Guerre du Golfe 2003 Flux

"Dans le secret des présidents" … et l’apparition du groupe AZF

 

Je reprends un article paru dans RUE 89 et intitulé ‘Le « non » à la guerre en Irak a coûté 4 milliards à la France’.

Vous en trouverez ci-dessous quelques extraits.

 

« Le journaliste Vincent Nouzille raconte comment l'administration Bush a fait payer à Chirac le prix de sa « trahison ».

Dans un livre à paraître cette semaine, le journaliste Vincent Nouzille raconte par le menu la manière dont l'administration Bush a fait payer 5,5 milliards de dollars (4 milliard d'euros) à la France comme prix de sa « trahison » lors du déclenchement de la guerre en Irak en 2003.

Une somme lâchée sous pression par Jacques Chirac lors de la renégociation de la dette irakienne, alors qu'il l'avait initialement refusée. Un prix tenu quasiment secret et qui n'a fait aucun débat en France.

Rue89 publie les bonnes feuilles du livre Dans le secret des présidents: CIA, Maison-Blanche, Elysée : les dossiers confidentiels, 1981-2010.

La Maison Blanche demeure, en cette fin de 2003, très rancunière. George Bush souhaite même mettre la France à l'amende de manière sonnante et trébuchante. Car l'Irak coûte 70 milliards de dollars [50 milliards d'euros, ndlr] par an au budget américain.

Washington ne veut pas être seul à supporter le coût des opérations militaires et de la reconstruction. Paris devrait partager le fardeau, ne serait-ce que pour compenser son refus d'envoyer des troupes aux côtés des GI's.

Durant quelques mois, la Maison Blanche va mener une intense campagne de pression sur l'Elysée afin d'obtenir un chèque de Paris. Le plus surprenant, c'est que Jacques Chirac finira par y céder, piétinant ses propres principes, mais sans le crier sur les toits de peur d'être critiqué pour un geste qui coûtera plusieurs milliards d'euros à la France…

Les coulisses de cette victoire de Bush, passée inaperçue, révèlent la force du rouleau compresseur américain. Le président des Etats-Unis commence son harcèlement à l'automne 2003. […]

Les principaux créanciers de Saddam Hussein

A défaut d'obtenir une grosse rallonge financière directe, la Maison Blanche revient à la charge sur un autre dossier économique sensible : celui de la dette irakienne, accumulée depuis des années par le régime de Saddam Hussein. Le montant des impayés, qui correspond à des achats militaires ou civils de la dictature, atteint plus de 120 milliards de dollars, en tenant compte des arriérés d'intérêts. Les principaux créanciers de l'Irak sont le Japon, la Russie, la France et l'Allemagne.

Coïncidence ou non, ces trois derniers pays se sont opposés à l'offensive américaine. La Maison Blanche voit donc un double avantage à obtenir un abandon de créances en faveur de Bagdad : cela permettrait à l'Irak « nouveau » de repartir sur des bases économiques plus saines, sans ce lourd fardeau à rembourser ; et il y aurait un petit parfum de revanche à faire assumer cet effacement de dettes par des pays si peu coopératifs !

[…] Lorsque [l'émissaire américain, ancien secrétaire d'Etat, ndlr] James Baker rencontre Jacques Chirac, le mardi 16 décembre 2003, la position française est plutôt prudente. La France ne souhaite pas faire de cadeau particulier à l'Irak. […] [Baker obtient ensuite de Chirac que la réduction de la dette irakienne soit d'environ 50%, ce qui représente déjà un effort énorme, ndlr.]

George Bush ne se contente pas de la réduction de moitié de la dette irakienne. Il veut obtenir davantage. En mars 2004, à l'occasion d'un coup de téléphone à Jacques Chirac, […] le président américain demande à son homologue français d'« examiner avec la plus grande attention » la lettre qu'il va lui envoyer au sujet de la dette irakienne. La position des Etats-Unis se dévoile rapidement : ils réclament une annulation de 95% de la dette irakienne, autrement dit un effacement quasi-complet de l'ardoise ! la suite sur…  RUE 89

 

Vraiment amusant !...

Mais j’ai bien peur que Vincent Nouzille n’a pas eu le courage de tout nous dire car il y a peut-être une part d’inavouable qui pourrait provoquer de très fortes tensions diplomatiques entre la France et les États-Unis si elle était révélée…

Car ce qui s’est passé pourrait être bien pire que tout ce que les Français peuvent imaginer.

 

Tout d’abord reprenons quelques dates :

. 11 décembre 2003

Réception à l’Élysée de la première lettre du « Groupe de pression à caractère terroriste AZF » (ref : Suzy contre mon gros loup : Que cache le mystérieux groupe AZF)

. 16 décembre 2003

Extrait du livre de Vincent Nouzille Dans le secret des présidents: CIA, Maison-Blanche, Elysée : les dossiers confidentiels, 1981-2010.

« […] Lorsque [l'émissaire américain, ancien secrétaire d'Etat, ndlr] James Baker rencontre Jacques Chirac, le mardi 16 décembre 2003, la position française est plutôt prudente. La France ne souhaite pas faire de cadeau particulier à l'Irak. […] [Baker obtient ensuite de Chirac que la réduction de la dette irakienne soit d'environ 50%, ce qui représente déjà un effort énorme, ndlr.] »

.  21 février 2004

Une bombe est découverte le 21 février sur la ligne Paris-Toulouse, à partir de coordonnées GPS fournies par le groupe AZF…

. Mars 2004

Extrait du livre de Vincent Nouzille.

« George Bush ne se contente pas de la réduction de moitié de la dette irakienne. Il veut obtenir davantage. En mars 2004, à l'occasion d'un coup de téléphone à Jacques Chirac, […] le président américain demande à son homologue français d'« examiner avec la plus grande attention » la lettre qu'il va lui envoyer au sujet de la dette irakienne. La position des Etats-Unis se dévoile rapidement : ils réclament une annulation de 95% de la dette irakienne, autrement dit un effacement quasi-complet de l'ardoise ! »

. 25 mars 2004

Le "groupe AZF" annonce la suspension de ses actions le 25 mars, au lendemain de la découverte près de Troyes d'un engin explosif sur une voie ferrée (source).

 

C’est tout de même bizarre ces coïncidences !...

Mais il faut réaliser que les États-Unis étaient engagés à l’époque dans un conflit gravissime qui, d’ailleurs, n’est toujours pas soldé.

Et puis il faut aussi comprendre que l’équipe Bush n’avait toujours pas digéré le détournement des indemnités de la guerre du Golfe attribuées à la France en 1991, au titre des frais de « l’Opération Tempête du Désert » qui se montaient à 3,5 milliards d’euros, soit 7,9 milliards d’euros en valeur 2010.

Et l’équipe au pouvoir à Washington n’avait pas non plus accepté la giga-escroquerie de l’extinction des 1100 puits de pétrole en feu au Koweït qui avait été facturé 20 millions de dollars par puits, et avait coûté seulement un million de dollars par puits éteint, grâce à l’idée de Joseph Ferraye d’utiliser de l’azote liquide, à moins 196° Celsius…

Et là c’est une escroquerie à 20 milliards de dollars !...

L’argent a très vraisemblablement été récupéré fin 2009 et placé ensuite dans le « Grand emprunt 2010 » lancé par mon « Bling-bling ». Ceci est expliqué dans le roman estival « Opération Juliette-Siéra » de l’été 2010, rédigé par « l’Ignoble Infreequentable » et à la rédaction duquel j’ai un peu participé.

En fait, à la fin 2003, les dirigeants Américains en voulaient sérieusement à l’équipe de gangsters socialistes qui tenait la France en 1991, car cela faisait tout de même près de 23 milliards de dollars qui s’étaient envolés !...

Mais ils en voulaient tout autant à « Jackouille la Fripouille » pour n’avoir rien fait au sujet de ces dossiers.

Bref, la reculade de la France en 2003 pour aller au combat pourrait avoir été le détonateur qui aurait fait « péter un câble » à la CIA, et je les comprends…

D’ailleurs j’avais envoyé une lettre à Thierry Breton, le 20 avril 2006, qui lui exposait que le détournement des indemnités de la guerre du Golfe pourrait avoir provoqué l’apparition du Groupe AZF.

Une réaction tout à fait humaine d’un service américain qui réalise que l’un de ses partenaires est corrompu jusqu’à la moelle, et en plus lâche !... Cela fait tout de même beaucoup !… D’ailleurs, à ce niveau là, ce n’est même plus un partenaire…

Une réaction vigoureuse s’impose alors…

En effet, le refus des dirigeants français d’aller au combat en 2003 en Irak, ce n’est pas une goutte d’eau qui a fait déborder le vase !...

C’était une météorite dans la piscine !...

D’où l’apparition d’AZF ?…

 

Jean-Charles Duboc