La nuit d'échauffourées du 4 octobre 2007 à Saint-Dizier, en Haute-Marne, pendant laquelle quarante à cinquante jeunes encagoulés et masqués, dont l'âge oscillait entre 12 et 20 ans, ont attaqué un fourgon de pompiers et un véhicule de la Brigade anti-criminalité en intervention, nous rappelle l’instabilité de la situation dans nos quartiers et le fait que ce type de violence peut éclater, à n’importe quel moment, et pratiquement n’importe où, sur le territoire national.
J’ai développé dans la note Pour le rétablissement de la police de proximité, mais avec des grands voiliers les différentes raisons qui poussent une partie de la jeunesse à sombrer dans la délinquance et les raisons de l’échec de la Police de proximité.
La proposition développée dans cette note de construire des grands voiliers et de proposer aux jeunes marginalisés un complément de formation humaine par la navigation océanique en équipage, encadrés par des policiers et des militaires, a soulevé plusieurs objection dont la principale est celle-ci : « Le contribuable n’a pas à financer des croisières pour les voyous !... ».
Une telle objection est évidemment justifiée et c’est la raison pour laquelle je tiens à préciser, tout d’abord, que la navigation en haute mer à bord d’un grand voilier, en équipage, ne peut être qu’une récompense, et rien d’autre…
Il est évident que la délinquance doit être combattue et les délinquants châtiés, et réinsérés si cela est possible… Et c’est le rôle de la Justice…
Mais il y a aussi la PRÉVENTION, et c’est ce que je propose afin de donner aux jeunes en difficulté le choix entre deux possibilités : avoir un comportement respectueux de l’autre, et pouvoir naviguer à bord d’un grand voilier, ou alors avoir un comportement antisocial et devoir faire face à la police, et aux foudres de la justice…
De plus, je dois souligner que l’embarquement à bord d’un grand voilier demande une visite médicale car il peut y avoir des contre-indications (ex : épilepsie) et que les stagiaires devront passer un examen portant sur un minimum de connaissances nautiques qu’ils devront posséder (ex : règles de sécurité, nom des voiles, etc…).
Ainsi les jeunes qui désireront naviguer devront être volontaires et, de plus, passer un examen, aussi simple soit-il!...
Ce que je propose, ce n’est, en aucun cas, des croisières pour délinquants, mais un complément de formation humaine, relativement exigeant, destiné aux jeunes qui le méritent…
En fait, ma proposition est un rétablissement de la police de proximité telle qu’elle a été développée par exemple au Québec où nos cousins du Canada ont vu baisser la délinquance des jeunes de 38%, en 15 ans, après la mise en place par les forces de police d’une véritable présence et d’une authentique action de communication au sein même des quartiers difficiles.
Nous ferions bien de nous inspirer de cette réussite, en y ajoutant une composante maritime…
Mais afin de connaître les LIMITES DE L’ACTION d’une police de proximité, il est souhaitable de se pencher sur les recherches en psychopathologie qui concluent que certains individus, les psychopathes, ne tirent quasiment aucun bénéfice, aucune conclusion, des réprimandes, sanctions, emprisonnements ou actions sociales qui leur sont destinées…
Cet aspect est peu développé par la Presse, ou les médias, car politiquement incorrect.
En effet, cette approche remet en cause la philosophie en cours chez beaucoup de personnes pour lesquelles c’est la société (l’autorité..) qui rend malade l’individu, qui n’a, alors, d’autre solution que la révolte et la violence…
Bien que dans certains cas cette vue des choses soit tout à fait justifiée, ceci n’est pas valable pour certains délinquants qui, par leur insensibilité à la souffrance d’autrui, semblent bien éloignés de l’humain…
Et j’en viens aux études sur la psychopathie dont le syndrome est défini dans le DSM-IV (American Psychiatric Association) de la façon suivante: «Dérangement mental caractérisé par une personnalité antisociale aiguë, et par une insensibilité à la souffrance du prochain ».
Les expressions « psychopathe », « personnalité antisociale » ou « sociopathe » et sont utilisées de manière interchangeable, mais le terme psychopathe est généralement utilisé pour décrire les individus impulsifs, insensibles, de mauvaise foi, menteurs et fraudeurs, égocentriques, ayant peu de jugement et une vie sexuelle impersonnelle et très instable.
Certains auteurs préfèrent utiliser l’expression « d’organisation de la personnalité à expression psychopathique » qui enlève la connotation négative, et souvent définitive, applicable au psychopathe.
Les critères diagnostiques de la psychopathie, trouble de la personnalité habituellement repéré en raison de l’écart considérable qui existe entre le comportement et les normes sociales établies, ont été définis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) selon la CIM 10 distinguant la PERSONNALITÉ DYSSOCIALE (F60.2) :
(a) Une indifférence froide envers les sentiments d’autrui.
(b) Une attitude irresponsable manifeste et persistante, un mépris des règles et des contraintes sociales.
(c) Une incapacité à maintenir durablement des relations, alors même qu’il n’existe pas de difficulté à établir des relations.
(d) Une très faible tolérance à la frustration et un abaissement du seuil de décharge de l’agressivité, y compris de la violence.
(e) Une incapacité à éprouver de la culpabilité ou à tirer un enseignement des expériences, notamment des sanctions.
(f) Une tendance nette à blâmer autrui ou à fournir des justifications plausibles pour expliquer un comportement à l’origine d’un conflit entre le sujet et la société. Le trouble peut s’accompagner d’une irritabilité persistante.
Dès1801, la psychopathie a été étudiée par le psychiatre français Philippe Pinel qui observa et décrivit un certain groupe de patients présentant des comportements impulsifs et autodestructeurs sans cependant manifester de troubles de la capacité de raisonnement. Il a désigné ce syndrome sous le terme de « manie sans délire. ».
En 1941, le psychiatre Hervey Cleckley publiait la première édition de son livre « Le masque de la santé mentale » (The Mask of Sanity) l’un des premiers ouvrages à décrire le psychopathe et le syndrome associé.
Parmi les divers travaux sur la psychopathie, effectués dans le milieu carcéral, on trouve L’ÉCHELLE DE PSYCHOPATHIE DE HARE (psychopathy check-list) élaborée à l’Université de Colombie-Britannique, à Vancouver (Canada), par le psychologue Robert Hare qui s’est inspiré des 16 critères de psychopathie proposés par Cleckley.
Elle a été utilisée pour la première fois en 1980 dans des prisons canadiennes et elle est définie par 20 caractéristiques psychologiques permettant d’évaluer l’expression psychopathique:
1. CHARME NATUREL ET SUPERFICIEL - la tendance à être doux, engageant, charmant, brillant et verbalement aisé. Le charme psychopathique n'est pas du tout timide, embarrassé, ou ayant peur de dire quoi que ce soit. Un psychopathe ne devient jamais muet. Ils se sont libérés des conventions dans la conversation, par exemple.
2. GRANDIOSE VALEUR PROPRE - une vue extrêmement gonflée de ses capacités et de sa valeur propre, sûr de soi, arrêté dans ses opinions, insolent, vantard. Les psychopathes sont des gens arrogants qui croient qu'ils sont des gens supérieurs.
3. BESOIN DE STIMULATION ou PRÉDISPOSITION À L'ENNUI - un besoin excessif de roman, stimulation palpitante et passionnante de prendre des risques et de faire des choses qui sont risquées. Les psychopathes ont souvent une basse auto-discipline dans l'exécution des tâches jusqu'à l'achèvement parce qu'ils sont facilement ennuyés. Ils échouent à travailler sur le même travail pendant une durée quelconque, ou de finir des tâches qu'ils considèrent comme mornes ou ordinaires.
4. MENSONGE PATHOLOGIQUE - peut être modéré ou haut; en forme modérée, ils seront sagaces, astucieux, rusés et intelligents; en forme extrême, ils seront trompeurs, fourbes, sournois, sans scrupules, manipulateurs et malhonnêtes
5. ESCROC ET MANIPULATEUR - l'utilisation de duperie et tromperie pour tricher, duper, ou frauder les autres pour leur gain personnel; distingué de l'Article #4 dans le degré auquel l'exploitation et la cruauté dure sont présents, comme reflété dans un manque de souci pour les sentiments et la souffrance de ses victimes.
6. MANQUE DE REMORDS OU CULPABILITÉ - un manque de sentiment ou de souci pour les pertes, douleur et souffrance des victimes; une tendance à être insouciant, impartial, cœur de pierre et non empathique. Ce point est d'habitude démontré par un dédain pour ses victimes.
7. PEU PROFONDEMENT AFFECTE - pauvreté émotionnelle ou une gamme ou une profondeur limitée de sentiments; froideur interpersonnelle malgré les signes d'être socialement ouvert.
8. DURETÉ et MANQUE D'EMPATHIE - un manque de sentiments envers les gens en général; froid, dédaigneux, inconsidéré et indélicat.
9. STYLE DE VIE PARASITE - une dépendance financière intentionnelle, manipulatrice, égoïste et exploitante des autres, comme reflétée dans un manque de motivation, faible autodiscipline et incapacité de commencer ou d'achever des responsabilités.
10. PAUVRES CONTROLES COMPORTEMENTAUX - expressions d'irritabilité, mécontentement, impatience, menaces, agression et injure; contrôle inadéquat de la colère et du caractère; agit hâtivement.
11. PROMISCUITÉ SEXUELLE - une variété de relations brèves, superficielles; nombreuses affaires et une sélection aveugle de partenaires sexuels; le maintien de plusieurs relations en même temps; une histoire de tentatives de contraindre sexuellement d'autres personnes dans l'activité sexuelle ou étant très fier dans ses discussions de ses exploits sexuels ou de ses conquêtes.
12. PROBLÈMES DE COMPORTEMENT DES LE JEUNE AGE - une variété de comportements avant l'âge de 13 ans, y compris mensonge, vol, tromperie, vandalisme, intimidation, activité sexuelle, pyromanie, intoxication à la colle, utilisation d'alcool et fugue du domicile.
13. MANQUE DE BUTS RÉALISTES, À LONG TERME - une incapacité ou un échec persistant de développer et exécuter des plans et des buts à long terme; une existence nomade, sans but, manquant de direction dans la vie.
14. IMPULSIVITE - la présence de comportements qui sont non prémédités et un manque de réflexion ou de planification; l'incapacité de résister à la tentation, à des frustrations et à de fortes envies; un manque de délibération sans considérer les conséquences; imprudent, impétueux, imprévisible, irrégulier et insouciant.
15. IRRESPONSABILITÉ - l'échec répété d'accomplir ou d'honorer des obligations et des engagements; comme des factures impayées, manquant à ses engagements aux prêts, exécutant un travail négligé, étant absent ou le dernier à travailler, échouant à honorer des accords contractuels.
16. ÉCHEC D'ACCEPTER LA RESPONSABILITÉ DE SES PROPRES ACTIONS - un échec d'accepter la responsabilité de ses actions reflété dans une honnêteté faible, une absence d'accomplissement du devoir; manipulation antagonique par le déni de sa propre responsabilité et un effort de manipuler les autres par ce déni.
17. BEAUCOUP DE RAPPORTS MATRIMONIAUX À COURT TERME - un manque d'engagement dans une relation à long terme, reflété dans des engagements inconséquents, peu fiables et incertains dans la vie, y compris matrimoniaux.
18. DÉLINQUANCE JUVÉNILE - problèmes de comportement entre les âges de 13-18 ans; surtout les comportements qui sont des crimes ou impliquent clairement les aspects d'antagonisme, l'exploitation, l'agression, la manipulation, ou une prédisposition à être dur, impitoyable.
19. RÉVOCATION DE SORTIE CONDITIONNELLE - une révocation de liberté surveillée ou d'autre sortie conditionnelle en raison de violations techniques, comme négligence, faible réflexion, ou échec à se présenter.
20. POLYVALENCE CRIMINELLE - une diversité des types de violations criminelles, sans se soucier si une personne a été arrêtée ou reconnue coupable à leur place; étant très fier d'échapper à ses crimes.
Les travaux de recherche sont de plus en plus nombreux, surtout au Canada, à faire valoir l’importance de repérer les psychopathes au sein des populations criminelles. En effet, tout semble indiquer que les psychopathes constituent un sous-groupe de délinquants enclins à la violence et à l’agressivité et qui font l’objet de plus nombreuses condamnations que les non-psychopathes.
Tous les psychopathes ne sont pas des délinquants, mais de nombreux criminels sont des psychopathes. On estime qu’ils représentent de 18 à 40 % des délinquants selon les groupes.
En fait, les chercheurs ont découvert que l’incidence de la psychopathie s’élève au fur et à mesure que s’accroît le niveau de sécurité de la prison ; les psychopathes réagissent moins bien aux traitements ; il est plus risqué de leur accorder une libération conditionnelle ; ils ont une liste plus longue d’antécédents criminels plus diversifiés et plus sérieux ; ils sont toujours plus violents que les non-psychopathes ; leur utilisation de la violence semble moins circonstancielle et davantage orientée vers des objectifs bien plus précis que le type de violence que l’on retrouve chez les non-psychopathes.
Dans le milieu carcéral les diagnostics de psychopathie se fondent sur les impressions globales des employés, sur les réactions des délinquants aux tests de personnalité et aux échelles de rendement utilisés par le personnel. Ces deux dernières méthodes sont sans doute les plus efficaces pour établir un diagnostic de psychopathie.
Pour remplir cette échelle de psychopathie de Hare, le clinicien - habituellement un psychologue - doit procéder à une entrevue complète et à une étude approfondie du dossier des délinquants. Une analyse récente des éléments faisant partie de l’échelle a démontré que l’échelle de psychopathie peut mesurer non seulement l’absence d’empathie dont parle Cleckley (1982) mais également les facteurs ayant trait au mode de vie instable et à la déviance sociale, tous les deux chroniques chez le psychopathe.
En 1984, une étude dirigée par Steve Wong, dans la région des Prairies (Canada), a révélé que les délinquants fédéraux ayant obtenu des résultats élevés sur l’échelle de psychopathie de Hare avaient plus souvent fait l’objet d’une révocation de la libération conditionnelle ou de la surveillance obligatoire et qu’ils s’étaient plus souvent retrouvés « illégalement en liberté » que les délinquants ayant obtenu des résultats faibles sur l’échelle de psychopathie. En tant que groupe, les psychopathes étudiés par Wong avaient plus souvent violé les conditions de leur libération conditionnelle et de leur surveillance obligatoire, et pour des raisons plus sérieuses (par exemple, une nouvelle infraction).
En 1988, les chercheurs Steve Hart, Randy Kropp et Hare ont vérifié ces constatations chez un autre groupe de délinquants fédéraux. Ils ont découvert que les psychopathes étaient quatre fois plus sujets que les non-psychopathes à transgresser les conditions de leur libération conditionnelle. D’après leurs estimations, après environ trois ans de suivi, 80 % des psychopathes violent les conditions de leur libération conditionnelle comparativement à 20 % chez les non-psychopathes.
Récemment, on a cherché à établir quelle proportion d’un groupe de délinquants sexuels purgeant des peines dans un établissement psychiatrique du Massachusetts étaient des psychopathes. Les chercheurs R. A. Prentky et R. A. Knight sont parvenus à la conclusion que 25 % d’un groupe de pédophiles et 40 % d’un groupe de violeurs souffraient de psychopathie. C’est donc dire qu’il existe des liens très étroits entre la psychopathie et l’infraction sexuelle. Il s’agit d’un domaine de recherche important qu’on vient tout juste de commencer à explorer.
Tous les détenus ne sont pas des psychopathes ; 20 à 30 % d’entre eux présentent cependant des caractéristiques énumérées dans l’échelle de psychopathie de Hare formant ainsi un groupe important. L’échelle de psychopathie permet d’établir des distinctions entre les détenus en donnant des indications sur les résultats probables de mise en liberté et sur les risques de violence. Les premiers résultats obtenus prouvent qu’il y a lieu de poursuivre les recherches en ce domaine.
L’évaluation de la psychopathie exige une formation spécialisée, une très grande compréhension de ce qu’est la psychopathie et l’accès à tous les antécédents du détenu. En dépit de ces critères très précis, l’échelle de psychopathie n’en procède pas moins par déduction. Si un diagnostic de psychopathie est établi pour un individu, nous avons l’obligation de lui offrir le traitement dont il a besoin.
Des études récentes très intéressantes, qui apportent une nouvelle vision de la psychopathie, ont été faites en neurologie et en psychiatrie.
Le comportement humain est élaboré par le cerveau et il est nécessaire de faire un court exposé sur le fonctionnement de l’encéphale afin de commencer à cerner le déterminisme neurologique de la psychopathie :
« Le vecteur conduite est la résultante d'une riche gamme de composantes, parmi lesquelles priment un codage génétique en chaînes de polynucléotides, une information codée dans le tissu neuronique des hémisphères encéphaliques par action des afférences de données au cours de toute la vie, depuis sa mise en place dans l'utérus maternel, et les processus d'élaboration de modèles mentaux à partir de cette information stockée, plus … il y a la pression exercée par le milieu social et physique extérieur, le milieu biochimique interne, l'action physicochimique de toutes les structures anatomiques sur les noyaux cérébraux.
Tout cet ensemble de facteurs détermine des modèles de conduite possibles mais malheureusement très réduites en nombre ; de cette façon nos degrés de liberté sont saturés et limités….L'humain se comporte parfois comme un robot conditionné par les implacables pressions du milieu interne et externe, sa conduite se transforme ainsi en simples réactions réflexes…
… le réseau nerveux des configurations non seulement dispersées, mais aussi affectées de schémas de connexions internucléoganglionnaires différents représentées par les différentes ethnies, mais encore au sein même de celles-ci.
Ceci n'est pas le plus grave. Le tronc nerveux aux niveaux du noyau réticulaire central et du fascicule cunéiforme, du noyau pontique caudal et du noyau réticulaire oral du pont ainsi que des noyaux déterminés intégrés à l'environnement du système limbique (les termes neurologiques sont d’origine espagnole), présente des formations dendritiques classifiées comme paléoencéphaliques dans toutes ses caractéristiques, puisque ses réseaux engramment des règles d'actions instinctives héritées de nos ancêtres animaux.
Celles-ci modulent des modèles de conduite agressive ou compulsive si sensible au milieu physico-biologique que non seulement elle empêche la liberté de décision élaborée dans le cortex, mais elle pousse aussi vers des pratiques irrationnelles et sauvages très dangereuses, car elles sont dotées d'une auréole émotionnelle qui était inconnue chez nos ancêtres mammifères.
Ainsi s'expliquent les conduites sadosexuelles, les réactions psychopathiques criminelles, la génération de plaisir chez les tortionnaires, les compulsions délirantes de domination et d'accumulation de richesses au mépris absolu du droit qui pourrait secourir ceux qui sont préjudiciés … »
Ce texte, traduit de l’espagnol, souligne surtout notre animalité, évidement variable suivant les individus, ainsi que le déterminisme de nos comportements qui sont souvent de véritables automatismes neurologiques…
Cette brève description permet d’aborder une composante essentielle du comportement humain qui est celui du sadisme de certains individus… Il y a un terme du psychiatre Albert Schrenk-Notzing (1862-1929) qui définit relativement bien cette pathologie, d’une façon plus précise que l’expression triviale de « sadisme », et c’est ALGOLAGNIE, du grec « αλγος » (douleur), et de « λαγνεια » (plaisir ou luxure), car il fait exactement allusion aux deux centres neurologiques affectés que sont les noyaux internes du système limbique ainsi que ceux du système hypothalamique, qui traitent les émotions, ainsi que la douleur et le plaisir …
Mais si le sadisme est, plus ou moins, au fond de chaque être humain, c’est le rôle de l’ÉDUCATION, et de la RELIGION, d’enseigner les RÈGLES MORALES capables de corriger cette tendance, ainsi que d’autres déviances… Ces tendances sont contrôlées par l’éducation, et tout adulte qui a élevé des enfants est parfois confronté, un jour ou l’autre, au besoin de rappeler ces règles morales de comportement, notamment celui ne pas faire souffrir son prochain…
Je vous rappelle la parole du Christ : « Aime ton prochain comme toi-même … Ne fait pas à autrui ce que tu ne veux pas que l’on te fasse , etc … ».
Mais les câblages neurologiques peuvent parfois être tellement anormaux que l’on arrive à l’horrible combinaison où la jouissance sexuelle est intrinsèquement liée au plaisir de faire souffrir l’autre, et que les préceptes moraux n’ont aucune efficacité.
Chez certains individus l’héritage génétique est tellement mauvais que des cerveaux particulièrement mal conformés, dès la conception, forment ensuite des adultes tout à fait monstrueux. .. Du point de vue neurologique il y a ainsi l’horrible combinaison qui touche moins de 1% de la population masculine et qui coordonne simultanément, et d’une manière étrange, [Douleur + Plaisir] et ceci indépendamment du statut social, intelligence, moralité…
Afin d’argumenter sur cet aspect particulièrement horrible que l’on peut trouver chez certains « humains », je reprends un article paru dans Courrier International et qui reprends les dernières recherches sur la pédophilie :
L’AMYGDALE DROITE TROP PETITE (Werner Siefer, Focus, Munich)
« Un groupe de travail dirigé par Kolja Schiltz et Bernhard Bogerts, de l’université Otto von Guericke, à Magdebourg, est parvenu à éclairer une recherche fondamentale encore confuse en découvrant un facteur neurobiologique de la pédophilie.
Dans une étude publiée dans la revue spécialisée Archives of General Psychiatry, ils expliquent qu’une partie des délinquants sexuels condamnés présentent une anomalie du cerveau.
Une région du système limbique, responsable des émotions, serait moins développée chez les pédophiles. “Nous supposons que cette anomalie a empêché tout ou partie de l’imprégnation sexuelle [mise en place d’un lien entre un déclencheur extérieur et un comportement instinctif] chez les sujets concernés”, analyse Kolja Schiltz.
Les neurologues et les psychiatres du groupe ont examiné au moyen de l’imagerie par résonance magnétique, le cerveau de quinze pédophiles condamnés, d’intelligence normale, soumis à une thérapeutique. Chez huit des sujets, le volume de l’amygdale droite – une partie du système limbique qui contrôle les émotions [et qui, comme celle de la gorge, doit son nom à sa forme d’amande] – était réduit de 20 % en moyenne.
Le système limbique est le siège de réactions simples, comme la peur et la joie, mais aussi le responsable de nos réactions aux stimulus sexuels, lesquelles se mettent en place à la puberté. Réagissant aux hormones sexuelles et à nos expériences, l’amygdale apprend à s’adapter aux stimulus érotiques des adultes.
Or, si ses capacités d’apprentissage sont limitées, son schéma de réaction aux stimulus n’évoluera pas à la puberté et restera donc à un stade infantile. Selon Kolja Schiltz, “cela pourrait entraîner une dangereuse combinaison d’un érotisme infantile et de pulsions sexuelles fortes d’un individu adulte”.
Pour l’instant, les résultats de cette étude relèvent avant tout de la recherche fondamentale.
Ils ne permettent ni d’identifier les pédophiles inconnus, ni de démontrer le succès d’une thérapie par un examen du cerveau. En revanche, la thèse selon laquelle des abus subis dans leur enfance par les pédophiles seraient la seule cause de leur pathologie semble mise à mal : le stress chronique conduit en effet à un gonflement de l’amygdale. »
MOINS DE MATIÈRE GRISE.(N.R.C., ABC, Madrid)
« Un groupe de chercheurs de l’université de Duisburg-Essen, en Allemagne, a établi un lien direct entre le développement cérébral et ce type de comportement déviant .
L’une des clés tiendrait selon eux à une moindre concentration de neurones, qui forment la matière grise des zones cérébrales régissant les fonctions d’apprentissage, la capacité à raisonner et à prendre des décisions. Ils ont publié les résultats de leur étude dans la revue spécialisée Journal of Psychiatric Research.
Boris Schiffer et ses collaborateurs de l’université de Duisburg-Essen ont étudié le cerveau de 18 pédophiles incarcérés et connus pour avoir commis des abus répétés sur des mineurs de moins de 14 ans.
Les clichés d’imagerie par résonance magnétique (IRM) de leur cerveau ont été comparés à ceux d’autres hommes de même âge présentant des comportements sexuels normaux. La capacité intellectuelle des deux groupes, mesurée par des tests classiques, n’était par ailleurs pas très différente.
Les sujets du groupe test présentaient 2 % à 4 % de matière grise en moins que ceux du groupe de contrôle dans la région orbitofrontale, la zone cérébrale essentielle à la prise de décisions importantes et au raisonnement.
Or les lésions de cette partie du cortex induisent un comportement de désinhibition ou d’inadaptation sociale et des déséquilibres émotionnels. Le cerveau des pédophiles avérés présentait également un déficit de 5 % à 7 % de neurones dans le putamen, zone impliquée dans un éventail de fonctions, depuis l’apprentissage jusqu’au contrôle moteur.
Le Dr Schiffer reconnaît qu’il serait abusif d’établir un lien de cause à effet sur la seule base de cette étude. D’autres travaux ont toutefois démontré qu’une intervention sur le cortex orbitofrontal permettait de modérer les comportements obsessionnels et compulsifs.
La situation est cependant plus complexe que peuvent le laisser supposer ces deux expériences, et d’autres travaux ont abouti à des résultats moins probants. En avril dernier, une autre équipe de chercheurs allemands a ainsi réalisé une étude similaire sur des individus éprouvant une attirance sexuelle autant pour des adultes que pour des enfants, et l’imagerie du cortex cérébral de ces sujets n’a mis en évidence ni lésions ni déficits particuliers dans les zones corticales étudiées. »
Ces études sur les cerveaux de délinquants sexuels récidivistes commencent à nous fournir une explication neurologique aux causes du comportement des psychopathes et sur l’échec de quasiment toutes les formes d’action sociale pour ce type d’individu.
Tout ce développement était nécessaire pour comprendre les caractéristiques psychologiques des psychopathes ou des « personnalités à expression psychopathique » afin de percevoir les LIMITES A L’EFFICACITÉ que peuvent avoir toutes les formes d’action sociale sur les jeunes marginalisés.
Mais le pus grave est que la composante narcissique des psychopathes, leur violence, et parfois leur cruauté, en font souvent les CHEFS DE BANDE de nos banlieues car, bien souvent, les JEUNES SANS REPÈRE trouvent dans ces monstres asociaux de véritables modèles à suivre pour recréer la tribu originelle, basée sur la meute…
Et c’est ainsi que des jeunes marginalisés, qui n’ont, à priori, rien de véritables psychopathes, assimilent par MIMÉTISME COMPORTEMENTAL les comportements criminels des psychopathes chefs de bande…
Et si des « croisières » doivent être proposées à des jeunes, c’est à des jeunes qui peuvent réellement en profiter plutôt qu’à des psychopathes sans scrupule qui n’en titreront aucun bénéfice mis à part celui de trouver une gratification à leur comportement antisocial…
Ainsi, l’identification et la neutralisation, d’une façon humaine, des jeunes délinquants multirécidivistes que sont les psychopathes est une priorité si nous voulons que nos banlieues ne continuent pas à se dégrader progressivement.
Tous les programmes sociaux, de réhabilitation de logement, d’aide aux associations seront voués à l’échec si nous ne prenons pas conscience qu’il y a des jeunes qui sont peu humains et fortement réfractaires aux tentatives de réinsertion.
C’est d’ailleurs en ce sens que Frédéric Péchenard et Guy Parayre, directeurs de la police et de la gendarmerie, ont dénoncé l'inadaptation des textes face aux « comportements violents ».
RENFORCER l'arsenal législatif envers les mineurs délinquants : tel est l'objectif qu'affichent dans un document signé en commun - une initiative rare - les directeurs de la police nationale et de la gendarmerie, Frédéric Péchenard et Guy Parayre.
Tous deux se prononcent notamment en faveur d'une réforme des possibilités d'incarcération : il est « dommageable qu'en matière correctionnelle, la mise en détention provisoire des mineurs de moins de 16 ans soit proscrite », écrivent-ils dans les Cahiers de la sécurité, l'une des publications de l'Institut national des hautes études de sécurité (INHES).
Une initiative qui rejoint la volonté, maintes fois exprimée par Nicolas Sarkozy, d'adapter la justice des mineurs à ce qui est qualifié d'« explosion de la délinquance juvénile ».
Aujourd'hui, les dispositions pénales appliquées aux mineurs - dites « ordonnance de 1945 » malgré les nombreuses modifications effectuées depuis - précisent que l'incarcération d'un mineur de moins de 16 ans n'est possible qu'en matière criminelle et, de façon restrictive, en matière correctionnelle, si la peine encourue est supérieure ou égale à trois ans.
Cette proposition conclut un vaste état des lieux chiffré et commenté d'une même voix par les deux responsables. « Malgré le fort recul de la délinquance, écrivent-ils, les violences aux personnes sont une réelle préoccupation » et « celles émanant ou dont sont victimes les mineurs ne peuvent faire exception à la règle ».
Intitulée « Les mineurs et les comportements violents », leur étude évoque des chiffres « éloquents » : les faits de délinquance des mineurs représentaient, en 2006, 18,33 % des crimes et délits commis en France.
Frédéric Péchenard et Guy Parayre affirment que la police et la gendarmerie poursuivent une « action déterminée » mais se heurtent à des individus au caractère « profondément immature » et pour lesquels « les instances traditionnelles de socialisation n'ont pas fonctionné normalement ». La situation « conduit à penser qu'une réflexion globale est nécessaire sur la notion de mineur » concluent ensemble les directeurs.
« Tous deux avons la volonté de travailler et de réfléchir ensemble », précise Frédéric Péchenard, soulignant que les deux corps - police et gendarmerie - doivent à l'avenir renforcer et mutualiser leurs actions et leurs pistes de réflexions.
La conclusion de tout ceci est que nous sommes à la croisée des chemins.
Il y a plusieurs voies possibles et nous devons prendre la bonne.
La seule solution se trouve dans une analyse scientifique, médicale, psychiatrique, statistique de ce qu’est la délinquance avec cette incroyable anomalie neurologique qui pousse une partie des humains à être des monstres, des criminels sanguinaires ou d’implacables snippers sociaux…
Les études sur la psychopathie, et les conséquences que nous en tirerons, seront décisives pour l’avenir de notre société, mais aussi, d’une façon plus globale, pour l’avenir de la planète.
En effet, les psychopathes représentent 1% des femmes et 3% des hommes et tous ne sont pas des délinquants violents qui peuplent les prisons car certains sont parfaitement insérés dans la société et réussissent des carrières professionnelles ou même politiques…
J’ai d’ailleurs rédigé une note intitulée « François Mitterrand était-il un sociopathe?... » qui reprend cette analyse.
La sociopathie de certains dirigeants politiques, que ce soit dans les démocraties et à fortiori dans les totalitarismes, fait courir d’énormes risques à l’humanité, car un psychopathe qui prend le pouvoir dans un État peut causer infiniment plus de dégâts que le pire des criminels…
En effet, les leaders psychopathes peuvent organiser, comme cela a été vérifié plusieurs fois au XXèm siècle, de véritables génocides…
Cet aparté sur la psychopathie de certains dirigeants n’est pas anodin car les plus cinglés, les plus corrompus de nos dirigeants sont naturellement dans l’incapacité mentale de faire le meilleur choix pour former les jeunes comme, par exemple, construire des grands voiliers pour leurs apporter une véritable formation humaine…
Pour terminer cette note d’une façon positive, je reprends les propositions du projet Euroclippers en soulignant que ce projet EST DESTINÉ A TOUS LES JEUNES, QU’ILS SOIENT DANS UNE GRANDE ÉCOLE, LYCÉENS, OU BIEN ENCORE MARGINALISÉS…
Ma proposition concernant les banlieues est de RECRÉER UNE POLICE DE PROXIMITÉ ET QUE CHAQUE QUARTIER DIFFICILE AIT, A SA DISPOSITION, UN GRAND VOILIER DONT L’ÉQUIPAGE SOIT COMPOSÉ DE POLICIERS, OU DE MILITAIRES.
Ceci permettra aux Policiers et aux Gendarmes qui seront affectés dans les quartiers difficiles d’avoir à la fois un rôle consistant à châtier, lorsque c’est nécessaire, mais aussi à apporter une gratification – prendre la barre - lorsque les jeunes respecteront les règles.
Concernant le projet lui-même, et afin de faire face aux importants besoins de formation humaine des jeunes Français, et des jeunes Françaises, je propose un important programme de construction annuelle de grands voiliers qui a déjà été développé dans les notes précédentes :
Trente voiliers du type Royalist
Caractéristiques : Longueur hors tout : 22,8 m; Longueur à la flottaison : 18 m; Largeur : 6 m; Tirant d’eau : 2 m; Ballast : 21 t; Déplacement : 90 t; Surface de voile : 401 m2 Vitesse maximale à la voile : 9 nœuds (17 km/h); moteurs : deux Perkins de 115 CV; Autonomie au moteur : 450 NM (830 km). Nombre de stagiaires : 15. Nombre total de stagiaires (15 X 30) : 450 : Investissement : 100 millions d’euros (HT).
Dix voiliers du type Tarangini et Lord Nelson.
Caractéristiques : Longueur hors tout : 51,70 m; Longueur au pont : 43 m; Largeur : 8,5 m; Tirant d'eau : 4,1 m; Déplacement : 420 t; Voilure : 1035 m2; Moteur : 2 fois 260 CV; Stagiaires : 40. Nombre total de stagiaires (40 X 10) : 400. Investissement : 120 millions d’euros (HT)
Cinq voiliers de type Cisne Branco
Caractéristiques : longueur hors tout : 78 m; longueur au pont : 60,50 m; largeur max. : 10,50 m; tirant d'eau : 4,8 m; tirant d'air max : 46,50 m; déplacement : 1038 tonnes; vitesse au moteur : 11 kt; vitesse sous voile max : 17,5 kt; Équipage 15. Stagiaires : 60. Nombre total de stagiaires (60 X 5) : 300. Investissement : 100 millions d’euros (HT)
Trois voiliers du type Gorch Fock
Caractéristiques : longueur hors tout : 89,30 m; longueur au pont : 81,20 m; largeur : 12 m; tirant d’eau : 5,25 m; hauteur du grand mât : 45,30 m; surface de voilure : 2037 m2; nombre de voiles : 23; déplacement : 1760 t. Stagiaires : 100. Nombre total de stagiaires (100 X 3) : 300. Investissement 100 millions d’euros (HT).
La proposition du projet Euroclippers est de construire, chaque année, pendant dix ans, environ 50 grands voiliers.
L’investissement annuel serait d’environ 420 millions d’euros.
Le programme de construction, tel qu’il est défini actuellement, permettrait d’embarquer 1450 stagiaires simultanément.
Dans dix ans cela fera près de 14 500 jeunes embarqués pour un mois de navigation, soit encore 160 000 jeunes, chaque année…
Le projet Euroclippers est, ainsi, un projet éducatif à l’échelle de l’Europe.
L’investissement total sur dix ans serait d’environ 4 milliards d’euros.
Ces propositions peuvent sembler importantes, ou irréalistes, mais il faut savoir qu’avec la somme qui semble avoir été dérobée par François Mitterrand, lors du détournement des indemnités de la guerre du Golfe 90/91, près de 4,5 milliards d’euros, en valeur 2007, il aurait été tout à fait possible de construire cette flotte de grands voiliers !!!...
L’exploitation de ces navires, en France, devrait être réalisée par la Marine Nationale, car j’ai expliqué dans la note Terrorisme et contrôle des banlieues que cette activité rentre dans les objectifs de la Défense nationale.
Afin de réduire les charges financières d’un tel projet, la création d’un Service National Volontaire, pourrait devenir une nécessité afin de réduire les coûts en personnel qui sont considérables sur un grand voilier.
Cette proposition de créer un service nationale volontaire m’oblige à rappeler que si la Police de proximité a échoué c'est peut être en raison des dysfonctionnement de la structure, mais c'est aussi par le fait que les appelés du contingents n'ont pas pu être remplacés !
Cette note est un peu longue mais il était absolument nécessaire de faire le point sur les délinquants, et les expressions psychopathiques de certains d’entre eux, pour définir correctement le cadre d’intervention de la Police de Proximité, si elle est recréée et qu’elle soit chargée du développement du projet Euroclippers dans nos quartiers difficiles…
Un projet qui va s'étendre sur 50 ans ou 100 ans...
Jean-Charles Duboc
Voilà un article fort intéressant sur la psychopathie, qui permet entre autre de briser l'amalgame abusif généralement fait entre délinquance et psychopathie.
Andrew Lobaczewski a publié un ouvrage essentiel intitulé "Ponérologie Politique" dans lequel il décrit aussi comment la pensée psychopathique contamine des populations entières.
A ce sujet, je viens de mettre en ligne sur mon blog "Pouvoir et Psychopathie" la première partie d'un excellent entretien entre Silvia Cattori et les éditeurs de Ponérologie Politique :
http://pouvoiretpsychopathie.hautetfort.com/archive/2007/11/28/l-astuce-du-psychopathe-1ere-partie.html
Rédigé par : Axel Dunor | 29 novembre 2007 à 10:15