Mains invisibles : Chapitre XXIX.2 : De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (2/2)
Mains invisibles : Chapitre XXX.2 : Kiev (2/2)

Mains invisibles : Chapitre XXX.1 : Kiev (1/2)

 

Chapitre XXX.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Kiev (1/2)

 

Tout le monde se souvient que dans la nuit du 29 au 30 novembre 2013, environ 10.000 manifestants sont délogés du Maïdan par la police anti-émeute. Cette évacuation fera plusieurs dizaines de blessés entraînant des protestations internationales, un appel à la grève générale, de nouveaux rassemblements, l'occupation de la mairie de Kiev, le blocage des sites gouvernementaux ainsi que le limogeage de plusieurs personnalités dont le maire de Kiev. Le nombre de manifestants serait alors de l'ordre de plus de 100.000 personnes, réclamant le départ du président Viktor Ianoukovytch qui aura été élu sur un programme de rapprochement avec l’UE et qui a fait volte-face il y a peu de temps, pour négocier un accord économique avec la Russie, pourvoyeuse de gaz.

Les finances publiques sont aux abois et l’ardoise est gigantesque, alors même que le président russe manie la carotte et le bâton pour faire rentrer l’Ukraine et ses ports militaires en eaux profondes dans le giron de la fédération russe.

Plus tard, le 8 décembre, les militants de Svoboda abattent la statue de Lénine installée depuis 1946 près du marché de Bessarabie, symbole de la « domination russe » sur leur pays. Cette journée a également connu la plus grande manifestation depuis la révolution orange de 2004 : un million de personnes selon les organisateurs.

Une contre-manifestation de 1.500 personnes, pro-Ianoukovytch, a également été mise en place, mais les participants étaient rémunérés, voire convoqués.

Vitali Klitschko, officiellement soutenu par les Démocrates et les Républicains des États-Unis, ainsi que par la CDU d'Angela Merkel, est l'un des leaders des manifestations, même si l'ancienne Première ministre Ioulia Tymochenko, toujours incarcérée à ce moment-là, exerce une certaine influence.

Plusieurs prêtres de l'Église orthodoxe d'Ukraine du Patriarcat de Kiev se joignent aux manifestants, organisant hébergements et prières collectives, pour protester à la fois contre le régime et contre le prosélytisme du Patriarcat de Moscou.

Le sénateur républicain John McCain et son homologue démocrate Chris Murphy, prennent la parole devant les manifestants et rencontrent les trois chefs de l'opposition, y compris Oleh Tyahnybok, leader du sulfuereux parti Svoboda.

Le 9 décembre, le site internet de ce dernier est devenu inaccessible.

Le 15 décembre, selon Interfax-Ukraine, jusqu'à 200.000 manifestants pro-européens descendent dans les rues de Kiev. Le 17 décembre, Vladimir Poutine et Viktor Ianoukovytch se mettent d'accord à Moscou sur un plan d'action visant à redéfinir les relations économiques russo-ukrainiennes.

Le 22 décembre, l'opposition ukrainienne s'engage à continuer les manifestations pro-UE, malgré la signature d'un accord économique avec la Russie quelques jours plus tôt.

Le 25 décembre, une journaliste ukrainienne de l’Oukraïnska Pravda, Tetiana Tchornovol, est agressée par deux hommes dans la banlieue de Kiev, provoquant un tollé dans le pays. Selon l'opposition ukrainienne, cette agression serait due à ses articles très critiques envers le président Viktor Ianoukovytch et ses proches. Ces derniers parlent de « provocations » visant à les discréditer en étalant des rumeurs de corruption effroyable : plus de 30 millions de dollars détournés !

Le 27 décembre, une loi rédigée par le gouvernement Azarov II dispose que l’envahissement de bâtiments publics, qui conduit à « la perturbation de leur fonctionnement normal », est dorénavant inscrite dans le code pénal ukrainien comme d’un délit.

Le 1er janvier 2014, une marche est organisée par le parti d'extrême-droite Svoboda, durant laquelle 15.000 torches sont allumées pour célébrer le 105ème anniversaire de la naissance de Stepan Bandera, figure majeure du nationalisme ukrainien, qui combattit les forces polonaises dans les années 1930, puis les Soviétiques dans les années 1940 et 1950.

Le 3 janvier, après avoir été interrogé par la police, un membre du parti Svoboda Andriy Illienko et son avocat Sydir Kizine sont brutalement attaqués à la sortie d'un commissariat à Kiev. Ces deux individus sont gravement blessés : selon Svoboda, Illienko aurait sa mâchoire brisée. Selon la police, il n'aurait que le nez cassé.

Le parti explique qu'il y a eu « tentative d'assassinat. »

Le 12 janvier, des manifestations, qui comptent 10.000 à 50.000 personnes, se tiennent sur la place de l'Indépendance. Le 15 janvier, le gouvernement interdit encore une fois tous les rassemblements publics et manifestations à Kiev. Le 16 janvier, le Parti des régions et le Parti communiste d'Ukraine adoptent des lois anti-manifestations au Parlement Ukrainien.

L'opposition surnomme cette journée le « jeudi noir » expliquant que « désormais, la démocratie ukrainienne est morte », puisque ces lois sont le fait « d’une dictature interdisant toute raison de se rassembler, de vivre, où il n'y a aucune loi, plus aucune liberté et aucune procédure légale. »

La loi n° 3879, qui restreint la liberté de l'information et d'autres libertés fondamentales, a été dénoncée de son côté par Reporters sans frontières.

Le 19 janvier, une manifestation de 200.000 personnes se déroule dans le centre-ville de Kiev pour protester contre ces nouvelles lois anti-manifestations. Le rassemblement est mené par l'opposition et accompagné par des ONG comme International Renaissance Foundation. Elle est marquée par la première réapparition de la journaliste et militante anti-gouvernement Tetiana Tchornovol depuis son agression.

De nombreux manifestants défient les lois en vigueur en portant des masques.

De leur côté, des activistes, dont le contre-amiral de la Marine ukrainienne Igor Tenioukh, appellent les militaires à rejoindre les manifestations, et les forces policières à ne plus exécuter aucun ordre donné par le gouvernement.

Les 21 et 22 janvier, 3 personnes sont tuées lors d'émeutes dans la rue Hrouchevski. Le 21 janvier, le premier décès est constaté lorsqu'un jeune homme de 22 ans est tombé d'une colonne de 13 mètres de hauteur alors qu'il était poursuivi par la police, sans en savoir plus sur les circonstances de ce décès. Le second décès a lieu le 22 janvier, lorsque la police abat un homme tentant d'escalader une barricade policière.

Le troisième a également été tué par la police.

D'autres heurts se déroulent entre manifestants et forces policières, avec des jets de cocktails Molotov.

Des activistes sont portés disparus pendant que ceux-ci se faisaient soigner à l'hôpital.

Les activistes Ihor Loutsenko et Iouri Verbitsky sont enlevés par cinq hommes le 21 janvier à 4 h du matin à l'hôpital Oleksandrivska de Kiev. Loutsenko a été retrouvé agonisant dans les bois, et Verbytsky est retrouvé mort le 22 janvier.

En réponse à cette flambée de violence, le gouvernement autorise la police à prendre des mesures plus draconiennes pour arrêter les émeutes : celle-ci peut désormais fermer les accès routiers et utiliser des canons à eau contre les manifestants, malgré les températures qui atteignent jusqu'à – 10°C.

Malgré cette mesure, 50.000 manifestants se sont encore rassemblés.

Deux douzaines d'hommes cagoulés font irruption dans les bureaux d'une chaîne locale de Kiev à 19 h 59. Ce même 22 janvier, les policiers détruisent un centre médical de la Croix-Rouge dans la rue Hroushevski où des manifestants se faisaient soigner.

À la suite de la diffusion d'images montrant les brutalités et les humiliations exercées par la police, notamment celle d’un manifestant obligé de se tenir entièrement nu par des températures négatives et d'autres roués de coups au sol, les forces de l'ordre ont présenté leurs excuses.

Les « Berkout », forces spéciales ukrainiennes ayant succédé aux OMON soviétiques, s'illustrent aussi par leur brutalité extrême.

À partir du 23 janvier, des occupations d'administrations régionales sont signalées, essentiellement dans les provinces occidentales, traditionnellement plus pro-européennes, comme à Lviv, Ternopil, Rivne ou Jytomyr.

Les promesses de Viktor Ianoukovytch, le 24 janvier d’un remaniement du gouvernement, d’amendements des lois répressives récentes, sont interprétées comme un recul du pouvoir et n'ont pas eu d'effet immédiat sur la contestation.

À cause de risques croissants pesant sur les installations nucléaires du pays et sous l'insistance de l'AIEA, les services de sécurité déclenchent le 27 janvier une opération anti-terroriste visant à garantir la sécurité de ces sites.

Le 28 janvier, le Premier ministre Mykola Azarov démissionne, tandis que les récentes lois répressives sont abrogées à la Rada, le Parlement.

À l'issue d'une journée de violents affrontements durant lesquels la police a dû essuyer de nombreux jets de pavés, le 18 février les autorités affirment que la violence doit cesser et donnent un ultimatum fixé à 18 h 00.

Le 19 février à 3 heures du matin, les forces de l'ordre tentent de reprendre Maïdan, après que des manifestants se soient dirigés vers le parlement. Six policiers sont tués à Kiev. Des assaillants prennent le bâtiment de l'administration régionale de Lviv, ainsi que la procurature régionale, et attaquent la mairie de Ternopil.

Le premier ministre s'adresse au pays déclarant que les « émeutiers ont franchi les limites ».

Au 19 février, vingt-cinq morts sont dénombrés : quinze manifestants, un journaliste et neuf policiers et le rôle des « titouchky », des provocateurs payés par le pouvoir, dans les troubles est dénoncé par l’opposition.

Avec l'accord du ministre de l'Intérieur Vitaly Zakhartchenko et faisant suite au déclenchement d'une opération anti-terroriste, les forces de l'ordre sont autorisées le 20 février à faire usage de la force létale et tirent désormais à balles réelles sur des manifestants considérés par les autorités comme responsables de l'escalade de violence, lesquels sont alors notamment la cible de snipers.

Le Ministère de la Santé publiera un bilan actualisé deux jours plus tard, le 22 février, qui dénombre 82 morts et 622 blessés.

Le même jour, Vladimir Makeenko, maire de Kiev, démissionne du Parti des Régions, le parti du président, « pour arrêter ce bain de sang ».

C’est l’événement qui déclenche l’opération « Snowboard ».

Les chancelleries, qui se consultent depuis le début du mois de janvier, confirment que des éléments russes ont pu franchir la frontière avec du matériel de tir de précision : le pouvoir allait basculer dans la répression féroce de ses propres populations, avec l’aide des russes surpris en pleine immixtion et ingérence active, ce qui reste intolérable pour Londres et Washington à ce double titre, accusant Moscou d’attiser la haine et le feu.

Les Searl de l’US-Navy sont trop loin, alors un commando de 7 SAS britanniques, trois équipes de deux plus leur officier, est volontaire pour être parachuté dans la nuit sur les toits des bâtiments de Kiev, avec mission d’abattre les snippers russes, ou ukrainiens, peu importe.

Un quadrimoteur C 130 Hercules décolle d’Allemagne dans la soirée, projette son commando au-dessus de Kiev dans la nuit et rentre en Pologne refaire les pleins.

Les SAS s’installent et repèrent un à un les tireurs embusqués dans les immeubles entourant la grande place Maïdan.

Qu’ils neutraliseront avant le 21 dans la nuit.

Car, suite à des menaces de sanction de l'Union européenne, les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et français arrivent par ailleurs et entament sur place des négociations avec Ianoukovytch et les représentants de l'opposition.

Le lendemain 21 février, le chef adjoint de l’état-major de l'armée ukrainienne, Iouri Doumanski, donne sa démission pour protester contre les tentatives d'impliquer l'armée dans le conflit.

Dans l'après-midi, après deux journées de négociations entre le Président, les leaders de l'opposition, les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et français et un représentant de la Russie, un accord de sortie de crise est signé par toutes les parties à l'exception du représentant russe.

Peu après, Ianoukovytch annonce sur le site de la Présidence des élections anticipées en 2014, un retour à la Constitution de 2004 et à un régime parlementaire.

Dans la soirée, le Parlement vote à une large majorité le retour à la Constitution de 2004 ainsi qu'une loi abolissant l'article du code pénal au titre duquel a été condamnée l'opposante Ioulia Timochenko qui, très fragilisée sur le plan médical sera libérée avant de partir se faire soigner en Allemagne.

La rumeur insistante circule que le Président Ianoukovytch est directement menacé ainsi que sa famille, par des commandos étrangers parachutés la veille pour l’abattre.

Dans la soirée, le président Ianoukovytch fuit Kiev.

Il s’agit maintenant de récupérer et d’exfiltrer ledit commando britannique en toute discrétion. Les aéroports étant contrôlés par l’armée et les milices, la seule solution serait de récupérer hommes et matériels pour les acheminer discrètement dans la banlieue nord de Kiev, sur les rives du Dniepr.

Seulement si des voitures consulaires et diplomatiques peuvent encore circuler, les récupérer et les convoyer.

Qui dit Dniepr, dit fleuve, donc eau et puisque les hélicoptères n’auront jamais assez d’allonge en territoire possiblement hostile, il faut y envoyer un hydravion.

Et hydravion, dans l’inconscient des forces aériennes occidentales, c’est « Charlotte » !

Une idée aussi « sotte que grenue » qui « pèsera » hélas très lourd dans les mois qui vont suivre. 

Accéder au sommaire : Cliquez ici !

 

Commentaires

Flux Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.