« Quo vadis Air France ?... » par Christian ROGER (2/2)
Mains invisibles : Chapitre XXIX.2 : De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (2/2)

Mains invisibles : Chapitre XXIX.1 : De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (1/2)

 

Chapitre XXIX.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (1/2)

 

Jet-lag « à l’envers », le plus difficile à récupérer, pour un vol vers Hong-Kong sur un monstrueux A380 « deux ponts », dont tout l’équipage ne manque pas de défiler pour quelques autographes devant la rangée où Paul et Miho, qui a reçu ses ordres indirectement de Pékin, où ils se sont installés et ce, malgré la fausse identité belge sous laquelle Paul voyage…

Incognito, n’est-ce pas ?

Le séjour est court et on évitera heureusement les drogues laxatives qui auront laissé un mauvais souvenir de son premier voyage dans l'empire du milieu à Paul.

À peine le temps de se restaurer hors un thé et un biscuit.

Ils arrivent dans la nuit, il fait frais et pluvieux et une voiture les conduits directement au pied du building de la BoC implanté au milieu du quartier des affaires depuis les années 70.

Une époque où HK était encore britannique et ouvert à tout le monde…

L’affaire est entendue en une paire d’heure dès après l’ouverture des portes.

Ouverture d’un compte.

Dépôt et vérification de la fausse procuration.

Descente à la salle des coffres. Ouverture.

Le coffre est vidé de ses certificats.

On remonte l’ensemble dans un bureau à l’avant dernier étage du building.

Cession des titres au porteur, rachetés par la banque qui se frotte les mains dans la mesure où il est de politique constante de rapatrier à Pékin tout le métal jaune disponible sur les marchés avec les dollars disponibles des dépôts : la Chine n’est pas l’atelier du monde occidental pour rien, et se fait payer aussi et encore en dollar américain.

Virement des sommes sur le compte ouvert à peine plus tôt.

Exécution d’un ordre de virement sur le compte de la banque portugaise.

Fermeture du compte, le tout en deux tasses de thé…

Poignées de mains, sourires et courbettes convenus et, sur le trottoir, Paul se fait confirmer par Barbara que l’ensemble des opérations a bien été enregistré, le tout à transformer en euro par « petits-bouts » et que, comme convenu préalablement avec Anjo, les fonds sont repartis sur le hedge-fund des Bahamas…

Retour à l’aéroport, achats de petits souvenirs pour Florence et Annabelle, embarquement sur le vol de San-Francisco, avec de nouveau le défilé de l’équipage qui vient saluer « Charlotte » incognito, n’est-ce pas…

Quand en mars suivant, le véritable locataire dudit coffre refait un détour par ladite banque au bras de sa fille Valérie, « l’économiste », il en ressort abasourdi.

C’est elle qui, furieuse, demande à contrôler le carnet de visite de la salle des coffres et repère la visite de Paul plus d’un mois plus tôt !

Elle se fait montrer la procuration et reconnaît la signature de son père, sans contestation possible.

Il faut dire que le « copié/collé » fabriqué par Paul est un travail très soigné, jusqu’à la pigmentation habituelle de l’encre utilisée par le stylo-plume Mont-Blanc qu’utilise son père, un vieux cadeau de fête des pères où tous les enfants de la fratrie s’étaient cotisés.

Celui-ci serait-il atteint de démence sénile précoce ?

Il a toujours eu un côté paranoïaque et mythomane, tel qu’elle doutait maintenant de l’existence de ses « fameux lingots ».

De toute façon, il n’avait toujours pas expliqué la provenance de ce magot…

Il ne restait plus qu’à faire la tournée imaginée et organisée depuis l’Europe, et finir comme prévu au Japon, même si l’humeur de chien de David n’est pas très « vendeur » auprès des prospects millionnaires chinois, où il faut aussi affronter un anglais des moins académiques pour se faire comprendre.

Et puis il finira en apothéose, en crachant véritablement sur l’avenir de l’Euro dont il prétend qu’il ne passera pas le prochain hiver…

Pas très rassurant pour un ancien patron de la banque mondiale des pauvres, soutenu justement par des dotations publiques d’un panier de devises, dont paradoxalement l’Euro… 
Une affaire qui aura des conséquences dramatiques bien plus tard. 

« Même pas nuit d’hôtel ensemble ? » s’étonne Miho un peu déçue.

Même pas : il s’agit de dormir, parce que ces longs voyages sont épuisants. Et que San-Francisco n’est qu’une étape jusqu’à Washington, avec sa séance d’autographes mais son identité « normale », où il s’agit de rejoindre la délégation française en déplacement.

C’est d’ailleurs là qu’ils retrouvent Shirley et Matilda, mais escortant Madame Nivelle, l’héritière des usines de l’ancêtre général de 14/18, Florence n’ayant pas souhaité retourner aux USA, même pour rencontrer le président, tellement elle est occupée par son chantier normand qui n’avance pas et s’inquiète des fièvres à répétition d’Annabelle, provoquées par une succession de bronchiolites propres à la saison.
Dommage, parce qu'après avoir loupé une visite au Vatican, maintenant celle de son candidat en ses murs, c'est vraiment pas de veine.

Les séances de kinésithérapie respiratoire sont d’ailleurs insupportables pour Paul. À l’une d’elle, il a failli décrocher la tête du chiropraticien… Heureusement que Florence était là pour le retenir ! On a pu ainsi éviter un drame idiot…

Une visite d’État, ce sont les petits-plats dans les grands, un faste incroyable et des visites inutiles de la « haute-culture » américaine.

À Washington, à part les monuments publics construits « façon stalinienne », le seul musée qui fait frémir Paul, c’est celui de l’air et de l’espace…

Plus quelques discours bien sentis mais polis, qui ne servent à rien, puisqu’aucun contrat n’est signé à cette occasion, pas plus qu’aucune discussion engagée sur un accord international voire même seulement bilatéral…

Il faut dire que la délégation française brille par ses larges carences à maîtriser la langue de Shakespeare… ce qui ne facilite pas vraiment les « dialogues ».

Il n’empêche, le Président américain trouve l’occasion de fendre la foule dans les salons de la Maison-Blanche pour une poignée de mains virile à Paul escorté d’Isabelle Nivelle et une tape dans le dos pas très protocolaire.

Il voulait absolument congratuler Paul d’avoir su éviter une catastrophe à Londres l’été 2012.

« D’autant que ma fille et ma femme y étaient. C’est dire si j’étais content de les voir revenir. »

Et Michèle de confirmer que c’était splendide !

« Notez qu'il a fallu que j’affronte le candidat républicain quelques semaines plus tard. S’il avait pu être éliminé ce soir-là, ç’aurait été plus cool ! »

Barack ! « Tu aurais sacrifié ta famille pour ton mandat ? »

Mais non, ce n’est pas ce qu’il voulait dire (lui non plus, façon Florence qui aurait été ravie) : elle avait tellement tenu à y aller…

Il affirme ensuite que le ménage avait été fait à l’agence de Langley.

« J’ai pu virer leur patron et le remplacer par un homme sûr dès le lendemain de ma réélection et on m’a assuré que l’ensemble de l’équipe Megiddo avait été neutralisée. »

Il a juste perdu un ami à Benghazi, dans la manœuvre, l’ambassadeur en Libye.

« Vous oubliez le directeur Almont… Un homme devenu un ami et qui a été bien utile. »

Il n’oublie rien et y était d’ailleurs pour rien. « Tout juste nos services n’ont pas été assez rapides à comprendre et décoder la situation. »

Heureusement, les services du Mossad ont su aussi leur ouvrir les yeux.

« Mais le mieux à votre crédit, c’est qu’avec cette interception, on a pu éviter une énième guerre dans le Golfe… Même si quelle que part, ça pourrait n’être que partie remise. On ne sait jamais… Il faut rajouter que votre collaboration réussie autant qu’improvisée avec les services iraniens les ont fait revenir à la table des négociations. »

On n’en serait pas là sans l’intervention réussie de Paul.

« Bravo et mille fois merci pour tous nos « boys » et d’une façon générale de la part du peuple des États-Unis d’Amérique !

Et si vous ne vous étiez pas précipité à vous faire décorer par mon pays, vous mériteriez bien les médailles de reconnaissance que vous avez déjà reçues.

Hélas, je n’ai pas eu le temps d’en inventer une nouvelle rien que pour vous. Sachez seulement que vous êtes ici chez vous et toujours le bienvenu, Monsieur « Charlotte » ! »

Isabelle biche, presque frétillante à écouter la double conversation, dont celle qu’elle tient en pointillé avec la première dame, alors que le cercle des « convenances » s’est élargi par respect autour du quatuor.

« J’aime bien aussi l’idée que vous ayez pu « nettoyer » enfin tous les comptes crapuleux du personnel politique de votre pays. On va pouvoir enfin parler d’égal à égal avec vos autorités politiques. Savez-vous que ça m’ennuyait beaucoup de voir votre ancien président parler de choses qu’il ne connaissait pas sur le ton du professeur d’école à ses élèves, à chacune de nos rencontres du G20.

Je ne suis pas sûr que le suivant soit meilleur, mais au moins, il n’a plus les moyens d’être malhonnête. C’est mieux pour l’avenir. »

Très au courant, le président Obama…

Lui, il a des services qui fonctionnent correctement et sans aucune suspicion « politicarde ».

Ce qui manque, entre autres, à la France où tout est devenu toujours suspect.

« Et vous en êtes où de vos capitaines putschistes ? »

Très, très au courant, décidément.

« Le Comité Libecciu a été liquidé par le ministre. Alors, je n’en sais plus rien. »

Dommage, dommage.

« C’était un peu « border-line », je l’avoue, mais une excellente initiative de l’amiral Morthe. Pensez-vous qu’il faille que nos services sur place tiennent au courant des développements de cette affaire à quelques autorités de votre pays ? »

« Monsieur le Président, croyez-vous vraiment que des officiers de nos armées puissent devenir des félons ? »

Ça s’est déjà vu…

« Ok ! On verra ça. Je vous laisse, je me dois à nos invités. Merci beaucoup et encore mille fois, Mister « Charlotte » ! »

« C’est qui ? » questionnera le président Landau à un de ses collaborateurs qui ne sait pas quoi répondre.

« Charlotte ! » lui répondra un officiel américain qui maîtrise le francilien-natif presque sans aucun accent.

« Quelques heures de vol, mais de beaux restes… Vous me la présenterez », demande le président à son officier de liaison.

C’est comme ça qu’Isabelle Nivelle se retrouve quelques temps plus tard à tenir la jambe du président français qui se désespère de devoir se la mettre derrière l’oreille une nuit de plus.

Et la source d’un nouveau quiproquo : « Charlotte si je ne m’abuse. Charlotte comment ? Vous êtes française d’ici ? Vous faites quoi dans la vie, charmante Charlotte… »

Isabelle a tout de suite compris qu’il y a méprise et décide de ne pas éventer la couverture de son Secrétaire Général préféré.

« Monsieur le Président, je dirige une usine d’armement en Ardèche, pas très loin de votre Auvergne d’adoption, et j’essayais de vendre quelques missiles à Monsieur Obama. »

Ah oui ? Serait-il acheteur des fameux savoir-faire nationaux tant vantés par son ministre du redressement ?

« Hélas non ! Il m’a dit qu’il avait tout ce dont il avait besoin de trouver sur son propre territoire. Et vous-même, vous lui vendrez quoi aujourd’hui ou demain ? »

Il n’en a aucune idée. « Pour être franc, je ne vois pas ce qui pourrait l’intéresser… ni ce que je fais ici non plus, d’ailleurs. Hors l'immense plaisir de vous croiser... »

En voilà de l’audace, n’est-ce pas ?

Encore un peu, et il lui proposerait bien d’aller faire un tour dans les bosquets des jardins attenants…

Elle s’y prépare en se faisant un scénario chinois dans la tête pour refuser poliment et de remettre ça à plus tard, en France.

L’avertissement se fera ensuite : « Les affaires de justice, je ne m’en occupe pas, je n’interviens jamais. »

Et pourquoi il lui raconte tout ça en entretien quasi-privé ?

« Parce que nous avons une culture de la transparence et de séparation des pouvoirs plus pointue, exacerbée jusqu'à l'intransigeance, que ne l’est la vôtre, Monsieur Landau… »

Des propos bien mystérieux pour un président en pleine tourmente pré-électorale, louvoyant dans un gouvernement aux egos surdimensionnés qui n’avance pas sur les fronts économiques, sociaux, fiscaux et même celui des réformes institutionnelles et de société…

Plus tard, un « conseiller » remettra les points sur les « i » : il s’agit de gros sous.

« Vous savez, cet ennemi qui n’a pas de visage, qui ne vote pas et ne sera jamais élu à votre place… »

Oui, mais déjà, il y a la bonne finance et la mauvaise…

« Monsieur le Président, vous me faites penser à un chasseur ! »

Comment ça ?

« On dit à la chasse qu’un mauvais chasseur qui entend du bruit sous un taillis, se saisit de son fusil, ajuste, vise et tire ! »

Oui, et …

« … Un bon chasseur en fait autant, mais lui… c’est un bon chasseur ! »

Landau ne comprend pas : « Monsieur, il y a la bonne finance qui investit dans l’avenir et les emplois. Et la mauvaise, qui spécule et s’enrichit du chômage et des crises. Celle-là est notre ennemi ! »

C’est justement ce que voulait dire le « conseiller », qui se débarquera tout seul pour rejoindre son administration d’origine un peu plus tard.

En fait, ce que visait le président américain, c’était de faire savoir qu’il n’interviendrait pas sur les actions judiciaires en cours contre les banques qui auront « trafiqué » du dollar avec des pays sous embargo.

Toutes les banques…

Et il aura à le réaffirmer à l’occasion d’un communiqué officiel bienvenu, quand un des majors négociera son amende avant d’être interdit pour un an de trader du dollar, hors le pétrole et la nourriture… 

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