RÔLE DE L’ÉTAT Flux

TERRORISME : de la nécessité d'armer les citoyens

 

Création d’une Garde Nationale

 

Le bilan est terrible : 129 personnes assassinées et 352 blessés dont 99 en grande urgence.

Les attentats terroristes du vendredi 13 novembre n’ont pas pu être anticipés. Aucune information, aucun indice n’a permis d’arrêter une opération planifiée par l’Etat islamique.

La Loi Renseignement a montré ses limites : mis à part espionner toujours un peu plus les citoyens elle a été incapable d’avoir la moindre information sur cette opération.

Le plan Vigiepirate n’a rien empêché.

Apparemment, il n’y a que huit terroristes impliqués. Cela fait 60 personnes abattues ou blessés pour chaque tireur. Aucune victime n’a pu faire face. La seule solution a été la fuite lorsque c’était possible.

L’Etat d’urgence est déclaré et le contrôle aux frontières rétabli.

Un massacre comme celui de Paris a peu d’équivalents connus.

Il est similaire à la prise d’otage du « Nord-Ost » à Moscou le 23 octobre 2002 où 850 spectateurs du théâtre de la Dubrovka présents à une comédie musicale ont été pris en otage par 39 terroristes tchéchènes. Le bilan avait été terrible : 130 personnes furent tuées, notamment pendant l’assaut.

On doit aussi signaler les centaines d’enfants et d’adultes pris en otages le 1er septembre 2004 dans l’école n°1 de Beslan en Ossétie du Nord lors de la seconde guerre de Tchétchénie. Le bilan officiel est de 344 civils tués dont 186 enfants.

Le summum de l’horreur ayant été atteint aux USA le 11 septembre 2011 lors des attentats du World Trade Center où 2.973 personnes furent tuées et 6.291 blessées.

Lors des attentats contre Charlie Hebdo j’avais été extrêmement surpris que les terroristes puissent ensuite traverser Paris puis la banlieue sans problème. Il y a manifestement une incapacité de la police à isoler rapidement un quartier de façon à empêcher la fuite des terroristes.

Et aucune des victimes n’était armée. C’était quand même un peu naïf, pour ne pas dire « Bizounours » compte-tenu des caricatures mises en ligne.

Dans le cas des attentats récents en plein cœur de Paris, les terroristes n’ont fait face à aucune opposition. Ils ont pu abattre des jeunes à la terrasse d’un café, des spectateurs, sans qu’aucun n’ait pu faire face.

Pensez-vous qu’à Tel Aviv cela aurait pu se passer ainsi ?...

Parce qu’on en est là !...

Depuis la recrudescence des attentats en Israël, tous les citoyens israéliens détenteurs d'un permis de port d'armes sont appelés à sortir armés et à mettre leur pistolet bien en évidence.

Sommes-nous loin de cette situation qui semblait jusqu’à maintenant parfaitement impensable dans notre pays ?...

Pas tellement !...

Encore quelques attentats islamistes dans la capitale et il faudra bien trouver une solution face à l’incapacité des forces de police à anticiper ce type d’action. La loi Renseignement a montré ses limites et le renseignement classique a beaucoup de difficultés à pénétrer des petits groupes terroristes.

Ce type d’attentat est quasiment imparable dans une cité pacifiée comme l’est Paris où il faudrait des centaines de milliers de policiers et de militaires supplémentaires pour véritablement sécuriser toute l’agglomération parisienne.

Difficilement possible à moins de créer un état totalitaire ou l’armée et la police sont partout, et à quel coût pour les libertés et les finances publiques ?...

Une opinion partagée par le juge antiterroriste Marc Trévidic :

« L'évidence est là : nous ne sommes plus en mesure de prévenir les attentats comme par le passé. On ne peut plus les empêcher. Il y a là quelque chose d'inéluctable ».

A propos de Vigipirate et de Sentinelle : « Ce dispositif protège certains endroits, rassure la population. Mais, en fait, il déplace la menace. Cela n'évitera jamais que des hommes déterminés passent à l'action ici ou ailleurs. Si cela leur paraît trop compliqué de s'en prendre à un objectif sous surveillance, ils en trouveront un autre. Un cinéma, un centre commercial, un rassemblement populaire… ».

Bien sûr, on peut toujours essayer de se pencher sur le passé et l’actualité de ces dernières années pour connaître les raisons de ces attaques sur notre sol. Il faut bien remarquer que ce n’est pas l’Allemagne, la Grande Bretagne, l’Italie, ou d’autres pays européens qui sont visés, mais bel et bien, et, en priorité, notre pays.

De la même façon que l’on peut expliquer la montée du nazisme dans l’Allemagne des années 1920 et 1930, on pourrait aussi trouver les raisons, étalées sur plusieurs décennies, qui ont conduit les populations musulmanes du Proche et du Moyen-Orient à s’entre-déchirer et à se lancer dans une guerre de religion qui arrive chez nous.

Il est bien tard pour "renverser la vapeur".

Le mal est fait et nous devons prendre des mesures dignes d’une démocratie, mais, en aucun cas, en renforçant le totalitarisme actuel comme cela a été fait lors du vote sur la loi Renseignement.

La solution passe par plus de liberté et de responsabilité des citoyens.

Malgré tout, le pire est à venir.

Mon propos est simplement d’essayer de trouver une solution pour faire face très rapidement à des attentats terroristes car les forces de l’ordre ne pourront qu’arriver trop tard lors d’attentat comme on a pu le constater au Bataclan où seulement trois individus ont pu tuer ou blesser 300 personnes avant l’arrivée de la police.

Et cela sans aucune réaction des spectateurs qui n’ont pas eu d’autre choix que de se faire « tirer comme des lapins ». Chaque terroriste a pu abattre 100 personnes à lui tout seul, sans aucune opposition.

Cela m’a fait penser aux massacres des Juifs à Babi-Yar à Kiev, en Ukraine, le 29 septembre 1941. Bien sûr, ce n’est pas la même échelle mais c’est le même type d’élimination. La sauvagerie humaine est de retour et elle est entrée dans les murs de nos villes.

Les islamistes de Daech massacrent des civils en Syrie, vendent des captives aux marché aux esclaves, mettent en esclavage sexuel des gamines de huit ans, détruisent des ruines millénaires, font exploser des avions de ligne, et maintenant ils tuent aveuglément des civils chez nous.

La base psychologique de cette organisation terroriste est celle d’une « paranoïa collective » proche de celle des Nazis. Ceux-ci avaient le culte du chef, de la supériorité de la race aryenne, et, avec cela, ils estimaient avoir le droit de tuer, piller, détruire, pour construire un « Grand Reich » qui devait durer mille ans.

Les barbares islamistes sont les jouets d’une autre « paranoïa collective ». Elle est de type religieux et ses fondements sont basés sur une tromperie et sur l’appel au « fond barbare de l’humanité ». Ils ont la volonté d’étendre leur barbarie, d’imposer la charia à la planète afin d’instaurer un « Grand califat ».

La barbarie est dans nos cités.

Cela signifie aussi que l’Etat a échoué dans sa grande fonction régalienne de police et de défense.

 

Le rôle de l’Etat face aux actes terroristes

Notre Etat se mêle de tout, régente le plus possible, encadre les comportements par toujours plus de lois, de décrets et de règlement, mais n’arrive pas assurer l’une de ses principales fonctions régaliennes qui est la protection des personnes et des biens, avec la Défense et l’Intérieur.

Il faut avouer que les attentats de Daesh à Paris 13 novembre révèlent que la principale fonction régalienne de l’Etat est mise en échec.

Ce n’est pas faute d’avoir une loi renseignement qui permet d’espionner chaque individu dans ses communications téléphoniques, internétiques, de déplacement, fiscales !... Cette loi renseignement qui surveille 31 millions de personnes entre 18 ans et 65 ans a été absolument incapable de détecter la préparation des attentats. En fait, il suffit de surveiller 5000 personnes, des fanatiques islamiques, pour réduire sensiblement les risques d’une attaque.

Malgré tout, peut-on être sûr que, même avec des dispositifs toujours plus sophistiqués, avec plus de coopération internationale, avec le rétablissement du contrôle aux frontières, avec des bombardements en Syrie, avec demain des OPEX pour neutraliser Daesh sur le terrain, il n’y aura pas quelques individus qui passeront à travers les mailles du filet ?...

De nombreux spécialistes, comme le juge anti-terroriste Marc Trévidic, pensent que c’est « mission impossible ».

Aussi, il faut se préparer à devoir faire face à la menace terroriste pour plusieurs années, et peut-être même plusieurs décennies.

L’Etat doit se concentrer sur ses grandes fonctions régaliennes et laisser aux citoyens la liberté pour régler des affaires qui sont de leur ressort. Parce que l’on en est arrivé à réglementer la vente des chatons et des toutous entre Français !... Et il faut des fonctionnaires pour ça !... Est-ce que ce n’est pas du gaspillage d’argent public alors que des besoins pressants et nouveaux vont apparaître pour assurer notre sécurité ?...

Les forces de l’ordre et l’armée ne pourront jamais surveiller l’ensemble du territoire en continu, et, demain, des attentats peuvent avoir lieu n’importe où en région parisienne, dans un lycée, dans une école, une autre salle de spectacle et d’autres bistrots, dans un tramway de Rouen ou du Havre, dans une brasserie de Limoges, sur un marché de Noël à Strasbourg, dans un café de Marseille, dans un grand hôtel de Nice, dans un TGV, dans un TER, etc…

La surveillance totale du territoire pour éviter des attentats est impossible.

Aussi, il faut innover !...

Et aller vers plus de liberté du citoyen qui assurera lui-même sa sécurité avec l’aide de l’Etat. 

Il est temps d’armer des citoyens sélectionnés et entraînés par la défense, sous contrôle de la gendarmerie et de la Justice.  

Bien sûr, il est hors de question de mettre en vente libre les armes comme c’est le cas aux Etats-Unis. On en voit les résultats régulièrement dans les campus.

Et si on prenait modèle sur les Suisses ?...

 

La Garde Nationale, créée en 1789 par la Révolution Française

Les Suisses ont développé une « armée de milice » dès le Bas Moyen Âge lorsque les cantons créèrent leurs propres milices. Cette armée est basée sur le principe d’une « armée de citoyens » et les constitutions fédérales de 1848 et 1874 imposèrent aux jeunes adultes l’obligation de servir la patrie.

En 1999, le principe de milices appliqué à l'armée fut explicitement mentionné dans la constitution fédérale.

Les soldats suisses gardent leur arme personnelle chez eux ainsi que leur uniforme et une partie de leur équipement pour faire face à mobilisation immédiate.  Ils disposent de munitions en quantité limitée : 50 cartouches pour le Fass 90 ou 24 cartouches 9 mm pour les possesseurs de P220.

Une armée de milice redoutablement efficace, immédiatement disponible, bien entraînée, et qui a dissuadé les Allemands d’envahir leur pays en 1870, 1914 et 1940.

Il me semble, compte-tenu de la situation dramatique actuelle, que nous devrions nous inspirer de nos voisins Helvètes en appliquant des mesures particulières pour faire face à la menace terroriste et en prenant le meilleur des technologies de communication.

Et puis aussi… peut-être aurait-il fallu être un peu plus neutre dans les affaires du monde…

Si on se penche sur l’Histoire de l’armée dans notre pays, on découvre que nous avons eu une armée de milice, la Garde Nationale, qui a été créée lors de la Révolution Française. Elle était l’héritière des milices de l’Ancien Régime.

L’idée de développer une Garde Nationale est étudiée depuis plusieurs années par la Fédération des Anciens des Missions Extérieures (FNAME), le Groupe Janus, et elle est maintenant reprise par différentes personnalités dont François HOLLANDE, Christophe Lagarde (UDI), Edouard PHILIPPE (député-maire du Havre), Jean-Luc Mélenchon.

 

La FNAME propose d’ajuster à notre pays le système de garde nationale modèle suisse et définit ainsi ses missions :

  • Maintenir l’ordre dans notre pays ;
  • Renforcer le plan Vigipirate ;
  • Apporter un soutien lors de patrouille en compagnie de policiers et gendarmes ;
  • Contribuer au renforcement de nos frontières ;
  • Renforcer la lutte contre le terrorisme ;
  • Relais sociaux civils militaires ;
  • Actions d'assistance humanitaire et de secours d'urgence lors de catastrophes naturelles et technologiques.

 

Mais, dans le cas de la création d’une Garde Nationale, et face au développement du terrorisme, il me semble souhaitable de passer à la « vitesse supérieure » et d’accorder des ports d’armes aux réservistes de façon à ce qu’ils aient sur eux leur pistolet, avec un minimum de munitions, de façon à faire face immédiatement à une attaque terroriste qui aurait lieu sous leurs yeux.

Parce que nous passons en « période de guerre » et il faut imaginer le pire : chaque ville, chaque école, chaque lycée, chaque moyen de transport comme le métro, le train, le bus, le tramway, et tant d’autres endroits peuvent être des cibles pour les terroristes.

Nous sommes dans la pire des situations et il faut se préparer à y faire face.

Par contre, les technologies modernes pourraient être d’un grand secours pour développer un réseau de citoyens armés par la défense.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser ce ne serait pas une militarisation de la société mais la possibilité de donner à chaque individu volontaire, sélectionné et contrôlé, d’avoir une arme sur lui pour sauver sa peau et celle des personnes à proximité, que ce soit au travail ou en déplacement.

On peut même imaginer que chaque porteur d’une arme soit doté d’un smartphone crypté qui permette à chaque instant à la gendarmerie ou la police de savoir où il est et de connaître ainsi précisément, et à chaque instant, le nombre de citoyens porteur d’une arme à un endroit précis.

Je vais prendre quelques exemples très précis pour bien montrer les extraordinaires possibilités d’une telle structure :

  • Le cas du voyage en TGV. Tout le monde connaît le cas de l’attentat loupé dans le Thalys du 21 août 2015. Heureusement qu’il y avait deux Marines américains au bon moment et au bon endroit !... Nous avons eu beaucoup de chance en fait… Dans le cas où un ou deux hommes d’affaires bien entraînés auraient été dans le wagon, avec pour chacun d’eux un automatique, l’affaire aurait été réglée tout aussi rapidement ;
  • Le cas des consommateurs attablés devant le café « La Belle Equipe», rue de Charonne, ou 19 personnes ont été abattues. Ils ont été tirés comme des lapins sans pouvoir réagir. Un ou deux consommateurs dotés d’une arme auraient pu, peut-être, réduire sérieusement le carnage ;
  • Le pire des cas est celui du Bataclan où 90 personnes ont laissé leur vie et près de 200 ont été blessées plus ou moins grièvement. Il aurait suffi de deux ou trois spectateurs armés, placés dans la salle à des endroits stratégiques (ex : derrière un pilier) pour arrêter immédiatement le massacre.

Mais, à côté du carnage à l’arme automatique et à la ceinture d’explosif par des terroristes camés au captagon, il y a d’autres possibilités d’attentats qui provoquent des dégâts considérables avec énormément de tués et de blessés.

 

TGV

Un point qui m’inquiète un peu : un TGV d’essais a déraillé samedi 14 novembre à 15H30 près de Strasbourg. Un type d’accident qui n’était jamais arrivé à la SNCF. Le bilan est de 11 morts et 4 blessés graves.

La capacité d’une rame TGV Duplex est de 516 passagers et on imagine le nombre de victimes d’un déraillement à grande vitesse.

Il faut attendre les conclusions de l’enquête pour savoir si c’est un attentat.

 

Gaz sarin

Le 20 mars 1995 a eu lieu à Tokyo une attaque au gaz sarin dans le métro. L’attentat fut commis par des membres de la secte Aum.

Treize personnes ont été tuées et des milliers d’autres ont été plus ou moins gravement blessés. Vingt ans après, 70% des victimes souffrent toujours de troubles oculaires.

Le sarin (GB) est une substance inodore, incolore et volatile de la famille des organophosphorés, extrêmement toxique pour l’homme. Il est environ 500 fois plus toxique que le cyanure.

C’est un neurotoxique comme le soman (GD), le tabun (GA) et le VX (dix fois plus mortel que le sarin). Il est extrêmement dangereux car 0,01 ppm de ce gaz peut être fatal. Ce gaz pénètre par les voies respiratoires ou par simple contact avec la peau et passe directement dans le sang pour agir sur le système nerveux. Il agit en bloquant la transmission de l’influx nerveux, provoquant la mort par arrêt cardio-respiratoire. Les victimes ressentent d’abord de violents maux de tête et présentent des pupilles dilatées. Elles sont ensuite agitées de convulsions, sont victimes d’arrêts respiratoires et tombent dans le coma avant de mourir.

Le gaz sarin était considéré comme une « arme chimique de guerre », avant d’être classé « arme de destruction massive » par les Nations Unies le 3 avril 1991. Sa production et sa conservation sont interdites depuis 1993

Un masque à gaz protège les voies respiratoires mais comme le gaz sarin est également être absorbé par la peau il faut avoir une tenue NBC pour être indemne.

Les risque d’attentat au gaz sarin sont pris très au sérieux par les pouvoirs publics. Le 14 novembre dernier, soit le lendemain des attaques terroristes à Paris et Saint-Denis, un arrêté a été pris par le Ministère de la Santé, autorisant l’utilisation et la distribution par les professionnels de santé du sulfate d’atropine en solution injectable.

Ce médicament est utilisé essentiellement comme antidote à l’exposition aux neurotoxiques organophosphorés dont le gaz sarin.

 

Concernant le financement d’une Garde Nationale,

Bien sûr, il va falloir financer une Garde Nationale s’il est décidé de la développer. Les chiffres avancés sont dans une fourchette annuelle comprise entre 4 et 6 milliards d’euros. Une somme très importante qui n’est guère dans nos moyens actuellement.

Aussi, il va peut-être falloir se pencher sur le détournement des « milliards de la Division Daguet ». Il y a quand même quelques milliards d’euros à récupérer.

Ce qui nous fait revenir à la guerre du Golfe de 1990/1991.

Et on pourra aussi faire le bilan de la politique menée par la coalition après cette guerre. Les fonds détournés et escroqués ont fini dans la poche de nos dirigeants politiques !...

Au lieu de lancer de grands programmes économiques et de formation humaine, le pillage a été de rigueur en Irak. Les jeunes Irakiens ont vécu depuis 25 ans et plus  dans un univers de guerre, de violence, de haine. Faut-il s’étonner de leur cruauté de drogués au captagon, de leur manque d’empathie, de leur fanatisme ?...

On en paie maintenant les conséquences.

 

Jean-Charles DUBOC

 


L’État doit assurer le régalien : police, défense, justice

 

Attentats à Paris : quel doit être le rôle de l’État face aux actes terroristes meurtriers ?

 

Le vrai rôle incontestable de l’État, la raison d’être du pouvoir et des autorités, hors pensée anarchiste, sont les fonctions régaliennes : police, défense et justice.

Les fonctions régaliennes consistent à assurer la sécurité des biens et des personnes. Un État qui ne les assure pas est de facto dans une situation d’échec. Il ne s’agit pas de répressif, il s’agit d’effectivement remplir ses missions fondamentales. Les pays les plus sûrs du monde ne sont pas nécessairement les plus répressifs.

Suite aux attaques suicides coordonnées en nombre jamais vues à Paris dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 novembre 2015, la France se retrouve en position de se demander à quel point le pouvoir et les autorités du pays remplissent leur mission régalienne. Il ne s’agit pas ici de remettre en cause le professionnalisme de nos forces de l’ordre. Il s’agit de savoir si les autorités ont bien leurs priorités dans le bon ordre.

Aujourd’hui, nous avons un État mesquin qui se mêle, sans aucune restriction raisonnable, de tous les aspects, même les plus privés et les plus intimes de nos vies. Sa légitimité dans presque tous ces domaines est douteuse. Mais sa mission incontestable, avec quel sérieux la remplit-il ?

Au vu du bilan terrible des attaques de la nuit dernière, je pose deux questions :

Premièrement, en dehors de la Syrie et de l’Irak eux-mêmes, quels États au monde, aujourd’hui, protègent moins bien leurs habitants de la menace EI que le notre ?

Deuxièmement, la réponse officielle de nos autorités aux précédentes attaques de l’EI sur notre territoire est de surveiller et d’espionner tous les habitants honnêtes de ce pays. Cette approche massive, inspirée de la NSA américaine, est-elle la plus efficace ? Vu comment l’ennemi a pu coordonner dans notre capitale une attaque majeure, impliquant peut-être une logistique assez sommaire et un certain nombre de communications, on se demande ce que la surveillance massive de tous les emails de tous les Français innocents apporte. Certainement, il existe des approches ciblées, de terrain, de vraies approches de professionnels du régalien, qui nous protègeraient mieux que le fantasme d’une population entière totalement espionnée.

Dans les jours qui viennent, un nombre immense de questions vont-être posées.

Il faut bien choisir les questions : pour l’instant nous ne savons pas quand la prochaine attaque va avoir lieu. Au vu de la performance de notre État, on peut avoir des inquiétudes quant à ce point.

Une question clé, et urgente, est de savoir maintenant si l’ingérence de l’État dans tous les aspects, même les plus privés et les plus intimes de nos vies, ne le disperse pas au point de diminuer sa capacité à remplir sa vraie mission, le régalien : police, défense, justice.

Source : http://www.contrepoints.org/2015/11/14/229013-letat-doit-assurer-le-regalien-police-defense-justice

 


Qui sert qui ?...

 

 I-Cube (l'exilé)

La seule question à laquelle personne ne sait répondre reste : la place de l'Etat. Quel est son rôle ultime ? Le reste n'est alors que dérives quotidiennes pour soi-disant, le "bonheur des autres" avec "le pognon des autres".

C’est le thème principal du site http://flibustier20260.blogspot.fr/ que je relais en continu depuis plusieurs années…

 

Le sujet du rôle de l’État est à l’ordre du jour sur plusieurs sites dont celui de HASHTABLE « Petites chroniques désabusées d'un pays en lente décomposition… »

J’en reprends un article du 3 juin 2015 intitulé « Qui sert qui ?... :

 

Cela fait des mois que l’idée est en l’air. Cela fait des années que je vous relate les tentatives pitoyables des politiciens français pour tenter de taxer par tous les moyens les géants de l’internet, et notamment en s’attaquant à la bande-passante. C’est donc sans surprise, mais avec une assez grande lassitude qu’on découvre, encore une fois, une tentative de Bercy pour – à nouveau ! – taxer la bande-passante.

Alors qu’en 2010, le sénateur Marini avait proposé de taxer certains flux en tabassant les annonceurs publicitaires sur internet, alors qu’un peu plus tard, il s’était agi de faire payer certains acteurs (fortuitement américains) en fonction du volume de données personnelles collecté et détenu, alors que Fleur Pellerin (à l’Économie Numérique à ce moment-là) s’y était essayée il y a deux ans puis il y a quelques mois (à la Culture) sans grand succès, c’est donc au tour d’Emmanuel Macron de revenir à la charge avec toujours les mêmes arguments moisis : les pov’zopérateurs se font bouffer toute leur gentille bande-passante par les méchants zaméricains, et pour le moment il n’y a pas d’autre solution que de demander de l’aide au gouvernement qui pourra se rattraper en bombardant le contribuable qui a les poches très profondes.

Cette idée revient trop souvent, depuis trop longtemps, et les fonds manquent si cruellement à l’État français qu’il faut s’habituer, dès à présent, à ce que votre bande-passante soit prochainement taxée.

 

Eh oui, encore une fois, vous allez être amené à la tonte. Oh, bien sûr, on prétendra présenter la facture aux industriels, mais ceux-ci se contenteront, en toute logique, de la reporter, au moins en partie si ce n’est en totalité, aux clients finaux.

Que voulez-vous : vous pouvez toujours mettre une taxe sur le lait, ce ne sera jamais la vache qui la payera. Et le plus agaçant, de loin, est que cette taxe n’est en réalité réclamée par personne à l’exception des habituels ponctionnaires, et surtout pas par ceux qui devront en subir la charge une fois mise en place, c’est-à-dire essentiellement… les consommateurs.

Devant cette énième introduction d’une taxe à marche forcée, je ne peux m’empêcher de me demander combien de temps encore le peuple français – et dans une moindre mesure, le reste du monde aussi – va supporter cette domination systématique des États sur sa vie.

Combien de temps faudra-t-il pour que chaque consommateur, puis chaque contribuable, puis mieux encore, chaque citoyen se rende compte qu’il est devenu l’esclave servile et constamment humilié de celui qui était désigné, au départ, pour l’aider, le protéger, et le servir ?

Regardez les choses en face : non, l’État n’est pas là pour organiser la ponction. Il n’a jamais été destiné à mettre son peuple sous le joug, pas plus qu’il n’a été conçu pour dénombrer le cheptel, en prendre les appétissantes mensurations, avant de le tondre, le découper ou le ponctionner autant qu’il lui plaît.

Dans un monde normal, dans lequel le citoyen contrôle effectivement les institutions, l’État doit demander, obséquieusement, avec la plus grande humilité, l’autorisation d’avoir le droit d’espérer obtenir éventuellement un pécule de la part du citoyen.

Moyennant quoi, ce dernier lui accorde (ou non) cette autorisation, après un calcul éventuel. Encore mieux, le citoyen peut même déterminer a priori les postes de dépenses qu’il souhaite affecter à l’argent qu’il consent à donner.

La réalité est bien sûr un tantinet différente : l’État pioche ce qu’il veut, le citoyen doit se taire. L’État lui rend éventuellement s’il estime, de son propre chef, avoir trop pris. Parfois, il n’en fait rien. Dans les deux cas, le citoyen doit se taire. Et si l’État veut tout prendre, ce qu’il ne manquera pas de faire dans les prochains mois en France lorsque la situation partira en sucette, le citoyen devra aussi se taire.

 

Effectivement, on a complètement oublié qui sert qui. On a même inversé les rôles. Seuls quelques gauchistes pathétiques aux pulsions totalitaires mal contrôlées s’en réjouissent encore. Et seuls quelques naïfs sociodémocrates croient encore aux vertus démocratiques censées mettre un frein aux ardeurs étatiques… La bonne blague.

Non, décidément, on a complètement oublié que dans un monde normal, c’est le politicien qui sert l’électeur, et non l’inverse. Dans ce pays où l’électeur n’est plus qu’une clef pour la serrure des caisses publiques desquelles couleront les picaillons par millions, le politicien ne répond plus de ses agissements et n’a plus d’ordre à recevoir de son électeur qu’aux douloureux mais trop, bien trop rares moments du vote.

Il n’est qu’à voir le luxe de précautions dont s’entourent les personnages de l’État, les élus et les politiciens en vue pour ne pas être en contact trop direct avec la foule, avec ce peuple qui l’a mis là, pour bien comprendre qui sert qui, qui se sert, et qui finance.

Décidément, on a totalement désappris que c’est le fisc qui devait servir le contribuable et non l’inverse. Dans un monde normal, une association à but non lucratif comme devrait être l’État, qui reçoit chez elle des donateurs qui amènent, tous les ans, des centaines de milliards d’euros (oui, des centaines de milliards !), ferait l’effort d’ouvrir toutes grandes ses portes, offrirait de bons fauteuils moelleux voire un petit café en cas d’attente, et finirait tout entretien par un merci presque obséquieux et, le regard inquiet, par la question rituelle « Vous reviendrez bien l’année prochaine, s’il vous plaît, dites ? »

En lieu et place de quoi, on a le droit à des horaires alambiqués, des réceptions glaciales, un guichet froid et des explications volontairement confuses pour extirper le maximum d’argent sous la contrainte.

Et c’est vrai pour tous les services publics en général, qui sont devenus une illustration parfaite de ce parfait renversement de valeurs, où celui qui paye, lourdement, de sa sueur et de son temps, est reçu comme un chien, devant des grilles, appelé par un numéro inscrit sur un petit ticket de papier recyclé, et comment vous n’avez pas le Cerfa 27B-6 ? Ah mais désolé il va falloir revenir…

 

On a oublié qui sert qui, et qui, du policier ou de l’honnête citoyen, doit défendre qui (non, l’embuscade avec un radar n’est pas une protection, désolé). On a omis qui rapporte à qui, qui doit respect à qui. Non, messieurs les élus, je ne vous dois que le respect qu’on doit à un majordome, et encore, disons un intendant qui sabote son travail et celui des maîtres du château.

Et ayant ainsi inversé, petit-à-petit, mais complètement, la hiérarchie, on en a inversé le sens des valeurs, le sens du respect, et le sens des devoirs.

Tout à coup, le citoyen doit son consentement à l’impôt. Il doit se rendre à tel guichet, à tel administration, à tel rendez-vous fixé par une autorité qu’il paye de son travail.

Il est convoqué par l’élu, le ministre, le président comme un larbin auquel il doit obéissance. Il doit laisser le passage aux cortèges officiels. Il doit faire des efforts, il doit payer, il doit surtout se taire et mieux encore qu’encaisser… décaisser.

Et devant tel renversement, nombreux sont alors ceux qui s’étonnent que les enfants ne respectent plus les enseignants, que les policiers maltraitent l’honnête citoyen, que le fisc harcèle le contribuable ou que le politicien méprise presqu’ouvertement le citoyen.

Quelque part, à un moment donné, ce citoyen s’est fait monumentalement entuber.

Source :

http://h16free.com/2015/06/03/39508-qui-sert-qui