Chômage Flux

15 ans qu’on attend ça !

 

Baisse du chômage : « François III » va pouvoir se présenter !

 

Le chômage a enfin baissé ! Et pas de rien : 62.400 chômeurs de catégorie A en moins ! Un record attendu depuis si longtemps…

Et ils ne pouvaient pas cacher leur satisfaction. Dès lundi soir, au meeting de « Hé oh la gauche ! », des proches du chef de l'État entonnaient l'air du « vous allez voir ce que vous allez voir ».

– 1,7 % par rapport à février en France métropolitaine.

Magnifique.

On continue comme ça pendant un an, et « le bilan » sera de – 20 %. 

Bon d’accord, la conjoncture se prête à une consolidation, d’autant que c’est un chiffre « travaillé » par le ministère du chômage, avec une belle mise scène.

Ne vous y laissez pas prendre.

Car il faut tempérer. En 2012, après les élections présidentielles, le chômage en catégorie A s'élevait à 2.922.800, soit une hausse de + 200.000 depuis mi-2008.

Là, la hausse porte le total à 3.531.000 pour la même catégorie, déduction faite des 60.000 en moins, soit 608.200 de plus, un rythme qui s'est affolé à tripler l'allure en seulement quatre ans !

Une hausse globale de l’ordre de + 20 %, assez conforme à ce que le « socialisme-appliqué » (et dogmatique) sait pouvoir vous apporter !

De quoi relativiser, alors que nous constatons que nous sommes en retard de près de 3 ans sur tous nos voisins…

Pas de quoi pavoiser sur un quinquennat, finalement.

Mais ce n’est pas tout.

Au mois de mars, le nombre de demandeurs d'emploi ayant exercé une activité réduite a nettement augmenté : De 2 % pour les personnes ayant effectué plus de 78 heures (catégorie B) et de 3,2 % pour celles qui ont travaillé moins de 78 heures (catégorie C)…

Pas de chance : On ne fait que consolider la précarité du travail à temps-partiel !

Pas du tout nous en dit la Dares : Les inscrits à Pôle emploi dans les catégories A, B et C sont légèrement moins nombreux à la fin mars qu'à la fin février (– 0,2 %, soit 8.700 personnes en moins).

Ah bé oui, présenté comme ça, en un bel amalgame interdit en matière religieuse, on est quand même à une réduction beaucoup moins flatteuse….

De 62.400, on ne passe plus qu’à 8.700 de chômeurs à indemniser en moins, ce qui n'est pas la même chose… !

Et puis le même organisme de noter que par ailleurs, sur 512.800 sorties enregistrées lors du dernier trimestre dans les catégories A, B et C, seules 100.600 correspondent véritablement à des créations d'emploi (ce qui fait beaucoup de destructions d’emploi pour arriver à un solde positif de 8.700 ; voilà qui est plus inquiétant…) : 225.800 personnes ont cessé, par exemple, de s'inscrire à « Paul-en-ploie » alors que 43.700 autres ont été radiées d’office.

Ce qui change notablement la vision qu’on pourrait en tirer des manchettes de la « presse aux-ordres » en première lecture.

Et encore, où en est-on des catégories D et E, tous ceux qui ne sont pas obligés de faire des démarches de recherche d’emploi ?

Le ministère en indique que fin mars 2016, 697.300 personnes sont inscrites à « Paul-en-ploie » sans être tenues de rechercher un emploi, qu’elles soient sans emploi (catégorie D) ou en contrat-aidé, par exemple (catégorie E). Sur un mois, le nombre d’inscrits en catégorie D diminue de 0,1 % (– 0,4 % sur trois mois) et le nombre d’inscrits en catégorie E augmente de 0,4 % (– 0,1 % sur trois mois).

Je rappelle à l’occasion que la catégorie D correspond aux demandeurs d'emploi non-tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi parce qu’elles sont en stage, en formation, voire malades, et c’est y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), voire en contrat de sécurisation professionnelle (CSP).

Justement, tous les dispositifs rajoutés par les équipes du « Capitaine-de-pédalo-à-la-fraise-des-bois » au fil du temps.

Quant à la catégorie E, elle correspond à tous les demandeurs d'emploi « non-tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi »,  comme par exemple les bénéficiaires de contrats aidés, eux aussi payés par vos impôts !

Le dernier dispositif inventé à ce propos visait 500.000 postes à créer un peu partout, y compris en Région par les administrations… financés exclusivement par vos impôts, justement.

D’ailleurs je note que d’après I-TV, le nombre de personnes ayant obtenu un stage a augmenté de 9,3 % en mars 2016. Automatiquement ces stagiaires ne sont plus sur les listes de Pôle Emploi… mais ça ne signifie pas qu'ils ont un travail : Ils sont occupés et justement pas à la recherche de leur emploi !

Quant au niveau des radiations, c'est pareil : Le nombre de radiations pour non réinscription (non actualisation du dossier) a augmenté de 8,3 %, celui des radiations pures et simples de 2,3 %.

Dans le tas, je note qu’il y a « du mieux » du côté des jeunes, avec un recul de 1,7 % des personnes de moins de 25 ans inscrites en catégorie A le mois dernier (– 36.000 personnes depuis fin 2014) et c’est tant mieux même si c’est largement insuffisant.

Que le nombre de demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite (catégories B et C) repart, lui, significativement à la hausse (+ 51.300 personnes en mars).

Résultat, le nombre de personnes cherchant un emploi se situe à 5.454.100 fin mars 2016. Soit une baisse de 0,2 % sur un mois et de 0,4 % sur trois mois (23.900 personnes).

Par conséquent, et sauf erreur de programmation de la calculette « Windows » incluse dans « ma machine » (merci infiniment à Bill Gates), on est donc très loin du plein-emploi dans ce beau pays qui est le mien (et que j’aime tant…) : 6.151.400 personnes sont encore à la recherche de leur emploi-pour-vivre décemment !

Et quand vous reprenez les chiffres de 2014 (23.846.000 de salariés décomptés), en y rajoutant 200.000 quidams pour solde des « entrés/sortis » (les jeunes/les nouveaux retraités) et je suis généreux, que vous ôtez les 7.794.700 recensées sous la rubrique « Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale » dans les tableaux de « Lyne-sait-tout » (32,69 % du total quand même), mais que vous rajoutez tout même 2.819.100 personnes recensées « non salariées », on peut estimer que 26.865.100 sont présumées en activité « marchande », celle qui paye tout le reste, et que parmi, elles 20,30 % sont en sous-activité ou carrément inoccupées, le vrai chiffre du chômage.

Qu’on ne veut surtout pas vous montrer.

Car ça fait beaucoup de monde…

Mais ça permet à « François III » d’envisager enfin de se représenter, figurez-vous que, choses promises, choses dues… le chômage baisse !

D’ailleurs, la campagne est lancée avec « Hé ho… La gauche ! »

C’est qu’entre les contrats d’armes qui pleuvent depuis quelques semaines (même si c’est étalé sur plusieurs décennies et qu'ils sont tous quasiment « délocalisés »), on arrive au beau mois de mai : Ses ponts et viaducs, ses fêtes des mères et des pères, mais aussi les vacances qui se profilent (même moi je sais déjà où je vais cet été … c’est dire).

Il y a aussi, ne l’oublions pas, un événement majeur qui porte le nom d’Euro de football et qu’il va en falloir plein d'intérimaires dans les hôtels, les aéroports, les stades, les métros, les bus, les taxis, les Uber et toute l’infrastructure massive qui se met actuellement en place.

Tout le monde se garde bien de vous dire qu’on a recruté 50.000 stadiers et 40.000 vigiles pour l’occasion, sans parler de tout le reste, ce sont des milliers de postes évidemment de quelques heures à quelques mois à compter en plus.

C’est très bien, c’est même mieux que rien, mais ce n’est évidemment pas l’inversion de la courbe.

Enfin, il y a bientôt l’été et tous les jobs saisonniers.

Rien que du bon en perspective !

Le chômage va se tenir peu ou prou jusqu’à la rentrée… et là, le miracle risque de bien vite disparaître : Il ne peut pas y avoir de baisse du chômage sans croissance économique !

Et il ne peut pas y avoir de croissance économique (même si on nous indique qu'elle serait de + 0,5 %, soutenue par la consommation des ménages à + 1,2 %) en « Gauloisie-du-labeur » sans croissance dans le monde, dans une Europe en pleine déflation, avec un ralentissement du commerce mondial et des politiques de gribouilles sur le territoire, qui ne savent que faire des normes en plus, handicapant, freinant tout le monde et tout développement.

Bref, la situation et les perspectives sont mauvaises partout où l’on regarde. Et il y a peu de chance que nous soyons une exception autre que « culturelle ».

Le diagnostic est sans appel : Fausse baisse, conjoncturelle qui plus est, et qui devrait être plus importante compte tenu du contexte.

Ceci étant, ce ne sera assurément pas le discours que vous entendrez dans les prochains mois (d'ailleurs, ils commencent très fort) : Au contraire, on va vous rassurer à tout va !

« Ça va mieux » qu’ils vont tous insister avant votre retour à votre quotidien, espérant que la piqûre prendra au moins une fois.

Une hirondelle ne fait pas le printemps, c’est bien connu, pas plus qu’une éclaircie fait le beau-temps…

Et les désillusions risquent d’être cruelles pour les trisomiques qui vous gouvernent depuis 4 ans.

Espérons seulement que « Marinella-tchi-tchi » ne l’emporte pas au coin du bois d’un premier tour où l’abstention serait massive, car la prochaine rentrée va être « sévère » et sur plusieurs plans.

C’est tout ce que je souhaite à mon pays, finalement.

Pour l’heure, goûtons le plaisir assez rare de tous ces fats aveuglés par leur suffisance : 15 ans que ça n’était pas arrivé, ça vaut bien un petit « post », pensez donc !

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Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/05/15-ans-quon-attend-ca.html