Haute-Finance Flux

Haute finance : là, ça commence à vraiment sentir le soufre.

 

Bientôt les larmes ?

 

Bon d’accord, on peut pleurer aux commémorations des attentats contre « Charlie », pour nos décédés récents – Delpech, Galabru, Balavoine, Brassens, Bowie, et quelques autres. Pourtant il ne s’agit pas de ça et ça commence justement à faire un bail (renouvelé) que je joue les cassandre.

Mais à force d’accumuler les konneries, forcément, un jour ou l’autre, ça va péter sévère.

D’autant que désormais, je ne suis plus le seul à vous prévenir, même si je ne suis toujours pas très nombreux à le faire.
Quoique personnellement, je reste un « privilégié » : Ca fait deux ans que je réclame au Trésor Gaulois 45 K€ de remboursement de trop perçu sur mes opérations de fin 2013, ce qu'il a accepté de faire mais n'a pas encore trouvé les sous pour s'exécuter, et qu'au 31 décembre dernier, mon banquier Gaulois m'a revendu unilatéralement et d'office une créance que je lui avais consentie, hors toute échéance contractuelle, tellement ça lui coûtait trop cher par rapport à ses ressources tirées du marché. 
De quoi s'inquiéter lourdement dans les deux cas !

Qu’on compte bien : Même Warren Buffet a perdu 7,5 milliards de dollars en 2015.

Le FMI commence à envoyer des signaux parfaitement négatifs à la sphère étatique et financière internationale.

Et, c’est George Soros qui prédit une nouvelle crise financière cette année…

Lui, il a des cycles de 7/8 ans en tête, c’est précis, n’est-ce pas !

Ce serait LA grande crise de tous les temps annoncée par les grandes pointures.

Il n’y en aura peut-être pas, mais ce qui est sûr, c’est que la panique chez les grands financiers risque d’être permanente tout au long de l’année.

Ce ne sont plus  les centres habituels comme Wall Street ou la City, qui gèrent les finances mondiales, mais c’est désormais la Chine sur laquelle ils n’ont aucune prise. Et avec ses réajustements du Yuan au gré de sa politique économique, c’est la Chine qui mène la danse. En plus, pour ne rien gâter, elle « dédollarise » de plus en plus son économie, et ce n’est qu’un début.

Et comme elle tousse depuis le début du dernier semestre 2015, avec dévaluation « compétitive » et autres plongeons boursiers qui ont ruiné les économies des « petites-gens » avec deux fermetures de bourses la semaine dépassée, elle a entraîné du coup toutes les bourses asiatiques dans son sillage baissier.

Depuis, ça vacille lentement sans pour autant être à l’abri d’une tempête centenaire comme sur nos côtes la semaine dernière. La seconde en moins de deux décennies, vous rappelle-je entre deux…

Et même la « vieille-Europe » en a pris pour son grade et jusqu’aux places étasuniennes !

On refait un tour, juste pour prendre la mesure du problème ?

En Asie justement, la Chine, non contente de mettre à l’eau son second porte-avions continue de coloniser des atolls inhabitables au milieu de rien, pour y bâtir des plateformes aéroportuaires militaires sur les routes du commerce mondial.

Grand bien lui fasse.

Mais avec un voisin coréen des plus déments, qui ose prétendre maîtriser la bombe H, conduit par un dément qui fusille ses opposants au canon anti-aérien, ils devraient se méfier que ça ne leur retombe pas sur le coin de la gueule en plus de leurs problèmes de pollution intenables : Ils vont finir par tous crever la bouche ouverte à chercher leur oxygène.

D’ailleurs, ils sont désormais autoriser à copuler fertilement entre eux à tout-va et sans autorisation préalable pour compenser.

Eux aussi, ils manquent de pôvres, alors ils en fabriquent.

Le Japon ne se sort pas de son cercle infernal déflationniste, malgré des politiques monétaires « accommodantes » plus ou moins prononcées.

Les meks, ils n’ont pas encore pigé que quand ils claquent du yen en le finançant par de la dette publique, les nippons se ruent dessus et oublient de consommer : Ça rapporte plus que leurs augmentations de salaire anémiques…

Là aussi, ils n’ont pas assez de pôvres, tellement tout le monde a compris qu’il valait mieux faire le riche avec son bas de laine…

Et quand on se tourne vers le Moyen-Orient en survolant l’Inde qui semble vouloir rester un îlot d’une relative sérénité économique entrecoupée de phases de catastrophes naturelles, l'Indonésie et les Philippines sont secouées par Daech, et on entre de plain-pied dans des rivalités létales autour du Golfe persique où chacun participe à une vaste partie de Go-Ban.

Les Iraniens essayent de sortir de leur encerclement géopolitique, pendant qu’ils tentent d’encercler la péninsule arabique, au nord, au sud-est et à l’ouest.

Et ça déboule jusqu’aux frontières turques et Istanbul, où tout le monde joue au même jeu avec la Russie et du coup l’Otan et l’UE et déborde jusqu'en Libye en passant tout près de l'Égypte qui est elle-même encerclée au sud par les heurts soudanais qui eux-mêmes traversent le continent africain et Ouagadougou, de la Somalie jusqu'au fin fond Nigéria en passant par toute la bande sahélienne.

En Iran, qui participe à l'effondrement du prix du baril en ouvrant en grand ses vanne de l'o-noir, ils vont bientôt jouer avec des pétards nucléaires : Pourquoi croyez-vous que Kim-Jun-tout-fou a encore des prétentions à ce sujet-là ?

Ni plus ni moins que comme d’un appel du pied à des financements extérieurs de « non-alignés ».

Parce que soyons sérieux, sa « bombe à hydrogène », elle n’avait pas la puissance d’une bombinette H, loin de là : Là, c’est du flan, mais ça fait rêver les puissances du golfe, l’Arabie Saoudite ayant une main sur les munitions pakistanaises qu’elle a financé, le Pakistan ayant une frontière commune avec l’Iran qu’on empêche de faire partie « du club » avec l’Afghanistan torturé en tampon pour le reste…

Et devinez où justement la prochaine crise a été ouverte ?

Mais ni plus ni moins que depuis la péninsule arabique, cet été, qui a décidé d’ouvrir en grand avec ses voisins, Koweït, Qatar, Bahreïn et EAU, les vannes du pétrole.

Ça, c’est pour ruiner et désorganiser l’Opep (certains en parle comme d’une décapiation) jusqu’en Afrique (Libye, Nigéria entre autre), Amérique du sud au Venezuela, en passant par la Russie (ce qui arrange les stratèges de Washington, qui en rajoutent une couche avec la remontée – certes lente – des taux de la FED) et va faire exploser une bulle – une de plus – des industries pétrolières de schiste et de sables bitumeux.

Depuis, même la Norvège commence à imaginer que l’avenir ne sera pas aussi rose que lors de la dernière décennie…

C’est assez extraordinaire de jouer avec des allumettes au pied de puits de pétrole, finalement.

Vous vous rendez compte qu’en décembre dernier, 195 états-nations, plus l’UE, se sont mis d’accord pour « décarboner » l’économie mondiale à un horizon plus ou moins lointain au motif absurde de l’augmentation des températures moyennes de la planète.

Enfin, de son atmosphère seulement, mais ce qui pourrait provoquer une vraie débâcle des gites de l’ours-polaire : Le drame !

Là encore, on n’a toujours pas assez de « pôvres », alors on va en fabriquer à la pelle et à l’échelle mondiale : Fini le pétrole, le gaz, le charbon, la tourbe et le lignite, ça ne vaut plus rien, on n’en veut plus !

Et tant pis pour les populations qui vont ressortir les vélos, les chevaux où je ne sais quoi encore, pour aller chercher de quoi donner à becqueter à leur marmaille : C’est pour le bien de la planète, et personne d’autres.

Alors, ils bradent ce qui leur reste à brader, même aux USA où ils exportent leur or-noir, tant que ça peut mettre le boxon ailleurs.

D’ailleurs, l’argent des « pôvres », avec l’inflation négative, c’est devenu un « bon placement ». Un vrai drame pour la psy de quelques dizaines de « riches » qui possèdent autant que 99 % de tous les autres.

Alors là encore, on finit de mettre en place les mécanismes de sauvetage « des riches » banquiers avec les futurs « bail-in » sur le dos des « pôvres », qui entrent peu-à-peu dans les législations nationales partout où ça compte.

Même la réserve fédérale a mis en place de nouvelles règles qui limiteraient sa capacité à effectuer des prêts d’urgence aux grandes banques lors de la prochaine crise à venir : Elle ne veut plus se mouiller pour les « too big to fail ».

Et qu’ils nous en affirment néanmoins tous que ça nous protège des « risques systémiques », mais toujours pas de la konnerie, bien sûr !

D’ailleurs, personne ne finance la recherche d’un vaccin anti-konnerie. Pourtant, là, ça ferait du bien à l’humanité entière…

Le mek qui trouve, il fait fortune en claquant dans les doigts… ou se fait flinguer par « un service qui n’existe pas » avant même la première annonce de sa découverte, je ne sais pas trop.

« Malheureusement, la Chine fait face à un très gros problème d’ajustement. Elle a de nombreux choix à faire et peut transférer ses problèmes au reste du monde en dévaluant sa monnaie. C’est ce qu’elle fait », a-t-on entendu à Colombo, depuis le Sri Lanka Economic Forum.

« Quand je regarde les marchés financiers, je vois une situation sérieuse qui me rappelle la crise que nous avons eue en 2008 » a averti le gourou, redoutant une spirale déflationniste mondiale qui pousse les entreprises à retarder leurs investissements et les consommateurs à différer leurs achats entrainant tout le monde dans la récession-globale.

Pour George Soros, « le système bancaire qui a prêté beaucoup d’argent aux pays en développement fait maintenant marche arrière » car les liquidités sont en train de devenir un investissement des plus attractifs.

Eh oui, on en est là : Même à taux zéro, il vaut mieux garder son argent sous son tapis que de le prêter aux banquiers ou aux États.

C’est dire si les grecs, les porto-ricains et quelques autres dont les argentins ont du souci à se faire dans les mois qui viennent…

Il faut vous dire que l’apocalypse financière approche : Les banques US ont 247.000 milliards de dollars d’exposition sur les produits dérivés.

Le « top 5 » des banques US sont chacune exposées aux instruments dérivés d’un montant supérieur à 30.000 milliards de dollars.

Citigroup : Actifs totaux: 1.808,356 milliards de dollars ; exposition totale aux produits dérivés : 53.042,993 milliards de dollars.

JPMorgan Chase : Actifs totaux: 2.417,121 milliards de dollars ; exposition totale aux produits dérivés : 51.352,846 milliards de dollars.

Goldman Sachs : Actifs totaux: 880.607 millions de dollars ; exposition totale aux produits dérivés : 51.148,095 milliards de dollars.

Bank of America : Actifs totaux : 2.154,342 milliards de dollars ; exposition totale aux produits dérivés : 45.243,755 milliards de dollars.

Morgan Stanley : Actifs totaux: 834.113 millions de dollars ; exposition totale aux produits dérivés: 31.054,323 milliards de dollars.

Wells Fargo : Actifs totaux : 1.751,265 milliards de dollars ; exposition totale aux produits dérivés: 6.074,262 milliards de dollars.

Au total, pour vous donner une idée, les 247.000 milliards de dollars d’exposition, c’est 13 fois supérieur à la taille de la dette publique des États-Unis (19.000 milliards de dollars), et c’est une bombe à retardement qui pourrait déclencher à chaque instant l’apocalypse financière.

Globalement, selon le Bureau des règlements internationaux (BRI), la valeur théorique de l’ensemble des contrats de produits dérivés en circulation équivaut au montant inimaginable de 552.900 milliards de dollars au dernier pointage.

Pour un PIB mondial annuel de l’ordre de 65/66.000 milliards de dollars seulement sur un an.

Les banquiers nous assurent que ces instruments financiers sont beaucoup moins dangereux qu’ils ne le paraissent, et qu’ils ont réparti le risque un peu partout, comme leurs « subprimes » d'antan, de telle sorte qu’il est impossible de provoquer l’effondrement du système.

Mais concernant le risque, vous aurez beau essayer de le répartir « un peu partout » et d’autant de façons possibles, vous ne pourrez jamais l’éliminer. On connaît déjà le résultat d'une telle stratégie.

Et lorsque cette bulle de dérivés s’effondrera enfin, il n’y aura pas assez d’argent sur ​​toute la planète pour régler le problème.

D’ailleurs, dans une lettre qu’il avait écrite aux actionnaires de Berkshire Hathaway en 2003, Warren Buffett, l’autre gourou, l’oracle même, avait qualifié les produits dérivés comme étant des « armes financières de destruction massive »…

Jusqu’à présent, les banques centrales et les gouvernements n’ont trouvé aucun moyen efficace pour les contrôler, voire même les surveiller.

Notez que la loi Dodd-Frank de juillet 2010 stipulait déjà dans son préambule qu’elle « protégera le contribuable américain en mettant fin aux renflouements. »

Mais elle ne le fait pas en vertu du second point en imposant les pertes des sociétés financières insolvables à leurs actionnaires principaux, puis minoritaires, et aux autres créanciers non-garantis. Ce qui comprend les déposants qui représentent la plus grande catégorie de créanciers non-garantis de n’importe quelle banque.

Ce second point vise à « assurer que le paiement des demandeurs soit au moins équivalent à ce qu’ils auraient reçu dans le cas d’une faillite. » Mais voici le hic : En vertu de la Loi Dodd-Frank et de celle de 2005 sur les faillites, les réclamations sur les dérivés ont une super-priorité sur toutes les autres demandes, garanties et non-garanties, assurées et non-assurées…

Et pour une raison inexplicable, l’argent durement gagné que vous déposez à la banque n’est pas considéré comme « sécurisé » ou « garanti » : C’est juste un prêt à vue à votre banque, et vous devrez faire la queue avec les autres créanciers dans l’espoir de le récupérer.
Et là, je comprends mieux l'attitude de mon banquier-gaulois.

C’est des USA que viendra la prochaine catastrophe si les autorités bancaires se laissent surprendre : Bulle dans les high-tech qui a fait la fête mondiale la semaine dernière à Las Vegas (comme si on avait besoin de chaussettes connectées pour vivre mieux en ce bas-monde), bulle des prêts étudiants, bulle des industries pétrolières, bulle foncière, bulles financières sur les « yiel-fund »…

Comme « l’économie réelle » se détériore, les principaux hedge funds continuent de tomber comme des mouches – on va dépasser le demi-millier de faillites avant la fin du mois – et nous nous dirigeons droit vers une nouvelle récession.

Ce qui est très drôle, c’est qu’on amuse le peuple avec ce qu’on a sous la main : Les décès, les commémorations, la galette des rois, tout est bon pour vous faire détourner les yeux. 
Et ça marche !

Et pour les plus sourcilleux, les médias traditionnels leur assurent que tout est sous contrôle.

Pourtant l’apocalypse financière pourrait vraiment être imminente : Il suffirait d’une étincelle imprévue et irrésistible, là où on ne l’attendait pas, en Corée, en Chine, autour du Golfe persique, en Syrie ou en Irak, voire même en Europe quelques révélations fracassantes ou quelques attentats stupides, un peu comme les 500 plaintes pour agressions en Allemagne à la saint-sylvestre, un référendum mal-embouché ici ou là, et tout peut dégénérer à n’importe quel moment.

Tenez donc, je vous avais averti d’un « plancher » de résistance à la baisse de notre Caca40 à 4.200 points, en début de ce mois : On y est même pas 15 jours plus tard…

Comme quoi les choses s’accélèrent.

Bonne journée tout de même !

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/01/la-ca-commence-vraiment-sentir-le-soufre.html

 


Robots financiers, « illiquidité » et « bulle financière »

 

On a un problème…

 

Celui du pognon qui circule à travers les frontières.

 

C’est mon « muet n° 1 » (vous ne connaissez pas, moi non plus d’ailleurs) qui donne l’alerte discrètement depuis la rade de Brest (discrètement parce que d’habitude il reste « muet » mais n’en pense pas moins pour autant).

Celui-là, il passe ses soirées à guetter les « Drovnis » au-dessus de la rade où mouillent habituellement nos sous-marins nucléaires, vous savez, la force de dissuasion qui coûte un maximum et qui ne doit surtout jamais servir. Sans ça, il n’y aurait plus de dissuasion possible, mais un vrai carnage planétaire.

 

Plusieurs choses avant d’attaquer le sujet du pognon :

 

– La force de frappe, elle a essuyé un sérieux échec le 4 mai 2013 au large du Finistère avec l’explosion d’un « pétard » de missile M51 à 120 M€ pièce de vos « bons impôts » : « François III » s’offrait un petit feu d’artifice pour saluer le premier anniversaire de son élection !

Tout de suite après, tout le monde annonçait la poursuite du programme de modernisation de la dissuasion nucléaire dans toutes ses composantes en « sanctuarisant » les budgets : Pas touche !

 

Je ne l’avais pas prévu (même s’il n’y rien d’aliène dans l’épisode) mais c’est la suite logique d’une pièce de théâtre en trois actes, dont il manque le dernier acte d’ailleurs : « Aux Plaisirs du palais ».

Où sont mises en scène le départ du « Chi » et l’arrivée de « Bling-bling » à l’Élysée en 2007.

Presque « du vrai », puisqu’il est indiqué comment on peut annuler l’ordre de tir de la riposte nucléaire, depuis le bureau présidentiel avec un simple bouton mural, même après les premiers tirs de missile !

Je ne le savais pas, mais « François III » aura voulu vérifier « in vivo »…

 

Depuis, on balance au Moyen-Orient des charges nucléaires tactiques et Daech aurait accumulé assez de matière première pour faire sa propre bombe…

Tout va bien, n’est-ce pas ?

Deux pas décisifs vers la terreur atomique

 

– « Muet n°1 » se tient au courant des messages (f)ummistes qui déferlent désormais via « twister ». Et il aura noté quelques « prédictions » relatives aux errements des marchés financiers ultra-informatisés.

Manipulations faciles pour des « technologies-avancées » parce qu’aliènes.

Globalement, c’est vrai qu’ils font à-peu-près n’importe quoi avec votre pognon : Le « ultra-high-speed-trading » enchaîne les ordres sur toutes les places de marchés boursiers à chaque nanoseconde qui passe, mais il n’y a aucun « gagnant », comme si leur travail était neutralisé…

L’argent ne vaut plus rien, puisqu’il est rémunéré à des taux proches de zéro, de toute façon inférieurs à ceux de l’inflation de la monnaie support…

Et il y en a tellement de disponible chez les « zinzins » (les z’investisseurs z’institutionnels) qu’on ne sait même plus comment en conserver la valeur quand il change de poche.

 

Ce que ne sait pas « Muet n°1 », c’est que les logiciels qui gèrent les robots s’énervent en général au matin, à l’ouverture, pour dénouer ou nouer les positions « intraday » et ensuite avant la fermeture desdits marchés pour solder lesdites positions.

Le reste du temps, sauf exception, ils restent inertes pour éviter la contagion de comportements moutonniers propre à leurs algorithmes.

Je ne dis pas qu’ils sont « débranchés », mais on a déjà vu deux « flash-crack » ces dernières années obligeant les autorités de marché à les fermer.

Pas de marché ouvert, pas de business ! Mauvais pour les « affaires », ça…

Donc, extrême prudence des gestionnaires de fortune et autres patrimoines financiers, tel que les volumes se réduisent à la part congrue en séance et là, de toute façon les robots ne détectent plus aucune opportunité.

S’il y en a un qui se présente à l’achat ou à la vente, de toute façon, les autres veillent et il n’y a plus ni d’emballement, ni même de gains possibles…

Les marchés sont « figés », autrement dit, ils deviennent « illiquides ».

 

C’est là où je voulais en venir en ce début de semaine (alors qu’une fois de plus l’actualité s’emballe quant à elle de son côté, et qu’il faudrait que je vous parle de « Poux-tines » venu en péninsule ritale la semaine dernière, alors même que c'est le boxon au terminal 3 de l'aéroport de Rome qui a cramé le mois dernier et est fermé à tous les passagers depuis récemment), parce que ça angoisse nos « sachants » internationaux.

Depuis la crise de 2008, les politiques des banques centrales ont produit un afflux de liquidités et un paradoxe se dessine affreusement.

En effet, la mise en œuvre de politiques monétaires non conventionnelles a généré un important excédent de liquidité. D’un autre côté, une série de chocs récents semble indiquer que ce phénomène serait devenu associé à une grave « illiquidité » des marchés qui n’était pas perçu jusque-là : 

 

– On vient de le dire, les taux d’intérêt directeurs se situent aux alentours de zéro tandis que la base monétaire (c’est-à-dire l’argent émis par les banques centrales sous forme d’espèces et de réserves liquides des banques commerciales) a littéralement explosé – doublant, triplant, voire quadruplant aux Etats-Unis –, par rapport à la période d’avant-crise.

Ceci a permis de maintenir les taux d’intérêt de court et long terme à un faible niveau (voire à un niveau négatif dans certains cas, comme en Europe et au Japon), mais aussi de réduire la volatilité des marchés obligataires, ainsi que d’élever le prix de nombreux actifs (parmi lesquels les actions, l’immobilier, ainsi que les obligations à revenu fixe des secteurs privé et public).

 

– Dès lors, les craintes ont effectivement débuté au moment du « flash crash » de mai 2010, qui a vu en seulement une demi-heure les principaux indices boursiers américains chuter de presque 10 %, avant de se rétablir rapidement.

Elles perdurent ensuite avec la politique du « tapering » au printemps 2013, qui a vu les taux d’intérêt américains à long terme grimper de 100 points de base (plus de 1.000 pour la dette grecque actuellement), après que le président de la Fed, à l’époque Ben Bernanke, ait laissé entendre que la Fed allait cesser ses achats mensuels de titres à long terme.

 

– De même, en octobre 2014, les rendements du Trésor américain ont chuté d’environ 40 points de base en seulement quelques minutes, dans le cadre de ce que les statisticiens considèrent comme ne pouvant se produire qu’une fois tous les trois milliards d’années. Le dernier épisode a eu lieu tout juste le mois dernier, lorsqu’en l’espace de quelques jours les rendements des obligations allemandes à dix ans sont passés de cinq points de base à presque 80 ! On avait alors déjà signalé le problème ici même, sur ce blog, mais sans aucun recul, juste pour s’alarmer.

 

Ces différents événements font naître la crainte que les marchés les plus ancrés et les plus liquides – de type actions américaines, ou encore obligations gouvernementales aux États-Unis et en Allemagne – pourraient en fin de compte ne pas l’être suffisamment.

Et plusieurs explications sont avancées par les experts pour se rassurer :

 

– Sur les marchés des actions, les traders haute fréquence (THF), qui utilisent ces programmes informatiques algorithmiques afin de suivre les tendances du marché, représentent une part majeure des transactions. Ceci crée naturellement un comportement de troupeau.

En effet, le trading effectué aujourd’hui aux États-Unis se concentre principalement sur l’ouverture et la dernière heure du jour de bourse. Pendant le reste de la journée, les marchés présentent une « illiquidité », avec peu de transactions réalisées : C’est un constat que nous venons de faire ci-avant.

 

– Une deuxième explication réside en ce que les actifs à revenu fixe – de type obligations gouvernementales, d’entreprise, et obligations des marchés émergents – sont pour la plupart négociés hors cote sur des marchés « illiquides » par nature, de gré à gré.

 

– Troisièmement, non seulement les revenus fixes présentent davantage « d’illiquidité », mais la plupart de ces instruments – qui ont considérablement augmenté en nombre, en raison de l’émission proliférante de dettes publiques et privées – sont aujourd’hui détenus dans le cadre de fonds communs de placement dont les investisseurs sont autorisés à s’extraire du jour au lendemain. 

 

Dès lors, imaginez une situation dans laquelle une banque investirait dans des actifs « illiquides », tout en permettant à ses déposants de récupérer leurs espèces du jour au lendemain : En cas de ruée sur ces fonds, la nécessité de vendre les actifs « illiquides » pourrait très rapidement faire s’effondrer leur prix, dans le cadre de ce qui s’apparenterait à une véritable vente au rabais.

 

– Quatrièmement, antérieurement à la crise de 2008, les banques étaient teneurs de marché s’agissant des instruments à revenus fixes. Elles détenaient un important stock de ces actifs, fournissant ainsi une liquidité et atténuant les excès de volatilité des prix.

Or, les nouvelles réglementations étant venues sanctionner de telles transactions (au moyen de charges de capital plus élevées), les banques et autres institutions financières ont réduit leur activité de tenue de marché.

Elles ne sont plus là pour agir en tant que stabilisatrices.

 

C’est ainsi que lorsque surviennent des situations inattendues – par exemple lorsque la Fed annonce la fin anticipée des taux d’intérêt zéro, lorsque les prix du pétrole explosent, ou que la croissance de la zone euro amorce une reprise – la nouvelle notation des actions, et particulièrement des obligations, peut se révéler abrupte et dramatique : Chacun pouvant alors se retrouver coincé avec les mêmes transactions, dès lors qu’il s’agit de s’en extraire rapidement.

Et alors, si de nombreux investissements s’inscrivant dans le cadre de fonds « illiquides », et face à l’absence des teneurs de marché qui habituellement atténuent la volatilité, les vendeurs n’ont d’autre choix que de concéder des rabais importants pour éviter le défaut.

 

C’est donc une véritable bombe à retardement : Plus vous créez de la liquidité afin d’éliminer la volatilité à court terme, plus grossit une bulle sur les prix des actions, des obligations, et des autres marchés d’actifs.

 

Ceci étant, à propos d’actifs financiers ne valant plus rien, il faut aussi envisager la sortie de crise de la dette publique grecque, qui impacte jusqu’au récent G7 et finalement, tous les marchés.

Un banquier, ça déteste l’incertitude.

Et le jeu de poker-menteur a désormais assez duré.

 

Attention sont en jeu non pas le « bonheur des grecs » (ceux qui ont eu des avoirs en banque les ont extrait depuis le mois de janvier 2915 [30,8 milliards d'euro, soit 13 % du PIB ce qui est colossal alors que la croissance des dépôts était jusque-là de + 4 % par an !], du pays pour se réfugier en devises qui reviennent au fil des besoins des familles [parce que pour l'essentiel ce mouvement est le fait de particuliers] sous forme de « billets tout neufs », sans doute sortis des rotatives de la BCE…), mais la crédibilité de l’Euro et donc son avenir.

Soit les négociations avec l’Eurogroupe aboutissent pour éviter le « défaut » et on repart pour un tour plus ou moins long et difficile.

Soit elles échouent et les « solutions provisoires » seront mises en œuvre.

Et d’habitude, vous le savez, le provisoire finit pas devenir « durable »…

 

Parmi les plus brillantes, à mon sens, et qui ont toutes les chances d’être activées parce qu’elles sont déjà évoquées dans les milieux et allées du pouvoir-politique et monétaire, c’est l’hypothèse de la « double-monnaie ».

Le « Geuro » cohabiterait avec « l'euro-sans-G », l'un n'étant utilisé qu'en interne, l'autre seulement pour les échanges commerciaux entre pays.

Le « Geuro » pourrait – et même devrait – être sensiblement dévalué par rapport au « sans-G », ce qui ne manquerait pas de rendre à l'économie grecque sa compétitivité, notamment parce que le coût du travail s'en trouverait abaissé.

La Grèce finirait ainsi par être remise sur pieds et par réintégrer l'euro-sans-G…

 

Sauf que…

 

– Les effets de l’inflation ainsi générée finiront par ruiner les « autochtones », comme nous l’avons vécu sous l’ère « Mythe-errant » et ses dévaluations compétitives successives.

 

– On voit mal pourquoi les grecs feraient un retour définitif.

Pourquoi renoncer à une santé économique tout juste retrouvée ? Pourquoi retourner en enfer alors qu'on vient juste de le quitter ?

C'est absurde, et il est certain que le voyage vers la « double monnaie » serait un aller simple.

 

C'est pourquoi d'autres économistes proposent de transformer l'euro en « monnaie commune » – et non plus unique – de manière définitive.

Et non pas seulement pour la Grèce mais pour tout le monde !

Il conviendrait « de tester la mise en place d’un système de monnaie commune : conserver l’euro pour les transactions extérieures et permettre des ajustements réguliers pour l’euro-drachme. » 

 

C’est là que ça m’amuse beaucoup : D’un côté, les marchés financiers perdent leur boussole tellement il y a trop d’argent et de l’autre côté, les dirigeants européens, par pur dogmatisme, n’en ont pas assez pour soutenir l’économie grecque (11,124 millions d’âmes, pas plus !) et auraient oublié que de 1999 à 2002 les pays de la zone euro ont déjà vécu avec ce système !

Les monnaies nationales étaient utilisées pour les transactions internes, l’euro pour les transactions externes. La seule différence, c’est qu’à l’époque « les parités nationales étaient figées, non ajustables ».

Ici, on le voit, la seconde monnaie, celle qui n'est utilisée qu'en interne, est nommée « euro-drachme » et « flotte ». 

 

« La dualité monétaire, qui a déjà existé au XIXème siècle, permettrait à des pays comme la Grèce de regagner en compétitivité ». Et de rappeler : « Il est possible que les deux monnaies ne convergent pas et soient amenées à coexister durant une longue période. Ce n'est pas une idée nouvelle. Lors des discussions sur l'union monétaire au début des années 1990, on avait envisagé que la monnaie commune ne soit pas une monnaie unique. Il y a vingt ans, cette éventualité ne constituait pas une construction théorique limitée à des discussions marginales. C'était une véritable alternative historique ». 

 

Avouez que c’est bien ce qui est jeu : La monnaie commune, et non plus unique, autrement dit un retour aux mécanismes du « serpent monétaire » pour tous à terme.

Et chacun de pouvoir ainsi retrouver des marges de manœuvres de politique monétaire, d’endettement ou d’équilibre…

Je ne vous dis pas le gras que vont se faire tous les robots financiers !

 

Ce qui est dramatique, c’est qu’aucune vraie solution politique ne se dégage toujours pas de ces « bras de fer » stériles euro-grecs, et que tout le monde a oublié l’erreur de n’avoir pas fait une union politique (et fiscale et sociale) avant de passer de l’Ecu à l’Euro.

Dommage, parce que l’Histoire est pavée du cheminement normal d’une monnaie unique : Un seul pouvoir central et politique peut en imposer l’usage depuis avant l’antiquité, un peu comme d’un achèvement impérialiste.

Dès que l’empire se défait, la monnaie se disperse et il faut des siècles d’effort pour la recréer.

 

Notez que c'est une des raisons pour lequelles je ne crois toujours pas pour ma part à la disparition rapide de l’Euro : Les « eurocrates » vont devoir imposer ces solutions de sauvetage, parce que trop d’intérêts sont en jeu, y compris au-delà des océans.

 

I3

 

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/06/on-un-probleme.html

 


Haute-Finance et risque systémique (I)

 

Je reprends une analyse, parue sur le site de « I-Cube », qui m’apporte de solides éclaircissements sur la « Haute-Finance » et ses dérives…

JCD

 

Comment voulez-vous ne pas broyer du noir ?

La « haute-finance » ? 
Toujours un champ de mines à fragmentation.

 

 

Souvenez-vous, en 2009, les dirigeants du G20 avaient affiché à Londres leur volonté de remettre la finance « à sa place », au service de l’économie « réelle ».

Six ans plus tard, force est de constater que la sphère financière, toujours hypertrophiée, tourne plus que jamais – et de plus en plus vite – sur elle-même, sans autre considération que son propre intérêt.

Un champ en expansion continu. Le marché des dérivés s’élevait l’année dernière à plus de 700.000 milliards de dollars, soit l’équivalent de dix fois le PIB mondial.

Quoique, justement, c’est en train de changer et l’on va voir pourquoi…

 

Car le « shadow banking », cette finance de l’ombre qui échappe à la régulation pour être comptablement « hors-bilan », elle a continué à se développer, souvent au sein même de la finance « officielle », parce que sources de gains incommensurables dont on a bien du mal à se débarrasser, même si c’est pour une grande partie ils sont totalement fictifs.

Depuis 2009, des instruments nouveaux, à fort potentiel déstabilisateur, sont apparus, tel le trading à haute fréquence (THF) qui n’existait quasiment pas avant la crise de 2008, et qui représente désormais la moitié des transactions.

Par ailleurs, des segments de marchés connaissent de forts engouements comme celui des « prêts de titres » dans lequel des titres et des dettes (sur autrui) peuvent servir de garantie à de nouveaux emprunts !

Des mécanismes où la fertilité de l’innovation financière le dispute à sa complexité. Un cocktail qui n’est hélas pas sans rappeler les montages de titrisation qui avaient précédé la crise des « subprimes » et dans lesquels bon nombre de professionnels s’étaient eux-mêmes perdus…

Comment voulez-vous que je ne broie pas du noir en pareilles circonstances ?

 

Autre promesse non tenue, celle de réguler le secteur de la finance. « Les activités spéculatives des banques n’ont toujours pas été interdites » peut-on s’alarmer.

Et aucune séparation des activités classiques, une promesse de campagne, un engagement personnel de « François III » contre son « ennemi qui ne vote pas », n’est intervenue depuis 2012…

Le lobby des banques et des établissements financiers a opposé une résistance farouche à toutes les tentatives d’encadrement. Si bien que les célèbres ratios prudentiels de « Bâle III », censés mettre le secteur à l’abri d’une rechute, apparaissent à l’examen bien édulcorés.

« Les banques ont gardé la main sur l’évaluation de leurs propres risques, ce qui les conduit naturellement à minimiser ces derniers. Résultat, les coussins de fonds de propres exigés apparaissent insuffisants » en disent les moins optimistes…

Quoi qu’il en soit, le dispositif complet de prévention des risques ne sera pas opérationnel avant 2019 ou 2020, dans une éternité.

D’autant que les chocs financiers désormais « mutent » et deviennent systémiques.

On l’a bien vu avec la faillite de l’assureur américain AIG en 2008.

Celui-ci avait constitué des réserves à hauteur de 4 milliards de dollars. Or, il a essuyé d’emblée des pertes de 85 milliards !

Garde-fous bien fragiles, les ratios prudentiels, en se rassurant donc à bon compte, accroissent surtout dangereusement le sentiment d’une fausse sécurité.

 

Jusqu’au bout, les marchés n’ont pas voulu intégrer le risque d’un défaut de paiement de la Grèce. Grisés par les liquidités, ils font preuve d’un optimisme inébranlable. Rien ne vient entamer ce dernier, pas même les mauvaises nouvelles qui ne manquent pourtant pas : Déstabilisation de la péninsule arabique, signes de ralentissement de l’économie mondiale, etc., peu importe, l’indice VIX qui mesure la volatilité des marchés, autrement dit leur degré de stress et de peur, reste à son étiage !

Comme si les opérateurs étaient devenus aveugles ou qu’ils disposaient d’information que personne n’a.

 

Un indice, très loin de ses sommets atteints pendant la crise de 2007 et 2008. « L’idée même du risque semble avoir disparu de la tête des investisseurs. Comme s’ils avaient souscrit une assurance tous risques auprès des banques centrales ».

Sommes-nous entrés dans l’ère 3.0 de la finance mondiale ?

 

Quelque chose ne va pas : « Les marchés d’actions surperforment et voient la vie en rose, alors que l’économie réelle continue de donner des signes de souffrance. Ce n’est pas cohérent, une partie se trompe » forcément.

Ils ont oublié les crises passées – la crise boursière de 1987, la crise monétaire de 1993, la faillite et le sauvetage in extremis du fonds LTCM, ainsi que la crise de la balance des paiements des pays asiatiques en 1998, l’éclatement de la bulle Internet en 2001, et surtout la plus terrible d’entre elles, celle des subprimes et de la titrisation en 2007-2008, au cours de laquelle la planète financière avait failli exploser.

Or les germes d’une prochaine crise – celle de la dette publique – sont déjà semés et germinent.

 

Pour éviter un effondrement financier la réserve fédérale américaine a injecté près de 3. 500 milliards de dollars, et la Banque centrale européenne veut racheter 1.100 milliards d’euros d’actifs d’ici septembre 2016.

Quant aux autres banques centrales (Angleterre, Japon), elles ne sont pas non plus en reste. Au total, le bilan des banques centrales a doublé, passant d’un peu moins de 3,5 % à quasiment 6,5 % du PIB mondial.

Et de noter qu’avec soi-disant les effets de leviers financiers keynésiens, nous devrions donc avoir des taux de croissance deux à trois supérieurs alors qu’on ne parle encore que d’une timide « reprise »…

L’autisme-appliqué des théories dogmatiques et fumeuses qui nous ont encalminés…

 

Cet argent censé soutenir l’économie n’est pas arrivé, jusqu’à présent et hors quelques frémissements, à ses destinataires, les ménages et les entreprises, via une relance du crédit.

Où est passé cet argent ? Dans les marchés financiers. Le cours des actions a doublé en cinq ans à Wall Street, en deux ans à Tokyo, les bourses européennes leur emboîtent le pas et retrouvent leurs niveaux d’avant 2008 depuis que la Banque centrale européenne a annoncé, à son tour, la mise en œuvre de mesures « non conventionnelles ».

Et ces mouvements haussiers sont largement déconnectés de la réalité économique et d’une croissance qui n’a rien de flamboyant. « On confond création monétaire et création de richesses ».

Et vous voudriez que j’arrête de broyer du noir ? 

 

Cet afflux de liquidités a pour effet d’écraser les taux d’intérêt à des niveaux historiquement bas, désormais proches de zéro sur quasiment toute la courbe des échéances (les termes).

Une évolution souhaitée par les banques centrales elles-mêmes. « Cela fait plus de six ans que la Réserve fédérale fournit de l’argent gratuitement. Et la BCE l’a suivie. Or quand l’argent ne coûte rien, on ne peut faire que des bêtises ».

Pire, sur certaines échéances, les taux sont même devenus négatifs. Une situation qui peut être vue comme aberrante puisqu’elle revient à faire payer au prêteur le prix de sa sécurité.

Comme si notre système économique fonctionnait sans une prime à l’incertitude liée au passage du temps…

Normalement, ce n’est techniquement pas possible, et pourtant c’est ce que l’on constate.

Et comme tôt ou tard, de « rien » les taux vont remonter à « pas grand-chose » (voire plus), ça va forcément être l’hécatombe : On ne sait pas diviser « pas grand-chose » par « rien », mais l’asymptote tend vers l’infini.

Rien que le passage de 1 point à 2, c’est 100 % d’augmentation et de 2 à 3, 50 %...

 

De toute façon, tout le monde vous dira que cette zone de taux d’intérêt inédite et ses anomalies ont pour effet de biaiser bon nombre de calculs économiques et financiers.

« Les investisseurs qui recherchent du rendement n’en trouvent plus par les voies traditionnelles. Appréciant mal le risque, ils se tournent vers des actifs de moins en moins sûrs: Junk bonds, actions spéculatives, marchés dérivés. »

 

Surabondance de liquidités, écrasement des taux d’intérêt, sophistication des outils financiers, garde-fous illusoires, voilà autant d’éléments de « pousse-au-crime ».

Selon le régulateur britannique, plus d’un hedge fund sur dix utilise actuellement un effet de levier supérieur à 50, ce qui veut dire qu’ils gèrent des positions de marché correspondant à 50 fois le montant des fonds qu’ils ont en gestion, uniquement pour avoir des rendements promis sans voir le risque d’insolvabilité grossir parallèlement !

Selon le prix Nobel Robert Shiller, le PER (price earning ratio) ajusté du cycle économique s’élève, à Wall Street, à 27, un niveau jamais atteint sauf en… 1929, 2000 et 2007 !

D’autres signes « d’exubérance irrationnelle » se manifestent, comme la multiplication d’« entreprises zombies » capables, par exemple dans les biotechs ou les réseaux sociaux, de drainer quantité de capitaux sans aucun résultat…

Mais c’est surtout le retour spectaculaire des subprimes et des activités de repackaging et de titrisation des dettes qui fait remonter le souvenir de la crise. « 40 % des crédits à la consommation distribués sur le marché américain le sont à destination de ménages… insolvables ».

 

Et comme en août 2007, une crise du type de celle des Sicav monétaires qui avait brutalement interrompu le marché interbancaire international se profile. Une crise de nature systémique donc, dans laquelle la chute d’un acteur de la chaîne entraîne tous les autres comme dans un jeu de dominos.

De véritables nœuds se sont formés : Sur le marché des « prêts de titres », estimé à 20.000 milliards, un même titre peut être revendiqué actuellement et en moyenne par deux acteurs et demi, ce qui pose le problème de leur attribution en cas de course soudaine à la liquidité.

Les failles des chambres de compensation des marchés dérivés constituent une autre source d’inquiétude : Une demi-douzaine de banques de données ont certes été constituées, mais elles ne disposent pas de registres standardisés, si bien qu’en cas d’urgence à dénouer les positions, aucun opérateur n’y retrouvera ses petits…

Alors, je broie du noir.

 

En 2006, les contrats de « dérivés » en cours représentaient 370.000 milliards de dollars. Malgré la crise, à la fin 2013, le marché total des produits dérivés représentait 711.000 milliards de dollars, soit plus de 10 fois le PIB total de la planète qui s’élève à environ 70.000 milliards de dollars. Au plus haut, lors du premier semestre 2014, nous sommes montés, selon les chiffres de la BRI elle-même, à 720.000 milliards de dollars de produits dérivés.

Oui, 720.000 milliards de dollars, certaines banques comme la Deutsche Bank dépassent à elles seules les 50.000 milliards de dollars d’exposition alors que le PIB de l’Allemagne est de largement moins de 4.000 milliards d’euros…

 

Et malgré tout, pour la première fois, une bonne nouvelle !

C’était en octobre dernier : « Les grandes banques ont accepté d’abandonner le principe du débouclage automatique (« close out ») des contrats si une institution financière se trouve en difficulté », a indiqué dans un communiqué l’ISDA « et cet accord entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2015. »

« Sous la pression des régulateurs, les grandes banques du globe se sont mises d’accord(…) pour sécuriser le système financier mondial en acceptant de renoncer à des droits dans des transactions de gré à gré.

Dix-huit établissements américains, européens et asiatiques, parmi les plus importants de la planète, vont modifier les règles de fonctionnement du marché de quelque 700.000 milliards de dollars de produits dérivés afin d’éviter que la faillite de l’une d’entre elles ne provoque l’effondrement du système financier mondial », a indiqué l’ISDA.

Pour votre information à tous, « les banques auxquelles va s’appliquer cet accord sont : Bank of America, Bank of Tokyo-Mitsubishi, Barclays, BNP Paribas, Crédit Agricole, Crédit Suisse, Citigroup, Deutsche Bank, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, HSBC, Mizuho Financial Group, Morgan Stanley, Nomura, Royal Bank of Scotland (RBS), Société Générale, UBS, Sumitomo Mitsui et UFJ ».

L’Association internationale des swaps et dérivés (ISDA) est l’organisme représentant le secteur et qui cherche à le réguler.

Ils mettent donc en place une « démutualisation » ordonnée : Chacun chez soi, en somme.

 

Rappelons qu’un produit dérivé, c’est une sorte d’assurance contre le défaut d’un acteur face à ses échéances.

Pour faire simple, c’est un pari, ou une assurance sur un risque. Je m’assure du risque de faillite de la Grèce par exemple. Le jour où la Grèce fait faillite, toutes les banques qui ont vendu cette assurance doivent passer à la caisse et payer le client.

C’est ce que l’on appelle le « débouclage automatique », où le paiement a lieu dès que le risque pour lequel on a pris un produit dérivé s’est matérialisé.

 

Dans la « finance 3.0 », revenir sur cette idée de débouclage automatique, c’est en réalité supprimer l’exécution du contrat d’assurance acheté.

En clair, y a-t-il encore un intérêt à acheter un produit dérivé et les banques ne sont-elles pas, là, sous nos yeux, tout simplement en train de mettre en place une réduction drastique des produits dérivés ?

 

Et la BRI, en 2015, montre pour la première fois une diminution de ces montants astronomiques. Les derniers chiffres publiés par la BIS/BRI les produits dérivés sont en nette baisse !

Comme prévu, et suite à l’entrée en vigueur de ces nouvelles règles techniques sur les produits dérivés en début d’année, ces derniers sont clairement orientés à la baisse, une première depuis 2007, de façon structurelle, et s’établissent selon le dernier pointage à 691.000 milliards de dollars, 20.000 milliards de moins en un trimestre…

Le prochain pointage aura lieu autour du 15 mai 2015. 

 

Une autre solution, pour mettre fin aux errements de cette finance hors de contrôle et de cette spéculation exacerbée, serait par exemple la mise en place d’un système de licences qui autoriserait une entreprise en fonction de son activité à agir sur un marché de produits dérivés. Si vous êtes un paysan, vous pourriez vendre à terme votre production de blé. Si vous êtes un fabricant de pain, vous pourriez acheter à terme votre farine.

Mais pas si vous êtes une banque… qui n’a pas besoin de farine pour travailler !

Hélas, nous n’en sommes pas là et je broie du noir.

 

691.000 milliards de dollars c’est, comme le nombre de têtes nucléaires, pourtant en forte baisse depuis des années… : C’est largement suffisant pour faire sauter 10 fois toute la planète !

Il n’empêche, c’est le début de l’avènement du « monde d’après » – depuis tant de temps qu’on l’attend – où les billets créés à partir de rien (le crédit, la fausse monnaie, c’est aussi une anticipation sur « gains-futurs ») doivent revenir tôt ou tard dans « l’économie réelle ».

Après, soit on les rembourse (avec des productions/consommations nouvelles pour des générations nouvelles générées par l’économie réelle), soit on les crame dans des inflations folles : C’est aussi simple que ça.

 

Sauf qu’avant d’en arriver là, il faut que nos femmes nous fassent plein de bébés, que nous ramions comme des galériens pour les nourrir et les éduquer correctement afin de leur passer le relais dans de bonnes conditions, et dans l’intervalle, serrer les fesses pour éviter de flatuler trop fort en espérant que les murs de la maison ne s’effondreront pas sous l’onde de choc ainsi provoquée.

En attendant ces échéances-là, je broie du noir.

 

J’espère que vous comprenez pourquoi, maintenant…

 Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/04/comment-voulez-vous-ne-pas-broyer-du.html