Robots financiers Flux

Taxer les robots !

 

Parmi les idées perverses du moment…

 

Et ils chassent en meute sur le sujet : Sauver la sécurité sociale, sauver l’emploi, sauver les retraites et j’en passe, allons-y gaiment !

Revue de détail des arguties du moment dont la déferlante a commencé en mai dernier au parlement européen pour une proposition qui va être discutée à la mi-décembre.

Et moi,, comme promis hier j’épuise encore un peu plus « mes archives » dans l’attente du débat de ce soir.

D’après ce projet de loi de la Commission du Parlement européen en charge des affaires juridiques, la bonne réponse à toutes les questions reste de faire cotiser les robots et l’IA.

Il s’agit de l’une des recommandations faites par un groupe de travail sur la robotique et l’intelligence artificielle, qui vise à définir des règles de droit civil sur la robotique (le droit de la responsabilité, des assurances, tout ça…).

Ce groupe estime qu’il « est d'une (grande) importance pour le législateur d'examiner toutes les conséquences » de la révolution que pourraient apporter la robotique et l’IA. De cette révolution, découle en effet de nombreux sujets de préoccupation, « tels que la sécurité physique, par exemple en cas de défaillance du programme d’un robot, ou encore les conséquences possibles d’une défaillance du système ou du piratage de robots connectés ».

Le rapport note également que « dans le même temps, le développement de la robotique et de l’intelligence artificielle pourrait avoir pour conséquence l’accomplissement par des robots d'une grande partie des tâches autrefois dévolues aux êtres humains ».

Et d’ajouter que cette situation « s’avère préoccupante pour l’avenir de l’emploi et la viabilité des régimes de sécurité sociale, si l’assiette de contributions actuelle est maintenue».

L’idée majeure, c’est de taxer les machines, et les logiciels qui les pilotent, puisqu’on ne pourra plus taxer à terme les « hommes-au-boulot ».

« Compte tenu des effets potentiels du développement et du déploiement de la robotique et de l’intelligence artificielle sur l’emploi et donc sur la viabilité des régimes de sécurité sociale des États membres », les robots et l’IA devraient payer des cotisations de sécurité sociale…

Hein, comme si l’IA est forcément « fabriqué » par les machines et d’autres IA…

Plus exactement, il faudrait « définir des exigences de notification de la part des entreprises sur l’étendue et la part de la contribution de la robotique et de l’intelligence artificielle à leurs résultats financiers, à des fins de fiscalité et de calcul des cotisations de sécurité sociale ».

Rien de moins ! 

L’Union européenne veut ainsi s’aligner sur les pays étrangers qui envisageraient déjà des mesures réglementaires en matière de robotique et d’intelligence artificielle. « L’humanité se trouve à l’aube d’une ère où les robots, les algorithmes intelligents, les androïdes et les autres formes d’intelligence artificielle, de plus en plus sophistiqués, semblent être sur le point de déclencher une nouvelle révolution industrielle », explique la rapporteuse du texte, l’eurodéputée luxembourgeoise Mady Delvaux(bien).

Sont concernés tous les robots « intelligents », capables de décider et de se mouvoir en autonomie, ce qui inclut en particulier les robots humanoïdes et les voitures sans conducteur (camion, bus, trains, drones, navires et avions).

Et pour le calcul des cotisations sociales, les entreprises devraient donc être tenues de communiquer les informations suivantes : Le nombre de « robots intelligents » qu’elles utilisent ; les économies réalisées en cotisations de sécurité sociale grâce à l’utilisation de la robotique en lieu et place du personnel humain ; une évaluation du montant et de la proportion des recettes de l’entreprise qui résultent de l’utilisation de la robotique et de l’intelligence artificielle.

Ce n’est même pas encore en place que déjà, ça en devient une usine à gaz !

Il nous faut noter qu’effectivement, la « classe ouvrière » des « prolos » dans les usines est la première victime des robots et de l’IA.

Et de constater qu’elle n’est plus la seule qui devrait être préoccupée par cette menace : Dans une édition de son magazine hebdomadaire publiée en février dernier, le quotidien New-York Times a relevé l’invasion des robots et de l’IA à Wall-Street, pour remplacer certains analystes financiers. Autrement dit, ce ne sont pas uniquement les emplois sous-qualifiés qui seraient menacés.

C’est une réalité que les robots et l’IA mettent certains travailleurs au chômage. Et l’autre réalité, qui est un peu plus cachée bien qu’elle en découle logiquement, est que remplacer des travailleurs par des robots crée du coup un « manque à gagner » pour les services de cotisation sociale. En effet, l’employé mis au chômage ne sera plus en mesure de financer la sécurité sociale. Son employeur qui payait une partie de sa cotisation sociale pourra également se passer de cette charge.

Comment donc combler autrement ce déficit alors que les robots et l’IA sont de plus en plus présents ?

Les taxer, ni plus ni moins !

Il faut remonter au début de l’année 2003, une époque où je ne bloguais pas encore, mais étais déjà « expert » en « redressement d’entreprise », même si j’ai si peu licencié (4 secs au compteur à l’époque) et qualifié par les « experts » de la CDC et de la Banque de France « d’homme des boîtes à un franc » (j’ai commencé en 1990 et en ai porté et développé plus d’une soixantaine de boîtes pour d’autres… ), pour trouver les premières analyses sur le sujet : « Pour sauver les retraites, il faut taxer les robots, machines et progiciels… »

Déjà !

Et d’argumenter : « L’arnaque, c’est de taxer les salaires, donc pénaliser l'emploi au lieu du profit brut… »

Pas faux !

Hasard ? La « Gauloisie-sociale » était à l’époque le pays le plus robotisé du monde…

C’est devenu un lointain souvenir, largement dépassé par l’Allemagne rien qu’en Europe où l’on compte désormais 5 fois plus de robots en fonction que chez vous, un niveau de chômage à faire pâlir « Tagada-à-la-fraise-des-bois », + 21 % de création d’emploi dans l’industrie sous le règne de « Mère-Quelle », une balance des paiements en large excédent depuis une décennie, au même titre que, plus récemment, les budgets publics, alors qu’à l’époque je me battais contre le « pédégé » de Moulinex pour qu’il relance les process de production et automatise ses sites normands : Un « X », ça devait savoir tout ça, imaginai-je à tort.

Mais non, ça sait toujours tout mieux que tout le monde, il a préféré vendre aux russes à prix de fabrication « gauloisiens » et il a fini par dépecer la boutique.

Déjà, il était affirmé que pour sauvegarder le système de retraites, le financement de l’Assedic, de la sécu, les syndicats de salariés avaient accepté de nombreuses augmentations de charges salariales et patronales qui détruisent l’emploi et réduisent d’autant les salaires net des salariés, donc leur pouvoir d’achat.

Par crispation idéologique et dogmatique sur « le travail salarié », ils se sont laissés enfermer dans la logique que les cotisations – salariales et patronales – devaient financer les prestations.

La CSG ayant été la seule tentative de sortir, un peu, de ce cercle, ce merdier infernal.

Pourtant, l’idée de taxer les robots a été soufflée aux syndicats et partis politiques depuis déjà longtemps par d’autres que moi…

Résultat ? Près de 6 millions d’exclus et le travail au noir explose. Dans le même temps, dans de nombreux secteurs d’activités, les artisans, petits commerçants, paysans, patrons de TPME refusent du boulot pour ne pas devoir embaucher…

Les grandes entreprises ? Elles ont robotisé et délocalisé en masse : Un robot, ça se déménage et ça ne fait pas grève !

Bref, depuis les choses se sont aggravées : Le travail humain est devenu encore plus cher et pénalise les petites productions locales, les artisans, les paysans…

Depuis des années, on ne parle plus que de revalorisation du travail manuel, alors que les textes pratiquent la discrimination du travail humain au profit des automates…

Et il faut se rappeler que dans l’équipe de Marie-Noëlle Lienneman, le sujet avait déjà été travaillé au début des années 90.

En 1996, on envisageait déjà une « cotisation Rose ». Rose pour « Robots, Ordinateurs et Systèmes Experts ». Le bénéfice de cette taxe aurait dû servir à créer des emplois, à financer des formations qualifiantes et le système de retraite, à aider les entreprises à embaucher…

Depuis, la ville de Bruxelles a adopté une formule de ce type en imposant une vignette sur les ordinateurs. 

Derrière, il y avait aussi l’idée de « libérer-les-prolos » du travail avec la semaine de quatre jours, soit les « 32 heures non-annualisées ». L’objectif : Travailler moins pour travailler tous et vivre mieux, en réduisant les transports et donc l’effet de serre...

Or, patatras, le passage aux 35 heures n’ayant pas créé d’emplois nouveaux, les employeurs ayant imposé des gains de productivité largement équivalents aux 4 heures de temps réduit grâce aux « robots », ils en sont à penser aux 30 heures, en 4 x 7 H 30, véritablement créatrices d’emplois nouveaux, en prédisent-ils.

Les échecs ne les font même pas réfléchir sur la vacuité de leurs dogmes…

Le raisonnement est le suivant : À temps de travail égal, les salariés ne sont plus compétitifs avec les machines dans de nombreux secteurs, d’abord parce qu’ils sont moins efficaces sur une tache répétitive ou très spécialisée, ensuite parce qu’ils représentent des charges sociales de plus en plus élevées pour l’employeur.

L’idée de la « taxation Rose » est donc de rétablir l’équilibre, pour qu’il n’y ait plus concurrence entre humains et machines.

Au contraire affirment-ils, tout le monde sera d’accord pour que les machines effectuent les travaux pénibles, très complexes ou répétitifs à la place de l’homme, à condition qu’elles cotisent, qu’elles contribuent au même titre que les humains !

En soumettant à une CSG élargie les robots, distributeurs automatiques, Points argents, ordinateurs et systèmes experts, la compétition se réduirait, le chômage aussi et les régimes sociaux par répartition définitivement à l’abri, professent-ils…

La taxation « Rose » permettrait d’endiguer l’automatisation et les licenciements. Elle concernerait les petits ordinateurs professionnels comme les gros systèmes, lecteurs de cartes, distributeurs, robots, pompes à essence automatiques, billetteries, trieuses postales (ces dernières le sont déjà, mais pas à l’époque, ce qui a permis de ne pas faire exploser le prix de votre timbre)…

C’est une taxe sur la productivité et après tout, et c’est le seul critère valable, d’après les libéraux, basée sur un ratio (à préciser) qui serait l’équivalence Machine/Humain (Mac/Man), évaluant ainsi la capacité de production d’une machine par rapport à celle de l’homme. 

Depuis, tout le monde des « sachants » se penche sur « Beux-noix-Âme-mont », le candidat iconoclaste et réactionnaire-social de la primaire du « Parti-soce ».

Il prévoit de soumettre les robots et les machines à l’impôt pour financer le système de protection sociale… des humains.

Taxer donc la plus-value de la « main-d’œuvre » robotique.

« Pour financer le revenu universel d’existence (…) on pourrait imaginer demain un salaire fictif, virtuel, pour un robot et la manière dont on fait contribuer ce robot au financement de notre protection sociale. (…) »

Et paf, comme hier pour les loyers des proprios, j’adore : Taxer le fictif, le virtuel !

Ce doit être une maladie contagieuse…

« Si le robot ne cotise pas, c’est pas possible ; si le robot ne paye pas d’impôt, c’est pas possible ; c’est cette révolution là aussi que je veux mettre en œuvre : Pensons demain une fiscalité qui se fonde non pas sur le nombre de travailleurs qu’il y a dans notre entreprise, mais sur la richesse créée par l’entreprise », a-t-il déclaré sur BFMTV le 30 octobre dernier.

Le gars est tellement nul dans sa tête, qu’il ne s’est pas encore rendu compte que les « richesses créées par l’entreprise » sont déjà taxées à l’IS (et sa cascade d’IR et de CSG en cas de distribution de bénéfice) ou directement à l’IR progressif.

Il est tellement nul qu’il ne se souvient plus de la « grande-réforme » de la patente de « Giskar-A-la-barre », du temps où il n’était que sinistre des phynances et aura été de taxer les salaires et les immobilisations des entreprises (18 % de leur valeur comptable) avec sa taxe professionnelle…

Vous ne vous souvenez plus pour n’être pas nés à cette époque-là, mais ça a été un tel bordel, que tous les ans il a fallu rajouter des correctifs, écrêtements, plafonnements, réductions, exonérations, et j’en passe.

Et qu’il aura fallu attendre « Bling-bling » pour instaurer la CVAE (Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises) et la CFE (Contribution Foncière des Entreprises) pour en sortir définitivement…

Pour le sieur, l’idée est très simple : « La fiscalité est régie par le principe de la « capacité contributive » ; or les robots contribuent à la productivité et richesse d’une entreprise. À ce titre, taxons-les ! »

Le « fiscaliste-diplômé » que je suis en pense que c’est « un peu court », je vous l’ai déjà dit : Un impôt, une taxe, une cotisation, une redevance, c’est un taux sur une assiette.

S’il y a un flux monétisé, on sait faire, l’assiette est toute trouvée.

Dans tous les autres cas, stock, immobilisation, soit il y a une valeur « historique » et on peut se rattraper aux branches, soit on l’invente : C’est la « virtualité » !

Qui ne signifie rien d’autre qu’un le retour à l’ancien régime : On comptait les portes et les fenêtres…

Des forfaits où le principe consistait à prendre la masse totale à prélever et à la diviser par le nombre connu de « portes & fenêtres »…

Tant pis si le sieur n’a aucune idée de la complexité d’un tel impôt qui se pose dès la définition même du mot « robot ». À partir de quand une machine, un ordinateur, sont-ils considérés comme des robots ? Dans quelles mesures tout ordinateur ou même smartphone n’est-il pas déjà un robot en soi qui me permet de gagner en productivité et, à l’échelle d’une entreprise, de se passer d’un certain nombre de tâches : courrier, secrétariat, etc.

Et très vite, plusieurs questions pratiques s’ajoutent à celle-ci : Peut-on vraiment mesurer la productivité d’un robot à l’instant « T » et pour les années à venir ?

En d’autres termes, un même robot peut voir ses usages évoluer, se multiplier et effectuer des tâches nouvelles, à l’instar de nos ordinateurs personnels ou smartphones.

Qui dit que demain, des drones ne mettront pas au chômage des livreurs, et dans ce cas-là, à partir de quand faut-il taxer leur acquisition et leur détention ?

Enfin, quid des robots utilisés par les individus ? Si demain des robots ménagers viennent remplacer des techniciens de surface pour les ménagères ou la râpe de la cuisinière, alors pourquoi cette productivité-là ne serait-elle pas également taxable ?

Dans cette optique, il faudrait peut-être mieux cesser dès à présent de se procurer tout objet connecté et retourner au minitel…

Et puis je rappelle deux principes incontournables de la fiscalité en général et « comportementaliste » en particulier :

1 – D’abord, quel que soit le nom, la nature, le mécanisme d’un prélèvement quelconque, même la « taxe sur les pets de vache » (qui contient du méthane, un gaz archi-à-effet-de-serre), c’est toujours le consommateur final qui paye au bout et personne d’autre.

Peu importe le circuit du prélèvement ou sa forme : C’est lui qui paye… seulement s’il en a les moyens !

S’il ne les a plus, le « bidule » reste sur son étagère et participe à la contraction générale du PIB, de l’activité, de l’emploi, des cotisations, des taxes et de l’impôt.

2 – Tout cela marche bien que si tout le monde à travers la planète met en place, à peu-près en même temps et selon les mêmes modalités, le même prélèvement.

Sans ça, les robots, ils vont déménager, forcément !

Et leurs « servants » avec ou seront remplacés.

Et cela aura pour conséquence un nouvel impact désastreux sur la « désindustrialisation » à marche forcée du pays, entraînant la création de nouvelles cohortes de chômeurs (qui mettent à mal les régimes de sécurité-sociale et celui des retraites) et réduisent les assiettes de tous les autres prélèvements fiscaux, y compris la CSG, la TVA, et d’autant mieux les impôts de type progressif, comme l’IR.

Et qu’on ne vienne pas me dire que les « droits-de-douane » pourraient compenser : Ce serait faire payer deux fois la même chose aux « sans-dents » avec des effets démultipliés !

En conséquence de quoi, si vous persistez à laisser les « trisomiques-autistes » vous tondre tranquillement, ils sont déjà et seront encore mieux, les fossoyeurs du pays.

Et moi, j’en resterai réduit à faire « thanatologue » de mon pays (celui que j’aime tant et qui me le rend si mal…) et de ses Libertés !

Drôle de destin, finalement…

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/11/parmi-les-idees-perverses-du-moment.html

 


Robots financiers, « illiquidité » et « bulle financière »

 

On a un problème…

 

Celui du pognon qui circule à travers les frontières.

 

C’est mon « muet n° 1 » (vous ne connaissez pas, moi non plus d’ailleurs) qui donne l’alerte discrètement depuis la rade de Brest (discrètement parce que d’habitude il reste « muet » mais n’en pense pas moins pour autant).

Celui-là, il passe ses soirées à guetter les « Drovnis » au-dessus de la rade où mouillent habituellement nos sous-marins nucléaires, vous savez, la force de dissuasion qui coûte un maximum et qui ne doit surtout jamais servir. Sans ça, il n’y aurait plus de dissuasion possible, mais un vrai carnage planétaire.

 

Plusieurs choses avant d’attaquer le sujet du pognon :

 

– La force de frappe, elle a essuyé un sérieux échec le 4 mai 2013 au large du Finistère avec l’explosion d’un « pétard » de missile M51 à 120 M€ pièce de vos « bons impôts » : « François III » s’offrait un petit feu d’artifice pour saluer le premier anniversaire de son élection !

Tout de suite après, tout le monde annonçait la poursuite du programme de modernisation de la dissuasion nucléaire dans toutes ses composantes en « sanctuarisant » les budgets : Pas touche !

 

Je ne l’avais pas prévu (même s’il n’y rien d’aliène dans l’épisode) mais c’est la suite logique d’une pièce de théâtre en trois actes, dont il manque le dernier acte d’ailleurs : « Aux Plaisirs du palais ».

Où sont mises en scène le départ du « Chi » et l’arrivée de « Bling-bling » à l’Élysée en 2007.

Presque « du vrai », puisqu’il est indiqué comment on peut annuler l’ordre de tir de la riposte nucléaire, depuis le bureau présidentiel avec un simple bouton mural, même après les premiers tirs de missile !

Je ne le savais pas, mais « François III » aura voulu vérifier « in vivo »…

 

Depuis, on balance au Moyen-Orient des charges nucléaires tactiques et Daech aurait accumulé assez de matière première pour faire sa propre bombe…

Tout va bien, n’est-ce pas ?

Deux pas décisifs vers la terreur atomique

 

– « Muet n°1 » se tient au courant des messages (f)ummistes qui déferlent désormais via « twister ». Et il aura noté quelques « prédictions » relatives aux errements des marchés financiers ultra-informatisés.

Manipulations faciles pour des « technologies-avancées » parce qu’aliènes.

Globalement, c’est vrai qu’ils font à-peu-près n’importe quoi avec votre pognon : Le « ultra-high-speed-trading » enchaîne les ordres sur toutes les places de marchés boursiers à chaque nanoseconde qui passe, mais il n’y a aucun « gagnant », comme si leur travail était neutralisé…

L’argent ne vaut plus rien, puisqu’il est rémunéré à des taux proches de zéro, de toute façon inférieurs à ceux de l’inflation de la monnaie support…

Et il y en a tellement de disponible chez les « zinzins » (les z’investisseurs z’institutionnels) qu’on ne sait même plus comment en conserver la valeur quand il change de poche.

 

Ce que ne sait pas « Muet n°1 », c’est que les logiciels qui gèrent les robots s’énervent en général au matin, à l’ouverture, pour dénouer ou nouer les positions « intraday » et ensuite avant la fermeture desdits marchés pour solder lesdites positions.

Le reste du temps, sauf exception, ils restent inertes pour éviter la contagion de comportements moutonniers propre à leurs algorithmes.

Je ne dis pas qu’ils sont « débranchés », mais on a déjà vu deux « flash-crack » ces dernières années obligeant les autorités de marché à les fermer.

Pas de marché ouvert, pas de business ! Mauvais pour les « affaires », ça…

Donc, extrême prudence des gestionnaires de fortune et autres patrimoines financiers, tel que les volumes se réduisent à la part congrue en séance et là, de toute façon les robots ne détectent plus aucune opportunité.

S’il y en a un qui se présente à l’achat ou à la vente, de toute façon, les autres veillent et il n’y a plus ni d’emballement, ni même de gains possibles…

Les marchés sont « figés », autrement dit, ils deviennent « illiquides ».

 

C’est là où je voulais en venir en ce début de semaine (alors qu’une fois de plus l’actualité s’emballe quant à elle de son côté, et qu’il faudrait que je vous parle de « Poux-tines » venu en péninsule ritale la semaine dernière, alors même que c'est le boxon au terminal 3 de l'aéroport de Rome qui a cramé le mois dernier et est fermé à tous les passagers depuis récemment), parce que ça angoisse nos « sachants » internationaux.

Depuis la crise de 2008, les politiques des banques centrales ont produit un afflux de liquidités et un paradoxe se dessine affreusement.

En effet, la mise en œuvre de politiques monétaires non conventionnelles a généré un important excédent de liquidité. D’un autre côté, une série de chocs récents semble indiquer que ce phénomène serait devenu associé à une grave « illiquidité » des marchés qui n’était pas perçu jusque-là : 

 

– On vient de le dire, les taux d’intérêt directeurs se situent aux alentours de zéro tandis que la base monétaire (c’est-à-dire l’argent émis par les banques centrales sous forme d’espèces et de réserves liquides des banques commerciales) a littéralement explosé – doublant, triplant, voire quadruplant aux Etats-Unis –, par rapport à la période d’avant-crise.

Ceci a permis de maintenir les taux d’intérêt de court et long terme à un faible niveau (voire à un niveau négatif dans certains cas, comme en Europe et au Japon), mais aussi de réduire la volatilité des marchés obligataires, ainsi que d’élever le prix de nombreux actifs (parmi lesquels les actions, l’immobilier, ainsi que les obligations à revenu fixe des secteurs privé et public).

 

– Dès lors, les craintes ont effectivement débuté au moment du « flash crash » de mai 2010, qui a vu en seulement une demi-heure les principaux indices boursiers américains chuter de presque 10 %, avant de se rétablir rapidement.

Elles perdurent ensuite avec la politique du « tapering » au printemps 2013, qui a vu les taux d’intérêt américains à long terme grimper de 100 points de base (plus de 1.000 pour la dette grecque actuellement), après que le président de la Fed, à l’époque Ben Bernanke, ait laissé entendre que la Fed allait cesser ses achats mensuels de titres à long terme.

 

– De même, en octobre 2014, les rendements du Trésor américain ont chuté d’environ 40 points de base en seulement quelques minutes, dans le cadre de ce que les statisticiens considèrent comme ne pouvant se produire qu’une fois tous les trois milliards d’années. Le dernier épisode a eu lieu tout juste le mois dernier, lorsqu’en l’espace de quelques jours les rendements des obligations allemandes à dix ans sont passés de cinq points de base à presque 80 ! On avait alors déjà signalé le problème ici même, sur ce blog, mais sans aucun recul, juste pour s’alarmer.

 

Ces différents événements font naître la crainte que les marchés les plus ancrés et les plus liquides – de type actions américaines, ou encore obligations gouvernementales aux États-Unis et en Allemagne – pourraient en fin de compte ne pas l’être suffisamment.

Et plusieurs explications sont avancées par les experts pour se rassurer :

 

– Sur les marchés des actions, les traders haute fréquence (THF), qui utilisent ces programmes informatiques algorithmiques afin de suivre les tendances du marché, représentent une part majeure des transactions. Ceci crée naturellement un comportement de troupeau.

En effet, le trading effectué aujourd’hui aux États-Unis se concentre principalement sur l’ouverture et la dernière heure du jour de bourse. Pendant le reste de la journée, les marchés présentent une « illiquidité », avec peu de transactions réalisées : C’est un constat que nous venons de faire ci-avant.

 

– Une deuxième explication réside en ce que les actifs à revenu fixe – de type obligations gouvernementales, d’entreprise, et obligations des marchés émergents – sont pour la plupart négociés hors cote sur des marchés « illiquides » par nature, de gré à gré.

 

– Troisièmement, non seulement les revenus fixes présentent davantage « d’illiquidité », mais la plupart de ces instruments – qui ont considérablement augmenté en nombre, en raison de l’émission proliférante de dettes publiques et privées – sont aujourd’hui détenus dans le cadre de fonds communs de placement dont les investisseurs sont autorisés à s’extraire du jour au lendemain. 

 

Dès lors, imaginez une situation dans laquelle une banque investirait dans des actifs « illiquides », tout en permettant à ses déposants de récupérer leurs espèces du jour au lendemain : En cas de ruée sur ces fonds, la nécessité de vendre les actifs « illiquides » pourrait très rapidement faire s’effondrer leur prix, dans le cadre de ce qui s’apparenterait à une véritable vente au rabais.

 

– Quatrièmement, antérieurement à la crise de 2008, les banques étaient teneurs de marché s’agissant des instruments à revenus fixes. Elles détenaient un important stock de ces actifs, fournissant ainsi une liquidité et atténuant les excès de volatilité des prix.

Or, les nouvelles réglementations étant venues sanctionner de telles transactions (au moyen de charges de capital plus élevées), les banques et autres institutions financières ont réduit leur activité de tenue de marché.

Elles ne sont plus là pour agir en tant que stabilisatrices.

 

C’est ainsi que lorsque surviennent des situations inattendues – par exemple lorsque la Fed annonce la fin anticipée des taux d’intérêt zéro, lorsque les prix du pétrole explosent, ou que la croissance de la zone euro amorce une reprise – la nouvelle notation des actions, et particulièrement des obligations, peut se révéler abrupte et dramatique : Chacun pouvant alors se retrouver coincé avec les mêmes transactions, dès lors qu’il s’agit de s’en extraire rapidement.

Et alors, si de nombreux investissements s’inscrivant dans le cadre de fonds « illiquides », et face à l’absence des teneurs de marché qui habituellement atténuent la volatilité, les vendeurs n’ont d’autre choix que de concéder des rabais importants pour éviter le défaut.

 

C’est donc une véritable bombe à retardement : Plus vous créez de la liquidité afin d’éliminer la volatilité à court terme, plus grossit une bulle sur les prix des actions, des obligations, et des autres marchés d’actifs.

 

Ceci étant, à propos d’actifs financiers ne valant plus rien, il faut aussi envisager la sortie de crise de la dette publique grecque, qui impacte jusqu’au récent G7 et finalement, tous les marchés.

Un banquier, ça déteste l’incertitude.

Et le jeu de poker-menteur a désormais assez duré.

 

Attention sont en jeu non pas le « bonheur des grecs » (ceux qui ont eu des avoirs en banque les ont extrait depuis le mois de janvier 2915 [30,8 milliards d'euro, soit 13 % du PIB ce qui est colossal alors que la croissance des dépôts était jusque-là de + 4 % par an !], du pays pour se réfugier en devises qui reviennent au fil des besoins des familles [parce que pour l'essentiel ce mouvement est le fait de particuliers] sous forme de « billets tout neufs », sans doute sortis des rotatives de la BCE…), mais la crédibilité de l’Euro et donc son avenir.

Soit les négociations avec l’Eurogroupe aboutissent pour éviter le « défaut » et on repart pour un tour plus ou moins long et difficile.

Soit elles échouent et les « solutions provisoires » seront mises en œuvre.

Et d’habitude, vous le savez, le provisoire finit pas devenir « durable »…

 

Parmi les plus brillantes, à mon sens, et qui ont toutes les chances d’être activées parce qu’elles sont déjà évoquées dans les milieux et allées du pouvoir-politique et monétaire, c’est l’hypothèse de la « double-monnaie ».

Le « Geuro » cohabiterait avec « l'euro-sans-G », l'un n'étant utilisé qu'en interne, l'autre seulement pour les échanges commerciaux entre pays.

Le « Geuro » pourrait – et même devrait – être sensiblement dévalué par rapport au « sans-G », ce qui ne manquerait pas de rendre à l'économie grecque sa compétitivité, notamment parce que le coût du travail s'en trouverait abaissé.

La Grèce finirait ainsi par être remise sur pieds et par réintégrer l'euro-sans-G…

 

Sauf que…

 

– Les effets de l’inflation ainsi générée finiront par ruiner les « autochtones », comme nous l’avons vécu sous l’ère « Mythe-errant » et ses dévaluations compétitives successives.

 

– On voit mal pourquoi les grecs feraient un retour définitif.

Pourquoi renoncer à une santé économique tout juste retrouvée ? Pourquoi retourner en enfer alors qu'on vient juste de le quitter ?

C'est absurde, et il est certain que le voyage vers la « double monnaie » serait un aller simple.

 

C'est pourquoi d'autres économistes proposent de transformer l'euro en « monnaie commune » – et non plus unique – de manière définitive.

Et non pas seulement pour la Grèce mais pour tout le monde !

Il conviendrait « de tester la mise en place d’un système de monnaie commune : conserver l’euro pour les transactions extérieures et permettre des ajustements réguliers pour l’euro-drachme. » 

 

C’est là que ça m’amuse beaucoup : D’un côté, les marchés financiers perdent leur boussole tellement il y a trop d’argent et de l’autre côté, les dirigeants européens, par pur dogmatisme, n’en ont pas assez pour soutenir l’économie grecque (11,124 millions d’âmes, pas plus !) et auraient oublié que de 1999 à 2002 les pays de la zone euro ont déjà vécu avec ce système !

Les monnaies nationales étaient utilisées pour les transactions internes, l’euro pour les transactions externes. La seule différence, c’est qu’à l’époque « les parités nationales étaient figées, non ajustables ».

Ici, on le voit, la seconde monnaie, celle qui n'est utilisée qu'en interne, est nommée « euro-drachme » et « flotte ». 

 

« La dualité monétaire, qui a déjà existé au XIXème siècle, permettrait à des pays comme la Grèce de regagner en compétitivité ». Et de rappeler : « Il est possible que les deux monnaies ne convergent pas et soient amenées à coexister durant une longue période. Ce n'est pas une idée nouvelle. Lors des discussions sur l'union monétaire au début des années 1990, on avait envisagé que la monnaie commune ne soit pas une monnaie unique. Il y a vingt ans, cette éventualité ne constituait pas une construction théorique limitée à des discussions marginales. C'était une véritable alternative historique ». 

 

Avouez que c’est bien ce qui est jeu : La monnaie commune, et non plus unique, autrement dit un retour aux mécanismes du « serpent monétaire » pour tous à terme.

Et chacun de pouvoir ainsi retrouver des marges de manœuvres de politique monétaire, d’endettement ou d’équilibre…

Je ne vous dis pas le gras que vont se faire tous les robots financiers !

 

Ce qui est dramatique, c’est qu’aucune vraie solution politique ne se dégage toujours pas de ces « bras de fer » stériles euro-grecs, et que tout le monde a oublié l’erreur de n’avoir pas fait une union politique (et fiscale et sociale) avant de passer de l’Ecu à l’Euro.

Dommage, parce que l’Histoire est pavée du cheminement normal d’une monnaie unique : Un seul pouvoir central et politique peut en imposer l’usage depuis avant l’antiquité, un peu comme d’un achèvement impérialiste.

Dès que l’empire se défait, la monnaie se disperse et il faut des siècles d’effort pour la recréer.

 

Notez que c'est une des raisons pour lequelles je ne crois toujours pas pour ma part à la disparition rapide de l’Euro : Les « eurocrates » vont devoir imposer ces solutions de sauvetage, parce que trop d’intérêts sont en jeu, y compris au-delà des océans.

 

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Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/06/on-un-probleme.html