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Mains invisibles (I) : Chapitre XXXVIII : Escale à Vlichada

Chapitre XXXVIII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

Escale à Vlichada

Santorin est une île extraordinaire de la Grèce, située en mer Égée. Au sud des Cyclades. C’est l'île la plus grande et la plus peuplée d'un petit archipel volcanique comprenant quatre autres îles, auquel on donne parfois son nom.

L’archipel est situé à 75 kilomètres au sud-est de la Grèce continentale.

Elle constitue l'un des principaux lieux touristiques de la Grèce, avec ses villages blancs à coupoles bleues perchés au sommet de prodigieuses falaises qui vous accueillent, ses panoramas sur les autres îles, la caldeira éventrée au nord et au sud, envahie par la mer et ses sites archéologiques, notamment ceux des villes antiques de Théra et d'Akrotiri où furent retrouvées des ruines minoennes.

Son nom est donné à l'île par les Vénitiens au XIIIème siècle en référence à Sainte Irène, la Aghia Irini que les marins étrangers appellent Santa Irini.

Ce nom est conservé et évolue en Santo Rini puis Santorini.

Après le rattachement de l'archipel à la Grèce en 1840, celui-ci reprend officiellement le nom antique de Théra mais le nom de Santorin est toujours largement utilisé. Le nom officiel d'une des anciennes capitales de l'île, Pyrgos Kallistis, en français « Tour-de-Kallisté » fait référence à l'ancien nom de Kallistē (la plus belle) de l’époque archaïque, qui sera attribuée ultérieurement à la Corse.

Une île en forme de croissant ouvert vers l'ouest et au profil dissymétrique : son littoral occidental est constitué de hautes falaises et l'altitude décroît progressivement vers la côte orientale qui est généralement basse et y accueille quelques plages de pierres ponces, graviers et poussières noires.

L'île actuelle de Santorin est née de l'éruption minoenne survenue vers 1600 av. J.-C. qui détruit partiellement l'ancienne île dont elle est un fragment, de même que les îles de Thirassía et Aspronissi.

D'après Hérodote, l'île est habitée par les Phéniciens lorsque le héros Théras fonde la colonie dorienne de Théra, à l'époque archaïque.

Par la suite, elle est occupée par différentes puissances : la ligue de Délos, l'Égypte ptolémaïque, les Romains, l'Empire byzantin, le duché de Naxos et les Vénitiens de 1204 à 1579, les Turcs jusqu'en 1821 et enfin la Grèce après le traité de Londres de 1840.

En 1956, l'île est touchée par un tremblement de terre qui fait une cinquantaine de victimes et détruit plus de 2.000 habitations.

En 1970 sont mises au jour les fresques d'Akrotiri dont les plus connues sont celles dites des « enfants-boxeurs », du « pêcheur » et des « singes bleus », témoins de la civilisation minoenne remontant au IIème millénaire avant notre ère. D'importantes collections de céramiques ont été aussi dégagées du champ de fouilles. Ces œuvres d'art ont été épargnées par l'éruption minoenne et ensevelies sous les cendres volcaniques et la ponce.

L'eau douce y est précieuse pour une île quasi-désertique qui n'a que très peu de réserves et aucune source naturelle. Jusqu'au XIXème siècle, les habitants récupéraient dans des citernes l'eau de pluie tombée sur les toits. Aujourd'hui, une usine de désalinisation d'eau de mer produit l'essentiel de l'eau courante, maintenant devenue potable.

De nombreuses piscines ont d’ailleurs été construites depuis, suite au développement touristique.

La pauvreté du sol recouvert d'une épaisse couche de cendres et son acidité ne permet que quelques cultures d'une variété spécifique et très ancienne de vigne, l'Assyrtiko, au rendement très faible (10 à 20 % du rendement de la vigne française ou californienne) mais naturellement très résistante au phylloxéra.

Poussant à même le sol sans aucun tuteur, les pieds sont plus espacés que partout ailleurs à cause de la sécheresse du sol, la principale source en eau étant celle de la rosée et la brume marine.

Les branches sont seulement disposées en anneau spiralé et les grappes pendent au centre à l'abri du vent. Elle donne un vin recherché très sec, à l'acidité prononcée, liée à la nature du sol, comparable au Visanto avec en plus des arômes citronnés.

Il laisse au fond des verres d’importants dépôts noirs.

Haut-lieu du tourisme en Grèce, l'archipel de Santorin et son île principale sont accessibles par des navires de tout gabarit qui peuvent mouiller dans la baie mais seul le port d'Athinios, où accoste la majorité des visiteurs, permet le débarquement de véhicules. Un aéroport construit dans l'est de l'île, près des plages de Kamari et de Périssa, permet aux petits porteurs de s'y poser et assure l'été une relation quasi-permanente avec Athènes.

Les villages situés sur la falaise, Fira, Oia, disposent chacun d'un petit port dans la caldeira auxquels ils sont reliés par un chemin escarpé permettant de les rejoindre à pied ou à dos d'âne, ou encore par un petit téléphérique à Fira.

C’est au sud, après avoir caboté dans l’ancien cratère de l’impressionnant volcan de huit kilomètres de diamètre, qui en explosant mis fin à la civilisation Minoenne et participa aux « 10 plaies d’Égypte » à l’époque de Moïse, au petit port bien abrité de Vlichada que Paul décide de mouiller Eurydice.

Pour s’y poser quelques jours et faire un peu de tourisme et d’avitaillement avant de rejoindre la Crète et Héraklion, cap au sud.

Et c’est là qu’Irina Dichnikov a choisi de rencontrer « son » Paul, en service commandé, pour lui faire part d’une série d’informations « abracadabrantesques ». Au troisième jour de l’escale. Matilda et Florence, très sur leurs gardes, face à cette femme toute rose et blonde, soufflée comme un bout de guimauve à la fraise, au large sourire et aux yeux d’un bleu délavé intense affublée de son accent à couper à la tronçonneuse : une concurrente, évidemment que Paul qualifie même de « chère sublime » à plusieurs reprises !

Et à qui il fait les honneurs du bord avant qu’ils ne cassent tous la croûte sur le pont arrière, sous l’immense taud capelé en travers de la bôme de grand-voile.

C’est plus un pique-nique de salades-crudités et les célèbres tomates-cerises locales, avec charcuterie, qu’un vrai repas. Même si le vin est frais et les glaçons nombreux dans quelques verres d’ouzo autochtone à la limpidité ainsi troublée.

« Et tu viens jusqu’ici pour m’enlever au profit de tes patrons de chez Sukhoï, dis-moi ? Tu ne vois pas que je suis en vacances ! »

Il ne s’agit pas de ça, même si on dit qu’Allen a des soucis avec le « mur de la chaleur » pour ses prototypes.

Paul n’en sait rien : « J’ai rencontré le bonhomme à Washington et New-York en février dernier. Il ne m’en a pas parlé. Je l’ai juste invité à Aubenas si nos présidents et administrations réciproques en sont d’accord… »

Et les ingénieurs de chez Sukhoï, n’ont-ils pas le droit aux mêmes égards ?

« Si ! Et aux mêmes conditions : avoir l’accord de nos ministères réciproques. Mais là, je ne suis pas bien sûr qu’en ce moment vous soyez en odeur de sainteté dans les dits ministères après le crash du MH17… »

Ils ont pourtant plus de 300 « apprentis » marins autour du Mistral à leur livrer, à Saint-Nazaire…

Qu’il ne lui en parle pas : « Au Krrrremlin, ils sont au borrrrd de la crrrrise de nerf avec la crrrrise ukrrrrainienne ! »

Alors, devoir gérer en plus un tir au pigeon sur des civils par des moujiks ruinés par les alcools forts…

Mais n’est-elle pas russe, et donc prorusse, pour parler ainsi de la sorte, à revers des thèses officielles de ses autorités ?

« J’ai la double nationalité pour être née Ukrainienne, à l’époque de l’URSS. » Donc avant la création de l’État de Kiev. Elle connaît les « gens de là-bas » et sait de quoi elle parle.

« Justement, mon ami Paul. Sais-tu qui était à borrrd  de l'avion abattu ? »

Et comment le saurait-il : il était en mer adriatique, pas dans l’avion.

Un certain Van Molenbeek. « Trafiquant d’armes et gérant d’un hedge-fund berrrrmudien arrrchi-milliarrrdairrre… Ça ne te dit rrrrien ? »

Paul feint de ne pas réagir… « Trafiquant d’armes ? Je ne les fréquente habituellement pas. Tu sais, je connais plein de monde, même des milliardaires, mais je crois que c’est surtout plein de monde qui me connaît ou se vante de me connaître… même des milliardaires ! »

Qu’elle en rit de bon cœur.

Alors que la mine de Matilda se fige : une « couverture » qui saute, au moment où la BES se bat pour éviter d’être entraînée dans la faillite de son plus gros actionnaire devenu « indélicat » alors que Paul envisageait de se resservir de ce faux-nom pour ouvrir des comptes encore ailleurs !

Voilà qui pourrait faire désordre.

Et celle de Florence reste impassible à tenter de repérer quelques marsouins qui les avaient pris d’amitié depuis quelques jours tout en guettant d’une oreille distraite les gazouillis d’Annabelle qui est censée faire la sieste dans le carré.

« Nos serrrvices ont fait le rrrrraprrrrochement, figurrrre-toi ! »

Quels rapprochements ?

« On dit que Molenbeek a détourrrrné de l’arrrrgent sale au prrrrrofit du gouverrrnement frrrrançais ! »

Encore des histoires de corruption ? 

« Je n’y crois pas. Tu sais, mon pays est ruiné et tout le monde suspecte tout le monde de tout et de n’importe quoi, quand il s’agit d’argent, que ça en devient vraiment pénible et invivable… »

Et puis tout d’un coup : « Dis donc et ton prrrrototype, quand l’as-tu piloté pourrrr la derrrrrnière fois ? »

Le Nivelle ? La dernière fois ? « Normalement je n’ai pas à te le dire, puisque c’est un secret d’État. Mais à toi qui est un agent de grand talent qui doit forcément rentrer avec des « petits-beurre » à se mettre sous la dent, je peux t’avouer que la dernière fois, c’était le 14 juillet dans la matinée pour le convoyer de Cambrai à Évreux. Mais je ne te dirai pas pourquoi. Un vol de même pas 20 minutes, pour un avion qui aurait dû se trouver au secret sur une autre base militaire secrète. »

Fin juin, n’était-il pas à Orange ?

« Qui ? Moi ou l’avion ? Si je ne m’abuse, on était entre la Normandie les week-ends et l’usine ardéchoise en semaine, ma chérie… » répond Paul en s’adressant à Florence qui a cessé de scruter l’horizon et atterrit enfin.

«  Oui… enfin, je ne sais plus. Si tu le dis…

– Je confirme de mon côté, Irina : nous étions tous en Normandie. Pourquoi ? » intervient Matilda.

« Oui, ce n’est pas ce que je voulais dire. Tu étais avec nous, non ?… » acquiesce Florence de son côté.

« Quant au prototype, il aurait dû y être si je ne l’avais pas retrouvé 15 jours plus tard à Cambrai, justement. Pourquoi cet interrogatoire ? » complète Paul.

Parce que la flotte de Mourmansk en transit n’a pas apprécié qu’on lui casse de la vaisselle à bord d’un destroyer qui patrouillait au large de Toulon, avec ce prototype dans une manœuvre audacieuse et pour le moins « inamicale ».

« Tu patrouilles au large de Toulon, toi maintenant ? Et pourquoi tu n’y fais plus escale ? Tes matelots auraient pu apprécier et auraient été accueillis avec joie par les filles du même nom dans les bordels locaux… »

Guidés par la fraternité d’arme des porteurs de pompons de la flotte de Méditerranée tricolore, cela va sans dire.

« Et en févrrrrier, au moment du putsch des séditieux ukrainiens, tu étais où ? »

À Washington vient-il de lui dire. « Peut-être à New-York aussi… »

Matilda confirme : « J’assurai sa protection rapprochée, comme aujourd’hui ! »

Il a besoin d’une protection rapprochée, maintenant ?

Une si « petite-chose » chargée de faire barrage à des projectiles divers lancés sur une si « grande-carcasse » musculeuse ? Il y a de quoi en rire !

« Non pas vraiment, mais d’autres estiment que si. Tu comprends, tout le monde veut savoir de quoi sont faites les céramiques du Nivelle 001. Même les chinois. Les cons, s’ils savaient que ce sont eux qui ont inventé le procédé dans l’antiquité… Enfin passons. Comme Matilda est sympa et pas trop emmerdante, elle est donc montée à bord. »

Merci pour le « pas trop emmerdante »…

« Je ne dirai pas comme toi… Pas si chiante que ça… Enfin, ce n’est pas vraiment ce que je voulais dire non plus. »

Elle cuisine aussi parfaitement le poisson… Enfin, là non plus, ce n’est pas ce qu’elle voulait dire. Florence et ses cafouillages, tout un poème, décidément !

Et si Irina était venue abattre Paul, saurait-elle le défendre ?

« Vous seriez déjà morte ! » fait Matilda en sortant un petit 6,35 de dessous de sa fesse habillée pourtant d’un si petit maillot de bain noir sur sa peau devenue si noire d'avoir pris le soleil…

Surprenante !

« Tu n’es pas venue pour me tuer. Une équipe de « spetsnaz » aurait débarqué et se serait faite arrêtée ou l’aurait déjà fait. Aucun ne viendra. Parce que tu es comme tous les autres à espérer que je vienne vous refiler quelques petits secrets de fabrique. Persuadés que vous êtes qu’il y en a au moins un. Je vous ai pourtant dit à tous que ça tient uniquement dans le procédé de cuisson et de frittage. Pas dans la composition chimique. Quoique, l’un ne va pas sans l’autre non plus… »

Mais c’est tellement facile : « Il suffit de lire les bons ouvrages en la matière et je te jure que même les américains font mieux avec les tuiles de leur navette ! »

Qu’il n’en est même pas parvenu à égaler les performances.

Pourtant ils ont tué Van Molenbeek et pas de façon très discrète, avec le vol MH17.

« Mais c’est qui ce gars-là ? Et qu’est-ce qu’il a à voir avec l’aéronautique spatiale et les céramiques ? »

Il doit y avoir une confusion quelle que part…

« Peut-êtrrrre as-tu rrrrraison, Paul. Mais si je suis z’ici, c’est qu’au moins z'un de mes chefs pense qu’il y a un rrrrapporrrrt étrrroit. »

Qu’il se méfie donc : « Ils ont essayé une fois, ou n’ont rrrrien fait pourrrr l’empêcher. Pourrrquoi pas deux fois ? »

On ne fait pas sauter un avion de ligne avec 300 personnes à bord pour un seul gars puisqu’il est tellement facile de l’attendre au pied de chez lui pour l’allumer discrètement : « Si c’est le cas, ils déjantent totalement, chez toi ! L’abus de vodka, décidément… Et puis tu vas me dire qu’ils ont remis ça pour le vol d’Air-Algérie, tant qu’on y est ! C’est de la folie, Irina ! »

Effectivement…

Alors elle revient à la charge en parlant d’un Canadair aux couleurs de la sécurité civile française aperçu fin février au-dessus de Kiev.

« Tu plaisantes, là, Irina ! Tu me vois en pilote de bombardier à eau ? À éteindre la guerre civile là-bas à grands coups de largages dans les rues pour calmer les esprits et rafraîchir les idées de tout le monde ? Sois un peu sérieuse et adresse-toi plutôt aux responsables de la sécurité civile si c’est vrai, s’il te plaît ! »

Ok. Paul n’a manifestement pas besoin d’en savoir plus sur ces snippers de la place Maïdan : il pourrait se faire des idées…

N’en parlons plus !

Elle s’est re-baignée, a séché à faire le lézard avec ses masses molles dénudées et étalées sur le pont avant, au soleil grec qui cogne quand il s’y met dans son ciel d’un bleu si profond, jusqu’à en devenir rose-crevette trop cuite. Puis elle est repartie prendre son car pour un vol sur Athènes.

En attendant, l’assassinat d’un Van Molenbeek apparaît comme une large bévue.

Mais qui en est à l’origine ?

Si c’est une autre histoire, qui ne doit être ébruitée par quiconque, de toute façon il va falloir que Paul retrouve un nouveau nom d’emprunt. L’ancien nom, ou ce qu’il en reste, venant d’être définitivement jeté en fosse-commune.

Et un nouveau gérant de cet argent qui pourrit décidément tout et tout le monde depuis plus de deux décennies jusqu’à en devenir follement criminel.

Une opportunité à saisir ?

I3 ; Palerme ; jeudi 24 juillet 2014. 

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/09/chapitre-xxxviii.html

 


Mains invisibles (I): Chapitre XXXVII : Rene Van Molenbeek…

 

Chapitre XXXVII

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rene Van Molenbeek

À son retour après quelques contrats exécutés dans les semaines passées, le bonhomme reçoit la visite d’un « émissaire » qui l’intercepte sur le chemin entre son domicile, rue des Trois-glands, du nom du bois attenant, et son marchand de presse situé rue Vauban à Lëtzebuerg, rive droite de l’Alzette-Uelzecht qui traverse le Grand-Duché du sud au nord.

C’est un homme obèse, suant sous la fraîcheur matinale qui le prend à parti sur un ton aimable, s’exprimant en allemand.

« Herr Molenbeek, il va vous falloir rendre l’argent. »

Quel argent ?

« Les deux milliards que vous avez volé à Hong-Kong. »

Rene pense que l’autre affabule totalement. Et s’il n’y avait pas cette trace de détermination dans le regard, ni le fait que l’inconnu connaît son nom, le vrai, il aurait pris cette intervention comme d’un gag pour mieux en rire.

« Je ne suis jamais allé à Hong-Kong… »

Ce qui est faux, mais c’était il y a très longtemps, « même qu’il a oublié, ou qu’il ne sentait pas bon » sur le moment.

« Nous avons des photos. Mon commanditaire ne peut pas faire un trait sur ces deux milliards de dollar qui lui appartiennent. Vous comprendrez. »

Des photos ? Il voudrait bien voir ça…

L’homme lui ressort de sa poche le cliché pris par la caméra de sécurité de la banque.

« Vous voyez bien que ce n’est pas moi ! Vous faites erreur. »

Normalement, l’entretien aurait dû s’arrêter là.

« – Nous ne nous trompons pas. Vous êtes gérant d’un hedge-fund situé aux Bahamas et valorisé à hauteur de presque 14 milliards d’euro. Vous avez huit jours pour restituer l’argent volé.

– Comment ? 14 milliards ? Vous rendre quelque chose que je n’ai pas ? Vous délirez, mon ami ! 14 milliards : il n’y a pas écrit reine d’Angleterre sur mon front, non plus !

– Passé ce délai et même si continuez de prétendre que vous ne les avez pas ou plus, votre sécurité ne sera plus assurée…

– Parce que vous comptez m’abattre, là comme ça, dans la rue et abandonner votre pactole ? Mais vous délirez complétement, Monsieur ! On ne tue pas des gens sans raison, dans ce Duché !

– Nous, non ! Mais mon commanditaire si !

– Vous êtes qui ? La pègre pour parler comme ça ? Mais je vais de ce pas m’enquérir de la maréchaussée, figurez-vous !

– Comme vous le voulez. C’est vous qui avez votre sort entre vos mains.

– Vérifiez vos informations, Monsieur, avant de lancer n’importe quel fatwa sur n’importe qui : si je disposais de 14 milliards de dollar, je vivrais sous les tropiques, pas ici ! »

Un argument qui laisse froid son interlocuteur qui se détourne et s’en va, non sans laisser tomber un : « Huit jours. Vous aurez été prévenu ! »

Évidemment, quand on a une activité telle que la sienne, on ne va pas voir la police même ducale pour se faire protéger. Le mieux à faire dans ces cas-là, c’est de fuir, de disparaître.

Il dispose d’ailleurs pour se faire d’un bungalow plutôt cossu sur une des îles de l’archipel San Bernardo sur la côte atlantique de la Colombie.

Un endroit assez isolé où il comptait passer ses vieux jours, une fois fortune faite.

Ce qui est loin d’être le cas, avec ses seulement quelques centaines de milliers d’euro disponibles, mais prudence oblige.

Il vend sa voiture et quelques meubles encombrants, résilie son bail et part pour Bogota, si non par le premier avion, au moins par le second, la trouille collée aux fesses…

Mais il arrive à destination sans rien de fâcheux à noter.

Une fois arrivé sur place après un voyage impossible par les routes improbables de la région à travers la forêt pour ne pas laisser de trace par la voie des airs, il réactive son compte Facebook.

« De retour aux affaires après quelques trop peu nombreux jours de vacances bien méritées… »

Les « commanditaires » repèrent naturellement cette « news », furieux d’avoir pu trouver le nid vide la huitaine précédente.

Une équipe de deux slaves avait même été recrutée entre temps, en vue de « corriger » l’impétrant pour une séance de « brutalisation » aux petits-oignons en lui cassant quelques doigts, côtes ou os de la jambe.

Juste assez pour lui faire rendre l’argent.

Elle est repartie en Ukraine se battre pour les séparatistes « antifascistes » et prorusses, pour être de nouveau mobilisée par la suite.

Mais d’une façon totalement inattendue.

Parmi les « amis » de Facebook, un « chef de guerre » nigérian avait introduit un pseudo relatif à un second couteau de Boko Aram. Pseudo inactif et depuis assez facilement piraté par un homonyme qui contacte « Monsieur John » pour une commande d’AK 40 et son lot de munition.

Pour y faire face avant que la commande n’échoit à un concurrent déjà doté, il faudrait faire en urgence un détour par Londres, récupérer assez d’argent pour « opter » et filer en Malaisie pour contacter l’armée qui a des stocks pris sur les terroristes à ne plus  savoir quoi en faire et être capable de faire une « cotation ».

Soit l’offre était acceptée et il fallait trouver le moyen de convoyer le lot par la mer jusqu’au milieu de l’Afrique, soit elle était rejetée et il pourrait regagner la Colombie par la Nouvelle-Zélande et Polynésie française, Rene n’étant pas très bien vu des autorités américaines…

C’est comme ça qu’il est repéré à Heathrow, puis à Schiphol et embarque sur le MH17 de la compagnie qui a perdu un avion au-dessus de l’océan Indien-sud dans d’étranges circonstances.

Un vol qui n’arrivera jamais à destination. Van Molenbeek non plus, dont les restes en décomposition retourneront aux Pays-Bas éparpillés dans plusieurs « body-bag ».

Comme personne ne réclamera sa dépouille…

Une équipe vite mobilisée attend le bonhomme à Kula-Lumpur, histoire de se rappeler au bon souvenir des « commanditaires », pendant que celle qui a été promptement renvoyée dans ses foyers en Ukraine se remobilise toute seule.

Pour un million de dollar, si le vol passe à portée des zones séparatistes, ils se font fort de saouler assez les membres d’une batterie de DCA prorusse postée en zone tenue par les rebelles et de faire feu sur l’avion au moment de son passage au-dessus de leur tête.

Ils reçoivent un « oui » de principe, tellement c’est complétement improbable : l’opération est très hypothétique pour plusieurs raisons.

Il faut que l’avion passe dans le couloir aérien habituel. L’avion aurait pu passer plus au nord, au-delà de la frontière russe ou plus au sud vers la mer noire… ce qui n’a pas été le cas pour suivre le couloir aérien habituel, à une embardée près.

Il faut pouvoir l’identifier à coup sûr parmi les autres vols internationaux qui passeront dans le secteur pendant la fenêtre horaire probable : le code de la balise du transpondeur y pourvoira, notamment grâce à une écoute des fréquences du centre de contrôle de la circulation aérienne de Kiev.

Il faut maîtriser une escouade prorusse et les techniciens russes au bon moment : quelques cartons de bouteilles de vodka y suffiront dès la veille.

Il faut aussi savoir se servir de la batterie, ce qui de premier abord n’a rien d’évident, sauf que les deux hommes ont reçu une formation ultra-rapide et sommaire sur le sujet, en mars dernier en Crimée.

Et il faut aussi la confirmation que « la cible » est bien embarquée à bord. Ce qui sera fait dès après le décollage par un « agent » qui aura pu consulter la liste des passagers derrière le comptoir d’embarquement de la charmante hôtesse de contrôle au sol de la compagnie malaisienne et contre un gros billet.

Tous ces obstacles surmontés, ce sera alors un jeu d’enfant : juste appuyer sur un bouton !

Et pour donner le change, ce petit message au colonel commandant la compagnie : « nous venons d'abattre l'avion ». Pas « un avion », mais l’avion.

Quel avion ? Un Mig ? Un Sukhoï ?

« Il y a des armes à bord ? » sous-entendu des bombes ou des missiles air-sol ?

Réponse : non ! Alors même que personne dans le haut commandement n’a encore la moindre idée de ce qui s’est passé.

Ce n’est que plus tard que le colonel Gueranine, l’officier du renseignement militaire russe qui stationne dans la région, comprend qu’il s’agit d’un avion civil étranger.

Ces soudards de жулик (voyous) des bas quartiers qui font office de mercenaires et de « libérateurs » des russophones d’Ukraine, sortis tout droit des prisons de droit commun, qui tuent, pillent, volent et violent à en faire s’enfermer les populations civiles terrorisées dans les caves, ont encore fait des leurs sans en avoir reçu l’ordre !

Il est effondré et en informe immédiatement sa hiérarchie par radio cryptée pendant qu’il envoie une colonne de reconnaissance sur les lieux présumés du crash.

Confirmation un peu plus tard : « Il y a des vêtements partout, des bagages, des corps disloqués en civil, des papiers, des passeports, des jouets d’enfant… »

La voix est tendue dans les écouteurs.

« Y’a-t-il des armes ? »

Non, aucune…

On est bien sur les lieux d’une catastrophe provoquée par deux irresponsables qui auront été arrêtés et abattus sans sommation, dont les dépouilles auront été brûlées et enterrées rapidement, qui va déboucher sur une crise diplomatique sans précédent, augmentant encore un peu plus la pression internationale sur cette région à feu et à sang depuis plus de 7 mois et dont les responsables politiques ne savent pas encore comment en sortir avec ou sans les honneurs…

En notant qu’avec le foyer des tirs et bombardements de la bande de Gaza, les affrontements en Irak et en Syrie qui enflamment le Proche-Orient, les caméras de l’actualité auront eu aussi l’occasion de se braquer sur un avion espagnol affrété par Air-Algérie en provenance de Ouagadougou, vers Roissy avec escale à Alger, bourré de permissionnaires français, qui s’écrasera dans les orages tropicaux du nord-Mali dans la nuit du 23 au 24 juillet.

Ce qui laissera perplexe bien des services de renseignement : les rebelles de la région ne sont pas réputés avoir des SAM 11.

Encore moins savoir les mettre en œuvre… 

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I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/09/chapitre-xxxvii.html

 


Mains invisibles (I) : Chapitre XXXVI : Charlotte, la vraie…

Chapitre XXXVI

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Charlotte, la vraie…

 

… Celle dont le bout du nez bouge de haut en bas et de bas en haut quand elle parle, est rentrée des USA avec Aurélie « la géante » il y a quelques mois après le flop des expositions de photos de cette dernière à Los Angeles.

Charlotte, et ses taches de rousseur, est actuaire de formation et s’était fait salement lourdée pour une cotation « mal-faite » du risque lié de vol des collections exposées lors de la « Biennale des Joailliers » organisée par Salomon Veyle à Calvi, il y a quelques années de ça.

En tout cas assez mal pour que la cotisation d’assurance demandée aux assurés ne couvre même pas les frais de réassurance, tel que quand les 50 millions de dollar de pierres et bijoux se sont envolés, son employeur a vu se profiler le spectre du dépôt de bilan venir fondre à la vitesse d’un rapace en chute libre sur sa boutique à lui…

À ce moment-là, elle s’est mise en tête de retrouver le butin et s’est déplacée jusque sur place, sans un rond et sans même une réservation d’hôtel, pour le récupérer au nez et à la barbe des forces de police.

De toute façon, même les campings de toute la région affichaient complet.

C’est à cette occasion qu’elle a rencontré Aurélie, qui logeait déjà, en qualité de « bateau-stoppeuse », sur le ketch de Paul de Bréveuil, le « Lisbeth », amarré sur les pontons du port Xavier Colonna, un ancien édile local, lointain successeur du ministre et député-maire de la ville de 1910 à 1930, avant d’avoir été sénateur à partir de cette date, à qui on doit la création des allocations familiales en France, Adolphe Landry.

Et Charlotte n’a eu aucun mal à se faire admettre à bord, alors que l’homme qui avait accueilli Aurélie était en garde-à-vue entre les mains de l’inspecteur principal Scorff, détaché du SRPJ de Marseille pour enquêter sur ce cambriolage monumental et surtout la série de meurtres l’entourant.

Aurélie a toujours eu un problème avec les hommes du fait de sa très grande taille : 2,05 m sans talon, alors qu’elle reste mignonne avec une silhouette « attractive », des formes là où il faut. La plupart fantasment tout en étant largement intimidés à « la sortir » accrochée à leur bras !

Paul n’a pas fait de difficulté, parce que bel homme et courtois, il est presqu’aussi grand qu’elle à quelques centimètres près.

Et, comme il dira plus tard, de toute façon, il ne l’a pratiquement vue qu’allongée…

Une proie facile pour Charlotte, née lesbienne et « grassouillette », c’est comme ça, lui rendant bien 35 à 40 centimètres de moins.

Charlotte a aussi un problème avec les hommes pour répugner les « bêtes à poils ».

Et le trio réussit là où tout le monde pataugeait. Aurélie et ses photos, Charlotte et ses déductions et inductions limpides, Paul et ses informations de premières-mains pour avoir été le délégué général de l’exposition, plus ses connaissances et lectures des cartes maritimes dont le poste du bord débordait.

Ils ont pu retrouver et repêcher les bijoux : c’est dire si Scorff a pu être plus que méfiant à son égard.

En revanche, ça a été leur « premier coup », rémunéré par la récompense de la compagnie d’assurance… Comme justement, le trio courait aussi à faire les fins de mois régulièrement…

Prime qu’ils ont ensuite investie dans une société commune « CAP-Investigation » (pour Charlotte-Aurélie-Paul, qui était déjà une « vedette » chez les porteurs d’uniforme) de recherche, enquête, contre-enquête, « filochage » et protection de VIP, un métier nouveau pour eux trois en recherche d’une activité rémunératrice pérenne.

Et après un démarrage en fanfare vite transformé en galère, les affaires ont fini par affluer, activité soutenue il est vrai par Paul et son carnet d’adresses.

Celui-ci devenant ensuite la « propriété » de la famille Nivelle en Ardèche, pour diriger une entreprise sous-filiale d’un major de l’aérospatial européen à l’occasion d’une de leurs enquêtes, les deux filles, enfin surtout Charlotte, ont réorienté partiellement l’activité de leur boutique vers la télésurveillance de sites commerciaux et industriels, secteur où la concurrence est pourtant sévère.

Un métier éreintant, mais parfois rémunérateur, jusqu’à l’attentat du siège aux Halles en 2010.

Aurélie a eu envie d’aller faire des photos aux USA. Charlotte l’a suivie. Quant à Paul, c’est lui qui leur a conseillé, ordonné plutôt, d’évacuer, tellement il se sentait menacé de toutes parts à ce moment-là.

Sur la côte Ouest, elles ont été accueillies par Florence croisée à Calvi pour être l’architecte qui avait conçu et construit les salles d’exposition de la biennale des joailliers. Elle s’était expatriée pour suivre « l’amour de sa vie » du moment, qui l’aura « plantée » un peu plus tard pour quelques tours de poitrine et paires de fesses plus séduisantes à son goût.

Charlotte n’a pas pu la dévoyer, pour être à l'époque une hétéro pur-sucre, mais elles sont devenues amies toutes les trois à force de travailler sur la mise en scène de l’expo d’Aurélie sur place.

Pendant ce temps-là, le quatuor se recroise à plusieurs reprises et dans le désordre, Charlotte montant une boîte de sécurité informatique dans le sillage des majors locaux, sur un petit créneau oublié dans le civil, celui du cryptage de données commerciales sensibles et de la télédétection d’attaques informatiques : c’est une douée en maths.

Un peu plus d’un an plus tard, elle se faisait racheter par une mégastructure de la Silicon-Valley située à Fremont pour un énorme paquet de dollars, l’occasion de rentrer en France, étreintes toutes les deux par le mal du pays et les échecs successifs d’Aurélie…

Quoiqu’Aurélie soit rentrée de son côté avec quantité de clichés à retoucher pour fournir aux agences de photographie de presse des photos qui illustrent quantités de publications…

Tout un métier à part entière, avec ses spécialistes et ses spécialités.

Pour éviter de sombrer dans les affres de la dépression pour cause d’amours incendiaires et passionnelles avec Aurélie, bisexuelle dans l’âme et nettement moins « sage » et exclusive que Charlotte, cette dernière se décide à recréer une agence de détective.

En visant à la fois les généalogistes et un nouveau créneau né de la suppression, le 26 avril 2013 via une simple circulaire du ministère de l'Intérieur abrogeant celle n° 83-52 du 21 février 1983, organisant le service de recherche dans l'intérêt des familles (RIF), elle-même née après première-guerre mondiale.

C’était une procédure administrative grâce à laquelle une personne signalait être sans nouvelle d'une ou de plusieurs personnes majeures apparentées, et souhaitait la ou les retrouver dans son intérêt propre.

L'enquêteur ne pouvait donc communiquer les nouvelles coordonnées de la ou des personnes disparues sans leur accord.

Dans certains cas, cette requête permettait d'avoir a posteriori un premier acte de procédure dans un dossier d'instruction de disparition.

Cette abrogation a été vivement critiquée entre autres par l'association Aide aux parents d'enfants victimes (ADEV), qui a estimé qu'elle desservait l'intérêt des personnes souhaitant se séparer de leur famille, et par le criminologue Stéphane Bourgoin, pour lequel elle devrait retarder le déclenchement d'enquêtes sur des « disparitions inquiétantes ».

Un dépôt de nom sur internet, un bail commercial en poche dans un « deux-pièces-bureaux » à Issy-les-Moulineaux et la création d’une association support plus tard, Charlotte, la vraie dont le nez bouge quand elle parle, venait de retrouver un boulot dans ses cordes et de recruter à nouveau sa « DD » (pour « Disque-Dur ») pour l’assister.

C’est là que croisant Paul à un dîner chez Florance et lui, elle lui avait affirmé qu’avec un nom ou un numéro de téléphone, elle pouvait retrouver n’importe qui.

Et c’est ainsi qu’elle l’avait lancé sur la piste de l’épouse de « Monsieur Robert ».

Une quête qui s’est terminée dramatiquement pour deux gamins à peine sorti de l’adolescence d’une cité de la banlieue sud de Paris.

Sa première enquête, c’est naturellement l’abandon d’un père de sa famille, relayé par une autre association.

Forfait de 300 euros/jour de 10 heures, plus les frais de déplacement et de séjour au tarif fiscal. Pas cher, mais elle peut facturer plusieurs « enquêtes » par jour en comptant les travaux de « DD », la « boule de suif ».

Et celle-là, elle s’y entend à fureter sur internet…

Et puis ça la changeait que de faire caissière avec des horaires impossibles pour une mère de famille, dans un supermarché de banlieue-nord.

Cette cliente-là pensait se faire payer sa pension à laquelle elle avait réussi à faire condamner le père de ses enfants : elle a récupéré une épave dans un centre Emmaüs…

Le second client était un père de famille inquiet pour sa fille de 18 ans, partie travailler pour une ONG en Inde…

Pas du tout, pas du tout. D’abord l’ONG n’était pas une secte comme il a pu le penser de prime abord, mais en plus, la fille faisait un « break » avec de l’argent reçu de son grand-père dans un héritage récent !

Et ainsi de suite : un acteur connu qui ne donnait plus signe de vie à son agent pour être retrouvé dans un couvent de bénédictins, en pleine méditation et prière ;

Un autre qui s’était perdu dans la garrigue du Vaucluse et qui ne connaissait plus son nom pour avoir abusé de quelques substances illicites qui vous vident la tête et avoir fait une petite-chute sur la boîte crânienne ;

Une chanteuse partie incognito avec un banquier ; un banquier parti avec la caisse et la caissière aux antipodes, qu’il a été plus facile de « pister » la caissière que le banquier…

Sans compter les personnes qui fuient leurs soucis du quotidien, juste pour quelques jours et qui reviennent affronter leurs difficultés un peu plus tard.

Dans le lot, il y a le fils de l’héritier sous curatelle dont il ne faut surtout pas ébruiter la disparition sous peine de pénaliser le titre du groupe d’usines en bourse, alors qu’il est « à la campagne » à butiner une donzelle ; la carambouille classique de l’escroquerie à l’assurance-vie du gars qui se fait passé pour mort pour récupérer son pognon via ses enfants et son épouse…

Le type qui laisse une ardoise dans un casino ; celle qu’on retrouve mariée à un héritage à l’étranger en oubliant d’avoir divorcé ;

Les héritiers de domaine agricole qui veulent des preuves du décès de leur paternel, sans compter les héritages en déshérence qui recherchent un cousin éloigné…

Autant d’histoires abracadabrantes de la vie de tous les jours, telles que quand « on » lui demande de retrouver un certain Julius Van Molenbeek, citoyen flamand ou belge, « l’affaire » passe inaperçu dans le lot hebdomadaire.

« DD » qui reçoit la « commande » et envoie un devis et la première facture d’acompte, identifie tout de suite 4 personnages portant ce patronyme mais pas forcément avec le même prénom.

Le premier, le seul à porter ce curieux prénom, est décédé il y a quelques mois, presqu’une année, dans un accident de voiture en Belgique.

Le second a 16 ans et vit avec ses parents en Argentine. Le troisième sera centenaire dans deux ans et vit en Suisse dans la maison de son fils qui héberge son fauteuil-roulant.

Et le quatrième a 42 ans, est de nationalité belge, célibataire endurci, vivrait au Luxembourg, a un compte Facebook et est fiché par Interpol comme trafiquant d’armes.

Avec une particularité, celle de toujours se faire payer en diamant ou lingot d’or !

Pas de photo connue hors l’annuaire des anciens élèves d’une promotion de vétérinaires belges datant d’une vingtaine d’année. Pas de casier judiciaire hors le signalement Interpol. Terrain d’activité supposé : l’Afrique sub-saharienne, le Moyen-Orient, le Sri-Lanka, l’Éthiopie, l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande, les zones tribales du Pakistan…

Il achète des armes légères aux russes, aux chinois, à quelques troupes africaines ou autres et les revend à des rebelles.

Un marchand de mort assez classique parmi la quinzaine répertoriée dans les fichiers, qui fait très attention à ses clients pour ne pas être hors la loi, n’enfreindre aucun embargo ni avoir le moindre lien avec la pègre ou les narcotrafiquants et qui travaille sans doute avec de fausses identités de préférence anglaises ou hollandaises.

C’est plutôt un « demi-grossiste » qui bosse à la commande. Son métier, c’est de trouver armes et munitions disponibles pour les livrer sur demande.

Sans aucun doute le bonhomme recherché pour une raison que veut ignorer Charlotte, « la vraie ».

La dramatique méprise !

Facture payée, la commande suivante arrive mi-avril : il faut « loger » le quidam. Chose un peu plus compliquée, naturellement.

« DD » fait tourner internet pour finalement attraper une demi-dizaine de numéros de portables de personnes « faisant des transactions de tous genres » en Europe occidentale à partir du compte Facebook déjà identifié.

Celui installé au Luxembourg sera le bon après avoir visité quelques pays en express…

Quand Charlotte remet les photos prises des personnes potentiellement « intéressantes » à la « petite-brune » anonyme chez Lipp boulevard Saint-Germain, celle-là retient le seul moustachu.

« Comparez-moi, s’il vous plait, ces deux clichés-là avec un logiciel de reconnaissance faciale. »

Il y aura un supplément.

La photo remise est une copie de caméra de surveillance de l’agence de Hong-Kong de la BoC : il n’y aura aucun logiciel pour attester d’une identification formelle.

Ce qui n’empêche pas la « correspondante » de commander une surveillance rapprochée du bonhomme.

C’est nettement plus cher et Charlotte délègue ce boulot-là à un confrère belge qui peut mettre du monde sur place sous 48 heures et pendant huit jours.

Jusqu’au moment où « la cible » part pour l’Ouganda avec un passeport britannique au nom de John Smith.

Elle n’entendra plus jamais parler Rene Van Molenbeek.

 

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Mains invisibles (I): Chapitre XXXV.2 : La tragédie du MH17 (2/2)

Chapitre XXXV.2

 

La tragédie du MH17 (2/2)

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Et on apprendra plus tard qu’il y en aurait eu deux missiles tirés, sur une cible éclairée par un seul radar de poursuite, comme en attesteront des photos prises derrière la frontière russe d’une batterie rapatriée et partiellement vidée de ses engins de destruction.

Les russes auront publié le 21 juillet 2014 des photos satellites montrant l'emplacement de batteries de missiles sol-air de la seule armée ukrainienne à proximité de Donetsk, notant au passage que si elles étaient présentes le 14 juillet, elles n’y sont plus le 18.

En « effaçant », oubliant de montrer la présence de celles des séparatistes…

Le chef du commandement opérationnel de l’État-major général de l'Armée russe Andreï Kartapolov affirme également ce jour-là que la vidéo montrant un camion porteur de missiles donné comme preuve, comporte un panneau publicitaire pour un concessionnaire automobile de la ville de Krasnoarmiysk, alors sous le contrôle de l'armée régulière, contrôlée par le gouvernement de Kiev.

Mais l’analyse de l’image montrera toutefois qu’elle a été prise à Lougansk.

Plus tard, on apprendra que selon les russes, un chasseur Su-25 de l'armée régulière ukrainienne se trouvait de 3 à 5 km du vol MH17 et qu’il est doté en standard d'un missile air-air R-60 d'une portée de 12 km donc pouvant atteindre cette cible.

Ce qui reste assez curieux pour un appareil des années 70, destiné à l’attaque au sol de blindés…

Le R-60 est plutôt un missile d’auto-défense de combat tournoyant de 2 mètres de long à guidage infra-rouge, portant une charge de 3 kilos. Il est donné pour 8.000 mètres de portée, mais n’a jamais touché une cible au-delà de 4 km.

Et quatre kilomètres, quand on vole à 850 km/h, ce n’est même pas une minute…

En revanche, dans un rayon de 2 à 3 km, il détruit sa cible dans 100 % des configurations, même s’il est dépourvu, en principe, de charge de type « Shrapnels »…

Selon un article du 18 juillet journal russe Politikus l'avion aurait été touché par un missile air-air, au vu des déchirures horizontales trouvées sur ses ailes. La chaîne de TV russe Russia Today rapporte que des témoins ont vu des avions de chasse ukrainiens poursuivre l'avion malaisien. À 10 km d’altitude, ils ont de bons yeux… alors même que personne n’aura vu ni l’explosion du 777, ni la moindre traînée d’incendie aérien !

La manœuvre d’intoxication vise en seconde version à faire croire que les avions ukrainiens se seraient « abrités » comme d’un plastron de la proximité du Boeing : une manœuvre des plus classiques.

Sauf que l’engin va à peine plus vite qu’un avion de commercial, ce qui rend compliqué la manœuvre, mais est de toute façon plafonné à 7.000 mètres d’altitude : il ne peut pas monter jusqu’à 30.000 pieds, loin de là, pour ne pas avoir été conçu pour ça !

Selon une source citée par l'agence Interfax le 17 juillet, leur objectif aurait été d'abattre l'avion du président russe Vladimir Poutine, qui, revenant du Brésil, aurait traversé le même secteur en même temps et portait des couleurs semblables au Boeing malaisien.

Ce qui est totalement faux jusqu’à la désinformation gratuite, puisque l'avion présidentiel russe a survolé la Pologne et non l'Ukraine.

Le Garofi note que cette hypothèse relève de la « théorie du complot ».

Ce qui ne fait qu’aggraver l’impression de tentatives de « manipulations » des médias occidentaux par les autorités moscovites.

Pour prolonger la bataille de désinformation et d’intoxication, le 21 juillet 2014, le chef du commandement opérationnel de l’État-major général de l'Armée russe Andreï Kartapolov s'interroge sur la présence supposé de l’avion SU-25 de l'armée ukrainienne volant dans le couloir aérien de l'aviation civile, près de cet avion, et s'étonne qu'un avion armé pour le combat aérien soit utilisé dans une zone de combat ou les opposants n'ont pas d'aéronefs. Il exprime devant les journalistes son souhait de connaître les objectifs de cet avion et posera 10 « questions simples ».

Ce qu’il oublie de dire, c’est que le SU-25 n’est pas un intercepteur, pas même un avion de supériorité aérienne, mais un « camion à bombes », comparable au A10 américain, mais en plus petit, dépourvu de radar d’attaque.

Les forces ukrainiennes et les séparatistes pro-russes s'accusent ainsi mutuellement d'avoir abattu l'avion. Sur sa page VKontakte, le commandant séparatiste Igor Strelkov (Guirkine), également ministre de la Défense de la République populaire de Donetsk, a indiqué vers 13 h 37 GMT qu'ils «v[enaient] d'abattre un An-26 près de Snijné », localité proche de l'endroit où l'avion malaisien s'est écrasé.

Ce qui reste hautement débile, parce que confondre un Antonov 26 de 15 tonnes au décollage et de 23 mètres d’envergure et un « monstre » transcontinental de 63 mètres, ça en devient « loufoque »…

C’est dire s’ils sont myopes jusqu’en Ukraine !

Le service de sécurité d'Ukraine publie alors sur YouTube un enregistrement qu'il présente comme une discussion au sein du groupe de « Bes » (Igor Bezler), ressortissant russe et activiste du Donbass. Ce dernier y fait un rapport oral à son supérieur, le colonel Gueranine, officier du renseignement militaire russe, durant lequel il déclare : « nous venons d'abattre l'avion ».

Pas un avion, mais « l’avion » ! Tout est dans la nuance et n’est pas qu’une erreur de traduction ou de diction…

À ce moment-là et selon Alexeï Makarkine, vice-président du Centre des technologies politiques, « il y a 95 à 97 % de chances que les séparatistes aient abattu l'avion. Mais tant qu'il restera une infime marge d'erreur, le Kremlin ne condamnera jamais les siens ».

Pour l'expert militaire Pavel Felgenhauer, « la réaction russe est enfantine : on ment et on s'offense. Le mensonge est devenu la norme. Il est clair que l'avion a été abattu par erreur par les séparatistes, il ne sert à rien de couvrir les responsables, car de toute façon la vérité sera établie».

A contrario, Igor Korottchenko, directeur de la revue russe Défense nationale, estime que les « preuves » détenues par les Américains et les Ukrainiens ne reposent que sur des informations de réseaux sociaux, dont la date et la source ne sont pas vérifiées. Seuls les pays disposant d'un groupe spatial peuvent fournir des photographies de l'origine du tir.

Justement, un satellite américain survolait la zone, mais aucune photo de ses observations n’aura été publiée les premiers jours.  

Le président français Francis Landau, après une conversation téléphonique avec le patron du Kremlin, estime le 20 juillet 2014, jour où l’amiral Gustave Morthe de l’Argentière est éconduit sèchement de l’Élysée, qu'il faut travailler sur des preuves et non des hypothèses et que l'enquête des experts ne doit pas être entravée, dans un contexte de « guerre médiatique ».

Dans un contexte de crise diplomatique, plutôt, sous la triple pression des combats en Irak et dans la bande de Gaza, et des mesures de sanctions à prendre contre la Russie, il sera établi que le vol MH17 a peut-être été abattu « par erreur » par des séparatistes prorusses mal entraînés.

« L’explication la plus plausible c’est qu’il s’agit d’une erreur » et que le missile a été tiré « par un équipage mal entraîné », alors que le système utilisé demande un certain savoir-faire et de l’entraînement, aura indiqué un haut responsable du renseignement américain qui a requis l’anonymat.

En revanche, même si le missile a été tiré d’une zone contrôlée par les rebelles, il est pour l’heure impossible de dire qui « a appuyé sur le bouton » et pourquoi, a ajouté ce responsable.

Ces responsables ont d’ailleurs souligné que ce type d’erreur, heureusement bien que rare, s’est déjà produit par le passé.

En 1983, un chasseur soviétique avait abattu un avion de ligne coréen au large des îles Sakhaline et cinq ans plus tard c’est un navire de guerre américain qui a abattu un Airbus iranien dans le Golfe-Persique.

Ces responsables américains ont de plus souligné que leurs services de renseignement n’étaient pas en mesure de dire si des Russes étaient présents sur la batterie au moment du tir ou non. Les services n’ont pas non plus de preuves que les Russes aient formé les séparatistes à l’usage du Buk, le système anti-aérien mis en œuvre et relativement sophistiqué à manipuler correctement.

Ils ont également affirmé que l’explication des Russes de la catastrophe, qui suggère fortement la responsabilité de l’Ukraine, « ne tient pas la route ». C’est une des raisons justifiant l’organisation d’un point de presse le mardi 22 juillet, par des responsables du renseignement militaire américain, visiblement agacés par la « désinformation » pratiquée par les autorités russes et les médias d’État : les soldats ukrainiens auraient dû reprendre le terrain aux rebelles pour y installer la batterie anti-aérienne, tirer le missile et ensuite repartir.

Et qui plus est, le gouvernement ukrainien aurait ensuite dû manipuler des séparatistes de telle sorte qu’ils revendiquent avoir abattu l’avion. « Ce scénario ne tient pas la route » une seule seconde !

Évidemment !

Il faudra plusieurs mois et quelques concours de circonstances pour avoir une version officielle « confortée » et… une seconde version « ostracisée » qui se recoupent toutes les deux, celle dont personne ne doit parler. 

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Mains invisibles : Chapitre XXXV.1 : La tragédie du MH17 (1/2)

 

Chapitre XXXV.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

La tragédie du MH17 (1/2)

Alors qu’Eurydice fait du cabotage le long des côtes d’Albanie, Gustave Morthe de l’Argentière reçoit une convocation officielle de l’Élysée pour le dimanche matin suivant, en marge de la cérémonie de remise de médaille à Serge Klaque-Verde et Madame Beatles, au nom du « devoir de mémoire ».

C’est juste après les émeutes de Barbès et de Sarcelles… Une manifestation interdite qui dégénère, alors que le mercredi suivant, le 23 juillet, une autre manifestation de soutien à la cause palestinienne, autorisée celle-là, se tiendra entre Denfert et l’esplanade des invalides, le long notamment de la rue de Varenne, presque dans le calme en réunissant les partis de gauche (PCF, FdG, etc.), et paradoxalement, également des juifs orthodoxes pour qui Israël n’a aucune raison d’exister sans l’arrivée du Messie…

Ce jour-là, le sionisme n’était pas antisémite, un peu comme dans les propos du sulfureux « comique » « Dieu-a-donné » !

L’amiral savoure avec délectation « sa » revanche d’avoir eu raison, une fois de plus, contre tous dans l’antichambre du chef de cabinet de Francis Landau, à l’Élysée.

Il est venu en grand uniforme bardé de toutes ses médailles, accompagné d’un aide de camp de la marine détaché par l’amirauté, et il imagine encore rencontrer le président en personne pour recevoir quelques congratulations et chaleureux remerciements d’avoir fait son devoir et d’éviter in extremis une mort certaine et atroce, celle de la merguez sur un barbecue cramée dans son jus et sa graisse, au locataire du palais six jours auparavant.

C’est la moindre des choses, habituellement et en pareilles circonstances.

D’autant que du même coup, les institutions n’auraient pas survécu à un « putsch des colonels », qui sont par ailleurs « sous contrôle » avant de décider de ce qu’on va en faire…

Quoique, entamer une procédure officielle à leur encontre reste peu probable : ce serait révéler « l’affaire », d’une façon ou d’une autre au public qui doit pourtant rester ignorant des événements qui « n’ont pas eu lieu ».

À l’armée de vraisemblablement faire le ménage en interne, par quelques « mises à la retraite » anticipées…

Et les camarades de l’amiral, déjà retraité, l’avaient assez brocardé à l’occasion de cette invitation : « Tu l’as eu, finalement, ton putsch ! Félicitations ! »

Un homme qui ne se présente même pas l’entretient abruptement :

« Bonjour Amiral. Vous êtes venu sans « Charlotte » ? »

Le ton est au reproche à peine voilé.

Et la convocation n’en faisait pas mention.

En fait, elle aura été envoyée à Madame Nivelle, à Aubenas, qui était sur Paris avant de rejoindre sa fille à Londres pour un petit voyage d’agrément et d’emplettes féminines à New-York…

« « Charlotte » est en mission aux antipodes, à cette heure-ci… » invente-t-il.

Sachant que de toute façon, Paul de Bréveuil n’aurait pas accepté de dévoiler sa véritable identité même au président lui-même, en venant en personne.

« Elle est repartie vendre ses missiles ? »

Avec l’emploi du féminin, Morthe de l’Argentière comprend tout de suite qu’il y a de la méprise dans l’air…

« Désolé, mais dans ces conditions, il nous faut reporter ce rendez-vous à une date ultérieure. »

Quel grossier personnage en pense l’amiral !

« Comprenez, on attend des images américaines sur le crash du MH17 et une communication avec Moscou. La situation diplomatique ne s’améliore pas… »

Le cuistre ! S’il n’avait pas été là à outrepasser les consignes ministérielles le 14 en matinée, le petit-merdeux qui fait office de chef des armées ne serait pas là à attendre des photos satellitaires américaines ou de lécher les semelles des bottes du tsar russe !

« À vos ordres ! »

Pour un affront, s’en est un et un gros ! Énorme, même…

Le vol MH17 de la Malaysia Airlines, en provenance d'Amsterdam et à destination de Kuala-Lumpur, capitale de la Malaisie, s'est en effet écrasé dans l'est de l'Ukraine, près de la frontière avec la Russie le 17 juillet dernier : tout le monde en parle depuis.

Les 283 passagers dont 80 enfants, plus trois en bas-âge qui n’ont pas pris de billet, et 15 membres de l'équipage à bord en sont tous morts.

L'avion, après avoir dévié de sa trajectoire vers le nord du couloir aérien qui lui était assigné et perdu vitesse et altitude, pour revenir ensuite se positionner vers sa route normale comme si il avait pu récupérer l’usage de son moteur gauche, s'est abîmé dans une zone séparatiste prorusse où des affrontements récents ont opposé insurgés prorusses et forces gouvernementales ukrainiennes en plein contexte de la crise ukrainienne de 2013-2014.

Deux avions militaires ukrainiens auront d’ailleurs été abattus dans la même zone le 23 juillet suivant…

Le Boeing 777-200ER est un avion de ligne gros porteur immatriculé 9M-MRD, ayant accumulé plus de 43.000 heures de vol en 6.950 cycles depuis le 29 juillet 1997, date de son premier vol. Il a décollé d'Amsterdam-Schiphol à 12 h 14 heure locale pour une arrivée prévue le lendemain pour 06 h 09, heure locale.

Tandis qu'un positionnement du vol MH17 est fourni à chaque minute depuis son départ d'Amsterdam, son signalement disparaît à l'entrée de l'espace aérien ukrainien à 15 h 11 locale à la verticale de la ville de Kovel.

Il est relocalisé plus d'une heure après, et pour la dernière fois, à 16 h 19 heure locale d'Ukraine entre les villes de Chakhtarsk et Hrabove, approximativement à 50 kilomètres de la frontière avec la Russie.

Flightradar24.com a indiqué qu'à ce moment-là, un Boeing 777 appartenant à la compagnie Singapore Airlines et un Boeing 787 d'Air India étaient à seulement 25 kilomètres de l'endroit où l'avion avait disparu des radars ukrainiens.

L'avion s'est écrasé à côté du village de Hrabove, à l'est de la région de Donetsk, proche de la frontière séparant les deux oblasts sécessionnistes de Donetsk et de Louhansk, près de la ville de Chakhtarsk.

Des photographies du site de l'accident montrent des morceaux épars de fuselage et des pièces de moteurs cassés, ainsi que des dizaines de corps carbonisés et des passeports. Une partie de l'épave a été retrouvée à proximité des maisons dans le village de Hrabove. Des corps sont tombés par dizaines dans des champs, certains sur des toits. Les décombres s'étalent sur un périmètre de plus de 10 kilomètres, autour de la commune.

Plus des deux tiers des passagers sont néerlandais, 28 passagers sont malaisiens et les passagers restants sont de onze nationalités différentes.

Parmi les victimes, se trouvaient des experts de la lutte contre le sida qui se rendaient à la 20èmeconférence internationale sur le SIDA à Melbourne, notamment Joep Lange, chercheur néerlandais spécialisé dans le traitement du VIH, le sénateur travailliste néerlandais Willem Johannes Witteveen, l'écrivain australien Liam Davison et l'actrice malaisienne Shuba Jaya.

Réaction de Florence quand elle entend à la radio du bord que le congrès anti-sida est décimé : « Mauvaise nouvelle : l’épidémie de Sida va repartir de plus belle… non, enfin, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire ! »

Ouais, on peut faire mieux et proposer de boucler l’espace aérien des états responsables, en pense Paul, en interdisant tout atterrissage et tout décollage des avions à destination ou en provenance desdits pays.

Si maintenant on tire sur n’importe qui, où va le trafic aérien mondial ?

Mais plus sûrement, selon une correcte application de la « loi des séries » après la disparition du vol MH310, traduite en langage populaire par l’adage « jamais deux sans trois », y’a plus qu’à attendre la troisième catastrophe de l’année concernant ladite compagnie pour qu’elle dépose le bilan…

Selon Interfax, l'appareil volait à une altitude de 33.000 pieds (10.100 m) lorsqu'il aurait été abattu par un missile comme l'atteste la présence de shrapnels observés notamment sur un débris de la partie supérieure avant gauche du cockpit.

Les shrapnels, du nom de son inventeur, équipent encore quelques munitions : il s’agit de billes d’acier ou de titane propulsées au dernier moment en avant, avant d’atteindre la cible qui la « découpent » comme le ferait du plomb de chasse.

Les dégâts sont peut-être plus légers qu’une charge explosive, mais l’inconvénient devient nul en altitude sur un avion pressurisé et l’avantage, c’est qu’en explosant à proximité, ils infligent des « blessures » de façon plus certaine qu’une explosion qui n’a d’effets destructeur seulement que dans le périmètre du blast.

Selon les occidentaux, cela proviendrait d'un missile sol-air Buk-M1 (code OTAN SA-11) ou 9K38 Buk-M1-2 (Code OTAN SA-17 « Grizzly »), voire un S-300 de fabrication russe qui sont équipés de ces charges.

Le SA-11 équipe les forces armées ukrainiennes et russes, les SA-17 et S-300 les forces russes. Son maniement n'est pas jugé à la portée des séparatistes prorusses, selon plusieurs experts militaires, même si les forces séparatistes comportent plusieurs anciens militaires ayant servi dans des unités anti-aériennes.

Si un missile a causé l'accident, c'est probablement un Buk car c'est la seule installation de missiles sol-air dans la région capable d'atteindre l'altitude du trafic aérien commercial.

En effet, celui-ci est un projectile autopropulsé et guidé par récepteur radar-passif capable d'atteindre des cibles aériennes volant jusqu’à 35 km de distance et 22.000 mètres d’altitude.

Il suffit d’éclairer la cible avec un radar de suivi resté au sol, l’engin de mort s’aligne tout seul sur l’écho électromagnétique ainsi créé.

Selon un expert britannique, la pressurisation de la cabine de l'avion fait qu'elle a explosé instantanément sous l'effet des shrapnels du missile SA-11 et la réserve de carburant s'enflamme aussitôt même si les témoignages et les premières images du crash ne montrent pas de flamme ni de fumée lors de la chute de l'avion, incendie qui aura été étouffé tout de suite après l’explosion dans l’air raréfié des hautes altitudes.

Une hypothèse qui explique le large périmètre dans lesquels sont tombés les débris.

Selon le Wall Street Journal, les organismes américains seraient divisés sur le fait de savoir si l'avion a été abattu par l'armée russe ou par des séparatistes prorusses. Ils insistent sur le fait que « toutes les routes mènent aux Russes dans une certaine mesure », de toute façon.

Il a également été mentionné, qu'un satellite américain a localisé la signature infra-rouge d'un missile sol-air juste avant que le Boeing se soit écrasé. D'après le Wall Street Journal, les services de renseignements américains pensent que la Russie a introduit clandestinement en Ukraine les systèmes de missiles responsables de la catastrophe et que ceux-ci ont été ensuite ramenés en Russie pour ne pas laisser de preuves sur place.

Hypothèse un peu tirée par les cheveux : quel intérêt pour les russes d’une telle manœuvre, juste pour abattre un avion civil, alors que des batteries existent déjà en région séparatiste pour se protéger des attaques aériennes de l’armée régulière d’Ukraine, avant et après la catastrophe ?

Le 17 juillet, les systèmes de radiodétection russes ont enregistré le fonctionnement du radar Koupol d'une batterie de Buk-M1 déployée près du village de Styla (30 km au sud de Donetsk, en zone sous contrôle ukrainien), annonce un communiqué du ministère de la Défense russe.

« Les caractéristiques techniques des Buk-M1 permettent de procéder à un échange d'informations sur les cibles aériennes entre toutes les batteries d'une même division. Cela signifie que le missile aurait pu être tiré par chacune des batteries déployées à Avdeïevka (8 km au nord de Donetsk) ou à Grouzsko-Zorianskoïe (25 km à l'est de Donetsk). ».

Et de poser la question : « À quoi servent ces batteries de DCA contre des insurgés qui n’ont pas d’aviation ? »

Question idiote : à prévenir toute attaque de l’aviation russe elle-même, n’est-ce pas !…

http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/11/mains-invisibles.html

 


Mains invisibles : Chapitre XXXIV.4 : 14 Juillet 2014 (4/4)

 

Chapitre XXXIV.4

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

14 Juillet 2014 (4/4)

« De toute façon, leur putsch a déjà échoué… Ils n’ont plus l’avion ! »

Ils restent dangereux tant qu’il y a des obus qui ne sont pas sous la garde des troupes loyales à la République.

« Mais vous savez qui c’est, au moins ? Vos capitaines comme vous le présumiez un temps ? »

On est passé aux officiers supérieurs : « Un coup de force des colonels… »

Comme à Athènes, il y a bien longtemps.

« Guy Proudhon, c’est un sous-officier « suicidé » d’avoir été intoxiqué pendant la première guerre du Golfe avec des poussières d’uranium appauvri. Vous n’étiez pas né, vous ne pouvez pas savoir. En revanche, on surveillait son blog et son association de vétérans quand j’étais patron de la DRM.

Un jour, il a été retrouvé pendu dans sa maison. Sans un mot d’explication, après s’être battu pendant des années et des années auprès du ministre des anciens combattants pour qu’on reconnaisse officiellement son état de santé.

Un décès suspect, mais il n’a pas été possible d’en faire plus : les gendarmes, peut-être sur ordre ou parce qu’ils étaient trop cons, ont convaincu sa famille de le faire incinérer rapidement, faute de pouvoir lui acheter un cercueil et une concession.

Comme si la sœur ignorait que les frais d’obsèques, dans ces cas-là et pour nos vétérans les plus démunis, sont pris en charge par le ministère !

Autrement dit, c’est signé du régiment d’infanterie de marine, qui est justement à dissoudre aux dernières nouvelles du gouvernement, engagé dans la première guerre en 91/92. »

Une mesure de rétorsions ?

Pas besoin d’en savoir plus : Paul avait compris.

La radio grésille : les canons sont repérés dans la plaine de France, derrière Garonor, entre deux autoroutes, à mi-distance entre Roissy Charles-de-Gaulle et Le Bourget.

« Si on décolle, on est sur zone en combien de temps ? »

7 à 8 minutes.

« 9 heures 00 … On a donc 95 minutes. Il faut qu’on ait une position GPS, que l’on puisse calculer une route. »

Qui va presque tout droit dans le prolongement de la piste et jusqu’à Évreux.

« Euh, Amiral … Il n’y a pas moyen de les pousser à la reddition, plutôt que d’aller les anéantir sans coup de semonce ? »

Paul a raison : il y a les pelotons du dispositif « Vigipirate » de Roissy-CDG et les troupes de soutien logistique à Satory qui restent mobilisables.

« Faut les autorisations ! »

Paraît qu’il s’en passait, jusque-là l’amiral.

Le temps passe, comblé par des appels radio. Les tireurs des toits de la place de la Concorde ont été maîtrisés et mis aux arrêts.

Le Président Landau sort tendu, sans rien en laisser paraître, de son palais pour remonter la rue du Faubourg Saint-Honoré et déboucher sur la place de l’Étoile par la rue Friedland.

Un parcours « normal ».

Même pas applaudi, aucun petits-drapeaux tricolores aux fenêtres.

Il est accueilli par son chef d’état-major où ils grimpent dans son véhicule militaire piloté par son chauffeur personnel en uniforme, médailles au vent et le général gouverneur de Paris.

« – On m’a dit que des troupes hostiles manœuvrent à proximité de Paris…

– Ne vous inquiétez pas Monsieur le président. Le périmètre a été sécurisé ! Et nos derniers éléments suspects sont actuellement cernés en vue de leur neutralisation.

– Bien, bien. On m’a parlé aussi d’une éventuelle attaque aérienne…

– Oui, Monsieur le Président. On l’a découverte dans la nuit. Mais le ciel de Paris est sécurisé par nos batteries de missiles anti-aériens et le seul avion capable de les franchir est de nouveau sous le contrôle de « Charlotte » depuis une demi-heure au moins.

– Ah oui, « Charlotte », décidément… Il faudra vraiment l’inviter à déjeuner à l’Élysée, celle-là ! »

Le président se souvient encore de sa trop brève entrevue avec l’industrielle ardéchoise à Washington.

Moment de solitude du général « Deux-Villes-Liées »…

« – Si vous le souhaitez… »

9 heures 15. Les troupes sont au contact visuel avec les artilleurs :

« – Charlotte ? Ici « big-bougie ». En position. J’illumine les cibles pour un tir en piqué. Mais nous avons des gars qui cernent notre cible et s’en approchent plus des commandos héliportés en approche.

– « Charlotte » à « big-bougie » (quel nom de code, qui fait penser immanquablement à un phallus et quelques positions du Kâma-Sûtra, dont celle de la « bougie ardente » à Paul !), Bien reçu décollage dans 5 minutes. Après vous faites évacuer vos gars assez loin…

Je vous préviens, Amiral, dès qu’on mettra les gaz, ça décoiffe. Alors accrochez-vous à votre casque et votre viseur et laissez-moi piloter le bazar sans ne rien toucher à quoique ce soit d’autre. »

Normalement, il y a une escouade d’hélicoptères d’attaque au sol qui se précipitent au nord de Paris, détournés du défilé de clôture : ils passent à Satory s’équiper de missile air-sol de courte portée et de munitions de 20 mm.

Tension des dernières minutes d’attente.

« On y va, Capitaine ! »

C’est trop tôt, mais un ordre con, ça reste un ordre con, même dans les opérations.

L’Atar ronfle et ébroue la machine. La postcombustion est allumée.

Puis c’est le lâcher de freins. La piste est avalée rapidement avant d’arrondir presqu’au bout !

L’avion monte, Paul rentre les ailerons et là, c’est l’accélération dès que Mach 0,4 est atteint : les portes de la veine d’alimentation d’air se referme sur le turboréacteur qui s’étouffe pour venir gaver les deux statoréacteurs de comburant.

La montée est vertigineuse et Paul ouvre en grand toutes les buses d’admission de kérosène dès qu’il est capable de tenir son avion à la verticale, sans embardée, manche à balai au point mort…

Sportif.

« Vous faites toujours ce numéro-là pour emballer les filles ? »

Que l’amiral s’occupe de la radio, dans le boucan, et de ses viseurs.

« Je vais monter à 80.000 pieds, au-dessus des nuages. On ne va pas voir grand-chose. Mais à la verticale du point GPS, je coupe les réacteurs et déploierai les ailerons en grand. Ça va ralentir sévère à nous envoyer en voile rouge et j’arrondirai la trajectoire jusqu’à être en piqué à 100/120 nœuds, aérofreins déployés.

On aura alors environ 80 à 90 secondes pour ajuster la cible et tirer nos engins avant de s’écraser au sol ou de faire une ressource. Bien sûr, le plus tôt sera le mieux. »

Et ensuite, ils mettront le cap sur Fauville. Tout droit.

Manœuvre qui manquera de faire vomir Gustave, tellement l’estomac et son contenu remontent à la gorge.

Mais quelle galère !

« « Charlotte » à « Bougie-ardente » : vous en êtes où au sol. Je suis à votre verticale dans moins de 2 minutes… »

Silence radio en réponse. « Allo ? Bougie-ardente ! Vous êtes toujours de ce monde où vous vous êtes fait bouffer par les « méchants » ? »

« Mon commandant, ici « Big-bougie », pas bougie-ardente si c’est à nous que vous parlez ! »

Fou rire de l’amiral qui écoutait et se remet de la décélération pour le moins vigoureuse : il n’a plus 20 ans.

« – Charlotte à big-bougie : excusez. Suis à votre verticale et entame mon piqué.

– Attendez encore 30 secondes pour confirmation de la reddition de la cible. C’est marrant, je ne vous vois pas et ne vous entend pas…

– Ne soyez pas con lieutenant, je suis trop haut et moteur coupé pour une descente aux aérofreins…

– Ah bon… »

Eh oui !

« – Ça y est, je les ai repérés et verrouillés… Mais curieusement, l’illumination laser vient de faire défaut…

– Allons bon… un contre temps ?

– Big-bougie à Charlotte. Attaque annulée. Cible neutralisée. Vous pouvez rentrer.

– Reçu Big-bougie. Vous êtes sûrs, qu’on n’y revienne pas ?

– Affirmatif mon commandant ! Opération terminée !

– Content que ce se soit bien passé : on rentre ! Protégez vos tympans, je rallume la bestiole. »

10 heures 30 : on peut voir au loin les fumigènes de la PAF qui survole Paris en ouverture du défilé aérien.

Cette année, ils sont neuf, alors que d’habitude ils ne sont que huit.

Un défilé normal, puisque même les sifflets et les huées auront accompagné le véhicule du président sur son parcours jusqu’au rond-point des Champs-Élysées.

Mais pas de bonnets-rouges, cette année. Pas de pancarte ni de banderoles non plus.

Rien que du « très normal ».

Tout juste un petit rappel télévisuel après 13 heures, piétinant une promesse de plus de ne pas faire de show dans les jardins devant les caméras, sur le respect dû à la fonction présidentielle et quelques 31 arrestations.

Il ne se sera rien passé d’extraordinaire ce 14 juillet-là, sauf un hommage aux sacrifiés d’une guerre mondiale, qui 100 ans avant n’avait pas encore commencé et une météo qui se sera dégagée en fin de journée.

Naturellement, « black-out » total dans la presse et « gueule de bois » chez les apprentis insurgés.

Mais ne serait-ce que partie remise ?

Juste une série de quelques 80 posts comme d’une ultime trace sur deux blogs quelconques, comme il en existe des millions, racontant « ce qui ne s’est jamais passé ».

Paul sera à Kotor au soir, avec 24 heures de retard.

Eurydice prendra la mer le lendemain vers le canal de Corinthe, une « construction » antique des plus époustouflantes…

Et ce n’est pourtant pas une des 7 merveilles du monde.

I3 – Bonifacio ; le jeudi 17 juillet 2014

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Mains invisibles : Chapitre XXXIV.3 : 14 Juillet 2014 (3/4)

 

Chapitre XXXIV.3

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

14 Juillet 2014 (3/4)

À six heures du matin du 14 juillet, Morthe de l’Argentière se fait déposer par un hélicoptère civil sur le parking du Mercure du coin pour redécoller avec « Charlotte » à bord.

« Niergnies est cerné par une compagnie de commandos de marine mobilisés cette nuit. On attend mon arrivée pour mener l’assaut. »

Comment a-t-il réussi à faire ça, le « banni » des ministères à la retraite ? Il a dû se démener comme un beau diable pour mobiliser dans l’urgence de la troupe un dimanche.

« Les effectifs disponibles ne sont en effet pas très nombreux. Quant à avoir les autorisations nécessaires du ministère ou de l’état-major, on attendra mardi, parce qu’ils sont tous aux abonnés absents ! »

Par ailleurs, il a lancé le capitaine de frégate Guigou à l’assaut de l’amirauté.

« – Pardon ? L’amirauté ?

– Oui. Depuis hier-soir, les toits qui surplombent la place de la Concorde ont été investis par des tireurs d’élite d’un détachement inconnu qu’il s’agit de déloger. Idem au Crillon : il y a bien un attentat grave qui se prépare pour le défilé.

– Un 14 juillet normal pour un président normal, en somme ! » en rigole Paul.

Si celui-là se contentait de se faire siffler par la foule… Mais non : il aura dressé un double barrage de cavaliers de la garde-montée, sabre au clair autour de son command-car pour passer les troupes en revue.

Un tireur embusqué depuis les trottoirs n’a aucune chance de faire un carton, comme ç’aurait pu être le cas en 2002 contre Rackchi. Tous les toits de l’avenue des Champs-Élysées ont été investis par des tireurs d’élite du GIGN et plusieurs milliers de policiers surveillent la foule et les façades des immeubles : ambiance garantie !

Comment a-t-il été averti ?

« Si vous saviez… les effets d’une « main invisible », peut-on dire. »

C’est quoi encore ce nouveau délire ?

Décidément, « les mains invisibles » auront été évoquées partout et tout le temps depuis des mois et des mois pour expliquer l’inexplicable, même par le Pape !

Alors, si maintenant l’amiral s’y mettait aussi, où allions-nous donc ?

« Pour tout vous dire, hier je déjeunais avec « I-Cube », vous savez, celui qui raconte sur son blog vos « petites affaires ». »

Il se souvenait de leur conversation d’août 2012 sur ce sujet et d’avoir lui-même été lire « Opération Juliette-Siéra », son premier « roman ».

« Parce que vous avez enfin compris que ce n’était pas moi ? »

Probablement…

« Il m’a averti et expliqué à peu près comment ça doit se passer. Et de rajouter qu’on va trouver votre avion armé de bombes au napalm qui doit aller faire un joli barbecue sur la tribune officielle. Heureusement, il n’y a aucun chef d’État à part le nôtre, là-dedans… »

Oui mais, si on empêche le décollage du Nivelle en mettant un ou deux véhicules en travers de la piste, ça sera largement suffisant pour empêcher l'opération.

« Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est comment il est arrivé là. Vous m’aviez pourtant dit, ou si ce n’est pas vous, quelqu’un d’autre, qu’il avait été dé-motorisé… Je ne comprends pas. Parce que ce n’est pas un transport en camion, puisqu’il y avait deux pilotes samedi à bord… »

En voilà qui ont dû se faire caguer à compulser le mode d’emploi, se félicite Paul.

Parce que c’est un avion compliqué à piloter. « On la re-motorisé il y a environ 15 jours pour une mission idiote… »

C’est quoi cette histoire, questionne l’amiral ?

« Je ne me souviens plus… Êtes-vous ou non habilité « défense », déjà, dans votre situation de retraité ? »

Il ne va pas recommencer : « Même secret d’État depuis quelques mois… Mais je suis devenu comme vous : totalement amnésique sur ce qui n’existe pas ! »

Une bonne école, son capitaine de frégate.

« Alors je peux vous raconter : la mémoire m’est revenue d’un coup… »

Mais ils arrivent déjà à proximité du terrain de Niergnies.

Le commando de choc de la marine est déjà sur le pied de guerre, prêt à intervenir, commandé par un lieutenant de vaisseau.

Le plan est simple : ils foncent à travers la porte d’entrée et maîtrisent tout le personnel au bivouac à travers champ.

« Euh, j’aimerai qu’on ne tire pas trop du côté du prototype… Ses céramiques résistent bien à Mach 5, mais vos neuf millimètres, je ne suis pas sûr. »

Et puis ils mettront des camions en travers de la piste pour en interdire l’usage provisoirement.

« Le tout, c’est de se saisir aussi des pilotes. »

Oui, mais ils sont où ?

« À bord de l’appareil, peut-être… »

En dix minutes à peine, la première compagnie du Commando « Sergent Guy Proudhon » et son escorte de gendarmes sont maîtrisées, avec seulement une ou deux courtes rafales de sommation tirées en l’air…

Aucune résistance.

Les gendarmes sont d’ailleurs les premiers à se « désister » de toute tentative séditieuse.

« On n’a reçu l’ordre que de prendre position et de fermer les accès aux civils… »

En attendant, ils sont aux arrêts, sauf un qui a pris la poudre d’escampette à poursuivre son chien qui s’est fait la malle à courir après un lièvre affolé par la première courte rafale de Famas…

Les pilotes, un allemand et un tchèque tous les deux maîtrisant un français sommaire, sont plus diserts. Ce sont des mercenaires recrutés il y a un bon mois et arrivés en France il y a moins d’une semaine.

« La mission consistait à bombarder Paris à 10 h 35 et à envoyer le zinc à la flotte dans la Manche à proximité de l’Angleterre… Un sacré engin que vous avez là ! »

Pas facile à piloter, sauf ailerons déployés et à basse vitesse… Ce comment ils sont arrivés jusque-là sans encombre.

« Je vous garantis qu’il peut faire du Mach 2,3 au niveau de la mer et du 5 à haute altitude. Mais c’est vrai qu’il est assez fantasque, tel que vous auriez eu du mal au-dessus de Paris. »

Soit ils volaient à petite allure, et ils auraient été interceptés par la chasse ou les missiles anti-aériens déployés à tout hasard si l’alerte avait été donnée, soit ils filaient à haute vitesse et ils se seraient retrouvés en voile noir et dans la stratosphère en moins de temps qu’il ne faut pour arriver à Paris…

À ce jeu-là, le premier pilote d’essai, il avait failli y laisser sa peau pour atterrir finalement en urgence à Solenzara.

Mais à grande vitesse, aucun missile ni même aucun avion ne peut plus l’intercepter, sauf à croiser sa route par inadvertance.

« On fait quoi maintenant ? »

On sait qu’il y a un peloton d’artillerie de campagne du côté de Satory…

« Toujours votre « main invisible » ? »

Oui. « J’y ai envoyé un peloton avant notre départ d’Arras, mais la place est vide. Un patrouilleur aérien circule autour du Bourget et de Roissy pour vérifier. S’il le repère, une compagnie de la police de la flotte est censée se rendre sur place et les neutraliser. Sans ça, on fait un passage et on largue les munitions destinées à la place de la Concorde sur eux » sans coup mollir.

« Vous feriez feu sur des inconnus sans en avoir reçu l’ordre ? »

C’est lui qui les donne, les ordres.

« Donnait, plutôt. Mais au moins, avez-vous un pilote qui sait se servir de cet avion et un co-équipier qui sait se servir du système d’arme ? »

Le pilote ? Il l’a en face de lui.

« – Eh dis donc, je ne suis plus sous vos ordres. Et je n’en reçois plus depuis bien longtemps. J’ai passé l’âge ! Exception faites pour les ordres cons, naturellement.  

– Le jeune chien-loup prêt à mordre pour défendre les institutions du pays se dégonflerait-il ? C’est un ordre-con, comme vous le dites et c'est le moment d'obéir sans discuter.

– Je ne suis plus votre « petit-vieux » ? Et puis vous l’avez dit vous-même : en voie d’être marié, père de famille, du plomb dans la tête, quoi…

Mais si vous m’en donnez l’ordre, pour une fois, je veux bien monter à bord et tirer vos munitions !

– Et c’est qui qui pilote ?

– Bé vous, Amiral !

– Je préférerai l’inverse… pour la réussite de ce raid.

– Parce que vous savez vous servir de ce système d’arme-là, vous ?

– Non, mais je vais apprendre !

– Et pourquoi ne pas apprendre directement à piloter le « 001 » ?

– Parce que vous ne sauriez pas vous servir du viseur des bombes, mon « petit-vieux »… »

La pitié qui se fout de la charité…

Pendant qu’ils se disent tout ça, ils s’avancent vers le prototype et grimpent à bord en faire la visite et la check-list, bien décidée à aller neutraliser les artilleurs du Commando « Sergent Guy Proudhon » séditieux et apprenti putschiste… 

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Mains invisibles : chapitre XXXIV.1 : 14 Juillet 2014 (1/4)

 

Chapitre XXXIV.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

14 Juillet 2014 (1/4)

S’il n’y avait pas eu cette incroyable mise en examen de l’ex-président Krasoski, après 24 heures de garde-à-vue et sa riposte télévisuelle pour le moins extraordinaire dans la mesure où deux journalistes vedettes du petit-écran acceptent de jouer le scénario de « Monsieur mon bon maître », dans une mise en scène pitoyable de la prétendue victimisation de l’interviewé, ç’aurait pu être un mois normal.

Excepté pour la météo capricieuse…

S’il n’y avait pas eu cette idée complétement incroyable du président Landau de vouloir reporter les cérémonies du 14 juillet, la fête nationale de plus de 60 millions de personnes, au 15, le lendemain en cas de qualification de l’équipe de France à la finale du mondial de foot, pour lui  permettre d’être personnellement invité dans le stade parmi les supporteurs, ç’aurait pu être un mois normal.

Excepté pour la météo capricieuse…

Notant par ailleurs, que le premier ministre avait insisté pour remplacer le Président pour ce voyage aux frais de la princesse qui ne devait rien à leur amour personnel pour le ballon rond, mais bien tout à l’absolue nécessité des devoirs de leurs charges…électorales et réciproques…

Parce que déplacer une fête nationale pour un match de foot, faut oser le faire !

Tout en notant aussi que l’hypothèse d’un mondial victorieux a donné au gouverneur militaire de Paris, au général chargé d’organiser le défilé et au chef d’état-major personnel du président, quelques cheveux blancs : comment vider les supporteurs en folie dans cette éventuelle nuit de victoire, étalés sur la plus célèbre avenue du monde, nettoyer la chaussée et préparer les troupes à défiler en seulement quelques heures ?

Finalement, tout est rentré dans l’ordre, la tribune officielle n’a pas eu à être déménagée dans l’urgence place de la Nation, les bleus ayant eu la bonne idée de se faire sortir par la « Mannshaft » et ça a été un défilé presque normal.

Excepté pour la météo capricieuse…

S’il n’y avait pas eu quantité de « peaux de banane » glissées sous les pieds de tous les barons de la droite républicaine, depuis déjà de nombreuses semaines, mais surtout depuis la publication de l’audit du parti que Paul et Anjo, sur ordre, avait réussi à sauver une première fois il y a de ça moins de 12 mois, ç’aurait pu être un mois normal.

Excepté pour la météo capricieuse.

Financer des voleurs pris la main dans le pot de confiture, avec de l’argent « pas à soi » et qui une fois de plus sert à corrompre, il y a de quoi être écœuré.

Heureusement, personne ne l’a su dans le public ni dans la presse.

En revanche, sûr que quelques personnes dans le secret sauront s’en souvenir et même menacer de le faire savoir plus tard.

C’est comme ça que la corruption nourrit la corruption…

Par effet mêlé de retour de bâton et de renvoi d’ascenseur !

S’il n’y avait pas eu la défaillance de la famille majoritaire (pour 25 % des parts seulement et heureusement) dans la « BES » portugaise, Paul aurait pu passer un mois de juillet « normal » (hors la météo capricieuse) à mettre l’usine d’Aubenas en mode « veille estivale » et préparer tranquillement son tour en mer Égée depuis l’hôtel de Kotor, avec sa famille et quelques-uns de leurs invités…

Mais quand il a appris que la filiale internationale de la Banque de l’Esprit Saint ne faisait pas ses échéances, d’environ 1,6 milliard d’euros, soit à peu près les 2 milliards de dollars détournés de la Bank of China, agence de Hong-Kong, au moment où « Nathalie-la-rouquine », reçoit instruction de venir souscrire à l’émission du jeudi 17 juillet pour les titres à échéance de 10 ans, justement de quelques 1.000 à 1.500 M€, il aurait pu ne pas s’affoler.

Et ne pas penser que décidément ce paquet de pognon était maudit !

Dans la seconde semaine de juillet le cours de l’action de la banque s'est effondré de 17,24 % en deux séances avant d'être suspendu par l’autorité portugaise des marchés boursiers, et a encore plongé de 5,5 % vendredi après la reprise des cotations, avec interdiction des ventes à découvert et reperdre 20 % la semaine suivante pour ne valoir plus qu’une poignée de centimes d’euro par action un peu plus tard.

Et puis d’1,6 milliard, la dette « à découvert » n’avait été plus que de 1,3 Md€ garanti par 2,1 Md€ d’actifs disponibles en contrepartie, sous forme de fonds propres.

Une erreur de gestion de trésorerie, tout au plus ? Pas totalement sûr...  

Les « vautours » des agences de notation se sont précipités pour dégrader la note de la dette de la banque, au niveau des fonds spéculatifs.

Et le Portugal a pu émettre 1,25 Md€ sur 6 à 12 mois, les 13 et 16 juillet dans un climat où le taux à 10 ans s’est à peine tendu, reculant même à 3,866 % contre 3,985 % la veille, une détente également perceptible pour l'Espagne et l'Italie.

Ce sera d’ailleurs également le cas pour l’émission française du 17.

Anjo n’avait pas « carambouillé ». Toutefois, il a paru plus sain à Paul de ne pas mettre tous ces œufs dans le même panier et sur les conseils de Barbara et de Nathalie, il s’apprête à ouvrir d’autres comptes avec sa fausse-identité belge... Quoique justement, il lui faudra s'y prendre autrement.

Après tout, le « bail-in » voté par les parlements européens lui commanderait, en « bon père de famille avisé », de diversifier hors l’euro-zone les avoirs du trésor Français.

Si le 14 juillet, le ministre de la défense n’avait pas fait savoir que l’opération Serval se prolongeait dans le Sahel par l'opération Barkhane pour lutter contre le terrorisme dans l'ensemble de la région, avec « 3.000 militaires en tout », prétendant que « le président de la République a souhaité qu'il y ait une réorganisation de nos forces dans la zone », ç’aurait pu être un mois normal.

Excepté pour la météo capricieuse…

« L'objectif est essentiellement du contre-terrorisme ».

Après la réussite de Serval, « il y a le souci pour nous et pour les pays de la zone de veiller à ce qu'il n'y ait pas de recrudescence » du terrorisme, car « il y a toujours des risques majeurs de développement de djihadistes dans la zone qui va de la Corne d'Afrique à la Guinée-Bissau », a-t-il insisté.

L'opération Barkhane se fera en partenariat avec les cinq pays de la zone sahélo-saharienne, ce qui fait à peu près 3.000 militaires en tout.

« Le but, c'est d'empêcher que ce que j'appelle l'autoroute de tous les trafics ne devienne un lieu de passage permanent, de reconstitution des groupes djihadistes entre la Libye et l'océan Atlantique, ce qui entraînerait ensuite des conséquences graves pour notre sécurité. C'est notre sécurité qui est en jeu ! ».

C’est surtout la promesse du paiement des primes d’opération assurée pour plusieurs années de personnel en OPEX, au moment même où les derniers effectifs, du personnel sanitaire, cède les clés de leur hôpital militaire aux américains restés sur place en Afghanistan.

Il y avait comme « une urgence » à rouvrir le porte-monnaie pour calmer les esprits dans les casernes.

Le 18 mars 2010 la France avait pris la responsabilité de l’hôpital installé sur l’aéroport international de Kaboul depuis 2009.

Avec des équipements techniques d’une très grande qualité, cet hôpital a permis de disposer d’une structure permettant la prise en compte optimale des blessés de la coalition, avec un dispositif allant de leur prise en charge sur la zone des opérations jusqu’à leur éventuelle évacuation, après intervention médicale, vers leur pays d’origine.

C’est 2.000 militaires français, dont 600 médecins, et 500 militaires alliés qui se sont relayés pour le fonctionnement de cet hôpital qui auront effectué 55.000 consultations dont 70 % au profit de la population afghane ; 200 hospitalisations par mois depuis 2009 ; 5.000 interventions chirurgicales ; 900 patients évacués.

À la fin du mois de juillet 2014, après le retrait des français de cet hôpital, ce ne sont plus que 250 militaires qui resteront encore un temps en Afghanistan.

Avec Barkhane qui débute et Sangaris qui se poursuit, la rumeur d’une troupe qui renâclerait à la fin des OPEX semble devoir fondre comme neige au soleil et faire revenir à des niveaux moins inquiétants le fameux baromètre du moral des troupes de la DRM…

L’état-major n’en est que plus rassuré : le rôle de gendarme de l’Afrique qu’endosse la France n’est pas pour déplaire, assuré d’avoir du travail pour quelques années encore.

Si cela n’avait pas été le centenaire du début d’une guerre mondiale épouvantable, ç’aurait pu être un mois de juillet normal.

Excepté pour la météo capricieuse…

80 délégations étrangères auront été invitées, y compris algérienne ainsi que celles du « camp des perdants » et 77 seront notamment présentes, mais sans aucun chef d'État étranger, contrairement à ce qui avait été envisagé…

Juste quelques drapeaux et une tribune officielle dédoublée sur la place de la Concorde pour accueillir quelques ministres envoyés en délégation.

Une « parade des emblèmes » avec des délégations étrangères inaugurera le défilé sur les Champs-Élysées. Celles-ci seront encadrées par des « Poilus » en tenue d'époque.

Outre le défilé aérien qui comportera 54 avions, avant que 3.752 militaires, à pied, ne prennent place sur la plus belle avenue du monde, suivi par le défilé des hélicoptères, avec 36 engins, puis le défilé des troupes motorisées et leurs 285 véhicules, 241 chevaux et leurs cavaliers de la Garde républicaine défileront.

Cette année, une chorégraphie avec 250 jeunes étrangers de 18 à 25 ans clôturera cette célébration. Sur une composition de Mozart, ces jeunes danseront avant de lâcher des colombes. La chorégraphie de sept minutes est signée José Montalvo, artiste permanent au théâtre national de Chaillot.

Si à l’occasion du défilé aérien ce n’était pas le dernier vol de 2 Mirage F1 sous les couleurs tricolores, après tout juste 40 ans de bons et loyaux services, ç’aurait pu être un mois normal.

Excepté pour la météo capricieuse…

Ce qui d’ailleurs donnera à Paul l’envie d’acheter un biplace démilitarisé pour son usage personnel : il avait une affection toute particulière pour ce chasseur léger, capable de voler vite et loin, d’atterrir sur des pistes sommaires et de se contenter d’une maintenance allégée au sol.

Mais c’est cher et il lui faut aussi de l’argent pour développer la série des prototypes spatiaux Nivelle.

Mais ça n’a pas été un mois de juillet « normal » loin de là.

D’abord, il y a le premier post de l’ignoble infreequentable, d’une série baptisée du vocable improbable de « Mains invisibles ». Sur deux blogs différents, l’ancien et un nouveau, se déroulant jour après jour du 1er juillet jusqu’au mois de septembre, de cette histoire incroyable narrée avec une précision étrange, des nouvelles « aventures de Charlotte ».

Une année de plus !

(http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/07/prologue-15.html et suivants)

I-Cube se démultipliait…

Heureusement, sur l’un et comme sur l’autre, ces posts restent assez peu lus et aucun ne sera repris dans la presse !

Parce que la journée du 14 juillet, la vraie, ne doit être racontée nulle part.

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Mains invisibles : Chapitre XXXIII.3 : Au large de Toulon (3/3)

 

Chapitre XXXIII.3

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Au large de Toulon (3/3)

 

La descente commence vers Orange où les techniciens ont sorti le « Nivelle 001 » du hangar.

Le plein de kérosène est fait et « Paul » et « l’Amiral » prennent la direction de la salle de briefing après avoir passé chacun une combinaison anti-G qu'ils ajustent.

Il y a là quelques officiers supérieurs, le préfet maritime de Toulon et un contre-amiral qui décrivent « l’espace de jeu » autour des intrus.

La situation n’a guère évolué : ils ne peuvent que constater que le destroyer « Admiral Levchenko » et son support, le bâtiment d’écoutes électromagnétiques « Liman », de la flotte russe, croisent paisiblement à 10 nœuds, à environ 13 à 15 milles nautiques au large de Toulon, en restant toujours dans les eaux internationales qui commencent à 12 nautiques de la côte.

Un passage à 300/500 pieds au-dessus et entre les navires est défini afin de rester le plus stable possible pendant ce survol à très haute vitesse.

« Par précaution, la zone au sud des îles de Port-Cros et du Levant ont été interdites de navigation et le trafic maritime suspendu ou détourné jusqu’à 14 heures. Mais rien ne nous dit qu’il n’y aura pas quelques plaisanciers où des pêcheurs dans cette zone.

Par ailleurs, sitôt les navires russes dépassés, le Nivelle devra cabrer jusqu’à 80 ° ou plus par rapport à l’horizontale, pour éviter une propagation de son bang jusque sur les côtes. »

Une belle chandelle à tirer à la verticale, qui risque de les envoyer en voile noir, le cerveau vidé de son sang, à en devenir aveugle…

Ils viendront de loin après un détour vers les Baléares, cap sur Palma de Majorque, à vitesse subsonique et 30.000 pieds comme d’un avion de ligne classique, pour être sûrs d’être repérés par les radars du destroyer et écoutés par son bâtiment-espion.

20 à 25 minutes plus tard, ils mettront cap au sud puis virant lentement vers l'est, comme venant de Madrid et en direction de l’Égypte ou de Malte, tout en descendant lentement, jusqu’à 1.000 pieds. Puis à proximité du sud de la Sardaigne, ils seront pris en charge par « Big Mama », l’Awacs de l’armée de l’air, chargé de les guider sur leur cible et de les faire arriver entre les deux navires.

La partie la plus difficile du vol.

Car après coup, pour éviter de faire voler en éclat toutes les fenêtres du littoral, ils auront moins de 10 secondes à tout casser pour arrondir à la verticale et propulser le cône du bang hors d’atteinte des habitations côtières ou de façon très atténuée.

Mission casse-gueule. Le capitaine de frégate Paul de Bréveuil et « l’Ami-Râle » s’installent à bord, se sanglent, effectuent la check-list avant mise en route puis démarrent le moteur.  

« Vous avez pensé à faire changer les sièges-baquets. C’est bien ça, les autres auraient été vraiment trop inconfortables pour nos acrobaties ! »

Paul propose à « l’Ami-Râle » de faire le décollage, ce qu’il accepte avec plaisir car c’est pour lui un extraordinaire privilège de pouvoir piloter un avion affichant de telles performances. 

Le « Nivelle 001 » s’aligne. La poussée, puis la postcombustion, sont appliquées. L’avion roule normalement. La rotation a lieu à 180 nœuds avec une forte accélération.

Le train est rentré dès que le variomètre devient positif, puis l’avion accélère à 300 nœuds, les portes d’arrivée d’air se refermant sur l’Atar qui étouffe, pendant qu’elles s’ouvrent sur les statoréacteurs dont seulement un tiers des buses est ouvert pour modérer la poussée et la consommation instantanée, avec un taux de montée de 40.000 pieds par minute.

Le niveau 200 est atteint en 30 secondes.

La montée est maîtrisée ensuite au pilote automatique réglé sur 2.000 pieds minutes, jusqu’au niveau 330, à l’allure de 340 nœuds au badin extérieur. Un vol normal.

Paul fait le radio et roule de centre de contrôle en centre de contrôle pendant une petite demi-heure.

« Bon maintenant, on met le transpondeur sur la fréquence 1.200, on fait silence radio et on descend en vol plané en virant lentement au Sud-Est, Commodore ! »  

À 10.000 pieds, Paul reprend les commandes et ils inversent leurs rôles dans le cockpit.

« Faut régler sur la fréquence de « Big-mama » et se signaler. »

À 120 milles nautiques de la côte, « L’Amiral » est à la radio. Une fois le contact établi avec l’AWACS, Paul prend le cap nord par la gauche, vers le destroyer, puis descend tranquillement jusqu’à 600 pieds au-dessus de la Méditerranée, non sans avoir relancé l’Atar, volets sortis, pour ralentir la machine à en étouffer les statoréacteurs.

Un dernier cap est donné par l’Awacs. Ils s’alignent.

80 nautiques. Tout droit. Il faut rentrer les volets et là, la machine commence à s’emballer…

Une fois stabilisé, avec un cap d’interception vers le destroyer, Pedro, le dernier modèle de pilote automatique, maintient parfaitement le vol horizontal.

À 70 nautiques de la côte, les deux statos pulsent et accélèrent rapidement le « Nivelle 001 » tels que les pilotes sont acculés au fond de leurs sièges.

Et puis dépassé Mach 1,8, la machine vibre, se cabre, redescend, remonte, décroche de son cap originel, revient.

La sangle jugulaire du casque d’Haddock ayant été mal capelée, son casque joue au bilboquet sur son crâne partiellement dégarni.

« Annoncez-moi l’altitude… »

Le pauvre, il ne voit plus rien avec son casque qui lui tombe sur les yeux.

« Big-mama » s’inquiète : « Tenez votre cap Carlita ! 1 degré à gauche. Vous allez passer à côté de votre cible ! Corrigez, corrigez ! »

« Je voudrais les y voir, tiens ! »

La mer se rapproche, puis s’éloigne des dizaines de fois par seconde.

En deux minutes, l’appareil atteint 1.525 nœuds, soit Mach 2,29 ou encore 780 mètres par seconde. 46,800 km/minute. Il faut tenir encore 50 secondes à ce rythme d’enfer.

Alors que dans le sillage de l’avion, la « mer fume », écrasée par l’onde de choc.

La surprise est totale à bord du superbe destroyer de 165 mètres de longueur « Admiral Levchenko ». Le radar de veille lointaine avait bien vu passer au loin un vol commercial par le sud de la Sardaigne, vitesse et descente faibles.

Puis l’avait perdu à cause de la rotondité de la terre.

90 secondes avant le passage du prototype, le radar doppler de poursuite détecte un mouvement supersonique au ras des flots, en convergence rapprochée.

Un missile ?

Pas possible : on n’est pas en guerre !

L’officier de quart tente de communiquer avec la passerelle avant de déclencher l’alarme.

Mais plus les choses se précisent, plus l’alerte de combat devient impérative.

Là, c’est la passerelle qui communique avec le PC radar.

« Vecteur aérien par les 9 heures ! En rapprochement très rapide ! »

Aux jumelles, on ne voit rien qu’une tâche blanche d’écume à l’horizon qui grossit rapidement à vue d’œil.

Même pas le temps de voir le bolide passer entre les deux navires. Que déjà c’est l’assourdissante explosion du « bang » et sa volée d’embruns qui inonde les antennes du « Admiral Levchenko ».

L’onde de choc, dans un énorme fracas, secoue le navire. Des hublots éclatent en même temps qu’un abri des radars de détection sous l'effet de la convergence du cône incurvé de l'onde de choc quand le prototype part en chandelle, qui fait comme une énorme roulement de tonnerre démultiplié en une fraction de seconde.

La panique s’empare momentanément de l’équipage : les alarmes sonnent dans tous les sens.

Les machines mettent subitement en panne, plusieurs durites s’étant « décrochées » faisant gicler de l’huile brûlante et de la vapeur pour une autre, dans la cale devenue provisoirement impraticable.

Paul a tiré d’un coup sur le manche jusqu'en butée pour une ressource extraordinaire, puis l’enfonce pour éviter le vol noir. Cap tout droit. L’avion monte tout droit sans même ralentir, plus à l’aise dans les couches moins denses de l’atmosphère : il ne « flotte » plus !

« Dites donc, heureusement que vous étiez bien ficelé à votre siège. Sans ça, on vous retrouvait collé au plafond de la cabine. »

Et ensuite étalé comme une crêpe sur la moquette du plancher…

« Sacré piège ! J’ai bien cru qu’on allait à la baille plus qu’à mon tour. On est passé où ? Je n’ai rien vu des navires ! »

C’est « Big-mama » qui répond à la question : « Bravo les gars ! Entre les deux cibles. Vous pouvez mettre cap à l’Est et rentrer par l’Italie en mode « ma non tropo ». »

Tu parles d’un cirque !

« Big-mama » : « Accusez réception et cessez de grimper de la sorte : vous êtes déjà au niveau 900… »

Faudrait que la machine veuille bien répondre.

« « Carlita » à vous ! Il y a encore un pilote où vous êtes tous complétement sonnés ? »

Il y a du monde aux écouteurs, sous les tonnes de sueur ruisselante. « Cap à l’Est. »

Ils montent comme ça jusqu’au niveau 1.500, pas un record, sauf pour la machine elle-même, qui finit par étouffer ses statoréacteurs dans l’air raréfié et ralentit sa course pour ensuite dégringoler en mode décrochage, alarme « Stall » vrillant les oreilles.

Paul contrôle un départ en vrille, à plat…

L’AWACS signalera plus tard que le destroyer a mis en panne et dérive lentement vers la côte. À tel point que son escorte l’a pris en remorque vers le large à faible allure en début d’après-midi…

Un Atlantic aura pris films et photos d’une petite fumée noire s’échappant de la soute par quelques hublots du bord. À l’allure de 5 nœuds, ils en ont pour plusieurs semaines avant de rejoindre la Syrie.

Mission accomplie.

Après un tour au mess des officiers, vivement congratulés, ils repartiront en milieu d’après-midi.

Pour un vol sans histoire qui les mènera devant la ballastière d’Arques-la-Bataille en fin d’après-midi.

« Dites donc, mon cher Paul, pourquoi c’est sur vous, je veux dire sur nous, sur qui retombent toujours ces missions d’hurluberlu ? »

Bof, si il savait…

« Vous le gardez pour vous, mais depuis notre dernier vol, j’ai fait tellement de choses qui n’ont jamais fait la Une des journaux… ah si tout de même. J’ai fait sauter votre ami « DLK » de son piédestal. Quoique finalement, il n’est pas tombé dans mon piège fignolé pour lui, mais pour se jeter dans une affaire incongrue. J’ai juste ramené une petite vidéo de cet épisode-là. »

Quoi, l’affaire du Sofitel de New-York ?

« Je ne vous ai rien dit, Commodore. Excusez-moi. Et s’il n’y avait eu que ça… »

Il passera sous silence l’épisode au-dessus de la Manche, il va y avoir deux ans de ça, sa visite, et dans les mêmes douze mois, chez le Pape Benoît, la reine d’Angleterre et chez Obama…

Et son détour par HK pour finir de ruiner leur bonhomme.

Et puis un coq à l’âne… «Tiens à propos, imaginez que l’Allemagne et l’Argentine passent l’étape des demi-finales du mondial de foot, croyez-vous que les deux papes regarderont le match ensemble ? »

Drôle d’idée, après ce qu’ils venaient de vivre ensemble.

« En tout cas, je suis partie prenante pour un prochain vol. »

Si ça marche, ce sera pour une première : un vol suborbital, histoire de tester les céramiques du bouclier thermique… Avec ou sans Allen.

« Vraiment ? Alors j'en suis, figurez-vous ! »

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Mains invisibles : Chapitre XXXIII.2 : Au large de Toulon (2/3)

 

Chapitre XXXIII.2

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Au large de Toulon (2/3)

 

« L’Amiral » grimpe dans l’hydravion et Paul met les gaz et décolle face au sud, direction la base aérienne d’Orange. La montée est paisible. Il fait beau au-dessus des nuages et la Normandie est magnifique en cette saison.

Paul s’enquière des derniers développements du dossier du détournement des indemnités de la guerre du Golfe.

« La pression devient terrible au sein de la Défense. C’est maintenant un secret de Polichinelle… Le général « Vincent Des-Portes » a poussé une sévère gueulante en mai » développe l’Amiral.

« Même la bif’ aurait tendance à se révolter. J’ai lu l’autre jour les propos d’un caporal-chef où il raconte qu’à l'entraînement, avec les Famas, il doit dire « pan » au moment de tirer, faute de cartouche. Ils en ont vraiment ras le bol.

Rendez-vous compte, depuis 1960, le budget de l'Armée n'a jamais été aussi faible. Une situation préoccupante qui n'épargne aucun corps de l'Armée et préoccupe jusqu'au sommet de l'État.

Le général Deux-villes-liées – qui avait menacé le gouvernement de démissionner pour exprimer son désarroi – considère que « les armées françaises sont à 120 % de leurs possibilités (...) On ne peut plus faire mieux avec moins, compte tenu de toutes les réformes que nous venons de vivre ces vingt dernières années », assure-t-il. »

Oui, Paul a vu cela aussi. Mais depuis que Gustave est rentré dans ses foyers et que les équipements de sa fille « Nathalie-la-rouquine » ont été confisqués par l’amirauté, elle de glander inutilement à toucher son chèque et ses tickets-restaurant, il n’est plus vraiment au courant des « détails ».

Et puis, l’usine d’Aubenas lui prend beaucoup de temps, en ce moment.

« Même les colonels commencent à s’y mettre !... « Michel Goût-Ya » a écrit sur sa page fessebook, à la suite de la décision de fermer le 21ème RIMA de Fréjus, que « En ce qui me concerne la guerre est déclarée !... » Il y a un petit problème : il est chef du Bureau de recherche au centre de doctrine d’Emploi des forces. »

Ce serait si franchement aussi mauvais que ça…

« – J’avais entendu parler d’un putsch des capitaines, l’année dernière, et puis ça s’est calmé… Alors les colonels, maintenant, c’est comme un ouragan en formation…, non ?

– Oui !... De plus, les anciens des OPEX commencent à remuer fortement. Vincent, le président de l’association des anciens des OPEX du Val d’Oise a même écrit au président de la République pour demander des explications sur la prime de guerre qui avait été promise et n’a jamais été versée.

– Dites donc, avec tout ce que vous me dites, il y a vraiment tout, absolument tout, pour que l’affaire parte en phase explosive, là !

– Vincent a aussi écrit au ministre des finances pour demander les mêmes explications sur sa prime de guerre en tant qu’ancien de la Division Daguet, et l’avocat Maître Rouflaquette a été contacté pour entreprendre une action en justice.

– Bé dites donc, la situation va devenir vraiment ingérable par le pouvoir politique, si ça continue… »

« L’Amiral Haddock » explique alors à Paul que les vétérans se sentent méprisés par l’institution. Les malades du syndrome du Golfe ne sont toujours pas reconnus par le service de santé des armées alors que l’US Army organise des visites médicales pour ses vétérans et s’occupe même des démarches pour leur obtenir une pension d’invalidité.

Les dernières études médicales américaines sont formelles : les symptômes que décrivent les vétérans de l’Opération « Desert Storm » sont indiscutables et causés par l’ingestion de poussières d’uranium ainsi que par d’autres produits hautement toxiques qui entraînent des lésions neurologiques.

Près de 25 % à 30 % des soldats américains qui ont participé à la première guerre du Golfe sont malades, ce qui représente plus de 170.000 vétérans. Et il y aussi de nombreux décès à déplorer.

« En France, si on se base sur les statistiques américaines, ce serait 3.000 à 4.000 soldats qui souffriraient du syndrome du Golfe. Il y a un « black-out » total de la presse et des médias sur cette affaire qui risque de s’emballer à un moment ou à un autre. »

« Aux États-Unis, les sénateurs estiment que s’occuper des vétérans invalides est un « devoir sacré »… Et chez nous ?... »

De quoi être écœuré par ce mépris de la classe politique envers ceux qui ont donné leur vie ou leur santé pour le pays.

Le vol continue et Paul se stabilise au niveau 120, à 250 nœuds, pour une navigation paisible au-dessus de la France. « L’Amiral » s’enquiert de la raison pour laquelle « Francis Landau » n’a pas envoyé des Rafale au-dessus des deux navires russes pour les intimider.

« Si vous saviez… », mais il n’est pas tenu de savoir les frasques de Paul à Kiev, pas plus que sa seconde rencontre avec Obama qui l’a ainsi entraîné, ni même son cheminement depuis Hong-Kong pour aller voler le dernier des voleurs avec la complicité passive des autorités locales…

Haddock poursuit tout seul : « Le président doit être « tenu » par le russe qui est bien informé sur le détournement des indemnités de la guerre du Golfe. Il y a longtemps que ses services de renseignement sont sur l’affaire. Pas question d’être trop vigoureux dans une réplique au président russe car les médias de Moscou pourraient devenir très bavards sur les fonds de la guerre du Golfe.».

Pas mal raisonné, même si ce n’est pas ça.

« Haddock » a constaté, en regardant les statistiques du site qu’il a ouvert en Tchécoslovaquie, qu’il est très lu à l’étranger, en particulier aux États-Unis, mais aussi en Chine, Russie et Ukraine.

Voilà qui est nouveau… Un autre blog « d’alerte éthique » ?

Oui et qui marche très fort, bien que très récent.

« C’est épouvantable… Non seulement le Président Landau est tenu par les militaires, mais, en plus, il est aussi tenu par « Poux-Tine » !… » reprend l’amiral.

Hallucinant.

Et pour aller dans son sens, Paul en rajoute : « Le survol de la mini-flotte russe pourrait en effet être une demande discrète de l’État-major de la Marine qui supporte très mal ce manque de réaction face, manifestement, à une provocation.

Pour les infos sur la guerre du Golfe et tout le reste, je souligne que de toute façon, les militaires d’une façon générale, ne font que leur travail d’informer le président sur le développement du dossier, et de la rumeur qui monte sur le web, à mon sens », complète Paul.

« Effectivement, si « le grand méchant mou » ne peut rien faire, on ne va quand même pas supporter une telle situation pendant des mois…» surajoute « L’Ami-Râle », convaincu par son propre propos.

Un peu plus tard, « Haddock » entretien Paul du « grand-frère » du Nivelle 001.

« Le « 002 » ? Il est encore dans les feuilles de calcul d’Excel. Il monte bien en orbite, mais il n’a pas assez de carburant pour redescendre avant plusieurs mois ! »

Y’a qu’à mettre en orbite une réserve de carburant pour le retour.

« Bien sûr, mais un rendez-vous spatial à rajouter à un vol inaugural… Enfin passons : on fait quoi si le RDV est loupé ? Ou si le réservoir est crevé ?

Non, il faut pouvoir redescendre de façon autonome. »

Et d’utiliser des boosters au décollage ?

« J’y ai bien pensé, mais ça rajoute de la masse à décoller. Or, les ailes sont un handicap dans le vide : elles ne servent à rien et ont leur propre masse inutile à soulever. »

Il y a bien la solution de l’avion porteur développé par les équipes de Paul Allen.

« Mais même ça, ce n’est pas suffisant. Ça ne fait qu’une économie de 5 % des masses de carburant à soulever pour les 90 premiers milliers de pieds, alors que je cherche 15 à 20 %. »

Insoluble alors ?

« Pas vraiment si on change la nature du carburant. On prend de l’hydrogène au lieu du kérosène, et on gagne le jackpot. »

Bin alors ?

« Le problème de l’hydrogène, c’est que ça coûte cher à fabriquer, qu’il faut une usine de cryogénisation à côté, que ça fuit par élévation de température et que c’est explosif à 4 % de concentration avec l’air ambiant. Bref, de l’industrie lourde, là où l’on voulait que ça puisse rester léger et multiplier les lieux de décollage.

Non, je pense à une autre solution, mais ce sont plusieurs bonds technologiques. »

Comment ça ?

« Quitte à passer de 2.750 m/s de vitesse d’éjection à 3.400 avec de l’hydrogène, pourquoi ne pas monter à 8 ou 12.000 m/s ? »

Et on fait ça comment ?

« En admettant qu’on a assez d’énergie primaire, il suffirait de disposer d’une tuyère à plasma qui consommerait n’importe quoi. De l’eau ou du vin… »

Ingénieux mais dommage pour le vin.

Comment disposer d’une quantité d’énergie stockée pour fabriquer du plasma ?

« En soi, le plasma dans une tuyère, c’est déjà un saut technologique. Quant à la source primaire, elle chargerait des condensateurs. Là, on maîtrise. En revanche, le second saut technologique, c’est celui d’une centrale nucléaire mobile. On sait faire assez petit avec de l’uranium militaire, que personne jamais ne nous autorisera à faire voler… Alors l’idée serait de miniaturiser assez une centrale au thorium. »

Au thorium ?

« Ça marche assez bien dans la mesure où plusieurs prototypes civils tournent déjà de par le monde. Et l’avantage du thorium, c’est d’avoir besoin seulement d’un petit accélérateur de particules. Quand ça tombe en panne, il n’y a aucun risque d’emballement comme à Tchernobyl ou Fukushima. En plus, ça brûle ses propres cendres radioactives ! »

L’avenir du nucléaire ?

« Je ne sais pas encore, mais mieux que les différentes machines dites à énergie-libre. J’en ai d’ailleurs une dans ma cave à Paris, mais tout ce qu’elle sait faire, c’est de rayonner affreusement dans la gamme des rayons X avant de caler… »

Haddock est sidéré : il se balade au-dessus de la France dans l’hydravion d’un type qui a une machine à énergie-libre dans sa cave… Oui, dans sa cave à bouteilles !

Elles doivent éclairer la nuit, si elles sont radioactives : vraiment pas raisonnable…

Et vu le bonhomme et leur vol historique par les pôles, ce n’est sûrement pas une histoire belge. 

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Mains invisibles : Chapitre XXXIII.1 : Au large de Toulon (1/3)

 

Chapitre XXXIII.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Au large de Toulon (1/3)

 

Fin juin, après un mois tumultueux et une recrudescence des violences au Moyen et Proche-Orient, en Irak et jusque sous la bande de Gaza dans la première quinzaine de juillet, un couple de navires russes de la flotte du nord franchit le détroit de Gibraltar et vient jusqu’au large immédiat de Toulon faire des ronds devant la rade du port militaire.

La visite n’est pas coutumière et n’est pas non plus « amicale ».

Ç’aurait été le cas, les bâtiments auraient mouillé dans la rade, comme à leur habitude, rarissime, faut-il rajouter.

Bien que cela arrive parfois jusque sur les quais de Rouen ou de Brest.

C’est le « retour de bâton » du vol de Paul sur Kiev, mais on ne le sait pas tout de suite.

Irina a disparu de l’horizon de Paul. En revanche, la petite équipe, renforcée par le retour de la « Dominiquette », qui ne plaît pas à Florence (« Encore une ex, je suis sûre ! Tu en as combien comme ça qui vont défiler ? ») est en mode « alerte ».

Le capitaine de frégate Guigou, qui reprend alors son ancien rôle de « sécurité » de VIP de la marine, et sa petite troupe, s’alarme des activités supposées d’agents du FSB autour du Paul et de ses nombreux déplacements.

Même le Mossad en fait communication auprès de leurs « honorables correspondants » français, appuyés d’ailleurs par le SIS.

Le raid impromptu sur Kiev de février n’a pas du tout plu au locataire du Kremlin… pas Bicêtre pour l’occasion !

Alors que la VIème flotte américaine se rapproche du port militaire français, on s’alarme au ministère de la défense et quelques missions « approchées » sont commandées par l’état-major.

Mais rien n’y fait, le destroyer « Admiral Levchenko » et son bâtiment de support et d’écoutes électromagnétiques, le « Liman », qui ne sont pas spécialement des « chalutiers-russes » ravitailleurs de sous-marins, font des ronds dans l’eau à l’allure « pépère » de 10 nœuds à moins de 15 MN des côtes, juste en lisière des eaux territoriales et restent obstinément muets à toute tentative de conversation radiophonique.

Ils ne semblent même pas surveiller l’absence de trafic maritime commercial bloqué par les grèves marseillaises vers la Corse, même s’ils en ont les moyens : ils restent seulement en « visuel » des côtes varoises.

« On les déloge comment ? »

Parce qu’on ne va pas non plus les laisser pister les écoutes des hélices des sous-marins d'attaque nucléaires pendant le défilé nautique du 14 juillet, jusque sous leur nez…

C’est là que les galonnés et étoilés du ministère font le rapprochement après avoir pris connaissance d’une information venue du Quai d’Orsay et des services de la diplomatie.

« La mer est à tout le monde, non ? On peut bien se promener sous votre nez si ça nous chante : vous en faites bien autant jusqu’à Kiev ! Et pourtant, la mer est à trois heures de vol ! »

Kiev ? Un vol d’avion ?

Kiev, c’est l’Ukraine, pas la Russie.

Mais c’est aussi la mission un « peu particulière » de « Charlotte » commandée par l’Élysée au mois de février dernier, sur la demande des américains qui voulaient venir en aide à des britanniques à évacuer…

« Si c’est encore du « Charlotte » tout-craché qui nous met en difficulté, faudra qu’il vienne lui-même faire le ménage. Service après-vente oblige, n’est-ce pas ! »

Après tout, il a un prototype stationné à Orange : « Il lui suffirait de faire un passage à basse altitude en hypersonique entre les deux bâtiments, ça les fera peut-être s’éloigner ».

Hé, ho !

N’importe quoi : s’ils ont envie de rester malgré tout, on fait quoi d’autre ?

« Vous n’y pensez pas les gars ! Le zinc n’est pas pilotable à basse altitude et à haute vitesse à cause des « flottements » de l’écoulement d’air autour des ailes comme sur tout avion en vol supersonique… », dans un fluide dense.

Les filets d’air « décrochent » effectivement des profils des ailes qui assurent la sustentation, pour avoir un écoulement non-laminaire, turbulents à cause justement des compressions/dépressions à des vitesses autour et au-dessus du mur du son.

Ça donne parfois de jolis nuées autour des avions, au moins telles que JPP peut les confondre avec des impulsions MHD…

Mais c’est une autre histoire.

C’est même pour cette raison que toutes les ailes d’avion rapide ont une « flèche ».

Le fluide aérien réagit en fonction du sinus de l’angle d’attaque de ladite flèche. Même les avions de lignes subsoniques ont une flèche prononcée pour éviter de « décrocher » en cas de descente trop rapide et de secouer les passagers comme dans une essoreuse à linge sale !

Le Concorde avait ainsi une « forte flèche » et des profils minces pour rester transsoniques au niveau de ses ailes et manœuvrable même à Mach 2,2 alors même qu’il volait déjà deux fois plus haut qu’un avion transatlantique.

On en a même été jusqu'à inventer des voilures à géométrie variable, sur le Flanker russe, le Tomcat américain et le Mirage G de chez Dassault…

Ce sont des phénomènes archi-connus de « passage du mur du son » qui ont tué tant de pilotes après-guerre…

Et le phénomène reste contrôlable à haute altitude, alors que l’air y est nettement moins dense, mais pas à basse altitude.

« … De plus, il faudrait revoir complétement le pilote automatique absolument inefficace pour ce type de vol, tel qu’il est capable de vous envoyer en voile-noir et en voile-rouge sans y réfléchir et sans même vous laisser le temps de réagir. Redimensionner aussi les ailerons trop larges et revoir complétement les rampes d’alimentation des statoréacteurs. Infaisable même en quelques jours !

Et puis je vous signale qu’il n’est actuellement pas capable de décoller, puisqu’on a démonté le turbo Atar de location qui sert à « allumer » les statoréacteurs… »

S’il n’y a que ça à surmonter…

« Un ordre, c’est un ordre. Remettez-le rapidement en état de vol, s’il vous plaît. Et si vous n’en êtes pas, on trouvera bien un pilote volontaire… »

Les ordres cons, décidément, ce n’est pas la première fois qu’ils émanent des « autorités » débiles de ce foutu pays. Paul en a déjà eu à pâtir par le passé et des mêmes « autorités », justement !

Quant à laisser un candidat volontaire aller au suicide, c’est une autre paire de manches !

Il se met donc en route pour réunir son équipe d’Aubenas, aller à Orange « bricoler » les modifications à faire dans l’urgence sur le prototype « 001 » et remonter un Atar piqué sur un Mirage laissé sur place. Ce réacteur-là à l’avantage d’être équipé de brûleurs de « postcombustion », ce qui facilitera le décollage…

Orange, et ses verts pâturages, loin de la Normandie qui commençait à prendre forme hors les « gravats » qui encombrent encore…

Juste avant les préparatifs des vacances sur Eurydice qui doit les promener jusqu’en Crète et les îles environnantes.

Paul passe un coup de fil au commandant Haddock : après tout, ils avaient déjà fait deux vols ensemble sur le « 001 » et ça leur avait plutôt porté chance.

Un petit tour de Solenzara à Aubenas, jusqu’au large de Tunis et un grand tour d’Aubenas à Orange par les deux pôles…

Là encore et déjà, pour répondre positivement à un ordre-con de la hiérarchie !

« Ah oui ! » répond, enthousiaste le retraité de chez « Air-Transe ».

Attention, c’est casse-gueule.

Que Paul ne s’en fasse pas : il a remis à jour son testament récemment.

« Ok, je viens vous cherchez à Arques-la-Bataille demain sur le coup des huit heures. On devrait être de retour dans la soirée. »

Pourquoi, il vient en hélicoptère ?

« Non ! En hydravion ! »

Décollage une vingtaine de minutes avant l’heure fixée depuis Saint-Gratien. Le ciel est un peu couvert, mais la météo devrait s’améliorer au fil de la journée, quand, au petit matin, Paul de Bréveuil pose son hydravion sur les 750 mètres de la ballastière d’Arques-la-Bataille, un bourg du pays de Caux qui tient son nom de la bataille qu’Henri IV a gagnée en 1589 face aux Armées de la Ligue.

« L’Amiral Haddock » l’attend sur le ponton du club nautique accompagné de l’ami « Jean-Jacques », le directeur du centre de voile qui a demandé à ses jeunes apprentis-navigateurs de mettre leurs dériveurs au repos pour l’occasion.

« Bienvenu en Normandie commandant !… »

S’il savait d’où il venait…

« – Ravi Commodore et bienvenue à bord. La forme ? Dites-moi, l’approche est un peu juste avec cette ligne haute tension !

– C’est quand même moins difficile que de faire le tour du monde par les pôles à Mach 5 !... »

C’est vrai !... Mais ils n’ont pas été à Mach 5 durant tout le vol non plus.

 « Dites-moi donc, comment allez-vous depuis cette épopée ? »

Pas trop mal ! « Et ce malgré une opération assez lourde et quelques cicatrices en plus, où mes admiratrices sont venues me soutenir en continu. Elles sont maintenant devenues toutes folles de mon corps balafré !... Les infirmières, les aides-soignantes de l’Hôpital de Dieppe et même ma chirurgienne et ses collègues. Toutes gardent encore un souvenir ému du « Six-coups-du-Cockpit !...»

Le vantard !

Paul rigole et comprend mieux d’un coup l’effet qu’a dû ressentir l’amiral Gustave quand il lui a raconté la même chose à Marciac, il y a une éternité de ça…

Et il lui explique le topo : « J’ai besoin de vous pour faire un passage basse-altitude à 1.500 nœuds ou plus au-dessus d’un destroyer russe qui longe nos eaux territoriales en face de Toulon depuis 10 jours… »

Il est toujours son homme… « Je sens qu’on va bien s’amuser. »

Non, ce n’est pas une partie de rigolade : ils peuvent y laisser leur peau.

« Pas grave ! Il faudra bien la laisser un jour ou l’autre, alors en bi-sonique, ça me va ! »

Soyons sérieux : « Vous savez pourtant que le Nivelle est un prototype impossible. On a trafiqué les buses d’admission du kérosène des statoréacteurs, reprogrammé le logiciel du pilote automatique et reconfiguré les ailerons, mais je ne sais pas du tout si on ne va pas aller se planter, parce qu’il s’agit d’un vol au ras des vagues. 300 à 500 pieds, pas plus ! »

Oui, bon et quoi donc encore pour pimenter la vie ?

Une nymphette à bord, par hasard ?

N’importe quoi : « Ce n’est pas un avion stable dans cette configuration de vol… »

Un avion stable pour un pilote, et a contrario d’une configuration « instable », c’est un peu comme le fléau d’une balance romaine qui s’appuierait sur le foyer de la portance de ses ailes. Le centre de gravité des masses est en avant de ce foyer et le fait piquer.

Mais plus il pique, plus les ailerons arrières ont une incidence forte, par rapport à l’écoulement de l’air, et négative pour « peser » à le redresser à l'arrière… Inversement, quand il part en « ressource », les ailerons arrières « poussent » aussi vers le haut pour le faire rebasculer à l’horizontale.

Alors que dans un avion « instable », le foyer de la portance générale, qui avance en mode supersonique, est devant le centre de gravité, les filets d’air ne faisant plus leur office de sustentation sur l’extrados pour « décrocher ». Résultat, il faut rajouter de la « portance » avec les ailerons arrières qui « flottent » pour maintenir l’avion horizontal. Et en cas de piqué, il plonge encore plus vite, autant qu’en cas de ressource, l’avion accélère sa rotation pour se retourner sur le dos en mode « chandelle »…

« … et comme nous évoluerons dans un écoulement turbulent et dense à cause du dépassement du mur du son, on aura à la fois certainement entre les mains non seulement un avion qui va devenir « instable », la portance passant devant le centre de gravité et un engin où le « flottement » risque d’être intense, en tangage, en roulis et en lacet. Peut-être jusqu’à le faire devenir incontrôlable ! »

À Mach 2,2 dans un environnement de 1.013 hectopascals, ces phénomènes sont brutaux, puissants et aléatoires, et à 770 m/s un petit écart de 1 % par rapport à la ligne du vol normal, c’est déjà 25 pieds en plus ou en moins. Même à 500 pieds, « c’est à peine 20 %/seconde qui peuvent vous envoyer définitivement au tapis, sans billet de retour ! »

Tout ça, l’ex-commandant de bord connaît sur le bout des doigts…

« Pourquoi aller si vite alors ? »

C’est vrai qu’en écoulement laminaire, donc subsonique, n’importe pilote automatique corrige avant de s’écraser.

« – Parce qu’on veut les surprendre en même temps que de les secouer, sans que cela apparaisse comme une « agression ». Quitte à casser un peu leur vaisselle du bord avec le double bang… »

– Vous n’avez pas d’envie suicidaire ? Alors en route !... »

Haddock, décidément… 

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Mains invisibles : Chapitre XXXII : Message de Basanix.

 

Chapitre XXXII

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Message de Basanix.

 

Entre-temps, « Charlotte » prend le temps de joindre, courant avril le dénommé « Basanix ».

C’est la deuxième fois qu’ils se parlent, la première rencontre ayant eu lieu dans les bureaux de Maître Lardco, l’avocat de Basanix à l’époque de la récupération des 35 milliards d’euros, aujourd’hui député « Bleu-blanc-rouge » qui éructera plus tard à l’idée qu’un détachement de l’armée algérienne défile sur les Champs-Élysées au prochain 14 juillet.

Lui au moins, il est clair et précis, même s’il ne parle pas du même détournement, mais bien de l’escroquerie sur le brevet FERRAYE, le second en 1995.

« Début mars 1991, Serge LEBOUR, Fouad HOBIONE et Victor GERBANE organisent une réunion à Paris pour présenter à FERRAYE le conseiller de l’Émir. À cette réunion assiste également un dénommé Al ADADA-SANI, ingénieur de la KOC, cousin de la famille Al BADAIR et Al SINGER.

Suite à cette réunion, la méthode FERRAYE va être immédiatement mise en place (avant même les dépôts des brevets qui seront faits au mois d’avril et mai 1991) : il suffit de regarder le JT d’Antenne 2 du 7 avril 1991 http://www.ina.fr/video/CAB91016867  pour le vérifier !

(Note de l’auteur : Vidéo devenue indisponible depuis, censurée par l’autorité…)

Les personnes citées nous les retrouvons également dans l’autre escroquerie.

Lors de cette réunion, il est utile de rappeler qu’aucun prix n’avait été avancé pour payer l’invention de FERRAYE.

 

Le 30 juillet 1993, la Kuwait Oil Company (K.O.C) dépose auprès de la Commission d’Indemnisation des Nations Unies, une demande d’indemnisation des frais afférents à la maîtrise des éruptions de puits pour 951.630.871 dollars.

Le 15 novembre 1996, le Conseil d’Administration de la Commission d’Indemnisation des Nations-Unies, dans le cadre du programme humanitaire « Pétrole contre nourriture », après vérification, accorde à la K.O.C une indemnité de 950.715.662 dollars pour les frais afférents à la maîtrise des éruptions de puits. 

La KOC est une filiale contrôlée à 100 % de la Kuwait Petroleum Corporation (KPC) dont l’État du Koweït est le seul actionnaire (…)

On peut raisonnablement penser que les 951.630.871 dollars ont été réglés aux différentes compagnies qui ont participé à l’extinction des puits dont la société Hors-Well. Et les 22 milliards, somme qui correspond à mon devis sur la base de 750 puits en feu, au ministre de l’industrie…

 

Lors de la 37ème session du Conseil d'Administration de la Commission d'Indemnisation des Nations-Unies, considérée comme « un organe de vengeance américaine contre l’Irak », la compagnie pétrolière koweïtienne réclame 22 milliards de dollars ! Le fonds d'indemnisation est financé par un prélèvement de 30 % sur les recettes du pétrole irakien.

Préalablement à la réunion du 27 septembre 2000, le Ministre du Pétrole du Koweït a rencontré le 1er Ministre français d’alors et de sa « majorité plurielle », à Matignon. Et, sur proposition de la France, 15,9 milliards de dollars ont été consentis à une compagnie pétrolière koweïtienne ; et le Conseil de sécurité a accepté de réduire de 30 % à 25 %, le taux des prélèvements qui seront effectués à l'avenir sur les revenus de Bagdad pour indemniser le Koweït.

Pour ces 23 milliards l’explication est assez claire et compréhensible…

 

Le 14 juin 1991, avec FERRAYE et TILIER nous recevons suite au contact téléphonique avec Isam Al SINGER que j’avais pu avoir grâce à Gérard VALITTE qui avait passé plus de 20 ans au Koweït, ses cousins le Général Al BADAIR et l’ingénieur de la KOC Al ADADA-SANI, le même qui avait assisté à la réunion du début mars 1991.

Suite à cette réunion, j’envoie à Isam Al SINGER un devis de 22 milliards de dollars. En sa qualité de directeur de la NBK, il va très vite comprendre comment il va pouvoir obtenir une « partie gratuite ».

Étant donné que l’Émir a pu constater l’efficacité des systèmes FERRAYE, il lui sera facile de lui vendre le prix de 22 milliards de dollars pour les payer, somme qui ne représente en fait que 10 % de la perte de 220 milliards si les opérations d’extinction avaient duré plus de 5 ans comme le prévoyait le spécialiste en la matière, Red ADAIR.

Je pense qu’il ne sera pas très difficile de découvrir qui est l’animateur initial de tout ce trafic !

 

Avec une petite bande de « copains » il va dupliquer les 22 milliards de dollars en jouant au « Jeu de Banques » :

– Un devis de 22 milliards US$, envoyé par BASANIX ; 

– Des visas, des passeports ;

– Un vrai-faux contrat PBE OIL SA signé le 15 novembre 1991 sur lequel apparaît notamment le nom de BASANIX.

Le seul petit problème est que la société PBE OIL SA a été mise en liquidation judiciaire le 9 avril 1989 !

– Un fonds souverain de 22 milliards USD viré d'un seul coût !

– Des comptes ouverts dans différentes banques : dans le cadre de ses investigations notamment avec le fils du Ministre du Pétrole du Koweït de l’époque, Daniel LAVASSEUR avait retracé la piste de l’argent en démontrant que c’était la « Banque Nationale Parisienne » Los Angeles (USA) via la « Banque Nationale Parisienne » Luxembourg, qui a participé en 1991 aux transferts des 23.005.341.300 US$ avant leur éclatement en utilisant de nombreuses sociétés off-shore suivantes : IBAC SERVICE PTE LTD (Singapour), TEXRICE NV (Curacao) INCOME MANAGEMENT, REALITY INVESTORS GROUP, INCOME PROSPECTIES, CITY INVESTMENT.

 

Et on comprend mieux pourquoi :

– « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » a été choisie dans des conditions plus que surprenantes pour gérer les fonds du programme humanitaire « Pétrole contre Nourriture » notamment pour verser les 15,9 milliards d’US$ à la K.O.C ;

- « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » a été la seule banque européenne à être autorisée à ouvrir en 2005 une succursale au Koweït ;

 « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » est la seule banque à faire partie du consortium créé par le Groupe « Card-lyle » dont John Biker et Madelon Hall-Bright (représente des États-Unis à l’ONU qui avait fait savoir qu’elle n’a nullement confiance dans la législation bancaire suisse ; le secrétaire général de l’ONU retiendra « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » pour la gestion du compte séquestre), sont les fleurons, pour le rachat de la dette irakienne en vue de son règlement au plus haut niveau possible (la dette s’élève à 57 milliards de dollars dont 27 milliards de réparation).

Or, selon des documents confidentiels, les sommes collectées seront versées au fonds géré par le consortium Card-lyle – « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » qui prélèvera au passage 2 milliards de dollars de commissions sur le dos, une fois de plus, du peuple irakien.

Officiellement, Monsieur Rackchi a répondu négativement à Monsieur John Biker ; mais l’Administrateur et Président de « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » (suisse) s’appelle Georges Cardan-de-Chourcelle, le cousin de l’épouse de Rackchi… (cf. éditions du 12 octobre 2004 : The Nation et Guardian, « démissionné » depuis en juillet 2014).

 

Pour participer à ce détournement de 23 milliards $, les Banques ont utilisé la technique des comptes « Banque écran » dans le cadre du fonctionnement des comptes « nostri » : procédé par lequel, un investisseur, par souci de discrétion, fait réaliser pour son compte, mais par une banque et au nom de celle-ci, une opération financière. Ce système qui suppose un secret bancaire TOTAL…, implique, si l’opération est importante, le risque qu’elle ne soit pas retrouvée dans les bilans de la banque si ceux-ci sont publiés. »

Nanar Tapis aura été victime d’un procédé similaire quand il a dû revendre rapidement sa société ADADAS, pour devenir ministre de la Ville de Thiersmirant.

Et le procédé existe bel et bien quand il s’agit de ne pas dévoiler trop vite une tentative d’OPA hostile d’une société sur une autre en dépassant les divers seuils qui imposent aux opérateurs de communiquer sur les marchés sur leurs prises de participation.

Quant aux comptes « nostri », ils peuvent « disparaître » à l’occasion de la publication de comptes des banques, à travers les engagements « hors-bilan », à chaque échéance de publication trimestrielle, d’avec des filiales « off-shore » qui ne sont pas consolidées.

 

« Questions : l’Émir de l’époque, décédé depuis, celui qui a donné l’ordre de virer les premiers 22 milliards $ était-il au courant du montage d’Isam Al SINGER ?

Le nouvel Émir a-t-il bénéficié du montage ?

Daniel LAVASSEUR a déclaré le 13 mai 2000 à Alain Désart et Frédéric Müne, journalistes à l’Est Républicain : « Il y avait effectivement un dossier et un système de manipulation financière dont ont profité des princes koweïtiens et d’autres… Par un savant mécanisme de comptes bancaires et de crédits imaginaires, des milliards de dollars ont circulé à la faveur de la juteuse après-guerre »

Lorsque les princes koweïtiens ont voulu récupérer les 23 milliards $, les Américains ont alors demandé que les ADER, ceux qu’Isam Al SINGER avaient désigné, signent les ordres de virement pour régulariser la situation.

D’où les conventions de cessions de droits litigieux préparées par les notaires et avocats en 1995.

Lors de cette réunion ils ont effectivement pu obtenir la signature pour 14.585.354.100 US$. Il reste les comptes de BASANIX pour 8.419.987.200 US$.

Question : qui a aujourd’hui un intérêt à conclure un accord transactionnel ?

Je pense que le maillon faible est Isam Al SINGER qui vient d’être nommé (le 16 février 2014) Président de la NBK. »

Par ailleurs, « dans un article du New York Times, du 8 septembre 1992, il est possible de découvrir que :

– « L’information relâchée à une réunion de banques centrales aux Émirats Arabes Unis, dit que, en plus, les gouvernements d’Arabie Saoudite, du Koweït et des Émirats du Golfe, ont versés 84 milliards de dollars en paiement direct aux États-Unis, à la Grande Bretagne et à la France pour les dépenses militaires (…) ».

– Sachant que, pour les USA, le coût militaire de la guerre du Golfe 1991 est de 61 milliards de dollars, et bien cela signifie qu’il y a eu, sur 84 milliards de dollars versés à la coalition, 23 milliards destinés à la Grande Bretagne et à la France.

Or, il apparaîtrait que ces 23 milliards n’aient pas été comptabilisés dans les comptes des États ! »

S’il pouvait en faire un petit courriel à transmettre ultérieurement à « Junior n°4 », ce serait très bien.

Ce qu’il accepte de faire à l’occasion de la mise en ligne d’un extrait de « Mains invisibles » sur le blog de « l’I-Cube ».

Après tout, Harrison cherchait à compléter ses informations relatives au personnel politique de son pays…

Et là, il a de quoi en faire des tonnes, si vérification faites, ces informations sont corrélées et fondées.

Basanix aura poursuivi sa quête des 8 milliards portés à son nom, par plusieurs biais et à travers divers circuits. Pour les retrouver cantonnés sur une banque canadienne, bloqués par le DEA, comme « n°4 » l’avait d’ailleurs indiqué, il y a plusieurs mois à Paul.

Informations qui se recoupent donc…

Et après ça, on s’étonnera que la justice américaine sanctionne si lourdement la « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT », dès la première étape de ses investigations et poursuites sur les transactions libellées illégalement en dollar avec des pays sous embargo…

Un bon prétexte pour récupérer plus que les commissions sur toutes ces opérations de « blanchiment » de détournements, effectuées au détriment des irakiens…

Plus de 8 milliards, n’est-ce pas le solde des montants bloqués au Canada ?

Et en plus, le Président américain aura eu l’occasion de répéter à son homologue français qu’il n’intervenait pas dans les procédures judiciaires de son pays.

Magnifique !

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Mains invisibles : Chapitre XXXI.2 : Commando « Sergent Guy Proudhon » (2/2)

 

Chapitre XXXI.2

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Commando « Sergent Guy Proudhon » (2/2)

 

Le plan arrêté prévoit plusieurs actions pour le 14 juillet suivant où 80 nations ayant participé de près ou de loin à la première guerre mondiale seront représentées.

Par de petits détachements de troupe autour d’un drapeau, et quelques « officiels » détachés pour l’occasion : curieusement, aucun chef d’État ou de gouvernement, jusque-là invités très officiellement ne fera le déplacement !

Et c’est tant mieux pour les « colons ».

Place de la Concorde, à la tribune officielle, outre le Président, tout le gouvernement sera présent. Les présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale également, plus quelques invitées et leurs conjoints respectifs.

Une cible parfaite, immobile, ramassée sur quelques dizaines de mètre carrés, parfaitement positionnée au centimètre près par les satellites et autres GPS embarqués…

Le programme officiel est ainsi conçu :

9 h 10 : fin de la mise en place des troupes à pied et motorisées sur le site Étoile / Champs-Élysées.

9 h 20 : inspection des troupes par les officiers généraux commandant les défilés à pied et motorisé.

9 h 45 : mise en place des détachements d'honneur de la Garde républicaine, place de l'Étoile et place de la Concorde.

10 h 00 : arrivée du Président de la République avenue de Friedland. Accueil par le général d’armée Pierre Deux-Villes-Liées, chef d'état-major des armées, et le général de corps d'armée Hervé Charcutier, gouverneur militaire de Paris. Revue des troupes.

10 h 15 : honneurs rendus au Président de la République, place de la Concorde par le 1er régiment d'infanterie de la Garde républicaine. Accueil par le Premier ministre, M. Manuel Valse, le ministre de la Défense, M. Jean-Yves Le Riant, le secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la mémoire, M. Kader Al-Rare-If et le chef d’état-major particulier du Président de la République, le général d’armée Benoît Poulaga.

10 h 20 : Animation d'ouverture. 

10 h 35 : défilé aérien d'ouverture commandé par le général de corps aérien Thierry Casper-Fille-Lambie, commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes.

10 h 45 : défilé des troupes à pied commandé par le général de brigade Henry Bas-Rhin, général adjoint engagements auprès du gouverneur militaire de Paris.

11 h 20 : début du défilé des voilures tournantes.

11 h 25 : défilé des troupes motorisées commandé par le général de division Marcel Drou-Art, commandant l’état-major de force n° 1 de Besançon, puis défilé des troupes montées.

11 h 45 : animation de clôture

12 h 00 : départ du Président de la République.

Pour cette édition, on prolongera les commémorations du centenaire de la 1ère guerre mondiale 1914-1918 par le 50ème anniversaire des forces aériennes stratégiques.

Près de 60 appareils de l’armée de l’air, qui aura fêté fin juin ses 70 ans sur la BA 118 de Mont-de-Marsan, environ 3.800 hommes et 260 véhicules.

Défilé à pied : Écoles militaires. École polytechnique. École des officiers de la gendarmerie nationale. École spéciale militaire de St-Cyr. École militaire interarmes. École navale. Écoles d’officiers de l’armée de l’air. Écoles des commissaires des armées. École de santé des armées. Écoles gendarmerie. École nationale des sous-officiers d’active. École de Maistrance. École de formation des sous-officiers de l’armée de l’air.

La Gendarmerie nationale, 1er RI et 2ème RI.

Armée de terre : 1er régiment d’infanterie. 1er régiment de spahis. 3ème régiment d’artillerie de marine. 3ème régiment du génie. 3ème régiment d’hélicoptères de combat. 132ème bataillon cynophile de l’armée de Terre.

Armée de l’air : Forces aériennes stratégiques. Base aérienne 118 (Mont-de-Marsan). Base aérienne 709 (Cognac/Châteaubernard).

La légion étrangère ; les pionniers de la légion étrangère ; la musique de la légion étrangère et le 1errégiment étrangers du génie.

Puis les troupes motorisées : Gendarmerie et Police.

Armée de terre : État-major de forces n° 1 (Besançon). État-major de la 7ème BB. Le 61èmerégiment d’artillerie. L’escadron d’éclairage et d’investigation 1 de la 1ère brigade mécanisée. Le 7ème bataillon de chasseurs alpins. Le 92ème régiment d’infanterie. Le 1er régiment de chasseurs. Un module artillerie composé du 1er régiment d’artillerie, du 54ème régiment d’artillerie et du 3èmerégiment d’artillerie de marine. Le 19ème régiment du génie. Un module logistique composé du commandement de la 1ère brigade logistique, du 516ème régiment du train, du régiment de soutien du combattant et du régiment médical.

L’armée de l’air fera défiler l’escadron de détection et de contrôle mobile 90.538, le groupement tactique des systèmes d’information et de communication aéronautique 10.805.

Puis en final, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.

Quant au défilé aérien d’ouverture, 58 aéronefs survoleront la plus belle avenue du monde : 46 avions de l’armée de l’Air ; 6 de la Marine nationale et 6 étrangers.

Celui de clôture sera assuré par 35 hélicoptères : 19 de l’aviation légère de l’armée de Terre. 6 de l’armée de l’Air. 3 de la Marine nationale. 3 de la Gendarmerie nationale. 3 de la sécurité civile et 1 étranger.

En tout 4.823 hommes à pied, 241 chevaux de la Garde républicaine, 265 véhicules, dont 82 motos.

La « bonne fenêtre » d’intervention de l’action « Sergent Guy Proudhon », se situe donc avant le défilé des troupes à pied pour éviter un massacre inutile des chères troupes, à la fin des animations, soit entre 10 h 35/10 h 45.

Il est prévu qu’après le passage de la patrouille de France, un chasseur pourrait avoir une « panne moteur » et se planter directement sur la tribune.

À condition de trouver un volontaire qui soit sûr, précis et en capacité de s’éjecter avant le crash.

À 10 h 40, on peut compter sur un tir de barrage d’une unité d’artillerie stationnée à Satory ou sur la plaine de France.

Les volontaires ne manquent pas. Que ce soit des éléments de troupe de marine ou des bataillons de l’Est.

Il faudra faire venir les affûts sur des camions bâchés et banalisés dans la nuit et les munitions de la même façon et par un autre chemin pour ne pas éveiller les soupçons.

Il est prévu la présence de deux commandos de snippers stationnés sur les toits de l’amirauté et de l’hôtel Crillon qui auront pris position dès l’aube au lieu et place des habituels services de sécurité qui auront été neutralisés en douceur, pour achever les survivants.

En dix minutes de tir de barrage, une centaine d’obus à prévoir, il ne restera plus rien de la tribune officielle et des « corps constitués de la République ».

La Place de la Concorde sera véritablement défoncée.

Dans le quart d’heure qui suivra, il s’agira d’arrêter les généraux commandant la manœuvre du défilé et de retourner les troupes défilantes pour pouvoir « projeter » des troupes aéroportées approchées jusqu’à Villacoublay, appelées à « sauver la République » et à la rescousse.

Le tout dans la confusion totale et filmée en direct.

Sont pressenties les troupes de choc, les commandos de marine et le 2ème REP, tous commandés par des camarades de promotions ou des amis qui ne verront aucun inconvénient à se joindre à une « reprise en main » dans le tumulte et dans l’heure qui suivra l’attentat.

À 11 h 15 ou 30, la plupart des ministères, le Palais Bourbon et le Palais Médicis seront investis, les fonctionnaires sur place arrêtés, les forces de police neutralisées et vers midi, la demi-douzaine de colonels pourra apparaître sur les écrans depuis l’Élysée, appelant la population au calme, pour constater l’étendu d’un attentat terroriste étranger « visant à la déstabilisation du pays tout entier » dans un contexte de crise internationale larvée.

Pas de politique, ni aucune revendication à formuler : il s’agit d’apparaître comme l’unique recours à sauver les institutions légitimes et à ramener le calme.

Le discours est prêt : « Constatant la disparition tragique de la plupart de nos dirigeants élus et l’incapacité de nos institutions à répondre aux menaces étrangères immédiates, nous, Colonels fidèles aux intérêts légitimes du pays, appelons à la rescousse nos chefs et généraux.

Dans l’attente de s’organiser pour faire face, nous déclarons l’application immédiate de la loi martiale, la mise en alerte nucléaire de toutes nos forces militaires, le couvre-feu dans les villes de plus de 1.000 habitants et l’interdiction de tout rassemblement de plus de 3 personnes.

Nous prenons la population à témoin que nous remplirons nos devoirs envers la République pour restituer les institutions au pouvoir civil à l’issue d’élections générales à organiser au plus tôt le dimanche 7 septembre… »

En attendant, il est conseillé de rester chez soi avec une oreille collée aux transistors si les menaces se précisaient à en devenir impérieuses.

D’ici la fin de l’été, n’est-ce pas, les choses auront bien changé et il sera toujours temps de repousser ces élections si l’ordre n’est pas rétabli dans l’espace public.

C’est un « détail » qui fera changer les plans des colonels : aucun pilote n’est assez sûr pour déclencher la première attaque de la tribune en se jetant dessus, et aucun avion n’est armé au-dessus de Paris.

En revanche, un prototype hypersonique est toujours stationné à Orange. Il pourrait être détourné par un détachement, armé depuis une base désaffectée et larguer des bombes incendiaires guidées par éclairage laser depuis les toits environnants la place de la Concorde.

On a le matériel pour ça.

Avec sa vitesse, il surprendra les éventuelles défenses anti-aériennes pour, en partant de Cambrai, l’ex-base de l’Otan construite par les allemands durant la seconde guerre mondiale et démilitarisée depuis, le prototype peut être en 7 à 10 minutes à la verticale de la Place de la Concorde et aller se poser en Angleterre.

Impossible à intercepter, même avec les meilleurs chasseurs.

D’ailleurs, fin juin, une fois rééquipé de son turboréacteur il fera la démonstration de sa capacité à surprendre avec à son bord le fameux « Charlotte », son concepteur.

Reste à trouver des pilotes assez cinglés pour faire la mission, qui seront recrutés parmi des mercenaires étrangers, désœuvrés et désargentés. 

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Mains invisibles : Chapitre XXXI.1 : Commando « Sergent Guy Proudhon » (1/2)

 

Chapitre XXXI.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Commando « Sergent Guy Proudhon » (1/2)

 

Quelques jours plus tard, et sur 15 jours, ce sont étalés les élections municipales en France, caractérisées par un très net recul du parti présidentiel qui perd un grand nombre de grandes-villes, et le gain d’une quinzaine de villes de plus de 10.000 habitants par les candidats « Bleu-blanc-rouge ».

Un claque, bien sentie, qui fait tomber le gouvernement et tournera à la correction le 25 mai suivant, au scrutin des européennes : qu’on y songe, un quart des votants envoie un tiers du quota des élus à Strasbourg sous l’étiquette « frontiste » !

Une véritable raclée.

Même Jacques, le frère de Paul, ne se représente pas pour éviter l’humiliation prévue…

La traduction d’un ras-le-bol général !

Les uns s’estimant trahis de n’avoir pas été assez loin ni assez vite dans les réformes, les autres d’en avoir trop fait et trop mal fait, constatant que l’économie patine écrasée par les charges fiscales finalement accrues de quelques 70 milliards d’euros supplémentaires pour complaire aux diktats de Bruxelles et des contraintes administratives toujours plus liberticides.

Une défaite sans conséquence immédiate pour le parti au pouvoir quant « à la ligne », sinon quelques « frondeurs » vite remis dans les rangs par le nouveau premier-ministre, qui prend le taureau par les cornes et impose un revirement énergique, au moins dans les paroles et discours, de la politique fiscale et sociale menée par son prédécesseur… sans plus de succès.

Le pays est désormais en panne, laminé par tant d’excès, alors même que le principal parti d’opposition n’en peut plus de laver son linge sale sur la place publique durant tout le printemps et une partie de l’été, dans la perspective de son congrès d’octobre.

Même les bons résultats des « bleus » au mondial du Brésil, éliminés en quart de finale, ne redonnent pas la « pêche » aux premiers vacanciers, sous une météo maussade.

Il faut dire que tout est dans le symbole : 1 – 0 contre l’Allemagne, en foot comme sur le plan des affaires nationales, ils sont devant.

Le départ du Tour de France, parti d’Angleterre n’en rajoute pas plus, sous la pluie et les nuages…

Le 1er juillet, alors que le premier post du nouvel opus de « l’Ignoble Infreequentable » sort sur la toile et sur deux sites, l’ancien président Krasoski est même mis en examen pour quelques turpitudes dont il a le secret, se posant même en victime d’un appareil judiciaire qui fait pourtant son boulot à l’allure d’un train de sénateurs…

Et encore, n’est-ce que l’avatar d’écoutes téléphoniques ordonnées sur un autre aspect de ses financements de la campagne 2007 : il a à ce moment-là huit affaires pénales qui mijotent à petit feu !

De quoi le rendre inéligible pour plusieurs années, si ce n’est quelques autres séjours au quartier VIP de la prison de la Santé, dont il est d'ailleurs prévu qu'elle ferme pour rénovation.

Paul pense alors avec émotion à son propre inspecteur des impôts, le fameux Denis Lespoix… Non seulement les comptes de campagne ont été invalidés, qu’il a fallu que ce soit la « cagnotte d’Anjo » et de Paul qui vienne à la rescousse, autant d’argent qui devrait être mis à la charge de l’ex-candidat comme il en avait été exigé du candidat Cheminade à une époque reculée, mais de plus, l’amende de plus de 380 K€ infligée à titre personnel par le Conseil Constitutionnel a été réglée par le parti, plongeant tout le monde directement en plein dans un délit d’abus de confiance caractérisé…

Ah si « Pénis-Les-doigts » pouvait redresser tout ça comme un avantage en nature, il se régalerait !

Mais il est toujours dans sa camisole chimique et le Service n’ose pas : ils attendent peut-être la fin de la prescription pour se réveiller et maximiser les pénalités de mauvaise foi et les intérêts de retard attachés, en décembre 2015…

La veille des élections régionales, pour faire encore grimper le score des « Bleu-blanc-rouge », peut-être !

Justement, dès mars/avril 2014, il y en a qui se réveille d’un coup et voit rouge : les associations de vétérans se révoltent qu’aucune décision ne soit toujours pas prise quant aux soins adaptés au « syndrome du golfe » dont leurs membres sont affectés.

Comme d’autres, des dizaines d’autres, peut-être des centaines, perturbés dans leur quotidien, devenant irascibles sans raison, atteints de douleurs insupportables dans les gestes du quotidien, de céphalées inopinées, le « sergent Guy Proudhon », un des actifs atteints de la maladie, est retrouvé pendu dans son grenier.

Sans de message laissé à sa famille.

Pas d’autopsie non plus pour une crémation rapide parce que soi-disant la famille « n’aurait pas eu les moyens de lui acheter un cercueil ».

Une histoire authentique, bien que complétement loufoque, ahurissante même, qui se répète maintenant depuis plus de 20 ans, plusieurs fois par an, dans les rangs des « anciens » qui ont fait le Golfe en 1992 et la Bosnie un peu plus tard…

Trop c’est trop et les associations se mettent à agir, consulter des avocats, écrire à des ministres et même au Président de la République, pour faire ressortir les pièces d’archives, convaincre les uns de faux en écriture comptable, les autres de turpitudes diverses pour cacher l’effroyable réalité.

On ressort ces affaires de primes versées par « Gauvoit-Béret » à quelques-uns qu’ils ont dû rembourser après son « suicide ».

On fait dire aux actuels ministres de la défense et des finances que jamais aucun fonds n’a été versé au profit de la France par le Koweït ou ses alliés de la coalition en indemnisation de leur participation aux opérations militaires.

Pas un centime !

L’exact contraire de ce qu’affirme dans ses comptes le Conseil d’Administration de la Commission d’Indemnisation des Nations-Unis qui continue à faire payer le peuple irakien, le tout à papier à en-tête de la République…
On s'enfonce toujours plus profond dans le déni !  

Et le summum aura été atteint quand la rumeur circule avec insistance début juin 2014, de la dissolution anticipée du 21ème Rima de Fréjus, sans doute en représailles des actions judiciaires en préparation de leurs vétérans…

C’est un ancien colonel ayant mené au combat ce régiment qui déclare sur son blog : « Là, c’est la guerre ! »

Et la guerre, justement, c’est son métier.

Morthe de l’Argentière, s’il avait eu son « Comité Libecciu » encore opérationnel, n’aurait pas manqué de sonner l’alarme.

Car, comme le chanteur de l’ex-groupe « Noir désir », meurtrier d’une actrice si sensuelle et pleine de grâce, l’exprime à l’occasion de l’ouverture d’un des festivals pas encore trop perturbé par la grève des intermittents du spectacle fustige « les salauds qui nous gouvernent », d’autres décident de ne pas se contenter que de mots.

Ce n’est pas le « putsch des capitaines », mais le « coup de force des colonels » qui se prépare en secret.

Le discours et le diagnostic sont maintenant bien rodés : le gouvernement ne tient pas sa parole. Il déchire le pacte de ses engagements républicains. Il piétine les décisions passées. Il crache à la figure de tous ceux qui ont espéré.

Il ment et il triche.

« C’est un gouvernement de voyous qu’il est urgent de faire tomber. »

Un discours qu’on entendra en écho jusque sur les quais de Marseille et dans d’autres circonstances, à l’occasion de la grève dure des marins CGT-SNCM, grève qui mettra à genoux l’économie de la Corse en 15 jours…

En fait, dès le mois de mai, « les colons » ne se contentent pas de paroles et de discours : ils sont traditionnellement des « grands-muets ».

Mais ils agissent.

Des contacts sont pris d’un côté avec des journalistes « amis » via les fraternelles, les partis politiques étant à leurs yeux et désormais tous pourris jusqu’à la moelle.

Pour relayer les faits.

L’un d’eux, Benoît Duquesne, une pointure des enquêtes télévisuelles, sera même retrouvé mort de « mort naturelle » le 4 juillet dans sa péniche des bords de Marne, sans que jamais personne n’en demande plus d’information.

L’omerta fait son œuvre…

D’autres échapperont à ce sort funeste pour rester silencieux, la peur au ventre, près à nier tout contact avec les factieux ou les vétérans et leurs avocats.

C’est d’ailleurs dans l’intermède et sur les conseils « d’Harry-junior » que Paul parvient à contacter Basanix, qui reste avoir pignon sur rue à Cannes.

Il en ressortira un courriel « décapant ».

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Mains invisibles : Chapitre XXX.2 : Kiev (2/2)

 

Chapitre XXX.2

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Kiev (2/2)

 

Pendant que les ministres diplomates parlementent à Kiev, les états-majors s’activent.

« Charlotte » est en Normandie pour le week-end, avec femme, enfant et gardes du corps dont Shirley, dans ses bagages. Qui plus est, il n’a rien à refuser aux britanniques depuis qu’il est GCVO et pair du royaume : pas un homme à laisser dans la mouise des soldats en perdition pense-t-on de lui…

Landau n’a rien à refuser de son côté au président Obama depuis son retour de voyage officiel : il l’avait lui-même affirmé.

Et en attendant le feu vert des gouvernements réciproques, un Canadair de la sécurité civile de Marignane est convoyé avec ses pilotes en Pologne, près de la frontière.

Un Rafale biplace l’est de son côté à Carpiquet, l’aéroport de Caen et sa piste en dur, afin de convoyer Paul.

1.890 MN, un peu juste pour le chasseur, mais avec des réservoirs supplémentaires sous les ailes, il peut parvenir au point de rendez-vous de son passager en moins de 2 heures.

À peine arrivé pour le dîner, une estafette de gendarmerie attend le couple de Bréveuil et leur gamine, avec un téléphone de campagne crypté qui le met en relation avec le ministère, sur le bord de la route.

Départ le lendemain matin, à 6 heures.

Confirmation des britanniques via le SIS et Shirley.

« Mais comment font-ils pour programmer une mission sans retour, tes potes anglais ? »

C’est ça, les « Special Air Service » : la débrouille intégrale depuis les années 1940 et Dunkerque, et jusqu’en Irak en passant par les Falkland.

Avec une seule devise : « Soldat apte à tout ». 

Des militaires d’élite.

Le lever de soleil dans la course du chasseur, à 34.000 pieds d’altitude au-dessus de la couche nuageuse, est vraiment superbe et se passe en « accéléré » pour une route vers l’Est à Mach 1,6.

Il est à peine plus de huit heures, heure locale, quand Paul foule le tarmac d’une piste installée au fond d’un vaste lac desséché, lui-même né d’un impact d’une vieille météorite préhistorique.

« A-t-on idée d’installer une piste dans un trou pareil ! » en diront tous les pilotes français rassemblés au bar de l’aéro-club de Bircza.

« Non seulement, on ne l’a en visuel qu’au dernier moment, mais en plus, il faut faire une approche en piqué dans la dernière centaine de mètres pour ne pas emplafonné la bute ! »

Ils n’ont jamais vu l’aéroport de Bathpalathang, ville de Jakar au Bhoutan, perché à 2.500 mètres et entouré des massifs de l’Himalaya qui culminent à près de 4.000 mètres tout autour…

Pour peu qu’il y ait un peu de rafales de travers et une visibilité réduite à cause des nuages, ça laisse de quoi avoir quelques sueurs…

« Nous, nous sommes arrivés de nuit, » rapporte l’équipage du Canadair. « Il a fallu qu’on s’y reprenne par trois fois avant de toucher la piste ! »

« –Dites donc les gars, c’est la vodka polonaise qui vous monte au rachis, là ? A-t-on idée de picoler dès le petit-déjeuner !

– On aura eu tout le temps de dessaouler avant votre retour, si des fois vous revenez ! »

Ambiance…

Une petite demi-heure pour se faire raconter comment l’avion citerne anti-incendie se comporte en vol et à quoi servent toutes les commandes du tableau de bord et c’est le décollage en solo, direction Kiev : la sécurité civile française part attaquer des incendies fictifs dans la capitale de l’Ukraine prise de folie meurtrière !

Un vol un peu long avant de se poser à l’aéroport international de Kiev pour y refaire les pleins.

Un peu surpris, les ukrainiens, mais l’agent du consulat est au rendez-vous encadré par des « G-men » de l’ambassade pour assurer sa sécurité.

L’opération est enfin autorisée, Paul peut décoller en VFR, avec un plan de vol bizarroïde : il s’agit d’être à 12 heures pétantes sur les bords de rive-droite du Dniepr, d’embarquer en 10 minutes le commando et son matériel, de déjauger au plus tard à midi 15, direction au sud et de suivre l’autoroute vers Odessa à basse altitude. Ville qu’il conviendra d’éviter quand même pour être une zone russophone, et filer ensuite sur un point d’intersection aérien en Mer Noire pour y amerrir.

Là, un sous-marin britannique fera surface et embarquera le commando et son matériel.

Retour en faisant une boucle par la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie avant de remettre l’appareil à son équipage à Bircza.

« Au sud, vous serez guidé par un Awacs américain déployé au-dessus de la Mer Noire qui commandera également deux drones rivés en altitude, armés pour l’interception, au cas où les ukrainiens ou les russes aient des envies de vous faire des misères. Ils sont déjà en rotation de patrouille au-dessus de nos têtes.

En cas de pépin, on vous fait confiance pour voler assez bas et être capable de vous poser sur une « flaque d’eau », la plus proche. Dans ces conditions, vous auriez intérêt à suivre les cours d’eau. Il y a deux fleuves qui descendent dans deux vallées différentes vers la mer. Le Dnister, à l’ouest qui mène au port d’Odessa et le Dnipro.

Prenez le premier et à l’occasion, sautez au second qui vous rapproche de votre point de rendez-vous.

Encore une chose : vous avez trois heures pour rejoindre le sous-marin. Après ça, sa présence pourrait mobiliser quelques patrouilleurs de la marine russe, ce qui, malgré la proximité de bâtiments de l’Otan, pourrait compromettre sa sortie vers Istanbul.

Des questions ? »

On se les posera après, n’est-ce pas ?

Décollage et virage à droite. Paul survole la ville qui a l’air calme, vue « d’en haut », même s’il ne monte pas très haut et fait se lever les têtes.

Quelques passants surpris saluent l’avion jaune et rouge qui bourdonne au-dessus de leurs têtes.

Il n’y a qu’à suivre le fleuve qui traverse la ville, faire un 360° et une fois un 270° pour « estimer » la direction et la force du vent à la dérive de la trajectoire, vitesse réduite et volets sortis.

Puis il se lance dans un amerrissage en direction de la pointe repérée où il est censé retrouver les SAS.

C’est un peu compliqué, parce que ladite « plage » choisie pour le RDV est fangeuse et entourée de maisons à proximité.

Mais ça marche quand même. Il parvient à hisser l’engin sans rien abîmer autour et faire son demi-tour sur le tricycle du train d’atterrissage quand les paras britanniques font leur sortie et prennent d’assaut les portes du Canadair.

Sur le coup, Paul en est surpris.

« – Snowboard, Cap’tain !

– Charlotte !

– No ? Incredible ! « The » Charlotte ?

– Yes : « The » Charlotte ! »

Et ils ne sont pas peu fiers d’être pilotés et pris en charge par une légende vivante…

Puis c’est le déjaugeage, comme à la parade. Prise d’altitude, 900 pieds et contact radio avec « Pancake », l’Awacs après un signalement de routine au centre de contrôle de Kiev. Cap au sud-sud-ouest.

Les minutes puis les heures passent sans aucune alerte : tout le monde se détend. Les gars piquant un roupillon entre les citernes dans l’allée centrale de visite pourtant si exiguë et les sacs de leur matériel.

L’avion vole tout droit, prend encore un peu d’altitude pour sauter le relief et file vers son point de RDV sans absolument aucun problème, ni même une alerte à signaler.

Justement, une fois arrivé sur place, guidé par le GPS du bord, pas de trace du sous-marin.

Paul fait une rotation pour « tâter » l’air et finit par pendre un axe qu’il juge optimum face à la direction du vent estimé d’après l’allure des vaguelettes avant de toucher la mer calme et mettre en panne pour économiser le carburant.

Une minute passe, tout le monde est sur le qui-vive.

Deux, puis 5 minutes avant qu’un gros bouillonnement n’apparaisse sur bâbord arrière : c’est leur rendez-vous !

« Hello ! »

Hello…

Les SAS débarquent sur les canots envoyés par le submersible.

« –Bye and thank you very much “Charlotte” !

– Bye ! Have a good trip ! »

La manœuvre ne demande pas 10 minutes et Paul remet les gaz pour un vol sans histoire, toujours sous la surveillance de « Pancake », l’Awacs qui croise en altitude.

Mission, absolument sans aucun accroc.

Il sera de retour chez lui pour le dîner et l’équipage du Canadair rejoindra ses bases au milieu de la nuit.

Un « raid » qui ne laissera pas indifférent ni les autorités russes ni celles d’Ukraine, qui n’ont d’abord rien vu venir.

Et qui aura quelques conséquences inattendues, quatre mois plus tard au large de Toulon.

 

Après la fuite du président ukrainien qui pensait que les paras anglais signalés avaient mission de l’abattre personnellement, le 22 février, le Parlement suspend le ministre de l'Intérieur, Vitaly Zakhartchenko. Par ailleurs la résidence de Mejyhiria du président, près de Kiev, est ouverte et accessible à la population, quoique gardée pour prévenir les pillages.

Les manifestants continuent à occuper la rue malgré l'accord de « sortie de crise ».

Les défections se succèdent dans le camp présidentiel, dont celle du président du Parlement, Vladimir Rybak, remplacé par Oleksandr Tourtchynov, bras droit d’Ioulia Tymochenko et qui agira désormais comme Premier ministre par intérim.

Selon Hennady Moskal, un membre du parti Batkivchtchyna, des documents, découverts après la fuite du président, démontrent l'existence d'un plan de liquidation des manifestations d'Euro-Maïdan. Les opérations, financées par les Services secrets ukrainiens, portaient les noms de code de « Vague » et « Boomerang ».

Les documents semblent impliquer également l'assistance de « conseillers » russes et indiquent que les snipers de la rue de l'Institut (Instytoutskaïa) appartenaient à des unités spéciales détachées auprès du ministère de l'Intérieur, dont une unité spéciale « Omega ».

Néanmoins, des écoutes entre le Premier ministre estonien Urmas Paet et la commissaire européenne Catherine Ashton indiquent que ces snipers auraient étés embauchés par les leaders de l'opposition et auraient tiré à la fois sur les manifestants et la police.

Ils sont désormais « neutralisés » grâce aux britanniques dont personnes ne parlera jamais.

Au mieux, dispersés.

À Lviv, la police, l'armée et les services secrets ont capitulé devant les protestataires. À Kharkiv, en revanche, le gouverneur, Mikhaïl Dobkine, de tendance séparatiste, appelle à « s'opposer au nouveau pouvoir » et ouvre un congrès des régions pro-russes qui remet en cause l'autorité du nouveau Parlement.

Dans l'après-midi, démentant les annonces de la presse, Ianoukovytch annonce depuis Kharkiv, sur la chaîne privée « 112 », qu'il ne démissionnera pas et dénonce un coup d'État. Cependant la Rada, constatant la vacance du pouvoir, prononce sa destitution et fixe au 25 mai la tenue de la prochaine élection présidentielle. Des individus armés d'extrême droite ayant molestés les parlementaires, la légitimité de ce vote restera contestée, même si le scrutin aura bien lieu le même jour que les élections du parlement européen.

Valentin Nalyvaïtchenko retrouve provisoirement son ancien poste à la tête du SBU. En Crimée, essentiellement pro-russe et où vivent beaucoup de binationaux, les manifestants pro-russes s'en prennent violemment aux anti-Ianoukovytch, comme à Kertch. Selon la chaîne en ligne espresso.tv, Viktor Pchonka, ancien procureur général, et Klimenko, ministre des Recettes et Dépenses, auraient été bloqués alors qu'ils cherchaient à passer la frontière russe dans l'oblast de Donetsk en compagnie de gardes armés, qui auraient riposté et n'ont pu être arrêtés.

Dobkine et Kernes, respectivement le gouverneur et le maire de Kharkiv, se seraient réfugiés en Russie.

Ianoukovytch aurait lui-même tenté sans succès de s'envoler pour la Russie.

Sur Maïdan, des milliers de personnes sont venues rendre hommage aux manifestants avec des bougies et des fleurs. Le soir même, Ioulia Tymochenko, qui vient d'être libérée, s'adresse à la foule sur cette même place, saluant les « héros de l’Ukraine », demande « pardon » aux manifestants et les exhorte à rester mobilisés.

Toutefois, les manifestants ne demandaient pas sa libération et la perçoivent plutôt comme un membre de « l'establishment » politique qu'ils dénoncent.

Confirmant un basculement de régime, des atterrissages d'avions privés sont signalés à Vienne, ville dans laquelle des oligarques ukrainiens ont déposé des avoirs bancaires.

Le Haaretz a rapporté que Secteur Droit et Svoboda ont distribué des traductions récentes de Mein Kampf et du Protocole des Sages de Sion sur la place Maïdan. Il fait aussi état de sa préoccupation de la présence importante de membres de ces deux mouvements ultra-nationalistes parmi les manifestants…

La suite, tout le monde la connaît : la sécession de la Crimée après un vote référendaire et son rattachement à la Russie, sous l’impulsion des forces pro-russes et de milices armées sous uniforme mais sans signe distinctif d’identification, les heurts et menaces jusqu’aux élections du 25 mai et une « normalisation » émaillées de violences répétitives qui ira jusqu’à l’été.   

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Mains invisibles : Chapitre XXX.1 : Kiev (1/2)

 

Chapitre XXX.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Kiev (1/2)

 

Tout le monde se souvient que dans la nuit du 29 au 30 novembre 2013, environ 10.000 manifestants sont délogés du Maïdan par la police anti-émeute. Cette évacuation fera plusieurs dizaines de blessés entraînant des protestations internationales, un appel à la grève générale, de nouveaux rassemblements, l'occupation de la mairie de Kiev, le blocage des sites gouvernementaux ainsi que le limogeage de plusieurs personnalités dont le maire de Kiev. Le nombre de manifestants serait alors de l'ordre de plus de 100.000 personnes, réclamant le départ du président Viktor Ianoukovytch qui aura été élu sur un programme de rapprochement avec l’UE et qui a fait volte-face il y a peu de temps, pour négocier un accord économique avec la Russie, pourvoyeuse de gaz.

Les finances publiques sont aux abois et l’ardoise est gigantesque, alors même que le président russe manie la carotte et le bâton pour faire rentrer l’Ukraine et ses ports militaires en eaux profondes dans le giron de la fédération russe.

Plus tard, le 8 décembre, les militants de Svoboda abattent la statue de Lénine installée depuis 1946 près du marché de Bessarabie, symbole de la « domination russe » sur leur pays. Cette journée a également connu la plus grande manifestation depuis la révolution orange de 2004 : un million de personnes selon les organisateurs.

Une contre-manifestation de 1.500 personnes, pro-Ianoukovytch, a également été mise en place, mais les participants étaient rémunérés, voire convoqués.

Vitali Klitschko, officiellement soutenu par les Démocrates et les Républicains des États-Unis, ainsi que par la CDU d'Angela Merkel, est l'un des leaders des manifestations, même si l'ancienne Première ministre Ioulia Tymochenko, toujours incarcérée à ce moment-là, exerce une certaine influence.

Plusieurs prêtres de l'Église orthodoxe d'Ukraine du Patriarcat de Kiev se joignent aux manifestants, organisant hébergements et prières collectives, pour protester à la fois contre le régime et contre le prosélytisme du Patriarcat de Moscou.

Le sénateur républicain John McCain et son homologue démocrate Chris Murphy, prennent la parole devant les manifestants et rencontrent les trois chefs de l'opposition, y compris Oleh Tyahnybok, leader du sulfuereux parti Svoboda.

Le 9 décembre, le site internet de ce dernier est devenu inaccessible.

Le 15 décembre, selon Interfax-Ukraine, jusqu'à 200.000 manifestants pro-européens descendent dans les rues de Kiev. Le 17 décembre, Vladimir Poutine et Viktor Ianoukovytch se mettent d'accord à Moscou sur un plan d'action visant à redéfinir les relations économiques russo-ukrainiennes.

Le 22 décembre, l'opposition ukrainienne s'engage à continuer les manifestations pro-UE, malgré la signature d'un accord économique avec la Russie quelques jours plus tôt.

Le 25 décembre, une journaliste ukrainienne de l’Oukraïnska Pravda, Tetiana Tchornovol, est agressée par deux hommes dans la banlieue de Kiev, provoquant un tollé dans le pays. Selon l'opposition ukrainienne, cette agression serait due à ses articles très critiques envers le président Viktor Ianoukovytch et ses proches. Ces derniers parlent de « provocations » visant à les discréditer en étalant des rumeurs de corruption effroyable : plus de 30 millions de dollars détournés !

Le 27 décembre, une loi rédigée par le gouvernement Azarov II dispose que l’envahissement de bâtiments publics, qui conduit à « la perturbation de leur fonctionnement normal », est dorénavant inscrite dans le code pénal ukrainien comme d’un délit.

Le 1er janvier 2014, une marche est organisée par le parti d'extrême-droite Svoboda, durant laquelle 15.000 torches sont allumées pour célébrer le 105ème anniversaire de la naissance de Stepan Bandera, figure majeure du nationalisme ukrainien, qui combattit les forces polonaises dans les années 1930, puis les Soviétiques dans les années 1940 et 1950.

Le 3 janvier, après avoir été interrogé par la police, un membre du parti Svoboda Andriy Illienko et son avocat Sydir Kizine sont brutalement attaqués à la sortie d'un commissariat à Kiev. Ces deux individus sont gravement blessés : selon Svoboda, Illienko aurait sa mâchoire brisée. Selon la police, il n'aurait que le nez cassé.

Le parti explique qu'il y a eu « tentative d'assassinat. »

Le 12 janvier, des manifestations, qui comptent 10.000 à 50.000 personnes, se tiennent sur la place de l'Indépendance. Le 15 janvier, le gouvernement interdit encore une fois tous les rassemblements publics et manifestations à Kiev. Le 16 janvier, le Parti des régions et le Parti communiste d'Ukraine adoptent des lois anti-manifestations au Parlement Ukrainien.

L'opposition surnomme cette journée le « jeudi noir » expliquant que « désormais, la démocratie ukrainienne est morte », puisque ces lois sont le fait « d’une dictature interdisant toute raison de se rassembler, de vivre, où il n'y a aucune loi, plus aucune liberté et aucune procédure légale. »

La loi n° 3879, qui restreint la liberté de l'information et d'autres libertés fondamentales, a été dénoncée de son côté par Reporters sans frontières.

Le 19 janvier, une manifestation de 200.000 personnes se déroule dans le centre-ville de Kiev pour protester contre ces nouvelles lois anti-manifestations. Le rassemblement est mené par l'opposition et accompagné par des ONG comme International Renaissance Foundation. Elle est marquée par la première réapparition de la journaliste et militante anti-gouvernement Tetiana Tchornovol depuis son agression.

De nombreux manifestants défient les lois en vigueur en portant des masques.

De leur côté, des activistes, dont le contre-amiral de la Marine ukrainienne Igor Tenioukh, appellent les militaires à rejoindre les manifestations, et les forces policières à ne plus exécuter aucun ordre donné par le gouvernement.

Les 21 et 22 janvier, 3 personnes sont tuées lors d'émeutes dans la rue Hrouchevski. Le 21 janvier, le premier décès est constaté lorsqu'un jeune homme de 22 ans est tombé d'une colonne de 13 mètres de hauteur alors qu'il était poursuivi par la police, sans en savoir plus sur les circonstances de ce décès. Le second décès a lieu le 22 janvier, lorsque la police abat un homme tentant d'escalader une barricade policière.

Le troisième a également été tué par la police.

D'autres heurts se déroulent entre manifestants et forces policières, avec des jets de cocktails Molotov.

Des activistes sont portés disparus pendant que ceux-ci se faisaient soigner à l'hôpital.

Les activistes Ihor Loutsenko et Iouri Verbitsky sont enlevés par cinq hommes le 21 janvier à 4 h du matin à l'hôpital Oleksandrivska de Kiev. Loutsenko a été retrouvé agonisant dans les bois, et Verbytsky est retrouvé mort le 22 janvier.

En réponse à cette flambée de violence, le gouvernement autorise la police à prendre des mesures plus draconiennes pour arrêter les émeutes : celle-ci peut désormais fermer les accès routiers et utiliser des canons à eau contre les manifestants, malgré les températures qui atteignent jusqu'à – 10°C.

Malgré cette mesure, 50.000 manifestants se sont encore rassemblés.

Deux douzaines d'hommes cagoulés font irruption dans les bureaux d'une chaîne locale de Kiev à 19 h 59. Ce même 22 janvier, les policiers détruisent un centre médical de la Croix-Rouge dans la rue Hroushevski où des manifestants se faisaient soigner.

À la suite de la diffusion d'images montrant les brutalités et les humiliations exercées par la police, notamment celle d’un manifestant obligé de se tenir entièrement nu par des températures négatives et d'autres roués de coups au sol, les forces de l'ordre ont présenté leurs excuses.

Les « Berkout », forces spéciales ukrainiennes ayant succédé aux OMON soviétiques, s'illustrent aussi par leur brutalité extrême.

À partir du 23 janvier, des occupations d'administrations régionales sont signalées, essentiellement dans les provinces occidentales, traditionnellement plus pro-européennes, comme à Lviv, Ternopil, Rivne ou Jytomyr.

Les promesses de Viktor Ianoukovytch, le 24 janvier d’un remaniement du gouvernement, d’amendements des lois répressives récentes, sont interprétées comme un recul du pouvoir et n'ont pas eu d'effet immédiat sur la contestation.

À cause de risques croissants pesant sur les installations nucléaires du pays et sous l'insistance de l'AIEA, les services de sécurité déclenchent le 27 janvier une opération anti-terroriste visant à garantir la sécurité de ces sites.

Le 28 janvier, le Premier ministre Mykola Azarov démissionne, tandis que les récentes lois répressives sont abrogées à la Rada, le Parlement.

À l'issue d'une journée de violents affrontements durant lesquels la police a dû essuyer de nombreux jets de pavés, le 18 février les autorités affirment que la violence doit cesser et donnent un ultimatum fixé à 18 h 00.

Le 19 février à 3 heures du matin, les forces de l'ordre tentent de reprendre Maïdan, après que des manifestants se soient dirigés vers le parlement. Six policiers sont tués à Kiev. Des assaillants prennent le bâtiment de l'administration régionale de Lviv, ainsi que la procurature régionale, et attaquent la mairie de Ternopil.

Le premier ministre s'adresse au pays déclarant que les « émeutiers ont franchi les limites ».

Au 19 février, vingt-cinq morts sont dénombrés : quinze manifestants, un journaliste et neuf policiers et le rôle des « titouchky », des provocateurs payés par le pouvoir, dans les troubles est dénoncé par l’opposition.

Avec l'accord du ministre de l'Intérieur Vitaly Zakhartchenko et faisant suite au déclenchement d'une opération anti-terroriste, les forces de l'ordre sont autorisées le 20 février à faire usage de la force létale et tirent désormais à balles réelles sur des manifestants considérés par les autorités comme responsables de l'escalade de violence, lesquels sont alors notamment la cible de snipers.

Le Ministère de la Santé publiera un bilan actualisé deux jours plus tard, le 22 février, qui dénombre 82 morts et 622 blessés.

Le même jour, Vladimir Makeenko, maire de Kiev, démissionne du Parti des Régions, le parti du président, « pour arrêter ce bain de sang ».

C’est l’événement qui déclenche l’opération « Snowboard ».

Les chancelleries, qui se consultent depuis le début du mois de janvier, confirment que des éléments russes ont pu franchir la frontière avec du matériel de tir de précision : le pouvoir allait basculer dans la répression féroce de ses propres populations, avec l’aide des russes surpris en pleine immixtion et ingérence active, ce qui reste intolérable pour Londres et Washington à ce double titre, accusant Moscou d’attiser la haine et le feu.

Les Searl de l’US-Navy sont trop loin, alors un commando de 7 SAS britanniques, trois équipes de deux plus leur officier, est volontaire pour être parachuté dans la nuit sur les toits des bâtiments de Kiev, avec mission d’abattre les snippers russes, ou ukrainiens, peu importe.

Un quadrimoteur C 130 Hercules décolle d’Allemagne dans la soirée, projette son commando au-dessus de Kiev dans la nuit et rentre en Pologne refaire les pleins.

Les SAS s’installent et repèrent un à un les tireurs embusqués dans les immeubles entourant la grande place Maïdan.

Qu’ils neutraliseront avant le 21 dans la nuit.

Car, suite à des menaces de sanction de l'Union européenne, les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et français arrivent par ailleurs et entament sur place des négociations avec Ianoukovytch et les représentants de l'opposition.

Le lendemain 21 février, le chef adjoint de l’état-major de l'armée ukrainienne, Iouri Doumanski, donne sa démission pour protester contre les tentatives d'impliquer l'armée dans le conflit.

Dans l'après-midi, après deux journées de négociations entre le Président, les leaders de l'opposition, les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et français et un représentant de la Russie, un accord de sortie de crise est signé par toutes les parties à l'exception du représentant russe.

Peu après, Ianoukovytch annonce sur le site de la Présidence des élections anticipées en 2014, un retour à la Constitution de 2004 et à un régime parlementaire.

Dans la soirée, le Parlement vote à une large majorité le retour à la Constitution de 2004 ainsi qu'une loi abolissant l'article du code pénal au titre duquel a été condamnée l'opposante Ioulia Timochenko qui, très fragilisée sur le plan médical sera libérée avant de partir se faire soigner en Allemagne.

La rumeur insistante circule que le Président Ianoukovytch est directement menacé ainsi que sa famille, par des commandos étrangers parachutés la veille pour l’abattre.

Dans la soirée, le président Ianoukovytch fuit Kiev.

Il s’agit maintenant de récupérer et d’exfiltrer ledit commando britannique en toute discrétion. Les aéroports étant contrôlés par l’armée et les milices, la seule solution serait de récupérer hommes et matériels pour les acheminer discrètement dans la banlieue nord de Kiev, sur les rives du Dniepr.

Seulement si des voitures consulaires et diplomatiques peuvent encore circuler, les récupérer et les convoyer.

Qui dit Dniepr, dit fleuve, donc eau et puisque les hélicoptères n’auront jamais assez d’allonge en territoire possiblement hostile, il faut y envoyer un hydravion.

Et hydravion, dans l’inconscient des forces aériennes occidentales, c’est « Charlotte » !

Une idée aussi « sotte que grenue » qui « pèsera » hélas très lourd dans les mois qui vont suivre. 

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Mains invisibles : Chapitre XXIX.2 : De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (2/2)

 

Chapitre XXIX.2

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (2/2)

 

En revanche, les échanges sur la situation mondiale, en Afrique, au Moyen-Orient et en Ukraine en particulier, sont cordiaux : les deux présidents ont les mêmes points de vue. Enfin, disons plutôt que la France adopte la position américaine sans même y réfléchir : dans ces conditions les deux dirigeants ne peuvent qu’être d’accord !

« Vous ne vous interdiriez donc pas de participer à quelques actions de maintien de la paix à Kiev et ses environs, si cela devenait nécessaire ? »

Et pourquoi donc, si c’est légal ?

C’est comme ça que, sans le savoir, Landau « autorise » une dizaine de jours plus tard, « Charlotte » pour un « raid » sur Kiev… qui lui-même fournira l’occasion de « réarmer » de son réacteur manquant le « Nivelle 001 » pour un raid au large de Toulon, et qui saura être utilisé pour une opération putschiste sur Paris un peu plus tard.

Un enchaînement porté par quelques « mains invisibles » ?

Mais en attendant, plus que ça : des avions de chasse français iront « sécuriser » la frontière en Pologne, à la demande de Varsovie.

Paul est rapidement happé de son côté par Harry Junior n°4 qui se promène de groupe en groupe avec Allen et quelques autres dans son sillage.

« Cher ami ! Très réussie votre opération en Chine. Bravo. Anjo a pu me confirmer que ça s’est passé sans aucune difficulté.

Le tout sera soldé dans quelques heures sans grosses vagues sur le Forex. »

Mais ne passera pas inaperçu pour le Bureau des Règlements Internationaux (BRI) non plus.

« Je vous propose de venir demain au Madison Square-Garden où une de mes fondations organise un gala de charité. J’ai quelques amis qui aimeraient vous poser des questions. Accepteriez-vous de jouer à la…. Comment dites-vous, déjà ? … « La vedette américaine », la guest-star ? »

Puisque c’était l’objet de cette invitation à Washington dans le train de Landau…

« Avez-vous confirmé mon opinion sur la liste des comptes que je vous ai remise ? »

Les comptes ? Ah oui. « Un beau travail. Pas d’américain dans cette liste comme vous le présumiez. Mais je subodore dès lors que nos … « petits-soucis » à venir ont une autre origine, même s’il s’agit de la même carambouille originelle. »

C’est-à-dire ?

« Je vous ai indiqué il y a un an qu’il fallait que vous preniez contact avec Basanix. Ce n’est pas un de nos membres, mais il en sait beaucoup plus qu’il ne le laisse apparaître. Il vous expliquera peut-être deux ou trois choses. »

Admettons.

Dès qu’ils sont seuls, un verre en main, Allen entretient De Bréveuil sur ce qui l’intéresse : son prototype n°2.

« Vous savez Paul, il est encore dans les feuilles de calculs. Il monte bien et se met en orbite correctement à 250 km d’altitude en un peu plus d’une heure, mais il n’a pas assez de carburant pour redescendre… »

Avec son avion porteur, Allen peut hisser la machine de de Bréveuil à 30 km d’altitude et Mach 0,8.

C’est toujours ça de prit.

« C’est vrai, mais ça représente une économie de seulement 5 % sur le carburant à emporter. Or, il en faudrait au moins 15 % de plus, sinon 20 pour que ça puisse rester confortable. »

Insoluble ?

Paul ne sait pas : « Peut-être en revenir à un carburant combiné à de l’hydrogène. Mais convenez que là, on perd l’aspect flexible du projet.

Non, je réfléchis déjà au n°3. Mais ça demandera plusieurs années de travaux, parce que c’est au moins un sinon deux sauts technologiques avec l’emploi de plasma dans les tuyères. Chaud, quoi ! Mes céramiques pourraient ne pas résister. »

Mais si ! « Les laboratoires de la NASA y travaillent déjà. Il faut que vous veniez visiter ça. »

Et le lendemain, Paul et Paul – Allen et de Bréveuil – refont leur numéro avec « n°4 » en maître de cérémonie.

Tout y passe, mais Paul s’abrite derrière le secret-défense à chaque occasion dans une sorte de dialogue avec des micros-baladeurs se promenant entre les tables dressées.

Oui, le crash du Boeing dans l’Atlantique, c’était lui !

« Et je dois vous avouer que mon arrivée dans le port de votre ville, accueilli comme vous savez le faire par vos bateaux pompes, reste un souvenir tout particulier dans ma mémoire. Je ne saurai jamais assez vous dire merci ! »

Applaudissements…

C’est lui qui remercie pour des remerciements et maintenant on le remercie pour ses remerciements de remerciements !

Oui, le tour du monde par les pôles et sans escale, c’est encore lui, mais co-piloté avec le cap’tain Haddock. « Je dois vous dire que les repas, le café et le thé ont été fournis par Miho Mihado, agent coréenne … du nord qui était à notre bord dans ce délire aéronautique. Vous pouvez lui rendre hommage, pour sa bravoure ou son inconscience, je ne sais pas, parce qu’elle est présente ce soir dans cette salle ! »

Et la miss de lever sa frêle silhouette de sa table désignée par un geste du bras de Paul, table qu’elle partage avec Shirley et Matilda au fond de la salle, pour saluer sous les applaudissements.

Un show, plus vrai que nature.

« Oui, Paul Allen, je partage ton ambition d’aller dans les étoiles et d’y envoyer le plus grand nombre possible observer notre planète d’en haut, c’est sûr. Mais il y a des étapes à franchir avant, tu le sais bien.

Et notamment, de se faire un peu d’argent en allant peut-être construire des drones pour les chinois voire même les russes, parce que je suis attendu dans ces deux pays, alors que le mien ne peut plus financer mon projet spatial.

Je te fais des infidélités, c’est sûr, bien que je sache que chez toi, l’argent n’est pas un problème. Mais j’y tiens comme d’une question de principe. »

Oui, il a piloté le T50 russe et le J20 chinois, en double commande : « Justement dans cette optique. Je ne peux pas vous en dire grand-chose, pour être tenu par le secret-défense. Ce sont de bons avions. L’un est puissant et l’autre a encore beaucoup de progrès à faire pour ne pas l’égaler encore. Soyez sûrs qu’ils n’ont pas la capacité, ni l’un ni l’autre de venir vous menacer jusque chez vous. Alors que l’inverse reste possible. »

Oui, la destruction de la fondation du Professor Risle, c’est lui aussi.

« Il paraît que j’ai fait perdre beaucoup d’argent et d’espoir à bon nombre d’entre vous.

Et, aussi odieux que cela puisse vous paraître, je m’en réjouis et ne vais même pas vous cacher plusieurs secrets personnels pour que vous compreniez bien.

D’abord, c’est une affaire extraordinairement familiale : mon frère, aussi gendre du professeur, et moi étions en danger de mort certaine pour avoir un foie histocompatible avec celui du professeur.

Autrement dit, j’ai achevé le mourant en mettant à l’abri mon frère en l’ayant fait passé pour mort.

Je me suis donc retrouvé en première ligne sans le savoir et en situation de légitime défense : un de nous deux ne pouvait pas survivre à cette rencontre que je n’ai pas choisie.

Parce que cette entreprise de greffe était purement et simplement criminelle. Risle choisissait ses victimes bien portantes uniquement pour prélever des organes sains pour soigner ses malades richissimes. Très facile à faire quand on maîtrise les techniques de cross-matching.

À chaque vie sauvée par un greffe, quand il y parvenait, correspondait un meurtre, un assassinat, un « accident », des vies brisées, des pleurs et des drames.

Pour quelques paquets de dollars et parfois seulement quelques jours de survie de ses patients…

Mais je vais vous en dire plus ce soir : mon père était le juge d’instruction qui enquêtait justement sur une liste anormale de décès des victimes de Risle à ses débuts en Normandie, il y a bien des décennies de ça  maintenant.

Lui a été assassiné prématurément pour ne sauver que ce commerce d’organe frais. Il aurait survécu et réussi, tout cela n’aurait jamais existé. »

Émotion silencieuse dans la grande salle du Madison Square-Garden

« Je ne savais pas tout ça, je l’ai appris au fil du temps et soyez sûrs que ce n’est pas ce qui aurait arrêté ou encouragé mon geste. D’ailleurs, une de mes comparses à qui je dois la vie à ce moment-là, peut en témoigner, puisqu’elle aussi est dans la salle : je vous présente l’agent Shirley du SIS de sa très gracieuse majesté Elisabeth II, assise à la même table que Miho… qui à cette occasion m’a sauvé la vie. »

Applaudissements quand la miss se lève à son tour, tout sourire gracieux.

« Ne lui en voulez pas, c’est un agent secret détaché jusqu’ici pour m’espionner. Comme je n’ai rien à cacher…

Enfin si, une chose que je n’ai jamais dite à personne et que je vais vous révéler. »

Grand silence.

« J’en profite, ma femme n’est pas là ! »

Rires polis.

« Mon papa et moi, quand j'étais petit et qu'il était encore en vie et rentrait tard du tribunal dans la nuit, il venait me faire un bisou sur le front, dans mon lit. Souvent je faisais semblant de dormir, mais en fait je le guettais tous les soirs et quand il oubliait, j’en faisais la remarque amère à ma mère le lendemain.

Depuis son assassinat, nous communiquions encore, pas tous les soirs, mais souvent. Il venait dans mes rêves d’adolescent et puis d’adulte. On parlait de plein de choses dont je ne me souvenais plus à mon réveil. Parfois on se disputait sur des sujets que j’oubliais tout aussi régulièrement.

Cette « présence » était rassurante. Et a duré de longues années même si les intervalles s’allongeaient.

Je l’ai revu une seule fois après cet épisode de la fondation Risle, et depuis, plus rien.

Il était sur une plage que je ne connaissais pas. Pourtant je les connais toutes ! »

Rires dans l’assistance. Même si le moment est poignant…

« …Il y avait plein de lumière et ça sentait bon un mélange de vanille et de cannelle.

Il était habillé d’une tunique blanche comme le sable et la lumière, ainsi que trois ou quatre personnages qui l’entouraient, dont peut-être ma mère, je ne sais pas, et il me tournait le dos.

Mais je savais que c’était lui.

Je me suis mis à courir dans sa direction, le cœur plein d’allégresse.

En fait, de prime abord, j’ai pensé qu’ils venaient me chercher et cette pensée me faisait vraiment et réellement plaisir. Je vous assure.

J’allais mourir, mais j’allais le retrouver, les retrouver, c’est dire ma très grande joie.

Il s’est alors retourné, m’a souri et m’a fait signe de stopper et de rester.

Et je lui ai obéis une dernière fois.

Je me suis réveillé abruptement … complétement en larmes ! »

C’est Harry qui desserre le premier sa gorge : « Et après ça, vous allez prétendre que vous n’êtes pas un « distingué », mon cher Paul ! Pas un « éveillé » ! Mais peu de personne ici ce soir peuvent nous raconter un pareil vécu, soyez-en sûr ! »

Ce doit pourtant être si commun : « La psychologie moderne peut parfaitement expliquer ses détours de l’inconscient par les traumatismes vécus, savez-vous Harry ? »

Tout ça, « c’est pour vous dire qu’à cause de Risle, j’ai perdu deux fois mon père. Mais que si c’était à refaire, je le referai sans hésitation. Sauf que si j’avais su, je me serai débrouillé pour ne pas mettre en danger une créature aussi sublime que Miss Shirley ! »

Rires et applaudissements, l’atmosphère s’est re-détendue.

« Ah oui, Londres. Juillet 2012. Je n’en ai rien à dire. Je passais par-là. Un voyou qui promenait une munition nucléaire bricolée dans les montagnes Afghanes coule bêtement le voilier à qui vous avez fait les honneurs des bateaux-pompes, et cela devant le Tage portugais.

Alors je suis colère à patauger dans l’eau froide de l’Atlantique et le poursuis de ma haine de naufragé.

Et cette course m’a emmené jusqu’au-dessus de la Manche où j’ai dézingué son appareil pour lui rendre la pareille. Bon, oui d’accord, le jeu de mot est plus subtil en français, reconnais-je. »

Rires dans l’assistance pourtant pas spécialement francophone…

« Ah mais non ! Pas du tout. »

Là, c’est Harry Harrison qui s’agite près du pupitre.

« Le petit gars que vous avez devant vous … » rires quand par des gestes du bras n°4 rend compte de leur différence de corpulence et de taille, « … non seulement il est décoré du GCVO britannique emportant le titre de « Sir » pour cet exploit, ce qui explique la présence d’une agent très secrète du SIS dans cette salle, parce qu’ils y tiennent, mais aussi de l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus-Christ, directement reçu des mains du Pape Benoît.

Je n’y étais pas, mais la troisième comparse, à la table là-bas derrière qui le surveille aussi, n’est autre qu’un agent du très select et secret Service d’Information du Vatican, le summum en matière d’intelligence-service planétaire, derrière notre CIA, bien sûr, qui y tient tout autant et qui a assisté à cette cérémonie, m’a-t-on dit… »

Et Miss Matilda de se lever à son tour…

Décidément, question discrétion, la soirée aura été « top-totale ».

« Je tiens absolument à vous signaler que ce petit-monsieur, il en a fait plus que nous tous ici réunis, malgré son jeune-âge. Et vous me connaissez, je pèse mes mots d’habitude. Encore qu’il ne vous a pas dit tous les services qu’il a pu rendre à notre pays, parce qu’ils sont couverts par le secret-défense, ni même à son pays jusqu’à la semaine dernière. Mais là, c’est secret d’État. C’est dire si nous tenions à vous le présenter ce soir, puisqu’il nous fait l’honneur d’être dans notre ville ! »

Puis Paul Allen : « Moi je retiens que tu préférerais mettre ton talent et tes compétences au service des chinois ou des russes, plutôt que de venir nous aider à mettre au point un bouclier thermique pour nos futurs avions spatiaux.

Et en plus, tu nous dis que c’est juste pour une question d’argent et de principe. Je la trouve saumâtre, pour tout te dire. »

Ouh là !

« Mon cher Harry, peut-être faudra-t-il que tu nous fasses une soirée caritative uniquement pour récolter assez de fonds afin que ce monsieur daigne venir travailler avec nous… »

Éclats de rire dans la salle.

« Paul, sois sûr que toi, tu peux venir quand tu veux dans notre usine de céramique. Nos ateliers et bureaux d’études et de recherche te sont ouverts si nous obtenons l’un et l’autre l’autorisation de faire de nos gouvernements respectifs.

Profites-en, mon président est encore avec le tien pendant au moins une journée ! Alors dépêche-toi de finir ton verre et file ! »

Nouveaux éclats de rire général dans la salle…

Le mieux, c’est que cette visite se fera à l’occasion du salon aéronautique du Bourget en juin 2015.

Quatre ans après leur première rencontre. 

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Mains invisibles : Chapitre XXIX.1 : De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (1/2)

 

Chapitre XXIX.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (1/2)

 

Jet-lag « à l’envers », le plus difficile à récupérer, pour un vol vers Hong-Kong sur un monstrueux A380 « deux ponts », dont tout l’équipage ne manque pas de défiler pour quelques autographes devant la rangée où Paul et Miho, qui a reçu ses ordres indirectement de Pékin, où ils se sont installés et ce, malgré la fausse identité belge sous laquelle Paul voyage…

Incognito, n’est-ce pas ?

Le séjour est court et on évitera heureusement les drogues laxatives qui auront laissé un mauvais souvenir de son premier voyage dans l'empire du milieu à Paul.

À peine le temps de se restaurer hors un thé et un biscuit.

Ils arrivent dans la nuit, il fait frais et pluvieux et une voiture les conduits directement au pied du building de la BoC implanté au milieu du quartier des affaires depuis les années 70.

Une époque où HK était encore britannique et ouvert à tout le monde…

L’affaire est entendue en une paire d’heure dès après l’ouverture des portes.

Ouverture d’un compte.

Dépôt et vérification de la fausse procuration.

Descente à la salle des coffres. Ouverture.

Le coffre est vidé de ses certificats.

On remonte l’ensemble dans un bureau à l’avant dernier étage du building.

Cession des titres au porteur, rachetés par la banque qui se frotte les mains dans la mesure où il est de politique constante de rapatrier à Pékin tout le métal jaune disponible sur les marchés avec les dollars disponibles des dépôts : la Chine n’est pas l’atelier du monde occidental pour rien, et se fait payer aussi et encore en dollar américain.

Virement des sommes sur le compte ouvert à peine plus tôt.

Exécution d’un ordre de virement sur le compte de la banque portugaise.

Fermeture du compte, le tout en deux tasses de thé…

Poignées de mains, sourires et courbettes convenus et, sur le trottoir, Paul se fait confirmer par Barbara que l’ensemble des opérations a bien été enregistré, le tout à transformer en euro par « petits-bouts » et que, comme convenu préalablement avec Anjo, les fonds sont repartis sur le hedge-fund des Bahamas…

Retour à l’aéroport, achats de petits souvenirs pour Florence et Annabelle, embarquement sur le vol de San-Francisco, avec de nouveau le défilé de l’équipage qui vient saluer « Charlotte » incognito, n’est-ce pas…

Quand en mars suivant, le véritable locataire dudit coffre refait un détour par ladite banque au bras de sa fille Valérie, « l’économiste », il en ressort abasourdi.

C’est elle qui, furieuse, demande à contrôler le carnet de visite de la salle des coffres et repère la visite de Paul plus d’un mois plus tôt !

Elle se fait montrer la procuration et reconnaît la signature de son père, sans contestation possible.

Il faut dire que le « copié/collé » fabriqué par Paul est un travail très soigné, jusqu’à la pigmentation habituelle de l’encre utilisée par le stylo-plume Mont-Blanc qu’utilise son père, un vieux cadeau de fête des pères où tous les enfants de la fratrie s’étaient cotisés.

Celui-ci serait-il atteint de démence sénile précoce ?

Il a toujours eu un côté paranoïaque et mythomane, tel qu’elle doutait maintenant de l’existence de ses « fameux lingots ».

De toute façon, il n’avait toujours pas expliqué la provenance de ce magot…

Il ne restait plus qu’à faire la tournée imaginée et organisée depuis l’Europe, et finir comme prévu au Japon, même si l’humeur de chien de David n’est pas très « vendeur » auprès des prospects millionnaires chinois, où il faut aussi affronter un anglais des moins académiques pour se faire comprendre.

Et puis il finira en apothéose, en crachant véritablement sur l’avenir de l’Euro dont il prétend qu’il ne passera pas le prochain hiver…

Pas très rassurant pour un ancien patron de la banque mondiale des pauvres, soutenu justement par des dotations publiques d’un panier de devises, dont paradoxalement l’Euro… 
Une affaire qui aura des conséquences dramatiques bien plus tard. 

« Même pas nuit d’hôtel ensemble ? » s’étonne Miho un peu déçue.

Même pas : il s’agit de dormir, parce que ces longs voyages sont épuisants. Et que San-Francisco n’est qu’une étape jusqu’à Washington, avec sa séance d’autographes mais son identité « normale », où il s’agit de rejoindre la délégation française en déplacement.

C’est d’ailleurs là qu’ils retrouvent Shirley et Matilda, mais escortant Madame Nivelle, l’héritière des usines de l’ancêtre général de 14/18, Florence n’ayant pas souhaité retourner aux USA, même pour rencontrer le président, tellement elle est occupée par son chantier normand qui n’avance pas et s’inquiète des fièvres à répétition d’Annabelle, provoquées par une succession de bronchiolites propres à la saison.
Dommage, parce qu'après avoir loupé une visite au Vatican, maintenant celle de son candidat en ses murs, c'est vraiment pas de veine.

Les séances de kinésithérapie respiratoire sont d’ailleurs insupportables pour Paul. À l’une d’elle, il a failli décrocher la tête du chiropraticien… Heureusement que Florence était là pour le retenir ! On a pu ainsi éviter un drame idiot…

Une visite d’État, ce sont les petits-plats dans les grands, un faste incroyable et des visites inutiles de la « haute-culture » américaine.

À Washington, à part les monuments publics construits « façon stalinienne », le seul musée qui fait frémir Paul, c’est celui de l’air et de l’espace…

Plus quelques discours bien sentis mais polis, qui ne servent à rien, puisqu’aucun contrat n’est signé à cette occasion, pas plus qu’aucune discussion engagée sur un accord international voire même seulement bilatéral…

Il faut dire que la délégation française brille par ses larges carences à maîtriser la langue de Shakespeare… ce qui ne facilite pas vraiment les « dialogues ».

Il n’empêche, le Président américain trouve l’occasion de fendre la foule dans les salons de la Maison-Blanche pour une poignée de mains virile à Paul escorté d’Isabelle Nivelle et une tape dans le dos pas très protocolaire.

Il voulait absolument congratuler Paul d’avoir su éviter une catastrophe à Londres l’été 2012.

« D’autant que ma fille et ma femme y étaient. C’est dire si j’étais content de les voir revenir. »

Et Michèle de confirmer que c’était splendide !

« Notez qu'il a fallu que j’affronte le candidat républicain quelques semaines plus tard. S’il avait pu être éliminé ce soir-là, ç’aurait été plus cool ! »

Barack ! « Tu aurais sacrifié ta famille pour ton mandat ? »

Mais non, ce n’est pas ce qu’il voulait dire (lui non plus, façon Florence qui aurait été ravie) : elle avait tellement tenu à y aller…

Il affirme ensuite que le ménage avait été fait à l’agence de Langley.

« J’ai pu virer leur patron et le remplacer par un homme sûr dès le lendemain de ma réélection et on m’a assuré que l’ensemble de l’équipe Megiddo avait été neutralisée. »

Il a juste perdu un ami à Benghazi, dans la manœuvre, l’ambassadeur en Libye.

« Vous oubliez le directeur Almont… Un homme devenu un ami et qui a été bien utile. »

Il n’oublie rien et y était d’ailleurs pour rien. « Tout juste nos services n’ont pas été assez rapides à comprendre et décoder la situation. »

Heureusement, les services du Mossad ont su aussi leur ouvrir les yeux.

« Mais le mieux à votre crédit, c’est qu’avec cette interception, on a pu éviter une énième guerre dans le Golfe… Même si quelle que part, ça pourrait n’être que partie remise. On ne sait jamais… Il faut rajouter que votre collaboration réussie autant qu’improvisée avec les services iraniens les ont fait revenir à la table des négociations. »

On n’en serait pas là sans l’intervention réussie de Paul.

« Bravo et mille fois merci pour tous nos « boys » et d’une façon générale de la part du peuple des États-Unis d’Amérique !

Et si vous ne vous étiez pas précipité à vous faire décorer par mon pays, vous mériteriez bien les médailles de reconnaissance que vous avez déjà reçues.

Hélas, je n’ai pas eu le temps d’en inventer une nouvelle rien que pour vous. Sachez seulement que vous êtes ici chez vous et toujours le bienvenu, Monsieur « Charlotte » ! »

Isabelle biche, presque frétillante à écouter la double conversation, dont celle qu’elle tient en pointillé avec la première dame, alors que le cercle des « convenances » s’est élargi par respect autour du quatuor.

« J’aime bien aussi l’idée que vous ayez pu « nettoyer » enfin tous les comptes crapuleux du personnel politique de votre pays. On va pouvoir enfin parler d’égal à égal avec vos autorités politiques. Savez-vous que ça m’ennuyait beaucoup de voir votre ancien président parler de choses qu’il ne connaissait pas sur le ton du professeur d’école à ses élèves, à chacune de nos rencontres du G20.

Je ne suis pas sûr que le suivant soit meilleur, mais au moins, il n’a plus les moyens d’être malhonnête. C’est mieux pour l’avenir. »

Très au courant, le président Obama…

Lui, il a des services qui fonctionnent correctement et sans aucune suspicion « politicarde ».

Ce qui manque, entre autres, à la France où tout est devenu toujours suspect.

« Et vous en êtes où de vos capitaines putschistes ? »

Très, très au courant, décidément.

« Le Comité Libecciu a été liquidé par le ministre. Alors, je n’en sais plus rien. »

Dommage, dommage.

« C’était un peu « border-line », je l’avoue, mais une excellente initiative de l’amiral Morthe. Pensez-vous qu’il faille que nos services sur place tiennent au courant des développements de cette affaire à quelques autorités de votre pays ? »

« Monsieur le Président, croyez-vous vraiment que des officiers de nos armées puissent devenir des félons ? »

Ça s’est déjà vu…

« Ok ! On verra ça. Je vous laisse, je me dois à nos invités. Merci beaucoup et encore mille fois, Mister « Charlotte » ! »

« C’est qui ? » questionnera le président Landau à un de ses collaborateurs qui ne sait pas quoi répondre.

« Charlotte ! » lui répondra un officiel américain qui maîtrise le francilien-natif presque sans aucun accent.

« Quelques heures de vol, mais de beaux restes… Vous me la présenterez », demande le président à son officier de liaison.

C’est comme ça qu’Isabelle Nivelle se retrouve quelques temps plus tard à tenir la jambe du président français qui se désespère de devoir se la mettre derrière l’oreille une nuit de plus.

Et la source d’un nouveau quiproquo : « Charlotte si je ne m’abuse. Charlotte comment ? Vous êtes française d’ici ? Vous faites quoi dans la vie, charmante Charlotte… »

Isabelle a tout de suite compris qu’il y a méprise et décide de ne pas éventer la couverture de son Secrétaire Général préféré.

« Monsieur le Président, je dirige une usine d’armement en Ardèche, pas très loin de votre Auvergne d’adoption, et j’essayais de vendre quelques missiles à Monsieur Obama. »

Ah oui ? Serait-il acheteur des fameux savoir-faire nationaux tant vantés par son ministre du redressement ?

« Hélas non ! Il m’a dit qu’il avait tout ce dont il avait besoin de trouver sur son propre territoire. Et vous-même, vous lui vendrez quoi aujourd’hui ou demain ? »

Il n’en a aucune idée. « Pour être franc, je ne vois pas ce qui pourrait l’intéresser… ni ce que je fais ici non plus, d’ailleurs. Hors l'immense plaisir de vous croiser... »

En voilà de l’audace, n’est-ce pas ?

Encore un peu, et il lui proposerait bien d’aller faire un tour dans les bosquets des jardins attenants…

Elle s’y prépare en se faisant un scénario chinois dans la tête pour refuser poliment et de remettre ça à plus tard, en France.

L’avertissement se fera ensuite : « Les affaires de justice, je ne m’en occupe pas, je n’interviens jamais. »

Et pourquoi il lui raconte tout ça en entretien quasi-privé ?

« Parce que nous avons une culture de la transparence et de séparation des pouvoirs plus pointue, exacerbée jusqu'à l'intransigeance, que ne l’est la vôtre, Monsieur Landau… »

Des propos bien mystérieux pour un président en pleine tourmente pré-électorale, louvoyant dans un gouvernement aux egos surdimensionnés qui n’avance pas sur les fronts économiques, sociaux, fiscaux et même celui des réformes institutionnelles et de société…

Plus tard, un « conseiller » remettra les points sur les « i » : il s’agit de gros sous.

« Vous savez, cet ennemi qui n’a pas de visage, qui ne vote pas et ne sera jamais élu à votre place… »

Oui, mais déjà, il y a la bonne finance et la mauvaise…

« Monsieur le Président, vous me faites penser à un chasseur ! »

Comment ça ?

« On dit à la chasse qu’un mauvais chasseur qui entend du bruit sous un taillis, se saisit de son fusil, ajuste, vise et tire ! »

Oui, et …

« … Un bon chasseur en fait autant, mais lui… c’est un bon chasseur ! »

Landau ne comprend pas : « Monsieur, il y a la bonne finance qui investit dans l’avenir et les emplois. Et la mauvaise, qui spécule et s’enrichit du chômage et des crises. Celle-là est notre ennemi ! »

C’est justement ce que voulait dire le « conseiller », qui se débarquera tout seul pour rejoindre son administration d’origine un peu plus tard.

En fait, ce que visait le président américain, c’était de faire savoir qu’il n’interviendrait pas sur les actions judiciaires en cours contre les banques qui auront « trafiqué » du dollar avec des pays sous embargo.

Toutes les banques…

Et il aura à le réaffirmer à l’occasion d’un communiqué officiel bienvenu, quand un des majors négociera son amende avant d’être interdit pour un an de trader du dollar, hors le pétrole et la nourriture… 

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Mains invisibles I : Chapitre XXVIII.2 : À l’assaut des comptes DLK (2/2)

 

Chapitre XXVIII.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

À l’assaut des comptes DLK (2/2)

 

« On a récemment compris la destination du pactole : Hong-Kong, dans un coffre de la Banque of China. 500 millions de dollar d’once d’or-papier de l’époque, qui valent désormais 4 fois plus compte tenu de l’actuel cours de l’or. Deux milliards ! »

Beau placement, finalement. Bien plus et beaucoup mieux que n’aura su faire le cabinet de Lady Joan et son trust à la même époque et pour la même période !

« Et comment vous savez tout ça ? »

 

« D’abord, nous n’avons pas compris l’objet de son voyage en Chine en mars 2011. »

Il est certes parti à l’invitation du Google chinois avec une quarantaine d’économistes conférer une grosse demi-heure payée cash.

« C’était sans doute bon pour son moral de « témoigner » pour l’histoire, avant de le faire devant votre Sénat. Mais dans son emploi du temps, il y avait plusieurs trous et un passage inexplicable pour un détour anormal au comptoir de l’agence de HK de la BoC. » 

Une chose étonnante et sans relation avec ses affaires du moment.

Et puis le bonhomme s’est récemment fait nommer à la tête d’une banque d’affaires luxembourgeoise, « la Compagnie Financière « Anal-Kevlar », un groupe fondé en 1994 par Thierry Luynes, un entrepreneur de la première heure dans le secteur bancaire et financier, co-fondateur de Cons-sort, Synthé-sis Bank, Établissement de la Financière de l’Échiquier, Esseya, First-Competition, etc., quelques-unes de ses juteuses filiales.

Avec la promesse de partir en Chine lever 2 milliards de fonds à mettre sous gestion avec sa fille Valérie… Vous saisissez ? »

Paul avait pu croiser la petite brune trentenaire dans le hall de l'ESSEC où elle enseignait l'économie à un moment quelconque lors de ses tournées en BDE pour y refourguer ses flacons d'alcools forts : elle voulait aussi son lot !


L’Assemblée Générale du 18 octobre 2013 a validé le principe et l’ancien président-fondateur restera administrateur délégué et conservera la présidence des filiales du Groupe au Luxembourg, en Belgique, à Monaco, en Israël, en Suisse et en Roumanie.

« Le Groupe rassemble aujourd’hui différents pôles d’activités financières réglementées, à savoir la gestion d’actifs, le corporate finance, l’intermédiation financière et l’assurance.

En bref, l’ancien ministre s’est acheté une licence de banquier et une salle des marchés, un peu comme Airbus a pu le faire il y a quelques semaines seulement en Allemagne, afin d’y rapatrier et gérer son pactole en famille… »

Autrement dit, « DLK » prend la tête d’un groupe qui ne lui appartient pas, sur une vague promesse d’en faire des tonnes, laisse la gestion des activités préexistantes à l’ancien patron et se charge de gérer la verrue de ses propres fonds à lui ?

Belle manœuvre.

« Et je fais quoi, là-dedans, Harry ? »

 

Il part pour Hong-Kong avec un passeport et une procuration se faire ouvrir le coffre et vendre les certificats au plus offrant.

« Une équipe à nous vous pilotera sur place de votre arrivée à votre départ. »

Un coffre, ça a une combinaison secrète et une clé… en principe.

« C’est mon cadeau : la clé, c’est l’employé de la banque qui l’a. La combinaison est simple, puisque ce sont les 6 chiffres du jour, du mois et de l’année de naissance de sa fille… Le Monsieur ne souhaitait sans doute pas oublier la date d’anniversaire de sa gamine née d’un premier mariage. Pensez-y : droite, puis gauche, puis droite, puis gauche, etc. »

La gauche, Paul depuis quelque temps, il n’aimait plus trop.

La droite, ça devait pouvoir aller encore quelques temps, mais pas bien longtemps non plus.

« Une question, mon cher Harry. Si vous savez « tout-ça », pourquoi ne le faites-vous pas vous-même ? Autrement dit, il est où le piège ? »

Rire plus discret, cette fois-ci.

 

« Monsieur de Bréveuil, depuis votre passage chez le pape, vous êtes hiérarchiquement mon égal dans la franc-maçonnerie. Et j’imagine que vous connaissez notre serment de fraternité… »

Paul n’avait pas fait un tel serment…

« Je sais bien, même si vous y viendrez tôt ou tard. Mais il n’empêche : je n’ai pas à vous entraver, mais à vous aider… en toute fraternité. »

Pour deux milliards si faciles à subtiliser ?

« Vous savez, l’argent, j’en ai déjà plus que le nécessaire. Je suis comme vous, ça ne m’intéresse pas plus que ça. Parce que je ne suis pas un voleur et vous m’avez toujours dit que vous ne l’étiez pas non plus. Comme il s’agit de l’argent appartenant à votre pays, je n’ai pas à m’en emparer. D’ailleurs, je serai bien embarrassé avec ça et ne saurait pas comment le lui restituer ou quoi en faire de discret qui ne m’apporte pas quelques ennuis par la suite. »

Il lui avait pourtant bien fait faire le sauvetage financier du parti d’opposition dans des conditions pour le moins « over-the-line », il y a quelques mois.

 

« J’en conviens. Mais ce n’était pas pour un même montant, à peine quelque millions, pas des milliards et il y avait urgence absolue, souvenez-vous. »

Il aurait fait la même chose pour l’actuel parti au pouvoir ?

« Oui et dans les mêmes conditions d’ailleurs. Parce que ça a déjà été fait. Deux fois au juste. »

Encore des révélations ?

« Une première fois quand Tiersmirant a vendu sa taupe Farewell qui a permis de démanteler nombre de réseaux d’espions dormants dans tout le monde occidental. Mais c’était une autre époque, celle de la guerre froide et la CIA souhaitait faire un geste à l’égard de ce président-là et de son parti. »

Incroyable !

C’était dans les années 80 et ça ne portait pas sur des milliards. Tout juste un ou deux millions.

« Il faut comprendre : son prédécesseur, disposant de la même taupe et pourtant se disant « un pote », copain comme cochon de notre président d’alors, « cul et chemise » comme vous dites dans ce pays, alors qu’on livrait nos secrets atomiques à vos chercheurs, violant ainsi tous nos propres principes absolus de défense nationale, n’en a pas eu la même reconnaissance… »

Le chien !…

« Et une seconde fois quand il a fallu faire élire Krasoski contre la cruchitude. DLK devait manœuvrer pour que ce soit elle, qui n’avait aucune chance contre un ministre d’État sortant, qui soit désignée par leur primaire. Lui, il se savait menacé, il a donc obtempéré sans discuter contre un poste important à Washington. Mais elle, elle a mis en quasi-faillite son propre parti. »

Ce que personne n’avait jamais su ni même pu imaginer…

Et l’ami-américain aurait su « compenser » le désastre financier, juste ce qu’il fallait ?

Pas croyable !

« Naturellement, je ne vous ai rien dit et vous n’en dites rien à personne… »

Et il aurait voulu que l’anglaise, la romaine et la coréenne écoutent aux portes en direct ?

 

« Quand donc vous cesserez d’intervenir et de financer la vie politique de mon pays en sous-main ? »

Si Paul ne s’abusait pas, il est notoirement connu que l’ancien maire de Rouen avait aussi reçu des subsides contre la candidature de De Gaulle, dans les années 60…

« Ne mélangez pas tout, mon cher Paul. Il y a les USA, sa CIA et ses intérêts stratégiques, commerciaux et financiers.

Qu’un atlantiste soit financé en sous-main par les autorités de mon pays, c’est de la stratégie appliquée. Votre parti communiste était bien financé par Moscou à cette époque-là !

Que nos frères américains collectent des fonds pour soutenir les fratries européennes en difficulté, c’est autre chose, vous comprenez ? »

Et là, il s’agit de quoi alors ?

« Dans l’épisode actuel, il s’agit de laver l’argent de la corruption qui mine la vie publique de votre pays depuis trop longtemps que c’en est criminel. Je vous l’ai dit, tout le monde a intérêt, commercial et financier cette fois-ci, à une France qui avance et se sorte de l’ornière dans laquelle elle s’est vautrée.

Alors, un, ce n’est pas notre argent, mais le vôtre ; deux il ne doit pas revenir pourrir la vie économique de votre pays afin qu’on puisse de nouveau travailler main dans la main à construire un monde meilleur. »

Du lard ou du cochon ?

 

« Je vais être clair : des pays qui sombrent dans la corruption active pollués par des narcodollars et la putréfaction décadente, il y en a bien trop tout autour de cette planète. Et ça mine autant le développement d’une certaine Amérique du sud, tout autant que sur le continent africain, ou encore ailleurs, en Russie, dans la péninsule arabique, le sous-continent indien, les pays Thaïs ou même de l’ancienne Cochinchine, sans parler de la Chine elle-même et de la Corée du nord qui se protègent parfois dans le recours à la dictature.

Et voyez où en sont tous ces pays en terme de développement économique, sans même parler des progrès de la démocratie ?

Alors, un autre de plus, au cœur de l’Europe et sa façade atlantique, ça reste inacceptable ! Insupportable !

D’où votre mission de grand nettoyage qu’il s’agit de mener à son terme… »

 

Des corruptions, il y en aura encore.

« Bien sûr ! Et tous les êtres qui naissent sur cette planète ont un égal droit de réussir leur vie et de tenter de la vivre heureux, c’est sûr. Mais par des moyens qui soient admis comme légaux, pas par le vol, la délinquance, le crime ou la corruption. Et ces corruptions à venir ne doivent plus porter sur des milliards.

Peut-être quelques millions. Votre justice et la nôtre sauront y faire face. En revanche, les milliards, ça la dépasse. Ça emporte tout.

C’est inhumain. Même vous, vous pourriez faiblir !

Or, comme tout le monde et jusqu’à la Curie romaine vous pense au-dessus de toutes ces tentations, qu’à mon sens votre passé immédiat font de vous un « distingué » particulier, au moins guidé par quelques « mains invisibles », je vous fais et leur fais confiance parce que vous êtes le seul à être l’homme de la situation.

On verra par la suite si nous nous sommes trompés ou non.

Allez à Hong-Kong, faites ce qu’il y a à faire, refinancez comme vous le pouvez votre Trésor public avec si peu et nous nous retrouvons à Washington où je vous présenterai à quelques amis. »

 

Si c’était comme à Venise, Paul s’en passerait bien.

Mi-2014, deux milliards de plus ou de moins, c’est à peine 1 pour 1.000 de la dette publique de la France… 

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Mains invisibles I : Chapitre XXVIII.1 : À l’assaut des comptes DLK (1/2)

 

Chapitre XXVIII.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

À l’assaut des comptes DLK (1/2)

 

Décembre 2013, c’est aussi le mois où sortent dans la presse l’affaire de l’appartement du fils du ministre des affaires étrangères.

Qui en fait se déplacer « Junior 4ème » une nouvelle fois jusqu’à Paris, comme d’un prétexte, début janvier.

L’entretien a lieu chez Ledoyen avec les trois filles sur les talons.

« Qu’elles viennent donc s’asseoir à notre table ! » Deux patrouillent dehors, l’autre a un œil sur la salle et leur table…

« Ça me gêne », prétend-il. C’est vrai que ses propres G-men sont attablés un peu plus loin, comme d’habitude.

Ce n’est pas Paul qui les commande : « Faudra en référer au Pape François pour l’une, à la Reine d’Angleterre pour l’autre et chez King-tout-fou de Corée du nord pour la bridée… »

Quel attelage !

Junior n’insiste pas plus : « D’autant que j’ai absolument besoin de vous garder vivant. Allen s’impatiente que vous veniez lui donner un coup de main. Et moi, je viens vous faire un cadeau, de ceux qui ne se refusent pas en échange de quelques précisions. »

Lesquelles ?

« On cause jusque chez nous de l’appartement du fils de monsieur Bafius. Vous qui avez su détricoter le paquet de vos « minoritaires », est-il blanc-de-blanc sur ce coup-là ? »

Il l’est désormais.

« Dans la mesure où son supposé compte a été fermé avant mon intervention. On lui en a attribué un, peut-être un peu à la légère, celui d’un certain Félicien Castra avec une adresse qui correspond à une de ses garçonnières dans le 17ème.

Bien sûr, ce n’est probablement pas lui, mais il était crédité jusqu’à 13 M€ en Suisse en 2010 et ce compte a été fermé après que ce solde ait été viré d’un seul tenant, début 2011 sur un compte numéroté, toujours en Suisse, mais dont le titulaire est probablement un monégasque qui existe bel et bien et qui n’est pas lié à notre bonhomme. »

Et alors ?

« Mon experte a tracé comme elle a pu les fonds et a pu noter plusieurs retraits par chèques libellés au nom de la Société des Bains de Mer et de son casino, ainsi que deux cercle de jeux londoniens. On peut en déduire que ces sommes ont été « baronnées » au profit du fiston qui fréquentait alors les établissements et a pu récupérer au moins 7,8 millions d’euros qui auraient servi à l’acquisition de son appartement situé de l’autre côté de la Seine, pas très loin d’ici…

Ce ne sont que des hypothèses, bien sûr. Nous n’avions pas mission ni besoin d’enquêter au-delà. Nous n’avons seulement fait que rapatrier les comptes dormants, pas la quarantaine « d’actifs » qui existent toujours. »

Pas plus de 40 ? Qui ?

« Je n’ai pas à vous le dire. C’est entre les mains de ma hiérarchie qui seule en dispose. Je suis désolé ! »

Paul devait pourtant lui faire parvenir la liste des titulaires. « Vous vous souvenez de nos promesses mutuelles à Venise. »

 

Depuis, il avait rencontré le Pape Benoît qui lui avait dit de se méfier. « Et ce n’est pas un hasard si l’une de mes gardes du corps travaillent pour le SIV, croyez-moi : cette affaire de « madame Robert », vous vous souvenez, c’est même vous qui m’avez donné l’idée, n’est qu’un prétexte pour m’espionner tous azimuts. Et je suis même étonné que votre CIA soit si discrète, d’ailleurs.

Ce soir, peut-être même que c’est déjà fait, le pape François saura que vous déjeuniez avec moi ici-même.

Mais je vais vous transmettre ce renseignement, une promesse, c’est une promesse.

Et comme on dit en Corse : on n’a jamais qu’une parole. Alors quand on l’a donnée à quelqu'un et qu’on en a besoin, on la reprend ou ... on s’en délivre !

Il y avait bien 9.288 titulaires de comptes, tous sous des faux noms d’emprunt, mais pour des comptes ouverts en bonne et due forme. Nous avons pu récupérer, par procurations interposées, tous ceux qui étaient « dormants » depuis l’origine.

Aucun citoyen américain, à mon sens. Mais vous pourrez vérifier… Même si ce ne sont que des pseudos et qu’il a fallu parfois faire preuve d’imagination pour faire des recoupements. »

Tous, sauf les 40 encore « actifs »…

Bon. Et alors ? Que du personnel politique français ?

Oui. « Des hauts-fonctionnaires aussi. Et de tous les bords politiques. Mais curieusement, les seuls comptes « vivants » sont ceux attribués à l’actuelle majorité au pouvoir. »

Le président aussi ?

« Le supposé sien était « dormant ». On lui a laissé 50 euros comme souvenir. Soit c’est un grand méfiant, soit il ignorait comme tous les autres. Et il en est de même pour la mère de ses gamins. »

 

Justement, deux choses à préciser encore.

« Je crois savoir que vos comptes exotiques manipulaient aussi du dollar américain, et sur des comptes de banques françaises à travers leurs filiales off-shore… »

Pas tous quand même, mais quelques-uns qui ont donné du fil à retordre jusqu’à la Pentecôte justement, tellement les courriers de sous-procurations ont eu du mal à être enregistrées…

« Mon pays n’admet pas que ces banques « trafiquent » avec sa monnaie… »

Eh, ho : 80 % des transactions commerciales transatlantiques sont libellés en dollar ainsi que 60 % des transactions mondiales, et pas que pour des « trafics » : « C’est ça d’être la monnaie de référence mondiale, dites-donc ! »

Il n’empêche.

« C’est strictement confidentiel pour l’instant. Les autorités monétaires de mon pays et notre justice enquêtent sur plusieurs banques européennes, et entre autres et plus particulièrement, celles de votre pays. Notamment leurs filiales Suisses et exotiques. On parle d’une amende record de 15 à 16 milliards de dollars par banque pour contournement des règles d’embargo avec quelques pays « voyous » ! »

Bé dites donc : « Vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère… »

« Justement. Pour anticiper et arrondir les angles, notre Président va inviter en visite d’État le vôtre pour une visite de quelques jours en février prochain. Et vous serez du voyage ! »

Et pourquoi donc ?

« Monsieur Obama a gardé un excellent souvenir de « Charlotte » à l’occasion de son voyage en Afghanistan. Vous vous souvenez, il vous avait remis la médaille de la liberté. »

Paul se souvient très bien…

« Alors ça lui ferait plaisir de congratuler l’homme qui a empêché la destruction de London l’été 2012. »

Pour lui remettre une nouvelle médaille ?

« Même pas ! Vous les avez déjà toutes, parmi les plus prestigieuses ! » se met-il à en rire.

 

« Vous savez, Monsieur Harrison, mises à part dans les forces aériennes, dans mon pays personne ne sait qui est « Charlotte ». Je ne vais pas commencer à rompre cet anonymat avec ce guignol de Président-là ! Même Krasoski n’a jamais su ! »

Le patron de l’usine de missile, de céramique et d’enduits-spéciaux, il peut être dans la charrette des « petits-patrons » qu’emmènera Francis Landau dans ses bagages, non ?

« Pourquoi pas. Mais tout de même… Je ne suis pas le patron, je ne connais pas le personnage, je n’ai aucune appétence à son égard et il ne sait même pas que j’existe. »

Il fera aussi inviter Madame Nivelle. « Et puis, vous pouvez arriver par un autre vol si vous ne voulez pas le croiser, du moment que vous rejoignez incognito la délégation officielle aux dîners d’honneur. »

On verra…

 

Deuxième précision et le « cadeau » : « Vous avez manqué à vos devoirs en ce qui concerne notre ami le « banquier des pauvres »… Deux milliards de dollar en lingots d’or, ça ne vous intéresse plus ? »

En lingots ? D’or ?

« Et je fais comment pour les lui voler ? Un hold-up à Luzerne ? Ou ailleurs, avec mon commando d’amazones garde-du-corps dans le sillage et armé jusqu’aux dents ? »

Junior en rit si fort et grassement à la perspective évoquée, qu’il manque de s’en étouffer. Un rire qui finit en quinte de toux pour se libérer les voies aériennes supérieures… et fait se retourner quelques têtes dans la salle à manger.

« Une procuration et un passeport suffiront. Et vous, savez faire ce genre de chose… »

Bon, qu’il raconte, parce que Paul et Nathalie n’ont pas retrouvé trace de ces supposées commissions d’intermédiaire, même en fouillant dans les fichiers Promis remis en 2009.

« Pourtant, elles y sont. Mais par petits-bouts. Je vous ai parlé à Venise de 2,2 milliards de dollar. Nos experts et informateurs estiment que 200 millions sont allés aux notaires et aux banquiers suisses, plus quelques autres intermédiaires qu’il a fallu intéresser ou dont il a fallu acheter le mutisme et la discrétion.

Reste deux milliards de dollar qui ont disparu. Et la somme aurait été partagée en deux. La moitié au profit de « l’inventeur » du procédé, celui qui a imaginé le montage pour son mentor ».

Il s’en est défait quand il a été nommé à la tête de la Banque pour la réunification des deux Allemagnes. « Et au profit de son établissement en plus, ce qui a payé largement le marbre et les premiers aménagements fastueux qu’on lui aura tant reprochés bêtement. »

En voilà une drôle d’histoire…

« On a même imaginé à un moment qu’il était copropriétaire du bâtiment avec sa banque, mais même pas : il vraiment abandonné une partie de ses commissions à celle-ci, le reste ayant servi à financer le capital social de sa société de consulting. »
Un peu comme DLK, alors, qui possède toujours sa SARL « Raspail Consulting »…  

En fait, pas vraiment : on saura plus tard que cet argent aura servi, au moins partiellement mais grandement, à amorcer les souscriptions au capital social des filiales du trust des 9.288 anonymes récemment récupérés qui auront fait des petits en 20 ans.

Tout le travail de Monsieur Robert, que personne pour l'heure n'a encore pisté ni reconstitué.
« On suppose qu’il a emmené dans ses bagages le fameux Monsieur Robert en charge d’ouvrir et gérer les comptes ouverts dans le dos de ceux chez qui vous les avez maintenant récupérés. »

Peut-être, peut-être. Ce serait assez logique, dans ce qu'on peut en déduire après coup… 

« En tout cas, ça a payé assez pour que Monsieur Robert passe inaperçu dans la comptabilité de la banque et ça aurait pu durer encore si le DRH de 2008 ne s’était pas mis en tête de virer le bonhomme pour agrandir son logement de fonction, situé au même étage. »

Le « truc » vraiment con, ça : qu’il en est ressorti tellement meurtri, jusqu’à en laisser une veuve éplorée que Gustave et Paul avait rencontrée juste avant leur agression sur un rond-point de sortie d’autoroute.

 

« La seconde moitié, dédommage celui qui a eu l’idée originelle du détournement des fonds dus à Ferrayé. Mais lui s’est fait payer et livrer en valise de billets. Un tel paquet, ce n’est pas courant et ça laisse des traces dans les mémoires. »

Leurs fameux dollars dont ils entendent faire la police ?

« Exactement. Et qu’est-ce qui ne laisse pas de trace, dans aucun compte bancaire, sinon une valise de billets ? »

D’accord, mais il en a fait quoi, le ministre de l’industrie de l’époque ?

« Comme ils ne sont pas ressortis et qu’il a un train de vie déjà « hors-norme », on suppose qu’il les a placé en bons anonymes d’abord, puis ensuite, là on est sûr, directement en « or-papier » au porteur, sur la propriété de vrais lingots. »

Un banquier placer son pécule en or ? En voilà une idée saugrenue qui est étonnante !

« Il n’était pas encore banquier à l’époque, mais avocat-ministre et… politicien de surcroît ! »

Oui. Des titres aux porteurs ou des bons anonymes, c’est plutôt logique pour un « politicien ». Et alors ? Ses titres au porteur sont sous son matelas ou sous son oreiller ? 

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Mains invisibles I : Chapitre XXVII : Démantèlement du « Comité Libecciu »

 

Chapitre XXVII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Démantèlement du « Comité Libecciu »

 

Entre-temps, il y aura bien plus que ça. Bien sûr, le pays aura vu déferler tant de scandales sur plusieurs mois, depuis les USA, l’affaire Snowden et ses promesses de secrets, les écoutes tous azimuts du NSA, après les « pillages » de « Wikileaks » qui perd son temps à éplucher des millions d’informations que personne ou presque ne lira hors les premiers temps.

Mais tout autant le scandale de la viande de cheval dans les lasagnes et ailleurs, « l’affaire » Léonarda, cette Rom expulsée qui jettera un défi au pays, l’accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge et les émeutes et pillages qui ont pu en découler, en plus des affaires qui rôdent autour de l'ancien président, l'affaire de l'arbitrage Tapis, les procédures tous azimuts, les cafouillages budgétaires, les multiples revirements de lois et décrets sur les ouvertures des magasins les dimanches, etc. etc.

 

L’opinion française découvre au fil des mois que l’autorité de l’État est sans effet sur son quotidien pour être mis à mal à toutes les occasions.

Même son entreprise publique des chemins de fer est incapable de maintenir son réseau ferré en état de fonctionnement : ils ont l’air fin, les agents du service-public et leurs suppôts syndiqués, après avoir tant critiqué leurs collègues britanniques « privatisés » il y a bien longtemps !

Eux-mêmes ne font pas mieux et le rapport rendu en juillet 2014 révélera que non seulement la hiérarchie de n’a jamais réagi aux informations de dégradations des matériels qui ont entraîné la catastrophe, mais également les agents de terrain, cheminots et conducteurs, d’avoir toujours su et de n’avoir pas transmis les informations de première urgence indispensables !

Tous coupables de légèreté assassine.

On l’enterrera bien vite à la veille des grandes migrations estivales, ce rapport-là, des fois que ce soit le début d’une remise en cause, tous azimuts, du concept même d’entreprise d’État !

Tout cela est suivi par Gustave et Nathalie.

Quand tout d’un coup en novembre 2013, c’est le premier coup de folie, le 18.

 

Abdelhakim Dekhar, né en Moselle en 1965 franco-algérien qui grandit dans une famille très nombreuse fait le coup de feu sur un photographe du journal Libération.

Son père était mineur. Sa scolarité était moyenne. « Mais il parlait bien et avait de la culture. Il a eu l'enfance classique d'un enfant de la 2ème génération élevé dans une famille sans problèmes ».

Le jeune homme enchaînera les petits boulots mais, dès sa majorité, décide de s'engager dans l'armée. Il intègre brièvement le corps des parachutistes.

La suite de sa biographie est des plus confuses, à l'image de sa personnalité.

Il prétend notamment s'investir dans le milieu du renseignement. Il apparaît très présent dans les milieux de l'ultragauche au début des années 1990.

Tout le monde le connaît alors sous son surnom de « Toumi ». De réunions en manifestations, il se lie avec Audry Maupin et Florence Rey. Plus âgé qu'eux, il se révèle un ami plutôt envahissant et directif. Il se comportait « comme un chaperon, expliquera à la barre un témoin. Toumi ne ratait jamais une occasion de leur montrer qu'ils étaient jeunes et inexpérimentés. Il jouait le censeur, le curé. »

 

« Toumi » est interpellé deux semaines après le carnage du 4 octobre 1994. Il a eu l'imprudence d'acheter l'un des deux fusils à pompe de la fusillade dans un grand magasin parisien avec sa pièce d'identité.

Mais d'emblée, il explique avoir agi à la demande des services secrets qui l'avaient missionné pour infiltrer le milieu autonome. Une ligne de défense dont il ne se départira jamais. « Personne n'a jamais confirmé cette histoire et, à vrai dire, personne n'y a jamais cru », confie Maître Berrux. Même sa propre avocate est dubitative. « J'y croyais moyennement », explique Maître Hauser-Phélizon. « Mais je n'exclus pas qu'il ait pu être manipulé par les services algériens et qu'il ait pu jouer un rôle, ou cru jouer un rôle. » D’autant que les expertises psychiatriques souligneront ses tendances mythomanes.

 

Au cours de l'instruction de cette affaire qui remonte aux années 90, Abdelhakim Dekhar n'est pas un accusé facile. « Nous avions des relations heurtées », admet son avocate. « Il se mettait parfois en colère mais parce qu'il avait le sentiment d'être incompris par le juge. Il me disait qu'il n'avait pas confiance en moi et moi non plus. J'avais l'impression qu'il ne me disait pas tout. Mais ça ne m'a pas empêchée de m'investir sur son dossier, au contraire. »

Abdelhakim a 33 ans lorsqu'il se présente face à la cour d'assises. Florence Rey l'a clairement désigné comme le troisième homme de la préfourrière. Mais les témoignages sont flous et il est finalement relaxé du chef de complicité. Alors que l'avocate générale a réclamé dix ans de prison à son encontre, il est condamné à quatre ans pour association de malfaiteurs. Un indéniable succès pour ce personnage qui traversera l'audience comme une énigme.

 

Depuis ce verdict, Dekhar, âgé de 48 ans en novembre 2013, n'avait plus refait parler de lui. Ces dernières années, il a essentiellement vécu à Londres où il travaillait dans la restauration collective.

Le subi retour d'Abdelhakim Dekhar au cœur de l'actualité judiciaire a pris au dépourvu ceux qui l'avaient côtoyé. Mais sans non plus totalement les surprendre. « Il m'avait laissée une étrange impression », se souvient l'avocate générale Evelyne Lesieur. « L'actualité renforce le malaise que j'avais ressenti en sa présence. »

Ce jour-là, il blesse salement un photographe du journal Libération après avoir menacé les hôtesses d’accueil et un visiteur dans le hall de la chaîne de télévision M6 peu de jours auparavant.

Ce n’est pas tout de suite la guerre sur les trottoirs.

Mais quand il apparaît à la Défense armé d’un fusil avec lequel il menace des employés occupés à leur pause-cigarette, Gustave prend peur.

Et son combiné téléphonique.

« Monsieur le directeur de cabinet, c’est l’avant-garde qu’on attendait. Je vous avais prévenu ! »

Quoi, un malheureux cinglé qui se ballade armé dans le quartier de la Défense serait à lui tout seul « l’avant-garde » de putschistes annoncés à maintes reprises ?

« Monsieur le directeur … la Défense, ça ne vous ouvre pas les yeux ? »

Quoi la défense ?

« Je suis militaire et j’assurais quoi sinon la défense de mon pays. Percutez-vous maintenant dans votre petite-tête ? »

Pas plus : c’est juste une curieuse coïncidence, juge-t-il tout de go.

Comment se pourrait-il que des putschistes s’éparpillent dans les rues de la capitale alors que les cérémonies du 11 novembre, autour de la flamme du soldat inconnu, se sont passées sans aucun incident notable la semaine dernière, hors les sifflets et huées à l'adresse du président, qui se sont soldés par 73 arrestations ?

Il est vrai que toutes les précautions avaient été prises depuis fort longtemps. Depuis après le 14 juillet et la rage difficilement contenue du Président Landau pour avoir essuyé l’affront, les sifflets et les huées de la foule. Et qu'elle en remettait une couche sans conséquence, sauf pour l'humeur du président et son entourage direct…

 

Et puis les écoutes de « Nath’-Espelette » se poursuivent : un troisième homme a été vu armé sur les Champs-Élysées. En fait, c’est le même, après avoir pris en otage un automobiliste de passage sur le boulevard circulaire de la défense, mais personne ne le sait encore.

Et là, on ne peut plus croire à une coïncidence, mais bien à une action organisée.

« Allo, Monsieur le directeur de cabinet ? C’est encore moi. Excusez-moi. Au fait, rappelez-moi chez qui notre bien-aimé Président passe ses 11 à 13, en ce moment ! La rue du Cirque, c’est de quel côté par rapport au palais de l’Élysée, au juste ? »

Là, ça « percute » dans le cerveau du haut-fonctionnaire, même si peu de monde connaît les habitudes « hors les murs » du locataire de l’Élysée : lui, il sait la comédienne « Julia Lesgalets » et c’est suffisant.

Un homme armé dans le bas des Champs-Élysées, un président qui rend visite sur son scooter et sans son escorte à sa maîtresse du moment à en faire porter des cornes de vachette enragée à une autre encore, plantée pas très loin, l’amiral retraité pourrait bien avoir raison, cette fois-ci.

Le devoir d’État et surtout son plan de carrière l’obligent à prendre au sérieux son correspondant téléphonique.

Et plus que rapidement.

 

Les lignes cryptées surchauffent activement pendant un bon moment, tous supports confondus.

Le plan épervier-écarlate est déclenché en toute hâte dans tout le quartier.

Même s’il n’a jamais été conçu pour un milieu urbain, touristique et dense.

La police de Paris est immédiatement réquisitionnée, la gendarmerie envoie sur place tous ses effectifs disponibles et un, puis deux hélicoptères, équipés d’instruments de détection sophistiqués et ultra-sensibles patrouillent au-dessus du quartier dans le quart d’heure suivant, dans un carrousel aussi bruyant qu’impressionnant, tel que même les touristes, qu’il s’agira officiellement de protéger pour la presse, en détournent leurs objectifs des monuments à portée de mémoire-flash.

Trois compagnies de CRS dévalent les boulevards en convergence sur le quadrilatère entourant « le Château » ; les motards du premier escadron se rendent toutes sirènes hurlantes sur les lieux, renforcés quelques minutes plus tard par ceux du second ; deux compagnies de gardes-mobiles viennent en renfort en toute urgence et les G-men de protection du président sont priés de le ramener dare-dare et jusqu’au fin fond du QG Jupiter, même en slip ou tenue de bain, s’il le fallait.

 

Pour le reste, les ordres apparaissent aussi loufoques qu’imprécis et confus à tous les personnels mobilisés : serait-on en guerre que le QG Jupiter soit rouvert dans l’urgence et autant de personnes, une petite armée, soient tout d’un coup mobilisées sur un si petit quadrilatère ?

La police fait son boulot. Et grâce à la vidéo-surveillance de la RATP et les logiciels de reconnaissance faciale, « trace » le bonhomme qui ne redevient plus qu’un.

Ce n’est pas deux tireurs, ou plus, qui sont repérés puis identifiés, mais bien un seul.

Un certain d'Abdelhakim Dekhar, fiché, condamné et dont on ne savait pas le retour en France.

Un seul, qu’on retrouvera amorphe dans un parking de Levallois-Perret, défoncé avec de la mauvaise camelote, dénoncé par son bailleur qui croit l’avoir reconnu sur les photos diffusées par la presse dans l’urgence.

Un amorphe et drogué, qui se murera dans un silence épuisant après avoir pu délirer sur la participation à un complot, fera plus tard une grève de la faim et attend toujours d’être jugé … une seconde fois dans sa vie.

 

Morthe de l’Argentière s’en prendra pour plus que son grade un peu plus tard : mettre en transe tant de personnes, pas loin de 3.800 hommes et leur matériel, le tout étalé sur quelques dizaines d’hectare (la place de la Concorde n’en comptant que 10 à elle toute seule) pour un soi-disant complot contre le président et les institutions, alors qu’il s’agit seulement d’un vagabond déjanté ?

Autrement dit faire prendre des vessies pour des lanternes à tous les cabinets ministériels et avoir affolé de la sorte toute une armée, sa réputation en était lessivée, passée à la paille de fer pour un long moment !

Lui et ses théories de complot ! Décidément, il vieillissait : il fallait qu’il décroche vraiment et rentre chez lui en urgence !

Après tout, il était déjà à la retraite…

 

Ce jour-là, le ministre fait une entrée fracassante dans le bureau où le « conseiller » passait son savon à Gustave, raide comme la justice, au garde-à-vous.

« Non mais ! Je vous tiens vous et vous vous rappellerez de moi ! » commence le ministre pris d’une soudaine colère. « Je ne sais pas ce qui me retient de vous dégrader sur le champ et de vous priver de votre pension, malgré tous les services que vous avez rendu au pays… »

Et les sous qu'il a fait rentrer au service de l'agence France-Trésor avec son complice du moment ? Et ses rapports et suggestions pour calmer la grande-muette ?

« Comment se fait-il que vous ayez été au courant et en direct de ce qui se passait sur les boulevards ? Vous faites dans l’écoute illégale des fréquences de la police et de l’armée, maintenant, si je ne m’abuse ! Vous n’êtes pas à Marciac chez vous à compter les brins d’herbe de votre pelouse ?

Eh bien, vous allez y retourner immédiatement pour y être consigné tant que je serai ministre. »

Gustave explique qu’il dispose de matériel d’écoute de récupération…

« Je suis au courant ! Non mais, vous nous prenez pour des billes ou quoi ? Vous démantèlerez votre compagnie, le « comité Libecciu » dans les 24 heures et réaffecterez les officiers et autres personnels qui y sont illégalement détachés.

Et je vous interdis toute autre activité, désormais, hors de vous occuper de l’amirale Caroline ! »

Elle va bien au moins ? 

 

Réaction de Paul quand il apprend l’exil immédiat de son complice des derniers mois : « Et je fais quoi de votre maîtresse, moi ? »

« Quelle maîtresse ? Vous voulez dire Nathalie ? Mais enfin, je ne vous l’ai jamais dit ? C’est ma fille ! »

Ouh là… Il a aussi une fille adultérine ?

« Mais non, pas adultérine ! Qu’est-ce que vous allez chercher ? C’était une aventure d’avant mon mariage avec Caroline. Et je n’ai su sa filiation qu’il y a quelques années, quand sa mère est morte… Longtemps après mon mariage, figurez-vous ! »

Les affaires de famille, décidément…

« Vous la gardez. Elle ne redemande pas une affectation et poursuit seule sa mission. Et me rendra compte… »

À 3.000 euros par mois, tous les mois, plus les « tickets-restaurant », elle peut.

Des coûts, encore des coûts.

« Vous la déménagez immédiatement elle et son matériel. La hiérarchie va passer pour contrôler le démantèlement de nos installations. »

Pas possible ? Elle ne part à Marciac ?

« Vous n’y êtes pas mon petit-vieux. Marciac, c’est un trou où on ne surveille plus rien. Vous allez l’installer chez vous en face de la Cathédrale de Paris. À deux pas de la préfecture, les écoutes n’en seront que meilleures. »

Vraiment n’importe quoi : un « truc » qui va plaire à Florence, ça !

Un « loft » à peine refait à neuf…

 

Heureusement, ça ne se passera pas comme ça : dès le camion des déménageurs en position, les gendarmes, peu commodes en l’occurrence, laissent faire l’embarquement des matériels et saisissent l’ensemble au carrefour d’en bas et d’avec la nationale 7.

Pas plus loin que le premier feu rouge.

Destination inconnue…

On ne saura que plus tard que l’amirauté récupérera tout ce matériel, mis sous la garde de la « Dominiquette », le capitaine de frégate Guigou, qui revient d’Afrique pour se remettre à surveiller de loin les agissements de Paul dont il est soupçonné, à juste titre, au moins depuis l’affaire du carrefour des mares juliennes, de jouer un rôle actif auprès de Gustave Morthe de l’Argentière.

Nathalie la rouquine n’a plus qu’à rentrer avec son père et son gamin sous le bras à Marciac.

Paul imagine la « séance de l’amirale » avec un certain amusement.

Mais continuera d’assumer la paye de la « gamine » extra-conjugale.

 

Faut dire que d’un autre côté, on commençait à se sentir à l’étroit au Kremlin-Bicêtre : les équipes de ventes de petits-flacons de fin d’année aux grandes écoles et les machines de McShiant dans les sous-sols, la grande salle du rez-de-chaussée encombrée des appareils d’écoute de Nathalie et de ses assistants, Paul au premier quand il y passe avec sur le dos Matilda, Miho et Shirley qu’il faut aussi nourrir, loger et blanchir, et Barbara et Florence au second quand cette dernière revient à ses tables à dessiner…

La cousine de Lev ayant déménagé, celui-là se débrouille pour rester discret de loin en loin tout comme Irina la Russe que Paul n’aura croisé qu'une seule fois depuis la visite à « Madame Robert ».

Même plus la place d’avoir un congélateur à glaçons !

Quelle époque, pense-t-il…

 

Heureusement d’un autre côté, Paul a la bougeotte : il promène ainsi régulièrement ses gardes de son corps en hydravion trois jours par semaine à Aubenas, et les week-ends passés soit au fond de la lagune de Venise, soit en Normandie, selon les avancements de ces deux chantiers-là : une vie d’enfer.

Mais nettement plus calme pour passer les fêtes de fin d’année sur Eurydice qui fait sa première sortie hors de la lagune depuis si longtemps avec une partie de la belle-famille à son bord arrivée en voiture, laissant à quai le trio de donzelles, direction la baie de Kotor.

Retour sur Venise en avion privé pour récupérer l’hydravion…

D’autant que si le temps en adriatique reste frais, la goélette se comporte bien sous la risée, très agréable à barrer et à vivre, du moment qu’on n’est pas les uns sur les autres grâce aux nombreux volumes et cabines aménagés par Florence.

Quant à l’amiral Gustave, il est devenu sourd et aveugle et du coup mortifié et muet : de belles vacances, vraiment. 

 

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Mains invisible I : Chapitre XXVI.3 : Montée des périls ? (3/3)

 

 Chapitre XXVI.3

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Montée des périls ? (3/3)

 

Tout cela est convenu avant la mi-juillet dans les grandes lignes, même si Bercy obtiendra des réductions d’effectif (par la non-reconduction des contrats d’engagés au fil du temps), le redéploiement des casernements, la réduction des temps de vols pour la chasse et des temps de sortie en mer pour les navires, ainsi que moins de crédits d’entraînement pour les matériels terrestres.

Sans compter la fermeture de quelques casernes à venir et les dissolutions de quelques régiments étalés jusqu’en 2019.

2019, c’est après l’échéance présidentielle de 2017 : il sera toujours temps d’y revenir.

 

Serval se poursuivant, les officiers supérieurs peuvent calmer la troupe et les grandes gueules avant le 14 juillet.

On évitera le pire en sélectionnant au mieux les troupes qui défileront, cantonnant les autres dans leurs casernes et en restreignant les permissions accordées, sans une seule munition dans les armes et même, en limitant les dotations en carburant pour les véhicules et les avions…

Le tout surveillé par la gendarmerie en province : pas question qu’un mouvement de matériels ou d’hommes imprévu n’aille très loin.

 

Cervelle écrira sur son blog que le 13 juillet 2013, ces enfants d’officiers adresseront heureusement sur leur site ce « message à l’armée française » : « Amis militaires, officiers supérieurs, officiers, sous-officiers, soldat du rang … vous êtes les derniers représentants de l’ordre en France !

La police nationale est aux mains du « catalan », qui, comme Staline et Hitler avant lui, l’utilise à des fins politiques.

Soumise à cette dictature de la pensée, elle obéit et participe malgré elle à la rafle des opposants au mariage gay orchestrée par le gouvernement.

Nous, Homen, nous respectons notre armée.

Nous respectons nos soldats.

Demain, vous serez sur les Champs-Élysées. Ce défilé est le vôtre et celui des français fiers de leur armée, il n’est pas celui de Francis Landau »

« … Aussi, demain, nous n’interviendrons pas pendant le défilé. Soyez fiers de la France que vous servez. Nous, nous sommes fiers de vous. ». (…).

Ce qui n’aura pas empêché le Président de se faire copieusement hué et sifflé tout du long de sa descente des Champs-Élysées…

Il en gardera longtemps une meurtrissure et une méfiance au fond du cœur, sans rien en laisser paraître, hors un « coup de gueule » de « grand-méchant-mou » à l’adresse de son secrétaire général qui aura la charge de relayer…

 

« Nous sommes dans une situation de pré-guerre civile. Vous feriez bien de vous mettre à l’abri », lance (Cervelle) au cours d’une conversation téléphonique avec un journaliste.

« On prépare les choses, on avance », affirme-t-il en référence à ces menaces de coup d’État, «vous devriez commencer à vous planquer, à planquer votre famille. Il y a un moment où les comptes vont se régler. C’est fini la rigolade. »

Il continuera : « Nous souhaitons un coup d’État. Il y aura un coup d’État et ce sera méchant.

Les militaires sont les seuls à être populaires dans ce pays, avec les pompiers. (…) »

Autre confidence de Cervelle comme pour confirmer les appréhensions de l’amiral Gustave Morthe de l’Argentière, au cours de cette discussion interceptée et très instructive : « Ce sera un coup d’État d’adjudants et de capitaines issus de ces régiments de cavalerie de l’Est de la France qui vont être dissous ».

Ces régiments sont à 250/300 kilomètres de Paris.

À quatre heures de route de la capitale. Les premiers à verrouiller dans leurs casernes.

« L’armée arrivera sur Paris et sera applaudie par les terrasses de café quand les chars entreront dans Paris.

Vous croyez qu’il y en a qui se feront tuer pour Landau ? Et vous voyez une seule personne parmi eux mourir pour Francis Landau ?

Pas un seul. Ce sera comme le 25 avril 1974 au Portugal. »

Une référence sans équivoque à la révolution des œillets… À peine quelques coups de feu sans aucun blessé, pour le renversement d’une dictature militaire « dure », corruptrice et totalement corrompue, pourrie et en décomposition jusqu’au tréfonds de la moelle-épinière, au pouvoir à compter de 1932.

Cervelle a même un calendrier en tête : « Normalement, ça peut arriver dans deux ans. Il y aura eu des défaites électorales de grandes ampleur pour Landau. »

L’extrême gauche aura installé la tension. C’est normal, ils sont frustrés.

« Je vous le dis, changez de vie. Les comptes un jour seront sortis. »

 

Et puis en plein mois d’août, le Président de la République saute sur l’occasion du massacre de civils en Syrie à l’arme chimique, pour mobiliser les esprits et la troupe sur une idée du Président américain : sus au dictateur !

Les permissions à venir sont annulées, les permissionnaires rappelés d’urgence à leurs postes : la flotte se mobilise…

Pas très longtemps.

L’américain recule à la fois devant l’hostilité de son opinion publique et de celle de son Congrès, devant les réactions des russes, des chinois, des anglais qui n’en seront finalement pas.

La VIème flotte stationnée en méditerranée s’alarme : ce ne sont pas les français qui peuvent ou doivent aller tout seuls tirer les premier missiles, lâcher les premières bombes sur les installations illégales de la Syrie. Ils ne tiendront pas la distance, n’auront pas le souffle et l’intendance nécessaire après seulement quelques jours de manœuvres.

La diplomatie l’emportera et les armes chimiques seront démantelées avant la fin de l’année : un coup pour rien, mais qui a redonné le moral à la troupe sûre de sa disponibilité et de sa propre nécessité.

Alors, dans le sillage de l’opération Serval, ce sera l’opération Sangaris… début 2014.

 

Le 5 décembre 2013, par la résolution 2127, le conseil de sécurité des Nations unies autorise à l'unanimité le « déploiement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) pour une période de 12 mois » officiellement pour mettre fin à la « faillite totale de l'ordre public, l'absence de l'état de droit et les tensions interconfessionnelles ».

La MISCA est appuyée par des forces françaises autorisées à prendre « toutes les mesures nécessaires ».

 

Dès le 24 novembre 2013, la France projette à l'aéroport international de Bangui une trentaine de militaires du 25ème régiment du génie de l'air présent à Libreville ainsi qu'une vingtaine d’engins de travaux lourds, acheminés par Antonov An-124. Complété par d'autres éléments en provenance de la base aérienne 125 Istres-Le Tubé. Ce module « a pour mission d’aménager les plates-formes de l’aéroport M’Poko de Bangui, afin qu’elles soient en capacité d’accueillir le renforcement probable du dispositif souhaité par le Président de la République et la communauté internationale » selon le ministère de la Défense français.

Les aménagements effectués par le génie de l'air comprennent notamment la remise à niveau de la zone aéronautique de l'aéroport, la création de plates-formes logistiques, ainsi que l’extension de la zone « vie ».

 

Le 28 novembre 2013, le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude, escorté par l'aviso Commandant L'Herminier, accoste dans le port de Douala au Cameroun. Le BPC accueille, en plus de deux hélicoptères Gazelle, un détachement de 350 militaires de la 11ème brigade parachutiste de l’armée de terre. À partir du 1er décembre, les éléments de la réserve opérationnelle embarquée sur ce bâtiment entament les opérations de débarquement. Les véhicules tactiques de cette force, essentiellement des véhicules blindés de combat de type VAB et VBL, ainsi que des camions logistiques sont débarqués et rassemblés dans une zone de regroupement et d’attente (ZRA) dans le port autonome de Douala.

 

Le 30 novembre 2013, un détachement composé d’un peu plus de 200 militaires spécialistes des transmissions, du matériel et du service des essences des armées arrive à Bangui à bord d'un Airbus A340 de l'escadron de transport 3/60 Estérel. Dans les jours qui suivent, une dizaine de rotations d’Antonov An-124 acheminent le matériel logistique et de soutien nécessaire à l’installation d’un tel renforcement. Selon l'état-major des armées, « ce déploiement a été réalisé au titre des mesures conservatoires et préparatoires à un éventuel renforcement du dispositif à Bangui, comme l’a souhaité le président de la République ».

Le dispositif militaire français déployé à Bangui s’établit, le 5 décembre 2013, à plus de 600 militaires dont 240 au titre du détachement permanent de l’opération Boali.

Deux compagnies du 8ème RPIMa ainsi que la 2ème compagnie du 21ème RIMa, une compagnie du 3èmeRPIMa, des éléments du 6ème BIMa et 1er RHP sont déjà sur place.

Une autre unité issue du 1er RCP, partie le 6 décembre est également présente sur place.

 

L’opération Boali vise à apporter un soutien logistique, administratif, technique et opérationnel à la Mission de consolidation de la paix en République centrafricaine (MICOPAX), qui doit devenir la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) le 19 décembre 2013. Si la situation l’exige, la force est également en mesure d’assurer la protection des ressortissants français. Parallèlement, la présence des militaires français à Bangui permet de maintenir en activité l'aéroport international de Bangui, seule voie d’accès internationale à la République centrafricaine.

 

À la suite de l'adoption à l'unanimité de la résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations unies, Sangaris commence officiellement dans la nuit du 5 au 6 décembre avec l'arrivée à Bangui du général Francisco Soriano qui commande l'opération.

Du 5 au 8 décembre 2013, alors que l'armée française commence son déploiement, Bangui, la capitale de la République centrafricaine est le théâtre de violents combats entre les Seleka, majoritairement musulmans, et les Anti-balaka, majoritairement chrétiens. Selon Amnesty International, en deux jours, environ 1.000 chrétiens et 60 musulmans sont tués par les combats et les massacres.

Dans la journée du 5 décembre 2013, alors qu’elles sécurisaient l’accès à l’aéroport de M’Poko sur lequel se sont réfugiés près de 2.000 Centrafricains pour fuir les combats, les forces françaises ont été prises à partie à trois reprises par un pick-up armé. Selon le ministère de la défense française, au troisième tir, les militaires français ont riposté détruisant le véhicule. Cette prise à partie n’a fait aucun blessé du côté des militaires français, ni des civils venus chercher leur protection.

 

24 heures après le lancement de l'opération Sangaris, l'effectif français est doublé en Centrafrique, atteignant un volume de 1.200 militaires. Le 7 décembre 2013, l'armée française sécurise difficilement la capitale Bangui car des affrontements sporadiques ont encore lieu. De plus, une opération terrestre depuis le Cameroun a permis à l'armée française de venir sécuriser la ville de Bouar avant de pénétrer dans Bossangoa.

 

À la clôture du sommet « paix et sécurité en Afrique » à Paris, Francis Landau annonce le déploiement « aussi longtemps que nécessaire » de 1.600 soldats et que la mission des soldats français est de « désarmer toutes les milices et groupes armés qui terrorisent les populations ». Enfin il confirme que l’intervention française sera « rapide, efficace » et devra permettre de «retrouver la stabilité, et permettre le moment venu des élections libres et pluralistes ». À l'issue du sommet, l'Union africaine décide de porter la force de la MISCA à 6.000 hommes.

 

Le 6 décembre 2013, la force Épervier, basée au Tchad, a mis à disposition un C130 Hercules, un CN 235 CASA et leurs équipages, pour assurer un pont aérien entre Libreville, au Gabon, et Bangui, en Centrafrique, dans le cadre du renforcement de la force Sangaris.

À partir du 6 décembre, les soldats français multiplient les patrouilles motorisées ou à pied dans Bangui afin de sécuriser les points d’intérêts français. Certaines sont réalisées conjointement avec les militaires de la FOMAC, appelée à devenir la MISCA.

Dans la nuit du 6 au 7 décembre, l’escadron d’aide à l’engagement (EAE) débarqué du BPC Dixmude franchit la frontière centrafricaine. Dans le même temps, des éléments déployés en dehors de la capitale entament une mission de reconnaissance des axes menant vers le Nord. Ce détachement d'une centaine de militaires atteint la ville de Bossangoa sans rencontrer de résistance mais constate un nombre important de réfugiés.

Des patrouilles de Rafale en provenance de Ndjamena conduisent par ailleurs des démonstrations de force à basse altitude au-dessus de Bangui et Bossangoa destinées à signifier la présence des forces françaises et faire cesser les combats.

 

La force Sangaris est renforcée à partir du 7 décembre par la projection de moyens aéromobiles d’attaque et de manœuvre. Deux hélicoptères Gazelle et quatre hélicoptères Puma sont engagés. Ces derniers sont renforcés par l'arrivée par Antonov An-124 de deux Fennec de l'armée de l'air, en provenance des bases aériennes de Villacoublay et d’Orange.

Le 8 décembre, l'état-major français annonce que l'axe Bouar-Bossembélé a été ouvert sans que la force ne soit freinée par aucune résistance.

 

« Tout est dans le timing », avance un jour Gustave dans son bureau du Kremlin-Bicêtre, satisfait de constater que son baromètre personnel retrouve enfin une courbe descendante, presque jusqu’à un niveau… « apaisé » : la troupe est à la manœuvre avec ses promesse de primes de risque…

Le plus gros de la crise est passé : tout le monde a désormais les yeux rivés sur les échéances municipales, qui ne s’annoncent pas très favorables pour parti du Président.

« J’espère qu’il en tirera les bonnes conclusions. » 

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Mains invisible I : Chapitre XXVI.2 : Montée des périls ? (2/3)

 

Chapitre XXVI.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Montée des périls ? (2/3)

 

En revanche, question « bonne-gestion », il y a eu plusieurs « couacs ».

D’abord la trésorière du parti qui s’emmêle un peu dans les chiffres du « Krasosthon » en annonçant trop vite le solde de l’opération : 8.000 donations reçues pour une moyenne de 80 euros.

Heureusement pour elle, personne ne sait faire une multiplication dans ce pays, parce que ça ne fait pas 11 millions d’euros, mais à peine 640 K€ !

 

Plus tard, on aura fait les fonds de tiroirs de tous ceux qui avaient pu être un moment ou à un autre dans les fichiers du parti, militants, amis et sympathisants, plus les prospects de la dernière campagne présidentielle…

Curieusement, ces derniers, s’ils avaient été très sollicités, jusqu’à plusieurs fois par semaine au premier trimestre 2012, très peu l’ont été à l’été 2013 … pour sauver même que et seulement leur parti !

Près de 80.000 noms et adresses sont ainsi ressortis dans « comptes officiels » de l’opération. Soit une moyenne de don « théorique » de 137,50 € par personne.

Soit encore quelques 45.000 « nouveaux adhérents », dont près de 12.000, furieux, ont renvoyé leur carte toute neuve, puisque le don s’accompagnait d’une adhésion « sans limite » aux bonnes œuvres du parti !

Une affaire extraordinaire qu'absolument personne ne relève pourtant ! Car enfin quoi, alors qu'il n'y aurait que 35.000 adhérents pour se fendre de deux ou trois billets de 50 euros, il y aurait eu 45.000 anonymes pour en faire autant ? Et sur ceux-là, plus d'un quart pour se fendre d'un timbre et d'une enveloppe pour renvoyer leur carte ?
Alors qu'ils auraient pu l'encadrer, la jeter ou tout simplement l'oublier au fond d'un tiroir... De l'art de faire avaler n'importe quelle couleuvre à tous les médias et l'opinion publique béate toute entière et même pas surprise !
D'ailleurs, ces montants ne se retrouveront jamais en contrepartie dans les décomptes du Trésor public au titre du crédit d’impôt attaché à ce type de contribution…  

Tant mieux : c’est l’impôt qui aurait participé à blanchir du pognon sale, déjà « hors impôt », ou l’application du principe de la double-peine pour la finance publique.

 

Et puis, un des « bras droits » de l’équipe du président de l’UMP se fait choper par les douanes à l’occasion d’un contrôle de routine anti-drogue à la gare du Nord, sur le quai du Thalys en partance pour Bruxelles, avec une mallette contenant 300 K€ en billets, dollar et euro…

Des « queues » à mettre à l’abri.

Et encore cette affaire, plus tard, qui obligera ledit Président à mettre sous scellés les livres comptables du parti, pas très sûr qu’ils soient totalement en ordre, notamment à raison de cette opération-là.

Il sera politiquement assassiné un peu plus tard, quand un triumvirat d’anciens premiers-ministres lui explosera la tête au détour d’une réunion de crise.

À eux de garder les secrets de la tambouille, bien au fond de l’armoire à secrets des recettes de cuisine et de faire turbiner les « petites-mains » pour remettre de l’ordre dans ces comptes-là avant l’audit promis.

 

Audit qui confirmera en juillet 2014 que le parti est endetté à hauteur de 74,5 M€, en faillite virtuelle, là où en 2009 et 2010 il faisait encore des « excédents de gestion » pour plusieurs millions tous les ans.

Sans compter les vraies et fausses révélations sur les dépenses des uns et des autres, entre billets d’avion et paiement des factures de téléphone, voyages et autres séjours qui pourriront la vie publique de quelques « grandes-gueules » donneuses de leçons de morale au « petit-peuple » alors en vacances…

Mais ce sera après la monumentale gifle des municipales et le coup de tonnerre des européennes de 2014.

 

Pas seulement : le 5 juin 2013, le « Comité Libecciu » s’enflamme. Ce sera l’épisode de la violente agression de Clément Méric aux abords de la gare Saint-Lazare par un groupe de skinheads, ramassé en état de mort cérébrale qui fera ressurgir la peur du « facho ».

Là, le « Comité Libecciu » n’a rien vu venir, ce qui n’augure rien de bon quant à son utilité.

Le Parti de gauche (PG), par le biais d'un communiqué, est lui, allé plus loin en indiquant que la victime avait été « tuée », dénonçant dans ce même texte un « crime odieux ».

À 1 h du matin du lendemain, ses agresseurs n'avaient toujours pas été interpellés.

Le jeune homme de 19 ans a été « transporté à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière » où il était dans la nuit « dans un état désespéré », a indiqué dans un communiqué le ministre de l'Intérieur qui «apporte son entier soutien à la famille de la victime ».

Le secrétaire national du PG en charge de la lutte contre l’extrême droite écrit que Clément Méric était « un étudiant de Sciences-Po de 18 ans connu pour son engagement antifasciste ». Selon l'adjoint à la Mairie du 12ème, ses agresseurs seraient « des militants d’extrême droite, manifestement du Groupe JNR (Jeune Nationaliste Révolutionnaire) », mouvement qui, avec d’autres seront dissous par arrêté ministériel quelques jours plus tard, sans autre forme de procès ni même quelque équité.

Ce qui reste faux et le fruit d’une manipulation ahurissante des médias et de l’opinion publique, une fois de plus !

Le ministre de l’intérieur « nettoie » seulement à l’extrême droite en oubliant sciemment d’en faire autant à l’extrême gauche, alors que justement c’est le groupe de Cédric qui reste l’agresseur du groupe d’Estéban…

 

Plusieurs témoins ont décrit trois agresseurs comme étant des skinheads, portant des « bombers et des rangers ».

Ils les ont vus attaquer un autre groupe de jeunes âgés d'une vingtaine d'années. « C'était une agression très violente. On était à une trentaine de mètres avec ma copine et on a entendu un gros boum quand sa tête a heurté le poteau », a indiqué un témoin. Un passant a alors mis le jeune homme en position latérale de sécurité, avant que la victime ne soit évacuée, en sang.

Selon une source policière, une vente privée de vêtements était organisée rue Caumartin (9èmearrondissement), à laquelle assistait notamment la victime avec trois autres camarades.

Trois jeunes gens « de type skinhead », dont une femme, sont arrivés dans les lieux et il y a eu invectives et bousculades entre ces groupes, selon les premiers éléments de l'enquête confiée au 1er district de police judiciaire (DPJ) se basant pour l'heure sur de « nombreux témoignages directs».

Les skinheads seraient sortis et auraient attendu « avec des renforts » devant le magasin.

La victime « a été frappée par l'un des skins qui avait un poing américain et a chuté sur la chaussée en heurtant un plot au passage ».

On saura plus tard que le groupe d’assaillants était bien celui que Clément lui-même avait appelé en renfort…

 

Ce qui n’empêche pas toute la classe politique et le parti de Gauche de récupérer cette affaire sordide en lançant un appel au ministre de l'Intérieur et « exiger que les forces de police agissent dans les plus brefs délais pour retrouver les responsables de ce crime odieux ». Celui-ci a indiqué qu'il souhaitait « que les investigations, menées par les policiers du 1er district de police judiciaire sous l'autorité du procureur de la République, permettent d'interpeller dans les meilleurs délais les responsables de ces faits intolérables, afin qu'ils répondent de leurs actes devant la Justice », selon son communiqué.

La justice attendra des années et des années avant de pouvoir rendre un verdict.

Un des « agresseurs » sera même remis en liberté surveillée un an plus tard…

Un rassemblement Place Saint-Michel s’est tenu le jeudi suivant à 18 h 30, à l’appel du PG qui réclame la « dissolution des groupes d’extrême droite qui multiplient les actes de violence ». Un autre rassemblement sera prévu le même jeudi à 17 h sur les lieux de l’agression.

 

Grosse désolation dans les rangs des « homens » et autres « putschistes en herbe » dans les casernes. L’épisode aura jeté comme un froid glacial et sibérien sur leurs ambitions et projets, au ravissement de courte durée de l’amiral Gustave.

Car il se démène avec son fameux « baromètre » qui enregistre rapidement une hausse brutale dans les derniers jours de juin.

 

Ce sont d’ailleurs sur les travaux de Gustave que repose, depuis « l’affaire Clément », l’alerte donnée aux autorités.

On retiendra ce qu’en a dit la presse à ce moment-là :

« À la demande expresse du Président Landau, la DSPD (Direction de la protection et de la sécurité de la défense) en clair le service de renseignement de l’armée est saisie du dossier de Rodolphe Cervelle. » qui semble se considérer comme un meneur, mais n’est même pas un porte-parole de quoi que ce soit.

Il s’agit d’une direction interne des services de renseignements de l’armée, plutôt tournée vers la sécurité des installations, d’un service beaucoup plus vaste (la DRM) habituellement tourné vers les menaces « étrangères », de vrais espions, quoi, pas des manchots syndiqués.

Ses conversations téléphoniques sont écoutées, des déplacements surveillés, son site internet placé sous contrôle. (…)

« Cervelle est à la tête d’un réseau composé de nostalgiques de Pétain, de la Collaboration et de la Cagoule, et vit dans le fantasme du coup d’État.

Dès le début du mois de juin 2013, Le-Riant arrivera à la conclusion que Cervelle a mis en avant les noms (…) de trois généraux connus pour tenter de s’en servir comme « appât ».

En clair, Cervelle utilise « Pue-gars », « Deux-Villes-liées » et « Dard-riz » pour enrôler des sous-officiers et officiers subalternes autour du mouvement « M6 M », pour Mouvement du 6 Mai. 

 

D’où cet appel dans l’article de La Revue de l’arsenal, au « salut » qui pourrait venir de capitaines, et la fameuse « quenelle » de « Dieu-a-donné » qui n’a rien à voir.

Pour l’humoriste sulfureux qui en a fait la promotion, une quenelle n’est rien d’autre qu’un sexe masculin tendu.

Et à l’imitation des marseillais, la sienne est longue comme le bras !

Mais les autorités veulent y voir un salut nazi à l’envers…

D’autant que circulent des photos de soldats la faisant sur leurs chars, et même du ministre de l’intérieur hilare entouré de « jeunes » saluant de la sorte.

« Le ministre décrira, en tout cas début juin 2013 au Président comme au chef du gouvernement, l’action subversive de Cervelle comme une « attaque du sommet de la pyramide » – comprendre de la tête de la hiérarchie militaire. »

S’il ne fait pas de doute pour le pouvoir que, comme Pue-gars et Deux-Villes-liées, le général Dard-riz n’a jamais songé à fomenter le moindre putsch, son rôle de conseiller en logistique de « La manif’ pour tous » a été seulement surveillé de très près.

 

D’ailleurs, après avoir annoncé le 24 mai (2013) sur LCI ce qu’il appellera « un hold-up politique sur le débat de société réclamé pas les opposants homosexuel » et déclaré que « le pays réel s’opposait au pays légal », il sera convoqué dans la foulée au ministère de la Défense, où le directeur de cabinet du ministre, « Cédric Le-vent-Dos-Wski », lui rappelle son devoir de réserve.

« (…) L’inquiétude ministérielle est née du fait que plusieurs officiers catholiques sont, pour l’occasion, présentés comme les fers de lance d’un combat contre « le cabinet franc-maçon » au ministère de la Défense. »

(…) « La période est particulière, » explique Le-Riant au premier ministre le 6 juin. « Nous sommes en fin de mouvement anti-mariage gay, un mouvement qui a drainé autour de lui des officiers et des enfants d’officiers qui avaient milité du côté des Homens ».

Ce groupe d’activistes, est (devenu) le « porte-étendard de la résistance contre le mariage gay ». Leurs devises : « Nous sommes partout, dans les villes, et les campagnes. Nous sommes la majorité silencieuse qui sort de l’ombre. Nous sommes le peuple qui hurle. Nous sommes la résistance. Et nous ne lâcherons jamais ». »

 

À ce moment-là et pour le pouvoir, il faut d’urgence bâtir un plan solide pour s’attacher la loyauté des officiers supérieurs de l’armée, autrement dit des budgets, des sous.

C’est la conclusion du rapport intermédiaire et confidentiel du « Comité Libecciu ».

Aussi une façon pour Gustave d’aider ses petits-camarades « d’active », rançonné par Bercy, alors même que le ministre du Budget se faisait complice d’un retour des queues des « fonds perdus » de façon pas totalement orthodoxe, même si c’était particulièrement astucieux.

 

Car c’est dans les cabinets ministériels que se prépare aussi la future loi de programmation militaire, négociée pied-à-pied.

Les exigences des étoilés sont terribles : rénovation complète du logiciel de paye ; paiement « au cul du camion » des soldes de la troupe en OPEX en Afrique ; sanctuarisation des budgets de la FOS, confirmation des investissements programmés en matériel, achats d’un nouveau fusil d’assaut pour remplacer le Famas et de drones sur étagère, le tout même si c’est à l’étranger ; mainmise sur la totalité des moyens de renseignements intérieurs et embauche, jusque-là gelées, non plus de 400 ingénieurs informaticiens du renseignement, mais du double !

Plus, des garanties sur le grand carénage du porte-avions CDG en 2016 pour les marins et le programme de remise à niveau du Rafale d’un milliard d’euros pour les aviateurs.

À la grande satisfaction des industriels n’en croyant pas ni yeux ni oreilles, qui devront se contenter de ça. C’est déjà beaucoup mieux que ce qu’ils avaient anticipé… 

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Mains invisible I : Chapitre XXVI.1 : Montée des périls ? (1/3)

 

Chapitre XXVI.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Montée des périls ? (1/3)

 

En attendant, « ça chauffe » pour le petit « Comité Libecciu » sur le plan des putschistes.

Si le mois de mai passe dans une certaine routine pour Paul, même pour ce qui est de la préparation de la campagne de vente des « flacons » pour les fêtes de fin d’année des promotions des grandes écoles, le dispositif mis en place fonctionnant tout seul sous la direction de Loïc, et les essais des nouveaux enduits de la MAPEA, en revanche ledit « Comité Libecciu » veille et se met en ébullition à plusieurs reprises.

 

D’abord l’affaire du rejet des comptes de campagne du candidat Krasoski qui chauffe depuis quelques semaines. L’alerte est chaude dès le mois de décembre 2012 quand le Conseil Constitutionnel invalide les dépenses pour cause de dépassement et quelques irrégularités.

Et ils ont eu le nez fin, sur ce coup-là…

Alors que leur champion déchu se mettra « en marge » de la politique après sa défaite, on ne saura que bien plus tard, qu’en plus des 460 K€ de dépassement sur plus de 21 M€, il manque encore pour près de 3,5 millions d’euro mis indûment à la charge du parti par le biais de fausses factures sur un total de 17 M€, sous des libellés parfois fantaisistes, par l’agence de communication du président dudit parti pour le moins mal élu.

Une élection à la tête de son parti, truquée mais validée, fausse et archi-fausse pour avoir « oublié » dans un tiroir les votes des militants d’outre-mer qui n’auraient pas du tout donné le même résultat, évidemment.

Des types « oubliés », qui ont pourtant payé leurs cotisations et se sont même déplacés, n’est-ce pas…

 

Ce qui a entraîné une quasi-scission du parti en fin d’année 2012 avec création d’un éphémère groupe parlementaire suivant l’ancien et unique premier-ministre de Krasoski. « Deux courants » : un concept nouveau chez les gaullistes !

Les « pros-Krasoski » veulent lui laisser la porte-ouverte pour 2017 et ses primaires préalables, et ceux qui soutiennent l’ancien premier ministre croient à son étoile après qu’il ait eu à avaler tant de couleuvres tous les jours pendant 5 ans…

Inutile de dire qu’aucun n’envisage d’avoir été grillé, et pour longtemps, dans l’opinion publique ! Aucune chance pour les trois personnages qui se posent en recours, malgré la révolte de la rue contre le Président Landau et ses réformes totalement décalées, déjantées, qui laisse filer les déficits, en ralentissant à peine leur rythme imposé par Krasoski pendant 5 ans.

La croissance n’est pas au rendez-vous, le chômage flambe, le nombre des dépôts de bilan et de plans sociaux croît également et le ministre de l’industrie fait le pitre pour contrarier les délocalisations et fermetures malgré un renforcement des mesures législatives adoptées à la hâte pour endiguer tous ces phénomènes.

Qui n’auront que si peu d’effets…

 

C’est important que « Koopé », le suppôt de Krasoski tienne les troupes l’arme au pied. Non pas pour faire le boulot normal de l’opposition, mais pour veiller aux secrets des finances du parti, des détournements d’argent public et de l’origine des donations ultérieures, le fameux « Krasosthon ».

Il en ira même, la main pris dans le sac, à mettre sous scellés lesdits comptes dans l’attente d’une nouvelle loi sur la transparence de la vie politique … alors même qu’il a refusé de voter celle proposée sur le même thème par la majorité présidentielle du moment, pourtant bien plus inoffensive.

Gros gags et grands écarts incompréhensibles à l’avant-veille des élections municipales de 2014.

 

Le « Krasosthon », justement : il s’agit de faire entrer 11 millions d’euros dans les caisses en toute discrétion alors que le parti croule sous 94 millions de dettes à échéances diverses.

Des émissaires sont envoyés tous azimuts : les bailleurs naturels n’y mettront que la somme limite de 7.500 euros par personne, et encore pas tous, parce que depuis l’affaire de « Bêtencourte », plus personne ne veut être pris pour un débile-profond à mettre sous curatelle.

Idem pour les « étrangers » habituels : depuis le traitement réservé au dictateur libyen, personne ne s’y ose !

Même « les autres », qui ont parfois eu à souffrir de la dent dure de l’ex-président, ont plutôt envie d’en rire que de compatir et contribuer. Il n’y aura même pas de rétro-commissions sur la vente des bâtiments Mistral à la Russie : un des rares marchés « propres », même si c’est par hasard, finalement.

Le mode d’emploi aura été perdu en route.

Il n’y a que le président du groupe parlementaire, qui dans l’urgence des payes à assumer, mobilisera 300 K€ de sa « cagnotte » de… groupe parlementaire et sous forme d’emprunt remboursable.

Quant aux parlementaires socialistes, il se compte sur le doigt d’une seule main pour mettre un billet « au nom du pluralisme démocratique ».

 

Pourtant l’idée d’un « petit-détournement » des fonds de la République que gèrent de loin Paul et « Nathalie-la-rouquine » qui le surveille, taraude Gustave : et si on prêtait l’argent nécessaire sur quelques bonus dans la gestion des fonds en réserve pour les émissions du Trésor ?

Grosse engueulade de Paul !

Tornade force 8 avec des rafales de 9…

« Pas question ! On vole les voleurs, ce n’est pas pour se faire voler par d’autres voleurs ! », menteurs et tricheurs de surcroît…

Paul est vraiment furieux que Gustave ait pu avoir une pareille idée.

Oui, mais après tout, on n’aurait pas volé tous les comptes « dormants » des personnalités de l’actuelle opposition, ils auraient peut-être pu sauver leur parti.

Même si tous ignorent que le nom de jeune-fille de leurs épouses ait pu servir à pareille carambouille.

« N’y pensez même pas ! Ils n’ont jamais eu cet argent. Et puis quelle que part, c’est celui de vos soldats, Amiral. Faites pas chier avec ces sornettes-là ! »

Pourtant, il en reste, dans les comptes-vivants, justement… et plus qu’il n’en faut.

De cet échange trop vif pour rester discret, il en ressortira une visite-éclair d’Harry junior à Paris.

 

« Nous avons besoin d’une opposition constructive dans ce pays… On a du mal à supporter votre ministre de l’industrie et tous les autres qui vont avec, depuis un peu partout dans le monde. »

Veut-il insinuer que ses « frères » seraient fort nombreux dans ce parti à sauvegarder, et qu’il faut leur sauver la mise ?

« Nous avons des frères sous toutes les latitudes et dans tous les partis démocrates. J’ai bien sacrifié le soldat Kakasucack pour vous laisser la voie libre… »

Sous-entendu qu’il serait peut-être opportun de renvoyer l’ascenseur en faisant un geste utile.

Et Paul de lui rappeler qu’il n’avait eu besoin de personne pour neutraliser son contrôleur fiscal et était totalement contre l’idée de l’amiral de faire sauter un ministre pour cette seule raison.

« Vous n’y pensez pas. Ce n’est que l’argent du gouvernement. Alors oui, seulement si vos frères, dans le gouvernement je précise, nous en donnent l’ordre. J’obéirai. »

Ce n’est pas comme ça qu’il voit les choses.

 

« Ce gouvernement-là, il ne comprend rien à rien et nous le ferons sauter à la première occasion, seulement quand ça deviendra nécessaire. Nos frères ne sont pas assez nombreux pour pouvoir peser sur ses décisions pour le moins absurdes. Pensez, on attendait un pays remis sur les rails, capables de payer son business avec ses partenaires habituels, avec des entreprises produisant comme avant autant et exportant de telle sorte que nos investissements puissent produire des dividendes pour les retraités de mon pays.

Et il n’en est rien, au contraire ! Même en rachetant vos pépites, on ne parviendra pas à redresser la barre de ce pays qui croule sous les prélèvements obligatoires comme jamais : un vrai scandale !

Je vous propose autre chose… »

Oui, pour un scandale, c’en est un : Jean-Charles venait de faire une simulation des impôts dus par Paul pour l’année !

D’une façon ou d’une autre, il faudrait que les activités de Paul « produisent » au moins 25 % de mieux pour faire face. D'où l'idée de Loïc, qui commence à prendre forme, d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus comestible…

Junior, va-t-il prêter lui-même l’argent pour renflouer l’UMP ?

« Non, ça se verrait et ce serait interdit. En revanche, je vous félicite d’avoir usé des compétences et équipes de mon ami Anjo de Lisbonne pour vos « petites affaires ». Lui au moins n’a pas mis en danger la finance mondiale comme vous avez pu le faire en 2009.

Et j’ai ouï-dire que vous aviez eu un petit-arrangement … so… un peu particulier. »

Là, Junior va faire sûrement allusion au partage des commissions et gains sur la gestion du « flottant » pendant plusieurs semaines et qui persiste de temps à autre, pense Paul…

« Que diriez-vous s’il mobilisait toutes ces commissions, les vôtres et les siennes, dans un prêt gagé sur les gains futurs du même arrangement et éventuellement sur les fonds rapatriés, pour financer les sommes manquantes ? »

Incroyable ! D'abord, la part de Paul n'est pas la sienne, mais celle du Trésor public. Et il y en aurait déjà assez d’accumulées pour faire face ?

 

Si le parti est capable de rembourser, pourquoi ses « frangins-banquiers » du pays ne feraient pas l’opération en proposant un rééchelonnement de la dette ?

« C’est en cours. Mais ça ne suffira vraisemblablement pas. Il faut de la recette supplémentaire. »

Donc faire un don ou un legs, alors ?

Ou un prêt avec abandon de créance. « N’est-ce pas illégal ? »

Si et c’est pour ça qu’il faut faire autrement : « Ce que je propose et imagine, c’est que le parti fasse appel à la générosité du public, à ses adhérents, à ses militants. Ce n’est pas illégal, ça, loin de là. »

Et puis ?

« Et puis, on abonderait les sommes récoltées via un compte off-shore en empruntant les noms et adresses des généreux donateurs. Il suffirait de rajouter un zéro ou deux. »

Débile et compliqué à souhait.

Et on fera comment quand un audit sera commandé tôt ou tard sur l’opération ?

« Les versements seront tous affectés à des personnes physiques existantes, sans reproche ni même soupçon. L’audit ne donnera rien dans ces conditions. »

Sauf si c’est mal fait.

« Bien sûr. Mais à eux de faire correctement. »

En bref, il est en train d’expliquer que ce sont finalement Paul, donc le Trésor public français, et Anjo qui payent. Sans compter la Matilda revenue depuis quelques temps dans l’horizon de Paul pour sa protection et le filocher pour le compte du SIV, à qui 10 % du business avaient été promis hâtivement. « C’est ça ? »

« C’est ça ! Vous m’aviez expliqué que vous étiez un « honnête » et que vous considériez que cet argent n’est pas le vôtre. Je suppose que cette règle s’attache aussi aux fruits dudit argent, n’est-ce pas ? »

Bien joué se dit Paul pour lui-même.

 

« Effectivement… Mais là il s’agit de faire un détournement de plus et au profit d’un seul des partis de gouvernement de ce pays. »

Et alors ? « C’est de l’argent qu’il faudra produire un jour où l’autre. Vous préférez prendre le risque que votre impôt augmente encore et mette en plus le gouvernement dans une position illégale ? »

Ok ! « Vous organisez tout ça en le leur suggérant et si tout le monde en est d’accord, y compris Matilda, je ne m’y oppose pas tant que je ne suis pas mouillé directement. »

Pas de problème : c’est comme si c’était fait.

« Et Matilda fera tout ce que vous lui demanderez. Non seulement elle n’est pas non plus, et comme vous, une femme d’argent ou de pouvoir, mais elle se ferait tuer sur le champ pour vous ! »

À ce point-là ? Paul espère ne jamais en arriver à cette extrémité : elle a des orgasmes tout-à-fait passionnants et ce serait du gâchis que de les perdre. Pas aussi puissants toutefois que ceux de Lady Joan ou de sa copine Lady Margareth, ni même à la hauteur de ceux de Florence, même si cette dernière s’améliore encore de nuit en nuit à force d’exercices pratiques.

Mais ça serait dommage pour ses futurs amants et mari.

« Et puis vous ne serez pas perdant… Vous ai-je dit qu’on attendait aussi que vous nettoyiez les comptes secrets de DLK ? »

Il l’avait dit, mais aucune trace dans les fichiers de ces fameux comptes de commission.

« Il vous faut rechercher dans les opérations d’origine. Vous trouverez forcément. Et là, ça permettrait à Anjo et vous-mêmes de « se refaire » en attendant d’affecter ces sommes sur les émissions d’obligation du Trésor français. »

Voler le voleur ? Pourquoi pas, mais pas à son profit personnel, pense Paul.

C’est ainsi que le « Krasosthon » a été lancé dans la semaine suivante et dénoué à la fin de l’été. 

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Mains invisibles : Chapitre XXV : L’astuce financière…

 

Chapitre XXV

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

L’astuce financière…

 

« Alors chéri, toujours à faire le guignol et à sauver la planète dès que j’ai le dos tourné ? Que s’est-il passé ce soir-là ? »

Et qu’il ne lui raconte pas des bobards sur un attentat majeur déjoué à la dernière minute…

« Dis donc, jeune-fille, la dernière fois tu as pu vérifier par toi-même que ce n’était pas des carabistouilles : tu étais à bord de mon zinc, non ? »

Effectivement.

« Mais là, je préférerai que tu invites mon acolyte d’amiral pour t’expliquer ce que tu peux ou ne peux pas entendre. Je ne suis que capitaine, moi, et de réserve. C’est lui l’officier général qui est à la manœuvre. »

Encore une histoire à dormir debout de secret d’État, peut-être ?

« Une histoire comme tu le dis, mais qui ne laisse pas beaucoup dormir, effectivement. Et puis, on en ferait presque des cauchemars… Je ne peux pas t’en dire plus, en fait. Je t’invite à dîner ? »

Pourquoi pas ? « Et ta femme, dis donc ? »

D’abord il n’est pas marié, ensuite, l’usage personnel que fait Florence de ses « ex » à lui depuis la nuit chez Lady Joan lui permet quelques… libertés.

Sans parler de la séance à Venise, au Danieli…

« Mais dis donc, tu n’as pas une petite-fille à t’occuper ? »

Elle est en Normandie, laissée aux bon soins d’André et sa femme et Florence est quelle que part dans la lagune de Venise à compter les boulons, clavettes et émerillons d’Eurydice.

« Je suis célibataire, ce soir. »

Voilà qui change tout.

(…)  

 

Mais pas seulement : les informations circulent vite à travers la planète.

Les chinois se réveillent en pensant que « leur poulain », celui pour qui un bureau d’études qui tournent au ralenti et un atelier ont été mis à disposition en Chine continentale, est en danger… et avec lui leurs projets.

Ils réactiveront la filière coréenne et Miho Mihado, priée de revenir en France et épier pour soutenir à l’occasion Paul.

Idem pour le « cousin Lev », agent du Mossad qui ne désespère pas de voir débarquer Paul à l’université de Tel-Aviv pour partager ses secrets sur les céramiques.

Harry Harrison, qui se déplacera plus tard, mobilisera à la fois les SIS de Sir Oliver et de sa très gracieuse majesté britannique qui détacheront la « sublime » Shirley.

Et même Paul Allen dont les équipes s’embourbent dans des problèmes techniques de plus en plus ardus.

Quant au FSB, il se contentera de transmettre l’information aux équipes de chez Soukhoï qui détacheront la rubiconde Irina Dichnikov et une petite équipe réduite à Paris, histoire de reprendre contact et de vérifier l’activité de Paul durant ces années d’absence et de silence.

Même l’évêché en fera une courte note à l’adresse du SIV. Qui enverra Matilda sur la capitale parisienne.

Que du « beau linge » qui se déplace « en douce », alors même que président Landau et son cabinet, mis au courant par la hiérarchie contactée par Gustave Morthe-de-l’Argentière, réfléchissent déjà avec son nouveau ministre du budget, et son propre cabinet, à l’utilisation optimale des fonds à recevoir…

 

Car dès le lendemain, il s’agit surtout d’exploiter rapidement l’affaire des procurations sur les 12.000 comptes et quelques, avec copie de la signature qu’on espère être la bonne et le fameux code…

Le travail de « Nath’-la-rouquine », qui se fait assister par plusieurs paires de bras débarqués en urgence du ministère, pour imprimer, plier, envelopper les milliers d’envois postaux en LRAR.

Encore des sous à décaisser et un paquet, à raison de 6 euros le bout : plus de 75 K€ en quelques matinées !

Un travail d’intendance qui ne supporte pas la moindre erreur.

Et il y en aura pourtant quelques-unes, rattrapées par la suite au cours du week-end de festivité du 1er mai et puis celui de la pentecôte suivante.

Mais c’est sans s’attaquer à la quarantaine de comptes « qui ont bougé » depuis leur ouverture, et dont il a été décidé de ne pas les toucher…

D’autant que si certains sont bien approvisionnés, ils seraient « affectés » à des personnages publics actuellement en vue ou aux affaires : danger ! Ce sera pour une autre fois et du ressort du pouvoir politique en place à ce moment-là.

Puisque-là, il s’agit non seulement de récupérer les « comptes-dormants », mais aussi de régulariser les cessions et AGE des sociétés civiles diverses du fichier de Gabrielle, qu’elle puisse payer le prix des parts à rembourser, refermer ce dossier sans faire de vague et continuer à vendre les actifs correspondants au seul profit du Trésor public.


Des fonds que le ministère fera passer pour le produit des « redressements » fiscaux de l’année, effectués dans le cadre de la lutte contre la fraude, par le ministre du moment qui restera flou auprès de la presse, sur les 10 milliards de recettes supplémentaires de 2013, et plus tard, quelques 1,8 milliard en 2014 relatifs aux « déclarations de régularisation » pour les queues supplémentaires…
Les comiques.
   

Paul part de son côté et en urgence récupérer Cécile à Kotor avec ses nouveaux faux-papiers, jusqu’aux « émirats-arabes-unis » dans un raid épuisant de 6.000 MN en 48 heures d’hydravion, passant par Chypre, l’Irak et le Koweït et retour.

Juste pour honorer un RDV avec le correspondant de la filiale locale de la banque du Saint Esprit, qui n’a pas ce nom-là en terre d’Islam sourcilleux, pour être une sous-filiale d’une succursale de droit chinois… de Hong-kong, et l’ouverture d’un compte-parking unique, avec procuration au « pseudo-belge » de Paul devenu moustachu, et retour dans la même foulée sans les postiches, dès le lendemain et par le même chemin.

Durant la semaine sainte, il a fallu batailler depuis Lisbonne pour acheter des contrats à J+7 libellés en euro, à partir des monnaies locales des comptes à piller, et même du yen et des livres sterling le tout en passant par du HK$, termes étalés sur la période du mardi au jeudi suivant.

 

Et dès le jeudi-saint, les opérations de transfert des fonds commencent en Asie.

Puis à rebours vers l’EAU depuis les comptes européens et américains le vendredi-saint et toute la journée.

Le tout en monnaie off-shore.

Pause le dimanche de Pâques, et lundi, toute une journée à faire des virements de 600 K€ ou 650 K€, contre-valeur inférieure au million de dollars américains, sur le compte ouvert aux Bahamas en arbitrant les contrats à terme souscrits huit jours avant, en fonction du taux de change au jour-le-jour.

Ce qui sera passé assez inaperçu sur le marché des devises…

L’hyper-vénérable « junior » sera content : 12 milliards, pourtant…

Épuisant, notamment parce que les quelques erreurs de la semaine précédente ont dû être rattrapées dare-dare jusqu’à 50 jours plus tard, avant de fermer le compte refuge aux EAU.

 

Début avril, Gustave Morthe de l’Argentière peut ainsi demander et une entrevue avec le directeur de cabinet du nouveau ministre du budget, qu’il obtiendra à la fin du mois, pour lui expliquer qu’il tenait à la disposition du Trésor public plus de 12 milliards d’euro sous la forme des titres d’un hedge-found géré par un trust localisé sur une île lilliputienne perdue au milieu de l'océan.

Le gars, il n’a pas dû comprendre…

D’abord il s’est fait répéter trois fois l’information ; ensuite, il n’avait pas l’air de savoir ce qu’était un hedge-found et encore moins un trust, ni de piger que tout cet argent tombé du ciel appartenait déjà au Trésor public !

Et alors, quand il a voulu tirer les vers du nez de Gustave, qu’il a profond et fourni en poils blanchis, pour en savoir plus sur l’origine de l’opération, c’est l’amiral qui s’est heurté à un mur.

« J’ai cru qu’il était devenu autiste ! » en dira-t-il plus tard. « Personne derrière les yeux… »

En fait, pas du tout : le nouveau ministre du budget a très vite fait le rapprochement avec d’autres informations fournies par ses services.

Et a court-circuité son chef de gouvernement pour en informer l’hôte de l’Élysée dans un tête-à-tête de la fin du mois : une affaire qui le dépasse, depuis que son prédécesseur a pu se faire allumer avec ce genre de broutilles…

Pendant ce temps-là, le banquier portugais faisait « tourner » les fonds en de multiples allers-et-retours sur toutes les bourses mondiales…

Et puis il y a eu des fuites : on a parlé jusque sur les bancs de l’Assemblée Nationale d’un possible « Grand-Emprunt » à la « Krasoski » !

12 milliards, justement…

Et jusqu’à l’approche de l’été où le collectif budgétaire aurait permis cette opération.

C’est Paul qui n’a pas été très chaud : la première fois, ça lui avait gâché quelques belles soirées hivernales en fin de prescription.

Là, il avait pris la précaution d’avoir un faux nom, de faux papier, une fausse adresse, mais ne sait-on jamais, pour ne plus jamais apparaître en première ligne.

 

Et puis les instructions sont revenues par pli cacheté et motard entre les mains de « Nath’-la-rouquine » qui recommençait à s’ennuyer sévèrement à surveiller de loin en loin les positions arbitrées par les portugais, assistée de Matilda, début mai.

Quoique les rumeurs de « putsch des capitaines » commençaient aussi à arriver de toutes parts, et c’était devenu également sa « priorité »…

« Souscrire des émissions obligataires du Trésor afin de faire baisser les taux. »

Grand emprunt ou pas.

Mais ne pas se dessaisir des sommes : se comporter comme un véritable prêteur, un « zinzin » et se faire rembourser pour remettre au pot à l’échéance suivante, en avait-on conclu ! À une seule exception près toutefois.

La belle astuce ! Voilà qui permettait de démultiplier les effets de leviers et de créer un mouvement à la baisse des taux sur l’ensemble des échéances du Trésor, présente et avenir…

Géant même, pour les directeurs de cabinet conseillés par des « pros » de la finance des ministères : une façon invisible de « peser » sur les marchés et qui ne passe même pas par la voie législative … que tout le monde en oubliera bien vite l’affaire du « Grand emprunt », cette fois-ci !

Oséo et la BPI y suffisent, pour le moment.

 

Le pire, c’est qu’à ce moment-là, le patron de la BCE fait une déclaration fracassante en faveur de l’avenir de l’Euro dont il a la garde et la charge.

Ce n’était pas la première, et on avait pu avoir déjà quelques effets par le passé à faire fondre les taux d’intérêt d’adjudication, mais là, c’est un véritable plongeon.

À en fendre le cœur des portugais qui faisaient de si bonnes affaires de leur côté !

Ils exécutent pourtant à « la loyale », sur le court-terme et le « 50 semaines », ce qui entraîne comme prévu une baisse des taux d’emprunt sur le moyen terme et le long terme des autres investisseurs qui ne savent plus, dès la fin 2013 où placer leurs innombrables liquidités : l’Allemagne emprunte de moins en moins et finalement à la mi-2014 la BCE reçoit des dépôts avec des taux négatifs… comme aux meilleurs temps des banquiers Suisses !

Une vraie réussite qui se poursuivra au fil des mois et des années pour maintenir les taux à un niveau historiquement bas et alléger la facture pour le Trésor public, même si ça n’aura jamais qu’un temps.

Alors que, les fondamentaux de l’économie nationale, le rythme des réformes tardant même à produire leurs effets, le niveau des déficits ne sont pas bons, ce que pointeront pourtant tous les analystes et agences de notation même en 2014 !

De quoi en faire perdre leur latin à bien des experts, qui jugent une fois de plus « le marché » comme prit de folie.

 

Mais fin 2013, et tout le long du premier semestre 2014, les yeux du monde et de l’actualité se tourneront vers l’Ukraine et « Poux-Tine », laissant presqu’au second plan les rodomontades de Bruxelles quant à la politique budgétaire dudit ministre. 

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Mains invisibles : Chapitre XXIV : Le transstockeur assassin

 

Chapitre XXIV

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Le transstockeur assassin

 

Bien joué, en dira plus tard Gustave.

Sauf que l’enchaînement va devenir soudainement tragique…

Après l’appel téléphonique de la veille, Madame Robert s’est enquise de ce qu’il fallait faire auprès de son fils à Boston : un RDV classique et presque quotidien via Skype, avant qu’il ne parte à l’université le matin.

Et celui-ci n’a pas su quoi lui répondre, mais a appelé un de « ses potes » sis dans un immeuble voisin de sa mère, histoire qu’il surveille un peu ce qui se passe sur place à l’occasion.

Et celui-là, qui n’a pas le temps de le faire lui-même, sauf à passer voir la mère de son ami le soir suivant en rentrant du boulot, « délègue » deux traîne-savates du quartier de ses connaissances pour surveiller les allers-et-venues au pied de l’immeuble, au cas où, et rendre compte contre quelques menues-monnaies…

Ce qu’ils font.

Vers quinze heures, ils signalent l’arrivée de Gustave et de Paul au volant de sa C5 et relèvent le numéro de la plaque de police.

« Vous êtes en moto ? »

Non.

« Allez la chercher et suivez la voiture jusqu’à sa destination ! »

Ce que l’un des deux fait.

 

Vers 16 heures 30, la C5 démarre : il y a deux chemins pour rejoindre l’A10 et rentrer sur le Kremlin-Bicêtre par l’A6b. La traversée de la zone de Courtabœuf ou « la coursière » qui emprunte le tracé de la voie de l’ancienne ligne de chemin de fer Chartes/Limours en Hurepoix/Gare d’Orsay, l’ancienne voie du blé de la capitale.

Depuis bien longtemps, elle est désaffectée, les rails ont été démontés et la partie finale vers Paris fait place à des immeubles d’habitation divers.

Au mieux, on retrouve sa trace d’un côté sur la « coulée verte » en-dessous duquel roule le TGV Sud-Ouest dès avant la gare de Massy-Palaiseau. De l’autre, elle a été transformée en voie d’essai de l’aérotrain de l’ingénieur Bertin et le « tourniquet » servant à retourner l’engin sans roue et à moteur électrique linéaire, est d’ailleurs situé sous les ronces, à quelques dix minutes de marche du viaduc situé après un tunnel, encore debout malgré les bombardements des alliés lors de la seconde guerre mondiale. Un endroit où « les jeunes » font du saut à l’élastique.

L’immeuble étant situé à proximité de cette artère qui sillonne au-dessus de la vallée de l’Yvette, c’est celle-là qu’emprunte Paul.

 

Il discute avec Gustave sur leur trouvaille de l’après-midi et note la présence d’une moto dans son rétroviseur.

Petit ralentissement d’allure, presque par réflexe : il commence à s’inquiéter de ne pas la voir se rapprocher…

Accélération au-delà de la vitesse limite : elle suit à la même allure.

Et c’est en trombe, ce qui reste rare chez lui en voiture de plus d’une tonne, que Paul débouche sur l’A10 à peu près dégagé à cette heure-là.

« Qu’est-ce qui se passe ? Vous avez hâte de vous remettre au travail ou vous avez le diable derrière nous ? »

Le diable, peut-être pas, mais une moto suiveuse avec deux gars à bord, oui…

« Et depuis notre départ… »

Gustave s’inquiète à son tour : « Ils nous veulent quoi, ces deux-là ? »

Une photo dédicacée, peut-être ?

« Déconnez pas ! Et essayer de les semer, je n’aime pas ça… »

Instruction que Paul ne se fait pas dire deux fois, affolant le compte-tours et slalomant entre les voitures qui se traînent à 110 Km/h sur les deux voies, puis il sort dans le prolongement à gauche, vers la gare de Massy-Palaiseau sur laquelle il débouche en trombe pour faire un « droite-gauche-droite » dans la ville, la moto toujours à ses trousses.

Plus loin au–delà du quartier « Atlantis », il prend à droite au rond-point situé après le pont ferroviaire et accélère encore sur la deux fois deux voies vers Les Champarts, au-dessus de l’A10, pour déboucher sur le carrefour des 4 fourchettes qu’il traverse, là encore en trombe, sans se soucier du feu qui passe à l’orange.
La moto toujours collée au train…

Sportif.
Plus loin, la C5 « veau diesel » s’engage après avoir dépassé l’A6 sur le rond-point suivant. La première intention de Paul et de virer « en face », mais, comme la voie et encombrée par des camions, il poursuit son virage vers Wissous, la moto toujours très proche qui fait un crochet fatal pour devoir éviter une camionnette dont les pneus crissent sur la chaussée avant que son klaxon ne proteste bruyamment.
Et elle va s’encastrer sous la barrière de sécurité qui protège un entrepôt de grande hauteur, à demi enterré, en bordure de pistes d’Orly…« Demi-tour ! On va voir qui c’est ! » clame l’amiral.  

Et Paul de poursuivre son virage tout en ralentissant dans un concert de klaxons, affolant l’ABS pour s’arrêter derrière la moto vautrée à terre, à demie-enfoncée dans l’équipement de sécurité routière.

 

L’un des hommes est coincé sous sa machine et le bas du rail de sécurité, salement amoché, pendant que l’autre aura fait le « grand soleil » au-dessus du rail et atterrir derrière.

Quand Paul approche, il est en train d’escalader le grillage de sécurité qui protège l’entrepôt des intrusions indésirables et débouche sur deux bassins d’eau, sans doute des réservoirs de sprinklers à ciel ouvert.

Gustave sort son arme d’une main et son téléphone de l’autre, pour appeler les secours.

Paul fonce à travers champ à la poursuite du deuxième homme après avoir gravi à son tour le grillage en deux mouvements et un seul élan.

Le fugitif passe derrière le bâtiment et s’engouffre dans le bâtiment par la première et unique porte ouverte venue, Paul à ses trousses.

C’est effectivement un bâtiment où s’agitent 4 transstockeurs, à remuer des palettes où il n’y a pas trace de présence humaine : tout est piloté par ordinateur et il n’y a que des éclairages de secours au sol et aux murs.

Presqu’un four sans ouverture, hors les quelques trappes de désenfumage à plus de 25 mètres de hauteur qui diffusent la pâle lumière du jour.

Coup de feu : l’homme au casque est armé.

Paul le repère au bruit de sa course dans une des allées encombrées de palettes de marchandises diverses et bien rangées. Il manque de se faire culbuter par une des machines guidée entre deux rails, en bas où elle repose, l’autre au sommet du mât où elle est « tenue », guidée…

Heureusement que la première palette est à 30 centimètres du sol, la place pour se glisser dessous en roulant, parce que ça va vite et qu’il n’y a pas plus de 5 centimètres entre la cabine et les racks…

Et il passe dans l’allée du tireur.

 

La course-poursuite reprend dans une allée voisine. L’homme semble vouloir aller au fond des 200 mètres du bâtiment, à la recherche d’une issue.

Le transstockeur de cette allée approche, en accélération dans le dos de Paul, faisant déjà monter sa charge à la bonne hauteur de plan de pose, avec toute la cabine de pilotage inoccupée.

Ça laisse un peu de place pour attraper au vol le mât et se placer sur le capot des moteurs électriques.

L’homme continue de courir non sans tirer derrière lui au jugé, alors que son poursuivant s’abrite derrière le pylône du mât de la machine et entend siffler les ricochets des projectiles.

Elle ralentit pour s’arrêter. Paul en profite pour rattraper le fugitif, le faire tomber à terre et à en perdre son flingue, commence à le bourrer de coups, pieds et poings, au corps et autres « parties molles », la tête étant protégée par un casque intégral.

L’homme esquive, se débat, essaye de faire chuter Paul avec ses jambes et finit par rouler sous le palettier, vers une autre allée contiguë. Il en profite pour récupérer son arme qui avait glissé jusque-là, vers laquelle il se dirige en quelques enjambées.

Puis, s’en saisit Paul à ses trousses. Il trébuche dans la manœuvre et chute : s’il ne se relève pas très vite et sort du chemin de la machine qui vient en face, on va vers l’accident.

 

Et c’est le drame : le bonhomme est happé dans un grand  cri de douleur et de terreur par le capot, traîné sur quelques mètres, sa tête cogne lourdement contre les pieds d’échelle des racks à s’en faire ôter violemment son casque de motard, alors que Paul se jette sur le côté, dans une alvéole vide et regarde passer, médusé, le corps déjà sans conscience de son agresseur.

Comment arrêter cet engin de malheur et aveugle qui le traîne ainsi ? Où est le bouton d’arrêt d’urgence ?

Même plus la peine de se battre pour le désarmer : il est désormais HS, inconscient.

Pas de réseau dans cette gigantesque cage de Faraday encombrée de lisses pour 20.000 emplacements palettes sur 15 plans de pose. Il faut sortir.

La ligne du portable de l’amiral est occupée. Il est en train de joindre Nathalie pour qu’elle mobilise des renforts (lesquels ?) après avoir appelé les gendarmes et les pompiers qui seront les premiers sur le rond-point.

 

L’urgence est de faire stopper ces transstockeurs et de faire venir une civière sur le cadavre du jeune-homme.

Dans quelle galère s’était-il mis et pourquoi ?

Commandé par qui ?

L’un est désormais parti avec ses secrets et ambitions avortées, l’autre aura perdu l’usage de ses jambes et ne dira que ses noms, prénoms et date de naissance, comme d’un soldat « prisonnier de l’ennemi ».

L’enquête de police qui commencera alors mettra bien du temps à remonter la succession d’informations pour mieux comprendre, laissant toutefois de larges zones d’ombre au-delà des Ulis et des données de l’enquête de proximité…

Cette agression aura toutefois plusieurs conséquences : renforcer le dispositif de sécurité autour de Paul, qui n’en veut pas alors qu’il souhaite qu’on protège plutôt Florence et Annabelle, et l’amiral, désormais flanqué d’un garde-du-corps/chauffeur dans tous ses déplacements.

C’est là que le « Comité Libecciu » prendra toute son importance « officieuse » et ses effectifs gonflés, même mis en stand-by.

Parce que pour l’heure, expliquer aux brigadiers de la gendarmerie de Longjumeau les raisons du déplacement d’un amiral, certes à la retraite, chez une lambda pour lui faire « décortiquer » un hypothétique contrat d’assurance-vie, ça n’a rien d’évident, de prime abord !

L’autre, c’est que ça fournira une occasion rêvée pour la juge Hélène Trois-Dom de revenir faire un tour chez Paul, à son domicile parisien, mais sans être accompagnée du commissaire Scorff, cette fois-ci. 

 

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Mains invisibles : Chapitre XXIII : Monsieur Robert

 

Chapitre XXIII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Monsieur Robert

 

Un premier trimestre épuisant. Et jusqu’au bout ! D’abord, récupérer la maison du grand-père en Normandie avec la Marie-Louise et son mari, André.

Paul voit bien d’en faire un « gîte select » pour touristes alors que Florence s’imagine déjà l’agrandir en creusant le jardin situé derrière la bâtisse tout en conservant la façade qu’elle trouve « classe » et superbement « Viollet-le-Duc » pour en faire un hôtel de campagne.

Bon, « Viollet-le-Duc », il faut aimer, bien sûr.

Les rapides séjours sur place ravissent le couple des « tenanciers » qui fondent devant Annabelle et ses grimaces.

Il faut dire que le grand-air de la Normandie lui sied au teint.

Mais ça n’avance pas vraiment : Florence fait en plus de fréquents déplacements à Venise sur le chantier naval, qui lui n’avance pas plus…

Toujours des appels de fonds, de l’argent, de l’argent en permanence : on va bientôt faire exploser le budget initial et même les plafonds maximum.

Même si ça commence à prendre vaguement tournure.

 

Paul est aussi sollicité par l’usine d’Aubenas, l’arrêté des comptes et son projet de « redéploiement » sur les enduits « haute-technologie ».

Tout le monde y croit et ça travaille d’arrache-pied, à la fois sur le plan technique, sur les stages de formation aux futures machines, sur les fonds à mobiliser…

L’argent, l’argent, toujours de l’argent.

En plus, Paul doit aller sauver dans l’urgence la queue de saison du « Château-sur-Cher » de Mylène. Elle a craint les crues de printemps et a fait faire des travaux de précaution idiots qui ont plombé sa trésorerie…

 

La rue défile en d’immenses cortèges de colère contre la loi sur le « mariage pour tous » depuis la fin de l’année précédente, à Paris, mais tout autant dans les grandes villes du pays.

Pourtant la réforme avance, dans une sorte d’autisme politique qui se moque des marées et du temps qu’il fait. Une loi qui sera promulguée pour que plus tard, seulement quelques 7.000 couples, et quelques dizaines de divorces, en profitent pour « régulariser » des situations de fait dans le marbre législatif.

Gustave Morthe-de-l’Argentière passe sa vie au Kremlin-Bicêtre à compter et recompter les officiers, sous-officiers et hommes du rang que l’on retrouve régulièrement dans les défilés ou dans les services d’ordre de ces « manif’ pour tous ».

Il s’inquiète du mouvement des « homens », calqué sur celui des « femens », défilant torse nu et peinturluré de slogans hostiles, à la loi, au gouvernement, aux pouvoir et institutions.

Il compte les casernes « gangrenées », vérolées pour reprendre son expression, qui feraient à l’entendre autant de « cadres » prêts à en découdre.

De quoi finir de blanchir définitivement jusqu’à ses poils du nez !

 

Une montée en puissance relayée plus tard par le mouvement de « bonnets-rouges » un temps, qui succède à celui des « pigeons » et autres volatiles qui eux aussi ont fait reculer le pouvoir politique en place, avec l’arrivée des portiques sur toutes les routes et autoroutes du réseau destinés à faire payer l’écotaxe sur les poids-lourds : un dispositif de « filochage » de tout ce qui roule qui est prêt pour la mise en place d’une décision du précédent quinquennat.

Car c’est le suivant qui doit y renoncer provisoirement dans la plus grande confusion, pour le transformer en « péage de transit poids-lourd » à horizon début 2015.

On débaptise et on casse la baraque…

Mais pas seulement : les familles sont malmenées par les nouveaux rythmes scolaires.

De 4 journées et demie de « temps scolaire » des collèges et écoles maternelles, on doit passer à 6 demies-journées raccourcies dont certaines étalées jusqu’au milieu d’après-midi pour un même nombre d’heures devant les maîtres.

Sauf que, une sortie à 15 heures au lieu de 16 heures 30, ça change totalement le déroulé d’une journée de mère de famille… Ces 90 minutes de moins, tous les jours, qui ne laissent plus de place pour s’occuper des chères têtes-blondes en activité périscolaires, laissés en déshérence, chamboule la vie de tout un pays…

D’autant que finalement, ça n’allège nullement le temps passé ni devant les maîtres d’école, ni dans les enceintes desdites écoles, au contraire, même si beaucoup de communes opteront pour un raccourcissement des vacances scolaires pour éviter l’école du samedi !

Un comble : non seulement on n’apprend toujours pas à compter lire et écrire dans les écoles du pays, mais échappent à la mesure la plupart des écoles privées !

Pourtant la mesure avait été « négociée » très en amont, avec les syndicats de professeurs et instituteurs, avec ceux des parents d’élève et tant d’autres.

Mais personne n’a vu l’essentiel, une fois de plus.

 

Et c’est sans compter sur une circulaire qui « pousse » à la création d’une nouvelle espèce d’humanité, sans altérité sexuelle, lisse de « genre », parfaitement « égale » en tout (et non plus seulement en droit), où tout ce qui représentait jusque-là des « déviances » tolérées est désormais porté au pinacle du principe républicain d’égalité, jusqu’à envisager des séances de « touche-pipi » dans les classes de collèges !

Et c’est tout pour ce qui est de la réforme attendue de la pédagogie où il aurait été normalement question de prétendre finalement à apprendre à lire, compter et écrire aux enfants…

Mais bon, les enfants ressortiront du collège en sachant que les filles ne s’habillent plus en rose et les garçons en bleu, que les métiers d’infirmière et de sage-femme sont aussi ouverts aux hommes, que pompier ou bûcheron se conjuguent au féminin.

On ira même jusqu’à faire appliquer des lois sur la parité obligatoire dans les conseils d’administration d’entreprises, mais toujours pas parmi les élus, en oubliant au passage les PMR (Personne à Mobilité Réduite), les PPT (Personne de Petite-Taille), mais ni les aveugles-politiques, les paralytiques de l’action publique ou les autistes aux souffrances du peuple, son chômage de masse et sa paupérisation rampante…

Là, ils sont même surreprésentés !

 

L’amiral fulmine dans son coin, compte les effectifs présumés « séditieux » pendant que « Nath’ » croise ses fichiers…

En plusieurs semaines « de machine », elle parvient quand même à retracer et identifier la totalité des comptes « minoritaires » qui ont pu percevoir plus de 12 milliards d’euros au fil du temps sur les loyers-dividendes des fonds souscrits aux noms d’emprunt de près de 9.288 « belles-familles » d’homme politiques et hauts-fonctionnaires des années 1970 à mi-2009.

Les derniers étant les moins bien dotés.

Logique.

Ce qui l’est moins, c’est que tous sont « dormants », à quelques exceptions près.

Notamment celui attribué au ministre du budget bientôt démissionnaire, mais également quelques autres qui ont pu être « en exercice » jusque sous la précédente mandature.

Une bonne quarantaine au total… et que des personnels issus des rangs socialistes : le travail de Monsieur Robert n’a pas été divulgué hors de ce petit-cercle.

Les comptes-fantômes attribués à des personnalités dites de droite, sont invariablement « dormant ». Curieux.

Comment ces gars-là ont-ils pu être mis au courant et se servir de leur compte de « non-résident », pour récupérer leur véritable identité et autres codes pour faire à la fois des virements et les alimenter ?

 

Une énigme qui défie la logique : qu’un ait pu par inadvertance ouvrir un compte au nom de son épouse, déjà ouvert par ailleurs, à la même agence de la même banque que celui préexistant, passe encore.

Mais pas presque quatre dizaines…

Et puis, il en manque un, celui de « DLK », le banquier des pauvres. Ou alors, il en a plusieurs sous des faux-nez que l’on ne rapproche pas, pour user de noms que l’équipe attribue à tort à d’autres personnalités.

C’est qu’il en serait capable, en plus, le tordu…

Pareil pour le supposé « inspirateur » de la manipulation, aux dires d’Harry Harrison à Venise, le banquier Dactalys, même si, on le saura plus tard, Monsieur Robert fait partie de sa première équipe londonienne.

 

Paul s’en ouvre d’abord à Gustave, qui ne comprend pas trop malgré les « cours particuliers » que lui dispense « Nath’-la-rouquine ».

C’est à ce moment-là qu’il est décidé de ne rapatrier que les soldes des comptes dormant pour Pâques, histoire de ne pas se retrouver avec quelques retours de bâton de « voleurs-volés » qui s’apercevraient s’être faits dépouillés.

Il en parle aussi Gabrielle qui se rassure que le travail avance.

Mais pour clore ce chapitre, il lui faudrait des procurations : c’est tout ce qui compte pour elle et enfin passer à autre chose après avoir liquidé ce dossier invraisemblable.

 

Et puis par hasard, alors que la vraie « Charlotte » passe dîner un soir avec Aurélie, Paul lui en touche un mot.

« Avec un numéro de téléphone et un nom, je te retrouve l’adresse. Tu y vas et tu récupères les codes.

Quant à des procurations, avec la signature numérisée du bonhomme, je t’en fais autant que tu veux au nom de qui tu veux ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait, tiens donc.

 

Le surlendemain, après une petite recherche dans les archives de Joan et l’annuaire inversé d’internet, Paul et Gustave prennent rendez-vous chez une dame et s’y pointent la gueule enfarinée le jour suivant. Gustave et Paul se présentent en qualité d’enquêteurs d’assurance à l’heure du thé chez Jennifer Arguenon, la présumée famille de Monsieur Robert, dans un des quartiers de l’ex-nouvelle ville-nouvelle des Ulis en banlieue sud de Paris.

Les cheveux argent de l’Argentière, le ton grave de sa voix suffisent à leur ouvrir la porte après le petit baratin de Paul sur une enquête d’assurance-retraite.

La dame, qui vit manifestement seule dans son trois-pièces-cuisine-balcon, n’est pas toute jeune, a un fort accent anglais et pleure encore quand on évoque son mari.

Une histoire palpitante de banalité…

Une rencontre avec un beau jeune-homme, la trentaine alerte, de bonnes manières, un salaire confortable, une situation établie, installé à Londres à la banque pour la réunification des deux Allemagnes. Un poste très important.

Voilà le lien avec Dactalys : Harry Junior numéro quatre a le nez fin ou de grandes oreilles à travers le monde entier !

 

Un mariage rapide, deux jumeaux rapidement mis au monde, éduqués en France quand l’appartement de la belle-mère s’est libéré pour cause de décès.

Ses gosses sont aujourd’hui l’un dans une ONG qui fournit des soins aux femmes mexicaines, l’autre est actuellement exilé à Boston étudiant au MIT en physique nucléaire : ses fiertés !

Et un mari qui fait Londres-Paris-Londres au fil des années la plupart des week-ends.

Jusqu’à ce terrible licenciement du début de 2009. « Un jeune DRH qui taille dans les effectifs ! Robert en a perdu la santé… Pensez donc, chômeur à 54 ans ! Tout d’un coup sans ressource, sans contact pour rebondir. Il s’est laissé dépérir. »

Et est mort d’une bronchite aiguë à l’hôpital d’Orsay, situé en contre-bas.

Elle, elle envisage de rentrer en Angleterre quand ses enfants s’installeront pour faire leur vie, sans doute dans le cottage de son frère resté célibataire, pour limiter les frais. Alors pensez donc, une assurance souscrite par feu-son mari, même réduite en rente-viagère, ça mettra du beurre dans les épinards sans rien avoir à demander à ses gamins pour survivre le temps qu’il faudra.

 

Paul et Gustave n’apprennent rien de plus : tous les documents de travail sont à la banque.

« Vous comprenez, son travail était tellement confidentiel, qu’il ne pouvait rien sortir, aucun document, aucun fichier. Jamais un quelconque rapport à lire à la maison. »

Il dormait où, à Londres ?

« Directement dans les locaux de la banque où il avait une studette aménagée à cet effet. On communiquait tous les jours en vidéo par internet. J’y suis allé plusieurs fois pour ranger son home. Mon mari n’avait aucune mémoire. Au travail, il ne traitait qu’un dossier à la fois et le rangeait toujours au même endroit. En revanche, ses livres ou même parfois sa vaisselle, son linge, il fallait que j’aille les ranger pour lui de temps en temps. On en profitait pour sortir, découvrir les nouveaux quartiers, les attractions du Millenium, les chantiers des jeux olympiques, les derniers temps. »

 

Comment un homme qui n’a pas de mémoire peut-il se servir de codes divers ?

« Il les notait quelle que part, au moins ! »

Surtout pas !

« C’était toujours le même… Mon diminutif, Jenny, avec deux « n » et un « i-grec », comme ça il ne pouvait pas l’oublier ! »

Information ahurissante… Serait-ce aussi simple que ça ?

« D’ailleurs, je pouvais de la sorte pirater sa boîte à courriels ! » qu’elle s’en amuse encore.

« Oh, je ne le faisais que pour lui faire des blagues, lui rappeler mon anniversaire par exemple ! »

Ce code qui manquait jusque-là à Paul tiendrait-il en ces 5 lettres ?

On pouvait toujours tenter le coup pour le vendredi de Pâques qui arrivait…

Si seulement les procurations pouvaient partir très, très vite.

« Mais pourquoi vous intéressez-vous à mon mari ? A-t-il vraiment souscrit cette assurance-vie à mon nom, ce dont vous m’avez parlé au téléphone ? »

« Madame, nous venons pour régler aussi les papiers des pensions de réversion auxquelles vous pourriez prétendre. Avez-vous des documents à ce sujet, des contrats que vous auriez rangés ici ? »

Bien sûr qu’elle a : un gros dossier.

Dossier que Paul s’empresse de consulter, alors que Gustave ne fait que survoler son contenu.

« Ne vous emballez pas. Il y a sûrement des clauses relatives à votre âge. Mais je regarde si par hasard il y a matière à revenir… Par exemple, ce dossier, je peux avoir photocopie de ce document ? Il y a des références qui peuvent être intéressantes. »

Et la dame de scanner le document. D’abord mal, avec une signature incomplète…

« Donnez, je vais la refaire. »

Elle ne comprend pas : il voulait les références ou non ?

« Le document entier, avec les clauses en bas, en général les plus importantes. »

Incluant aussi la signature de Monsieur Robert.

Qui reste similaire jusqu’à l’identique à celles retrouvées dans les cartons d’archive de Lady Joan. 

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Mains invisibles : Chapitre XXII : Londres

 

Chapitre XXII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Londres

 

Plus tard, Pisuerga Anjo reprendra contact avec Paul, pour le prier de l’excuser pour ses propos déplacés de ce midi-là.

« Je ne sais pas ce qui m’a pris. Peut-être un réflexe conditionné de banquier quand il voit autant de billets se déplacer sous son nez : il faudra que je me méfie ! »

C’est oublié : il ne s’est rien passé de maladroit.

Seulement si madame ne se sent plus offensée. Humiliée aurait été le mot idoine, mais Paul n’a pas osé.

« Elle est restée à Rome reprendre son service au SIV, ce soir-là. Notez que ma dernière proposition reste valable, pour vous être agréable et vous rendre service. »

Il avait dû refaire ses calculs…

« Je vais y réfléchir. Merci pour tout Monsieur le Président. Un excellent déjeuner et en très bonne compagnie, finalement. »

En fait, Paul part à ce moment-là pour être reçu par le Reine. Et il comptait bien proposer un marché similaire à Lady Joan, si par hasard il la croisait.

 

Depuis peu, Paul loue à l’année un hydravion Cesna basé sur l’aéroport de Deauville pour ses nombreux déplacements, tant en Europe que jusque sur les rives des émirats arabes-unis, afin de passer inaperçu et d’éviter les sempiternelles épisodes d’hommages des équipages civils des compagnies commerciales…

Paris-Deauville, c’est un peu moins de deux heures de voiture dans un sens, trois dans l’autre… Pour suivre le chantier des hauteurs de Cabourg.

Et Deauville-Venise, c’est quelques trois heures de vol au-dessus des alpes quand il s’agit d’emmener Florence suivre le chantier d’Eurydice.

Deauville-Aubenas se fait en un peu plus de deux heures en porte-à-porte quand il s’agit d’aller animer quelques réunions sur place.

Bien sûr, il y a plus commode pour aller à Ras el Khaïmah et son aéroport « Ra'sal-Khaymah Airport », un des Émirats Arabes Unis où se situe une discrète agence d’une filiale de la banque portugaise de « l’Esprit saint » plantée en plein pays mahométan,  rebaptisée pour l’occasion d’un nom imprononçable de couleur « locale » et écrit en « vermicelle », là où sera ouvert finalement le compte « centralisateur » du prochain « hold-up » du siècle avant de filer aux Bahamas.

Hold-up qui sera réalisé avec l’identité des papiers « truqués » de Stéphanie Roya, qui n’en a plus besoin pour vivre en Amérique du sud avec les faux fournis par l’éminent « Monsieur Albert », dit aussi « riri ».

« Truqués » parce qu’un faussaire serbe a remplacé la photo par celle de Cécile Wiseppe, retranchée elle aussi avec de faux papiers plus vrais que nature fournis par le même « Riri » dans l’hôtel de Kotor du pote de promotion de Paul, où ils ont des parts en commun.

 

Parce qu’à un moment, il a fallu présenter « une fille » en chair et en os auxdits banquiers pour « faire plus vrai ». Une exigence de principe pour être désignée gérante de droit des comptes à ouvrir.

Et elle ne s’est pas faite priée, même si la température locale est paradoxalement trop élevée pour « chauffer les sangs » et que comme destination dépaysante, il y a mieux.

Le même faussaire a su aussi faire toute la panoplie des papiers officiels, passeport, permis de conduire international, licence de pilote, certificat de naissance, de domicile à un certain Julius Van Molenbeek, né à Brussel et avocat d’affaires à Poperinge en Wallonie avec une photo de Paul grimé d’une moustache ! Un citoyen, avec femme et enfants, décédé dans un carambolage autoroutier il y a à peine quelques mois.

Crédible à condition qu’il prenne un forte accent belge et qu’on ne l’interroge pas en flamand…

Il répondra en anglais, par conviction « séparatiste ».

 

Alors, c’est naturellement qu’il se présentera à Heathrow avec son hydravion et la « belle-famille » qui ne veut pas « rater ça » au château de Windsor à la mi-mars, alors que les « cousines » les rejoignent par un vol low-cost depuis Beauvais.

Une forteresse médiévale située dans le Berkshire et l’axe des pistes dudit aéroport, célèbre pour son architecture et pour servir de résidence à la famille royale britannique.

Sa construction commença peu après la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant au XIème siècle.

Il fit ainsi construire une série de forteresses autour de Londres situées chacune à environ 30 km de la ville et du château suivant, ce qui permettait de déployer rapidement des renforts en cas de besoin.

Le château de Windsor est stratégiquement positionné sur une butte artificielle à proximité de la Tamise, une importante route commerciale, et de la forêt de Windsor, un terrain de chasse auparavant utilisé par les rois anglo-saxons.

D’ailleurs, la première fortification se limitait à un donjon protégée par un petit mur d'enceinte en bois.

L'ensemble occupe un promontoire de craie s'élevant à 30 m au-dessus de la rivière.

Une seconde palissade de bois fut construite à l'est du donjon sur ce qui devint la partie haute actuelle.

À la fin du XIème siècle, un autre mur d'enceinte fut construit à l'ouest créant ainsi la forme actuelle du château. De par sa conception, Windsor ressemblait fortement au château d'Arundel, une autre fortification du début de la période normande mais la forme avec deux enceintes le rapprochait des châteaux de Rockingham et d'Alnwick.

Depuis le règne d'Henri Ier d'Angleterre, le château a été utilisé par de nombreux monarques et est le plus ancien palais habité sans interruption en Europe.

Le style raffiné des appartements d'État construits au début du XIXème siècle a été qualifié par l'historien d'art Hugh Roberts comme une « magnifique série de salles sans égales largement considérées comme l'expression la plus élégante et la plus complète de l'art géorgien ».

La chapelle Saint-Georges construite au XVème siècle est considérée de son côté par l'historien John Martin Robinson comme « l'une des plus grandes réussites de l'architecture gothique anglaise».

Le château de Windsor, aussi affublé du qualificatif de « plus onéreux projet de construction laïc de l'Angleterre médiévale », a survécu à une période tumultueuse durant la première Révolution anglaise quand il fut utilisé comme quartier-général par les armées parlementaires et comme une prison pour Charles Ier.

Durant la Restauration, Charles II reconstruisit une grande partie du château avec l'aide de l'architecte Hugh May et créa ses intérieurs baroques extravagants toujours visibles de nos jours.

Après une période d'abandon relatif au XVIIIème siècle, George III et George IV rénovèrent à grands frais le palais de Charles II et donnèrent aux appartements d'État leur aménagement rococo, gothique et baroque assez exceptionnel.

Victoria choisit Windsor comme sa résidence royale durant son long règne. Et le château fut utilisé comme refuge pour la famille royale durant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, pour être finalement victime d'un grave incendie en 1992.

Il est aujourd'hui une attraction touristique populaire et la résidence préférée de la reine Élisabeth II.

Plus de 500 personnes habitent et travaillent aujourd'hui dans ce château.

 

À noter que durant la Première Guerre mondiale, les sentiments antigermaniques poussèrent même les membres de la famille royale britannique à changer le nom de leur dynastie d'origine allemande, « Maison de Saxe-Cobourg et Gotha », et George V décida de prendre le nom du château et la famille royale devint la « Maison de Windsor » en 1917.

 

Quant à « la famille » et la belle-famille de Paul, c’est surtout cette dernière qui « fait tâche ».

Si Jacques, le frère unique, ne fait pas le déplacement pour s’être retrouvé ridicule à « Château-sur-Cher » et s’être senti « malmené » à l’occasion de la liquidation de l’indivision successorale, en revanche, Sandrine, sa première épouse fait le détour sans ses enfants Alain et Christine.

Mais bien plus, la perspective d’être reçue par la reine Élisabeth II en ses murs et mobiliers ont rendue hystériques les « trois cochonnettes », Arlette, Huguette et Pierrette, les filles de l’oncle-honteux. Pierrette et Huguette viendront avec leur mari.

Manqueront Sylviane et Josiane et leur famille, les cousines germaines côté « colonel » François-Henri de Bréveuil, le frère du grand-père de Jacques et de Paul.

Lady Joan et son mari, les deux sœurs McShiant, Birgit poussée dans son fauteuil électrique par Margaret, la divine Shirley et Sir Oliver, le grand patron des SIS de sa majesté seront également présents.

Mylène et même Isabelle Nivelle et sa fille sont venues pour assister à ce « sacre » et faire la photo-pirate, car il n’est permis que le photographe officiel de la Cour en ces murs.

Et puis quelques autres, dont un représentant du gouvernement et celui de la chambre haute, qui viendront accueillir dans la pairie le nouveau venu, Sir Paul de Bréveuil…

Dire que leurs ancêtres ont vraisemblablement combattu les ancêtres de Paul, élevés au rang de la baronnie d’empire dans un autre millénaire !

Ah, les effets de la « cordiale entente » …

Ce qui ne justifie toujours pas « l’épisode de Fachoda », pas plus que celui de Mers-El-Kébir, n’est-ce pas !…

 

La belle-famille ? Oui, toujours aussi sont extraordinaire. Georgette la « dondon décolorée » en robe de mousseline rose et néanmoins mère de Florence, toujours à faire du gringue et des œillades insistantes à Paul, ne décollant pourtant pas du bras de son mari qui s’est mis lui aussi sur son 31 pour l’occasion. « Jean-Jean », le frère aîné chauffeur-routier avec tout l’attirail qui va avec, du tour de coffre aux tatouages en passant par la tignasse en queue-de-cheval, a fait un effort vestimentaire, engoncé dans un costume trop petit qu’on se demande comment les coutures peuvent tenir. Accompagné de son épouse Françoise qui a enfin lâché ses gamins pour l’occasion : question de budget sans doute.

Elle en reste toute intimidée, encore plus effacée et riquiqui que d’habitude.

Et bien sûr l’ineffable « Pierrot », le fils cadet au bras d’Élisa et sa femme, le « gros cul » de la bordée qui se pense encore plus irrésistible que jamais à se trémousser ostensiblement sous le regard de tous ces mâles aux uniformes rutilant qui rentrent dans son champ de vision, même son beau-frère et son beau-père : Un vrai poème !

Le tout sous le regard amusé de l’amiral Gustave Morthe de l’Argentière en grand uniforme de gala, qui a fait le déplacement avec « l’amirale »…

 

Séquence « émotion » quand sa Majesté fait un bref discours sur l’histoire du « Royal Victorian Order », l’ordre royal de Victoria et de ses différents grades de Chevalier notamment celui de « Knight Grand Cross », autrement dit le GCVO ou « Chevalier Grand-croix », emportant l’usage du titre de « Sir ».

Pour le terminer par un récit personnalisé de sa soirée du 27 juillet dernier et finir par ce laïus : « Pendant ce temps de festivités mondiales, des hommes sûrs tels que vous, Sir Paul, ont agi dans l’ombre pour assurer la sécurité de mes sujets et éviter au monde entier un effroyable conflit.

Sachez que votre rôle a été déterminant et que notre royale gratitude vous sera éternelle … »

Snif, n’est-ce pas ?

Georgette, comprenant un mot sur deux, un peu plus loin à l’oreille de son mari : « Mais qu’est-ce qu’il a fait, ton gendre ? »

Trop loin de Florence pour relayer la question…

Il faut dire que c’est toute une histoire, une autre histoire, déjà narrée (cf. « Parcours olympiques, aux éditions I3 »).

Sa très Gracieuse Majesté prenant congé, Paul devise ensuite avec les quelques sommités présentes et se fait happé par Lady Joan qui invite tout le monde en son manoir du Kent… Des autocars sont prévus pour le déplacement de deux heures autour du sud de London jusqu’à sa demeure du Kent.

C’est que la minette, elle a sûrement une idée derrière la tête.

 

Paul profite du voyage pour attirer son attention sur son problème du moment.

Et sitôt arrivés, elle s’enferme dans son cabinet de travail avec lui.

« Baise-moi ! J’en meurs d’envie ! »

Florence, son mari, ses invités sont de l’autre côté de la porte, à tourner autour des buffets somptueusement dressés, hein…

« Écoute, faudra d’abord demander la permission à Florence. Ensuite, si je te parle de quelques milliards, est-ce que ça pourrait calmer ta libido le temps de m’écouter ? »

Quoi des milliards ? Des milliards de quoi, d’abord ? D’orgasmes peut-être ?

« Non ! Tu te souviens de l’opération de fin 2009 sur le trust ? »

Bien sûr qu’elle se souvient… Comment pourrait-elle oublier cette seconde rencontre, ici même au manoir de feu Sir Thornner ? C’était le feu…

« Eh bien il en reste à rapatrier… »

Comment ça ? Elle a tout rendu et il a même signé un « quitus pour bonne gestion ».

Oui, certes. Alors il explique l’existence des « queues » et des minoritaires.

« Ah bé oui, ça c’est normal. Mon clerc avait fait du bon travail. Tes minoritaires étaient désignés par Monsieur Robert, le banquier correspondant, qui souscrivait pour eux à nos supports juridiques. Nous, on a fait qu’exécuter ses instructions et virer les produits à qui de droit. Et encore, je pense qu’on n’a pas tout vu, le reste ayant été géré au fil du temps et en direct, ou par d’autres agences ayant reçu mandat. Rien de plus légal. Tu as juste récupéré le solde disponible. »

Oui, mais les « minoritaires » n’existent pas. Ce sont des faux nez.

Et alors, il veut en faire quoi, là, Paul ?

« Nettoyer aussi cette partie-là… et la récupérer. On finit d’identifier tout le monde, les noms, les comptes, les banques, les dates, les montants, les soldes. Et jusqu’aux numéros de compte avec clé d’identification. Je veux savoir si tu peux me prêter une structure ad hoc dans un paradis fiscal pour faire transiter ces sommes avant de les restituer au Trésor public de mon pays. »

Pourquoi un paradis fiscal ?

« Parce que malgré les précautions prises la dernière fois, j’ai eu à gérer un inspecteur des impôts dément, qu’il a fallu le faire passer pour un fou pour s’en débarrasser, et que je ne veux plus apparaître en première ligne. Il me faut quelque chose de discret. »

Paul en fraudeur fiscal ? Lady Joan en rigole.

Le ministre et ses comptes numérotés suisses, c’est lui aussi ?

« Non. Pas directement. C’est mon entourage. Donc indirectement, oui… »

Bien joué, finalement !

 

« Je vais te répondre… Je ne peux pas t’aider directement, je n’ai juridiquement pas le droit de te vendre ou te monter une structure dans un paradis fiscal. Mais les « vrais » banquiers de la City ont le droit. Moi, je ne suis pas banquière, tu comprends ?

Alors, pour te rendre service, je peux t’en présenter un ou deux, si ça t’arrange. Mais si c’est pour remettre cet argent au Trésor public français, surtout rapidement, ça va te coûter chaud, vu le risque pris au regard des autorités monétaires mondiales. »

Combien ?

« Il faut compter en millions de Livres Sterling, plus mes commissions… »

À régler en nature ou en espèces ?

« Paul !!! Mais je suis mariée, voyons ! »

Pas à une contradiction près, la lady, elle qui voulait se faire tringler sur le tapis il n’y a pas cinq minutes…

Et puis cet imprévisible : « Note que mon mari est devenu un voyeur assidu à mes petites fantaisies. D’ailleurs, ce soir, on termine en « Condom-Party » avec tes invités… Faut bien leur montrer comment on s’en sert, chez nous, à tes frenchies ! »

Ouh là !

Beau-papa et belle-maman, les cousines, les Nivelle, l’amiral et son épouse, et tous ce beau monde-là, participant à une partouze ?

Mais elle est cinglée !

Pas du tout : Elle sait y faire. Comment avait dit feu Almont, déjà ?

Intraitable ?

(…)  

 

Le lendemain, avant le retour sur Heathrow en autocar, elle précisera quand même quelques points utiles.

« Je ne sais pas comment tu vas faire, mais sache que le fameux Monsieur Robert, celui qui donnait des instructions à mon clerc, il était français. Et a gardé de la famille, son épouse ou sa fille, je ne sais pas, en banlieue parisienne où il se rendait fréquemment.

Tu dois pouvoir retrouver un numéro de téléphone dans le dossier d’archive que je t’ai remis l’année dernière, ils y sont tous.

Et il te sera important de récupérer aussi les codes bancaires et des exemplaires de signatures, que tu trouveras aussi dans le dossier, si tu veux mettre la main sur les fonds que tu dis. »

Une piste et un avertissement indispensables, chère Joan.

« Alors on se reverra ? »

Elle connaît désormais les conditions de Paul : en passer d’abord par Florence.

Qui elle aussi a des exigences.

Et il ne veut surtout pas d’histoire avec la mère de sa fille.

Pas encore, ni déjà. 

 

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Mains invisibles : Chapitre XXI.5 : Rome (5/5)

 

Chapitre XXI.5

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (5/5)

 

Ce sera un peu plus tard qu’ils atterrissent au « Aroma », situé via Labicana 125 I – 00184 Roma – une avenue bruyante, au-dessus de l'hôtel Glagiatori, dominant d’un côté le Colisée et de l’autre le parc di Traiano et ses cyprès. Une table gastronomique.

« Vous êtes banquier Monsieur Pisuerga ? » fait Paul juste après avoir trempé ses lèvres dans le cocktail local, le Sprizt, à base d’Apérol découvert à Venise, un alcool orange, proche du martini classique servi avec glaçons et vin blanc pétillant, en guise de bienvenue et une fois placés à leur table.

Absolument… Et le voilà qui vante « sa » boutique, tout fier, présente sur 4 des 5 continents pendant plusieurs minutes, le tout en français.

Pourquoi cette question ?

« Vous est-il possible de m’organiser discrètement quelques mouvements d’argent « pas à moi », pour le compte de mon gouvernement ? »

Ça veut dire quoi, « discrètement » …

« Avec une ou plusieurs fausses identités. »

Est-ce bien légal ?

« Je vous rassure tout de suite : pas du tout ! C’est même un vol organisé d’argent volé par des voleurs il y a bien longtemps. Et il s’agit seulement de rapatrier ses fonds qui appartiennent en fait à mon pays mais que détiennent des receleurs qui ne savent même pas pouvoir en disposer… »

La tête d’Anjo : Un vrai poème !

Un peu comme si on lui annonçait que l’évêque de Lisbonne se mariait en France dès le vote de la nouvelle loi, avec l’archevêque de Canterbury …

Tous ses canons de banquier qui volent en éclat en une seule phrase et sans prévenir !

Et puis il se ressaisit : « Vous êtes en principe mon supérieur et je reste de toute façon votre obligé. Combien de temps les sommes vont-elles restées dans nos livres et de combien s’agit-il ? »

Combien de temps, Paul ne sait pas.

« Le minimum. Il est probable que je ferai circuler l’argent de place en place pendant le week-end de Pâques… » Ou un autre.

Ils sont fermés à Pâques.

« … le temps qu’on me dise ce que je dois en faire. En principe, de virer ces fonds sur le compte du Trésor français, mais la dernière fois que j’ai fait ça, il a fallu en passer par des sociétés civiles à capital variable et je n’ai transmis que les parts sociales pour me retirer des dites sociétés à valeur au pair… »

Là, il s’oblige à réfléchir.

« Un hedge-fund alors ? »

Pourquoi pas…

« Nous pouvons vous en monter un aux Bahamas… »

Est-ce bien légal ?

« Ça l’est dans la mesure où, si notre activité de banquier, banque de dépôt et banque d’affaires, est très encadrée par les autorités monétaires nationales, européennes et internationales, cette réglementation ne concerne pas ni les hedge-funds ni les placements off-shore qui restent libres et non contrôlés. »

Même par les américains ?

« La FED n’est pas concernée. D’ailleurs, les autorités monétaires américaines ferment les yeux sur ces places, voire les encourage, du moment que ça ne concerne pas des résidents américains… Pour des raisons fiscales uniquement. Vous n’êtes pas résident américain, ni titulaire de la carte verte ? »

Il le sera peut-être un jour si les plans d’Allen avancent… Mais on n’en est pas encore-là.

 

Paul n’a pas précisé le montant…

« Entre 12 à 15 milliards d’euros ! »

Paul pense qu’il va avoir droit soit à une attaque cardiaque non-simulée, soit à un coup de poing dans la tronche quand il annonce le montant du « vol »…

Eh bien pas du tout… Une brève tétanie musculaire généralisée, puis un discret et court sifflement entre les dents et enfin un… grand sourire ravi !

C’est Matilda qui réagit la première.

« Tu parles bien de milliards, là ? Tu sors d’où tout cet argent ? »

Là, c’est une histoire compliquée. Que Paul essaye de résumer.

« Disons que cet argent a été détourné à l’occasion de la première guerre du Golfe. Tu en as entendu parler ? »

Elle peut être cruche à bien des égards, mais pas blonde pour autant et là, elle sait de quoi il s’agit.

« Y’a eu un inventeur qui a imaginé un système pour éteindre les puits de pétrole koweïtiens en feu. Et derrière, quelques ministres et dirigeants de mon pays ont pu capter ses brevets. C’est un peu compliqué, mais les brevets ont été payés deux fois, et la première fois, ils ont servi à alimenter un trust anglais opaque qui devait être révélé au public en 2016. Pour le centième anniversaire de mon Président d’alors. »

Et pourquoi donc ?

« Pour détruire notre Vème République qu’il détestait, démontrant ainsi que n’importe qui pouvait taper dans la caisse sans que personne ne s’en rende compte. En fait, il l’a d’abord fait avec les indemnités de guerre reçues en paiement de la libération du Koweït… »

Il y a eu plus de 84 milliards de dollars qui ont ainsi changé de titulaires et le peuple irakien rembourse encore à la petite semaine sous l’égide de l’ONU.

« C’est un peu compliqué, parce qu’il a fallu qu’il en rende une partie, celle non-encaissée par notre Trésor public, mais avec le reste, il a financé discrètement la banque pour la réunification des deux Allemagnes. Des sommes qui ont ensuite fait des « petits » et qui ont été rapatriées via le « Grand-emprunt » de Krasoski il y a trois ans… »

Il sait tout ça comment, le Paul ?

« C’est moi qui l’ai fait, en mission pour mon gouvernement. Le problème, c’est qu’on croyait avoir tout ramené, mais il reste des bouts de minoritaires à travers des parts de FCPI, SCI, SSII dont les titulaires ne se sont jamais manifestés pour être totalement ignorants de ce qui a été fait dans leur dos… Pour leur nuire au moment opportun. Comprenez qu’on aimerait bien faire le ménage avant que tout ça se répande sur la place publique en 2016. »

On est en train de faire l’inventaire des comptes et des identités…

« Ça à un rapport avec les comptes cachés de votre ministre du budget ? » demande soudainement le banquier portugais, sorti de sa torpeur.

« Probablement. Sauf que lui se savait titulaire d’une grosse fortune, sans doute pour l’avoir découvert par hasard à l’occasion de ses propres turpitudes. Mais j’en ai plusieurs milliers d’autres qui ne savent même pas… »

Comme des comptes japonais du Président Rackchi.

« Même mécanisme, en effet… Vol d’identité, ouverture d’un compte fantôme à l’étranger, versements de quelques produits récurrents et le tour est joué : le type est définitivement piégé pour ne même pas se savoir receleur et on pourra le présenter un jour comme d’une ordure, une crapule !

Vous comprenez qu’on s’inquiète de récupérer le tout et d’effacer tout ça ! »

Tous les deux admettent comprendre.

 

« Mais pour effacer, j’ai besoin de vider lesdits comptes jusqu’à au moins un niveau ridicule, de brouiller les pistes autour de la planète pour pas qu’on retrouve la trace jusqu’à remonter à l’origine des comptes piégés et de poser le tout dans un établissement discret pour le faire revenir ensuite au Trésor public. »

Pour le « brouillage de piste », il faut savoir que tout est tracé dès que ça circule.

« Seule l’IOR du Vatican y échappe, et encore, pour une faible partie seulement. Mais je ne vous conseille pas de les solliciter : ils sont déjà sur la sellette. »

Idem pour des établissements américains, britanniques ou d’ailleurs en Europe ou en Orient.

« En revanche, les Bahamas, sur un fond-pourri, ça peut passer sans que le BRI ne signale le procédé, à condition d’y aller par millions successifs et différenciés par centaines de milliers, pas par milliards… »

Peut-il organiser tout ça ?

« On peut, mais ça vaut de l’argent : il faut mettre une salle de marché à disposition sur plusieurs jours. C’est pour en faire quoi, une fois rassemblé sur le hegde-fund ? »

Paul le réaffirme : le restituer au Trésor français.

« Quand nous aurons réussi, on sera en mesure de tout basculer rapidement. Combien pour cette opération ? »

Le chiffre de 1 pour mille est avancé…

100 millions d’euro ? C’est cher. « J’aurai presque intérêt à financer la création d’une salle des marchés, plutôt ! »

C’est lui qui voit.

Ce n’est pas de l’argent qui lui appartient : il faudrait qu’il en réfère à ses tutelles.

« Ils vont vous le proposer gratuitement, puisqu’ils sont équipés… Ne faites pas ça, vous perdriez votre anonymat d’emprunt ! »

Oui, probablement, et comme il vient de se tamponner un IC à l’huile de noix de cabestan plus tordu que nature…

« 1 pour 100.000 ! »

« Monsieur de Bréveuil, vous n’y pensez pas, tout de même… Avec tous les risques et les frais que cela comporte pour bien faire ! »

1 pour 10.000…

« Bon, on n’en parle plus. Laissez tomber : je me débrouillerai autrement, voire j’y renonce tout de suite. Pas du tout envie de me faire engueuler par ma hiérarchie qui va encore penser que je fais du favoritisme pour m’en mettre plein les poches au passage. J’abandonne ! »

2.000.000 d’euros et Paul fournit les papiers d’identité.

« Et je vous laisse le lieutenant pour faire les liaisons et même la nuit si elle en a envie, en prime ! » fait-il dans un moment de grossièreté inimaginable…

Oh le mufle ! Un vrai maquereau.

Elle qui en a tellement envie, elle se sent obligée de protester vertement.

« Vous plaisantez mon ami Anjo ! Avec un million, je dois pouvoir me débrouiller. Alors c’est un peu cher pour ses beaux yeux et pour quelques nuits qui sont occupées par ailleurs… Oubliez tout, on n’en parle plus ! »

Et si, pendant le temps de décision entre le rapatriement et le versement final, on partageait les fruits du portage sur les dérivés à créer ?

 

Paul sait, depuis sa rencontre de Noël dernier avec Harrison à Venise, que là, le banquier va en faire comme s’il en disposait de 30 fois plus…

Même sur des taux réduits propres aux courtes durées d’exposition, ça fait déjà des paquets avec le speed-trading !

Plus d’1,15 million par semaine de banque et par demi-point d’intérêt… pour être précis avec une grosse louche.

Paul fait mine de réfléchir…

« C’est à voir. Je vais y réfléchir ! »

Même si tout bien pesé, Harry Harrison lui aurait vendu une « vraie banque » pour un prix équivalent. Mais avec les emmerdements en plus.

« Je serai éventuellement ok pour vous mandater, si et seulement si, les profits sur les dérivés sont partagés avec les commissions. 50 % pour votre établissement, 40 % pour les fonds gérés qui reviendront à l’État français et 10 % à ma disposition pour dédouaner Matilda de ses efforts de… liaisons », histoire de compenser l’affront précédent…

Mais non ! Elle n’est pas une pute, même si l’intention reste …« élégante » !

« Pourquoi Matilda ? »

Parce qu’elle est là sous la main et qu’elle peut encore dire non.

Anjo en deviendrait presque fou… Jamais il n’a eu à négocier 12 milliards dans de pareilles conditions !

Et c’est pourtant son métier.

« De toute façon, mes amis, je ne vous demande pas de réponse immédiate. Moi-même, il faut que j’obtienne des « assurances » préalables ! »

Bien sûr, bien sûr…

Et Matilda refuse de toute façon.

Il est descendu dans quel hôtel, à propos ?

Non, il rentre… Il trouvera bien un vol dans la soirée si la limousine accepte de l’emmener jusqu’à l’aéroport. 

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Mains invisibles : Chapitre XXI.4 : Rome (4/5)

 

Chapitre XXI.4

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (4/5)

 

Puis encore d’un coup, sans préparation : « Avez-vous déjà péché ? »

Plus qu’à son tour.

« Souhaitez-vous vous confesser ? »

La confession, c’est une chose, mais pour obtenir l’absolution, même papale, il faut pouvoir « regretter ».

« Très Saint-Père, sans vouloir vous offenser, j’ai beaucoup péché, mais je ne regrette rien ! Ce serait à refaire, je le referai ! A-t-on d’ailleurs le choix ? »

Et puis le pardon appartient à Dieu lui-même, pas aux hommes fussent-ils de grande foi !

On a toujours le choix entre le bien et le mal…

« Il y a pourtant des circonstances où on ne choisit pas entre le bien et le mal, mais entre deux maux, voire plus. Et parfois même, c’est la vie qui choisit pour vous ! »

 

Et puis, cet entretien prend encore un autre virage : « Croyez-vous en Dieu, mon fils ? »

Il serait temps qu’il s’en préoccupe un peu, là, le chef spirituel de la chrétienté.

« Au moins autant que vous, très Saint-Père. À la différence de vous, je ne suis sans doute pas aussi dévot ! Et ce n ‘est pas qu’un détail… »

« Votre destin est ailleurs, effectivement. Vous n’êtes pas un docteur de la Foi. Mais un soldat guidé par la « Main invisible » du Tout-puissant.

Si vous doutez autant que moi, malgré tous les efforts que l’Esprit-saint fait pour renforcer ma foi et mes convictions, dont vos exploits de l’été font partie, soutenus par nos prières, j’espère que votre sort n’est pas aussi lourd et cruel que le mien ! »

Décidément, entre les « mains invisibles » qui reviennent là où on ne les attend pas et la foi du premier des chrétiens-catholiques, Paul ressort bien perplexe de ce court entretien.

 

Benoît XVI se redresse et semble méditer quelques secondes.

« Un très bon choix, finalement, que cet Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ ! Vous n’avez rien d’un saint, je l’imagine bien, mais vous êtes animé de sentiments forts qui correspondent bien à la hauteur d’âme nécessaire aux distingués. »

« Sachez seulement que l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ est issu des chevaliers du Temple partis en croisade pour reconquérir les Lieux-Saint et notamment Jérusalem, le tombeau du Christ.

Une nécessité, une commande de plusieurs de mes lointains prédécesseurs. Ils sont revenus, quand ils ont pu en revenir, souvent plus riches, mais surtout plus savants. Et c’est toute cette connaissance que représente l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ.

Et que d’ailleurs se disputent quelques confréries laïques qui ont le tort de ne pas se soumettent à la puissance des Saintes-écritures…

Essayez seulement de vous en souvenir et de le faire vivre. Parce que vous en êtes de toute façon digne. »

 

Et puis il se redresse un peu et plante son regard dans celui de Paul : « Je sais que quelques hauts personnages de ses ordres laïcs, se revendiquant aussi de l’héritage des templiers, vous ont rencontré à Venise récemment. »

Une allusion directe à Harry Harrison.

« Ils ne manqueront pas de tenter de vous « récupérer » à leur cause, je n’en doute pas. Sachez seulement l’essentiel, en plus de mille critiques, qui nous séparent d’eux et faites en un bon usage. »

De quoi veut-il parler, le Saint-Père ?

« Nous sommes la foi en Christ, les gardiens historiques de l’authentique, de l'orthodoxie. Eux sont les « spéculatifs » qui tentent d’expliquer, de comprendre, parfois au détriment des Saintes-écritures. Leur démarche est par conséquent hérétique. La foi se suffit à elle-même, sans aucun besoin d’explication ni de justification. »

Il semblait aussi à Paul qu’ils tentaient de prévoir…

« C’est vrai aussi. Ne se sont-ils jamais trompés pour en justifier ? »

Il est exact que « Junior-4 » a pu avouer à un moment donné avoir été surpris par le cour des événements, sur son yacht à quelques encablures de l’île du Lido.

« Parce que les desseins de notre Créateur, et ses nombreux relais parmi les Saints et les Prophètes demeurent impénétrables. Prenez Malachie ou même Jean-de-Jérusalem. Mais c’est aussi vrai de tous les Prophètes, y compris mahométans. Ils ont une « vision » de l’avenir, qui forge des opinions solides et acquises par la prière ou par d’autres méthodes… »

Le Saint-Père ferait-il allusion aux coups de soleil du désert ou à quelques substances hallucinogènes ?

« Non, pas seulement. Les « messages » viennent peut-être tout simplement de l’avenir, parce que les prophéties se réalisent toutes, au moins dans leurs grandes lignes. Avenir pour qui ça reste le passé, afin de guider vers le présent de créatures qui savent le Tout comme d’un vécu, c’est facile.

Mais on n’en sait rien et ne le saura jamais : toutes recherches sur le sujet resteront définitivement vaines.

Et de toute façon l’essence ne peut être que divine jusqu’à aller à l’Oméga pour rester définitivement étranger à notre entendement.

Yahvé ne se présent-il d’ailleurs pas comme l’Alpha et l’Oméga à Moïse, dans le désert ? »

Hypothèse étonnante pour un Pape…

« Il ne sert donc à rien pour tous les francs-maçons de toutes les époques, et quelle que soit leur érudition, de tenter d’expliquer : c’est en cela qu’ils sont hérétiques. Il suffit de se conformer à la Volonté de Dieu et, comme vous venez de le dire, de laisser la vie faire des choix aux moments opportuns.

C’est en ça que vous vous distinguez.

Un très bon choix, un très bon choix, finalement que cet ordre qui vous est attribué… » termine-t-il son entretien avec un air encore plus malicieux qu’à son début.

 

Le 11, chacun aura pu découvrir l’inattendu, signé la veille :

« Frères très chers,

Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l'Église.

Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l'avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien.

Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière.

Cependant, dans le monde d'aujourd'hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l'Évangile, la vigueur du corps et de l'esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s'est amoindrie en moi d'une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m'a été confié.

C'est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d'Évêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m'a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l'élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire.

Frères très chers, du fond du cœur je vous remercie pour tout l'amour et le travail avec lequel vous avez porté avec moi le poids de mon ministère et je demande pardon pour tous mes défauts. Maintenant, confions la Sainte Église de Dieu au soin de son Souverain Pasteur, Notre Seigneur Jésus-Christ, et implorons sa sainte Mère, Marie, afin qu'elle assiste de sa bonté maternelle les Pères Cardinaux dans l'élection du Souverain Pontife.

Quant à moi, puissé-je servir de tout cœur, aussi dans l'avenir, la Sainte Église de Dieu par une vie consacrée à la prière.

Du Vatican, 10 février 2013

BENEDICTUS PP XVI (Benoît XVI) »

 

Sans doute ce courrier était-il déjà signé au moment de la rencontre de Paul et de Benoît…

Ce sera « François », venu d’Argentine, jésuite de surcroît, premier du nom depuis 2000 ans, en référence au premier stigmatisé de l’histoire de la chrétienté, en miroir de la dernière connue, Sarah qui a joué un rôle inattendu durant les derniers mois.

Rien de hasardeux dans ce choix, même s’ils sont très peu à l’avoir compris.

Pour entendre que les « murs de Rome » seront abattus avec cette élection, puisqu’il s’agira du premier pape du « nouveau-monde », un « monde » qui n’existait même pas au XIIème siècle, époque de la prophétie de Malachie.

Une nouvelle ère commence.

« Puisse-t-elle être celle de la paix et de l’harmonie des enfants du Seigneur dans la prière. »

 

Mais la journée n’est pas terminée pour autant. Paul pensait rentrer par l’avion de l’après-midi et il est obligé de prévenir Paris (d’abord Florence qui ne répond pas, puis la boîte vocale de Barbara, sa secrétaire générale), qu’il aura du retard…

Parce qu’Anjo insiste pour qu’il soit son invité, escorté de Matilda.

Comment refuser à celle-là dont les yeux pétillent déjà si fort ?

Après tout, ça tombe plutôt bien…

Dans la limousine qui les promène dans la ville, il est question de ce curieux entretien en tête-à-tête avec sa sainteté qui a suivi la cérémonie.

Paul n’en dit rien : « Fort aimable ! »

Une confession ?

« Là, je ne sais pas. Personnellement, je ne me confesse plus depuis le collège. En revanche le Saint-Père a sans doute eu besoin de soulager sa conscience… Comprenez que je n’en dise rien ! »

Déçus. 

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Mains invisibles : Chapitre XXI.3 : Rome (3/5)

 

Chapitre XXI.3

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (3/5)

 

La cérémonie, sobre et courte débute en Latin.

Paul reçoit les insignes de l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ. La croix, le sautoir, le ruban.

Normalement une distinction civile réservée aux chefs d’État chrétien créée le 14 mars 1319 par Jean XXII.

Et Paul n’est pas (encore ?) chef d’État…

Sans aucun autre membre vivant, n’ayant pas d’équivalence, ni d’ordre supérieur de préséance, l’ordre inférieur étant celui de l'Éperon d'or, dont le Grand-Duc Jean de Luxembourg est actuellement l'unique récipiendaire vivant…

Le dernier, c’était Rainier III de Monaco, décédé en 2005.

C’est dire, c’est dire...

Paul s’est incliné, genou à terre pour recevoir le collier des mains tendues du Pape, qui se fait aider pour l’occasion, puis s’est relevé pour recevoir le sautoir sur son coussin, accompagné du ruban rouge, et s’avance, cassé en deux vers le Saint-Père pour effleurer des lèvres son anneau papal en signe de soumission : il devait bien ça au protocole…

Puis le pape se rassied dans son fauteuil et prononce quelques mots en français à l’adresse de Paul et des « officiels » présents, pour s’excuser de n’avoir pas préparé de discours : « Je n’aurai de toute façon pas eu la force de le prononcer, tellement vos mérites semblent immenses, mon fils ! »

Puis un : « Restez un instant, s’il vous plait ! J’ai à vous parler … », assez peu protocolaire.

D’un léger mouvement de la main, l’ordre est transmis aux gardes suisses de vider entièrement la salle de tous ses autre occupants, un peu surpris aussi, les laissant  tous les deux seuls.

Paul, encore plus surpris pour ce tête-à-tête improvisé !  

 

« Mon fils, si nous n’avions pas des enfants de Dieu comme vous, l’humanité serait aujourd’hui plongé dans la ruine, la bestialité et la cruauté la plus abjecte. Vous êtes ma dernière lumière d’espérer encore… »

Il veut dire quoi, le Saint-Père, là ?

« Connaissez-vous la prophétie de Malachie ? »

Paul et les prophéties… Notamment depuis celle redécouverte à Venise…

Mais il en a entendu parler. L’homme qui est devant lui est le dernier ou l’avant-dernier pape de tous les papes désignés par le moine moyenâgeux.

Assez curieusement dans la bouche du souverain pontife, s’il est question de Malachie qui a donné la liste des 112 derniers papes du monde chrétien, au moyen-âge, c’est que bientôt la liste est vide, elle aura été « accomplie »…

Pourtant on peut voir aux abords de la sacristie de la basilique, à l’opposé de leur situation du moment, la plaque de marbre où sont gravés tous les noms des successeurs de Saint-Pierre : et il reste de la place !

 

Sacristie étonnante, où l’on peut mirer le doigt de Saint-Pierre, la tête de Saint Luc et quelques autres somptuosités antiques. Mais Paul n’ira pas cette année-là.

Comme si les choses pouvaient avoir été écrites à l’avance il y a si longtemps.

Comme si le destin de l’humanité, en tout cas de la Chrétienté avait pu être prédit comme d’une « science », dès le moyen-âge !

Comme si elle arrivait à son ultime fin.

 

Et Benoît XVI de faire la leçon sur le sujet à Paul.

« Flos florum » (La fleur des fleurs) désignant Paul VI (1963-1978). Le lys, surnommé « la fleur des fleurs », est présent sur ses armes (formées de trois lys).

« De mediate lunae » (de la moitié de la lune ou du temps moyen d'une lune ou de l'intermédiaire lunaire) désigne Jean-Paul Ier (1978-1978) pour un pontificat de 33 jours seulement.

« De labore solis » (du labeur du soleil) est attribué très logiquement à Jean-Paul II (1978-2005), pour un pontificat de 28 ans, qui est la durée du cycle solaire calendaire utilisé dans le comput ecclésiastique, même si certains y voient aussi le fait que Jean-Paul II est le pape qui a le plus voyagé. Son long et éreintant pontificat a participé à l'épuiser par un « labeur soutenu ».

Puis « De gloria olivæ » (de la gloire de l'olivier).

« Or, j’ai été élu peu de temps après le dimanche des rameaux. »

Non, pas seulement !

« Vous êtes et serez pour toujours celui qui a régné au moment d’éviter l’holocauste prévu par les écritures et prophéties, si vous allez par-là, très Saint-Père !

Vous êtes réellement devenu, peut-être à votre corps défendant, la « gloire de la paix », sans que personne ne le sache jamais, à part quelques érudits assez proches de vous ! »

Ce qui n’est pas faux, finalement. Et il continue :

« Pie XII, aura été le « pasteur angélique » (Pastor angelicus), aussi appelé le « pape de Fatima ». Il avait siégé durant la Shoa.

Alors que son prédécesseur, Pie XI, « La foi intrépide » (Fides intrepida), le pape des missions et de l'action catholique, preuves d'une foi intrépide, n’avait pas pu ou pas su contrecarrer ce qui se préparait de tellement monstrueux : la foi n’est donc définitivement pas suffisante sans la prière. C’est le grand enseignement que j’en retire.

Bien plus tard, mon prédécesseur Jean-Paul II a vu la planète faillir basculer le 11 septembre 2001.

Dès la première année de « l’an mil après l’an mil » de la prophétie de « Jean de Jérusalem » proférée en 1099. »

Encore elle ! Décidément, pense Paul pour lui-même…

« Il l’a d’ailleurs payé dans sa chair un peu avant, mais la prière des fidèles l’a sauvé. Alors lui aussi a prié pour l’humanité et il a été entendu.

Et je l’ai redouté plus qu’à mon tour l’année dernière et nous avons prié pour avoir été également entendus. »

Et de terminer : « La prière peut ainsi modifier le cours de choses les mieux établies, la preuve ! »

Paul prie-t-il ?

« Hélas, jamais, très Saint-Père. Je n’y pense pas ou n’ai pas le temps… »

C’est pourtant ça, la « révélation ».

« Apocalypse signifie la révélation du vrai, et non pas la destruction totale comme semble l’imaginer trop de monde depuis Saint Jean. Or, désormais, je sais le vrai : la prière change le monde ! Vous devriez essayer avec une vraie ferveur ! »

Et lui-même de décrire ce qu’est pour lui la prière : « Il s’agit de faire le vide dans son esprit et d’invoquer les puissances célestes pour mieux s’en inspirer. Elles vous guident.

Je l’ai fait ici même le jour de mon élection, comme tous les autres participants. Avant et après nos échanges. Avant et après nos votes. Et mon élection est apparue à tous comme d’une évidence au fil de nos prières. »

Les puissances célestes ? « Je croyais qu’il n’y en avait qu’une. »

C’est plus complexe que ça : « C’est un tout unique, mais… comment dire ? Réuni en ses diverses branches. Et c’est lumineux de clarté ! »

Comme si Tout, le passé, l’avenir, le présent n’étaient plus qu’Un.

Une hypothèse hardie, pense Paul.

« Vous devriez essayer, vous comprendriez mieux. »

 

Puis d’un coup : « Que penseriez-vous si je démissionnais de ma charge ? »

Ne sachant pas trop quoi répondre à cette improbable hypothèse, Paul dit : « C’est probablement anticipé. Mais si c’est votre choix… J’imagine que vos prières vont vous guider, très Saint-Père, pour une pareille décision. »

Parce que ce serait bien là « une première » historique, lui semble-t-il.

« Je voudrai consacrer le reste de ma vie justement à la prière pour me faire pardonner mes fautes et faiblesses, puisque la prière peut décidément tout au-delà même des prophéties, et rejoindre notre Créateur l’âme en paix, le moment venu. »

Waouh ! En voilà une idée qu’elle va décoiffer…

« Je restituerai une Église nettoyée de ses propres faiblesses en laissant la place à « Pierre le Romain » pour que les prophéties s’accomplissent … celles de la « fin des temps » anciens pour l’avènement des … « temps nouveaux » ! »

« Mission pastorale remplie, je peux enfin passer le relais à la nouvelle église du Christ. « Petrus Romanus » (Pierre le Romain) sera élu avant Pâques 2013, date de la commémoration de la résurrection de Jésus-Christ notre Seigneur. »

Pour une nouvelle ère choisie et non plus imposée par les événements…

S’il le fait.

Ce serait encore un autre symbole particulièrement puissant…, celui d’une renaissance !

Une résurrection, même !

« Dans la dernière persécution de la sainte Église romaine siégera Pierre le Romain qui fera paître ses brebis à travers de nombreuses tribulations.

Celles-ci terminées, la cité aux sept collines sera détruite, et le Juge redoutable jugera son peuple. »

« Notre « Juge redoutable », dans son immense miséricorde, a été pris de pitié depuis juillet dernier, chacun peut s’en convaincre, pour ses faibles créatures pécheresses, touché qu’Il a été par toutes nos prières.

L’humanité se libère ainsi « par le haut » des écritures apocalyptiques : c’est le cœur même de la révélation promise, le sens premier et originel du mot « apocalypse », comme je viens de vous le dire.

La prière dans la Sainte-Évangile est bien plus forte que tous les sorts funestes et ses pires présages promis au monde ! »

 

« Pourquoi pas très Saint-Père si vous pensez qu’il est temps de bousculer les textes prophétiques ? »

« N’êtes-vous pas, mon fils, celui qui les a bouleversés ? »

Pardon ?

« Réfléchissez : vous portez le prénom de Paul, le premier converti du christianisme alors qu’il n’a pas connu notre Seigneur Jésus de son vivant. Il est tombé de son cheval et a dit : « Seigneur, qu’attends-tu de moi ! ». Et il a servi le Seigneur tout le reste de sa vie en suivant Pierre. Leurs têtes sont d’ailleurs enchâssées dans des reliquaires qui trônent en l’église de Saint Jean de Latran, pas très loin d’ici.

Mon prédécesseur a tellement prié pour le salut de notre Sainte-Église et de l’humanité toute entière, nous-mêmes avons prié tant et tant pour implorer sa très grande Miséricorde et sauver sa créature, l’Homme, qu’Il vous a envoyé ! »

Il ne faut rien exagérer…

« Au moment de « basculer » dans l’horreur, la douleur et le désastre, Il vous envoie vous, le lointain homonyme de Paul l'apôtre, pour renoncer à châtier sa créature pécheresse…

En somme, vous approuveriez ma démission ? »

De l’avis de Paul, Benoît XVI assumerait ainsi totalement l’épisode qui vient de se clore pour devenir seulement un « pape émérite ». Une nouveauté…

Serait-ce aussi pour bien signifier la rédemption et la recréation de l’Église romaine, universelle et apostolique, vraiment ? 

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Mains invisibles : Chapitre XXI.2 : Rome (2/5)

 

Chapitre XXI.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (2/5)

 

C’est là qu’est attendu Paul venu seul de Paris, parce qu’Annabelle a de la fièvre et que sa mère préfère rester à ses côtés : louper l'occasion de rencontrer le Pape pour un peu de fièvre sans gravité...

Le plus petit État au monde a été créé le 11 février 1929 comme représentation temporelle du Saint-Siège, l'ensemble des institutions de l'Église catholique romaine, aux termes des accords du Latran signés par le cardinal Gasparri représentant de l’Église et l'Italie, représentée par Mussolini.

Mais la justification réelle de cette cité réside essentiellement dans la Donation de Pépin de 754 confirmée par Charlemagne en 774.

La cité se situe sur ce que l'on appelait dans l'antiquité l'ager Vaticanus qui se compose d'une petite plaine (la plaine vaticane) aux bords du Tibre, se relevant à quelque distance en une colline d'une faible élévation, les Montes Vaticani (colline Vaticane).

Quelques villas, bâties autour de « jardins impériaux » y furent propriété d'Agrippine.

Le fils de cette dernière, l’empereur Caligula (37-41 après J.-C.), y fit réaliser un cirque privé, le Circus Vaticanus, dont l'actuel obélisque du Vatican constitue un des seuls vestiges.

C’est là, ainsi que dans les jardins adjacents, qu’eut lieu le martyre de nombreux chrétiens de Rome à l’époque de Néron (54-68). On dit que Saint Pierre fut enterré au nord de ce cirque, dans une nécropole qui longeait une route secondaire, la via Cornelia.

Sur le lieu de sa sépulture, l’empereur Constantin fit édifier entre 326 et 333 une basilique grandiose à l'emplacement du site de l'ancien cirque romain qui fut alors démoli. L'édifice a été remplacé par la basilique actuelle au cours des XVIème et XVIIème siècles.

Au Vème siècle, le pape Symmaque y fit construire une résidence dans laquelle quelques personnages illustres vinrent séjourner, tel Charlemagne lors de son couronnement (800).

Au XIIème siècle, Célestin II, puis Innocent III la firent rénover. La construction du Palais du Vatican débuta sous le pontificat de Nicolas V durant la première moitié du XVème siècle.

 

Le 20 septembre 1870, après l'évacuation des troupes françaises, Rome est conquise par les troupes piémontaises et rattachée au Royaume d'Italie.

Le Pape Pie IX qui résidait au palais du Quirinal planté sur une des collines sous laquelle passe un tunnel routier (devenu depuis, la résidence officielle des rois d'Italie, puis du président de la République italienne), se réfugie alors au Palais du Vatican.

Son refus de l'annexion entraîne une dimension politique et diplomatique au conflit causé par l'État italien (c'est le début de la « question romaine »). Et cette controverse dure jusqu'aux accords du Latran en 1929, qui assurent que le gouvernement italien respecte les frontières de l’État qu'il reconnaît alors de facto.

Le Vatican est enserré dans des murailles imposées par l'article 5 des Accords du Latran, entièrement enclavé dans la ville de Rome, capitale de l’État italien, au centre de son territoire.

On avait eu plus tard cette même configuration pour Berlin-Ouest et même Jérusalem, au moins pour partie, même si la ville n’avait pas été un temps la capitale de l’État Hébreu et restait accessible par l’Ouest…

Cette enclave comprend la basilique Saint-Pierre, le Palais apostolique, les Musées du Vatican, des jardins attenants et notamment la place Saint-Pierre qui est largement ouverte sur la ville de Rome et le château San Angelo, au bout de la Via della Conciliazione. Elle a deux parties : l'une, en trapèze inversé s'élargissant vers la basilique, une géométrie qui vise à en rétrécir visuellement sa largeur jugée excessive.

L'immense façade conçue par Carlo Maderno s'étend en effet sur une longueur de 144 m pour 45 m de hauteur.

L'autre, en forme de cirque elliptique, est organisée autour de l'obélisque et l'unité de l'ensemble est assurée par la continuité des portiques à colonnes toscanes disposés en deux branches ouvertes à l'orient.

L’ensemble est majestueux et c’est le plus important édifice religieux du catholicisme, 219 m de long pour 136 m de haut, pour des dimensions intérieures de 188 m de long, pour 154,60 m de large pour 119 m de haut.

 

Un ensemble qui étonne Paul par un détail : Les langues officielles de la Cité du Vatican !

On y parle bien sûr et principalement l'italien pour l'État de la Cité du Vatican et les dialogues avec le diocèse de Rome. Mais encore le latin pour l'Église catholique romaine qui est aussi la langue juridique du Vatican.

Et puis un peu le français, pour la diplomatie du Saint-Siège (le Vatican est enregistré comme État francophone auprès des organisations internationales).

Le français, l'anglais et l'espagnol pour le dialogue avec les catholiques du monde entier mais seulement l'allemand et le français pour l'armée du Vatican et ses gardes suisses !

 

La cérémonie de remise des insignes de l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ à Paul de Bréveuil aura lieu en tout début de matinée dans la chapelle Sixtine et ses fabuleuses fresques où se tiennent habituellement les conclaves élisant un nouveau Pape, pas très loin de la « salle de pleurs » et les salles d’apparat, situées en façade de la basilique où se présente pour la première fois à la foule des fidèles un Pape nouvellement élu…

Le tout étant accessible par d’étroits couloirs et un dédale d’escaliers malcommodes.

 

Plus tard, il apparaît à la fenêtre des appartements, où loge, plus bas, la garnison et les personnels, à droite de la place Saint-Pierre. Deuxième fenêtre avant-dernier étage : tous les dimanches à midi, sauf exceptions et déplacements, le Pape s’adresse aux fidèles et aux touristes réunis sur la place en contre-bas ! Un rituel bien rodé, où sont remerciés et filmés les groupes venus du monde entier, spécialement pour saluer le Pape…

La « chambre (ou salle) des pleurs »… On prétend que le nouvel élu qui s’apprête à revêtir la chasuble blanche y pleure toutes les larmes de son corps pour comprendre tout d’un coup le poids de la charge qui lui échoit, devenu évêque de Rome, mais aussi chef spirituel de toute la chrétienté catholique…

On peut comprendre.

Le protocole est réduit mais garde la solennité nécessaire à cette courte cérémonie.

 

Paul est arrivé en costume de ville, son uniforme d’apparat de capitaine de frégate de la marine nationale et son smoking vénitien, à tout hasard, ne sachant trop comment se présenter.

On lui fera enfiler un « habit », queue de pie, noir avant de se rendre dans la chapelle Sixtine où l’attendent déjà un des quatre évêques de Paris déjà rencontré quelques semaines auparavant, le Nonce rencontré à Lyon dans les locaux d’Interpol il y aura bientôt 8 mois, l’un en soutane d’évêque et l’autre portant le pourpre des cardinaux, qu’il salue sans porter à ses lèvres leur anneau pourtant tendu à cet effet.

Le père Pedro est en soutane noire comme le Padre José Gabriel, tout sourire éclatant, qui étreignent Paul pour le moins de façon soutenue, virile et enthousiaste.

Peu protocolaire… Sacrés bonshommes !

Et puis, juste à côté d’eux, le « directeur » de la banque de l’Esprit-Saint à la chevelure blanche qui l’avait recueilli, guidé et « materné » à Lisbonne, en grand uniforme clinquant d’on ne sait quoi, accompagné de la luxurieuse Matilda dans son uniforme de lieutenant de l’Ordre du Christ local ou de la Milice du Christ, détachée du SIV, Paul ne sait pas trop, un fouloir de dentelle noire couvrant ses cheveux sous son tricorne et dont les yeux brillent dans la douce lumière artificielle de cette salle-musée.

Il ne manque que la blonde « Coronel Isabella » au chignon affreux mais aux fantasmes torrides et le capitaine De Sousa pour être presque complet : ils se font excuser par le Banquier Anjo Pisuerga…

« Te voilà, dans quelques instants, notre officier supérieur à tous les deux, » commence-t-elle après l’avoir embrassé sur les joues !

« Félicitations ! » enchaîne le banquier également ravi.

Et la novice Sarah, comment va-t-elle ?

C’est le père Pedro, manifestement remis de son séjour dans l’eau froide de l’Atlantique qui répond qu’elle va bien, mais elle a préféré restée cloîtrée dans son couvent, priant pour le salut de tous.

Une bonne idée, ça…

 

Plein de gardes Suisse dans leur curieux uniforme bigarré d’une autre époque, jaune, bleu et rouge, armés de hallebardes et pour quelques-uns de lunettes de correction visuelle, qui d’un coup sec et à l’unisson se mettent au garde-à-vous en entendant le pas cadencé sur le parquet de la pièce voisine d’une escouade d’escorte derrière la porte qui s’ouvre à cet instant précis.

Le chambellan, quelques autres « soutanes » et enfin le Saint-Père Benoît XVI, voûté et traînant la patte, manifestement fatigué, qui s’avance lentement avec un sourire malicieux aux lèvres qu’illumine son regard resté vif.

Personne ne le sait encore, mais il va annoncer la démission de sa charge le lendemain, alors même qu’elle sera datée de ce jour.

Un homme, usé, rincé par l’âge et les affaires.

 

En huit ans, il a été confronté à plusieurs scandales qui ont ébranlé l’institution.

L’affaire des prêtres accusés d'abus sexuels sur des mineurs au cours des dernières décennies a été la plus grave, d'autant qu'il avait longtemps été chargé au Vatican de la discipline du clergé avant de devenir pape.

L’année précédente il a aussi été confronté au scandale de fuites de documents confidentiels au sein du Vatican. Surnommée « Vatileaks », cette affaire, qui révèle les profondes rivalités au sein de la Curie romaine (le gouvernement du Saint-Siège), et conduira à l’arrestation de son propre majordome, Paolo Gabriele, qu’il a ensuite gracié en décembre.

Selon Mgr Michel Dubost, évêque d'Évry-Corbeil-Essonnes, Benoît XVI a été très affecté par cette affaire. « Cela l’a éprouvé et fatigué. Il a été « trahi » par un proche. ». 

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Mains invisibles : Chapitre XXI.1 : Rome (1/5)

 

Chapitre XXI.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (1/5)

 

Samedi 9 au soir, c’est par le dernier vol que Paul arrive à l’aéroport de Rome pour passer la nuit sur place avant de se rendre à l’aube à la cité vaticane le lendemain, dimanche 10 février.

Il s’agit de rencontrer le Pape Benoît XVI en la chapelle Sixtine avant son ouverture aux touristes.

Rome, la Ville-éternelle et ses 7 collines ! Aventin, Caelius, Capitole, Esquilin, Palatin, Quirinal et Viminal, se situant toutes sur la rive gauche du Tibre qui traverse la ville en direction du Sud et au milieu duquel se trouve l'île Tibérine.

On les remarque peu depuis le trottoir, mais « elles montent » quand on est « à pied » et certaines sévèrement, notamment sur le chemin de la Villa Borghèse depuis la place del Popolo, rive droite.

Rome, c’est la commune la plus peuplée d'Italie et la troisième plus étendue d'Europe après Moscou et Londres, même si son aire urbaine est en revanche moins importante que celles de Milan et de Naples.

Mais les romains n’habitent que peu les quartiers centraux : ils y travaillent, parfois seulement après 7 h 30, faute d'électricité coupée pour les commerces, se bousculent à la gare Termini et jusque sur les quais de leur métro dans de gigantesques cohues qui se dispersent le long des quelques lignes.

 

C’est la ville-berceau de la civilisation occidentale après Athènes, et Rome a une histoire qui s'étend sur plus de deux mille cinq cents ans !

Elle était le centre de l'Empire romain, qui a dominé l'Europe, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient pendant plus de cinq cents ans à partir du Ier siècle avant J.-C. et jusqu'au Vème siècle après J.-C.

La ville antique était entourée par des murailles dont le mur d'Aurélien, une enceinte construite par l'empereur du même nom en 270 pour protéger les quartiers qui s'étaient développés en dehors du mur Servien.

Le vieux centre demeure une des cités historiques les plus grandes du monde, il est divisé en 22 Rioni et comprend un foisonnement d’environ 300 hôtels, plus de 2.000 palais, 300 églises, 200 fontaines monumentales en style renaissance et baroque dont celle de Trévise toujours prise d’assaut par les touristes et les vendeurs à la sauvette, plusieurs sites archéologiques fastueux, huit parcs, les principaux monuments de la ville, les institutions gouvernementales et des milliers de magasins, bureaux, bars et restaurants et quelques places superbes.

La Place de Venise, où le monumental palais Victor Emmanuel II, palais d’où Mussolini s’adressait en mégalomaniaque à la foule, barre l’accès et la vue sur les ruines du Forum et ses restes de temples antiques, ses arcs de triomphe d’empereurs décédés il y a fort longtemps, et jusqu’au reste du monumental Colisée.

 

Le reste de la ville est divisé en quartiers urbains qui contiennent la majorité des immeubles modernes. Le tout est entouré par le Grande Raccordo Anulare (G.R.A), l'autoroute périphérique romaine.

Au-delà se développent de nouveaux quartiers regroupant les secteurs tertiaires, et les nouveaux quartiers résidentiels débordant largement le périphérique (Torrenova, Acilia), et eux-mêmes ceinturés par le périphérique de l'autoroute A1 Milan-Naples.

En raison de son histoire très ancienne, Rome est une ville très riche en monuments, musées et points de vue : elle attire depuis le Moyen Âge des milliers de voyageurs et de pèlerins. Et dès le XVIIème siècle, lors de l'inauguration du « Grand Tour » par les anglais, elle est une des destinations préférées de jeunes nobles européens venus parfaire leur éducation au contact des beautés antiques.

Dans la deuxième moitié du siècle des Lumières, cet afflux d'étrangers culmine, et s'enrichit de nombreux hommes de sciences désireux d'enquêter – dans un esprit encyclopédique – sur les savoirs rassemblés au fil des siècles dans les bibliothèques et les archives de la ville.

 

Une « ville-musée » en plein air, qui a su conserver de nombreux monuments antiques, dont l’immense Colisée est l'un des plus célèbres, mais également le Palatinat, les restes des termes démesurés où les antiques prenaient leurs aises.

Dans cet amphithéâtre qui pouvait accueillir jusqu'à 60.000 personnes avaient lieu, entre autres, des combats de gladiateurs et d’animaux. Édifié entre 70 et 80 de notre ère, c'est l'œuvre des empereurs Vespasien et Titus. Il est perpétuellement en restauration et de plus, les travaux du métro en gênent l’accès.

 

Autre exemple de monumentalité, l’incroyable Circus Maximus, qui a connu son apogée au IIIèmesiècle : il mesurait alors 600 mètres de long pour 200 mètres dans sa plus grande largeur, et près de 250.000 spectateurs, un quart de million, plus de trois fois le stade de France, pouvaient assister à ses courses de chevaux !

Le quartier du Forum romain et du Colisée, c’est le cœur de la ville antique, dominé, entre autres, par l'arc de Constantin, érigé en 315 pour commémorer la victoire de l’Empereur Constantin sur Maxence, l'arc de Titus, l'arc de Septime Sévère.

Les Forums impériaux, le Capitole et les musées capitolins, le Panthéon, les thermes de Dioclétien et de Caracalla et les onze Aqueducs de Rome, les catacombes sont autant d'autres monuments mondialement célèbres.

Le Forum romain était, au temps de l'Antiquité, une grande place où les Romains se rassemblaient pour discuter d'affaires. C'était là que siégeait la Curie (Sénat). Cette place était le centre religieux et économique de l'Empire romain.

En effet, s’y élevaient de nombreux temples, dont le temple de Jupiter, le temple de Juno Moneta, où le trésor de Rome était conservé, le temple de Vesta, contenant le feu sacré, bref, l'ensemble des symboles de la culture romaine antique.

Au Moyen Âge, les vestiges se sont enfouis sous la terre. Cependant certaines pierres furent réutilisées pour la construction de monuments et d'édifices. Aujourd'hui, le Forum n’est composé que de ruines et se divise même en deux parties, traversé par une large avenue bordée des statuts de beaucoup d’empereur, où circulent désormais les voitures et de nombreux bus.

 

Et puis Rome a été un centre majeur de la Renaissance, qui a profondément marqué la ville. Parmi les nombreux monuments construits à cette époque, on peut citer la Place du Capitole de Michel-Ange, au sommet du Capitole, qui comprend le Palazzo Senatorio, siège du gouvernement de la cité.

L'époque est également marquée par la construction de grandes demeures par les familles aristocratiques près du Quirinal, et de palais comme le Palazzo Venezia, le Palais Farnèse, le Palazzo Barberini, le Palazzo Chigi (siège actuel du gouvernement italien), le Palazzo Spada et la Villa Farnesina.

Rome doit au XVIIème siècle ses grandes places, souvent ornées d'obélisques délirantes, dont la plus représentative et la plus célèbre est la Piazza Navona, présentée comme la plus belle du monde, avec ses trois fontaines.

L'art baroque est aussi représenté par la Fontaine de Trevi de Niccolò Salvi.

Cette effervescence artistique répond aux souhaits des papes qui font appel aux artistes les plus talentueux d'Italie pour décorer la ville, avec un point d'orgue lors de la Haute Renaissance.

Mais pas seulement : le monument à Victor-Emmanuel II, aussi connu sous les noms de « Autel de la Patrie » et surnommé dans les années 1970 la « Machine à écrire » par certains Romains, est le bâtiment néo-classique le plus connu de la ville.

Le Palais de Justice, conçu par Guglielmo Calderini, situé sur la place Cavour, est un exemple d'éclectisme. Il est surnommé péjorativement Palazzaccio (« vilain palais ») par les Romains.

L'architecture fasciste apparaît également et surtout dans le quartier de l'EUR, bâti dans la deuxième moitié des années 1930. L'Esposizione Universale di Roma (Exposition universelle de Rome), qui devait s'y tenir en 1942 a donné son nom au quartier, mais elle fut annulée en raison de la Seconde Guerre mondiale. Il reste à ce jour un des principaux témoignages de l'architecture fasciste inspirée par le néo-classicisme.

 

Il faut dire que dans ce foisonnement bigarré d’époques diverses, le centre-ville notamment a fait l'objet de rénovations profondes à l'occasion du Jubilé de l'an 2000 et on a vu les palais ocres retrouver leurs couleurs pastel d'origine lors de ces campagnes de rénovation.

Pour l'occasion, les grandes artères ont été rendues piétonnes à l'exemple du célèbre Corso qui traverse la ville du nord au sud et relie la Piazza del Popolo à la Via Nazionale.

Rome compte plusieurs ponts et de nombreuses fontaines célèbres, comme celles monumentales de Trévi, de Barcaccia et des Quatre-Fleuves mais aussi la charmante fontaine des Tortues dans le quartier du Ghetto sont parmi les plus célèbres.

Quant aux musées, si nombreux et si richement dotés, on peut compter sur le Musée national romain, le Musée de la civilisation romaine, le Musée national étrusque de la villa Giulia, les Musées du Capitole, la Galerie Borghèse, le musée du Château Saint-Ange, la Galerie nationale d'art moderne, le MAXXI – Musée national des arts du XXIème siècle, le Musée d'art contemporain (MACRo) et surtout les célèbres Musées du Vatican, visités par des millions de visiteurs chaque année, logées en longues enfilades de salles sur plus de 120 mètres de longueur et sur plusieurs niveaux.

Parce Rome occupe une place capitale dans le christianisme et abrite le siège de l'Église catholique romaine et la Cité du Vatican, un État souverain dont le chef est le pape.

 

Finalement, pense Paul, il y a quatre villes où il aurait pu aimer vivre : Paris, naturellement puisqu’il y vit habituellement, la ville typique Haussmannienne du second empire autour de son « vieux-paris » presque médiéval et ses quartiers de la « belle époque » jouxtant les premiers.

New-York, la ville fantasque et verticale à Manhattan, ses nombreux « villages », ses populations regroupées bigarrées qui en font une ville-monde à nulle autre pareille où en quelques minutes de marche-à-pied, on peut changer de continent.

Venise, la « ville sur l’eau », la splendeur de ses palais Renaissance et son côté archaïque moyenâgeux si extraordinaire.

Rome, la ville antique où toutes les époques ont laissé leurs traces jusque dans les rues et sur les façades !

Quatre villes parmi les plus chères au monde…

Peut-être en découvrira-t-il d’autres, plus tard.

Mais là c’est sûr, dans chacune d’elles, on s’y sent bien à vivre… 

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Mains invisibles : Chapitre XX.3 : Comité Libecciu (3/3)

 

Chapitre XX.3

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Comité Libecciu (3/3)

 

Dès qu’il en a un peu le temps, Paul tente de joindre Blaucher, celui qui l’a aidé à comprendre un peu dans quel monde de la finance tout le monde vit sans le savoir, l’année passée.

D’après son compte « fesse-book », il est à Doha.

Blaucher, c’est le banquier reconverti dans la vente de yacht de luxe après avoir couvert de sa signature les virements des commissions et rétro-commissions sur les ventes de frégates furtives à Taïwan en qualité de directeur de l’agence locale de la banque bien française qui a fait les mouvements.

Même qu’il a témoigné devant la commission d’enquête parlementaire dirigée à l’époque par les actuels ministres, turbulent et contre-productif du redressement productif aux résultats si brillants pour l’un, et au « ministre philosophe » de l’éducation en train de détricoter les emplois du temps des collégiens, afin de mieux ne pas leur apprendre à écrire, lire et compter, pour l’autre.

Tous les deux formant une belle paire de trublions qui exaspèrent toutes les familles ouvrières et bourgeoises du pays, puissamment assistés par la garde des sceaux et ses diverses réformes inquiétantes sur le droit de la famille, la procédure pénale et le mariage pour tous qui font monter en puissance un « front du refus » jusque dans les rues des grandes villes : une belle équipe !

 

C’est que c’est l’époque de la « Manif pour tous », qui met en transe la Nathalie quand ses ordinateurs tournent tout seul et son mentor d’amiral, obnubilés qu’ils sont par les écoutes « des services » qui identifient bon nombre de militaires d’active parmi les civils qui s’agitent toujours plus fort contre le « mariage pour tous » !

Quelle idée aussi ! Tenir cette promesse électorale-là en premier, et en oubliant toutes les autres quand même plus urgentes pour le pays, ce serait presque de l’autisme-appliqué du point de vue de Paul !

En tout cas, une raison de plus pour qu’il ne s’occupe absolument pas de politique, tellement ça reste un exercice débile à ses yeux.

En bref, ils ont l’air si pressés d’aboutir, qu’ils donnent eux-mêmes l’impression que leur temps est décidément compté.

Pendant ce temps-là, l’économie crée toujours plus de chômeurs, les dépôts de bilan accélèrent et encombrent les greffes des tribunaux de commerce et voilà que dès la fin du premier trimestre, les paiements et budgets se font désirer.

Il y en a même qui causent déjà d’un second « grand emprunt » de 12 milliards à monter rapidement…

Alors que Paul ne les a alors pas encore « sous contrôle » à ce moment-là.

 

Quitte à devenir banquier comme le suggère « junior n° 4 », autant avoir quelques éclaircissements utiles.

Hélas, Joël Blaucher décédera avant de rentrer au pays.

Tout ce que Paul en a compris, c’est qu’il vaudrait mieux pour lui qu’il dispose de quelques fausses identités cachées et de plusieurs banques sur tous les continents sur lesquelles « faire tourner » l’argent.

« Si vous devez rapatrier « sauvagement » des fonds dormants, il faut le faire avec le soleil, de façon à ce que les écritures ne soient plus compensables à l’envers, la nuit, les agences de compensation étant fermées. Et laisser un petit solde positif sur les comptes pillés pour ne pas annuler les opérations pour défaut de provision. »

Et il explique :

« Si Duchemin vole le compte de Duschnock en empruntant son identité, avec à la fois les bons numéros de compte complet, la clé de sécurité comprise, et surtout leur code secret de confirmation électronique de toutes les transactions, c’est en fin d’après-midi avant la fermeture de la compensation.

Sur une banque qui est déjà fermée à ce moment-là… donc en Asie.

Je peux vous l’ouvrir à Hong-Kong ou Taipeh où j’ai gardé des contacts.

Et sur un compte devise ouvert au nom de Trucmuche, avec un libellé de facture émise sur Duschnock, par exemple et payé sous forme de virement.

Le lendemain, alors qu’en Europe on dort encore, au lever du soleil chez Trucmuche, vous virez les mêmes soldes sur un compte ouvert au nom de Ducon-la-bite-à-l’air ouvert à Doha ou à Koweït-city.

À midi, ou plus tôt avant l’ouverture des guichets en Europe, ces comptes sont fermés pour se retrouver aux Bermudes sur une autre banque sur des comptes ouverts au nom de Duconno, toujours avec factures et tout l’attirail pour en justifier chez la banque du tireur. Et d’autres encore où on passe alors à la journée suivante pour revenir sur Hong-Kong ou Tokyo au nom de Duschmol et ainsi de suite jusqu’à arriver à destination, en Europe je suppose, sur une banque opaque où Durang sera le destinataire et bénéficiaire final.

Donc, si c’est l’Europe, j’en connais plein aux îles anglo-normandes, au Luxembourg, ou mieux, au Vatican. »

Tiens donc, au Vatican, pourquoi pas, puisqu’il doit s’y rendre en février !

Car d’après lui, il vaut mieux éviter le franc suisse, donc aussi le Lichtenstein, des places suspectes comme Monaco, qui n’a d’ailleurs pas de bourse, ou San Marin.

Et puis faire attention de ne pas travailler sur le dollar, mais en euro ou en yen, les américains pouvant bloquer n’importe quand et à peu près n’importe où toute somme libellée dans leur monnaie.

Un avertissement que Paul avait déjà entendu à Venise.

 

Et si c’est une banque à soi ?

« C’est encore plus facile, mais Durang ne peut plus être un inconnu, j’entends physiquement : il a pignon sur rue et il faudra qu’il se présente en personne à un moment ou à un autre aux autorités locales.

D’où l’impératif d’une vraie fausse identité… »

Après tout, il en a déjà plusieurs, fournies à l’époque par « Riri », pour lui-même et ses deux « exilées » de Corée.

« L’objectif est de faire tourner l’argent avec le soleil, empêchant les banquiers tirés et floués de remonter les écritures et de les contre-passer, ce que d’ailleurs les crédit-documentaires sous forme de facture devraient empêcher.

Attention aux dates de valeur si les opérations ne sont pas préparées, puisque les comptes intermédiaires sont fermés entre-temps. Les dates de valeur, c’est le temps pour qu’un banquier réagisse. 24 heures en semaine, trop court à l’occasion d’un week-end prolongé où une des banques est fermée et pas l’autre.

Le mieux, c’est donc de « travailler » une veille de week-end prolongé. Et il y a notamment trois dates à retenir avant juin… Et d’autres plus tard.

Où les banques des pays chrétiens sont fermées, mais pas celles des pays musulmans ou asiatiques, sauf pour Hong-Kong dont il faut prévoir que la banque de compensation peut suivre le calendrier occidental.

Les chrétiennes ne peuvent donc pas faire d’opération, en revanche, les autres peuvent suivre et déplacer l’argent ailleurs.

Cette année vendredi Saint tombe le 29 mars et laisse le lundi 1er avril pour faire le ménage dans les banques arabes ou chinoises avant la reprise des banquiers occidentaux le mardi 2.

Seconde possibilité, c’est le mardi 7 mai, suivis de deux jours fériés, le 8 pour la victoire de 1945 célébrée le 9 à Moscou, et le jeudi 9 pour l’Ascension et donc un nettoyage des comptes intermédiaires avant le vendredi 10, parce que ce jour-là, les compensations vont tourner.

Et enfin, le vendredi 17 mai pour le week-end de la pentecôte, suivi de son lundi férié en « christianie ». »

Astucieux.

 

De préférence, il faudrait faire ces opérations sur devises exotiques répète-t-il. « Pas question de faire en US dollars, les américains pistent tous leurs dollars comme si il y avait une puce électronique dessus. Je déconseille la Livre, les anglais sont très susceptibles. Le Bitcoin a un marché trop étroit et attire l’attention des polices internationales, puisque c’est une monnaie utilisée par les trafiquants de drogue et autres mafias.

Reste l’Euro et le Yuan chinois. La première parce que j’imagine que ça va être votre devise d’arrivée et de travail, la dernière parce que le marché de Hong-Kong en regorge et que les autorités monétaires chinoises font tout pour maintenir leur monnaie à cours constant et sous-évaluée. Donc sans risque de change.

Mais il va vous falloir des complicités sur place que je peux renouer… »

Complicité, veut dire coût supplémentaire… Et le Yen ?

« C’est possible. Mais il peut jouer du yo-yo si les montants dépassent l’unité. »

Et quand Blaucher parle « d’unité », il s’agit du million de dollars. Or, là, il n’a pas à savoir que ça va porter sur plus d’une dizaine de milliers d’unités.

« Et les autres marchés à terme ? »

Possible, mais il faut disposer d’une salle de marché et savoir s’en servir…

Et pourquoi pas apprendre, après tout ?

Lui ou Lady Joan pourrait lui servir de coach, l’IOR où « numéro 4 » pourrait lui offrir une banque équipée, va-t-on savoir ?

Il faut qu’il avance.

Sauf que Joël devient soudain silencieux pour être décédé.

Dommage, il aurait eu l’occasion de « se refaire » et de mettre un peu plus le boxon sur les marchés comme il en rêvait depuis sa propre éviction ! 

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Mains invisibles : Chapitre XX.2 : Comité Libecciu (2/3)

 

Chapitre XX.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Comité Libecciu (2/3)

 

Quant à la marine, elle engagera le BPC Dixmude. Mais également des avions de patrouille maritime Atlantique 2 seront utilisés pour les missions d’observation et de renseignement. Le 18 janvier, le nombre d'Atlantique 2 stationnés à Dakar est porté à cinq, au lieu d'un en condition normale.

L’Atlantique 2 est en fait la clé de voûte de l’opération Serval. « Ces « sentinelles du ciel » peuvent opérer durant 14 heures, un avantage considérable pour « durer » et offrir une permanence sur zone.

Ils disposent en outre d’importants moyens de détection : radar, système de détection électro-optique permettant d’obtenir des images de jour comme de nuit, moyens d’écoute, transmission de données…

Sans oublier des postes d’observation aménagés dans la carlingue, d’où des guetteurs peuvent observer le terrain survolé. Ils disposent d’un véritable équipage, constitué d’une vingtaine de marins, dont des spécialistes de la détection. D’où leur surnom de « frégates volantes » puisqu’à l’instar d’un bâtiment, cet équipage offre une capacité de réflexion, d’analyse et de compréhension de l’environnement, qu’il peut partager avec l’état-major et les autres moyens engagés. Une valeur ajoutée que ne peut par exemple pas offrir un drone aérien. ».

Pouvant emporter quatre bombes guidées laser GBU-12 de 250 kg, guidées depuis le sol ou à l'aide du pod de désignation d'un avion de chasse, les ATL2 participent également aux frappes aériennes conduites au nord-Mali par l'armée de l'air.

 

Le 22 janvier 2013, escorté par l'aviso Lieutenant de vaisseau Le Hénaff, le bâtiment de projection et de commandement Dixmude quittera le port militaire de Toulon avec 1.820 tonnes de matériel militaire dont 50 tonnes de munitions et environ 140 véhicules de tout type tels que des VBCI, des chars AMX-10 RC ou des Renault GBC 180, ferroutés depuis le nœud logistique du 4ème RMAT de Miramas. Le BPC arrivera au port de Dakar le 28 janvier 2013 et y débarque son fret dont des dizaines de véhicules ainsi qu'un second GTIA, armé par le 92ème d’Infanterie et le 1er RIMa. La colonne de matériels quitte Dakar le 1er février 2013 et atteint Bamako trois jours plus tard, après un long périple routier via Kayes, avant de poursuivre le 5 février 2013 vers Gao.

 

Le bâtiment civil MN Eider affrété pour l'opération quittera Toulon le 28 janvier avec l'ensemble des matériels de la 1ère brigade logistique, soit 2.700 tonnes de chargement, dont environ 250 véhicules. Il transporte de nombreux camions et quelques blindés de combat (VAB, VBCI) destinés à compléter les unités déjà projetées, ainsi que des dizaines de VBL, de PVP et de Peugeot P4. Il arrivera à Dakar le 3 février. Par ailleurs, entre le 18 et le 22 février, ce bâtiment effectuera une deuxième rotation vers Dakar pour y délivrer du fret à destination des forces déployées dans l’opération Serval où il est escorté par le PM L'Her.

 

À côté le « commando Libecciu », faisant référence à un vent de sud-ouest marin soufflant parfois sur la Corse, fait figure de lilliputien.

Un amiral à la retraite, un officier supérieur de réserve et une lieutenante d’active et « détachée ».

Miss Nathalie…

Une rousse, style rouge, mais alors rouge du cheveu, version piment d’Espelette, à tâches de rousseurs multiples craignant le soleil, yeux verts incandescents, d’allure assez virile et un peu courte sur pattes qui se présente au garde-à-vous devant Paul dans ses locaux du Kremlin-Bicêtre quand il a eu l’occasion d’y passer à la mi-janvier pour encourager Florence dans ses dossiers, au dernier étage.

Elle s’occupe alors de Eurydice, mais aussi de transformer la maison du grand-père en Normandie en un petit-hôtel de luxe…

Des frais, des frais, des frais…

 

Normalement, il aurait dû accueillir Nathalie avant, mais avec son emploi du temps de ministre à arrêter les comptes de la MAPEA et remobiliser le service R&D de la boutique sur les projets d’enduit haute-technologie, c’est l’amiral Morthe de l’Argentière qui lui a fait les honneurs des locaux accompagnés de Barbara, la secrétaire-générale des lieux…

Des intimes qui se tutoient, en dira Barbara, la « patronne ».

La rencontre de deux univers : les « petits-gars » des flacons qui finissent la saison, Jean-Charles qui passe par là supputant pouvoir se rendre utile en attendant les notifications de redressements de Denis Lespoix qui ne viendront jamais et Paul qui est toujours absent.

Quant à son tour elle se présente, toute seule, rigide dans une tenue de combat pour le moins pas très sexy, elle commence de la façon suivante :

« Je préfère vous prévenir tout de suite mon commandant : je baise pas, je suce pas et j’embrasse même pas ! Ne vous faites donc aucun plan ! »

Est-ce qu’elle fume et boit au moins ?

Et puis vu le petit-boudin aux allures martiales… peu de chance que ça puisse lui arriver !

Pas moche au point d’être imbaisable, mais quand même : il a mieux à la maison et même sous le même toit, au dernier étage du bâtiment.

Ce qui impressionne le plus Paul, c’est de découvrir ainsi la maîtresse de l’amiral : il avait pensé qu’il avait meilleur goût que ça, vue la classe de la mère de ses gamins…

« Vous savez lire et compter au moins ? »

Oui.

« Ce sera suffisant pour ce qu’on attend de vous. »

Lui avait-on expliqué sa mission ?

Oui. Elle a même commencé. Et de décrire ce qu’elle fait.

 

Elle a pris en main une série de grosses machines électroniques habituellement dénommées « ordinateur » qui, d’un côté reprennent et fragmentent les fichiers des DVD d’Almont.

Son objectif est de transformer les formats PDF en format D.Base. Sur une autre, elle fait la même chose avec ceux de Gabrielle.

« Vous iriez plus vite en format Excel. D’autant qu’il faudra ensuite faire des tris et des fonctions « ctrl+f »… » (Recherche)

Ah bon ?

« C’est la même manip quand on a chopé le bon format de translation. Passons. Vous savez à quoi ils vont servir ? »

Non, et c’est même un boulot assez stupide, jusque-là.

« Oui, j’en conviens, mais qui ne doit être fait que par une personne de totale confiance. Et ce n’est pas moi qui vous ai choisi comme telle… »

Ambiance.

« Votre chef opérationnel vous expliquera. S’est-il installé ? »

Oui, mais il n’est pas là aujourd’hui.

 

En fait, l’amiral a récupéré quantité de matériel informatique et d’écoute et c’est la deuxième mission de la « miss-Nath » : intercepter et surveiller des communications radios entre divers sites. « Mais il doit y avoir aussi des écoutes illégales de téléphone et d’internet… » s’inquiète-t-elle.

Paul coupe-court : « Tout le monde fait ça ! Et de toute façon, il s’agit d’une mission au bénéfice de l’État et du gouvernement. C’est illégal dans la mesure où un juge devrait nous y autoriser et si ça vous gêne, je peux en « mouiller » un. Mais sachez que si ces informations fuitent, vous le mettriez en danger de mort immédiate autant que vous et nous tous.

Alors, si on pouvait éviter de risquer la peau d’un fonctionnaire assermenté, je n’y vois pas d’inconvénient… » bluffe-t-il.

 

Puis il lui explique : « Votre tâche aussi stupide qu’elle peut vous paraître, Nathalie, reste essentielle. Une fois que vous aurez fragmenté les fichiers mis à votre disposition, il s’agira pour vous de croiser des dates d’encaissement de dividendes versés.

On a les montants et les numéros de comptes de départ. Aux machines et à vous de retrouver les comptes d’arrivée. Ensuite, vous identifierez les établissements bancaires visés, puis les identités des personnes concernées, nom, prénom, adresse, lieu et date de naissance.

Ne vous affolez pas, il n’y a que 12.000 comptes à repérer dans je ne sais pas combien d’établissements bancaires et qui aboutissent sur des faux noms : pas plus de 9.288 m’a-t-on affirmé.

Dans une troisième étape, il faudra repérer les mouvements sur ces comptes-là, débits et crédits depuis leurs origines.

L’objectif c’est de reconstituer leurs soldes et mouvements au jour le jour et jusqu’à la fin 2009 et de détecter d’où viennent les ordres de mouvement.

Avec un sous-objectif qui sera de détecter quels sont les personnages, sans doute des mandatés, des fondés de pouvoir, et quels codes ils utilisent.

Mais ça, je ne suis pas sûr que vous puissiez y parvenir.

Est-ce clair ? »

Non pas du tout.

« Pas grave, faites ce que vous dit de faire l’amiral Morthe de l’Argentière. Et si vous avez besoin de matériel ou d’une cafetière pour votre confort, demandez-le-lui. »

Bien chef !

« Rompez et au boulot ! »

Une dead-line, peut-être ?

« On va dire avant-hier soir. Mais vous allez me dire que l’impossible est déjà fait, quant aux miracles, vous avez besoin d’un délai ! »

La fille n’a aucun humour : la remarque lui passe à des années-lumière au-dessus de sa touffe d’Espelette…

Dire que l’amiral fait ses « cinq à sept » avec une gamine qui ne casse rien, pourrait même être la sienne et qui n’est d’un naturel même pas drôle…

Elle doit savoir faire des trucs que son épouse ne sait plus faire, pas possible autrement !

C’est peut-être en attendant mieux, de ce qu’en pense Paul en se souvenant de la tirade de l’amirale sur les supposées « aventurettes » dont elle savait soi-disant tout, lors de son séjour entre ses murs gersois du mois d’août dernier… 

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