AVERTISSEMENT : Dans l’ouvrage « Le jour après Roswell » tout est VRAI !... Son auteur, Philip Corso (1915 – 1998) était un officier des renseignements de l’Armée américaine qui a participé à la deuxième guerre mondiale. Il a été dans le staff du Général Mac Arthur en Corée. Puis il a été affecté comme lieutenant-colonel au bureau de Sécurité nationale du Président Dwight. D. Eisenhower. Corso a été décoré plus de 19 fois durant sa carrière militaire et il est parti en retraite en 1963. Ensuite, il s'est mis au service des sénateurs James Eastland et Strom Thurmond comme membre d'une équipe spécialisée dans la sécurité Nationale.
Philip Corso : LE JOUR APRÈS ROSWELL
7 – La stratégie
Il y a une vieille histoire qu'entendit une fois Corso à propos des secrets.
Un groupe d'hommes essayaient de cacher les plus importants secrets du reste du monde. Ils prirent leurs secrets et les rangèrent dans une cabane dont la localisation était secrète. Mais la localisation secrète fut bientôt trouvée et dedans furent découverts les secrets que le groupe cachait.
Mais, avant que les secrets ne soient révélés, les hommes construisirent, rapidement, une autre cabane où ils rangèrent les secrets qu'ils essayaient de garder pour eux.
Bientôt, la deuxième cabane fut découverte et le groupe réalisa qu'il devrait donner quelques secrets pour protéger le reste.
Donc, ils construisirent une troisième cabane pour protéger tous les secrets possibles. Le processus se répéta de lui-même jusqu'à ce que quiconque voulant trouver les secrets de la première cabane poursuive sa route de cabane en cabane jusqu'à ce qu'il arrive à un cul-de-sac parce qu'il ne connaissait pas la localisation de la cabane suivante.
Pendant 50 ans, ce fut comme cela que les secrets de Roswell furent maintenus secrets et ça continue encore aujourd’hui.
Ceux qui cherchent des documents gouvernementaux déclassifiés afin de trouver les secrets de Roswell et les contacts que maintiennent les USA avec les extraterrestres qui nous visitent, trouveront des projets, nom de code après nom de code, chacun avec ses propres dossiers, son propre système de classification, sa propre administration militaire ou gouvernementale, son propre budget et même ses propres rapports sur des documents hautement classifiés.
Tous ces projets avaient le même but : gérer la relation en cours avec les visiteurs extraterrestres découverts à Roswell.
Cependant, à chaque niveau, une fois la sécurité violée, pour n'importe qu'elle raison – même pour un design - une partie du secret était révélée à travers la déclassification, pendant que le reste était détourné dans un nouveau projet classifié ou alors déplacé dans un projet déjà existant et qui n’avait pas été compromis.
C’est parfaitement évident, en particulier pour ceux d’entre nous qui comprennent que le gouvernement n’est pas une sorte de pièce monolithique de granit qui ne bouge ou ne réagit jamais.
Pour ceux d’entre nous qui sont à l’intérieur de la structure militaire gouvernementale, le gouvernement est dynamique, hautement réactif, et même proactif quand il en arrive à diviser des traces afin de protéger ses plus importants secrets.
Pendant toutes ces années après Roswell, nous n’avons pas eu une simple avance sur ceux qui voulaient savoir ce qui se passait réellement. Nous avions une avance considérable sur eux.
En fait, nous n'ont jamais caché la vérité à quiconque, nous l’avons juste camouflée. Elle était toujours là. Les gens ne savaient pas ce qu'i fallait regarder et ne reconnaissaient rien quand ils trouvaient quelque chose. Et ils trouvaient de plus en plus.
Le projet BLUE BOOK a été créé pour calmer le public et le satisfaire d'avoir un organisme qui permette de rapporter les observations. Tout le monde riait. Mais c’est ainsi que cela se passait.
Les projets "GRUDGE" et "SIGN" étaient classés au plus haut niveau de sécurité afin de permettre aux militaires d’enquêter sur les observations qui n'étaient pas explicables par des ballons, des oies, ou la planète Vénus.
BLUE FLY et TWINKLE avaient d'autres buts, comme par exemple camoufler d'autres projets comme HORIZON, HARP, RAINBOW et même la SDI (Space Defense Initiative). Tous avaient en commun la technologie extraterrestre. Mais personne n’en a rien su.
Quand des journalistes décrivaient d’authentiques rencontres extraterrestres, ils se tordaient de rire ou vendaient l'histoire aux tabloïds, qui imprimaient un dessin avec un extraterrestre avec une grosse tête, des yeux en amande, et six doigts.
Cependant, à chaque nouveau projet qui était créé et administré, c’était un casse-tête de pour ceux recherchait ce qui était caché. Nous relâchions progressivement des parties de l’information à ceux que nous savions capables d’en faire quelle que chose.
Les soucoupes volantes ont vraiment volé au-dessus de Washington en 1952 et il y a plein de photos et de rapports de radars pour le confirmer.
Mais nous nièrent tout en encourageant des écrivains de science-fiction à faire des films comme "THE MAN FROM PLANET X" pour diminuer la pression à propos de la vérité sur les soucoupes volantes.
C’était du camouflage avec une révélation limitée, et ça marchait plutôt bien. Si le public pouvait s'en amuser, voire même s'en effrayer, en suivant des traces que le groupe de travail avait défini et qui ne conduisaient à rien, il était par contre était impossible de tomber sur ce que nous faisions réellement. Mais que se passait-il réellement ?...
Comme l'avait suggéré le Général Twining dans son rapport aux forces armées, la "Technologie étrangère" était la catégorie dans laquelle les recherches sur les objets extraterrestres de Roswell étaient effectuées.
"Technologie étrangère" était un terme qui englobait beaucoup : des recherches avancées françaises sur les pales d’hélicoptère, aux Mig Russe dont les pilotes avaient fait défection.
Et que se passait-il si quelques débris technologiques d'un étrange vaisseau en forme d'aile arrivaient dans les bureaux des R&D ?...
Si une personne aurait posé une question à ce sujet – et ce n’était jamais le cas, car le bureau "Technologie étrangère" était trop discret pour attirer les reporters – nous n’avions rien à dire.
Toute cette recherche sur la "Technologie étrangère" était classifiée parce qu'il s'agissait de mises au point d'armes que nous devions cacher aux russes, et les journalistes le savaient.
Le bureau "Technologie étrangère" était la couverture parfaite. Tout ce que j’avais à faire était de définir parfaitement ce que j’avais à faire avec les pièces en notre possession. Et le général Trudeau n’était pas d’humeur à attendre.
"Venez Phil, allons-y" m’a dit le général Trudeau par l'intercom de mon bureau.
J’ai posé mon café et je suis monté par l’escalier jusqu’à l’arrière de son bureau. C’était une routine qui se répétait deux ou trois fois par jour.
Le général aimait les briefings personnels, même dans les endroits les plus sécurisés du Pentagone, car les murs avaient tendance à avoir des oreilles et à se souvenir des conversations…
Nos entretiens étaient toujours privés, et nos conversations allaient d’un sujet à un autre. S’il n’y avait pas eu ses trois étoiles et mes galons, vous n’auriez jamais pensé que vous écoutiez deux officiers de l’armée.
C’était cordial et amical, mais mon patron était le patron, et même lorsque nous fumes en retraite, comme deux vieux grognards, nos réunions étaient toujours formelles.
"Donc, maintenant, vous savez comment le colis est arrivé ?.." demanda Trudeau après s’être assis. J’y étais parvenu en parcourant toutes les archives que j’avais pu avoir puis retracer le chemin de l'information sur Roswell, du 509e Groupe jusqu'à Fort Bliss, puis de là, jusqu’à Wright Field, le point de répartition des morceaux de l’épave.
Le général Trudeau se déplaçât vers moi et s’assit dans une chaise. Il était déjà 10h30 du matin et je savais qu’il y aurait au moins deux autres briefings ce jour-là.
« Je savais que cela n’était pas arrivé par la poste », dis-je, « Je ne pense pas qu’ils aient une camionnette assez grosse.. ».
« Est-ce que cela vous aider à imaginer ce que nous devrions faire ?... » demanda-t-il.
Réellement, le fait de savoir comment le matériel était arrivé au bureau "Technologie étrangère" était extrêmement important parce que cela signifiait qu’il y avait été envoyé dès l’origine de l’affaire.
Même s'il avait été ignoré pendant des années, il était clair que le bureau des R&D était la destination, c’est-à-dire une partie du plan originel.
Et j’avais même les documents personnels du général pour en être tout à fait conscient.
Le général Twining, plus que quiconque pendant ces années après la guerre, comprenait combien la sensibilité et le niveau de protection du budget des R&D.
Et maintenant, que je comprenais comment le camouflage s’était mis en place, je voyais à quel point le plan du général était brillant.
Le bureau R&D, déjà important pour avoir récupéré les études conceptuelles des armes nazis découvertes après la guerre, était au croisement des informations confidentielles.
À moins qu'ils ne fassent partie du groupe de travail d'Eisenhower, même les membres de la sécurité nationale de la Maison Blanche ne savaient pas que les R&D servaient de dépôt pour les objets de Roswell. Corso en faisait partie.
En fait, c'est jusqu'à ce qu'il voit les dossiers par lui-même que Corso réalisa ce que Twining et son groupe de travail avaient accompli. Au moment où Corso était à la Maison Blanche, tout était, apparemment, de l'histoire ancienne. Les gens étaient plus inquiets à propos des informations sur les observations qui inondaient chaque jour le projet BLUE BOOK que par l'histoire oubliée de Roswell.
Trudeau voulait savoir ce que les recherches de Corso avaient données et ce qu'il savait sur Roswell pendant ses années à la Maison Blanche et ce qu'il avait vu.
"Phil, nous savons tous les deux que le paquet que vous possédez n'est pas une surprise." dit Trudeau.
Corso ne répondit pas, car en répondant à cela, il brisait la confidentialité auquel il était assigné par l'équipe de N.S.C. à la Maison Blanche.
"Vous n'avez rien à dire officiellement" continua-t-il, "et je ne vous en veux pas. Mais vous pouvez me donner vos impressions sur la façon de parler des gens qui travaillaient pour le Groupe."
"Je n'ai pas travaillé pour le groupe, mon Général" dit Corso, "Et quoi que j'ai pu voir ou entendre, cela est dû au fait que les conversations ont eu lieu à côté de moi. Pas parce que j'étais supposé travailler dessus."
Mais Trudeau poussa Corso à se rappeler comment la N.S.C. avait traité avec le groupe et combien l'équipe du centre des renseignements, à la Maison Blanche, pressait pour avoir toute l'information possible sur ce que faisait le Groupe.
Bien sûr, Corso se rappelait de ce qui avait pu se passer à Roswell, à propos de ce qui se cachait derrière le projet BLUE BOOK et aussi à propos de ces lumières survolant Washington en 1952.
En 1961, avec les informations que Corso venait de recueillir, il pouvait voir clairement ce qu'il n'avait pas compris en 1955. Il ne comprenait pas pourquoi la CIA était si agressive à propos des observations répétées d'ovnis et pourquoi elle cherchait toutes les informations possibles sur la technologie de Roswell.
Trudeau voulait savoir comment travaillait la bureaucratie, combien d'activités différentes gérait lui-même le groupe. Le général W. B. Smith avait remplacé Forrestal après son « suicide » durant la deuxième année de l'Administration Truman.
À travers les questions du Général Trudeau, Corso se rendit compte que non seulement il connaissait déjà parfaitement l'histoire, mais, qu'en plus il savait quels types de problèmes rencontreraient les R&D et comment les résoudre.
Ce groupe était au-dessus du Top-secret et, officiellement, n'avait pas le droit d'exister.
Des sous-groupes furent formés pour enquêter sur des zones spécifiques de la recherche. Ces groupes avaient des niveaux de classifications inférieurs. Le groupe devait déterminer ce qui pouvait être diffusé au public et ce qui devait rester secret, coûte que coûte.
Comme dans l'histoire des cabanes, les membres du groupe créèrent de nouvelles structures de protection pour l'information qu'ils devaient préserver.
Le camouflage officiel pliait sous le poids de l'information que le groupe devait étudier. La structure du groupe a changé depuis sa formation à la fin des années 40. Ce qui avait commencé comme un groupe de vieux amis était devenu un désordre incontrôlable dans les cinq années à suivre.
Beaucoup de morceaux du gâteau s'échappaient aux alentours et chaque branche militaire voulait une part du "budget noir". Il était donc nécessaire d'avoir une administration entière juste pour gérer les gestionnaires de la censure.
Ainsi, à un certain moment, en cours d’administration Eisenhower, le grand camouflage semblait craquer. Personne ne savait ce que faisaient les autres.
Dans les années 50, une cascade d'effets se développa. Ce qui avait commencé par une simple opération de camouflage s'était fragmenté en plusieurs petites unités. Les fonctions de contrôle et de commandement commençaient à faiblir et comme un sous-marin faisant surface, des morceaux d'information émergeaient. Le CIC de l’Armée, une des forces les plus efficaces pour préserver le secret de Roswell, avait faibli à cause de la CIA et du FBI qui poussaient derrière.
À la fin des années 50, le schéma original pour perpétuer le camouflage était défectueux. Les fonctions étaient maintenant gérées par une série de groupes individuels dans les agences militaires et civiles, chacun avait accès à une information limitée et poursuivait ses propres recherches, enquêtes, et se comportait comme si le super-groupe du renseignement était aux commandes.
Mais comme le magicien d'Oz, il n'y avait pas de super-groupe du renseignement. Ses fonctions avaient été absorbées par les différents groupes, mais personne n'en parlait parce que ce groupe n'était pas supposé exister officiellement. Et, pendant les quarante années suivantes, chaque agence crût être gérée par des gens hauts placés.
Rappelez-vous les files d'attente de voitures pendant la crise pétrolière de 1973. Quand un conducteur, pensant qu'une station d'essence était ouverte, attendait à la pompe, 50 minutes après d'autres voitures attendaient derrière lui. De grandes files de voitures attendaient derrière des pompes qui n'ouvraient jamais parce qu'elles n'avaient pas d'essence.
C'était ce à quoi ressemblait le grand camouflage pendant l’ère Kennedy.
"Il n'y a personne à la maison" dit Trudeau en lisant les notes de Corso, "personne excepté nous. Nous devons faire notre propre politique."
Trudeau était général, le produit d'une évolution politique avec l'approbation du Congrès. Les généraux sont faits par le gouvernement, pas par l'armée. Ils se trouvent entre le gouvernement et la vaste machine militaire. Les généraux sont là pour créer la conduite à suivre afin que la politique militaire fonctionne telle qu'elle est censée le faire.
Trudeau s’apprêtait à appliquer une politique là où 10 ans de groupes de travaux secrets avaient échoué : exploiter la technologie de Roswell.
"J'ai besoin de vous pour me dire ce que vous avez trouvé et aussi pour trouver le chemin à suivre en dehors du bureau…" dit Trudeau. "Il y a sûrement quelques pièces technologiques dans vos dossiers qui pourraient faire des armes que nous pourrions utiliser pour un de nos hélicoptères. Qu'avons-nous à notre disposition ?..." dit-il "Nous devons faire quelque chose, sinon personne ne le fera."
Cinq ou six personnes, à la Navy, à l'Air Force et dans l'armée savaient ce que possédaient les R&D et ils ne diraient rien à quiconque dans leurs branches respectives, et rien à la CIA. Donc, dans le cas où cela devait se passer dans la bureaucratie militaire, la censure deviendrait la censure de la censure, laissant chacun d'entre eux, en fait, libre de faire ce qu'il veut.
Les renseignements militaires disaient que les soviétiques étaient si infiltrés dans les secrets américains qu'au Kremlin ils savaient des choses avant que les militaires Américains soient mis au courant par le Congrès.
L'Armée savait que le KGB avait pénétré la CIA alors que le responsable de la CIA avait fait partie intégrante du groupe de travail sur les soucoupes volantes depuis les années 50.
Donc, quels que soient les secrets que le groupe possédait, ce n'était certainement pas un secret pour le KGB. Mais le KGB et la CIA n'étaient pas réellement les adversaires que tout le monde pensait.
Ils s'espionnaient les uns les autres, si bien qu’en fin de compte ils fonctionnaient comme une seule organisation. Ils étaient tous espions professionnels. L'information est un pouvoir à utiliser. Vous ne la donnez pas simplement à vos responsables politiques, républicains, communistes ou autres, juste parce qu'ils vous le demandent.
Vous ne pouvez pas croire les politiciens, mais vous pouvez croire les autres espions. Les espions étaient donc, finalement, fidèles à leurs groupes et tous les groupes jouaient le même jeu. La CIA, le KGB, les services secrets britanniques et d'autres agences de renseignement étaient loyaux envers eux-mêmes et leur profession en premier lieu, seulement ensuite vis à vis de leur gouvernement respectif.
Les militaires savaient que le KGB, mais pas le parti communiste officiel, récupérait le maximum d'information sur le gouvernement soviétique et la CIA sur le gouvernement américain.
Des organisations professionnelles d'espionnage comme la CIA et le KGB avaient tendance à se préserver eux-mêmes et c'est pourquoi pas plus les militaires russes que les militaires américains n’avaient confiance en eux.
Si l'on examine la grande guerre de l'espionnage pendant la guerre froide, on s’aperçoit que la CIA et le KGB se comportaient comme une seule organisation.
Corso pensait qu'il y avait une raison à cela. Il savait qu'Ils pensaient que les autres étaient trop stupides pour garder le monde en sécurité. Corso le pensait car il a connu des agents du KGB pendant son activité, et il a, de plus, bénéficié de suffisamment d'information pour se faire une image de l'Union soviétique durant les années 50 et 60 et cette image était très différente de ce que l'on pouvait lire en première page du "New York Times".
Ils savaient que dans les années 50 et 60, la CIA avait été infiltrée par le KGB et que la plupart des gens du Pentagone jouaient à l’espion entre eux. Ils changeaient d'itinéraires pour aller travailler, utilisaient toujours de fausses histoires pour tester les lignes téléphoniques non sûres, exploraient leurs bureaux à la recherche de micros espions, utilisaient toujours un code lorsqu'ils parlaient avec d'autres sur un sujet sensible.
Ils avaient un agent de renseignement qui lui-même avait des amis dans l'armée russe qui ne croyaient pas plus au KGB qu'à la CIA. Si le nom de Corso était associé à une histoire, cet agent le prévenait, mais il ne prévenait jamais la CIA. Dans la capitale de son propre pays, ce genre d'information permit à Corso de rester en vie.
La CIA a suivi Corso de très près pendant ses 4 années à la Maison Blanche. Cela le rendit malade. Puis lorsqu'il revint à Washington, en 1961, pour travailler avec le général Trudeau, la CIA recommença sa surveillance rapprochée.
Le jour suivant, après avoir dit à son patron ce qu'il allait faire, Corso alla directement à Langley, Virginie et entra dans le bureau de son vieil adversaire, le directeur des opérations de camouflages, Frank Wiesner, un des meilleurs amis du KGB.
Corso dit à Wiesner qu'hier serait la dernière journée durant laquelle il se promènerait sans arme. Il posa son 45 sur le bureau de Wiesner et lui dit que s'il voyait encore une surveillance rapprochée le lendemain, Wiesner serait retrouvé dans le Potomac avec deux trous à la place des yeux.
Wiesner lui dit, "Vous n’en ferez rien, mon Colonel". Mais Corso lui rappela qu'il savait très précisément où tous les cadavres étaient incinérés. Tous ces gens qu'il avait fait assassiner par son incurie et pire encore lors de sa coopération avec les russes. Il raconterait tout ce qu'il savait au Congrès.
Wiesner se rétracta. Lors d'un voyage à Londres, Wiesner se suicida, il fut trouvé pendu dans sa chambre d'hôtel.
Corso n'a jamais raconté son histoire. Deux ans plus tard, en 1963, un des amis de Wiesner à l'agence lui dit que tout était "Pour rire". Ça faisait partie d'un processus pour recruter Corso à la CIA après son départ à la retraite de l'armée. Mais Corso voulait travailler pour le sénateur Strom Thurmond, au comité des relations étrangères ainsi que pour le sénateur Richard Russel à la Commission Warren.
Leurs connaissances communes sur la CIA et le KGB faisaient que lorsque Trudeau exigeait que la CIA sorte pendant les délibérations sur le budget, il savait parfaitement que toute la discussion serait passée au KGB dans les 24 heures.
La CIA était l'ennemi. Vous ne deviez croire personne. Donc il fut évident qu'avant 1961, plus personne ne se rappelait ce que l'armée avait reçu de Roswell. Tout ce qu'avaient à faire Trudeau et Corso, c'était d'élaborer leur propre stratégie sans faire participer la CIA et les espions du gouvernement.
Ainsi quand le général Trudeau disait qu'ils devaient faire silence radio sur le paquet de Roswell, Corso savait exactement de quoi il parlait. Si personne ne sait ce que vous possédez, ne le divulguez pas. Mais si vous pensez que vous pouvez en tirer quelque chose à l'extérieur, dites-le. Utilisez toutes les ressources à votre disposition mais ne dites pas tout à tout le monde de ce que vous faites. Les seules personnes présentes dans la pièce étaient Trudeau et Corso.
Le Général Trudeau promit, "Je ne dirais rien si vous ne dites rien, Phil."
"Il n'y a personne à part nous, mon Général" répondit Corso.
Dès lors ils commencèrent à élaborer une stratégie. "Hypothétiquement" dit Trudeau, "quelle est la meilleure conduite à tenir pour exploiter ce que nous avons sans que quiconque ne devine que nous faisons quelque chose de spécial ?"
"Simple mon Général" dit Corso, "Nous ne faisons rien de spécial"
"Vous avez un plan ?..." questionna Trudeau.
"Plus une idée qu'un plan" commença Corso, "Mais elle commence comme ça : c'est ce que vous avez demandé. Si nous ne voulons pas que quelqu'un pense que nous faisons quelque chose sortant de l'ordinaire et bien, nous ne ferons rien qui sorte de l'ordinaire. Quand le général Twining a fait ses recommandations au président Truman et à l'armée, il n'a pas suggéré qu'ils feraient quelque chose de différent avec ce dossier qu'avec les dossiers habituels. Donc travail habituel. C'est comme cela que le groupe opérait. Ce qu'ils ont fait, c'est d'organiser un plan de travail même si ça n’avait jamais été fait auparavant. C'était le camouflage : Ne changez pas les choses mais utilisez vos procédures habituelles pour manipuler cette technologie extraterrestre."
"Donc, quelles sont vos recommandations ?... " demanda Trudeau.
"Nous allons suivre le même chemin que ce bureau a toujours utilisé : les rapports." dit Corso, "Je vais écrire des rapports sur la technologie extraterrestre comme tout autre rapport sur une technologie étrangère. Ce que je vois, ce que je pense des potentiels, où nous pouvons les développer, avec quelles entreprises et avec quels styles de contrats."
"Quand commencez-vous ?... " demanda le Général.
"Je vais établir une liste du dossier, je vais aller voir les scientifiques autorisés avec lesquels nous pouvons agir en confiance, comme Oberth et von Braun, pour
des conseils."
"Je vois ce que vous voulez dire" dit Trudeau, "bien sûr, nous allons lister tous nos entrepreneurs dans la Défense, aussi. Pour savoir lesquels ont des contrats de développements en cours qui nous permettraient d'y insérer nos projets directement."
"Exactement, les contrats existants seront la couverture sur ce que nous développerons." dit Corso, "Rien ne sortira de l'ordinaire parce que nous ne commencerons jamais rien qui ne soit déjà commencé dans un contrat précédent."
"C'est juste un grand brassage" dit Trudeau.
"Ce que nous allons seulement faire" dit Corso, "C'est de mélanger la technologie actuelle en cours de développement avec la technologie extraterrestre et nous allons laisser les entreprises déposer leurs propres brevets d'inventions."
"Bien sûr" réalisa Trudeau, "S'ils possèdent leurs propres brevets, nous aurons complètement inversé l'étude de la technologie."
"Exactement, c'est cela. Personne ne le saura jamais. Nous ne dirons jamais aux entreprises d'où vient cette technologie, ainsi le monde connaîtra l'histoire de ces brevets comme faisant partie de l'histoire des inventions."
"C'est une couverture parfaite" dit le Général, "Quand allez-vous commencer ?..."
"Je vais écrire mes premières analyses et recommandations cette nuit." promit Corso, "Il n'y a pas un moment à perdre."
Corso commença son propre rapport par les rapports d'autopsies dans lequel il indiqua :
"Il faisait état d’un être de 110 cm. Le corps semble décomposé et les photos elles-mêmes ne sont pas très utilisables sauf pour la curiosité. Ce sont les rapports médicaux qui sont intéressants. Les organes, les os, et la peau sont différents des nôtres. Le cœur de la créature et ses poumons sont plus gros que ceux des humains. Les os sont plus fins mais semblent plus solides comme si les atomes étaient alignés pour une plus grande résistance à la tension. La peau démontre aussi un alignement atomique différent avec ce qu'il semble avoir pour finalité de protéger les organes vitaux des rayons cosmiques ou des ondes gravitationnelles que nous ne comprenons pas.
Les rapports médicaux suggèrent que les médecins ont été plus surpris par les similitudes entre l’être trouvé dans le vaisseau et l’être humain que les différences (note : les rapports de la NSC font référence à cette créature comme une entité biologique extraterrestre ou EBE). En particulier le cerveau est plus gros dans l’EBE mais différent du nôtre."
Corso décrivit tout ça pendant une des nombreuses nuits qu'il allait passer cette année-là, ébauchant des notes qu'il taperait plus tard dans des rapports officiels qui ne seraient vus que par le général Trudeau et apportant des conclusions qui ressembleraient plus à de la science-fiction qu'à la réalité.
Corso pensait que ses rapports ne verraient jamais la lumière du jour. Dans la réalité quotidienne du monde, ils semblaient, même maintenant, fantastiques. Est-ce que c'était réellement ce qu'il avait écrit ?... Ou quelqu'un d'autre ?...D'où venaient les idées ?...
« Si l'on considère les facteurs biologiques similaires qui affectent l’être humain, comme les coureurs de fonds pour lesquels le cœur et les poumons sont plus gros que la moyenne, les montagnards dont la capacité pulmonaire est plus grande que ceux qui vivent au niveau de la mer et même aux athlètes dont l'alignement musculaire est différent des autres, on peut supposer que les EBE représentent la fin d'un processus génétique pour les adapter aux voyages spatiaux de longues distances, dans un environnement électromagnétique et à des vitesses telles que décrites dans la théorie de la relativité d'Einstein ?... »
(note : le Dr Herman Oberth suggéra qu'il faudrait considérer l'appareil de Roswell, non pas comme un vaisseau spatial, mais comme une machine temporelle. Son rapport technique sur la propulsion est joint.) ".
Cette traduction est, parfois, assez éloignée du texte original en anglais.
Pour ceux, et celles, qui veulent en savoir plus, il est possible de se reporter à « The day after Roswell ».
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