Un horrible scandale qui monte...
La guerre du Golfe de 1991 a provoqué d’énormes dégâts humains dans nos troupes.
Il y a eu peu de décès sur le terrain, mais beaucoup d’intoxications, d’empoisonnements, et, chez les vétérans américains, le taux d’invalides atteint entre 25% à 30% des soldats envoyés en Opération, c’est-à-dire entre 150.000 et 200.000 militaires.
Ceux-ci souffrent du « Syndrome du Golfe » qui se caractérise par des lésions neurologiques causées par l’inhalation de poussières d’uranium, de gaz neurotoxiques et par un ensemble de vaccins adjuvantés à l’aluminium.
Si cette pathologie est reconnue aux USA, au Royaume-Uni, en Australie, il n’en est rien chez nous !... Pourtant, les dernières recherchent médicales sont formelles : des lésions neurologiques sont bien réelles chez beaucoup d’anciens combattants !...
Le « syndrome du Golfe » est une priorité qui doit être traitée par notre gouvernement. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Très rapidement, le problème de l’indemnisation de nos vétérans malades va apparaître. La meilleure solution, celle qui devrait satisfaire la majorité des vétérans de « l’Opération Daguet », me semble être le versement de la prime de guerre qui était prévue au début du conflit.
En effet, elle permettrait une juste compensation pour tous ceux qui souffrent de ce syndrome et sont d’authentiques « Invalides de guerre » comme le reconnait le gouvernement américain.
Et que l’on ne me dise pas qu’il n’y a pas d’argent !... Il y a celui des « Milliards de la Division Daguet », mystérieusement disparus, mais pas pour tout le monde, semble-t-il !...
Aussi, si cet argent a été récupéré, puis placé dans le « Grand Emprunt 2010 », comme le raconte « I-Cube » dans son roman « Opération Juliette-Siéra », il sera quand même assez facile de virer les fonds à la Défense.
Cette affaire de « prime de guerre », promise et jamais payée, commence à faire des remous dans les rangs des anciens combattants.
Pour preuve, il suffit de consulter les courriers envoyés à l’Élysée, et aux membres du Conseil Constitutionnel, par Vincent FILIMOEHALA, un vétéran de la « Division Daguet », et qui sont disponibles sur Internet.
Je laisse s’exprimer cet ancien des OPEX :
« L’affaire proprement dite commence dans le centre 137°RI-CMFP de Fontenay-le-comte où j’étais en formation de reconversion. Avec mes camarades militaires « vétérans » de la première guerre du Golfe 1991, j’ai été convoqué au bureau administratif du régiment dans le cadre du traitement de nos indemnités, ceci en présence des autorités militaires venues de Paris. Nous étions les premiers soldats de la Division Daguet à percevoir cette indemnité.
C’était la promesse du gouvernement de l’époque, sous la présidence de François Mitterrand, de nous verser nos indemnités de la guerre du Golfe 91 dès notre retour en France.
Nous avons été informés par nos unités correspondantes d’une note générale destinée à chaque militaire ayant participé à l’opération « Tempête du désert », en particulier à ceux de la Division DAGUET. Sur la note on nous demandait de nous procurer un RIB pour le jour de la convocation au bureau administratif du régiment. C’était dans les mois d’août à septembre 1992.
Le jour de la convocation, nous étions plus d’une trentaine environ à nous être présentés devant le bureau administratif de la compagnie. On nous a demandé de présenter le RIB, puis d’émarger sachant que le montant qui nous était destiné était de plus de 550.000 F. C’était en présence de gradés venus spécialement de Paris pour le traitement de nos indemnités de la guerre du Golfe, comme on nous l’a bien fait savoir.
Nous avons été ainsi tous informés que la somme sera versée dans les meilleurs délais sur notre compte, vers la fin de l’année 1992 ou au début de l’année 1993.
Nous étions de différents régiments, des soldats de 1ère Classe aux sous-officiers, soit plus d’une vingtaine de militaires, dont le Caporal Bernard L., Christian Prud’homme (décédé), et moi-même.
Au tout début de l’année 1993, je reçois un appel téléphonique, tôt le matin, de mon ami le caporal Bernard L. du 2° RIMA, qui, tout joyeux, m’annonce que le fameux virement de nos indemnités était bien arrivé sur son compte et qu’il était très enchanté de la bonne nouvelle et de la somme qui s’y trouvait soit plus de 600.000 F (près de 200.000 euros en valeur actuelle).
Alors sans hésiter, vers 10H00 du matin, je file droit à mon agence où ma conseillère m’a reçu en personne à son bureau et m’a fait savoir que le virement de mes indemnités était bien arrivé sur mon compte mais qu’il y avait un « sacré problème » !...
Elle me souffle tout doucement qu’une personne influente était venue dès l’ouverture de la banque et avait donné l’ordre au Directeur de l’agence de « bloquer mon compte courant ». Ma conseillère était désolée pour moi et ne comprenait pas du tout cette décision prise sans aucune raison valable !... C’était une première pour elle d’être confrontée à une telle situation !…
C’est en rentrant chez moi que j’ai eu la surprise de recevoir un appel téléphonique anonyme me mettant en garde si je divulguais des informations sur ce dossier et si je ne rendais pas la somme reçue sur mon compte courant !... On m’a rappelé que j’avais une famille et qu’il pourrait leur arriver quelque chose de grave !...
Conscient que c’était très sérieux, j’ai eu peur pour ma vie et celle de mes proches.
Ensuite, mon ami Bernard L. m’a rappelé pour me dire qu’il avait reçu, lui aussi, des menaces par téléphone, mais qu’il allait retirer tout son argent car il estimait que cela nous était dû pour service rendu à la Nation !...
J’ai su par des camarades militaires que certains ont eu la chance de retirer rapidement la somme versée et ont préféré fuir sans laisser d’adresse civile par peur des menaces de mort proférées à leur encontre comme cela l’a été pour moi.
Et, depuis, je n’ai plus jamais eu de nouvelles de Bernard L., ni de tous ceux qui ont perçu et ont été menacés afin qu’ils rendent la somme versée. J’ai vécu cela comme une humiliation !... Encore aujourd’hui, vingt-quatre années plus tard, je le vis avec la même humiliation. Pour avoir rendu service à la Nation, nous devons vivre maintenant sous la peur !...
A cela, s’ajoute la maladie du « syndrome du Golfe ». Beaucoup de mes compagnons d’armes sont partis sans la moindre reconnaissance, en laissant leur famille dans l’inquiétude, seule face à leur destin.
Il faut remarquer que les officiers, venus spécialement de Paris pour procéder à l’attribution de nos « indemnités… », l’ont fait après l’accord validé par Pierre Bérégovoy, Premier Ministre.
Mais, après son suicide, l’affaire ne sera plus reconduite, ni même remise à l’ordre du jour. Fait troublant, il se trouve que ce suicide fait suite aux nombreuses menaces reçues au début de l’année 1993 envers les militaires et leurs familles. Des menaces pour exiger le remboursement des sommes versées, en contrepartie de nos vies !... C’est du jamais vu !... Cela mérite d’être éclairci, révélé au grand public, et qu’une enquête soit ouverte.
A notre retour, je peux vous dire que cela a fait grand bruit quand de nombreux militaires ont été très déçus de découvrir que la promesse faite par nos élus n’avaient pas été honorée. Il régnait une forte désillusion dans l’esprit de toute la Division DAGUET.
La fin de l’histoire est triste et troublante. Elle concerne l’ex-brigadier Christian PRUD’HOMME, ancien du 137°RI-CMFP de Fontenay-le-comte. Il faisait partie de ceux qui avaient été convoqués pour le virement de nos indemnités de la guerre du Golfe 91. Je l’ai bien connu car nous étions dans cette compagnie en 1992.
C’est le lendemain d’une audition à la gendarmerie qu’il s’est suicidé à son domicile.
L’hypothèse du suicide n’est toujours pas admise par la famille ».
Une histoire effrayante, qui laisse sans voix.
Je rappelle que Pierre Bérégovoy a été nommé Premier ministre en avril 1992 par François Mitterrand, président de la République, en remplacement d’Édith Cresson. Il a conservé son poste jusqu’en mars 1993, et il a mis fin à ses jours le 1er mai 1993 !...
Que de coïncidences troublantes !...
Nous commençons à percevoir un peu de lumière sur les "suicides" de Pierre Bérégovoy, François de Grossouvre, Jean-Edern Hallier, et d’autres encore…
Que s’est-il passé ?...
Pour comprendre, il faut revenir au discours de politique générale du 8 avril 1992 que Pierre Bérégovoy a prononcé devant l'Assemblée nationale
Il déclare notamment : « On soupçonne certains hommes publics de s'être enrichis personnellement de manière illégale. S'ils sont innocents, ils doivent être disculpés ; s'ils sont coupables, ils doivent être châtiés ; dans tous les cas, la justice doit passer. [...] Toutes les procédures seront conduites à leur terme, dès lors qu'elles révèleront des actes frauduleux commis à des fins d'enrichissement personnel. [...] S'il est des dossiers qui traînent, croyez-moi, ils ne traîneront plus. [...] »
Un discours qui est une véritable « déclaration de guerre » à la corruption !...
Bien mal lui en a pris !...
A l’automne 1992, c’est-à-dire six mois plus tard, les vétérans de la guerre du Golfe reçoivent une convocation pour solder leurs indemnités de guerre.
En février 1993, c’est-à-dire presque une année après le discours de Pierre Bérégovoy à l’Assemblée, les virements commencent pour … s’arrêter aussitôt !... Il n’y a pas d’argent dans les caisses pour payer nos soldats !... Les fonds ont disparus !...
La somme totale à verser était très importante car 12.000 soldats qui reçoivent chacun 200.000 euros, cela représente 2 milliards 400 millions d’euros, en valeur actuelle !...
A débiter sur quel budget ?... Et c’est là où la panique s’est installée à la direction de Bercy : les fonds de la guerre du Golfe n’avaient jamais été virés et cela allait se savoir !...
Le premier à découvrir le « pot aux roses » a certainement été Pierre Bérégovoy… L’horreur absolue pour ce socialiste sorti de la base, honnête dans ses actions et sa démarche politique. Une révolte inévitable de sa part a conduit « Mythe-Errant » à se séparer de son premier ministre, d’autant plus que les élections législatives avaient été un échec.
Le suicide de Pierre Bérégovoy a eu lieu le 1er mai 1993, soit deux mois après la découverte à Bercy, et dans les armées, de la disparition des « Milliards de la Division Daguet » !...
Un an plus tard, le 7 avril 1994, c’est François de Grossouvre, conseiller et ami de François Mitterrand, qui se suicide dans son bureau à l’Élysée !... Pour la même raison ?...
Dans quel pays sommes-nous donc ?...
Est-il tolérable que des élus de premier rang détournent des milliards en toute impunité ?... Est-il tolérable qu’un Premier ministre, honnête, soit éliminé parce qu’il se révolte contre une structure mafieuse qui n’est rien d’autre que le parti politique auquel il appartient ?...
Est-il admissible, dans une démocratie qui se veut le « Pays des Droits de l’homme » que des soldats qui ont fait leur Devoir soient menacés parce qu’ils réclament leur dû ?...
Combien de temps cela va-t-il encore durer ?...
La tension monte dans les armées, pour différentes raisons, et la « Divulgation » approche doucement…
Le dossier des « milliards disparus de la Division Daguet » a connu une forte accélération au premier semestre 2015 avec l’envoi de huit courriers à la Présidence de la République, des envois au Conseil Constitutionnel ainsi qu’au « Défenseur des Droits ».
Jean-Charles DUBOC