Zone euro Flux

Grexit ?...

 

Oxi !

 

Fin du dogmatisme teuton ?

 

Pas sûr…

« Ils » se réunissent aujourd’hui pour en décider et se sont vus hier soir pour se mettre d’accord sur le ton à donner.

En revanche, des milliers de Grecs ont laissé exploser leur joie à l’annonce des résultats du référendum sur les réformes et les mesures budgétaires imposées par l’Eurogroupe et le FMI, dimanche soir.

Le « non » l’a très largement emporté, avec plus de 61,31 % des suffrages, tandis que le « oui » a rassemblé 38,68 % des voix alors qu’on nous annonçait que les deux camps étaient au coude-à-coude dans tous les sondages…

Des fantasmes de « journaleux » et autres trouillards, oui, qui ne voulaient pas voir les « vrais effets » d’un dogme de « décliniste » absolu !

 

Dès 19 h 30, les premières estimations ont été égrenées à la télévision grecque. La place Syntagma s’est alors remplie, pour devenir noire de monde vers 22 heures. Toutes générations confondues, les Athéniens ont manifesté leur bonheur et leur émotion, chantant et dansant dans une grande ferveur (tout-à-fait grecque).

« Oxi ! » (« non ») scandait évidemment la foule, mais aussi « Hellas ! » (« Grèce »), agitant fièrement des drapeaux hellènes !

Moi, j’étais de « post-mariage » (du samedi), chez des « bourges-soces » qui auraient voté « Né » sans sourciller, malgré la complainte du peuple…

Et ça se dit socialiste alors qu’ils ne sont même pas démocrates…

Enfin passons !

Bon, on finissait aussi les bouteilles à cette heure-là et plus personne n’était vraiment frais.

Alors que je devais reprendre la route pour « être à poste » hier matin juste après l’aurore : L’éthylotest est redevenu négatif et le moteur a bien voulu démarrer à 4 heures du matin !

Galère.

Mais j’ai bien aimé les séquences télé, entre-temps.

 

« Je suis très fière d’Alexis Tsipras, très fière de mon pays et d’être grecque », affirmait une gamine de 18 balais à peine, la voix tremblante. « Je n’aurais jamais cru que nous fêterions une telle victoire un jour sur cette place », confiait une plus âgée, chômeuse depuis plus d’un an.

« On a dit non à l’humiliation car on a trop souffert, depuis trop longtemps », renchérissait un grand-père.

Tout était dit.

 

Ils ont également hué Antonis Samaras qui s’est exprimé à la télévision.

Les sifflets se sont transformés en cris de joie lorsque le leader de l’opposition a annoncé qu’il quittait son poste de président du parti Nouvelle démocratie.

Les médias grecs et internationaux en ont également pris pour leur grade, accusés, en chanson, d’avoir nourri une « propagande par la peur ».

La terreur, dirai-je, déjà qu’ils étaient privés de banques et de billets depuis une bonne semaine…

 

« Alex Tsi-tsi-Passe » est lui aussi fait vedette à la télé-locale : « Je suis conscient que vous me demandez de continuer avec l’Europe et non pas de rompre avec elle », a déclaré le « gôchiste ».

Le grand écart, en somme.

 

Parce que la Grèce aura besoin d'une nouvelle aide de 36 milliards d'euros des Européens dans les trois prochaines années même avec le plan des créanciers, selon le FMI.

Notez que la BCE en dispose et dépense 60 tous les mois dans son QE à elle…

Et pourtant, les Européens ont passé la semaine à le prévenir qu’une victoire du « non » l’exposerait à de graves conséquences.

Vendredi, le président de la Commission européenne, « J’y-Sais Junk-l’Air » soi-même, a notamment averti qu’en cas de « non » au référendum, « la position grecque [serait]considérablement affaiblie ».

Pas sûr.

De son côté, le gouvernement grec expliquait depuis l’annonce du scrutin que le refus du plan par les électeurs était de nature à lui donner du poids dans les négociations.

Pas certain non plus…

En revanche, que son ministre des finances démissionne, ça c’est évident, ça va faciliter l’émergence d’un prochain accord.

Parce que bon, on n’accuse pas de terrorisme financier son « partenaire », même si ce n’est pas faux.

 

« Tsi-tsi-Passe » a aussi indiqué que selon lui, le « non » permettait au gouvernement d’être « mieux armé » pour négocier et équivalait à donner son soutien à « une solution réaliste » qui vise à moins de rigueur et à la restructuration de la dette.

Ce qu’il demandait depuis quelques jours en échange d’un gel des échéances et de la négociation d’un calendrier d’apurement réaliste.

« Certes, le “non” valide la stratégie de négociation de Tsipras en Grèce et augmente ses chances d’obtenir un accord sur les bases d’un compromis », analyse un économiste à l’OFCE. « Et même si les Européens ont menacé de rompre les négociations avec Tsipras, le réalisme l’emportera. »

Mais, ajoute-t-il, « le risque de voir la BCE couper le robinet grec en cas de défaut de paiement le 20 juillet et en l’absence de perspective d’accord est réel ».

Avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir…

Encore des menaces, n’est-il pas ?

En fait, les grecs gagnent du temps, ce qui leur manque le plus.

Ils en auraient gagné encore plus en votant « Oui » et de se retrouver de nouveau devant les urnes pour former un nouveau gouvernement après la démission annoncée de l’équipe en place, dans cette hypothèse.

Un retour au « calendes-grecques » en somme, une spécialité locale et historique !

 

Officiellement, les restrictions sur les retraits d’argent aux DAB locaux de la population grecque doivent cesser aujourd’hui avec la réouverture des banques. Mais « la victoire du "non" rend cette perspective inenvisageable », selon un « stratégiste » de chez un courtier pourtant réputé.

Alors même que « les marchés » n’ont que très peu réagi au résultat du référendum, nettement plus secoué par les déboires asiatiques. Mais là aussi, tout n’est pas encore dit, même s’il y avait eu beaucoup d’anticipations.

Car il est peu probable que la BCE desserre son étreinte et approvisionne à nouveau les banques grecques en liquidités, puisque désormais, la balle est dans le camp des « politiques ».

Et pour éviter de nouveaux retraits massifs, la Grèce devrait donc prolonger son contrôle des capitaux.

Elle pourrait même l’« élargir » et le « renforcer », insiste un ancien directeur à la Commission européenne et actuellement membre du conseil d’orientation de chez l’institut Thomas-More.

Pour l’instant, les retraits sont limités à 60 euros par jour et par carte.

Quand vous avez une carte…

Notez, je n’ai jamais plus de 40 euros dans le porte-monnaie.

Que j’en blague à chaque début de mois : « Plus que 5 euros ! La fin de mois commence ! », même si ça ne fait pas sérieux pour le directeur local d’un « gestionnaire de fortune monégasque » !

 

Quelles absurdités les dogmes technocratiques, finalement !

L’Europe prétend expliquer au peuple grec ce qu’il faut faire pour se soumettre totalement à la rapacité sans fin de la finance internationale, prête à envoyer un pays à la mort, pour quelques années de revenus.

Et le peuple répond « NON » à cette « loi financière » elle-même absurde puisqu’elle privilégie un revenu financier à court terme et sans suite au détriment du soutien à une économie sur le long terme basée sur des activités réellement créatrices de valeur !

« On demande à la Grèce de se couper un bras pour manger quelques jours » !

L’approbation de la solution des créanciers européens ne résoudrait rien. Bien pire, elle aurait pour simple effet d’obtenir un an de silence sur le problème grec, et de trouver la Grèce dans un état encore pire dans un an, avec les restes de son économie précipités dans un chaos sans retour.

Contrainte de s’arracher le deuxième bras !

Ils ont déjà donné.

Une absurdité technocratique européenne qui atteindrait une zone d’extrême de dangerosité bien connue dans les dictatures sud-américaines, l’effondrement de l’ancienne URSS avec ses technocrates du Gosplan, les soubresauts actuels du Mexique, ou ceux à venir de la Chine.

 

Alors, la victoire de la démocratie et du courage d’un peuple contre les technocrates ?

Alors ? Malgré les menaces, malgré des banques fermées, malgré les promesses d’apocalypse pour l’ensemble du peuple grec, ces derniers massivement ont voté « NON » avec grande sagesse.

Fermez le ban !

 

Le grand déni européen a été de croire ou de vouloir croire que l’on pouvait cacher indéfiniment la poussière sous le tapis. L’heure des comptes et des décisions a enfin sonné et ce sont les Grecs qui viennent de remettre les pendules à l’heure.

Résultat : Aucune réaction de la Commission européenne, aucune réaction de l’Eurogroupe, ou si peu par l’intermédiaire d’un « vice-Président », aucune réaction du Conseil de l’Europe, aucune réaction du Parlement européen.

Voilà qui en dit long.

 

L’Allemagne de « Mère-qu’elle » ne voulait pas porter la responsabilité historique et pour la troisième fois de la destruction de l’Europe, même si cette fois il s’agit d’une destruction économique.

L’Allemagne de « Mère-qu’elle » a enfin l’occasion de se débarrasser de la Grèce en faisant endosser cette responsabilité à la Grèce, conséquence logique du vote populaire sur ce référendum.

Les Allemands de « Mère-qu’elle » ne comprennent pas le mot « solidarité », eux qui en ont tant bénéficié, entre-deux-guerres, puis en 1953, et enfin au moment de leur réunification dès 1990, comme si tout lui était dû.

Ils veulent flinguer la Grèce, virer les impuissants à combattre la corruption qui gangrène le pays qu’ils auront eux-mêmes nourris à coup de plans de sauvetage, d’aides exceptionnelles et « d’emprunts toxiques ».

Cela va créer un précédent.

Le maillon le plus faible sortant, le dernier de la classe prendra la place du maillon le plus faible et les marchés l’attaqueront.

C’est donc le détricotage de l’euro qui pourrait bel et bien commencer et qui pourrait prendre plusieurs années.

Et là, les allemands en seront pleinement responsables.

À moins que justement, se rendant compte de leur folle hégémonie, l’Allemagne sorte la première de l’Union.

Et comme en disait ma « petite-sœur » (celle que si elle n’existait pas il faudrait quand même l’inventer) : « Dans 50 ans, ils nous referont la guerre ! Dans 50 ans, je ne serai plus là… »

 

À moins qu’aujourd’hui, en recevant la « chance-ailière » à l’Élysée, « François III » à la fraise des bois, du haut de son pédalo, réussisse en une journée ce qu’il n’a jamais réussi à faire depuis son accession à la présidence, depuis 3 ans, à savoir infléchir la position allemande.

C’est pour cette raison précise que vous n’avez eu strictement aucune déclaration hier.

Il ne se passera rien dans l’attente du résultat de ces discussions.

 

Soyons clairs et sans ambiguïté : Si la position allemande de refus de négocier avec la Grèce l’emporte encore, alors l’euro est condamné à brève échéance et la « Gauloisie-inféodée » également car nous serons soit obligés de sortir de l’euro dans la pire des situations économiques et avec un endettement massif lié à notre faible croissance, conséquence d’une monnaie étouffante, soit nous serons obligés de faire la course à l’échalote avec l’Allemagne.

Une course à l’austérité, « décliniste » à outrance, mortifère pour l’avenir de notre pays et que nous n’avons en aucun cas les moyens de gagner avant longtemps.

Toutes les instances européennes attendent le résultat du choc des titans « Gauloisie/Teutonnie ».

 

Et la seule façon pour « François III » de faire plier les « dogmes-dominants » est de refuser la politique allemande même si cela signifie faire éclater l’Europe.

Le problème c’est qu’il est rare qu’un homme habitué, vacciné aux « motions de synthèse » sache renverser la table après avoir tapé du poing dessus.

Une réunion qui dessine notre avenir immédiat et à termes.

Car si le président ne sait pas retourner la table, non seulement il décevra le peuple européen (et je me sais européen depuis Jules César : Ça ne date donc pas d’hier… et vous n’étiez même pas né pour en savoir), et alors mon pays, celui que j’aime tant, sera totalement isolé avec des conséquences économiques et politiques totalement dévastatrices pour notre pays.

Sera-t-il enfin à la hauteur de son destin ?

 

Notez qu’il y aura aussi des « pressions extérieures » : Les USA en tête, le FMI et puis les « sortants » potentiels, ceux qui se sentent déjà cocus (Portugal, Espagne, Chypre, mais aussi les italiens), alors que le scénario islandais prend tout d’un coup un « coup de jeune » discret…

On pourrait même voir les anglais retourner leur veste si l’Euroland sait se faire pragmatique et plus souple, moins intransigeante.

Enfin bref, une affaire à suivre.

En attendant, les grecs qui ont inventé la philosophie « pendant [qu’on] peignait les murs de nos grottes » (en dit mon beauf’, celui qui fait grec dans le civil), ils viennent de donner une leçon de démocratie, de courage politique ou d’inconscience collective, au choix et selon son point de vue.

Bravo ! τριπλό συγχαρητήρια !

I3

 

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/07/oxi.html

 


Grèce : vers la sortie de la zone euro et de l’Union européenne ?...

 

Grexit rapide ou immédiat ?

 

J’ai toujours autant de mal à y croire vraiment.

 

 Je me trompe peut-être, lourdement sans doute, puisqu’il y a une sorte de consensus général à soutenir ce que certains pensent inéluctable.

Et pourtant…

 

D’un côté, le murmure enfle : Les Européens veulent à tout prix éviter une panique bancaire. Ils auraient donc décidé d'un plan d'urgence si Athènes ne trouve aucun accord avec ses créanciers d'ici la fin de la semaine, affirmait le Süddeutsche Zeitung mardi dernier à 14 jours des échéances (intenables) faute d’avancée sur des propositions nouvelles d’accord…

D’ailleurs, les autorités bancaires macédoniennes, par la voix du gouverneur de la banques centrale Dimitar Bogov, viennent d’annoncer qu’il devient impossible pour les banques grecques de transférer du cash ou des liquidités chez eux.

C’est donc l’instauration de fait d’un contrôle des changes destiné à parer par avance aux conséquences déstabilisantes d’un « Grexit »… sachant que la Grèce elle-même se refuse à prendre de telle dispositions.

Laissant ainsi s’échapper jusqu’à 13 % de son PIB des disponibilités-liquides détenues par des résidents vers des comptes « off-shore » européens depuis janvier…

Nous l’avons déjà évoqué.

D’ailleurs, instaurer le contrôle des changes est le plus sûr moyen de précipiter la catastrophe que l’Europe cherche à éviter.

 

D’un autre côté, les « eurocrates » bâtissent des plans sur la comète qui visent à préparer un « contrôle des flux financiers » en provenance de Grèce pour empêcher une fuite des capitaux, à l'image des restrictions décidées à Chypre lors de la crise financière de 2013, totalement levées depuis mars dernier.

Si les négociations destinées à sauver la Grèce d'un défaut de paiement demeurent dans l'impasse, il s'agirait « à partir de la semaine prochaine » de « fermer les banques grecques quelques jours » pour les préparer à cette limitation des transactions, qui devrait encore être entérinée par le Parlement grec convoqué sur cette question dans l’urgence.

Dans cette hypothèse, poursuit-on en Allemagne, les retraits aux distributeurs automatiques de billets pourraient ensuite être restreints, de même que les paiements électroniques réalisés en Grèce comme à l'étranger.

Des mesures déjà mises en place en 2013 et 2014, qui ont montré toute leur inefficacité et ont fait prospérer l’économie parallèle jusque dans « les îles ».

Et elles sont nombreuses, les îles, en Grèce… 

 

Lundi, après l'échec du nouveau cycle de négociations, les positions de la Grèce et de ses créanciers sont restées figées, malgré la double urgence financière à laquelle fait face Athènes – payer ses fonctionnaires et retraités à la fin du mois et rembourser près d'1,6 milliard d'euros au FMI d'ici le 30 juin.

En cas de non-remboursement, le gouvernement grec devrait affronter les conséquences d'un défaut de paiement, une première dans la zone euro et un scénario qui alimente depuis des mois le spectre d'une sortie de la Grèce de la monnaie unique.

 

La crainte se précise à mesure que le blocage se radicalise. Athènes ne semble plus vouloir bouger : « Nous attendrons patiemment jusqu’à ce que les institutions se rallient au réalisme », a signifié, lundi dans une déclaration écrite au quotidien de gauche « Ephimerida ton Syndakton », le Premier ministre « Tsi-tsi-prasse », en accusant ses créanciers« d’opportunisme politique » après cinq années de « saccage » de l’économie du pays. 

 

Du côté des bailleurs de fond, les propositions grecques de réformes et de mesures budgétaires sont toujours jugées « incomplètes », car elles ne permettront pas au pays de financer ses besoins pour les prochaines années.

Il manque toujours, de leur point de vue, une réforme des retraites et une hausse de la TVA, ce qui ferait des ravages dans une économie déjà à l’agonie suite à tous les plans d’austérité jusque-là engagés.

La Grèce serait pourtant à présent d’accord sur les objectifs d’excédent budgétaire primaire (hors charge de la dette) souhaités par l’UE et le FMI pour cette année (1 % du PIB) et l’an prochain (2 %), ce qui était un gros point d’achoppement, les Grecs ne voulant pas, initialement et respectivement, dépasser 0,6 % et 1,5 %. 

 

Aucun rendez-vous entre Athènes et ses créanciers n’est prévu avant la réunion régulière des ministres des Finances de la zone euro, aujourd’hui jeudi.

En repoussant au 30 juin le remboursement d’une échéance de 1,6 milliard d’euros au FMI, la Grèce a gagné du temps.

Et ce défaut pour lequel tout le monde veut se faire peur en le redoutant (même Wall-Street plonge !) n’interviendra pourtant pas à la fin du mois…

Puisque je vous le dis et l’affirme !

 

D’abord, parce que le non-paiement de cette dette entraînerait l’ouverture d’un délai de grâce d’un mois.

Ensuite, parce que les agences de notation (Moody’s, Standard and Poor’s) ont déjà prévenu qu’elles ne placeraient pas la Grèce en défaut de paiement en cas de non règlement. Standard and Poor’s l’a encore rappelé lundi dernier : Elle ne dégradera pas la note de la Grèce en « défaut sélectif ».

L’explication ? L’agence américaine, tout comme sa concurrente Moody’s, ne voient pas le FMI comme un créancier normal, mais comme un créancier public et en fonction de ce critère, l’État qui manque une échéance ne serait pas techniquement en défaut de paiement.

Surtout, et pour la même raison, Standard and Poor’s prévient que cette décision vaut aussi pour une banque centrale, autrement dit la BCE !

Or, la Grèce va faire face à une échéance encore plus importante le 20 juillet avec un remboursement de 3,5 milliards à la BCE.

Pour les agences, la Grèce ne serait alors pas non plus techniquement en défaut.

Ce qui n’enlève rien au fait qu’Athènes pourrait se voir priver, dans ce cas, de l’aide de la BCE pour maintenir ses banques, mais aussi ses finances à flot, alors que les caisses sont vides.

 

Cela n’empêche pas d’ailleurs Standard And Poor’s de dresser un état des lieux critique des finances grecques. L’agence a récemment abaissé la note de la Grèce à « CCC » et menace encore de le faire, sans aller jusqu’au défaut de paiement.

Enfin, un rappel qui a de l’importance, un éventuel défaut de paiement de la Grèce ne se traduirait pas mécaniquement par une sortie de la Grèce de la zone euro.

Même si elle rendrait difficile à gérer la position de la Grèce vis-à-vis de ses partenaire.

Car ce n’est juridiquement pas possible, nous allons y revenir.

 

Quant au risque de contagion, il est en théorie contenu. D’abord par la création du Mécanisme européen de stabilité financière (le fameux « MESF ») fort de 500 milliards d’euros de réserves.

Ensuite parce que l’essentiel de la dette grecque est détenu par des États ou des organismes internationaux (BEI, BCE, MESF…), autrement dit, l’exposition des banques et assureurs européens est aujourd’hui plus limitée qu’il y a trois ans.

Le risque financier des États, estimé autour de 300 milliards d’euros, paraît important en tant que tel, mais la dette grecque détenue par les États ne représente que 3 % du PIB de la zone.

Le risque ne semble donc pas de nature systémique.

Enfin le programme massif de rachats d’actifs (QE) de la BCE peut servir d’amortisseur… 

 

Mais en pratique, la montée de la volatilité sur les marchés obligataires et la forte réactivité des marchés actions aux dissensions entre la Grèce et ses créanciers, depuis quelques semaines, montrent que « les marchés » ne sont pas forcément à l’abri d’une correction d’ampleur, notamment dans les pays périphériques (Espagne, Portugal, Italie…). Tout le monde aurait à y perdre.

Et pour de nombreux investisseurs, ce serait en tout cas une plongée dans l’inconnu. 

 

En revanche, « des banques grecques feront certainement faillite dans les douze mois en l’absence d’accord entre le gouvernement grec et ses créanciers », a fait savoir, en fin de semaine dernière, l’agence Standard & Poor’s, dégradant de « CC+ » à « CCC- » la note de dette long terme des quatre principaux établissements du pays.

À court terme, « les banques grecques ont encore près de 30 milliards d’euros d’actifs qu’elles peuvent apporter en collatéral en échange de financements d’urgence auprès de la Banque nationale grecque (BNG) », estime l’économiste en chef de la Société générale.

Pour gérer ce stock qui s’amenuise au fil des retraits massifs de dépôts, la Grèce pourrait alors imposer un contrôle des capitaux, ce que d’autres commencent à faire à sa place, puisqu’elle s’y refuse encore momentanément.

Toute la question est de savoir si la BCE laissera fonctionner ce dispositif de financements d’urgence qu’elle renouvelle chaque semaine et dont le montant atteint désormais 83 milliards d’euros.

« À ce stade, les grandes banques grecques sont solvables et les collatéraux qu’elles apportent sont adéquats », a déclaré « Super-Mario Drague-hi », lundi à Bruxelles. Sans couper le robinet, la BCE pourrait toutefois durcir les conditions d’éligibilité des actifs apportés en garantie.

La situation des banques grecques n’est donc pas désespérée mais elle se complique jour après jour.

 

Par ailleurs, cela fait déjà cinq ans que les Européens négocient pour tenter de maintenir la Grèce dans la zone euro. Mais si jamais l’issue contraire du « Grexit » s’imposait, il est possible que cela débouche là aussi sur des longs mois de discussions tortueuses : Nous y revenons !

Car une sortie de l’euro est un territoire complètement inconnu : Les traités européens ne prévoient absolument pas cette éventualité. Les tables de la loi de l’UE mentionnent au contraire, et à plusieurs reprises, le caractère « irrévocable » du taux de change entre l’ancienne monnaie nationale et la monnaie unique, notamment dans l’article 140, alinéa 3.

Après tout, la faillite de la Californie il y a quelques années (et de quelques autres États fédérés depuis) ne s’est pas traduite par « une sortie » du dollar…

 

La seule porte de sortie qui soit réellement fléchée, c’est celle de la sortie de l’Union européenne dans sa globalité.

L’article 50 a d’ailleurs été ajouté en 2009 par le traité de Lisbonne, et prévoit les conditions de négociations entre celui qui rend sa carte du club et les autres.

L’accord de sortie doit être approuvé par une majorité qualifiée d’États, ainsi que par le Parlement européen. Les textes prévoient une durée maximale de deux ans pour de telles négociations.

Ce que n’a pas bien lu les suppôts de « Marinella-tchi-tchi » dans leur propre autisme.

En bref, ça ne se fera pas en claquant dans les doigts, je vous le disais…

 

Car la plupart des juristes ont conclu de la lecture de ces traités européens que la Grèce devrait donc quitter l’UE pour sortir de la zone euro. Une étude de la BCE de 2009 – avant la crise – tirait la même conclusion.

Ce qui priverait Athènes des aides européennes à un moment où elle en aurait dramatiquement besoin pour faire face à la situation d’extrême tension financière, c’est vrai.

Sauf recours à un prêteur russe ou chinois : Un comble pour les eurocrates !

 

De plus, il faut noter que le seul cas de figure prévu pour une sortie de l’UE est celui d’une sortie volontaire, et non pas d’une expulsion forcée !

Or, le gouvernement grec a toujours dit son attachement à l’appartenance à l’euro et à l’Union européenne, excluant toute sortie.

Botter la Grèce hors de la zone euro promet donc d’être un casse-tête juridique insurmontable, puisque ce n’est pas prévu, sauf à réviser les traités.

Ce qui peut demander infiniment de temps, notamment concernant la ratification des parlements nationaux et des palabres sans fin…

 

Faute d’accord avec ses créanciers, le gouvernement grec risque pourtant et rapidement d’être à court d’euros, surtout si la BCE interrompt l’aide d’urgence.

« Les autorités peuvent alors être tentées, par exemple, de revenir à une nouvelle monnaie pour honorer leurs échéances internes», indique une autre économiste de la SociétéGénérale.

Nous en avions indiqué l’émergence de l’idée, sur le plan théorique lundi dernier (pour ceux qui suivent un peu), en marge d’un autre problème plus sérieux, « l’illiquidité » des marchés qui pointe son nez.

Parce que pour régler les salaires, les retraites ou encore les fournisseurs, Athènes pourrait procéder par « IOU » (I owe you : « Je vous dois »), autrement dit de simples reconnaissances de dette, échangeables, cessibles et transmissibles… des billets de banque de substitution, en somme !

On fonctionnait déjà comme ça au moment des « grèves dures » de la SNCM en « Corsica-bella-Tchi-tchi », il y a quelques années, faute de billet de banque.

Plutôt que de régler par virement bancaire ou en billets, le gouvernement grec remettrait alors aux bénéficiaires des reconnaissances de dettes et s’engagerait à échanger ces « papiers » contre de vrais euros, ultérieurement.

Ces « IOU », qui fonctionneraient comme des obligations garanties par le gouvernement, risquent d’être très impopulaires, les bénéficiaires préférant bien entendu recevoir des euros…

Mais à défaut de merle, on se contente de grives en disait déjà ma Grand-mère dans un autre millénaire. 

 

Créer une nouvelle monnaie, en dehors des délais techniques liés à sa création physique, risque de toute façon de générer des pressions inflationnistes selon un schéma classique.

La dévaluation favorise les exportations, mais renchérit les achats à l’étranger : C’est d’ailleurs l’angoisse de ma petite-sœur (celle qui si elle n’existait, il faudrait quand même l’inventer)… La compagnie aérienne qui la rapatrierait de son lieu de vacances grec, aura-t-elle l’argent nécessaire pour acheter le kérosène du voyage jusqu’à Athènes ?

Dans cette hypothèse, à défaut d’un coup de pouce sur les salaires, le choc sur le pouvoir d’achat des ménages serait alors très net.

Quant à la banque centrale, elle sera tentée d’augmenter les taux d’intérêt pour éviter les sorties massives de capitaux ce qui aggraverait aussi la situation.

En outre, les dettes, publiques et privées, sont libellées en euros, leur conversion en monnaie locale risque d’en alourdir sensiblement le fardeau.

 

Notez aussi que si la Grèce devait faire défaut à la fin du mois, ce serait avant tout un échec politique pour « Tsi-tsi-prasse » qui n’aura pas su convaincre ses partenaires européens de « l’exception grecque ».

Élu sur un programme anti-austérité, il avait promis à ses électeurs qu’il parviendrait à imposer une nouvelle ligne économique sans sortir de la zone euro. Il comptait sur la « Gauloisie-impécunieuse » et « l’Italie-ruinée » pour mettre en place une politique moins « orthodoxe » que celle revendiquée par l’Allemagne « d’Angèle-la Mère-quelle ». Mais il n’a pas obtenu ces soutiens, ni de « François III » assis sur son pédalo, hermétique à tout ce qui se passe autour de lui, ni de « Mario-Rennes-z’y » qui a bien du mal à mener sa barque et ses réformes, et il a persisté dans une stratégie jusqu’au-boutiste à la recherche d’un accord politique avec « Das Groβ Deutschland » en solo, sans céder sur le concret des exigences de ses créanciers, à l’exemple des islandais…

 

Et il n’a pas été non plus en mesure de proposer une alternative économique crédible et viable.

Les mesures de lutte contre l’évasion fiscale, notamment, se font attendre et il en a oublié qu’on n’est jamais propriétaire que de ses dettes.

Une rupture des discussions avec l’ex-troïka et le défaut qui s’en suivrait auraient pour conséquence une nouvelle crise politique gravissime en Grèce avec à la clé de probables élections législatives ou un référendum pour trouver auprès du peuple grec les solutions que l’équipe au pouvoir n’aura pas su trouver.

Avec le risque, très réel, de retrouver cette fois au pouvoir l’extrême droite et les nationalistes d’« Aube dorée » après l’alternance « gôchiste » qu’il porte.

De quoi faire rugir tous les « Mes-luches » de la planète…

Comme d’une vaste répétition de ce qui nous attend en « Gauloisie-despotique » en 2017 !…

 

Un chiffre pour mesurer les enjeux : La dette grecque représente 175  % du PIB national, soit 322 Md€.

À comparer avec celle du Japon atteignant 250 % de son PIB, troisième plus gros PIB mondial derrière la Chine et les USA, se montant à 4.770 Md$.

Je rappelle, la Grèce, c’est un peu plus de 11 millions de résidents, pas plus…

 

Si ce taux d’endettement record pour l’Europe doit être ramené autour de 157 % en 2016, ce niveau paraît insoutenable pour un pays dont la timide reprise est en passe d’être cassée (– 0,2 % de croissance au premier trimestre 2015 après + 0,8  % en 2014).

Surtout, Athènes va devoir rembourser 8,3 milliards d’euros au FMI et à la BCE entre le 30 juin et le 20 août.

Or, la signature éventuelle d'un accord avec ses créanciers ne lui permettrait de déboucler qu'une nouvelle aide de 7,2 milliards d’euros de la part de la Troïka.

La question de la dette grecque ne serait donc en rien réglée.

 

La zone euro pourra-t-elle dans ces conditions faire l’économie d’une nouvelle renégociation ? Sans doute pas à moyen terme. Mais à court terme, la question d’un rééchelonnement, voire d’un effacement d’une partie de cette dette semble difficile à envisager.

Car le contexte politique ne s’y prête pas à quelques mois d’importantes élections générales en Espagne.

Difficile aussi de faire aveu de faiblesse alors que se profilent d’importantes négociations avec la Grande-Bretagne, qui brandit aussi la menace d’un « Brexit » dont ne veut pas « la City » qui prépare déjà sa délocalisation sur le continent !

 

Toutes ces raisons me font penser que tôt ou tard, l’économie grecque devra être mise sous perfusion européenne, d’une façon ou d’une autre.

Quand on ne possède que des dettes, on est mis sous tutelle par ses créanciers, même en « Gauloisie-impécunieuse » et ses procédures de surendettement.

Et encore, c’est « cadeau ».

Et ce n’est qu’une fois la situation provisoirement rétablie qu’on pourra alors envisager la sortie de la Grèce de l’UE.

Pas avant et pas immédiatement.

Mais peut-être me trompe-je lourdement : On verra bien.

 

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/06/grexit-rapide-ou-immediat_18.html