Charles Gave
Les services de Renseignement

Guerre du Golfe : lettre à Gilbert COLLARD

 

Encore un rappel !...

 

Le 08 septembre 2016

 

 Monsieur Jean-Charles DUBOC

à

Monsieur Gilbert COLLARD

Député du Gard

Assemblée Nationale

126 Rue de l'Université

75355 PARIS 07 SP

 

Objet : les milliards disparus de la Division Daguet

 

Monsieur le Député,

 

       Vous avez posé à Monsieur le Ministre de la Défense la question suivante (Question N° 93652 du 01/03/2016) : « M. Gilbert Collard attire l'attention de M. le ministre de la défense sur les indemnités versées à la France pour son intervention dans la guerre du Golfe de 1991 par le Koweït, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite. Ces indemnités étatiques auraient été versées directement à la République française. Elles sont retracées dans la comptabilité des États concernés, et l'une d'entre elles au moins a fait l'objet d'une communication officielle. Les forces de la coalition auraient reçu au total la somme de 84 milliards de dollars. Il souhaiterait connaître la quote part reçue par la France ainsi que la date de son enregistrement dans les comptes publics ou sur un budget privé. Il souhaiterait également savoir selon quelles modalités ces fonds seraient pour partie au moins réalloués aux soldats des unités combattantes, notamment aux militaires souffrant de symptômes post traumatiques depuis la guerre du Golfe de 1991 ».

      La réponse parue au JO le 03/05/2016 est la suivante : « Le ministère de la défense ne dispose d'aucun élément ni d'aucune information permettant d'établir que la France aurait perçu des sommes, versées par le Koweït, les Emirats Arabes Unis et l'Arabie Saoudite, correspondant à des indemnités de guerre attribuées aux pays de la coalition ayant participé à la guerre du Golfe en 1991. Par ailleurs, il est à noter que les militaires ayant pris part à ce conflit ont pu bénéficier, à leur demande et avant le soixantième jour suivant leur retour sur leur lieu d'affectation, d'un dépistage médical portant sur les risques sanitaires spécifiques auxquels ils étaient susceptibles d'avoir été exposés, ainsi que d'un entretien psychologique.

(…) ».

Le ministère de la Défense n’a vraiment pas poussé loin ses enquêtes.

Vous avez eu droit à la même réponse que celles faite aux sept autres députés qui ont posé la même question relative à la disparition des indemnités de la guerre du Golfe :« Il n’y a rien à voir » !...

Vous trouverez quelques-unes des interventions des députés sur cette affaire dans le livre « Les milliards disparus de la Division Daguet » (page 108) que vous trouverez avec la présente.

Votre intervention sera incluse dans la prochaine édition.

Quant aux problèmes de santé relatifs au « Syndrome du Golfe », le ministre a franchement éludé surtout quand on sait les vétérans américains (plus de 150.000 soldats » sont reconnus malades de ce syndrome et indemnisés.

Alors, essayons d’apporter un peu d’information, sur les fonds détournés, à Monsieur le ministre de la Défense qui est vraiment très mal renseigné !...

Nous savons maintenant qu’après moult tractations secrètes, le Président François Mitterrand a été informé par l'émir du Koweït de sa décision de contribuer à hauteur d’un milliard de dollars à l'effort militaire français pour libérer son pays.

Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères explique : « Au moment où les soldats français sont engagés dans l'action terrestre destinée à mettre fin à une longue et cruelle occupation, la France apprécie hautement cette manifestation de solidarité ».

L’information a été commentée par le quotidien « Le Monde », daté du 27 février 1991 en ces termes : « POUR aider la France à financer sa participation à la guerre, le Koweït va lui verser 1 milliard de dollars (environ 5 milliards de francs). L'émir du Koweït l'a fait savoir directement, lundi 25 février, au président de la République ».

Une bonne nouvelle pour les finances de l'État : M. Michel Charasse, ministre délégué au budget, n'a pas manqué de s'en féliciter immédiatement. Un don toujours bon à prendre, mais les Français aimeraient sans doute aussi participer plus activement à la prochaine reconstruction du pays.

Appréciant le "geste" de l'émir, M. Charasse ajoutait : "C'est une grosse contribution, mais qui n'a rien d'exceptionnel." Effectivement, la guerre du Golfe a ceci d'original qu'elle réunit, au sein des forces alliées, deux types de pays : ceux qui ont de l'argent mais des armées maigrichonnes (le Koweït, l'Arabie saoudite, mais aussi l'Allemagne et le Japon) et ceux qui ont de puissantes forces militaires mais pas beaucoup de moyens financiers (les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France). Tels des mercenaires, ces derniers travaillent... » etc…

Ainsi, il ne fait aucun doute qu’UN milliard $ a été viré à la France à cette époque, mais on ne trouve aucune trace de ce virement ni au ministère des Finances (voir la réponse à l’UNSOR sur mon site Alerte éthique), ni au ministère de la Défense comme ont pu le constater les huit  députés qui ont écrit au ministre, dont vous-même !…

Monsieur Roland DUMAS, ministre des Affaires étrangères au moment des faits, (et son administration), est-il un menteur, ou messieurs les ministres de la défense, de l’Economie, du Budget et des Douanes, sont-ils des menteurs ?...

Ou alors, s’ils ne le sont pas, comme on veut bien le croire, faut-il en déduire qu’un milliard de dollars s’est perdu avant d’arriver à Paris ?...

Dans ce cas-là, qu’a-t-il été entrepris par les gouvernements successifs actuels et antérieurs pour retrouver ces fonds en cette période difficile pour les budgets ?...

Une véritable question de fond.

 

L’info est aussi disponible sur le site du ministère des Affaires étrangères :

Capture écran Don de Un milliars du  Koweït (1)

Il faut essayer de résoudre cette incertitude.

Mais, plutôt que de reposer la même question au  ministre de la Défense, dont on connaît déjà la réponse, ne faudrait-il pas mieux créer une commission d’enquête parlementaire compte-tenu que les faits sont avérés : un milliard a été donné à la France, mais lorsqu’on le cherche dans la comptabilité publique il n’y en a aucune trace !...

Il me semble que la représentation nationale devrait essayer d’en savoir plus, ou tout du moins de confirmer cette disparition, car l’affaire n’est tout de même pas mince.

En valeur actuelle, cela fait environ 2,5 milliards euros.

D’autre part, l’interrogation sur les fonds manquants donnés par l’Emir du Koweït est toujours d’actualité.

J’ouvre un aparté en vous signalant que « I-Cube » a rédigé, sur cette période de la guerre du Golfe 1991, le roman « Laudato si… » (Loué sois-tu…).

Vous trouverez avec ce courrier une copie du chapitre XV de ce roman qui retrace notamment, d’une façon romanesque, l’évacuation d’une partie des 48 milliards $ déposés à la banque Centrale du Koweït et au Palais de l’Emir lors de l’invasion irakienne d’août 1990.

Bien sûr, ce texte est romancé et la réalité ne peut être que différente, mais c’est un bon point de départ pour imaginer que les 40 milliards $ jamais retrouvés du Trésor royal koweïtien ne sont pas perdus pour tout le monde.

En valeur actuelle, cela représente 100 milliards d’euros.

Quels sont les bénéficiaires ?...

Vraisemblablement pas la France (mis à part un milliard $ qui est tout simplement le Don de l’Emir à notre pays)…

Je vous recommande aussi la lecture des deux précédents chapitres et les suivants (http://flibustier20260.blogspot.fr/).

Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Député, l’expression de ma plus haute considération.

 

Jean-Charles DUBOC

 

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