Mains invisibles (I) Flux

Mains invisibles

 

Mardi 4 août 2015

Prologue (4/5)

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Entretiens … surréalistes (suite) !

 

Parce que le « Newvox », c’est aussi une réalité … « surréaliste », s’entend ?

L’amiral en avait déjà entendu parler de Paul lui-même, qu’il avait pris tout d'abord pour de la vantardise extrême.

« Dites donc amiral, je viens de vous dire que c’est moi qui écris ! » se fâche soudain « I-Cube ».

« Et que j’y raconte que ce que je veux ! »

Tout doux, tout doux : « Un verre de vin ? »

Deux américano, une bouteille pour deux, « I-Cube » peut tenir une autre bouteille et encore un digestif, vue la quantité de sang qui abreuve et oxygène ses nombreux tissus adipeux par quintaux, mais l’amiral, tout maigrelet qu’il est, il ne va pas tenir la distance… même avec un seul godet d’américano.

« Ne me dites pas que vous remettez le couvert cette année après le dernier épisode de l’été dernier, « Parcours olympiques ».

Mais si : « Il faut bien refermer la page des détournements de l’Arsouille et de ses complices des années 90, non ? »

Faudrait grandir, passer à autre chose.

« Vous allez vraiment étaler toutes nos turpitudes et coups fourrés des derniers mois sur votre site ? »

Et oui ! C’est déjà en ligne par ailleurs, de toute façon : « Mais il a fallu que j’oublie, que je reprenne, que je relise et corrige deux trois choses, comme d’habitude… Vous n’avez la dernière version en ligne que depuis quelques jours. »

 

« Vous y abordez aussi les … soucis de nos forces armées ? »

Notamment, mais pas seulement… « J’explique surtout les crises politiques des derniers mois, et tout cet argent au black qui circule sous le manteau à en pourrir la vie publique et politique de notre beau pays, Amiral. Et j’espère n’avoir plus à y revenir ! »

Pas possible, il ne peut pas faire ça !

« Mais si ! Ne vous en faites pas Amiral, ce sera comme pour le reste, ça passera totalement inaperçu et ne changera absolument rien pour personne. Vous avez vu comme je sais y faire ? »

Les noms trafiqués, les pseudos bidons ?

 

« Non, mieux que ça ! Prenez « Parcours olympiques » : Une attaque nucléaire sur Londres le soir de la cérémonie d’ouverture avec presqu’un millier d’hyper-VIP et têtes couronnées comme cible d’Al-Qaïda… Et qui n’a jamais eu lieu, donc, dont on ne peut pas parler.

Le truc qui ne passerait pas inaperçu, s’il avait eu lieu, naturellement.

Eh bien je parviens à mêler nos affaires Merah, Chevalines, la préparation de la flotte US aux abords de l’Iran, les arrestations d’islamistes en Grande-Bretagne, les mouvements de troupes au Proche-Orient et même la démission d’un pape dans la même histoire, sans que personne ne bronche !

Elle n’est pas formidable, la vie ? »

Tant de détails troublants…

« Comment avez-vous su ? » questionne l’amiral.

Il suffisait de lire la presse et de ne retenir que l’essentiel : « Le reste, c’est comme un puzzle où, à un moment donné, toutes les pièces trouvent leur place. Je vous l’ai déjà dit : du simple « situationnisme-appliqué ». »

Oui mais par exemple, l’interception au-dessus de la Manche ?

« J’imagine qu’en réalité elle a été faite par la chasse britannique. Mais comment pouvait-il en être autrement, Amiral ? »

Plus de munition chimique ni biologique, il ne restait plus que la munition nucléaire.

Et comment en faire venir une qui ait quelques chances de sauter le jour venu au lieu voulu, autrement que par le moyen d’un ULM ?

« Donc, tout a été bâti autour de ça et des attentats de 2005 à Londres. Et j’avoue qu’au début, je pensais que la munition aurait pu arriver sur les lieux au moment du chantier du stade. Mais ça ne collait pas avec les délais nécessaires pour fabriquer une charge artisanale. Dès lors le reste était devenu simple à écrire. »

Et de préciser qu’au démarrage « I-Cube » avait imaginé que les Talibans puissent en voler une à leurs frères pakistanais, voire directement aux USA en abattant un B 52 de patrouille à proximité d’une base aérienne…

« Mais c’était trop compliqué pour des gueux ».

Et ce que précise « I-Cube », c’est qu’il y avait deux romans : un où la charge est interceptée, l’autre où elle ne l’est pas…

« En fait, un et demi, parce que le début du scénario est le même. Mais comme je n’ai su comme tout le monde que la charge n’avait pas explosée le 28 au matin, il a fallu que je fasse le tome II de « Au nom du père » à mettre en ligne avant mon départ en vacances cette année-là. Et écrire deux fins pour le roman suivant… »

Étonnant.

 

Pourra-t-il lire avant parution le futur roman ?

« Il est en ligne sur les deux blogs depuis quelques jours. Un petit dessert, amiral ? La coupe « baba-close » est sublime… »

Et alors, quel est le thème conducteur, cette année ?

« Mais enfin, Amiral, il était tout trouvé dès l’affaire « Kakazucack » (dit aussi « triple-K »), le ministre du budget et son compte à l’étranger ! Dès Noël 2012. Et encore, j’ai laissé passer l’appartement du fils à Bafius, parce qu’elle n’est apparue que courant 2013. »

La République avait encore vacillé pendant quelques mois. D’autant que le cas n’était pas isolé.

« C’est justement ce qui m’a interpellé. Un ou deux, passe encore, mais toute une série de types, et de femmes, pris la main dans le sac à avoir des comptes dissimulés à l’étranger alors même que se mettait en place le Facta américain qui a drôlement changé les habitudes frauduleuses, et jusqu'à en faire condamner des banques ayant pignon sur rue, voilà qui n’était pas banal. »

Et « I-Cube » d’expliquer que : « D’autant que là, ce ne sont plus des dizaines de milliards de dollars, mais seulement des dizaines de milliers ou des millions d’euros. Mais disséminés dans une multitude de bénéficiaires. Incroyable ! » Et le plus marquant et drolatique aura été le sauvetage du siège de l’UMP durant l’été 2013.

Qu’il se souvienne ! Tout ce fric qui ressort par inadvertance et par petit-bout au fil des interceptions ou des enquêtes.

Sans compter les affaires Pygmalion et autres fausses factures pour couvrir les frais de campagne de Krasoski. « Lui et ses comparses, se sont finalement des « gagnes petits » à traficoter quelques millions. Ce qui veut bien dire aussi qu’ils n’avaient plus à disposition le pognon récupéré dans le Grand emprunt de 2009 ! »
Ni même les queues à suivre... Les comptes avaient été vidés avant.
Les sources de fraudes sont multiples. Les trafics, la délinquance en col blanc…  

 

« Sauf quand justement ça touche de près ou de loin des « élus » qui ne s’inquiétaient d’ailleurs pas de la mise en faillite de leur parti, souvenez-vous !

Comprenez Amiral, dans la vie des affaires, c’est un peu compliqué de noircir du pognon. On est contrôlé de partout, associés, salariés, dirigeants, commissaires aux comptes, inspecteurs des impôts, contrôleurs Urssaf, échanges de données automatisés, etc.

Pour planquer du pognon, il faut être très organisé, avoir des plates-formes de complicités bien rôdées et opaques, et surtout se faire tout-petit, tout-petit.

Alors je veux bien qu’un ministre ait un trésor de guerre planqué à l’étranger et alimenté de ses rapines passées étalées sur des dizaines d’années.

D’autant que celui-là, il en avait fait des vertes et des pas mûres, avant d’être ministre.

Mais expliquez-moi l’intérêt d’avoir des couilles en or cachées dans des comptes suisses qui ne servent à rien ?

Pas même un kopek d’intérêt pour s’offrir la farce d’une dinde à Noël ! »

La peur du manque, tout simplement ?

 

« Vous plaisantez  Amiral ! Quand on est un jouisseur à s’en mettre plein les fouilles sans aucune once de morale ni même de retenue, de façon honnête ou malhonnête, peu importe, c’est pour en jouir rapidement comme « Koopé » et quelques autres avec des montres en or massif, pas pour se priver pendant des décennies et des décennies ! »

La vie est trop courte… et bien difficile, dans ses conditions.

« C’est antinomique par essence. On ne prend pas le risque de se faire piquer la main dans le pot de confiture, avec toutes les conséquences désastreuses que cela implique, pour se priver aussi toute sa vie.

Je préfère un type comme « Bal-Quani », qui pioche tant et plus sans retenue ni remords, mais qui au moins est capable de réinvestir à Saint-Martin dans une belle bicoque pour y couler des jours heureux à l’abri de la flicaille, qu’un type qui vole et qui n’en profite même pas ! Ça n’a pas de sens ! »

Sauf à poursuivre un but hautement plus symbolique et politique, qui impose de ne pas jouir de ses rapines, vivre comme un moine au-dessus de tout soupçon, comme Thiersmirant…

Peut-être. L’amiral a déjà entendu l'argument de la bouche de Paul de Bréveuil. Mais il n’a jamais été un voleur, au contraire. Il ne sait pas ce que c’est, ni encore moins comment ça peut penser, ni qu’est-ce qui peut motiver à tomber dans la délinquance.

« La motivation, c’est parfois une question d’opportunité. Et souvent un appât du gain sans limite. »

Oui, bon, admettons, mais alors ?

 

« Alors, ce n’est pas normal que ça ressorte par petites touches. Il y a forcément autre chose. Et du coup, je vous fais jouer le rôle de redresseur de torts qui s’appuie sur les compétences de Paul de Bréveuil dans l’opus de cet été. »

Qui ? Lui ? Et pourquoi lui ? Pour quelle raison d’ailleurs, puisqu’il est à la retraite ?

« Parce que c’est moi qui en décide, puisque c’est moi qui conçois et écris ! Mais au-delà de cette contingence, parce que vous êtes un honnête-inquiet pour les valeurs de la République et de la marine qui vous tiennent à cœur.

Vous verrez comment c’est emmené ! »

D’autant que dans le roman à suivre, l’amiral passe plus qu’à son tour à côté de la plaque. Paul est devenu un redoutable retord.

Il n’y a pas que ça : « Il me faut aussi écrire la suite de « Parcours olympiques », donner au lecteur les vraies raisons des décorations et distinctions reçues par Paul de Bréveuil à la suite de l’interception réussie d’Ahmed-le-diabolique.

Souvenez-vous, si vous avez lu l’épisode, que je fais intervenir une certaine « cellule Megiddo », et ses chefs de la CIA. J’y décris leurs propres backgrounds, leurs croyances profondes, leurs engagements religieux et leurs convictions politiques. Ces militaires-là, comme vous d’ailleurs, sont persuadés d’être nés sur Terre pour y remplir une, ou des missions qui les dépassent.

Ce qui rend leur mort plus douce, leur sacrifice éventuel plus acceptable. Vous le savez bien, sans ça, il n’y aurait jamais eu de guerre sur cette planète, pas plus que le moindre assassinat ou attentat depuis des siècles et des siècles. »

« I-Cube » délire-t-il de nouveau ?

 

« Pas vraiment. Je sais ce que je dis et connais au moins un peu tout du vide existentialiste de toute existence. Que les uns et les autres remplissent chacun de leurs convictions en « accomplissement d’actions » parfois abjectes, et qui fait que l’humanité est ce qu’elle est : imparfaite ! »

In-finie.

« Les hommes d’église sont d’autres allumés avec leurs propres croyances elles-mêmes transcendantales, qui parviennent même à fanatiser des jeunes candidats au djihad, et qui finalement se rejoignent assez bien dans la motivation des uns et des autres.

Et comme j’ai été obligé d’aborder cet univers-là dans le tome de l’été 2013, forcément, même si les menaces se sont déplacées, hé bien les choses n’ont pas fondamentalement changé. « Ils » sont toujours là, près à la manœuvre et jusqu’à œuvrer tous dans tous leurs quotidiens. Et on a vu faire depuis le « mariage pour tous » et encore en 2014. »

Où veut-il en venir, se demande l’amiral en s’essuyant les lèvres après avoir vidé son verre de vin ?

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Mains invisibles

 

Lundi 3 août 2015

Prologue (3/5)

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Entretiens … surréalistes (suite) !

 

« Et puis, depuis que je sais que vous ou d’autres sont donc capables de tout, je me suis « évacué » vers un ailleurs changeant (et même flottant). J’ai tout vendu, même mon appartement, ma voiture, j’ai démissionné de mon boulot, je me suis séparé de mes business collatéraux, j’ai fait dégager « ma nichée », pour pouvoir reparler à travers mes romans de ces « fameux » secrets d’État en toute liberté, tellement je reste très pessimiste sur nos libertés publiques dans ce pays… Surtout depuis la dernière élection européenne : on continue à ne pas mobiliser l’électorat traditionnel qui s’en contre-cogne, tellement leurs partis habituels sont nuls et viciés par la corruption et les magouilles, et en 2017, il n’y aura même pas de second tour à la présidentielle. »

Et là, ce sera le drame et l’abjecte attitude de l’arbitraire, sans voie de recours.

Hypothèse absurde pour Morthe de l’Argentière…

 

Et de quels secrets d’État doit-il être question, désormais ?

« Mais amiral, vous êtes aux premières loges pour le savoir. Et je suis ravi d’être de nouveau à l’abri dès ce soir, tellement les autorités de mon pays me font peur ! »

Il exagère…

« Et puis tout dépendra vraisemblablement desquelles et de qui décidera. Inutile de vous dire que si turpitudes il y a, et il y en a plein dans l'actualité qu'il faut bien mettre en cohérence pour un public qui a le droit de savoir et ne comprend rien, et que leurs auteurs et acteurs avérés arrivent au pouvoir et ne veulent pas que soient dévoilés leurs rôles après coup, Ricardo et personne ne sera là pour nous protéger ! » 
« Rassurez-moi, vous ne repassez pas les plats sans avoir pesé le pour et le contre, j’espère ? »

Parce que Morthe-de-l’Argentière ou ses collègues étoilés auraient des choses illégales à se reprocher et à cacher ?

Bonne réplique…

« Non. Et les menaces, si tant est qu’il y en eût, ont été soigneusement écartées, soyez-en sûr ! »

Petit sourire en coin « d’I-Cube » qui passe inaperçu…

Maintenant que Gustave a fait sa part de marché, à « I-Cube » de répondre à ses questions.

 

« D’où vous est venue l’idée de faire votre premier roman, celui où vous racontez les détournements de Tiersmirant et de ses complices ? »

Il fallait expliquer au Capitaine haddock ce qu’il avait à comprendre de l’affaire, au cas où elle était réelle.

« Alors j’ai compilé des renseignements ouverts, style rapports de l’ONU, coupures de presses de l’époque, d’abord pour vérifier la réalité des dires de l’ancien commandant de bord d’Air-transe(retraité dans sa longère de Normandie), ou au moins évaluer leur probabilité. »

Parce qu’il y avait un problème majeur : « Détourner des milliards de dollars, ce n’est pas un problème en soi. Pas plus que par la suite des dizaines de milliards des mêmes dollars dans le cadre de l’affaire de l’extinction des puits de pétrole en feu du Koweït. Ou même les marges de l’accord « pétrole contre nourriture » qui a suivi. Et tout le monde l’aurait su s’ils étaient réapparus par ailleurs. »

Or, ils avaient disparu dans une sorte de trou noir, ce qui rendait l’affaire invraisemblable.

« Vous, si vous avez lu ce « roman », vous savez la motivation réelle du « maître des mots » : détruire la Vème république honnie à la tête de laquelle il se trouvait. »

Cet objectif n’est d’ailleurs pas un mystère… Celui-là a même formé la génération suivante à une future VIème république…

Et ils sont devenus ministres…

« Blanchir ces milliards, dans un quelconque enrichissement personnel, ou celui de son entourage, et il échouait. Les garder au chaud pour les ressortir une fois disparu, à son centième anniversaire, le 26 octobre 2016, et il triomphait ! Post-mortem, certes, mais un triomphe éclatant tout de même, et incontournable de supériorité ! »

Un peu compliqué à admettre et même à comprendre, mais une opportunité réelle pour les dits ministres, « Tombemour » et « Peillasson » notamment au courant à travers les enquêtes parlementaires qu’ils ont menées dans le courant de l’année 2000 sur le sujet.

Mais il y en a plein d’autres qui se tiennent près et qui arpentent encore les couloirs des ministères, pour avoir été à l’époque dans les cabinets, et devenus désormais ministres « aux affaires ».

 

« Et pour expliquer tout ça, il fallait des pages et des pages d’écritures, de synthèses, d’analyses. Un boulot qui n’était en soi-même pas convainquant et qu’aucun journaliste n’a fait jusque-là. »

Et puis, l’incroyable : le grand emprunt de Krasoski annoncé fin 2009 !

Exactement les mêmes sommes : « Souvenez-vous ! On attendait 50 ou 100 milliards d’euros et on se contente d’un peu plus du tiers. Pourquoi donc 35 et pas 40 ou 33 ? »

Et puis leur financement, totalement opaque « où on se paye en remboursant avec des remboursements de dettes et autres emprunts ! Un gros délire tellement grotesque qu’il en manque immédiatement 13 milliards d’euro, ce que personne n’a vu jusque vers la fin de l’année 2012, début 2013.

Incroyable, mais vrai : vous pouvez le vérifier, c’est dans l’actualité de l’époque. »

L’amiral avait bien entendu déjà vérifié.

Et depuis longtemps…

« Oui d’accord ! Mais pourquoi l’écrire ? »

Et pourquoi pas ?

« Pour en laisser une trace et l’expliquer au « Capitaine Haddock ». Lui dire que ses primes d’aviseur, il ne les aurait jamais, parce que d’autres ont fait le boulot à sa place. »

C’est chien.

 

« Non pas du tout ! Parce que très tôt, il a été le seul à comprendre qu’il y en avait encore à aller gratter.

Personnellement, j’étais passé à autre chose. D’abord, vous ou d’autres m’avaient fait chier avec vos bagnoles pleine d’antennes sur, et non pas le long, des trottoirs que je fréquentais ; que même mon blog a été bloqué, rendu inaccessible pendant 48 heures. D’où la publication préalable sur les serveurs de Google en mai quand j’ai commencé à me méfier… », et encore ailleurs aux USA et au Canada sur des plates-formes d’hébergement anonymes.

« Non ! Ça, c’est justement ce qui a provoqué les tentatives d’identification. J’en suis sûr, j’ai vu une note sur le sujet. »

L’amiral Morthe de l’Argentière, oublie une chose. Un autre « service qui n’existe pas », lancé par « Haddock » sur une alerte ufologique l’a obligé à se réfugier aux antipodes à ce moment-là. « Et c’est ensuite que les services de l’État ont pris le relais. Notamment la DCRI… et la DSS, la direction de la sûreté stratégique. Voilà l’explication et la découverte du roman « Opération Juliette-Siéra » par les services. Et donc la suite, à savoir le blocage du blog, notamment, Ricardo, les filatures, les écoutes téléphoniques, les contrôles Urssaf et fiscaux des boîtes où je bossais et Cie. »

Et il y en a eu des paquets.

Qu’ils se rendent compte, même des associations de petites-crèches et sociétés où « I-Cube » avait seulement des fonctions d’administrateur ont été contrôlées par les Cours des comptes locales, par les mairies concernées et le tout à l’avenant, ou par le fisc et les Urssaf.

 

« Parce que vous faites quoi dans la vie, finalement ? »

Ce qu’il veut, quand il le veut et comme il le veut.

« En fait je suis rédacteur à temps partiel dans une publication juridique connue. Un métier de chien mais qui a l’avantage d’emporter la possession de la carte de presse et des avantages qui vont avec. C’est une filiale d’un cabinet de notaires où je bosse également.

Et comme je bosse-fort, en tout cas plus vite que les autres, j’ai aussi une boîte de renseignements juridiques et fiscaux où je fais des consultations pour mes abonnés par internet, le soir, les week-ends. Et il m’arrive de temps en temps de faire du consulting et de l’ingénierie par personne interposée. Ce n’est pas un problème, ni de temps, ni matériel : il suffit de s’organiser. »

Et son métier « officiel » d’archiviste ?

« C’est justement pour mes notaires. J’ai des petites-mains pour faire faire ! Ce n’est pas vraiment mon gagne-pain. »

Il donne même des cours à la faculté et en grandes écoles… avoue-t-il dans la foulée.

« I-Cube, ce n’est pas votre nom ? »

Évidemment que non !

« J’en ai même plusieurs… et très officiellement ! »

 

« Les deux tomes de « Au nom du père » qui ont suivi « Opération Juliette-Siéra », qu’est-ce donc ? »

Un ouvrage quasi-autobiographique librement inspiré de la vie de son père ! Une promesse faite à l’ex-procureur Philippe Bilger, il y a maintenant plus de 5 ou 6 ans.

« Mais il n’a rien compris, ni même lu », nain du neurone qu’il peut devenir lui aussi.

Le vrai thème, c’est le meurtre par procuration.

« Il y en a tant… »

Un truc assez simple à mettre en place et dont le père « d’I-Cube » aurait été la victime il y a bien longtemps. « Il suffisait de se plonger dans l’actualité. Pour le Tome I, il s’agissait d’utiliser le personnage de Paul de Bréveuil déjà préfabriqué pour le roman précédent, en vue d’introduire le Tome II. L’assassinat de Vial à Porto-Vecchio a fait le reste… Sans compter, entre-temps, les démêlés new-yorkais de l’ex-futur président qui devait succéder à Krasoski… Du pain béni pour un auteur, finalement ! »

Pourquoi ne pas publier, avec un vrai éditeur ? Ça ferait rentrer des sous !

« Et puis quoi encore ? Pour payer des impôts et des charges sociales en plus ! Et puis non, si j’avais mis tout ça dans un vrai bouquin, l’éditeur s’en serait pris plus que pour son grade sans comprendre de quoi il retournait. Or, je ne veux de mal à personne, d’une part et d’autre part, je préfère garder un anonymat, certes relatif, derrière mes blogs, quitte à perdre le droit de payer quelques impôts en trop. C’est de l’optimisation bien-pensée.

En revanche, vous l’ignorez sans doute, ça m’aurait amusé que les américains le porte sur grand écran. J’ai d’ailleurs été contacté à plusieurs reprises par des types comme Hornner, Lucas… et je ne sais plus qui. Mais même chez eux, ils ont encore des choses qu’ils ne peuvent pas filmer ou dire… »

 

Paul de Bréveuil n’existe tout de même pas ? Alors comment autant de précision sur sa vie, son parcours, ses aventures ?

« Vous non plus n’existez pas ! Vous êtes une pure fiction littéraire de ma part. Nous ne déjeunons pas ensemble, Amiral ! C’est moi qui invente tout ça.

En revanche, les « Services » et les agents de ces services existent bel et bien, vous le savez parfaitement !

Alors il suffit de reconstituer, d’après le fil des événements de l’actualité, ce que ces « agents » sont capables de faire, comment ils le font pour rester discrets et surtout pourquoi ils le font. C’est du situationnisme-appliqué et c’est très facile.

Vous-même utilisez la méthode « hypothético-déductive » dans vos états-majors, ce qui est à peu près la même chose et donne des résultats similaires depuis la nuit des temps. »

 

L’amiral n’existe pas, pourtant les brochettes de crevettes à la citronnelle et son riz crémeux qui viennent d’être servies dégagent un fumet pour le moins très appétissant.

Une situation totalement « surréaliste », finalement.

« Ça tombe bien ! Cet endroit a été fréquenté par tant de surréalistes authentiques. Et c’est plus silencieux, plus discret que « La Coupole » où ils y faisaient le spectacle. »

Comment a été inventé Paul de Bréveuil ?

« Au démarrage, Charlotte, la vraie, celle dont le nez bouge quand elle parle, devait tenir le rôle principal de mes romans. Et puis au fil de l’écriture de « Opération Juliette-Siéra », ça ne tenait plus la route.

Trop d’incohérences et d’invraisemblances.

Parce qu’il y a déjà trois ébauches des « Enquêtes de Charlotte », la vraie : « Le feu », « L’affaire du juge Féyard » et « Ardéchoise, cœur fidèle » que je dois réécrire, pour le coup. J’en ai plusieurs autres en tête sur le thème du crime parfait, mais je pense que je vais tous les réécrire sous forme de nouvelle, comme « Le crime est invisible », une histoire sordide d’adolescents qui s’entre-tuent. J’ai aussi sous le coude « Le curieux violeur aspermatique », voire « Elle croyait son crime parfait », une escroquerie à l’assurance-vie dont c’est la spécialité de la « vraie » Charlotte, puisqu’au départ, c’est une actuaire.

Parce que Paul, il a fallu que je l’invente en plus, même si justement il a été « créé » pour les besoins du premier épisode, « Le feu ».

Et ça tombe bien, il est autrement plus « riche » et plus complexe, comme personnage.

Et puis, sur mes vieux jours, si j’en ai un jour, je terminerai par « Le Newvox » qui ne peut pas être écrit au féminin. »

C’était un défi personnel, d’être capable d’écrire au féminin… « Mais ce n’est pas si facile pour un homme, finalement. » 

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Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/07/prologue-35.html


Mains invisibles

 

Dimanche 2 août 2015

 

Prologue (2/5)

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Entretiens … surréalistes (suite) !

 

L’heure tourne, le temps passe, le soleil s’incline insensiblement derrière les nuages chargées de pluie et l’amiral, pour s’être disposé de telle sorte qu’il voie les allers-et-venues sur l’entrée et la terrasse, Gustave guette les visiteurs. Son visiteur.

Habituellement et en semaine, le lieu est fréquenté par des « cadres-sup », clients et fournisseurs, « d’en face », de chez la centrale coopérative Sodiaal (et ses marques Candia, Entremont, Le Rustique, Cœur de Lion, RichesMonts, Régilait, Yoplait, etc.…) sise sur le trottoir d’en face au 170.

Aujourd’hui dimanche, ce sont des promeneurs et touristes qui vont où viennent entre le jardin du Luxembourg et l’Observatoire de Paris fameux pour son horloge-parlante et d’importants travaux qui ont marqué l’histoire de la science, notamment la mesure exacte et invariante de la vitesse de la lumière…

 

Il est en avance : pas bien grave.

Mais là, ça devient inquiétant : s’est-il fait poser un lapin ?

Il tourne et vire d’une fesse sur l’autre, marquant des signes d’impatience de plus en plus vifs et à intervalles de plus en plus fréquents, quand le garçon lui indique que le monsieur assis au fond de la salle souhaite qu’il s’attable avec lui !

Drôle de façon de faire… Ce gars-là est arrivé bien avant lui, il s’en souvient, et sirotait déjà un verre d’américano-maison à l’endroit où la banquette est marqué sur le côté d’une petite-plaque ciselée au nom de « Vladimir Illich Oulianov », un ancien pensionnaire qui y avait ses habitudes, absorbé par la lecture d’un exemplaire du JDD, quand l’amiral est arrivé.

 

« Ravi ! Je vous ai commandé la même chose », fait-il en tendant la main sans même tenter de se lever.

Il faut dire que la ressemblance avec Landau est frappante de près, quand I-Cube retire ses lunettes sombres pour en mettre une paire à monture légère, les furoncles en moins et des cheveux en plus, d'âge approximativement équivalent, mais avec un nez fin sauf à être marqué, creusé, comme ceux qui ne boivent pas que de l'eau ou du lait. 

En revanche le gabarit est nettement plus impressionnant que l’élu socialiste : il faut imaginer « Deux-Pardieu » en modèle maxi-XXXL, et non pas comme d'un nain des écrans géants qu’il est dans la réalité.

Pas un quintal, ni quand même le double-quintal promis, mais bien entre les deux, pour une taille de buste « colossale ».

Un tour de taille impressionnant…

« Je me déplace en fauteuil-roulant : c’est mieux pour mes articulations », précise-t-il de sa voix éraillée en montrant l’appareil replié le long de la banquette où il s’est installé.

La raison pour laquelle il fait venir son interlocuteur jusqu’à lui, et non pas l’inverse.

Et puis comme ça, il a aussi le dos au mur et les yeux rivés sur la porte d’entrée, au-dessus des épaules de l’amiral. Et aura pu vérifier que Gustave était arrivé seul et à pied.

 

« Vous avez demandé à me parler. Je veux bien, mais je vous ai donné mes conditions. Jusque-là, il semble que vous teniez parole, Amiral, et j’en suis ravi. Reste que vous devez aussi me dire quand vos services ont-ils décidé de m’abattre, qui et par qui. Je vous écoute. »

Personne ne cherche à l’abattre.

Au contraire, il est « sous protection » … de loin en loin. Il va tenter de le lui expliquer.

« Et Roberto ? Qui est-ce ? »

Donc, c’est bien la énième hypothèse qui était la bonne, celle que n’avait retenu le service qu’un temps : le petit archiviste du service documentation d’un gros cabinet de notaires parisiens et ses multiples activités à temps partiel !

Ce n’est pas Roberto, mais Ricardo. Juste un prétexte pour renouveler la protection policière qui n’existe en principe pas.

« Il était en charge de vous identifier. Ce qui a été fait, puisque dans la semaine vous y avez fait allusion dans un de vos billets quotidiens, directement sur votre blog. C’est ce qui était attendu. Mais il a dû repasser une fois. »

Deux fois !

« La dernière fois, c’était pour vous dire « au revoir », que vous n’aviez pas à vous inquiéter. »

Il n’est pas de ceux qui s’inquiètent : « J’en ai vu d’autres. Je crains juste de ne pas avoir le temps de faire ce que j’ai à faire, c’est tout. »

« Vous ne comprenez pas, Monsieur… L’Ignoble, mais c’est comme pour le capitaine Haddock, votre correspondant internétique. »

Lui, il avait lancé une alerte éthique en juin 1998, au moment des grèves des pilotes « d’Air-transe » avant la coupe du monde de football de l’époque.

Déjà le foot…

Aussitôt que la menace a été lancée par les grévistes d’une révélation en mondovision, le ministère des transports avait capitulé et la grève avait immédiatement été stoppée, toutes les revendications ayant été acceptées d’un coup, mêmes les plus audacieuses !

« Les gens du ministère de l’industrie et des finances, n’ont pas apprécié et ont fait le nécessaire pour que la DST surveille cette équipe de syndicalistes… »

« Corps-bête », le chef de fil du syndicat des pilotes s’est laissé piéger par un miroir aux alouettes tendu à son intention de mégalomaniaque, d’une compagnie aérienne autonome où il y aura perdu une fortune, pour être mis en faillite rapidement.

Les agents du fisc et des douanes, mis au courant par Haddock qui poursuivait son action d’aviseur « ut-singuli » ont été « éliminés » des circuits tour à tour.

Lui-même, pilote émérite de 747-Cargo « d’Air-transe », s’est retrouvé « démoli » par des horaires de vol aberrant à détruire n’importe quel humain en surcharge de travail : éliminé.

 

Et puis, on l’aurait facilement fait passer pour un fou à rapporter avoir croisé un OVNI de 300 mètres au-dessus de Paris quelques années plus tôt…

« Sauf que l’Ovni a été repéré par les radars de Taverny… »

Oui, oui… bon : « Une erreur des machines. Ça arrive !

Mais il a continué à harceler les ministères. Et entre-temps mes prédécesseurs ont compris pour quoi et comment, ses téléphones, sa voiture, ses déplacements étaient suivis de près. Alors ils n’ont rien trouvé de mieux que de lui envoyer un Mirage 2000 sur la balise-espionne qu’il portait sans le savoir à peine 10 jours après la reprise du travail chez « Air-transe »… »

Une façon comme une autre de lui faire comprendre, que même en voyageant incognito dans un TGV de façon anonyme, il était géo-localisé en permanence et avec une extrême précision…

Des équipements tout-neufs reçus alors récemment par les services de sécurité du territoire.

 

« Et l’affaire des trois Transall C-160, portes et rampe ouvertes au-dessus de son jardin ? » Ce qui avait ému jusqu’au maire de la localité et toute la population…

« De ce que j’en ai compris, ça s’est passé après sa dernière lettre à la ministre des finances. Courant mai 2010. Pas plus de trois jours pour réagir. C’était un message des paras des commandos de l’air à l’adresse des gendarmes locaux. À savoir qu’ils étaient encore capables de jeter une compagnie complète en un seul passage s’ils recevaient et exécutaient l’ordre d’appréhender le bonhomme pour le jeter au secret dans une forteresse isolée pour outrage à ministre. N’importe où, n’importe quand ! »

« Pointu » comme avertissement.

« I-Cube » avoue qu’il n’avait pas compris cet épisode-là comme ça, mais plutôt comme d’une menace contre le bonhomme pour le dissuader à n’avoir pas à y revenir.

D’autant qu’à peu-près la même époque, « I-Cube » lui-même postait sur Blogspot la première version « d’Opération Juliette-Siéra », pour la postérité et à l’adresse à la fois de Basanix et de Haddock.

En avance sur son programme de l’été suivant…

Parce que lui-même subissait l’espionnage « des Services » … jusque sur son trottoir !

Cette conjonction d’actions/réactions ont dû les laisser pantois.

Et puis il y a eu la lettre de janvier 2014, par le même « Haddock ».

 

Idem : un Transall survole à deux reprises le village côtier alors que l’ex-commandant « d’Air-transe » se promène avec celle qui partage sa vie depuis des décennies sur la falaise de craie.

« Un signe par lequel les services souhaitaient lui faire savoir qu’ils savaient et appuyaient. »

Gustave ne sait pas tout non plus, semble-t-il. « Haddock reçoit aussi des « signaux » de soutien qui ne viennent pas que de vous ! »

Ah oui et de qui alors ?

« Des services étrangers ? Lesquels ? »

Étrangers, c’est le cas de le dire…

« Je n’ai pas pu le vérifier, mais c’est sans doute probable… À plusieurs reprises, au-dessus de son village, voire aux environs chez des amis, un ovni serait passé dans le ciel à chaque fois qu’il s’agitait à écrire. Ici une bouée rouge, là un engin gris, ailleurs une lentille blanche… »

Il déraille, « I-Cube » ?

« Non ! Et curieusement, avec également de possibles paradoxes temporels, comme mon blog a pu en être victime en 2008… »

C’est quoi cette histoire de « paradoxe temporel » là ?

« Le mien, je ne sais pas. Mais pour Haddock, c’était à chaque fois qu’il écrivait à vos ministres, sans que personne n’ait pu le savoir. Je veux dire avant l’envoi des courriers à leurs destinataires. Comprenez que depuis, il est content que d’autres prennent le relais… »

« I-Cube » veut parler des actions des associations de vétérans ?

« Entres autres… Vous savez de quoi je parle ! On va y revenir. »

 

En effet : « Pareil pour vous. Vous ne l’avez peut-être pas compris non plus, mais le message était pourtant clair ! Après votre premier roman, et plusieurs tentatives passées inaperçues, je présume pendant l’été suivant, il fallait faire savoir à qui de droit que vous seriez désormais en sécurité. Autrement dit, n’importe qui, n’importe où, n’importe quand, vous pouviez être abattu.

Même par Ricardo ou un autre. Mais comme vous aviez mis en ligne le tome I de « Au nom du père », ce que tout le monde a pris pour un vrai roman et non plus le traitement d’une « affaire d’État » qui ne regarde personne, le message était que vous n’aviez désormais plus rien à craindre. Plus personne n’avait à craindre vos dires et que ce qui était fait était fait : on ne revenait pas là-dessus. Pensez bien que si Ricardo avait reçu l’ordre de vous abattre, il aurait rempli sa mission et vous ne l’auriez jamais rencontré. Et reconnaissez que vous avez eu la paix, depuis ! »

Sauf depuis l’annonce de la suite de ce premier roman, sur les mêmes affaires…

Non seulement sa boîte à courriel habituelle, ses sources d’information pour « fabriquer » ses posts, a été bloquée et l’est toujours, mais il se sent tellement menacé par mille virus informatiques qu’il a ouvert d’autres sites avec des machines « propres », et migré son blog sur la plate-forme Google et les serveurs irlandais.

« Les autorités peuvent bloquer l’accès au blog du site toulousain d’over-blog, aucun doute là-dessus : la Loi de programmation militaire de décembre 2013 peut le faire sans même en référer à un juge, j’en suis conscient.

Mais pas l’accès aux serveurs irlandais : d’où mon déménagement, alors même que si je m’abrite autour de la législation américaine, Haddock a migré en Tchécoslovaquie. Ce que j’ai failli faire moi-même, sauf que j’ai perdu les adresses et les codes…

Et savez-vous un détail que je ne connaissais pas ? L’essentiel du trafic sur le nouveau blog est bien d’origine française. Pour un gros tiers. Pour le reste, ça vient pour presque un autre tiers des USA, et puis de la Russie, d'Ukraine, de Malaisie, du Sénégal et même d’Australie. ! Vous ne pouvez plus rien bloquer. »

Mais Gustave, ni même aucun service ne bloque quoique ce soit.

« Mais si ! Sans ça j’aurai pu récupérer mes ID, tous mes ID et pseudos, sauf pour un seul, celui d’infreequentable. »

Impossible pense pour lui l’amiral ! 

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Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/07/prologue-25.html


Mains invisibles

 

Samedi 1er août 2015

Prologue (1/5)

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Entretiens … surréalistes !

 

Closerie des lilas, dimanche 13 juillet 2014

 

L’amiral Gustave Morthe de l’Argentière est quelque peu anxieux. Non pour le résultat de la finale du mondial de football, dont il se moque éperdument.

Qui va-t-il s’installer à sa table, sous les marronniers, à proximité immédiate de l’ombre de la statue du Maréchal Ney, duc d’Elchingen, prince de la Moskowa, maréchal d’Empire, Grand-Aigle de la Légion d'honneur, fusillé le 7 décembre 1815 place de l’Observatoire à Paris sur l’emplacement de la gare du RER B « Port-Royal », surnommé « Le Brave des braves » par Napoléon 1er, « Le Lion rouge » par les anglais, « Le Rougeaud » par ses troupes ?

 

Il y a quelques semaines, il a envoyé à tout hasard un courriel à l’Ignoble Infreequentable via le blog qui porte ce pseudo sur la plate-forme OverBlog.com depuis quelques années.

Blog devenu quasiment inerte peu après l’élection européenne marquée par une abstention moins forte que le précédent scrutin de même nature et une poussée historique du FN : 25 % des bulletins, 30 % des élus…

Son « administrateur » aura voulu se « mettre à l’abri », et créer un second site hors du domaine de la loi française qu’il pressent comme allant se durcissant dans les mois à venir quant à la liberté d'expression.

Courriel qu’il n’a pas pu lire en mai 2014, sa boîte ayant été « bloquée » par quelques « autorités » non-identifiées, tout comme celles d'un terroriste, pas moins.

Il aura fallu quelques exploits de Nathalie pour redécouvrir le second site ouvert fin mai, et la nouvelle boîte associée, sur Google, de droit américain.

 

Et l’administrateur desdits blogs, contre toute attente, a répondu en signant encore et toujours « I-Cube » !

Qui est donc ce « I-Cube » qui publie régulièrement, sous forme de roman, en masquant heureusement les noms par des pseudos, changeant parfois les lieux et les dates, bien des secrets de la République ?

De ceux qui doivent être oubliés pour ne pas faire exploser les institutions…

Sans compter des milliers de billets divers sur presque tous les sujets depuis plus de 7 ans quand même !

 

Quand il était encore « d’active », il y aura bientôt deux ans, alors qu’il était le patron des services de renseignements militaires du pays, il avait fait compiler toutes les données sur cet énigmatique personnage, depuis toutes les sources connues.

Plusieurs hypothèses s’étaient dégagées.

Un obscur parisien qui vivrait de ses peintures, Gabriel-Henri Deux-Gares, dont les expositions sont des flops réguliers.

C’est la piste suivie, il y a quelques années, par la DCRI, à l’occasion du premier des volumes pas encore publiés, sauf à être en ligne sur Google, déjà en mai 2010.

Ce qui avait d’ailleurs déclenché des alertes jusque dans les plus hautes sphères du renseignement international (les robots fouineurs du NSA et de quelques autres sont assez puissants pour ce genre de sport), notamment parce que les hypothèses romanesques étaient proprement ahurissantes.

Le bonhomme avait même été « approché » au plus près par le service, sur « ordre supérieur » comme on dit, pour mieux espionner son ordinateur.

Un autre service avait mis sur écoute ses lignes téléphoniques.

Il avait été suivi, un temps et bien plus tard, croit-on savoir, par encore un autre « service qui n’existe pas », mais plus pour sa protection personnelle que pour lui tirer les vers du nez. Et ce n’était pas le bon bonhomme.

Son physique ne correspondait pas : trop petit, trop vieux, pas assez gros, trop nul et fort occupé entre son loft parisien, sa maison à Ramatuelle, sa mère, sa femme et sa belle-famille, qui œuvre dans le show-biz.

Lui qui se disait avoir des clémentiniers en Balagne … Pas sur les hauteurs de Saint-Tropez !

 

Il y avait eu évidemment Henri Hossin, un retraité ancien cadre supérieur d’une compagnie pétrolière qui n’existe plus aujourd’hui, qui aurait eu le temps et des réseaux bien informés pour le fournir en données diverses et « discrètes », plus ou moins instrumentalisé, et qui s’occupe de diverses associations caritatives pour éviter de se retrouver seul aux prises avec son épouse entre son appartement parisien et sa maison de Sologne.

Ça pouvait être lui.

Mais là encore, le physique ne correspondait pas, les déplacements potentiels non plus et les écoutes et filatures n’avaient rien donné.

Il y avait eu également Romain Midi, un avocat de deuxième classe. Là, les lieux correspondaient, le physique à peu près si on forçait un peu le trait, puisqu’à plusieurs reprises « I-Cube » se décrit comme une sorte de sosie du Président Landau, en nettement plus gros et plus grand.

Le langage surtout pouvait être similaire.

Et les idées pseudo-anarchistes de juriste écœuré, également.

 

Tous ces impétrants ont le temps d’écrire tant et tant. Même s’il est évident pour l’amiral, qu’il y a plusieurs personnes qui postent des articles sur ce blog. Ça ne peut pas être le travail d’un seul.

Il y a un spécialiste du droit, c’est sûr, peut-être même deux ou trois en comptant l’aspect fiscal, l’aspect social et le droit du travail, des matières dont personne ne sait faire la synthèse hors quelques grands cabinets qui ont des spécialistes en tout.

Il y avait un « politique », disons un journaliste aux aguets des informations, capables de se tenir au courant des investigations de ses collègues, voire d’en conduire lui-même.

Il y a forcément un « comique » et ses blagues idiotes du vendredi.

Et peut-être plusieurs « sapiteurs », un ou deux, ou plus, au moins en économie et en finance.

Le tout « drivé » par un seul homme, semble-t-il, qui signe, qui anime les commentaires et réalise l’unité d’écriture.

Peut-être même est-ce lui qui « romance », ou qui rewrite les dits romans qui ont mis sur les dents et à plusieurs reprises les services concernés, dont la DRM et le ministère de la défense, la place Beauvau, Matignon, Bercy et jusqu’à l’Élysée et la Maison-Blanche dit-on, tellement les faits rapportés dans lesdits romans étaient jusque-là tous fondés sur des événements en principe relevant du secret-défense, quand ce n’était pas du « secret-d’État ».

 

En cette veille de fête nationale, l’occasion de monter à la capitale depuis sa maison du Gers pour rencontrer le bonhomme, puisqu’ils s’étaient entendus sur le lieu et l’heure, était trop belle. Il lui avait juste fallu « ruser » pour que son épouse le laisse seul : I-Cube lui avait impérativement commandé de venir seul, sans appareil photo ni d’enregistrement quelconque, dans ses échanges internetiques et, bien sûr, sans « sous-marin ».

Une exigence compréhensible quand on est atteint profondément de paranoïa aiguë, même si les enjeux d’un anonymat dans une République démocratique telle que la France ne sont pas nécessaires pour assurer sa sécurité, même pour un « méfiant » qui se sent en danger, alors qu’il n’a en réalité rien à risquer. C’est ce que compte lui faire savoir Gustave Morthe-de-l’Argentière.

Tout juste un prix littéraire, quoique… sa prose n’est pas à la hauteur, sauf à lire entre les lignes quant au fond. Et encore, tout cela n’en fait qu’un plumitif-amateur.

 

Car il n’empêche, la cohérence des récits et surtout leur incroyable « réalité » pour quelques-uns comme l’amiral, parce que véritablement calquée sur des faits bien réels, survenus à peu près dans les moments indiqués et décrits tels qu’ils s’étaient à peu près déroulés de la sorte, rend insupportable l’idée « d’une fuite » d’informations qui ne sont jamais apparues au public comme un tout !

Comment ce type – ou ces types – avait-il fait pour en savoir autant et de façon si précise ?

Voilà un mystère qui méritait bien un repas à « La Closerie des Lilas », posée au bout du boulevard Montparnasse à Paris.

 

Un lieu chargé d’histoire. Avec « Le Dôme », « La Rotonde », « Le Select », et « La Coupole », situés plus en aval sur le boulevard, « La Closerie des Lilas » est l'un des cafés d'artistes et d'intellectuels qui ont animé la vie de Montparnasse, autour notamment du carrefour Vavin, l’actuelle place Pablo-Picasso.

La première closerie des lilas fut construite par François Bullier en 1847.

Le nom fut emprunté à une pièce à succès de l'époque : La Closerie des Genets écrite par Frédéric Soulié et joué à « l'Ambiguë comique ».

François Bullier planta des lilas et créa son fameux bal qui devient par la suite « le bal Bullier » sur l’emplacement du « Centre Bullier », dépendance du CROUS et comportant divers services pour les étudiants, notamment une résidence et un restaurant, mais aussi une piscine, des cours de tennis et un terrain de hand-ball transformable en deux aires de basket-ball.

 

D'après la légende, la closerie serait construite sur le domaine du château de Vauvert (ou Val vert) château appartenant au fils de Hugues Capet, Robert le Pieux.

Abandonné à la mort de ce dernier, le château aurait été hanté par le diable – d'où l'expression « aller au diable vauvert ».

Deux siècles plus tard Saint Louis donna le domaine aux Chartreux afin qu'ils exorcisent le lieu.

 

Voisin immédiat du bal Bullier, un relais de poste devient le lieu de rassemblement des gens qui venaient au bal. En 1883, ce relais s'entendit avec les héritiers de M. Bullier et l'établissement fut rebaptisé « La closerie des lilas » devenu le rendez-vous des artistes de tous horizons. On y rencontre Zola, Cézanne, Théophile Gautier, Charles Baudelaire et les frères Jules et Edmond de Goncourt.

Au début du XXème siècle, succédant à Paul Verlaine, autre habitué du lieu, Paul Fort vient y disputer des parties d'échecs enragées avec Lénine et se réunir avec ses amis hommes de lettres, Guillaume Apollinaire ou Alfred Jarry.

Le critique dramatique Paul Gordeaux accompagné de son épouse Amable, en sortant du théâtre y écrivait sa critique sur le coin d’une table avant de rejoindre le marbre de France-Soir.

Les peintres du Bateau-Lavoir et Edmond-Marie Poullain fréquentent également le célèbre établissement.

Les « Mardis de la Closerie » deviendront un fameux rendez-vous d’intellectuels.

 

La Closerie, dont la vie nocturne est passée dans la légende parisienne, devient aussi un des hauts lieux de l'intelligentsia américaine : Hemingway, Fitzgerald, Miller… qui font la réputation de Montparnasse. C'est à la terrasse de la Closerie que Fitzgerald fait lire le manuscrit de « Gatsby le Magnifique » à Hemingway.

Amedeo Modigliani, Germaine Tailleferre, André Breton, Louis Aragon, Kees van Dongen, Pablo Picasso, Jean-Paul Sartre, André Gide, Paul Éluard, Oscar Wilde, Samuel Beckett, Man Ray, Ezra Pound ou plus récemment Jean-Edern Hallier, fils d’officier supérieur de la « grande muette » et tant d’autres ont également fréquenté La Closerie des Lilas.

D’ailleurs, ce dernier et ses amis, parfois désargentés, jouaient le prix du repas à la course à pied autour du pâté de maisons le long de la rue d’Assas ou autour des jardins de l’Observatoire qui prolongent celui du Luxembourg, ancien Palais-Médicis où siège le Sénat français : une façon de prendre la poudre d’escampette sans payer…

 

Depuis 1980 une toile hyperréaliste de Jean-Claude Meynard intitulée « Closing Time » surplombe le bar de La Closerie des Lilas. Elle représente des noctambules accoudés au bar.

Et depuis 2006, le jury du « prix du livre incorrect » se réunit, au début de chaque année, à « La Closerie », perpétuant la tradition artistique et littéraire du fameux restaurant ainsi que d’autres prix littéraires quand les bourgeons des marronniers apparaissent.

Renaud fait l'éloge de ce célèbre bar parisien dans sa chanson « À la Close », tirée de son album « Rouge Sang », café qu'il fréquentait pendant sa dépression et où il rencontra sa future épouse, Romane Serda.

C’est cher, constate l’amiral Morthe de l’Argentière quand il s’installe, pour arriver en avance à une table de la brasserie où le garçon le guide et qu’on lui apporte une carte.

Et c’est sans doute surfait.

Mais c’est bien plus calme que « La Coupole ». 

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Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/07/prologue-15.html