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Lettre ouverte au général Henri Poncet.

 

Je reprends la « lettre ouverte au général Poncet » rédigée par « I-Cube ».

 

Général,

« Je vous écris une lettre, que vous lirez peut-être… »

Je me suis permis hier de reprendre votre courrier à destination du capitaine « Djamel » sur « mon petit espace de liberté d’expression » qu’on appelle aussi « blog » : Il était disponible depuis presqu’un mois sur le site de l’association de soutien à l'armée française, mon pays… (celui que j’aime tant…).

 

D’abord parce qu’il transpirait d’un immense respect, qu’il me fallait saluer, pour l’amitié d’un subordonné, lui-même encore « actif » dans la lutte contre le terrorisme qui inonde de sang jusque « mes » trottoirs-parigots.

Et, pour ma part, le respect d’autrui, je considère que c’est la base incontournable d’une vie citoyenne à part entière.

Celui qui est irrespectueux ne peut pas vivre en paix dans aucune société humaine : C’est mon point de vue !

Que je partage volontiers, d’ailleurs…

 

Ensuite parce que vous citez Noam Chomsky, paradoxalement, un « pacifiste » américain réputé, qui a eu entre autres mérites d’avoir formulé les mécanismes de la « fabrication du consentement » corollaire indispensable d’une démocratie « apaisée ».

Si je me souviens bien, il y « décrit la relation étroite entre l'économie et les intérêts militaires américains et le concept de « menace soviétique » dans ses différentes manifestations » et relève de « nombreux liens et intérêts partagés entre les médias, le gouvernement et le monde de l'entreprise aux États-Unis ».

En notant que le traitement médiatique des pays ennemis des États-Unis est systématiquement différent de celui réservé aux pays alliés, défavorable dans le premier cas et favorable dans le second.

Chomsky avance même que, dans une société démocratique, la ligne politique défendue n'est jamais énoncée comme telle mais toujours sous-entendue.

Ainsi, les débats et les dissensions, dont l'existence est nécessaire pour pouvoir continuer à soutenir que la liberté règne, se situent dans le cadre d'un « consensus largement internalisé ».

Source de bien des autocensures.

 

Si ces analyses sont devenues des techniques de propagande efficaces pour nos armées et pouvoir politique comme votre propos le suggère, là franchement, chapeau : Parce que ce n’est juste qu’un HOAX !

Une fausse information : Chomski n’est jamais allé jusque-là, en revanche, je constate que dans les états-majors… SI !

 

Pour rappel pour les béotiens, on compterait 10 techniques de « manipulations » des opinions publiques : 1 – La stratégie de la diversion ; 2 – Créer des problèmes, puis offrir des solutions ; 3 – La stratégie du dégradé ; 4 – La stratégie du différé ; 5 – S'adresser au public comme à des enfants en bas-âge ; 6 – Faire appel à l'émotionnel plutôt qu'à la réflexion (le cas de « Je suis Charlie ») ; 7 – Maintenir le public dans l'ignorance et la bêtise ; 8 – Encourager le public à se complaire dans la médiocrité ; 9 – Remplacer la révolte par la culpabilité ; 10 – Connaître les individus mieux qu'ils ne se connaissent eux-mêmes.

C’est vrai qu’avec l’article 20 de la LMP de décembre 2013 et les budgets qui vont avec, financés par du « bon impôt » gaulois, les « étoilés » ont désormais les moyens de « la technique n° 10 »… 

 

Mais vous avez aussi des mots « très forts » (qui participent à mon « émotion ») : « Nous sommes en guerre ».

« On l’est sans doute au Sahel ou dans le ciel irakien, mais certainement pas en France. Ou alors, quand des Français tuent des Français, il faut appeler cela une guerre civile. Et, s’ils sont passés dans le camp adverse comme en Syrie, il faut les appeler des traîtres. »

Bien vu ! 

 

Et puis encore : « J’ai un peu de mal à comprendre comment l’on peut emboucher les trompettes du  vivre ensemble sans un minimum de respect de l’autre en particulier vis-à-vis de tout ce qui touche à son espace symbolique ou sacré, qu’il soit profane ou religieux. J’ai un peu de mal à comprendre comment on peut brandir l’étendard d’une laïcité dévoyée en insultant l’autre (…) »

Moi aussi, pour tout vous dire ! 

 

Vous rapportez également que : « J’espère que nos autorités ne vont pas oublier que la liberté d’expression se décline aussi avec la responsabilité.

Mais la classe politique, toute catégorie confondue, a voulu cacher son incurie et son incapacité à exercer les fonctions régaliennes de l’État depuis près de vingt ans. Alors, se serrant les coudes, elle a joué à fond sur l’émotionnel pour ne pas se retrouver en position d’accusé par le peuple. »

Évidemment : Une opinion à partager, chacun pour ses raisons ! 

 

Et encore : « On feint de découvrir que les zones de non droit se sont multipliées en France, que tout ou presque est permis dans les prisons, que l’exercice de l’autorité est devenu un souci majeur dans les établissements scolaires, que le courant le plus rétrograde de l’islam, le wahhabisme financé par des théocraties arabes, a pénétré nos banlieues. Je pourrais continuer à égrainer ces multiples problèmes de la société française connus depuis des années, mais évacués à coup de rodomontades ou de subventions pour acheter la paix sociale. »

C’est effectivement ce qu’on peut constater, quoiqu’à mon avis, le trait est un rien forcé au-delà de la réalité. 

 

Pour conclure par un : « Malheureusement, les faits nous montrent que nous sommes certes confrontés à une internationale ou communauté djihadiste, la plus facile à désigner, mais aussi à une communauté mafieuse, celle de la drogue et du trafic d’armesEnfin (…),il faut faire face à une communauté financière, celle des paradis fiscaux et de certaines multinationales, la plus difficile à cerner, la plus puissante face aux États. Certaines monarchies du Moyen-Orient y occupent une place de choix. Les trois s’imbriquent et affaiblissent notre modèle républicain très mal en point et qu’il faut repenser. »

Diagnostic juste « impeccable », que je partage assez bien, au point de vous publier hier !

C’est vous dire combien j’estime votre propos. 

 

Et puis j’ai très mal dormi, Général, avec une question récurrente à chaque fin de phase de « sommeil paradoxal »…

Comment qualifieriez-vous un officier, même subalterne, qui laisserait ses hommes périr lentement de leurs blessures reçues au combat, sans les soigner, même une fois revenus du « champ d’honneur » ?

Un exemple à suivre selon le procédé n° 3 ci-dessus répertorié (la stratégie du dégradé) ? 

 

Et ne nous dites pas que vous ignorez l’état de santé de certains vétérans qui ont participé aux « combats-pour-la-Patrie » au Koweït ou en Bosnie…

Même l’US-Army et les anglais les soignent, les prennent en charge, les indemnisent pour avoir pu respirer des poussières d’uranium appauvri des obus antichars tirés à ces époques-là.

L’uranium, vous savez, ce métal lourd, plus dense que le plomb à l’origine du saturnisme, que l’organisme stocke pour ne pas pouvoir l’éjecter ni le métaboliser.

Et qui provoque d’innombrables séquelles, parfois des handicaps lourds, des sautes d’humeur, des trémolos, tétanies, tremblements et des douleurs musculaires soudaines, aléatoires, violentes, des céphalées insupportables, pour le sujet contaminé… 

 

Au juste, Général, vous penseriez quoi d’un officier supérieur se comportant de la sorte envers « ses » hommes ?

(Un officier d’état-major, je ne vous demande même pas, notez bien…) 

 

Et puis ce matin, bien décidé à faire « un billet » pour rappeler à tous les officiers tricolores leurs devoirs envers les troupes qu’ils commandent ou ont pu commander (moi… le « civil », c’est dire l’absurde de la situation !), je me dis que vous êtes également victime de la stratégie n° 7 : « Maintenir le public dans l'ignorance et la bêtise » !

Et que vous êtes décidément un « bon public ». 

 

Peut-on vous rappeler « Les milliards disparus de la Division Daguet » ?

Parce que c’est bien beau de rappeler l’existence d’une « communauté financière, celle des paradis fiscaux et de certaines multinationales », « une communauté djihadiste (…), une communauté mafieuse » en oubliant que les « étoilés », dont vous faites partie, ont fermé yeux (de gré ou de force, je ne sais pas) sur le plus grand détournement d’argent public dans le dos des vétérans d’abord, mais aussi de toute la communauté des « Gaulois-de-Gauloisie », toute la communauté, toute… 

 

Si vous souhaitez plus de détails sur ce « rocambolesque moment de bravoure » patriotique, vous pouvez aller vous renseigner sur « Gogol » qui regorge de plus de 5.000 liens :

https://www.google.fr/search?sourceid=navclient&aq=&oq=les+milliards+disp&hl=fr&ie=UTF-8&rlz=1T4NNVC_frFR492FR492&q=les+milliards+disparus+de+la+division+daguet&gs_l=hp..0.0.0.0.0.10898...........0.6p3vlHhDk88&gws_rd=ssl

De gré ou de force, votre silence assourdissant, celui de tous vos prédécesseurs et de vos successeurs, vous transforme en « complice » de ces « mafias » là ! 

 

Sachez que pour ma part, ce n’est pas vraiment « mon combat » : À l’époque des faits, je ramais pour faire rentrer de l’assiette imposable et taxable dans une entreprise privée « pas à moi » sise au pays, loin « du front » à financer.

Je n’avais pas le temps de réfléchir : Je ne suis donc pas directement concerné. 

 

En revanche et depuis, citoyen-votant, responsable de la dépense publique et de ses recettes comme l’indique clairement le préambule de notre Constitution commune, prenant conscience de « l’État-mafieux » que j’ai participé à mettre au sommet de nos institutions par ignorance (procédé n° 7 ci-dessus), parce qu’on m’en parlait comme à un « enfant en bas-âge » (procédé n° 5), figurez-vous que je m’insurge !

(Procédé n° 9, « Remplacer la révolte par la culpabilité ». N’ayant jamais été « coupable », je constate que ledit procédé fonctionne aussi « à l’envers »…) 

 

En fait, même pas : Je suis en exil (et même en mode « exode-nomadisme » : Vous pouvez toujours courir pour me localiser et me « neutraliser »…), tellement cette omerta-mafieuse dans laquelle vous acceptez de vivre m’écœure au plus profond. 

 

Peut-être un jour reviendrai-je participer au redressement économique, social, moral et politique de mon pays (celui que j’aime tant et qui ne mérite pas tout ça…), si vous, ou d’autres, gagnez vraiment vos « étoiles » et galons, au moins envers « la troupe ».

C’est aussi une question de confiance.

Pour l’heure, je suis plus que dans la méfiance…

 

Bien à vous, Général.

 

I3

 

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/02/lettre-ouverte-au-general-henri-poncet.html

 

Vous avez développé dans la deuxième partie de cette lettre ouverte des considérations très justes au sujet du « Syndrome du Golfe » et des « Milliards disparus de la Division Daguet » qui reflètent aussi mon analyse depuis déjà quelques années.

Il est encore de sortir de cette situation "par le haut".

C’est l’objet des commentaires que j’ai fait et mis à la fin de la « Lettre du général Henri PONCET au capitaine Djamel » disponible sur ce blog.

 

 

Mais, malgré tout, comment expliquer le mutisme des « Étoilés » sur la « disparition des milliards de la Division Daguet » ?...

  Il y a plusieurs raisons, toutes plus ou moins fallacieuses, qui expliquent le silence de l’Etat-major sur cette affaire : l’influence franc-maçonne, la crainte pour la carrière, la peur de faire monter le FN (j’ai entendu), l’image de la France, mais je retiens la soumission au pouvoir et surtout la volonté de rester neutre par rapport aux événements politiques.

 

 Nos « étoilés » ont accepté d’être soumis depuis des décennies à un pouvoir mafieux auquel ils se sont accommodés tant bien que mal.

  Mais l’obéissance aveugle des militaires au pouvoir politique a conduit l’Allemagne dans les bras des Nazis.

 Qu’est-il resté des généraux de la Reichswehr après avoir suivi Hitler et ses cinglés ?... Ils sont quasiment tous tombés sur le champ de bataille, avec leurs hommes, en mettant à feu et à sang l’Europe.

 

 Le résultat de la soumission à nos « mafieux roses » sera assez différent dans un premier temps.

 Nous sommes devenus les champions du monde de la dépense public, des prélèvements obligatoires sur les salaires, avec près de 6 millions de chômeurs et 2000 milliards de dette de l’Etat.

 L’étape suivante sera la faillite du pays, comme au Portugal et en Grèce avec une diminution des traitements et des retraites des fonctionnaires de 30% à 50%...

 Dans un deuxième temps, le pays tombera sous le joug du FN qui instituera une dictature national-socialiste dont on peut déjà voir les prémices dans l’article 20 de la Loi de Programmation Militaire signé le 24 décembre 2014 et la loi scélérate des Finances de fin 2013 sur l’institutionnalisation de la délation.

 Un pouvoir haineux sera aux commandes et la cible principale sera la population d’origine maghrébine et musulmane.

 Le pouvoir se durcira toujours plus pour faire face aux attentats et aux émeutes.

 Un climat de guerre civile s’installera dans le « Pays des droits de l’homme ».

  Et les militaires et la police seront les instruments principaux de ce pouvoir qui attirera naturellement tous les cerveaux les plus cinglés et les plus malades prêts à asservir toujours un peu plus les citoyens, pour leur « protection »…

  

Il me faut faire un rappel historique assez peu connu.

  Très curieusement, la montée du nazisme aurait pu être stoppée nette par la Reichswehr lorsque le général KURT VON SCHLEICHER a été assassiné par un commando SS lors de la « nuit des Longs Couteaux » du 30 juin 1934.

  Le général Schleicher est entré en politique en 1929 et a été Chancelier du 3 décembre 1932 au 30 janvier 1933 alors que le maréchal Hindenburg était encore le maître incontesté du pays.

  Schleicher voulait d'une part ménager l'armée dont les anciens officiers ne voyaient pas d'un bon œil l'emprise montante des S.A. (Sturmabteilung ou « Section d’Assaut », une organisation paramilitaire du parti nazi), et de la S.S.  (Schutzstaffel ou « escadron de protection » chargé initialement de la protection rapprochée de Hitler) sans pourtant vouloir officiellement s'engager contre le national-socialisme, selon un principe qui voulait que l'armée doit rester NEUTRE ET HORS DES PARTIS.

 Il bénéficiait de l'image d'un soldat neutre et semblait encore croire pouvoir diviser le parti nazi qui connaissait des difficultés financières et un recul aux élections.

 

Le 22 janvier 1933, sans que Schleicher en soit informé, Hindenburg a chargé Franz von Papen de négocier avec Hitler sa nomination au poste de Chancelier.

 Ensuite, lors de la « NUIT DES LONGS COUTEAUX » Hitler et Göring ont fait assassiner les principaux chefs SA, mais aussi les principaux opposants dont le général Schleicher et son épouse ainsi qu’un autre général.

  Et vous savez quelle a été la réaction de la Reichswehr qui n’aurait jamais dû tolérer un tel crime envers l’un de ses plus éminents généraux ?...

 Rien !...

 Absolument rien !...

 

L’Etat-major de la Reichswehr n’a pas bronché au nom de la doctrine « On ne fait pas de politique !...».

 A ce moment-là, ils ont vendu leur âme au Diable.

 

 Et je vais vous dire autre chose.

  Si, d’aventure, un général renommé de notre Etat-major se décidait à dénoncer par une série d’articles philosophiques le détournement des indemnités de la guerre du Golfe par François Mitterrand, il prendrait le risque d’être "suicidé" comme Pierre Bérégovoy, François de Grossouvre et Robert Boulin, ou encore "accidenté" comme le journaliste Jean-Edern Hallier.

 Et si cela arrivait, ses collègues de l’Etat-major ne broncheraient vraisemblablement pas au nom de ce sacro-saint principe : « On ne fait pas de politique !...».

 

Jean-Charles Duboc

 

 

 

 


Lettre du général Henri Poncet, au Capitaine Djamel

 

Je reprends la lettre du général Henri Poncet, ancien commandant des Opérations spéciales, au capitaine Djamel.

 

Mon  capitaine, cher  Djamel,

Rentrant des Etats-Unis quelques jours après les actions terroristes qui ont frappé la France, j’ai pris connaissance de ta longue lettre. Avant tout, merci pour tes vœux, mais aussi pour ta fidélité qui ne se dément pas. Accepte à ton tour tous mes vœux à partager avec ta petite famille et aussi toutes mes félicitations pour ta troisième citation au feu que tu m’avais cachée selon ta discrétion habituelle. Mais, que veux-tu,  j’ai encore quelques « informateurs ».

Tu me dis ton malaise ressenti depuis ces tragiques attentats alors que tu viens de rentrer d’une mission de plusieurs mois particulièrement éprouvante dans le Sahel. Tu as suffisamment d’expérience pour savoir qu’on s’interroge toujours sur le décalage qui peut exister entre la réalité et le vécu d’une mission et les discours et déclarations péremptoires que l’on peut tenir dans les médias ou en battant le pavé. Tu sais très bien que dans quelques jours des millions de Français se précipiteront dans les bouchons qui mènent aux stations de ski, alors qu’à lire les unes des journaux « Nous sommes en guerre ». On l’est sans doute au Sahel ou dans le ciel irakien, mais certainement pas en France. Ou alors, quand des Français tuent des Français, il faut appeler cela une guerre civile. Et, s’ils sont passés dans le camp adverse comme en Syrie, il faut les appeler des traîtres.

Je m’étonne par ailleurs que personne n’ait évoqué la possibilité de proclamer l’état d’urgence prévu par la loi, cadre juridique qui simplifierait la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures. Pour mémoire, il a été proclamé en 2005 dans certaines banlieues.

Je comprends ton malaise, car je me rappelle ton regard inquiet alors que, jeune sous-officier tu venais d’être affecté à mon état-major et que, dans le cadre du petit tour que j’aimais faire régulièrement, j’étais entré à l’improviste dans ton bureau. Tu avais tout de suite vu que j’avais remarqué ton tapis de prière plié dans un coin.  « Pratiquant ? »,  t’avais-je demandé. Tu m’avais répondu par l’affirmative et j’avais vu ton soulagement quand j’avais ajouté : « Soldat français et musulman, pas de problème ».

Tu me dis également que tu t’es refusé de participer à un quelconque rassemblement. Je le comprends. L’élan émotionnel et spontané a été récupéré pour initier une opération de manipulation des foules qui a engendré ces manifestations de très grande ampleur. Je te rassure, si j’avais été en France, je m’en serais également abstenu. La liberté d’expression n’excuse pas tout et ne justifie en rien le droit à la caricature outrancière que j’assimile à  l’insulte la plus méprisable. D’ailleurs, j’ai un peu de mal à comprendre comment l’on peut emboucher les trompettes du  vivre ensemble sans un minimum de respect de l’autre en particulier vis-à-vis de tout ce qui touche à son espace symbolique ou sacré, qu’il soit profane ou religieux. J’ai un peu de mal à comprendre comment on peut brandir l’étendard d’une laïcité dévoyée en insultant l’autre, et tu sais que, chrétien, je suis attaché à une laïcité bien comprise qui rassemble autour de valeurs communes, une laïcité dont la signification doit être repensée. Il faut regarder la réalité en face. La France d’aujourd’hui est faite de communautés.  Gageons qu’avoir porté ces caricatures en valeur républicaine et en symbole de liberté, d’avoir voulu leur donner une caution nationale, va nous entraîner à chercher à marier la carpe et le lapin. Je peux plus sérieusement rappeler ce qu’a écrit Albert Camus dans  L’Homme révolté: « La liberté absolue raille la justice. La justice absolue nie la liberté. Pour être fécondes, les deux notions doivent trouver l’une dans l’autre leurs limites ». Et toujours dans L’Homme révolté,  il évoque cette limite en se référant aux Grecs et à « Némésis, déesse de la mesure, fatale aux démesurés ». Il s’interdit de transgresser la limite pour rester à « hauteur d’homme ».  C’est cela le respect de l’autre, ce message que Lyautey nous a laissé pour conquérir les cœurs.

J’ajoute enfin que je comprends ton inquiétude pour la suite de nos engagements militaires au Sahel où il va falloir continuer à combattre un ennemi agressif et manœuvrier tout en sachant qu’il va lui être plus facile de trouver le soutien d’une partie importante de la population.  C’est tout un pan de nos opérations d’action psychologique qui vient de s’écrouler. J’espère que nos autorités ne vont pas oublier que la liberté d’expression se décline aussi avec la responsabilité.

Mais la classe politique, toute catégorie confondue, a voulu cacher son incurie et son incapacité à exercer les fonctions régaliennes de l’Etat depuis près de vingt ans. Alors, se serrant les coudes, elle a joué à fond sur l’émotionnel pour ne pas se retrouver en position d’accusé par le peuple. Tu connais bien cela. On avait travaillé là-dessus pour les actions d’environnement et de déception. C’est la sixième stratégie  de manipulation des foules parmi la liste des « Dix stratégies de manipulations » à travers les médias élaborée par le linguiste américain Noam Chomsky.

On feint de découvrir que les zones de non droit se sont multipliées en France, que tout ou presque est permis dans les prisons, que l’exercice de l’autorité est devenu un souci majeur dans les établissements scolaires, que le courant le plus rétrograde de l’islam, le wahhabisme financé par des théocraties  arabes, a pénétré nos banlieues. Je pourrais continuer à égrainer ces multiples problèmes de la société française connus depuis des années, mais évacués à coup de rodomontades ou de subventions pour acheter la paix sociale. Tu sais tout cela, toi qui as passé  ta jeunesse dans une de ces banlieues en crise. En fait, je crains que ce ne soit qu’une perception simpliste de nos problèmes. Malheureusement, les faits nous montrent que nous sommes certes confrontés à une internationale ou communauté djihadiste, la plus facile à désigner, mais aussi à une communauté mafieuse, celle de la drogue et du trafic d’armes. Enfin, en raison de notre endettement qui continue de croître, il faut faire face à une communauté financière, celle des paradis fiscaux et de certaines multinationales, la plus difficile à cerner, la plus puissante face aux Etats. Certaines monarchies du Moyen-Orient y occupent une place de choix. Les trois s’imbriquent et affaiblissent notre modèle républicain très mal en point et qu’il faut repenser.

Ceci écrit, à toute chose malheur est bon. Nos armées devraient enfin cesser d’être la variable d’ajustement du budget et il semblerait que la déflation des effectifs devrait être plus mesurée. J’emploie le conditionnel à dessein, car il faut attendre de voir si après les mots viennent effectivement les actes.

 De ton armée, Djamel, tu as le droit d’être fier, fier de toi-même, de tes frères d’armes. Tu peux regarder le drapeau de ton régiment sans baisser les yeux. Tu as droit au respect de tes concitoyens, de ton pays, de ton commandant en chef, parce que tu te bats pour la liberté, l’égalité et la fraternité.

                               Mes respects, mon capitaine.

Auteur: Henri PONCET
Officier général (2S)

Source : http://www.asafrance.fr/item/libre-opinion-la-lettre-du-general-henri-poncet-ancien-commandant-des-operations-speciales-au-capitaine-djamel.html

 

Une lettre humaine qui rompt avec tous les discours haineux que l’on peut entendre envers nos populations émigrées de religion musulmane.

 Tout le monde a sa place dans notre démocratie à la condition d’en respecter les règles.

Mais c’est aussi à ceux qui sont au pouvoir de montrer l’exemple, d’être une référence.

 Et là, il faut avouer que nos dirigeants politiques qui ont, TOUS, couvert le détournement des « Milliards de la Division Daguet », sont indignes d’être des représentants du peuple, indignes de leurs fonctions.

Car c’est la quasi-totalité de la classe politique qui a transformé notre démocratie en « totalitarisme mafieux » !...

 

Bien sûr, on pourra objecter : « Mais qu’ont fait les militaires pour résoudre cette affaire ?... Ce sont quand même eux les premiers concernés !... ».

Eh bien, lorsque ce scandale éclatera, il sera temps de dire : « Mais le dossier a été transmis au ministère des Finances en janvier 1998 par un de nos agents !... ».

Eh oui… La bombe est depuis le début 1998 dans un tiroir du ministère des Finances !... Qui n’a rien fait, tout du moins officiellement.

 

Toujours est-il que cette affaire est connu de "tout le monde", enfin tous ceux qui nous dirigent et nous informent, y compris du général Henri PONCET !...

En 2005, il dirigeait l’Opération Licorne en Côte d’Ivoire et avait été mis en cause dans une affaire trouble. La Presse et les Médias l’avaient jeté en pâture au public avec le général Renaud de MALLAUSENE, un général trois étoiles des chasseurs alpins.

Une infâme mise à mort médiatique comme les journaux savent le faire, où l’ignominie ne le cède qu’à la mauvaise foi.
Je connais : les pilotes de ligne y ont droit régulièrement, comme pendant la grève de juin 1998.

Je me suis dit que je devais intervenir car il n’y a rien de plus difficile que de diriger une troupe de maintien de l’ordre lorsque l’on peut de faire tirer dessus à tout moment.
La "boucherie médiatique" n’allait pas s’arrêter et était assez catastrophique pour la Défense.

Aussi, j’ai pris ma plus belle plume Word pour écrire à Michèle ALLIOT-MARIE et lui rappeler le détournement des indemnités de la guerre du Golfe en mettant en copie les généraux Poncet et de Mallaussene !...

Il y avait de quoi mordre très cruellement le pouvoir politique.
Le message a été compris immédiatement et la campagne de presse nauséabonde s’est arrêtée tout aussi rapidement.

J’ai eu la surprise de recevoir un courrier du général de MALLAUSENE qui me remerciait de mon action !...
J’ai été très agréablement stupéfait…

J’ai gardé ces courriers dans mes archives, mais c’est trop personnel pour être mis en ligne.

Par la suite, le général PONCET a été chargé de mission à la Direction du Renseignement Militaire ; il était en place pour avoir bien plus d’informations que je n’en ai eues sur le dossier des "frais de guerre disparus" de la Division Daguet.

Le général PONCET occupe sa retraite à
enseigner la philosophie à des ingénieurs.
Une "pointure" exceptionnelle !...

Je me devais de signaler cette agréable et stupéfiante histoire qui date déjà d’une dizaine d’années.

 Enfin, maintenant que le dossier du détournement des indemnités de la guerre du Golfe devrait être rendu public, il est temps que les militaires, y compris, et surtout, les « étoilés », se mettent à « gueuler », et même à « gueuler très fort », mais avec philosophie !...

 Il n’est jamais trop tard pour bien faire !...

 

Jean-Charles DUBOC