Le DC 10 d’UTA ne devait pas exploser Flux

DC10 d’UTA : Maryvonne Raveneau, la femme que Mouammar Kadhafi n'achètera pas

 

 

J’ai déjà souligné que  Jean-Pierre Hennequin, le commandant de bord du DC 10 d’UTA qui avait explosé au-dessus du Ténéré le 19 septembre 1989, était un collègue de ma promotion de pilote de L’ENAC de 1971.

Il était certainement le plus jovial de nos compagnons.

C’est lors de son vol de lâcher commandant de bord que l’attentat a eu lieu.

L’instructeur s’appelait Georges Raveneau et je mets en ligne un article paru dans Jeune Afrique qui nous montre les dessous de cette affaire et le niveau de compromission et de lâcheté de quelques dirigeants politiques.

Faut-il rappeler qu’un pays n’a d’avenir que si ses dirigeants sont intelligents, humains et … courageux ?...

Jean-Charles Duboc

…………….

 

01/03/2004

Par Christophe Boisbouvier

Sur Jeune Afrique :  http://www.jeuneafrique.com/

 

 

La veuve du commandant de bord ne veut pas de l'argent du Guide. Motif : le mot « attentat » ne figure pas dans l'accord d'indemnisation.

Un mot… Il manque un seul mot dans l'accord franco-libyen du 9 janvier dernier sur l'indemnisation des familles des victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA.

 

Le mot « attentat » justement. C'est le mot clé, mais il est interdit ! Prix de cet énorme mensonge : 170 millions de dollars (135,3 millions d'euros). En substance, la Libye a dit aux familles : « Si l'attentat n'est pas mentionné, vous aurez 170 millions de dollars. ».

 

Hennequin

 

Jean-Pierre Hennequin, à droite,

 en stage de vol à voile, en janvier 1973, à St-Auban

 

 

Presque toutes ont accepté le marché. Mais une femme a dit non. Elle s'appelle Maryvonne Raveneau. C'est la veuve du commandant de bord du DC-10.

 

Maryvonne Raveneau, c'est une silhouette élancée et une montagne de volonté. Pas du tout la veuve éplorée portant un masque de douleur. Non. Elégante, souriante, elle dégage de la sérénité. La voix est ferme et le regard bleu acier. Jusqu'en 1989, la vie lui avait ouvert les bras. Une enfance à la Martinique, un mariage d'amour avec Georges, descendant d'une famille békée comme elle, la naissance de deux fils, puis le départ pour Paris. Georges Raveneau était pilote de ligne, promis à une belle carrière. Le 19 septembre 1989, tout s'est arrêté.

 

Ce jour-là, une mallette piégée est introduite dans le vol UTA 772 Brazzaville-Paris. Georges Raveneau est aux commandes.

 

Qui a posé la bombe ? Après une enquête de plusieurs années, le juge français Jean-Louis Bruguière affirmera que ce sont sans aucun doute les services secrets libyens. Pour quel motif ? Punir la France d'avoir aidé les Tchadiens à chasser l'armée libyenne de leur territoire.

 

Trente minutes après l'escale de N'Djamena, la bombe explose en plein vol. Cent soixante-dix morts. Le même jour, à 20 heures, Maryvonne Raveneau regarde le Journal télévisé. Patrick Poivre d'Arvor annonce qu'un avion d'UTA a disparu entre N'Djamena et Paris. Elle ne comprend pas tout de suite. Elle va chercher la feuille de route de son mari... En un instant, sa vie bascule.

 

La douleur, la souffrance... Au début, Maryvonne Raveneau est hébétée, sans réaction. De toute façon, elle est persuadée que son pays, la France, la défendra. Et que justice sera rendue.

 

Mais le jour où le ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas déclare qu'« il faut tourner la page », elle commence à douter. Le 10 mars 1999, six Libyens sont condamnés par une cour d'assises française. Par contumace. « Pas facile de voir un box vide », se souvient-elle.

 

Et quand la Libye verse une indemnité de 35 millions de dollars aux plaignants, elle comprend. Paris et Tripoli se sont réconciliés au prix d'une contumace. Les coupables peuvent dormir tranquilles.

 

C'est alors que vient la colère. Jusque-là, elle était femme au foyer, trop timide pour se mettre en avant. Maintenant, elle va se battre. Elle sera « la veuve du commandant Raveneau ».

 

Le 25 octobre 1999, elle se lâche.

 

Elle écrit à Jacques Chirac : « Monsieur le Président, vous souvenez-vous de ce jeune pilote martiniquais, Georges Raveneau ? Militant RPR, il vous avait piloté le 12 mars 1981 lors d'une de vos visites dans les départements d'outre-mer. Il croyait en vous. [...] 19 septembre 1989, cette date vous évoque-t-elle le moindre souvenir ? À lire vos propos, à entendre Kaddafi parler de "son ami Chirac" et d'une "affaire révolue", j'en doute fort. Dix ans après cet assassinat, je ressens votre attitude comme une trahison, une lâcheté de votre part. [...] Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, mes salutations attristées parce que hélas ! non respectueuses. »

 

La lettre n'aura jamais de réponse...

 

La suite sur le site de Jeune Afrique :

 

http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN29034maryvsapare0/maryvonne-raveneau-la-femme-que-kaddafi-n-achetera-pas.-Actualite_Info.html


Le DC 10 d’UTA ne devait pas exploser

 

Je viens de recevoir un mail m’informant d’un article intitulé « Le DC 10 d’UTA ne devait pas exploser ».

Je rappelle que je suis un ancien pilote de ligne d’Air France et que j’étais de la promotion de Jean-Pierre Hennequin, le commandant de bord du DC 10 qui a explosé le 19 septembre 1989 au-dessus du Ténéré.

J’ai un devoir de mémoire envers de Jean-Pierre, qui était le plus jovial des camarades, et vous pouvez consulter une nouvelle pièce à verser au dossier sur :

http://sergeberrebi.over-blog.com/article-le-dc-10-d-uta-ne-devait-pas-exploser-51136730.html

Bonne lecture.

Jean-Charles Duboc