L’affaire de pédophilie à Lyon
Journée internationale des violences policières…

Le coup de Chypre !

 

Ils ne verraient rien venir ?

 

Voilà ce qui me surprendrait totalement, parce que la crise des migrants (encore 1.500 sauvés des eaux en provenance de Libye le week-end dernier) est une arme terrible entre les mains du pouvoir turc.

Pensez donc, on parle désormais de 3 millions de réfugiés des zones de combats syriens, déjà accueillis par la Turquie.

Pays qui s’est engagé à les retenir moyennant 3 milliards d’euros lâchés par « Mère-qu’elle », un accord « 1 pour 1 » (un réfugié entré illégalement en Euroland, renvoyé en Turquie moyennant un visa pour un autre ou le même qui s’y trouve déjà) et … l’abolition des visas d’entrée de tous les turcs en UE dès le mois de juin !

Fabuleuse « évasion » à prévoir !

Je te paye, mais tu fais entrer qui tu veux, là-dis-donc !

Sans doute ce qu’on appelle un accord « équilibré »…

Ceci dit, les russes pas du tout partis, ils ont fourni le soutien aérien nécessaire pour virer l’EI de Palmyre et les camps de réfugiés s’implantent en Grèce de Rhodes à Límnos, chassant le touriste dans des îles qui ne vivent que du tourisme, remplis par des charters trucs qui font navette, jusqu’à la faillite des locaux.

Mes « potes-locaux », justement, parlent d’invasion, d’autant que les chasseurs turcs – les mêmes F 16 qui abattent les fleurons de la chasse russe comme au tir au pigeon – patrouillent sans retenue dans le ciel Grec.

Et d’une « invasion » pas que de femmes et de gamins, non ! Il n’y que des « barbus » et des tchadors, qui ne viennent pas tous, et loin de là, de Syrie ou d’Irak : Les chrétiens, ils sont encore loin, très loin de bénéficier des mêmes « facilités » !

Pas un seul Kurde dans le lot des arrivées quotidiennes.

Tout cela ne vous rappelle-t-il rien ?

Moi, ça me fait penser immanquablement à Chypre, pas celle de ce réfugié-amoureux égyptien qui demande l'exil à Larnaca, mais celle des années 60/70, la presse–aux–ordres restée les yeux rivées sur la guerre du Vietnam…

Car il faut se rappeler que la république de Chypre actuelle obtient son indépendance du Royaume-Uni le 16 août 1960 et celle-ci, membre actif de l’Otan tout comme la Grèce et la Turquie, est garantie par un traité qui réunit la Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni.

Ce dernier conserve deux bases souveraines dans le Sud et l'Est de l'île où sont stationnés près de 4.200 soldats britanniques.

Malgré cette paix fugace, les problèmes ne tardent pas à se manifester. Pour les milieux nationalistes grecs, la réunion de l'île à la Grèce est la dernière étape de la « libération » des pays de culture grecque, mais la minorité turque (18 % de la population) ne l'entend pas ainsi et les affrontements se multiplient pendant la décennie de 1960, surtout en 1964 et 1967, et plusieurs dizaines de personnes trouvent la mort, tant côté turc que grec.

Le gouvernement du président Makarios, où les deux communautés sont représentées, peinait à maintenir un équilibre.

Lorsque la dictature des colonels se met en place en Grèce, de nombreux opposants Grecs se réfugient alors à Chypre.

Et le 15 juillet 1974, la garde nationale dirigée par des officiers Grecs acquis aux colonels lance une tentative de coup d'État contre le président Makarios avec l'aide du groupe armé de « l'EOKA B » (branche armée et dissidente du mouvement « EOKA » qui souhaitait réaliser « l'Enosis », l’anschluss-local, par des voies politiques).

Le 20 juillet, la Turquie intervient alors militairement arguant la protection des intérêts de la minorité turque, en lançant l'opération « Attila », et occupe le Nord de l'île en deux jours (s'assurant le contrôle de 38 % du territoire).

En Grèce, le refus de l'armée de s'impliquer plus avant dans ce conflit provoque d’ailleurs la chute de la dictature des colonels.

Malgré la restauration de la république chypriote, la Turquie refuse de se retirer et impose la partition du pays de part et d'autre de la « ligne verte » (appelée « ligne Attila » par les Turcs).

200.000 Chypriotes grecs sont contraints à l'exode entre 1974 et 1975, chassés du territoire occupé par la Turquie. Les Chypriotes turcs sont forcés de leur côté de s'installer au Nord en 1975 à la demande de leur chef Rauf Raif Denktaş, lors de pourparlers à Vienne (Autriche).

Le 13 février 1975, se met en place l'« État fédéré turc de Chypre » qui n'est reconnu que par la Turquie.

En 1983, il devient la « République turque de Chypre du Nord ».

L'ONU désapprouve cette occupation dans sa résolution 541 du 18 novembre 1983, laissée depuis lettre-morte. 

L'UNFICYP prend le contrôle de la ligne verte et fait respecter le cessez-le-feu. De nombreux Chypriotes grecs et turcs, chassés de leurs terres, s'exilent à leur tour en Grande-Bretagne.

Et la « République turque de Chypre du Nord » s'appauvrit en raison de l'embargo international, tandis que la Turquie mène une politique de colonisation de Turcs d'Anatolie vers la partie nord de Chypre (politique condamnée par des résolutions de l'ONU), ce qui fait passer le pourcentage de turcophones dans l'île de 18 % en 1970 à 22 % en 1997.

On compterait aujourd'hui à Chypre 93.000 colons venus de Turquie.

En 2003, la perspective de l'entrée de Chypre dans l'Union européenne permet un premier dégel, avec l'ouverture de points de passage sur la ligne verte, et une mission de bons offices du secrétaire des Nations unies, Kofi Annan.

Le plan Annan, intervenant après trente ans de négociations infructueuses, propose d'instaurer un État confédéral, chaque État confédéré devant permettre l'installation (ou le retour) de 33 % au plus de résidents de l'autre communauté sur son sol.

Bien que le nombre de Chypriotes turcs soit insuffisant pour atteindre ce taux au Sud, alors que le nombre de Chypriotes grecs est largement suffisant pour l'atteindre au Nord, ce plan fut accepté à plus de 65 % par les habitants du Nord de l'île, mais rejeté à 70 % par ceux du Sud lors d'un référendum : En effet, pour les Chypriotes grecs ayant été chassés du Nord, la limitation à 33 % était inacceptable, étant donné qu'ils étaient environ 79 % des habitants du nord avant 1974 !

Pour les Turcs en revanche, cela revenait à sauvegarder l'essentiel de leurs acquis tout en revenant dans la légalité internationale et en échappant à l'embargo et à la dépendance vis-à-vis d'Ankara.

Au cours de ce référendum d'ailleurs, pour la première fois, des manifestations massives, rassemblant jusqu'à 50.000 personnes, ont eu lieu dans la partie occupée de Chypre, au cours desquelles la communauté chypriote turque a contesté ouvertement la politique sous tutelle d'Ankara du « président » Rauf Denktash, exigé sa démission, et exprimé son souhait de rattachement à la partie sud.

Le 1er mai 2004, la République de Chypre entre dans l'Union européenne alors qu'une partie de son territoire est toujours occupée militairement par la Turquie, et depuis, l'inégalité économique entre les deux parties s'est aggravée. 

Tout progrès vers une solution à ce conflit qui sépare les deux communautés depuis 1974, semble désormais largement lié à l'avancée des négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'UE : Le retrait d'Ankara de Chypre est en effet l'une des conditions impérative de cette adhésion.

Notez que depuis, certains cerveaux fêlés voient bien un « Grexit » autorisant dès lors l’entrée de la Turquie dans l’Euroland !

La création depuis 2005 de points de passage entre les deux côtés, permet aussi aux populations de renouer des contacts et donne une lueur d'espoir en vue d'une amélioration de la situation.

En 2006, pendant la guerre du Liban voisin, Chypre sert de zone d'exfiltration aux milliers d'étrangers fuyant le pays. Par ailleurs une importante communauté libanaise maronite s'est installée à Chypre-Sud, à la suite de la guerre civile libanaise.

Le 3 avril 2008, malgré l'opposition de l'armée turque, la rue Ledra dans le centre de Nicosie, coupée en deux par un mur depuis 1974, est rouverte et devient le premier point de passage du centre de la ville.

À partir de 2013, la crise financière internationale frappe sévèrement l'économie chypriote, contraignant le gouvernement à une politique d'austérité à laquelle le parlement cherche à résister : Les Chypriotes perdent confiance dans les instances multilatérales et réagissent en développant l'économie informelle (ce qui guette de plus en plus la « Gauloisie-splendide »).

Toutefois, les ressources gazières découvertes au large de Chypre pourraient à terme aider à la sortie de crise.

Il faut se rendre compte que Chypre était le plus riche des dix nouveaux États-membres de l'Union européenne en termes de PIB par habitant à prix courant : Il s'élevait en 2008 à 28.600 €.

En 2007, la croissance a atteint 4,4 %, le taux de chômage 4,2 % et l'inflation 2,2 %. Et Chypre affichait un solde budgétaire de 3,3 % en excédent, la dette publique n'était plus que de 59,8 %.

En matière de réformes structurelles, le gouvernement chypriote a défini une stratégie en trois points : Libéralisation de l’économie, développement de l’« économie de la connaissance » et recherche d’un développement durable s’appuyant sur la modernisation des infrastructures de base et le capital humain.

Depuis le 29 avril 2005 date où la livre chypriote a intégré le mécanisme de taux de change européen, dit « MCE II », qui la lie à l'euro, une demande officielle d'intégration dans l'union monétaire envoyée à la BCE et à la commission européenne le 13 février 2007 a reçu un avis favorable en mai 2007 : Chypre, en même temps que Malte, a finalement adopté l'euro et pu émettre ses premiers pièces et billets le 1er janvier 2008, au taux de 1 EUR = 0,585274 CYP, soit 1 CYP = 1,7086 EUR.

« Depuis 1974, l’île est un paradis fiscal, une plaque tournante pour les capitaux légaux et illégaux. Les capitaux du Moyen-Orient y ont d’abord trouvé refuge, au moment de la guerre du Liban. Les fonds secrets de Slobodan Milosevic et de ses sbires y sont transités pour financer leur guerre en Serbie. Les armateurs grecs sont venus y cacher leurs richesses. Les oligarques russes ont choisi d’y abriter une partie de leur fortune, avant de la rediriger vers l’Europe ou le reste du monde. Selon l’agence Moody's, les avoirs russes dans les banques chypriotes sont estimés à 23,8 milliards d’euros sur un total de 70 milliards. Les banques russes détiendraient à elles seules plus de 12 milliards d’euros. »

Toutefois, Chypre n'a pas été épargnée par les perturbations de l'économie dans le monde et l’économie de Chypre présente certaines faiblesses structurelles. Sa balance commerciale est structurellement déficitaire (– 5.270,7 milliards d'euros, soit 34 % du PIB), en raison de son tissu industriel modeste.

C’est le secteur des services qui tire le pays vers le haut.

Le secteur financier est hypertrophié (40 % du PIB), gavé aux capitaux de l’Est.

Le secteur du tourisme, qui ne représente plus que 12 % du PIB du pays, souffre d'un manque de compétitivité croissant.

De 2008 à 2013, le chômage explose, passant de 4,2 à plus de 16,3 %. Le PIB par habitant diminue et le pays entre en récession en 2009 et de nouveau depuis 2010, atteignant – 2,4 % au deuxième trimestre 2012.

Fin 2012, Chypre doit demander une aide de 17 milliards d'euro à l'union européenne pour soutenir son économie touchée par la crise grecque.

Des politiques d'austérité sont mises en œuvre pour réduire les déficits publics, entraînant une baisse du niveau de vie.

La précarité se développe et 22 % de la population est en risque de pauvreté : Bienvenue « au club » !

Et les autorités s’obligent au premier « Bail-in » d’Europe sous la pression de la Troïka, la même qui a mis à genoux Athènes !

En début d’année, avec plusieurs mois d’avance sur le calendrier, on a appris que le dernier euro des 17 milliards avancés a été remboursé : Chypre, malgré les malheurs subis par cette île s’est définitivement redressée.

Un exemple de « médecine-qui-marche » !

Faites donc le parallèle d’avec la Grèce, ruinée, incapable de garder ses frontières maritimes, qui s’en laisse compter à la fois par la troïka à s’en faire dicter ses propres réformes et un voisin turc, réputé « sûr », qui use du flot migratoire incontrôlable pour « annexer » des îles et vous avez compris qu’il ne faut décidément pas laisser tomber la Grèce, même l’ultra-gôchiste actuelle.

C’est ce pays qui a porté toute une civilisation qui nous a donné la racine de tous nos « mots-savants », bien avant le latin !

Il devient le dépotoir de toutes les misères humaines du Moyen-Orient avant que ses frontières soient repoussées jusqu'au milieu de la mère Égée par la Turquie…

Un jeu bien trouble que de déplacer, de facto, toutes ces frontières, d’île en île, et de fermer les portes de sortie en profitant de la faiblesse du pays intermédiaire qui sert de serpillière !

Bien sûr, « billet » parfaitement politiquement-incorrect de ma part, qui ne sera repris nulle part : On préfère vous bassiner avec les avions de « Poux-tine » qui n’existent pas, les délires du candidat « Trompe », où je ne sais quels autres terroristes, alors qu’ils arrivent, dissimulés, maquillés, d’Afghanistan, du Pakistan et d’ailleurs jusqu’aux portes d’Athènes !

Il paraît qu’il y en a même qui campent à la Pláka, au pied de l’Acropole pendant qu'on vire ceux échoués place du Colonel Fabian, au pied du siège du PCF: Tout un symbole…

Chez vous, ils iront jusqu'à l'orée du bois de Boulogne-Paris-XVI, que j’en rigole toujours autant, moi l’exilé !

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/03/le-coup-de-chypre.html

 

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