Communiqué de Presse de l’association Avigolfe
Le trafic de diamants du Président « Valéry Gys-Car-Destin ».

« Air Transe » et le capitaine Haddock

 

Les passagers qui empruntent un avion de ligne pour se rendre à l’autre bout du monde connaissent les effets du décalage horaire qui perturbe inévitablement le sommeil, surtout dans le sens Ouest-Est.

Les effets sont variables suivant l’âge, la forme initiale, la résistance personnelle, la durée du vol et le nombre de faisceaux horaires parcourus.

Les navigants sur long-courrier connaissent bien ces effets et les temps de repos équipage sont impératifs en raison des perturbations des rythmes circadiens causés par le jet-lag:

http://www.preparation-physique.net/physiologie-staps/102-decalagehoraire.html

 

J’ai été copilote (de 1979 à 1990) à « Air Transe » pendant 20 ans sur B727, B737, B747, puis commandant de bord (de 1990 à 1998) sur A320 et B747 et j’ai eu le temps de faire le tour d’un métier extraordinaire.

Il faut avouer que survoler l’arctique, la Sibérie, les Andes, les Montagnes rocheuses, Terre-Neuve, etc…, est absolument inoubliable.

Un spectacle dont je ne me lassais jamais : observer et découvrir la planète de 10.000 mètres d’altitude apporte une vue du monde qui nous fait sortir de notre condition de « Terrien ».

Je mets en ligne une vidéo prise dans le cockpit d’un B747/400 lors d’une arrivée à l’aéroport de Hong-Kong Kai Tak qui met donne une idée des difficultés de l’approche et de l’atterrissage sur un terrain difficile.

Vidéo « Atterrissage à Hong-Kong Kai Tak »

 

 

Il y a d’autres vidéos disponibles pour ce terrain :

http://www.youtube.com/watch?v=McNU5b2-7bc

http://www.youtube.com/watch?v=OtnL4KYVtDE

http://www.youtube.com/watch?v=UyU9OLqQ8XA&feature=fvw

Et bien lorsqu’un pilote de ligne arrive sur un aéroport, à Hong-Kong ou ailleurs, il doit avoir tous ses moyens pour poser la machine et c’est la raison pour laquelle les temps de repos sont calculés afin que les pilotes ne mettent pas la sécurité en jeu.

Tout du moins c’est ce que croyais jusqu’en mars 1998.

 

Car la seule fois où j’ai cru que j’allais mourir pour de bon, et que c’était inéluctable, que je vivais mes derniers moments, et bien c’était il y a une douzaine d’années alors que j’étais pilote de B747 à « Air Transe », et que je revenais d’un courrier qui m’avait fait faire Paris, Abu Dhabi, Hong-Kong, Shanghai, Tokyo, Osaka, Bangkok (où j’avais croisé mon chef-pilote « Yves Âne-au-Taud »  qui passait quatre jours  à l’hôtel pour faire un vol d’essai ), puis Dubaï et Paris – le tout en six jours et demi.

Lorsque je suis rentré chez moi, je suis tombé dans le coma, et le lendemain, alors que j’étais étendu, sur le canapé, au coin du feu dans ma chaumière, sans bouger, pendant des heures, dans un état d’épuisement total, et bien à un moment je me suis dis : « Je suis en train de vivre mon agonie ».

C’était vraiment une surprise, une sensation à laquelle je ne m’attendais pas.

Quelque chose d’incroyable causé par un état d’épuisement physiologique total et une conséquence d’années de décalage horaire et de stress aux commandes d’un avion de ligne.

Je vivais mon agonie d’une façon parfaitement détachée, froide, et avec un seul regret : je n’avais pas mené à bien mon projet de grands voiliers !...

J’ai très bizarrement  survécu et m’a femme m’a dit ensuite : « Je croyais que tu étais en train de mourir !... »

Ce n’était pas plus plaisanterie de sa part mais bien l’impression qu’elle avait eu.

Et puis, j’ai récupéré, j’ai remonté la pente, et j’ai repris une semaine plus tard, les commandes d’un B747 « d’Air Transe », pour aller à Los Angeles, avec 350 passagers à bord.

Un vol sans histoire, en respectant les règles de sécurité. Enfin, avec suffisamment d’énergie pour aller à Los Angeles en tant que commandant de bord et revenir en tant que passager.

Car le lendemain, je ne savais plus depuis combien de temps j’étais arrivé aux US : si c’était le jour même, ou bien le jour précédent…

J’ai réalisé que les neurones commençaient sérieusement à se faire des nœuds.

Et lorsque, dans ma chambre d’hôtel, j’ai commencé à voir en stroboscopique avec des lignes verticales, j’ai su que j’étais au bord de la crise d’épilepsie.

J’ai envoyé un fax au service médical « d’Air Transe » pour décrire mes symptômes et je suis rentré d’office en passager.

Pas la peine de mettre la sécurité en jeu.

 

« Air Transe » a l’habitude de ce genre « d’incidents » chez le personnel navigant et j’ai appris par la suite que je n’étais pas le premier à avoir été victime de l’excès de privation de sommeil et de stress (un copilote B747, Dominique « Bug-At », s’était retrouvé aux urgences à Montréal en 1998 après avoir fait une crise d’épilepsie dans la rue, et cinq heures de coma à l’hôpital).

Par la suite, « Air Transe » s’est pris un avertissement du Conseil médical sur les conditions de travail sur long courrier (c’était en 1999).

Il est vrai qu’un B747 cargo avait cramé à Madras parce que l’équipage avait sauté une ligne d’une check liste de secours sur une panne de voyant de train d’atterrissage.

Et que l’enquête avait montré que l’équipage n’avait pas dormi depuis trois jours…

Quand je pense que le psy « d’Air Transe » m’a proposé une psychothérapie !...

Ils sont parfois vraiment plus kon que la moyenne.

Lors d’un entretien en arrêt maladie, et afin qu’il comprenne bien la situation,  j’ai fais un cercle avec mon pouce et mon  index gauche, et dans lequel j’ai passé mon index droit, en va et vient, en lui disant : « Ça, c’est un kon ; ça c’est une bite ; et cela marche comme ça !... »

Et j’ai ajouté, en lui tendant mon index à l’horizontal: « Voulez-vous faire le kon ?... »

Il s’est levé, a ouvert la porte, et m’a foutu dehors…

Il faut savoir parler à un psychiatre, surtout s’il a été pistonné pour rentrer à « Air Transe ».

 

Le métier de navigant est vraiment exténuant et personne ne se fait aux effets du décalage horaire à haute dose.

Et puis, il faut aussi signaler que, deux mois avant ce vol exténuant sur l’Asie (le mécanicien navigant a lui aussi perdu sa licence par la suite), j’avais dénoncé le détournement au sein « d’Air Transe » de près de 100 millions de dollars par « Bernard Attila », l’ancien président de la compagnie, ainsi que le détournement des indemnités de la guerre du Golfe par « Grand Pharaon Mitterrandpeth ».

J’étais vraiment un gêneur pour la compagnie et le gouvernement de « mafieux roses » qui avait gouverné la France pendant presque deux décennies.

D’ailleurs, le médecin-chef « d’Air Transe », « Martin Saint-Laure-rend » m’a dit : « Cette rotation sur l’Asie a été faite pour vous détruire ».

Sympathique !...

J’ai mis six ans à retrouver le sommeil.

Mais comme me disait mon "pote" Bubu qui était PDG d’une boite international : « Avec ce que tu fais, il ne faut pas t’étonner qu’ils t’aient cassé… ».

 

Il est vrai que j’étais aussi rapporteur au Syndicat des pilotes pour les études sur les rayonnements cosmiques à bord des avions de ligne.

En effet, les pilotes et les hôtesses et stewards sont classés depuis l’an 2000 « personnel irradié » au même titre que les travailleurs du nucléaire. Et oui, la stratosphère est radioactive et les hôtesses de l’air ont deux fois plus de risque de développer un cancer du sein que la moyenne.

Voilà pour les aventures épuisantes du « Capitaine Haddock » et la fin de sa carrière à « Air Transe ».

 

Les scientifiques commencent à étudier expérimentalement les conséquences du jet-lag sur des animaux de laboratoire.

Le 15 novembre 2010, à la conférence annuelle de la « Society for Neuroscience », une étude a été présentée sur les conséquences d’un jet-lag chronique infligé à des hamsters.

Le décalage horaire, infligé sur une période d’un mois, était de six heures chaque  trois jours - ce qui correspond au jet lag d’un vol New-York Paris deux fois par semaine.

Il en est ressorti que, chez les cobayes testés, les neurones se reproduisaient à la moitié du taux normal et que, plus inquiétant, les hamsters en question ont montré un déficit de mémoire et d’apprentissage.

En bref, ces pauvres animaux sont devenus plus stupides !...

C’est tout de même gênant pour les pilotes, mais aussi pour les passagers qui voyagent beaucoup !...

En conséquence il faut voyager très confortablement, et le moins possible. Si vous prenez un vol long-courrier trans-méridien, méfiez vous du décalage horaire et prenez un siège en Club si vous en avez le moyens. C’est beaucoup plus confortable et vous arriverez nettement moins fatigué à destination.

 

L’idéal est évidemment de voyager à bord du « Bling-bling One », l’avion de notre « Divin et Ô combien vénéré président » qui est équipé d’un lit de 2 mètres de large !...

D’ailleurs, je me demande ce qu’il peut bien faire dans un lit aussi large notre « Bling-bling »…

Surtout avec la turbulence !...

Vous imaginez « Bling-bling », à bord du « Bling-bling One », faisant de la gymnastique avec « Karla », et qui se retrouvent tous les deux soudainement au plafond ?...

Et bien, c’est pour cela qu’il a un lit aussi large : c’est afin de pouvoir retomber sur le matelas s’il y a de la turbulence !...

Mais il y a une deuxième hypothèse : dans un plumard aussi large, « Karla » pourrait aussi amener une copine !...

En fait, ce n’est pas si mal d’être LE président…

Finalement, je me demande si je ne vais pas garder le « Bling-bling One » lorsque je serai élu en 2012.

Mille sabords !...

 

Capitaine Haddock

Avertissement : Ceci est une note, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

Commentaires

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JEAN-CHARLES DUBOC

Reprise d’un article de la BBC:

Pilot fatigue 'one of the biggest threats to air safety'
It was a cold winter night on 12 February 2009 when Continental flight 3407 took off from Liberty International Airport in Newark, New Jersey, on what should have been a fairly routine flight.
But five miles north-west of its intended destination in Buffalo, New York, the plane stalled before plunging into a house below, killing both the pilots, as well as two flight attendants, all 45 passengers and a man on the ground.
The pilots had failed to properly respond to cockpit warnings that the plane was moving too slowly through the air, with captain Martin Renslow raising the plane's nose, slowing it even further.
The accident report said that ahead of the flight, both pilots had long commutes and slept in the crew lounge, instead of a hotel.
Tiredness was cited as one of the factors in the crew's failure to respond quickly and appropriately to the aircraft's loss of speed.
Pilot fatigue has long been a concern, and the European Aviation Safety Agency (EASA) recently proposed new EU-wide rules setting limits on the duration that pilots could fly and be on duty.
If signed into law, it would be the first time that airlines across the continent have had one set of shared rules to ensure passenger safety is not compromised by tired pilots.
But pilot unions and the House of Commons Transport Committee argue that the proposals do not go far enough and could put passengers in danger.
Aviation accidents are still extremely rare, but when they have occurred, figures show that 80% are a result of human error, with pilot fatigue accounting for 15-20% of human error in fatal accidents.
Fatigue leads to slower reaction times and impaired concentration and decision making.
There's also the danger of falling asleep.
A survey by the British Airline Pilots' Association (Balpa) of 500 of its members showed 43% had involuntarily fallen asleep in the cockpit, and of those, 31% said that when they woke up the other pilot was also asleep.
'Like being drunk'
Prof Torbjorn Akerstedt, a sleep expert based at Karolinska University in Sweden, said that most people are able to stay alert for 16 hours during the daytime, but that reduces at night.
It has been well established scientifically, Mr Akerstedt said, that the impairments a pilot experiences landing a plane at 05:00 in the morning are the equivalent of having a blood alcohol level of 0.08%, which is the same as the UK's drink-driving limit and over the legal limit in many other countries.
David Learmount of Flight Global believes that "allowing pilots to get dangerously fatigued is like legalising pilots flying when they are drunk".
La suite sur :
http://www.bbc.co.uk/news/health-19837178

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