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Loi antiterroriste et droits de l'homme : inquiète, l'ONU met en garde la France

 

Depuis le détournement des indemnités de la guerre du Golfe par François Mitterrand en 1991 notre pays est devenu un authentique « totalitarisme mafieux » où toutes sortes de dérives totalitaires deviennent possibles.

 

Après la loi renseignement qui permet de surveiller sans restriction l’ensemble des citoyens - alors que seuls les « islamistes radicalisés » méritent un tel traitement - les députés de l’Assemblée Nationale vont voter vraisemblablement une loi sur la « sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme » qui fera passer les lois de l’état-d’urgence dans le droit commun de tous les jours. 

Dans l’Hémicycle, le débat verra s’affronter, jusqu’au vote de la loi prévu le 3 octobre, les tenants d’une ligne sécuritaire, pour ne pas dire totalitaire, et ceux qui s’inquiètent des d’entraves aux libertés fondamentales.

Cet état de fait inquiète l’ONU et Le gouvernement français a deux mois pour répondre à deux rapporteurs de l'ONU, inquiets des restrictions aux libertés.

La publication d'un tel document n'est pas conforme à la tradition onusienne. Deux rapporteurs spéciaux des Nations unies en matière de droits de l'homme, l'Irlandaise Fionnuala Ní Aoláin et le Français Michel Forst, ont adressé une lettre au gouvernement français le 22 septembrerévèle France Inter ce jeudi, afin d'alerter sur les risques que comporte le projet de loi antiterroriste approuvé par le Sénat le 18 juillet dernier et actuellement débattu à l'Assemblée nationale.

Dans leur texte, les rapporteurs se disent "très préoccupés par le fait que plusieurs éléments de ce projet de loi semblent poser des problèmes sérieux en matière de respect des droits de l'homme". Ils pointent notamment les "définitions vagues du terrorisme, ce qui exacerbe les craintes que les pouvoirs d'urgence puissent être utilisés de manière arbitraire".

"Je suis particulièrement inquiète par le libellé vague des dispositions susmentionnées", écrit Fionnuala Ní Aoláin. "En outre, donner aux autorités non judiciaires, en particulier les préfets et les policiers, un pouvoir discrétionnaire étendu et élargir la portée des procédures et pratiques de contrôle, présente le risque sérieux de conséquences invasives néfastes sur les droits de chacun et en particulier, discriminatoires, pour les personnes de confession musulmane."  

 

France: The Dangers of Permanent Emergency Legislation https://t.co/RGeLckRvEk via @just_security

— Fionnuala Ni Aolain (@NiAolainF) 27 septembre 2017

 

Les deux commissaires craignent une "incidence néfaste" de la loi sur "l'exercice du droit à la liberté et à la sécurité personnelle, du droit d'accès à la justice, à la liberté de circulation, à la liberté de réunion, la liberté d'expression et la liberté de religion ou de conviction".

"Les pouvoirs exceptionnels ne sont pas censés devenir permanents", précisent les rapporteurs.

Le gouvernement a désormais deux mois pour répondre à cette lettre, qui exige des garanties et des précisions pour éviter tout abus : "Veuillez m'informer s'il est prévu d'établir un ou plusieurs mécanismes transparents de surveillance et de suivi sur l'action des préfets et les pratiques de la police, afin de garantir et d'offrir un recours effectif contre toute discrimination et les abus de pouvoir possibles de ces autorités", conclut la lettre. 

 

#France: Les droits humains doivent être respectés dans contexte de lutte contre le terrorisme. https://t.co/8XDL9oMhBL

— Michel Forst SR HRD (@ForstMichel) 27 septembre 2017

 

"Il n'y a aucun doute que face aux attaques terroristes commises en France depuis 2015, les autorités françaises soient fondées à prendre des mesures visant à mieux prévenir ce genre d'actes", reconnaissent évidemment les rapporteurs spéciaux.

"Il convient cependant de garder à l'esprit que l'histoire de la France et son engagement dans le domaine des droits de l'homme soulignent une conscience aiguë de la part de votre pays selon laquelle la prévention à long terme du terrorisme et de l'extrémisme dépend intimement de l'application effective et équitable des droits de l'homme."

"Beaucoup regardent ce qui se passe en France"

Les deux experts ont renchéri mercredi par un communiqué, où ils "exhortent la France à mettre son projet de loi antiterroriste en conformité avec ses obligations internationales". 

"La normalisation par ce projet de loi des pouvoirs d'urgence risque de menacer gravement l'intégrité de la protection des droits en France, tant dans le cadre de la lutte contre le terrorisme que plus largement", écrit Fionnuala Ní Aoláin.

France Inter a rencontré l'un des auteurs de la lettre, Michel Forst, rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'homme. Pourquoi ce projet de loi inquiète-t-il les Nations unies, plus habituées à se pencher sur la situation des droits de l'homme en Azerbaïdjan ou en Hongrie ? Il l'explique à France Inter : "C'est plus qu'une inquiétude... Ce que va faire la France n'est pas anodin et on a envie que la France fasse mieux pour ne pas inspirer d'autres pays."

Les rapporteurs demandent expressément la mise en place d'un mécanisme de supervision de la loi, confié à un organisme indépendant, comme par exemple le Défenseur des Droits.

"La France est une démocratie de premier plan avec un engagement profond et permanent envers l'État de droit et la valeur des droits de l'homme. Beaucoup de pays regardent avec attention ce qui se passe en France, pour s'inspirer de son exemple, soulignent les deux experts."

"En démontrant comment la gestion des menaces terroristes peut être menée dans le cadre de l'État de droit, sans mettre en péril son engagement envers la protection des droits de l'homme, la France a un rôle de premier plan à jouer, tant à l'échelle nationale, régionale qu'internationale."

T.V.

Source : « msn actualité »

 


Loi sur « la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme »

 

Loi anti-terroriste ?

C’est demain… que seront votée les lois de la sortie de l’état-d’urgence, pour entrer dans le droit commun de tous les jours : Un petit-pas en avant, mais un grand bond vers la dictature .

 

Ou comment la « Gauloisie-des-droits-de l’homme » s’apprête à devenir un État policier que même le bloc communiste n’a pas pu ni su pérenniser, où chacun est désormais transformé en un horrible suspect potentiel.

Finalement, j’ai bien fait de me tirer avant l’heure de ce pétrin invraisemblable et vous plains bien.

Vous, vous êtes encore béats, tous, ravis que « Tagada-à-la-fraise-des-bois » ait pu, avec son « état-d’urgence » ,vous protéger des islamistes.

Après tout, ils n’ont fait que quelques centaines de morts sur le territoire, plus que partout ailleurs en Europe – où il n’y a jamais eu le piège de l’état-d’urgence – mais comme chacun sait, « ça aurait pu être pire » sans cette mesure.

Et en plus, vous aurez dit « merci » !

(C’est marqué comme ça dans le manifeste des « Maîtres du Monde », je vous le répète assez…).

Les grands vainqueurs, ce sont les « barbus » du Califat qui n’est pas mort pour rien, finalement.

 

« État policier », « despotisme doux », « Jupiterien » : Juristes, avocats et grandes organisations de défense des droits humains critiquent très sévèrement ce projet sur « la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme », qui doit être votée à l’Assemblée nationale demain. Remplaçant l’état-d’urgence qui arrive à expiration, cette loi en prolonge plusieurs dispositions très controversées, banalise l’arbitraire, et autorise même le recours à des polices privées sur la voie publique. À croire que, bien au-delà de la lutte anti-terroriste, c’est toute forme de contestation de l’ordre établi qui pourrait être visée.

C’est en tout cas ce qu’en dise la plupart : Moi je ne crois plus à rien, je constate !

Coincée entre la fameuse réforme du code du travail – dont les cinq ordonnances ont été signées vendredi dernier en direct sous les projecteurs – et le projet de loi de finance 2018, présenté aujourd’hui même (on y reviendra), elle passerait presque inaperçue.

Elle n’a pourtant rien d’anecdotique : « C’est une révolution, puisqu’elle nous fait changer de régime politique : Jamais une telle concentration des pouvoirs aux mains de l’exécutif n’a été atteinte sous la Vème République », s’insurge un avocat membre de la Ligue des Droits de l’Homme.

 

Après son adoption par le Sénat le 18 juillet dernier, puis son passage devant la Commission des lois de l’Assemblée la semaine dernière, son vote au Palais Bourbon risque d’être une simple formalité : « La nouvelle majorité parlementaire n’a peut-être ni le choix, ni le recul nécessaire sur ce texte, mais elle n’a pas l’air de s’en préoccuper beaucoup, en tout cas », raconte un avocat au barreau de Lille et membre du Syndicat des avocats du pays. Le juriste se dit « inquiet » après son audition par le rapporteur de la loi et par les députés membres de la commission des lois : « D’habitude, il y a toujours du débat, de la confrontation ou, au moins, quelques questions. Là, rien, aucune réaction… »

 

Le désintérêt est d’autant plus gênant que l’enjeu est conséquent : La loi « renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme » ne vise rien de moins qu’à remplacer l’état d’urgence installé en « Gauloisie-des-Lumières » au lendemain des attentats du 13 novembre 2015. Après une sixième et dernière prolongation cet été, ce régime doit être levé au 1er novembre, sans pour autant disparaître du paysage : Plusieurs de ces dispositions sont directement reprises dans le texte qui lui succède.

 

C’est le cas des assignations à résidence ou des perquisitions, maintenues moyennant un petit changement de nom. Il faudra désormais parler respectivement de « mesures individuelles de contrôle et de surveillance » et de « visites domiciliaires » (Gag !).

« Mises à part quelques petites modifications d’application à la marge, ce sont exactement les mêmes mesures, décrivant les mêmes logiques », décryptait la secrétaire générale du Syndicat de la magistrature. « On les maquille simplement d’une novlangue pour faire croire à une distinction entre l’état d’urgence et l’actuel projet de loi. »

 

Ce faisant, le projet de loi pérennise donc dans le droit commun un régime d’exception, qui étend considérablement les pouvoirs de l’exécutif, au détriment du judiciaire. « C’est la remise en cause d’un principe fondamental à tout État de droit : La séparation et l’équilibre des pouvoirs », rappelle un juriste et chercheur pour l’ONG Human Rights Watch (HRW). « C’est d’autant plus inquiétant qu’on touche là directement aux libertés individuelles. »

« Lorsqu’une démocratie transfère trop de pouvoirs à la police administrative, on appelle cela une dictature du commissaire. Avec de telles dispositions, on peut sans exagération parler d’État policier ».

Même son de cloche du côté de la juriste Mireille Delmas-Marty, qui voit la menace d’un «despotisme doux » dans cette « dynamique sécuritaire marquée par l’abandon des principes qui devaient garantir les individus contre l’arbitraire ».

Et comme d’habitude, notez que les routiers (et quelques autres grévistes) jouent le rôle de « l’idiot-utile » en masquant par leurs actions cette abdication éhontée du minimum-syndical qui vise votre démocratie…

J’admire.

 

Comme depuis les débuts de l’état d’urgence, ce choix est officiellement motivé par le besoin de renforcer les dispositifs de lutte contre le terrorisme. Un discours resté inchangé avec l’arrivée du nouvel exécutif : « Le risque auquel on est confrontés aujourd’hui et le niveau élevé de menaces justifient parfaitement que l’on prenne un certain nombre de mesures législatives pour lutter contre le terrorisme » se défendait ainsi le « Premier-sinistre », traite « Républicains-démocrates » parmi d’autres, « Éd-Fil-lippe », cet été, dans une interview accordée au magazine Society.

Une obsession qui est toutefois loin d’être aussi légitime qu’on veut bien la présenter : « La France est déjà dotée d’un arsenal législatif très puissant en la matière, l’un des plus robustes d’Europe. Il ne s’agit pas de nier le problème que représente le terrorisme, mais d’expliquer qu’on n’y fait pas face en empilant à chaque fois une loi supplémentaire… », analyse la directrice de « HRW-Transe ».

 

Pis, depuis deux ans, l’état d’urgence a eu pour conséquence d’engendrer toute une série d’abus, outrepassant nettement le cadre présumé de la lutte contre le terrorisme. « Des militants écologistes ont été assignés à résidence lors de la COP 21 ; des interdictions de séjour ont été prononcées à l’encontre de militants participant au mouvement « Nuit Debout » et des interdictions et restrictions de manifester ont été imposées aux organisations syndicales dans le contexte de l’opposition à la loi d’août 2016 relative à la réforme du code du travail ».

L’observation émane de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), qui dresse la liste de ces « dérives (…) constatées récemment dans le cadre de l’état d’urgence » dans un avis public dénonçant « une dangereuse banalisation des mesures de l’état d’urgence ».

Mais vous n’en avez rien à foutre !

Vous préférez bénir la perspective de payer moins de taxe d’habitation dans un an…

Moyennant plus de CSG, naturellement, et vous insurger de la baisse des APL…

J’admire  la cécité généralisée.

 

De son côté, Amnesty International avait publié au printemps un important rapport comptabilisant les différentes entraves, notamment politiques, faites au prétexte de l’état d’urgence : 639 mesures d’interdictions individuelles de manifester ont été prises en 18 mois – dont 574 dans le cadre des manifestations contre la loi travail et 21 dans le cadre de manifestations liées à la COP 21 – ainsi que 155 manifestations interdites, soit une tous les trois jours.

Chapeau-bas !

De pareils dévoiements sont-ils à craindre avec l’adoption de ce nouveau projet de loi ? «On ne peut pas préjuger de l’intention, mais on constate qu’on avait le même discours sur le seul ‘‘objectif terroriste’’ avec la loi de renseignement en 2015. Aujourd’hui elle a une utilisation beaucoup plus étendue, preuve que ce genre de dispositif peut ensuite servir à autre chose, et notamment à contrôler les mouvements sociaux. Il faut considérer ce texte à plus long-terme » témoigne l’association La Quadrature du Net.

 

En singeant l’état-d’urgence, le texte risque donc de produire les mêmes effets.

C’est même une certitude pour certains : « Ce que l’on a vu avec l’état d’urgence était une expérimentation de ce qui va se pérenniser ici ». En cause, plusieurs mesures qui inquiètent plus particulièrement les juristes et associations de défense des droits de l’Homme. Parmi elles, l’une des « quatre mesures phares » selon le Gouvernement : Les « périmètres de protection » que pourront instaurer les préfets pour « assurer la sécurité d’un lieu ou d’un événement soumis à un risque d’actes de terrorisme à raison de sa nature ou de l’ampleur de sa fréquentation », tel que le stipule l’article 1er du projet.

« On pouvait difficilement faire plus vagueÇa signifie que le seul nombre peut engendrer l’activation du dit ‘‘risque terroriste’’ : cela peut devenir très facilement un outil pour enfreindre le droit de manifester… ».

Je vois déjà la gueule que vont faire des grands-magasins des beaux-quartiers parigots les jours de soldes ou de promotions !

Concrètement, palpations, inspections des bagages et fouilles des véhicules – autant de pouvoirs jusque-là soumis à réquisition judiciaire – pourront dès lors être effectuées sur un périmètre, dont l’étendue et la durée sont régies par des critères tout aussi flous, officiellement « adaptées et proportionnées aux nécessités que font apparaître les circonstances » selon le texte.

 

La nouvelle loi stipule que ces contrôles pourront être assurés par des forces de sécurité privé. « Il faut désormais s’attendre à voir des agents de Securitas gérer les manifestations de la voie publique ».

Pourtant une mesure dont l’étude d’impact du projet de loi questionnait même sa constitutionnalité…

Une chose est sûre, les débats brûlants sur la gestion et l’encadrement des manifestations, depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence, ne devraient pas s’éteindre de sitôt : « Les pratiques d’entonnoir et de souricière, les obligations de ranger autocollant ou drapeau risquent de devenir monnaie courante et créer toujours plus de tension ».

 

D’autres dispositions nourrissent les préoccupations, telle l’extension massive des contrôles d’identité sur une bonne partie du territoire Gauloisien. Les « zones frontalières » sont élargies. Auparavant elles ne concernaient que les ports, les aéroports, les gares ferroviaires et routières ainsi qu’une bande de 20 km à partir d’une frontière terrestre. Ce périmètre de 20 km est désormais étendu autour de tous les points de passages de frontières – ports, aéroports, gares – englobant ainsi la plupart des agglomérations, soit 28,6 % du territoire métropolitain, où réside 67 % de la population. La police pourra y mener des contrôles d’identités massifs pendant 12 heures d’affilée (6 heures jusqu’à présent), en s’affranchissant de tout feu vert judiciaire, du principe constitutionnel de la liberté d’aller et de venir, et du principe européen de libre-circulation.

Fort !

 

La Cimade dénonce de son côté l’effacement « des derniers garde-fous juridiques », ouvrant la voie à une forme de « légalisation du contrôle au faciès ». Une accentuation du régime dérogatoire qui pourrait aussi servir d’autres objectifs : « Le caractère exorbitant du dispositif débouche en pratique sur du contrôle discriminatoire et va d’abord servir la politique migratoire, c’est très classique. En l’espèce, il pourrait aussi servir à suivre, voire à empêcher les mouvements des militants politiques, puisque chacun est transformé en potentiel suspect ».

Quel pays…

Vous aurez intérêt à vous savonner à l’eau de Javel en rentrant de vacances…

 

Autre mesure dont on parle moins, inscrite la semaine dernière après le passage devant la commission des lois : La possible radiation d’un fonctionnaire, « eu égard à la menace grave qu’il fait peser sur la sécurité publique » (art 4 sexies).

« Or, cette fois, étrangement, il n’est pas fait mention du terme « terrorisme » dans la rédaction de cet article… ».

Hein ? Malin…

Le concept de « menace grave » étant par définition à géométrie variable, les syndicalistes de la fonction publique auraient-ils, par exemple, du souci à se faire avec le projet de loi ? «Cette disposition incarne tout ce que l’on dénonce sur le fond avec ce texte : accepter un régime dérogatoire aux procédures classiques ainsi que des mesures privatives de liberté sur la base de critères extrêmement flous », poursuit la présidente du Syndicat de la Magistrature.

 

À bien des égards, la notion de terrorisme apparaît – quand elle est mentionnée – comme un alibi, tant elle reste insuffisamment définie. Pour mieux y inclure dans son champ d’approche, les mouvements sociaux et les activistes de tout poil ? « Si quelqu’un dérange, il est relativement facile dans ce contexte d’invoquer le terrorisme… ». Effectivement, le précédent de l’affaire Tarnac rappelle que l’État peut à tout moment et vite assimiler des mouvements de gauche et écologistes à une forme de terrorisme…

« La Cour de Cassation a tranché en considérant que Tarnac n’était pas du terrorisme, ‘‘en l’espèce’’. Le débat est loin d’être clos ».

L’histoire même du terme « terrorisme » trace des contours politiques incertains : « C’est un mot qui a longtemps servi à discréditer les mouvements anarchistes en France, puis à combattre des courants politiques anticapitalistes au niveau international. »

Voilà qui est acté dans le droit-commun…

 

Peu importe qu’il vise effectivement, ou non, des entreprises de nature terroriste ou seulement « islamistes », ce projet de loi produit un glissement fondamental dans le Droit en se fondant désormais également sur des suspicions ou des prédictions. « C’est un renversement d’un principe essentiel du droit : la preuve. En droit pénal, on juge sur des faits, pas sur des comportements. Avec ce texte, on ouvre grand la porte à une police comportementale ».

Le délit ou crime « d’intention » fait son entrée dans le droit pénal et vous approuvez par votre honteux silence…

 

Notez que les défenseurs du texte ont fait valoir auprès de vos élus et des experts qu’il prévoit une évaluation annuelle de la loi, ainsi qu’une clause de caducité pour certaines dispositions. Les assignations à résidence et les perquisitions, notamment, ont une date de péremption fixée au 31 décembre 2020. « Mais on sait d’expérience qu’une fois que c’est rentré dans le droit, il est très difficile de faire marche arrière », tempère d’autres. Quand l’exception devient la norme, on finit par s’y habituer, en témoigne l’expérience du Patriot Act aux États-Unis, loi antiterroriste supposée temporaire devenue permanente.

« Il y a un ‘‘effet cliquet’’, ces mesures ne disparaîtront plus de notre régime de droit. Sans compter le phénomène d’accoutumance alimenté par un discours public largement contaminé au tout-sécuritaire. »

Une banalisation qui a déjà frappé de plein fouet l’inconscient des principaux responsables politiques, à l’image de l’invraisemblable lapsus du sinistre de l’Intérieur, « Gégé-Colombe », au moment de défendre ses amendements devant la commission des lois, la semaine dernière, évoquant la « sortie de l’éta t de droit » pour parler de la sortie de l’état-d’urgence.

Lapsus renouvelé à New-York par « Jupiter »…

 

Dans un tel contexte, le discours du Défenseur des Droits, le très « Chir-rat-qu’ien » « D’jack-All-Good » (qui n’est pas non plus ma « tasse-de-thé » depuis l’affaire de l’hélicoptère au Népal), proactif sur la critique de l’état-d’urgence et de ses dérives depuis plusieurs mois, semble tristement inaudible : « Les démocraties ne peuvent pas répondre aux barbares en allant sur leur terrain, en mettant en cause la protection des libertés. L’État de droit est et restera (à jamais) notre arme la plus efficace ».

C’est certain, mais ce n’est pas le point de vue des « Jupitériens ».

Ils n’ont pas été si nombreux à voter pour lui, mais il faut reconnaître que c’était dans son programme : Il avait prévenu.

Bien à vous toutes et tous, finalement (et ce n’est hélas pas de l’humour…).

 

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2017/09/loi-anti-terroriste.html

 


Véritablement effrayant

 

Ma petite-sœur,

 

Celle que si elle n’existait pas, il faudrait quand même l’inventer, pour des tas de raisons etnotamment celle-là (lire jusqu’au bout), même si quand je me déplace d’un endroit à un autre, elle téléphone à toutes ses copines qui téléphonent à toutes les leurs jusqu’à provoquer d’invraisemblables embouteillages sur les routes improbables où je suis putativement en déplacement, ne serait-ce que pour m’apercevoir au moins quelques secondes, m’abreuve parfois d’informations diverses et même variées.

 

Celle-là (un vidéo de quelques 5 minutes) n’est qu’une compilation de quelques interventions révélatrices et passées de « D’Jack-@talis » (que je n’aime pas vraiment) sur « ses » visions de l’avenir commun.

Effrayant, puisque tout ne sera bientôt que marchandisation, y compris de vos chairs (les âmes c’est déjà fait puisqu’hier vous avez voté et il y a un mois de ça aussi… on y reviendra) et celles de vos gosses.

Les « vieux », c’est déjà fait : On peut légalement les « libérer » des contingences matérielles et vendre leurs organes pas trop décatis.

Demain, on s’apprêtera à finir de les ruiner dans leurs « médiocres » retraites en les ponctionnant toujours plus sur ce qui reste, jusqu’à les pousser à l’indigence et finalement au suicide autant inutiles qu’ils sont devenus : Place aux jeunes, SVP !

Les cycles de la vie…

Les jeunes, ils encombrent les statistiques du chômage, ils coûtent et ne rapportent rien : On va les coller d’office en formation-permanente à l’occasion d’une prochaine réforme de la rentrée.

Les autres il seront priés de la fermer, de dire merci à l’occasion et de casquer pour tous les « sachants » qui savent le bonheur des z'autres mieux que tout le monde…

À condition sine qua non de voter comme il faut et de ne bouffer et picoler que ce qui est autorisé par « l’autorité », exempt de comportement déviant.

 

Non, ce qui m’a étonné c’est le laïus sur l’état d’urgence qui va devenir permanent. Il y a peu justement, la Commission des Lois de l'Assemblée faisait le point sur le sujet.

Et, conclusion unanime (de droâte à gôche) : Il « ne sert plus à grand-chose ». L’activité judiciaire classique a désormais pris le relai et ne justifie plus cette législation d’exception.

Heureusement qu’on peut compter sur de fidèles complices issus des rangs de Daech et leurs sanglants attentats ici et là.

Le problème de vos députés et autres « sachants » ?

Il est bien maigre : Prendre le risque politique d’y renoncer est inassumable (et le sera encore moins par la prochaine législature).

Le risque ? Que lassés de renouveler ce régime d’exception… le gouvernement et les députés le fassent, peu à peu, entrer dans le droit commun.

Ainsi meurent les libertés publiques qui font les démocraties.

Depuis, « Le Monde » (ce quotidien d’étron) révélait le projet de loi soumis l’autre matin par le gouvernement au Conseil de défense, et c’est justement exactement ce qui arrive.

Assignations à résidence, perquisitions sans contrôle judiciaire, avec cette nouvelle loi future… « c’est quasiment toutes les mesures de l’état d’urgence qui vont se retrouver dans le droit commun » (Le Monde).

 

Effrayant.

Sur ce coup-là, le terrorisme islamique ne le criera pas, mais il a franchement déjà gagné la guerre… 

 

Et pour rappel, la perplexité, voire la gêne, a dominé la discussion consacrée à l’état d’urgence, mercredi 22 février dernier, à la commission des lois de l’Assemblée nationale.

Pour sa dernière réunion de la législature, elle examinait le rapport d’étape sur le contrôle des mesures de l’état d’urgence.

Et le constat est partagé : L’état d’urgence ne sert plus à grand-chose !

Déjà en février…

Nous sommes à la mi-juin.

Mais personne ne voit comment en sortir. Le député de Loire-Atlantique « Domino Reims-bourg », président (P.Soce) de la commission des lois, détaillait alors comment « l’activité au titre de l’état d’urgence est très réduite » depuis le 22 décembre 2016, date de sa prorogation jusqu’au lendemain des élections présidentielle et législatives : 67 personnes sont actuellement assignées à résidence et seulement 56 perquisitions administratives ont été ordonnées en deux mois. Deux individus, seulement deux, ont été transférés au parquet antiterroriste après ces perquisitions.

Alors que nous espérions tous que l’armée allait débarquer dans les ghettos de « non-droit », les caves à tournante, les « no-go-zones » et autres parties du territoire laissées en jachère.

« L’essentiel des mesures de l’état d’urgence se concentre sur les opérations de contrôle d’identité et de fouille de bagage ou de véhicule ordonnées par les préfets » : 619 ont été dénombrées.

Les centaines d’assignations à résidence et les milliers de perquisitions ordonnées dans les premières semaines de ce régime d’exception semblent bien loin.

 

Pour lui, « l’activité judiciaire classique a désormais pris le pas sur ces mesures, grâce à une plus grande efficacité des procédures et une meilleure coopération des services qui permettent de judiciariser plus rapidement des dossiers ».

Ainsi l’état d’urgence vient parfois suppléer la justice.

Plusieurs personnes ont fait l’objet d’une assignation à résidence à leur sortie de prison. De même, certains condamnés pour « consultation habituelle de sites djihadistes », libérés automatiquement après la déclaration d’inconstitutionnalité de ce délit, le 10 février, ont été aussitôt basculés sous le régime dérogatoire au droit commun de l’assignation à résidence.

En revanche, de nouvelles mesures restrictives de liberté ont été décidées dans des cas sans rapport avec la prévention du terrorisme, comme dix-sept interdictions de séjour prononcées à Paris en janvier à la veille d’une manifestation, ou l’interdiction de manifestations prévues à Lille en soutien au jeune Théo L., victime de violences policières.

Mais si : Votre droit à manifestation sur le domaine public, constitutionnellement reconnu (le fameux devoir de révolte contre la tyrannie dudit préambule et sa déclaration des droits de l’homme et du citoyen), piétiné par « Tagada-à-la-fraise-des-bois ».

 

Pour le député des Yvelines « J’y-Frédy-Poison », co-rapporteur (Les Républicains-démocrates) de ce point d’étape, a redit alors que « le temps qui passe érode l’efficacité et la nature de l’état d’urgence ».

« On répète la même chose depuis janvier 2016 sur le fait que l’effet de l’état d’urgence s’estompe avec le temps, mais on le prolonge (…) alors que le lien avec le terrorisme est assez ténu », a déclaré de son côté le député des Hauts-de-la-Seine « Séb-Bastien-Pietra-Santa », rapporteur « P.Soce » de la commission d’enquête sur les moyens mis en œuvre pour lutter contre le terrorisme.

Il appelle de ses vœux « un consensus républicain pour sortir de l’état d’urgence après les échéances électorales ».

Or, jusqu’ici, c’est pour prolonger l’état d’urgence que le consensus a été quasi total.

De son côté, le député Europe « Écolologie-Les-Vermoulus » des gauloisiens établis à l’étranger, « Cierge-gio-Concon-Ronaldo », qui a voté contre les dernières lois de prorogation de l’état d’urgence, constate pour sa part que « personne ne voit ici les conditions politiques d’une sortie de l’état d’urgence, c’est très inquiétant ».

Notez qu’on s’en fout : Il ne sera pas reconduit dans son mandat dès l’autre jour.

 

Pourtant, le député de Seine-Saint-Denis « Pasquale-Po-pépé-lin », rapporteur « P.Soce » des lois de prorogation de l’état d’urgence et de la loi du 3 juin 2016 renforçant la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, assure que « nous avons créé les conditions juridiques qui rendent possible la sortie de l’état d’urgence sans nous affaiblir ».

Autre voix dissonante, celle de la députée « P.Soce » de l’Hérault « Marre-Yvonne-Le-dingue-Dain » : Elle s’inquiète d’une prochaine législature qui, « fatiguée de devoir renouveler régulièrement l’état d’urgence, le ferait entrer dans le droit commun ».

Bien vu, car c’est ce que s’apprête à faire le « barbu-havrais » et le Président « Mak-Rond » !

« Un risque profondément antidémocratique », selon elle, auquel elle préfère le fait de « le prolonger en toute connaissance de cause » pour ne surtout pas le faire passer pour un «droit normal ».

Et en effet, l’état d’urgence est actuellement en vigueur jusqu’au 15 juillet et aura ainsi duré vingt mois.

La décision de le prolonger ou non, et donc de continuer à déroger à la Convention européenne des droits de l’homme, sera l’une des premières décisions de la prochaine législature issue des élections de juin.

 

Ce qui va vous amuser grandement, même si vous n’en souffrez semble-t-il pas trop dans votre quotidien, c’est que désormais il est question avec « Mak-Rond » de le prolonger – avec l’efficacité que vous savez – jusqu’à la sortie d’une loi « normale » qui reprendra l’essentiel de l’état d’urgence, comme prévu par « D’Jack-@talis » il y a plusieurs mois de ça…

Il nous avait pourtant prévenus !

Hé jeunes-gens, moi je m’en contre-cogne le coquillard, je ne suis pas là.

Vous – j’entends ma « petite-sœur » – vous n’avez rien à vous reprocher, donc vous n’avez rien à craindre…

D’accord en ce qui vous concerne, sauf quand il vous faudra le prouver à « l’autorité » (qui a pour ça l’éternité devant elle pour vous suspecter de méfaits imaginaires qui n’existent que dans ses procédures)…

Vous verrez : On en reparlera à l’occasion.

Et puis alors quoi ?

 

Effrayant : Au-dessus de l’état d’urgence, il y a quoi, si les djihadistes continuent à persister à frapper à l’aveugle et au hasard ?

Il y a l’état de siège.

Eh dites-donc, pourquoi ne pas sauter également l’étape du provisoire pour finalement « durer » longuement ?

État de siège permanent : J’admire ce futur-là, figurez-vous !

D’autant qu’on peut compter sur quelques alliés de poids dans les rangs de Daech.

Et puis, si un jour ils sont tous trépassés, on en inventera bien d’autres pour vous tenir bien fermement au creux de la pogne.

Entre-temps, on va vous expliquer que nous sommes en guerre : La porte-ouverte à la loi martiale.

Là, il sera trop tard pour protester et vous l’aurez bien cherché…

 

C’est à ça qu’on reconnaît un pouvoir totalitaire : Il ne partage pas. Il veut tout et vous prend tout.

Et là, on peut déjà vous dire que c’est « En Marche ! ».

Vachement bien fait en plus…

D’autant que l’autre jour, je suis tombé sur TNT24 et une interview de « Camp-bas-des-Lys » (« Général-secret-taire » de ce qui reste du « P.soce ») qui te nous racontait que si le Parlement devenait une simple chambre d’enregistrement d’ordonnances diverses, sans opposition (il pensait à lui, bien sûr), le débat (politique) devenait inutile.

Et c’est vrai que sans débat, sinon un pouvoir omniscient, omnipotent qui descend de son olympe jupitérien, verticalement, « à quoi sert un Parlement ? On peut s’en passer ».

D’autant que le « quatrième pouvoir », les médias, vous assomment derrière la « pensée-unique » dictée par les agences de communication autour des thèmes du moment, même quand ce sont des contre-vérités criantes.

Grand schlem.

Pouvoir totalitaire et pouvoir unique = dictature !

Nous y sommes : C’est le « monde d’après » qui se dessine sous vos yeux.

Pas vraiment celui que nous espérions il y a encore quelques mois.

 

Tous cocus !

Effrayant : J’adore…

Merci à ma « petite-sœur ».

 


Christianophobie en Gauloisie-religieuse

 

Les chiffres du ministre

 

Présentant à la presse, le 1er février dernier, le Bilan statistique 2016 des actes racistes, antisémites, antimusulmans et antichrétiens, « Pruneaux Le Rouquin », ministre de l’Intérieur, a évoqué des « résultats tout à fait encourageants ».

En effet, les actes antisémites qui ont diminué de 58,5 % en 2016 par rapport à 2015.

Ils le sont aussi pour les actes antimusulmans qui ont diminué de 57,6 % en 2016 par rapport à 2015.

De même,

– Les atteintes aux lieux de culte et aux sites confessionnels juifs ont diminué de 54 % en 2016 par rapport à 2015 ;

– Les atteintes aux lieux de culte et aux sites confessionnels musulmans ont diminué de 37,5 % en 2016 par rapport à 2015…

Mais quid des lieux de culte chrétiens ?

Il a tout à fait raison de dire « qu’il y a une vigilance toute particulière à avoir sur les lieux de culte chrétiens », car :

– Les atteintes aux lieux de culte chrétiens ont augmenté de 17,6 % en 2016 par rapport à 2015 ;

Notons et signalons-le, que le ministre de l’Intérieur évoque « les lieux de culte et cimetières chrétiens » alors qu’on nous serine qu’il n’y a pas de « cimetières chrétiens » au pays de la Patrie des Libertés mais uniquement des « cimetières municipaux »…

– 90 % des atteintes à des lieux de culte en 2016 l’ont été contre des lieux de culte chrétiens…

– en 9 ans (de 2008 à 2016), les atteintes aux lieux de culte chrétiens ont augmentés de 245 % !

Comment pourrait donc s’exercer cette « vigilance toute particulière » suggérée par le ministre pour les lieux de culte chrétiens ?

Selon les chiffres mêmes du ministère de l’Intérieur, 4.320 lieux de culte et sites confessionnels ont, en 2016, fait l’objet d’une protection ou d’une surveillance par les forces de l’ordre et les militaires de l’opération Sentinelle.

Il s’agit, la plupart du temps, de « patrouilles dites dynamiques » qui ne sont donc pas statiques mais se rendent, par exemple un dimanche matin, sur les parvis de plusieurs églises…

Sur ces 4.320 lieux de cultes et sites confessionnels protégés ou surveillés :

– 2.400 sont chrétiens ;

– 1.100 sont musulmans ;

– 820 sont juifs.

Or, on compte en « Gauloisie-religieuse » :

– 45.000 églises ou temples ;

– 2.500 mosquées ;

– 500 synagogues…

En se en tenant aux chiffres avancés par le ministère de l’Intérieur, on constate que :

– Seuls 5 % des lieux de culte et sites confessionnels chrétiens sont protégés,

En revanche :

– 44 % des lieux de culte et sites confessionnels musulmans le sont ;

– Tous les lieux de culte juifs sans exception le sont…

Autrement dit :

– Tous les lieux de culte juifs sont surveillés ou protégés ;

– 1 lieu de culte musulman sur 2 est surveillé ou protégé ;

– 1 lieu de culte chrétien sur 19 est surveillé ou protégé !

Cherchez l’erreur…

Le ministère de l’Intérieur compte 949 actes de christianophobie. Mais si on inclue quelque 112 sites Internet chrétiens piratés, des délits pas pris en compte par le ministère, ce sont 1.061 actes de christianophobie qui ont été commis en « Gauloisie-laïque » en 2016 : Pratiquement 3 par jour ! 

Les atteintes aux sites chrétiens (lieux de culte et sépultures), comptabilisées à part des actes antisémites ou antimusulmans en 2016, ont augmenté de 17,4 % par rapport à 2015 ! Et les actes visant des lieux chrétiens représentent 90 % du total des atteintes aux lieux de culte (chrétiens, juifs ou musulmans), selon la Place Beauvau, qui note que tous ces actes n’ont pas de motivation religieuse.

Une partie importante de ces atteintes aux lieux chrétiens sont des actes de vandalisme (399) et des vols d’objets cultuels (191), selon les données du ministère, qui font état plus précisément de 14 faits se réclamant d’une motivation « satanique » et de 25 actes « à connotation anarchiste ».

Un petit éclairage dominical qui me fait bien rire quand j’entends les responsables israéliens exhorter les juifs de Gauloisie à migrer chez eux (mais aucun chef musulmans d'en dire autant)…

C’est peut-être dangereux d’être né-juif dans l’hexagone, mais je trouve que ça l’est encore plus que d’être né « papiste » ou « huguenot/hérétique », voire « Orthodoxe ».

Et après tout, peut-être qu’il faudrait qu’on migre tous en Israël, pays de la sécurité-assurée tous les jours, à l’abri d’attentat islamiste et doté de voisins pas du tout belliqueux : Après tout, Jésus et né à Bethléem, a vécu à Nazareth et a été crucifié à Jérusalem.

Il était juif de naissance (par sa mère, son père, y’a un doute…).

De toute façon, ça pourrait ne pas s’améliorer, puisqu’il paraît qu’on en phase de démarrage du « grand-remplacement », d’après des « penseurs-qui-pensent » à votre place…

Et que le ministre laïc ne se démoule pas vraiment en plein état d’urgence…

Passons ! 

Bon dimanche à toutes et à tous quand même.

I3

 


Les services de Renseignement

 

L’été a passé…

 

Qu’en ont-ils fait ?

 

Souvenez-vous, Georges Fenech, un député « Républicain-démocrate », co-auteur d’un rapport de la commission parlementaire sur les services de renseignement et le terrorisme, début juillet, remis au ministre de la sécurité et des cultes qui avait aussitôt opposé une fin de non-recevoir.

Juste un café, pour la forme…

Au lendemain de l’attentat de Nice, le député avait piqué une gueulante : « L'exécutif ne sait même pas ce qu'on a fait comme travail. Ils ne le savent pas. Seul « Nanar-Case-neuve » en a pris connaissance, pour finalement nous expliquer qu'il ne l'appliquera pas. Nous avons demandé à le remettre au président de la République. Il n'y a eu aucune réponse. » 

Ledit rapport pointait pourtant trois faiblesses persistantes du système « Gaulois » : Le renseignement territorial, le renseignement pénitentiaire et bien sûr le manque de coordination entre services et leur trop grand nombre, symbolisé par la multiplication d’acronymes plus barbares les uns que les autres.

L’attentat de Nice puis celui de Normandie ont passé dessus avec cette imprécation gouvernementale : La coordination et la coopération des services avait parfaitement fonctionné, que personne n’en doute !

Au fait, comment les services de renseignement fonctionnent-ils ?

Sans tenir compte de l’aspect judiciaire ou de l’organisation des forces d’intervention (le RAID, le GIGN et la BRI…) en fait personne ne semble savoir.

Rien que la liste ci-dessous a toutes les chances d’être incomplète.

 

On y trouve :

– La Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE). Créée en 1982, elle est placée directement sous l’autorité du ministère de la Défense. C’est le service de renseignement extérieur du pays, chargé de l’espionnage et du contre-espionnage et donc aussi de la lutte anti-terrorisme.

– La Direction du Renseignement Militaire (DRM). Créée en 1992, elle dépend du Chef d’État-Major des Armées (CEMA) qui est lui-même placé sous l’autorité du Président de la République et du Gouvernement. Elle est chargée du renseignement tactique et stratégique sur les théâtres d’opération.

– La Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense (DPSD). Créée en 1981, elle dépend directement du ministère de la Défense. Elle intervient manifestement « en matière de sécurité du personnel, des informations, du matériel et des installations sensibles ».

– La Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières (DNRED). Créée en 1988, elle est rattachée à la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects (DGDDI) du ministère des Finances et des Comptes publics. Elle est chargée de mettre en œuvre la politique du renseignement, du contrôle et de la lutte contre la fraude en matière douanière.

– Le service Traitement du Renseignement et de l’Action contre les Circuits Financiers clandestins (Tracfin). Créé en 1990, c’est une des directions du ministère des Finances et des Comptes publics, au même titre que la DGDDI. C’est un service qui enquête sur la fraude financière, notamment dans le cadre du financement du terrorisme.

– La Direction générale de la Sécurité Intérieure (DGSI). Créée en 2014 pour remplacer la DRCI elle-même issue de la fusion de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) et de la direction centrale des Renseignements Généraux (RG) en 2008. Elle dépend directement du ministère de l’Intérieur et est chargée du contre-espionnage et de la lutte antiterroriste à l’intérieur de nos frontières.

– La Sous-Direction Anti-Terroriste (SDAT). Créée Dieu seul sait quand, elle dépend de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) au sein de la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN) du ministère de l’Intérieur. Installée dans les mêmes locaux que la DGSI, elle est manifestement chargée des enquêtes liées au terrorisme.

– Le Service Central du Renseignement Territorial (SCRT). Créé en 2014, il dépend de la Direction Centrale de la Sécurité Publique (DCSP) au sein de la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN) du ministère de l’Intérieur. Ce service reprend manifestement les missions autrefois confiées aux Renseignement Généraux.

– La Direction du Renseignement de la Préfecture de Police de Paris (DRPP). Créée en 2008, elle fait partie de la Préfecture de Police de Paris qui est elle-même placée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur et des cultes. Il semble qu’elle assure les mêmes missions que le SCRT mais à Paris et dans la petite couronne.

– Le Bureau de la Lutte Anti-Terroriste (BLAT). Créé en 2003, il dépend de la Sous-Direction de la Police judiciaire (SDPJ) qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, dépend de la Direction Générale de la Gendarmerie nationale (DGGN). Le BLAT intervient dans le renseignement et la répression anti-terroriste.

– La Sous-Direction de l’Anticipation Opérationnelle (SDAO). Créée en 2013, elle dépend aussi de la Direction Générale de la Gendarmerie nationale (DGGN). La SDAO est un service de renseignement qui interviendrait, si j’ai bien compris, en soutien au BLAT.

– Enfin, le Bureau du Renseignement Pénitentiaire (BRP). Créé allez savoir quand, il dépend de la Sous-Direction des Missions de la Direction de l’Administration Pénitentiaire du ministère de la Justice. Comme son le nom le suggère, le BRP est chargé des activités de renseignement dans les prisons.

 

Voilà, voilà ! Un vrai boxon administratif, même pas « chapeauté », qui forcément se marche sur les pieds des uns des autres, hors toute velléité de se glisser des peaux-de-banane sous les semelles, naturellement : Que des fonctionnaires assermentés œuvrant avec abnégation, courage et force d’âme, et une redoutable efficacité pour la protection de tous les citoyens !

Douze structures dont les missions et attributions me semblent parfois largement redondantes.

Douze structures qui ont leurs propres chaînes de commandement, leurs propres organisations, des systèmes peu ou pas partagés.

Douze structures qui « collaborent » même au-delà du nécessaire, cela va sans dire…

Ça marche tellement bien que cette organisation porte le sceau infamant des machins administratifs qui ne fonctionnent pas : Une Structure de Coordination !

Pis que ça, pas une structure mais… trois !

 

La coordination de nos efforts de renseignement est en effet assurée par :

– Le Conseil National du Renseignement (CNR). Créé en 2008 et présidé par le président de la République, il assure la coordination des six services constituant la « communauté française du renseignement » (la DGSE, la DGSI, la DRM, la DPSD, la DNRED et Tracfin).

– L’Unité de Coordination de la Lutte AntiTerroriste (UCLAT). Créée en 1984 et rattachée au cabinet du directeur général de la Police Nationale (ministère de l’Intérieur), elle est supposée coordonner la DGSI, la DGSE, le BLAT, la DNRED, le BRP et la DPSD.

– L’État-Major Opérationnel de Prévention du Terrorisme (EMOPT). Créé en 2015 et directement rattaché au ministre de l’Intérieur, qui coordonne le suivi des « personnes radicalisées » pour « s’assurer que celui-ci est bien effectif ».

Mais si !

Même avec les meilleurs spécialistes équipés des meilleurs outils, même en partant du principe que tous collaborent en mettant leur ego de côté, même en multipliant les financements et les dispositifs légaux, c’est sûr que ça ne peut pas marcher.

Même pas en rêve !

C’est d’ailleurs ce que dit la commission d’enquête parlementaire, celle dont le rapport a été enterré version « première-classe » avec palmes !

Il faut dire que les députés proposaient de « créer une agence nationale de lutte antiterroriste, rattachée directement au Premier ministre, en charge de l’analyse de la menace, de la planification stratégique et de la coordination opérationnelle. »

Un comité Théodule de plus tel qu’on pouvait se demander pourquoi ça n’existait pas déjà, puisque là, c’est pire que dans la multiplication des poissons sur les bords du Jourdain ?

Et puis il y a le fond : Tout d’abord, le renseignement de proximité a été le maillon faible de la grande réforme de « Bling-bling » dans sa tête (le bien-nommé), qui a abouti à la création de l’actuelle Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), issue de la fusion de la Direction de la Surveillance du Territoire et des Renseignements Généraux.

Les missions des RG dites en milieu ouvert (suivi des cités, des conflits sociaux…) ont été externalisées au sein d’une sous-direction de la police, qui porte le nom de Service central de renseignement territorial (SCRT), aux effectifs insuffisants.

Du coup, le fossé s’est creusé entre la DGSI et le SCRT, qui permet pourtant de détecter les premiers signes de radicalisation dans les quartiers sensibles.

Et encore, le SCRT a vu ses effectifs passer de 1.622 agents en 2008 à 2.350 aujourd’hui. Il ne s’occupait que d’une centaine d’individus « radicalisés » il y a deux ans, il en compte désormais environ 3.600.

Mais il laisse les plus dangereux (au nombre de 2.000) à la DGSI selon une répartition des tâches plus claires qu’auparavant.

Sauf que le SCRT doit aussi cohabiter avec deux autres entités territoriales : La Sous-direction de l’anticipation opérationnelle (540 analystes), créée en 2013 au sein de la gendarmerie, dont le rapport du député déplore qu’elle soit « encore trop absente des locaux de la DGSI » et la Direction du renseignement de la préfecture de Paris (DRPP), sorte d’État dans l’État, peu impacté par les réformes. 

Le rapporteur « soce » « Seb-Pierre-Sainte » prône d’ailleurs la création d’une seule direction générale du renseignement territorial, regroupant le SCRT, la SDAO et certaines missions de la DRPP. 

Autre faille béante pointée par le rapport : Les services pénitentiaires, qui n'ont fait leur entrée dans la « communauté du renseignement » que le mois dernier, après un an de tergiversations dues aux réticences de « T’oubliera », l’ex-Garde des Sceaux, merci à elle !

Attention les yeux : Le service mobilise aujourd’hui 114 agents en équivalents temps-plein, pour 189 prisons et 68.000 détenus !

« Si les renforcements en effectifs déployés depuis un an vont permettre de professionnaliser ces services, ils ne constituent pas encore le « saut capacitaire » que la délégation parlementaire au renseignement appelait déjà de ses vœux dès 2014 », remarque poliment le rapport…

Celui-ci pointe ainsi le manque persistant de coordination globale des services, symbolisée par l’absence de fichier consolidé des individus dangereux.

« Tout au long de ses investigations, la commission d’enquête a éprouvé de grandes difficultés pour obtenir le nombre d’individus, identifiés comme représentant une menace pour la sécurité nationale, faisant l’objet d’un suivi de la part de l’ensemble des services en charge de la lutte antiterroriste. »

À l’ère des datas, ça fait un peu tache…

La Commission appelle donc à la création d’une base de données commune tout en notant quand même des progrès notables dans le partage d’informations : « Avec la création de la cellule Allat en juin 2015, qui regroupe des officiers de liaison des différents services sous la houlette d'un commissaire de la DGSI, les infos circulent beaucoup mieux, c’est une vraie révolution », en dit le chef de l’un des services concerné.

Mais ces efforts restent largement insuffisants et le rapport s’inquiète de la multiplication intempestive des structures. Ainsi, l’unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT), placée au sein de la police, était déjà censée permettre d’unifier les efforts de tous les ministères…

« Les réunions de l’Uclat ne m’ont jamais servi à rien », balance, lapidaire, un des participants. Et comme si cela ne suffisait pas, le ministre s’était adjoint une nouvelle cellule resserrée : L’état-major opérationnel de prévention du terrorisme (EMOPT) !

En réponse aux attentes, rappelez-vous que le « Capitaine-de-pédalo-à-la-frais-des-bois » a veillé à ne parler que des veilles recettes au lendemain de l’attentat du 14 juillet à Nice : Augmenter les frappes, prolonger l’État d’urgence et le déploiement de la force Sentinelle, etc.

Trois propositions qui ont montré leur inanité dans l’instant : On a bien vu par exemple que la force Sentinelle n’avait même pas eu le droit d’intervenir au Bataclan…

Selon les premiers éléments de l’enquête, l’auteur de l’attentat de Nice n’était pas fiché pour terrorisme et même pas pour « radicalisation » soudaine…

L’enquête parlementaire a montré que les auteurs des attentats du 13 Novembre étaient tous connus des services de police et par la justice, et que personne ne les a empêché de passer à l'action…

Et le mode opératoire d’un camion jeté à pleine vitesse contre une foule rassemblée, ça évoque quoi aux autorités ?

Le patron de la DGSI, en aurait dit qu’il va y avoir des attentats avec des voitures piégés.

On l’attendait à Calvi, souvenez-vous, à l’occasion la clôture de son festival « Calvi on the rocks », mais d’autres voix en disent que c’était à Cannes…

Résultat, le « garde des sots », s’est résigné au début de l’été à revoir les rapporteurs et le rendez-vous doit toujours ne se tenir qu’en ce mois septembre, malgré les urgences. 

La proposition phare à l’ordre du jour sera surtout de créer cette « grande agence nationale de lutte antiterroriste », rattachée à Matignon, sur le modèle américain. Elle serait chargée de gérer la base de données commune, de l’analyse globale de la menace et de la planification stratégique.

« Elle regrouperait en son sein des spécialistes issus à la fois de la fonction publique, des services de renseignement et du monde académique ».

Les universitaires sont ainsi peu impliqués chez nous…

Le ministre de l’intérieur, de la sécurité et des cultes reconnaît qu’il faudrait une plus grande centralisation. Selon Le Monde, il s’est ainsi montré favorable au renforcement du rôle du coordonnateur national du renseignement, très puissant aux États-Unis.

Mais entre-deux, les « cultes » se sont réunis pour envisager un « discours anti-Djihad », une transparence des financements des mosquées par des puissances étrangères, la création de centres et cursus universitaires obligatoires pour devenir Imam.

Vous l’ai-je déjà dit ?

Oui, c’était le 3 août dernier (et encore auparavant d’ailleurs), vous pouvez vérifier : Le terrorisme-islamique n’a rien à voir avec l’islam.

C’est juste une récupération « politique » du Califat et le fait de quelques « désocialisés » de nos zones de non-droit, de nos ghettos-déscolarisés.

Et il me semble, sauf erreur ou omission de ma part, que cette réalité n’est toujours pas prise vraiment en compte : C’est vous dire si je fulmine…

Autrement dit, il ne s’est rien passé d’utile cet été pour la protection de vos chérubins (et accessoirement de vous-même) !

Merci qui ?

Mais aux autistes que vous avez portés au pouvoir en 2012, tiens donc…

 

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/09/lete-passe.html

 


Notre « Ami-râle » écrit à son Président de région…

 

La Normandie-réunie…

 

Et moi je ferme cet après-midi pour rejoindre Portoferraio, pour une « brève » césure estivale d’un peu plus d’un mois, loin de tout : Prendre un bain de mer à mâtine, en principe dans une eau claire et fraîche, je ne vous raconte pas le plaisir qui m’attend !

Si… si durant 4 heures de route, aucun obstacle ne vient percuter mon « tas-de-boue-à-roulettes », bien sûr.

Il n’empêche, notre « ami-râle » m’a encore surpris : Il écrit à « Herr-Vais-Mort-rein »plaidant pour son projet de « Grand-Clipper normand » et, avec son autorisation, je reprends une partie de son courrier pour vous faire comprendre tout l’indispensable intérêt que ça représente pour « mon pays » (celui que j’aime tant…)

Nous avons passé une partie de la semaine à épiloguer sur les attentats qui secouent la planète, où quelques « fêlés » du neurone versent dans l’horreur indicible.

J’ai tenté de vous montrer que n’avons pas les bonnes réponses, parce que nous avons laissé pourrir une situation de « Grand renoncement » dans nos ékoles, collèges et même lycées et universités : Plus aucune des « valeurs » fondamentales de notre civilisation-occidentale (mais bon, même l’Orient y souscrit jusqu’au-delà de l’immensité du Pacifique…) n’est enseigné dans le cadre de l’ékole-obligatoire.

Que dis-je ? Non seulement elles ne sont pas enseignées, mais elles ne sont même pas effleurées ni encore moins présentées à tous ces futurs citoyens que sont nos gosses (les vôtres aussi, notez bien), mais en plus elles sont vertement critiquées par au moins deux générations d’instituteurs et « professeurs des ékoles » : Non seulement ils n’apprennent plus ni à lire, ni à écrire ni à compter, mais ils sont « assignés » par les pouvoirs politiques et les théories fumeuses des « pédagogues » à œuvrer à l’équilibre psychologique et l’ouverture d’esprit des chères « têtes blondes » qu’il ne faut surtout pas traumatiser par une discipline, pourtant nécessaire pour un travail en groupe, un peu présente…

Et au bout du compte, nos prisons sont archipleines de « déjantés » sans foi ni loi, sans compter tous ceux qui sont remis en liberté faute de place d’accueil, ou qui sont pris en charge par des milieux spécialisés assis sur les dogmes-préconçus, même s’ils sont obsolètes.

De plus une faible frange non négligeable verse dans la violence-absolue, aveugle et suicidaire : Tout leur convient mieux que leur sort réservé dans « la norme » !

Faites-le calcul (mieux que moi) : Notre PIB va (peut-être) atteindre 2.490 milliards d’euros en 2016 (d’après le FMI de « Cri-cri-La-Garde-meurt-et-ne-se-rend-pas »).

Nous nous compterons 67 millions de « résidents » en « Gauloisie-splendide » et estivale.

Autrement dit chacun d’entre vous, jeunes, vieux, femmes, enfants, vieillards, mourants et nouveau-nés, compte donc pour 37.164 €/an de PIB, tous les ans.

En admettant que l’espérance de vie ne soit que de 70 ans, chacun de vous a créé, créera quelques 2,601 M€ de « richesses » : Le prix d’une vie, d’une seule !

En moyenne, bien sûr et en valeur 2016…

Alors on se dit qu’on doit pouvoir investir, au moins un peu, dans des solutions qui évitent les massacres inutiles, autant sur les routes que sur la promenade des anglais.

Et que c’est de la responsabilité commune, notamment à l’égard de nos devoirs incontournables envers l’avenir de chacun, donc des pouvoirs publics.

Et à ce prix-là, un seul des grands-clippers de « l’Ami-râle », ça ne vaut même pas 20 vies épargnées…

De quoi vous faire réfléchir pour ce dernier jour « d’active » (en tout cas, en ce qui me concerne).

Oui, mais pourquoi des clippers de haute-mer plutôt que d’autres solutions éprouvées ?

Eh bien, notamment parce que les « autres » solutions ne sont pas aussi efficaces qu’on le prétend : La preuve par les faits !

Mais celle-ci le serait-elle plus ?

Aucune idée tant qu’on n’aura pas essayé, aurai-je tendance à répondre, même si ça reste largement insuffisant comme argutie.

Je préfère reprendre plutôt ce qu’il en dit lui-même en reprenant les travaux du le docteur Pierre Pennec, un spécialiste, ancien médecin-chef de l’Hôpital de la Roche-sur-Yon qu’il cite dans son courrier.

À vous d’en juger : 

« La navigation en haute mer d’adolescents, et de jeunes adultes, est un puissant moyen de restructuration mentale, et beaucoup de jeunes seraient attirés pas cette activité compte-tenu de l’image de liberté, d’évasion, d’aventure, de risques, d’efforts, de dépassement, qu’elle véhicule.

C’est même une thérapie mise au point au Centre de soins en milieux maritime des Sables d’Olonne.

L'expérience de l'Hôpital Mazurelle, de la Roche-Sur-Yon, qui a fait naviguer 1.500 malades en 10 ans à bord d'un voilier de 12 mètres permet de développer un projet psychiatrique ambitieux avec des grands voiliers en navigations transatlantiques, dans un but thérapeutique, de restructuration mentale, en particulier pour des jeunes sans repère.

Je reprends le texte rédigé par le docteur Pierre Pennec, ancien médecin-chef de l’Hôpital de la Roche-sur-Yon, où nous retrouvons les grands thèmes de responsabilité et d’autonomie dans la pratique thérapeutique. »

EXTRAIT du document intitulé "VOILE EN TÊTE VI", présenté lors des régates de La Rochelle le 24 octobre 1997 :

« …la déstructuration du processus pathologique dont il s'agit ici, est une constante fondamentale de presque toutes les thérapies, aussi bien biologiques et organicistes que psychothérapiques, qu'elle qu'en soit la profondeur. On peut donc placer en hypothèse, que plus on élimine de facteurs environnementaux ayant participé à l'élaboration morbide, ou en ayant seulement témoigné, plus importante est la déstructuration.

Sur ces bases, il a été établi depuis 1962 en Vendée, que les régions naturelles les plus élémentaires étaient la haute mer, le désert, la haute montagne. L'expérimentation s'y est faite depuis cette date, en Mer. On trouve en ce milieu avec le maximum de prégnance, de spécificité, et de pureté, l'Air, l'Eau, le Temps et l'Espace. Tout s'y déroule en outre, au sein d'un groupe restreint permanent.

Les exigences, voire les contraintes de la vie à bord, sollicitent obligatoirement toutes les fonctions psychiques et physiques de la Vie de Relation. Elles nécessitent leur réorganisation, harmonieuse, dans toutes les dimensions de l'Être intégré (psychique, corporel, social, cosmique).

Ce sont peut-être ces caractéristiques dynamiques mais plus sûrement encore l'environnement qui font que le marin se distingue assez nettement du terrien. À cet égard, pour ce qui nous concerne, on insiste généralement sur la présence constante de l'autre dans les activités coopératives indispensables, qui stimulent grandement la socialité inhibée ou négativée du patient.

Une différence est à faire entre la simplicité extrême de la structure de l'environnement en haute mer et la proximité persistante des éléments de la vie habituelle dans la navigation côtière, en se souvenant que le maximum de dépouillement environnemental sollicite en réaction un maximum de fonctions physiologiques fondamentales.

La relativité du temps devient aussi très vite dans ce contexte, une évidence pour tous. Le cosmos s'impose comme seul recours pour l'évaluation de la durée. Mais outre cette temporalité sidérale, il faut intégrer aussi celle du bord, rythmée par les impératifs de la navigation (quarts) et de l'inévitable vie du groupe (repas, sommeil).

La durée optimale de l'épreuve thérapeutique interroge inévitablement dès les premières étapes de l'expérience. Plusieurs années de réflexion nous amènent à penser que l'unité utile de temps thérapeutique est le mois. Si l'on dispose de moins de temps tout reste possible cependant, il suffit alors d'adapter, peut-être de répéter les croisières ou de prolonger le "rêve du voyage".

La temporalité maritime, marquée de ses particularités, n'est pas un temps suspendu dans le cours de la vie. La croisière nécessite une préparation avant l'embarquement, dans un sas institutionnel, à terre si possible, où se retrouvent tous les participants, soignants et soignés.

Au retour on ménage symétriquement un temps de restitution pour l'évaluation, les bilans individuels et collectifs, les projets, les suites du programme collectif, et de chaque programme individuel.

Nous avons pu noter, sans équivoque possible, que même après vingt ans, le groupe marin ainsi formé, perdure et se reconstitue spontanément. Chaque patient reste en effet très marqué par l'expérience vécue et parle à son propos de "bout du tunnel", de "temps de normalité", de "ciel bleu dans l'enfer". "Quand repartons-nous ?" devient un leitmotiv.

Il est souhaitable qu'il s'agisse toujours d'un "voyage de rêve", qui remplit spontanément l'imaginaire pendant le temps de préparation (images, sons, lectures, récits) et qui se retrouve à l'identique, ensuite, dans la réalité du concret.

Cette expérience, d'une grande intensité vécue, appelle la critique, voire l'autocritique de l'imaginaire délirant. Il y a là un support psychothérapique utilement exploitable pendant de nombreuses années.

À travers leurs multiples expériences, les équipes soignantes insistent toujours sur l'importance de points particuliers, notablement répétitifs, sinon constants :

- La responsabilisation : l'homme de barre sent peser sur lui la charge de la vie de tous les passagers, et retrouve un niveau de vigilance et d'attention depuis longtemps oublié.

À l'inverse de la situation thérapeutique habituelle, c'est, ici, le patient qui contrôle : le pouvoir change de camp.

On a même pu dire que dans les cas les plus remarquables d'implication du sujet dans la situation de navigation, la folie l'avait déshabité. Sans doute parce qu'elle n'a plus de sens alors, ni plus de place dans cette nouvelle économie existentielle. Le choix est clair dit-on souvent avec insistance : vivre, ou parler son délire…, ou barrer !!

- Le plaisir, en contrepoint de l'angoisse ou de la peur, se décline sous toutes ses formes pendant le voyage et surtout après. Il constitue un des piliers de la thérapeutique de restructuration. Nul ne le conteste dans le milieu maritime des soins qui rejette massivement le dolorisme comme philosophie fondatrice du soin et de la santé.

La mer et le bateau suscitent des déferlements fantasmatiques universels. Leur puissance, que vérifient les investissements démesurés, imaginatifs ou tangibles, ne peut laisser insensible le thérapeute toujours à la recherche d'une plus grande efficacité. En ces lieux sont accumulées les énergies des origines, archaïques, qui fondent le vivant tout entier et l'humain notamment.

Cette puissance, ainsi mobilisée, n'a guère d'équivalent pour se mesurer, s'opposer, se substituer aux monstruosités envahissantes de l'univers intérieur dans les déviations pathologiques de la réalité objectale… »

Et là, on parle de vrais-malades, de réelles souffrances…

Même pas de primo-délinquants ou de « proto-cinglés » en voie de radicalisation.

« L’Ami-râle » reprend la présentation du projet à son Président de région :

« Si l’expérience de l’Hôpital Mazurelle a été destinée à une population spécifique, celle des personnes en souffrance mentale, elle a permis de définir une pratique et une théorie qui permet d’extrapoler ce type d’action restructuratrice à des publics présentant aussi des handicaps, comme les jeunes marginalisés ou les toxicomanes.

Et il y a fort à faire, car les besoins sociaux sont importants.

Le développement du terrorisme dans notre pays nécessite d’aller au fond des choses et d’envisager toutes les hypothèses. Si des solutions radicales sont indispensables comme créer des centres pénitenciers de haute sécurité pour des incarcérations à vie de tous les individus ayant commis des attentats - ils ont fait le choix d’être des ennemis publics, et il faut les traiter comme des ennemis publics - il n’en est pas moins nécessaire d’envisager des solutions humaines pour ceux qui sont en marge de la société et la navigation en haute mer est une solution intéressante.

Ce type de thérapie pourrait aussi être recommandé pour nos soldats qui souffrent du syndrome de stress post-traumatique de guerre.

Car à côté de nos blessés physiques, il y a nos « blessés psychiques ». Vous connaissez bien sûr le sujet de par votre position d’ancien ministre de la défense. Il y a peut-être quelque chose à faire de ce côté-là.

Ce projet de construire un grand voilier-école intéresse TOUS LES JEUNES comme les lycéens, les étudiants des grandes-écoles, des IUT, des facultés, les écoles professionnelles. Il doit être, de plus, accessible aux handicapés comme c’est le cas avec le « Lord Nelson » du Jubilee Sailing Trust.

Peut-on choisir un meilleur exemple éducatif de « vivre ensemble », de fraternité ?…

D’autre part, le fait de naviguer entre des ports français et européens permet aux jeunes de découvrir les régions maritimes européennes, et cela me semble au moins aussi important que l’action de formation humaine, l’apprentissage de la liberté, de la responsabilité.

Ainsi, on peut même envisager la création d’un « Erasmus maritime » qui permettrait d’embarquer pendant plusieurs semaines des étudiants de plusieurs nationalités sur un même navire, tout en incluant cette expérience dans leur formation universitaire. »

Jusque-là, une solution qui n’a jamais été prise en compte pour tous ces jeunes (et moins jeunes) en perdition.

Il faut dire qu’un mois en embarquant 80 personnes seulement, sachant qu’il n’y a que 12 mois dans une année, l’expérience ne concernerait que quelques 960 personnes par an, au mieux 9.500 en 10 ans et par navire…

La route sera longue !

Je vous invite à vous reporter à ce texte :

http://euroclippers.typepad.fr/mon_weblog/2016/08/un-grand-voilier-%C3%A9cole-pour-la-normandie.html

Pour ma part, j’en fais mon beurre puisque je pars « caboter » un mois durant.

Non pas en « isolement » tel un ermite en méditation, mais justement « en ouverture » sur des « bouts du monde » que je ne connais pas encore.

Car, et c’est là le paradoxe, un navire, c’est un monde clos, comme d’une prison, mais ouvert à toutes les côtes.

Magique en somme !

Demain un petit post pour saluer la planète des terriens (et surtout mon départ) et puis la suite des aventures de « Charlotte » en non-stop jusqu’à mon retour : C’est déjà programmé ! Plus besoin de ma présence devant un clavier : Les robots veillent (ils ne dorment jamais) et prennent le relai.

Bien à toutes et à tous.

I3

 

http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/08/notre-ami-rale-ecrit-son-president-de.html

 

 


Le grand renoncement…

 

Ce qui n’a rien à voir avec le « grand remplacement ».

 

Cette grande invention post-moderne de quelques « intellectuels » qui ne savent même plus comment vendre leur soupe et autre « création » dont on vous gave en vous faisant croire qu’on est en « guerre de civilisation », voire une « guerre de religion ».

C’est finalement trop drolatique d’incompréhension.

Car je suis sidéré du discours-trisomique du « pas d’amalgame » (auquel je souscris des deux mains – et même des deux pieds si je savais les utiliser à signer des pétitions et des engagements solennels) alors que quelques « convergences » devraient sauter aux yeux de n’importe quel autiste-politique.

Et pourtant, aucun n’en a fait mention jusque-là, pas même chez les faiseurs d’opinion, artistes, intellos, médias.

C’était l’autre jour, quand le Proc’ anti-terroriste faisait le point sur ce qu’on l’on savait des auteurs de l’attentat contre le prêtre normand…

Ce n’est pas la première fois qu’il dresse ainsi un « état des lieux » des auteurs de ces « crapuleries-sans-nom » dont sont capables les plus abjects membres de l’humanité toute entière.

Et curieusement, en les relisant, il s’en dégage une sorte de « portrait-robot » assez frappant par ses dénominateurs-communs.

Et pourtant, il indiquait qu’« il n’y a pas de profil type du terroriste »…

De la langue de bois, une fois de plus ?

Ou seulement du politiquement correct ?

Voire une cécité absolue, de celles qui rendent même aphone ?

Si on reprend le profil des tueurs dans ces séries d’attentat depuis quelques années, on peut pourtant constater au minimum les points communs suivants :

– Ce sont tous des hommes ;

– Ils ont entre 18 et 31 ans ;

– Leur milieu familial est globalement originaire d’Afrique du Nord francophone : Algérie, Tunisie, Maroc, parfois du Mali ;

– Ils ont vécu leur jeunesse dans de grandes agglomérations urbaines ;

– Ils se réclament musulman ;

– D’ailleurs leurs parents leur ont donné un prénom caractéristique des mahométans (quand je pense à un de mes « potes-algériens », qui s’appelle Mourad mais se faisait appeler « Marc » dans le civil…) ;

– Ils sont généralement issus de familles nombreuses ;

– Parfois, ils ont un père absent, son image et autorité naturelle réduite à néant, par divorce, abandon de famille ou décès, ce qui laisse des séquelles émotionnelles assez classiques ;

– Ils ont presque tous un passé de délinquant pour violence physique ;

– On s’est au moins déjà plaint d’eux et de leur comportement, parfois jusqu’à porter plainte contre eux ;

– Donc, ils sont généralement connus des services de la justice.

En tout cas des services de police, à quelques exceptions près, et pas seulement des services du renseignement ;

– Ils n’ont pas de passé religieux, fort ou assumé ;

– Souvent, ils se sont radicalisés sur le tard, parfois en prison ;

– Ils finissent tous par commettre des actes à vocation suicidaire…

Eh bien, à part les deux premiers points, vous avez exactement le portrait-robot de 80 % des locataires-précaires de vos prisons !

C’est du pareil au même, sauf que ceux-là, ils échouent lamentablement à prospérer dans la délinquance et se réfugient, non plus dans les « petits-bonheurs » terrestres avec du fric volé ou escroqué, que pourraient leur donner leur vie « d’argent-facile », qui leur est aussi inaccessible, mais dans celui du bonheur céleste d’un dieu qu’ils croient assoiffé de sang… celui de tous ceux qui passent et ne pensent pas comme eux !

Et encore, ce dernier détail leur échappe pour la plupart…

Car, en résumé, le terroriste qui frappe en « Gauloisie-des-Libertés » est un jeune, natif gaulois, âgé entre 18 et 30 ans, ayant fréquenté, un peu, trop peu, les ékoles de la République, vécu son adolescence dans une grande agglomération, en tout cas à proximité, dans l’un de ces ghettos que la « Gauloisie » de la IVème République a su bâtir jusque dans les années « Mythe-errants », avant que les « urbanistes » ne commencent à prendre un peu d’assurance face aux architectes et qu’on parle de « ville-nouvelle », pas toute heureusement devenues « zones de non-droit ».

Sa famille proche est nombreuse, l’éducation paternelle est défaillante, débordée, inexistante.

Il est en échec scolaire plus ou moins marqué et de toute façon vit en marge d’une « normalité » sociétale, jusqu’à être qualifié de « délinquant ».

Des paumés, des « laissés-pour-compte ».

Avec assez peu de contact, voire pas du tout, avec les imams…

Sauf à l’occasion de leur « radicalisation », parfois « expresse »…

Je ne suis même pas sûr qu’il connaisse son Coran en qualité de gamin, comme moi j’ai appris mon Catéchisme.

Si ça se trouve, j’en sais plus que lui sur Allah qu’on a pu le lui en dire.

Et il n’est pas loin du degré zéro de l’éducation civique : Je sais, il a été un temps où, à titre bénévole le plus souvent ou pour les beaux-yeux d’une directrice de collège croisée au hasard des pérégrinations de mon « unique neurone » (celui du « nerf honteux »), j’animais quelques cours sur ce thème dans quelques ZEP.

Là, curieusement, devant la désertion du corps enseignant la plupart du temps encarté, je passais quelques-heures à intéresser, les « têtes-brunes » voire crépues, véritablement à les intéresser, sans chahut, à quelques fondements de principes et historiques de notre beau-pays (celui que j’aime tant…).

Des gamins très curieux d’esprit, parfois très vifs, voire critiques, mais jamais indifférents à ces cours « hors-normes »…

C’était du temps où je faisais « double-quintal », je n’ai donc jamais été inquiété physiquement…

Mieux, pour tout vous dire, dans la foulée j’ai même poussé ma « môman-à-moi-même » (dite la « Vicomtesse », alors qu’elle est la dépositaire-héritière du titre de marquis familial), très « BCBG », grosse comme un haricot-vert poussé avec un déficit hydraulique et lumineux, habitant « les beaux-quartiers-rive-gôche » de la kapitale, à aller consacrer un peu de son temps et de ses compétences à faire « écrivain-public » dans un des quartiers parigots quasiment en feu, du haut de ses 80 balais-révolus au lieu de raconter n’importe quoi sur ceux qu’elle ne connaissait pas, dans son club de bridge avec ses pimbêches issues des mêmes milieux qu’elle.

C’était aussi histoire pour elle de « restituer » un peu de ce qu’elle avait reçu de la Nation pour les plus déshérités et de se frotter à « la vrai vie » par la même occasion…

J’attends toujours sa synthèse écrite pour vous en faire part mais, partie réticente et pour un essai de quelques-mois, ça fait 4 ans qu’elle y retourne, malgré sa santé fragile.

Ce n’est rien, bien sûr, mais elle a complété avec un peu de soutien scolaire chez les « bamboulas », comme elle en disait, et avec quelques succès…

En bref, parce qu’ils ne sont pas « instruits », ont du mal avec le calcul, le vocabulaire, la grammaire, le « vivre-ensemble », parce qu’ils vivent dans des « quartiers-chocs », si les « quartiers-chics » ne viennent pas dans leurs barres-HLM, ils en cultivent une sorte de haine viscérale de ce qui fait « l’autre », car ils se savent quasi-irrémédiablement « déclassés » à jamais, marqués comme au fer-rouge.

Certes, ces mêmes « 80 % » auront leur bac en fin de scolarité, le soi-disant passeport pour l’âge adulte.

Mais il ne vaut plus rien sans une mention et ne donne surtout ni aucun aperçu sur l’environnement qui vous entoure tous et surtout pas un métier : Chômeur ou coursier, ouvrier du bâtiment intérimaire ou délinquant, c’est tout leur avenir possible, même après deux ou trois échecs successifs en enseignement supérieur ou professionnel.

Quand tu n’as pas les moyens de dépasser la L3 (la licence), de nos jours, il n’y a plus beaucoup d’alternatives en ces temps économiques « compliqués »…

Pas d’amalgame, bien sûr, pas de conclusions hâtives, pas de « guide au délit de faciès » de ma part, bien sûr !

Juste le constat d’une faillite éhontée des « dogmes » puissants qui vous font penser qu’on ne peut rien contre la fatalité, cette fatalité-là.

Le « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » est aussi absurde que son inverse.

Et l’inverse, c’est le retour de bâton, tel un boomerang qui vous revient en pleine tronche : Pas d’inquiétude, c’est forcément saignant !

Il me semble que la vraie raison de ces dérèglements majeurs de comportement dont les victimes du terrorisme « Franco-Gaulois » – car pour l’heure, ce sont bien des natifs Gaulois qui en massacrent gratuitement d’autres – n’est même pas à chercher ailleurs que dans les rangs de ces « magnifiques hussards de la République » de « les-ducs-à-Sion-Natio-anal » », formés à la lutte syndicale et même politique depuis mai 1968…

Des générations « acculturées » vivent dans les mêmes rues, places, avenues et boulevards que vous, ne savent pas ce qu’est de fournir un effort, au moins pour eux-mêmes, s’endormir fatigué, rincé par une journée de labeur, n’ont pas de perspectives et finissent, pas tous heureusement, délinquants et/ou criminels-terroristes.

La crème des « soldats de Dieu » : Rien que la lie de l’humanité…

Beau « grand remplacement » peut-on en dire !

En constatant et écrivant cela, je suis triste, immensément triste : Qu’on nomme « un ennemi », certes, mais personne depuis un demi-siècle ne nomme la cause de cet ennemi (que même quelques « bien-pensants » voient dans notre politique extérieure « agressive » : Autant que je sache, l’Allemagne, la Belgique n’ont pas les mêmes « agressivités », mais sont victimes des mêmes terroristes…) dans nos propres rangs, ceux de ces « fonctionnaires zélés » qui ont vu passer tous ceux-là.

D’autant plus que du coup, personne n’envisage, ne peut envisager de remédier à cet état de fait.

Autiste, encore aujourd’hui et jusque dans la douleur des victimes terroristes que chacun déplore mais dont beaucoup ne veulent pas admettre qu’ils ont été complices à ne pas les « intégrer », même si ce n’est pas tous, du haut en bas de la hiérarchie, à force de « démissions » personnelles ou collectives qui ont créé ces phénomènes…

C’est vous dire vous dire mon découragement du moment.

Je vous laisse y réfléchir parce que les plus lucides vous diront qu’il y en a pour des années et des années à « remonter » la pente, et ce n’est pas qu’une question de classement « Pisa » : Non seulement ils ont raison de vous prévenir, mais en plus, tant que rien n’est changé, ces générations vont se démultiplier !

Le prix à payer pour le « Grand renoncement »…

Un choix politique comme un autre qu’on retrouve dans tous ces pays victimes du terrorisme contemporain qui ont leurs propres « poches d’exclusion » sur lesquels d’autres « dogmatiques » surfent si confortablement.

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/08/le-grand-renoncement.html

 


Terrorisme 2016 (1...)

 

De Janvier à Juillet

 

Juste un petit inventaire rapide, pour se rappeler d’abord que le phénomène terroriste n’a pas que la « Gauloisie-victime », loin de là et hélas, et parce que cette liste va devenir obsolète très rapidement : Encore une fois hélas.

Vous êtes peinard affalés au soleil, loin de vos soucis quotidiens : Un post qui sera donc peu lu et pourtant… reprenons !

– 1er  janvier 2016 : Un restaurant français à Kaboul est la cible d'un attentat perpétré par les talibans qui a fait deux morts dont un enfant et au moins 15 blessés.

– 1er janvier 2016 : Une fusillade dans un bar à Tel-Aviv fait 2 morts et au moins 10 blessés.

– 2 janvier 2016 : Une base militaire est attaquée en Inde près de la frontière avec le Pakistan, les quatre assaillants ayant tué au moins 7 personnes.

– 7 janvier 2016 : Une explosion près d'un centre de formation de la police à Zliten en Libye fait 65 morts et plus de 100 blessés.

– 8 janvier : Fusillade dans la station balnéaire d'Hurghada en Égypte. Trois touristes blessés, 1 terroriste tué, l'autre blessé.

– 11 janvier 2016 : Prise d'otages, voiture piégée et fusillade dans un centre commercial à Bagdad, Irak, faisant 12 morts et 14 blessés. L'attentat est revendiqué par Daech.

– 11 janvier 2016 : Le même jour, à Mouqdadiyah, 20 personnes sont tuées par un double attentat dans un café.

– 11 janvier 2016 : Deux véhicules piégés causent 7 tués et 15 blessés à Nahraouan, et 3 morts et 98 blessés à Nabouka.

– 12 janvier 2016 : Un attentat-suicide dans le centre touristique d'Istanbul, Turquie, fait 11 morts (tous Allemands) et au moins 15 blessés.

– 13 janvier 2016 : Un attentat à la voiture piégée devant un commissariat à Çınar, Turquie, fait 5 morts et 39 blessés.

– 14 janvier 2016 : Un attentat à Jakarta, Indonésie fait au moins 6 morts.

– 15 janvier 2016 : Un attentat à Ouagadougou, Burkina Faso, dans l'hôtel Le Splendid et le restaurant Le Capuccino fait au moins 30 morts de 18 nationalités différentes.

– 17 janvier 2016 : À Jalalabad, Afghanistan, un attentat-suicide perpétré par l'État islamique tue 14 personnes. Le consulat pakistanais était visé.

– 19 janvier 2016 : Un kamikaze se fait exploser près de Peshawar, Pakistan, et fait au moins 11 morts.

– 20 janvier 2016 : Une attaque des Talibans dans l'université de Bachar Khan à Charsadda, Pakistan fait au moins 21 morts.

– 20 janvier 2016 : Un kamikaze se fait exploser près de l'ambassade de Russie en Afghanistan, faisant au moins 6 morts et 24 blessés.

– 21 janvier 2016 : Attentat à la voiture piégée et des fusillades dans un restaurant à Mogadiscio, Somalie, fait au moins 19 morts.

– 22 janvier 2016 : Attentat à la bombe au Caire, Égypte qui fait 9 morts, dont 6 policiers.

– 25 janvier 2016 : Trois attaques sur le marché de Bodo Cameroun par les islamistes de Boko Haram font 28 morts et au moins 86 blessés.

– 26 janvier 2016 : Double-attentat revendiqué par l'EI à Homs, Syrie. Au moins 22 personnes sont tuées et 100 blessées.

– 27 janvier 2016 : Trois kamikazes se font exploser, tuant au moins personnes, dans la ville de Chibok dans le nord-est du Nigeria.

– 27 janvier 2016 : Un attentat à la bombe qui a tué 4 militaires dans le Sinaï égyptien. 2 militaires sont blessés.

– 29 janvier 2016 : Un kamikaze de L'EI se fait exploser dans une mosquée chiite à l'est de l'Arabie saoudite, faisant 2 morts et 7 blessés.

– 29 janvier 2016 : Un attentat-suicide commis par un adolescent dans un marché à Gombi Nigeria fait au moins 10 morts.

– 31 janvier 2016 : Au moins 45 personnes sont tuées et près de 110 blessés dans une triple explosion à la bombe près du sanctuaire chiite de Sayeda Zeinab, au sud de Damas Syrie.

– 31 janvier 2016 : Dans la région des Grands Lacs au Tchad, deux attentats-suicides commis par Boko Haram tuent 3 personnes en plus des terroristes et en blessent plus de 50 autres.

– 31 janvier 2016 : Une attaque de Boko Haram fait au moins 85 morts dans un village proche de Maiduguri, Nigeria.

– 6 février 2016 : Neuf personnes au moins sont tuées et 35 blessées par un kamikaze à Quetta, dans l'ouest du Pakistan.

– 9 février 2016 : Un double attentat suicide fait au moins 58 morts dans le camp de Dikwa, Nigeria.

– 17 février 2016 : Une voiture piégée explose à Ankara, Turquie, visant des militaires, et faisant au moins 38 morts et 61 blessés.

– 17 et 18 février 2016 : Des hommes armés ouvrent le feu sur des réfugiés dans la base de l'ONU à Malakal, Sud Soudan. Il y a eu au moins 18 morts et 40 blessés.

– 19 février 2016 : Un double attentat suicide fait 22 morts et 115 blessés à Meme, Cameroun.
– 21 février 2016 : Syrie : Une série d'explosions visant les chiites, revendiquées par l'EI à Damas, Syrie, font près de 134 morts et 180 blessés.

– 21 février 2016 : Un double attentat revendiqué par l'EI à Homs Syrie tue 59 personnes.

– 4 mars 2016 : Fusillade dans un hospice catholique au Yémen, faisant au moins 16 morts.

– 13 mars 2016 : Une attaque revendiquée par AQMI dans des hôtels et une plage, sur un site balnéaire fréquenté par les Occidentaux, près d'Abidjan, Côte d'Ivoire, fait au moins 19 morts.

– 13 mars 2016 : Un véhicule piégé explose sur la place Kizilay à Ankara, Turquie, à 18h45 heure locale, et fait 37 morts.

– 17 mars 2016 : Deux kamikazes se font exploser à Maiduguri, Nigeria, dans une mosquée pendant la prière du matin faisant 25 morts et au moins 30 blessés.

– 19 mars 2016 : Turquie : attentat-suicide à Istanbul, Turquie, dans une rue commerçante, faisant au moins 4 morts et 20 blessés.

– 21 mars 2016 : Attaque revendiquée par le groupe Al-Mourabitoune contre le quartier général à la mission de formation militaire de l'Union européenne à Bamako, Mali, un assaillant tué et deux personnes interpellées.

– 22 mars 2016 : Belgique. Deux explosions à l'aéroport international de Bruxelles, Belgique et une explosion dans la station de métro Maalbeek, entraînent 32 morts et 340 blessés.

– 25 mars 2016 : Un kamikaze se fait exploser dans un stade de foot situé à Al-Asriya, Irak, et tue 32 personnes, dont 17 mineurs et a blessé 84 personnes dont 12 sont dans un état grave.

– 27 mars 2016 : Un kamikaze se fait exploser à l'entrée d'un parc municipal à Lahore, Pakistan, capitale de la province de Pendjab à l'Est du pays et ville natale du Premier ministre pakistanais. L'attentat fait 73 morts et plus de 300 blessés.

– 29 mars 2016 : Un attentat suicide à Bagdad Irak fait 3 morts et une dizaine de blessés.

– 4 avril 2016 : Quatre attentats suicides revendiqués par Daesh à Bassora en Irak. Ces attentats font au moins 22 morts et plus 70 blessés.

– 4 avril 2016 : 17 congolais sont décédés à Brazzaville, République du Congo, lors d'une fusillade survenue tout le long de la nuit dans la capitale.

– 1er mai 2016 : Deux policiers sont tués et 22 personnes blessées dans l’explosion d’une bombe devant le quartier général de la police turque à Gaziantep Turquie, une ville proche de la frontière avec la Syrie.

– 1er mai 2016 : Au moins 33 personnes sont tuées et une cinquantaine blessées dans un double attentat à la voiture piégée à Samawa, en Irak.

– 9 mai 2016 : Un attentat de l'EI à la voiture piégée fait 12 morts et 40 blessés à Bakouba, Irak.

– 9 mai 2016 : Au moins cinq personnes, dont trois policiers, tuées dans un attentat à la voiture piégée à Mogadiscio, Somalie.

– 10 mai 2016 : L’explosion d’une voiture piégée fait au moins trois morts et 45 blessés à Diyarbakir, ville du sud-est de la Turquie à majorité kurde.

– 10 mai 2016 : Un autre attentat le même jour fait 2 victimes et 5 blessés. Ces attentats sont attribués au PKKpar les autorités turques.

– 10 mai 2016 : 11 morts et 23 blessés dans un attentat à la voiture piégée dans la province de Nangarhâr, dans l'est du pays de l'Afghanistan.

– 11 mai 2016 : Au moins 94 personnes sont tuées dans trois attentats à la voiture piégée à Bagdad, Irak, dont l'un a visé un marché bondé, lors de la journée la plus meurtrière.

– 11 mai 2016 : Au moins 8 personnes sont tuées et 18 blessées dans un attentat-suicide revendiqué par Al-Qaïda visant un convoi militaire et plus particulièrement le général Abdul-Rahman al-Halili près de la ville d’Al-Qatan dans l’est du Yémen.

– 13 mai 2016 : 16 supporters du Real Madrid perdent la vie dans une attaque terroriste dans un café irakien.

– 23 mai 2016 : Le régime syrien est frappé en plein cœur par une série d'attentats qui font 148 morts dans sa région côtière.

– 23 mai 2016 : Deux attentats suicides à la ceinture d'explosif à Aden, Yémen, font un total de 41 morts et 50 blessés.

– 8 juin 2016 : Un attentat à l'arme à feu perpétré par 2 terroristes palestiniens contre des civils attablés à un café du centre de Tel Aviv, Israël, fait 4 morts et 7 blessés.

– 11 juin 2016 : L'État islamique mène une double attaque à l'explosif contre un lieu saint chiite d'une banlieue de Damas, Syrie, tuant une vingtaine de personnes.

– 12 juin 2016 : Un attentat à l'arme à feu est perpétré par l'État islamique dans une boîte de nuit gay à Orlando en Floride, États-Unis. Un bilan provisoire de cet acte terroriste homophobe annonce 49 morts et 53 blessés.

– 13 juin 2016 : Un commandant de police et sa compagne sont tués à l'arme blanche à Magnanville, dans les Yvelines, France. Le RAID et la BRI interviennent pour abattre le terroriste présumé, tandis que le fils du couple est retrouvé vivant dans la maison.

– 17 juin 2016 : Une attaque du village de Kuda, dans l'Adamawa, Nigeria, par des combattants de Boko Haram, fait 18 mortes.

– 27 juin 2016 : Trois attentats à la bombe ont provoqué la mort d'au moins 35 personnes à Moukalla, dans le sud du Yémen.

– 27 juin 2016 : 8 attentats-suicides font 5 morts et 28 blessés à Al-Qaa, Liban, un village chrétien situé à quelques kilomètres de la frontière syrienne.

– 28 juin 2016 : Attentat-suicide : Trois kamikazes se sont fait exploser à l'aéroport Atatürk d'Istanbul, Turquie, provoquant la mort de 44 personnes et au moins 238 blessés.

– 1er juillet 2016 : 22 morts et 6 terroristes tués après l'attaque d'un restaurant à Dacca, Bangladesh.

– 3 juillet 2016 : Au moins 292 personnes ont été tuées dans l'attentat suicide à la voiture piégée revendiqué dimanche par le groupe djihadiste État islamique (EI) à Bagdad, Irak, ainsi qu'environ 200 blessés.

– 4 juillet 2016 : Trois attentats font au moins quatre morts à Médine, Quatif et Deddah, Arabie saoudite.

– 5 juillet 2016 : Un attentat-suicide fait 16 morts et 40 blessés dans le quartier kurde de Hassaké, Syrie.

– 6 juillet 2016 : Onze soldats libyens sont tués dans un attentat à la voiture piégée à Benghazi, Libye.

– 6 juillet 2016 : Double attentat à la voiture piégée près d’une base militaire d’Aden (sud), Yémen, tuant au moins 7 militaires.

– 7 juillet 2016 : 5 policiers sont tués et 6 autres sont blessés par des tirs de snipers dans le centre-ville de Dallas, États-Unis.

– 8 juillet 2016 : Des membres du groupe État islamique (EI) ont attaqué un mausolée chiite au nord de Bagdad, Irak, faisant 40 morts.

– 8 juillet 2016 : 6 morts dans un attentat suicide contre une mosquée de Damboa, dans le nord-est du Nigeria.

– 10 juillet 2016 : Deux attaques meurtrières, ont tué six soldats et un garde, dans le sud du pays en Turquie.

– 12 juillet 2016 : Un attentat à la voiture piégée tue 11 personnes et en blesse 32 autres à Rashidiya, un quartier chiite au nord de Bagdad, Irak.

– 13 juillet 2016 : Un attentat à la voiture piégée fait au moins 7 morts et 11 blessés à Rashidiya, près de Bagdad, Irak.

– 14 juillet 2016 : Un attentat au camion-bélier à Nice, France, lors du feu d'artifice annuel de la fête nationale française, fait 84 morts et 303 blessés.

– 18 juillet 2016 : Un adolescent réfugié, blesse 5 personnes à la hache dans un train à Wurtzbourg, Allemagne.

– 22 juillet 2016 : Une fusillade dans un centre commercial de Munich, Allemagne, fait 9 morts et 27 blessés.

– 23 juillet 2016 : 2 kamikazes font exploser leurs ceintures d'explosives lors d'une manifestation à Kaboul, Afghanistan. Le bilan provisoire de l'attaque fait état de 80 morts et 231 blessés.

– 24 juillet 2016 : Un attentat-suicide fait 15 morts et 29 blessés dans un quartier chiite au nord de Bagdad, Irak.

– 24 juillet 2016 : Une attaque à la machette à Reutlingen, Allemagne, fait 1 mort et 2 blessés.

– 24 juillet 2016 : Une explosion dans un restaurant d’Ansbach, Allemagne, fait 1 mort (le terroriste) et 12 blessés dont 3 graves.

– 25 juillet 2016 : Une fusillade dans une boite de nuit à Fort Myers en Floride, États-Unis, fait au moins 2 morts et 14 blessés.

– 25 juillet 2016 : Un attentat suicide à Bagdad, Irak, fait 13 morts et 30 blessés.

– 25 Juillet 2016 : Un attentat à la voiture piégée a frappé un quartier Damas, Syrie, rapporte l'agence officielle Sana. Pas trouvé de bilan.

– 26 juillet 2016 : Au Japon, un homme de 26 ans et ancien employé d'un centre pour personne en situation d'handicap tue 19 personnes et en blesse 45.

– 26 juillet 2016 : Double attentat suicide à la voiture piégée proche de l'aéroport de Mogadiscio, Somalie, et des locaux de l'ONU et l'Union Africaine fait au moins 13 morts.

– 26 juillet 2016 : Deux assaillants prennent en otage 5 fidèles catholiques tout en blessant grièvement l'un d'entre eux. Le prêtre de 86 ans est tué dans cette église de Saint-Étienne-du-Rouvray France.

– 31 juillet 2016 : Les talibans ont revendiqué dans la nuit de dimanche 31 juillet à lundi 1er août un attentat de très forte puissance au camion piégé à Kaboul, Afghanistan. La cible : Un hôtel accueillant des civils et militaires étrangers, déjà visé en 2013.

– 31 juillet 2016 : Somalie, au moins 6 morts dans 2 explosions à Mogadiscio…

Plus de 90 attentats terroristes depuis le début de l’année.

Je vous laisse compter les morts et les blessés : Je n’ai pas le cœur à le faire.

Pour un « bilan », politique ou religieux, totalement inconsistant pour les auteurs de ces actes criminels…

Sachez seulement que l’on compterait 3.800 attentats de même nature depuis le début des années 1970, l’époque de « Septembre-noir », les JO de Munich (Bavière, Allemagne).

Clairement une guerre, qui plus est « asymétrique », qui nous vise tous, pour la plupart du temps, seulement des « anonymes », jamais des « chefs de guerre », d’État, ou de Nation…

Je vous laisse « philosopher » sur vos plages estivales à ce macabre constat avant de vous rejoindre (peu ou prou).

I3

http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/08/terrorisme-2016-1.html

 


Terreur à Bruxelles !

 


C’est où ils veulent et quand ils veulent…

 

Sidéré, j’en reste encore sans voix, la gorge serrée.
Comme à chaque fois, « simplement une immense tristesse qui envahit tout. »
Même pas d’effroi.
Une immense détresse qui tétanise le neurone, rend coi.
Ce n’est même pas « comment », ni « pourquoi » cette invraisemblable monstruosité : Je sais déjà.
Ni qui : Nous le savons tous !

D’autant que là, il s’agit d’un « retour de flamme » des arrestations des jours précédents.
Les autorités belges s’imaginaient bien qu’avec « 90 fous d’Allah » en liberté dans leur quartier de non-droit, venus par la « route des migrants », il y avait de grands risques que cela se produise.
Mais pas au point de fermer la ville comme elles l’avaient décidé en novembre dernier (2015) à la suite des attentats de Paris.
De toute façon, ça n’aurait sans doute pas changé grand-chose, suppose-je.
Et on ne peut pas interdire la ville à tout le monde.
Un quartier seulement, peut-être ? Et encore…
Solutions impraticables.

2016, une année de l’horreur ?

– Le 1er janvier 2016 en Afghanistan : Un restaurant français à Kaboul a été la cible d'un attentat perpétré par les talibans qui a fait trois morts dont un enfant et au moins 15 blessés.

– Le même jour, 1er janvier 2016 en Israël : Une fusillade dans un bar à Tel-Aviv a fait 2 morts et au moins 10 blessés.

– Le 2 janvier 2016 en Inde : Une base militaire est attaquée près de la frontière avec le Pakistan, les quatre assaillants ayant tué au moins 7 personnes.

– Le 5 janvier 2016 au Nigeria : Une attaque de Boko Haram dans le nord-est du pays fait au moins 7 morts.

– Le 7 janvier 2016 en Libye : Une explosion près d'un centre de formation de la police a Zliten fait 65 morts.

– Le 11 janvier 2016 en Irak : Prise d'otages, voiture piégée et fusillade dans un centre commercial à Bagdad faisant 12 morts et 14 blessés.
L'attentat a été revendiqué par Daech.

– Le même jour, à Mouqdadiyah, 20 personnes sont tuées par un double attentat dans un café.

– Le 12 janvier 2016 en Turquie : Un attentat-suicide dans le centre touristique d'Istanbul fait 11 morts (tous Allemands) et au moins 15 blessés.

– Le lendemain, 13 janvier 2016, toujours en Turquie : Un attentat à la voiture piégée devant un commissariat à Çınar fait 5 morts et 39 blessés.

– Le 14 janvier 2016 en Indonésie : Un attentat à Jakarta fait au moins 6 morts.

– Le 15 janvier 2016 au Burkina Faso : Un attentat à Ouagadougou dans l'hôtel Le Splendid et le restaurant Le Capuccino fait au moins 30 morts de 18 nationalités différentes.
L'attentat a été revendiqué par AQMI.

– Le 17 janvier 2016 en Afghanistan : À Jalalabad, un attentat-suicide perpétré par l'État islamique tue 14 personnes. Le consulat pakistanais était visé.

– Le 19 janvier 2016 au Pakistan : Un kamikaze se fait exploser près de Peshawar et fait au moins 11 morts.

– Le 20 janvier 2016 au Pakistan : Une attaque des Talibans dans l'université de Bachar Khan à Charsadda fait au moins 21 morts.

– Le même jour, 20 janvier 2016 en Afghanistan : Un kamikaze s'est fait exploser près de l'ambassade de Russie faisant au moins 7 morts.


– Le 21 janvier 2016 en Somalie : Attentat à la voiture piégée et des fusillades dans un restaurant à Mogadiscio font au moins 19 morts.
L'attaque est revendiquée par les islamistes shebabs.

– Le 22 janvier 2016 en Égypte : L'État islamique revendique un attentat à la bombe au Caire qui a fait 9 morts dont 6 policiers.

– Le 25 janvier 2016 au Cameroun : Trois attaques sur le marché de Bodo par les islamistes de Boko Haram fait 29 morts et au moins 30 blessés.

– Le 26 janvier 2016 en Syrie : Double-attentat revendiqué par l'EI à Homs. Au moins 24 personnes ont été tuées.

– Le 27 janvier 2016 au Nigeria : Trois kamikazes se font exploser tuant au moins 13 personnes, dans la ville de Chibok, dans le nord-est du pays.

– Le même 27 janvier 2016 mais en Égypte : L'État islamique revendique un attentat à la bombe qui a tué 4 militaires dans le Sinaï.

– Le 29 janvier 2016 en Arabie saoudite : Un kamikaze de l'EI se fait exploser dans une mosquée chiite à l'est de l'Arabie saoudite faisant 2 morts et 7 blessés.

– Toujours le 29 janvier 2016 au Nigeria : Un attentat-suicide commis par un adolescent dans un marché à Gombi a fait au moins 10 morts.

– Le 31 janvier 2016 en Syrie : Au moins 45 personnes ont été tuées et près de 110 blessés dans une triple explosion à la bombe près du sanctuaire chiite de Sayeda Zeinab au sud de Damas.
Daech revendique l'attentat.

– Le même jour, 31 janvier 2016 au Tchad : Dans la région des Grands Lacs, deux attentats-suicides commis par Boko Haram tuent 3 personnes et en blessent plus de 50 autres.

– Le 31 janvier 2016 au Nigeria : Une attaque de Boko Haram fait au moins 50 morts dans un village proche de Maiduguri.

– Le 6 février 2016 au Pakistan : Neuf personnes au moins ont été tuées et 35 blessées par un kamikaze à Quetta, dans l'ouest du Pakistan.

– Le 9 février 2016 au Nigeria : Un double attentat suicide fait au moins 58 morts dans le camp de Dikwa.

– Le 17 février 2016 en Turquie : Une voiture piégée explose à Ankara, visant des militaires fait au moins 28 morts et 45 blessés.

– Le 19 février 2016 au Cameroun : Un double attentat suicide fait 24 morts et 112 blessés à Meme.

– Le 21 février 2016 en Syrie : Une série d'attentats revendiqués par l'EI à Homs et Damas ont fait près de 180 morts.

– Le 4 mars 2016 au Yémen : Une fusillade dans un hospice catholique fait au moins 16 morts.

– Le 13 mars 2016 en Côte d'Ivoire : Une attaque dans des hôtels et une plage, sur un site balnéaire fréquenté par les Occidentaux, près d'Abidjan, fait au moins 19 morts.

– Le même jour en Turquie, 13 mars 2016 : Un véhicule piégé explose sur la place Kizilay à Ankara, à 18 h 45 heure locale, et fait 37 morts.
L'attentat est revendiqué le 17 mars par Les Faucons de la liberté du Kurdistan.

– Le 19 mars 2016 encore en Turquie : Attentat-suicide à Istanbul dans une rue commerçante, faisant au moins 4 morts et 20 blessés.

– Le 21 mars 2016 au Mali : Attaque revendiquée par le groupe Al-Mourabitoune contre le quartier général à la mission de formation militaire de l'Union européenne à Bamako, un assaillant tué et deux personnes interpellées.


– Enfin, hier, 22 mars 2016 en Belgique : Deux explosions à l'aéroport international de Bruxelles et une explosion dans le métro entraînant respectivement 14 et 20 morts et plus de 150 personnes blessées, désormais revendiqué par l'EI, le Califat.

L’attentat devenu un mode d’expression presque naturel, sinon « incontournable » !

Presque une quarantaine attaques diverses pour 82 jours, moment où j’arrête le compteur et met en ligne pour le lendemain-matin : Il faudra bien un jour se poser les bonnes questions pour comprendre et prévenir, faire l'effort de quelques réflexions hypothético-déductives, comme tous les stratèges savent le faire pour se protéger.
Une accélération qui en dit en tout cas long sur les « tensions » djihadistes…

D’autant que personnellement, j’aurai parié bien plus pour des attentats en Allemagne, voire en Angleterre : Mais autant il leur est plus difficile de se lancer à l’assaut de la Perfide-Albion qui bloque ses frontières derrière la Manche, autant ils sont aussi déjà sur place ou à portée d’autoroute de l’Allemagne depuis la Belgique.

Tout cela fait horreur.
C’est un sida dont il faudra tôt ou tard se débarrasser. Et comme il n’existe pas de vaccins, ce sera part « tous moyens ».
À ce jeu-là, on a déjà eu la peau d’action directe, de Carlos, de la bande à Baader, de la Fraction Armée-Rouge, de septembre-noir, et de quelques autres des « années de plomb », dont je ne me souviens plus du nom, emportés dans les gouffres de l’Histoire.
Leurs actions n’ont jamais pu aboutir à quoique ce soit de tangible, aucun bénéfice quelconque.
D’autant que dans les attentats djihadistes actuels, il n’y a aucune revendication véritable : C’est juste « la guerre », pour l’horreur, pour le plaisir de tuer de terroriser.
Aucune loi liberticide n’y changera rien.

Et j’en reste coi comme au premier jour, dans une immense détresse qui tétanise le neurone « simplement une immense tristesse qui envahit tout. »
Même pas l’ombre d’un effroi !
De tout cœur avec nos voisins Wallons et Bataves, figurez-vous !

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/03/terreur-bruxelles.html


Déchéance de nationalité

 

Grand guignolesque

 

Voilà bien une idée aussi sotte que grenue saugrenue : Vouloir déchoir de la précieuse nationalité Gauloise, que le monde entier s’arracherait bien, puisque selon le mot de ma Grand-mère (la « Corsa », celle qui avait des principes et gît dans « mon cimetière » personnel), ignominieusement plagiée par Thomas Jefferson, « Chaque homme a deux pays. Le sien et la France » !

Et la preuve de cet universalisme restauré, 2015 nous l’a confirmée : Ils étaient tous « Charlie » en janvier et encore plus tricolores en novembre dernier.

Partout dans le monde !

Une monstrueuse erreur « politique » du Califat de l’EI…

Passons.

Parce que du côté « rive-droâte » de Paris-sur-la-Seine, le « capitaine-de-pédalo-à-la-fraise-des-bois », le locataire précaire du palais de l’Élysée, il en a sorti une « pas mal » devant le congrès de Versailles : Projet de déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux !

Dingue ça : Exactement la même idée qu’un amendement des « Républicains-Démocrates » qui venait d’être repoussée par le Parlement durant l’été avec les félicitations des députés « soces » !

Sans causer du plagiat des propositions de « Marinella-tchi-tchi » sur le sujet !

Et d’ailleurs, pourquoi les seuls « binationaux », que je vous demande un peu ?

Et pas tout le monde qui terrorise ?

Tue des flics et des petites-filles, vole ou viole, bref se met « hors-la-loi » gauloise ?

Là encore, passons : Parce que diverses conventions internationales interdisent de fabriquer des apatrides…

Sauf qu’il y en a plusieurs millions qui se promènent déjà depuis des décennies et qu’ils ont droit au « passeport Nansen » qui est un document d'identité reconnu par de nombreux États permettant aux réfugiés apatrides de voyager alors que le système international des passeports, qui a émergé à la faveur de la Première Guerre mondiale, a dû faire face à l’arrivée d’apatrides russes, mais aussi arméniens en Grèce et bien d’autres encore.

Certes, ce n’est pas la panacée, même si de nombreux pays encadrent la déchéance de leur propre nationalité, y compris aux USA et que ledit document vous permet de passer les frontières en toute légalité et pratiquement sans entrave.

Le Conseil d’État, consulté et saisi dans ses fonctions de « conseiller juridique » de l’État, émet des doutes sur la constitutionnalité de la future mesure.

Tiens donc, ça tombe bien, on va changer la constitution pour y inclure « l’état d’urgence permanent », alors d’une pierre deux coups, ne serait-ce que pour avoir les voix de la « droâte » et faire une majorité des 3/5ème au Congrès – parce que bien sûr, pas question de consulter la populace par voie de référendum, chez « ces gens-là », nés « démocrates-soces » – ce qui est une façon de « piéger » les opposants de tous les bords !

Tollé sur les bancs de la « gôche-soce », les intellos qui savent tout, et même au-delà : Les « frondeurs » se réveillent et n’y vont pas avec le dos de la cuillère, jusqu’aux ex-lambertistes comme l’actuel secrétaire du « P-Soce », « Quand-bat-des-Lys »…

Donc machine arrière-toute sous la pluie des quolibets et c’est « Menuet-Valse » et ses coups de menton, confirmé par « T’oubliera » la « gardes-des-sots », qui sont chargés d’expliquer que voici-voilà, c’est pas sûr, même que pas du tout, finalement !

Pan sur le nasaux du Catalan et de l’indépendantiste guyanaise (ça date de 1978, vous n’étiez pas nés, vous ne pouvez pas vous rappeler), finalement, « au nom de la parole » présidentielle, on maintient le cap !

Grosse rigolade.

Ce n’est plus un pédalo, mais une girouette, d’autant que presque neuf gaulois sur dix sont pour la mesure.

République de « Ripoux », mafieuse et totalitaire qui s’incline devant les diktats des sondages : Où va-t-on au juste ?

Donc rendre la mesure constitutionnelle (en plus de « l’état d’urgence » permanent), devient tout d’un coup une urgence … constitutionnelle, pour être jusque-là probablement anticonstitutionnelle !

Ceux-là, ils nous auront tout fait : Entre le ministre de la fraude fiscale, celui qui écrase d’impôt pour mieux en redonner une partie seulement ensuite, le ministre de la « phobie administrative », les galipettes en scooter, les lois scélérates sur le renseignement, celles sur l’anti-terrorisme qui n’a rien permis d’empêcher quoique ce soit, puis enfin, summum, l’état d’urgence qui permet d’entôler quelques barbus juste sur leur sale mine, c’est décidément Grand-Guignol à chaque détour de la vie politique de ce pays que j’aime tant (et qui est le mien, mais que j’ai finalement bien fait de quitter rapidement) !

Attend, Dukonno, il y a quand même plus simple : On nous dit sur tous les tons et octaves que le pays est en guerre (et ce n’est pas fini : On manquerait même de bombes tellement ça canarde).

Or, si je ne m’abuse, et ça a été le cas durant toutes les guerres, un « national », natif ou naturalisé, quand il se bat contre son pays et/ou ses citoyens, c’est un traite.

Or, un traite, toujours en temps de guerre, on le passe devant le poteau et on lui colle 12 balles dans la peau.

Du temps de Vichy, qui maniait la déchéance de nationalité avec passion, un simple décret suffisait.

Mon « cousin » (celui qui a réussi et dort dans son septuple cercueil situé sous le dôme des Invalides), il faisait d’abord procès, avec un respect minutieux des procédures pénales, mais ça se terminait quand même dans les « kuls-de-basse-fosse », alors que l’occupant nazi prenait des otages au hasard et pratiquait de la même façon, vous rappelle-je.

(Vous n’étiez pas nés, vous ne pouvez pas savoir. Moi non plus je n’étais pas né, mais je me souviens très bien quand même).

Un « binational » déchu, on ne peut plus en faire autant figurez-vous : C’est interdit par les « lois de la guerre » et autres conventions genevoises.

Ce sont des « prisonniers politiques » qui ne peuvent même pas recevoir de traitement dégradant !

Comme « mes cousins-natios-Corsi » qui se revendiquent de ce statut-là…

Par conséquent, la mesure est totalement absurde : Il faut « dégager » les terroristes comme d’une peste contagieuse et létale, quelle que soit leur nationalité et la façon dont elle leur a été attribuée, ici dans l’hexagone, au même titre qu’ailleurs en Irak ou en Syrie, en Afrique ou par ailleurs encore.

C’est une question de sécurité des citoyens, le premier devoir d’un État qui se respecte.

Sans ça, on n’en a plus besoin et il dégage à son tour.

D’autant que nous en avons les moyens et qu’ils sont actuellement en cours d’utilisation opérationnelle.

Simple non ?

État de guerre = Peine de mort immédiate pour l’ennemi et le traite qui nous l’inflige bien, lui et même de façon aléatoire et sans jugement préalable !

État d’urgence ou de droit-commun = Peine de vie.

Pour tous les crimes.

Vie d’incarcération absolue pour les terroristes et les rebelles armés à l’autorité, sans remise de peine, à l’isolement total hors l’avocat commis d’office.

Vie sans espoir de réhabilitation ni de réinsertion : Et les JAP et personnels pénitentiaires en seraient personnellement et pénalement responsables devant la justice du pays, rendue au nom de son peuple de citoyens-nationaux !

À vie vous dis-je !

La plus longue possible, comme pour les parias de tous les horizons.

Alors quoi, qu’est-ce que cette initiative hasardeuse de « politique-politicienne » du « Capitaine-de-pédalo-à-la-fraise-des-bois » ?

Un dément ce mek !

Vous avez élu un dément.

D’autant mieux qu’il n’ouvre pas le dossier sous-jacent qui est celui de la nationalité.

Trop les foins sur les sujets qui fâchent, pas assez kouillu malgré le bonheur de « Juju-Gale-haie », trop « Flanby » quoi.

Là encore, c’est pourtant assez simple : Droits du sol et du sang mélangés, comme depuis la plus haute antiquité romaine.

Mais assorti de deux obligations impératives : À l’âge de la majorité (ou plus tard, au choix de l’impétrant), un engagement solennel envers sa patrie d’accueil, qu’on soit natif ou expatrié de sang, comme pour les « naturalisés » – plus fort peut-être, l’engagement personnel – ; et renoncement définitif et officiel à toute autre nationalité.

Le mek (ou la fille) qui triche, y compris sur le plan de ses obligations fiscales, qui va voter ailleurs, j’irai jusqu’aux mariages mixtes, là, il peut et doit être déchu automatiquement et très logiquement de sa nationalité gauloise.

Et pour tout vous dire, sur ce point, je reste « constant » depuis de nombreuses années déjà.

Même si ça me fait caguer de devoir choisir un jour entre nationalité Gauloise et Corse : Je passerai par l’italienne, s’ils veulent bien de moi, pour bénéficier de l’exonération fiscale qui va avec mes revenus monégasques.

Un jour, un jour peut-être, si je vis assez longtemps pour ça.

Ce qui est moins sûr…

Bon je sais, ça fait un très « Front Bleu-blanc-rouge », mais j’ai l’antériorité historique de l'idée et comme c’est dans « l’air du temps », même sous le casque du scooter de chez « François III », autant rester logique avec soi-même et on y verra plus clair.

Pour l’heure, c’est le boxon.

Notez que pendant ce temps-là, on ne cause pas d’autre chose.

C’est d’ailleurs assez drôle cette tactique-politicienne devenue quotidienne : Le pouvoir se prend un coup de sang en janvier qu’il n’avait pas vu venir malgré lois et règlements nouveaux appliqués avec ferveur par des fonctionnaires zélés z'et assidus.

La réplique se retrouve dans les résultats des élections départementales de mars.

Il persiste à donner toujours plus de moyens à une police politique de plus en plus omniprésente, omnisciente et omnipotente qui mobilise même les services de l’armée, normalement chargée seulement de la sécurité extérieure, et il se reprend un coup de sang juste avant les élections régionales de novembre.

Re-résultat, un vaste coup de balai qui fleurait bon la déroute, mais dont les dégâts sont restés heureusement limités.

Quoique… il y a à dire.

Et bien re-pan, il persiste dans l’attitude des autistes-bornés !

En revanche, les vrais problèmes, la chape de plomb fiscale qui empêche la vraie reprise que d’autres pays voisins connaissent, la décrue du chômage – priorité nationale du quinquennat paraît-il – en échec constant, plus personne n’en parle aveuglé par les délires humoristiques de nos « sachants ».

Vous savez quoi ?

Du coup, il y a vraiment des révolutions qui se perdent : Une façon de maintenir un semblant d'ordre.

Et encore, personne ne voit venir les défis de demain matin. Alors, la mise en place des solutions idoines et réfléchies, voire débattues comme partout ailleurs, elles attendront.

Fabuleux de trisomie-appliquée, finalement.

Source « I-Cube » : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/01/grand-guignolesque.html

 


Wahhabisme et califat

 

L’amalgame et stigmatisation faciles et dangereux.

 

Je ne suis pas musulman, loin de là : Pour moi, Jésus n’est pas qu’un prophète, mais carrément le fils de Dieu, incarné en Homme pour porter un message universel d’amour et de paix.

Aussi, je ne suis pas vraiment qualifié pour causer d’Islam.

Sauf à travers son histoire, des origines à nos jours, quitte à être incomplet.

 

En revanche j’entends depuis quelques temps déjà d’immondes propos sur la religion de mes « potes-musulmans » provenant d’encore plus incompétents pour en savoir, tout comme j’en ai déjà entendu sur ceux qui sont bouddhistes, juifs, taoïstes, huguenots-hérétiques et autres.

De quoi s’indigner, parce qu’autant insultant à l’Intelligence que ceux-là qui portent le fer et le feu dans le sang au nom de leurs principes religieux hérétiques !

 

Salafisme, sunna, hadiths, wahhabisme, vrai islam, faux islam, sunnisme, chiisme, que des mots souvent prononcés à tort et à travers.

Aucun journaliste, « expert » ou homme politique n’a su définir pédagogiquement ce que représentent concrètement ces concepts.

Même les « meilleurs esprits », dont celui de cet « étoilé » pourtant « philosophe », amalgament pour mieux se tromper.

Et en se trompant d’ennemi, d’adversaire, ils trompent tout le monde, en chrétienté, et mettront en place des solutions de défense contre les agressions dont nous sommes victimes en chrétienté qui passeront à côté des objectifs affichés… alors qu’ils sont nécessaires pour la sécurité de tous !

Si mes sources ne se trompent pas elles-mêmes, il faut distinguer deux grandes branches de l’Islam : Le chiisme et le sunnisme.

Au commencement de l’islam était la loi. Plus précisément la loi d’Allah, c’est-à-dire celle de Dieu. Le Coran, livre-saint des musulmans, représente le verbe incréé d’Allah transmis au monde sous forme de révélations faites au prophète Mahomet par l’archange Gabriel.

(Les abus de substances psychotropes plus l’action du soleil ardent, ça a même permis à Moïse de nous sortir le décalogue, alors bon…)

Ce verbe incréé se traduit en règles, en interdits, et pour faire court en une pratique religieuse.

Tous les musulmans partagent le Coran, mais nombreuses sont les divisions quant à la « bonne » pratique, à l’interprétation des hadiths (témoignages oraux de Mahomet) ou à l’authenticité de ces hadiths.

 

Et la scission entre ces deux courants remonte à la mort de Mahomet soi-même, c’est dire s’ils ont tout pigé à l’époque, en 632, lorsque les partisans du Prophète se déchirent sur sa succession et cherchent à savoir qui sera le plus légitime pour diriger la communauté des croyants.

À ce moment, les futurs chiites désignent Ali, gendre et fils spirituel de Mahomet, au nom des liens du sang.

Ceux qui deviendront les sunnites (les adeptes de la sunna, les règles de Dieu) désignent Abou Bakr, compagnon fidèle de Mahomet. 

 

Concernant la pratique religieuse, les sunnites considèrent qu'il n'y a pas d'intermédiaire entre le croyant et Allah, l'iman ayant seulement un rôle de prédicateur qui commente le Coran.

Les chiites en revanche ont un clergé très organisé et l'iman est un guide indispensable.

Une division qu’on retrouve chez les chrétiens entre Papistes & Orthodoxes et Protestants réformés.

 

Les sunnites ont toujours été majoritaires. Ils représentent aujourd'hui environ 85 % des musulmans du monde, les chiites n'en représentant que 15 %.

Ces derniers sont majoritairement présents en Iran, à Bahreïn, en Irak et au Liban. D'importantes minorités existent au Pakistan, en Inde, au Yémen, en Afghanistan, en Arabie saoudite et au Liban.

L’islam sunnite nous intéresse au premier chef pour plusieurs raisons : Il est le courant musulman majoritaire en « Gauloisie-laïque » et dans le monde, et les terroristes islamistes se revendiquent du sunnisme.

Tous les sunnites partagent les mêmes croyances (Coran et Sunna), mais ils se divisent en quatre « madhabs » (écoles juridiques) ayant des interprétations juridiques (« fiqh ») différentes de ces sources communes.

Le malikisme (majoritaire en Gauloisie et dans le Maghreb), l’hanbalisme (Arabie saoudite), l’hannafisme (Turquie et Asie) et le chaféisme (Afrique de l’Est).

Toutes ces écoles prononcent des fatwas qui désignent, en francilien-natif, des « avis religieux » ayant force de loi pour les musulmans.

Des avis religieux qui dépassent le droit international et peuvent s’appliquer à tous les musulmans, où qu’ils se trouvent dans le monde.

Auquel de ces « madhabs » appartiennent les salafistes ?

 

À aucun : Ils sont millénaristes et promettent l'apocalypse, la révélation, le règne d'Allah pour très bientôt, comme tous les millénaristes de toutes les sectes passées, religieuses et sanguinaires !

Comme tous les autres, il y a tellement de signes qui l'annoncent à l'unisson…

 

Et en effet, ces derniers sont des « réformistes ».

Ils entendent reconstruire l’islam des origines, à la manière des protestants pour le christianisme, et prétendent pouvoir dépasser les fatwas des quatre écoles juridiques susmentionnées.

Bien que ne respectant pas les avis d’une école juridique, ils sont pourtant sunnites.

Et au sein du monde sunnite, leur présence suscite de vives oppositions. Par beaucoup d’aspects, ils sont les héritiers du wahhabisme du XVIIIème siècle qui est une construction théocratique, donc politique, contre le califat des Ottomans. 

Au sein du salafisme, il faut opérer un distinguo entre les « quiétistes », les Frères musulmans et les djihadistes.

Les premiers refusent la politique active, les seconds n’y rechignent pas, les troisièmes s’engagent dans le combat armé sans attendre.

Tous ont pour point commun de s’affranchir des règles des « madhabs », mais tous ne sont heureusement pas terroristes, loin de là : D'où l'absurdité des amalgames et stigmatisations.

En revanche, tous ont le même projet : Restaurer l’islam des origines et convertir le monde entier à leur foi. Ils sont expansionnistes.

En ce sens, les djihadistes ne sont que des quiétistes impatients qui respectent la pensée politique de Sayyid Qutb (Frère musulman égyptien et penseur théologico-politique) : Internationalisme avec Allah en réponse au socialisme nassériste, révolution, hégémonie culturelle.

Notons, d’ailleurs, que la plupart des djihadistes se sont formés chez les salafistes « pacifistes ». La « Gauloisie chrétienne » doit donc refuser de céder du terrain tant à l’islam de combat qu’à l’islam politique.

Peu importe les bonnes intentions de façade.

D’ailleurs, certains salafistes quiétistes prétendent que l’État islamique est « kharidjiste ». Ce qui est faux.

Si la pratique rigoriste (est mécréant celui qui accomplit un acte de mécréance) les rapproche, le « kharidjisme » est une vieille école sectaire islamique principalement présente au sultanat d’Oman.

Et des sectes « chrétiennes », nous en avons aussi, comme les Mormons, les scientologues, autant que chez les juifs comme les Hassidiques et autres…

 

Au sein du sunnisme, le wahhabisme est plus un mouvement politico-religieux saoudien comme esquissé ci-dessus, fondé au XVIIIème siècle par Mohammed ben Abdelwahhab.

Selon cette vision puritaine et rigoriste du Coran, il se veut issu de l'islam sunnite hanbalite et considère que l'islam devrait être « réformé » pour revenir à sa « forme originelle » qu'il définit selon une interprétation littéraliste et conservatrice du Coran et des hadiths.

 

Il me semble que depuis plus d’un millénaire, l’islam sunnite s’accorde pour accepter quatre grands courants, unanimement reconnus comme garants de l’orthodoxie religieuse. Il s’agit des quatre écoles de droit sunnites, dans leur ordre d’apparition ; le hanafisme, le malikisme, le chafiisme et le hanbalisme, leurs noms étant tirés de leurs fondateurs.

Au XVIIIème siècle, le théologien alors controversé, Mohammed ben Abdelwahhab, s’oppose aux quatre grands courants sunnites en proposant sa propre interprétation de l’islam.

Cette nouvelle doctrine est rejetée par son frère Souleyman, de rite hanbalite comme son père, et qualifiée de sectaire par des théologiens des principaux courants sunnites et chiites, au motif qu’elle contredirait les principes fondamentaux de l’islam traditionnel orthodoxe en termes de dogme, de droit et d’interprétation des textes sacrés.

Réciproquement, la mouvance d’Abdelwahhab rejette toutes les autres écoles, qualifiées de « déviantes ».

Et, pour des raisons liées à l’Histoire de la péninsule arabique, au XXème siècle, elle devient la religion officielle du Royaume saoudien, lui conférant ainsi le monopole idéologique.

 

Bien que fortement médiatisée, surtout en ce moment, la pensée wahhabite reste très minoritaire et diffère, voire s'oppose à la plupart des autres doctrines de l'islam : Elle prône notamment une pratique religieuse purement ritualiste, fondée sur un « taqlid » et un « ijtihad » orienté et laissant au second plan certains aspects du « fiqh » actuel.

Les wahhabites rejettent tous les autres courants de l'islam qui ne suivent pas scrupuleusement leurs dogmes, puisqu’à leur tour ils les considèrent comme hérétiques.

D’après eux, les chiites et les soufis ne sont tout simplement pas « croyants » pour les wahhabites.

D’ailleurs, ces derniers détestent les iraniens, situés au nord du Golfe Persique…

 

Et le corpus idéologique avec le salafisme est le même, les deux courants se référant essentiellement à deux figures que sont Ibn Taymiyya et Mouhammad Ibn Abdel Wahhab, mais le wahhabisme diffère du salafisme sur la notion de chef politique.

Leur doctrine rejette toute interprétation du Coran et de la sunna qui diffère de celle du sens orthodoxe conservateur. Les wahhabites rejettent également toute innovation (bid'ah) comme l'invocation d'Allah à travers des saints ou du prophète Mahomet au travers d'une intercession (tawassoul).

Les adeptes disent suivre la doctrine des « gens de la tradition et du consensus » (ahl as-sunna wal-jama`a).

 

Dès lors, le wahhabisme donne beaucoup d'importance à ce qu'il nomme « Thaqafah Islamiyyah ». Et la promotion de la culture islamique est à comprendre avant tout comme le rejet de tout ce qui ne vient pas de l'islam.

La justification théologique viendrait du fait que selon la Sunna, il ne faudrait pas imiter les non-musulmans.

Il est d’ailleurs dans le cas assez facile de faire un parallèle avec le comportement sectaire des Amish.

Mais on peut tout autant retrouver ce type de scissions chez les chrétiens, les « réformés » revendiquant ce même lien direct entre le croyant et Dieu, sans intermédiaire, le pasteur n’étant qu’un guide, alors que le « papiste » se soumet à une hiérarchie ecclésiastique porteuse des principes évangéliques (« soumission » pour le moins légère et « en pointillé », je peux en témoigner personnellement) et diverses branches.

Et tout autant chez les juifs : De toute façon, eux ont l’avantage conceptuel d’être le seul « peuple élu »…

Du coup, le wahhabisme s'est forgé sur une vision très conservatrice de la société, imposant notamment une stricte séparation des sexes.

Mais tout autant justifiant les châtiments corporels, crucifixion, amputation, lapidation, etc. qui nous font tant horreur…

 

Cela a notamment engendré une forte limitation du droit des femmes en vertu du « blocage des moyens » (sadd al dhara'i), principe-clé du droit wahhabite.

Concrètement, dès leur naissance, les femmes sont placées sous l'autorité légale d'un homme, le « gardien » (mahram), qui peut être leur père, leur mari, leur frère, leur oncle ou même leur fils.

Elles ne peuvent rien entreprendre sans son autorisation, que ce soit travailler, voyager, se marier ou même se faire ausculter par un médecin (femme bien sûr).

Elles sont privées du droit de conduire. La plupart des maisons, banques ou universités ont une entrée pour les hommes et une entrée pour les femmes.

À cet égard, l'une des plus grandes références du salafisme, le cheikh Ibn Uthaymin, une figure du wahhabisme saoudien, estime, dans ses consultations juridiques (fatwas), que les femmes de bonnes mœurs ne doivent quitter leur domicile qu'avec l'autorisation du mari ou du « gardien ».

Il précise même, très sérieusement, que « La femme est libre chez elle, elle se rend dans toutes les pièces de la maison et travaille en accomplissant les tâches ménagères ». 

 

En réalité, selon la hedjazie Suhayla Zayn al-Abidin, le wahhabisme a servi à légitimer ce qui n’est rien d’autre que des coutumes locales « najdies » : « Alors que l’islam a permis l’ijtihad (l’interprétation des textes) dans le but de s’adapter aux circonstances correspondant aux différents lieux et aux différentes époques, un groupe d’oulémas, qui n’est pas peu nombreux, s’est contenté de proclamer des interdictions au nom de sadd al-dharaʿi (« blocage des moyens », principe-clé du droit wahhabite). Ceux d’entre eux qui ont appliqué ce principe à la femme l’ont fait parce qu’ils la regardent avec des yeux païens(jahiliyya), et la traitent selon des coutumes et des traditions païennes, qui ne sont en rien une application de ce qu’a apporté l’islam » (Al-Sharq al-Awsat, 30 mai 2004).

 

D’ailleurs, il faut à noter, même si c’est très accessoire, qu'il existe une controverse sur la nature du wahhabisme saoudien.

Pour Yuriy Matashev, « De façon erronée, le wahhabisme est souvent perçu comme une école ou une secte de l'islam. En fait, il s'agit d'un mouvement au sein de l'école du hanbalisme de la branche sunnite de l'islam ».

Alors que pour M. Jarman, la doctrine wahhabite ne cadre pas avec les enseignements traditionnels de l'école hanbalite : « Afin de légitimer leur dynastie et leur doctrine, ils s’appuient sur les travaux de nombreux savants réputés, en particulier ceux d’Ibn Taymiyya. La notoriété du maître, mais surtout sa singularité, servira de lettre de noblesse à Muhammad Ibn ‘Abd al-Wahhâb’ lors de l’instauration de sa doctrine ; un peu comme si Ibn Taymiyya était le père spirituel du wahhabisme ! Il est très fréquent que des leaders ou des mouvements pernicieux se réclament d’un idéal religieux ou nationaliste pour anoblir leurs ambitions. Pour se faire, le charisme d’un Ibn Taymiyya ne sera pas de trop (…) il n’y a pas plus d’affinité entre Ibn Taymiyya et Muhammad Ibn ‘Abd al-Wahhâb qu’il n’y en a entre un Hashémite et un Saoud ».

 

Depuis son émergence au début du XVIIIème siècle, Hafawa Rebhi constate une évolution : « Après avoir démoli les vestiges de la civilisation islamique à La Mecque et détruit les tombes des amis du Prophète Mahomet, les Wahhabites ont fait de « l’excommunication » (Takfir), l’idée névralgique de leur doctrine : « Est mécréant, celui qui invoque à haute voix le Prophète après l’appel à la prière, celui qui visite les tombes et qui y bâtit des Zaouïas. Est mécréant celui qui bâtit des mausolées ». »

Ce qui justifie d’ailleurs la destruction des « lieux de mémoire » de l’Islam, tel les cimetières et maison du prophète ou de sa famille, que ce soit en Arabie saoudite, ou plus violemment les Bouddhas d’orient, les ruines de Palmyre et tant d’autres choses…

Allah est en lien direct avec le croyant, qui n’a besoin ni de figure païenne ni de mausolée pour pratiquer sa religion…

 

Et le salafisme n’est rien d’autre que du wahhabisme, mais poussé à l’extrême.

Le second est « quiétiste » alors que le premier est djihadiste (effort sur soi), guerrier comme d’un devoir, expansionniste comme d’une réalité.

Désormais réalité « politique » avec la proclamation du Califat qui devient sa justification.

Après tout, souvenez-vous, vous chrétiens, de la dernière phrase du « Notre Père » : « Que ton règne vienne sur la Terre comme au ciel, pour des siècles et des siècles ! »

Que croyez-vous que les musulmans attendent tout autant avec ferveur ?

Que pensez-vous d’un imam qui annonce les signes avant-coureurs, tels qu'on peut les constater actuellement quand ils sont dits « mineurs » et annonciateurs de cette imminence-là, alors même que quelques signes majeurs (tremblements de Terre, atmosphère irrespirable) n'attendent que la détestation de l'islam par la Terre entière pour générer la guerre finale débouchant sur le règne d'Allah ?

Le salafisme est certes « millénariste » et apocalyptique, mais s’appuyant sur les textes sacrés, il peut créer l’engouement, tel qu’il devient « attractif », peu importe le prix à en payer pour soi (l'effort sur soi) et pour autrui, de l’avènement annoncé depuis des siècles (des millénaires quand on est juif) du règne du Divin, de son retour sur la Terre des hommes !

Formidablement mobilisateur, faut-il reconnaître pour un croyant, alors qu'il suffirait d'abattre le calife à l'occasion d'un raid aérien pour que l'édifice politico-religieux s'effondre de lui-même…

Alors quand j’entends et lis des propos assimilateurs « wahhabisme/salafisme », même combat, je ne peux que me dire qu’il y a erreur de cible : L’un est « attentiste », l’autre « activiste » et il y a comme un grand écart entre les deux !

 

« On se fourvoie en pensant qu'ils (les saoudiens) soutiennent officiellement Daech », tonne une source gouvernementale.

C'est une absurdité sans nom.

« On n'a jamais eu le moindre renseignement sérieux en la matière. Qu'il y ait des radicaux dans ces pays qui envoient de l'argent, c'est un fait. Mais les autorités renforcent la lutte contre ces financements. Et puis, il faut arrêter de les mettre tous dans le même panier. »

 

Pourtant, bien qu'elle fasse partie de la coalition anti-EI et largue des bombes, l'Arabie saoudite est régulièrement accusée de soutenir les groupes djihadistes.

C’est bien parce que les islamistes ultra-radicaux de Daech sont inspirés par la même idéologie wahhabite que celle du royaume. « Le royaume défend cet islamisme ultra-puritain dont se nourrit Daech. L'Arabie saoudite est un Daech qui a réussi », assène ainsi l'écrivain algérien Kamel Daoud dans les colonnes du quotidien américain « New York Times ».

 

Néanmoins, ce n'est pas la seule raison qui explique les accusations de liens sulfureux entre les Saoudiens et l'EI. Aux débuts du soulèvement populaire contre Bachar al-Assad, le pays du roi Salmane a soutenu l'opposition dite modérée.

Objectif : Aider ces rebelles sunnites à bouter hors du pouvoir le président syrien, alaouite (issu d'une branche minoritaire du chiisme dont je vous rappelle qu’il y a détestation réciproque).

Alors que le conflit s'enlisait, une partie de ces groupes aidés financièrement par le royaume se sont radicalisés.

Certains font même partie des cibles visées aujourd'hui par la lutte anti-Daech. L'Arabie saoudite, prise à son propre piège, a commencé à être menacée par l'EI sur son sol, dès 2014. Depuis, Riyad s'est mis à combattre cet adversaire qu'il a, d'une certaine manière, contribué à faire naître.

 

Le Qatar, petite presqu'île posée sur l'Arabie saoudite, est lui aussi accusé d'entretenir des liaisons dangereuses avec les terroristes de l'EI.

C'est pourtant dans cet émirat grand comme l'Île-de-France que se trouve la base aérienne américaine d'Al-Udeid, où est établie une partie de l'état-major de la coalition anti-EI.

Les soupçons sur une bienveillance des 300.000 Qatariens à l'égard des djihadistes trouvent leurs origines dans l'existence de certaines fondations qui effectuent effectivement des dons pour financer des groupes terroristes.

Une pratique que les autorités de Doha ne cessent de combattre depuis 2013.

Le gouvernement de l'émir Al-Thani a ainsi renforcé son arsenal législatif en 2013 pour endiguer le flux de fonds en provenance du Qatar à destination de divers groupes et individus extrémistes.

 

Dans le viseur, le secteur des œuvres de bienfaisance (et des activités sociales, une autre obligation impérieuse des musulmans).

Une campagne en ligne connue pour financer des djihadistes en Syrie a ainsi été stoppée par les autorités.

Un Jordanien qui travaillait dans une organisation caritative, soupçonné de financer des terroristes a été expulsé.

Des interdictions d'entrer au Qatar ont aussi été émises pour plusieurs personnes soupçonnées d'activités illicites afin de les empêcher de lever des fonds pour financer des groupes terroristes depuis Doha.

Etc.

 

Alors arrêtons de faire l’âne pour avoir du son, puisque le son, en l’occurrence, ce sont des « coups de bâtons ».

Qui plus est, atrocement et aveuglément sanglants.

Si nous étions moins kons et mieux instruits de l’islam, il me semble qu’on mettrait un terme à ces mécénats salafistes en gelant les transferts de fonds, qu’on réglementerait l’activité des mosquées, qu’on expulserait les imams radicaux (ou non) dont les prêches se feraient en arabe (ou en anglais ou en n’importe quoi d’autre) : Il suffirait d’étendre, éventuellement par décret, la portée de la loi n° 75-1349 du 31 décembre 1975 que personne n’est censé ignorer dans ce foutu pays qui est le mien (et que j’aime pourtant tant…).

 

Au lieu de ça, on va chercher des poux dans la tonsure de nos « sachants » à propos de supposés liens entre « radicaux » et quelques entreprises qui donnent encore à becqueter à nos prolos locaux (ou impatriés).

C’est dire si les amalgames sont si faciles qu’ils ne siéent qu’aux imbéciles !

C’est dire si parfois, que je regrette d’avoir des yeux et des oreilles…

Moi « l’immortel-provisoire », parfois, j’ai l’impression de m’être trompé d’époque en naissant ici et pas ailleurs…

Que ça m’en donne des boutons de fièvre, comme ma grand-mère !

 

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/wahhabisme-et-califat.html

 


Le Califat de l’EI (3/3).

 

Un projet politique basé exclusivement sur le Coran

 

Les États-Unis et leurs alliés ont réagi contre l’EI et le Califat tardivement et avec stupéfaction.

Les ambitions de l’organisation et les grandes lignes de sa stratégie étaient manifestes dans ses déclarations et sur les réseaux sociaux dès 2011, quand l’EI n’était qu’un mouvement parmi les nombreux groupes terroristes présents en Syrie et en Irak. 

 

En 2011, Abou Bakr Al-Baghdadi s’était déjà qualifié de « commandeur des croyants », un titre habituellement réservé aux califes.

Si nous avions identifié les intentions de l’EI plus tôt et compris que le vide politique en Syrie et en Irak lui donnerait tout l’espace nécessaire pour les mettre en œuvre, nous aurions au minimum poussé l’Irak à renforcer sa frontière avec la Syrie et à négocier des accords avec sa population sunnite. Et pourtant, début 2014, « Baraque Au-Bas-Mât » a déclaré au New-Yorker qu’il voyait l’EI comme un partenaire plus faible d’Al-Qaïda. « Si une équipe de basketteurs junior enfile des maillots de la NBA, ça ne fait pas d’eux Kobe Bryant », a-t-il ironisé.

Une erreur stratégique qu’on paye désormais cash en Europe et en Afrique.

 

Punis de notre indifférence initiale, nous attaquons maintenant l’EI sur le champ de bataille en soutenant Kurdes et Irakiens, ainsi qu’au moyen de frappes aériennes régulières, y compris en Syrie. Certains observateurs ont appelé à une intensification de la riposte, parmi lesquels plusieurs porte-la-parole de la droite interventionniste américaine et bientôt européenne qui se sont exprimés en faveur du déploiement de dizaines de milliers de soldats américains, anglais, français, allemands et autres.

 

Ces appels ne doivent pas être rejetés précipitamment : Une organisation qui ne cache pas ses intentions génocidaires se trouve à deux pas de ses victimes potentielles et commet quotidiennement des atrocités sur le territoire qui est déjà sous son contrôle, jusqu’à pousser à l’exil des centaines de milliers de ressortissants, déjà au Liban, en Turquie et dans le reste de l’Europe.

En outre, si l’EI perd son emprise sur les territoires syrien et irakien, il cessera d’être un califat.

Celui-ci ne pourra plus être au cœur de sa propagande, ce qui fera disparaître le supposé devoir religieux d’émigrer pour le servir. 

 

Et pourtant, les risques d’une escalade de la violence sont considérables. Une invasion représenterait une grande victoire pour la propagande des djihadistes du monde entier, qui pensent tous que les États-Unis veulent s’embarquer dans une croisade des temps modernes pour tuer les musulmans.

À quoi s’ajoute notre maladresse lors de nos précédentes tentatives d’occupation.

La montée de l’EI, après tout, n’a été possible que parce que notre occupation de l’Irak a ouvert un espace pour Zarqaoui et ses successeurs.

 

Étant donné tout ce que nous savons sur l’EI, continuer de le saigner peu à peu au moyen de frappes aériennes et de batailles par alliés interposés semble la moins mauvaise solution.

Le coût humanitaire de l’EI est élevé, mais la menace qu’il représente pour les États-Unis et l’occident est ainsi limitée, hors les attentats commis par quelques-uns.

Le noyau d’Al-Qaida fait figure d’exception parmi les organisations djihadistes en raison de son intérêt pour « l’ennemi lointain » (l’Occident).

Les principales préoccupations de la majorité des organisations djihadistes concernent des questions plus proches de chez eux. C’est particulièrement vrai pour l’EI. Abou Bakr Al-Baghdadi a demandé à ses agents saoudiens de « régler la question des rafida (chiites) d’abord, puis des Al-Sulul (sympathisants sunnites de la monarchie saoudienne), avant de s’attaquer aux croisés et à leurs bases ».

 

Les combattants étrangers (ainsi que leurs femmes et leurs enfants) se rendent dans le califat avec un aller simple : Ils veulent vivre selon la véritable charia et nombre d’entre eux cherchent à devenir des martyrs.

Quelques « loups solitaires » soutenant l’EI ont attaqué des cibles occidentales et d’autres attentats se produiront.

Toutefois, malgré le climat de terreur indéniablement instillé par ceux-là, la plupart des agresseurs se sont avérés être des amateurs frustrés, incapables d’émigrer vers le califat.

Même si l’EI se réjouit de ces attentats, notamment dans sa propagande, il n’a planifié ni financé aucun d’entre eux.

On rappelle que l’attaque contre Charlie Hebdo à Paris était principalement une opération d’Al-Qaïda.

 

S’il est contenu, il est probable que l’EI causera lui-même sa propre chute. Il n’est allié à aucun autre pays et son idéologie garantit que cela ne changera pas.

Les terres qu’il contrôle, certes vastes, sont pour l’essentiel inhabitées et arides.

À mesure qu’il stagnera ou que son territoire rétrécira lentement, sa prétention d’être le moteur de la volonté de Dieu et l’agent de l’apocalypse perdra de sa valeur.

À mesure qu’augmenteront les informations sur la misère qui y règne, les autres mouvements islamistes radicaux seront discrédités : Personne n’a jamais cherché à ce point à appliquer strictement la charia en faisant appel à la violence. 

 

Il serait facile d’évoquer, concernant l’EI, un « problème avec l’islam ».

La religion autorise de nombreuses interprétations et les sympathisants de l’EI sont moralement responsables de celle qu’ils ont choisie. Et pourtant, en faire une institution contraire à l’islam peut être contreproductif, notamment si ceux qui entendent ce message ont lu les textes sacrés et vu que de nombreuses pratiques du califat y sont clairement décrites.

 

Les musulmans peuvent affirmer que l’esclavage n’est plus légitime aujourd’hui, et que la crucifixion est condamnable à ce stade de l’Histoire.

Et nombre d’entre eux tiennent précisément ce discours. En revanche, ils ne peuvent condamner l’esclavage et la crucifixion dans l’absolu sans contredire le Coran et l’exemple donné par le Prophète.

 

L’idéologie de l’EI exerce un attrait puissant sur une certaine population. Les hypocrisies et les incohérences de la vie s’évanouissent face à elle. Les « salafistes » sont incollables sur les textes sacrés. Volubiles, ils exposent leurs idées – et même de manière convaincante si l’on accepte leurs postulats.

Juger celles-ci contraires à l’islam revient à les inviter à un débat qu’ils gagneraient.

Les non-musulmans ne peuvent pas plus dicter aux musulmans la manière correcte de pratiquer leur religion.

Et les musulmans ont lancé ce débat depuis longtemps dans leurs rangs. Il existe une autre branche de l’islam qui offre une solution radicale à l’EI. Elle est tout aussi intransigeante, mais aboutit à des conclusions opposées.

 

Abou Bakr Al-Baghdadi est « salafiste ». Le terme « salafiste » est devenu péjoratif, notamment parce que de véritables criminels ont lancé des batailles au nom de cette école de pensée.

Mais la plupart de ses partisans ne sont pas djihadistes et ils adhèrent généralement à des mouvances religieuses qui rejettent l’EI.

Ils sont déterminés à agrandir le « Dar Al-Islam », la terre de l’Islam, y compris au moyen de pratiques monstrueuses comme l’esclavage et l’amputation – mais pas tout de suite.

Leur priorité est la purification personnelle et l’observance religieuse. Pour eux, tout ce qui menace ces objectifs est interdit, comme provoquer une guerre ou des troubles risquant de perturber les vies, la prière et les études.

 

Lorsque Abou Bakr Al-Baghdadi a fait son apparition, certains imam ont adopté le slogan « Ce n’est pas mon califat ».

« L’époque du Prophète était baignée de sang et chacun sait que les pires conditions de vie pour n’importe quel peuple étaient le chaos, notamment pour l’umma (communauté musulmane). »

Pour cette raison le bon choix pour les « salafistes » n’est pas de semer la discorde en créant des factions et en réduisant les autres musulmans à des apostats.

Au contraire, une majorité de « salafistes » pense que les musulmans devraient se retirer de la vie politique.

Ces « salafistes-quiétistes », comme ils sont qualifiés, sont d’accord avec l’EI pour affirmer que la loi de Dieu est la seule valable.

Ils rejettent aussi les pratiques comme les élections et la création de partis politiques.

Toutefois, la haine du Coran pour la discorde et le chaos signifie pour eux qu’ils doivent se soumettre à quasiment n’importe quel dirigeant, même si certains sont manifestement pécheurs.

« Le Prophète a dit : Tant que le dirigeant ne s’abandonne pas clairement au kufr (mécréance), obéissez-lui ».

« Rendez à César ce qui appartient à César » en a dit le Christ.

 

Et tous les « livres de principes » classiques mettent en garde contre les troubles sociaux.

Vivre sans prêter serment rend effectivement ignorant ou ignare.

Mais la « bay’a » n’implique pourtant pas de faire allégeance à un calife, et certainement pas à Abou Bakr Al-Baghdadi.

Cela signifie, dans une perspective plus large, adhérer à un contrat social religieux et s’engager pour une société de musulmans, qu’elle soit dirigée ou non par un calife.

Pourtant le « salafisme-quiétiste » est un antidote islamique au djihadisme selon la méthode d’Abou Bakr Al-Baghdadi.

 

Les dirigeants occidentaux devraient sans doute s’abstenir de donner leur avis sur les débats théologiques islamiques. Le président US lui-même a presque tenu les propos d’un mécréant lorsqu’il a affirmé l’an dernier que l’EI n’(était) « pas islamique » : Il n’y connaît rien !

La plupart des musulmans ont apprécié l’intention du président américain : Il était à leurs côtés contre Abou Bakr Al-Baghdadi et les chauvins non-musulmans qui cherchent à les impliquer dans les crimes de l’EI.

La majorité des musulmans ne sont toutefois pas susceptibles de rejoindre le djihad. Ceux qui le sont auront vu leurs suspicions confirmées : Les États-Unis mentent sur la religion pour servir leurs intérêts, selon leur sentiment général.

 

Dans le cadre limité de sa théologie, l’EI bourdonne d’énergie et même de créativité. En dehors de ce cadre, il pourrait difficilement être plus austère et silencieux : Sa vision de la vie est faite d’obéissance, d’ordre et de soumission au destin.

Lorsqu’il a fait la critique de Mein Kampf, en mars 1940, George Orwell a confessé qu’il n’avait « jamais été capable de détester Hitler ». Quelque chose chez lui percevait l’image d’un outsider, même si ses objectifs étaient lâches ou détestables.

Le fascisme, poursuivait George Orwell, est « psychologiquement bien plus solide que n’importe quelle conception hédoniste de la vie. (…) Le socialisme et même le capitalisme, à contrecœur, ont affirmé au peuple : ‘‘Je peux vous offrir du bon temps.’’ De son côté, Hitler a déclaré : ‘‘Je vous propose la lutte, le danger et la mort’’, à la suite de quoi une nation toute entière s’est jetée à ses pieds. (…) Nous ne devons pas sous-estimer son attrait émotionnel. »

 

Dans le cas de l’EI, il ne faut pas non plus sous-estimer son attrait religieux ou intellectuel. Le fait que l’EI tienne pour un dogme la réalisation imminente d’une prophétie nous indique au moins la trempe de notre ennemi.

Les outils idéologiques peuvent convaincre certains candidats à la conversion que son message est erroné.

Les outils militaires peuvent limiter les horreurs que l’EI commet.

Mais sur une organisation aussi imperméable à la persuasion, il n’y a pas d’autres mesures susceptibles d’avoir un impact. Même si elle ne dure pas jusqu’à la fin des temps, la guerre risque d’être longue.

 

Conclusions personnelles :

– Ce n’est pas une guerre de civilisation, mais bien plus celle d’un dogme ultra-minoritaire d’origine religieuse.

 

– Or, non seulement on ne peut pas contrer, discuter, avec un dogmatique – même un communiste-stalinien, même après la chute du régime soviétique – mais on ne peut pas plus convertir un religieux dans sa foi…

C’est une des limites de la Raison.

 

– Dès lors, la seule réponse pragmatique me semble de rester faire face au combat qu’on nous impose, même si ce n’est pas le nôtre, et d’affaiblir l’ennemi.

La moins mauvaise démarche, même si elle a été entamée pour d’autres raisons et en vue d’autres objectifs, c’est de détruire l’intendance du Califat.

Toute l’intendance sur laquelle il se repose, ses financements, ses trafics, ses approvisionnements, ses voies de communication, ses forces et son environnement.

L’heure est aux armes sur ce terrain-là et c’est tant mieux.

 

Après que le canon se sera tu, il sera toujours temps de laisser la place à la diplomatie et « aux politiques » : À eux d’élaborer des solutions pérennes dans une région en feu depuis tant de décennies, afin que les réfugiés puissent rentrer chez eux et reprendre goût à l’avenir.

 

Peut-être qu’un jour, les menaces d’attentats pervers, terroristes et aveugles auront alors disparu.

Et dans l’idéal, les suppôts, tous les suppôts des théories millénaristes et apocalyptiques devront être jugés impitoyablement au tribunal des hommes.

Au nom de toutes leurs victimes.

Femmes, enfants et vieillards inclus…

 

Mais là, je rêve peut-être, les yeux grands-ouverts.

Car les théories apocalyptiques sont nombreuses. De mémoire on peut citer Saint-Jean l’évangéliste lui-même (qui visait Rome et dont on attend toujours le commencement), d’une autre envergure que les tenants de du calendrier maya, de Paco Rabane soi-même, de ce du temple solaire, de Jim Jones en Guyane et de son temple du peuple, de la secte Aum, de Malachie et sa liste des papes désormais achevée.

Et cætera…

Force est de reconnaître qu’aucune de leur prophétie ne s’est réalisée !

Même celle des marxistes-léninistes et son « genre humain » de demain… 

 

Après tout, nous vivons depuis près de 70 ans, deux générations complètes, sous le règne de « l’équilibre de la terreur » nucléaire où soi-disant tout pouvait (et peut encore) arriver.

La troisième génération arrive et les chercheurs découvrent que le lagon de Mururoa retrouve un foisonnement de vie extraordinaire après plusieurs saisons d’essais nucléaires qui y ont « tout cassé ».

Et pour mieux vous préparer au pire, l’ONU et son GIEC surfent sur les peurs relatives au réchauffement global : Magnifique comme ils peuvent nous tenir en haleine avec leurs prévisions tout autant apocalyptiques que les toutes « écritures saintes ».

Notamment une « montée des eaux catastrophique » de … moins d’une dizaine de centimètres à la fin du siècle !

C’est dire s’ils ont tous tout faux…

Il faudra bien, un jour ou l’autre, en tirer les conclusions qui s’imposent.

 

Merci à vous toutes et tous de m’avoir lu jusque-là !

Et bien à vous.

 

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/le-califat-de-lei-33.html

 


Le Califat de l’EI (2/3).

 

Un projet politique basé exclusivement sur le Coran

 

En novembre 2014, l’EI a diffusé une vidéo de promotion retraçant ses origines jusqu’à Ben Laden. Le film mentionnait Abou Moussab Al-Zarqaoui, le violent dirigeant d’Al-Qaïda en Irak de 2003 jusqu’à sa mort, en 2006, faisant de lui un mentor plus direct. Il citait également deux autres chefs de guérillas ayant précédé Abou Bakr Al-Baghdadi, le calife.

Aucune mention en revanche du successeur de Ben Laden et dirigeant actuel d’Al-Qaïda, le chirurgien ophtalmologiste égyptien Ayman Al-Zawahiri.

 

Al-Zawahiri n’a pas fait allégeance à Abou Bakr Al-Baghdadi et il est de plus en plus haï par ses confrères djihadistes. Son isolement est renforcé par son manque de charisme.

Mais la rupture entre Al-Qaïda et l’EI est amorcée depuis longtemps.

Et désormais, les deux mouvances sont en concurrence, comme on vient de le voir à travers les attentats parisiens d’une part, ceux de janvier étant revendiqués par Al-Qaïda, ceux de novembre à Paris par Daech ; et en réplique ceux du Mali, du Tchad et du Cameroun par Boko-Aram rattachés à Al-Qaïda…

Et on ne compte même pas les exactions d’Aqmi, au Yémen et ailleurs.

Une surenchère sanglante !

 

Une autre figure importante est aujourd’hui en disgrâce : Abu Muhammad Al-Maqdisi, un religieux jordanien de 55 ans qui est l’un des grands architectes intellectuels d’Al-Qaïda. Sur presque toutes les questions de doctrine, Al-Maqdisi et l’EI sont d’accord. Ils sont étroitement liés à l’aile djihadiste d’une branche du sunnisme appelée le « salafisme », d’après l’expression arabe al salaf al salih, « les pieux devanciers ».

Ces « devanciers » sont le Prophète lui-même et ses premiers disciples, que les « salafistes » honorent et imitent.

 

Al-Maqdisi a été le mentor d’Al-Zarqaoui, qui est allé en Irak avec ses conseils en tête. Avec le temps, l’élève a toutefois dépassé le maître, qui a fini par le critiquer.

Leur contentieux concernait le penchant d’Al-Zarqaoui pour les spectacles sanglants – et, d’un point de vue doctrinaire, sa haine des musulmans non salafistes, qui allait jusqu’à les excommunier et les exécuter – leurs ennemis, vous dis-je.

Dans l’islam, le « takfîr », ou excommunication, est une pratique dangereuse d’un point de vue théologique. Si l’accusateur a tort, alors il devient lui-même apostat car il s’est rendu coupable d’une fausse accusation – un acte puni de mort.

Et pourtant, Abou Moussab Al-Zarqaoui a imprudemment allongé la liste des comportements pouvant rendre les musulmans infidèles.

 

Abu Muhammad Al-Maqdisi a écrit à son ancien élève qu’il devait se montrer prudent et ne pas « émettre de larges proclamations de takfîr » ou « déclarer des personnes coupables d’apostasie en raison de leurs péché ».

La distinction entre apostat et pécheur est un des désaccords fondamentaux entre Al-Qaïda et l’EI : L’un est nettement plus radical que l’autre et c’est tout ce qui les sépare.

Le musulman, qu’il soit chiite ou sunnite, il peut avoir peur du Califat.

 

D’autant que si nier la sainteté du Coran ou des prophéties de Mahomet relève clairement de l’apostasie, Abou Moussab Al-Zarqaoui et l’organisation qu’il a créée estiment que de nombreux actes peuvent justifier d’exclure un musulman de l’islam, comme vendre de l’alcool et des drogues, porter des vêtements occidentaux, se raser la barbe ou encore voter lors d’une élection.

Et, par exemple, être chiite est aussi un motif d’exclusion, car l’EI estime que le chiisme est une innovation, or innover par rapport au Coran revient à nier sa perfection initiale !

Ainsi pas moins de 200 millions de chiites sont directement menacés de mort…

Les racines de tous les excès qui tuera le Califat.

Il en va de même pour tous les chefs d’État de tous les pays musulmans, qui ont élevé le droit des hommes au-dessus de la charia en se présentant à des élections ou en appliquant des lois qui ne viennent pas de Dieu…

 

Conformément à sa doctrine sur l’excommunication, l’EI s’engage à « purifier le monde » en exterminant de larges groupes de personnes.

Les publications sur les réseaux sociaux laissent penser que les exécutions individuelles se déroulent plus ou moins en continu et que des exécutions de masse sont organisées à quelques semaines d’intervalle.

Les « apostats » musulmans sont les victimes les plus nombreuses.

Il semble en revanche que les chrétiens qui ne résistent pas au nouveau pouvoir échappent à l’exécution automatique.

Abou Bakr Al-Baghdadi les laisse vivre tant qu’ils paient un impôt spécial, appelé « jizya », et qu’ils se soumettent.

 

Des siècles se sont écoulés depuis la fin des guerres de religion en Europe. Depuis, les hommes ont cessé de mourir en masse pour d’obscurs différends théologiques.

C’est peut-être pour cette raison que les Occidentaux ont accueilli la théologie et les pratiques de l’EI avec tant d’incrédulité et un tel déni.

 

De nombreuses organisations musulmanes traditionnelles sont même allées jusqu’à affirmer que l’EI était « contraire à l’islam ».

Elles devraient être plus virulentes à son égard, puisque l’organisation menace directement les fidèles !

Toutefois, les musulmans qui emploient cette expression sont souvent « embarrassés et politiquement corrects, avec une vision naïve de leur religion » qui néglige « ce qu’elle a impliqué, historiquement et juridiquement », suggère un chercheur de Princeton d’origine libanaise et expert de premier plan sur la théologie de l’EI.

 

Selon ce dernier, les rangs de l’EI sont profondément imprégnés d’ardeur religieuse. Les citations du Coran sont omniprésentes. Pour lui, l’argument selon lequel l’EI a déformé les textes de l’islam est grotesque et on ne peut le soutenir que par ignorance volontaire.

« Les gens veulent absoudre l’islam », explique-t-il, « d’où le mantra affirmant que ‘l’islam est une religion pacifique’. Comme s’il existait un ‘islam’ !

Ce qui compte, c’est ce que font les musulmans et comment ils interprètent leurs textes. Les membres de l’EI ont la même légitimité que n’importe qui d’autre. »

Tous les musulmans reconnaissent que les premières conquêtes de Mahomet ont été chaotiques et que les lois de la guerre transmises par le Coran et les récits sur le règne du Prophète étaient adaptées à son époque troublée et violente.

Ce chercheur estime que les combattants de l’EI représentent un authentique retour à un islam ancien et qu’ils reproduisent fidèlement ses pratiques guerrières. Cela englobe un certain nombre de pratiques que les musulmans modernes préfèrent ne pas reconnaître comme faisant partie intégrante de leurs textes sacrés.

 

« L’esclavage, la crucifixion et les décapitations ne sont pas des éléments que des(djihadistes) fous sélectionneraient dans la tradition médiévale », affirme-t-il.

Les combattants de l’EI sont « en plein dans la tradition médiévale et ils la transposent dans son intégralité à l’époque contemporaine ».

Le Coran précise que la crucifixion est l’une des seules sanctions permises contre les ennemis de l’islam.

La taxe imposée aux chrétiens est clairement légitimée par la sourate At-Tawbah, neuvième chapitre du Coran, qui intime aux musulmans de combattre les chrétiens et les juifs « jusqu’à ce qu’ils versent la capitation (la taxe) de leurs propres mains, après s’être humiliés ».

 

Lorsque l’EI a commencé à réduire des gens en esclavage, même certains de ses sympathisants ont renâclé.

Néanmoins, le califat a continué à pratiquer l’asservissement et la crucifixion.

« Nous conquerrons votre Rome, briserons vos croix et asservirons vos femmes », a promis Mohamed Al-Adnani, porte-parole de l’EI, dans l’un des messages qu’il a adressés à l’Occident.

« Si nous n’y parvenons pas, nos enfants et nos petits-enfants y parviendront. Et ils vendront vos fils sur le marché aux esclaves. »

Le dernier califat historique, c’est l’Empire Ottoman qui a connu son âge d’or au XVIèmesiècle, avant de subir un long déclin jusqu’à sa disparition en 1924.

De nombreux sympathisants de l’EI mettent en doute la légitimité de ce califat-là, car il n’appliquait pas intégralement la loi islamique, qui requiert lapidation, esclavage et amputations, et surtout parce que ses califes ne descendaient pas de la tribu du Prophète, les Quraychites.

Or, Abou Bakr Al-Baghdadi a longuement insisté sur l’importance du califat dans le sermon qu’il a prononcé à Mossoul. Il a expliqué que faire renaître l’institution du califat – qui n’a existé que de nom pendant environ mille ans – était une obligation commune.

Lui et ses fidèles se sont « empressés de déclarer le califat et de nommer un imam » à sa tête, a-t-il déclaré.

« C’est le devoir des musulmans, un devoir qui a été négligé pendant des siècles… Les musulmans commettent un péché en l’oubliant et ils doivent constamment chercher à l’établir. »

Comme Oussama Ben Laden avant lui, Abou Bakr Al-Baghdadi s’exprime avec emphase, utilisant de nombreuses allusions coraniques et en affichant une grande maîtrise de la rhétorique classique.

Mais contrairement à Ben Laden et aux faux califes de l’Empire ottoman, il est Quraychite !

 

Le califat n’est pas uniquement une entité politique mais également un véhicule du salut.

La propagande de l’EI relaie régulièrement les serments de « bay’a » (allégeance) des autres organisations djihadistes.

Et de pouvoir citer un proverbe attribué au Prophète selon lequel mourir sans avoir fait vœu d’allégeance revient à mourir « jahil » (ignorant) et donc à « mourir hors de la foi ».

 

Pour être calife, il faut en effet remplir les conditions précisées par le droit sunnite : Être un homme musulman adulte descendant de Quraych, manifester une probité morale, une intégrité physique et mentale, et faire preuve de « ’amr », c’est-à-dire d’autorité.

Ce dernier critère est le plus difficile à remplir et il exige que le calife ait un territoire sur lequel faire régner la loi islamique.

Voilà là seulement le point-clé de la guerre en Syrie et en Irak.

 

D’ailleurs, après le sermon d’Abou Bakr Al-Baghdadi, les djihadistes ont commencé à affluer quotidiennement en Syrie, plus motivés que jamais. Jürgen Todenhöfer, auteur allemand et ancienne figure politique qui s’est rendu dans les territoires contrôlés par l’EI en décembre 2014, a déclaré avoir vu affluer, en deux jours seulement, 100 combattants au poste de recrutement installé sur la frontière turque.

Tous considèrent le califat comme le seul gouvernement légitime des musulmans : C’est la logique des textes coraniques.

Le principal objectif politique est que l’EI reflète la loi de Dieu, la charia.

 

Avant le califat, « environ 85 % de la charia n’était pas appliquée. Ces lois étaient en suspens jusqu’à ce que nous ayons un khilafa (un califat), et c’est maintenant le cas ».

Depuis, sur son territoire, elles sont passées à 100 %.

Sans califat, par exemple, il n’y a pas d’obligation d’amputer les mains des voleurs pris en flagrant délit.

Avec l’établissement d’un califat, cette loi ainsi que toute une jurisprudence reprennent soudain vie et vigueur absolue.

Et en théorie, tous les musulmans sont obligés d’émigrer vers  le territoire où le calife applique ces lois.

 

Pour les « salafistes », la charia est mal comprise en raison de son application incomplète par des régimes comme l’Arabie Saoudite, qui décapite les meurtriers et ampute les mains des voleurs.

« Le problème c’est que des pays comme l’Arabie Saoudite appliquent uniquement le code pénal et ne mettent pas en œuvre la justice socio-économique de la charia. Et ils ne font qu’engendrer de la haine pour la loi islamique » en prétendent-ils !

Cet ensemble de mesures inclut la gratuité pour tous du logement, de la nourriture et des vêtements, même si tout le monde a bien sûr le droit de travailler pour s’enrichir.

 

L’EI applique peut-être des sanctions médiévales contre les crimes moraux, mais son programme d’aides sociales est, du moins à certains égards, suffisamment progressiste pour plaire à des commentateurs de la gauche occidentale.

Les soins de santé y sont gratuits.

Fournir des aides sociales n’est pas un choix politique, mais une obligation en vertu de la loi de Dieu.

Ceci expliquant cela.

 

On aura noté également que les pétromonarchies Wahhabites, dont est issu le « salafisme », font des donations somptueuses à leurs œuvres et fondations sociales partout autour du monde, à l’adresse de tous les musulmans.

On dit ici qu’il s’agit de financer des mosquées, et pas seulement.

C’est un devoir coranique, pas plus, pas moins !

Mais nous reviendrons sur ce point : Le Wahhabisme n’est pas le « salafisme » comme certains veulent en faire assimilation.

 

Par ailleurs, tous les musulmans s’accordent à reconnaître que Dieu est le seul à savoir de quoi sera fait l’avenir. Ils s’entendent aussi à dire qu’il nous en a offert un aperçu dans le Coran et les récits du Prophète.

L’EI s’écarte cependant de presque tous les autres mouvements djihadistes actuels car il pense être le personnage central des textes sacrés.

 

Oussama Ben Laden mentionnait rarement l’apocalypse et, quand c’était le cas, il semblait partir du principe qu’il serait mort depuis longtemps quand le glorieux châtiment divin se produirait enfin. « Ben Laden et Al-Zawahiri sont issus de familles sunnites appartenant à l’élite, qui méprisent ces spéculations et les voient comme une préoccupation des masses », affirme Will McCants, qui travaille pour la Brookings Institution et a écrit un livre sur la pensée apocalyptique de l’EI.

Or, pendant les dernières années de l’occupation américaine en Irak, les fondateurs directs de l’EI voyaient, au contraire, de nombreux signes de la fin des temps. Ils s’attendaient à l’arrivée sous un an du Mahdi, la figure messianique destinée à conduire les musulmans vers la victoire avant la fin du monde.

On y revient donc toujours et encore…

 

Pour certains croyants – ceux qui rêvent de batailles épiques entre le bien et le mal – les visions de massacres apocalyptiques répondent à un profond besoin psychologique.

Parmi les sympathisants de l’EI, certains aspects apocalyptiques n’ont pourtant pas encore le statut de doctrine.

D’autres éléments viennent de sources sunnites traditionnelles et apparaissent partout dans la propagande de l’EI.

Il s’agit notamment de la croyance qu’il n’y aura que 12 califes légitimes (Abou Bakr Al-Baghdadi étant le huitième), que les armées de Rome se rassembleront pour affronter les armées de l’islam dans le nord de la Syrie et que la grande bataille finale de l’islam contre un antimessie se déroulera à Jérusalem après une dernière période de conquête islamique.

 

L’EI accorde ainsi une importance cruciale à la ville syrienne de Dabiq, près d’Alep.

Il a nommé son magazine de propagande d’après elle et il a organisé de folles célébrations après avoir conquis (non sans mal) les plaines de Dabiq, qui sont inutiles d’un point de vue stratégique.

C’est ici, aurait déclaré le Prophète, que les armées de Rome installeront leur camp. Les armées de l’islam les y affronteront et Dabiq sera pour Rome l’équivalent de Waterloo.

 

Les propagandistes de l’EI se pâment à cette idée et sous-entendent constamment que cet événement se produira sous peu.

Le magazine de l’EI cite Abou Moussab Al-Zarqaoui, qui aurait déclaré : « L’étincelle a été allumée ici, en Irak, et sa chaleur continuera de s’intensifier jusqu’à brûler les armées des croisés à Dabiq. »

Maintenant qu’il s’est emparé de Dabiq, l’EI y attend l’arrivée d’une armée ennemie, dont la défaite déclenchera le compte à rebours précédant l’apocalypse.

« Nous enterrons le premier croisé américain à Dabiq et nous attendons avec impatience l’arrivée du reste de vos armées », a proclamé un bourreau masqué dans une vidéo de novembre 2014 montrant la tête tranchée de Peter Kassig, travailleur humanitaire qui était retenu en otage depuis 2013.

 

Après la bataille de Dabiq, le califat s’agrandira et ses armées pilleront Istanbul.

Certains pensent qu’il se lancera ensuite à la conquête de la Terre entière, même si pour d’autres il ne dépassera jamais le Bosphore.

Dajjal, un antimessie de la littérature musulmane apocalyptique, arrivera de la région du Khorasan, à l’est de l’Iran, et tuera un grand nombre des combattants du califat jusqu’à ce qu’il n’en reste que 5.000, piégés à Jérusalem.

Alors que Dajjal se préparera à les éliminer, Jésus – le deuxième Prophète le plus vénéré dans l’islam – reviendra sur Terre, transpercera Dajjal d’une lance et conduira les musulmans jusqu’à la victoire.

Ainsi, selon cette théorie, même les revers essuyés par l’EI n’ont pas d’importance.

Dieu a de toute façon ordonné d’avance la quasi-destruction de son peuple.

 

Désormais, l’EI doit mener une politique étrangère agressive maintenant qu’il est a fondé le califat.

Il a déjà entrepris le « djihad offensif », conformément à la charia, soit l’expansion par la force dans des pays qui ne sont pas gouvernés par des musulmans.

« Jusqu’à présent, nous ne faisions que nous défendre », déclare Anjem Choudary. Sans califat, le « djihad offensif » est un concept inapplicable.

En revanche, faire la guerre pour agrandir le califat est un devoir crucial du calife.

 

La loi islamique n’autorise que des traités de paix temporaires ne durant qu’une décennie.

De la même manière, accepter des frontières est anathème, comme l’a déclaré le Prophète et comme le répètent les vidéos de propagande de l’EI.

Si le calife consent à une paix à plus long terme ou à une frontière permanente, il sera dans l’erreur.

Les traités de paix temporaires sont renouvelables, mais ils ne peuvent s’appliquer à tous les ennemis en même temps : Le calife doit mener le djihad au moins une fois par an.

 

Il faut insister sur le fait que l’EI pourrait être paralysé par son radicalisme. Le système international moderne, né de la paix de Westphalie, en 1648, repose sur la disposition de chaque État à reconnaître des frontières, même à contrecœur.

D’autres organisations islamistes, comme les Frères musulmans et le Hamas, ont succombé aux flatteries de la démocratie et à la perspective d’une invitation au sein de la communauté des nations.

Pour l’EI, ce n’est pas envisageable : Ce serait une apostasie !

 

Il faudra s’y faire…

 

À suivre.

 

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/le-califat-de-lei-23.html

 


Le Califat de l’EI (1/3).

 

Un projet politique basé exclusivement sur le Coran

 

En 2012, je commençais l’écriture d’une fiction en vue de la mettre en ligne l’été suivant sur le précédent blog : « Parcours Olympiques ».

Le scénario imaginé prévoyait une attaque terroriste nucléaire sur Londres à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des JO de la fin juillet.

Naturellement et comme d’habitude, les événements de l’année alors en cours, me donnaient quantité de « matière » à traiter.

 

C’est ainsi que je mis en scène, dès le post du 4 août 2013 une séquence que vous pourrez retrouver ici [Cliquez ->], où le pape d’alors, « JP II » a un dialogue avec son successeur, pas encore « B 16 ».

Je n’avais évidemment pas imaginé que ces informations séculaires relatives aux apocalypses vues par les différentes religions « révélées et monothéistes » auraient pu servir à un projet politique qui ensanglanterait les trottoirs de ma capitale à moi-même, celle de mon pays, celui que j’aime tant, les 7 & 9 janvier et 13 novembre 2015 !

Et pourtant, qu’on en juge :

 

« Les Israélites attendent le retour du prophète Élie. Prophète du IXème siècle avant notre ère, qui réalise de nombreux prodiges avant de s'envoler aux cieux dans un tourbillon.

Il est aussi, selon les prophètes bibliques, l'annonciateur du Messie à la fin des temps qui précède l’arrivée du Messie, l’envoyé qui restaurera Israël et restituera la Terre promise au peuple élu.

« D'après le Livre de Malachie, Élie reviendra avant le jugement dernier : « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive. » La tradition juive attend donc le retour d'Élie.

Je vous rappelle également le Livre de Malachie 3:23 : « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable » ! »

Il lui remémore qu’Élie, alors qu'il est en compagnie d'Élisée, est enlevé au ciel dans un tourbillon. Après sa disparition, Élisée lui succédera.

« Selon la sainte Évangile de Jean, on rapporte que les pharisiens demandent à Jean le Baptiste ceci : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es pas le Christ ni Élie, ni le prophète ? ». »

Les deux hommes savent que les évangiles soulèvent la difficile question de l'identité Jean le Baptiste/Élie.

Affirmée par Jésus : « Et lui, si vous voulez bien le comprendre, il est cet Élie qui doit venir», cette identité est déniée par Jean le Baptiste lui-même : « Qu'es-tu donc ? Lui demandèrent-ils. Es-tu Élie ? Il dit : Je ne le suis pas. ».

« Pour nous chrétiens, Jean le Baptiste désigne Jésus comme le messie et lui fait offrande de ses disciples. »

 

La fin des temps était proche et Jésus, fils du Créateur de l’univers, s’incarne en homme pour répandre la bonne nouvelle, celle que tous les hommes, et pas seulement ceux du peuple élu, sont appelés au royaume des cieux !

C’est le fondement de l’universalisme de la Parole du Christ.

 

« Chez les musulmans, ils attendent l'avènement du Mahdi, annoncé par le même prophète et comme dans nos traditions apocalyptiques issues notamment des évangélistes Jean mais aussi de Matthieu, le retour du Christ est précédée de celle de l’Antéchrist.

Elle apparaît dans les épîtres de Jean – d'abord essentiellement sous une forme plurielle – mais puise ses origines dans la notion d'antimessie déjà présente dans le judaïsme. »

Encore que, on peut lister divers signes qui précéderont ces temps :

L'esclave enfantera sa maîtresse ;

Les bergers construiront des gratte-ciel (hadith n° 102 du sahih muslim) ;

Les distances seront courtes ;

Les hommes iront sur des selles qui ne sont pas des selles ;

Les responsabilités seront accordées aux incompétents ;

La sexualité sortira du cercle de la famille ;

L'usure se propagera ;

Les croyants boiront de l'alcool ;

Les hommes s'habilleront avec de la soie ;

Les langages odieux – orduriers – seront répandus ;

Les liens familiaux seront rompus ;

Les séismes seront fréquents ;

L'acharnement des nations à l'encontre des musulmans sera constant ;

Les objets et les animaux parleront ;

Les imbéciles prendront la parole en public.

 

« Et c’est bien tout ce qu’on peut dire de notre monde très contemporain, finalement. Quoiqu’on puisse poursuivre et citer le développement du commerce, la coloration des cheveux pour apparaître jeune, le non-respect des commandements religieux, l’avarice. Les hommes obéiront aux femmes et désobéiront à leur mère. L'homme éloignera son père et favorisera son ami, le commandement des nations sera le fait des plus vils, les forces de police seront démultipliées, la corruption sera omniprésente, le sang humain sera déconsidéré, et la femme partagera avec l'homme le travail et le commerce.

Une description parfaite de nos sociétés contemporaines qui date pourtant de plusieurs siècles… »

 

« Mon cher Joseph, vous me faites penser à la prophétie de Jean de Jérusalem, écrite il y a bientôt dix siècles ! ».

Ne serait-ce pas un canular monté de toute pièce par des ex-agents du KGB ou d’une autre secte ?

« Pas du tout. Je vous ferai porter l’unique des trois manuscrits originels encore en notre possession, dans les archives de la cité vaticane… Un second est sous la garde de l’Ordre de Malte. Quant au troisième, on en avait justement perdu la trace…

Il a pu être retrouvé, traduit et diffusé par ceux que vous dites. »

 

Joseph Ratzinger poursuit : « Il ne s’agit-là que des signes mineurs signalé par le Coran de la venue de la fin des temps, très Saint-Père. »

Ah oui, les « signes majeurs » : L’agression de Gog et Magog ravageant une bonne partie du Proche-Orient. Il s’agit du mythe biblique, qui se voit aussi repris dans le Coran.

Les hadiths en donnent des descriptions de parfaits sauvages, à mi-chemin entre humains et animaux.

« Le soleil se lèvera de l'ouest. La Bête arrivera : Et quand la Parole tombera sur eux, nous leur ferons sortir de terre une bête qui leur parlera ».

 

Abdullah ibn 'Amr aura rapporté que : « Je me suis engagé à mémoriser un hadith du messager de Dieu et je ne l'ai pas oublié après l'avoir entendu dire : "Le premier signe(annonciateur de l'apparition du Dajjal – l'Antéchrist) sera l'apparition du soleil à l'Ouest, et dans la matinée l'apparition de la Bête Ad Dābba, parfois dénommée comme l’espionne. Et lorsque le premier des deux (signes) arrivera, le second le suivra immédiatement après", rapporte par Muslim (n° 7025).

« Ad Dābba » sera en mesure de parler et marquera les visages des gens, mettant sur le front des croyants une lumière qui illuminera leurs visages, et mettant sur le nez des non-croyants une marque qui assombrira leurs visages. » »

 

Enfin la fumée (ou le Doukhane) : « Après la mort d'Issa qui régnera de longues années sur la Terre après avoir vaincu le faux messie, un gaz (ou fumée) envahira l'intégralité de la surface de la planète et emportera dans la mort sans les faire souffrir les derniers croyants. Seuls les gens n'ayant pas la moindre particule de foi en Dieu dans leur cœur ne seront épargnés. Ils vivront alors la fin des hommes, survivant nus, se dévorant entre eux, se comportant comme des bêtes, copulant en pleine rue sans distinguer leur mère de leur sœur ou de leur fils. L'air sera irrespirable et la planète inhabitable et hostile. »

Les experts du GIEC ne disent pas autre chose…

 

Et toujours de mémoire, il poursuit : « Viendra alors le temps du son de cor qui aplatira les montagnes et froissera la Terre. Alors sera venue l'heure du jugement dernier, où toutes les créatures d'Allah seront jugées et destinées au Paradis infini ou à l'enfer éternel. »

« Vous me faites frémir, Cardinal. A-t-on une description de leur antéchrist ? » demande le Saint-Père pensant à toutes ces horreurs que prédisent justement les experts du GIEC, de façon très actuelle…

Oui : « L'Antéchrist est borgne de l'œil droit, aux cheveux crépu et présentera aux gens un Paradis et un Enfer : Son Enfer sera un Paradis et son Paradis un Enfer ».»

 

Une fois le croyant convaincu de la portée et de la signification des textes sacrés de l’Islam, faisant les mêmes constats que nous-mêmes sur nous-mêmes que nous pouvons faire, il n’est dès lors pas bien difficile de faire des rapprochements significatifs : Oui, pour l’esprit sommaire et embrigadé, la fin des temps approche, le règne d’Allah va arriver incessamment sous peu sur la terre entière et il convient de le précipiter !

 

Car qu’est-ce que l’État islamique (EI, Daech en arabe) ?

D’où vient cette organisation et quelles sont ses intentions ?

La simplicité de ces questions peut être trompeuse, et rares sont les dirigeants occidentaux qui connaissent les réponses.

En décembre 2014, alors que mes « posts » avaient 16 mois, le New York Times publiait encore des remarques confidentielles du général Michael K. Nagata, commandant des opérations spéciales pour les États-Unis au Moyen-Orient, qui admettait être encore très loin de comprendre l’attrait exercé par l’État islamique.

« Nous ne comprenons pas cette idéologie. »

Elle est pourtant si simple que j’ai pu, à partir d’elle, mettre en scène « Ahmed-le-Diabolique » qui ira convoyer une charge nucléaire artisanale jusqu’au-dessus de la Manche en juillet 2012, après mille tribulations où il croise notamment Mohamed Merah qu’il va transformer en « plastron » pour brouiller sa piste.

Souvenez-vous, Montauban déjà, puis de Toulouse comme autant de faux-nez de son djihad à lui…

À lire et relire ici et les 3 chapitres suivants.

 

Daech c’est l’organisation qui s’est emparée de Mossoul, en Irak, en juin 2014 et règne déjà sur une zone plus vaste que le Royaume-Uni. À sa tête depuis mai 2010, Abou Bakr Al-Baghdadi, qui est monté le 5 juillet 2014 à la chaire de la Grande Mosquée Al-Nour, à Mossoul, en se présentant comme le premier « vrai » calife depuis des générations.

Il s’en est suivi un afflux mondial de djihadistes, d’une rapidité et dans des proportions sans précédent.

Et pour cause, sachant ce que nous venons de dire !

 

Et nos lacunes sur le Califat sont d’une certaine façon compréhensibles : L’organisation a fondé un royaume isolé et peu de gens en sont revenus. Abou Bakr Al-Baghdadi ne s’est exprimé qu’une seule fois devant une caméra.

Mais son discours ainsi que d’innombrables vidéos et brochures de propagande de l’EI sont accessibles sur Internet et les sympathisants du califat se sont donnés beaucoup de mal pour faire connaître leur projet.

Nous avons mal compris la nature de l’EI pour deux raisons.

Tout d’abord, nous avons tendance à appliquer la logique d’Al-Qaïda, dont je me suis inspiré pour le roman de l’été 2013 (« Parcours Olympiques ») à une organisation qui l’a clairement éclipsé.

Al-Qaïda avait et a toujours un projet millénariste, se fondant sur une lecture authentique du Coran et de quelques autres textes, comme la Prophétie de Jean de Jérusalem (dont vous trouverez reprise -> ici et les deux chapitres suivants) datant de 1099, qui donne la même description de notre monde contemporain de « l’an mil qui vient après l’an mil ».

Et le troisième millénaire a commencé par le 11 septembre 2001 et ses attentats monstrueux : Pas que l’effet du simple hasard, n’est-ce pas !

 

Mais le djihadisme a évolué depuis l’âge d’or d’Al-Qaida (de 1998 à 2003) et nombreux sont les djihadistes qui méprisent les priorités et les dirigeants actuels de l’organisation.

Oussama Ben Laden considérait d’ailleurs le terrorisme comme un prologue au califat, qu’il ne pensait pas connaître de son vivant.

Alors que son organisation était informelle, constituée d’un réseau diffus de cellules autonomes, le Califat, au contraire, a besoin d’un territoire pour asseoir sa légitimité, ainsi que d’une structure hiérarchisée pour y régner.

Désormais, il bat monnaie, lève l'impôt, s'appuie sur une administration et applique sa loi et celle de ses ministères exactement comme n’importe quel autre pays, sur son territoire, à l’image même du Vatican, autre théocratie-vivante du monde moderne.

Sauf que le Vatican use de l’Euro, récolte le denier de Saint-Pierre, mais bat des médailles commémoratives et émet ses timbres-postaux.

 

En second lieu, nous avons été induits en erreur à cause d’une campagne bien intentionnée mais de mauvaise foi visant à nier la nature religieuse médiévale du Califat.

Et le leader d’Al-Qaïda était un produit du monde laïc moderne, musulman sunnite, mais laïc.

Ben Laden a organisé la terreur sous la forme d’une entreprise comptant des franchises toujours actives.

Il exigeait des concessions politiques précises, comme le retrait des troupes américaines d’Arabie Saoudite arrivées avec l’opération « Bouclier du désert » en 1990 et les prémisses de la première guerre d’Irak, à l’appel justement de la monarchie saoudienne, qui aurait trahi les « lieux-saints » dont il était citoyen.

Souvenons-nous que le dernier jour de sa vie, Mohamed Atta, l’un des responsables des attentats du 11 septembre 2001, a fait des courses à Walmart et dîné à Pizza Hut… Pas du tout à prier ou en méditation dans une mosquée, ni même à se shooter au captagon.

 

Il serait même logique de reprendre ces observations – les djihadistes sont issus du monde laïc moderne, avec des préoccupations politiques de leur temps, mais déguisés avec des habits religieux – pour l’appliquer à l’EI.

Or, pas seulement et beaucoup de ses actions paraissent insensées si on ne les envisage pas à la lumière d’une détermination sincère à faire revenir la civilisation à un régime juridique du VIIème siècle et à la Charia d’origine, et à faire advenir, à terme, l’apocalypse, le moment de révélation divine portée par l’Islam.

C’est le seul lien rationnel possible pour expliquer ces actions et les événements générés depuis.

 

La vérité est que l’EI est islamique. Très islamique. Totalement islamique. D’un Islam originel.

Et jusqu’à l’hérésie en disent mes potes musulmans (moi qui, en bon papiste-natif, pensais que l’hérésie n’était que Cathare ou Huguenote…).

Certes, le mouvement a attiré des psychopathes et des gens en quête d’aventures, souvent issus des populations défavorisées du Moyen-Orient et d’Europe. Mais la religion que prêchent les plus fervents partisans de l’EI est issue d’interprétations cohérentes et même très instruites de l’islam vivant.

 

Presque chaque grande décision ou loi proclamée par le Califat obéit à ce qu’il appelle la « méthodologie prophétique » qui implique de suivre la prophétie et l’exemple de Mahomet à la lettre.

Les musulmans peuvent rejeter l’EI, comme le fait l’écrasante majorité d’entre eux, qui sont eux-mêmes menacés par le Califat jusque dans leur propre vie et qualité de musulman : C’est un ennemi, comme on va le voir.

Et prétendre que ce n’est pas une organisation religieuse millénariste dont la théologie doit être comprise pour être combattue a déjà conduit les États-Unis et l’occident à sous-estimer l’organisation et à soutenir des plans mal pensés pour la contrer.

Alors, nous devrions apprendre à mieux connaître la généalogie intellectuelle de l’EI si nous voulons réagir non pas de façon à le rendre plus fort, mais plutôt de façon à faire qu’il s’immole lui-même dans un excès de zèle.

 

Notez que je ne suis pas bien sûr d’être le mieux placé pour le dire, mais je vais quand même tenter de vous éclairer, au moins un petit peu, pour avoir eu un peu d’avance.

Nous allons donc y revenir, plusieurs jours, par petite touche, pour être le plus clair possible, afin de mieux comprendre…

À demain !

I3

 

Source :

http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/le-califat-de-lei-13.html

 


La garde Nationale ?

 

 

Ont-ils vraiment déjà oublié ? 

 

J’entends ici et là quelques citoyens, et même parmi les plus éminents, puisque « François III », le « capitaine de pédalo » pris dans la tempête, l’évoquer.

Le sang sèche-t-il si vite que ça quand il rentre dans l’Histoire qu’ils en deviennent amnésiques ?

Chez notre « prince guerroyant, il l’envisage comme constituée de réservistes.

Ce serait tourner le dos à un modèle né avec la Troisième république qui avait voulu en finir avec un corps très controversé.



C’est vrai que l’époque semble très particulière depuis les attentats du 13 novembre dernier : Après la dictature policière, qui vous cerne tous toujours plus, on est entré samedi dernier dans une « douce dictature administrative », avec les premières perquisitions administrative et même la ville de Sens sous couvre-feu.

L’étape suivant sera « l’état de siège », où le pays pourrait passer sous le régime de la justice militaire.

Peut-être faudra-t-il attendre pour ça que quelques « pickups » « toto-yaya » armés de mitrailleuses descendent les Champs-Élysées en tirant sur tout ce qui bouge sur la plus « belle avenue du monde », peut-être pas.

Là, ce serait certain, on rappellera les réservistes !


Mais revenons au discours du 16 novembre devant le Congrès de Versailles, quand « François III », homme dit de « gôche », socialiste de surcroît, a repris une idée qui circulait depuis des années à droite e l'extrême-droite, celle de créer une « garde nationale encadrée et disponible », formée de réservistes de l'armée, pour lutter contre le terrorisme.

Ce nouveau corps est en réalité inspiré par l'exemple des États-Unis et ne fait pas directement référence à la « garde nationale » gauloise qui a existé entre 1789 et 1871 dans l'Hexagone.


Pour autant, entendre un président de la République évoquer explicitement devant le parlement réuni à Versailles l'idée d'une « garde nationale » était encore inimaginable voici quelques années.

La « garde nationale » a, en effet, laissé un souvenir contrasté dans l'histoire de mon pays (celui que j’aime tant…) et l'établissement durable de la République a souvent été identifiée avec sa suppression.

La garde nationale est née en « Gauloisie révolutionnaire » le 14 juillet 1789. Créée par la municipalité de Paris, elle a alors immédiatement une double vocation qui restera longtemps la sienne : Défendre la Révolution contre l'armée du roi dont on craint alors l'intervention dans la capitale et défendre la propriété contre un peuple qui s'est soulevé et qui fait alors craindre le pillage.

Après la prise de la Bastille, la monarchie reconnaît cette garde nationale parisienne qui est placée sous la direction de La Fayette et sous la responsabilité de l'Assemblée constituante. 

Progressivement, elle s'étend dans tout le pays pour remplacer les diverses milices de l'ancien régime et devenir une vraie « armée de l'intérieur. »

Mais la garde nationale est surtout une armée de la bourgeoisie.

En octobre 1791, sa composition est éclaircie : Son service est rendu obligatoire pour les « citoyens actifs », ceux qui paient assez d'impôts pour voter.

Les autres, « citoyens passifs », peuvent y participer sous réserve d'être jugés « bien intentionnés. »

Une distinction qui disparaîtra avec la chute de la monarchie en août-septembre 1792, mais elle restera toujours « la force armée » de la bourgeoisie, car le garde national doit payer son équipement lui-même.

Progressivement et face aux événements de la Révolution, la garde nationale se divise et devient une force ambiguë.

Le 17 juillet 1791, La Fayette l'utilise pour tirer sur la foule réunie au Champ-de-Mars venu pour demander la fin de la monarchie après la fuite à Varennes.

Mais, au printemps 1792, les gardes nationales se mobilisent pour défendre le territoire et celle de Paris participe le 10 août à la prise des Tuileries et à la chute de la monarchie.

Sous la terreur, la garde nationale est étroitement surveillée par le pouvoir montagnard qui, un temps, mis en place une « armée révolutionnaire des départements » au recrutement plus populaire, mais qui inquiéta tant qu'elle fut à son tour dissoute.


Après Thermidor, la garde nationale se divise encore davantage, à l'image de la bourgeoisie, entre ceux qui soutiennent un retour de la monarchie et les défenseurs des «acquis révolutionnaires. »

Le 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795), la garde nationale de l'ouest parisien, monarchiste, se soulève pour rétablir le trône.

Les insurgés sont arrêtés par les canons du général Bonaparte sur les marches de l'Église Saint-Roch, rue Saint-Honoré.

Le Directoire décide alors de supprimer la hiérarchie de la garde nationale et de placer ce corps sous la responsabilité directe de l'État.

Sous le consulat et l'Empire, la garde nationale est ainsi intégrée à l'armée, utilisée sur le champ de bataille et pour la défense du territoire.

La Restauration réforme et réorganise la garde nationale.

Louis XVIII veut s'attacher la bourgeoisie et, en 1816, en établit le service pour tous les citoyens payant les contributions directes.

La garde nationale retrouve son organisation et son rôle de 1791 : Le maintien de l'ordre intérieur qui était donc confié aux plus fortunés des Gaulois.

On rappelle en effet que payer un peu l'impôt direct était « élitiste ». Il n’y en avait que quatre, les « quatre vieilles » comme autant de « contribution » : L'impôt foncier pour les propriétaires, l'impôt mobilier sur la valeur du loyer payé, la patente pour les revenus du commerce et l'impôt sur les portes et fenêtres, qui devaient frapper le luxe.

Les officiers de la garde nationale sont alors vus comme des « personnages » et ne sont pas peu fiers de cet honneur.

Charles X, pourtant commandant de la garde nationale lorsque son frère Louis XVIII était roi, se méfie de ce corps bourgeois qui refuse sa politique de réaction féodale.

En 1827, il dissout la milice parisienne.



Mais cette dernière se reforme spontanément au cours des « trois glorieuses » de juillet 1830 qui chasse le roi.

La garde nationale se présente alors comme la garante de la « charte », la constitution d’alors, et du régime parlementaire contre toute tentative de retour à l'autocratie.

La Fayette reprend son commandement et impose un nouveau roi : Louis-Philippe, le « roi bourgeois », qui fait de la garde nationale le plus sûr instrument de son régime.

Et lors des insurrections républicaines de 1832 et 1833, la garde nationale fait preuve d'une fidélité sans faille.

Mais, progressivement, les gardes nationaux se détournent d'un régime de plus en plus sclérosé. Le refus de Guizot, chef de fait du gouvernement de Louis-Philippe, de 1840 à 1848, d'élargir le droit de vote mécontente beaucoup de bourgeois imposés, mais non électeurs.

La crise économique de 1846-47 fait le reste : La garde nationale participe à la « campagne des banquets » qui demande une réforme du régime.

C'est d’ailleurs lors d’un de ses banquets, le 22 février 1848, qu’est provoquée une nouvelle insurrection.

La garde nationale ne défend plus alors le régime et il tombe en quelques jours.

Participant à la chute de Louis-Philippe en février, la garde nationale participe également fortement à l'écrasement de l'insurrection populaire à Paris du 22 au 25 juin 1848 et à la répression qui suit et qui fait plusieurs milliers de morts.

La garde nationale prouve ainsi avant tout que, quel que soit le régime, qu’elle est une arme de défense de la propriété privée et un moyen de réduire par la répression les revendications qui se sont fait jour après février, une armée de « classe sociale » : Le droit au travail, notamment.

Dans « La Lutte de Classes en France », qui relate ces événements, Karl Marx souligne que « aux journées de juin, personne n'avait plus fanatiquement combattu pour la sauvegarde de la propriété et le rétablissement du crédit que les petits bourgeois parisiens. »

La gauche se détourne alors de la garde nationale qui, en réalité, devient redoutable pour le pouvoir comme pour le peuple.



Mais, lors du coup d'État du 2 décembre 1851, la garde nationale ne défend pas du tout l'Assemblée Nationale et la république. Elle se rallie, comme la bourgeoisie gauloise,  au «régime fort » de Louis-Napoléon Bonaparte qui, un an plus tard, devient Napoléon III.

Et ce dernier s'en méfie et la réduit à un rôle très secondaire, même lorsqu'éclate en 1870 la guerre contre l'Allemagne. 

Pourtant, après la défaite de Sedan le 2 septembre et la chute de l'Empire le 4, la garde nationale change de nature. Elle n'est plus limitée à la bourgeoisie, mais est élargie au peuple parisien.

C'est cette garde nationale, désormais forte de 500.000 hommes et devenue populaire, qui organise le long siège de Paris d'octobre 1870 à janvier 1871.

Et l'essentiel de ces combattants estiment que les dirigeants républicains ont tout fait pour empêcher de briser le siège et ils n'acceptent ni le pouvoir de l'assemblée monarchiste élue en janvier, ni les conditions de la paix voulue par cette assemblée.


Durant ces terribles mois de privations et d'épreuve, la garde nationale a changé de nature.

Elle n'est plus la force armée des « milices bourgeoises » de maintien de l'ordre qu'elle a été depuis 1789, elle est devenue une armée du peuple résistant et révolutionnaire.

Et c'est précisément pour cette raison qu'elle inquiète le pouvoir issu de l'assemblée conservatrice.

En février, cette armée s'organise en une Fédération de la garde nationale qui devient une puissance politique de résistance, au nom de Paris, au pouvoir légal.

Le nouveau chef du pouvoir exécutif, Adolphe Thiers, décide alors de désarmer la garde nationale parisienne en saisissant ses canons stationnés sur les hauteurs de Montmartre le 18 mars 1871.

L'opération est un fiasco et tourne à l'émeute.

Les autorités quittent Paris pour Versailles.

La capitale se constitue bientôt en Commune dont l'armée est constituée principalement par la garde nationale. 

Cette Commune sera écrasée par l'armée durant la « semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871 où l'on comptera plus de 30.000 morts et qui se terminera au mur des fédérés, au cimetière du Père Lachaise, de sinistre mémoire.

Le 25 août suivant, la garde nationale est supprimée par Thiers qui, au temps de Louis-Philippe, l'avait tant louée.

Elle disparaît ainsi de l'histoire de mon pays jusqu'à nos jours.

En 72 ans d'existence, ce corps a été souvent utilisé politiquement ou au bénéfice d'une certaine catégorie.

La dissolution intervient d'abord pour en finir avec une armée « rouge », mais lorsque, après 1877, la République s'installe comme régime, elle refuse de recréer une garde nationale.

Le nouveau régime promeut un autre modèle : Celui d'un peuple en armes, mais uni autour de son pouvoir politique démocratique.

L'ancienne garde nationale était bien trop une  « milice bourgeoise », celle de la Commune bien trop socialiste et parisienne pour jouer ce rôle, la République prétend les remplacer par une armée à laquelle participent tous les citoyens et qui défend l'intérêt général.


En 1905, le service militaire généralisé (jusqu'ici, on tirait au sort les conscrits et l'on pouvait « payer » un remplaçant) vient compléter ce dispositif.

Après la libération, le désarmement des résistants s'est effectué au nom de ce même modèle : Celui de n'armer personne en dehors de l'armée et des forces de police.

Un beau bras de fer entre le CNR et les résistants communistes…

L'instauration d'une garde nationale, même issue de réservistes comme outre-Atlantique, n'est donc pas neutre politiquement et historiquement.

La suppression du service national voulue par « le Chi », faute d’intendance adéquate, et l'émergence d'un nouveau type de menace modifient sans doute et désormais la donne. 


Vous imaginez bien qu’en rétablissant une garde nationale, en proposant aux maires de disposer d'armes, le Président s'éloigne indéniablement un peu plus d'un certain modèle républicain qui prévalait depuis plus de 120 ans, celui-là même qu’il a été chargé de sauvegarder au moment où l’on sentait bien une dérive droitière, autoritariste, enfler chez « Bling-bling » vers la fin de son mandat.

Pensez bien que même si la raison commanderait d’aller de l’avant dans ce sens, mon cœur et ma mémoire s’y oppose compte tenues des leçons que nous a données l’Histoire de mon pays.

Mais qui puis-je ?


C’est quand même pas de chance : Nos valeurs républicaines trahies par ceux-là même qui sont censés les défendre le mieux, à cause de quelques abrutis chargés jusqu’à la gueule aucaptagon, quelle leçon d’humilité face à l’Histoire !

Le tout avec une armée sous-dimensionnée pour les missions qu’on lui confie, une police sous-équipée malgré les lois sécuritaires votées en rafales serrées ces derniers mois et les budgets renforcés sous peu (Pacte de sécurité au lieu de pacte de stabilité, qui peut être contre ces priorités ?), on fait tranquillement le lit de la droâte-extrême qui n’aura bientôt plus qu’à se glisser dans des draps tout neufs.

Demain les régionales comme d’un dernier avertissement, après-demain, un seul tour, le premier…

J’enrage figurez-vous, j’enrage.

Pourvu que je puisse avoir tort…

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/la-garde-nationale.html

 


Etat d’urgence : projet de loi n° 3225 du 18 novembre 2015

Projet de Loi n° 3225

ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

QUATORZIÈME LÉGISLATURE


Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 18 novembre 2015.

PROJET DE LOI

prorogeant l’application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence et renforçant l’efficacité de ses dispositions.

(Procédure accélérée)

(Renvoyé à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, à défaut de constitution d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)

PRÉSENTÉ


au nom de M. Manuel VALLS,
Premier ministre,

par M. Bernard CAZENEUVE,
ministre de l’intérieur

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

L’article 1er de la loi du 3 avril 1955 modifiée instituant l’état d’urgence dispose que « l’état d’urgence peut être déclaré sur tout ou partie du territoire métropolitain, soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique. »

À la suite des attentats coordonnés ayant frappé Paris le 13 novembre 2015, l’état d’urgence sur le territoire métropolitain a été déclaré par le décret n° 2015-1475 du 14 novembre 2015 relatif à la proclamation de l’état d’urgence à compter du 14 novembre à zéro heure.

La gravité des attentats, leur caractère simultané et la permanence de la menace établie par les indications des services de renseignement ainsi que le contexte international ont justifié cette mesure.

Ces attentats sont l’un des pires actes de terrorisme commis en Europe depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

La déclaration de l’état d’urgence a donné aux autorités administratives des moyens d’action supplémentaires pour lutter contre les menaces terroristes. Les mesures permises par ces dispositions ont été utilisées immédiatement par les autorités administratives et ont vocation à être poursuivies. Les préfets ont ainsi la possibilité de prévenir la commission de nouveaux actes par des perquisitions administratives dans les domiciles, de jour comme de nuit. Ils peuvent également prononcer la fermeture provisoire de salles de spectacle, de débits de boissons et lieux de réunions de toute nature, ainsi qu’interdire des réunions. Le ministre de l’intérieur peut assigner à résidence des personnes évoluant dans la mouvance terroriste.

A l’occasion de la prorogation de l’état d’urgence au-delà des douze jours du décret initial, rendue indispensable par le maintien de la menace à un niveau inédit sur le territoire national, il est aujourd’hui nécessaire d’adapter et de moderniser certaines des dispositions de la loi de 1955, d’une part pour s’assurer de leur totale efficacité dans la lutte contre des menaces nouvelles et, d’autre part, afin de garantir que les mesures mises en œuvre sous l’empire de ce régime juridique puissent faire l’objet d’un contrôle juridictionnel effectif.

Il est indispensable, pour approfondir la lutte contre le terrorisme, que les autorités administratives puissent recourir à ces mesures pendant une période limitée mais suffisamment longue pour s’assurer que les réseaux terroristes, au-delà des procédures juridictionnelles en cours, puissent être, par des actions coercitives, mis hors d’état de nuire.

Il apparaît en outre nécessaire, dans le contexte actuel marqué par différentes menaces d’atteinte à l’ordre public constituée par des personnes ou des réseaux parfois inconnus de la justice, de disposer de moyens de prévention encore plus efficaces. L’assignation à résidence, prévue par la loi de 1955, est ainsi aménagée afin de permettre des escortes vers les lieux d’assignation à résidence, une obligation de pointage, la possibilité de restituer passeport et documents d’identité, ou l’interdiction de se trouver en relation avec des personnes désignées.

Mais ces différentes évolutions visant à rendre plus efficace la prévention d’actes terroristes notamment, doivent s’accompagner d’une adaptation et d’un renforcement des garanties offertes par la loi de 1955 dans la mise en œuvre des prérogatives confiées à l’autorité administrative. La loi renvoie ainsi désormais explicitement aux dispositions de droit commun du code de justice administrative pour la contestation des mesures prises sur son fondement. Ainsi en est-il, par exemple, des perquisitions ordonnées par l’autorité administrative. Les modifications proposées visent aussi à supprimer certaines mesures prévues, dans le contexte de la période où la loi a été initialement adoptée, et qui n’ont plus de justification sérieuse aujourd’hui, ainsi par exemple du contrôle de la presse ou des publications.

Les articles 2 et 3 de la loi de 1955 exigeant que la prolongation de l’état d’urgence au-delà de douze jours soit autorisée par une loi, l’article 1er du présent projet de loi proroge l’état d’urgence pour une durée de trois mois à compter du 26 novembre 2015, date à laquelle le décret du 14 novembre 2015 cessera de produire ses effets.

L’article 2 proroge la possibilité ouverte au ministre de l’intérieur et aux préfets, déjà prévue par le décret du 14 novembre 2015, d’ordonner des perquisitions de jour et de nuit.

L’article 3 permet de limiter le recours aux mesures particulières qu’autorise l’état d’urgence au strict nécessaire, en permettant au Gouvernement d’y mettre fin par décret en conseil des ministres avant l’expiration de ce délai. En ce cas, il est rendu compte au Parlement.

L’article 4 adapte et renforce le dispositif d’assignation à résidence prévu à l’article 6 de la loi de 1955, afin de le rendre plus efficace et opérationnel, en appliquant un régime comparable à celui prévu par le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile pour les étrangers représentant une menace pour l’ordre public, assignés à résidence dans l’attente de leur éloignement du territoire. Ce dispositif de l’article 6 vise en effet à restreindre la liberté de circulation des personnes auxquelles il est appliqué et à limiter leur capacité à se mettre en relation avec d’autres personnes considérées comme dangereuses, dans un contexte où les forces de l’ordre sont très fortement mobilisées.

En premier lieu, le 1° de l’article 4 actualise les termes désignant au premier alinéa le lieu de l’assignation à résidence qui doit être fixé par le ministre de l’intérieur. En second lieu, il fait évoluer le champ d’application de la mesure afin de mieux répondre à l’objectif visé et à la réalité de la menace, en substituant aux termes « [de toute personne] dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics », qui apparaissent trop restrictifs, les termes « [de toute personne] à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics », ce qui permet d’inclure des personnes qui ont appelé l’attention des services de police ou de renseignement par leur comportement, ou leurs fréquentations, propos, projets… Enfin, dans la mesure où les lieux de l’assignation peuvent si nécessaire être choisis en dehors de la commune où la personne assignée réside habituellement, il donne au ministre de l’intérieur la faculté de faire conduire l’intéressé sur place par des services de police ou de gendarmerie afin de garantir l’exécution de la mesure.

Les alinéas suivants visent à assurer la pleine effectivité du dispositif en donnant les moyens au ministre de l’intérieur et aux forces de l’ordre de contrôler que la personne concernée se maintient dans le périmètre de l’assignation à résidence et de limiter sa liberté de circulation. Ainsi, la loi permet au ministre de l’intérieur de prescrire à la personne assignée une obligation de demeurer dans les lieux d’habitation qu’il désigne, pendant une plage horaire définie dans la limite de 8 heures par 24 heures. Le 2° prévoit la possibilité de lui imposer en outre, d’une part une obligation de se présenter aux services de police ou de gendarmerie selon une fréquence déterminée dans la limite de trois présentations par jour, et d’autre part, une obligation de remettre son passeport ou toute autre pièce d’identité en échange d’un récépissé. Enfin le 2° ouvre également la faculté au ministre de l’intérieur de prescrire à la personne assignée une interdiction de se trouver en relation, directement ou indirectement, avec certaines personnes nommément désignées dont il existe des raisons sérieuses de penser que leur comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics.

Le 3° prévoit la dissolution d’associations ou de groupements de fait portant une atteinte grave à l’ordre public, dans des conditions spécifiques à l’état d’urgence, compte tenu notamment du rôle de soutien logistique ou de recrutement que peuvent jouer ces structures.

Le 4° adapte la procédure de recours qui peut être exercé contre les mesures prises en application de la loi, en élargissant les garanties actuellement réservées à la contestation d’une assignation à résidence, et en substituant à l’examen du recours par une commission consultative la possibilité d’utiliser les procédures de référé-suspension et de référé-liberté, prévues par le livre V du code de justice administrative, procédures plus protectrices des libertés puisque non consultatives et menées par un juge. En soumettant toutes les mesures administratives prises sur le fondement de cette loi au juge administratif, cette disposition place l’ensemble de la procédure de perquisition administrative sous le contrôle du juge administratif, sous réserve de la découverte d’une infraction, qui fait basculer l’opération dans le seul champ judiciaire.

Le 5° précise les conditions des perquisitions administratives menées dans le cadre de la loi relative à l’état d’urgence. Il étend cette perquisition possible à tous les lieux, pour que les véhicules ou les lieux publics ou privés qui ne sont pas des domiciles soient inclus dans le champ de cette disposition. Il en exclut toutefois les lieux d’exercice des professions protégées. Il fixe un encadrement – aujourd’hui inexistant – à cette mesure de police administrative, en en limitant l’usage aux circonstances où il existe des raisons sérieuses de penser que le lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics.

Il définit un régime procédural à ces perquisitions, prévoyant notamment l’information sans délai du procureur de la République ainsi que la rédaction d’un compte-rendu, qui lui est adressé sans délai.

Il permet enfin l’accès aux données informatiques accessibles depuis le lieu perquisitionné, ainsi que la prise de copies.

Il supprime la possibilité de prendre des mesures assurant le contrôle de la presse et des publications de toute nature, ainsi que celui des émissions radiophoniques, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales.

Le 6° réévalue les sanctions pénales applicables en cas de violation de la loi relative à l’état d’urgence.

L’article 5 complète l’article L. 811-3 du code de la sécurité intérieure par une référence aux associations et groupements dissous en application de l’article 6-1 de la loi du 3 avril 1955, créé par le 3° de l’article 4.

L’article 6 prévoit l’application de la loi du 3 avril 1955, dans sa rédaction modifiée par l’article 4, à l’ensemble du territoire de la République française.

PROJET DE LOI

Le Premier ministre,

Sur le rapport du ministre de l’intérieur,

Vu l’article 39 de la Constitution,  

Décrète :

Le présent projet de loi prorogeant l’application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence et renforçant l’efficacité de ses dispositions, délibéré en conseil des ministres après avis du Conseil d’État, sera présenté à l’Assemblée nationale par le Premier ministre, qui sera chargé d’en exposer les motifs et d’en soutenir la discussion et, en tant que de besoin, par le ministre de l’intérieur.

Fait à Paris, le 18 novembre 2015.

Signé : Manuel VALLS

Par le Premier ministre :

Le ministre de l’intérieur

Signé : Bernard CAZENEUVE

Article 1er

L’état d’urgence déclaré par le décret n° 2015-1475 du 14 novembre 2015 portant application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 est prorogé pour une durée de trois mois à compter du 26 novembre 2015.

Article 2

Il emporte, pour sa durée, application de l’article 11 de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955, dans sa rédaction issue du 5° de l’article 4 de la présente loi.

Article 3

Il peut y être mis fin par décret en conseil des ministres avant l’expiration de ce délai. En ce cas, il en est rendu compte au Parlement.

Article 4

La loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence est ainsi modifiée :

1° Le premier alinéa de l’article 6 est remplacé par les dispositions suivantes :

« Le ministre de l’intérieur peut prononcer l’assignation à résidence, dans les lieux qu’il fixe, de toute personne résidant dans la zone fixée par le décret mentionné à l’article 2, à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics dans les circonscriptions territoriales mentionnées audit article. Le ministre de l’intérieur peut la faire conduire sur les lieux de l’assignation à résidence par les services de police ou les unités de gendarmerie.


« Les personnes mentionnées à l’alinéa précédent peuvent également être astreintes à demeurer dans des lieux d’habitation déterminés par le ministre de l’intérieur, pendant la plage horaire qu’il fixe, dans la limite de 8 heures par 24 heures. » ;

2° L’article 6 est complété par les dispositions suivantes :


« Le ministre de l’intérieur peut prescrire à la personne assignée à résidence :

« – l’obligation de se présenter périodiquement aux services de police ou aux unités de gendarmerie, selon une fréquence qu’il détermine dans la limite de trois présentations par jour, en précisant si cette obligation s’applique y compris les dimanches et jours fériés ou chômés ;

« – ainsi que la remise à ces services de son passeport ou de tout document justificatif de son identité. Il lui est délivré en échange un récépissé valant justification de son identité, sur lequel sont mentionnées la date de retenue et les modalités de restitution du document retenu.

« La personne astreinte à résider dans les lieux qui lui sont fixés en application du premier alinéa peut se voir prescrire par le ministre de l’intérieur une interdiction de se trouver en relation, directement ou indirectement, avec certaines personnes, nommément désignées, dont il existe des raisons sérieuses de penser que leur comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics. Cette interdiction est levée dès qu’elle n’est plus nécessaire ou en cas de levée de l’assignation à résidence. » ;

3° Il est inséré, après l’article 6, un article 6-1 ainsi rédigé :

« Art. 6-1. – Sans préjudice de l’application de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure, sont dissous, par décret en conseil des ministres, les associations ou groupements de fait :

« – qui participent à la commission d’actes portant une atteinte grave à l’ordre public, ou dont les activités facilitent cette commission ou y incitent ;

« – et qui comprennent en leur sein, ou parmi leurs relations habituelles, des personnes à l’encontre desquelles a été prise, sur le fondement de l’article 6, pour des motifs en lien avec les agissements mentionnés à l’alinéa précédent, une mesure d’assignation à résidence.


« Le maintien ou la reconstitution d’une association ou d’un groupement dissous en application du présent article, ou l’organisation de ce maintien ou de cette reconstitution sont réprimées dans les conditions prévues par la section 4 du chapitre Ier du titre III du livre IV du code pénal.

« Par dérogation à l’article 14, les mesures prises sur le fondement du présent article ne cessent pas de produire leurs effets à la fin de l’état d’urgence. » ;

4° L’article 7 est ainsi rédigé :

« Art. 7. – À l’exception des peines prévues à son article 13, les mesures prises sur le fondement de la présente loi sont soumises au contrôle du juge administratif dans les conditions fixées par le code de justice administrative, notamment son livre V. » ;

5° L’article 11 est ainsi rédigé :

« Art. 11. – Le décret déclarant ou la loi prorogeant l’état d’urgence peuvent, par une disposition expresse, conférer aux autorités administratives mentionnées à l’article 8 le pouvoir d’ordonner des perquisitions en tout lieu, y compris un domicile, de jour et de nuit, sauf dans un lieu affecté à l’exercice d’un mandat parlementaire ou à l’activité professionnelle des avocats, des magistrats ou des journalistes, lorsqu’il existe des raisons sérieuses de penser que ce lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics.

« La décision ordonnant une perquisition précise les lieux et le moment de la perquisition. Le procureur de la République territorialement compétent est informé sans délai de cette décision. La perquisition est conduite en présence d’un officier de police judiciaire territorialement compétent. Elle ne peut se dérouler qu’en présence de l’occupant ou, à défaut, de son représentant ou de deux témoins.

« Il peut être accédé, par un système informatique ou un équipement terminal présent sur les lieux où se déroule la perquisition, à des données stockées dans ledit système ou équipement ou dans un autre système informatique ou équipement terminal, dès lors que ces données sont accessibles à partir du système initial ou disponibles pour le système initial. Les données auxquelles il aura été possible d’accéder dans les conditions prévues par le présent article peuvent être copiées sur tout support.

« La perquisition donne lieu à l’établissement d’un compte-rendu communiqué sans délai au procureur de la République.

« Les dispositions du présent article ne sont applicables que dans les zones fixées par le décret prévu à l’article 2 ci-dessus. » ;

6° L’article 13 est ainsi rédigé :

« Art 13. – Les infractions aux dispositions des articles 5, 8 et 9 seront punies de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende.

« Les infractions aux dispositions du premier alinéa de l’article 6 seront punies de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

« Les infractions aux dispositions du deuxième et des quatre derniers alinéas de l’article 6 seront punies d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.

« L’exécution d’office, par l’autorité administrative, des mesures prescrites peut être assurée nonobstant l’existence de ces dispositions pénales. »

Article 5

Le b du 5° de l’article L. 811-3 du code de la sécurité intérieure est complété par les mots : « ou de l’article 6-1 de la loi n° 55-385 du 3  avril 1955 relative à l’état d’urgence ».

Article 6

La loi n° 55-385 du 3 avril 1955, dans sa rédaction résultant de l’article 4 de la présente loi, est applicable sur tout le territoire de la République.

© Assemblée nationale

Pour ma part, je prends acte, un peu comme une vaste « répétition », en espérant que ce soit suffisant !

Bien à toutes et à tous !

I3

 Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/projet-de-loi-n-3225.html

 

 

 


Comment l’Islam avait vaincu le terrorisme (III)

 

PARTIE III 

 

Les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir 

 

L’Iran

Dans l’hérésie wahhabite, les chiites ne sont pas considérés comme des musulmans. Nous n’avons pas oublié que l’Iran, pour punir notre soutien à l’Irak contre laquelle elle a mené une guerre impitoyable de 1980 à 1988, a déclenché une vague d’attentats en 1988 à Paris (attentats du Claridge et de la rue de Rennes). L’Iran a donc pratiqué le terrorisme contre nous. Mais ce pays, héritier de la civilisation perse dans laquelle l’islam des Abbassides a su habilement se fondre, n’est pas en soi un État fondé sur la terreur contrairement à l’Arabie saoudite.

La situation a bien changé aujourd’hui car le pays légal irakien est à dominante chiite et l’Iran n’est plus acculée à recourir au terrorisme comme dans les années 80.

L’accord de Vienne sur le nucléaire iranien est une chance unique qu’il faut saisir pour prendre l’État islamique en tenaille entre la coalition qui doit se constituer à l’Ouest autour de la Syrie, comprenant les milices chiites du Hezbollah, et l’armée irakienne soutenue par les milices chiites à l’Est.

Charge à la communauté internationale de veiller à ce que une fois la victoire remportée, les droits des tribus sunnites de l’Est irakien qui se sont ralliées à l’État islamique en réaction à l’impéritie et au sectarisme du Premier ministre irakien Nouri Kamal al-Maliki soient respectés et que les Irakiens se mettent d’accord sur une autonomie, voire une sécession qui garantisse à la minorité sunnite de ne plus être opprimée par la majorité chiite, ce que l’Iran est tout à fait prête à comprendre aujourd’hui.

La Syrie

La Syrie historique, Bilad-al-Cham, comprenait la Syrie d’aujourd’hui, l’Irak, la Jordanie, le Liban et la Palestine. La Syrie actuelle est issue des accords Sykes-Picot qui imposèrent le mandat français à ce territoire jusqu’à l’indépendance en 1946.

Nous avons donc en Syrie des responsabilités historiques, que le régime de Damas nous plaise ou non. Dans l’état actuel des choses, tout changement par un renversement au sommet de l’État syrien serait nécessairement une victoire non pour le camp de la démocratie mais pour celui du terrorisme wahhabite.

Les frappes russes contre les positions dites rebelles et qui menacent directement Damas, contrairement aux positions de l’État islamique qui se trouvent dans la profondeur syrienne, n’ont pas permis de desserrer l’étau.

Il est à craindre que tant que ces groupes continueront à être armés puissamment par les Américains au moyen des systèmes d’armes les plus élaborés, le front ne bougera pas. La seule solution militaire est donc de mettre en place une coalition unique incluant le pays agressé, la Syrie et son président légitime. La question de la transition politique ne pourra sérieusement être posée qu’une fois la paix revenue.

Le Liban

Aucun journaliste français n’a fait le rapprochement mais les fusillades de Paris ont été précédées la veille, 12 novembre, de deux attentats-suicides, au mode opératoire comparable à ceux de Paris, qui ont frappé au sud de Beyrouth le quartier chiite de Burj El Barajneh présenté chez nous comme un « fief » du Hezbollah. Ces attentats-suicides revendiqués par l’État islamique ont fait 41 morts et 200 blessés.

Le but des kamikazes était de perturber la reprise des travaux de l’Assemblée nationale, dont la présidence, selon les termes de la Constitution libanaise (imposée par la France au terme de son mandat sur le Liban), est dévolue à un chiite.

Un quartier chiite ? Mais quel est donc le rapport avec la France ? Le Hezbollah, que le quai d’Orsay persiste à présenter comme une organisation terroriste, est aujourd’hui allié aux chrétiens du général Michel Aoun, donc aux « croisés » dans la rhétorique de l’État islamique.

Depuis septembre 2015, l’Arabie saoudite préside la commission des Droits de l’homme de l’ONU. Les saoudiens utilisent ce statut par le truchement de leurs organisations humanitaires pour pénétrer dans les camps de réfugiés et prendre des mesures discriminatoires pour tous ceux qui ne sont pas de leur obédience (on sait que l’aide aux réfugiés est sélective et que les chrétiens et les chiites ne sont pas toujours logés à la même enseigne que les sunnites).

Dans un pays, qui accueille près de deux millions de réfugiés syriens sur 6 millions d’habitants, l’Arabie saoudite entend transformer les camps, en instruments de déstabilisation du Liban afin qu’il bascule dans la nouvelle « fitna » qui sévit actuellement au Proche-Orient.

La France, membre du Conseil de sécurité doit se souvenir de ses devoirs à l’égard du Liban et s’élever à l’ONU contre ces pratiques.

Israël

On sait ce que notre hostilité à l’égard de la Syrie et de l’Iran fut le lot ces dernières années d’une complaisance à l’égard de la politique de M. Netanyahou qui prétend défendre les intérêts israéliens en attisant les foyers de discorde entre musulmans selon le principe divide ut imperare à la mode chez les néo-conservateurs américains. Il convient que la France profite des velléités de rapprochement entre la Russie et Israël sur la question syrienne pour adopter une politique plus équilibrée.

L’Algérie 

Les Français se souviennent-ils que les massacres de chrétiens perpétrés dans les années 1860 à Damas  ne furent pas seulement arrêtés par l’envoi de troupes françaises dans ce que Napoléon III qualifiera lui-même de « guerre humanitaire » (sans doute la première du genre) mais aussi et surtout grâce à médiation du héros absolu du nationalisme algérien, l’émir Abd el-Kader ?

Cet exemple, parmi d’autres, doit nous rappeler que les Franco-Algériens ne représentent pas pour la plupart une menace mais au contraire une force. Si dans ce combat contre le terrorisme nous devons faire toute la place aux nombreux Franco-Algériens qui résident sur notre territoire c’est parce qu’ils ont une expérience irremplaçable de la guerre civile, qui se déroula en Algérie dans les années 90 et fit 200 000 morts.

Cette guerre contre le FIS et son bras armé, le GIA, n’a pas été gagnée par l’armée algérienne mais par des milices de patriotes qui furent alors armées par le gouvernement.

Le réseau Kelkal qui commit des attentats commandités par le GIA sur notre sol est une exception. La grande majorité des Franco-Algériens, qui ont connu la guerre civile en Algérie, sont loin d’avoir exporter le terrorisme chez nous et en sont au contraire les plus farouches contempteurs, en connaissance de cause. Les terroristes se recrutent essentiellement chez les Français d’origine algérienne nés sur notre sol.

Gageons que si nous ne gagnons pas la guerre en Syrie et en Irak et que la guerre civile éclate en France, le concours des Franco-Algériens patriotes sera décisif.

Le Maroc

En matière de lutte contre l’intégrisme, nous oublions trop souvent que nous avons un partenaire fidèle avec le royaume chérifien.

Le Maroc est un pays berbère qui a conquis l’Espagne comme nous le rappelle le rocher de Gibraltar qui vient de l’arabe djebel Tariq, « la montagne de Tariq », du chef berbère Tariq ibn Ziyad qui franchit le détroit à la tête des premières troupes musulmanes. Le Maroc est un royaume ancestral qui ne fut jamais soumis par les Ottomans.

L’isolement diplomatique et les critiques que lui valent dans le Golfe sa proximité avec l’Occident et sa tolérance religieuse, qui en fait le pays oriental où les juifs sont le plus en sûreté, l’a conduit récemment comme pour faire amende honorable à se laisser entraîner dans la coalition « arabe » contre le Yémen.

C’est un signe de fragilité et notre responsabilité est de conforter le Maroc dans ses options occidentalistes en ne nous contentant pas de l’utiliser comme base arrière pour nos centres d’appel ou nos retraités.

Il convient également que nos imams y soient formés. Nous ne pouvons faire confiance à cette institution archaïque qu’est le CFCM (conseil français du culte musulman), inspirée par le consistoire que Bonaparte avait conçu pour contrôler la communauté juive, et qui est scandaleusement dominé par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), émanation des frères musulmans.

La Tunisie

La Tunisie que nous avons déstabilisée au moment des « printemps arabes » reste le pays le plus proche de nos convictions sur la laïcité. Il doit donc demeurer un partenaire privilégié. L’urgence est la défense de son flanc sud incontrôlable depuis la chute de Kadhafi et que le renforcement de notre coopération avec le Tchad doit contribuer à sécuriser.

Le Tchad

Le Tchad est le seul pays d’Afrique subsaharienne qui depuis la chute de Khadafi ait conservé des capacités opérationnelles, qui lui permettent d’être à nos côtés dans le combat contre les bandes wahhabites qui opèrent du Sinaï à la Mauritanie.

C’est largement grâce à l’efficacité de l’armée tchadienne et à nos bases en territoire tchadien que nous avons pu prolonger les opérations Épervier et Serval en opération Barkhane qui vise à lutter contre les groupes armés wahhabites dans toute la bande saharienne. Ce dispositif doit être renforcé par la communauté internationale car nous ne disposons pour l’instant que de 3000 hommes dans cette zone livrée à toutes les turbulences.

Voilà peut-être un terrain où l’aide européenne que notre Président de la république vient de solliciter dans son discours du 16 novembre devant le Congrès serait la bienvenue. Cette aide sera vraisemblablement financière mais on pourrait aussi imaginer aussi que pour tenter de contrôler les immenses zone saharienne et sahélienne, qui est la clé des flux migratoires en Europe, que des troupes anglaises, italiennes, voire allemandes se déploient pour prêter main forte aux armées tchadienne et française.

Libye

La presse française s’est bien gardée de commenter la surprenante décision du Conseil suprême des tribus de Libye qui, le 14 septembre 2015, a désigné Seif al-Islam Kadhafi comme son représentant légal. Oui, vous avez bien lu. Un des fils du colonel, lynché avec notre complicité, est désormais le seul représentant crédible de la Libye réelle.

Cette nouvelle est insupportable pour nos oligarchies car elle rappelle que la Libye ne saurait retrouver une stabilité que si la communauté internationale reconnaît sa diversité tribale incarnée dans la longue durée par ses deux pôles, la Cyrénaïque à l’Est et la Tripolitaine à l’Ouest.

Seif al-Islam est actuellement « détenu » par les milices de Zenten qui contrairement à ce qu’affirment nos journalistes hébétés par le chaos lybien ne sont pas composées d’Arabes mais de Berbères. Comme le précise l’africaniste Bernard Lugan, Zenten est « un nom berbère puisqu’il s’agit de la déformation de Z’nata ou Zénète, l’une des principales composantes du peuple amazigh. Cette « tribu » berbère arabophone occupe une partie du djebel (Adrar en berbère) Nefusa, autour de la ville de Zenten. »

Seif al-Islam, le fils que le colonel Kadhafi avait choisi pour lui succéder y est traité avec tous les égards dû au rang qu’occupait son père.

Le samedi 14 novembre 2015, l’Amérique a bombardé pour la première fois l’État islamique en Libye, lequel est essentiellement implanté à Syrte en Tripolitaine, qui fut le foyer de la colonisation grecque dans l’Antiquité.

Ce bombardement aveugle en violation des lois internationales et aussi inutile que les mêmes frappes de l’Amérique en Syrie et témoigne d’un souverain mépris pour les réalités lybiennes. Si l’on veut espérer un jour mettre un terme au chaos lybien, il ne faut pas raisonner en fonction des groupes terroristes qui se sont infiltrés dans ce pays mais des alliances ou confédérations de tribus appelées çoff en arabe dialectal lybien.

Nous devons nous souvenir que le colonel Kadhafi a tenu son pouvoir de l’équilibre qu’il avait su instaurer entre les trois grands çoff libyens, à savoir, comme le précise Bernard Lugan, qui vient de publier une Histoire de la Libye, « la confédération Sa’adi de Cyrénaïque, la confédération Saff al-Bahar  du nord de la Tripolitaine et la confédération Awlad Sulayman de Tripolitaine orientale et du Fezzan à laquelle appartiennent les Kadhafda, sa tribu. De plus, à travers sa personne, étaient associées par le sang la confédération Sa’adi et celle des Awlad Sulayman car il avait épousé une Firkèche, un sous clan de la tribu royale des Barassa. Son fils Seif al-Islam se rattachant donc à la fois aux Awlad Sulayman par son père et aux Sa’adi par sa mère, il peut donc, à travers sa personne, reconstituer l’ordre institutionnel libyen démantelé par la guerre franco-otanienne.

Aujourd’hui, les alliances tribales constituées par le colonel Kadhafi ont explosé ; là est l’explication principale de la situation chaotique que connaît le pays. En conséquence de quoi, soit l’anarchie actuelle perdure et les islamistes prendront le pouvoir en Libye, soit les trois confédérations renouent des liens entre elles. Or, c’est ce qu’elles viennent de faire en tentant de faire comprendre à la « communauté internationale » que la solution passe par les tribus… Certes, mais la Turquie et le Qatar veulent la constitution d’un État islamique et la justice internationale a émis un mandat d’arrêt contre Seif al-Islam… »

La France, qui compte parmi ses libérateurs la colonne Leclerc partie du Fezzan, doit mettre entre parenthèse sa vision jacobine de la reconstruction de la Libye si elle veut s’appuyer à nouveau sur ce pays pour combattre le terrorisme, au sol, dans le Sahara.

L’Égypte

L’Égypte qui nous doit le canal de Suez, semble vouloir renouer avec une amitié traditionnelle avec la France dont Méhémet-Ali fut un des plus ardents promoteurs. Même si notre presse semblait avoir plus de tendresse pour la rhétorique démocratique des frères musulmans, il n’en est pas moins vrai que l’Égypte a toujours été dirigée depuis la régence mamelouk par des militaires.

La France au lieu de s’occuper, une fois encore de la forme du régime de cet allié objectif dans la « guerre » qu’elle affirme vouloir mener contre le terrorisme a tout à gagner à aider l’Égypte d’Al-Sissi, d’abord à reprendre le contrôle de Sinaï et, ensuite à prendre toute la part qui lui revient dans la coalition anti-terroriste en Syrie (Souvenons-nous que l’Égypte et la Syrie n’ont formé qu’un seul pays entre 1958 et 1961 sous le nom de République arabe unie).

Le Mali 

La lutte contre le wahhabisme au Mali ne sera efficace dans la durée que si le gouvernement malien accepte de dialoguer avec le MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad) qui réclame légitimement à l’indépendance de l’Azawad, zone majoritairement Touareg du Nord-Mali.

Les tribus Touaregs, alliées de la France depuis le XIXe siècle et qui furent les auxiliaires fidèles de l’homme du désert qu’était Mouammar Khadafi, avaient libéré le Nord-Mali au début de l’année 2012 et proclamé son indépendance à Kidal le 6 avril 2012 avant d’être débordées par des groupes terroristes venus d’Algérie, achetés et supérieurement armés par les puissances étrangères que l’on sait.

La France ne gardera le contrôle sur cette zone que si elle impose au gouvernement malien une solution politique qui cesse d’exclure nos alliés touaregs dans la région.

Le président François Hollande a prononcé un discours ce lundi 16 novembre sur les mesure à prendre pour contrer le terrorisme. Nous nous garderons de les commenter car quelle que soient l’ampleur des énièmes dispositions proposées, il tombe sous le sens que s’obstiner à écoper la voie d’eau ouverte par le terrorisme en gesticulant à contretemps sans fermer le robinet qui l’alimente sera un nouveau coup d’épée dans l’eau. L’histoire et la géopolitique que nos classes politiques et médiatiques s’acharnent à proscrire au motif qu’elles ne sont pas philanthropiques doivent reprendre leur place dans l’art du gouvernement sans quoi au lieu de faire reculer le terrorisme nos pseudo-élites continueront à nourrir son cercle vicieux.

Cet article est l’adaptation d’une chronique datant de 1997, intitulée, « Le poids des photos, le choc des civilisations » et publié dans notre recueil de chroniques des années 90 Tout est culture en octobre 2015 aux éditons Les Belles Lettres.

Source :

http://www.contrepoints.org/wp-content/uploads/2014/07/Islam-credits-zbigphotpgraphy-licence-creative-commons.jpg

 

PARTIE I : Le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie.

PARTIE II : Comment nous avons remis en selle le terrorisme en Arabie

PARTIE III : Les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir 

 

 


Comment l’Islam avait vaincu le terrorisme (II)

 

PARTIE II

 

Comment nous avons remis en selle le terrorisme en Arabie

 

L’empire britannique, qui souhaitait voir le départ du « vieil homme malade de l’Europe » de la péninsule arabique, repris la stratégie que Bonaparte avait esquissé avec Lascaris. On connaît les exploits du colonel Lawrence qui n’est pas un loup aussi solitaire qu’entend nous le faire croire le fameux film de David Lean.

Chassé par la lignée vassale des Al-Rachid alliée aux Turcs, Le prince de la dynastie wahhabite de Riyad, Abdelaziz ben Abderrahman ben Fayçal Al-Saoud avait grandi en exil à la cour du Koweït. Âgé seulement de 22 ans il se proclama roi du Nedjd et Imam des Wahhabites en 1904. Il reprit Riyad puis tout le Nedjd entre 1902 et 1912.

On se souvient de la scène du film de David Lean, Lawrence d’Arabie où l’on voit les cavaliers arabes conquérir par une charge de cavalerie éclair le port d’Aqaba en venant de la terre alors que les canons turc sont tournés vers la mer. Or, ces fougueux cavaliers bédouins ne sont pas saoudiens. Connus en Occident sous le nom incongru de “légion arabe”, ce sont des hachémites commandés par Fayçal ibn Hussein, un des fils d’Hussein ibn Ali, chérif de La Mecque.

Ils représentent donc l’orthodoxie sunnite et non pas l’hérésie wahhabite. Le projet d’Hussein était de créer un royaume arabe unifié qui engloberait le Hedjaz, la Jordanie, l’Irak et le Syrie. Lawrence s’opposa à ce projet au motif que la couronne britannique avait besoin de morceler le Moyen-Orient pour mieux régner sur la région et protéger la route des Indes.

L’Occident réactiva une fois de plus la fitna, mais cette fois-ci entre Arabes, et remit en selle Al-Saoud à qui on promit toute la péninsule arabique. Il chassa définitivement les chérifiens de la Mecque avec la bénédiction des Britanniques. En 1920, Damas ayant été reprise aux hachémites par une colonne française et la Grande-Bretagne ayant reçu un mandat de la SDN pour administrer l’Irak, il ne resta plus pour Hussein que le lot de consolation de la Jordanie.

En 1925, les insatiables compagnons d’Abdelaziz Ibn Saoud, ayant désormais les mains libres, se livrèrent à de nouvelles destructions dans les villes saintes. À La Mecque, ils démolirent les tombes de la famille du prophète Mahomet ; à Médine ils poursuivent la profanation des mausolées des premiers chefs chiites (ces ravages sont commémorés annuellement encore aujourd’hui par les chiites, qui, contrairement à nos professeurs d’histoire des civilisations, n’ont pas la mémoire courte).

Ibn Saoud se fera couronner roi d’Arabie à La Mecque en 1926 après avoir envahi le royaume du Hedjaz fondé par les hachémites en 1918 et avant d’établir celui du Nedjd en mai 1927, qu’il réunit le  22 septembre 1932 pour créer le troisième Royaume d’Arabie saoudite.

Mais ce qui va assurer un pouvoir définitif à la théocratie saoudienne c’est l’alliance avec la plus grande puissance de la civilisation occidentale, l’Amérique. Les gisements pétrolifère d’Arabie ont commencé à être exploités partir de mars 1938 et la Seconde Guerre mondiale ne tardera pas à faire comprendre à nos stratèges qu’une guerre moderne ne se gagne pas sans le contrôle des puits de pétrole.

Acte fondateur de l’alliance entre le puritanisme américain et l’intégrisme saoudien, le pacte, « pétrole contre protection » signé le 14 février 1945 sur le porte-avion Quincy entre Roosevelt et Ibn Séoud garantit la stabilité et la protection militaire à la monarchie saoudienne en échange d’un approvisionnement en pétrole de l’Amérique à travers le monopole de la société Aramco (Arabian American Oil Company).

Ce pacte était valable pour soixante ans. Il a été renouvelé en 2005. La manne pétrolière permet aux Saouds de financer la propagande en faveur du wahhabisme, sous ses différentes formes dites aujourd’hui “salafistes” pour ne pas nommer la maison-mère (de même qu’on appelle nazis, les nationaux-socialistes pour garder immaculé le mot socialistes). Le but avoué des Saouds est d’imposer le wahhabisme d’abord à l’ensemble des nations musulmanes et ensuite au monde entier.

De nombreux musulmans sont ébranlés par le flots d’images déversé par les sites internet et les télévisions wahhabites et ne font plus la différence entre le bon grain ou l’ivraie, entre l’hérésie et l’orthodoxie. Les mosquées se multiplient alors qu’un musulman orthodoxe n’a pas besoin de mosquée, ni d’autre médiation entre Dieu et lui. La prière musulmane se pratique avec sincérité et surtout sans ostentation.

Le seul pacte du Quincy ruine les élucubrations du professeur Huntington car il s’agit bien non pas d’un choc de civilisation mais d’une alliance de civilisation entre une puissance occidentale et une puissance orientale qui donne le ton de la géopolitique au Proche-Orient. Tant que la France reste dans l’orbe de cette alliance au Levant, elle ne peut prétendre sérieusement conduire une « guerre ».

On ne fait pas la guerre à des groupes armés mais à des États-nations. Nous ferons grâce au lecteur d’un rappel des conditions du développement du terrorisme « islamiste » dans les années 80 pour l’instrumentaliser contre le communisme soviétique. Ces faits sont connus. L’intégrisme n’est donc pas un phénomène interne à l’islam mais suscité de l’extérieur par des puissances étrangères à l’islam orthodoxe. Le fait que le wahhabisme soit devenu aujourd’hui un golem incontrôlable ne dispense pas la France du devoir de sanctionner ses créateurs saoudiens et américains.

 

Ce que la France pourrait faire pour tenter de faire reculer le terrorisme

Pour peu que la France, zombifiée par le messianisme américain et le wahhabisme saoudien, sorte de son amnésie neurasthénique, il lui reste suffisamment de souveraineté pour commencer à combattre le terrorisme qu’elle a laissé complaisamment se développer sur son sol pour ne pas fâcher ses puissants alliés et même si ce n’est peut-être qu’un dernier baroud d’honneur avant la vassalisation totale.

L’ex-Président de la république Nicolas Sarkozy en sortant de sa rencontre avec le Président Hollande à l’Élysée a parlé « d’infléchissement » à donner à notre politique extérieure. Chacun en convient. Les Français doivent cependant se souvenir que la connivence de Monsieur Sarkozy à l’égard de certains pays du Golfe, qui alimentent le terrorisme ne l’autorise plus à donner des leçons. Rappelons qu’après avoir invité en grande pompe Bachar-el-Assad et Kadhafi en France, il s’est acharné à devancer les désirs des néo-conservateurs américains les plus faucons en nous poussant à abandonner la Tunisie et l’Égypte, en déstabilisant la Syrie et en abattant comme un malfrat le seul dirigeant qui, en dépit de ses disparités tribales, avait réussi à donner un semblant de souveraineté à l’État lybien au point qu’il eut des velléités fatales de briser le monopole du dollar pour vendre sa production pétrolière en euro.

Nicolas Sarkozy est le principal responsable de l’ouverture des flux migratoires contre lesquels il éructe aujourd’hui. N’oublions pas nous plus qu’il s’était autorisé à dégarnir nos troupes au Mali afin de fournir une garde personnelle à l’émir d’Abu-Dhabi. Il est loin d’être certain que Nicolas Sarkozy ait eu la lucidité de François Hollande et de son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian qui nous a permis de réagir à la tentative des groupes terroristes de forcer le verrou du fleuve Niger par la magistrale opération Serval. N’oublions jamais, quelles que soient nos opinions politiques, que ce brillant et héroïque succès de nos troupes au sol est à porter à son crédit. François Hollande a donc objectivement plus de titre que Nicolas Sarkozy, qui a bradé les intérêts de la France, pour conduire nos armées lors du prochain quinquennat.

Plutôt que gesticuler en truffant tous les discours officiels de ce pétard mouillé qu’est devenu le mot « guerre » voici, pays par pays, les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour enfin commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir :

Arabie Saoudite et Qatar

La première démarche consiste à nommer l’ennemi. Puisque notre Président de la république affirme qu’on nous mène une guerre et que c’est donc par des actes de guerre que nous devons riposter, cet ennemi ne peut être l’État islamique, qui désigne une organisation terroriste et non un État. Nos véritables ennemis c’est d’abord l’Arabie Saoudite et ensuite le Qatar, qui s’il n’utilise pas les mêmes canaux que la maison-mère et préfère s’appuyer sur les frères musulmans se fonde sur le même substrat hérétique que l’Arabie saoudite pour semer la terreur.

Il serait bien évidemment absurde de faire « la guerre » à ces deux pétromonarchies et « frapper » Ryad ou Doha ni de nous ingérer dans leurs affaires intérieures (il n’est pas question, dans l’immédiat, de demander la réciprocité en matière religieuse et d’exiger que les religions juives et chrétienne puissent être pratiquées aussi librement en Arabie saoudite que l’islam est pratiqué librement chez nous ; nous n’avons pas de légitimité non plus pour demander le retour de la garde de lieux saints de l’islam aux dynasties chérifiennes : c’est aux pays musulmans de s’unir pour l’exiger).

Nous sommes libres en revanche de lancer à ces deux pays un ultimatum qui pourrait avoir cette tournure : « Dans un délai d’un mois l’Arabie Saoudite et le Qatar doivent cesser leur soutien aux groupes wahhabites et à leurs diverses déclinaisons d’obédience salafistes et frères musulmans qui opèrent contre des États légitimes tant en Orient qu’en Occident et frappent régulièrement le sanctuaire national français. Au bout de trente jours si le soutien persiste la France mettra suspendra ses relations diplomatiques avec ces deux États, mettra un terme aux privilèges et avantages fiscaux consentis à ses deux pays sur son sol et gèlera leurs avoirs. »

Charité bien ordonnée commençant par soi-même, il va sans dire qu’un tel ultimatum exige que nous cessions immédiatement le soutien que nous apportons aux groupes soi-disant rebelles modérés au Levant. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, déclarait naguère que le groupe Al-Nosra, qui n’est autre que la branche d’Al-Qaïda en Syrie, « avait fait de l’excellent travail ». Le Quai d’Orsay non seulement doit faire amende honorable mais doit soulever le problème de la formation de ses cadres qui œuvrent à la ruine de l’influence française au Levant depuis plusieurs décennies.

États-Unis

Contrairement à ce qu’avancent certains géopoliticiens, nous vivons toujours dans le monde d’après 1945. Le monde est toujours dominé par le dollar et par la seule hyperpuissance financiaro-militaire qui l’émet. La géopolitique n’est pas devenue polycentrique du jour au lendemain et la France n’a pas les moyens de figurer dans une autre alliance que l’alliance Atlantique. Il reste qu’il s’agit bien d’une alliance et non d’une vassalité absolue. Ce qui signifie que nous gardons une marge de manœuvre qu’il est grand temps d’utiliser. Nous n’avons pas consulté notre grand frère américain avant de faire parler la foudre au Mali et rien ne nous empêche, dans le même esprit, de rappeler à notre suzerain que nous ne sommes pas liés par les accords du Quincey.

N’étant pas pays producteur de pétrole nous n’avons pas participé à l’opération américano-saoudienne qui a consisté à casser les prix du pétrole en 2014 afin de mettre à genou les économies russes et iranienne. Même si nous avons objectivement intérêt à la baisse des prix du pétrole et que ce frémissement que nous observons sur le front de la « croissance » n’est pas dû à une reprise mais est plutôt imputable à la chute artificielle des prix du pétrole, nous refusons que cette baisse soit le produit d’un bras de fer géopolitique.

Observons que cette guerre économique ne pourra être soutenue indéfiniment. Un récent rapport du FMI prévoit de graves problèmes budgétaires non plus seulement aux États-Unis mais cette fois-ci en Arabie saoudite, pays dont le budget est traditionnellement excédentaire mais qui semble ne plus pouvoir financer la double confrontation qu’il a imprudemment engagé en Syrie et au Yémen.

Dans le même esprit, nous invitons les candidats à l’élection présidentielle américaine à mesurer les dégâts que cette guerre du pétrole ont provoqué en Amérique même. En effet, le seul secteur qui avait enregistré une croissance exponentielle ces dernières années, le secteur du gaz et du pétrole de schiste, a été ruiné par la guerre du pétrole qui ne permet plus aux entreprises de dégager une marge suffisante pour obtenir les crédits d’investissement nécessaires à l’exploitation de pointe de cette source d’énergie.

La Turquie 

Erdogan a pu se targuer de vouloir conduire une politique néo-ottomane mais son attitude à l’égard de la Syrie et des Kurdes montre qu’il mélange un populisme anatolien aux pire relents du jacobinisme kémaliste. Erdogan ne sera néo-ottoman que s’il prend ses distances avec l’ennemi traditionnel wahhabite de l’islam ottoman et que s’il se rapproche de l’Irak et de l’Iran afin de permettre la constitution d’un Kurdistan libre. L’Empire ottoman n’avait rayonné dans la longue durée que parce que son centralisme était tempéré.

Erdogan bénéficie de fonds structurels européens qu’il a utilisés pour épurer l’armée et l’appareil d’État kémaliste au motif spécieux qu’il fallait créer les conditions d’une adhésion de la Turquie en Europe. Mais son véritable objectif est l’islamisation de la société et du pourtour méditerranéen. N’oublions pas que la Turquie est la seule puissance régionale au Levant à avoir condamné l’intervention française au Mali. Erdogan doit cesser de pratiquer un double jeu avec l’Europe. Ce qui signifie, entre autres, qu’il doit cesser de fermer les yeux sur le transit sur son sol des combattants venus d’Europe pour la Syrie, faute de quoi la France serait bien inspirée de lui lancer un ultimatum similaire à celui que nous suggérons en direction de l’Arabie saoudite et du Qatar.

Comme l’ont démontré les attaques du début de l’année contre la livre turque, l’économie turque ne va pas aussi bien que le proclame l’AKP, le parti d’Erdogan qui vient de remporter les élections législatives en s’appuyant sur une propagande belliciste. La croissance qui était de 8% est aujourd’hui tombée à 3%. La Turquie a donc tout à gagner à rendre plus transparente ses relations avec l’Union européenne plutôt que de caresser un rêve néo-ottomans que ses nouvelles élites issues des plateaux d’Anatolie au lieu de l’Asie mineure sont trop intégristes pour être en mesure de réaliser.

Cet article est l’adaptation d’une chronique datant de 1997, intitulée, « Le poids des photos, le choc des civilisations » et publié dans notre recueil de chroniques des années 90 Tout est culture en octobre 2015 aux éditons Les Belles Lettres.

  • Cet article est l’adaptation d’une chronique datant de 1997, intitulée, « Le poids des photos, le choc des civilisations » et publié dans notre recueil de chroniques des années 90 Tout est cultureen octobre 2015 aux éditons Les Belles Lettres.

Source :

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PARTIE I : Le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie.

PARTIE II : Comment nous avons remis en selle le terrorisme en Arabie

PARTIE III : Les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir 

 


Comment l’Islam avait vaincu le terrorisme (I)

 

PARTIE I 

 

Le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie.

 

C’est une affaire entendue. Les auteurs des attentats du 13 novembre sont des musulmans qui se seraient « radicalisés ».

Autrement dit le wahhabisme, qui est la doctrine qui historiquement inspire les « terroristes » (les frères musulmans n’en sont qu’une branche et le salafisme un euphémisme) devient dans la description qu’en donnent les politiques et leurs chroniqueurs journalistes un mouvement de retour aux fondements de l’islam. Nos compatriotes mitrailleurs du 13 novembre ne pécheraient finalement que parce qu’ils sont plus musulmans que les autres.

Le discours historique, un discours historique débarrassé de toute ingérence étatique, n’a jamais été aussi nécessaire. L’historien honnête est devenu persona non grata dans nos universités et a fortiori dans les rédactions. Il a été remplacé par des enseignants amnésiques qui à force de présenter l’islam comme le problème – même s’ils évitent de le stigmatiser pour ne pas être taxés d’islamophobie – rendent inconcevable cette vérité historique qu’il ait pu être la solution.

Or, n’importe quel croyant, qu’il soit sunnite ou chiite, sait que le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie. Il n’y a rien de traditionnel, de fondamentaliste dans cette doctrine moderniste professée par Mohammad ibn Abd al-Wahhâb (1703-1792) qui apparaît tardivement au XVIIIe siècle, époque de toutes les nouveautés en Orient comme en Occident.

Les musulmans qui possèdent quelques rudiments d’histoire de leur religion (ils sont, hélas, encore moins nombreux que les chrétiens savent d’où vient la leur) connaissent ce fragment d’Al-Bukhâri qui prédit que « du Nedjd se lèvera la corne de Satan ». Mohammad Al-Bukhârî est l’auteur du Sahih al-Bukhari, « l’authentique d’Al-Bukhârî » (recueil de 7275 hadiths considérés comme les plus authentiques par les musulmans orthodoxes).

On doit notamment le néologisme de wahhabisme (wahabiyya en arabe) à Souleyman ibn Abd al-Wahhâb, c’est-à-dire au propre frère de Mohammad ibn Abd al-Wahhâb, qui n’avait pas inventé ce terme pour soutenir la doctrine de son frère mais pour la dénoncer dans un livre intitulé Les foudres divines réfutant le wahhabisme (Al-sawaiq al-ila-hiyya fi al-radd ala al-wahabiyya).

Ajoutons que le frère comme le père de Mohammad était tous les deux des oulémas respectés de l’école hanbalite, la plus austère des quatre écoles juridiques de l’islamisme, ce qui signifie que même les musulmans les plus rigoristes rejettent le wahhabisme que l’on peut donc considérer comme une hérésie schismatique. Certains savants musulmans vont jusqu’à désigner Abd al-Wahhâb sous le terme dedajjâl, « l’imposteur » qui est dans les hadiths l’équivalent de l’antéchrist dans l’eschatologie chrétienne.

Le mot wahhabisme apparaît en Occident dès 1803 sous la plume du consul de Russie à Istanbul, Andreï Iakovlévitch Italinski lorsque les Saoudiens après avoir pris Taïf seront aux portes de La Mecque.

L’essor inouï du wahhabisme repose sur l’alliance entre le théologique et le politique qui est encore aujourd’hui la grande force – la manne pétrolière n’étant qu’un moyen – de l’État terroriste saoudien qui est l’ennemi que nous ne voulons pas nommer pour ne pas avoir à faire la guerre à nos nouveaux amis terroristes au Levant après avoir trahi nos alliés historiques libanais, syrien, irakien et iranien.

En plein siècle des Lumières, après ses études à La Mecque et un voyage en Irak et en Iran, Mohammad Ibn Abd Al-Wahhâb était rentré à son village d’Uyayna, oasis du Nedj à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Riyad. Nul n’est prophète en son pays et après avoir infligé à ses concitoyens ses prêches puritains, il fut chassé de son village natal. Il se rendit dans l’oasis d’Ad-Diriyah, à une demie-journée de marche vers le sud.

Là, l’émir local, Mohammad Ibn Saoud, écouta son discours délirant sans se préoccuper s’il était conforme à l’islamisme puisqu’Abd Al-Wahhâb ne cesse dans son Kitab at tawhid de citer les hadiths sans que le rapport avec ce qu’il affirme soit toujours convaincant.

En 1744 (deux ans après la représentation à la Comédie française de la pièce de Voltaire Le Fanatisme ou Mahomet !), il conclut avec lui un pacte qu’il scelle en lui donnant sa fille en mariage. La famille Saoud devient le bras armé de la réforme islamiste. L’alliance « du sabre et du goupillon » bédouin permet d’unifier les tribus arabes et Mohammed Ibn Saoud devient l’imam du premier État saoudien et promet de transmettre cette fonction de l’imanat à ses descendants.

Le grand paradoxe de l’hérésie wahhabite est que c’est en détournant la pierre de touche de l’islamisme, le tahwid, l’unicité divine qu’elle s’attaque à la civilisation islamique. Elle n’en leurre que plus aisément les savants Cosinus, tels le professeur Huntington qui croient pouvoir parler des civilisations sans pensée théologique, réduisant les religions à des faits culturels à la manière de Weber.

Comme la plupart des fausses doctrines, la schizophrénie wahhabite repose sur une poétique. La figure privilégiée de cette poétique est la métonymie puisque Mohammad ibn Abd al-Wahhâb voit lechirk1 partout. Il a raison au nom de la tradition de stigmatiser les faux dieux (tâghoût) et de suivre le Coran qui commande « Adorez Dieu et ne lui donnez quelque associé que ce soit » (4 :36) mais sa doctrine devient hérétique dès lors qu’elle assimile au chirk des pratiques validées par cette même tradition. En effet pour Abd al-Wahhâb « Adresser un vœu à quelqu’un d’autre que Dieu est […] une forme de chirk2 […] ; « ne travailler pour la vie présente est une forme de chirk3 […] Il est chirk de chercher refuge auprès de quelqu’un d’autre que Dieu4 ».

Le wahhabisme condamne « L’exagération donnée aux tombes des saints fait de ceux-ci des idoles adorées à la place de Dieu5 » En vertu de quoi, le wahhabisme prohibe le tawassoul, qui consiste à demander l’intercession d’un prophète ou d’un saint auprès de Dieu.

C’est l’assimilation métonymique au chirk du culte des saints qui va inspirer le vandalisme anti-civilisationnel des hordes wahhabites. La doctrine, on le voit, n’a rien de fondamentaliste puisqu’elle avance en détruisant les fondements.

En matière de manipulation, le wahhabisme défie toute concurrence car il ne pratique pas par retouche de l’islam mais par sa destruction pure et simple en commençant par tous les vestiges de la civilisation islamique. On sait qu’Ibrahim-Abraham renversa les idoles de pierre mais il s’agissait bien d’idoles païennes alors que le wahhabisme transfère cette rage à l’héritage islamique.

La principale raison pour laquelle les Saouds ne sauraient être instrumentalisés par la théorie du choc des civilisations, chère autant à Manuel Valls qu’à Nicolas Sarkozy, est qu’ils ne doivent leur rayonnement politique qu’aux interventions de l’Occident.

Avant les Américains et les Britanniques, les Saouds profitèrent d’abord de l’expédition d’Égypte. Comme le note Benoit-Méchin dans sa biographie d’Ibn-Séoud, l’essor des Saouds « avait été grandement facilité par la présence des troupes françaises au Caire, de 1798 à 1801. Durant ce temps, les Turcs, paralysés, n’avaient pas osé réagir et même après l’évacuation de l’Égypte, ils étaient restés sur le qui-vive, redoutant un nouveau débarquement des généraux napoléoniens6. » 

Benoist-Méchin reste étonnamment muet sur les attentats wahhabites à l’égard de la civilisation islamique et sur leurs motivations religieuses. Il eût pourtant été utile de se pencher entre les singulières affinités qui se sont nouées entre le dernier représentant du jacobinisme profanateur d’édifices religieux — mais qui au moins ne se disait pas chrétien quand la dynastie wahhabite se prétend musulmane — et le premier représentant du vandalisme anti-islamique.

Les Français d’aujourd’hui ne connaissent que Lawrence (dont Malraux citait sans cesse des paroles qu’il prétendait avoir recueilli de sa bouche alors qu’il ne s’étaient jamais rencontrés) mais ils ignorent qu’il eut un précurseur en la personne de Jules Lascaris de Vintimille aussi baroque que le palais qui porte le nom de sa famille à Nice. « Né en Piémont, d’une de ces familles grecques venues en Italie après la conquête de Constantinople, M. de Lascaris était chevalier de Malte lorsque Napoléon vint conquérir cette île. M. de Lascaris, très jeune alors, le suivit en Égypte, s’attacha à sa fortune, fut fasciné par son génie7. » 

Lascaris devint un agent secret de Napoléon dont la mission commença en 1799 avec l’expédition d’Égypte. Ils se faisait passer pour un bédouin et vécu pendant des années comme tel recueillant des renseignements pour Bonaparte avec le même projet que celui de Lawrence plus tard d’unifier les tribus arabes contre les ottomans.

Ce dessein correspondait parfaitement à celui des Saouds dont il finit par gagner la confiance. Le secrétaire arabe de Lascaris, Fathallah Al-Sayegh, écrira des notes que Lamartine récupéra et fit traduire lors de son voyage en Orient.

On sait que pour Lamartine Bonaparte « était l’homme de l’Orient et non l’homme de l’Europe8».D’après Lamartine, Lascaris jugeait « que le plus grand œuvre à accomplir par son héros n’était peut-être pas la restauration du pouvoir en Europe, œuvre que la réaction des esprits rendait nécessaire, et par conséquent facile ; il pressentait que l’Asie offrait un plus vaste champ à l’ambition régénératrice d’un héros ; que là il y avait à conquérir, à fonder, à rénover par masses cent fois plus gigantesques ; que le despotisme, court en Europe, serait long et éternel en Asie ; que le grand homme qui y apporterait l’organisation et l’unité ferait bien plus qu’Alexandre, bien plus que Bonaparte n’a pu faire en France. Il paraît que le jeune guerrier d’Italie, dont l’imagination était lumineuse comme l’Orient, vague comme le désert, grande comme le monde, eut à ce sujet des conversations confidentielles avec M. de Lascaris, et lança un éclair de sa pensée vers cet horizon que lui ouvrait sa destinée9. »

Les wahhabites ont profité de ce rêve de l’aigle pour faire irruption sur la scène de l’histoire non pour organiser et construire mais pour dévaster et razzier. Le déchaînement de l’hérésie wahhabite a commencé par le pillage et de la profanation de Kerbala, ville sainte du chiisme, en 1801 mais preuve que le wahhabisme ne s’inscrit pas dans les clivages traditionnels de la fitna, ils commirent les mêmes exactions à La Mecque et à Médine de 1803 à 1806 alors que le soleil d’Austerlitz se levait sur « l’homme de l’Orient » qui avait choisi de faire couronner empereur en Occident plutôt qu’en Mésopotamie.

À Médine, les vestiges civilisationnels de l’islamisme ont été systématiquement détruits. Les armées wahhabites ont rasé le Baqi cimetière qui contenait les restes des salafs10 de l’islam, preuve que le soi-disant fondamentalisme wahhabisme s’attache à détruire les fondements de l’islamisme plutôt qu’à les restaurer. Les mosquées ont également été visées et, sacrilège des sacrilèges, la tombe du prophète Mahomet elle-même a failli être démolie.

Les Saouds ne sont à la Mecque que depuis 1750. Avant, les territoires sacrés étaient sous l’autorité religieuse de la descendance du Prophète et sous l’autorité politique et administrative de la Sublime porte. On pratiquait alors librement les mawâlîd (célébration de la naissance du Prophète) dans la mosquée sacrée et on visitait sans restriction le tombeau du Prophète.

 L’héritier des Saouds fracassa lui-même les statues érigées dans la grande mosquée de La Mecque par les chérifs, descendants du prophète, qui gardaient traditionnellement les lieux saint. Ils furent traités d’idolâtres et plusieurs dizaines de corps de métiers furent interdits car considérés comme chirk.

Dès l’origine le but de guerre du wahhabisme, que l’Université et la presse assimilent à « l’islamisme » ou « l’islam radical », est la destruction de la civilisation islamique. Cette destruction n’est pas une métaphore. Elle est physique. Il vise à effacer toute trace qui permettrait aux archéologues de recueillir des données scientifiques sur le véritable islamisme des origines.

À ceux qui douteraient de l’ampleur de la guerre menée par les wahhabites contre la civilisation islamique voici l’inventaire non pas des monuments historique entretenus par les actuels gardiens des lieux saints mais des destructions réalisées par la secte depuis l’alliance d’Abd-al-Wahhâb avec la dynastie saoudienne à côté desquels l’acharnement de l’État islamique sur les idoles païennes de Palmyre fait figure d’aimable apéritif.

Les mosquées

La mosquée de la tombe de Hamza ibn Abd al-Muttalib, l’oncle du Prophète ; la mosquée de Fatima Zahra, la fille du Prophète ; la mosquée d’al-Manaratain ; la mosquée et la tombe d’Ali al-Ouraydhi ibn Ja’far as-Sadiq ; quatre mosquées de la Bataille du Fossé à Médine ; la mosquée d’Abou Rashid ; la mosquée Salman al-Farsi à Médine ; la mosquée Raj’at ash- Shams, à Médine.

Les tombeaux et cimetières 

Jannat al-Baqi à Médine qui aurait été entièrement rasé ; Jannat al Mu’alla, l’ancien cimetière de La Mecque ; tombeau de Hamida al-Barbariyya, la mère de l’imam Musa al-Kazim ; tombeau d’Amina bint Wahb, la mère de Mahomet, qui fut détruit et brûlé en 1998 ; tombeau des Banu Hashim à La Mecque ; tombeaux de Hamza et d’autres martyrs de la bataille d’Uhud ; tombeau d’Ève à Djeddah, scellée avec du béton en 1975 ; la tombe de Abdullah ibn Abd al-Muttalib, le père de Mahomet, à Médine.

Les sites religieux historiques

Un bâtiment a été construit au xxième siècle sur la maison où serait né Mahomet en 570 ; Après sa redécouverte pendant les travaux d’extension de La Mecque en 1989, la maison de Khadija, première femme de Mahomet a subi le même sort ; la maison de Mahomet à Médine où il vécut après son départ de la Mecque ; la première école islamique (Dar al-Arqam) où Mahomet enseigna sa religion, a disparu aujourd’hui sous l’extension de la mosquée Masjid Alharam de La Mecque.

En 1994 le mufti Abdelaziz ibn Baz, plus haute autorité religieuse du régime wahhabite, lance une fatwa stipulant qu’il « n’est pas permis de glorifier les bâtiments et les sites historiques ». De tels rites sont considérés comme chirk parce que, comme le prétend Abd al-Wahhâb, ils conduisent au polythéisme. Entre cinq cents et six cents mausolées et d’autres monuments de l’islam des origines ont été démolis.

Il a été estimé que 95 % des bâtiments datant de plus de mille ans ont été rasés durant les vingt dernières années.

En 1994 le mufti  Abdelaziz ben Baz, plus haute autorité religieuse du régime wahhabite, lance une fatwa stipulant qu’« il n’est pas permis de glorifier les bâtiments et les sites historiques ». De telles rites sont chirk comme le prétend Abd-al-Wahhâb et conduisent au polythéisme.

Entre 500 et 600 mausolées et d’autres structures de l’islam des origines ont été démolis. Il a été estimé que 95 % des bâtiments datant de plus de 1000 ans ont été rasés durant les 20 dernières années.

Terminons sur l’histoire de l’expansionnisme wahhabite.

Sachant que la “résignation”, voire plutôt la “soumission” que l’on attribue péjorativement aux musulmans est purement spirituelle, l’oumma11 n’était pas disposée à laisser l’hérésie se propager.

Dès le milieu du XVIIIe siècle à la Mecque, les muftis des quatre écoles de droit sunnites avaient composé une réfutation contre « l’égaré qui égare » intitulée le livre de la prévention de l’égarement et de la répression de l’ignorance. Le chiisme se joignit au mouvement et pas seulement en Perse puisque les chiites zaïdites au Yémen et jafarites en Irak dénoncèrent également l’hérésie.

L’enlisement de Napoléon en Russie face au général hiver en 1812 allait mettre un terme à l’inaction des Ottomans face aux wahhabites. Assuré de la débâcle des Français en Russie, qui écartait la perspective d’une invasion française par le nord, le sultan Mahmud II ordonna au Khédive (vice-roi) d’Égypte Méhémet-Ali d’envoyer une armée en Arabie pour écraser la sédition saoudienne.

Face à l’obscurantisme saoudien, Méhémet-Ali va tirer les leçons de l’expédition d’Égypte de Bonaparte, non pas pour sombrer dans un folklore identitaire passéiste mais, au contraire, pour ouvrir l’Égypte à l’influence française. Le projet du canal de Suez, entre autres, a été conçu sous son règne.

Ce dernier nomma son fils Ahmed Toussoune Pacha âgé de 17 ans seulement, comme général commandant la première campagne militaire, qui embarqua ses troupes à Suez pour s’emparer du port de Yanbo sur la rive orientale de la mer Rouge. « Séoud réagit avec vigueur et obligea son adversaire à s’enfermer dans Yenbo. Méhémet-Ali monta alors une seconde expédition et prit lui-même la direction des opérations. Cette campagne n’eut guère plus de succès que la précédente12. »

Alors que Méhémet-Ali était sur le point de renoncer, le troisième imam Saoud ben Abdelaziz ben Mohammed fut tué accidentellement sous les murs de Taïf, ville que les Wahhabites avait ravagée, avec une cruauté et une impiété inouïe, et qu’ils défendirent bec et ongle contre les Ottomans.

Séoud laissait douze fils inaptes au gouvernement et le « pouvoir passa aux mains de son oncle Abdallah, personnage falot et pusillanime, bien incapable de gouverner l’Arabie dans des circonstances aussi critiques. Méhémet-Ali reprit l’offensive et ne tarda pas à marquer des points sur son adversaire. Après une série de combats meurtriers, il délivra Taïf et vainquit les Wahabbites à Koulakh, près de Gonfodah (10 janvier 1815). » Mais ce ne fut pas le Waterloo des Saouds car Abdallah ne respecta pas les clauses draconiennes du traité conclu avec Toussoune Pacha.

Une troisième expédition égyptienne fut donc envoyée en Arabie en 1816, commandée par Ibrahim Pacha, autre fils du Khédive. Après dix-huit mois de campagne, l’armée égyptienne soumis le Nedjd détruisit la capitale Dariya le 3 septembre 1818. Elle captura l’imam Soulaymân petit-fils de Mohammed ben Abdelwahhab, qui fut fusillé, et Abdallah ibn Saoud, qui fut envoyé au sultan Mahmoud II. Ce dernier le fit décapiter et exposa son corps sur la place publique à Constantinople.

L’empire ottoman retrouvait la tutelle des villes saintes dont les monuments furent reconstruits. L’oumma avait donc réussit à terrasser la barbarie wahhabite à une époque où personne n’imaginait qu’il puisse menacer une autre civilisation que la civilisation islamique.

L’imam Tourki ben Abdallah Al Saoud réussit à créer en 1824 le deuxième État wahhabite avec Riyad pour capitale. La famille rivale des Al-Rachid profita des luttes fratricides au sein du clan Al-Saoud pour mettre fin à ce deuxième État et s’emparer du pouvoir à Riyad avec l’aide des Turcs en 1892.

Source :

http://www.contrepoints.org/wp-content/uploads/2014/07/Islam-credits-zbigphotpgraphy-licence-creative-commons.jpg

 

PARTIE I : Le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie.

PARTIE II : Comment nous avons remis en selle le terrorisme en Arabie

PARTIE III : Les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir 

 


Désolé, aucunement envie d’en rire…

 

La parole est à Michel Hazanavicius

 

Il s’agit du réalisateur de « Mes amis », « OSS 117 : Le Caire, nid d'espions », « OSS 117 : Rio ne répond plus », « The Artist », « Les Infidèles », « The Search » et de quelques séries de télévision.

Et il a écrit une lettre ouverte à Daesh sur son compte « fesse-book » :

 

« Daechois, Daechoises,

Donc ça y est, c’est officiel, vous êtes en guerre contre nous. Ce qui est frustrant, c’est que vous n’avez ni uniforme ni signe distinctif, on ne sait pas vous reconnaître, et nous n’avons donc personne contre qui se battre.

Frustration qui j’espère n’entraînera pas la désignation de faux coupables.

Pourtant même si chaque mort représente sans doute pour vous une victoire, il faut que vous sachiez que vous n’êtes pas prêts de gagner. À dire vrai c’est même impossible.

Parce que quoi que vous fassiez, vous ne nous changerez pas.

Ici, en France, nous ce qu’on aime, c’est la vie.

Et tous les plaisirs qui vont avec.

Pour nous, entre naître et mourir le plus tard possible, l’idée est principalement de baiser, rire, manger, jouer, baiser, boire, lire, faire la sieste, baiser, discuter, manger, argumenter, peindre, baiser, se promener, jardiner, lire, baiser, offrir, s’engueuler, dormir, regarder des films, se gratter les couilles, péter pour faire rire les copains, mais surtout baiser, et éventuellement se taper une joyeuse petite branlette.

On est le pays du plaisir, plus que de la morale.

Ici un jour, il y aura peut-être une place Monica Lewinsky, et ça nous fera rire. Personne ne l’a jugée, ici.

Alors dans la baise, c’est vrai que nous en France, on fait des trucs avec lesquels vous avez du mal.

On aime bien lécher le sexe des femmes.

Pas tous, sûrement, mais beaucoup d’entre nous.

Et les fesses et le cul, aussi.

Là aussi, pas tous, mais bon.

Et les femmes aiment bien faire des fellations.

On appelle ça des pipes.

C’est très agréable.

Bien sûr là aussi, toutes les filles n’aiment pas ça, et on ne force personne, mais ça se fait.

Régulièrement.

Et avec beaucoup de plaisir.

Et puis il y a des garçons qui aiment bien ça, aussi.

Se faire des fellations ou se lécher ou se pénétrer entre eux.

Et les filles, pareil.

En fait, ici, ce qu’on aime, c’est faire ce qu’on veut.

On essaye de pas gêner les autres, c’est le principe, mais on n’aime pas trop qu’on nous dise trop fort ce qu’on doit faire ou ce qu’on ne doit pas faire.

Ça, ça s’appelle la Liberté.

Retenez bien ce mot, parce qu’au fond, c’est ça que vous n’aimez pas chez nous.

Ce n’est ni les Français, ni les caricaturistes, ni les Juifs, ni les clients de café ni les amateurs de rock ou de foot, c’est la Liberté.

La deuxième chose, c’est qu’en tuant comme ça, à l’aveugle, avec un objectif uniquement comptable, vous prenez le risque de tuer des français de plus en plus représentatifs de la France.

À la limite en ne tuant que des juifs, ou que des dessinateurs, les non-juifs qui ne savent pas dessiner pouvaient toujours vous trouver des excuses ou se sentir étrangers à cette guerre, mais là ça va être de plus en plus dur.

Parce qu’en atteignant un échantillon représentatif de la France, vous allez toucher à ce que nous sommes vraiment.

Et qui sommes-nous, vraiment ?

Et bien c’est justement ce qui est beau ici, c’est que nous sommes plein de trucs.

Bien sûr il y a quelques français, français-français.

Mais il y a des français italiens, des français espagnols, des français arabes, des français polonais, des français chinois, des français rwandais, des français sénégalais, des français algériens, berbères, ukrainiens, géorgiens, américains, belges, portugais, tunisiens, marocains, tchétchènes, ivoiriens, maliens, syriens, des français catholiques, des français juifs, des français musulmans, des français taoïstes, des français bouddhistes, des français athées, des français agnostiques, des français anticléricaux, des français de gauche, des français de droite, des français du centre, des français abstentionnistes, des français d’extrême gauche, d’extrême droite, il y a même sans doute des français djihadistes et même des français futurs terroristes que vous risquez de tuer.

Il y a des français riches, des français pauvres, des français sympas, des français gros cons, des français amoureux, des français égoïstes, des français misanthropes.

La liste pourrait s’étendre presque à l’infini, avec toutes les combinaisons et tous les sous-groupes possibles.

Il y a même des français non-français, parce que la France étant si belle, il y a toujours et constamment une partie de notre population qui est les touristes.

Sans compter les clandestins, qui ne sont peut-être pas officiellement français, mais quand même ils vivent là, donc vous pouvez les tuer comme tout le monde.

Ça s’appelle l’égalité.

Face à la mort, vous pouvez toujours cibler ce que vous voulez, vous nous toucherez tous. Et on va comprendre, nous, ce à quoi vous vous attaquez.

Nos valeurs.

Simples.

Celles qui font que la vie ici ressemble à ce qu’elle est.

Imparfaite certes, avec son lot d’injustices c’est vrai, mais ce sont ces valeurs qui font que nous vivons d’ici de manière aussi digne que possible.

Ce pays dans lequel nos pères, et les pères de nos pères et leurs pères avant eux ont choisi de vivre, et pour lequel beaucoup d’entre eux se sont battus.

Et ce qui va arriver, à un moment ou un autre, c’est que nous allons être solidaires, grâce à vous.

Nous allons comprendre que ces valeurs sont en danger.

Et nous allons les aimer et les faire vivre encore plus fort.

Ensemble.

Ça, ça s’appelle la fraternité.

C’est pour ça que vous ne pourrez pas gagner.

Vous allez faire des morts, oui.

Mais aux yeux de l’Histoire, vous ne serez que les symptômes abjects d’une idéologie malade.

Bien sûr nous ne gagnerons pas non plus.

Des gens vont mourir, pour rien.

D’autres vont décider de s’en remettre à des Le Pen, des Assad ou des Poutine pour se débarrasser de vous, et nous allons peut-être doublement perdre.

Mais vous ne gagnerez pas.

Et ceux qui resteront continueront de baiser, de boire, de dîner ensemble, de se souvenir de ceux qui seront morts, et de baiser. »

Un peu lourd, mais ça vaut ce fantastique épisode, encore plus lourd, qui a fait plusieurs fois le tour du monde, dû à John Oliver.

 

MERCI à TOUS CEUX-LÀ !

Et à tous les autres.


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Tout cela est si juste que je vous souhaite tristement et malgré tout un bon week-end à toutes et à tous.

 

I3

 


Je sais bien l’émotion…

 

Elle appelle des réactions brutales.

 

Mais tout de même, la révision constitutionnelle souhaitée par le pouvoir exécutif est-elle nécessaire dans une démocratie telle que la nôtre ?

Est-il si loin le temps où l’on fêtait dans la liesse, déjà « soce », le deuxième centenaire de la Révolution ?

Ou ne serait-ce que cette liberté d’expression attaquée le 7 janvier dernier ?

Pour tout vous dire, je me pose la question.

Nous avons trois dispositifs de gestion de « crise extrême » dans nos textes de droit positif.

1 – L’article 16 de notre constitution.

Modifié par LOI constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008 en son article 6 (déjà « Bling-bling » à l’œuvre), il prévoit que :

« Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés (1) d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier ministre, des Présidents des Assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel.

Il en informe la Nation par un message.

Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission. Le Conseil constitutionnel est consulté à leur sujet.

Le Parlement se réunit de plein droit.

L'Assemblée nationale ne peut être dissoute pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels.

Après trente jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels, le Conseil constitutionnel peut être saisi par le Président de l'Assemblée nationale, le Président du Sénat, soixante députés ou soixante sénateurs, aux fins d'examiner si les conditions énoncées au premier alinéa demeurent réunies. Il se prononce dans les délais les plus brefs par un avis public. Il procède de plein droit à cet examen et se prononce dans les mêmes conditions au terme de soixante jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels et à tout moment au-delà de cette durée.

NOTA (1) : Cet article fut originellement publié avec une faute d'orthographe. Le terme " menacés " devrait en effet s'écrire " menacées ". »

C’est clair et précis : Quand les institutions de la République (troubles graves à l’ordre public, émeutes, tentative de putsch, de coup d’État), l'indépendance de la Nation (invasion), l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés (sortie de l’OTAN, de l’UE, de l’ONU, etc.) d'une manière grave et immédiate, donc et en plus, condition essentielle « que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu » (embastillement des parlementaires par exemple, des membres du Conseil Constitutionnel, du Conseil d’État, du gouvernement voire du Président lui-même…) le pouvoir exécutif, sous la seule responsabilité du Président, et non plus du gouvernement, « prend les mesures exigées par ces circonstances ».

Point barre : Il ne peut pas être censuré, par quiconque, même pas par le gouvernement ou le pouvoir judiciaire…

D’ailleurs, autant que le pouvoir législatif, tous sont soumis…

C’est ce que les grecs-antiques avaient prévu sous le nom de « Tyran », sauf que le tyran est illégitime, contrairement au dictateur voire à l’imperium des Romains qui étaient légitimes.

Tous les pouvoirs, civils et militaires, entre les mêmes mains…

2 – L’article 36 de la Constitution :

« L'État de siège est décrété en Conseil des ministres.

Sa prorogation au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par le Parlement. »

L'état de siège est l'un des sept régimes juridiques de défense d'application exceptionnelle prévus par le code de la défense.

Les six autres sont :

– La guerre ;

– L'état d'urgence, qui demeure régi par la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 modifiée, instituant un état d'urgence et en déclarant l'application en Algérie, l’état actuel qui sera prolongé pour 3 mois dès cette semaine ;

– La mobilisation, qui, lorsqu'elle est générale, consiste en la mise en œuvre de «l'ensemble des mesures de défense déjà préparées » ;

– La mise en garde, qui consiste en la mise en œuvre de « certaines mesures propres à assurer la liberté d'action du Gouvernement, à diminuer la vulnérabilité des populations ou des équipements principaux et à garantir la sécurité des opérations de mobilisation ou de « mise en œuvre des forces militaires » ;

– Le service de défense, qui consiste en la mise en œuvre de mesures propres « à assurer la continuité de l'action du Gouvernement, des directions et services de l'État, des collectivités territoriales, et des organismes qui leur sont rattachés, ainsi que des entreprises et établissements dont les activités contribuent à la défense, à la sécurité et à l'intégrité du territoire, de même qu'à la sécurité et la vie de la population » ;

– Les « sujétions résultants des manœuvres et exercices », qui permet notamment à l'autorité militaire, « pour l'exécution des exercices de tirs, marches, manœuvres ou opérations d'ensemble » que comporte l'instruction des troupes, soit « d'occuper momentanément les propriétés privées, soit d'en interdire temporairement l'accès » de passer outre la loi civile.

3 – L’état d’urgence annoncé lundi par « Le Capitaine de pédalo » à la fraise des bois sera prolongé par un projet de loi.

Nous y sommes…

Mais plus encore : Son régime juridique sera « modernisé » !

Attention les yeux…

Les forces de progrès démocratiques sont enfin à l’œuvre sous leur vrai jour, masque tombé !

On s’attend à plus qu’un simple toilettage qui devait être présenté hier en Conseil des ministres. Préparé dans la hâte le week-end dernier, le texte est passé au crible devant le Conseil d’État. Les réunions interministérielles qui finissent de fixer le nouveau texte se sont se prolongés tard dans la nuit. 

Au congrès lundi dernier, « François III » en disait que « la loi du 3 avril 1955 ne pouvait pas être conforme à l’état des technologies et des menaces que nous rencontrons aujourd’hui ».

Admettons : Il est vrai que les téléphone portable n’existaient pas encore, ni même internet en 1955, pendant la guerre d’Algérie, au crépuscule déjà entamée de la IVème République.

Première chose, la contestation des assignations à résidence doit aujourd’hui être faite devant une commission administrative… qui n’existe pas !

La nouvelle rédaction devrait proposer que les recours se fassent devant le juge administratif et non pas judiciaire, dans le cadre, par exemple, d’un référé liberté. Il n’y aura plus aucun contrôle du juge judiciaire sur les mesures prises en application de « l’état d’urgence », comme c’est d’ailleurs déjà le cas pour les mesures prises dans le cadre de la loi renseignement : On reste entre « sachants » de la « Raison d’État », selon le principe Bonapartiste qui a rendu le juge de droit commun incompétent à connaître de la justice des « choses de l’État ».

Notez donc que depuis le linge sale de l’État se lave entre spécialistes du droit administratif de l’État, qui obéit à ses propres règles jurisprudentielles, que même nous avons deux ordres de justice depuis deux siècles, l’un pour les citoyens « normaux », l’autre pour l’administration au sens large, et un Tribunal des conflits pour régler les problèmes de compétences aux frontières des deux ordres : Simple !

Et depuis des lustres, la jurisprudence du Conseil d’État, juge de cassation en matière administrative, course celle de la Cour de cassation en essayant de la rattraper pour avoir une « homogénéité » juridique, au moins de façade, entre les deux ordres.

Pour ma part, ça fait bien longtemps que je plaide pour fusionner les deux ordres et renvoyer le Conseil d’État à son rôle originel de « conseil juridique » de l’État !

Mais bon, je dois être trop Bonapartiste, mon côté Corsu, ou pas assez…

Côté modernisation des mesures exceptionnelles, le texte va assouplir les modalités des perquisitions, en élargissant notamment le champ d’intervention.

Elles sont déjà dérogatoires du droit commun, puisque peuvent avoir lieu même la nuit, comme l’ont démontré les assauts de Saint-Denis.

Il va aussi être autorisé différentes mesures de contrôle comme la possibilité de demander aux personnes visées de se présenter quatre fois par jour au commissariat et de demander la remise du passeport.

Je ne te raconte même pas la vie d’enfer au quotidien des personnes visées…

Par ailleurs, le champ des saisies vont aussi être élargi aux nouvelles technologies. À l’heure actuelle, le texte ne permet que la saisie des armes.

La nouvelle mouture va y ajouter les ordinateurs, les téléphones portables…

Plus largement, d’autres mesures doivent permettre de plus amples mesures de surveillance adaptées aux moyens de communication moderne. 

Mais l’ensemble reste prudent, car pour l’instant le texte n’est pas à l’abri des recours. Les saisies et mesures de surveillance étendues le sont dans un cadre administratif, sans infraction préalable.

C’est ça la justice administrative : Elle se contente de peu de faits objectifs et pas du tout des procédures de protection des libertés dont la « gôche » nous bassine depuis tant d’années contre les infractions de « droit commun » !

Marrant comme tout, n’est-ce pas ?

Exit le juge judiciaire, celui des Libertés, tous ces grands spécialistes du droit pénal et de les procédures tellement étouffantes qu’elles sont soudainement devenue obsolètes : Formidable, n’est-ce pas ?

Et c’est la raison pour laquelle « François III » veut que l’état d’urgence soit inscrit dans la Constitution.

En solennisant ce texte, il lui évite le risque d’un contentieux.

Ce que pas si kon que ça, De Gaulle ne voulait pas – parce que la question s’était posée en 1958 – préférant garder les outils juridiques tels que pour protéger le citoyen et les principes de la République, lui que ses opposants, actuellement au pouvoir, accusait de vouloir devenir dictateur !

Là encore, très drôle…

La loi de 1955 n’a jamais été soumise au Conseil constitutionnel, donc n’est nullement à l’abri d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) que ne manquerait de poser la défense de personnes mises en cause dans le cadre de cette loi.

Il faudra donc attendre la loi organique pour aller plus avant dans les mesures de surveillance et de lutte antiterroristes afin de les sécuriser. 

Mais pas seulement : Le Conseil national du renseignement travaille d’ores et déjà sur d’autres mesures. La chancellerie est aussi mise à contribution ainsi que le ministère de l’Intérieur. L’enjeu est de mieux repérer en amont les mouvements, financiers ou géographiques, des personnes suspectées en utilisant tous les moyens de communication et de détection modernes. 

Côté Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), il ne devrait, en revanche, ne pas poser de problème.

L’article 15 de la CEDH prévoit en effet qu’en cas de « guerre ou en cas d’autre danger public menaçant la vie de la Nation, toute Haute partie contractante peut prendre des mesures dérogeant aux obligations prévues par la présente Convention, dans la stricte mesure où la situation l’exige et à la condition que ces mesures ne soient pas en contradiction avec les autres obligations découlant du droit international». 

Notez enfin que la proclamation de l'état d'urgence ne permet pas de déroger à certains droits fondamentaux et interdictions absolues, dont en particulier le « droit à la vie », l'interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants, l'esclavage et la servitude et la « liberté de penser, de conscience et de religion ».

Mais pas de l’expression de ces libertés.

Et puis, qui contrôle d’éventuels débordements ?

Qui les sanctionnent, SVP ?

Vous vous croyiez à l’abri d'un État de droit, protégés par la loi, la séparation des pouvoirs, un certains corpus de principes protecteurs de la vie privée et même politique dans ce foutu pays que j’aime tant ?

Pas du tout, pas du tout !

Non seulement on pouvait depuis 2013, de par la loi des « soces » vous ficher et vous espionner à charge (et non pas à décharge) sans vergogne, et depuis la loi de novembre 2014, les procédés et procédures n’en passaient plus par le juge et son contrôle a priori. Désormais, comme toutes ces mesures n’ont servi à rien et sont jugées insuffisantes, on vous en rajoute une couche, qu’on vous vend si facilement, parce qu’on agite sous votre nez quantité de projets d’attentats (Roissy, le centre commercial des 4 temps à la Défense, et puis sans doute encore plein d’autres à venir) heureusement déjoués par la formidable compétence des forces de l’ordre, nues, sourdes et aveugles, que vous en redemandez encore…

J’admire le procédé, d’autant qu’il était prévu et prévisible.

Il suffisait d’attendre l’étincelle !

Je ne vous raconte même pas au prochain attentat majeur (ou même mineur) : Tout le monde est déjà tellement sur les dents qu’on parle de former des milices, des régiments de gardes nationaux armés, qu’on insiste pour alimenter le fichier des « signalés » jusque chez le MEDEF, tel que comme ça ne suffira pas, on passera à « l’état de siège » en applaudissant.

Sacré Daesh : Ils auront réussi ce que seules les panzers nazis avaient réussi à faire jusque-là, à l’occasion de la bataille de France, réduire notre nation en esclavage consenti et résigné !

À propos, vous avez bien entendu votre président de « gôche-soce-bobo » vous dire qu’on était en guerre, non ?

Article 35 de la Constitution : « La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement.

Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n'est suivi d'aucun vote.

Lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l'autorisation du Parlement. Il peut demander à l'Assemblée nationale de décider en dernier ressort.

Si le Parlement n'est pas en session à l'expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l'ouverture de la session suivante. »

Attendons donc le 31 janvier 2016 pour laisser « Menuet-Valse » avertir le Parlement qu’il persiste à bombarder « le Califat » à Raqqa et ailleurs en Syrie, depuis le 30 septembre dernier.

Vous jugerez alors si nous sommes où non toujours dans le cadre constitutionnel.

Le seul avantage que je vois à la situation actuelle, c’est que l’armée va enfin pouvoir investir les « caves des quartiers », des barres HLM, là où se nourrissent tous les trafics et même les ignobles « tournantes », qui alimentent et protègent les « fous d’Allah ».

Terroriser les terroristes : Comme ceux-là resteront insaisissables, ou seront remplacés par d’autres, comme pour la pègre, il faut s’attaquer, terroriser tous ceux qui de près ou de loin leur fournissent un soutien logistique, financier, affectif, amical, politique, diplomatique.

Là, je suis même pour la saisie de l’argent qui dégouline depuis chez les Wahhabites, « pour construire des mosquées »…

Il y a mille moyens de leur pourrir la vie et il ne faut pas se gêner : Ils ne se gênent pas avec nous, n’est-ce pas !

Alors, allons-y que diable…

http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/je-sais-bien-lemotion.html

 


Charb avait réclamé le port d’arme… en vain.

 

Quand le port d’arme était refusé aux journalistes de Charlie Hebdo !...

 

"Charb était adepte du tir sportif. Pour se délester de cette présence policière, il avait demandé une autorisation de port d'arme. Sans suite."

C'est par cette cruelle citation tiré d'un récent article, paru dans l'hebdomadaire Télérama, que nous apprenons que le dessinateur/journaliste et ex-directeur de la publication du journal satyrique Charlie Hebdo , Stéphane Charbonnier -dit "Charb", était "l'un des nôtres" puisqu'il était tireur sportif.

Sous constante protection policière depuis 2011, celle-ci s'était apparemment maintes fois révélée contraignante d'après le témoignage d'un proche, au point que l'intéressé avait réclamé le droit au port d'armes, ce qui est prévu par la Loi :

"Article R315-5

Le ministre de l'intérieur peut autoriser par arrêté toute personne exposée à des risques exceptionnels d'atteinte à sa vie, sur sa demande, à porter et transporter une arme de poing ainsi que les munitions correspondantes dans les limites fixées au 1° de l'article R. 312-47.
L'autorisation, délivrée pour une période qui ne peut excéder un an, est renouvelable. Elle peut être retirée à tout moment.
Le préfet du département du domicile du titulaire de cette autorisation de port d'arme lui délivre, sur présentation du certificat médical mentionné à l'article R. 312-4, l'autorisation d'acquérir et de détenir, pour la même durée, l'arme de poing et, dans les limites prévues au 1° de l'article R. 312-47, les munitions correspondantes. En cas de retrait ou de non-renouvellement de l'autorisation de port d'arme, l'autorisation d'acquisition et de détention d'arme devient aussitôt caduque. Son titulaire se dessaisit alors de l'arme et des munitions selon les modalités prévues aux articles R. 312-74 et R. 312-75
."

La faute de l'Etat dans cette affaire est donc, une nouvelle fois, pleine et entière en refusant d'accéder à la requête d'un citoyen soumis à une situation à hauts risques, ce qui est justement prévu par la Loi.

L'Association de Tireurs continuera inlassablement à réclamer que le droit de propriété sur les armes de catégorie B, ainsi que le droit de se défendre avec ses armes, soit reconnu à tout français jouissant de tous ses droits civiques et possédant un casier judiciaire vierge.

Cette cruelle tragédie nous renforce à nouveau dans notre combat militant pour le droit à la défense personnelle !

Source : http://www.armes-adt.fr/2015/01/16/charb-avait-reclame-le-port-darme-en-vain/

 


Et si on rendait la sécurité aux citoyens ?

 

Comment faire face au terrorisme?...

 

En France, on n’a pas de pétrole, on n’a pas d’idées, mais on ne manque jamais de moyens lorsqu’il s’agit de protéger la veuve, l’orphelin et le citoyen tremblant  de ferveur pour sa liberté d’expression. C’est pourquoi, d’un seul coup d’un seul, paf, l’Exécutif a décidé de prendre le taureau par les cornes et de mobiliser des milliers d’individus dans une bataille qu’il sait déjà âpre.

Du côté de l’Élysée, il s’agira de réduire la réduction des effectifs de l’armée. Cette diminution, établie au départ à 34.000 postes dans la dernière loi de programmation militaire, devra s’ajuster à la courageuse décision du Président de sauvegarder 7.500 postes avec l’argent des autres. Ces postes seront bien sûr employés pour « assurer la sécurité des Français ». Ceci fait tout de même un nouvel « élément de sécurité » supplémentaire pour 8600 habitants, autrement dit, une vraie révolution palpable sur le terrain.

Du côté de Matignon, ne pouvant certainement pas laisser refroidir le sujet, il aura été décidé de créer 2680 postes pour lutter contre le terrorisme (aussi bien celui des méchants qui tirent sur des journalistes que des méchants qui disent des méchantes choses ou celui des méchants qui écument les interwebs). Sur ce nombre, 1100 seront ainsi assignés aux renseignements ce qui veut dire — joie, bonheur et CCTV pour tous — que le Français va enfin pouvoir se faire espionner avec des moyens sérieux. Le reste sera réparti dans les différents services, bureaux et organisations multiples que l’État emploie déjà à déjouer des centaines d’attentats à coup de Cerfa, de stylos Bic, d’attaches-trombones et de tampons en caoutchouc.

Il va de soi que tout ceci va coûter très cher. C’est comme ça, et c’est bien fait puisqu’après tout, tout le monde le réclame. Tout juste pourra-t-on noter qu’en période de disette budgétaire, l’augmentation des dépenses n’est peut-être pas très maligne, d’autant que d’autres dépenses, somptuaires et régulièrement décriées (les Contribuables Associés fournissent suffisamment de matière à ce sujet) ne diminuent pas, elles. Mais baste : il faut ce qu’il faut, et les réceptions petits-fours dans les Conseils Généraux, Régionaux, dans les ambassades et ailleurs, pour rassurer du citoyen, ça ne compte pas, même si tout ceci va accroître la pression sur le peuple français. Pression financière, bien sûr, mais aussi pression sur les libertés de paroles et d’expression, dont on mesure déjà les effets.

En face de cette pression accrue, à côté de l’étiquette de prix comme d’habitude écrite au crayon pour effaçage pratique (et remplacement par un autre montant, plus gros), on est cependant en droit de se demander si cela aboutira à améliorer le service dispensé. Ces nouveaux moyens permettront-ils un meilleur repérage des terroristes en puissance ? Plus important encore : ces nouvelles dépenses garantiront-elles une meilleure sécurité des Français ?

Très franchement, on peut en douter. Et puis on peut en profiter pour se rappeler qu’il existe d’autres solutions, nettement moins coûteuses que la création de postes, l’abandon d’économies pourtant indispensables, et surtout, la mise en coupe réglée de la liberté d’expression ou d’Internet.

On pourrait commencer par rappeler que la sécurité des citoyens dépend avant tout et d’abord d’eux-mêmes. Si, bien sûr, la police permet de faire régner l’ordre, il faut surtout constater qu’en matière d’actes criminels, elle arrive régulièrement après la bataille, après les appels au secours de victimes incapables d’assurer leur propre protection, et parfois pour marquer à la craie blanche l’emplacement des cadavres de ceux qui n’auront pas pu se défendre.

En outre, et même si la France est loin d’être la moins dotée en matière de services d’ordre, on peut continuer à augmenter les effectifs de police et de gendarmerie (ce qui coûtera progressivement de plus en plus cher), on ne pourra jamais espérer protéger qu’une faible partie de la population. Non, décidément, il n’y a pas à tortiller : c’est bien le citoyen lui-même qui constitue sa meilleure sécurité, et ce, même si une petite partie de la population s’y oppose farouchement sur le plan idéologique.

Pour ces derniers, l’idée même que le citoyen soit autonome au plan de sa sécurité leur est insupportable. Que ce soit dans des moyens passifs que sont le développement de communautés plus ou moins fermées avec le risque d’un repli sur soi, ou par des moyens plus actifs comme l’usage de l’auto-défense voire, pire que tout, la revendication du port d’arme, une partie de la société s’oppose obstinément à cette évidence que, malgré tout, on n’est jamais si bien servi que par soi-même, notamment en matière de sécurité. Étonnamment, ce sont les mêmes personnes qui trouveront des vertus insoupçonnées au petit geste individuel « pour sauver Gaïa » (et ce, même si la foutitude de l’argument laisse pantois n’importe qui sachant manipuler quelques ordres de grandeur), mais seront insupportées à l’idée qu’un petit geste individuel (apprendre à se servir d’une arme à feu, par exemple) pourrait sauver celui qui le fait.

Partant, on ne sera pas étonné de toujours trouver de multiples campagnes médiatiques visant à bien rappeler la bestialité presque pornographique qu’il peut y avoir à disposer d’une arme, savoir s’en servir, et pire que tout, la porter avec soi. Chaque fait divers sordide où une arme à feu aura été utilisée n’importe comment (qui par un enfant irresponsable, qui par un propriétaire sagouin) sera largement exhibé pour former une populace à l’idée que la sécurité, c’est pour les grands, les élus et les officiellement désignés, mais en tout cas, par pour vous, les petits, les sans-grades. Pour vous, il faut demander à votre Maman (l’État, ici), comme pour les bonbons sur le buffet, hors d’atteinte.

Et c’est aussi pour cela qu’on ne vous parlera pas du soutien pourtant croissant du public pour le port d’arme. Cela casserait la belle dynamique collectiviste qui marche tant en France et pour laquelle le seul fait d’ouvrir ce débat est la marque crasse d’un ultra-libéralisme, ou, pire encore, d’un droitisme-extrême à base de nature, de pêche, de tradition, et de chasse sauvage à la galinette cendrée. C’est aussi pour cela qu’on n’entendra que rarement parler de ces éléments troublants qui montrent pourtant que non, le fait d’autoriser le citoyen à porter une arme n’entraîne pas de boucherie, et même plutôt le contraire.

Et mieux, même : puisque le citoyen, mieux armé, peut se défendre lui-même, la police se retrouve moins souvent dans la situation où elle doit intervenir, seule et trop tard. On pourra envisager de réfléchir sur les économies induites par les moindres blessures des policiers.

On pourra aussi se poser la question du coût pour la communauté de patrouilles de police pour sécuriser un quartier, avec une efficacité discutable, alors que les gens qui y vivent tous les jours, et y sont donc bien plus souvent et longtemps que les patrouilles, pourraient obtenir un résultat au moins similaire à un coût à peu près nul. Une telle utilisation du public pour assurer sa propre sécurité entraîne aussi des économies évidentes (en matière de primes d’assurances, de réparations en cas de dommages, psychologiques, de réputation…).

En réalité, l’idée même que le citoyen pourrait être maître de sa sécurité hérisse le poil de cette frange de la population qui clame son humanisme et son ouverture d’esprit mais partira toujours du principe que des adultes, pourtant responsables, basculeront toujours par douzaine dans le camp des psychopathes maniaques de la gâchette si jamais on leur donnait le droit inouï d’assurer leur propre sécurité. Ces mêmeshumanistes clameront haut et fort que l’interdiction de posséder des armes protège le citoyen, comme ceux qui se sont retrouvés très démunis dans l’Hyper Cacher ; comme ceux qui, même avec un policier directement destiné à leur protection, n’ont rien pu faire face à des criminels qui, eux, n’ont guère été gênés par les solides interdictions frappant la vente d’armes en France (mais, que fait la police ?) ; comme Charb, citoyen qui, se sachant menacé, pratiquait le tir sportif et avait demandé le permis de port d’arme… en vain

Et surtout, ces beaux-parleurs n’ont que faire des factures associées à ces services de sécurité de plus en plus coûteux que l’État nous fournit, de mauvaise grâce, entre deux sauteries festives et citoyennes. Parce que ces factures seront payées, justement, par ces citoyens désarmés qui n’auront donc aucun autre choix. Ce n’est pas un hasard.

En ces périodes où chaque euro devrait compter, où chacun peut, maintenant, se retrouver confronté à un problème pour sa propre sécurité et où, à l’évidence, l’État ne pourra pas lui garantir, même de loin, la moindre protection, il existe effectivement une solution efficace et peu coûteuse.

Rassurez-vous : elle n’est absolument pas à l’ordre du jour.

Source : http://h16free.com/2015/01/23/35514-et-si-on-rendait-la-securite-aux-citoyens

 


TERRORISME : de la nécessité d'armer les citoyens

 

Création d’une Garde Nationale

 

Le bilan est terrible : 129 personnes assassinées et 352 blessés dont 99 en grande urgence.

Les attentats terroristes du vendredi 13 novembre n’ont pas pu être anticipés. Aucune information, aucun indice n’a permis d’arrêter une opération planifiée par l’Etat islamique.

La Loi Renseignement a montré ses limites : mis à part espionner toujours un peu plus les citoyens elle a été incapable d’avoir la moindre information sur cette opération.

Le plan Vigiepirate n’a rien empêché.

Apparemment, il n’y a que huit terroristes impliqués. Cela fait 60 personnes abattues ou blessés pour chaque tireur. Aucune victime n’a pu faire face. La seule solution a été la fuite lorsque c’était possible.

L’Etat d’urgence est déclaré et le contrôle aux frontières rétabli.

Un massacre comme celui de Paris a peu d’équivalents connus.

Il est similaire à la prise d’otage du « Nord-Ost » à Moscou le 23 octobre 2002 où 850 spectateurs du théâtre de la Dubrovka présents à une comédie musicale ont été pris en otage par 39 terroristes tchéchènes. Le bilan avait été terrible : 130 personnes furent tuées, notamment pendant l’assaut.

On doit aussi signaler les centaines d’enfants et d’adultes pris en otages le 1er septembre 2004 dans l’école n°1 de Beslan en Ossétie du Nord lors de la seconde guerre de Tchétchénie. Le bilan officiel est de 344 civils tués dont 186 enfants.

Le summum de l’horreur ayant été atteint aux USA le 11 septembre 2011 lors des attentats du World Trade Center où 2.973 personnes furent tuées et 6.291 blessées.

Lors des attentats contre Charlie Hebdo j’avais été extrêmement surpris que les terroristes puissent ensuite traverser Paris puis la banlieue sans problème. Il y a manifestement une incapacité de la police à isoler rapidement un quartier de façon à empêcher la fuite des terroristes.

Et aucune des victimes n’était armée. C’était quand même un peu naïf, pour ne pas dire « Bizounours » compte-tenu des caricatures mises en ligne.

Dans le cas des attentats récents en plein cœur de Paris, les terroristes n’ont fait face à aucune opposition. Ils ont pu abattre des jeunes à la terrasse d’un café, des spectateurs, sans qu’aucun n’ait pu faire face.

Pensez-vous qu’à Tel Aviv cela aurait pu se passer ainsi ?...

Parce qu’on en est là !...

Depuis la recrudescence des attentats en Israël, tous les citoyens israéliens détenteurs d'un permis de port d'armes sont appelés à sortir armés et à mettre leur pistolet bien en évidence.

Sommes-nous loin de cette situation qui semblait jusqu’à maintenant parfaitement impensable dans notre pays ?...

Pas tellement !...

Encore quelques attentats islamistes dans la capitale et il faudra bien trouver une solution face à l’incapacité des forces de police à anticiper ce type d’action. La loi Renseignement a montré ses limites et le renseignement classique a beaucoup de difficultés à pénétrer des petits groupes terroristes.

Ce type d’attentat est quasiment imparable dans une cité pacifiée comme l’est Paris où il faudrait des centaines de milliers de policiers et de militaires supplémentaires pour véritablement sécuriser toute l’agglomération parisienne.

Difficilement possible à moins de créer un état totalitaire ou l’armée et la police sont partout, et à quel coût pour les libertés et les finances publiques ?...

Une opinion partagée par le juge antiterroriste Marc Trévidic :

« L'évidence est là : nous ne sommes plus en mesure de prévenir les attentats comme par le passé. On ne peut plus les empêcher. Il y a là quelque chose d'inéluctable ».

A propos de Vigipirate et de Sentinelle : « Ce dispositif protège certains endroits, rassure la population. Mais, en fait, il déplace la menace. Cela n'évitera jamais que des hommes déterminés passent à l'action ici ou ailleurs. Si cela leur paraît trop compliqué de s'en prendre à un objectif sous surveillance, ils en trouveront un autre. Un cinéma, un centre commercial, un rassemblement populaire… ».

Bien sûr, on peut toujours essayer de se pencher sur le passé et l’actualité de ces dernières années pour connaître les raisons de ces attaques sur notre sol. Il faut bien remarquer que ce n’est pas l’Allemagne, la Grande Bretagne, l’Italie, ou d’autres pays européens qui sont visés, mais bel et bien, et, en priorité, notre pays.

De la même façon que l’on peut expliquer la montée du nazisme dans l’Allemagne des années 1920 et 1930, on pourrait aussi trouver les raisons, étalées sur plusieurs décennies, qui ont conduit les populations musulmanes du Proche et du Moyen-Orient à s’entre-déchirer et à se lancer dans une guerre de religion qui arrive chez nous.

Il est bien tard pour "renverser la vapeur".

Le mal est fait et nous devons prendre des mesures dignes d’une démocratie, mais, en aucun cas, en renforçant le totalitarisme actuel comme cela a été fait lors du vote sur la loi Renseignement.

La solution passe par plus de liberté et de responsabilité des citoyens.

Malgré tout, le pire est à venir.

Mon propos est simplement d’essayer de trouver une solution pour faire face très rapidement à des attentats terroristes car les forces de l’ordre ne pourront qu’arriver trop tard lors d’attentat comme on a pu le constater au Bataclan où seulement trois individus ont pu tuer ou blesser 300 personnes avant l’arrivée de la police.

Et cela sans aucune réaction des spectateurs qui n’ont pas eu d’autre choix que de se faire « tirer comme des lapins ». Chaque terroriste a pu abattre 100 personnes à lui tout seul, sans aucune opposition.

Cela m’a fait penser aux massacres des Juifs à Babi-Yar à Kiev, en Ukraine, le 29 septembre 1941. Bien sûr, ce n’est pas la même échelle mais c’est le même type d’élimination. La sauvagerie humaine est de retour et elle est entrée dans les murs de nos villes.

Les islamistes de Daech massacrent des civils en Syrie, vendent des captives aux marché aux esclaves, mettent en esclavage sexuel des gamines de huit ans, détruisent des ruines millénaires, font exploser des avions de ligne, et maintenant ils tuent aveuglément des civils chez nous.

La base psychologique de cette organisation terroriste est celle d’une « paranoïa collective » proche de celle des Nazis. Ceux-ci avaient le culte du chef, de la supériorité de la race aryenne, et, avec cela, ils estimaient avoir le droit de tuer, piller, détruire, pour construire un « Grand Reich » qui devait durer mille ans.

Les barbares islamistes sont les jouets d’une autre « paranoïa collective ». Elle est de type religieux et ses fondements sont basés sur une tromperie et sur l’appel au « fond barbare de l’humanité ». Ils ont la volonté d’étendre leur barbarie, d’imposer la charia à la planète afin d’instaurer un « Grand califat ».

La barbarie est dans nos cités.

Cela signifie aussi que l’Etat a échoué dans sa grande fonction régalienne de police et de défense.

 

Le rôle de l’Etat face aux actes terroristes

Notre Etat se mêle de tout, régente le plus possible, encadre les comportements par toujours plus de lois, de décrets et de règlement, mais n’arrive pas assurer l’une de ses principales fonctions régaliennes qui est la protection des personnes et des biens, avec la Défense et l’Intérieur.

Il faut avouer que les attentats de Daesh à Paris 13 novembre révèlent que la principale fonction régalienne de l’Etat est mise en échec.

Ce n’est pas faute d’avoir une loi renseignement qui permet d’espionner chaque individu dans ses communications téléphoniques, internétiques, de déplacement, fiscales !... Cette loi renseignement qui surveille 31 millions de personnes entre 18 ans et 65 ans a été absolument incapable de détecter la préparation des attentats. En fait, il suffit de surveiller 5000 personnes, des fanatiques islamiques, pour réduire sensiblement les risques d’une attaque.

Malgré tout, peut-on être sûr que, même avec des dispositifs toujours plus sophistiqués, avec plus de coopération internationale, avec le rétablissement du contrôle aux frontières, avec des bombardements en Syrie, avec demain des OPEX pour neutraliser Daesh sur le terrain, il n’y aura pas quelques individus qui passeront à travers les mailles du filet ?...

De nombreux spécialistes, comme le juge anti-terroriste Marc Trévidic, pensent que c’est « mission impossible ».

Aussi, il faut se préparer à devoir faire face à la menace terroriste pour plusieurs années, et peut-être même plusieurs décennies.

L’Etat doit se concentrer sur ses grandes fonctions régaliennes et laisser aux citoyens la liberté pour régler des affaires qui sont de leur ressort. Parce que l’on en est arrivé à réglementer la vente des chatons et des toutous entre Français !... Et il faut des fonctionnaires pour ça !... Est-ce que ce n’est pas du gaspillage d’argent public alors que des besoins pressants et nouveaux vont apparaître pour assurer notre sécurité ?...

Les forces de l’ordre et l’armée ne pourront jamais surveiller l’ensemble du territoire en continu, et, demain, des attentats peuvent avoir lieu n’importe où en région parisienne, dans un lycée, dans une école, une autre salle de spectacle et d’autres bistrots, dans un tramway de Rouen ou du Havre, dans une brasserie de Limoges, sur un marché de Noël à Strasbourg, dans un café de Marseille, dans un grand hôtel de Nice, dans un TGV, dans un TER, etc…

La surveillance totale du territoire pour éviter des attentats est impossible.

Aussi, il faut innover !...

Et aller vers plus de liberté du citoyen qui assurera lui-même sa sécurité avec l’aide de l’Etat. 

Il est temps d’armer des citoyens sélectionnés et entraînés par la défense, sous contrôle de la gendarmerie et de la Justice.  

Bien sûr, il est hors de question de mettre en vente libre les armes comme c’est le cas aux Etats-Unis. On en voit les résultats régulièrement dans les campus.

Et si on prenait modèle sur les Suisses ?...

 

La Garde Nationale, créée en 1789 par la Révolution Française

Les Suisses ont développé une « armée de milice » dès le Bas Moyen Âge lorsque les cantons créèrent leurs propres milices. Cette armée est basée sur le principe d’une « armée de citoyens » et les constitutions fédérales de 1848 et 1874 imposèrent aux jeunes adultes l’obligation de servir la patrie.

En 1999, le principe de milices appliqué à l'armée fut explicitement mentionné dans la constitution fédérale.

Les soldats suisses gardent leur arme personnelle chez eux ainsi que leur uniforme et une partie de leur équipement pour faire face à mobilisation immédiate.  Ils disposent de munitions en quantité limitée : 50 cartouches pour le Fass 90 ou 24 cartouches 9 mm pour les possesseurs de P220.

Une armée de milice redoutablement efficace, immédiatement disponible, bien entraînée, et qui a dissuadé les Allemands d’envahir leur pays en 1870, 1914 et 1940.

Il me semble, compte-tenu de la situation dramatique actuelle, que nous devrions nous inspirer de nos voisins Helvètes en appliquant des mesures particulières pour faire face à la menace terroriste et en prenant le meilleur des technologies de communication.

Et puis aussi… peut-être aurait-il fallu être un peu plus neutre dans les affaires du monde…

Si on se penche sur l’Histoire de l’armée dans notre pays, on découvre que nous avons eu une armée de milice, la Garde Nationale, qui a été créée lors de la Révolution Française. Elle était l’héritière des milices de l’Ancien Régime.

L’idée de développer une Garde Nationale est étudiée depuis plusieurs années par la Fédération des Anciens des Missions Extérieures (FNAME), le Groupe Janus, et elle est maintenant reprise par différentes personnalités dont François HOLLANDE, Christophe Lagarde (UDI), Edouard PHILIPPE (député-maire du Havre), Jean-Luc Mélenchon.

 

La FNAME propose d’ajuster à notre pays le système de garde nationale modèle suisse et définit ainsi ses missions :

  • Maintenir l’ordre dans notre pays ;
  • Renforcer le plan Vigipirate ;
  • Apporter un soutien lors de patrouille en compagnie de policiers et gendarmes ;
  • Contribuer au renforcement de nos frontières ;
  • Renforcer la lutte contre le terrorisme ;
  • Relais sociaux civils militaires ;
  • Actions d'assistance humanitaire et de secours d'urgence lors de catastrophes naturelles et technologiques.

 

Mais, dans le cas de la création d’une Garde Nationale, et face au développement du terrorisme, il me semble souhaitable de passer à la « vitesse supérieure » et d’accorder des ports d’armes aux réservistes de façon à ce qu’ils aient sur eux leur pistolet, avec un minimum de munitions, de façon à faire face immédiatement à une attaque terroriste qui aurait lieu sous leurs yeux.

Parce que nous passons en « période de guerre » et il faut imaginer le pire : chaque ville, chaque école, chaque lycée, chaque moyen de transport comme le métro, le train, le bus, le tramway, et tant d’autres endroits peuvent être des cibles pour les terroristes.

Nous sommes dans la pire des situations et il faut se préparer à y faire face.

Par contre, les technologies modernes pourraient être d’un grand secours pour développer un réseau de citoyens armés par la défense.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser ce ne serait pas une militarisation de la société mais la possibilité de donner à chaque individu volontaire, sélectionné et contrôlé, d’avoir une arme sur lui pour sauver sa peau et celle des personnes à proximité, que ce soit au travail ou en déplacement.

On peut même imaginer que chaque porteur d’une arme soit doté d’un smartphone crypté qui permette à chaque instant à la gendarmerie ou la police de savoir où il est et de connaître ainsi précisément, et à chaque instant, le nombre de citoyens porteur d’une arme à un endroit précis.

Je vais prendre quelques exemples très précis pour bien montrer les extraordinaires possibilités d’une telle structure :

  • Le cas du voyage en TGV. Tout le monde connaît le cas de l’attentat loupé dans le Thalys du 21 août 2015. Heureusement qu’il y avait deux Marines américains au bon moment et au bon endroit !... Nous avons eu beaucoup de chance en fait… Dans le cas où un ou deux hommes d’affaires bien entraînés auraient été dans le wagon, avec pour chacun d’eux un automatique, l’affaire aurait été réglée tout aussi rapidement ;
  • Le cas des consommateurs attablés devant le café « La Belle Equipe», rue de Charonne, ou 19 personnes ont été abattues. Ils ont été tirés comme des lapins sans pouvoir réagir. Un ou deux consommateurs dotés d’une arme auraient pu, peut-être, réduire sérieusement le carnage ;
  • Le pire des cas est celui du Bataclan où 90 personnes ont laissé leur vie et près de 200 ont été blessées plus ou moins grièvement. Il aurait suffi de deux ou trois spectateurs armés, placés dans la salle à des endroits stratégiques (ex : derrière un pilier) pour arrêter immédiatement le massacre.

Mais, à côté du carnage à l’arme automatique et à la ceinture d’explosif par des terroristes camés au captagon, il y a d’autres possibilités d’attentats qui provoquent des dégâts considérables avec énormément de tués et de blessés.

 

TGV

Un point qui m’inquiète un peu : un TGV d’essais a déraillé samedi 14 novembre à 15H30 près de Strasbourg. Un type d’accident qui n’était jamais arrivé à la SNCF. Le bilan est de 11 morts et 4 blessés graves.

La capacité d’une rame TGV Duplex est de 516 passagers et on imagine le nombre de victimes d’un déraillement à grande vitesse.

Il faut attendre les conclusions de l’enquête pour savoir si c’est un attentat.

 

Gaz sarin

Le 20 mars 1995 a eu lieu à Tokyo une attaque au gaz sarin dans le métro. L’attentat fut commis par des membres de la secte Aum.

Treize personnes ont été tuées et des milliers d’autres ont été plus ou moins gravement blessés. Vingt ans après, 70% des victimes souffrent toujours de troubles oculaires.

Le sarin (GB) est une substance inodore, incolore et volatile de la famille des organophosphorés, extrêmement toxique pour l’homme. Il est environ 500 fois plus toxique que le cyanure.

C’est un neurotoxique comme le soman (GD), le tabun (GA) et le VX (dix fois plus mortel que le sarin). Il est extrêmement dangereux car 0,01 ppm de ce gaz peut être fatal. Ce gaz pénètre par les voies respiratoires ou par simple contact avec la peau et passe directement dans le sang pour agir sur le système nerveux. Il agit en bloquant la transmission de l’influx nerveux, provoquant la mort par arrêt cardio-respiratoire. Les victimes ressentent d’abord de violents maux de tête et présentent des pupilles dilatées. Elles sont ensuite agitées de convulsions, sont victimes d’arrêts respiratoires et tombent dans le coma avant de mourir.

Le gaz sarin était considéré comme une « arme chimique de guerre », avant d’être classé « arme de destruction massive » par les Nations Unies le 3 avril 1991. Sa production et sa conservation sont interdites depuis 1993

Un masque à gaz protège les voies respiratoires mais comme le gaz sarin est également être absorbé par la peau il faut avoir une tenue NBC pour être indemne.

Les risque d’attentat au gaz sarin sont pris très au sérieux par les pouvoirs publics. Le 14 novembre dernier, soit le lendemain des attaques terroristes à Paris et Saint-Denis, un arrêté a été pris par le Ministère de la Santé, autorisant l’utilisation et la distribution par les professionnels de santé du sulfate d’atropine en solution injectable.

Ce médicament est utilisé essentiellement comme antidote à l’exposition aux neurotoxiques organophosphorés dont le gaz sarin.

 

Concernant le financement d’une Garde Nationale,

Bien sûr, il va falloir financer une Garde Nationale s’il est décidé de la développer. Les chiffres avancés sont dans une fourchette annuelle comprise entre 4 et 6 milliards d’euros. Une somme très importante qui n’est guère dans nos moyens actuellement.

Aussi, il va peut-être falloir se pencher sur le détournement des « milliards de la Division Daguet ». Il y a quand même quelques milliards d’euros à récupérer.

Ce qui nous fait revenir à la guerre du Golfe de 1990/1991.

Et on pourra aussi faire le bilan de la politique menée par la coalition après cette guerre. Les fonds détournés et escroqués ont fini dans la poche de nos dirigeants politiques !...

Au lieu de lancer de grands programmes économiques et de formation humaine, le pillage a été de rigueur en Irak. Les jeunes Irakiens ont vécu depuis 25 ans et plus  dans un univers de guerre, de violence, de haine. Faut-il s’étonner de leur cruauté de drogués au captagon, de leur manque d’empathie, de leur fanatisme ?...

On en paie maintenant les conséquences.

 

Jean-Charles DUBOC

 


État d’urgence : jusqu’où aller trop loin ?

 

Juste un début...

 

Pour la première fois depuis la guerre d’Algérie, l’état d’urgence a été décrété sur l’ensemble du territoire. Cela n’est guère fréquent, dans la vie d’une démocratie, que, d’un coup, on bascule ainsi dans un autre mode de gestion au jour le jour.

En effet, et même si l’ensemble de la presse et des politiciens semble avoir pris la nouvelle avec un stoïcisme tangentiel à l’abrutissement, l’état d’urgence peut impliquer la possibilité de restreindre la circulation des personnes et des véhicules dans des lieux et à des horaires déterminés (ce qui laisse la possibilité aux préfets d’instaurer un couvre-feu dans les secteurs exposés à des risques importants de trouble à l’ordre public), de restreindre l’accès à certains lieux, certains bâtiments (publics ou privés), d’interdire de séjour certains individus, de renforcer le contrôle aux frontières, de réquisitionner biens et personnes pour le maintien de l’ordre public.

Cela peut aussi signifier l’interdiction de manifestations, des restrictions pour la presse et les médias en général voire leur prise de contrôle, bref, un cortège de mesures qui ne sentent pas forcément très bon la liberté. Ces derniers éléments sont d’ailleurs soigneusement passés sous silence par le ministre de l’Intérieur lorsqu’il rappelle de quoi il retourne avec cet état d’urgence : il évoque bien les nouvelles prérogatives des préfets, mais on n’entendra pas parler des autres aspects (article 11 notamment) de cet état.

Certes, après tout, rien n’indique pour le moment que ces dernières restrictions seront appliquées, et Cazeneuve n’avait donc pas besoin de les évoquer. On peut même espérer qu’il n’en aura jamais besoin. Mais il reste indispensable de conserver à l’esprit que c’est parfaitement possible et même prévu dans la loi.

Ceci n’affranchit pas de se poser la question de l’utilité de ce décret sur le plan sécuritaire.

En effet, comme le rappelle Baptiste Créteur, les attaques terroristes de vendredi dernier ont eu lieu un an après la loi du 13.11.2014 renforçant les dispositions de lutte contre le terrorisme, alors que le pays est déjà sous tension, contrôles aux frontières réinstauré (COP21 oblige) et plan Vigipirate toujours en place. Ironie cynique des terroristes qui montrent par là toute l’impuissance des pouvoirs publics à protéger qui que ce soit avant l’état d’urgence et, par voie de conséquence, à les protéger aussi après, les mesures prises ne changeant qu’à la marge les dispositifs existants. De ce point de vue, chaque minute qui passe fait ressembler un peu plus cet état d’urgence à de la pure gesticulation politicienne.

En revanche, du point de vue tactique politique, il en va autrement.

Si on se rappelle des magnifiques faits d’armes précédents de nos gouvernants, cet état d’urgence ressemble bel et bien à un outil dégoté dans la panoplie playskool du petit président, et risque fort d’être comme un couteau pour une poule, bidule inutile dont l’équipe en place ne saura trop quoi faire mais qu’elle aura invoqué histoire de montrer qu’elle fait quelque chose, en fanfare.

En revanche, si on se rappelle que Hollande et Valls ont probablement un minimum de suite dans les idées, de ces suites qui leur permettent notamment de conserver le pouvoir à tout prix et réduire au silence leurs opposants et leurs ennemis politiques, l’instauration de l’état d’urgence n’est plus du tout fortuit. Il devient même fort commode.

À tel point que Manuel Valls, malin, en voudrait bien encore un peu plus : comme il y aura d’autres attentats, ce serait assez logique de continuer sur notre lancée, n’est-ce pas.

« Parce que nous sommes en guerre nous prenons des mesures exceptionnelles. Nous devons anéantir les ennemis de la République, expulser tous ces imams radicaux, déchoir de la nationalité ceux qui bafouent l’âme de la France. Je prédis un conflit qui durera des mois, peut-être des années. »

Bon, il n’y a pas à dire, même si ça vend peu de rêve et plutôt du sang et des larmes, on est assez loin des discours churchilliens. Le fond est sans ambiguïté cependant : le Manuel du gouvernement ne compte pas lâcher l’état d’urgence trop vite, et ça ne semble défriser personne.

Accessoirement, on ne peut s’empêcher de noter le timing, diabolique, de cette incursion rapide dans le mode minimal de la démocratie française.

Nous sommes effectivement en plein milieu d’une situation économique pourrie ; le passage en mode « full metal jacket » de Hollande permettra sans mal de détourner un peu l’attention, et on peut même parier sur une hausse, temporaire mais sensible, de sa cote de popularité (ou disons de la baisse de son impopularité, pour être plus exact), et de même pour Valls. Voilà qui renouvelle un peu le paysage médiatique et atténuera les soucis évidents de la COP21 (dont le succès semble « quelque peu compromis ») ou ceux des prochaines élections régionales (dont le succès semble « quelque peu compromis » aussi). Et pendant qu’on va batailler ISIS, Daech ou n’importe quel autre acronyme à coup de conférences de presse de plusieurs kilotonnes et de décrets à sous-munitions, on mobilise la presse sur autre chose que sur la situation économique catastrophique du pays et son chômage qui continue de grimper, malgré les artifices statistiques.

Dès lors, on se doit de noter la facilité à déclencher l’unanimité, pardon l’unité réclamée et obtenue par nos dirigeants et l’ensemble des partis politiques. Certes, l’ampleur de l’attentat justifie que les polémiques politiciennes se taisent et que les campagnes électorales soient mises en sourdine. En revanche, c’est maintenant le dernier moment d’abdiquer de sa capacité de réflexion et de prise de recul.

On peut aisément comprendre que, poussé par la nécessité d’attraper les terroristes en fuite, des mesures exceptionnelles contraignantes soient rapidement mises en œuvre dans le pays. On admettra éventuellement que cette situation puisse durer quelques jours, les péripéties de la traque et des enquêtes nécessitant probablement ce genre de délai. Au-delà, cependant, on peine à voir l’intérêt de perdurer dans cette situation. C’est d’ailleurs le sens des 12 jours définis dans la loi avant l’obligation d’un passage par le parlement.

Or, nous n’avons pas encore passé une poignée de jours que Valls envisage déjà d’étendre le délai.

Même si, d’aventure, cet état d’urgence ne devait pas être reconduit, le seul fait que le Premier ministre réclame dès à présent, si tôt, une telle extension est particulièrement préoccupant. Cela l’est d’autant plus qu’à l’heure actuelle, je ne suis pas du tout certain qu’il se trouverait une opposition dotée d’une colonne vertébrale complète et correctement solidifiée pour s’y opposer le 26 novembre. Tout indique même que les actuels yaourts à 0% de matière grise qui émargent chez les Républicains signeraient des deux mains ce genre de cascade politique pour bien montrer à quel point eux aussi ont un zizi suffisamment poilu pour en remontrer aux vilains terroristes.

Bref : la situation prend une tournure franchement nauséabonde, et absolument rien n’indique que la presse ou les politiciens s’en rendent bien compte ou, plus effarant encore, n’appellent pas carrément cette dégradation de leurs vœux.

Pourtant, on vient de donner (ou plus exactement, ils se sont donnés) un maximum de pouvoir à des gens qui n’ont jusqu’à présent brillé que par leur extraordinaire capacité à faire à peu près n’importe quoi, n’importe comment, et qui ont même largement prouvé leur agressivité extérieure et leur mollesse intérieure.

Un grand pouvoir donné à des irresponsables ? Forcément, ça va bien se passer.

Source : http://h16free.com/2015/11/16/42618-etat-durgence-jusquou-aller-trop-loin

 


JUGE MARC TRÉVIDIC : On manque d'hommes pour neutraliser les terroristes

 

Le juge Marc Trédivic

 

Pendant dix ans, il a animé le Pôle judiciaire antiterroriste. Forcé de quitter ses fonctions en pleine tempête pour devenir vice-Président du tribunal de grande instance de Lille, Marc Trévidic nous avait longuement parlé, en septembre dernier. Son cri d'alarme a malheureusement trouvé un écho vendredi soir avec une série d'attentats sans précédent à Paris. Voici la version intégrale de cet entretien terriblement prémonitoire.

Paris Match. Pouvez-vous estimer aujourd'hui le niveau de risque que courent les Français ?

Marc Trévidic. La menace est à un niveau maximal, jamais atteint jusqu'alors. D'abord, nous sommes devenus pour l'Etat islamique [EI] l'ennemi numéro un. La France est la cible principale d'une armée de terroristes aux moyens illimités. Ensuite, il est clair que nous sommes particulièrement vulnérables du fait de notre position géographique, de la facilité d'entrer sur notre territoire pour tous les djihadistes d'origine européenne, ­Français ou non, et du fait de la volonté clairement et sans cesse exprimée par les hommes de l'EI de nous frapper. Et puis, il faut le dire : devant l'ampleur de la menace et la diversité des formes qu'elle peut prendre, notre dispositif de lutte antiterroriste est devenu perméable, faillible, et n'a plus l'efficacité qu'il avait auparavant. Enfin, j'ai acquis la conviction que les hommes de Daech [acronyme de l'Etat islamique] ont l'ambition et les moyens de nous atteindre beaucoup plus durement en organisant des actions d'ampleur, incomparables à celles menées jusqu'ici. Je le dis en tant que technicien : les jours les plus sombres sont devant nous. La vraie guerre que l'EI entend porter sur notre sol n'a pas encore commencé.

Pourquoi un constat si alarmant ?

Nous avons en face de nous un groupe ­terroriste plus puissant que jamais. Bien plus puissant qu'Al-Qaïda à sa grande époque. L'EI, fort d'environ 30 000 «soldats» sur le terrain, a recruté plus de membres que l'organisation fondée par Ben Laden en quinze ans ! Et ce n'est pas fini. La France est, de fait, confrontée à une double menace. Celle du déferlement de ce que j'appelle les «scuds» humains du djihad individuel, ces hommes qui passent à l'action sans grande formation ni préparation, agissant seuls, avec plus ou moins de réussite, comme on a pu le voir ces derniers temps. Et celle, sans commune mesure, que je redoute : des actions d'envergure que prépare sans aucun doute l'EI, comme celles menées par Al-Qaïda, qui se sont soldées parfois par des carnages effroyables.

Disposez-vous d'éléments indiquant qu'on se dirige vers ce type d'actions d'envergure ?

Ceux que l'on arrête et qui acceptent de parler nous disent que l'EI a l'intention de nous frapper systématiquement et durement. Comprenez-moi bien, il ressort de nos enquêtes que nous sommes indubitablement l'ennemi absolu. Les hommes de Daech ont les moyens, l'argent et la faculté d'acquérir facilement autant d'armes qu'ils veulent et d'organiser des attaques de masse. Le terrorisme est une surenchère ; il faut toujours aller plus loin, frapper plus fort. Et puis, il reste «le prix ­Goncourt du terrorisme» à atteindre, et je fais là référence aux attentats du 11 septembre 2001 contre les tours du World Trade Center. Je n'imagine pas un instant qu'un homme tel qu'Abou Bakr ­al-Baghdadi et son armée vont se satisfaire longtemps d'opérations extérieures de peu d'envergure. Ils sont en train de penser à quelque chose de bien plus large, visant en tout premier lieu l'Hexagone.

"L'EI A RECRUTÉ PLUS DE MEMBRES QU'AL QAÏDA EN QUINZE ANS"

Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi la France ?

Parce qu'on revient à cette idée qu'on est la cible idéale ! Traditionnellement, l'adversaire numéro un du terrorisme djihadiste a longtemps été les Etats-Unis, mais les paramètres ont changé. Les Américains sont plus difficiles à atteindre. La France, elle, est facile à toucher. Il y a la proximité géographique, il y a des relais partout en Europe, il y a la facilité opérationnelle de renvoyer de Syrie en France des volontaires aguerris, des Européens, membres de ­l'organisation, qui peuvent revenir légalement dans l'espace Schengen­ et s'y fondre avant de passer à l'action.

Il y a aussi des raisons politiques, idéologiques ?

Evidemment ! La France est devenue l'allié numéro un des Etats-Unis dans la guerre contre Daech et les filières djihadistes. Nous combattons par les armes aux côtés des Etats-Unis. Nous avons mené des raids aériens contre l'EI en Irak. Maintenant, nous intervenons en Syrie. De plus, la France a un lourd «passif» aux yeux des islamistes. Pour eux, c'est toujours une nation coloniale, revendiquant parfois ses racines chrétiennes, soutenant ouvertement Israël, vendant des armes aux pays dits «mécréants et corrompus» du Golfe ou du Moyen-Orient. Et une nation qui opprimerait délibérément son importante communauté musulmane. Ce dernier argument est un axe de propagande essentiel pour l'EI. Nos forces armées sont aussi intervenues au Mali pour arrêter les islamistes, même si ce ne sont pas les mêmes réseaux. Ajoutons enfin que, en France, nous sommes depuis des années en première ligne pour combattre le “djihad global”. Longtemps notre dispositif antiterroriste nous a permis de porter des coups sévères aux terroristes et aux ­djihadistes de toute obédience.

Ce n'est plus le cas aujourd'hui ?

Non, la donne a changé. L'évidence est là : nous ne sommes plus en mesure de prévenir les attentats comme par le passé. On ne peut plus les empêcher. Il y a là quelque chose d'inéluctable. Bien sûr, on arrête des gens, on démantèle des cellules, on a de la chance aussi, comme on a pu le voir avec certaines affaires récentes, mais la chance ou le fait que les terroristes se plantent dans leur mode opérationnel, ou encore que des citoyens fassent preuve de grande bravoure, ça ne peut pas durer éternellement. Quant aux moyens affectés à la lutte antiterroriste, ils sont clairement devenus très insuffisants, et je pèse mes mots. On frise l'indigence à l'heure où la menace n'a jamais été aussi forte. Ces deux dernières années, j'ai constaté par moi-même qu'il n'y avait parfois plus d'enquêteurs pour mener les investigations dont nous avions besoin ! On fait donc le strict minimum, sans pouvoir pousser les enquêtes, sans «SAV», au risque de passer à côté de graves menaces. Les politiques prennent des postures martiales, mais ils n'ont pas de vision à long terme. Nous, les juges, les policiers de la DGSI, les hommes de terrain, nous sommes complètement débordés. Nous risquons d'«aller dans le mur».

Marc Trévidic répond aux questions de Frédéric Helbert

"LES KOUACHI N'ÉTAIENT PAS PARTIS POUR UNE OPÉRATION SUICIDE !"

Et le dispositif Sentinelle, qui mobilise des milliers d'hommes pour protéger des lieux symboliques, des sites sensibles, il n'est pas efficace ?
Ce dispositif protège certains endroits, rassure la population. Mais, en fait, il déplace la menace. Cela n'évitera jamais que des hommes déterminés passent à l'action ici ou ailleurs. Si cela leur paraît trop compliqué de s'en prendre à un objectif sous surveillance, ils en trouveront un autre. Un cinéma, un centre commercial, un rassemblement populaire… Sentinelle, Vigipirate, on ne peut pas se permettre de s'en priver, la population ne le comprendrait pas, mais fondamentalement cela ne résout rien. Cela ne freinera pas les hommes de l'EI le jour où ils décideront de passer à la vitesse supérieure et de commettre des attentats d'ampleur. D'autant que nous sommes incapables d'enrayer leur montée en puissance constante. Nul doute que le groupe soit actuellement en train de bâtir les structures, les réseaux, de former les hommes pour concevoir des plans d'attentats de masse. Ils préparent le terrain pour pouvoir frapper fort.

Que penser, alors, de la nouvelle stratégie française ? Des ­premières frappes aériennes ont visé Daech sur le sol syrien. La France invoque un «droit de légitime défense» et dit vouloir cibler les terroristes à la base…

Procéder à des frappes «extra-judiciaires» revient à se calquer sur le modèle américain. Cela fait des années que les Etats-Unis éliminent des chefs, des stratèges, des recruteurs au Yémen, en Afghanistan, en Somalie, mais sans affaiblir les groupes visés. Cela n'a jamais marché ! Je ne crois pas au bien-fondé de la stratégie française. Peut-on penser déstabiliser Daech et nuire à ses objectifs en éliminant des leaders, des «opérationnels» qui auraient été repérés ? Y a-t-il des chefs d'une telle importance qu'ils ne puissent être remplacés dans l'heure par d'autres hommes ? Rien n'est moins sûr. De toute façon, ils nous ont «dans le collimateur» et, de ce point de vue-là, ça ne changera rien ! Cela peut même avoir l'effet inverse que celui recherché en créant des «vocations». Si, d'aventure, il y avait quelques ciblages réellement pointus, le bras de la justice n'étant pas très long, j'aurais tendance à me dire qu'une petite roquette fera l'affaire ; mais, clairement, il n'est rien dans cette stratégie qui permette de renverser le cours d'une guerre contre une armée de terroristes et de la gagner.

Marc Trévidic répond aux questions de Frédéric Helbert

La France a-t-elle la capacité d’affronter Daech?

Les moyens dont disposent les juges en charge de l’anti-terrorisme sont aujourd’hui insuffisants. On pourrait presque dire indigents. Le nombre d’enquêteurs notamment est tout à fait insuffisant pour faire face aux menaces. Les experts judiciaires de la DGSI sont débordés. Nous n’avons pas les moyens humains pour recueillir des preuves, neutraliser des terroristes. Ici en France, un Etat de droit, on ne va pas se mettre à lâcher des drones pour éliminer de simples suspects. La force du système français a reposé pendant 30 ans sur la prééminence des juges, et leur capacité à établir des stratégies, à anticiper pour frapper en amont au meilleur moment, en synergie avec les services de renseignement. A la faveur des évènements du 7 janvier dernier, les tueries de «Charlie Hebdo» et de la supérette casher, le pouvoir a décidé d’une loi donnant tout pouvoir au renseignement hors contrôle judiciaire. Il oublie une chose élémentaire : En France, ce sont les juges qui décident où non d’arrêter les gens, de les mettre en garde à vue, de les placer en détention. Tout ce qui se décide sur la base de renseignements purs, hors contrôle d’un juge, n’a aucune valeur légale. Et le danger lorsque le renseignement tourne en roue libre, c’est qu’on intervienne trop tardivement… Notre système a été très efficace pendant des années parce qu’on intervenait très en amont, et en parfaite adéquation avec les agents de la DST. On récoltait des preuves et dès que quelqu’un menaçait de passer à l’action, le lendemain à 6 heures du matin, on lui tombait dessus. Jamais, jamais une personne surveillée judiciairement n’a pu passer à l’action, jamais ! On ne peut pas en dire autant de ces djihadistes affiliés à EI dont on s’aperçoit que tous ou presque ont fait l’objet d’une surveillance, donc d’une fiche «S», ce qui ne les a pas empêchés d’agir.  

Pourquoi alors avoir fait cette loi?

Le pouvoir exécutif veut avoir des services de renseignements tous puissants sur lesquels il a la main. Les juges spécialisés et leur liberté d’agir ont été écartés. C’est confortable pour un gouvernement, dangereux pour la société. Je crains que l’on en arrive de plus en plus à des méthodes extra-judiciaires, administratives, sans recours, arbitraires. Comme l’ont fait les Américains à Guantanamo. Ce chemin ferait selon moi le jeu de ceux que nous combattons en nourrissant les sentiments anti-occidentaux et anti-français.

Malgré la barbarie affichée, l’E.I continue à recruter, notamment Europe, comment l’expliquez-vous?

Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce que j’appelle la «démocratisation du djihad». Dans une situation de crise économique et morale, leur maîtrise d’internet qui ne date pas de hier leur a permis de répandre leur idéologie sans que personne ne songe jamais à l’entraver au nom de la liberté. Ils touchent des proies faciles : ces gens qui n’ont plus de perspectives, de rêves, de caps, que la société de consommation a laissé en marge. Passer à l’acte ensuite n’est pas compliqué. Un billet d’avion à 200 euros pour la Turquie, et c’est fait ! Ceux qui partent croient laisser derrière eux leurs «emmerdements», s’imaginent qu’ils vont trouver une vie «exaltante».

On voit aussi de plus en plus de Français convertis verser dans l’Islamisme radical…

C’est ce que j’appelle l’effet de mode. Ce n’est absolument pas rationnel. Le Jihad est devenu «branché». C’est fou à dire mais c’est vrai. Une gamine se met en scène sur Facebook avec une fausse kalach, ses copines suivent… C’est totalement déconnecté d’une quelconque réalité religieuse, mais une fois que ce pas est franchi, on rentre dans un processus de fascination, sans recul, on se prend au jeu, et surgit alors le risque de basculement. Tous ne partent pas pour les mêmes raisons, certains reviennent dégoutés, certains combattent, d’autres pas, certains se muent, formés par étapes, en terroristes potentiels. La faille essentielle de notre société c’est qu’elle offre un terrain favorable à une idéologie pouvant fabriquer des tueurs sans limites.

Sur quoi se fonde cette idéologie?

Les djihadistes se présentent comme les seuls vrais défenseurs d’un Islam opprimé par l’Occident. C’est ce que j’entendais sans arrêt lors des auditions. Ils évoquent les guerres d’Irak, le conflit israélo-palestinien, sélectionnent les arguments pour légitimer leur action.

La suite sur :

http://www.parismatch.com/Actu/Societe/La-France-est-l-ennemi-numero-un-de-l-Etat-islamique-837513

 


Pierre Conesa : “C’est nous qui avons déclaré la guerre !”

 

 

Pierre Conesa est ancien haut fonctionnaire du Ministère de la Défense (France).

Spécialiste des questions stratégiques internationales et en particulier militaires. Pierre Conesa est un praticien des relations internationales et stratégiques qu’il a pratiqué pendant une vingtaine d’années au ministère de la Défense dans différents services (autres qu’administratifs). Il a été à la création de la Délégation aux Affaires stratégiques comme sous directeur Questions régionales puis comme Adjoint au Directeur. Il a été rédacteur du Premier plan stratégique de soutien aux exportations d’armements, Adjoint au Directeur des Relations internationales de la Délégation Générale à l’Armement chargé de la politique d’exportations, puis chargé auprès du CEMA d’un rapport sur le Renseignement d’Intérêt militaire. Il a conçu le Campus de Défense de l’Ecole militaire. Il a dirigé pendant les huit dernières années un important cabinet d’Intelligence économique.

Il est par ailleurs maître de conférences à Sciences Po et à l’ENA. Il est également consultant pour France 24, membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica.


L’État doit assurer le régalien : police, défense, justice

 

Attentats à Paris : quel doit être le rôle de l’État face aux actes terroristes meurtriers ?

 

Le vrai rôle incontestable de l’État, la raison d’être du pouvoir et des autorités, hors pensée anarchiste, sont les fonctions régaliennes : police, défense et justice.

Les fonctions régaliennes consistent à assurer la sécurité des biens et des personnes. Un État qui ne les assure pas est de facto dans une situation d’échec. Il ne s’agit pas de répressif, il s’agit d’effectivement remplir ses missions fondamentales. Les pays les plus sûrs du monde ne sont pas nécessairement les plus répressifs.

Suite aux attaques suicides coordonnées en nombre jamais vues à Paris dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 novembre 2015, la France se retrouve en position de se demander à quel point le pouvoir et les autorités du pays remplissent leur mission régalienne. Il ne s’agit pas ici de remettre en cause le professionnalisme de nos forces de l’ordre. Il s’agit de savoir si les autorités ont bien leurs priorités dans le bon ordre.

Aujourd’hui, nous avons un État mesquin qui se mêle, sans aucune restriction raisonnable, de tous les aspects, même les plus privés et les plus intimes de nos vies. Sa légitimité dans presque tous ces domaines est douteuse. Mais sa mission incontestable, avec quel sérieux la remplit-il ?

Au vu du bilan terrible des attaques de la nuit dernière, je pose deux questions :

Premièrement, en dehors de la Syrie et de l’Irak eux-mêmes, quels États au monde, aujourd’hui, protègent moins bien leurs habitants de la menace EI que le notre ?

Deuxièmement, la réponse officielle de nos autorités aux précédentes attaques de l’EI sur notre territoire est de surveiller et d’espionner tous les habitants honnêtes de ce pays. Cette approche massive, inspirée de la NSA américaine, est-elle la plus efficace ? Vu comment l’ennemi a pu coordonner dans notre capitale une attaque majeure, impliquant peut-être une logistique assez sommaire et un certain nombre de communications, on se demande ce que la surveillance massive de tous les emails de tous les Français innocents apporte. Certainement, il existe des approches ciblées, de terrain, de vraies approches de professionnels du régalien, qui nous protègeraient mieux que le fantasme d’une population entière totalement espionnée.

Dans les jours qui viennent, un nombre immense de questions vont-être posées.

Il faut bien choisir les questions : pour l’instant nous ne savons pas quand la prochaine attaque va avoir lieu. Au vu de la performance de notre État, on peut avoir des inquiétudes quant à ce point.

Une question clé, et urgente, est de savoir maintenant si l’ingérence de l’État dans tous les aspects, même les plus privés et les plus intimes de nos vies, ne le disperse pas au point de diminuer sa capacité à remplir sa vraie mission, le régalien : police, défense, justice.

Source : http://www.contrepoints.org/2015/11/14/229013-letat-doit-assurer-le-regalien-police-defense-justice