Comètes Flux

Démocratie directe et Sécurité extérieure (IV)

 

Sécurité extérieure et risque de collision d’une comète avec la Terre (2/2)

La vie sur notre planète a commencé à se développer dans les océans il y a 450 millions d’années.

On compte depuis cette époque près de cinq extinctions massives des espèces. La dernière a eu lieu il y a 65 millions d’années lorsqu’un astéroïde de 15 km de diamètre a percuté la Terre dans la région du Yucatan.

Ces cinq extinctions massives ont été causées par de gigantesques éruptions volcaniques ainsi que par la collision de comètes et d’astéroïdes, mais la sixième pourrait bien être provoquée par un nouveau venu dans l’évolution des espèces : l’homme !...

La première cause de l’anéantissement de l’espèce humaine, et de toute vie sur Terre, pourrait être le développement de nouveaux virus créés par la biologie de synthèse ; la seconde pourrait être causée par une intelligence artificielle hostile, tandis que la troisième serait une guerre nucléaire globale.

Cette dernière possibilité est traitée depuis des décennies dans différentes études et articles de presse ou encore dans des films comme le Docteur Folamour.

En 2014, avec un total de 16.300 têtes nucléaires, dont 4000 déployées, il y a suffisamment d’armes atomiques pour éradiquer toute vie sur la planète.

Les connaissances scientifiques, les sciences humaines, les relations internationales, n’ont pas réussi à arrêter cette croissance démesurée de l’arsenal nucléaire.

 

Au niveau mondial, le cout de développement et de déploiement des armes atomiques est de 730 milliards d’euros par décennie !...

Les USA vont dépenser 500 à 700 milliards de dollars dans les dix prochaines années pour améliorer le niveau de leurs armes nucléaires tactiques et stratégiques tandis que les autres pays nucléarisés, comme la France, vont consacrer des sommes considérables pour l’amélioration de ces armes.

Pour notre pays, la modernisation de notre arsenal nucléaire et la construction de la nouvelle génération de SNLE, à partir de 2020, vont représenter près de 40% des investissements de la Défense.

En pleine période de crise économique, et de restrictions budgétaires, cela représente un pourcentage suicidaire pour les investissements en armements classiques.

Le développement de la recherche et les efforts industriels sur ces nouvelles armes, comme dans le cas du Laser Mégajoule, représentent des investissements extrêmement importants et d’origines variées comme l’a souligné ICAN France qui vient de révéler l’implication de neuf institutions financières françaises dans leur financement.

Cette situation est complètement démentielle et on mesure à quel point l’être humain n’est, dans ce cas, qu’un « singe fou ».

Tout ceci est un véritable échec de la pensée, de la réflexion, du savoir.

Et si on faisait autre chose ?...

Il y aurait peut-être mieux à faire avec l’argent dépensé, et chacun a sa propre idée…

 

Pour ma part, je propose de construire des grands voiliers-écoles pour les adolescents, et les jeunes adultes, afin qu’ils découvrent la planète en navigant, en équipage, le long des côtes européennes, en transatlantique, en tour du monde, dans un but de formation maritime et humaine.

D’ailleurs, après une série de courrier au Premier ministre, j’ai présenté ce projet à l’École Navale en 2009 sur demande du Secrétariat général de la Mer.

Cela a été sans succès. La « Royale » n’a jamais commandé un seul grand voilier-école. Il y a d’autres urgences financières.

Malgré tout, imaginez la question suivante posée aux Françaises et aux Français par le président de la République lors d’un référendum: « Préférez-vous construire des grands voiliers-écoles pour les jeunes plutôt que des armes nucléaires ?... ».

Compte-tenu du vote des jeunes, et de celui des femmes qui vont très mal accepter de payer par leurs impôts la fabrication d’armes de destruction massive destinées à tuer en quelques minutes des millions de mamans chinoises, ou russes, avec leurs petits, on peut parier que la réponse serait « OUI !... ».

On aurait alors l’obligation de désarmer nos sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), de démanteler toutes nos armes atomiques, de supprimer les missiles ASMP, avec leur tête nucléaire de 300 kt, qui équipent les Rafale.

L’aspect positif est que cela ferait d’énormes économies que l’on pourraient utiliser pour construire un deuxième porte-avions, renforcer nos moyens pour les OPEX, construire des grands voiliers-écoles, ou encore autre chose !...

Chaque missile M51 coûte 120 millions d’euros, soit le coût de trois grands voiliers-écoles.

Sachant qu’un SNLE emporte 16 missiles M51, cela signifie que, pour le prix d’une seule salve tirée vers la Chine ou la Russie, et qui va tuer des dizaines de millions de Russes et de Chinois, on pourrait construire 48 grands voiliers de 100 mètres pouvant embarquer chacun 120 jeunes !...

Ma conclusion est que, plutôt que de fabriquer des armes nucléaires d’apocalypse, on pourrait créer des liaisons maritimes, avec des grands voiliers-écoles, entre les ports français et St-Pétersbourg, Mourmansk, Shanghai, Hong-Kong, etc…, pour développer l’amitié entre les peuples.

La construction et la modernisation de nos quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), de la classe « Le Triomphant », ont coûté, en 25 ans, près de 15 milliards d’euros tandis que le développement du missile M 51 et l’adaptation des infrastructures de l’Île Longue ont eu un coût de 8,5 milliards d’euros.

Ce qui fait un total de 24 milliards d’euros !...

De quoi construire 600 grands voiliers-écoles de 84 mètres au pont !...

Chaque voilier étant capable d’embarquer 120 jeunes pour des tours du monde il y a de quoi faire un programme de grands voiliers-écoles pour l’ensemble des jeunes Européens.

Et pas un seul grand voilier-école n’a été construit !...

Pour quelles raisons ?...

 

En fait, c’est juste une histoire de « Eros et Thanatos », de conflit entre l’amour de la vie et la destruction, de lutte entre la néguentropie et l’entropie.

Pour l’instant, « Thanatos » pèse encore très lourd…

Jusqu’à quand ?...

L’apocalypse ?...

Aussi, la dénucléarisation de la planète s’impose.

Et si on essayait de transformer le but de ces armes – tuer des millions d’êtres humains en quelques instants – en un but qui permettrait de protéger notre planète d’un danger qui est loin d’être négligeable ?...

Et ce danger, c’est le risque de collision d’une comète avec la Terre.

J’ai déjà abordé ce sujet dans la note précédente et il est nécessaire de faire le point sur nos capacités à intercepter une comète par une sonde spatiale.

C’est la première étape qui permet de définir les caractéristiques d’un projet de destruction d’une comète avec une arme thermonucléaire.

 

Les premières sondes spatiales vers les comètes

C’est en 1978 que la NASA et l’agence spatiale européenne (ESA) ont envoyé la première sonde vers une comète.

La sonde ISEE/ICE a eu pour destination la comète Giacobini-Zinner qu’elle a croisée en 1985. Elle a ensuite, en 1986, observé la comète de Halley à une distance de 32 millions de km.

En décembre 1984, les Russes ont envoyé les sondes Véga 1 et Véga 2 destinées à mieux connaître la comète de Halley qu’elles ont croisée à 8900 km et 3000 km.

Puis, en janvier 1985, les Japonais ont envoyé la sonde Sakigake vers la comète de Halley dont elle s’est approchée à 7 millions de km.

Mais c’est indiscutablement la sonde Giotto qui a obtenu la meilleure observation de la comète de Halley puisqu’elle a pu s’en approcher à une distance de 540 km en mars 1986.

En novembre 1998, les Américains ont envoyé la sonde Deep Space 1 vers la comète Borrelly qu’elle a observée, trois ans plus tard, à une distance de 2200 km ce qui a permis d’obtenir des détails de seulement 45 m sur son noyau.

 

La sonde Stardust

En février 1999, la sonde petite sonde Stardust, de 400 kg, a été lancée vers la comète 81P/Wild (5 km de diamètre) afin de recueillir des « poussières de comète ».

Après une accélération gravitationnelle lors d’un passage près de la Terre, Stardust est passée dans la queue de la comète à une distance de seulement de 236 km ce qui a permis de capturer des milliers de particules ramenées ensuite sur notre planète.

La capsule de retour, d’un poids de 46 kg, est rentrée dans l'atmosphère à la vitesse très élevée de 12,8 km/sec (46.400 km/h) puis a ouvert son parachute au-dessus du désert de l’Utah.

Cette mission a été un remarquable succès qui a permis de connaître nettement mieux la composition des comètes et leur formation.

 

La sonde « Deep Impact »

Il a fallu attendre la sonde « Deep Impact » pour qu’un objet artificiel percute une comète afin de découvrir sa structure et sa résistance.

Lancée en janvier 2005, la sonde Deep Impact s’est approchée de la comète Tempel 1 (diamètre de 6,5 km) et a lancé, en juillet de la même année, un impacteur de 350 kg.

Celui-ci a créé un cratère de 30 mètres de large et provoqué l’éjection dans l’espace de près de 5000 tonnes de glace et de poussières.

Cette interception a aussi démontré que, dans le cas le plus favorable, il était possible de lancer un objet sur une comète et de la percuter avec une vitesse importante, de 36.000 km/h dans ce cas précis.

Le premier pas pour détruire une comète au moyen d’une arme nucléaire a été fait avec cette petite sonde de 970 kg et cela pour un coût modique estimé à 230 millions de dollars.

 

La sonde Rosetta

En août 2014, la connaissance de la composition des comètes vient de franchir une étape supplémentaire avec l’interception de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (4 km de diamètre) par la sonde Rosetta lancée, dix ans plus tôt, le 2 mars 2004.

Il a fallu, en effet, dix ans d’un long parcours, avec des accélérations gravitationnelles de la Terre et de Mars, pour que cette sonde de 3000 kg arrive près de cette comète périodique et se mette en orbite autour d’elle.

L’objectif suivant est d’envoyer, en novembre 2014, l’atterrisseur Philae sur la comète 67P avec une dizaine d’instruments qui réaliseront des mesures en surface.

Cela nous permettra de mieux comprendre la composition d’une comète et la formation du système solaire ainsi que d’avoir des informations précieuses sur sa tenue et sa densité – des paramètres fondamentaux pour définir les caractéristiques d’une ogive nucléaire qui percuterait une comète de ce type à la vitesse de 55 km/sec.

La mission Rosetta nous donne aussi une idée du temps et du coût nécessaire pour construire une sonde et l’envoyer sur une comète périodique.

Il a fallu dix ans pour construire cette sonde et dix années supplémentaires de voyage dans l’espace pour intercepter, à 400 millions de km de la Terre, une comète bien connue.

Une mission d’un coût total de 1,3 milliards d’euros.

Si, un jour, nous arrêtons de construire des armes nucléaires destinées à faire la guerre, et que nous décidions de lancer un programme spatial planétaire afin de détruire une « comète de l’apocalypse », il faudra développer un projet progressif sur 50 ans, au minimum, pour un coût de plusieurs centaines de milliards d’euros.

Cette proposition n’a rien d’originale.

 

Les astronautes Edward Tsang Lu, Rusty Schweickart, et la Mission « Sentinel »

C’est en 2001 que les deux astronautes américains Ed Lu et Rusty Schweickart ont présenté des stratégies de déviation d’un astéroïde lors d’une réunion au Centre spatial Lyndon Johnson à Houston.

Un an plus tard, en octobre 2002, ils ont créé la « Fondation B612 » qui a pour objectif de construire un télescope spatial dont l’orbite sera proche de celui de la planète Vénus.

C’est l’ambitieuse « mission Sentinel » qui devrait permettre de détecter 90% des astéroïdes géo-croiseurs de plus de 140 mètres de diamètre qui représentent une véritable menace pour la Terre.

Le budget est de 450 millions de dollars et le lancement devrait voir lieu en 2018.

Rusty Schweickart est aussi l’un des fondateurs de « l’association of Space Explorers » (ASE) qui, à travers son comité international d’astronautes et de spécialistes des astéroïdes, a proposé aux Nations-Unies le projet « Menace des astéroïdes : un appel pour une réponse globale ».

 

Les déclarations de Dimitri Rogozine

Le 2 mars 2012, Dimitri Rogozyne, vice-Premier ministre de la Fédération de Russie et responsable du complexe militaro-industriel, a déclaré lors d’une visite à l'Institut central de recherche du génie mécanique à Moscou qu’il était nécessaire de surveiller les astéroïdes et les comètes qui pourraient arriver sur Terre et présenter un réel danger pour l’humanité.

En février 2013, Rogozyne a déclaré qu’il était nécessaire de créer sous l’égide de l’ONU un système de protection planétaire face aux astéroïdes : « Tant sur le plan technique que politiquement, un tel système doit être global et universel et impliquer une concertation dans le cadre des Nations unies … Personne n'est capable de dire ce qui peut se produire dans 25, 30 ou 40 ans. Aussi, doit-on dès à présent commencer à créer ce système pour ne pas être en retard ».

En avril 2013, il a été divulgué lors d’une conférence en Allemagne que Dimitri Rogozyne avait proposé à Vladimir Poutine que le prochain sommet du G-20 soit en priorité consacré à la prévention des menaces venant de l’espace !...

« Ce projet humanitaire au bénéfice de la civilisation repousse la composante militaire au second plan et place sous un jour différent le rôle des Nations unies qui pourraient devenir leur « parrain politique ». Une Initiative de défense de la Terre pourrait devenir un facteur stimulant majeur pour la recherche internationale et la coopération militaro-industrielle entre les pays d’Occident et les BRICS. La Russie y jouerait un rôle de premier plan ».

Une très belle déclaration de politique internationale.

 

L'ONU adopte un plan pour défendre la Terre contre les astéroïdes

Grâce aux efforts soutenus de l’association des explorateurs de l’espace, et à l’engagement russe, l’Assemblée générale des Nations-Unies a approuvé, en octobre 2013, la création d’un « Groupe international d’urgence astéroïde » (International Asteroid Warning Group) pour détecter les objets stellaires qui pourraient menacer la Terre.

L’objectif est de pouvoir réagir, en cas de menace directe, en déviant l’astéroïde dangereux grâce à une installation adaptée à chaque cas (voile solaire, effet gravitationnel, moteur de fusée, etc…).

« Aucun gouvernement dans le monde n’a aujourd’hui la responsabilité explicite de protéger la planète, ni aucune de leurs agences » a expliqué au Scientific American Rusty Schweickart qui a participé à la mission Apollo 9 en 1969.

Le groupe de travail optimisera l’échange des informations entre les organismes qui surveillent le ciel afin de mettre en place des mesures pour réduire les risques de collision entre un astéroïde et la Terre.

Si le projet est maintenant officialisé par les Nations-Unies il faut avouer qu’aucun dirigeant politique français n’a repris cette initiative !...

 

Ma modeste contribution n’est que le fruit de cette question : « S’il y a l’instauration de la démocratie directe dans notre pays, quels seront les conséquences pour la dissuasion nucléaire ?... ».

La première conséquence est que les programmes de recherche, de fabrication et de déploiement des armes nucléaires, devraient être arrêtés en raison d’un refus extrêmement probable des citoyens de fabriquer des armes nucléaires offensives.

La deuxième est que la structure militaro-industrielle, composée d’une partie de l’élite de nos ingénieurs et techniciens, et le pouvoir politique, feront tout pour éviter l’arrêt de la « Bombe » !...

La troisième conséquence est que la meilleure solution, est d’ajouter, aux objectifs de la Direction générale de l’armement (DGA) et du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), un projet de création d’ogives nucléaires « anti-comètes » et des missiles spatiaux spécifiques qui seront destinés à détruire une comète en trajectoire de collision avec la Terre, tout en accélérant le désarmement nucléaire.

Le Centre national d’études spatiales (CNES) et l’Agence spatiale européenne (ESA) seraient bien sûr des partenaires incontournables ainsi que toutes les structures planétaires identiques.

Un jour viendra où un pays de la planète, ou l’ONU, proposera de transférer les moyens de recherche et de fabrication des armes nucléaires vers un programme spatial de protection de la planète d’une « Comète de l’apocalypse ».

Verrons-nous cette initiative dans les années qui viennent ?...

 

Jean-Charles DUBOC

 


Démocratie directe et Sécurité extérieure (III)

 

Sécurité extérieure et risque de collision d’une comète avec la Terre (1/2)

 

En janvier 2014, d’après l'Institut de recherche sur la paix internationale de Stockholm (Sipri), les pays dotés de l’arme atomique ont accumulé un stock de 16.300 têtes nucléaires dont 4.000 sont déployées.

Les États-Unis et la Russie détiennent respectivement 7 300 et 8 000 têtes nucléaires, dont 1920 et 1600 sont déployées au sein d’unités opérationnelles, tandis que la Grande-Bretagne et la France ont un arsenal de 225 et de 300 ogives nucléaires.

Les pays non membres du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires sont la Chine avec 250 têtes nucléaires, l'Inde entre 90 et 110, le Pakistan entre 100 et 120 et Israël 80, la Corée du Nord avec 6 à 8 têtes nucléaires en sa possession.

Ces armes ont des capacités de destruction apocalyptiques.

Une salve de 16 missiles M51 tirée vers la Chine par un de nos quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) pourrait détruire les seize premières agglomérations chinoises et tuer 190 millions de personnes !...

La totalité des armes nucléaires déployées sur la planète permettrait de détruire plusieurs fois toute vie sur Terre dans le cas d’une guerre nucléaire globale.

Malgré tout, le désarmement nucléaire est limité et l’article VI du traité de non-prolifération n’est pas respecté.

Celui-ci spécifie pourtant que : « Chacune des Parties au Traité s'engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace. »

L’un des aspects du problème est que les Françaises, et les Français, paient des impôts qui permettent de construire ces armes alors qu’aucun président n’a jamais posé cette question lors d’un référendum : « Acceptez-vous de fabriquer des armes nucléaires qui permettront de tuer en quelques instants des millions de mamans chinoises, ou russes, avec leurs petits ?... ».

La réponse, compte-tenu de l’opinion de la grande majorité des femmes sur ce sujet, aurait été NON !... En effet, les femmes n’accepteraient jamais de soutenir un projet avec des objectifs aussi démentiels.

Et c’est bien pour cela qu’aucun référendum, dans aucun pays doté de l’arme nucléaire, n’a jamais été lancé.

Et puis, la fabrication des armes atomiques, et leur déploiement, ont-ils encore un sens après l’effondrement de l’URSS et la fin de la guerre froide ?...

Il y a, en fait, une collusion du complexe militaro-industriel, de la majorité des dirigeants politiques, des médias, pour  ne pas ouvrir un débat à ce sujet et laisser le choix aux citoyens et aux citoyennes.

Nous sommes encore loin de la démocratie directe.

Faudra-t-il l’effondrement du système économique et financier pour accepter de changer les « règles du jeu » ?...

 

La première réunion publique sur l’opportunité de fabriquer et déployer des armes atomiques vient de se tenir à l’Assemblée Nationale à l’initiative de l’association « Arrêtez la Bombe », présidée par Paul Quilès, ancien ministre de la défense.

Mais je me demande si on ne doit pas innover et proposer des solutions qui permettront de garder nos centres de recherche, notamment le laser Mégajoule, et tout notre savoir-faire acquis laborieusement depuis 50 ans.

Et c’est pour cela que l’objectif « Global Zéro » ou « Arrêtez la Bombe » me semble extrêmement difficile à atteindre car c’est demander aux puissances nucléaires de renoncer à leurs centres de recherche et de tirer un trait sur des décennies d’investissements extrêmement important.

Aussi, il me semble souhaitable de développer un projet qui rassemblera les Terriens pour construire des armes atomiques destinées à sauver la planète plutôt que de continuer à prendre le risque de détruire l’humanité en gardant un nombre considérable d’armes nucléaires opérationnelles.

Avec un peu d’imagination, il est possible de trouver un nouvel objectif pour nos armes nucléaires.

Il est temps d’évaluer les « menaces cosmiques » et ce que pourrait entraîner la collision d’une comète, ou d’un astéroïde géo-croiseur, avec la Terre.

 

Les comètes.

C’est Edmund Halley qui a identifié la première comète périodique par ses passages en 1531, 1607 et 1682, puis prédit l’apparition suivante de 1758.

Il a fallu attendre 1950 pour que l’astronome Jan Oort émette l’hypothèse que les comètes viendraient d’un gigantesque « nuage » composé de milliards de noyaux cométaires éloignés à plus de 40.000 unités astronomiques du soleil (une UA représente 150 millions de km), soit à plus d’une année-lumière.

Le « nuage de Oort » est maintenant l’hypothèse privilégiée pour expliquer l’origine des comètes.

Les milliards de noyaux cométaires du « nuage d’Oort » sont dispersés dans une sphère de près de 1,5 année-lumière de rayon où ils sont très faiblement retenus par l’attraction du Soleil.

Ce « nuage » a été créé il y a 4 milliards d’années en même temps que le système solaire et la température qui y règne est de – 269° C (le zéro absolu est - 273°C).

Les perturbations gravitationnelles provoquées par le passage d’une étoile à 1 ou 2 années-lumière de notre système solaire - ce qui se produit régulièrement lors de son déplacement dans la galaxie - peuvent accélérer ces noyaux cométaires ou bien les ralentir très faiblement sur leur orbite.

En cas d’accélération, ces corps acquièrent une vitesse suffisante pour échapper à l’influence du Soleil et partent à l’aventure dans les espaces interstellaires et, parfois, peuvent être attirés par l’attraction gravitationnelle d’une étoile et devenir une comète dans un autre système solaire…

Amusant…

Ou alors le freinage d’un noyau provoque la lente modification de son orbite et, dans un laps de temps de plusieurs millions d’années, il plonge très lentement vers le centre du Système solaire pour filer parfois directement dans la fournaise solaire.

Mais, de nombreuses comètes qui plongent vers le soleil parcourent une trajectoire elliptique plus ou moins allongées définissant la périodicité à laquelle elle va revenir.

Dans un cas extrême, l’orbite de la comète est parabolique et celle-ci va échapper à l’attraction gravitationnelle du Soleil et s’éloigner définitivement pour se perdre au milieu des milliards d’étoiles de la Voie Lactée, notre galaxie.

Les comètes ont été classées en fonction de leur période - c’est-à-dire du temps qui s’écoule entre deux passages au périhélie (au plus près du Soleil).

En dessous de 200 ans, on parle de comètes à courte période, au-dessus, de comètes à longue période.

Les noyaux cométaires mesurent de plusieurs centaines de mètres à plusieurs dizaines de kilomètres.

Ils sont constitués d’éléments volatils et de grains de silicates plus ou moins gros, dans un rapport très variable, et avec une ῝tenue῝ différente pour chaque cas.

Ainsi, pour les comètes en provenance directe du nuage d’Oort, il est très difficile de prévoir comment elles vont se comporter en passant près du soleil ou même d’une planète aussi massive que Jupiter. Certaines vont se désagréger en plusieurs noyaux cométaires qui feront autant de nouvelles comètes dans l’avenir tandis que d’autres vont rester d’un seul tenant.

Une comète est constituée d’environ trois-quarts d’eau glacée et de moins d’un quart d’un mélange de monoxyde et de dioxyde de carbone et comporte aussi du méthanol, de l’ammoniac ainsi que de nombreux autres éléments en faible quantité comme des molécules organiques.

La composition des comètes commence à être mieux connue depuis le passage de la sonde Stardust qui est passée à 240 km de la comète 81P Wild (diamètre 5km) en 2004.

En s’approchant du soleil, la glace qui constitue la comète passe de l’état solide à l’état gazeux puis forme, avec les poussières qu’elle entraîne, la « chevelure » et deux « queues », l’une de gaz ionisé et l’autre de poussières, pouvant atteindre des millions de kilomètres de long.

Les comètes ont été observées depuis la nuit des temps.

 

Comète de Halley

La comète de Halley passe tous les 76 ans et est décrite pour la première fois dans les archives chinoises en 611 avant J.C.

Son passage en 837 est relaté dans des textes chinois, japonais et européens. Dans la tapisserie de Bayeux, elle se trouve au-dessus du roi Harold à l’occasion de son magnifique passage d’avril 1066.

On la retrouve aussi sur une fresque dans la chapelle Scrovegni, à Padoue, pour le passage de 1301.

Les trois dernières visites de la comète de Halley remontent à 1835, 1910 et 1986, ce qui a permis à la sonde Giotto, lancée en 1985, de s’approcher à 600 km de son noyau.

Nous savons maintenant qu’elle a une dimension de 16 × 8 × 7 km et que deux importants geysers de gaz alimentaient la chevelure et la queue cométaire lors de son dernier passage.

Cette comète a la taille de l’astéroïde qui a percuté la Terre il y a 65 millions d’années et a provoqué l’extinction des dinosaures !...

 

Les comètes les plus importantes

En septembre 1882, une comète exceptionnellement brillante a été observée en plein jour. Son éclat était au moins 100 fois plus intense que celui de la pleine Lune.

La forme de son orbite a été calculée par l’astronome allemand Heinrich Carl Kreutz qui a trouvé qu’elle a frôlé le soleil à seulement quelques centaines de milliers de kilomètres (diamètre du soleil : 1 million de km) !...

Très curieusement, d’autres comètes ont la même orbite. Ce sont les comètes Du Toit (décembre 1945), Pereyra (août 1963), Ikeya-Seki (octobre 1965) et Lovejoy (décembre 2011).

Ces comètes, dénommées « comètes de Kreutz », seraient issues d’un noyau exceptionnellement gros de plusieurs dizaines de kilomètres de diamètre qui se serait fragmenté, il y a plus de deux millénaires, lors de son passage près du soleil.

Les survols effectués par des sondes spatiales, comme la sonde Rosetta, permettent de connaître avec précision les noyaux de plusieurs comètes : celui de la comète « 1P Halley » est oblong et mesure 15 sur 8 kilomètres ; « 9P Tempel » est plus arrondie et atteint 7,5 kilomètres de diamètre ; « 19P Borrelly » et « 103P Hartley » ressemblent à des ῝cacahuètes῝ de 8,7 kilomètres et 2 kilomètres de long ; « 81P Wild » est presque sphérique et approche 5,5 kilomètres de diamètre.

Les astronomes ont estimé que le noyau de la très grosse comète Hale-Bopp, que j’ai eu la chance d’observer en 1997 au-dessus de l’Alaska lorsque j’étais pilote de B747 cargo, mesurait une cinquantaine de kilomètres de diamètre.

La collision d’une de ces comètes avec la Terre aurait détruit toute vie ou une grande partie de l’humanité.

 

Collision de la comète Shoemaker-Lévy avec Jupiter

Les collisions avec les planètes du système solaire sont assez fréquentes et nous avons pu observer, il y a 20 ans, la spectaculaire rencontre d’une comète avec Jupiter.

La gigantesque Jupiter, de 140.000 km de diamètre (la Terre en fait 12.000 km), peut modifier les orbites des comètes qui s’en approchent mais peut aussi les capturer et les briser.

En mars 1993, Carolyn et Eugene Shoemaker ont découvert, à côté de Jupiter, une comète qui se présentait sous la forme d’une série de noyaux positionnés les uns derrière les autres.

Les observations et les calculs permirent de prouver que la comète D/1993 F2 Shoemaker-Levy avait été capturée par Jupiter et que son noyau s’était brisé en une vingtaine de fragments lors d’un survol trop rapproché de la géante du système solaire.

Certains de ces morceaux mesuraient jusqu’à 2 km de diamètre.

Entre le 16 et le 22 juillet 1994, les vingt et un fragments de la comète ont percuté Jupiter à la vitesse de 60 km/sec dans une succession apocalyptique d’explosions dont certaines avaient la taille de la Terre.

Le télescope spatial Hubble observa notamment l’impact du fragment G qui développa une puissance équivalente à 250 millions de mégatonnes de TNT, soit plusieurs centaines de fois la puissance de la totalité des armes nucléaire déployées sur Terre.

Un tel fragment de la comète Shoemaker-Lévy aurait pu détruire notre planète.

La collision de Jupiter avec une comète a été un avertissement largement médiatisé qui a permis de sensibiliser en direct l’humanité sur les capacités destructrices d’une comète.

On peut objecter que la masse de Jupiter est si importante que cette planète géante attire par sa gravité les comètes qui passent à proximité ce qui n’est pas le cas de la Terre dont la masse est bien plus faible.

Effectivement, Jupiter est percutée environ 5000 fois plus par des comètes et des astéroïdes que la Terre !...

Ce qui ne veut pas dire que la Terre, ou Mars, ne peuvent pas être frappées par une comète qui apparaîtrait soudainement dans le système solaire.

 

Rapprochement d’une comète avec la planète Mars en octobre 2014.

Nous allons avoir, prochainement, un deuxième avertissement, nous, les Terriens, lorsque nous observerons, en octobre prochain, le passage de la comète « Siding Spring C/2013 A1 » près de Mars.

La trajectoire de cette comète est parabolique, ce qui signifie que c’est sa première visite près du soleil et qu’elle ne reviendra pas après son passage.

Par contre, son diamètre est estimé entre 8 et 50 km et les astronomes prévoient une luminosité 15 à 25 fois plus forte que Venus lors de son passage près du soleil.

La comète « Siding Spring » approche à la vitesse de 56 km/sec et les calculs prévoient qu’elle passera, le 19 octobre 2004, à 132.000 km de Mars, ce qui est extrêmement proche.

Par comparaison, le rapprochement le plus faible entre la Terre et une comète a eu lieu le 1er juillet 1771 avec la comète Lexell qui est passée à 2,3 millions de km, soit 6 fois plus loin que la Lune.

Ces chiffres seront précisés au fur et à mesure que la comète se rapprochera de Mars sur :

http://mars.nasa.gov/comets/sidingspring/

L’évènement sera suivi très attentivement pas le CNES et la NASA et peut-être même par les télévisions du monde entier car ce sera un événement cosmique exceptionnel.

 

Une comète a frappé la Terre il y a 13.000 ans

Les sceptiques pourront toujours faire remarquer que la probabilité d’une collision de la Terre avec une comète est extrêmement faible et qu’il n’y a rien dans l’Histoire de l’humanité à ce sujet !...

Est-ce si sûr ?...

Les scientifiques américains étudient depuis des années la succession d’anomalies relevées principalement au Canada et aux États-Unis et qui concernent l’extinction des grands mammifères du continent nord-américain, la soudaine disparition de la civilisation des Clovis, les premiers indiens de l’Amérique du Nord, la soudaine débâcle des glaciers recouvrant l’actuel Canada, les lagunes inexpliquées de Caroline du Nord, la couche de cendre qui recouvre une partie de l’Amérique du Nord et contient des sphérules typiques d’une collision cométaire, les traces d’un cratère récent de 120 km de diamètre sous le lac Michigan, etc…

La conclusion est qu’une comète de 5 km de diamètre a percuté notre planète il y a 13.000 ans en se fragmentant en cinq noyaux lors de la rentrée atmosphérique et en produisant un cratère en Scandinavie et quatre en Amérique du Nord.

Cette collision récente et terrifiante est peu connue dans le public mais se trouve bien documentée au point de vue scientifique (ref : Cycle of Cosmic Catastrophes).

Et si cela se reproduisait ?...

Si une comète arrivait soudainement pour percuter la Terre, que ferions-nous ?...

Pour l’instant, absolument rien, n’en déplaise à Bruce Willis !...

 

Des armes nucléaires pour détruire une « comète de l’apocalypse » ?...

Nous sommes dans une période de bombardement cométaire qui est l’un des plus violents depuis 3 milliards d’années et le risque d’une collision avec la Terre est loin d’être négligeable.

Aussi, je me pose cette question : « Et si on lançait un programme spatial planétaire, sur plusieurs décennies, pour détruire, avec des armes nucléaires, une comète dont la trajectoire la fait entrer en collision avec la Terre ?... »

Ce programme aurait plusieurs objectifs et avantages :

1/ Protéger la Terre de l’arrivée d’une comète qui la percuterait en causant des destructions considérables et pourrait même, dans le pire des cas, détruire toute vie sur notre planète ;

2/ Rassembler les Terriens autour d’un projet planétaire pour notre survie à tous ;

3/ Entrainer une dénucléarisation progressive des grandes puissances dotées de l’arme nucléaire tout en gardant les capacités de recherche et d’ingénierie dans le domaine de l’armement atomique ;

4/ Diminuer fortement le stock d’armes nucléaires déployées ;

5/ Démotiver les pays qui voudraient se lancer, eux aussi, dans la course à l’arme nucléaire ;

6/ Accélérer le désarmement nucléaire et arriver rapidement à un niveau « décent » du stock d’armes atomiques (les Russes l’estime à 1500 têtes) ;

7/ Poursuivre le désarmement nucléaire et arriver à un niveau très bas en armes nucléaires disponibles sur la planète ;

8/ Alléger pour la France la charge financière de la dissuasion nucléaire qui permettrait d’investir dans les forces conventionnelles (ex : un deuxième porte-avions).

L’effort de recherche, en ingénierie, technologique, financier, serait considérable et bénéficierait à l’ensemble des pays nucléarisés et à tous les pays en développement qui veulent participer à l’aventure.

 

L’idée de faire exploser une comète avec des armes nucléaires n’a rien de particulièrement original.

Le thème a été déjà abordé, sous une forme romancée, dans le film « Armageddon » :

http://youtu.be/iq6q2BrTino

 

Et si on commençait à y penser sérieusement ?...

 

Jean-Charles DUBOC