Trans-humanisme Flux

Taxer les robots !

 

Parmi les idées perverses du moment…

 

Et ils chassent en meute sur le sujet : Sauver la sécurité sociale, sauver l’emploi, sauver les retraites et j’en passe, allons-y gaiment !

Revue de détail des arguties du moment dont la déferlante a commencé en mai dernier au parlement européen pour une proposition qui va être discutée à la mi-décembre.

Et moi,, comme promis hier j’épuise encore un peu plus « mes archives » dans l’attente du débat de ce soir.

D’après ce projet de loi de la Commission du Parlement européen en charge des affaires juridiques, la bonne réponse à toutes les questions reste de faire cotiser les robots et l’IA.

Il s’agit de l’une des recommandations faites par un groupe de travail sur la robotique et l’intelligence artificielle, qui vise à définir des règles de droit civil sur la robotique (le droit de la responsabilité, des assurances, tout ça…).

Ce groupe estime qu’il « est d'une (grande) importance pour le législateur d'examiner toutes les conséquences » de la révolution que pourraient apporter la robotique et l’IA. De cette révolution, découle en effet de nombreux sujets de préoccupation, « tels que la sécurité physique, par exemple en cas de défaillance du programme d’un robot, ou encore les conséquences possibles d’une défaillance du système ou du piratage de robots connectés ».

Le rapport note également que « dans le même temps, le développement de la robotique et de l’intelligence artificielle pourrait avoir pour conséquence l’accomplissement par des robots d'une grande partie des tâches autrefois dévolues aux êtres humains ».

Et d’ajouter que cette situation « s’avère préoccupante pour l’avenir de l’emploi et la viabilité des régimes de sécurité sociale, si l’assiette de contributions actuelle est maintenue».

L’idée majeure, c’est de taxer les machines, et les logiciels qui les pilotent, puisqu’on ne pourra plus taxer à terme les « hommes-au-boulot ».

« Compte tenu des effets potentiels du développement et du déploiement de la robotique et de l’intelligence artificielle sur l’emploi et donc sur la viabilité des régimes de sécurité sociale des États membres », les robots et l’IA devraient payer des cotisations de sécurité sociale…

Hein, comme si l’IA est forcément « fabriqué » par les machines et d’autres IA…

Plus exactement, il faudrait « définir des exigences de notification de la part des entreprises sur l’étendue et la part de la contribution de la robotique et de l’intelligence artificielle à leurs résultats financiers, à des fins de fiscalité et de calcul des cotisations de sécurité sociale ».

Rien de moins ! 

L’Union européenne veut ainsi s’aligner sur les pays étrangers qui envisageraient déjà des mesures réglementaires en matière de robotique et d’intelligence artificielle. « L’humanité se trouve à l’aube d’une ère où les robots, les algorithmes intelligents, les androïdes et les autres formes d’intelligence artificielle, de plus en plus sophistiqués, semblent être sur le point de déclencher une nouvelle révolution industrielle », explique la rapporteuse du texte, l’eurodéputée luxembourgeoise Mady Delvaux(bien).

Sont concernés tous les robots « intelligents », capables de décider et de se mouvoir en autonomie, ce qui inclut en particulier les robots humanoïdes et les voitures sans conducteur (camion, bus, trains, drones, navires et avions).

Et pour le calcul des cotisations sociales, les entreprises devraient donc être tenues de communiquer les informations suivantes : Le nombre de « robots intelligents » qu’elles utilisent ; les économies réalisées en cotisations de sécurité sociale grâce à l’utilisation de la robotique en lieu et place du personnel humain ; une évaluation du montant et de la proportion des recettes de l’entreprise qui résultent de l’utilisation de la robotique et de l’intelligence artificielle.

Ce n’est même pas encore en place que déjà, ça en devient une usine à gaz !

Il nous faut noter qu’effectivement, la « classe ouvrière » des « prolos » dans les usines est la première victime des robots et de l’IA.

Et de constater qu’elle n’est plus la seule qui devrait être préoccupée par cette menace : Dans une édition de son magazine hebdomadaire publiée en février dernier, le quotidien New-York Times a relevé l’invasion des robots et de l’IA à Wall-Street, pour remplacer certains analystes financiers. Autrement dit, ce ne sont pas uniquement les emplois sous-qualifiés qui seraient menacés.

C’est une réalité que les robots et l’IA mettent certains travailleurs au chômage. Et l’autre réalité, qui est un peu plus cachée bien qu’elle en découle logiquement, est que remplacer des travailleurs par des robots crée du coup un « manque à gagner » pour les services de cotisation sociale. En effet, l’employé mis au chômage ne sera plus en mesure de financer la sécurité sociale. Son employeur qui payait une partie de sa cotisation sociale pourra également se passer de cette charge.

Comment donc combler autrement ce déficit alors que les robots et l’IA sont de plus en plus présents ?

Les taxer, ni plus ni moins !

Il faut remonter au début de l’année 2003, une époque où je ne bloguais pas encore, mais étais déjà « expert » en « redressement d’entreprise », même si j’ai si peu licencié (4 secs au compteur à l’époque) et qualifié par les « experts » de la CDC et de la Banque de France « d’homme des boîtes à un franc » (j’ai commencé en 1990 et en ai porté et développé plus d’une soixantaine de boîtes pour d’autres… ), pour trouver les premières analyses sur le sujet : « Pour sauver les retraites, il faut taxer les robots, machines et progiciels… »

Déjà !

Et d’argumenter : « L’arnaque, c’est de taxer les salaires, donc pénaliser l'emploi au lieu du profit brut… »

Pas faux !

Hasard ? La « Gauloisie-sociale » était à l’époque le pays le plus robotisé du monde…

C’est devenu un lointain souvenir, largement dépassé par l’Allemagne rien qu’en Europe où l’on compte désormais 5 fois plus de robots en fonction que chez vous, un niveau de chômage à faire pâlir « Tagada-à-la-fraise-des-bois », + 21 % de création d’emploi dans l’industrie sous le règne de « Mère-Quelle », une balance des paiements en large excédent depuis une décennie, au même titre que, plus récemment, les budgets publics, alors qu’à l’époque je me battais contre le « pédégé » de Moulinex pour qu’il relance les process de production et automatise ses sites normands : Un « X », ça devait savoir tout ça, imaginai-je à tort.

Mais non, ça sait toujours tout mieux que tout le monde, il a préféré vendre aux russes à prix de fabrication « gauloisiens » et il a fini par dépecer la boutique.

Déjà, il était affirmé que pour sauvegarder le système de retraites, le financement de l’Assedic, de la sécu, les syndicats de salariés avaient accepté de nombreuses augmentations de charges salariales et patronales qui détruisent l’emploi et réduisent d’autant les salaires net des salariés, donc leur pouvoir d’achat.

Par crispation idéologique et dogmatique sur « le travail salarié », ils se sont laissés enfermer dans la logique que les cotisations – salariales et patronales – devaient financer les prestations.

La CSG ayant été la seule tentative de sortir, un peu, de ce cercle, ce merdier infernal.

Pourtant, l’idée de taxer les robots a été soufflée aux syndicats et partis politiques depuis déjà longtemps par d’autres que moi…

Résultat ? Près de 6 millions d’exclus et le travail au noir explose. Dans le même temps, dans de nombreux secteurs d’activités, les artisans, petits commerçants, paysans, patrons de TPME refusent du boulot pour ne pas devoir embaucher…

Les grandes entreprises ? Elles ont robotisé et délocalisé en masse : Un robot, ça se déménage et ça ne fait pas grève !

Bref, depuis les choses se sont aggravées : Le travail humain est devenu encore plus cher et pénalise les petites productions locales, les artisans, les paysans…

Depuis des années, on ne parle plus que de revalorisation du travail manuel, alors que les textes pratiquent la discrimination du travail humain au profit des automates…

Et il faut se rappeler que dans l’équipe de Marie-Noëlle Lienneman, le sujet avait déjà été travaillé au début des années 90.

En 1996, on envisageait déjà une « cotisation Rose ». Rose pour « Robots, Ordinateurs et Systèmes Experts ». Le bénéfice de cette taxe aurait dû servir à créer des emplois, à financer des formations qualifiantes et le système de retraite, à aider les entreprises à embaucher…

Depuis, la ville de Bruxelles a adopté une formule de ce type en imposant une vignette sur les ordinateurs. 

Derrière, il y avait aussi l’idée de « libérer-les-prolos » du travail avec la semaine de quatre jours, soit les « 32 heures non-annualisées ». L’objectif : Travailler moins pour travailler tous et vivre mieux, en réduisant les transports et donc l’effet de serre...

Or, patatras, le passage aux 35 heures n’ayant pas créé d’emplois nouveaux, les employeurs ayant imposé des gains de productivité largement équivalents aux 4 heures de temps réduit grâce aux « robots », ils en sont à penser aux 30 heures, en 4 x 7 H 30, véritablement créatrices d’emplois nouveaux, en prédisent-ils.

Les échecs ne les font même pas réfléchir sur la vacuité de leurs dogmes…

Le raisonnement est le suivant : À temps de travail égal, les salariés ne sont plus compétitifs avec les machines dans de nombreux secteurs, d’abord parce qu’ils sont moins efficaces sur une tache répétitive ou très spécialisée, ensuite parce qu’ils représentent des charges sociales de plus en plus élevées pour l’employeur.

L’idée de la « taxation Rose » est donc de rétablir l’équilibre, pour qu’il n’y ait plus concurrence entre humains et machines.

Au contraire affirment-ils, tout le monde sera d’accord pour que les machines effectuent les travaux pénibles, très complexes ou répétitifs à la place de l’homme, à condition qu’elles cotisent, qu’elles contribuent au même titre que les humains !

En soumettant à une CSG élargie les robots, distributeurs automatiques, Points argents, ordinateurs et systèmes experts, la compétition se réduirait, le chômage aussi et les régimes sociaux par répartition définitivement à l’abri, professent-ils…

La taxation « Rose » permettrait d’endiguer l’automatisation et les licenciements. Elle concernerait les petits ordinateurs professionnels comme les gros systèmes, lecteurs de cartes, distributeurs, robots, pompes à essence automatiques, billetteries, trieuses postales (ces dernières le sont déjà, mais pas à l’époque, ce qui a permis de ne pas faire exploser le prix de votre timbre)…

C’est une taxe sur la productivité et après tout, et c’est le seul critère valable, d’après les libéraux, basée sur un ratio (à préciser) qui serait l’équivalence Machine/Humain (Mac/Man), évaluant ainsi la capacité de production d’une machine par rapport à celle de l’homme. 

Depuis, tout le monde des « sachants » se penche sur « Beux-noix-Âme-mont », le candidat iconoclaste et réactionnaire-social de la primaire du « Parti-soce ».

Il prévoit de soumettre les robots et les machines à l’impôt pour financer le système de protection sociale… des humains.

Taxer donc la plus-value de la « main-d’œuvre » robotique.

« Pour financer le revenu universel d’existence (…) on pourrait imaginer demain un salaire fictif, virtuel, pour un robot et la manière dont on fait contribuer ce robot au financement de notre protection sociale. (…) »

Et paf, comme hier pour les loyers des proprios, j’adore : Taxer le fictif, le virtuel !

Ce doit être une maladie contagieuse…

« Si le robot ne cotise pas, c’est pas possible ; si le robot ne paye pas d’impôt, c’est pas possible ; c’est cette révolution là aussi que je veux mettre en œuvre : Pensons demain une fiscalité qui se fonde non pas sur le nombre de travailleurs qu’il y a dans notre entreprise, mais sur la richesse créée par l’entreprise », a-t-il déclaré sur BFMTV le 30 octobre dernier.

Le gars est tellement nul dans sa tête, qu’il ne s’est pas encore rendu compte que les « richesses créées par l’entreprise » sont déjà taxées à l’IS (et sa cascade d’IR et de CSG en cas de distribution de bénéfice) ou directement à l’IR progressif.

Il est tellement nul qu’il ne se souvient plus de la « grande-réforme » de la patente de « Giskar-A-la-barre », du temps où il n’était que sinistre des phynances et aura été de taxer les salaires et les immobilisations des entreprises (18 % de leur valeur comptable) avec sa taxe professionnelle…

Vous ne vous souvenez plus pour n’être pas nés à cette époque-là, mais ça a été un tel bordel, que tous les ans il a fallu rajouter des correctifs, écrêtements, plafonnements, réductions, exonérations, et j’en passe.

Et qu’il aura fallu attendre « Bling-bling » pour instaurer la CVAE (Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises) et la CFE (Contribution Foncière des Entreprises) pour en sortir définitivement…

Pour le sieur, l’idée est très simple : « La fiscalité est régie par le principe de la « capacité contributive » ; or les robots contribuent à la productivité et richesse d’une entreprise. À ce titre, taxons-les ! »

Le « fiscaliste-diplômé » que je suis en pense que c’est « un peu court », je vous l’ai déjà dit : Un impôt, une taxe, une cotisation, une redevance, c’est un taux sur une assiette.

S’il y a un flux monétisé, on sait faire, l’assiette est toute trouvée.

Dans tous les autres cas, stock, immobilisation, soit il y a une valeur « historique » et on peut se rattraper aux branches, soit on l’invente : C’est la « virtualité » !

Qui ne signifie rien d’autre qu’un le retour à l’ancien régime : On comptait les portes et les fenêtres…

Des forfaits où le principe consistait à prendre la masse totale à prélever et à la diviser par le nombre connu de « portes & fenêtres »…

Tant pis si le sieur n’a aucune idée de la complexité d’un tel impôt qui se pose dès la définition même du mot « robot ». À partir de quand une machine, un ordinateur, sont-ils considérés comme des robots ? Dans quelles mesures tout ordinateur ou même smartphone n’est-il pas déjà un robot en soi qui me permet de gagner en productivité et, à l’échelle d’une entreprise, de se passer d’un certain nombre de tâches : courrier, secrétariat, etc.

Et très vite, plusieurs questions pratiques s’ajoutent à celle-ci : Peut-on vraiment mesurer la productivité d’un robot à l’instant « T » et pour les années à venir ?

En d’autres termes, un même robot peut voir ses usages évoluer, se multiplier et effectuer des tâches nouvelles, à l’instar de nos ordinateurs personnels ou smartphones.

Qui dit que demain, des drones ne mettront pas au chômage des livreurs, et dans ce cas-là, à partir de quand faut-il taxer leur acquisition et leur détention ?

Enfin, quid des robots utilisés par les individus ? Si demain des robots ménagers viennent remplacer des techniciens de surface pour les ménagères ou la râpe de la cuisinière, alors pourquoi cette productivité-là ne serait-elle pas également taxable ?

Dans cette optique, il faudrait peut-être mieux cesser dès à présent de se procurer tout objet connecté et retourner au minitel…

Et puis je rappelle deux principes incontournables de la fiscalité en général et « comportementaliste » en particulier :

1 – D’abord, quel que soit le nom, la nature, le mécanisme d’un prélèvement quelconque, même la « taxe sur les pets de vache » (qui contient du méthane, un gaz archi-à-effet-de-serre), c’est toujours le consommateur final qui paye au bout et personne d’autre.

Peu importe le circuit du prélèvement ou sa forme : C’est lui qui paye… seulement s’il en a les moyens !

S’il ne les a plus, le « bidule » reste sur son étagère et participe à la contraction générale du PIB, de l’activité, de l’emploi, des cotisations, des taxes et de l’impôt.

2 – Tout cela marche bien que si tout le monde à travers la planète met en place, à peu-près en même temps et selon les mêmes modalités, le même prélèvement.

Sans ça, les robots, ils vont déménager, forcément !

Et leurs « servants » avec ou seront remplacés.

Et cela aura pour conséquence un nouvel impact désastreux sur la « désindustrialisation » à marche forcée du pays, entraînant la création de nouvelles cohortes de chômeurs (qui mettent à mal les régimes de sécurité-sociale et celui des retraites) et réduisent les assiettes de tous les autres prélèvements fiscaux, y compris la CSG, la TVA, et d’autant mieux les impôts de type progressif, comme l’IR.

Et qu’on ne vienne pas me dire que les « droits-de-douane » pourraient compenser : Ce serait faire payer deux fois la même chose aux « sans-dents » avec des effets démultipliés !

En conséquence de quoi, si vous persistez à laisser les « trisomiques-autistes » vous tondre tranquillement, ils sont déjà et seront encore mieux, les fossoyeurs du pays.

Et moi, j’en resterai réduit à faire « thanatologue » de mon pays (celui que j’aime tant et qui me le rend si mal…) et de ses Libertés !

Drôle de destin, finalement…

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/11/parmi-les-idees-perverses-du-moment.html

 


Pendant ce temps-là, la révolution des robots continue !

 

Hier, vous étiez « en grève »…

 

Loi travail contre l’avenir. Obsolescence d’une loi vidée de son sens, contre progrès technologique, quel avenir préparons-nous donc pour nos gosses ?

L’autisme ambiant de toute la classe politique refuse de voir ce qui saute aux yeux.

Eux gèrent l’immédiat, ils « calculent politique », échéances électorales, peut-être même au-delà, alors que le monde de demain, celui « d’après », prend le pouvoir en silence.

J’en reste muet d’étonnement, d’incompréhension…

Pensez donc, depuis « ma crise sanitaire » je me pose des questions. Si ma grand-mère souhaitait mourir à 20 ans (et en aura fait plus de 4,5 fois plus…) pour que chacun garde d’elle le souvenir d’une jolie jeune-fille, personnellement, j’aurai dû mourir plusieurs fois et dernièrement ne plus être là pour vous enquiquiner à « poster » tous les jours mes « humeurs ». Bouffé par « le Crabe » sans m’en rendre compte.

Il y a 50 ans, ç’aurait été mon sort.

Étonnant vous dis-je…

Et demain ?

Le progrès n’attend pas.

Trop à l’étroit dans son corps d’être humain périssable, certains imaginent déjà le transfert de nos cerveaux et consciences dans des avatars robotisés. Dans un second temps, il est même question de donner une forme humaine par hologrammes à ces machines.

Les patrons de PayPal, de Google, multiplient les projets de recherche, s’affirmant comme les promoteurs du Trans-humanisme issu des technologies dites NBIC (Nanotechnologies, Biologie, Informatique et sciences Cognitives) pour transformer l’homme et lui permettre de dépasser ses limites biologiques.

Et vivre jusqu’à 500 ans !…

Ils entendent avant tout s’attaquer à ce qui entrave l’homme : La souffrance dite « involontaire », la maladie et la vieillesse. Une révolution de la médecine lancée à travers le développement de la génomique, l’exploitation des cellules-souches, le clonage thérapeutique, les implants électroniques, les nanotechnologies.

L’idée est tout simplement de défier la sélection naturelle en corrigeant au niveau de l’ADN des inégalités face aux maladies. « Techniquement, nous pouvons déjà reprogrammer des gènes et même en fabriquer artificiellement grâce à la biologie de synthèse », indique le président de DNAVision, une société de séquençage ADN. Le cancer, Alzheimer, Parkinson ou les myopathies pourraient ainsi être « traités » avant même l’apparition des premiers symptômes.

Le bouleversement risque d’être profond. Il ne sera plus question de curatif. Mais de préventif. L’objectif n’est plus forcément de soigner. Il s’agit cette fois d’éviter que les individus ne tombent malades. Tel que le diagnostic d’une maladie sera perçu comme un échec pour des docteurs-ingénieurs qui auront appris en fac à décrypter, avec l’aide de l’informatique, les 3 milliards de lettres de notre ADN.

Le but étant de lire le patrimoine génétique des individus pour leur administrer un traitement sur mesure.

On peut aller jusqu’à imaginer que dans un proche futur les couples passeront des tests pour limiter les risques de maladies génétiques graves chez leurs futurs enfants. Une forme d’eugénisme, certes, mais ses défenseurs rappellent que des pratiques du genre existent déjà, à l’image du diagnostic préimplantatoire, de l’amniocentèse, ou des « bébés médicaments », ces enfants conçus pour soigner un frère ou une sœur malade…

Ce n’est pas tout : Les Trans-humanistes ont une vision bien précise de l’homme « réparé ». Mais ils ne s’arrêtent pas là et l’imaginent « augmenté » dès la deuxième partie du XXIème siècle, grâce à l’intelligence artificielle. Place à l’humain cyborg, boosté par divers implants placés directement dans son cerveau.

Les nanotechnologies devraient aussi nous permettre de réparer tout type d’organes et tissus défectueux. Les pièces de rechange (rein, poumons, cœurs) seront plus performantes que les originales. Des prothèses intelligentes pourront également remplacer n’importe quel membre.

L’homme « prolongé » verra plus loin et dans le noir, ne connaîtra pas la fatigue, vieillira moins vite, ne se brisera pas le col du fémur en glissant sur une plaque de verglas et ne risquera pas de développer une maladie neurodégénérative. L’homme de demain sera « augmenté ». Grâce au progrès technique, ses capacités mentales et ses physiques seront démultipliées.

Des utopies ?

Et pour faire quoi, pour vivre de quoi ?

  1. La vue : Il est déjà possible de redonner la vue à des aveugles grâce à des implants rétiniens électroniques placés dans le cerveau. Mais l’approche la plus novatrice, l’optogénétique, repose sur le génome d’une… algue. Celle-ci est capable de se déplacer naturellement vers la lumière. Les chercheurs souhaitent donc utiliser son système visuel pour le transférer chez un patient. À terme, les neurones du déficient visuel pourront exprimer la même protéine qui rend l’algue sensible à la lumière. Un projet de recherche beaucoup plus fou est également en cours pour développer la faculté de voir la nuit, comme un chat, en injectant dans l’œil un élément chimique présent chez certains poissons d’eaux profondes.
  1. La circulation sanguine : Finies les pénuries de sang dans les hôpitaux. Un fluide synthétique coule dans les veines de l’homme bionique. À l’horizon 2020, des chercheurs prévoient déjà l’utilisation de capsules capables de nettoyer le sang. Ils envisagent aussi d’accroitre sa capacité de transport en oxygène en s’inspirant d’un ver de sable, dont l’hémoglobine est 50 fois plus efficace que la nôtre. Avant, pourquoi pas, de modifier génétiquement les globules pour renforcer leur résistance au vieillissement ou aux virus.
  1. Les os et articulations : Imaginez un bras articulé, connecté, capable de soulever des tonnes de fonte. Les capacités des prothèses du futur n’ont de limites que celles de l’imagination humaine. Le membre bionique pourrait se démocratiser non plus chez les amputés, mais chez ceux qui souhaitent éviter les fractures, courir plus vite, sauter plus haut ou nager comme un poisson.
  1. Le cerveau : « Dès les années 2030, nous allons, grâce à l’hybridation de nos cerveaux avec des nano-composants électroniques, disposer d’un pouvoir démiurgique». Cette prophétie signée Ray Kurzweil, l’ingénieur en chef de Google, signifie que la majorité de nos pensées ne sera bientôt plus d’origine biologique. Elles émaneront d’un « cloud », un nuage artificiel en réseau, dans lequel nous pourrions puiser des informations. Notre cerveau augmenté par des implants sera aussi capable d’effacer des mauvais souvenirs ou d’en immortaliser d’autres. Par ailleurs, la lutte contre les maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson peut passer par un remplacement des zones du cerveau défectueuses par des prothèses microélectroniques.
  1. Les organes vitaux : Outre la généralisation des organes biotechniques, artificiels, l’exploitation des cellules-souches permettra de fabriquer des organes in vitro à l’aide d’imprimantes 3D, tels que le cœur, le poumon, ou le rein. Il s’agit de cellules naturelles programmées pour se multiplier indéfiniment et qui peuvent donner naissance à tous les organes et tissus de du corps humain. Avec l’avantage immense de ne pas être rejetés par le système immunitaire du greffé. Le réservoir le plus important de cellules-souches se trouve au niveau de l’embryon. 
  1. La peau : Grâce à une bio imprimante 3D, une équipe française est déjà parvenue à imprimer un fragment de peau à partir de différents types de cellules humaines cultivées in vitro. À terme, on peut même imaginer la fabrication d’une peau intelligente, intégrée à l’épiderme. Bardée de puces et ultrarésistante, elle pourrait révéler un tatouage électronique qui informerait sur notre état de santé général.
  1. Les cellules : Des thérapies seront développées pour réduire l’oxydation des cellules, responsable du vieillissement. Le cœur de ces recherches porte sur les mitochondries, ces petits organites présents dans les cellules, dont elles constituent le réacteur énergétique. En maintenant ces mitochondries dans un état sain, les chercheurs pensent pouvoir endiguer la mort des cellules, voire les rajeunir. En laboratoire, des souris ont déjà retrouvé une vigueur musculaire de souriceau et gagné 40 % de vie en plus grâce à ces techniques.

Par ailleurs, une guerre est déclarée contre ce que les scientifiques appellent l’apoptose, le processus par lequel les cellules s’autodétruisent. Cette mort cellulaire est génétiquement programmée. Avec les technologies NBIC, l’idée est de « supprimer toutes les brèches par lesquelles le vieillissement grignote chaque jour notre existence ».

Sur le plan éthique, les conséquences d’une telle mutation sont évidemment nombreuses. La mort sera considérée comme une injustice, si une espérance de vie de 150, 200 ou 500 ans n’est pas accessible à tous. « Plus on aura la possibilité de fabriquer des organes individuels, moins on aura besoin de la solidarité du don d’organes. »

Sur un plan organisationnel, une refonte totale du système de santé est à prévoir puisque les jeunes, en bonne santé, bénéficieront des soins préventifs les plus onéreux.

Sans parler des questions liées à l’allongement de la durée de vie : La planète pourra-t-elle subvenir aux besoins de familles où se côtoieront 6, 7 ou 8 générations ?

Et quid d’une retraite légale à 62 ans, forcément inadaptée ?

C’est là la cécité du monde « politique » qui devrait se préparer à ces « évolutions »…

Pour les « génético-sceptiques » une inquiétude immense entoure aussi le clonage, pour l’instant bridé par une législation restrictive. La première avancée consiste en un usage thérapeutique – en fabriquant le double d’un organe à partir de cellules-souches, on évite les rejets – mais quelle sera l’étape suivante ? 

« Les progrès ne sauraient nous empêcher de rester humains », observe un philosophe. « Si bien vivre, c’est la productivité, la rapidité… Mais la convivialité, le goût pour la réflexion ? On saura résister face à une médecine prompte à rendre l’homme bêtement immortel. Il faudra interroger les valeurs qui nous font vivre. ».

Or, pour l’heure, c’est ensemble vide…

Parce qu’il est un autre aspect qui rend caduques les affrontements socio-politiques d’hier : On a appris qu’Adidas a annoncé le 24 mai dernier qu’elle entendait faire fabriquer ses baskets par des robots d’ici l’année prochaine, ce qui lui permettra de rapatrier en Allemagne une bonne partie de sa production actuellement basée en Asie, et très largement réalisée à la main.

Et ce choix est sans surprise puisque ce pays a largement misé sur ses robots dont il est le premier producteur européen et qui peut s’enorgueillir d’avoir 281 robots pour 10.000 salariés et un taux de chômage moitié moindre que dans mon pays (que j’aime tant…), est-ce utile de le rappeler ?

L’entreprise vise à nettement diminuer son temps moyen de production d’un an et demi entre sa conception et ses ventes pour les chaussures faites main à quelques jours lorsqu’elles sont réalisées par des robots.

Un mouvement de robotisation et de relocalisation des activités pas vraiment nouveau, parce que d’une part, les salaires ont nettement augmenté dans toute l’Asie, rendant moins pertinentes les économies de main-d’œuvre réalisées jusqu’alors avec les délocalisations. Et d’autre part, la robotisation concerne maintenant toutes les entreprises de fabrication en série (Nike talonne donc Adidas), et s’étend donc logiquement… aux fabricants chinois ou coréens eux-mêmes.

C’est ainsi qu’en Corée du Sud, Samsung investit fortement pour remplacer sa main-d’œuvre humaine par des robots afin de continuer à construire ses équipements électroniques de façon compétitive face à la concurrence de la main-d’œuvre chinoise, réputée moins onéreuse. En outre, Samsung a été commissionné par le gouvernement sud-coréen pour développer les prochains robots de haute précision qui, pour le moment, sont produits à l’étranger et sont importés à grands frais.

De leurs côtés, les Chinois ne sont pas en reste puisque Foxconn, le géant chinois de l’assemblage de produits électroniques, teste à grande échelle le remplacement de ses ouvriers par des robots pour les tâches répétitives et vise à remplacer 60.000 emplois par des automates, ce qui permettra de redéployer les ressources humaines sur des travaux réclamant plus de savoir-faire et de doigté, depuis le contrôle qualité jusqu’à la recherche et développement.

À la lecture de ces annonces, tant du côté d’Adidas que du côté de Foxconn, Samsung ou Nike, on comprend que le mouvement de robotisation de toutes les tâches répétitives de précision est en pleine ascension. En outre, l’arrivée sur le marché de robots moins coûteux, de plus en plus polyvalents, va rendre l’exécution de petites séries plus rentable, voire permettre des travaux d’orfèvrerie à des prix toujours plus bas.

On assiste ici au même changement paradigmatique qu’avec l’arrivée de l’impression 3D qui offre là aussi la possibilité de produire de la très petite série ou des pièces autrement irréalisables par les moyens industriels traditionnels utilisés pour les grandes séries et à faible coût.

Première conséquence, cela aura pour effet inévitable d’accroître encore le coût d’embauche, de verrouiller un peu plus le marché du travail pour ceux déjà employés et c’est déjà exactement ce qu’on observe actuellement.

Cette révolution robotique sera farouchement combattue avec ces méthodes catastrophiques qui empêcheront l’émergence de nouveaux emplois, devenus trop coûteux et qui ne seraient justement pas remplaçables par des robots (ceux avec un fort relationnel humain, typiquement).

Deuxième conséquence, la mobilisation de capitaux, financiers et humains (la formation) : Ils vont enfin servir à quelque chose pour l’économie réelle, visant à réduire les coûts pour élargir un marché plus large, rendant accessible à tous ses productions.

Mais avec le pouvoir d’achat de qui au juste ?

Troisième conséquence : La valeur « travail », « effort » va durablement s’étioler ou se transformer, muter.

Pourra-t-on vivre avec quelques « esclaves-contraints », de moins en moins nombreux au fil des progrès enregistrés, peut-être archi-payés, mais pas en nombre suffisant pour « tirer » l’économie d’un pays ou de la planète entière, et subventionner, soigner à côté une masse toujours plus nombreuses de « clients-potentiels » ?

Voyiez-vous mieux la rupture qui se profile, la « fracture-sociale » en aurait dit « le Chi » ?

On va pouvoir mesurer en grandeur réelle la différence entre deux options : Celle prise par les pays qui persistent à surprotéger leurs salariés, à fossiliser un code du travail obsolète et défendre bec et ongles les financements de la protection sociale avec des outils dépassés en combattent le progrès, et l’option de ceux qui ont un Code du travail mince et efficace, et embrassent les changements technologiques qui s’annoncent et imaginent déjà leurs « hélicoptères-monétaires ».

Une question qui ne se posait même pas l’année dernière…

D’autant que par la force des choses, si le progrès s’imposera tôt ou tard, il faudrait une adaptabilité et un redéploiement des ressources là où c’est économiquement et humainement rentable, alors que les flots de mécontents continuent de s’enfoncer douillettement dans leurs acquis sociaux, plongeant avec délice et abandon toute sa société dans un formol épais.

Attitude létale là où il faudrait réfléchir sur le monde que l’on veut construire pour « nos gosses ».

Pour l’heure, nous n’y sommes pas et on a tout faux.

Un bel héritage dû à la cécité ambiante qui touche à l’autisme.

Quel dommage !

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/06/hier-vous-etiez-en-greve.html

 


Le « trans-humanisme »

 

L’avenir du genre humain ?

 

Je vous bassine régulièrement des opportunités que représentent l’arrivée de l’intelligence-artificielle dans nos robots.

C’est du vécu et ce qui m’a convaincu, très jeune, c’est un dessin humoristique qui représentait un type, coincé entre son costard-cravate et son cartable, l’air d’un comptable, qui rentre le soir chez lui et annonce à sa « Germaine » : « Je suis licencié. On m’a remplacé par une calculette ! »

J’ai eu une pensée aigue pour un de mes deux grands-pères, entré « employés aux écritures » dans un grand établissement financier du pays qui est le mien (et que j’aime tant…) pour un finir directeur, qui avait la faculté étonnante d’additionner des colonnes de chiffres sans jamais se tromper, bien plus vite qu’un chinois et son boulier, ou qu’une tabulatrice avec son IBM 38… mais pas d’un ordinateur qui balaye des métadonnées avec quelques macro-commandes. 

J’ai vécu le passage des systèmes comptables par « décalque » (Fidus et Obbo) à CCMC pendant mes études qualificatives aux métiers « du chiffre » et je tiens encore la comptabilité de quelques associations et amis avec mon système personnel sous Excel (pour les additions et contrôles) et Access (pour les présentations). Le point chronophage, ça reste la saisie, mais après, c’est juste une question de quelques clics, là où l’on mettait parfois des semaines et des semaines.

Je suis un des premiers, vous le savez déjà, qui ai installé des robots dans un entrepôt de marchandises, puis un autre de pièces détachées automobiles, puis aéronautiques, et même dans une coopérative de pharmaciens.

Non pas pour supprimer de l’emploi, mais au contraire faire tourner les outils plus longtemps dans la semaine…

Magnifique, et demain sera encore meilleur qu'hier !

À condition que, si les productivités à l’heure de travail progressent, la production doit pouvoir être écoulée : C’est le propre du capitalisme actuellement en panne de croissance, qui se traduit par une sous-activité humaine, donc du chômage.

Là, on n’y peut plus rien, puisqu’il n’est pas question ni même envisageable de revenir en arrière, même pour faire plaisir à nos « trisomiques-de-l’intelligence-soce » qui vous gouvernent encore…

Mais il est un autre aspect de l’intelligence-artificielle qui progresse également en sourdine : L’amélioration de l’espèce par le « trans-humanisme ».

Dès 1957, le biologiste Julian Huxley (le frère) définissait le « trans-humain » comme un homme qui se transcende, donnant lieu à une nouvelle espèce humaine plus apte à accomplir sa destinée. Son frangin s'inspira de ces positions eugénistes et évolutionnistes pour écrire « Le meilleur des mondes » et depuis, la science-fiction, littéraire et cinématographique, s’est emparée du sujet sous toutes ses formes pour nous en faire des portraits terrifiants.

C’est comme « une lame de fond culturelle, nourrie au lait de la science-fiction », une « mythologie ».

Je dois être un des rares à ne pas être très inquiets, finalement.

Les « trans-humanistes » ambitionnent d'en finir avec la souffrance, les maladies, le hasard de la naissance, le vieillissement et la mort.

Dit comme ça, cela pourrait prêter à rire, mais ce n'est pourtant pas de l'ordre du fantasme : Grâce aux biotechnologies et à d'autres techniques émergentes, on vous promet une vie « meilleure », et si cette idée se développe aux quatre coins du monde (qui reste pourtant une sphère un peu aplatie aux pôles), on sera bientôt capable de réaliser ces objectifs.

Ce qui ne m’inquiète pas plus, bien au contraire.

La Silicon Valley est particulièrement réceptive à cette vision. Le développement croissant de ces groupes peut s'expliquer par leur connivence avec les pouvoirs économiques et politiques. La Singularity University compte déjà comme partenaire Google (projet Calico, qui vise à repousser les limites de l'espérance de vie), Nokia et la Nasa. Les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon) constituent le noyau dur de l'investissement et de la recherche.

Ces « technos-enthousiastes » disposent rien de moins que d'importants relais financiers quasi-illimités. Un neuroscientifique installé à San Francisco, explique que « l'idée de copier le cerveau sur un support, qui s'affranchira de notre biologie » est déjà envisageable.

Directeur du projet Initiative 2045 financé par le milliardaire russe Dmitry Itskov, il ne promet rien de moins que l'immortalité.

Là, c’est moins sûr !

Et puis quel intérêt ? Nos purgatoires terrestres ne sont-ils pas déjà assez longs à « purger », purifier nos âmes à travers mille obstacles présentés sur le chemin de notre quotidien, avant que de rejoindre notre créateur, qu’il faille en rajouter … éternellement ?

Mais en fait, immortalité, intelligence-artificielle et son interface avec notre cerveau, c'est le triptyque des activistes « trans-humanistes ».

Les progrès techniques et médicaux permettent déjà de « réparer » nos corps. Depuis un siècle, la quantité de douleurs et de maladies auxquelles l'homme fait face durant sa vie a considérablement diminué : On appelle ça le « progrès scientifique » !

Moi-même, je suis un « survivant », presque un « ressuscité », à plusieurs reprises et, sans mon ange gardien et son dernier petit coup de pouce improbable en date (un pouce du pied, justement, qui saigne sans cicatriser), aujourd’hui je serai bouffé par un crabe épuisant qui aurait métastasé en silence et avoir eu ma peau sans que je ne le découvre à temps.

Bel exemple que bien des choses restent à faire, car ce n’est pas fini.

Selon Michel Serres et Jean-Michel Besnier, la machine remplace depuis des décennies certains gestes humains jusqu'au moment où les progrès de la robotique empiètent sur l'humain (l’automatisation du travail qui va aggraver nos taux de chômage si personne ne s’y prépare : Et là, tant de cécité-autistique m’inquiète, à dire vrai).

Partant de ce constat, Michel Serres rappelle que l'homme intègre la machine depuis des décennies sans que cela ne remette en cause son humanité.

Pour Besnier, le changement serait plus radical : On passe à la machine qui intègre l'homme !

Il y a « un continuum entre l'ambition de réparer l'homme et l'ambition de doter l'homme de performances nouvelles ». Et on peut reprendre l'exemple de Pistorius (le meurtrier) qui s'était vu refuser la participation aux jeux de Pékin des valides, dans la mesure où cet homme, dont le handicap avait été réparé par des jambes artificielles, serait passé dans la catégorie de l'homme « augmenté ».

Le standard de l'humain par rapport auquel se définit le handicap en est depuis totalement bouleversé.

Et il pourrait vous apparaître bénéfique de vous doter de capacités physiques supplémentaires en modifiant votre corps grâce à la technologie (cf. la série américaine qui date un peu de l’homme qui valait trois milliards), mais, d’après lui, vous ne seriez plus alors qu'un cyborg « bionique »…

Là encore, une pensée amusante, finalement, tellement elle est déconnectée des réalités.

Car pour l'esprit, c'est plus compliqué. Ça relève du caractère de l'individu, mais aussi du collectif et de la culture dans lesquels il évolue. Sont en jeu sa Liberté, celle de ses choix de valeurs et donc des choix de vie.

Tout le monde s’accorde à constater que nous sommes des êtres de signes et de signaux, nous parlons, nous dialoguons, nous réagissons au feu rouge, aux panneaux routiers, à une sonnerie.

Parfois je pleure en écoutant du Pink-Floyd, le Requiem de Mozart ou du Patricia Kaas (surtout quand elle chante pour ceux qui n’ont rien) ou en plongeant dans un Fragonard envoûtant.

L’avenir du « trans-humanisme » a deux solutions techniques : Continuer à adapter la machine à l'homme ou risquer « la mécanisation de l'esprit ».

« Les technologies écrasent les signes au profit des signaux » tel qu’il peut être craint que l'intelligence humaine soit menacée par la « singularité trans-humaniste » qui supplanterait notre intelligence naturelle et biologique…

Là encore, je n’en suis pas bien sûr : Un jeune kon restera un jeune kon, pucé ou non et il ne peut espérer que devenir un vieux-kon !

Sauf s’il s’éduque avec le temps.

J’en suis un exemple (encore) vivant avec mon unique neurone (celui du nerf honteux) en fonction : Né tel quel, je le demeure et ne m’améliore qu’au contact d’autrui.

Ainsi, ceux sont tous mes clients qui m’ont tous appris un morceau de l’immense puzzle de l’optimisation fiscale et sociale dans laquelle j’œuvrais à un moment de mon parcours professionnel.

Et je me rappelle aussi avec émotion d’un séjour linguistique en Bavière, reçu comme un prince dans une famille locale. Dieter, le chef de la maisonnée (un brillant juriste que j’ai revu récemment) prenait un malin plaisir à me battre aux échecs tous les soirs, plusieurs fois par soir.

Et parfois assez sèchement : Humiliant ! 

Sauf le dernier jour tellement j’avais appris de lui, qu’il en était tout étonné, retourné même, coi, presque tétanisé que j’ai failli en rater mon avion de retour !

L'exemple d'AlphaGo, produit par DeepMind, une filiale de Google, s'opposant au spécialiste mondial du jeu de go en mars dernier, Lee Sedol, illustre parfaitement le propos : La machine a gagné en apprenant au fil des parties, c’est vrai, mais elle n’a jamais pu donner ses impressions sur une partie voire d'échanger avec le joueur humain…

Au Moyen-Âge les alchimistes rêvaient déjà de créer la pierre philosophale, source de richesse et de vie éternelle. Le « trans-humaniste » reprend finalement la même quête de l'immortalité, dont on sait qu’elle est vouée à l’échec, en s'appuyant sur les perspectives vertigineuses des nanotechnologies, de la robotique, de l'informatique et de la génétique.

Si l'espérance de vie augmente, passé un certain âge, la courbe démographique s'effondre. Les décès sont imputables à trois maladies liées au vieillissement : Les problèmes cardio-vasculaires, les cancers et les maladies neurodégénératives (70 % des décès en « Gauloisie-appliquée »).

En combattant ces causes, on accroîtra mécaniquement l'espérance de vie. De grands progrès ont été faits ces dernières décennies pour les deux premières causes, il y a plus d'incertitudes pour les maladies dégénératives, mais je crois profondément à de futures améliorations.

La génétique est une des pistes privilégiées pour allonger l'espérance de vie. Une autre voie prometteuse est la régénération des organes, sujet traité dans « Au nom du père » (tome I, les premiers chapitres), via les techniques des greffes du moment.

Et on perçoit déjà une accélération dans la techno-médecine avec les implants pour soigner Parkinson, les implants rétiniens, la robotique chirurgicale, les mains et le cœur artificiels (cf. même volume, mais un peu plus loin).

On séquence le vivant, on utilise des cellules souches pour fabriquer du cerveau en éprouvette ou d’autres organes, on change les gènes (thérapie-génique), on les « coupe », on introduit les nanotechnologies à tous les niveaux de la médecine (médicaments, soins, chirurgie).

Aidé en cela par les diagnostics faits à grands coups d'algorithmes qui effectuent plus de calculs que le cerveau humain et qui pourraient remplacer utilement le diagnostic humain.

Mais les « trans-humanistes » vont plus loin encore avec leur idée de téléchargement de la conscience (mindupclouding) : C'est-à-dire le transfert, dans un cerveau artificiel, de l'intelligence, de la sensibilité, de la conscience et du savoir, associé à la promesse de la vie éternelle…

À condition que notre conscience soit toute entière contenue dans notre cerveau, réductible à nos circuits de synapses, ce qui est moins certain depuis que l’on sait que même les êtres unicellulaires, donc dépourvus de système nerveux, ont des facultés d’apprentissage durable, au moins sur deux jours, que même les végétaux échangent des informations sur leur environnement direct, parfois s'entraideraient…

Les manipulations génétiques sont aussi au cœur de leurs recherches : Après avoir dressé la carte des gènes liés au vieillissement, on pourrait les extirper de l'embryon de façon à stopper le vieillissement. Ce serait à la fois oublier les données environnementales dans le mécanisme d’apprentissage et instaurer une sorte d’eugénisme puisque l’ensemble de ces recherches et pratiques ont pour but avoué et revendiqué de déterminer les conditions optimales à la procréation de sujets parfaitement sains !

Déjà en Europe, dans un silence bien entretenu par les gouvernements, on étudie le puçage des corps avec des puces qui atteignent la taille d'un grain de riz, voire d’un cheveu. (Sujet traité dans « Au nom du père » et suivants ; tome I).

Dès maintenant, on « augmente » l'homme quand les pilotes de chasse se font opérer les yeux pour améliorer leur acuité visuelle !

On aspire tous à être au-dessus des standards, mais cela reste un projet d'élite loin de l'amélioration du bien commun. Les technologies utilisées sont, en fait, de plus en plus sophistiquées et coûteuses. Le risque est de provoquer une fracture violente dans l'humanité, ce qui pose un problème à la fois politique et éthique majeur, recréant des « Ubermensch », mais contrairement aux légendes véhiculées par le cinéma notamment, ils ne seraient pas au service de l’humanité, mais pourraient l’asservir : Un projet des « maîtres du monde » (également abordé dans le tome précité).

Finalement, comme dans toute chose « humaine », le choix reste entre la technologie comme un outil d'évolution, une aide, une impulsion et la technologie évinçant l'homme.

Et cette dernière pourrait être partagée seulement par un très petit nombre d'individus.

Si la nature enfante des êtres inégaux, il n'en reste pas moins que la tendance à vouloir être tous égaux comme d’une revendication unanime nous porterait à vouloir être fabriqué comme n'importe quel produit que nous créons : C’est ce que Gunther Anders appelait déjà en 1956 la « honte prométhéenne », la honte de soi en tant qu'être né du hasard, de la rencontre hasardeuse de gamètes, quitte à fabriquer des monstres ou des génies !

Les machines sont de plus en plus autonomes, elles prennent des initiatives (Bourse où elles savent tricher : Nous y reviendrons ; diagnostic médical ; matchs d'échecs et de go…), elles nous imposent des formats, des normes. Elles n'en restent pas moins qu'une série de compétences peuvent venir concurrencer certaines compétences humaines : La mémorisation, le stockage et le traitement des informations, la vitesse calculatoire et même « l'intuition » inductive et/ou déductive propre à l'intelligence élaborée.

Stephen Hawking prédit que « le développement d'une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à l'espèce humaine » (BBC, décembre 2014). Et il ajoute : « Une fois que les humains auront développé une intelligence artificielle, elle va prendre son envol et se reconstruire elle-même à un rythme toujours plus rapide. Les humains, limités par la lente évolution biologique, ne pourront suivre et seront remplacés. »

Il est rejoint en cela par le cofondateur d'Apple, Steve Wozniak, le philosophe et linguiste Noam Chomsky et le prix Nobel de physique Frank Wilczek.

La robote psychologue (prénommée Ellie), créée par l'université de Californie du Sud, scanne votre comportement et repère les émotions qui vous trahissent.

Elle propose ensuite un diagnostic à un psychologue en chair et en os qui le valide ou l’infirme.

Ça me fait marrer : J’avais un logiciel « à faire des prix » à un moment donné de mon parcours professionnel, pour être le « grand Yaka-faux-kon » qui voulait booster les ventes de la « boutique de mon boss » de l’époque. Le fournisseur faisait des promotions et il fallait que je les intègre dans nos prix de vente.

Foutue machine, incapable de faire un prix commercial : 10,01, c’est nettement moins vendeur que 9,99 et l’écart entre les deux prix n’est que de 2 pour mille, rien du point de vue de la marge dégagée !

Pareil quand j’avais installé un logiciel d’approvisionnement, qui préparait les commandes selon les tarifs applicables du moment (promotions et toutes conditions de ventes négociées incluses) : Ces konnards d’appro passaient leur temps à valider les propositions du robot (un algorithme basé aussi sur l’historique des ventes) sans se rendre compte qu’avec mes « promos » à la sortie, je faisais faire + 15 % à la boutique et qu’on finissait en rupture de stock à peu près systématiquement !

Pas de marchandises à vendre, pas de business vendu… laissé à la concurrence !

En 2014, une société de capital-risque (basée à Hongkong) nomme un robot à son conseil d'administration : Vital sait analyser une grande masse de données et choisir les meilleurs investissements. Il dispose d'une voix au même titre que les autres administrateurs…

Peut-être qu'on aurait dû l'embaucher au conseil des ministres de mon pays pour remplacer utilement « Gras-nul-laid » et les ministres de « Menuet-Valse »…

La même année, Amazon fait rentrer 15.000 robots Kiva dans ses gigantesques hangars aux États-Unis pour traiter les commandes.

Des chercheurs de l'université de Stanford développent un moteur de recherche (Robo Brain) réservé aux robots qui leur permet de trouver eux-mêmes les informations qui leur manquent quand les humains leur font des requêtes inconnues.

VIN est le premier robot vigneron (gaulois) capable de tailler la vigne (plus de 600 pieds par jour) et de récolter toutes sortes de données sur elle. Son équivalent maraîcher sait repérer les fruits mûrs d'un verger, les traiter avec des pesticides et les ramasser.

Les « robots-tueurs » sortent tous les jours des laboratoires après l’envol des drones qui œuvrent tout autour de la planète, là encore tous les jours…

Voilà des exemples qui prouvent qu'il ne s'agit plus de fiction, mais bien de technologie-appliquée.

Ce n'est plus réservé à la science-fiction : Le changement s'exerce déjà dans les mentalités au travers du cinéma, l'exaltation des trouvailles scientifiques ou les jeux vidéo. On vous fait miroiter le bien-être absolu, le confort, la santé pour tous, la justice sociale universelle et la sécurité. C'est la promesse d'une société où l'égalité sera à tous les niveaux, où nous serons tous des surhommes.

J’en rigole, naturellement et ne m’inquiète pas trop pour au moins deux raisons :

– D’abord d’autres le font pour moi, soit pour en tirer parti et/ou profit, soit au contraire pour contrer la déshumanisation promise en perspective ;

– Ensuite, la résistance à une déshumanisation est innée à l’espèce humaine. Des valeurs comme la Liberté, la recherche de la connaissance et de la Justice, le bien, le mal, tout ça-tout ça (l’empathie, l’altruisme) sont les propres du vivant dans son ensemble et le rire celui de l'homme, dit-on.

Un truc proprement incompréhensible pour une machine, même finement programmée pour en découvrir le sens.

Elles peuvent et doivent peut-être faire des choix à notre place, comme la future voiture autonome : Ce n’est pas une source d’inquiétude pour moi.

Elles peuvent d’ailleurs les faire bien mieux que nous, c’est évident et tout problème aura et trouvera sa solution.

Mais le pouvoir de choisir la solution finale nous est propre et le restera.

Aussi le « trans-humanisme » n’est pas, à mon sens, l’avenir du genre humain : Je ne commencerai à m'en soucier que le jour où un robot sera capable d'inventer une histoire d'en rire, un blague inédite, et d'en rire.

Mais je peux encore me tromper dans mes réflexions du week-end dernier.

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Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/05/le-trans-humanisme.html