Panama Papers : communiqué de l’ICIJ et du « Centre pour l’Intégrité du Public »
L'hymne du jour !

Mains invisibles (I) : Chapitre XXXVIII : Escale à Vlichada

Chapitre XXXVIII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

Escale à Vlichada

Santorin est une île extraordinaire de la Grèce, située en mer Égée. Au sud des Cyclades. C’est l'île la plus grande et la plus peuplée d'un petit archipel volcanique comprenant quatre autres îles, auquel on donne parfois son nom.

L’archipel est situé à 75 kilomètres au sud-est de la Grèce continentale.

Elle constitue l'un des principaux lieux touristiques de la Grèce, avec ses villages blancs à coupoles bleues perchés au sommet de prodigieuses falaises qui vous accueillent, ses panoramas sur les autres îles, la caldeira éventrée au nord et au sud, envahie par la mer et ses sites archéologiques, notamment ceux des villes antiques de Théra et d'Akrotiri où furent retrouvées des ruines minoennes.

Son nom est donné à l'île par les Vénitiens au XIIIème siècle en référence à Sainte Irène, la Aghia Irini que les marins étrangers appellent Santa Irini.

Ce nom est conservé et évolue en Santo Rini puis Santorini.

Après le rattachement de l'archipel à la Grèce en 1840, celui-ci reprend officiellement le nom antique de Théra mais le nom de Santorin est toujours largement utilisé. Le nom officiel d'une des anciennes capitales de l'île, Pyrgos Kallistis, en français « Tour-de-Kallisté » fait référence à l'ancien nom de Kallistē (la plus belle) de l’époque archaïque, qui sera attribuée ultérieurement à la Corse.

Une île en forme de croissant ouvert vers l'ouest et au profil dissymétrique : son littoral occidental est constitué de hautes falaises et l'altitude décroît progressivement vers la côte orientale qui est généralement basse et y accueille quelques plages de pierres ponces, graviers et poussières noires.

L'île actuelle de Santorin est née de l'éruption minoenne survenue vers 1600 av. J.-C. qui détruit partiellement l'ancienne île dont elle est un fragment, de même que les îles de Thirassía et Aspronissi.

D'après Hérodote, l'île est habitée par les Phéniciens lorsque le héros Théras fonde la colonie dorienne de Théra, à l'époque archaïque.

Par la suite, elle est occupée par différentes puissances : la ligue de Délos, l'Égypte ptolémaïque, les Romains, l'Empire byzantin, le duché de Naxos et les Vénitiens de 1204 à 1579, les Turcs jusqu'en 1821 et enfin la Grèce après le traité de Londres de 1840.

En 1956, l'île est touchée par un tremblement de terre qui fait une cinquantaine de victimes et détruit plus de 2.000 habitations.

En 1970 sont mises au jour les fresques d'Akrotiri dont les plus connues sont celles dites des « enfants-boxeurs », du « pêcheur » et des « singes bleus », témoins de la civilisation minoenne remontant au IIème millénaire avant notre ère. D'importantes collections de céramiques ont été aussi dégagées du champ de fouilles. Ces œuvres d'art ont été épargnées par l'éruption minoenne et ensevelies sous les cendres volcaniques et la ponce.

L'eau douce y est précieuse pour une île quasi-désertique qui n'a que très peu de réserves et aucune source naturelle. Jusqu'au XIXème siècle, les habitants récupéraient dans des citernes l'eau de pluie tombée sur les toits. Aujourd'hui, une usine de désalinisation d'eau de mer produit l'essentiel de l'eau courante, maintenant devenue potable.

De nombreuses piscines ont d’ailleurs été construites depuis, suite au développement touristique.

La pauvreté du sol recouvert d'une épaisse couche de cendres et son acidité ne permet que quelques cultures d'une variété spécifique et très ancienne de vigne, l'Assyrtiko, au rendement très faible (10 à 20 % du rendement de la vigne française ou californienne) mais naturellement très résistante au phylloxéra.

Poussant à même le sol sans aucun tuteur, les pieds sont plus espacés que partout ailleurs à cause de la sécheresse du sol, la principale source en eau étant celle de la rosée et la brume marine.

Les branches sont seulement disposées en anneau spiralé et les grappes pendent au centre à l'abri du vent. Elle donne un vin recherché très sec, à l'acidité prononcée, liée à la nature du sol, comparable au Visanto avec en plus des arômes citronnés.

Il laisse au fond des verres d’importants dépôts noirs.

Haut-lieu du tourisme en Grèce, l'archipel de Santorin et son île principale sont accessibles par des navires de tout gabarit qui peuvent mouiller dans la baie mais seul le port d'Athinios, où accoste la majorité des visiteurs, permet le débarquement de véhicules. Un aéroport construit dans l'est de l'île, près des plages de Kamari et de Périssa, permet aux petits porteurs de s'y poser et assure l'été une relation quasi-permanente avec Athènes.

Les villages situés sur la falaise, Fira, Oia, disposent chacun d'un petit port dans la caldeira auxquels ils sont reliés par un chemin escarpé permettant de les rejoindre à pied ou à dos d'âne, ou encore par un petit téléphérique à Fira.

C’est au sud, après avoir caboté dans l’ancien cratère de l’impressionnant volcan de huit kilomètres de diamètre, qui en explosant mis fin à la civilisation Minoenne et participa aux « 10 plaies d’Égypte » à l’époque de Moïse, au petit port bien abrité de Vlichada que Paul décide de mouiller Eurydice.

Pour s’y poser quelques jours et faire un peu de tourisme et d’avitaillement avant de rejoindre la Crète et Héraklion, cap au sud.

Et c’est là qu’Irina Dichnikov a choisi de rencontrer « son » Paul, en service commandé, pour lui faire part d’une série d’informations « abracadabrantesques ». Au troisième jour de l’escale. Matilda et Florence, très sur leurs gardes, face à cette femme toute rose et blonde, soufflée comme un bout de guimauve à la fraise, au large sourire et aux yeux d’un bleu délavé intense affublée de son accent à couper à la tronçonneuse : une concurrente, évidemment que Paul qualifie même de « chère sublime » à plusieurs reprises !

Et à qui il fait les honneurs du bord avant qu’ils ne cassent tous la croûte sur le pont arrière, sous l’immense taud capelé en travers de la bôme de grand-voile.

C’est plus un pique-nique de salades-crudités et les célèbres tomates-cerises locales, avec charcuterie, qu’un vrai repas. Même si le vin est frais et les glaçons nombreux dans quelques verres d’ouzo autochtone à la limpidité ainsi troublée.

« Et tu viens jusqu’ici pour m’enlever au profit de tes patrons de chez Sukhoï, dis-moi ? Tu ne vois pas que je suis en vacances ! »

Il ne s’agit pas de ça, même si on dit qu’Allen a des soucis avec le « mur de la chaleur » pour ses prototypes.

Paul n’en sait rien : « J’ai rencontré le bonhomme à Washington et New-York en février dernier. Il ne m’en a pas parlé. Je l’ai juste invité à Aubenas si nos présidents et administrations réciproques en sont d’accord… »

Et les ingénieurs de chez Sukhoï, n’ont-ils pas le droit aux mêmes égards ?

« Si ! Et aux mêmes conditions : avoir l’accord de nos ministères réciproques. Mais là, je ne suis pas bien sûr qu’en ce moment vous soyez en odeur de sainteté dans les dits ministères après le crash du MH17… »

Ils ont pourtant plus de 300 « apprentis » marins autour du Mistral à leur livrer, à Saint-Nazaire…

Qu’il ne lui en parle pas : « Au Krrrremlin, ils sont au borrrrd de la crrrrise de nerf avec la crrrrise ukrrrrainienne ! »

Alors, devoir gérer en plus un tir au pigeon sur des civils par des moujiks ruinés par les alcools forts…

Mais n’est-elle pas russe, et donc prorusse, pour parler ainsi de la sorte, à revers des thèses officielles de ses autorités ?

« J’ai la double nationalité pour être née Ukrainienne, à l’époque de l’URSS. » Donc avant la création de l’État de Kiev. Elle connaît les « gens de là-bas » et sait de quoi elle parle.

« Justement, mon ami Paul. Sais-tu qui était à borrrd  de l'avion abattu ? »

Et comment le saurait-il : il était en mer adriatique, pas dans l’avion.

Un certain Van Molenbeek. « Trafiquant d’armes et gérant d’un hedge-fund berrrrmudien arrrchi-milliarrrdairrre… Ça ne te dit rrrrien ? »

Paul feint de ne pas réagir… « Trafiquant d’armes ? Je ne les fréquente habituellement pas. Tu sais, je connais plein de monde, même des milliardaires, mais je crois que c’est surtout plein de monde qui me connaît ou se vante de me connaître… même des milliardaires ! »

Qu’elle en rit de bon cœur.

Alors que la mine de Matilda se fige : une « couverture » qui saute, au moment où la BES se bat pour éviter d’être entraînée dans la faillite de son plus gros actionnaire devenu « indélicat » alors que Paul envisageait de se resservir de ce faux-nom pour ouvrir des comptes encore ailleurs !

Voilà qui pourrait faire désordre.

Et celle de Florence reste impassible à tenter de repérer quelques marsouins qui les avaient pris d’amitié depuis quelques jours tout en guettant d’une oreille distraite les gazouillis d’Annabelle qui est censée faire la sieste dans le carré.

« Nos serrrvices ont fait le rrrrraprrrrochement, figurrrre-toi ! »

Quels rapprochements ?

« On dit que Molenbeek a détourrrrné de l’arrrrgent sale au prrrrrofit du gouverrrnement frrrrançais ! »

Encore des histoires de corruption ? 

« Je n’y crois pas. Tu sais, mon pays est ruiné et tout le monde suspecte tout le monde de tout et de n’importe quoi, quand il s’agit d’argent, que ça en devient vraiment pénible et invivable… »

Et puis tout d’un coup : « Dis donc et ton prrrrototype, quand l’as-tu piloté pourrrr la derrrrrnière fois ? »

Le Nivelle ? La dernière fois ? « Normalement je n’ai pas à te le dire, puisque c’est un secret d’État. Mais à toi qui est un agent de grand talent qui doit forcément rentrer avec des « petits-beurre » à se mettre sous la dent, je peux t’avouer que la dernière fois, c’était le 14 juillet dans la matinée pour le convoyer de Cambrai à Évreux. Mais je ne te dirai pas pourquoi. Un vol de même pas 20 minutes, pour un avion qui aurait dû se trouver au secret sur une autre base militaire secrète. »

Fin juin, n’était-il pas à Orange ?

« Qui ? Moi ou l’avion ? Si je ne m’abuse, on était entre la Normandie les week-ends et l’usine ardéchoise en semaine, ma chérie… » répond Paul en s’adressant à Florence qui a cessé de scruter l’horizon et atterrit enfin.

«  Oui… enfin, je ne sais plus. Si tu le dis…

– Je confirme de mon côté, Irina : nous étions tous en Normandie. Pourquoi ? » intervient Matilda.

« Oui, ce n’est pas ce que je voulais dire. Tu étais avec nous, non ?… » acquiesce Florence de son côté.

« Quant au prototype, il aurait dû y être si je ne l’avais pas retrouvé 15 jours plus tard à Cambrai, justement. Pourquoi cet interrogatoire ? » complète Paul.

Parce que la flotte de Mourmansk en transit n’a pas apprécié qu’on lui casse de la vaisselle à bord d’un destroyer qui patrouillait au large de Toulon, avec ce prototype dans une manœuvre audacieuse et pour le moins « inamicale ».

« Tu patrouilles au large de Toulon, toi maintenant ? Et pourquoi tu n’y fais plus escale ? Tes matelots auraient pu apprécier et auraient été accueillis avec joie par les filles du même nom dans les bordels locaux… »

Guidés par la fraternité d’arme des porteurs de pompons de la flotte de Méditerranée tricolore, cela va sans dire.

« Et en févrrrrier, au moment du putsch des séditieux ukrainiens, tu étais où ? »

À Washington vient-il de lui dire. « Peut-être à New-York aussi… »

Matilda confirme : « J’assurai sa protection rapprochée, comme aujourd’hui ! »

Il a besoin d’une protection rapprochée, maintenant ?

Une si « petite-chose » chargée de faire barrage à des projectiles divers lancés sur une si « grande-carcasse » musculeuse ? Il y a de quoi en rire !

« Non pas vraiment, mais d’autres estiment que si. Tu comprends, tout le monde veut savoir de quoi sont faites les céramiques du Nivelle 001. Même les chinois. Les cons, s’ils savaient que ce sont eux qui ont inventé le procédé dans l’antiquité… Enfin passons. Comme Matilda est sympa et pas trop emmerdante, elle est donc montée à bord. »

Merci pour le « pas trop emmerdante »…

« Je ne dirai pas comme toi… Pas si chiante que ça… Enfin, ce n’est pas vraiment ce que je voulais dire non plus. »

Elle cuisine aussi parfaitement le poisson… Enfin, là non plus, ce n’est pas ce qu’elle voulait dire. Florence et ses cafouillages, tout un poème, décidément !

Et si Irina était venue abattre Paul, saurait-elle le défendre ?

« Vous seriez déjà morte ! » fait Matilda en sortant un petit 6,35 de dessous de sa fesse habillée pourtant d’un si petit maillot de bain noir sur sa peau devenue si noire d'avoir pris le soleil…

Surprenante !

« Tu n’es pas venue pour me tuer. Une équipe de « spetsnaz » aurait débarqué et se serait faite arrêtée ou l’aurait déjà fait. Aucun ne viendra. Parce que tu es comme tous les autres à espérer que je vienne vous refiler quelques petits secrets de fabrique. Persuadés que vous êtes qu’il y en a au moins un. Je vous ai pourtant dit à tous que ça tient uniquement dans le procédé de cuisson et de frittage. Pas dans la composition chimique. Quoique, l’un ne va pas sans l’autre non plus… »

Mais c’est tellement facile : « Il suffit de lire les bons ouvrages en la matière et je te jure que même les américains font mieux avec les tuiles de leur navette ! »

Qu’il n’en est même pas parvenu à égaler les performances.

Pourtant ils ont tué Van Molenbeek et pas de façon très discrète, avec le vol MH17.

« Mais c’est qui ce gars-là ? Et qu’est-ce qu’il a à voir avec l’aéronautique spatiale et les céramiques ? »

Il doit y avoir une confusion quelle que part…

« Peut-êtrrrre as-tu rrrrraison, Paul. Mais si je suis z’ici, c’est qu’au moins z'un de mes chefs pense qu’il y a un rrrrapporrrrt étrrroit. »

Qu’il se méfie donc : « Ils ont essayé une fois, ou n’ont rrrrien fait pourrrr l’empêcher. Pourrrquoi pas deux fois ? »

On ne fait pas sauter un avion de ligne avec 300 personnes à bord pour un seul gars puisqu’il est tellement facile de l’attendre au pied de chez lui pour l’allumer discrètement : « Si c’est le cas, ils déjantent totalement, chez toi ! L’abus de vodka, décidément… Et puis tu vas me dire qu’ils ont remis ça pour le vol d’Air-Algérie, tant qu’on y est ! C’est de la folie, Irina ! »

Effectivement…

Alors elle revient à la charge en parlant d’un Canadair aux couleurs de la sécurité civile française aperçu fin février au-dessus de Kiev.

« Tu plaisantes, là, Irina ! Tu me vois en pilote de bombardier à eau ? À éteindre la guerre civile là-bas à grands coups de largages dans les rues pour calmer les esprits et rafraîchir les idées de tout le monde ? Sois un peu sérieuse et adresse-toi plutôt aux responsables de la sécurité civile si c’est vrai, s’il te plaît ! »

Ok. Paul n’a manifestement pas besoin d’en savoir plus sur ces snippers de la place Maïdan : il pourrait se faire des idées…

N’en parlons plus !

Elle s’est re-baignée, a séché à faire le lézard avec ses masses molles dénudées et étalées sur le pont avant, au soleil grec qui cogne quand il s’y met dans son ciel d’un bleu si profond, jusqu’à en devenir rose-crevette trop cuite. Puis elle est repartie prendre son car pour un vol sur Athènes.

En attendant, l’assassinat d’un Van Molenbeek apparaît comme une large bévue.

Mais qui en est à l’origine ?

Si c’est une autre histoire, qui ne doit être ébruitée par quiconque, de toute façon il va falloir que Paul retrouve un nouveau nom d’emprunt. L’ancien nom, ou ce qu’il en reste, venant d’être définitivement jeté en fosse-commune.

Et un nouveau gérant de cet argent qui pourrit décidément tout et tout le monde depuis plus de deux décennies jusqu’à en devenir follement criminel.

Une opportunité à saisir ?

I3 ; Palerme ; jeudi 24 juillet 2014. 

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/09/chapitre-xxxviii.html

 

Commentaires

Flux Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.