Intelligence artificielle Flux

Les robots de salles de marché…

 

Ils trichent !

 

Comme vous le savez peut-être déjà, j’ai trouvé refuge dans mon exil à Monaco, plus exactement chez « mon boss ». Un type sympa au demeurant, dans un État-commune enclavé en « Gauloisie-totalitaire ».

C’est un commerçant : Il achète pour revendre et le fait aussi pour le compte de « ses » clients. De tout ou presque : Je n’ai pas encore vu passer d’armes, ni de stupéfiants, ni d’idéologies ou de discours politiques et dogmatiques, ni d’explosifs, ni de femmes ou de garçonnets, mais des bovidés, des ovins, caprins, des équidés, des immeubles, des tonneaux de pinard à l’occasion, quelques cargaisons, de laine, coton, soja, blé, maïs ou de pétrole, et ça me convient très bien.

Mais en fait, il n’a pas de stock matériel/marchandise à stocker dans un bâtiment ou sur un terrain vague. Tout est « dématérialisé » comme on dit.

On gère des papiers, des contrats qui représentent des avoirs, des créances, des parts de SCI, des œuvres d’art, des quirats, des voitures de collection, des obligations, des cargaisons, des paquets de devises, des actions, des contrats d’assurance, de l’or et des matières premières, parfois agricoles, mais « papier », rien qui ne se mange.

Gestionnaire d’actifs (il n’aime pas le mot « fortune », parce qu’il reste très relatif face aux « choses du monde »), c’est un peu ça.

Et ah-que bibi il fait le clown à Venise dans son bureau local en qualité de fondé de pouvoir… local.

Mais sans disposer d’une vraie salle de marché (la « boutique » n’en qu’une seule et encore, c’est une dépendance d’une plus grosse située à Paris), qui donne accès à toutes les autres.

Et tout se passe via internet.

Par téléphone, par fax, télex, courrier classique qui vient confirmer les décisions du moment exécutées par deux gugusses-dédiés.

Bref, globalement, « les marchés », je n’y connais rien et je suis plus spécialisé en droit, en fiscalité gauloise et analyse critique d’analyses et études de marché fournies par d’autres « boutiques » spécialisées : C’est ma « vraie » valeur-ajoutée personnelle.

Et j’ai eu un mal fou à comprendre comment tout cela fonctionne, à la vitesse de la lumière, quand on a une connexion. Sans ça, je me débrouille avec un téléphone.

Et globalement, un commerçant n’achète que ce qu’il sait pouvoir revendre.

Pareil pour un « déposant » qui vous confie la gestion de son pécule. Le seul problème étant de savoir quand il en aura besoin pour couvrir ses faux-frais : Lui-même l’ignore en général.

À moi de « viser-juste » avec son historique, mes modélisations-appliquées, ses projets, pour lui choisir le support juridique le mieux adapté et de « faire tourner » ses avoirs au mieux de ses intérêts.

Simple. Quand on comprend.

Or, plusieurs opérations sur « les marchés » n’ont pas rendues les gains estimés en première approche. Et qu’il m’a fallu de longues interviews de « nos spécialistes » pour que je comprenne que tout ça est truffé de robots qui « réfléchissent » si vite, qu’il vaut mieux prévoir des marges suffisantes pour ne pas se faire rouler.

Car ils surveillent à chaque instant ce que vous faites, regardent par-dessus votre épaule vos carnets d’ordres, vos passages d’ordre, vos types d’ordres, les quantités, etc.…

Ils veillent à bien comprendre et intégrer vos stratégies… pour vous faire le croche-patte pourvu qu’ils vous fassent les poches le temps de quelques microsecondes, le temps de renouveler des dizaines de fois l’opération que vous préparez avant de vous laisser ruiné.

Et il faut donc « tricher » encore plus fort pour mieux ne pas se faire avoir.

La dernière opération d’ampleur à laquelle j’ai participé a été de réunir 45 % des titres d’une société européenne-locale, la moitié du flottant, cotée sur un marché européen-local en vue de la faire radier ultérieurement, voire de la recéder de « gré à gré », hors la vue des marchés : Un exercice à la kon en vue de préparer les successions qui vont s’ouvrir entre deux générations et les nombreux cousins de la famille, le tout avec le disponible en cash de ladite « boutique ».

Finalement, j’en pense qu’on n’est pas autant emmerdé quand on peut autofinancer son expansion, sans faire appel « au marché » financier : Il y a des techniques éprouvées pour ça.

Mais bon…

On s’y est mis à plusieurs pour ne pas dépasser les plafonds de détention obligeant à publicité et on s’échangeait nos titres à prix du marché.

Réaction des robots : Ils suivaient, accentuant parfois les hausses de cours.

Quand nous, on avançait aussi à la hausse, ils vendaient, alors on appuyait à la baisse des cours en nous vendant à nous-même. Et ils accentuaient encore la baisse en jouant sur des ventes à découvert.

Un travail de bénédictin que de suivre tout ça.

Parce que ça pouvait repartir dans l’autre sens n’importe quand. Là, il fallait bloquer les titres ramassés et attendre que les choses se calment pour y revenir plus tard.

Ça a duré des mois et des semaines.

C’est ça le problème des algorithmes de haute fréquence (HTF : High-frequency trading) : Ils sont nés kons, mais vont infiniment plus vite qu’un opérateur humain qui lui a l’avantage d’avoir une vision stratégique de ses opérations alors que le robot vit à court, très court terme même, pour réagir instantanément à la moindre variation de cours et de volume.

Un algorithme, c’est un programme informatique développé par des petits génies des mathématiques, pisseurs de lignes de programmation, et qui a été développé pour gagner de l’argent, donc en faire perdre aux autres.

Ils sévissent en permanence sur les marchés, réagissent à la nanoseconde et, évidemment, quand ils interviennent, ils plument tout ce qui passe sous leur radar.

Le phénomène a pris énormément d’ampleur depuis la crise de 2008 (alors même que l’on voulait assagir « les marchés »…). Maintenant, ils sont tout simplement partout.

Selon différentes estimations, ils représentent au moins 70 à 80 % des transactions aux États-Unis. Cela veut dire que ce ne sont pas des êtres humains qui animent une séance de bourse, mais bien des programmes mathématiques.

Sans doute un peu moins en Europe, mais comme les marchés européens suivent les réactions des marchés Américains… cela revient sans doute au même par effet de contagion.

Le problème que nous avons avec les algorithmes, c’est qu’ils faussent et truquent en permanence ces marchés. Ils envoient de faux signaux, et… vous (vous mais aussi les robots et les professionnels concurrents) tombez dedans.

Vous me direz que ceci devrait être interdit. Justement, ça l’est. Aux États-Unis, les « manipulations de marché » sont interdites. Ailleurs, c’est parfois un délit.

Nous parlons bien de manipulations de marchés là, car pour tendre son piège, un algorithme peut balancer en permanence tellement de faux ordres à la nanoseconde afin de déstabiliser les carnets d’ordre et ainsi manipuler les prix !

On m’a dit qu’il ne se passe pas une seule semaine sans qu’un HFT se fasse prendre la main dans le sac. Mais les moyens sont bien faibles face au lobby financier (grosses banques  en face qui créent et utilisent ces programmes et robots) et face aux milliards d’opérations qui sont en permanence actives sur les marchés. Car à ces vitesses et avec le nombre d’ordres envoyés partout tout autour de la planète, ce dont il est question, il est pratiquement impossible d’analyser qui fait quoi. Le monde financier semble en avoir pris son parti… et, blasé par cette escroquerie permanente, ne réagit même plus vraiment.

Quant à nous, il nous faut passer entre les gouttes. Suivre quand le marché de la valeur est tiré à la baisse, lâcher quand il repart à la hausse dans cette opération un peu spéciale.

Ou inversement amorcer – entre soi – une hausse pour « se refaire » en engrangeant du cash et des plus-values et lâcher quand on n’a plus de prise : Les robots spéculerons tôt ou tard à la baisse et on pourra alors revenir discrètement. 

C’est là que ça me fait bien rire : Vous entendez parfois des flopées de commentateurs et d’analystes de marchés en train de ramer pour trouver une explication fondamentale, audible et raisonnable, aux variations d’une devise ou du pétrole qui fait – 6 % un jour, + 7 % le lendemain, – 5 % le jours suivant etc. Les acheteurs ou vendeurs humains sur le marché du pétrole ne changent évidemment pas d’avis aussi rapidement ni brutalement sans qu’aucune nouvelle fondamentale ne vienne changer la donne, et encore, quand c’est le cas, les humains mettent du temps à réagir : Tout ceci n’est que le résultat du travail des algorithmes à l’œuvre.

S’il est impossible de suivre les agissements des robots vu leurs vitesse d’exécution, en revanche il est tout-à-fait possible de suivre leurs traces et d’en tirer profit au niveau trading.

Par exemple, quand les robots détectent un support ou une résistance qu’ils veulent utiliser pour travailler les prix, ils accélèrent le plus fort possible pour attirer un maximum de monde (les suiveurs de tendances). Ils touchent, voire dépassent un peu, les zones de support/résistance afin de déclencher les stops… et renversent ensuite le mouvement.

Une façon comme une autre de virer la concurrence pour prendre le contrôle du marché sur tel ou tel produit spécifique !

Quand vous voyez le système d’arrosage automatique se mettre en marche (ces séries de hausses/baisses tirant graphiquement des lignes droites ascendantes ou descendantes), il faut faire bien attention, car cela veut dire que les robots font place nette et préparent une grosse accélération.

On l’a encore vu sur les matières premières il y a quelques semaines, ce qui explique notamment la flambée du baril de pétrole qui passe de 30 à presque 40 dollars en quelques séances… pour tout d’un coup redevenir plus sage, plus conforme aux fondamentaux.

Prix de tous ces barils en route vers le port de déchargement confinés dans les cuves des pétroliers en mer et « titrisés » en attente de livraison, pour se refinancer.

Et plus les amplitudes des vagues sont importantes, plus le mouvement qui suivra risque d’être important.

Une des techniques utilisée reste « la grosse blague », le spoofing en disent les anglo-saxons : Grosso modo, des ordres sont placés en quantité dans le carnet d’ordres – soit du côté acheteur, soit du côté vendeur – afin de créer une illusion de pression acheteuse ou vendeuse et … ces ordres sont ensuite annulés ou changent de côté dans le carnet d’ordres juste avant d’être exécutés.

Le robot ne perd pas d’argent, mais comme vous n’êtes pas assez rapide pour suivre et anticiper (il faut bien aller pisser de temps-en-temps) c’est un coup à se faire plumer si vous suivez de trop près la tendance.

Le programme qui a le plus donné de fil à retordre à nos deux « dédiés » de « la boutique » et à leurs correspondants, c’est le « front running ».

Vous, vous souhaitez acheter des actions de la société cible à 100 €.

Vous préparez votre ticket d’ordre pour passer un ordre « au marché ». C’est-à-dire, vous achetez au meilleur vendeur dans le carnet d’ordres.

Imaginons que le meilleur ordre de vente soit à 100,01 €. Hop, votre gusse fait un petit clic du mulot pour passer son ordre et ça part dans les tuyaux.

Sauf que le vendeur à 100,01 € est un robot qui « voit » votre ordre arriver et annule sa position vendeuse à 100,01 € avant que votre ordre ne frappe la plateforme d’échange (le carnet d’ordres si vous voulez) et le déplace instantanément à 100,02 €. Du coup, vous, avec votre ordre au marché, vous n’achetez plus à 100,01 € mais à 100,02 €.

Pareil pour les ventes…

Et ce, des millions de fois par jour, les robots gagnent à tous les coups : Une vraie pompe à fric !

D’ailleurs, il y a des brokers qui ne se gênent pas puisqu’ils savent quand un de leurs clients s’apprête à acheter (ou vendre) une position puisque ce sont eux qui exécutent l’ordre. La transaction passe par ses systèmes. Donc il lui est facile de retenir son ordre une microseconde afin d’acheter avant lui, ou de faire décaler les prix pour lui faire acheter un tout petit peu plus cher… ou vendre un tout petit peu moins cher que l’instant d’avant.

Position idéale : Vous êtes une firme de robots et avez un accès privilégié à une plateforme d’échange ! Vous avez le droit de voir quels ordres arrivent pour prendre position.

Vous les « interceptez » avant qu’ils ne frappent la plateforme et là, si les ordres du carnet d’ordres sont les vôtres, l’ordre d’achat à 100,01 € est le vôtre : Vous l’annulez, et le replacez instantanément à 100,02 €… et ce, des millions de fois par jour.

Ou inversement quand vous voulez ramasser des pelletées sans que ça ne coûte trop cher et faire baisser un cours. 

Plus élaboré, ils peuvent aussi utiliser le « layering ». Les robots remplissent le carnet d’ordres avec d’importantes positions vendeuses, étagées de proche en proche (les couches = layer) des cours du moment. La valeur visée cote 100 €. Vous voulez vraiment acheter ces actions et vous lancez à votre suite les robots en passant des ordres de vente conséquents à 100,1 €, 100,2 €, 100,3 €, 100,4 €. Par strates et à des cours très rapprochés. Le carnet d’ordre est maintenant massivement vendeur.

Les petites mains ou d’autres robots commencent alors à vendre. Et le prix baisse en vous servant.

Au fur et à mesure que le prix baisse, la série d’ordres en layering se décale pour pousser les prix à la baisse (99,9, 99,8, 99,7, etc.), annulant vos ventes antérieures et… votre robot achète discrètement ce que les petites mains lâchent progressivement sous la pression du carnet d’ordres vendeur et des prix en baisse.

En petite quantité. Avec des ordres masqués. Mais régulièrement.

Et si il y a un retournement, vous lâchez prise, annulez tout votre carnet d’ordre : Il faut être vigilant, mais ça a marché plusieurs fois depuis plusieurs sites déconcentrés de « mon boss »…

Il y a aussi une configuration très proche, celle des « Black Pools », mais celle-là est légale.

Les « black pool », ce sont des plateformes de transaction privées qui ne divulguent aucune information sur les transactions qui y sont passées. Autrement dit, vous ne saurez jamais qui a fait quoi à qui et comment sur ces plateformes. Or, les « black pools », c’est courant et au minimum 40 % des transactions sur les marchés.

Le tout c’est de ne pas abuser et de ne jamais franchir les seuils de déclarations : D’où l’intérêt d’avoir plusieurs casquettes et plusieurs supports juridiques donneurs d’ordre.

Pas simple, mais qu’est-ce que j’ai pu apprendre en participant à ces délires pour le compte du client de « mon boss ».

J’imagine que je vais encore en apprendre plein au fil du temps.

Comme par exemple « trader » des cours (des valeurs, contrats, ou des indices) en « W » ou en « M ».

Le premier plonge avec une régularité qui touche à l’horlogerie helvète, alors que le second grimpe sans raison particulière (pas d’annonce sur le titre, ni aucune programmée qui pourraient influencer soit le titre soit son secteur dans les deux cas).

Puis la tendance s’inverse aussi régulièrement : S’il y a un second retournement, en principe tout autant « linéaire », c’est le moment de passer quelques ordres.

Dans le « W » (la forme graphique globale de  la cote de la valeur visée), on achète fermement au moment de la seconde pente descendante, et on revend à terme un peu après que vous ayez dépassé votre prix d’acquisition.

Dans le « M » on vend comptant (si on a des titres en stock, ou alors à découvert) tant que ça grimpe et jusqu’avant le précédent « haut » du cours, et on rachètera plus tard, pour se couvrir à terme ou reconstituer son stock, quand les cours seront revenus à leur niveau « normal », parfois dans la même séance, parfois la suivante ou dans quelques jours, c’est-à-dire proche du prix d’origine : Les robots sont à l’œuvre et vous venez leur piquer un peu de marge dont vous ferez profiter vos clients…

Mais globalement, la leçon que j’en tire, c’est que « les marchés », au jour le jour, ce sont des konneries où il faut être extrêmement prudent : Vous ne pouvez pas gagner contre les robots qui font et défont les côtes, voire carrément des indices entiers.

En revanche, quand vous avez une stratégie à moyen ou long terme, avec des étapes bien précises en valeur et dans le temps, vous pouvez « en jouer » sans vous faire avoir.

Mais il vaut mieux faire appel à un pro, honnête de préférence, pas faire ça au fond de votre cuisine.

D’autant que fiscalement et au moins en « Gauloisie-spéculative », on change de cédule (catégorie de nature de profits fiscaux), passant de la gestion de « bon-père-de-famille » et son régime des plus-values à court-terme à celui de « marchand » imposé au titre des BIC.

Or, les BIC, c’est comme la bicyclette, une fois qu’on sait en faire, on ne revient jamais en arrière…

En attendant, le « client de mon boss à moi », il a pu utiliser sa trésorerie pour racheter ses titres et sans doute réduire son capital social afin de mieux répartir les dividendes futurs entre les seuls cousins de la famille…

Un bon plan avant que la prochaine génération refasse appel au public pour une augmentation de capital et agrandir le périmètre de ses compétences et outils !

C’était ma petite contribution au « Divin-Esprit » qui inspire cette journée « fériée-carillonnée » post Pentecôte, une fête religieuse typiquement chrétienne.

Un peu en complément du post de lundi dernier.

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Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/05/les-robots-de-salles-de-marche.html

 


MH370 et intelligence artificielle

 

Pourquoi je ne crois absolument pas à la supériorité de l’IA

 

L’« IA », pour Intelligence Artificielle, désigne ces « machines » armées de logiciels fabuleux qui anticipent, agissent de façon autonome, pilotent des « machines complexes », ne savent pas se tromper, bossent nuit et jour et vont bouffer le boulot du « prolo » de base dans les années qui viennent, nous poussant à radicalement modifier nos modes de production et l’organisation de nos sociétés « post-modernes ».

Une fois de plus, cela fait suite à une discussion d’avec « mon boss à moi ». Justement dans la voiture qui nous emmenait de Monaco à Milan signalé l’autre jour.

Souvenez-vous, je lui avais mis le moral dans les chaussettes à propos de l’avenir politique de la « Gauloisie-éternelle », à l’occasion d’un échange sur « la quatrième révolution industrielle ».

On fera tout ce qu’on voudra, même apprendre aux machines « à apprendre », a user des réseaux les plus étendus possibles plus vite que nous-mêmes les humains, des « big-data » les plus extravagants possibles, de toute façon, il leur manquera toujours quelque chose.

Et ce n’est pas les « lois de la robotique » qui y changeront quoique ce soit.

Aujourd’hui, et c’est déjà une « anticipation » en soi, on en compte 4 :

– Première Loi : « Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ».

Une hérésie : Les robots que sont les munitions « intelligentes », les drones, mais tout autant la bagnole autonome de « Gogol » et de quelques autres sont en contradiction totale avec cette première loi-là, ce principe-là, loin très loin d’être acquise ;

– Deuxième Loi : « Un robot doit coopérer avec les êtres humains, sauf si une telle coopération est en contradiction avec la Première Loi ».

Encore faudrait-il que le robot se rende compte de « son moi » et fasse la différence d’avec un humain, un « autre » qui n’est ni le « moi » ni un semblable ;

– Troisième Loi : « Un robot doit protéger son existence, si cette protection n'est pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi ».

Là, on approche quand même un peu de ce qui manque aux robots, mais qui reste subordonné aux deux lois précédentes. Et puis un missile « s’oblige » à l’autodestruction, puisque c’est son essence même, qu’il atteigne ou non sa cible ;

– Et enfin la quatrième Loi : « Un robot peut agir à sa guise, hormis si ses actions sont en contradiction avec la Première, la Deuxième ou la Troisième Loi ».

Eh bien même pas : Il est programmé pour accomplir des tâches successives, répondre à des « inputs » en vue d’une but recherché, sans ça, il n’existe pas et se déconnecte, devient inerte.

Et encore, ces lois-là n’existent que dans les romans de science-fiction : On ne saurait même pas les programmer, les transcrire en langage informatique, même très évolué.

D’ailleurs, rien que pour les comportements humains, qui mobilise parfois plusieurs décennies de formation, seules la première et la quatrième loi s’appliquent.

Et encore, l’acquisition du « je » demande au moins deux ans sinon trois au « petit-d’homme ».

La seconde, la compassion, l’altruisme, ce n’est déjà pas évident.

Et réclame une quantité considérable de « lois-papiers », de normes empilées dans des codes divers pour l’encadrer…

La quatrième est également engoncée dans une série de règles toujours plus contraignantes et « pointues ».

Tout ça pour protéger la première loi : Le respect d’autrui, de sa vie, de son « moi ».

Et de toute façon, quoiqu’on fasse, passe avant tout ce qui manquera toujours à une « IA » : L’instinct de survie !

Ce truc qui vous fait parfois faire « des choses qui n’existent pas », qui ne sont pas dans les bouquins, inventées sur le moment de circonstances exceptionnelles, juste pour survivre, quitte à vous faire passer pour un héros (et sa minute de gloire)…

Ça ne se programme pas et au mieux, il se situe en troisième position dans la trilogie d’Asimov et il est situé chez nous dans l’amygdale, positionné sous l’hypothalamus de notre cerveau, pas loin de l’archéo-cortex primaire…

Et provoque le sentiment de peur.

Pour exemple – plus ou moins bien choisi – le vol MH370 qui est allé se planter dans l’océan indien sud le 8 mars 2014 et dont on a retrouvé des morceaux le 29 juillet 2015 sur la plage de Saint-André, sur la Côte-au-vent de l'île de La Réunion : C'est l'occasion de faire le point qui entoure le mystère de sa disparition.

Je résume le drame :

00 h 41 : (heure locale Kuala Lumpur) : Décollage de Kuala Lumpur en direction de Pékin.

01 h 07 : L’avion envoie sa dernière transmission ACARS (Aircraft Communication Adressing and Reporting System), qui fournit des données d’entretien du moteur au sol. Il était prévu que ce système émette à nouveau trente minutes plus tard.

01 h 19 : Dernière transmission du contrôle de Kuala Lumpur, qui invite le vol MH370 à contacter la zone de contrôle de Ho Chi Minh Ville. Le copilote répond au contrôle aérien malaisien : « Good night – Malaysia 370 ». Ce sont les derniers mots audibles en provenance du vol MH370.

01 h 21 : Deux minutes plus tard, le transpondeur, qui communique notamment l’altitude, l’indicatif et la vitesse de l’avion aux radars et aux autres appareils, ne répond plus.

L’avion n’a pas effectué le contact prévu avec le contrôle de Ho Chi Minh Ville.

À mi-chemin entre les côtes malaysiennes et vietnamiennes, l’avion quitte sa route Nord-Est vers Pékin et vire brusquement vers l’ouest, alors qu’il était à 35.000 pieds d’altitude.

01 h 37 : La transmission ACARS n’est pas effectuée.

Le MH 370 a disparu : L’hypothèse d’un vol mortel dépressurisé est adoptée par les autorités aéronautiques.

Et pour l’expliquer, il y a plusieurs hypothèses.

– Le 8 mars 2015,  le Gouvernement malaisien a publié un volumineux rapport de 584 pages, rédigé par des experts agréés. Rapport dont j’ai eu en main un résumé à l’occasion de mes activités pour « mon boss à moi » et que j’ai parcouru à « l’arrache ».

Bien entendu, ce rapport ne donne pas les raisons de la disparition de ce vol, mais il est intéressant, car il souligne notamment que l’avion transportait un fret de batteries au lithium-ion, fabriquées dans l’usine Motorola de Penang en Malaisie, batteries qui ont déjà provoqué la perte de deux avion-cargo et plus d’une centaine d’incidents graves.

Selon ce rapport, l’avion transportait 3 palettes de batteries dans la soute, à l’arrière de l’avion pour un poids total de 2.453 kg.

Chaque batterie avait un voltage de 7,4 volts et une puissance de 11,8 Watt/heure.

Cet avion avait donc une bombe potentielle à bord, mais si le plan de chargement donné par ce rapport est exact, et avec les Malaisiens il y a lieu d’être prudent, il éliminerait probablement l’hypothèse d’un incendie ayant un feu de ces batteries comme origine. Exit les problèmes d’assurances !

Certes, elles auraient pu exploser et créer une dépressurisation de l’avion, mais cela n’expliquerait pas pourquoi les communications ACARS et Transpondeur auraient disparues, puisque situées dans la soute électronique en-dessous du cockpit, éloignée de la position des batteries dans la soute.

Si les batteries sont hors de cause, alors quelle est l’origine de la perte de l’avion ?

– Le 26 juin 2014, l’ATSB (Australian Transport Safety Board) a publié un rapport de 60 pages qui fait le point sur la disparition de vol MH 370. Selon les enquêteurs australiens : «Une hypoxie de l’équipage apparaît comme la meilleure hypothèse pendant que le MH 370 volait vers une direction vers le Sud. »

Rappelons que l’hypoxie signifie la perte de conscience du fait de manque d’oxygène.

Cette hypothèse des enquêteurs australiens est cohérente avec celle qu’avait émis Boeing dans un article du magazine Aviation Week & Space Technology du 24 mars 2014, deux semaines après le crash : « Boeing retient parmi les causes potentielles celle d’une hypoxie ou asphyxie de l’équipage. La source vraisemblable de cette éventualité serait un feu progressif, émanant de la soute électronique ou d’autres endroits dans l’espace inférieur ».

Deux causes possibles qui auront pu aboutir à un incendie dévastateur :

1°) Le scénario d’un incendie en soute électronique.

Si on écarte l’hypothèse d’un feu de batteries, il se pourrait que la cause de la perte de l’avion soit un incendie dans la soute électronique, située au pont inférieur, proche du cockpit. Ce local, appelé MEC (Main Equipment Center), regroupe la presque totalité des équipements électroniques et aussi la bouteille d’oxygène spécialement destinée aux masques des pilotes.

Un tel incendie s’était produit sur un autre Boeing 777 le 26 février 2007 à Londres. L’avion quittait le parking en « Push Back », pendant lequel un tracteur recule l’avion de l’aérogare. Les pilotes mettent les réacteurs en route durant cette opération, avec l’APU (Auxiliary Power Unit) en marche. Ce petit réacteur est situé dans la queue et fournit l’énergie électrique et hydraulique pour démarrer les moteurs.

Pendant le démarrage du réacteur droit, les pilotes ont entendu un grondement et vu plusieurs alertes électroniques s’afficher, indiquant une perte de l’alimentation électrique sur ce moteur. Pendant la procédure pour traiter cette panne, les pilotes perçoivent soudainement une odeur de brulé et le Commandant de bord a effectué l’arrêt du moteur droit.

Au sol, les mécaniciens constatent un échappement de fumée sur un évent à l’avant de l’avion, sortant du MEC (Main Equipment Center), le centre électrique névralgique de l’avion, d’où partent tous les faisceaux électriques de l’appareil.

Les pompiers vont constater que cette fumée provient d’une armoire électronique codée P 200, qui a brûlée du fait d’un court-circuit. Le métal a fondu avec l’arc électrique créé et le feu s’est propagé au plancher du local technique.

Dans ce local MEC se trouve aussi la bouteille d’oxygène qui alimente les masques des pilotes et si elle avait été atteinte par le feu alors que l’avion était installé dans le vol en croisière, elle aurait explosé, provoquant un large trou dans la paroi de l’avion et une perte immédiate de pressurisation, qui aurait laissé les pilotes sans le secours de leurs masques à oxygène.

Ils auraient alors perdu conscience en moins d’une minute et seraient morts quelques instants plus tard. En cabine, les masques des passagers seraient tombés, mais n’auraient procuré que 15 minutes de répit avant que tous les passagers sombrent dans une inconscience mortelle.

À l’altitude de 35.000 pieds, la quantité d’oxygène dans l’air est très réduite et il est tout à fait possible que le feu se soit éteint, laissant fonctionner une partie des équipements dans le MEC, pendant que d’autres étaient atteints par le feu (notamment l’ACARS et le Transpondeur).

À noter que l’équipement du SDU (« Satellite Data Unit »), qui organise les fameux « Pings » qui ont permis de situer l’épave sur un arc de grand cercle de la Terre n’est pas situé dans le « Main Equipment Center », mais assez loin, dans la soute, entre les deux ailes, ce qui explique qu’il ait continué à fonctionner, pour autant qu’il dispose d’énergie électrique.

L’avion aurait alors continué en pilotage automatique, en mode « robot », au dernier cap affiché de retour vers Kuala Lumpur par un des pilotes, avant qu’il ne sombre dans le néant, et ainsi tenter de revenir à son point de départ. L’avion aurait maintenu l’altitude de 35.000 pieds affichée au pilote automatique, jusqu’à l’extinction des réacteurs dans le sud de l’Océan Indien, faute de carburant.

2°) Le scénario d’un court-circuit du circuit d’oxygène des pilotes.

En 2011, un B 777-200 d’Egypt Air s’apprête à partir de Djeddah pour Le Caire, quand un court-circuit dans l’alimentation en oxygène du cockpit a rapidement ravagé celui-ci.

Les pilotes ont bien tenté d’utiliser l’extincteur du cockpit, mais l’incendie alimenté par l’oxygène du casque du copilote, à l’origine en fait de l’incident, était si violent qu’ils n’ont rien pu faire pour l’empêcher de se développer. Après l’incendie, Boeing a ordonné le changement de tous les systèmes des masques à oxygène des cockpits des B 777, mais nul ne sait si Malaysia Airlines a suivi ces recommandations.

Il va sans dire qu’un incendie similaire à bord du MH 370 n’aurait laissé aucune chance aux pilotes, dont le cockpit aurait été dévasté par le feu, avec en prime une dépressurisation mortelle. L’équipage n’avait aucune chance de s’en sortir vivant, la dépressurisation consécutive à la dégradation des tôles de fuselage étant mortelle, puisque les masques à oxygène étaient inutilisables.

Comme on le voit, si l’hypothèse d’un feu de batteries est éliminée, ces deux exemples de deux tragédies évitées pour la seule raison que l’avion était au sol montrent que l’hypothèse d’un incendie dévastateur retenue par Boeing et le bureau ATSB australien est tout à fait plausible, les mêmes causes pouvant reproduire les mêmes effets !

On connait les relevés satellitaires des fameux « Pings » transmis toutes les heures au satellite d’Inmarsat, durant les 7 heures et 38 minutes qu’a duré le vol depuis son décollage et ainsi valider une zone de recherches de la façon la plus précise possible.

Cette zone se situe à 2.500 km à l’ouest des côtes de l’Australie.

Les experts australiens ont tenté de restituer le scénario le plus probable de cette fin de vol, qui a été validé par une séance de simulateur de Boeing.

Ce scénario a pris en compte le comportement des divers équipements de l’avion lorsqu’il était livré à une consommation totale du carburant.

Il apparaît que c’est le réacteur droit qui s’est éteint le premier, suivi par le gauche 15 minutes plus tard. Après l’extinction des moteurs, il a été calculé que l’avion avait parcouru une distance approximative de 100 milles nautique en tournant dans un cercle vers la droite durant cette dissymétrie corrigée un temps par le pilote automatique jusqu’à venir en butée de gouverne.

Sur un seul réacteur, l’avion « sans pilote » ne pouvait maintenir son altitude et cette trajectoire circulaire s’est faite en descente continue jusqu’à ce que l’avion heurte l’eau dans un amerrissage « incontrôlé, mais stable ».

Cette prise de contact assez stable du fait de la permanence du contrôle partiel de la trajectoire par le pilote automatique, le « robot », a probablement abouti à un enfoncement dans l’océan d’un avion presque intact, ce qui explique l’absence de débris. L’état préservé du flaperon retrouvé à la Réunion conforte cette hypothèse pour les experts australiens.

Paradoxalement, cette épave en quasiment un seul morceau serait plus facile à repérer que des débris éparpillés après une désintégration à l’impact, comme c’était le cas pour le vol Rio-Paris. Ces calculs ont permis de penser que de cercle d’orbite en descente avait un diamètre d’environ 20 milles nautiques.

À noter qu’après l’extinction des deux moteurs, il restait environ une trentaine de litres de carburant qui ont permis à l’APU de se mettre en route automatiquement, après un délai d’environ une minute pendant lequel la transmission vers le satellite d’Inmarsat était interrompue. Elle a repris et permis la transmission d’un denier « Ping » qui marque la fin d’un vol de 7 heures et 38 minutes.

Et de conclure pour « mon boss à moi » : « Le robot, dépourvu d’instinct de survie a été incapable de prévenir la déroute de la machine. Ou seulement de revenir dans des couches basses d’altitude permettant d’éviter l’hypoxie.

Un pilote conscient aurait réduit l’altitude ou programmé le pilote automatique à cet effet en urgence pour pouvoir respirer et chercher un aéroport de dégagement. »

D’ailleurs, ils avaient commencé la manœuvre de retour, sans imaginer qu’ils avaient si peu d’oxygène en réserve consommé par l’incendie de la soute technique… 

Et aucun des deux pilotes n’en a eu le temps.

« Ce qui prouve bien que le maillon faible reste l’homme, comme sur le vol Rio-Paris » me rétorque mon « boss-à-moi ».

Autrement dit pas l’IA.

« Non, c’est le dialogue « homme-machine » qui est pris en défaut. Et ça a été vrai autant sur le Mont-sainte-Odile de 1992 que pour le vol 9525 de la Germanwings ! »

Pour tout vous dire, je lui ai raconté comment à l’approche de Calvi, dans mes « jeunes-années » le pilote a « repris la main » sur sa machine pour éviter de tuer tout le monde.

C’était une époque où la porte du cockpit pouvait rester ouverte et j’étais situé sur un siège en bordure d’allée de l’A 320 : Ainsi j’ai pu tout voir de la phase finale de mon vol.

L’approche est un grand classique depuis le nord pour aboutir au seuil de la piste 36 : L’avion vole « stabilisé » à environ 1.000 pieds, vire sur l’aile plus ou moins ferme sur bâbord face à la montagne qui le surplombe une fois qu’il a dépassé le bout de la piste. Ce qui le ralentit. Le « robot » sentant le décrochage proche, relance les moteurs par précaution au tiers du virage et j’ai vu le commandant de bord désarmer le pilote automatique pour réduire la poussée à la main, histoire de ralentir encore avant de s’aligner et de toucher la piste…

Il aurait laissé faire « la machine », on repartait pour un tour cap au nord en fauchant les pâquerettes !

Et vue du poste de pilotage, ça donne ça !

Autrement dit, il n’y a aucun risque, n’en déplaise à Stephen Hawkins et quelques Cassandres, tant que l’homme sera capable de comprendre ce que veut dire le « robot » et qu’il aura la main, quitte à déconnecter la machine.

C’est ainsi.

Ce qui n’empêchera pas les « dégâts » à prévoir pour nos modèles économiques et sociaux.

Mais nous verrons cela une prochaine fois…

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/02/mh370-et-intelligence-artificielle.html

 


Quel totalitarisme nos dirigeants nous préparent-ils ?...

 

Notre démocratie s’enfonce dans la dictature, les lois liberticides se succèdent les unes aux autres, et tout cela avec une incroyable passivité de la part des citoyens qui, il est vrai, sont réellement décervelés par la presse et les médias.

Le plus récent « DURCISSEMENT DE NOTRE TOTALITARISME MAFIEUX » a été fait lors d’un vote à l’Assemblée Nationale, avec seulement 30 députés présents, qui a permis de faire passer la loi Renseignement permettant le flicage de tous les citoyens, en particulier de 18 ans à 65 ans, potentiellement dangereux d'après les autorités, soit 31 millions de personnes, afin de lutter contre le terrorisme.

Une loi infâme car il n’y a qu’environ 5000 personnes, principalement des fanatiques religieux, qui doivent être surveillés en raison d’une implication possible dans la préparation d’attentats terroristes.

Et une majorité d’électeurs, les 61 % qui soutiennent cette loi, en ont oublié le sens du mot LIBERTÉ lorsqu’on leur demande ce qu’ils en pensent !...

Avec une telle dérive totalitaire, qui s’est fait en toute tranquillité, il y a de quoi être inquiet pour l’avenir.

Il est vrai que depuis plus de vingt ans, en fait les années 1991/92, lorsque François MITTERRAND a dérobé les « MILLIARDS DE LA DIVISION DAGUET » versés à la France par le Koweït, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite, nous savons que nous sommes devenus un authentique totalitarisme.

Ce crime contre les Institutions a été réalisé par le Président de la république avec quelques complices qui ont toujours les honneurs de la presse et des médias, et sans aucune réaction des contre-pouvoirs.

Tout cela révèle une faillite de notre démocratie, une faillite de la pensée, une faillite de notre système politique.

La situation extrêmement inquiétante car ce n’est quand même pas compliqué de révéler qu’un dirigeant politique n’était qu’une crapule, une « Arsouille » comme l’appelait le général de Gaulle !...

Eh bien dans notre pays, nous ne sommes même pas capables de nous révolter contre une telle situation.

Il y a une soumission totale au chef, au Président, et rien ne peut faire bouger les journalistes, les élus, les hauts fonctionnaires…

Qu’est-ce que cela présage pour l’avenir ?...

S’il n’y a pas de sursaut des dirigeants et des citoyens, le pire devient possible pour l’avenir.

Et cela pourrait bien être encore pire que tout ce que vous pouvez imaginer si l’on considère les développements des nanotechnologies, de la cybernétique, de l’intelligence artificielle, comme vous pouvez le découvrir dans le texte ci-dessous.

Bonne lecture !...

Jean-Charles DUBOC

 

 

Petite reprise d’un article des « Échos du matin »

 

Où il est question de votre avenir



Intitulé : « Après l’homme réparé, l’homme augmenté? »

Le transhumanisme soutient que la nature humaine peut et doit être remodelée par la technologie. Les avancées de la science rendent possible cette prédiction. Mais quel monde cette lame de fond prépare-t-elle ?

Débat entre le futurologue Laurent Alexandre et le paléoanthropologue Pascal Picq. 

 

« Êtes-vous l’un et l’autre d’accord pour dire, comme le soutiennent les transhumanistes, que l’humanité est aujourd’hui à un moment charnière de sa longue histoire ? »

Laurent Alexandre : Nous sommes clairement en train de vivre un changement de civilisation. Chaque jour qui passe donne un peu plus raison aux transhumanistes quant à leurs prévisions technologiques, ce qui ne signifie pas que le monde qu’ils veulent construire soit souhaitable.

Pascal Picq : Ce qui me gêne le plus dans le mouvement transhumaniste est ce postulat, que l’on qualifie parfois de « solutionnisme », selon lequel l’homme serait arrivé au terme de son évolution « naturelle » (même si, dans les faits, elle n’est plus complètement naturelle depuis longtemps) et que l’évolution technologique aurait entièrement pris le relais. La technologie ne sonne pas la fin de l’évolution darwinienne.

L.A. : Il n’y a plus de sélection darwinienne au sens traditionnel du terme parce qu’il n’y a plus de mortalité infantile, du moins dans le monde occidental. L’évolution darwinienne traditionnelle suppose la mortalité infantile, qui fait que les personnes porteuses de mauvais variants génétiques n’arrivent pas à l’âge de la puberté et de la reproduction, ce qui a quasiment disparu du monde occidental.

P. P. : Oui. Mais plutôt que la vision naïve des solutionnistes, je crois qu’il faut réfléchir en termes de coévolution. Toute espèce vivante coévolue avec les espèces qui l’environnent, ne serait-ce que les milliards de bactéries contenues dans l’intestin. S’agissant de l’homme, un deuxième type de coévolution s’est ajouté à celui-ci : celle avec toutes les innovations àla base de l’agriculture, comme l’élevage et la domestication. Aujourd’hui, grâce notamment aux progrès de la médecine, nous sommes en train d’entrer dans une troisième coévolution, cette fois-ci avec des dispositifs techniques complexes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du corps.

L.A. : Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, nous sommes capables de changer notre nature biologique et génétique par la technologie. Jusqu’à présent, c’étaient les événements extérieurs qui sélectionnaient certains variants génétiques par le biais de la mortalité infantile. Cette sélection-là aujourd’hui s’est beaucoup réduite et, parallèlement, nous avons désormais les moyens technologiques de changer notre génome. Je signale qu’une pétition a d’ailleurs été lancée le mois dernier par des spécialistes de la génétique, disant qu’il faut faire un moratoire sur les modifications génétiques germinales, c’est-à-dire celles qui touchent la lignée, qui se transmettent d’une génération à l’autre. Est-il licite de faire des modifications génétiques sur l’homme qui se transmettent de génération en génération ? Cette question commence à faire débat. 

 

« Que pensez-vous de l’acceptation ou de la non-acceptation sociale des thèses transhumanistes? »

L. A. : Ce qu’on peut observer, c’est que, jusqu’à présent, les transhumanistes ont gagné sans livrer bataille, sans même que l’opinion connaisse l’existence de ce mouvement ou de ce terme. Il n’y a pas d’exemple, en médecine, d’innovations technologiques qui aient été refusées par la société au nom de valeurs humanistes. Le cœur artificiel Carmat recueille 100 % d’opinions favorables. Or remplacer un cœur naturel défaillant par un cœur artificiel est un acte transhumaniste fort. C’est mettre le doigt dans un engrenage qui aboutit àl’homme cyborg. Il n’y a pas, dans la société, de réflexion sur ce toboggan dans lequel nous nous sommes engagés pour moins souffrir et moins mourir.

P. P. : Pour ma part, je voudrais juste faire remarquer que les opposants au transhumanisme, que l’on regroupe sous l’appellation générique de « bio-conservateurs », partagent la vision que la nature est bien faite. Or c’est d’une grande naïveté. Dire : « il ne faut pas changer l’homme » est une absurdité, car l’homme a toujours changé. 

 

« Croyez-vous que le débat politique va de plus en plus se polariser autour des questions transhumanistes, au point d’abolir les clivages traditionnels ? »

L. A. : C’est déjà le cas. À l’extrême gauche, quelqu’un comme José Bové est beaucoup plus conservateur en matière biologique que Ludovine de La Rochère, présidente de la Manif pour tous. Il est opposé à la fécondation in vitro chez les homosexuels comme chez les hétérosexuels et il est opposé aux thérapies géniques pour les malades. Il pense donc que les couples stériles doivent rester stériles et que les myopathes doivent rester myopathes, au nom d’une non-utilisation de la technologie. En cela, il est encore plus bio-conservateur que les gens traditionnellement très à droite.

P. P. : Le problème, s’agissant de gens comme José Bové est l’héritage d’une certaine gauche qui entretient une vision de la nature très naïve, rousseauiste. Mais j’en reviens au consensus autour du cœur artificiel. Il s’explique selon moi par le fait que ce n’est rien d’autre qu’une prothèse, c’est-à-dire quelque chose que l’homme utilise depuis des siècles. Devant le cœur artificiel, devant les électrodes cérébrales qui permettent de supprimer les symptômes de la maladie de Parkinson, tout le monde ne peut que s’émerveiller. Mais la question qui se pose est : est-ce que ces innovations technologiques coûteuses vont pouvoir bénéficier à tout le monde ?

L. A. : La réponse est oui. Ces innovations vont voir leur coût s’effondrer. Je rappelle que le coût du séquençage ADN a été divisé par 3 millions en dix ans. D’ici une dizaine d’années, tous les Français pourront avoir leur ADN séquencé. La caractéristique générale des technologies NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et cognitique, NDLR) est que leur coût s’effondre tandis que leur puissance se démultiplie au rythme exponentiel de la loi de Moore. La question clef n’est donc pas tant celle de l’accès ou non à ces technologies que : jusqu’où acceptera-t-on de laisser les NBIC transformer notre corps afin de moins souffrir, moins vieillir, moins mourir ? Cette question philosophique n’a pas été posée aujourd’hui. 

Ces technologies ouvrent-elles la voie à la sélection génétique des bébés ? Nous conduisent-elles tout droit au monde décrit dans le film d’Andrew Niccol « Bienvenue à Gattaca » ?

L. A.: La sélection génétique des bébés, on y est déjà. Vingt-neuf trisomiques dépistés sur trente sont avortés en France. Cela montre que la puissance publique a déjà engagé un grand programme eugéniste. Ce n’est pas un eugénisme d’État obligatoire comme sous le IIIème Reich, mais un eugénisme libéral, que les parents peuvent refuser. Le fait nouveau, c’est qu’alors que la technologie ne permettait jusqu’à présent de repérer que la trisomie 21 et quelques rares autres pathologies, et ce en milieu de grossesse, la puissance informatique dont nous disposons désormais permet de lire la totalité des 3 milliards de bases ADN du bébé par simple prise de sang de la maman, sans amniocentèse, en tout début de grossesse, c’est-à-dire à un moment où l’avortement est totalement libre. Toutes les conditions sont réunies pour nous placer sur un toboggan eugéniste. Et l’étape d’après sera de sélectionner les variants génétiques favorisant un QI élevé, que les Chinois sont en train d’identifier dans le cadre de leur programme de séquençage des surdoués. Demain les Chinois fabriqueront plusieurs embryons et choisiront celui qui a la meilleure espérance de QI élevé.

P. P. : Le développement d’un individu et de son intelligence dépend aussi beaucoup de son environnement. C’est le résultat d’une coconstruction entre le génome et l’environnement. Si on insiste trop sur l’aspect génétique, comme le faisait le fondateur de l’eugénisme et cousin de Charles Darwin Francis Galton, on risque d’oublier quantité d’autres facteurs importants, comme l’hygiène de vie, la qualité de l’éducation, etc. Les nouvelles technologies NBIC n’ont de sens que si elles s’accompagnent d’un projet de société. 

 

« Sur l’eugénisme, la réflexion n’a pas commencé. En revanche, sur les dangers de l’intelligence artificielle, le débat fait rage… »

L. A. : C’est exact. Bill Gates dit à qui veut l’entendre qu’il ne comprend pas que les gens n’aient pas peur de l’intelligence artificielle. Et le fondateur de SpaceX, Elon Musk, expliquait encore tout récemment que, si nous n’y prenons pas garde, nous, les humains, deviendrons les labradors des machines intelligentes ; seuls les plus gentils d’entre nous seront nourris. Mais, à part ces exceptions, les gens sous-estiment le risque de voir émerger une intelligence artificielle forte, dotée de conscience, au XXIème siècle.

P. P. : Ce risque, c’est ce que j’appelle le syndrome de la « Planète des singes », qu’il nous faut éviter à tout prix. Dans le roman de Pierre Boulle, une femme humaine dit ceci : « Tout allait bien sur la planète Soror. Nous avions des machines pour faire les tâches les plus simples et, pour les autres, nous avions dressé des grands singes. Et pendant ce temps, nous avons cessé d’être actifs physiquement et intellectuellement, même les livres enfantins ne nous intéressaient plus. Et, pendant ce temps, ils nous observaient. » Si nous déléguons aux machines les traits cognitifs et physiques qui font de nous des hommes, nous deviendrons des esclaves de ces machines.

L. A. : Au-delà de ce début de prise de conscience du risque que fait courir l’intelligence artificielle, le grand chantier philosophique qui s’ouvre à nous est celui du sens de la vie humaine étant donné cette capacité nouvelle de l’homme à bricoler avec le vivant. Le grand danger est que cela nous fasse sombrer dans le nihilisme. D’autant que l’espérance de vie va continuer d’augmenter, dans les décennies et les siècles qui viennent. La prédiction des experts de Google selon laquelle l’espérance de vie passera assez rapidement à 500 ans va selon moi se réaliser, même s’il existe une vraie barrière biologique autour de l’âge de 125 ans, qu’aucun humain n’a encore jamais dépassé. Casser ce seuil ne pourra se faire qu’au prix de manipulations génétiques extrêmement lourdes, qui constitueront un changement d’humanité – ce que le théoricien du transhumanisme Ray Kurzweil appelle l’« humanité2.0 ». Veut-on vraiment créer une humanité 2.0 pour ne plus mourir avant l’âge de 125 ans ? C’est un débat philosophique lourd qui n’a pas commencé.

P.P. : Entièrement d’accord pour dire que le franchissement de la barrière des 125 ans constituerait un profond changement de civilisation. Les gens oublient que cela ne fait pas si longtemps, au regard de l’histoire de l’humanité, que les petits-enfants connaissent leur grands-parents. Mais avec l’allongement de l’espérance de vie, ce sont non pas trois mais quatre, cinq, six générations qui vont devoir cohabiter ! 

 

« Pensez-vous que nos élites politiques aient conscience de tous ces enjeux ? »

L. A. : Absolument pas. Elles sont, du moins en France, complétement larguées sur le plan technologique. Et du coup elles n’ont pas commencé à réfléchir, à quelques exceptions près, au monde qui vient.

P. P. : Et cela vaut même pour une question aussi rebattue que celle de l’emploi. Il ne fait aucun doute qu’une grande majorité de nos emplois actuels va être radicalement transformée par la robotique et l’intelligence artificielle. C’est une modification radicale du monde de travail qui nous attend. 

 

« Les robots vont-ils prendre la place des hommes sur le marché du travail? »

P. P. : Inévitablement. Les emplois les plus qualifiés sont à court terme les plus menacés, conformément au paradoxe de Moravec. Ce paradoxe, qui porte le nom du chercheur en intelligence artificielle Hans Moravec, dit qu’il est plus facile pour les machines de faire des tâches que nous qualifierions de complexes, qui impliquent un raisonnement de haut niveau, que des tâches simples, qui font appel aux aptitudes sensorimotrices humaines.

L. A. : Effectivement. Les machines battent depuis longtemps les grands maîtres auxéchecs, mais ont toujours des difficultés à faire une chambre d’hôtel, par exemple. Mais on estime que, d’ici à 2030, elles seront capables de faire les chambres d’hôtel mieux et plus vite que nos femmes de ménage d’aujourd’hui.

P. P. : Par rapport à ces enjeux, les politiques nous proposent des solutions qui sont déjàcaduques. Maintenant que l’on se rend compte que le plein-emploi ne reviendra jamais, est-ce que notre modèle de société fondé sur la sociabilisation par le travail est toujours le bon ? Il n’a pas toujours été le modèle dominant dans l’histoire humaine. Il est même très récent. Du temps des anciens Grecs et Romains, le travail était le lot des esclaves et les hommes libres cultivaient l’«  otium », le loisir. Quelles seront les formes de sociabilisation de demain, quand les machines feront quasiment tout le travail ? 

 

« Face au transhumanisme, la puissance publique est donc totalement dépassée… »

L.A. : Comment pourrait-il en être autrement ? Ces évolutions technologiques sont tellement rapides, l’impensable arrive tellement vite, que la réflexion politique est condamnée à courir derrière. Le pari de Google sur l’immortalité remonte à deux ans, tout comme les premières réalisations significatives sur le plan de l’intelligence artificielle, comme la Google Car ou le robot médecin Watson. Idem pour la possibilité de modifier le génome humain ou la démocratisation du séquençage d’ADN. En réalité, le décollage des NBIC, c’est maintenant. Il n’est pas anormal que la société civile et les politiques n’aient pas vu arriver le tsunami, qui n’était encore qu’une minuscule vaguelette il y a deux ans.

P. P. : Les gens s’emparent des innovations par commodité ou facilité sans penser qu’elles vont impacter le monde du travail ou d’autres aspects de leur vie au cœur de la société. C’est étonnant.

L. A. : Pas tant que cela ! La vague Internet s’est déployée sur deux décennies, d’abord sur le fixe puis sur le mobile : on a pu gérer. Avec les NBIC, nous sommes confrontés à des changements beaucoup plus rapides et par ailleurs plus fondamentaux parce que touchant à la biologie, à notre rapport au cerveau (avec l’intelligence artificielle), à notre rapport au travail (avec la robotique), etc. Nous ne sommes pas formatés pour gérer un ensemble de tsunamis technologiques aussi rapprochés. 

 

Propos recueillis par Benoît Georges, Les Échos.

 

Passionnant, n’est-ce pas ?

Au moins, vous ne pourrez plus dire qu’on ne vous avait pas prévenus…

 

Bonne fin de week-end à toutes et à tous.

Demain on revient avec un chapitre de « Au nom du père ».

Il y en aura d’autres pendant la semaine suivante : Je décampe en mer Adriatique pour un bout de la semaine « raccourcie » qui se prépare.

 

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Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/04/petite-reprise-dun-article-des-echos-du_61.html