

Le raid impromptu sur Kiev de février n’a pas du tout plu au locataire du Kremlin… pas Bicêtre pour l’occasion !

Alors que la VIème flotte américaine se rapproche du port militaire français, on s’alarme au ministère de la défense et quelques missions « approchées » sont commandées par l’état-major.

Mais rien n’y fait, le destroyer « Admiral Levchenko » et son bâtiment de support et d’écoutes électromagnétiques, le « Liman », qui ne sont pas spécialement des « chalutiers-russes » ravitailleurs de sous-marins, font des ronds dans l’eau à l’allure « pépère » de 10 nœuds à moins de 15 MN des côtes, juste en lisière des eaux territoriales et restent obstinément muets à toute tentative de conversation radiophonique.

Ils ne semblent même pas surveiller l’absence de trafic maritime commercial bloqué par les grèves marseillaises vers la Corse, même s’ils en ont les moyens : ils restent seulement en « visuel » des côtes varoises.

« On les déloge comment ? »

Parce qu’on ne va pas non plus les laisser pister les écoutes des hélices des sous-marins d'attaque nucléaires pendant le défilé nautique du 14 juillet, jusque sous leur nez…

C’est là que les galonnés et étoilés du ministère font le rapprochement après avoir pris connaissance d’une information venue du Quai d’Orsay et des services de la diplomatie.

« La mer est à tout le monde, non ? On peut bien se promener sous votre nez si ça nous chante : vous en faites bien autant jusqu’à Kiev ! Et pourtant, la mer est à trois heures de vol ! »

Kiev ? Un vol d’avion ?

Kiev, c’est l’Ukraine, pas la Russie.

Mais c’est aussi la mission un « peu particulière » de « Charlotte » commandée par l’Élysée au mois de février dernier, sur la demande des américains qui voulaient venir en aide à des britanniques à évacuer…

« Si c’est encore du « Charlotte » tout-craché qui nous met en difficulté, faudra qu’il vienne lui-même faire le ménage. Service après-vente oblige, n’est-ce pas ! »

Après tout, il a un prototype stationné à Orange : « Il lui suffirait de faire un passage à basse altitude en hypersonique entre les deux bâtiments, ça les fera peut-être s’éloigner ».

Hé, ho !

N’importe quoi : s’ils ont envie de rester malgré tout, on fait quoi d’autre ?

« Vous n’y pensez pas les gars ! Le zinc n’est pas pilotable à basse altitude et à haute vitesse à cause des « flottements » de l’écoulement d’air autour des ailes comme sur tout avion en vol supersonique… », dans un fluide dense.

Les filets d’air « décrochent » effectivement des profils des ailes qui assurent la sustentation, pour avoir un écoulement non-laminaire, turbulents à cause justement des compressions/dépressions à des vitesses autour et au-dessus du mur du son.

Ça donne parfois de jolis nuées autour des avions, au moins telles que JPP peut les confondre avec des impulsions MHD…

Mais c’est une autre histoire.

C’est même pour cette raison que toutes les ailes d’avion rapide ont une « flèche ».

Le fluide aérien réagit en fonction du sinus de l’angle d’attaque de ladite flèche. Même les avions de lignes subsoniques ont une flèche prononcée pour éviter de « décrocher » en cas de descente trop rapide et de secouer les passagers comme dans une essoreuse à linge sale !

Le Concorde avait ainsi une « forte flèche » et des profils minces pour rester transsoniques au niveau de ses ailes et manœuvrable même à Mach 2,2 alors même qu’il volait déjà deux fois plus haut qu’un avion transatlantique.

On en a même été jusqu'à inventer des voilures à géométrie variable, sur le Flanker russe, le Tomcat américain et le Mirage G de chez Dassault…

Ce sont des phénomènes archi-connus de « passage du mur du son » qui ont tué tant de pilotes après-guerre…

Et le phénomène reste contrôlable à haute altitude, alors que l’air y est nettement moins dense, mais pas à basse altitude.

« … De plus, il faudrait revoir complétement le pilote automatique absolument inefficace pour ce type de vol, tel qu’il est capable de vous envoyer en voile-noir et en voile-rouge sans y réfléchir et sans même vous laisser le temps de réagir. Redimensionner aussi les ailerons trop larges et revoir complétement les rampes d’alimentation des statoréacteurs. Infaisable même en quelques jours !

Et puis je vous signale qu’il n’est actuellement pas capable de décoller, puisqu’on a démonté le turbo Atar de location qui sert à « allumer » les statoréacteurs… »

S’il n’y a que ça à surmonter…

« Un ordre, c’est un ordre. Remettez-le rapidement en état de vol, s’il vous plaît. Et si vous n’en êtes pas, on trouvera bien un pilote volontaire… »

Les ordres cons, décidément, ce n’est pas la première fois qu’ils émanent des « autorités » débiles de ce foutu pays. Paul en a déjà eu à pâtir par le passé et des mêmes « autorités », justement !

Quant à laisser un candidat volontaire aller au suicide, c’est une autre paire de manches !

Il se met donc en route pour réunir son équipe d’Aubenas, aller à Orange « bricoler » les modifications à faire dans l’urgence sur le prototype « 001 » et remonter un Atar piqué sur un Mirage laissé sur place. Ce réacteur-là à l’avantage d’être équipé de brûleurs de « postcombustion », ce qui facilitera le décollage…

Orange, et ses verts pâturages, loin de la Normandie qui commençait à prendre forme hors les « gravats » qui encombrent encore…

Juste avant les préparatifs des vacances sur Eurydice qui doit les promener jusqu’en Crète et les îles environnantes.

Paul passe un coup de fil au commandant Haddock : après tout, ils avaient déjà fait deux vols ensemble sur le « 001 » et ça leur avait plutôt porté chance.

Un petit tour de Solenzara à Aubenas, jusqu’au large de Tunis et un grand tour d’Aubenas à Orange par les deux pôles…

Là encore et déjà, pour répondre positivement à un ordre-con de la hiérarchie !

« Ah oui ! » répond, enthousiaste le retraité de chez « Air-Transe ».

Attention, c’est casse-gueule.

Que Paul ne s’en fasse pas : il a remis à jour son testament récemment.

« Ok, je viens vous cherchez à Arques-la-Bataille demain sur le coup des huit heures. On devrait être de retour dans la soirée. »

Pourquoi, il vient en hélicoptère ?

« Non ! En hydravion ! »

Décollage une vingtaine de minutes avant l’heure fixée depuis Saint-Gratien. Le ciel est un peu couvert, mais la météo devrait s’améliorer au fil de la journée, quand, au petit matin, Paul de Bréveuil pose son hydravion sur les 750 mètres de la ballastière d’Arques-la-Bataille, un bourg du pays de Caux qui tient son nom de la bataille qu’Henri IV a gagnée en 1589 face aux Armées de la Ligue.

« L’Amiral Haddock » l’attend sur le ponton du club nautique accompagné de l’ami « Jean-Jacques », le directeur du centre de voile qui a demandé à ses jeunes apprentis-navigateurs de mettre leurs dériveurs au repos pour l’occasion.

« Bienvenu en Normandie commandant !… »

S’il savait d’où il venait…

« – Ravi Commodore et bienvenue à bord. La forme ? Dites-moi, l’approche est un peu juste avec cette ligne haute tension !

– C’est quand même moins difficile que de faire le tour du monde par les pôles à Mach 5 !... »

C’est vrai !... Mais ils n’ont pas été à Mach 5 durant tout le vol non plus.

 « Dites-moi donc, comment allez-vous depuis cette épopée ? »

Pas trop mal ! « Et ce malgré une opération assez lourde et quelques cicatrices en plus, où mes admiratrices sont venues me soutenir en continu. Elles sont maintenant devenues toutes folles de mon corps balafré !... Les infirmières, les aides-soignantes de l’Hôpital de Dieppe et même ma chirurgienne et ses collègues. Toutes gardent encore un souvenir ému du « Six-coups-du-Cockpit !...»

Le vantard !

Paul rigole et comprend mieux d’un coup l’effet qu’a dû ressentir l’amiral Gustave quand il lui a raconté la même chose à Marciac, il y a une éternité de ça…

Et il lui explique le topo : « J’ai besoin de vous pour faire un passage basse-altitude à 1.500 nœuds ou plus au-dessus d’un destroyer russe qui longe nos eaux territoriales en face de Toulon depuis 10 jours… »

Il est toujours son homme… « Je sens qu’on va bien s’amuser. »

Non, ce n’est pas une partie de rigolade : ils peuvent y laisser leur peau.

« Pas grave ! Il faudra bien la laisser un jour ou l’autre, alors en bi-sonique, ça me va ! »

Soyons sérieux : « Vous savez pourtant que le Nivelle est un prototype impossible. On a trafiqué les buses d’admission du kérosène des statoréacteurs, reprogrammé le logiciel du pilote automatique et reconfiguré les ailerons, mais je ne sais pas du tout si on ne va pas aller se planter, parce qu’il s’agit d’un vol au ras des vagues. 300 à 500 pieds, pas plus ! »

Oui, bon et quoi donc encore pour pimenter la vie ?

Une nymphette à bord, par hasard ?

N’importe quoi : « Ce n’est pas un avion stable dans cette configuration de vol… »

Un avion stable pour un pilote, et a contrario d’une configuration « instable », c’est un peu comme le fléau d’une balance romaine qui s’appuierait sur le foyer de la portance de ses ailes. Le centre de gravité des masses est en avant de ce foyer et le fait piquer.

Mais plus il pique, plus les ailerons arrières ont une incidence forte, par rapport à l’écoulement de l’air, et négative pour « peser » à le redresser à l'arrière… Inversement, quand il part en « ressource », les ailerons arrières « poussent » aussi vers le haut pour le faire rebasculer à l’horizontale.

Alors que dans un avion « instable », le foyer de la portance générale, qui avance en mode supersonique, est devant le centre de gravité, les filets d’air ne faisant plus leur office de sustentation sur l’extrados pour « décrocher ». Résultat, il faut rajouter de la « portance » avec les ailerons arrières qui « flottent » pour maintenir l’avion horizontal. Et en cas de piqué, il plonge encore plus vite, autant qu’en cas de ressource, l’avion accélère sa rotation pour se retourner sur le dos en mode « chandelle »…

« … et comme nous évoluerons dans un écoulement turbulent et dense à cause du dépassement du mur du son, on aura à la fois certainement entre les mains non seulement un avion qui va devenir « instable », la portance passant devant le centre de gravité et un engin où le « flottement » risque d’être intense, en tangage, en roulis et en lacet. Peut-être jusqu’à le faire devenir incontrôlable ! »

À Mach 2,2 dans un environnement de 1.013 hectopascals, ces phénomènes sont brutaux, puissants et aléatoires, et à 770 m/s un petit écart de 1 % par rapport à la ligne du vol normal, c’est déjà 25 pieds en plus ou en moins. Même à 500 pieds, « c’est à peine 20 %/seconde qui peuvent vous envoyer définitivement au tapis, sans billet de retour ! »

Tout ça, l’ex-commandant de bord connaît sur le bout des doigts…

« Pourquoi aller si vite alors ? »

C’est vrai qu’en écoulement laminaire, donc subsonique, n’importe pilote automatique corrige avant de s’écraser.

« – Parce qu’on veut les surprendre en même temps que de les secouer, sans que cela apparaisse comme une « agression ». Quitte à casser un peu leur vaisselle du bord avec le double bang… »

– Vous n’avez pas d’envie suicidaire ? Alors en route !... »

Haddock, décidément… 

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JUGE MARC TRÉVIDIC : On manque d'hommes pour neutraliser les terroristes

 

Le juge Marc Trédivic

 

Pendant dix ans, il a animé le Pôle judiciaire antiterroriste. Forcé de quitter ses fonctions en pleine tempête pour devenir vice-Président du tribunal de grande instance de Lille, Marc Trévidic nous avait longuement parlé, en septembre dernier. Son cri d'alarme a malheureusement trouvé un écho vendredi soir avec une série d'attentats sans précédent à Paris. Voici la version intégrale de cet entretien terriblement prémonitoire.

Paris Match. Pouvez-vous estimer aujourd'hui le niveau de risque que courent les Français ?

Marc Trévidic. La menace est à un niveau maximal, jamais atteint jusqu'alors. D'abord, nous sommes devenus pour l'Etat islamique [EI] l'ennemi numéro un. La France est la cible principale d'une armée de terroristes aux moyens illimités. Ensuite, il est clair que nous sommes particulièrement vulnérables du fait de notre position géographique, de la facilité d'entrer sur notre territoire pour tous les djihadistes d'origine européenne, ­Français ou non, et du fait de la volonté clairement et sans cesse exprimée par les hommes de l'EI de nous frapper. Et puis, il faut le dire : devant l'ampleur de la menace et la diversité des formes qu'elle peut prendre, notre dispositif de lutte antiterroriste est devenu perméable, faillible, et n'a plus l'efficacité qu'il avait auparavant. Enfin, j'ai acquis la conviction que les hommes de Daech [acronyme de l'Etat islamique] ont l'ambition et les moyens de nous atteindre beaucoup plus durement en organisant des actions d'ampleur, incomparables à celles menées jusqu'ici. Je le dis en tant que technicien : les jours les plus sombres sont devant nous. La vraie guerre que l'EI entend porter sur notre sol n'a pas encore commencé.

Pourquoi un constat si alarmant ?

Nous avons en face de nous un groupe ­terroriste plus puissant que jamais. Bien plus puissant qu'Al-Qaïda à sa grande époque. L'EI, fort d'environ 30 000 «soldats» sur le terrain, a recruté plus de membres que l'organisation fondée par Ben Laden en quinze ans ! Et ce n'est pas fini. La France est, de fait, confrontée à une double menace. Celle du déferlement de ce que j'appelle les «scuds» humains du djihad individuel, ces hommes qui passent à l'action sans grande formation ni préparation, agissant seuls, avec plus ou moins de réussite, comme on a pu le voir ces derniers temps. Et celle, sans commune mesure, que je redoute : des actions d'envergure que prépare sans aucun doute l'EI, comme celles menées par Al-Qaïda, qui se sont soldées parfois par des carnages effroyables.

Disposez-vous d'éléments indiquant qu'on se dirige vers ce type d'actions d'envergure ?

Ceux que l'on arrête et qui acceptent de parler nous disent que l'EI a l'intention de nous frapper systématiquement et durement. Comprenez-moi bien, il ressort de nos enquêtes que nous sommes indubitablement l'ennemi absolu. Les hommes de Daech ont les moyens, l'argent et la faculté d'acquérir facilement autant d'armes qu'ils veulent et d'organiser des attaques de masse. Le terrorisme est une surenchère ; il faut toujours aller plus loin, frapper plus fort. Et puis, il reste «le prix ­Goncourt du terrorisme» à atteindre, et je fais là référence aux attentats du 11 septembre 2001 contre les tours du World Trade Center. Je n'imagine pas un instant qu'un homme tel qu'Abou Bakr ­al-Baghdadi et son armée vont se satisfaire longtemps d'opérations extérieures de peu d'envergure. Ils sont en train de penser à quelque chose de bien plus large, visant en tout premier lieu l'Hexagone.

"L'EI A RECRUTÉ PLUS DE MEMBRES QU'AL QAÏDA EN QUINZE ANS"

Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi la France ?

Parce qu'on revient à cette idée qu'on est la cible idéale ! Traditionnellement, l'adversaire numéro un du terrorisme djihadiste a longtemps été les Etats-Unis, mais les paramètres ont changé. Les Américains sont plus difficiles à atteindre. La France, elle, est facile à toucher. Il y a la proximité géographique, il y a des relais partout en Europe, il y a la facilité opérationnelle de renvoyer de Syrie en France des volontaires aguerris, des Européens, membres de ­l'organisation, qui peuvent revenir légalement dans l'espace Schengen­ et s'y fondre avant de passer à l'action.

Il y a aussi des raisons politiques, idéologiques ?

Evidemment ! La France est devenue l'allié numéro un des Etats-Unis dans la guerre contre Daech et les filières djihadistes. Nous combattons par les armes aux côtés des Etats-Unis. Nous avons mené des raids aériens contre l'EI en Irak. Maintenant, nous intervenons en Syrie. De plus, la France a un lourd «passif» aux yeux des islamistes. Pour eux, c'est toujours une nation coloniale, revendiquant parfois ses racines chrétiennes, soutenant ouvertement Israël, vendant des armes aux pays dits «mécréants et corrompus» du Golfe ou du Moyen-Orient. Et une nation qui opprimerait délibérément son importante communauté musulmane. Ce dernier argument est un axe de propagande essentiel pour l'EI. Nos forces armées sont aussi intervenues au Mali pour arrêter les islamistes, même si ce ne sont pas les mêmes réseaux. Ajoutons enfin que, en France, nous sommes depuis des années en première ligne pour combattre le “djihad global”. Longtemps notre dispositif antiterroriste nous a permis de porter des coups sévères aux terroristes et aux ­djihadistes de toute obédience.

Ce n'est plus le cas aujourd'hui ?

Non, la donne a changé. L'évidence est là : nous ne sommes plus en mesure de prévenir les attentats comme par le passé. On ne peut plus les empêcher. Il y a là quelque chose d'inéluctable. Bien sûr, on arrête des gens, on démantèle des cellules, on a de la chance aussi, comme on a pu le voir avec certaines affaires récentes, mais la chance ou le fait que les terroristes se plantent dans leur mode opérationnel, ou encore que des citoyens fassent preuve de grande bravoure, ça ne peut pas durer éternellement. Quant aux moyens affectés à la lutte antiterroriste, ils sont clairement devenus très insuffisants, et je pèse mes mots. On frise l'indigence à l'heure où la menace n'a jamais été aussi forte. Ces deux dernières années, j'ai constaté par moi-même qu'il n'y avait parfois plus d'enquêteurs pour mener les investigations dont nous avions besoin ! On fait donc le strict minimum, sans pouvoir pousser les enquêtes, sans «SAV», au risque de passer à côté de graves menaces. Les politiques prennent des postures martiales, mais ils n'ont pas de vision à long terme. Nous, les juges, les policiers de la DGSI, les hommes de terrain, nous sommes complètement débordés. Nous risquons d'«aller dans le mur».

Marc Trévidic répond aux questions de Frédéric Helbert

"LES KOUACHI N'ÉTAIENT PAS PARTIS POUR UNE OPÉRATION SUICIDE !"

Et le dispositif Sentinelle, qui mobilise des milliers d'hommes pour protéger des lieux symboliques, des sites sensibles, il n'est pas efficace ?
Ce dispositif protège certains endroits, rassure la population. Mais, en fait, il déplace la menace. Cela n'évitera jamais que des hommes déterminés passent à l'action ici ou ailleurs. Si cela leur paraît trop compliqué de s'en prendre à un objectif sous surveillance, ils en trouveront un autre. Un cinéma, un centre commercial, un rassemblement populaire… Sentinelle, Vigipirate, on ne peut pas se permettre de s'en priver, la population ne le comprendrait pas, mais fondamentalement cela ne résout rien. Cela ne freinera pas les hommes de l'EI le jour où ils décideront de passer à la vitesse supérieure et de commettre des attentats d'ampleur. D'autant que nous sommes incapables d'enrayer leur montée en puissance constante. Nul doute que le groupe soit actuellement en train de bâtir les structures, les réseaux, de former les hommes pour concevoir des plans d'attentats de masse. Ils préparent le terrain pour pouvoir frapper fort.

Que penser, alors, de la nouvelle stratégie française ? Des ­premières frappes aériennes ont visé Daech sur le sol syrien. La France invoque un «droit de légitime défense» et dit vouloir cibler les terroristes à la base…

Procéder à des frappes «extra-judiciaires» revient à se calquer sur le modèle américain. Cela fait des années que les Etats-Unis éliminent des chefs, des stratèges, des recruteurs au Yémen, en Afghanistan, en Somalie, mais sans affaiblir les groupes visés. Cela n'a jamais marché ! Je ne crois pas au bien-fondé de la stratégie française. Peut-on penser déstabiliser Daech et nuire à ses objectifs en éliminant des leaders, des «opérationnels» qui auraient été repérés ? Y a-t-il des chefs d'une telle importance qu'ils ne puissent être remplacés dans l'heure par d'autres hommes ? Rien n'est moins sûr. De toute façon, ils nous ont «dans le collimateur» et, de ce point de vue-là, ça ne changera rien ! Cela peut même avoir l'effet inverse que celui recherché en créant des «vocations». Si, d'aventure, il y avait quelques ciblages réellement pointus, le bras de la justice n'étant pas très long, j'aurais tendance à me dire qu'une petite roquette fera l'affaire ; mais, clairement, il n'est rien dans cette stratégie qui permette de renverser le cours d'une guerre contre une armée de terroristes et de la gagner.

Marc Trévidic répond aux questions de Frédéric Helbert

La France a-t-elle la capacité d’affronter Daech?

Les moyens dont disposent les juges en charge de l’anti-terrorisme sont aujourd’hui insuffisants. On pourrait presque dire indigents. Le nombre d’enquêteurs notamment est tout à fait insuffisant pour faire face aux menaces. Les experts judiciaires de la DGSI sont débordés. Nous n’avons pas les moyens humains pour recueillir des preuves, neutraliser des terroristes. Ici en France, un Etat de droit, on ne va pas se mettre à lâcher des drones pour éliminer de simples suspects. La force du système français a reposé pendant 30 ans sur la prééminence des juges, et leur capacité à établir des stratégies, à anticiper pour frapper en amont au meilleur moment, en synergie avec les services de renseignement. A la faveur des évènements du 7 janvier dernier, les tueries de «Charlie Hebdo» et de la supérette casher, le pouvoir a décidé d’une loi donnant tout pouvoir au renseignement hors contrôle judiciaire. Il oublie une chose élémentaire : En France, ce sont les juges qui décident où non d’arrêter les gens, de les mettre en garde à vue, de les placer en détention. Tout ce qui se décide sur la base de renseignements purs, hors contrôle d’un juge, n’a aucune valeur légale. Et le danger lorsque le renseignement tourne en roue libre, c’est qu’on intervienne trop tardivement… Notre système a été très efficace pendant des années parce qu’on intervenait très en amont, et en parfaite adéquation avec les agents de la DST. On récoltait des preuves et dès que quelqu’un menaçait de passer à l’action, le lendemain à 6 heures du matin, on lui tombait dessus. Jamais, jamais une personne surveillée judiciairement n’a pu passer à l’action, jamais ! On ne peut pas en dire autant de ces djihadistes affiliés à EI dont on s’aperçoit que tous ou presque ont fait l’objet d’une surveillance, donc d’une fiche «S», ce qui ne les a pas empêchés d’agir.  

Pourquoi alors avoir fait cette loi?

Le pouvoir exécutif veut avoir des services de renseignements tous puissants sur lesquels il a la main. Les juges spécialisés et leur liberté d’agir ont été écartés. C’est confortable pour un gouvernement, dangereux pour la société. Je crains que l’on en arrive de plus en plus à des méthodes extra-judiciaires, administratives, sans recours, arbitraires. Comme l’ont fait les Américains à Guantanamo. Ce chemin ferait selon moi le jeu de ceux que nous combattons en nourrissant les sentiments anti-occidentaux et anti-français.

Malgré la barbarie affichée, l’E.I continue à recruter, notamment Europe, comment l’expliquez-vous?

Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce que j’appelle la «démocratisation du djihad». Dans une situation de crise économique et morale, leur maîtrise d’internet qui ne date pas de hier leur a permis de répandre leur idéologie sans que personne ne songe jamais à l’entraver au nom de la liberté. Ils touchent des proies faciles : ces gens qui n’ont plus de perspectives, de rêves, de caps, que la société de consommation a laissé en marge. Passer à l’acte ensuite n’est pas compliqué. Un billet d’avion à 200 euros pour la Turquie, et c’est fait ! Ceux qui partent croient laisser derrière eux leurs «emmerdements», s’imaginent qu’ils vont trouver une vie «exaltante».

On voit aussi de plus en plus de Français convertis verser dans l’Islamisme radical…

C’est ce que j’appelle l’effet de mode. Ce n’est absolument pas rationnel. Le Jihad est devenu «branché». C’est fou à dire mais c’est vrai. Une gamine se met en scène sur Facebook avec une fausse kalach, ses copines suivent… C’est totalement déconnecté d’une quelconque réalité religieuse, mais une fois que ce pas est franchi, on rentre dans un processus de fascination, sans recul, on se prend au jeu, et surgit alors le risque de basculement. Tous ne partent pas pour les mêmes raisons, certains reviennent dégoutés, certains combattent, d’autres pas, certains se muent, formés par étapes, en terroristes potentiels. La faille essentielle de notre société c’est qu’elle offre un terrain favorable à une idéologie pouvant fabriquer des tueurs sans limites.

Sur quoi se fonde cette idéologie?

Les djihadistes se présentent comme les seuls vrais défenseurs d’un Islam opprimé par l’Occident. C’est ce que j’entendais sans arrêt lors des auditions. Ils évoquent les guerres d’Irak, le conflit israélo-palestinien, sélectionnent les arguments pour légitimer leur action.

La suite sur :

http://www.parismatch.com/Actu/Societe/La-France-est-l-ennemi-numero-un-de-l-Etat-islamique-837513

 


Pierre Conesa : “C’est nous qui avons déclaré la guerre !”

 

 

Pierre Conesa est ancien haut fonctionnaire du Ministère de la Défense (France).

Spécialiste des questions stratégiques internationales et en particulier militaires. Pierre Conesa est un praticien des relations internationales et stratégiques qu’il a pratiqué pendant une vingtaine d’années au ministère de la Défense dans différents services (autres qu’administratifs). Il a été à la création de la Délégation aux Affaires stratégiques comme sous directeur Questions régionales puis comme Adjoint au Directeur. Il a été rédacteur du Premier plan stratégique de soutien aux exportations d’armements, Adjoint au Directeur des Relations internationales de la Délégation Générale à l’Armement chargé de la politique d’exportations, puis chargé auprès du CEMA d’un rapport sur le Renseignement d’Intérêt militaire. Il a conçu le Campus de Défense de l’Ecole militaire. Il a dirigé pendant les huit dernières années un important cabinet d’Intelligence économique.

Il est par ailleurs maître de conférences à Sciences Po et à l’ENA. Il est également consultant pour France 24, membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica.