Un bilan (fiscal) d’un quinquennat (2/2)
Le centenaire de « Mythe-errant »

La clérocratie ou Lotocratie

 

Lettre ouverte de reproches à «Al-Un-Juppette »

 

Vous le savez, je le pense être notre prochain Président de la République. Sauf coup de Trafalgar sous la forme de quelques attentats (tel l’incendie du Bundestag) et « manœuvres-dilatoires » de votre « Capitaine-de-pédalo-à-la-fraise-des-bois » de dernières minutes ou autres turpitudes de « Bling-bling ».

D’ailleurs, je l’ai dit et le répète, je ferai le déplacement pour participer aux « primaires de droâte », malgré tout le mal que j’en pense au tréfonds de « moi-même ».

La démarche est claire : Faire barrage à « Bling-bling » qui me les casse « menu-menu », l’inapte auto-démontré au pouvoir, pour faire barrage à « Marinella-tchi-tchi », voire à un candidat de « gôche » (nettement plus improbable), quel qu’il soit tellement le bilan de 5 années de « soce » est lamentable.

Autrement dit entre la peste des chemises-brunes et le choléra du drapeau-rouge, mon choix de citoyen-responsable se porte naturellement sur celui qui pourra les écraser dans les urnes…

Logique et cartésien.

Ceci dit, face à la proposition « d’Hard-no-Monte-et-bourre-la » d’introduire une sélection d’élu par tirage au sort, il l’a taclé d’un méprisant – comme il sait le faire parfois – « Soyons sérieux, on ne confie pas le soin de faire la loi à une assemblée tirée au sort » !

Sévère de la part d’un homme qui l’a mis en pratique à Bordeaux dans les assemblées de quartier pour faire vivre la démocratie locale mais, souligne-t-il, « il s’agit d’un conseil non décisionnaire et seulement consultatif. »

Autrement dit, je me fou de ta gueule : Tu peux venir causer, mais à condition de ne rien décider…

Confirmant la célèbre formule : « La dictature, c’est ferme ta gueule ; la démocratie, c’est cause toujours ! », je n’en ai rien à cirer…

Curieuse conception républicaine et démocrate, à vrai dire.

Ceci dit, avant de faire quelques rappels historiques, je vais vous narrer comment j’ai pris un zéro en droit des institutions judiciaires en première année de droit.

En cours de droit constitutionnel, on venait de nous expliquer les mécanismes de la représentation démocratique par voie élective, sans nous expliquer vraiment les vives controverses dogmatiques des fondateurs de la première République sur le sujet.

La vie d’un pays est choses trop sérieuse pour être confiée à des « amateurs », il fallait donc des « filtres » institutionnels, c’était le choix des constituants de l’époque.

En droit pénal, on nous enseignait que les cours d’assises, qui jugent des seuls crimes, étaient composées de jury populaire (tiré au sort sur les listes électorales) au motif du « Vox Populi, vox Dei », mais qu’on avait renoncé à le faire pour les délits (en correctionnelle) et les contraventions (devant les tribunaux de police), faute de moyens suffisants.

Perso, je trouvais ça moins kon d’aller consacrer son service-civique à éclairer et sapiter la justice, plutôt que d’aller faire le guignol sous l’uniforme sous les ordres de chefaillons qui de toute façon ne résisteraient pas plus de 48 heures face à la déferlante de l’armée rouge (c’était l’époque de la guerre-froide, je n’avais pas encore été « casser » le mur de Berlin à Berlin), ce que tout le monde savait, bien sûr (même « Le Chi »).

Valait mieux organiser la « résistance-civile » façon finlandaise, qui avait pu repousser les hordes nazis et l’armée de Staline dans la foulée, après de rudes combats-citoyens…

Cela étant, je m’étonne auprès du type qui nous décrivait sommairement le fonctionnement des tribunaux qu’on puisse avoir la main lourde sur un délinquant primaire et viscéral, décision d’un juge « professionnel » et à la fois s’en remettre « au peuple » pour lui couper la tête, voire confier les larcins entre commerçants à des commerçants eux-mêmes au sein des tribunaux d’exception dit de commerce.

D’autant que ça peut aller jusqu’à la décision de liquidation d’entreprises en mettant sur la pavé quantité de salariés de « l’ex-belle » et ouvrir la voie à des rapaces se disputant les dépouilles, tel un « Nanar-Tapis » (son premier « métier » qui l’a superbement enrichi sous le vocable ahurissant et contrefait de « redresseur d’entreprises »…)

Réplique du prof : « Vous n’avez rien compris ! »

Pour sûr, mais il n’a pas fait l’effort de mieux expliquer pour autant…

Celui-là, comme d’autres, je l’emm… (« étronner ») : Parce que je ne comprends toujours pas !

Qu’est-ce qui ferait d’un « pro » de la politique, un être supérieur, serait le seul compétent et capable de décider du sort d’autrui mieux qu’autrui lui-même – avec du pognon piqué au quidam par voie d’impôts, taxes et cotisations – SVP ?

Perso, quand je claque « mon fric » gagné à la sueur de mon front et de mon unique neurone, je sais au moins pour quelle raison.

Quand j’en vois d’autres claquer du « fric-pas-à-eux » pour monter puis démonter des portiques de péage routiers, je me pose la question de leur niveau intellectuel de « race-supérieure »… de pétoncles hyper-shootés à je ne sais quoi.

Et les exemples sont nombreux et quasiment quotidiens.

Ceci résumé, nous en avons déjà parlé jusqu’ici (même si je ne sais plus quand) : Au lieu de rechercher par la loi et les règlements, des « parités-éphémères », de la représentation de « minorités » et de confier nos destins à des élus-apparatchiks jamais responsables pour être des fonctionnaires pour les deux tiers, ne pourrait-on pas user de la chambre-Haute comme d’un réceptacle des diversités d’opinions par tirage au sort ?

Pour complaire à « Juppette », de toute façon, c’est la chambre-Basse, l’Assemblée Nationale, les députés, qui ont la haute main sur les textes de loi, comme déjà aujourd’hui : Quel risque, sinon d’enrichir les débats et travaux parlementaires grâce à des « amateurs » ?

Qu’on se rassure, la Constitution se contente très bien d’une troisième chambre, le Conseil Économique, Social et Environnemental, constituée de « nommés », censés être représentatifs des « forces-vives » du pays (lesdits « corps-intermédiaires ») sans pour autant gêner qui que ce soit dans le jeu normal des institutions…

Alors, pourquoi ce tacle condescendant ?

C’est une véritable injure à l’électeur, finalement.

D’autant qu’on a dû lui apprendre à l’Enâ et surtout à Normale-Sup où il a forcément fait « ses humanités » qu’en 508 avant notre ère, le système était en vigueur à Athènes durant très longtemps et a fonctionné aussi durant deux siècles, pas un seul mandat, deux siècles, à Venise quant au choix des Doges de la Sérénissime.

Chez les grecs-antiques, les représentants du peuple étaient tirés au sort lors de « la boulè ».

Et on sait que déjà deux thèses s’opposaient : Le tirage au sort sur une liste de volontaires et le tirage au sort sur l'ensemble de la population.

Personnellement, je serai tenté de réclamer l’accord des personnes tirées au sort, histoire de pouvoir compter sur eux.

C’était le cas à Venise, puisque pour l’essentiel les Doges étaient issus des grandes familles fortunées de la cité, alors qu’à Athènes, il suffisait d’être citoyen « participant » à la vie de la cité…

Depuis, même les Islandais ont pratiqué de la sorte pour pondre, en vain, une nouvelle constitution après la crise de leur dette bancaire…

D’autant que pour le Président de Fondapol, « les usages du tirage au sort sont multiples. En politique, dans certaines situations, son utilisation permet à un groupe de prendre des décisions ou de désigner des responsables. Elle s’inscrit dans une perspective à la fois égalitaire et libérale : Le hasard, en effet, ne favorise aucun candidat et rend vaines toutes tentatives de corruption et d’abus de pouvoir. Il peut par ailleurs s’appliquer à toutes les échelles, du plus petit groupe à la nation entière ».

Selon un autre, le vote ne serait plus pertinent, car l’« abstention dépasse la plupart du temps les 50 % ».

L’abstention réelle : Les gens qui ne s’inscrivent pas, ceux inscrits qui ne se déplacent pas, et les votes nuls, les votes blancs de ceux qui se déplacent…

« La démocratie va mal, c'est une évidence. La clérocratie est une alternative salutaire en ce qu’elle garantit l’égalité entre tous les citoyens et permet l’avènement d'une société plus juste. Cela ne s’est jamais réalisé. Dans le système actuel, le peuple ne prend pas en charge son propre destin » en dit-il…

D’autant que le tirage au sort permettrait de renouveler la classe politique.

Mais comment s’assurer que les individus « désignés » par le hasard seront bien à même de présider aux destinées de la Cité ? « Pour Sizif, le tirage au sort désigne seul les gouvernants. Et peu importe que ce soient des incapables. »

D’ailleurs, on le voit bien dans une Amérique des États-Unis qui s’apprête à voter pour… celui qui ne veut pas être élu, fait tout pour et fait juste a pub de sa future chaîne télé !

Passons… 

Un autre encore en dit que « les avantages et les inconvénients du tirage au sort en politique occupent les théoriciens, au moins depuis Aristote. Ce fut un sujet de controverses passionnées dans les Républiques italiennes du Quattrocento ».

Toutefois, les avantages du tirage au sort généralement admis sont :

– Un choix qui, échappant à toute intention, empêche la corruption (sauf fraude dans le mécanisme) ;

– Personne n’est responsable (c’est le cas en cours d’assises), ne peut être blâmé ou loué pour le choix ;

– Personne ne peut tirer vanité d’avoir été choisi (exit la vanité de « Bling-bling » voire celle du « Capitaine-de-pédalo-à-la-fraise-des-bois ») ;

– Personne n’a la charge de choisir ;

– Tous les participants sont mis sur un pied d’égalité ;

– La procédure est impartiale et équitable ;

– Si la procédure peut être répétée de nombreuses fois, le fait même d’être choisi ne produit pas une forte inégalité entre les sélectionnés et ceux qui ne le sont pas.

En plus, c’est « facile, rapide, économique. Elle ne coûte pas cher, que ce soit en énergie, en moyens matériels ou en longueur de temps ».

Et puis en quoi mon boucher ou ma boulangère seraient-ils moins compétents à traiter de sujets d’intérêt général s’ils sont entourés des compétences nécessaires pour éclairer leurs choix ?

De toute façon, vos dirigeants s’entourent déjà de comités-Théodule à profusion, de commissions d’experts qui pondent des rapports et des propositions, de « think-tanks » d’études et d’organismes spécialisés pour avis consultatif avant toute décision.

Alors quid ?

De plus, « l’Ami-râle » y voit un moyen puissant de lutter contre la corruption qui pourrit sans que vous vous en rendiez vraiment compte toute la vie de nos institutions (et tout le reste de haut en bas).

Personnellement, j’y vois aussi le moyen d’échapper à ses lamentables « primaires » anti-institutionnelles : La Vème République a mis en exergue le rôle des partis politiques (à tort ou à raison, je ne sais pas…).

Du coup, c’est au sortant, que ce soit pour un mandat local ou national, de défendre son bilan devant ses électeurs et c’est au patron de son opposition de briguer sa place.

Une primaire se justifie seulement que quand le sortant ne se représente pas (comme aux USA) et que le « patron » ne veut pas y aller.

Notez que pour mon pays et très conjoncturellement, ça va nous permettre de mettre « Juppette » en orbite.

Si « Bling-bling » ne triche pas et ne se présente à vos suffrages pas malgré tout…

Alors pour quelle raison balayer la proposition d’un revers de manche avec une formule assassine à la clé ?

Ce n’est pas raisonnable ni très « Républicain-démocrates » de la part de « Juppette » d’autant qu’on pourrait lui retourner, à lui et à tous les autres qui se présenteront à vos suffrages, la même argutie : « On vous fait (ou avait fait) confiance pour pondre les lois de la République et regardez donc où nous en sommes tous rendus ? Est-ce vraiment un bon choix que de se fier à des « pros-autoproclamés » ? »

Il y a qu’à voir la profusion d’initiatives « sociétales », comme les zèbres ou le parti du plaisir, voire les « nuits debout » parmi des centaines d’exemples, pour réellement s’inquiéter du déficit des « pros ».

Je paraphraserai bien Clémenceau (qui a dit : « La guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires. »), pour l’occasion : La vie de la cité est bien trop sérieuse pour être confiée à des « pros-de-la-politique ».

Qu’ils restent ou deviennent des fonctionnaires, ce sera plus serein pour tout le monde.

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/10/la-clerocratie-ou-lotocratie.html

 

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