« Whistleblowing Austria », un nouveau site d’Alerte Ethique Flux

« Whistleblowing Austria », un nouveau site d’Alerte Ethique

 

Le blog « Alerte Ethique » a été créé en réaction au détournement en  1991 par « L’Arsouille » des 3,5 milliards d’euros d’indemnités de la guerre du Golfe (8 milliards d’euros en valeur actuelle).

Vous trouverez sur ce blog le courrier adressé à ce sujet en juin 1998 à Dominique Strauss-Kahn, ministre des Finances, celui adressé en avril 2006 à Thierry Breton, ministre des Finances, mais aussi plus récemment celui envoyé en mai 2010 à Christine Lagarde.

Ces courriers sont restés sans réponse malgré le fait qu’ils dénoncent un détournement de fonds considérable (l’équivalent de 200 Airbus A320) et que les différents sites sur lesquels cette affaire est reportée dépassent les 100.000 connexions.

La conclusion qui s’impose est que nous ne contrôlons plus nos dirigeants politiques et que, chez nous, tous les pouvoirs et contre-pouvoirs sont en échecs : justice, police, partis politiques, syndicats, système démocratique, médias…

Faut-il s’étonner du cataclysme financier et économique en cours ?...

Comment retrouver des bases saines ?...

L’une des solutions me semble être « L’Alerte Ethique » encore appelée « Whistleblowing » dans les pays anglo-saxons.

Mais l’Alerte Ethique doit se limiter à la dénonciation des agissements criminels des élites, et à rien d’autre, car le grand danger est de tomber dans la délation entre citoyens qui est caractéristique de tous les totalitarismes.

D’ailleurs, il faut se demander si nous ne sommes pas déjà dans un totalitarisme, d’un type nouveau, qui est de type mafieux…

Le site « Alerte Ethique » commence à avoir des sites équivalents à l’étranger et je me dois de signaler la création récente de « Whistleblowing Austria » :

http://www.whistleblowing.at/Whistleblowing_Austria/Bienvenue.html

 

Extrait du magazine mensuel autrichien Trend

Le 25 juillet 2011, l’association « Whistleblowing Austria » a tenu sa réunion constitutive. Son objectif : une version autrichienne de WikiLeaks, la plateforme des informations secrètes sur Internet.

Le site de l’association a déjà été mis en ligne sur www.whistleblowing.at.

« Mais maintenant, le travail va véritablement commencer », dit le père de cette initiative, le juriste et fonctionnaire de l’ONU Walter Gehr. « Par notre portail, nous souhaitons appuyer le courage civique dans ce pays. Il ne s’agit pas de promouvoir la délation, mails il doit être possible de parler librement de corruption et d’autres infractions et irrégularités et d’aider ceux qui les révèlent, tant au sein de l’Etat que dans les entreprises privées. Les temps sont mûrs pour un WikiLeaks autrichien ».

Néanmoins, « Whistleblowing Austria » est encore loin d’un tel statut. Selon la page d’accueil du site, l’objectif prioritaire est en premier lieu « de disséminer l’idée des alertes professionnelles » et ainsi, selon Gehr, « d’obtenir une législation autrichienne comparable à celle des Etats-Unis ou de la Grande-Bretagne pour lutter contre la corruption ».

 

Vous trouverez sur ce site d’intéressantes considérations qui dépassent l’argumentation que j’ai pu faire sur « Alerte Ethique ».

J’en reprends ci-dessous la page de présentation rédigée en français.

 

Jean-Charles Duboc

  

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L’objectif de « Whistleblowing Austria », le site autrichien des alertes professionnelles (Whistleblowing en anglais), est de contribuer à une société ouverte, au sein de laquelle il doit être possible dans l’intérêt général de discuter de corruption ainsi que d’autres infractions et irrégularités affectant autant l’Etat que les entreprises privées.

Son objectif est aussi d’aider les lanceurs d’alertes qui dénoncent de telles infractions et irrégularités ainsi que ceux et celles qui en sont responsables. La vocation de ce site est tout d’abord de diffuser le concept d’alerte professionnelle en Autriche.

Nous sommes en mesure de fournir assistance et conseils à un nombre très limité de lanceurs d‘alerte, choisis librement par le conseil d‘administration de « Whistleblowing Austria ».

Si vous souhaitez nous contacter, merci de nous envoyer un courriel à … pour demander un rendez-vous. Nous vous PRIONS DE NE PAS joindre de documentation concernant votre cas.

Le but poursuivi par les alertes professionnelles n’est pas la délation dans le monde du travail, mais la dissémination d‘informations utiles à la suppression d’irrégularités et de comportements répréhensibles et ceci dans l’intérêt général ou public. Les alertes professionnelles sont le témoignage du courage des lanceurs d’alertes.

« Il existe en Autriche une certaine culture de la corruption »: c’est l’avis exprimé par l’ancien  Président de la Cour des Comptes, M. Franz Fiedler, durant l’été 2010, lorsque Transparency  International publia son palmarès de la corruption dans lequel l’Autriche détient le blâmable 16ème rang.

L’objectif de « Whistleblowing Austria » est donc également d’apporter sa contribution à une contre-culture à cette culture de la corruption.

Or, la corruption n’est de loin pas le seul problème auquel peuvent être confrontés les employés d’organismes publics ou privés : trop fréquemment, ils se voient être les victimes d’attaques contre leur  intégrité physique ou psychique.

Les harcèlements moraux et sexuels, ainsi que les humiliations, et chicanes sont à l’ordre du jour. D’autres formes de comportements répréhensibles sont les licenciements et révocations ainsi que les mutations intervenant à la suite d’alertes professionnelles.

Il est donc temps de promulguer une législation sur les alertes professionnelles non seulement pour la République dans son ensemble ainsi que pour les Länder et les communes, mais encore pour d‘autres institutions tels que les partis politiques, les églises et sociétés religieuses et autres organisations non gouvernementales (ONG).

Il est vrai que la meilleure dissuasion pour quasiment tous les comportements répréhensibles est l’assurance ou du moins la menace que ceux-ci seront poursuivis dès leur détection.

C‘est du moins l’opinion du Tribunal du contentieux administratif des Nations Unies. L’ONU qui emploie 60.000 personnes à travers le monde – dont un nombre important à Vienne – se considère comme étant un employeur modèle. La question de savoir s’il existe un clivage entre cette vision et la réalité pourrait bien sûr être étudiée séparément.

Le fait que les Nations Unies ont promulgué dès 2005 un règlement concernant les alertes professionnelles devrait motiver l’Autriche qui se considère comme un des ses membres actifs à mieux protéger les lanceurs d’alertes.

Julian Assange et son équipe, grâce à leur plate-forme WikiLeaks, ont porté de manière dramatique à la connaissance du monde entier le phénomène des alertes professionnelles.

Dans le cas de ces alertes, il s’agit toujours de surmonter les obstacles juridiques qui protègent ceux qui cherchent à échapper à leur responsabilité suite à leurs agissements illégitimes et parfois  criminels. Un tel obstacle est le secret bancaire qui, ces dernières années, a été massivement  refoulé. Il sera également nécessaire de réexaminer la légitimité d’autres secrets protégés par la loi comme les secrets administratifs, professionnels, commerciaux et d’entreprise par rapport à leur utilité pour l‘intérêt général.

Il faut protéger et non pas poursuivre ceux qui exposent des dysfonctionnements. Or, les lanceurs d’alerte font l’objet de poursuites, d’harcèlements et de chicanes; Néanmoins, ils sont les héros de notre époque, à savoir là où s’étendent les abus de pouvoir, la corruption, la calomnie, les harcèlements sexuels, le mensonge et autres comportements éthiquement répréhensibles.

Enfin, il est urgent de procéder en Autriche à une légitimation des alertes professionnelles à l’instar d’autres pays et ceci non seulement dans le secteur public, mais aussi au sein des entreprises privées et dans le plein respect des dispositions légales sur les protections des données. (Source)

 

Walter Gehr