Karachi Gate Flux

Corruption : les militaires en ont marre !...

 

Notre élite militaire, mais aussi la base, commencent à en avoir franchement marre de la corruption des dirigeants politiques et la meilleure démonstration tient dans le témoignage de Jean-Louis Porchier, contrôleur général des armées, devant les parlementaires le 15 décembre 2009.

La déposition du contrôleur général des armées permet d’en savoir nettement plus sur le contrat Agosta de la vente de sous-marins au Pakistan signé le 21 septembre 1994 par le gouvernement Balladur :

http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20101210/1451617_cf56_pvporchier15122009.pdf

Le compte rendu de l’audition de Jean-Louis Porchier est absolument sidérante et met à mal toute défense future du ministre du Budget de l’époque.

Les lecteurs réguliers du site Alerte éthique connaissent tous les accusations que je porte contre François Mitterrand au sujet du détournement des indemnités de la guerre du Golfe et ils savent aussi que j’ai obtenu un soutien très important de la défense pour révéler et faire avancer le dossier.

C’est « l’Opération Haddock » telle est décrite dans le polar estival 2009 rédigé par « l’Ignoble Infreequentable » :

http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/op%C3%A9ration-juliette-si%C3%A9ra/

C’est le même type de source – militaire – qui m’a permis de prendre connaissance et de dénoncer le trafic de diamants du président "Valéry Gys-Car-Destin" que je viens de révéler sur ce blog :

http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/2010/12/le-trafic-de-diamants-du-pr%C3%A9sident-val%C3%A9ry-gys-car-destin.html

Les militaires sont naturellement soumis au pouvoir politique – c'est-à-dire à la voix du peuple -  mais cette soumission est tout de même conditionnelle : il faut que les élus méritent d’être leur respect, et nous en sommes bien loin…

Pour 2011, les tensions vont monter progressivement entre les militaires et les politiques et il faut s’attendre à un grand déballage qui laissera les Français effrayés de tant de manque de scrupule de notre élite politique.

Ce sera une nouvelle leçon de démocratie qui permettra d’améliorer le système démocratique et d’obtenir un meilleur contrôle des dirigeants par les citoyens.

 

« L’Amiral »

 


« Bling-bling » harcelé par des "journalistes pédophiles" !...

 

 

Les gens sont méchants, surtout les "journalistes pédophiles" qui ont harcelé, une fois de plus, notre « Divin et Ô combien vénéré Président », à Lisbonne, le 19 novembre dernier.

En effet, à peine descendu du « Bling-bling One », pour le sommet de l’OTAN, notre « Bling-bling » a été une  nouvelle fois questionné par un journaliste sur le « Karachi Gate » dans lequel des personnages aussi ignobles que « Vil-Pin » affirment qu’il a couvert, alors qu’il était ministre du Budget, le versement de rétro-commissions pour le financement de la campagne de « Balle-à-Mou ».

Avec de telles accusations, parfaitement infondées, il y a vraiment de quoi pendre « Vil-Pin » à un croc de boucher !...

Fort heureusement, notre « Ô combien vénéré président » sait mesurer ses paroles et ce qui est parfaitement adaptée à un Premier ministre ne l’est en aucune façon à un journaliste.

Aussi, notre « Bling-bling » a su trouver l’expression adéquate pour que les « Pov’kons » comprennent bien la situation dans laquelle il se trouve : il est harcelé par des journalistes pédophiles !...

Voilà le texte de la réponse de notre président à la demande d’explications d’un journaliste sur l’affaire de l’attentat de Karachi et les rétro-commissions : « Mais écoutez, on est dans un monde de fous. Il n’y en a pas un seul parmi vous qui croit que je vais organiser des commissions et des rétro-commissions sur des sous-marins au Pakistan ? C’est incroyable et ça devient un sujet à la télévision, (…) Et vous, j’ai rien du tout contre vous. Il semblerait que vous soyez pédophile… Qui me l’a dit ? J’en ai l’intime conviction. Les services. De source orale. Pouvez-vous vous justifier ? Et ça devient "je ne suis pas pédophile". »

Vidéo « "Bling-bling" et  les "journalistes pédophiles" »

 

 

Ça c’est envoyé !...

Quelle répartie !...

Quel à-propos !...

M’enfin les journalistes ne réalisent même pas que notre « Divin et Ô combien vénéré président » se bat pour sauver le monde, que la réunion de l’OTAN était extrêmement importante pour le rapprochement de la Russie avec l’Otan, pour créer un bouclier anti-missiles afin de faire face à d’éventuels missiles iraniens, etc…

Et vous avez vu quoi ?...

Des "journalistes pédophiles" qui s’acharnent  à déstabiliser notre « Bling-bling » lors d’une réunion internationale très importante pour la paix sur la planète !...

C’est incroyable tout de même !...

Déjà qu’il a un ministre de la « Kul-ture » pédophile notoire, voilà maintenant que c’est les journalistes qui s’y mettent !...

Dans quel monde vivons-nous ?...

Attention, avec toutes ces agressions verbales, notre « Bling-bling » va finir par perdre son calme !…

 

Capitaine Haddock

Avertissement : les billets signés « Capitaine Haddock » sont des textes satiriques et humoristiques.


Karachi-Gate : ce qu'a dit Charles Millon au juge

 

 

Le Karachi Gate est un scandale dont ne se remettra jamais notre « Ô combien vénéré président ». Cette affaire de rétro-commissions pour la construction de sous-marins au Pakistan va revenir régulièrement tout au long de la fin de son quinquennat et éliminera toute chance de réélection en 2012.

Vidéo « Bling-bling et le Karachi Gate »


Sarkozy: affaire Karachi
envoyé par gill68. - Regardez les dernières vidéos d'actu. 

 

Voici l'intégralité de l'audition de Charles Millon, ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac, par le juge Van Ruymbeke ; audition durant laquelle il confirme pour la première fois devant la justice qu'il y a bien eu des rétro-commissions dans les dossiers gérés par le gouvernement Balladur en 1994 et 1995.

 

« Question : La présente information a pour but de rechercher les auteurs du délit d'entrave dénoncé par les parties civiles. Elles dénoncent le fait que leur ont été cachée l'existence des deux rapports Nautilus des 11 septembre et 7 novembre 2002 dont elles n'ont eu connaissance que fin 2008 dans le cadre d'autres investigations judiciaires

Les rapports Nautilus énoncent que la cause de l'attentat commis le 8 mai 2002 résulte de l'arrêt du versement des commissions exigées lors de la signature du contrat Agosta, dont une part était destinée à corrompre des décideurs politiques et militaires pakistanais et l'autre à verser des rétro-commissions.

Avez eu connaissance de ces rapports ?

Réponse : Jamais.

Question : Les rapports font un lien entre l'attentat et l'arrêt du versement des commissions. Dans quelles circonstances êtes-vous intervenu lors de l'arrêt du versement des commissions dans le contrat Agosta et Sawari II ?

Réponse : Après les élections présidentielles de 1995, j'ai été nommé ministre de la Défense. Dans les quinze jours qui ont suivi, le président de la République m'a demandé de procéder à la révision des contrats d'armement et de vérifier dans la mesure du possible s'il existait des indices sur l'existence de rétro-commissions.

Question : Le président de la République vous a-t-il fait part de ses propres doutes ?

Réponse : Si ma mémoire est bonne, le président de la République m'a dit, comme il l'a déclaré lors d'une conférence de presse aux alentours du 14 juillet, qu'il souhaitait une moralisation de la vie publique et politique et qu'il y avait trop de bruit autour des contrats d'armement dû à l'existence de rétro-commissions. Il m'a donc demandé de faire procéder à une vérification sur tous les contrats."

Des contrats ont été confirmés, par contre d'autres contrats ont donné lieu à une révision et même à une annulation. Cela a été le cas du contrat Agosta.

Question : Est-ce que cela a été le cas également pour Sawari II ?

Réponse : Je le crois.

Question : Comment avez-vous procédé ?

Réponse : J'ai demandé à mon cabinet d'alerter toutes les directions pour qu'elles procèdent à des vérifications

A mon cabinet, c'est Marwan Lahoud qui en était responsable sous la responsabilité du directeur de cabinet.

Question : Y a-t-il eu des écoutes visant des collaborateurs de François Léotard, François Lépine, Patrick Molle et Pierre-Louis Dillais ?

Réponse : Oui. Je les ai sollicitées auprès du Premier ministre, M. Juppé, en la personne de son directeur de cabinet M. Gourdeau-Montagne, aujourd'hui Ambassadeur. C'est mon directeur de cabinet Jean-Louis Chaussende qui l'a contacté. François Lépine, Patrick Molle et Pierre-Louis Dillais avaient reçu des menaces de mort et c'est la raison pour laquelle les écoutes ont été ordonnées. Il s'agissait d'une procédure officielle, les écoutes étant réalisées, je crois, au Centre des Invalides.

Question : Qu'ont donné ces écoutes ?

Réponse : Rien.

Question : Selon un article du Monde du 9/07/1993, cité page 221 du livre Le Contrat, des écoutes auraient été effectuées sur le contingent de la DGSE placé sous l'autorité du Ministre de la Défense. Est-ce exact ?

Réponse : C'est possible. Je ne me souviens pas qui a procédé aux écoutes. Je sais que cela a été fait dans le cadre de la réglementation.

Question : Des agents de la DGSE ont-ils procédé à des vérifications de contrats ?

Réponse : Je pense. Le patron de la DGSE était M. Dewatre, aujourd'hui à la retraite.

Question: MM. Léotard, Donnedieu de Vabres et Douffiagues, ont-il eux aussi été placés sous écoutes ?

Réponse : Non, pas à ma connaissance. Le souvenir que j'en ai est que ce sont les collaborateurs qui auraient reçu des menaces de mort.

Question : Page 223 du livre, les auteurs écrivent que vous leur avez dit que ces surveillances visaient des collaborateurs menacés de mort, entre juillet et octobre 1995. Vous êtes cité en ces termes : "D'ailleurs quand Léotard l'a appris, il m'a appelé complètement paniqué, il pensait que nous avions découvert tous les secrets de Balladur sur les ventes d'armes" ?

Réponse : Je confirme que Léotard, qui avait appris qu'il y avait des écoutes, m'avait demandé un rendez-vous pour m'interroger sur les raison de ces écoutes. Je l'ai reçu et je le lui ai dit. A cette occasion, il m'a précisé qu'il trouvé inélégant qu'on puisse enquêter sur des contrats conclus alors qu'il était ministre.

Question : A-t-il fait état de secrets du gouvernement Balladur sur des ventes d'armes

Réponse : Non.

Question : Les services secrets ont-ils été chargés par le ministère de la Défense de tracer les mouvements de fonds issus des rétro-commissions comme vous l'avez indiqué en citant des pays aux auteurs du livre (page 225) ?

Réponse : Je leur ai dit exactement que la DGSE avait recherché s'il y avait des dépôts de sommes qui relevaient de contrats de commissions liés à l'armement et il est apparu qu'il y avait des mouvements dans les pays cités par les auteurs mais jamais la DGSE n'est pas parvenue à avoir une preuve tangible de ces dépôts et mouvements. C'est Dewatre qui supervisait ces opérations.

Question : Vous avez indiqué aux auteurs du livre que des traces avaient été retrouvées dans des banques en Espagne, en Espagne, en Suisse à Malte et au Luxembourg. Le confirmez-vous ?

Réponse : Oui, de mémoire, selon les rapports oraux qui m'avaient été faits par des agents de la DGSE.

Question : Les agents vous ont-ils fait part de leurs soupçons sur des rétro-commissions ?

Réponse : Non. La requête portait sur les mouvements de fonds.

Question : Pourquoi avoir mis fin à ces commissions ?

Réponse : Quand il y avait des doutes on arrêtait. Pour le contrat pakistanais, au vu des rapports des services secrets et des analyses qui ont été effectuées par les services du ministère, on a eu une intime conviction qu'il y avait rétro-commissions. Cela a été le cas du contrats Agosta et Sawari II.

Question : Pourquoi ces deux contrats ?

Réposne : Parce que l'on est arrivé à des conclusions positives, on a acquis une intime conviction sur ces deux contrats en particuliers.

Question : Quels éléments vous ont conduit à avoir une intime conviction sur ces deux contrats en particulier ?

Réponse : Je n'en sais rien. Je me suis basé sur les rapports qui m'ont été faits verbalement par la DGSE.

Question : Vous avez également rapporté aux auteurs du livre page 214 la scène suivante lors de la passation des pouvoirs avec M. Léotard : ' J'étais persuadé que Léotard allait me parler des affaires réservées ou de la menace terroriste. Eh bien non, il me dit, très fébrile, qu'il faut absolument que j'aille en Arabie Saoudite pour mener à bien un contrat qu'il avait engagé sous Balladur. Je n'en revenais pas."? Le confirmez-vous ?

Réponse : Oui… »

 

La suite sur :

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20101117.OBS3095/affaire-karachi-ce-qu-a-dit-charles-millon-au-juge.html

 

En conclusion, je dois reconnaître que Charles Million a été un grand ministre de la République.

J’aurais aimé qu’ils aient tous ce courage.

 

Jean-Charles Duboc


Karachi Gate: la police du Luxembourg met en cause Nicolas Sarkozy

 

Lors de la campagne présidentielle de 2010, j’ai été très étonné de constater que Nicolas Sarkozy n’a jamais abordé le problème de la corruption des élus alors que les « affaires » défrayent la chronique depuis des décennies, et qu’il serait peut-être temps de penser à résoudre ce problème.

Bien que le Président de la République m’ait fait part de son intérêt pour le dossier du détournement des indemnités de la guerre du Golfe par François Mitterrand, jamais, à ma connaissance, il ne s’est réellement penché sur cette affaire, tout du moins dans ses aspects politiques et juridiques.

Pour quelles raisons notre président reste-t-il totalement inactif face à la corruption en France alors que notre pays est régulièrement montré du doigt par Transparency International ?...

Et si c’était parce que Nicolas Sarkozy était lui-même compromis dans une importante affaire de détournement de fonds ?...

Horrible hypothèse qu’il faut commencer à prendre au sérieux.

Aussi, je me fais l’écho du dernier développement du « Karachi Gate », le scandale des rétro-commissions sur la vente des sous-marins au Pakistan dont l’annulation aurait couté la vie, en 2002, à 11 techniciens et ingénieurs travaillant à Karachi.

Le président a déjà été questionné lors d’une conférence de presse au sujet de cette affaire, et il en avait été, pour le moins, troublé :

Vidéo de la conférence de presse du Président de la république

au Conseil européen du 19 juin2009.


 

Vous trouverez quelques articles plus récents sur cette affaire.

Bonne lecture.

Jean-Charles Duboc

 

………………………

 

Tout d’abord un article de Fabrice Arfi  et Fabrice Lhomme paru dans MEDIAPART du 2 juin 2010 :

Un rapport de la police luxembourgeoise désigne Nicolas Sarkozy comme l'architecte, en 1994, d'un dispositif occulte utilisé pour le financement illicite de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur. «Une partie des fonds qui sont passés par le Luxembourg reviennent en France pour le financement de campagnes politiques françaises», affirment les policiers. 

Lire la suite sur :

http://www.mediapart.fr/journal/france/020610/karachi-la-police-luxembourgeoise-met-en-cause-nicolas-sarkozy

 

Ensuite, sur Rue 89 du 2 juin 2010, un article intitulé « Karachi : Sarkozy et Balladur directement impliqués. »

Sarkozy_balladur

Selon un rapport, une société off-shore créée avec leur accord a permis le financement illégal de campagnes politiques en France.

C'est une nouvelle pièce dans le dossier de l'attentat de Karachi. Dans un rapport, dont le contenu est révélé ce mercredi par Mediapart, la police judiciaire luxembourgeoise décortique l'activité d'une société off-shore mise en place par la DCN (Direction des constructions navales) pour distribuer des commissions. Une off-shore créée « directement » sur accord de Balladur et de Sarkozy. Avec la trace de commissions qui ont financé des « campagnes politiques françaises ».

Cela fait deux ans que les pièces s'accumulent dans les armoires des enquêteurs chargés d'analyser le système de financement des contrats d'armement de la DCN dans les années 90. Trois (grosses) affaires sont au cœur de leurs recherches :

. Le contrat des Frégates de Taïwan, six navires vendus 2,4 milliards d'euros ;

. Le contrat des trois sous-marins Agosta B, vendus 826 millions d'euros au Pakistan ;

. Le contrat Sawari 2, trois frégates vendues 3 milliards d'euros à l'Arabie Saoudite.

Lire la suite sur :

http://www.rue89.com/2010/06/02/karachi-sarkozy-et-balladur-directement-impliques-153300

 

Cette information est aussi reprise par lepoint.fr  du 2 juin 2010 :

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy est mentionné dans un rapport de police luxembourgeois concernant le paiement de commissions occultes de dizaines de millions d'euros en marge d'une vente de sous-marins français au Pakistan en 1994.

Ce document daté du 19 janvier 2010 est aux mains de deux juges d'instruction français qui enquêtent sur la Direction des constructions navales (DCN), l'entreprise ayant construit les sous-marins, a dit mercredi une source judiciaire, confirmant une information du site Mediapart.

Les paiements ayant été interrompus après 1995, un lien est soupçonné entre les opérations de corruption en marge du contrat et l'attentat de Karachi, qui a fait 14 morts, dont 11 ingénieurs et techniciens français de la DCN travaillant sur le contrat des sous-marins, en 2002 au Pakistan.

Analysant des documents saisis lors de leur enquête au Grand-Duché, le policiers luxembourgeois évoquent l'implication de Nicolas Sarkozy, ministre du Budget en 1994, dans la création d'une société au Luxembourg, Heine, qui a reçu des dizaines de millions d'euros en marge du marché.

Lire la suite sur :

http://www.lepoint.fr/actualites/2010-06-02/sarkozy-cite-dans-un-rapport-officiel-sur-l-attentat-de-karachi/1037/0/462049

 


Transparency International place la France au 24ème rang dans « l’Indice de Perception de la Corruption 2009 »

 

Le blog « Alerte éthique » a l’ambition d’éliminer la corruption des dirigeants politiques en développant l’alerte éthique en France, mais aussi à l’étranger, car la dénonciation d’un dirigeant corrompu est le meilleur moyen d’éliminer rapidement la corruption, véritable cancer qui ronge les États, appauvrit encore un peu plus les plus pauvres, et enrichit ceux qui sont déjà riches.

CPI 2009 En France, le niveau de corruption des dirigeants politiques des trois dernières décennies dépasse l’imagination. Nous nous sommes adaptés progressivement à l’absence d’un véritable contrôle des  derniers Présidents de la République qui ont pu devenir des « Monarques mafieux » détournant en toute impunité des fonds considérables.

Cela a été rendu possible par les assassinats de Robert Boulin, Pierre Bérégovoy, et de François de Grossouvre. Ces meurtres ont neutralisé, par la crainte inspirée, tous les contre-pouvoirs…  La peur, pour ne pas dire la terreur, indissociable de ces crimes, fait peser sur l’ensemble des élus, des médias, des citoyens, une menace qui n’a d’équivalent dans l’Histoire que les monstruosités des systèmes totalitaires nazis, ou communistes, où l’élimination physique garantissait le maintient au pouvoir des dictateurs.

Car nous vivons dans des régimes totalitaires - de type mafieux - qui permettent au monde financier de se protéger des lois par le secret bancaire, notamment  dans les « Paradis fiscaux ». Mais le pire est que, parfois, les dirigeants corrompus bénéficiant de ce système pervers n’hésitent pas à éliminer les gêneurs, comme l’étaient ces trois hommes politiques.

Mais les craquements de notre « Mur de la Corruption » commencent néanmoins à se faire sentir et le dernier scandale qui monte, le « Karachi Gate », pourrait porter un coup fatal à la Vème république. En effet, il est tout à fait possible que, si la pression continue à monter sur cette affaire, Nicolas Sarkozy puisse être amené à démissionner comme l’a fait Richard Nixon à la suite du scandale du Watergate. Ensuite, d’autres affaires de corruption, bien plus graves, pourraient être rendues publiques, comme le détournement des indemnités de la guerre du Golfe attribuées à la France en 1991…

Mais il  faudra de très nombreux scandales de ce type, et peut-être même un effondrement financier planétaire, pour réaliser que les flux financiers doivent être contrôlés sur l’ensemble de la planète. Et ce sera d’abord aux citoyens d’être les principaux acteurs de ce contrôle (au moyen de l’alerte éthique) car ce sont eux qui sont directement concernés par la juste répartition des richesses planétaires.

D’autre part, l’alerte éthique ne pourra se développer que si les aviseurs d’un ministère, ou d’une organisation internationale, sont rémunérés afin de couvrir les risques inhérents aux dénonciations.

En effet, le système de “whistleblowing” anonyme, mis en place dans les sociétés internationales pour signaler les manquements à l’éthique, représente des risques considérables pour les dénonciateurs si leur identité est, malgré tout, levée.

 De plus, la dénonciation peut avoir une efficacité limitée, comme j’ai pu le voir dans le cas du détournement des indemnités de la guerre du Golfe, en raison de la soumission naturelle, et parfois aveugle, des fonctionnaires qui tiennent à leur carrière, ou à leur vie… En fait, dénoncer des dirigeants politiques malhonnêtes, qui, de plus, tiennent d’une main de fer la police, et la justice, de leur pays, est quasiment voué à l’échec dans les États les plus corrompus.

Karachigate

SITE WEB : http://karachigate.blogspot.com/


Aussi, je propose, qu’en plus des dispositifs internationaux actuels de lutte contre la corruption, soit créée une structure supra-nationale où les aviseurs pourraient apporter les preuves des détournements de fonds et percevoir, en retour, un pourcentage sur les sommes détournées CAR UN DIRIGEANT CORROMPU NE VAUT PAS PLUS QU’UNE DÉNONCIATION ET UNE DEMANDE DE PRIME

En effet, si les fonds de la corruption sont placés sur les grandes places internationales, il faut faire de même dans la lutte contre la corruption : c'est-à-dire se donner les moyens de l’internationalisation et apporter une forte motivation à ceux qui prennent le risque d’une dénonciation.

Pour héberger, et financer, une telle structure, il pourrait y avoir des candidats tout à fait honorables (ex : Nouvelle-Zélande, Norvège). Cela permettrait une protection des aviseurs et leurs donneraient des revenus se substituant à ceux qu’ils peuvent perdre dans leur pays d’origine s’ils sont licenciés ou obligés de fuir.

En attendant qu’une telle structure soit créée, abordons le dernier classement de Transparency International qui a placé la France au 24ème rang des pays les moins corrompus.

 Je reprends le texte  de Transparency International (Berlin le 17 novembre 2009) : « La corruption menace la reprise économique mondiale et pose de graves problèmes aux pays en conflit » :

http://www.transparency.org/news_room/latest_news/press_releases/2009/2009_11_17_cpi2009_fr

Alors que l’économie mondiale enregistre les premiers signes d’une reprise économique, et que des nations continuent à lutter contre les conflits et l’insécurité permanents, il apparaît clairement qu'aucune région du monde n’est à l’abri des dangers de la corruption. Ce sont les conclusions de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2009 de Transparency International, publié aujourd’hui, et qui évalue la corruption affectant le secteur public d’un pays.

Vidéo d’Huguette Labelle, Présidente de Transparency International (en anglais).



« En ce moment, des mesures de stimulations très importantes sont mises en œuvre partout dans le monde, parallèlement à des versements accélérés de fonds publics et des tentatives de stabiliser les différents processus de paix. Si nous voulons briser le cycle vicieux de la corruption, il est indispensable de déterminer quels sont les nœuds qui empêchent à la fois une bonne gouvernance et une obligation de rendre des comptes », déclare Huguette Labelle, Présidente de Transparency International (TI).

La grande majorité des 180 pays faisant partie de l’Indice 2009 obtiennent une note inférieure à cinq sur une échelle de 0 (haut degré de corruption perçu) à 10 (faible degré de corruption perçu). L’IPC évalue la perception du niveau de corruption affectant l’administration publique dans un pays donné. Il s’agit d’un Indice composite, fondé sur 13 enquêtes différentes menées auprès d'entreprises ou d'experts. L’édition 2009 attribue un score à 180 pays, soit autant que dans l'IPC 2008.

Corruption Perceptions Index 2009

Les États fragiles et instables, marqués par la guerre et les conflits permanents, demeurent en bas du classement. Il s’agit de la Somalie avec un score de 1,1, l’Afghanistan avec 1,3, le Myanmar avec 1,4 et le Soudan au même niveau que l’Irak avec un score de 1,5. Ces résultats indiquent que les pays perçus comme les plus corrompus sont également ceux qui sont meurtris par des conflits de longue date, et dont l’infrastructure de gouvernance a été détruite.

Lorsque les institutions de base sont faibles ou inexistantes, la corruption se développe hors de tout contrôle tandis que le pillage des ressources publiques alimente l’insécurité et le sentiment d’impunité. A cause de la corruption, la perte de confiance fragilise les institutions et les gouvernements naissants, ceux-là mêmes qui sont chargés d'assurer la survie et la stabilité, sans que cela semble anormal.

Carte corruption 2009

Les pays en bas de classement ne doivent pas être mis à l’écart des efforts de développement. Au contraire, l'Indice souligne le besoin pour ces pays de renforcer leurs institutions. Les investisseurs et les bailleurs de fonds doivent conserver la même vigilance sur l'ensemble des opérations qu’ils mènent et rendre des comptes de leurs propres actions, tout comme ils exigent transparence et responsabilité de la part des pays bénéficiaires.

« La lutte contre la corruption nécessite un contrôle fort des parlements, un appareil judiciaire efficace, des organismes d'audit et de lutte contre la corruption indépendants et disposant de ressources suffisantes, une application vigoureuse de la loi, une transparence dans les budgets publics, un apport d’aides et de finances, ainsi que de la place laissée à une presse indépendante et une société civile énergique, » souligne Huguette Labelle. « La communauté internationale doit inventer des solutions efficaces pour aider les pays déchirés par la guerre à se développer et à soutenir leurs propres institutions. »

Les notes les plus élevées dans l’IPC 2009 sont attribuées à la Nouvelle-Zélande avec 9,4, au Danemark avec 9,3, à Singapour et à la Suède dont le score est identique avec 9,2 et à la Suisse avec 9,0. Ces chiffres témoignent d’une stabilité politique, d’une régulation des conflits d’intérêt mise en place depuis longtemps et d’institutions publiques solides et efficaces.

L’ensemble des résultats mis en évidence par l’Indice 2009 est très inquiétant. Ils indiquent que la corruption continue à exister là où règne l’opacité, alors que les institutions ont encore besoin de se renforcer et que les gouvernements n’ont pas mis en œuvre des cadres juridiques de lutte contre la corruption.

Même les pays industrialisés n’ont aucune raison de faire preuve de complaisance : l’utilisation de pots-de-vin et la facilitation de la corruption sont souvent le fait d’entreprises basées dans ces pays industrialisés. Et certaines compétences territoriales disposant du secret financier, qui ont un lien avec de nombreux pays en tête de classement de l’IPC, affaiblissent grandement les efforts menés pour lutter contre la corruption et recouvrir les avoirs volés.

« L’argent corrompu ne doit pas trouver de havre de paix. Désormais, nous ne devons plus nous trouver des excuses », déclare Huguette Labelle. « Le travail de l’OCDE dans ce domaine est le bienvenu, mais il faudrait proposer plus de traités bilatéraux sur les échanges d'information afin de mettre définitivement un terme au régime du secret. En même temps, les sociétés doivent cesser de travailler avec les centres financiers véreux. »

Corruption Afrique Les pots-de-vin, les cartels ainsi que les autres pratiques de corruption sapent la concurrence et provoquent une perte massive des ressources destinées au développement dans tous les pays, et particulièrement les plus pauvres. Ainsi que l’a démontré un rapport récent de TI, entre 1990 et 2005, plus de 283 cartels internationaux privés étaient connus au grand jour, entraînant pour les consommateurs du monde entier un surcoût d'environ 300 milliards de dollars.

Étant donné que la grande majorité des pays de l’Indice 2009 obtient une note inférieure à 5, le défi de la lutte contre la corruption reste incontournable. Le Groupe des 20 s’est engagé sérieusement à faire en sorte que l’intégrité et la transparence constituent la pierre angulaire d’une toute nouvelle structure de réglementation. Alors que le G20 entreprend des réformes économiques et portant sur le secteur financier, il apparait essentiel de considérer la corruption comme une menace réelle pour le devenir d'une économie durable. Par ailleurs, le G20 doit continuer à rechercher l’appui du public pour ses principales réformes, en créant des institutions telles que le Conseil de la Stabilité Financière et en prenant des décisions sur les investissements destinés aux infrastructures, qui devront être transparents et ouverts aux suggestions de la société civile.

A l’échelle mondiale et nationale, des institutions de contrôle et des cadres juridiques effectivement appliqués, associés à des réglementations plus efficaces et plus judicieuses, permettront d’atteindre des niveaux plus faibles de corruption. Ce qui au final conduira à un accroissement nécessaire de la confiance dans les institutions publiques, une croissance économique soutenue et une aide au développement plus efficace. Mais d’abord et avant tout, il permettra de réduire l'importante échelle des souffrances humaines endurées dans les pays les moins performants de l'Indice de Perception de la Corruption.

La lutte contre la corruption est une des priorités pour résoudre les nombreux problèmes de la planète : absence de démocratie, injuste répartition des richesses, déforestation, développement de la désertification, épuisement des ressources halieutiques, épuisement des réserves pétrolières, réchauffement climatique, absence de Gendarmerie planétaire digne de ce nom, etc..

Mais, tout est lié, et les progrès dans un domaine permettent aussi aux autres priorités de progresser.

En conclusion, la lutte contre la corruption est la première des priorités pour le développement de la planète car elle a pour but que les citoyens CONTRÔLENT LEURS DIRIGEANTS, DEVIENNENT AINSI PLUS LIBRES ET PRENNENT EN MAIN LEUR AVENIR.

Et l’alerte éthique est l’un des moyens les plus efficaces pour arriver à cette fin.

Jean-Charles Duboc