Sénat Flux

J’ai cru que c’était un lecteur de ce blog !

 

« Monte-et-bourre-la » propose de tirer au sort les sénateurs !

 

Attend-là : C’est une mes propositions (anciennes il est vrai) de réforme de la vie politique de mon pays (celui que j’aime tant…).

Fort, là !

Seulement voilà, ce n’est pas du tout ça : Lui les veut « tirés au sort », mais en leur ôtant tout pouvoir législatif !

Magnifique : « J’aime tellement la démocratie que je ne la partage pas ! ».

Cinglé, ce gars-là.

Il ferait bien mieux de se contenter du bonheur « d’hors-Élie » et de vendre quelques strapontins de chez « son boss »…

Ces gars-là ne comprennent décidément rien à rien aux règles, alors comme « Bling-bling », ils veulent les changer !

J’avais un pote-chinois comme ça. Quand il jouait aux échecs, c’était aux « échecs-chinois » qu’il disait, où le cheval, au lieu de faire une diagonale normale sur un rectangle de 2 cases sur 3 pouvait le faire de 2 sur 4 !

Et attention, si une pièce était sur le parcours, elle lui faisait un croche-patte et le cheval tombait, éliminé…

Il a fini par jouer tout seul dans son coin contre lui-même et perdait tout le temps !

Perso, je considère que le bicaméralisme ne s’impose pas nécessairement, sauf peut-être chez les « cinglés de gaulois », en rappelant à tous les béotiens que nous sommes dans un tri-caméralisme constitutionnel : En plus du Sénat (chambre haute, qui ne se dissout pas) et de l’Assemblée Nationale (qui peut seule renverser un gouvernement et, en contrepartie, être dissoute), il ne faut pas oublier le CESE (Conseil Économique, Social et Environnemental) qui ne sert à rien.

À rien, pas tout-à-fait, puisqu’il sert à recaser les loosers et émet un rapport dont tout le monde ses contre-cogne par avance sur ses compétences affichées, c’est-à-dire économiques, sociales et environnementales, même si parfois c’est sûr demande expresse du Parlement ou du gouvernement.

Dans tous les cas, ils sont quand même payés.

Enfin disons plutôt « indemnisés » aux frais de la princesse.

En bref, on a déjà un « machin » consultatif qui n’a rien à dire…

Lui, je veux dire « Hard-no » propose de « profondes réformes » des institutions afin, dit-il, de « reconstruire une confiance détruite » entre les gaulois et leur classe politique.

Ni lui, ni ses petits-copains « Payons », « Kaka-zut-hack », « T’es-venu-où », même « McRond » qui « trafique » sa déclaration d’ISF et tous les autres n’y sont bien sûr pour quoique ce soit.

Pas même « El-Konnerie » mais qui n’a jamais été élue que comme apparatchik de chez les « soces-parigots ».

Y’en a d’autres qui auraient démissionné pour moins que ça, mais aucun d’entre eux, bien évidemment…

Au premier rang des propositions de l'ancien ministre de l'Économie et du Dressement-Reproductif figure donc une réforme de la chambre haute : « Le Sénat ne pourrait-il pas, au lieu d'être une institution de fin de carrière, être une assemblée tirée au sort, sans pouvoir législatif puisqu'il n'a pas de représentativité, mais avec un rôle de contrôle ? ».

Pas de représentativité ? Il n’a pas lu le Code électoral, ce gars-là !

Et ça veut être candidat à la tête du pays ?

Laissez-moi m’étouffer tout seul, SVP…

Et on contrôle quoi quand on n’y comprend rien ?

Et la Cour de comptes, le « Conseil de l’État », ils auraient à contrôler quoi ?

Sans parler des multitudes de commissions d’enquête (dont il a été membre le fameux « Payons » précité qui n’ont rien compris à la finance transnationale et aux paradis-fiscaux en 2000) les comités-Théodule qui coûtent si cher à entretenir ?

« On peut associer aujourd'hui les citoyens à la méthode de gouvernement pour reconstruire la confiance détruite ».

Un peu court : Il faut les faire directement participer à la vie politique du pays et au travail du législateur, comme tous les autres (à tour de rôle et par tirage au sort…)

Le pire, c’est que pour soutenir l'idée du tirage au sort, il s’appuie sur une expérience qu'il a menée en Saône-et-Loire lorsqu'il présidait le département : « Ça a fonctionné », assure-t-il.

Bé forcément : C’est comme dans les comités de quartier ou d’arrondissement.

Tu prends des gens au hasard, un peu volontaires quand même, tu leur mets la piqûre et ils repartent tout content d’avoir pu « participer ».

« De-la-Nuée » à Paris était le champion à ce jeu-là : On s’en prenait plein la gueule pendant 3 heures, parce que les débats ne lui plaisaient pas et que de toute façon, il faisait comme il voulait au nom de la démocratie-élective !

Grosses rigolades : Il n’avait de leçon à ne recevoir de personne…

Ce n’est pas tout : À ses yeux, une refonte de l'exécutif est également nécessaire.

Dans le but de réduire l'importance du président de la République dans l'exercice quotidien du pouvoir au profit du gouvernement, il propose la limitation, voire la suppression du pouvoir de nomination du chef de l'État.

Plus personne n’est nommé, c’est ça ?

Je n’ai rien compris de la quintessence de sa sublime pensée : Cette disposition permettrait, selon lui, de limiter « l’effet de cour » à l'Élysée.

Y’a qu’à supprimer le budget des « petits-fours », que j’en dis…

Ce sont les ministres, « chefs de leurs administrations », qui nommeraient leurs collaborateurs.

Euh, jusque-là, il n’a pas l’air d’être très au courant, mais c’est déjà le cas et il a été ministre : C'est dire comment ça se passait en réalité…

Mesure qui pourrait être complétée par l'instauration d'un « spoil system », dans lequel «les dirigeants de l'administration centrale doivent remettre leur démission » quand un nouveau ministre est nommé afin d'« organiser la soumission de l'administration au politique ».

C’est beau la dictature en marche…

Parce qu’il n’a pas bien pigé que le fonctionnaire, à part sous Vichy, même à la tête d’une administration, il n’est pas au service du ministre, qui ne fait que passer, mais du pays et des populations.

Si demain tous les fonctionnaires sont au seul service du ministre, plus rien ne fonctionnera hors les « enveloppes-glissées » sous la table pour faire avancer un dossier ou valider une décision.

Moi, je sais : Je suis né Corsu. Et je vois bien comment fonctionne un Maire-local qui veut ne se fâcher avec personne (les vendettas sont parfois coriaces… et engage plusieurs générations) tout en facilitant la vie de « ses amis »…

Alors la même chose au niveau de tout un pays, je ne vous raconte même pas le boxon !

Mais il admet dans le même souffle que si le pouvoir des ministres serait ainsi nettement renforcé, ces derniers seraient, en contrepartie, bien plus exposés à l'Assemblée nationale. Alors il souhaite mettre en place un système de responsabilité ministérielle, qui permettrait une destitution individuelle par les députés sans avoir à censurer tout le gouvernement.

« Exemple : kaka-zut-hack », explique l'ancien ministre. « C'est la souveraineté nationale qui pourrait décider ».

Il oublie que dans cette hypothèse « T’oubliera », ni même quelques autres n’aurait mené à bien aucune réforme…

Lui au moins, il n’en a pas présenté : Pas de prise de risque, juste du marketing !

Et puis à quoi servirait, dans cette hypothèse, un premier ministre, au juste ?

Justement, c’est une question que se serait posé votre « Capitaine-de-pédalo-à-la-fraise-des-bois ». Vraiment « flanby-dans-sa-tête » celui-là…

De son point de vue, les institutions ne sont plus adaptées et ralentissent le processus décisionnel. Dans sa ligne de mire : Le poste de Premier ministre dont il souhaiterait la suppression (tant pis pour « Menuet-Valse »).

Une idée ambitieuse et de plus en plus partagée au sein de la classe politique, mais qu'il n'aura sans doute pas le temps de concrétiser avant la fin de son mandat.

Décidément la Vème République hésite toujours entre régime parlementaire et « présidentialiste » !

C’est assez marrant que personne ne sache que le chef du gouvernement a un rôle d’importance : Il assure la mise en œuvre des orientations politiques, la coordination de l'action gouvernementale, dispose du pouvoir réglementaire, joue un rôle central dans la procédure législative et représente tous les autres quand il a à faire la police dans ses rangs.

Mais, comme le Président l’expliquerait lui-même en privé, « tout remonte au président ».

Comme quoi, celui-là est très bon dans « la synthèse », où il arbitre, mais sans jamais prendre la moindre décision…

On s’en doutait un peu.

Avec le précédent, il décidait de tout, passait en force, et écrasait son unique premier-ministre qui était chargé de faire le relai auprès des élus et membres du gouvernement.

D’ailleurs, il a fini « déchu » et personne ne voulait le remplacer, sauf « Bord-l’eau » : Un jour où il n’avait pas décuité, je présume.

Dans une « autre vie », j’ai eu un « chef » comme ça, assez brillant. Passé le déjeuner, il fallait le trainer sur un brancard, alors qu’il arrivait tôt le matin déjà bourré à la mauvaise vinasse, et que ça pétait le feu…

Au soir, on lui faisait signer n’importe quoi sans effort !

Alors pourquoi vouloir la peau de ce Premier ministre ? L'idée défendue par le chef de l'État reflèterait la transformation de notre système politique vers une « hyper-présidentialisation», liée à la modification du calendrier électoral avec le passage du septennat au quinquennat (2002), une belle-ânerie de « Giskard-A-la-Barre » qui ne voulait pas que « le Chi » fasse aussi bien que « Mythe-errant ».

C’est terrible la haine du premier qui doit son élection au second…

Saleté d’ingrat, va !

Du coup, si la simultanéité des élections présidentielle et législative diminue fortement (mais pas définitivement) les risques de cohabitation, le président prend donc aujourd'hui de plus en plus de place dans le règlement des affaires intérieures.

Sauf que lui a aussi et d’abord un double-rôle de « gardien du temple » et des institutions (donc mal placé pour les modifier de fond en comble) : La dernière fois, c’était De Gaulle, on lui avait donné les clés pour le faire, mais il a triché tellement il savait qu’il s’était planté sur le processus de sa désignation ultérieure, d’où l’élection du président au suffrage universel.

Une bonne chose finalement : Il n’était plus l’otage des chambres qui se réunissaient pour le désigner…

Il apparaît donc aujourd'hui important, au type qui campe rue du Faubourg-Saint-Honoré et qui sera viré d’ici moins d’un an, de prendre en considération ces évolutions pour une «présidence forte ».

Le risque qu’il prend, là, sans nous consulter… Passons !

Il faut dire que « Cloclo-barth-alone » plaide depuis plusieurs années pour ce même projet. « Fifi-le-déchu » l'avait également suggéré alors qu'il était encore à Matignon, soutenant l'idée d'un président gouvernant seul face à une Assemblée aux pouvoirs renforcés : C’est dire s’il en avait marre d’avaler des couleuvres matin et soir.

« Haine-qu’à-aime » a rejoint le mouvement en mai dernier. Pour elle, « notre régime s'est présidentialisé. Autant en prendre acte en supprimant le Premier ministre. »

On met un Secrétaire d’État à la place, c’est ça ?

Le modèle américain fait décidément des émules, même chez les « gôchistes, avec droit de veto, spoil-system et indissolubilité du Congrès, l’étape suivante.

Toutefois, malgré la progression du présidentialisme, la suppression de l'homme de Matignon ne fait pas l'unanimité. Cela aurait pour conséquence de nier l'un des principes au cœur de toute démocratie : La responsabilité.

Actuellement, l'Assemblée nationale, élue au suffrage universel direct, détient le pouvoir de sanctionner le gouvernement avec la motion de censure. Mais, cette dernière ne peut pas peser sur le président, car cela rendrait le régime fortement instable. De plus, l'essentiel du pouvoir serait ainsi détenu entre les mains d'un seul homme. Une problématique qui avait été dénoncée par « Pompon-Pie-doux » dans son ouvrage « Le Nœud gordien » (1974) qu’il n’a pas eu le temps de trancher.

Et puis tant qu’à faire, pourquoi ne pas réduire le nombre de parlementaires comme le propose « Le-Mère », donner plus de pouvoirs au Parlement comme pour « Sicile-Du-flot », redonner le pouvoir aux citoyens par le référendum pour « Mes-luches », beaucoup de proportionnelle pour « Marinella-tchi-tchi » ?

Un classique avant chaque élection présidentielle : Ils adorent changer les règles pour adopter celles qui les arrange le mieux.

Ce qui est assez drôle, c’est qu’une fois au pouvoir, ils ne le font pas.

Et quand ils l’ont fait, c’est pour revenir en arrière de façon urgente…

Bon, bon : Que des gars qui n’inspirent décidément pas confiance, finalement.

Malheureux pour des « politiques » qui aimeraient qu’on les aime.

Pour ça, il faudrait effectivement un Sénat à pleine prérogative, le renouveler par tiers tous les ans, avec des citoyens ordinaires tirés au sort : Ceux-là ne feront pas carrière et c’est tant mieux.

Pas juste-là pour amuser la galerie à « contrôler » on ne sait quoi, mais pour valider ou non les lois proposées par ces « tout-fou » de député déjà sous tutelle du gouvernement et de leurs partis réciproques.

Et puis pour tous les « élus », pas plus de deux mandats d’affilée, quel que soit le mandat électif, sa durée et sa nature.

Les gars peuvent même cumuler, mais après ils deviennent inéligibles jusqu’au prochain tour !

Ils se cassent, laissent la « place aux jeunes », on les oublie, ils gagnent leur pain quotidien à la sueur de leur front dans la « vraie-vie » et seulement ensuite ils peuvent revenir.

Enfin ils peuvent toujours essayer, parce qu’entre-temps, pendant leur mandat, leurs « indemnités » seront plafonnées à deux smic/horaire !

Et ils auront intérêt à pointer…

En attendant, « Monte-et-bourre-la », il n’aura pas bien compris la portée de mes propositions, où il n’y aura plus de problème d’incompétence (ils le seront tous présumés) de minorité, de parité, de jeunisme ou de sclérose du neurone, mais une assemblée enfin bien représentative du peuple, campagne/ville, kons et moins kons, Blanc-Black-Beur, toutes opinions et religions mélangées.

Alors que dans son projet, la démocratie est manifestement trop importante pour être confiée à des « amateurs » issus de la plèbe, tirés au sort chez les « anonymes ».

La belle idée « soce-frondeur » que voilà !

Écœurant…

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/06/jai-cru-que-cetait-un-lecteur-de-ce-blog.html

 


Guerre du Golfe : lettre à Gérard LARCHER, président du Sénat

 

Voici la lettre envoyée à Gérard LARCHER qui risque, bel et bien, d’entraîner la création d’une commission d’enquête parlementaire…

 

Le 8 février 2016

 

Monsieur Jean-Charles DUBOC

à

Monsieur Gérard LARCHER

Président du Sénat

15, rue de Vaugirard

75291 PARIS CEDEX 06

 

Objet : les milliards disparus de la Division Daguet

 

Monsieur le Sénateur,

 

Vous avez pris connaissance du livre « les milliards disparus de la division Daguet » qui traite de l’absence de fonds versés à la France par le Koweït, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, en 1991, dans la comptabilité publique, alors que plusieurs documents en font état.

Une question a  été posée, à ce sujet, au Ministre de la Défense, par Monsieur Patrick HETZEL, député du Bas-Rhin, ainsi que par Monsieur Nicolas DUPONT-AIGNAN, député de l’Essonne.

La réponse, en date du 05/01/2016, de Jean-Yves LE DRIAN, ministre de la Défense, à ces deux questions est claire est nette : il n’y a rien dans la comptabilité publique !...

 

La question N° 88412 posée par Patrick HETZEL, publiée au JO le  15/09/2015, page 6936, et dont la réponse est publiée au JO le 05/01/2016, page  132, était celle-ci :

« Patrick HETZEL attire l’attention du Ministre de la Défense sur les indemnités de la guerre du Golfe 1991. Le New York Times du 8 septembre 1992 révèle que les banques du Koweït, des Émirats arabes Unis et d’Arabie Saoudite ont viré directement 84 milliards de dollars aux pays de la coalition. Il souhaite savoir si la France a touché ces financements ».

 

La question N° 87853 posée par Nicolas DUPONT AIGNAN, publiée au JO le 08/09/2015, page 6773, et dont la réponse est publiée au JO le 05/01/2016 page 132, est celle-ci :

« M. Nicolas DUPONT-AIGNAN appelle l’attention de M. le ministre de la défense sur des informations officieuses faisant état de sommes qu’aurait perçu l’État Français à la suite de la guerre du Golfe de 1991, au titre des dommages civils et militaires des Forces de la Coalition. Ces sommes dont le prélèvement a pu être vérifié sur les banques centrales du Koweït, des Émirats arabes Unis et de l’Arabie Saoudite, n’ont jamais fait l’objet d’inscription de crédits dans la comptabilité nationale et n’ont pu de ce fait bénéficier aux unités combattantes notamment aux soldats souffrant de symptômes post-traumatiques. Il lui demande de bien vouloir confirmer ou non ces informations et, si elles sont avérées, à quels budgets publics ou privés ces sommes ont pu être affectées.

 

Le texte de la réponse, publiée au Journal Officiel, est celui-ci :

       « Le ministère de la Défense ne dispose d’aucun élément ni d’aucune information permettant d’établir que la France aurait perçu des sommes, transitant par les banques centrales du Koweït, des Emirats arabes Unis et d’Arabie Saoudite, correspondant à des indemnités de guerre versées aux pays de la coalition ayant participé à la guerre du Golfe en 1991 ».

Cette réponse du ministre de la Défense est pour le moins surprenante car il est possible de trouver, sur le site de la direction de l’information légale et administrative, un communiqué du 25 février 1991, date du deuxième jour de l'offensive terrestre, relatif à l’attribution à la France d’une aide financière du Koweït :

 « Communiqué du ministère des affaires étrangères en date du 25 février 1991 sur l'attribution à la France d'une aide financière du Koweït.

Circonstances : Annonce, le 25 février 1991 par l'émir du Koweït, d'un don de 1 milliard de dollars à la France au titre de son effort militaire dans le Golfe.

L'Emir du Koweït vient de faire savoir au Président de la République française qu'il avait décidé de contribuer à hauteur d'un milliard de dollars à l'effort militaire français pour la libération de son pays.

- Au moment où les soldats français sont engagés dans l'action terrestre destinée à mettre fin à une longue et cruelle occupation, la France apprécie hautement cette manifestation de solidarité. »

 

Je ne peux que constater que, d’un côté, le ministère de la Défense déclare qu’il n’y a aucun élément, ni aucune information qui permettent d’établir que la France a reçu des sommes correspondant à des indemnités de guerre au titre de la guerre du Golfe, tandis que, de l’autre, un communiqué du ministère des affaires étrangères, en date du 25 février 1991, précise que l’Emir du Koweït a fait un don d’un milliard de dollars pour contribuer à l’effort militaire français pendant la guerre du Golfe !…

Aussi je me pose plusieurs questions :

Monsieur Roland DUMAS, ministre des Affaires Etrangères au moment des faits (et son administration), est-il un menteur, ou messieurs les ministres de la Défense, de l’Economie, du Budget et des Douanes, sont-ils des menteurs ?...

Ou alors, s’ils ne le sont pas, comme on veut bien le croire, faut-il en déduire qu’un milliard de dollars s’est perdu avant d’arriver à Paris ?...

Dans ce cas-là, qu’a-t-il été entrepris par les gouvernements actuels et antérieurs pour retrouver ces fonds en cette période difficile pour les budgets ?...

Les faits sont suffisamment graves pour que soit envisagé, me semble-t-il, la création d’une commission d’enquête parlementaire.

Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Sénateur, l’expression de ma plus haute considération.

Jean-Charles DUBOC

 

La réponse à ce courrier, adressé par le Chef de Cabinet du Président du Sénat, est disponible à l’adresse suivante :

http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/2016/02/guerre-du-golfe-vers-une-commission-denqu%C3%AAte-parlementaire.html

 

 


Pour le tirage au sort des sénateurs (II)

 

Peu de personnes ont développé une argumentation pour le tirage au sort des représentants du peuple et en particulier des sénateurs.

J’ai retenu les analyses de « I-Cube » parmi celles qui étaient le mieux argumentée.

Les raisons avancées pour refuser que les sénateurs soient tirés au sort parmi des citoyens volontaires, ne résistent à une argumentation un tant soit peu développée :

 

- « Le tirage au sort ne peut pas fonctionner, comme à Athènes, à l’échelle beaucoup plus large des nations actuelles, trop vastes, trop sophistiquées » opposent les défenseurs du système électif.

Ceci n’est pas recevable car la Justice française, le Royaume-Uni, les États-Unis, et d’autres encore, pratiquent depuis très longtemps le tirage au sort pour constituer les jurys populaires.

Même l’Islande l’a retenu pour créer son Assemblée constituante !...

D’autre part, aujourd’hui, grâce aux nouvelles technologies et à Internet, les États possèdent des fichiers recensant les populations pour des raisons fiscales, sociales et administratives (Sécurité sociale, retraite, chômage, etc…).

Avec ces fichiers, il serait extrêmement simple de créer une base de données composée de citoyens volontaires pour tirer au sort un gouvernement national, européen, ou même mondial !...

En fait, le seul cas où l’élection peut être justifiée est celui du village car tous les habitants se connaissent, comme dans la petite bourgade de 700 habitants du Pays-de-Caux où j’habite et où personne ne veut, d’ailleurs, voir une liste établie par un grand parti !...

La conclusion est que le tirage au sort, très économique, est très bien adapté aux grandes structures territoriales – et même au monde entier... – alors que l’élection ne peut être démocratique qu’au niveau du village ou du quartier, car tout le monde se connait.

 

-      « La démocratie directe cède parfois au populisme, à la dénonciation des élites et au harcèlement judiciaire. » rétorquent certains.

C’est exact et, effectivement, Socrate a été condamné à mort à un moment où la démocratie directe était la plus établie mais il faut souligner que le peuple grec avait protesté contre cette condamnation et que les magistrats coupables furent ensuite bannis d’Athènes !...

La démocratie directe avait fonctionné, mais un peu tard…

Dans un système représentatif, les campagnes électorales des politiciens populistes peuvent rassembler les masses dans des débats haineux basés sur l’exclusion de l’autre, ce qui n’est pas possible dans le tirage au sort.

Les élections permettent alors de rassembler les mécontents avec des promesses irréalistes, pour ne pas dire suicidaires, comme on l’a vu lors des élections européennes de mai 2014 où un parti d’extrême droite a atteint 25,4 % des voix et est devenu le premier parti de France !...

D’autre part, la démocratie directe rend difficile les persécutions judiciaires car les dirigeants et les magistrats sont contrôlés par le peuple, comme aux USA où certains juges sont élus, tandis que dans un système représentatif ils sont beaucoup plus facilement soumis au pouvoir parce que ce sont les élus qui décident de leur avancement !...

 

-      « Les simples citoyens, tirés au sort, ne sont ni assez instruits, ni assez compétents pour régler les affaires de la société et de l’État », d’autant plus que le monde actuel est bien plus complexe que par le passé, nous affirme-t-on !...

Pourquoi les politiciens, qui ne comprennent pas plus que le citoyen l’extrême complexité du monde, seraient-ils plus compétents que des individus tirés au sort ?...

L’argument ne tient pas !...

Les élus actuels sont-ils capables de comprendre la physique des particules, la biologie, la mécanique céleste, la psychiatrie, les mathématiques, la philosophie, l’informatique, la mécanique quantique, la banque, le droit ?...

Bien sûr que non !...

Car aucun être humain ne peut être compétent dans l’extraordinaire variété des activités humaines, sociales, scientifiques, financières, de nos sociétés !...

Et puis, si les politiciens étaient aussi brillants que cela nous ne serions pas dans une situation économique et financière aussi dramatique.

Tous les jours, nous pouvons constater  que les politiciens sont parfaitement incapables d’anticiper les crises. Quant à les résoudre, nous constatons constamment l’impuissance de ces fats.

Dans certains cas, ils sont même capables de créer de graves dysfonctionnements de la société en faisant des choix démagogique qui aggravent la situation !...

D’ailleurs, dans l’Histoire du XXème siècle, nous avons vu comment les dirigeants des régimes totalitaires ont été nommés par le pouvoir parce qu’ils étaient instruits, brillants, supérieurs, éduqués et très politisés.

Ils nous ont montré comment « l’élite » est capable de diriger un  pays !... Souvenons-nous de l’Allemagne nazie, de l’URSS, de la Chine de Mao, de Pol Pot…

De plus, que font les élus lorsqu’ils se trouvent face des problèmes très complexes qui sont compris uniquement par des experts ?... Et bien, ils consultent ces mêmes experts pour avoir leurs avis et prennent ensuite leur décision !...

A partir de ce moment-là, au nom de quoi un politicien serait-il plus compétent pour résoudre un problème complexe qu’un simple citoyen qui lui aussi va faire appel à un expert pour être éclairé sur les enjeux en cours ?...

Il faut bien réaliser que le tirage au sort a l’avantage de mettre au pouvoir des personnes de toutes origines, de tous niveau social, de tous avis politiques, de tous âge, qui sont confrontées à la vie de tous les jours, au contraire des politiciens évoluant dans des cénacles dont la principale caractéristique est de rassembler des vaniteux, des arrogants ayant la prétention d’avoir réponse à tout !...

Pourquoi donc, dans un pays où 80 % des jeunes arrivent au niveau du baccalauréat, où il y a une multitude de professions qui nécessitent une longue formation et où l’ensemble de la population est informée en continu par les moyens audiovisuels, les décisions du gouvernement de la cité et de l’État devraient-elles être prises par une élite autoproclamée ?...

Pourquoi des citoyens volontaires, instruits, tirés au sort et travaillant sous le contrôle d’une Assemblée du Peuple, en étant aidés par des experts, ne seraient-ils pas capable de trouver des solutions à des problèmes complexes aussi bien, sinon mieux, qu’une assemblée de politiciens élus ?...

C’est déjà le cas, lorsqu’un juge fait appel à un psychiatre pour déterminer la responsabilité d’une personne mise en cause dans un crime ou un délit.

Par contre, il y a, bien sûr, le risque que la démocratie directe évolue vers une structure où ce sont les experts qui décident car les « citoyens-tirés-au-sort » délèguent complètement leurs décisions sans remise en cause, sans critique des conclusions des études demandées.

Mais on voit déjà cela dans la démocratie représentative lorsque les députés et les sénateurs ne remettent jamais en cause les budgets alloués à la dissuasion nucléaire !...

Il n’y a même aucun débat à ce sujet, et encore moins un référendum !…

L’une des grandes différences entre l’élection et le tirage au sort tient aussi dans le fait que les politiciens élus le sont pour la durée de leur mandat et qu’ils bénéficient d’une impunité flagrante tandis que les « tirés au sort » sont révocables immédiatement en cas de faute ou de fraude !...

Le tirage au sort évite la création de partis politiques puissants où tout le monde se « serre les coudes » lorsqu’apparait un problème de corruption, comme je l’ai tant expliqué dans ce blog !...

 

On doit aussi se demander « Pourquoi la démocratie directe et le tirage au sort sont-ils maintenus en dehors du débat public ?... », alors qu’il y a des avantages évidents au tirage au sort pour la direction de la société par rapport au système électoral actuel !...

En fait, tout simplement, parce que les élites qui tiennent le pouvoir depuis de siècles n’en veulent surtout pas !...

Ce serait une remise en cause des « avantages acquis », ce dont aucun des politiciens ne veut !...

Le confort des Palais de la république, les rémunérations généreuses, les possibilités de commissions, ou même de rétro-commissions, sur des contrats industriels ou des appels d’offre, constituent une manne dont il est vraiment difficile de se priver d’autant plus que l’impunité est la règle car les juges sont nommés par le pouvoir !...

Ceci est valable dans toutes les démocraties représentatives où les candidats sont remarqués par leur aptitude à débattre, tout en ne remettant surtout jamais le système en cause en sachant bien que la soumission au parti est la meilleure façon d’arriver jusqu’au sommet afin d’obtenir les avantages qui y sont liés.

Depuis les révolutions anglaise, américaine et française, le pouvoir est confisqué par des oligarchies de politiciens professionnels qui se cooptent en choisissant naturellement ceux qui sont prêts à se ˝fondre dans le moule˝, en fait ceux dont l’ambition les porte à toutes les bassesses démagogiques.

Dans une caste sans scrupule, arrogante et cynique, plus occupée à s’auto-reproduire qu’à donner réellement le pouvoir au peuple, le but est d’être élu puis de se maintenir au pouvoir afin de bénéficier des nombreux avantages de la fonction !...

D’ailleurs, le mépris du peuple était déjà contenu dans l’appréciation de l’abbé Sieyès, l’un des rédacteurs de la constitution révolutionnaire qui expliquait : « Il faut écarter le peuple en corps du gouvernement » et créer un « corps choisi de citoyens » qui constituera « une classe de professionnels de la politique ».

Cette idée a été retenue par les révolutionnaires et l’assemblée constituante s’est naturellement composée de citoyens qui s'estimaient supérieurs aux autres et voués à diriger un peuple composé d’ignares justes bons à donner leurs voix lors des suffrages, et à se taire ensuite !...

Sieyès a aussi expliqué que : « Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. »

Ce discours date du 7 septembre 1789.

On ne saurait dire mieux aux citoyens : « Votez, puis bouclez là !... ».

Cette hégémonie d’une classe de politiciens s’arrogeant tous les pouvoirs et les richesses dure toujours et c’est bien la raison pour laquelle aucun parti politique ne veut débattre de l’introduction de la démocratie directe, via des référendums, et encore moins instituer le tirage au sort !...

La vanité, la prétention, la fatuité de nos dirigeants, sont leurs principaux traits de caractère ce qui leur permet une cooptation naturelle.

Ils se retrouvent en haut du pouvoir où ils ne seront pas mis en cause par une opposition peu vindicative car elle aussi composée bien souvent d’arrivistes, de fats, d’hypocrites et de cyniques arrogants.

Nous le voyons malheureusement tous les jours dans l’actualité.

D’ailleurs, afin d’être tranquilles, et fidèle à la philosophie de Sieyès, l’organisation de la justice a été faite en séparant bien les « affaires civiles », relevant de la compétence de l’ordre judicaire, des « affaires de la chose publique » qui relèvent de la compétence exclusive de « l’ordre administratif ».

Dans les tribunaux administratifs et les cours administratives d'appel, ce sont des fonctionnaires qui font office de magistrats et ils sont inamovibles. Ils sont recrutés par la voie de l'ENA, par un concours de recrutement complémentaire, par détachement et par nomination au tour extérieur.

La démocratie directe est totalement inconnue dans ces juridictions endogames ou l’État règne sans partage.

Il y est absolument impensable qu’un juge civil puisse juger une affaire d’État qui est, par essence même, presque de « droit divin » !...

Les juges civils sont là pour la « piétaille » !...

C’est ainsi que, depuis des siècles, aucune démocratie occidentale n’a repris le concept de la démocratie directe et du tirage au sort.

Le pouvoir est ainsi accaparé par des arrivistes aux égos démesurés qui s’estiment tout à fait au-dessus des autres sans avoir bien sûr la moindre autocritique et en mentant parfois honteusement à la tribune de l’Assemblée !...

Ils trouvent dans les partis politiques l’occasion de faire partie d’un groupe qui leur permet d’un même élan vaniteux, n’ayant d’égal que leur incompétence, de gérer le pays sans implication réelle du peuple.

On en voit le résultat aujourd’hui, en continu, avec les scandales qui se succèdent les uns aux autres, l’effondrement économique et financier du pays, l’augmentation du chômage et son corolaire, l’augmentation de la délinquance et la fuite des jeunes.

Mais, plus grave encore, pour beaucoup la solution est l’arrivée d’un pouvoir « fort », d’un chef, ou plutôt d’une « chef » qui va ressortir les vieux discours nationalistes et manipuler le peuple, toujours et encore.

Alors que la véritable solution passe par l’établissement de la démocratie directe et le tirage au sort d’une partie des représentants du peuple parmi des citoyens volontaires, mais aussi par le développement d’une société basée sur la Liberté et la responsabilité des individus.

Aussi, aucun des arguments développés par les opposants au tirage au sort des représentants du peuple ne résiste à une argumentation bien étayée !...

 

 

-      « Il faut très bien payer les représentants du peuple afin qu’ils ne soient pas corrompus !... » est une remarque souvent entendue.

On voit depuis des décennies exactement l’inverse !...

Malgré le fait qu’ils soient très bien indemnisés et bien rien n’empêchent nos élus de détourner des fonds car, pour certains, « faire de la politique », c’est « faire fortune » !...

De la même façon, lorsque des dirigeants détournent des fonds considérables il y a une omerta totale sur l’affaire comme je l’ai longuement expliqué sur ce blog.

Aussi, il me semble que les représentants du peuple doivent être payés au salaire moyen, c’est-à-dire à environ une fois et demi le SMIC et à la condition de pointer pour toucher ses émoluments !...

Là, je sais que je n’aurai le soutien d’aucun parti politique !...

Parce que payer 1700 euros un député ou un sénateur, c’est vraiment un crime de « lèse-majesté » !...

 

Jean-Charles DUBOC

 

 

Billet précédent :

Pour le tirage au sort des sénateurs (I)

 

 

 

 

 

 

 

 


Pour le tirage au sort des sénateurs (I)

 

Le détournement des 3,5 milliards de dollars des indemnités de la guerre du Golfe par François Mitterrand en 1991 révèle que notre pays est devenu un authentique « totalitarisme mafieux » où un chef de l’État peut détourner des milliards en toute impunité.

Ce crime contre les institutions, contre la démocratie, contre la défense, contre nos militaires, n’a été rendu possible que parce qu’une grande partie de la classe politique est arriviste, corrompue, craintive, lâche, ou sans valeurs.

En détournant ces fonds, « l’Arsouille », comme l’appelait le général de Gaulle, savait que tous se tairaient, par crainte pour leur carrière mais aussi par peur d’être ῝suicidé῝ comme Robert Boulin, Pierre Bérégovoy, François de Grossouvre, ou encore Jean-Edern Hallier.

Je rends hommage à ces hommes qui ont payé de leur vie leur opposition à la corruption comme a pu le faire Pierre Bérégovoy le 8 avril 1992 lors du discours qu'il a prononcé devant l'Assemblée nationale :

« Mais je voudrais être plus clair encore. J'entends vider l'abcès de la corruption. J'ai demandé au garde des sceaux de pousser les feux de la justice et du châtiment pour les coupables.

Toutes les procédures seront conduites à leur terme, dès lors qu'elles révéleront des actes frauduleux commis à des fins d'enrichissement personnel.

Je souhaite que cet assainissement soit conduit par la justice avec célérité et sévérité. Pour la part qui revient au parquet, le garde des sceaux y veillera. Toutes dispositions seront prises par la Chancellerie afin de faciliter l'aboutissement rapide des procédures, dans le respect, bien entendu, des décisions des juges. 

S'il est des dossiers qui traînent, croyez-moi, ils ne traîneront plus. Il faut guérir la corruption, il faut aussi la prévenir (…) J'ai ici une liste de personnalités dont je pourrais éventuellement vous parler. ».

Pierre Bérégovoy a été retrouvé suicidé le 1er mai 1993.

Il aura tenu un an face à la corruption.

La situation ne s’est pas améliorée en vingt ans comme le révèlent en continu les scandales politico-financiers qui se succèdent les uns aux autres.

L’opinion publique n’a plus aucune confiance dans ses dirigeants et dans le fonctionnement de notre démocratie.

Les citoyens sont même prêts à se jeter dans les bras nationalistes de « Marina la Peine » comme si c’était le manque d’esprit nationaliste qui avait causé cet effondrement du sens civique de nos élus !...

SI LA FRANCE VA MAL, CE N’EST PAS PAR MANQUE DE NATIONALISME MAIS PARCE QUE LES BASES DE NOS INSTITUTIONS SONT MAL CONÇUES !... ELLES DOIVENT ÊTRE AMÉLIORÉES !...

Les bases du fonctionnement de notre démocratie sont mauvaises et doivent être changées.

Nous devons innover, refonder le système.

Pourquoi ne pas instituer le tirage au sort ?...

 

Dans nos démocraties, très peu de personnes réclament un tirage au sort d’une partie des représentants du peuple.

Pour beaucoup, cela semble même franchement révolutionnaire !...

Nous tellement habitués à aller désigner par le vote nos représentants dans les différentes institutions de la République que le tirage au sort semble une idée totalement saugrenue !...

Pourtant le tirage au sort des citoyens a été institué dans les jurys populaires, ceux-là même qui avaient la possibilité de « raccourcir » une personne lorsque la guillotine était l’instrument de justice le plus radicale, et le plus définitif.

Là, il ne s’agissait pas de diriger une commune, une région ou l’Etat mais, carrément, de tuer un individu jugé coupable au risque, d’ailleurs, de commettre l’irréparable : condamner un innocent !...

Mais, lorsque des personnes tirées au sort votent des lois, au moins le processus est réversible en cas d’appréciation erronée – c’est la grande différence avec la condamnation à « l’échafaud » !...

Le tirage au sort des représentants du peuple peut conduire à des excès démagogiques, mais il faut bien réaliser qu’une démocratie représentative a déjà réussi à se transformer en état totalitaire, comme on a pu le voir lors de l’arrivé au pouvoir de Adolf Hitler en mars 1933.

Nous y sommes, d’une façon différente et bien moins flagrante.

Comme je l’ai déjà expliqué, nous vivons dans un « totalitarisme mafieux », une forme de totalitarisme plus sophistiqué et bien moins visible que le communisme ou le nazisme, mais tout aussi destructeur des libertés sur le long terme.

En fait, la meilleure solution pour garantir les citoyens de toute dérive totalitaire est qu’il y ait deux systèmes, le tirage au sort et l’élection, qui cohabitent simultanément, les deux s’autocontrôlant l’un l’autre.

Ainsi, on peut très bien imaginer que les membres de l’Assemblée Nationale continueraient à être élus tandis que ceux du Sénat seraient tirés au sort.

De la même façon, le développement de la régionalisation devrait aboutir, un jour ou l’autre, à la création de grandes régions pouvant rassembler jusqu’à 10 millions d’habitants, celles-ci étant dotées d’un parlement où il serait souhaitable que la moitié des membres soient tirés au sort.

Chacune de ces régions pèserait aussi lourd qu’un Etat comme la Finlande, la Suède, le Norvège, l’Irlande, la Suisse, le Portugal ou la Grèce.

Aussi, afin de corriger l’évolution dramatique de notre démocratie, et pas seulement la nôtre puisque le problème du rejet de la classe politique n’est pas spécifique à la France, il me semble souhaitable d’instituer une part de tirage au sort parmi les représentants du peuple avec, bien sûr, un système de contrôle par l’institution de façon à se garantir de toute dérive.

Aucun parti politique n’a jamais étudié une telle proposition !...

Ce serait couper la branche sur laquelle les élus sont assis et où ils peuvent se gaver de bonnes « rémunérations » et de divers avantages avec, dans les pires cas, des commissions sur les appels d’offre ou les contrats d’armement !...

Compte-tenu des résistances du système, celui-ci ne pourrait changer que lors d’un effondrement économique et financier pour que les analystes politiques, des politiciens, la presse et les médias, étudient et reprennent cette proposition.

Nous y arrivons progressivement.

Mais il est possible qu’un scandale politique très grave, la révélation d’une gigantesque affaire de corruption, provoque un choc dans l’opinion et précipite les choses ; les citoyens se demanderont alors : « Comment a-t-on pu en arriver là ?... »

Ce sera le moment de la remise en cause du système ; il faudra trouver des explications à cette situation catastrophique puis innover afin de trouver un nouveau type de gouvernement de l’Etat.

Devant la gravité de l’effondrement de l’économie et des finances du pays, et la révélation au public du très grave niveau de ῝pourrissement῝ de la classe politique, les citoyens réaliseront alors qu’il n’y a qu’une seule solution vraiment efficace : celle de briser le pouvoir exclusif des partis politiques !...

C’est là où le tirage au sort d’une partie des représentants du peuple, et le développement de la démocratie directe, deviennent des solutions d’avenir.

Avec ces nouveaux apports dans la démocratie, les mensonges systématiques et les promesses irréalistes et démagogiques qui s’introduisent dans les discours électoraux disparaissent de fait.

De la même façon, les puissances de l’argent sont exclues et elles ne peuvent plus financer, corrompre, en espérant une faveur en retour !...

Ainsi la démocratie directe, le tirage au sort, et une courte durée des mandats, par exemple de un an, comme on l’a vu à Athènes, suppriment une grande partie de la corruption.

 

Je me pose cette question : « Et si on tirait au sort les sénateurs parmi des citoyens volontaires ?... ».

Cette proposition a déjà été faite par « I-Cube » et est étudiée, par exemple, pour le Sénat du Canada.

Le Sénat est composé de 348 sénateurs élus pour six ans par les « grands électeurs » que sont les députés, conseillers régionaux, conseillers généraux et conseillers municipaux. Leur mandat est de six ans et le renouvellement s'effectue par moitié, tous les trois ans depuis 2011.

En 2014, leurs indemnités totales sont de 13.340 euros bruts par mois (indemnité mensuelle, indemnité représentative de frais de mandat et avantages mensuels).

De plus, un sénateur peut cumuler son indemnité parlementaire avec les indemnités d'autres mandats électifs dans la limite d'une fois et demie le montant brut de l'indemnité parlementaire de base, soit un total de 8 272 euros.

La caisse de retraite du Sénat se porte bien : en 2008, elle disposait de 575 millions d’euros... Ce qui fait qu’un ex-sénateur qui a seulement été élu six ans perçoit 1.932 euros de retraite !...

On comprend pourquoi beaucoup s’accrochent !...

Mais si seulement ils étaient réellement performants et soucieux de l’intérêt de la collectivité !...

J’ai des doutes…

Lorsque j’étais membre de l’UMP, j’ai alerté les politiciens de la Seine-Maritime au sujet du détournement des indemnités de la guerre du Golfe, mais j’ai toujours perçu un manque d’intérêt manifeste pour cette affaire.

J’ai exposé la situation à Antoine Rufenacht, maire du Havre, qui n’était manifestement pas du tout intéressé, puis j’ai rencontré Patrice Gélard, sénateur, à qui j’ai aussi présenté le dossier.

Bien que j’aie été reçu au Sénat par l’assistante parlementaire de Patrice Gélard, il n’y a jamais eu de suite à ma requête.

Patrice Gélard est membre de la Haute Cour de justice, l’institution qui permet de prononcer la destitution du président de la République « en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ».

Ainsi, un membre de la Haute Cour de justice, qu’un citoyen alerte sur un détournement de fonds publics considérable, ne va même pas essayer de s’enquérir de la véracité de cette information !...

Cela veut dire qu’il n’hésite pas à couvrir délibérément un détournement de fonds publics effectué par le Premier des élus !...

Peut-on faire confiance à de tels « Guignols » ?...

La réponse est NON !...

 

Aussi, il me semble souhaitable de dissoudre le Sénat et de tirer au sort des citoyens volontaires de façon à briser une fois pour toutes un fonctionnement qui a montré son incapacité à être à l’écoute des citoyens et à respecter un minimum d’éthique et de probité.

Un mandat de trois ans est intéressant : un an pour se former à la fonction, un autre pour siéger en toute connaissance des procédures, un troisième pour instruire le successeur qui vient d’arriver.

Et puis, il faut deux ans pour que les collègues que l’on rencontre peu commencent à vous connaître.

Les influences des uns et des autres sont ainsi diluées ce qui permet à chacun de garder plus facilement son libre arbitre.

Les corrupteurs que sont les grandes puissances financières, les grandes fortunes, les partis politiques, n’ont plus le temps de mettre en place leurs réseaux d’influence, comme on l’a vu à Athènes du Vème au IIIème siècle avant J.C. pendant la première démocratie.

D’autant plus qu’il y avait, à l’époque, un contrôle permanent des magistrats désignés (nos ministres et présidents d’exécutifs locaux) pour être certain qu’il n’y avait pas d’enrichissement illégal ou de collusion d’intérêts.

Je souligne que c’est ce qu’a proposé en novembre2012 Lionel Jospin dans la commission de rénovation et de déontologie de la vie publique. La 35ème proposition consiste en effet à « Mettre en place un dispositif ouvert "d’alerte éthique" » !...

Mais je dois avouer qu’avec la création du site « Alerte éthique », j’ai dix ans d’avance sur cette proposition !...

Et puis, on attend toujours une suite à la « réforme Jospin » qui est devenue une proposition déjà oubliée…

Ensuite, le tirage au sort est fortement égalitaire, ce qui permet une réelle représentation du peuple à travers des citoyens volontaires de toutes origines qui n’ont rien à voir avec « l’élite-élue » que nous connaissons.

C’est ainsi que nous verrons au Sénat des infirmières, aides-soignantes, médecins, agriculteurs, institutrices, militaires, policiers, chômeurs, retraités, commerçants, chauffeurs de taxis et de poids lourds, professeurs, étudiants, jeunes en galère, etc…

Il n’y a alors plus de « discrimination » de certains groupes politiques, de non-représentation de telle minorité, d’exclusion des femmes, des jeunes ou des anciens, d’absence de représentation d’un groupe social récent ou qui présente des problèmes nouveaux.

Le tirage au sort permet que tout le monde, toutes les tendances soient représentées, et il est, de plus, fortement mobilisateur car il incite chaque citoyen à réfléchir aux défis de société, à participer aux affaires de la cité et de l’état, à débattre des questions politiques, à s’informer et à s’instruire, en bref à accroître sa liberté.

Cette implication est constante et permet aux citoyens d’être continuellement « aux commandes », contrairement à la démocratie représentative où les électeurs ne peuvent s’exprimer que pendant les élections.

En conclusion, dans la démocratie directe et le tirage au sort, le peuple est réellement au pouvoir !...

Pourtant, alors que le tirage au sort présente de nombreux avantages, pour quelles raisons son instauration n’a-t-elle été jamais débattue ?...

Mais, tout simplement, parce que les hommes et les femmes de pouvoir n’en veulent surtout pas !...

D’ailleurs, ils présentent aux citoyens toutes sortes d’arguments fallacieux pour ne jamais proposer cette possibilité au peuple !...

 

 

Billet suivant :

Pour le tirage au sort des sénateurs (II)