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Catalogne : leçons du scrutin du 21 décembre 2017

 

La Catalogne, une fois de plus !



Chacun aura pu titrer que les indépendantistes restent majoritaires. Ce qui est vrai, sauf qu’ils sont « multiples », même si le pays est loin d’avoir enfin un gouvernement.

Assez peu auront noté que « Ciudadanos » est désormais le premier parti de la région. Mais « ne fait pas majorité ».

La faute au mode de scrutin probablement, doublée d’une « dispersion » de l’électorat.
Notez que pour une fois, on ne pourra pas accuser les « abstentionnistes » de s’être détournés de l’avenir politique de leur région, toujours sous tutelle de Madrid.

Et les « indépendantistes », qui crient victoire (au moins autant que leurs adversaires qui ont progressé), vont certes obliger « Rabat-Joie » à revenir à la table des négociations, mais pour négocier quoi au juste ?



Le séparatisme, avec des frontières de barbelés tout autour ?

Impossible. Impensable !

Même en Irlande, ils n’en veulent pas, c’est dire.
Encore, la « Corsica-Bella-Tchi-Tchi », je comprendrais : La frontière est naturelle pour être une vaste étendue d’eau parfois très agitée. Mais là ?
C’est un peu comme si la région « Île-de-Gauloisie » réclamait et obtenait sa propre indépendance et que le gouvernement de « Jupiter » doive déménager à Bordeaux, au Havre ou à… Vichy !

J’exagère : On verrait plutôt le Comté de Nice exiger son rattachement à la Sérénissime principauté rocheuse et voisine (notamment pour des raisons fiscales…) ou encore les « ch’timis » se rattacher d’office à la Wallonie bruxelloise, voire les bretons faire sécession dans leur coin et dresser une frontière infranchissable sans visas.

(La tête des Wallons à prévoir qui ne pourrait plus aller à Roscoff pêcher le homard…).
Tout cela n’a aucun sens.



Pourtant, il y en au moins quelques-uns qui apparaissent, de sens…
Premièrement la belle Inès Arrimadas, 36 ans, a su incarner la réconciliation dans une région qui se déchire depuis plusieurs mois, mais, même si elle est à la tête du premier parti de la région, elle n’a pas fait la différence comme a su le faire notre « Jupiter ». Elle voulait être « la présidente de tous les Catalans, indépendantistes et non indépendantistes ».
Le jeunisme ne paye plus…

Premier constat, même si je ne suis pas sûr qu’elle ne parvienne pas à atteindre ses objectifs un jour ou l’autre…
De toute façon, c’était bien essayé et elle a marqué des points.
Dans un « monde idéal », c’est à elle de prendre l’initiative d’un retour à la normale de la vie publique du pays. Avec l’aide des madrilènes et de faire mettre un peu d’eau dans le discours des sécessionnistes-locaux.
Après tout, leurs leaders sont encore en exil bruxellois, le lieu idéal pour se rendre compte que l’Europe des Nations n’a pas encore essaimé en Europe des régions : C’est bien trop tôt. Il faudrait plus d’intégration et ils sont encore nombreux à ne pas vouloir franchir le pas, notamment en Europe de l’Est, chez les « nouveaux-venus ».



Deuxième constat, l’Espagne n’a pas su ou pas voulu « influer » l’issue du scrutin. Pour une fois, c’est une des rares dernières élections libres du continent.
Pas d’influence « russe » avérée comme par ailleurs (ni encore moins coréenne…) alors que le port en eau-profonde de Barcelone pourrait être géo-stratégiquement attractif, pas plus que des USA ou des autres indépendantistes qui ne rêvent que d’évasion et de s’extraire du carcan européen ou de dislocation des ententes populaires.
Audit carcan de se desserrer pour leur donner raison… après coup : Ça viendra.


Question de génération qui passe.


Ce que je constate également c’est cet « éparpillement » entre deux classes sociales. Non pas « sociale » au sens premier, mais qui se glisse sous un autre clivage qu’on a déjà vu ailleurs.

J’avais un « pote » (devenu entre-temps « cousin-Corsu » par alliance), un super-matheux qui avait monté une analyse des comportements électoraux en fonction de leurs cultures linguistiques.

Son « machin » (breveté parce que capable de faire des pronostics, mais du coup il ne l’a jamais vendu) était assez formidable sur « le passé » : Ses cartes superposées collaient à la commune près entre les tendances « politiques » et les origines linguistiques des populations d’électeurs.
Bluffant.
Sauf que, comme je vous l’ai montré récemment, une population « bouge », mute, se transforme, évolue d’une échéance électorale à une autre.
En 5 ans en « Gauloisie-merveilleuse », il meurt 3 millions d’électeurs, remplacés par presque 4 millions nouveaux inscrits devenus électeurs du fait de leur âge.

10 %, ça compte…

Et que globalement, une élection se gagne sur la participation.
Plus exactement, elle se perd quand vous ne faites plus l’effort de mobiliser vos électeurs.

C’est bien ce que nous avons vu en « Gauloisie-électorale » d’avril à juin 2017.
Que dis-je, jusqu’en décembre en « Corsica-Bella-Tchi-Tchi » !

Phénomène qu’on a retrouvé en Catalogne à l’occasion du dernier référendum.



Justement, pas ce 21 décembre : Les Catalans se sont déplacés, pas pour vraiment changer la donne (3 sièges d’écart par rapport au précédent scrutin, tout au plus et encore éparpillés entre trois formations indépendantistes, les plus petits extrémistes ayant perdu de l’audience…).
C’est qu’il y a un autre clivage sous-jacent.

Et celui-là saute aux yeux !

Quand on regarde une carte, on se rend compte que les « séparatistes » font majorité dans les circonscriptions dites « rurales ».

Ah tiens donc ?

Un peu (un peu seulement) comme pour les « Brexiters » : L’UK profond a voté pour le « leave », alors que les grandes-villes ont globalement – et à quelques exceptions près, pour de petite-villes-moyennes – pour le « remain ».

Bouseux contre citadins alors ?

Ce serait trop simple…

Plutôt « aisés » contre plus ou moins « en marge » des créations de richesses du pays : Là, ça colle assez bien avec les « déclassements » sociaux.
Le pays des « services », du tourisme, de la finance, du commerce des bureaux contre celui des « fermiers », de la terre & des terroirs, des « producteurs », des « laborieux-trimeurs » en plein-air.
egardez bien, on retrouve ce même clivage dans nos cartes électorales, plus ou moins il est vrai : Ce n’est pas par hasard si le « F.haine » prolifèrent dans les poches « socialement tendues » à « déclassement-ruraux », dans les territoires « un peu en marge » des principaux axes de l’économie.
Ce n’est pas non plus un hasard si les « politiques territoriales » d’aménagement ou de développement soient des priorités même déguisées, « qu’Ed-Fil-Lip » vous prépare une nouvelle loi de « protection » des agriculteurs (contre les industriels et les centrales d’achat… au détriment des consommateurs), et affiche volontiers son soutien à la « revitalisation » rurale et des « centres villes ».

D’ailleurs, on en reparlera probablement l’année prochaine : Ils n’ont plus assez d’argent pour ne pas vous en pomper assez et pour se dispenser d’équiper vos armées en opération, mais ils peuvent claquer des millions pour se payer des jet-tout-neuf et comptent en redistribuer seulement une partie sous la pression des maires des villes.
C’est en préparation…


C’est un « clivage » qu’on retrouve également à tous les coups dans nos territoires urbains, entre « banlieues » et centre-ville. On a longtemps vécu à « Paris-sur-la-plage » entouré de sa « ceinture-rouge ». Et avec le temps et le « ruissellement » (qui paraît-il n’existe pas), elle se distant, s’étiole, s’évanouit…
Le problème de l’Espagne me semble dès lors très similaire (même si je peux me tromper) et le vrai scandale-démocratique, une fois encore, c’est le mode de scrutin de la Catalogne où le poids d’une voix ne vaut pas la même chose en fonction de son ancrage territorial.
Je ne le remets pas en cause pour autant, sachant que le scrutin « à la proportionnelle » se termine comme en Teutonnie (ou en Irlande) sur « tapis-vert » entre « sachants-auto-désignés » sur listes préétablies par des apparatchiks – entre soi – sur le dos de l’électeur.
Vous me savez partisan de principe pour un « tirage au sort », mais je me rends compte que ce ne serait pas la solution pour mes potes Barcelonais qui redoutent de « chaudes-heures » (quand ils ne sont pas déjà à faire leurs bagages avec leurs boîtes).

Jusqu’à se demander si finalement, l’intervention des « Maîtres du Monde » n’est pas plus avantageuse pour l’avenir des peuples (et le reste).
Puisque là où on ne retrouve pas leurs traces, et c’est finalement le boxon.
Je deviens franchement ignoble : Voilà que j’envisagerai même de leur dire « MERCI » moi aussi !

Incroyable…

Faut que je me réveille, là.

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2017/12/lecons-du-scrutin-du-21-decembre-2017.html

 


Ah la « Corsica-Bella-Tchi-Tchi » !

 

Le tsunami nationaliste

 

Ce n’est pas une victoire, c’est un raz-de-marée ! Les nationalistes corses remportent plus de 45,36 % des voix au premier tour de l’élection Territoriale de dimanche dernier, un premier tour. La deuxième liste, de droâte, recueille à peine… 14,9 %, laminée. Où quand le « dégagisme » touche à son tour l’île-de-beauté…

Le triomphe de la liste autonomisto-nationaliste, dirigée par les « cousins » Gilles Siméoni et Jean-Guy Talamoni, est en effet sans précédent car il est indispensable d’additionner 6,4 % d’une « petite » liste elle aussi « nationaliste ». Soit la majorité absolue avant même le second tour !

Exit, quasiment tous les autres, à défaut d’avoir su « mobiliser ».

Punaise de gourgandine, et dire que nous sommes en Corse, un des berceaux de la démocratie-élective moderne et ils ont perdu « la recette » !

Ou seulement ont laissé la main en attendant des jours meilleurs…

 

Les leçons à tirer de ce scrutin, si on prend la peine de décortiquer chiffres et pourcentages, se révèlent en réalité sidérantes. Ce premier tour marque en effet une rupture historique : Mes « cousins-Corsi » se sont débarrassés, probablement pour un temps-long, des « clans traditionnels », de droâte comme de gôche, qui tenaient et pourrissaient leur fonctionnement politique et démocratique.

Ils les ont carrément expulsés du paysage en attendant une relève des générations et c’est ce qui reste le plus important : Les deux listes de droâte (et anti-autonomistes) obtiennent, en conjuguant leurs scores, moins de 30 %. Plus risible encore, la liste de gôche « classique » est ratatinée à… 5,7 % !

Pour autant, La République en Marche (LREM-même-pas-en-rêve), elle n’est guère plus vaillante avec 11,7 %. La preuve qu’en Corse « Jupiter » n’incarne toujours pas ni le « dégagisme » ni l’avenir.

C’est ça d’avoir 800 d’avance du les continentaux.

 

Autre bonne surprise, c’est le score du « F.Haine » : Même pas 3 %, là où « Marinella-tchii-tchi » avait été en tête en avril dernier… Out ! Pas un seul élu à retenir.

Une percée qui dissimule toutefois un taux d’abstention record…

Ils ont été presqu’un sur deux à ne pas se déplacer dimanche dernier et 20.000 de plus qu’en avril dernier se sont portés sur les listes autonomistes et indépendantistes.

On va voir ce qu’il en est dimanche prochain : Ce sera déterminant.

 

De l’aveu même d’un ancien leader de la gôche insulaire, « c’est un tremblement de terre dans le paysage politique de l’île ». On s'attendait à une vague nationaliste maintes fois annoncée, ce fut un tsunami. Les nationalistes avaient annoncé la couleur dès leur entrée en campagne : Ils comptaient bien asseoir leur hégémonie sur l’échiquier politique insulaire en raflant une majorité dans la prochaine collectivité unique de Corse qui doit fusionner, au 1er janvier 2018, l’actuelle collectivité territoriale et les deux départements de l'île.

Deux préfets en moins : Même plus la peine de les abattre dans les rues d’Ajacciu.

 

Tout d’abord, cette nouvelle percée confirme la dynamique électorale impulsée aux municipales de 2014 par le « cousin » Gilles Siméoni, le charismatique leader du mouvement autonomiste (consigne avec lui : Pas d’indépendance, pas tout de suite !), lors de la conquête de la mairie de Bastia. Elle s’inscrit dans le droit fil des régionales de 2015, qui avaient marqué une « révolution » politique à l’échelle de l'île-de-beauté en permettant pour la première fois aux nationalistes d’arracher une majorité relative à l’Assemblée de Corse et de le porter à la tête du conseil exécutif de Corse, le « mini-gouvernement » de l’île. Sans compter la victoire historique des législatives de juin dernier qui a désigné de façon inédite trois députés nationalistes – sur quatre circonscriptions dans l’île – pour pousser les portes du Palais-Bourbon !

 

Car la coalition « Pè a Corsica » a su également mobiliser une importante machine militante dans un premier tour de scrutin marqué par l’abstention record. Depuis le premier statut particulier de la Corse, en 1982, jamais la participation enregistrée pour ce type de scrutin n’aura été aussi faible. Outre la répétition des scrutins de cette année électorale très chargée, l’absence de têtes d'affiche comme la Corse en a connu par le passé avec les vieux clans politiques des familles Giacobbi, Zuccarelli et Rocca Serra, détrônées une à une depuis 2014 par les nationalistes, a sans doute pesé lourd dans l’abstention. D’autre part, la gôche républicaine, forte de 35.000 voix il y a deux ans, n’était pas vraiment identifiée, ne trouvant qu’un refuge modeste dans la liste de La République en marche, qui reste à l’arrêt dans l’île avec ses 11,2 % totalisés au premier tour.

Divisée entre sa frange régionaliste incarnée par Jean-Martin Mondoloni (14,9 %) et la candidate des Républicains Valérie Bozzi (12,8 %), la droâte n’a pas pu non plus tirer son épingle du jeu.

 

La faible participation a abaissé le seuil de qualification au second tour. Pourtant, trois listes ne passent pas la barre des 7 % permettant de se maintenir. Du côté des communistes évanescents (5,5 %), ils n’ont pas su profiter de l’absence d’offre à gôche pour se hisser au second tour. Ensuite, les nationalistes « dissidents », emmenés par Paul-Félix Benedetti (6,7 %) sous la bannière de « Core in fronte » ratent le coche de peu. Le mode de scrutin autorise la fusion avec une autre liste au-delà de 5 %, mais les lignes de fracture affichées lors de la campagne avec la majorité au pouvoir semblent rendre l’hypothèse peu probable d’une fusion entre ces deux listes-là.

 

« Pè a Corsica » agite notamment l’épouvantail du soutien à la clandestinité pour laisser les indépendantistes sur le bord de la route. « Le fond du problème, c’est surtout une querelle d’ego, glisse de son côté un proche de la majorité nationaliste. Les places sur les listes ne sont pas extensibles… »

« Les Corses ont dit à travers ce premier tour qu’ils souhaitaient continuer sur le chemin ouvert en 2015 », affirme Siméoni. « Il y a aussi un message fort envoyé à l’État, à travers le résultat de ce premier tour. Les alliances de circonstance qui avaient été imaginées à Paris pour essayer de faire barrage au nationalisme ont été balayées par le suffrage universel. Le peuple corse existe. Il est plus que temps d’ouvrir un véritable dialogue et de rechercher une solution politique. »

Ça vous rappelle qui donc, tout ça ?

« Puiche-Deux-Monts », l’exilé belge, peut-être ?

 

Dimanche prochain, ils comptent bien arracher les rênes de la nouvelle collectivité unique et une majorité absolue, à portée de main, qui serait une première dans l’histoire de l’Assemblée de Corse dirigée jusque-là avec des majorités relatives en nombre de bulletins. Ce sera aussi, à leurs yeux, une manière d’accroître le rapport de force avec le président de la République et le gouvernement qui n’ont pas vraiment donné de gages aux nationalistes quant à d’éventuelles avancées institutionnelles.

Et ils comptent obtenir dans les trois ans de la prochaine mandature « un statut d’autonomie de plein exercice » comprenant notamment des compétences législatives.

Un pas de plus vers la destinée catalane…

 

Par ce vote, les urnes donnent à la coalition nationaliste une « responsabilité immense vis-à-vis de tous les Corses ».

« La Corse de toutes celles et tous ceux, quel que soit leur âge, quelle que soit leur origine, qui vivent dans ce pays, qui font peuple ».

« Nous voulons la paix, nous voulons la démocratie, nous voulons construire une île émancipée. À Paris de faire sa part de chemin pour qu’ensemble nous élaborions une solution politique. »

« On a un peuple, une langue, une culture ; que le gouvernement l’admette. »

« Nous, on fait notre chemin. On a fait des efforts, on a arrêté la clandestinité, les attentats. S’ils n’arrivent pas à comprendre ça… »

« Le peuple corse a parlé, on a gagné en légitimité avec ce résultat, il faut maintenant que Paris nous écoute. Le rapport de force est maintenant démocratique, sans haine ni violence.»

Maintenant, ils souhaitent que la région ait désormais plus de compétences en matière «sociale, législative, financière ». « On obtiendra l’autonomie politique à terme, c’est sûr ».

 

Les sympathisants de « Pè a Corsica » pensent déjà à la prochaine étape : les élections municipales de 2020. « Il faut prendre les grosses mairies comme Ajaccio, Porto-Vecchio ou Corte », se mettent-ils déjà à rêver. Cest important de disposer dune ou plusieurs mairies pour « faire campagne », une vraie, qui mobilise, « à lancienne », comme on sait faire.

Ah bon ? Ils pensent encore « légalité » et moyens-publiques ?

Et toujours pas « indépendance » ?

 

Attention mes « cousins », avec 47,83 % d’abstention, il ne s’agirait pas de tomber dans le piège tendu par les urnes : Le Catalan s’y est perdu (56,97 % d’abstention).

En « Gauloisie-pinzuti » l’abstention a été deux fois moindre (24,22 %) et a fait plonger le pays tout entier dans une sorte de « dictature-douce » qui ne dit pas son nom.

La vôtre est deux fois trop forte pour ne pas vous ouvrir la même voie aux mêmes euphories qui ont enfermé la Catalogne dans ses démons, voire seulement quand les abstentionnistes se réveilleront après-demain.

Car, quoiqu’on en pense, ils sont probablement sans issue, hors le « prochain-plan » de « Manu-Jupiter » : Patience, il arrive vous dis-je !

En attendant, je vous reconnais le grand mérite de « piétiner » allègrement à la fois les « Natio-F.Haine » et les « rêveurs-marcheurs » : Chapeau !

Bien et à suivre.

À dimanche prochain, les jeunes !

 

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http://flibustier20260.blogspot.fr/2017/12/ah-la-corsica-bella-tchi-tchi.html

 


Europe, États-nation, régions

 

L’effet noria en cours…



Je reste très étonné des bouleversements qui ressortent des scrutins de 2016/2017 en Europe. Surpris d’autant plus que s’ils apparaissent évidents à qui prend un peu de recul, on n’en trouve aucune trace dans les débats d’idées rapportés par la « presse aux ordres ». Quand même étonnant, comme si ce qui se met en place n’a même pas à être discuté ni encore moins consenti.


2016 : Le Brexit. Depuis, on recommence à causer des « nationalismes » écossais, Nord-Irlandais, Catalan, Lombard, Vénitien et demain de la « Corsica-Bella-Tchi-Tchi ».

2017 : L’envoi du missile « Mak-Rond-Jupiter » et – on en parlait encore récemment – « sa vision » de l’avenir des institutions, le référendum Catalan, les prochaines élections territoriales Corses, les suivantes « ritaliennes » et « En-Gèle-Là-Mère-Quelle » à qui tout le monde refuse qu’elle ne gouverne pas l’Allemagne, évitant surtout et ainsi de devoir retourner devant les urnes : Les peuples, quand on leur donne l’occasion de causer, ils ne décident vraiment que de konneries !

C’est à en rire, finalement : La seule solution, c’est le « despotisme-plus-ou-moins-éclairé » d’une petite-élite autoproclamée qu’on nous impose sans coups-férir.



Qu’on y songe : Le leader catalan en fuite à Bruxelles en vient à qualifier l’Union européenne de “club de pays décadents” et n’hésite pas à évoquer un “Catexit”, rompant ainsi avec la tradition européiste du nationalisme de mes « potes » catalane en se rapprochant des europhobes, comme le signale la presse espagnole.

« Un club de pays décadents, obsolètes, gouverné par une petite poignée de personnes et, qui plus est, très liés à des intérêts économiques de plus en plus contestables ». Des déclarations faites à la télévision israélienne Canal 1 Kan… élevé au rang de dernier refuge des « libres penseurs » démocratiques…

Ambigu, « Car-laisse-Puich-de-mont » se déclare partisan de l’UE, tout en assurant qu’il va « travailler à la changer ».

Il aurait dû retrouver les discours de nos « Monte-et-Bourre-la », « Âme-Mont », « Fifi-le-souteneur », « Mes-Luches » et quelques autres qui ont depuis leur avenir derrière eux…

Entre les lignes il reproche à l’UE l’absence de soutien au processus séparatiste de la région, on savait.

« El País » compare ses déclarations « à celle des europhobes comme [le leader de l’Ukip britannique] Nigel Farage et [la présidente du F.Haine gauloisien] ».

Et déjà, le parti de l’ex-président est donné comme le grand perdant des élections anticipées prévues le 21 décembre.

Qui plus est Artur Mas (son prédécesseur) fait des déclarations reprises par le quotidien « El Confidencial » : « Nous nous sommes lancés dans un projet d’une immense complexité avec des délais qui se sont révélés parfois impossibles à tenir. » Qu’il en cause en connaissance de la situation de « Théière-Mais ».

Dont acte : Jeu, set et match… et « dix-de-der » !



Effectivement il convient de constater que les grands pays européens sont aujourd’hui pris en étau entre l’internationalisme forcené imposé par l’Union Européenne et les forces centrifuges qui en résultent partiellement. En effet, avant l’apparition de l’UE, même si une région était plus riche que les autres au sein d’un grand État, elle récupérait d’énormes bénéfices indirects grâce à l’accès à un plus grand marché intérieur pour ses entreprises, d’économies d’échelle sur l’administration, ou encore d’une plus puissante défense nationale. Avec l’UE en revanche, le marché unique et la pax europeana signifient que tous ces bénéfices indirects découlent désormais directement de l’appartenance à l’Union (comme les Britanniques sont en train de l’apprendre à leurs dépens).



Reste alors le déséquilibre budgétaire entre contributions à l’État central et prestations reçues en retour, que les gouvernants des régions riches ne se privent pas de calculer tels des apothicaires. Des apothicaires dont l’ego les prête à se rêver un destin où ils mènent eux-mêmes leur territoire à l’indépendance en alimentant la frustration créée par ce déséquilibre. Et le caractère tragicomique de cette situation n’a d’égal que l’extraordinaire incompétence desdits dirigeants sécessionnistes. Cette perception cynique, purement comptable, est d’autant plus renforcée par le fait que les fonds européens structurels vont directement aux régions en court-circuitant les États…

Quelle cécité.

Et les États se trouvent alors vidés tant de leur substance que de leur raison d’être.



Du coup, force est également de constater que, dans la mesure où l’État central reste l’échelon principal de représentation politique, la responsabilité politique se trouve déconnectée de la capacité d’agir. D’où les promesses systématiquement trahies et la perte de confiance dans l’action politique qui en résulte. Dès lors, il n’y a rien d’étonnant à ce que le seul échelon de représentation politique auquel on peut encore accorder un peu de confiance est l’échelon local, les maires.

Mais à eux, on va leur couper les ailes

Pour autant, le déficit d’action et de responsabilité au niveau de la politique nationale n’a pas été compensé par une légitimité accrue de la gouvernance démocratique au niveau européen. La preuve, en plus des « non » répétés à plus d’intégration européenne, le boycott des élections européennes est de plus en plus flagrant, prenant acte du fait que la Commission demeure seulement un organe purement technocratique tout-puissant (cf. et par exemple, tout récemment, l’affaire du Glycophaste).

Ainsi, nous assistons à la dépolitisation des questions économiques (et même sanitaires), sur lesquelles le pouvoir décisionnaire est retiré aux gouvernants nationaux pour être confié à la Banque Centrale Européenne et à la Commission.



Le vieux rêve d’une Europe des régions – en contrepoids puisque les municipalités auront moins de moyens et de libertés dans les années à venir – impensable il y a quelques décennies, redevient ainsi non seulement envisageable mais surtout réalisable. Pourtant, seul le « Comité des régions », assemblée consultative et non décisionnaire des représentants locaux et régionaux de l’UE institué en 1994, est aujourd’hui la seule courroie de transmission des revendications des autonomistes et des séparatistes auprès de l’UE afin que : « l’Europe (…) puisse pleinement tirer profit de la diversité territoriale, culturelle et linguistique qui fait sa force et sa richesse et qui est gage d’identité pour ses citoyens ».

Ce ne sont toujours que des constats.



Suivant cette logique de construction identitaire à l’échelon local, le sentiment d’appartenance à une nation pour les citoyens devient moins prégnant. Or, qui oserait en effet s’identifier à une nation qui « livrait ses protégés à ses bourreaux » durant la seconde guerre mondiale, selon les mots du « Chi » ?

Qui souhaiterait se réclamer d’un peuple dont les ancêtres commettaient un crime contre l’humanité lors de la traite négrière ?

Qui enfin pourrait être fier d’appartenir à une nation qui se retrouve accusée aujourd’hui d’avoir semé les graines des plus grandes horreurs du XXème siècle lors des guerres de conquête coloniale (également qualifiées de crime contre l’humanité par « Jupiter ») ?

En assimilant les agissements de certaines élites ou les crimes d’État à ceux du peuple tout entier, politiques et intellectuels contribuent à faire porter la responsabilité de ces crimes sur la nation toute entière et, manifestement, afin de mieux la discréditer.



Rappelons que pendant la Seconde guerre mondiale, une partie importante des mouvements breton et flamand ont fait le choix d’une Europe nazie. Catalans, Basques ou Corsi ont de leur côté été durement réprimés par les régimes fascistes et ont ainsi pu affirmer leur identité dans un processus d’altérité faisant sens au regard de leur Histoire. Chez les « cousins Corsi », s’est d’ailleurs développé le mythe d’une libération héroïque de l’île due à la seule bravoure du parti communiste insulaire et de figures romanesques comme Dominique Lucchini.

Ce qui est vrai et faux : Il aura aussi fallu l’aide des alliés qui y voyait un « porte-avions » commode et quelques troupes venues du Maroc. Puis l’effondrement du régime du Duce a jeté les ordres-nazis hors du port de Bastia.

Dont je n’oublie pas qu’il a été bombardé le surlendemain par les américains…



Ceci est d’autant plus vrai que celui qui préside aux destinées de notre pays depuis plus de six mois affirmait au début de l’année 2017 qu’« il n’y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse ». Un discours contraire à notre histoire et à l’idéal républicain et qui porte en lui les germes du communautarisme, légitimant en filigrane l’idée que la culture Gauloisienne ne serait qu’un agrégat de sous-cultures. À travers cette déclaration, « Jupiter » s’inscrit ainsi dans la lignée de ceux qui nient non seulement les subtils et puissants apports de l’Histoire qui ont fondé la culture Gauloisienne dans sa singularité et surtout l’édification du roman national. Comme le rappelait « Le Ché » : « dire qu’il faut transmettre les valeurs de la République, c’est trop faible : il faut transmettre l’amour de la France. Le réapprendre ».



Peut-être une réappropriation de la culture et de l’Histoire devra-t-elle passer par une réflexion sur les effets de la mondialisation et sur les fractures sociales, culturelles et géographiques qu’elle engendre, et qui vont à l’encontre de notre modèle égalitaire et républicain traditionnel heurté ainsi de plein-fouet.

Une bonne illustration en est le mouvement des Bonnets rouges bretons dont les revendications sociales et économiques abondèrent également vers des revendications identitaires, illustrant ainsi la crise culturelle qui frappe la périphérie du pays.

Idem pour la « Corsica-Bella-Tchi-Tchi » où les vives réactions consécutives à l’affaire deSiscu témoignent de la persistance d’un discours identitaire puissant et de la volonté des « cousins Corsi » d’affirmer leur différence d’avec les « pinzuti » jugés trop tolérants vis-à-vis des revendications religieuses communautaristes.



En bref, le mouvement de vortex est bien « en marche ! ».

On le détecte par l’éjection plutôt brutale des personnels « politiques » du « monde d’avant » au moins en « Gauloisie-électorale », pour avoir été remplacé quasiment que par des « petits-nouveaux » venant de « nulle-part », les autres ne devant leur survie qu’en léchant le kul des leaders du « monde d’après ». Et on est très en avance en Gauloisie, là où ça piétine en « Groβ-Britannie », en « Teutonnie », en « Ibérie », en « Ritalie » et encore ailleurs.

On le retrouve dans le fait qu’en voulant tuer les nationalismes, les euro-fédéralistes n’ont donc fait que conduire à la naissance de nationalismes régionaux plus revendicatifs alors qu’on pouvait imaginer un modèle plus en harmonie.

En effet, l’identité est un besoin fondamental de tout être humain. Ainsi, même quand les internationalistes arrivent à blesser les identités nationales, d’autres identités surgissent inévitablement pour remplir le vide laissé.

Tout comme pour « le personnel-politique » nouveau.



Les forces « centrifuges » qui font le vide aux entournures génèrent des effets « centripètes » qui remplissent le vide central ainsi créé.

C’est la méthode de « Jupiter » qu’on voit à l’œuvre, un « vieux-truc » qui consiste à éliminer tout foyer de rébellion à venir en lui coupant les vivres pour les remplacer par « des hommes-sûrs » tout en profitant de la dynamique qui le pousse tous les jours.

Et c’est si facile, finalement…

Il n’en aurait presqu’aucun mérite. Sauf celui de le faire justement et, pour ne rien gâter, personne ne le voit et encore moins s’y oppose.

Fabuleux.

I 3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2017/11/europe-etats-nation-regions.html

 


Brexit, suite…

 

 

Je suis arrivé à Londres,

 

Un peu de façon improvisée à l’issue de mes vacances-marines pour le moins perturbées, juste au moment où Big-Ben devenait aphone : Le Royaume-Uni va mal si même la fameuse cloche présente jusque dans l’inconscient de l’univers britannique connu et inconnu s’arrête pour un vaste carénage centennal.

C’est un peu comme si on démontait la Tour-Eiffel parigote pour poncer et ravauder tous ses rivets…

Depuis, je « planque » dans des bureaux cachés au fond du quartier St-Paul, écoutant (comme je peux), regardant ce qui se passe quant aux bouillonnements que provoque le « Brexit », directement sur place, et recrute de futurs clients pour « mon boss à moi ».

C’est que ça commence à bouger depuis mon dernier post sur le sujet.

 

D’abord surpris, puis incrédules, désormais s’énervant de l’incapacité du gouvernement de « Théière-Mais » à avancer en bon ordre vers une sortie « honorable », ils vont finir par perdre leur flegme légendaire, en tout cas dans le milieu « des affaires ».

Le « milieu financier », lui il a déjà globalement mis en place ses stratégies : Il n’y aura pas de perdants, mais pas mal de cocus.

La City va rester la place mondiale des « paradis-fiscaux ». Ce sont des champions du monde toutes catégories confondues et même « mon boss-à-moi » avec son « petit-empire » monégasque, il fait figure de nain, juste là pour amuser la galerie.

Si vous n’avez pas bien lus, les « Paradise-Pampers » n’ont même pas ébranlé la sérénité de ces gars-là.

Pas plus que les « Panama-Pampers » en leur époque… C’est dire !

 

Dans le tas, les américains installés à Londres et qui « travaillent l’euro », ils vont se casser de là. Plusieurs milliers de salariés vont déménager en Allemagne, laissant vacants leurs logements, avec toute la petite-famille et leur fabuleux pouvoir d’achat de « broker ».

D’autres, notamment dans la high-tech vont filer à Dublin quand ce n’est déjà pas le cas depuis l’origine : Question de langue, de fiscalité et de culture anglo-saxonne.

En revanche, les industriels se demandent encore comment ils vont pouvoir exporter sur le continent…

Les cocus de l’affaire.

Les « impatriés », y compris « Gauloisiens » (dont je suis, mais j’ai aussi un passeport italien et un autre monégasque), vont pouvoir rester : De toute façon, ils ne peuvent pas s’en passer.

Juste, les contrôles aux frontières seront un peu plus renforcés, à Folkestone, Dover, Saint-Pancras.

Notez qu’ils le sont déjà à … Calais, Boulogne, Gare du nord, Brussels et encore ailleurs…

 

C’est justement là que se pose la question des « borders », les frontières. Globalement, il y en a deux séries : Celles avec l’Irlande et celle qu’on oublie toujours, avec l’Espagne (à Gibraltar).

Cette dernière est bien réelle, en revanche, la première n’existe que sur le papier et les panneaux indicateurs routiers : D’un côté, on compte en miles, de l’autre en kilomètres…

Des drôles.

Un peu comme quand vous passez de « Gauloisie-routière » en Wallonie : Les autoroutes sont éclairées « a giorno » en pleine nuit, et pas seulement les « entrées/sorties » !

 

On en est à seize mois après son arrivée au pouvoir, et en fait, « Théière-Mais » est au tapis. L’extrême difficulté du « Brexit », la malchance, ses propres erreurs, les ambitions sournoises de ses ministres ont transformé son mandat en calvaire.

Elle sort de scène comme groggy, titubant presque au bras de son mari, Philip, qui a cru bien faire en venant la réconforter dernièrement… mais démontre du même coup combien elle a désormais besoin d’aide.

Affaiblie comme jamais, par exemple le 4 octobre, du hall de Manchester Central, l’ancienne gare reconvertie en centre des congrès qui accueillait là la grand-messe des conservateurs britanniques : Elle comptait y reprendre la main face à un parti dont les membres contestent son autorité et des ministres qui défient son leadership. Résultat, tout est allé de travers !

Prise de quintes de toux à répétition, la Première Ministre perd son auditoire. Pendant plusieurs dizaines de minutes, elle luttera pour retrouver sa voix, mais même le bonbon au miel tendu depuis le premier rang par son ministre des Finances, Philip Hammond n’y a rien fait.

Et le coup de grâce est venu des lettres adhésives du slogan des « Tories » qui, en se détachant du mur devant lequel elle parlait, ont offert le triste spectacle d’un  monde qui s’écroule. Pitoyable.

Le week-end suivant, une trentaine de députés conservateurs complotaient encore pour la renverser. En vain pour l’heure.

 

Le 23 juin 2016, le « Leave » vient de l'emporter au référendum. Le Premier ministre « tory » « Camé-Rhône » démissionne. Elle, elle veut rassembler, rassurer aussi, en promettant que la volonté du peuple sera traduite en actes : « Brexit means Brexit ». On la croit alors que, ministre de l'Intérieur pendant six ans, elle a défendu le « Remain » au nom de la discipline gouvernementale dans campagne référendaire où elle est restée très discrète.

Et là, tout dérape : La nouvelle locataire du « number ten » adopte très vite une ligne « dure » sur le « Brexit ».

Son diagnostic : La victoire du « Leave » est une réaction des Britanniques à l’immigration venue des pays de l’est de l’Union et à l’incapacité du gouvernement à la limiter.

Pour reprendre le contrôle des flux migratoires, il n’y a donc pas d’alternative : Il faut à la fois sortir du marché unique et de l’union douanière. Et pour que le pays retrouve sa souveraineté, la Cour de justice de l’UE n’aura plus voix au chapitre, ajoute-t-elle.

Des choix lourds de conséquences. « À ce moment-là, elle aurait pu interpréter différemment le résultat du référendum, et renvoyer dans leurs buts les ‘‘hard Brexiteers’’ qui, dans son parti, prônent une sortie radicale de l’UE. Mais elle a au contraire choisi de les ménager. Ensuite, ce sera trop tard. »

Pour les relations avec Bruxelles, ensuite : « Ses choix initiaux ont considérablement compliqué la négociation avec l’UE et réduit les chances d’un soutien des autres partis politiques britanniques. Avec un résultat encore aujourd’hui incertain. »

C’est le moins qu’on puisse dire : « À trop vouloir un ‘‘hard Brexit’’, elle risque d’aboutir à un ‘‘no deal’’ » (une sortie sans accord de remplacement, qui donnerait au Royaume-Uni un statut de pays tiers-lambda, tout juste membre de l’OMC).

Ce qui pourrait bien arriver, finalement…

 

Autre péché originel, les Britanniques l’ont fait savoir quand, voulant conforter sa majorité parlementaire pour mieux négocier le « Brexit », elle a commis « the big mistake » : Convoquer des élections législatives anticipées !

Elle aurait dû consulter « Juppette », l’heureux « sortant » des élections de 1997.

Sur le coup, personne ne trouva à y redire. Tout le monde jugeait le coup finement joué. Mais là encore, rien n’ira comme prévu. La campagne se passa mal, elle sous-estime son adversaire archéo-travailliste, « Jérem’-Corps-bine », qui séduit les jeunes par son charisme et ses diatribes contre les inégalités.

Elle laissera ses proches conseillers rédiger, sans mener aucune consultation du parti, le programme des « Tories ». Les militants, furieux, devront défendre sur le terrain des propositions aussi impopulaires qu’une réforme de la protection sociale à vrai dire confiscatoire pour les personnes âgées qui donne à l’État le droit de payer les soins qu’elles reçoivent à domicile en se remboursant post-mortem sur la vente de leur maison, ou aussi polémiques que la ré-autorisation de la chasse aux renards…

Bref : « C’est de sa faute. Elle n’aurait jamais dû laisser faire cela et elle aurait dû vérifier ce qu’il y avait dans le manifeste ».

 

À l'arrivée, l’impensable se produit. Le 8 juin 2017, onze mois donc après son arrivée à Downing Street, le Parti conservateur perd sa majorité à la Chambre des communes. Elle en est réduite à former une coalition bancale avec les unionistes irlandais du DUP. Elle ne réussira plus ensuite à retrouver la maîtrise de l’agenda.

Le 21 septembre, le discours qu’elle prononce à Florence a suffisamment de souffle pour réchauffer le climat entre Londres et Bruxelles et débloquer les négociations sur le « Brexit ». Mais les commentateurs, qui attendaient un texte (re)fondateur restent sur leur faim. Lorsqu’elle annonce des mesures « sociales », comme à Manchester son projet d’encadrer les loyers et de plafonner les tarifs de l’énergie, les éditorialistes soulignent les incohérences avec la vision libérale défendue quelques phrases plus loin.

Quand elle donne des gages aux « hard Brexiteers », le CBI – le Medef britannique – lui rappelle aussitôt l’épée de Damoclès qui pèse sur l’économie domestique. Lorsqu’elle demande aux leaders européens de l’aider à sortir par le haut des négociations, on l’accuse de mendier une aumône à Bruxelles.

 

Elle aggrave encore son cas face au drame de l’incendie de la Grenfell Tower (80 morts dont 18 enfants, mi-juin) : Lorsqu’elle se rend sur le lieu du sinistre, c’est son manque d’humanité qui saute aux yeux du public. Invoquant « des raisons de sécurité », elle ne rencontre aucune famille de victime… Pendant que « Corps-Bine » distribue avec empathie accolades et poignées de main compatissantes.

Pire encore, au cours des derniers mois, l’action du gouvernement est occultée par les rivalités, coups bas et phrases assassines qui focalisent l’attention des médias. Chaque matin, des articles bien informés exposent les divisions au sein du cabinet et rendent compte des ambitions de ses quatre ou cinq poids lourds. Un jour, on distille les révélations d’un livre selon lequel elle a pleuré une semaine entière après les législatives de juin…

Un autre, on s’interroge sur sa capacité à résister physiquement et nerveusement.

On s’interroge sur ses cernes, que ne parvient pas à masquer un maquillage pourtant appuyé.

On se demande qui, de son mari ou de ses docteurs, lui demandera de prendre du champ, alors qu’elle est atteinte d’un lourd diabète.

 

Les coups les plus rudes ne viennent pas du Labour, mais de son propre secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Par deux fois, il fait entendre dans la presse une voix discordante sur le « Brexit », défiant ainsi ouvertement la Première ministre.

Le 15 septembre, soit une semaine seulement avant le discours de Florence, « Boris-Gordon-Flash-John-sonne » donne dans une première tribune, publiée par le Daily Telegraph, sa vision « pour un Royaume-Uni ambitieux et prospère grâce au Brexit ». Le 30 septembre, rebelote : Dans une interview au Sun, il fixe les « lignes rouges » qu’il veut imposer à la Première ministre dans ses négociations avec Bruxelles. « Dans n’importe quel autre gouvernement, un ministre s’exprimant de la sorte aurait été immédiatement viré ».

Mais elle laisse faire : Se débarrasser de son ministre, ce serait lui offrir un boulevard pour mieux la critiquer et un jour lui succéder. Depuis, elle avale couleuvres sur couleuvres.

Sur le « Brexit » soi-même, elle est contrainte à une communication de flou artistique et à une politique de petits pas, sans pouvoir trop promettre à Bruxelles de peur de froisser ses « hard Brexiteers », tout en cherchant un accord dont elle pourra à terme être créditée. Le « no deal », pour elle, n’est pas une option. Mais quel que soit l’accord qu’elle pourrait conclure avec l’UE, il risque d’essuyer, à Londres, une volée de bois vert. « À la fin, elle ne pourra éviter de décevoir une partie de son propre camp : Les pro-européens ou les défenseurs d'un « Brexit » dur. À moins que ce ne soit les deux… »

 

Et puis l’affaire Weinstein a provoqué par ricochet de nombreux scandales au Royaume-Uni et révélé l’attitude problématique de nombreux membres du Parlement à l’égard des femmes à Westminster. Le ministre de la Défense a démissionné, le 1er novembre, après avoir reconnu des attouchements inconvenants.

La secrétaire d’État britannique au Développement international et fervente partisane du « Brexit », « Priti-t’es-Pas-belle », a démissionné l’autre mercredi. Il a ainsi été révélé qu’elle avait rencontré des personnalités politiques israéliennes sans en informer son gouvernement… Exit !

La classe politique menace également de faire tomber un autre proche de « Théière-Mais », le vice-Premier ministre Damian Green, ainsi que le secrétaire d'État au Commerce international Mark Garnier.

Finalement, si elle reste au pouvoir, c’est surtout faute de meilleure solution.

Que ce soit pour les « hard Brexiteers » de son parti, dont elle fait malgré tout avancer les idées, le DUP qu’elle contribue à faire exister, ou Bruxelles, qui ne veut pas négocier avec plus radical qu’elle : « Tout le monde veut qu’elle reste, mais pour des raisons négatives ».

La rue l’a affublée d’un surnom terrible : « Theresa Won't ».

Absolument extraordinaire.

Seize mois après son arrivée au pouvoir, elle est donc au tapis au moment même où il faudrait sortir les griffes et les crocs.

 

Depuis, il n’y a plus aucun suspense, c’est désormais officiel. Le gouvernement britannique a annoncé jeudi dernier que le « Brexit » aurait lieu le 29 mars 2019 à 23 heures : « «Nous avons procédé à cette précision pour supprimer toute confusion ou inquiétude sur la signification de l’expression Exit day », a déclaré le ministre en charge du « Brexit », « David coupe-Davis », rappelant que la date et l'heure de sortie seraient inscrites au projet de loi britannique de retrait de l’UE.

L’heure a été choisie par le gouvernement britannique : Tout le monde s’attendait à ce que le « Brexit » survienne à minuit heure de Londres. Il surviendra finalement à minuit heure de Bruxelles, 23 heures au Royaume-Uni…

Curieux cet « alignement-là ».

Pour moi, c’est une surprise : Il interviendra probablement bien avant, à la hache et par surprise.

 

Les britanniques se sont donnés le temps de se mettre en ordre de bataille pour finaliser des négociations d’une « sortie-propre ».

Depuis ils pataugent grave.

Qu’ils sortent le dernier vendredi de mars 2019, à 23 heures, à minuit, ou un an avant, ça ne changera pas grand-chose.

D’autant que ce sont les européens qui demandent depuis le début une accélération du processus de sortie.

Et, au pied du mur, petit-à-petit l’UK cède. « Théière-Mais » est désormais prête à payer les 60 Mds€ que lui réclame l’UE pour le divorce. C’était l'exigence n° 1 de Bruxelles pour envisager un deal avec les Anglais.

On annonce également que la plupart des 3 millions d’Européens vivant en UK seront autorisés à rester post « Brexit ». C’était l’exigence n° 2 de l’UE.

Reste la 3ème et dernière exigence : La question de la frontière Irlande/Irlande du Nord, délicate, certes, mais sur laquelle personne ne veut raviver les tensions.

On y arrive.

 

Ensuite, ensuite seulement, les européens seront ouverts à des négociations sur les futurs partenariats commerciaux, le libre-échange, les droit de douane, etc., comme indiqué ci-avant.

Et comme je viens de le dire, ils ne sont pas tellement nombreux à y croire encore, d’autant que la puissance américaine – les cousins d’outre-Atlantique – semble les laisser tomber.

Le porte-avions américains va se désarrimer des institutions européennes qu’il avait savamment contrarié au fil des décennies dans son développement vers une harmonisation plus complète…

 

Alors seulement va apparaître le problème de l’Irlande du Nord, puisque la majorité des habitants a voté pour rester dans l’Europe : à 56 %.

Idem en Écosse. Mais eux resteront attachés à la couronne des anglais : Remettre une « border » effective dans les Highlands leur semble hérétique.

Même si la population est divisée. Les autorités aussi, au moins en Irlande. À un tel point que depuis les dernières élections il y a sept mois, les élus catholiques et protestants nord-irlandais, qui sont censés se partager le pouvoir, n’ont pas réussi à former un gouvernement. Leurs visions sur le « Brexit » sont bien trop éloignées.

34 % des exportations nord-irlandaises partent en direction de l’Irlande.

 

Les échanges internationaux britanniques, c’est 510 milliards US$  d’exportations dont plus de la moitié vers l’UE et pour 690 milliards US$ d’importations provenant pour plus d’un tiers de l’UE, avec actuellement des flux déjà à la baisse.

L’économie britannique, c’est une vaste usine de recyclage des productions européennes vers l’Asie et le continent américain.

Il pourrait tomber en panne, faute d’accord.

Tout va dépendre également du soutien de la BoE : Soit elle soutient la Livre sur le marché des changes et un Soros va se faire des fortunes à spéculer sur la chute de la monnaie locale. Soit elle laisse filer – ce qui reste le plus probable et le moins coûteux – et l’inflation pourrait remonter à terme jusqu’à 2 chiffres « épurant » ainsi à bon compte une dette de plus de 85 % du PIB et l’épargne des « middle classes ».

Alors ce sera le moment de réinvestir en UK, pas avant, alors que les européens crieront au scandale du « dumping ».

 

En bref, le « Brexit », un échec des « maîtres du monde », qui n’ont pas du tout anticipé les « forces centrifuges » ni même vu à temps les financements occultes des « forces obscure », eux les maîtres de l’ombre : Un paradoxe qui s’est renouvelé en novembre aux USA.

Un comble !

Mais ils vont le retourner en leur faveur et donner une « bonne leçon » aux britanniques. Probablement au profit du continent européen qui y trouvera peut-être une aubaine.

Ce qui me fait conclure que finalement personne n’a vraiment intérêt à ce que les négociations progressent vers une « normalisation » des rapports avec le continent.

Mais je me trompe peut-être…

Enfin, espérons-le au moins un peu, même si pour l’heure, j’informe les quelques-uns de l’existence de fonds à caractère de protection des plus riches, quand ils ne savent pas déjà les avantages de l’expatriation de leurs biens…

Ignoble, finalement : Ce qui me va assez bien !

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Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2017/11/brexit-suite.html

 


Catalogne, Marseille, Las Vegas…

 

Un dimanche dément

 

Et « Paris-sur-la-Seine » sans bagnole : Un flop qui a dû encombrer les accès à la kapitale ! Merci pour les banlieusards, les commerces qui font l’effort d’ouvrir le jour du Seigneur et les transports en communs surchargés.

Figurez-vous que je ne me suis pas senti concerné par ce dernier aspect : J’étais entre Monaco et London. Mais « ma nichée » a eu le loisir de pester devant les diktats de quelques ahuris nés pour emmerder étronner leurs contemporains dès qu’ils se font élire par des bobos inconscients, eux-mêmes nés pour faire caguer les mêmes qui ne sont pas de leur bande !

Ah les limites de la démocratie… Même Socrate s’interrogeait déjà à son époque reculée et antérieure !

 

Vous savez quoi, dans ce magnifique pays de « Gauloisie-qui-paye » pour tout ça en monnaie sonnante et trébuchante (57 % de toutes les richesses produites tous les ans), le plus dramatique ça reste que les autorités soient finalement incapables de faire appliquer les lois qu’elles édictent elles-mêmes : Regardez ce tunisien entré en « Gauloisie-manchote » en 2003, qu’on pique à plusieurs reprises comme d’un vulgaire voyou des zones blafardes de banlieue encore le vendredi qui précède à Lyon et qui se retrouve à égorger, poignarder deux gamines sur les quais de Saint-Charles à Marseille…

C’est encore plus dramatique à Las Vegas quand un cinglé tire des rafales sur les spectateurs d’un concert de country, faisant un vrai massacre.

Peut-être qu’il n’aimait tout simplement pas ce style de musique…

Un massacre innommable, gratuit, dramatique.

Et le plus dingue, ça reste Daech qui revendique, alors que selon toutes vraisemblances ça n’a rien à voir : Totalement décribilisé !

J’éructe tout seul dans mon coin devant tant de démence, mais je n’y peux hélas rien.

Les effets de la démocratie devenue impuissante ?

 

Justement à Barcelone, martyrisée il y a encore peu par des vrais « fous de Dieu », eux ils ont compris : Ils ont voté – dans les violences policières inutiles – pour reprendre leur destin politique (au sens de la « vie de la cité ») en main : Les carences de l’État espagnol, vous croyez ?

Et là, ça m’amuse…

Je me souviens encore, de si loin, de mes « cousins-natios-Corsi », qui sans faire de bruit actuellement avancent dans l’espace « Jupitérien ».

Vous vous souvenez, pour celui qui occupe le palais de l’Élysée, la souveraineté doit être continentale, Européenne et la démocratie seulement … au niveau local.

On ne sait pas encore s’il s’agit des communes ou des régions. En attendant les catalans ont décidé pour lui que la démocratie est régionale, point-barre.

Ah les catalans ! On en a eu un « premier-sinistre » pendant des années en l’hôtel de Matignon de « Gauloisie-merveilleuse » et voyez donc ce qu’il est devenu : Barbu lui aussi !

Gag.

 

La Catalogne ? Un traquenard dans lequel « Mariano Rabat-joy », le premier ministre hispanique, s’est enfoncé par entêtement à vouloir utiliser la force pour empêcher la tenue d’une consultation constitutionnellement illégale.

Pas de doute : C’est illégal en vertu de la loi espagnole.

La solution consiste à changer la loi, non ?

850 blessés plus tard, le « OUI » l’emporte avec 90 % des bulletins : Indiscutable raz-de-marée.

Fort de cette victoire médiatique et électorale, le chef de l’exécutif catalan s’empresse de pousser son avantage et de réclamer une médiation internationale supervisée par … l’Union européenne pour résoudre la crise avec Madrid.

Ah la souveraineté européenne !…

Car au-delà des conséquences d’une sécession formelle et unilatérale, la démarche s’apparente à un chemin sans retour. Autrement dit, plus malins, les séparatistes catalans ont tout intérêt à exacerber les tensions et les affrontements avec Madrid, comme le montre leur appel à la grève générale de mardi et l’intervention de leur Roy à eux.

Tout reste donc à faire ?

 

Car certains s’alarment déjà d’une émulation sécessionniste qui pourrait déstabiliser l’ensemble du continent Européen et réveiller de vieilles idées en Écosse, en Ulster ou dans les Flandres-Belges.

Et curieusement la Catalogne avait assuré qu’en cas de victoire du « oui », « son Boss » déclarerait l’indépendance de la Catalogne, région stratégique au cœur de l’Europe représentant 19 % du PIB espagnol, dès le lendemain.

Ce qui n’a pas encore fait.

 

Et les sanctions judiciaires pourraient tomber. L’ensemble de l’exécutif catalan est déjà visé par une enquête pénale pour « désobéissance, prévarication et détournement de fonds publics », en lien avec le coût de l’organisation du référendum d’autres pour sédition.

Le 25 septembre, le procureur général espagnol avait suggéré que l’arrestation de « Carles Puit-deux-monts » et reste une possibilité, même si elle n’était pas envisagée dans l’immédiat. Et certains ont appelé à l’utilisation par Madrid de l’article 155 de la Constitution qui lui permet de suspendre l’autonomie de la Catalogne.

Bras de fer…

Cette confrontation politique est considérée en Espagne comme la pire crise politique vécue par le pays depuis le Coup d’État militaire avorté de 1981.

C’est dire…

 

Solution ? « Carles Puit-deux-monts », pas si kon que ça, a déclaré qu’il était prêt à discuter avec le gouvernement fédéral afin d’organiser un référendum « légal » celui-là, sur l’indépendance de la Catalogne. C’est dans ce cadre que le « séparatiste-catalan », sans adresser son message à une institution en particulier, évoque spécialement l’Union européenne.

« Celui qui acceptera de se charger de cette médiation sait qu'il pourra compter sur la volonté de la partie catalane d’y participer et de dialoguer… et à partir de ce moment-là, une attitude active de suivi et d’intérêt de la part de l’Union européenne serait logique », a-t-il ajouté.

« Manu Jupiter », tu es où ?

On te cause, là !

 

Rappelons que l’Espagne est déjà exposée dans le nord à l’indépendantisme d’une partie de la société basque. Et après les violences de dimanche, l’ONU et la Commission européenne ont été amenées à réagir, ainsi que plusieurs pays européens.

Les catalans revendiquent effectivement le « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » reconnu par la Charte des Nations-Unies.

Bon… les Kurdes attendront encore un peu, vous savez. Alors pourquoi pas les catalans ?

Déjà qu’ils ne parlent pas la même langue qu’à Madrid… mais comptent heureusement en Euros (mètre, litre et kilogramme, alors que les britanniques comptent en Livre, yard, pinte et pound)…

Et le gouvernement espagnol d’en dire que : « Si quelqu’un prétend déclarer l’indépendance d’une partie du territoire par rapport à l’Espagne (…), il faudra faire tout ce que permet la loi pour que ce ne soit pas ainsi », a indiqué lundi le ministre espagnol de la Justice.

 

De son côté Bruxelles a appelé au retour du dialogue, alors que les deux camps ont suivi jusqu’à présent une ligne dure. « Au regard de la Constitution espagnole, le vote (de dimanche) en Catalogne n’était pas légal », a rappelé devant la presse le porte-la-parole de l’exécutif européen, réitérant la position habituelle de Bruxelles, en ligne avec celle de Madrid. Mais après ce préalable, la Commission est allée plus loin qu’elle ne se l’était autorisée jusque-là : « Nous appelons tous les acteurs pertinents à passer rapidement de la confrontation au dialogue ».

« La violence ne peut jamais être un instrument en politique », a ajouté le « porte-la-parole ».

Il s’est toutefois refusé à répondre à la question de savoir si la Commission condamnait spécifiquement les violences policières qui ont fait de nombreux blessés dimanche en Catalogne, où 10.000 membres des forces de l’ordre avaient été envoyés en renfort selon le journal « El Pais » (dont acte !), tout en ajoutant qu’il fallait aussi respecter « les droits fondamentaux des citoyens ».

Du coup le Haut-commissaire des Nations-Unies aux droits de l’Homme, le fameux prince Zeid Ra'ad Al Hussein – lui aussi « barbu », né Jordanien et musulman hachémite –, a été un peu plus loin lundi : « Je suis très perturbé par la violence dimanche en Catalogne. (…)J’exhorte les autorités espagnoles à garantir des enquêtes complètes, indépendantes et impartiales sur tous les actes de violence ».

« Les interventions policières doivent être en tout temps proportionnées et nécessaires », a-t-il ajouté. « Je crois fermement que la situation actuelle devrait être résolue par le dialogue politique, dans le plein respect des libertés démocratiques », a-t-il relevé.

Quadrature du cercle.

 

Ce sont là les défis du monde résumé en quelques heures par l’Histoire des hommes dans ce petit-village qu’est la planète.

D’un côté des cinglés, manifestement instrumentalisés et « récupérés » par d’autres déments archaïques qui s’imaginent que la planète est au cœur de toutes les attentions du Divin et massacrent en son Nom en toute illégalité ;

De l’autre, des citoyens « normaux » qui ne s’expriment qu’avec des bulletins de vote et sans kalachnikov ;

Au centre, des États impuissants à régler, par la loi et l’autorité démocratiquement déléguée par leurs peuples, les aspirations des uns et des autres.

C’est encore un « truc » qui va conforter votre « Jupitérien-Gauloisien » et derrière lui les « maîtres du monde » qu’on ne peut décidément rien confier aux peuples et surtout pas leur avenir.

« L’Hispanie », souvenez-vous de « Podemos ».

La « Ritalie », souvenez-vous de « Berlu-la-quéquette-sauvage-en-liberté » qui a accouché d’un monstre nommé « 5 étoiles ».

La « Britannie » qui décoiffe avec son « Brexit » surprise.

Sans même parler d’un « Mac-Donald-Trompe », porté par une campagne « populiste » qui va devoir s’appuyer sur Pékin pour se faire s’effondrer le régime de Corée-du-Nord et éviter un conflit nucléaire…

Et maintenant tous les « séparatistes » d’Europe qui regardent avec envie les Catalans et se mettent à rêver d’indépendance.

Et de délitement des « États-nations » devenus incompétents…

 

Mais oui, l’indépendance est en cours, en « Corsica-Bella-Tchi-Tchi », en Septimanie, en Irlande, en Écosse, en Wallonie ou chez les Bataves-belges, demain dans le Piémont, la Sicile, la Sardaigne et je ne sais où encore.

Ils vont bâtir une Europe des régions et non plus des nations : C’est plus facile de prendre des groupes de 5 à 6 ou 10 millions de citoyens que des populations 8 à 10 fois plus nombreuses (question de masse et de lois des grands-nombres) et à travers des organisations supranationales à l’échelle d’un continent, d’organiser les règles d’échange et de « vivre ensemble » entre « particularités » régionales.

Vaste programme, mais il est manifestement en cours sous nos yeux.

 

Vont-ils y parvenir ? Oui, justement, en s’appuyant sur les « peuples-mosaïques » aux histoires et cultures parfois si différentes, dans un empire mondial unifié d’abord en 4 ou 5 blocs.

C’est probablement le cours de l’Histoire, mais c’est aussi un autre sujet.

En attendant, dimanche dernier a bien marqué les carences de nos systèmes de démocraties électives : Et ça, ça conforte les mondialistes !

 

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Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2017/10/un-dimanche-dement.html

 


« Brexit », vous avez suivi ?

 

« Théière-Mais » dans la mélasse.

 

La pôvre-chérie, aveuglée par des sondages-idiots croyait pouvoir assoir son autorité sur un Parlement renforcé. Patatras, non seulement elle perd la majorité absolue, mais en plus, pour se maintenir au pouvoir, elle est obligée d’acheter – il n’y a pas d’autre mot – l’allégeance de quelques partis sectaires.

Bon, ce n’est pas « son argent », mais celui du kontribuable britannique, alors peu importe, n’est-ce pas.

 

Sauf que…

Sauf que, l’UE est partie pour « faire payer » la trahison ourte-manchière au prix fort, histoire de dissuader les impétrants europhobes pour l’avenir, et que finalement certains anticipent le retour du Royaume Uni dans une nouvelle Europe…

Je rigole, mais eux, pas du tout !

Il faut dire que les uns comme les autres, de la Grèce au Royaume-Uni, il va falloir qu’ils se rendent tous compte qu’il n’y a pas de sortie possible de l’Europe.

C’est comme ça.

 

Rappelez-vous, la crise grecque a prouvé qu’il fallait changer d’Europe, le « Brexit » en a ouvert la possibilité. Cela dit, une année durant, il a été difficile de savoir à quelle sauce nous allions être mangés : À la « sauce des Britishs » (nous emmenant vers une nouvelle alliance des nations) ou à la « sauce moutarde » des continentaux, maintenant les principes unionistes, mais reprenant le contrôle des institutions d’une manière ou d’une autre.

Ce n’est pas le second vote britannique qui constitue la trame de ce qui se joue dans les capitales européennes mais le triple vote austro-batave-gauloisien qui marque en réalité la fidélité des continentaux aux principes de communauté de destin…

Il est vrai que les continentaux, contrairement aux insulaires, savent de manière atavique que les guerres européennes ont toujours lieu « chez soi ».

 

Mais cette expression démocratique continentale marque l’échec de la sauce de la « Théière-mais » et laisse le Royaume-Uni sur le bord de la route, à regarder le train passer. La nouvelle priorité du Royaume-Uni devient soudain : « Comment renouer avec un continent qui ne nous a pas suivi sans perdre la face et en sauvant notre propre union ? »

Et l’air de rien, l’élection anticipée voulue par la première-ministre sert ces objectifs, même si le Royaume-Uni doit désormais faire face à l’avidité des milieux financiers en particulier, rêvant de « hard-Brexit » pour récupérer le maximum des activités européennes de la City.

Rappelez-vous, le 3 juin, le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, a dévoilé son projet de révision de la directive sur les chambres de compensation (Emir) qui pourrait à terme signifier un rapatriement de Londres vers l’UE des opérations de compensation libellées en euros.

Logique, remarquez bien…

 

Or, si tout le monde joue intelligemment (ce qui pourrait devenir habituel avec nos « experts » du moment), cette nouvelle priorité peut emmener le continent vers une étape positive de réinvention : Par le haut, à savoir en permettant l’intégration de l’Islande, la Norvège et le Lichtenstein dans un cadre communautaire renouvelé,  et, espérons-le, par le bas, à savoir suivant des orientations démocratiquement validées par les citoyens européens.

 

Revenons au 8 juin, jour où les Britanniques ont élu un nouveau Parlement dont la majorité échappe à la première ministre et à son parti conservateur.

Pour former un gouvernement avec une majorité absolue, il lui fallait dix voix de plus, qu’elle est allé rechercher dans une coalition hasardeuse avec le parti unioniste d’Irlande du Nord (DUP).

Hasardeuse, car le programme du DUP est loin de faire l’unanimité au sein du parti tory : Ultraconservateur, anti-avortement, homophobe, contre tout référendum irlandais… Le DUP défend en même temps une ligne ultralibérale, opposée à la mise en place de tout contrôle douanier entre les deux Irlande, ce qui est incompatible avec un « hard-Brexit » tel que soutenu par la première-ministre, qui implique au contraire de telles installations.

Hasardeuse aussi parce que dans la nouvelle configuration du Parlement britannique, les conservateurs sont seuls à défendre une ligne de « hard-Brexit ».

Tous les autres partis confondus sont partisans du « soft-Brexit », autrement dit un statut proche des pays faisant partie de l’espace économique européen sans être dans l’Europe et encore moins l’Euro.

 

On ne peut que constater que ces résultats remettent en cause le processus même du Brexit, si ce n’est le Brexit lui-même. Tout simplement aussi parce que l’effondrement de « Théière-Mais » dans les sondages, à l’occasion de la courte campagne électorale, est bien évidemment beaucoup moins le fait de prétendues « bourdes » commises par la première ministre que d’une acceptation par le peuple britannique de cette élection comme un second référendum.

La konne, persuadée en avril dernier et sur la foi de sondages d’opinion très favorables qui lui feront dire que tout le pays est derrière elle, elle s’était lancée dans la reconquête de Westminster pour maîtriser l’ensemble des forces politiques du pays dans le cadre des négociations de sortie de l’UE.

Une démarche renforcée très peu de temps après, dès début mai, par des élections locales qui ont couronné le parti conservateur en évinçant notamment l’UKIP et balayant a priori les prétentions du parti travailliste, sous le leadership très à gauche de « Jerem-my-Cor-Pine ».

Ils ne sont pas très nombreux à avoir relevé que le taux de participation de ces différentes échéances électorales était de 72 % pour le référendum en juin 2016, et qu’il a plafonné à 36 % pour les élections locales de mai 2017, puis il est remonté à 68,73 % en juin 2017…

Le même phénomène qu’en « Gauloisie », qui trompe plus d’un sondeur d’opinion et autre « analyste-expert ».

Un pari que les instituts de sondages britanniques donnaient gagnant en lui accordant entre 48 % et 50 % d’intentions de vote.

 

Sa stratégie était alors à « plusieurs volets » :

– Renforcer sa majorité parlementaire, certes, pour avancer sur une ligne « hard-Brexit » qu’elle jugeait en phase avec l’opinion britannique exprimée lors du référendum de juin dernier et avec l’effet domino espéré sur le continent.

Mais une stratégie bien difficile à mettre en œuvre contre un Parlement britannique majoritairement opposé à cette ligne. À ce stade, elle appelait juste les électeurs à s’associer à elle pour porter une voix renforcée autour de la table des négociations avec Bruxelles sur un projet dont elle ne maîtrisait même pas la première lettre. Insuffisant pour assurer une victoire ;

– S’assurer que durant la période de négociations, qui court jusqu’en mai 2019, rien ne vienne remettre en cause son leadership en barrant la route à la pression montante des travaillistes, et plus particulièrement de « Jerem-my-Cor-Pine ».

Certes, les travaillistes n’ont pas profité du vote des élections locales, avec seulement 30 % de participation, et ont certainement fait les frais des deux attentats perpétrés à la veille des élections.

Ceci étant, la première-ministre a oublié qu’elle n’était pas seulement la ministre du « Brexit », mais aussi la dirigeante d’un pays dont l’austérité pèse sur les citoyens ;

– Porter un coup d’arrêt aux velléités centripètes des régions comme l’Écosse et l’Irlande du Nord.

Sur ce dernier point, si les forces centripètes en question ne datent pas du référendum de juin 2016, elles ont tout de même été très renforcées par le « Brexit ».

En effet que l’Écosse, notamment, avait rejeté en bloc le « Brexit » et envisagé de recourir à une nouvelle consultation référendaire pour son indépendance.

De plus, rappelez-vous, en janvier 2017, alors que la Cour suprême britannique avait contraint le gouvernement à consulter le Parlement sur le recours à l’article 50, elle avait dans le même arrêt dénié aux assemblées régionales tout droit de veto sur la décision du Royaume-Uni de quitter l’UE (arrêt du 24 janvier 2017), renforçant par là même les velléités sécessionnistes.

 

Et les résultats sont clairs :

– Coup dur pour le parti indépendantiste écossais, grand perdant de cette consultation électorale : il abandonne 19 sièges !

Alex Salmon, le champion de l’indépendance écossaise, n’est même pas réélu et Nicola Sturgeon est en position délicate pour le leadership du parti.

Au vu des résultats, il n’est même plus concevable d’avancer sur un nouveau projet de référendum écossais.

– La situation est analogue en Irlande du Nord, où le parti indépendantiste perd tous ses sièges au profit du Sinn Fein, mais c’est le parti unioniste DUP qui arrive en tête et s’allier avec les tories pour former le gouvernement avec le parti conservateur de la première-ministre ;

– Quant au Pays de Galles, c’est le Labour qui arrive largement gagnant, ce qui éloigne toute politique sécessionniste quelle qu’elle soit.

 

Désormais et après les élections du 8 juin, on peut se poser la question de savoir si les régions britanniques, Écosse, Irlande du Nord, Pays de Galles, ont encore vocation – et intérêt – à défendre des prétentions indépendantistes dans la reconfiguration des forces parlementaires et nationales qui en est issue.

Leur intérêt n’est-il pas plutôt de jouer la carte de la communauté d’intérêts entre elles et avec le pouvoir central, au lieu de s’opposer à ce dernier dont les représentants sont les seuls habilités à être à la table des négociations ?

De cette façon, elles s’associeraient au processus (politique du lobby très chère aux Britanniques), s’assurant que la voie ainsi ouverte conduise bien à un « Brexit » supportable.

 

D’autant plus que l’autre conséquence de ces élections est la remise en cause de la ligne de négociations pour un « hard-Brexit » telle qu’elle avait été défendue par la première ministre.

Car, l’autre résultat au bout du compte positif de cette élection générale pour « Théière-Mais », c’est qu’elle lui permet de justifier un changement de ligne de négociation, passant d’un projet de « hard-Brexit » à celui d’un « soft-Brexit », désormais adapté à l’objectif vital pour le RU d’éviter d’être marginalisé par rapport à un continent qui n’a pas suivi sa voie.

Enfin, c’est ce qu’en projettent les analystes.

 

Le grand défenseur du « Brexit », l’UKIP, est complètement out, ne raflant même pas un siège avec 1,8 % de votes.

Ce résultat étonnant, un an seulement après sa victoire référendaire retentissante, souligne bien le rôle pernicieux qu’a joué ce parti, dont on peut se demander s’il n’a pas servi à faire la campagne du « Brexit » qu’une partie des tories, dont la première-ministre n’avait pas osé faire.

Le « Brexit » acquis, cet encombrant « partenaire » a purement et simplement été aspiré par l’aile d’extrême droâte de tories décomplexés – un glissement vers l’extrême droâte qui aura fait perdre des voix à son aile gôche, ou au profit de plus petits, dont le DUP en Irlande du Nord.

 

Du coup, l’ensemble des factions politiques représentées au sein du Parlement britannique défend une ligne de « soft-Brexit » et même, dans une certaine mesure le DUP, pourtant anti-européen, s’inscrit dans une ligne qui ne supporterait pas les conséquences d’un « hard-Brexit » sur la libre circulation entre les deux Irlande.

Au sein même du parti conservateur, les lignes de négociations sont divisées.

Si le parti a fait front derrière sa première-ministre en défendant une ligne dure, toute une faction du centre droit de son parti, qui avait fait campagne pour le « remain », dont George Osborne (pour qui « Théière » « est une femme morte qui marche encore »), ou son directeur de cabinet, appellent aujourd’hui à revenir à un « soft-Brexit » ou à la démission même de la patronne.

 

Dans l’opposition, « Nicola-Laisse-Sturgeon », leader du SNP, appelle quant à lui à un front commun des partis d’opposition pour demander la suspension des négociations du « Brexit » et les libéraux-démocrates sont même prêts à organiser un second référendum (c’était d’ailleurs une promesse de campagne).

Dès lors, les négociations pour un « soft-Brexit » commencent à peine entre le Labour et le gouvernement britannique…

Vous savez quoi, avec cette histoire-là, on ne sera pas exempt de surprises.

 

Et je reste quant à moi tout étonné de cette vague de naturalisations qui précède un tsunami possible vers le continent de quelques « z’élites ».

Pas grand-chose : Ils iront bosser là où l’herbe sera la plus verte, naturellement, et il restera pour ma part vraisemblablement plus intéressant de rester « exilés-chez-eux » en UK avec une double nationalité.

Parce que bon, probablement, en 2019, tous ces zozos-là auront trouvé un accord avec l’UE pour gommer la plupart des effets du « Brexit » et finalement restés arrimés au vieux-continent (dont ils font partie d’un point de vue « géostratégique »).

Et là, la leçon vaudra autant pour nos europhobes que pour les grecs et tout autre.

De plus et à mon sens ce sera l’opportunité pour les institutions européennes de se « moderniser », les rendant plus « acceptables » pour être déjà incontournables.

 

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2017/07/brexit-vous-avez-suivi.html

 


Eurexit is coming…

 

Juste un petit post pour votre week-end prolongé…

 

Votre prochain pont est en effet attendu pour l’ascension 2017 (25 mai), mais vous aurez quelques week-ends prolongés : 11 novembre, 17 avril pour le lundi de pâques, 1er et 8 mai 2017 pour compenser le fait que Noël et le jour de l’an prochain tombent un dimanche…

J’en profite pour relayer quelques nouvelles du front… des sceptiques européens qui m’inquiètent au plus haut point, dans la mesure où ils tirent tous la sonnette d’alarme avec de plus en plus de vigueur, alors que je suis à bord de mon voilier pour finir sa mise en hivernage, comme d’autres rentrent leurs plantes dans l’attente des premières gelées.


Il faut dire que l’année qui se termine aura été « sévère » : Le « Brexit », certes (et on va y revenir), après les contingences imposées aux Grecs, le tout sous couvert de crises internationales monétaires, migratoires, économiques et géopolitiques…

Les guerres, les conflits, on vit décidément dans un monde particulièrement instable voire dangereux, avec sa ribambelle d’attentats et ses flots de réfugiés ininterrompus.

Faut effectivement avoir les nerfs drôlement solides et bien accrochés pour vivre l’âme en paix, à nos époques !

Et encore plus récemment, la « sortie » du gouvernement Wallon reprise mercredi dernier sur ce blog (je ne vous fait pas le lien : C’est encore « tout chaud » et d'ailleurs, ils sont revenus dessus. Nous aussi, mais plus tard).

Pour ma part, je note pour vous, là encore parce que vous n’aurez que peu de relai dans votre quotidien habituel (je dis là encore, parce que pour demain je vous réserve un post sur Snowden que je viens de programmer sur l’espion américain exilé en Russie, où je fais œuvre de relayer ces informations qui ne vous sont pas accessibles depuis la « Gauloisie-gauloisienne » le même motif) que le dernier « coup » nous vient de Hongrie.

Un pays européen qui fêtait sa fête nationale la semaine dernière, le 23 octobre.

Viktor Orbán, son « patron » n’a pas hésité : l’Union européenne, selon lui, est en voie de « soviétisation » !

Rien de moins…

Une caricature ? Non, il sait de quoi il parle, lui : En 1956, la Hongrie est une république « populaire », manière de rappeler qu’elle vit alors dans la sphère d’influence de l’Union soviétique, peu soucieuse de démocratie.

Du 23 octobre au 10 novembre, l’insurrection de Budapest entend mettre fin à la dictature. Les étudiants, premiers à descendre dans la rue, sont rapidement rejoints sur le pavé par une foule de citoyens hostiles au régime.

Budapest est relayée par l’ensemble du pays.

Et le pays en révolte y croit, pensant à tort avoir derrière lui le monde-libre désireux de porter un coup fatidique à l’URSS.

Vous connaissez la suite : La révolution, sur le point d’aboutir, est écrasée.

Et plus tard, dans la même veine, ce sera Prague, en pleine révolutions estudiantines en occident, qui protestent aussi contre les bombardements au Vietnam.

Ils veulent surtout ne « pas faire la guerre », comme tous les peuples qui y ont tout à perdre, y compris leur jeunesse…

Les troupes soviétiques envahissent le pays, reprennent Budapest et étouffent les voix discordantes jusqu’à faire taire toute opposition pendant trente ans. 

Écoutons-le : « Les peuples qui aiment leur liberté doivent sauver Bruxelles de la soviétisation, de gens qui veulent nous expliquer comment nous devons vivre dans nos propres pays. »

Eh oui, l’homme qui a fait ériger un mur à sa frontière (un de plus…) pour éviter l’envahissement par les migrants syriens (qui fuient la paisible administration de « Babar-Chat-elle-a-sale » et les exactions des troupes libératrices russes en lutte contre l’EI terroriste) a également rappelé son opposition à la politique d’accueil mise en place sur le continent, ciblant notamment la Commission européenne qui a fait « le choix du modèle le moins coûteux, le plus dilué, le plus confortable, préférant les immigrés à ses propres enfants, préférant la spéculation au travail »…

La charge, là, en une seule phrase !…

Si ce n’est pas un signal d’alarme bien sonore, qu’est-ce donc d’autres ?

Le Premier ministre hongrois en a profité pour rappeler les héritages ayant mené à la liberté : « En tant qu’héritiers de 1956, nous ne pouvons permettre que l’Europe se coupe des racines qui l’ont grandie et qui nous ont aidés à survivre à la répression soviétique. Il n’y a pas d’Europe libre sans États-nations et sans les milliers d’années de sagesse dues au christianisme. »

J’aurai préféré qu’il parle de « judéo-christianisme » et fasse référence aux démocraties antiques, mais bon…

Pour lui, assurément europhile, il se pose paradoxalement comme l’opposant numéro un à l’Europe dite « de Bruxelles ».

Extraordinaire, non ? 

Et de vous rappeler justement le « Brexit ».

Car « mes sources » confirmaient déjà en début de semaine dernière : Ils cherchent tous des locaux disponibles rapidement, à Paris où Francfort, par dizaine de milliers de mètres-carrés. Et les agences immobilières étaient sur les dents.

C’est fort drôle, finalement : Le peuple a voté la liberté et devinez quoi, les businessmen de la City, qui ont fait la réputation mondialement connue de la place de Londres, votent avec leur pieds !

Vous n’étiez pas nés, moi si, et je me rappelle fort bien qu’à l’inverse, si le « mur de fer » est tombé en Allemagne de l’Est, c’est parce qu’ils étaient des dizaines de milliers à « voter avec leur pieds » en passant par l’Autriche…

Depuis l’Autriche a aussi renâclé à la perspective du CETA et vote pour un président d’extrême-droâte… même qu’ils prennent le risque de remettre ça !

C’est curieux, l’Histoire : Il y a trente ans, le « Big Bang » introduit par « Maggie-la-dame-de-fer » dérégulait la finance et ouvrait une ère dorée.

La crise financière de 2008, puis le « Brexit », remettent radicalement en cause cette domination 30 ans plus tard, une génération, au moins autant que le Hongrois.

Chez un des « potes-de-mon-Boss-à-moi » l’un des associés d’une boutique de gestion de fortune n’y allait pas par quatre chemins : « On prépare nos cartons pour déménager à Paris. Moi, j’avais de toute façon prévu de rentrer pour des raisons personnelles à l’été 2018. Mais avec le Brexit, on va très probablement déplacer toute l’entreprise. »

Avec seulement dix personnes, la structure, qui gère 1,5 milliard d’euros, est très légère et peut facilement se déplacer.

Une décision définitive sera prise probablement début 2017.

Ou à Noël.

Goldman Sachs envisage ainsi de transférer entre 1.000 et 2.000 postes londoniens à Paris ou à Francfort. 

Un autre cadre-dirigeant d’une des plus grosses banques de la planète est tout aussi catégorique : « Nos plans pour déménager sont prêts. On attend que « Théière Mai-juste-n’en-peut-plus », la première ministre, lance officiellement les négociations de retrait de l’Union européenne, ce qu’elle a promis de faire d’ici à mars 2017. Si on n’y voit pas plus clair à ce moment-là, on mettra à exécution nos plans. »

Dans un premier temps, plusieurs centaines d’emplois seront transférés. Destination probable : La « Gauloisie » ou la « Teutonie ».

Figurez-vous que si le choix n’est pas totalement bouclé, ce n’est pas tant une question de foncier disponible : Il y a des bureaux vacants tant à la Défense qu’à Francfort. C’est à cause que les rumeurs persistent sur une scission de la zone euro !

Euromark à Francfort, Euro-tout-court à Paris, Rome n’étant pas aussi bien équipé en infrastructures téléphoniques. Quitte à déménager, autant n’avoir pas à le refaire dans 4 ou 5 ans…

Et vous aurez noté que jamais Bruxelles n’apparaît dans leurs choix…

On se demande bien pourquoi, n’est-ce pas.

Et personnellement de rappeler le risque « Gaulois » de voir le pays politiquement basculer vers un extrême compliqué à gérer à plus ou moins long-terme.

Ce à quoi on me rétorque que je suis un oiseau de mauvais augure et que de toute façon « le marché » n’y croit pas.

Et d’avoir le dernier mot : « Les marchés n’ont pas cru au Brexit non plus… »

Manque d’anticipation, sourds aux fameux « signaux d’alarme » (qui persistent…).

Le directeur général de l’Association des banquiers britanniques, Anthony Browne, cité par The Observer, a signalé que « le débat public et politique actuel nous menait dans la mauvaise direction », annonçant la décision des principales banques britanniques de se relocaliser.

Selon lui, le « Brexit » signifie pour les banques non seulement l’imposition de tarifs supplémentaires sur le commerce, mais également sur d’autres secteurs.

« La trajectoire actuelle menace non seulement le libre-échange, mais le droit légal des banques de fournir des services », a-t-il souligné.

« La plupart des banques internationales ont maintenant des équipes de projet affairées à mettre en branle les opérations nécessaires afin d’assurer une continuité de service auprès de leurs clients, la date à laquelle cela doit se faire, et la meilleure façon de le faire », a-t-il fait savoir.

« Leurs mains tremblent sur le bouton de relocalisation. Plusieurs petites banques prévoient d’engager très rapidement le processus de relocalisation avant Noël, les grandes banques devraient emboîter le pas dès le premier trimestre de l’année prochaine. »

Optimiste, dans le même temps, il a suggéré que Londres et sa City, en tant que centre financier international, pourrait « survivre ».

Combien de temps au juste ?

Qu’est-ce qui est en jeu ? Tout simplement une histoire de passeport financier !

C’est la grande obsession de Londres du moment en ce moment, à tel point que les conseillers de la « Théière Mai-juste-n’en-peut-plus » menaçaient d’abaisser l’impôt sur les sociétés à 10 % (contre 20 % aujourd’hui) si le précieux sésame lui était supprimé, transformant la place londonienne en « paradis-fiscal » mieux que Dublin.

Dublin travaille déjà en Euro, à la différence de la capitale de l’empire britannique.

Francfort est au cœur de l’Europe de l’euro-fort.

Paris aux confluents entre l’Europe du nord et celle du sud.

Rome est trop excentrée géographiquement…

Et pourquoi est-ce si important ? Parce que ce passeport (en réalité, il en existe plusieurs versions : Pour les fonds, pour les banques, pour les assurances, etc…) permet aux établissements de la City de vendre des produits financiers dans l’ensemble de l’UE, tout en n’étant régulés que dans un seul pays.

Donc, donc, pas de passeport, pas de business en Europe, tout simplement.

Combien d’entreprises sont concernées ? Selon le régulateur britannique, elles sont 5.500 à se partager 336.000 passeports financiers, sachant qu’il en faut un pour chacun des pays membres de l’UE.

S’ils venaient à leur être retirés, ce sont entre 4.000 minimum à 35.000 emplois qui pourraient quitter Londres, soit entre 1 % et 8 % de la main-d’œuvre de la City  selon le cabinet Oliver Wyman.

Et autant de CA et de masse salariale en moins jusqu’à proximité de Saint-Paul’ en passant par les docks (reconvertis en quartier « bobo-des-affaires »).

À mon sens, c’est déjà plié : Même si Londres paye, achète le droit d’opérer pour ses banquiers – et au nom de quoi le contribuable devrait y consentir, puisqu’il refuse de payer, ce qui a justifié au moins pour partie le vote du « Brexit » ? – de toute façon, c’est sous réserve d’une réciprocité quant au principe de la « libre circulation des personnes », justement le sujet qui a pu fâcher…

Donc c’est peu probable.

Juste pour rappel et à titre d’exemple, même la Suisse, dont les gestionnaires de fortune, banquiers et financiers sont pourtant loin d’être des nains, s’est vu refuser ce passeport financier, alors que l’Helvétie a pourtant approuvé la libre circulation des personnes !

Ceci dit, je constate avec horreur que la plupart des « concentrés de neurones » parmi les plus affûtés du moment se refusent encore à voir les réalités et entendre les rumeurs de l’opinion.

C’est finalement assez drôlatique : Souvenez-vous, il n’y a même pas deux ou trois ans, tout le monde vous assurait que la zone euro exploserait, ne tiendrait pas le choc des crises !

Ils ont tous oublié leurs « fines analyses », spéculant à tout va contre l’Euro et… et, et finissent par s’y réfugier au moment même où elle n’a jamais été plus fragilisée !

Vraiment incroyable, finalement.

http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/10/eurexit-is-coming.html

 


Grèce : vers la sortie de la zone euro et de l’Union européenne ?...

 

Grexit rapide ou immédiat ?

 

J’ai toujours autant de mal à y croire vraiment.

 

 Je me trompe peut-être, lourdement sans doute, puisqu’il y a une sorte de consensus général à soutenir ce que certains pensent inéluctable.

Et pourtant…

 

D’un côté, le murmure enfle : Les Européens veulent à tout prix éviter une panique bancaire. Ils auraient donc décidé d'un plan d'urgence si Athènes ne trouve aucun accord avec ses créanciers d'ici la fin de la semaine, affirmait le Süddeutsche Zeitung mardi dernier à 14 jours des échéances (intenables) faute d’avancée sur des propositions nouvelles d’accord…

D’ailleurs, les autorités bancaires macédoniennes, par la voix du gouverneur de la banques centrale Dimitar Bogov, viennent d’annoncer qu’il devient impossible pour les banques grecques de transférer du cash ou des liquidités chez eux.

C’est donc l’instauration de fait d’un contrôle des changes destiné à parer par avance aux conséquences déstabilisantes d’un « Grexit »… sachant que la Grèce elle-même se refuse à prendre de telle dispositions.

Laissant ainsi s’échapper jusqu’à 13 % de son PIB des disponibilités-liquides détenues par des résidents vers des comptes « off-shore » européens depuis janvier…

Nous l’avons déjà évoqué.

D’ailleurs, instaurer le contrôle des changes est le plus sûr moyen de précipiter la catastrophe que l’Europe cherche à éviter.

 

D’un autre côté, les « eurocrates » bâtissent des plans sur la comète qui visent à préparer un « contrôle des flux financiers » en provenance de Grèce pour empêcher une fuite des capitaux, à l'image des restrictions décidées à Chypre lors de la crise financière de 2013, totalement levées depuis mars dernier.

Si les négociations destinées à sauver la Grèce d'un défaut de paiement demeurent dans l'impasse, il s'agirait « à partir de la semaine prochaine » de « fermer les banques grecques quelques jours » pour les préparer à cette limitation des transactions, qui devrait encore être entérinée par le Parlement grec convoqué sur cette question dans l’urgence.

Dans cette hypothèse, poursuit-on en Allemagne, les retraits aux distributeurs automatiques de billets pourraient ensuite être restreints, de même que les paiements électroniques réalisés en Grèce comme à l'étranger.

Des mesures déjà mises en place en 2013 et 2014, qui ont montré toute leur inefficacité et ont fait prospérer l’économie parallèle jusque dans « les îles ».

Et elles sont nombreuses, les îles, en Grèce… 

 

Lundi, après l'échec du nouveau cycle de négociations, les positions de la Grèce et de ses créanciers sont restées figées, malgré la double urgence financière à laquelle fait face Athènes – payer ses fonctionnaires et retraités à la fin du mois et rembourser près d'1,6 milliard d'euros au FMI d'ici le 30 juin.

En cas de non-remboursement, le gouvernement grec devrait affronter les conséquences d'un défaut de paiement, une première dans la zone euro et un scénario qui alimente depuis des mois le spectre d'une sortie de la Grèce de la monnaie unique.

 

La crainte se précise à mesure que le blocage se radicalise. Athènes ne semble plus vouloir bouger : « Nous attendrons patiemment jusqu’à ce que les institutions se rallient au réalisme », a signifié, lundi dans une déclaration écrite au quotidien de gauche « Ephimerida ton Syndakton », le Premier ministre « Tsi-tsi-prasse », en accusant ses créanciers« d’opportunisme politique » après cinq années de « saccage » de l’économie du pays. 

 

Du côté des bailleurs de fond, les propositions grecques de réformes et de mesures budgétaires sont toujours jugées « incomplètes », car elles ne permettront pas au pays de financer ses besoins pour les prochaines années.

Il manque toujours, de leur point de vue, une réforme des retraites et une hausse de la TVA, ce qui ferait des ravages dans une économie déjà à l’agonie suite à tous les plans d’austérité jusque-là engagés.

La Grèce serait pourtant à présent d’accord sur les objectifs d’excédent budgétaire primaire (hors charge de la dette) souhaités par l’UE et le FMI pour cette année (1 % du PIB) et l’an prochain (2 %), ce qui était un gros point d’achoppement, les Grecs ne voulant pas, initialement et respectivement, dépasser 0,6 % et 1,5 %. 

 

Aucun rendez-vous entre Athènes et ses créanciers n’est prévu avant la réunion régulière des ministres des Finances de la zone euro, aujourd’hui jeudi.

En repoussant au 30 juin le remboursement d’une échéance de 1,6 milliard d’euros au FMI, la Grèce a gagné du temps.

Et ce défaut pour lequel tout le monde veut se faire peur en le redoutant (même Wall-Street plonge !) n’interviendra pourtant pas à la fin du mois…

Puisque je vous le dis et l’affirme !

 

D’abord, parce que le non-paiement de cette dette entraînerait l’ouverture d’un délai de grâce d’un mois.

Ensuite, parce que les agences de notation (Moody’s, Standard and Poor’s) ont déjà prévenu qu’elles ne placeraient pas la Grèce en défaut de paiement en cas de non règlement. Standard and Poor’s l’a encore rappelé lundi dernier : Elle ne dégradera pas la note de la Grèce en « défaut sélectif ».

L’explication ? L’agence américaine, tout comme sa concurrente Moody’s, ne voient pas le FMI comme un créancier normal, mais comme un créancier public et en fonction de ce critère, l’État qui manque une échéance ne serait pas techniquement en défaut de paiement.

Surtout, et pour la même raison, Standard and Poor’s prévient que cette décision vaut aussi pour une banque centrale, autrement dit la BCE !

Or, la Grèce va faire face à une échéance encore plus importante le 20 juillet avec un remboursement de 3,5 milliards à la BCE.

Pour les agences, la Grèce ne serait alors pas non plus techniquement en défaut.

Ce qui n’enlève rien au fait qu’Athènes pourrait se voir priver, dans ce cas, de l’aide de la BCE pour maintenir ses banques, mais aussi ses finances à flot, alors que les caisses sont vides.

 

Cela n’empêche pas d’ailleurs Standard And Poor’s de dresser un état des lieux critique des finances grecques. L’agence a récemment abaissé la note de la Grèce à « CCC » et menace encore de le faire, sans aller jusqu’au défaut de paiement.

Enfin, un rappel qui a de l’importance, un éventuel défaut de paiement de la Grèce ne se traduirait pas mécaniquement par une sortie de la Grèce de la zone euro.

Même si elle rendrait difficile à gérer la position de la Grèce vis-à-vis de ses partenaire.

Car ce n’est juridiquement pas possible, nous allons y revenir.

 

Quant au risque de contagion, il est en théorie contenu. D’abord par la création du Mécanisme européen de stabilité financière (le fameux « MESF ») fort de 500 milliards d’euros de réserves.

Ensuite parce que l’essentiel de la dette grecque est détenu par des États ou des organismes internationaux (BEI, BCE, MESF…), autrement dit, l’exposition des banques et assureurs européens est aujourd’hui plus limitée qu’il y a trois ans.

Le risque financier des États, estimé autour de 300 milliards d’euros, paraît important en tant que tel, mais la dette grecque détenue par les États ne représente que 3 % du PIB de la zone.

Le risque ne semble donc pas de nature systémique.

Enfin le programme massif de rachats d’actifs (QE) de la BCE peut servir d’amortisseur… 

 

Mais en pratique, la montée de la volatilité sur les marchés obligataires et la forte réactivité des marchés actions aux dissensions entre la Grèce et ses créanciers, depuis quelques semaines, montrent que « les marchés » ne sont pas forcément à l’abri d’une correction d’ampleur, notamment dans les pays périphériques (Espagne, Portugal, Italie…). Tout le monde aurait à y perdre.

Et pour de nombreux investisseurs, ce serait en tout cas une plongée dans l’inconnu. 

 

En revanche, « des banques grecques feront certainement faillite dans les douze mois en l’absence d’accord entre le gouvernement grec et ses créanciers », a fait savoir, en fin de semaine dernière, l’agence Standard & Poor’s, dégradant de « CC+ » à « CCC- » la note de dette long terme des quatre principaux établissements du pays.

À court terme, « les banques grecques ont encore près de 30 milliards d’euros d’actifs qu’elles peuvent apporter en collatéral en échange de financements d’urgence auprès de la Banque nationale grecque (BNG) », estime l’économiste en chef de la Société générale.

Pour gérer ce stock qui s’amenuise au fil des retraits massifs de dépôts, la Grèce pourrait alors imposer un contrôle des capitaux, ce que d’autres commencent à faire à sa place, puisqu’elle s’y refuse encore momentanément.

Toute la question est de savoir si la BCE laissera fonctionner ce dispositif de financements d’urgence qu’elle renouvelle chaque semaine et dont le montant atteint désormais 83 milliards d’euros.

« À ce stade, les grandes banques grecques sont solvables et les collatéraux qu’elles apportent sont adéquats », a déclaré « Super-Mario Drague-hi », lundi à Bruxelles. Sans couper le robinet, la BCE pourrait toutefois durcir les conditions d’éligibilité des actifs apportés en garantie.

La situation des banques grecques n’est donc pas désespérée mais elle se complique jour après jour.

 

Par ailleurs, cela fait déjà cinq ans que les Européens négocient pour tenter de maintenir la Grèce dans la zone euro. Mais si jamais l’issue contraire du « Grexit » s’imposait, il est possible que cela débouche là aussi sur des longs mois de discussions tortueuses : Nous y revenons !

Car une sortie de l’euro est un territoire complètement inconnu : Les traités européens ne prévoient absolument pas cette éventualité. Les tables de la loi de l’UE mentionnent au contraire, et à plusieurs reprises, le caractère « irrévocable » du taux de change entre l’ancienne monnaie nationale et la monnaie unique, notamment dans l’article 140, alinéa 3.

Après tout, la faillite de la Californie il y a quelques années (et de quelques autres États fédérés depuis) ne s’est pas traduite par « une sortie » du dollar…

 

La seule porte de sortie qui soit réellement fléchée, c’est celle de la sortie de l’Union européenne dans sa globalité.

L’article 50 a d’ailleurs été ajouté en 2009 par le traité de Lisbonne, et prévoit les conditions de négociations entre celui qui rend sa carte du club et les autres.

L’accord de sortie doit être approuvé par une majorité qualifiée d’États, ainsi que par le Parlement européen. Les textes prévoient une durée maximale de deux ans pour de telles négociations.

Ce que n’a pas bien lu les suppôts de « Marinella-tchi-tchi » dans leur propre autisme.

En bref, ça ne se fera pas en claquant dans les doigts, je vous le disais…

 

Car la plupart des juristes ont conclu de la lecture de ces traités européens que la Grèce devrait donc quitter l’UE pour sortir de la zone euro. Une étude de la BCE de 2009 – avant la crise – tirait la même conclusion.

Ce qui priverait Athènes des aides européennes à un moment où elle en aurait dramatiquement besoin pour faire face à la situation d’extrême tension financière, c’est vrai.

Sauf recours à un prêteur russe ou chinois : Un comble pour les eurocrates !

 

De plus, il faut noter que le seul cas de figure prévu pour une sortie de l’UE est celui d’une sortie volontaire, et non pas d’une expulsion forcée !

Or, le gouvernement grec a toujours dit son attachement à l’appartenance à l’euro et à l’Union européenne, excluant toute sortie.

Botter la Grèce hors de la zone euro promet donc d’être un casse-tête juridique insurmontable, puisque ce n’est pas prévu, sauf à réviser les traités.

Ce qui peut demander infiniment de temps, notamment concernant la ratification des parlements nationaux et des palabres sans fin…

 

Faute d’accord avec ses créanciers, le gouvernement grec risque pourtant et rapidement d’être à court d’euros, surtout si la BCE interrompt l’aide d’urgence.

« Les autorités peuvent alors être tentées, par exemple, de revenir à une nouvelle monnaie pour honorer leurs échéances internes», indique une autre économiste de la SociétéGénérale.

Nous en avions indiqué l’émergence de l’idée, sur le plan théorique lundi dernier (pour ceux qui suivent un peu), en marge d’un autre problème plus sérieux, « l’illiquidité » des marchés qui pointe son nez.

Parce que pour régler les salaires, les retraites ou encore les fournisseurs, Athènes pourrait procéder par « IOU » (I owe you : « Je vous dois »), autrement dit de simples reconnaissances de dette, échangeables, cessibles et transmissibles… des billets de banque de substitution, en somme !

On fonctionnait déjà comme ça au moment des « grèves dures » de la SNCM en « Corsica-bella-Tchi-tchi », il y a quelques années, faute de billet de banque.

Plutôt que de régler par virement bancaire ou en billets, le gouvernement grec remettrait alors aux bénéficiaires des reconnaissances de dettes et s’engagerait à échanger ces « papiers » contre de vrais euros, ultérieurement.

Ces « IOU », qui fonctionneraient comme des obligations garanties par le gouvernement, risquent d’être très impopulaires, les bénéficiaires préférant bien entendu recevoir des euros…

Mais à défaut de merle, on se contente de grives en disait déjà ma Grand-mère dans un autre millénaire. 

 

Créer une nouvelle monnaie, en dehors des délais techniques liés à sa création physique, risque de toute façon de générer des pressions inflationnistes selon un schéma classique.

La dévaluation favorise les exportations, mais renchérit les achats à l’étranger : C’est d’ailleurs l’angoisse de ma petite-sœur (celle qui si elle n’existait, il faudrait quand même l’inventer)… La compagnie aérienne qui la rapatrierait de son lieu de vacances grec, aura-t-elle l’argent nécessaire pour acheter le kérosène du voyage jusqu’à Athènes ?

Dans cette hypothèse, à défaut d’un coup de pouce sur les salaires, le choc sur le pouvoir d’achat des ménages serait alors très net.

Quant à la banque centrale, elle sera tentée d’augmenter les taux d’intérêt pour éviter les sorties massives de capitaux ce qui aggraverait aussi la situation.

En outre, les dettes, publiques et privées, sont libellées en euros, leur conversion en monnaie locale risque d’en alourdir sensiblement le fardeau.

 

Notez aussi que si la Grèce devait faire défaut à la fin du mois, ce serait avant tout un échec politique pour « Tsi-tsi-prasse » qui n’aura pas su convaincre ses partenaires européens de « l’exception grecque ».

Élu sur un programme anti-austérité, il avait promis à ses électeurs qu’il parviendrait à imposer une nouvelle ligne économique sans sortir de la zone euro. Il comptait sur la « Gauloisie-impécunieuse » et « l’Italie-ruinée » pour mettre en place une politique moins « orthodoxe » que celle revendiquée par l’Allemagne « d’Angèle-la Mère-quelle ». Mais il n’a pas obtenu ces soutiens, ni de « François III » assis sur son pédalo, hermétique à tout ce qui se passe autour de lui, ni de « Mario-Rennes-z’y » qui a bien du mal à mener sa barque et ses réformes, et il a persisté dans une stratégie jusqu’au-boutiste à la recherche d’un accord politique avec « Das Groβ Deutschland » en solo, sans céder sur le concret des exigences de ses créanciers, à l’exemple des islandais…

 

Et il n’a pas été non plus en mesure de proposer une alternative économique crédible et viable.

Les mesures de lutte contre l’évasion fiscale, notamment, se font attendre et il en a oublié qu’on n’est jamais propriétaire que de ses dettes.

Une rupture des discussions avec l’ex-troïka et le défaut qui s’en suivrait auraient pour conséquence une nouvelle crise politique gravissime en Grèce avec à la clé de probables élections législatives ou un référendum pour trouver auprès du peuple grec les solutions que l’équipe au pouvoir n’aura pas su trouver.

Avec le risque, très réel, de retrouver cette fois au pouvoir l’extrême droite et les nationalistes d’« Aube dorée » après l’alternance « gôchiste » qu’il porte.

De quoi faire rugir tous les « Mes-luches » de la planète…

Comme d’une vaste répétition de ce qui nous attend en « Gauloisie-despotique » en 2017 !…

 

Un chiffre pour mesurer les enjeux : La dette grecque représente 175  % du PIB national, soit 322 Md€.

À comparer avec celle du Japon atteignant 250 % de son PIB, troisième plus gros PIB mondial derrière la Chine et les USA, se montant à 4.770 Md$.

Je rappelle, la Grèce, c’est un peu plus de 11 millions de résidents, pas plus…

 

Si ce taux d’endettement record pour l’Europe doit être ramené autour de 157 % en 2016, ce niveau paraît insoutenable pour un pays dont la timide reprise est en passe d’être cassée (– 0,2 % de croissance au premier trimestre 2015 après + 0,8  % en 2014).

Surtout, Athènes va devoir rembourser 8,3 milliards d’euros au FMI et à la BCE entre le 30 juin et le 20 août.

Or, la signature éventuelle d'un accord avec ses créanciers ne lui permettrait de déboucler qu'une nouvelle aide de 7,2 milliards d’euros de la part de la Troïka.

La question de la dette grecque ne serait donc en rien réglée.

 

La zone euro pourra-t-elle dans ces conditions faire l’économie d’une nouvelle renégociation ? Sans doute pas à moyen terme. Mais à court terme, la question d’un rééchelonnement, voire d’un effacement d’une partie de cette dette semble difficile à envisager.

Car le contexte politique ne s’y prête pas à quelques mois d’importantes élections générales en Espagne.

Difficile aussi de faire aveu de faiblesse alors que se profilent d’importantes négociations avec la Grande-Bretagne, qui brandit aussi la menace d’un « Brexit » dont ne veut pas « la City » qui prépare déjà sa délocalisation sur le continent !

 

Toutes ces raisons me font penser que tôt ou tard, l’économie grecque devra être mise sous perfusion européenne, d’une façon ou d’une autre.

Quand on ne possède que des dettes, on est mis sous tutelle par ses créanciers, même en « Gauloisie-impécunieuse » et ses procédures de surendettement.

Et encore, c’est « cadeau ».

Et ce n’est qu’une fois la situation provisoirement rétablie qu’on pourra alors envisager la sortie de la Grèce de l’UE.

Pas avant et pas immédiatement.

Mais peut-être me trompe-je lourdement : On verra bien.

 

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/06/grexit-rapide-ou-immediat_18.html