Guerre du Golfe 1991 : Lettre au Premier Ministre (I)
Troubles de Stress Post-Traumatique de guerre (II)

Troubles de Stress Post-Traumatique de guerre (I)

 

Stress post-traumatique : après la guerre, les soldats meurent encore

 

Les « Troubles de Stress Post-Traumatique » (PTSD) sont pointés comme responsables du suicide de 22 vétérans chaque jour aux Etats-Unis depuis le début de l’année.

Le soldat qui a ouvert le feu mercredi 2 avril dans la base militaire américaine de Fort Hood, au Texas, tuant trois personnes avant de se suicider, "suivait une évaluation pour déterminer s’il était atteint de troubles de stress post-traumatique".

Pour expliquer sa présumée instabilité sur le plan psychiatrique, ce sont les quatre mois passés par Ivan Lopez en Irak en 2011, et leurs possibles séquelles, qui sont mis en avant par les médias américains.

Il faut dire qu’aux Etats-Unis, les Post-Traumatic Stress Disorders (PTSD) sont plus que jamais un problème de santé publique.

Le taux de suicide chez les vétérans américains est de 3 sur 10 000, contre 1,9 pour l'ensemble de la population.

Depuis le début de l’année 2014, 22 vétérans en moyenne se sont donné la mort chaque jour, rappelait récemment le New York Times (en anglais).

C’est plus que le nombre de soldats américains tués en Afghanistan sur la même période, à en croire le décompte du site iCasualties (en anglais). 

Pourquoi les états de stress post-traumatique (ESPT, le terme le plus utilisé en France) touchent-ils autant les soldats ?

 

La guerre, terrain propice aux expériences choquantes

"Risquer une blessure ou la mort. Voir d’autres personnes être blessées ou tuées. Devoir blesser ou tuer. Etre constamment en alerte." Voilà comment le Centre national sur les ESPT, une émanation du département des Anciens combattants des Etats-Unis, décrit le quotidien des troupes en Irak ou en Afghanistan.

Autant de situations qui favorisent le développement d'ESPT et d’autres troubles psychiatriques. Ils naissent, de manière générale, de la confrontation à un évènement traumatisant, "durant lequel vous pensez que votre vie ou celle de quelqu’un d’autre est en danger (...), durant lequel vous avez peur ou le sentiment de n’avoir aucun contrôle sur ce qui se passe autour de vous", explique le site du Centre (en anglais).

Ils touchent aussi bien des victimes d'abus sexuels que des rescapés d'accidents de la route et, bien sûr, des soldats.

Contacté par francetv info, Antony, un Français de 30 ans, dont huit dans l'armée, raconte comment tout a basculé pour lui un jour de 2011 en Afghanistan : "Sur le terrain, on se crée une carapace : après un combat, on fume une cigarette, on boit un café, on parle d’autre chose et on va se coucher. On a l’impression d’être invincible. Quand j’ai été touché [par un tir de mortier], je me suis rendu compte que je n’étais pas si invincible." 

Quarante soldats français ont été victimes d'un"effondrement psychique" après avoir échappé, en août 2008, à une embuscade en Afghanistan qui avait fait dix morts dans leurs rangs, rapporte Le Figaro.

 

Revivre constamment son traumatisme

Pour Antony, c'est au retour en France que les ESPT commencent à se manifester. "Je faisais des cauchemars. Dans ma tête, je n'étais pas rentré.

Revivre constamment les évènements à l'origine de leur traumatisme, c'est le lot des victimes de stress post-traumatique. "Un bruit de chaudière" ou "le sifflement d'une cocotte-minute" suffisent à les faire "penser à des choses", raconte Antony, qui se sent perpétuellement à l'affût d'un danger qui n'est plus là. "L'autre jour, un avion est passé en rase-motte au-dessus de mon jardin. Je me suis jeté à terre. Mes parents n'ont pas compris, ils ne m'avaient jamais vu comme ça."

Ces symptômes pèsent sur la vie quotidienne et la famille des soldats victimes de stress post-traumatique. Les mauvais jours, ils évitent de sortir de chez eux, pour ne pas s'exposer à des situations qu'ils vivraient comme une menace.

Trouver un emploi qui nécessite de travailler en équipe ou sous l'autorité d'un chef est impensable pour Antony, qui est toujours membre de l'armée de terre. 

"J'ai la chance d'avoir une femme forte qui a su me soutenir, raconte le jeune homme, qui est en contact avec de nombreux soldats souffrant des mêmes troubles que lui. Il y a beaucoup de conjoints qui s'en vont. On n'est plus la même personne." Quant à ses jeunes enfants, ils ne comprennent pas toujours pourquoi leur père peut "ne pas sortir pendant trois-quatre jours et reste dans le canapé". Aujourd'hui, eux aussi sont suivis par un pédopsychiatre.

 

Suicides et fusillades

Les séquelles psychologiques des soldats les poussent parfois au pire : aux Etats-Unis, entre le 1er janvier et le 27 mars 2014, 1 892 vétérans se sont donné la mort, soit 22 par jour en moyenne.

En France, les statistiques n'existent pas, mais pour Antony, "bien sûr qu'une solution c'est l'autodestruction, c'est le suicide. (...) On a tous la même expérience."

Aux Etats-Unis, les ESPT sont soupçonnés d'être l'explication de plusieurs fusillades commises dans des bases militaires ces dernières années. Ivan Lopez n'avait pas été formellement diagnostiqué mais était en cours d'évaluation, et souffrait de divers problèmes mentaux. Il avait raconté à un proche que "des bombes étaient tombées près de lui" durant sa mission en Irak.

En septembre 2013, une autre fusillade avait fait treize morts dans une base de la Navy à Washington. Aaron Alexis, le tireur, souffrait d'ESPT après avoir aidé les secours lors des attentats du 11-Septembre.

 


Pièces à conviction - Syndrome afghan les... par 1234angelevil 

 

Un millier de militaires touchés en France

La question des ESPT est beaucoup moins connue en France qu’aux Etats-Unis.

Selon Europe 1, le service de santé des armées évalue à un millier le nombre de soldats français victimes de ces troubles. 

Pourtant, des mesures ont été mises en place pour ménager la santé psychologique des militaires revenant d’Afghanistan. Un séjour de quelques jours à Chypre a été instauré comme "sas de décompression" avant leur retour.

Une chaîne de soutien psychologique, détaillée sur le site de l’armée de terre, a été mise en place : des référents de section sont chargés de repérer les signes de troubles chez les soldats, des officiers préparent leur retour en France et une cellule d’intervention et de soutien psychologique intervient ponctuellement après les évènements traumatisants.

Mais selon Antony, on ne retrouve pas ces personnels formés dans tous les régiments. Contacté, le service de communication de l'armée de terre n'a pas donné suite. "Dans mon régiment, j'étais le deuxième ou troisième blessé en Afghanistan, donc ils ne savent pas comment faire", comment assurer le suivi psychologique des blessés.

La suite sur : http://www.francetvinfo.fr/monde/ameriques/pourquoi-le-stress-tue-plus-de-soldats-americains-que-les-combats_568435.html

 

 

J’ai repris un article qui expose très bien la situation de détresse psychologique des vétérans qui ont vécu une situation extrême lors des combats en Opérations Extérieures.

Si le problème commence à être pris très au sérieux par les autorités militaires, il reste encore beaucoup à faire afin de développer des thérapies adaptées et non culpabilisatrices.

Il nous manque aussi des moyens financiers qui pourraient permettre de développer des thérapies ambitieuses (ex : stages de voile aux Antilles avec la famille sur des grands voiliers-écoles).

Et si on cherchait du côté des milliards d’indemnités de la guerre du Golfe qui sont toujours inconnus dans les comptes de la Défense ?...

De plus, dans notre pays, on en est encore à ignorer le « Syndrome du Golfe » qui affecte des centaines, sinon des milliers, d’anciens combattants de la Division Daguet.

Que font nos politiciens sur ces problèmes ?...

Jean-Charles DUBOC

 

 

P .S. Il y a différentes thérapies et je vous signale le site américain « Open Forest » qui traite notamment du PTSD :

https://openforest.net/essential-talking-points-ptsd/

 

Il est possible de télécharger le dossier « LES MILLIARDS DISPARUS DE LA DIVISION DAGUET » sur votre Kindle ou votre ordinateur :

 

 

 

 

Commentaires

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I-Cube

... D'autant que l'armée française a eu à gérer les "gueules-cassées" post-1918.

Si mes grands-parents n'ont jamais parlé de leur vie dans les tranchées, mon grand-oncle celui qui crachait ses poumons jusqu'à sa mort dans les années 80 pour avoir été gazé, racontait que la guerre, c'est une longue attente, à ne rien faire : Périr d'ennui.
Et puis à n'importe quel moment, c'était le carnage.
Les obus qui tombent, les camarades déchiquetés.
Presque pire que les assauts qui fauchaient tout le monde...

On a définitivement perdu la mémoire de tous ceux-là.

Quant à ma mère (et même mon père), qui n'étaient même pas adolescents entre 1940 et 1945, l'une se souvient des bombes anglaises qui tombaient n'importe où, et de ses séjours dans les caves (ou le métro), l'autre de la division "Das Reich", précédée de son atroce réputation, remontant vers la Normandie, campant dans le champ au fond du jardin de mon grand-père... et aussi des séjours dans la cave.

Rien à voir, mais tout autant traumatique au point que mon père (celui qui...) n'a jamais parlé de "sa guerre d'Algérie"...
Et pour quelle raison au juste ?

Alors, nos vétérans des OPEX, je n'ose imaginer, finalement...

JEAN-CHARLES DUBOC

Mes deux grands-pères étaient trop jeunes pour être incorporés, par contre ma femme avait un grand-père dans les tranchées françaises et un autre du côté allemand qui décédé 6 ans plus tard d’avoir été gazé.
Et ma grand-mère maternelle avait cinq cousins qui sont tous morts à Verdun.
Cinq frères de la même famille.
L’horreur absolue.
Les parents n’ont pu que mourir de chagrin…

La guerre de 39/45 a aussi apporté son lots de souffrances et d’épreuves.
Mon grand-père paternel a sauté sur une mine à bord de son chalutier en 1948 avec son neveu qui était à bord.
Puis mon père a été dans les Fusilliers-marins en Indochine.
Il en a gardé des cauchemars jusqu’à la fin de ses jours.

Maintenant, il est temps de parler des dégâts causés par les traumatismes au combat et d’essayer de soutenir nos vétérans.
Car la Défense de la Liberté a toujours un coût.

Et si nos femmes veulent empêcher leurs maris d’aller faire la guerre, elles auront tout le temps de prier pour des guerriers arrivent et fasse le ménage si elles sont prises en otages et vendues en tant qu’esclaves sexuelles par des barbares islamistes…
La Défense est une priorité pour les démocraties.

Haddock

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