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novembre 2015

Wahhabisme et califat

 

L’amalgame et stigmatisation faciles et dangereux.

 

Je ne suis pas musulman, loin de là : Pour moi, Jésus n’est pas qu’un prophète, mais carrément le fils de Dieu, incarné en Homme pour porter un message universel d’amour et de paix.

Aussi, je ne suis pas vraiment qualifié pour causer d’Islam.

Sauf à travers son histoire, des origines à nos jours, quitte à être incomplet.

 

En revanche j’entends depuis quelques temps déjà d’immondes propos sur la religion de mes « potes-musulmans » provenant d’encore plus incompétents pour en savoir, tout comme j’en ai déjà entendu sur ceux qui sont bouddhistes, juifs, taoïstes, huguenots-hérétiques et autres.

De quoi s’indigner, parce qu’autant insultant à l’Intelligence que ceux-là qui portent le fer et le feu dans le sang au nom de leurs principes religieux hérétiques !

 

Salafisme, sunna, hadiths, wahhabisme, vrai islam, faux islam, sunnisme, chiisme, que des mots souvent prononcés à tort et à travers.

Aucun journaliste, « expert » ou homme politique n’a su définir pédagogiquement ce que représentent concrètement ces concepts.

Même les « meilleurs esprits », dont celui de cet « étoilé » pourtant « philosophe », amalgament pour mieux se tromper.

Et en se trompant d’ennemi, d’adversaire, ils trompent tout le monde, en chrétienté, et mettront en place des solutions de défense contre les agressions dont nous sommes victimes en chrétienté qui passeront à côté des objectifs affichés… alors qu’ils sont nécessaires pour la sécurité de tous !

Si mes sources ne se trompent pas elles-mêmes, il faut distinguer deux grandes branches de l’Islam : Le chiisme et le sunnisme.

Au commencement de l’islam était la loi. Plus précisément la loi d’Allah, c’est-à-dire celle de Dieu. Le Coran, livre-saint des musulmans, représente le verbe incréé d’Allah transmis au monde sous forme de révélations faites au prophète Mahomet par l’archange Gabriel.

(Les abus de substances psychotropes plus l’action du soleil ardent, ça a même permis à Moïse de nous sortir le décalogue, alors bon…)

Ce verbe incréé se traduit en règles, en interdits, et pour faire court en une pratique religieuse.

Tous les musulmans partagent le Coran, mais nombreuses sont les divisions quant à la « bonne » pratique, à l’interprétation des hadiths (témoignages oraux de Mahomet) ou à l’authenticité de ces hadiths.

 

Et la scission entre ces deux courants remonte à la mort de Mahomet soi-même, c’est dire s’ils ont tout pigé à l’époque, en 632, lorsque les partisans du Prophète se déchirent sur sa succession et cherchent à savoir qui sera le plus légitime pour diriger la communauté des croyants.

À ce moment, les futurs chiites désignent Ali, gendre et fils spirituel de Mahomet, au nom des liens du sang.

Ceux qui deviendront les sunnites (les adeptes de la sunna, les règles de Dieu) désignent Abou Bakr, compagnon fidèle de Mahomet. 

 

Concernant la pratique religieuse, les sunnites considèrent qu'il n'y a pas d'intermédiaire entre le croyant et Allah, l'iman ayant seulement un rôle de prédicateur qui commente le Coran.

Les chiites en revanche ont un clergé très organisé et l'iman est un guide indispensable.

Une division qu’on retrouve chez les chrétiens entre Papistes & Orthodoxes et Protestants réformés.

 

Les sunnites ont toujours été majoritaires. Ils représentent aujourd'hui environ 85 % des musulmans du monde, les chiites n'en représentant que 15 %.

Ces derniers sont majoritairement présents en Iran, à Bahreïn, en Irak et au Liban. D'importantes minorités existent au Pakistan, en Inde, au Yémen, en Afghanistan, en Arabie saoudite et au Liban.

L’islam sunnite nous intéresse au premier chef pour plusieurs raisons : Il est le courant musulman majoritaire en « Gauloisie-laïque » et dans le monde, et les terroristes islamistes se revendiquent du sunnisme.

Tous les sunnites partagent les mêmes croyances (Coran et Sunna), mais ils se divisent en quatre « madhabs » (écoles juridiques) ayant des interprétations juridiques (« fiqh ») différentes de ces sources communes.

Le malikisme (majoritaire en Gauloisie et dans le Maghreb), l’hanbalisme (Arabie saoudite), l’hannafisme (Turquie et Asie) et le chaféisme (Afrique de l’Est).

Toutes ces écoles prononcent des fatwas qui désignent, en francilien-natif, des « avis religieux » ayant force de loi pour les musulmans.

Des avis religieux qui dépassent le droit international et peuvent s’appliquer à tous les musulmans, où qu’ils se trouvent dans le monde.

Auquel de ces « madhabs » appartiennent les salafistes ?

 

À aucun : Ils sont millénaristes et promettent l'apocalypse, la révélation, le règne d'Allah pour très bientôt, comme tous les millénaristes de toutes les sectes passées, religieuses et sanguinaires !

Comme tous les autres, il y a tellement de signes qui l'annoncent à l'unisson…

 

Et en effet, ces derniers sont des « réformistes ».

Ils entendent reconstruire l’islam des origines, à la manière des protestants pour le christianisme, et prétendent pouvoir dépasser les fatwas des quatre écoles juridiques susmentionnées.

Bien que ne respectant pas les avis d’une école juridique, ils sont pourtant sunnites.

Et au sein du monde sunnite, leur présence suscite de vives oppositions. Par beaucoup d’aspects, ils sont les héritiers du wahhabisme du XVIIIème siècle qui est une construction théocratique, donc politique, contre le califat des Ottomans. 

Au sein du salafisme, il faut opérer un distinguo entre les « quiétistes », les Frères musulmans et les djihadistes.

Les premiers refusent la politique active, les seconds n’y rechignent pas, les troisièmes s’engagent dans le combat armé sans attendre.

Tous ont pour point commun de s’affranchir des règles des « madhabs », mais tous ne sont heureusement pas terroristes, loin de là : D'où l'absurdité des amalgames et stigmatisations.

En revanche, tous ont le même projet : Restaurer l’islam des origines et convertir le monde entier à leur foi. Ils sont expansionnistes.

En ce sens, les djihadistes ne sont que des quiétistes impatients qui respectent la pensée politique de Sayyid Qutb (Frère musulman égyptien et penseur théologico-politique) : Internationalisme avec Allah en réponse au socialisme nassériste, révolution, hégémonie culturelle.

Notons, d’ailleurs, que la plupart des djihadistes se sont formés chez les salafistes « pacifistes ». La « Gauloisie chrétienne » doit donc refuser de céder du terrain tant à l’islam de combat qu’à l’islam politique.

Peu importe les bonnes intentions de façade.

D’ailleurs, certains salafistes quiétistes prétendent que l’État islamique est « kharidjiste ». Ce qui est faux.

Si la pratique rigoriste (est mécréant celui qui accomplit un acte de mécréance) les rapproche, le « kharidjisme » est une vieille école sectaire islamique principalement présente au sultanat d’Oman.

Et des sectes « chrétiennes », nous en avons aussi, comme les Mormons, les scientologues, autant que chez les juifs comme les Hassidiques et autres…

 

Au sein du sunnisme, le wahhabisme est plus un mouvement politico-religieux saoudien comme esquissé ci-dessus, fondé au XVIIIème siècle par Mohammed ben Abdelwahhab.

Selon cette vision puritaine et rigoriste du Coran, il se veut issu de l'islam sunnite hanbalite et considère que l'islam devrait être « réformé » pour revenir à sa « forme originelle » qu'il définit selon une interprétation littéraliste et conservatrice du Coran et des hadiths.

 

Il me semble que depuis plus d’un millénaire, l’islam sunnite s’accorde pour accepter quatre grands courants, unanimement reconnus comme garants de l’orthodoxie religieuse. Il s’agit des quatre écoles de droit sunnites, dans leur ordre d’apparition ; le hanafisme, le malikisme, le chafiisme et le hanbalisme, leurs noms étant tirés de leurs fondateurs.

Au XVIIIème siècle, le théologien alors controversé, Mohammed ben Abdelwahhab, s’oppose aux quatre grands courants sunnites en proposant sa propre interprétation de l’islam.

Cette nouvelle doctrine est rejetée par son frère Souleyman, de rite hanbalite comme son père, et qualifiée de sectaire par des théologiens des principaux courants sunnites et chiites, au motif qu’elle contredirait les principes fondamentaux de l’islam traditionnel orthodoxe en termes de dogme, de droit et d’interprétation des textes sacrés.

Réciproquement, la mouvance d’Abdelwahhab rejette toutes les autres écoles, qualifiées de « déviantes ».

Et, pour des raisons liées à l’Histoire de la péninsule arabique, au XXème siècle, elle devient la religion officielle du Royaume saoudien, lui conférant ainsi le monopole idéologique.

 

Bien que fortement médiatisée, surtout en ce moment, la pensée wahhabite reste très minoritaire et diffère, voire s'oppose à la plupart des autres doctrines de l'islam : Elle prône notamment une pratique religieuse purement ritualiste, fondée sur un « taqlid » et un « ijtihad » orienté et laissant au second plan certains aspects du « fiqh » actuel.

Les wahhabites rejettent tous les autres courants de l'islam qui ne suivent pas scrupuleusement leurs dogmes, puisqu’à leur tour ils les considèrent comme hérétiques.

D’après eux, les chiites et les soufis ne sont tout simplement pas « croyants » pour les wahhabites.

D’ailleurs, ces derniers détestent les iraniens, situés au nord du Golfe Persique…

 

Et le corpus idéologique avec le salafisme est le même, les deux courants se référant essentiellement à deux figures que sont Ibn Taymiyya et Mouhammad Ibn Abdel Wahhab, mais le wahhabisme diffère du salafisme sur la notion de chef politique.

Leur doctrine rejette toute interprétation du Coran et de la sunna qui diffère de celle du sens orthodoxe conservateur. Les wahhabites rejettent également toute innovation (bid'ah) comme l'invocation d'Allah à travers des saints ou du prophète Mahomet au travers d'une intercession (tawassoul).

Les adeptes disent suivre la doctrine des « gens de la tradition et du consensus » (ahl as-sunna wal-jama`a).

 

Dès lors, le wahhabisme donne beaucoup d'importance à ce qu'il nomme « Thaqafah Islamiyyah ». Et la promotion de la culture islamique est à comprendre avant tout comme le rejet de tout ce qui ne vient pas de l'islam.

La justification théologique viendrait du fait que selon la Sunna, il ne faudrait pas imiter les non-musulmans.

Il est d’ailleurs dans le cas assez facile de faire un parallèle avec le comportement sectaire des Amish.

Mais on peut tout autant retrouver ce type de scissions chez les chrétiens, les « réformés » revendiquant ce même lien direct entre le croyant et Dieu, sans intermédiaire, le pasteur n’étant qu’un guide, alors que le « papiste » se soumet à une hiérarchie ecclésiastique porteuse des principes évangéliques (« soumission » pour le moins légère et « en pointillé », je peux en témoigner personnellement) et diverses branches.

Et tout autant chez les juifs : De toute façon, eux ont l’avantage conceptuel d’être le seul « peuple élu »…

Du coup, le wahhabisme s'est forgé sur une vision très conservatrice de la société, imposant notamment une stricte séparation des sexes.

Mais tout autant justifiant les châtiments corporels, crucifixion, amputation, lapidation, etc. qui nous font tant horreur…

 

Cela a notamment engendré une forte limitation du droit des femmes en vertu du « blocage des moyens » (sadd al dhara'i), principe-clé du droit wahhabite.

Concrètement, dès leur naissance, les femmes sont placées sous l'autorité légale d'un homme, le « gardien » (mahram), qui peut être leur père, leur mari, leur frère, leur oncle ou même leur fils.

Elles ne peuvent rien entreprendre sans son autorisation, que ce soit travailler, voyager, se marier ou même se faire ausculter par un médecin (femme bien sûr).

Elles sont privées du droit de conduire. La plupart des maisons, banques ou universités ont une entrée pour les hommes et une entrée pour les femmes.

À cet égard, l'une des plus grandes références du salafisme, le cheikh Ibn Uthaymin, une figure du wahhabisme saoudien, estime, dans ses consultations juridiques (fatwas), que les femmes de bonnes mœurs ne doivent quitter leur domicile qu'avec l'autorisation du mari ou du « gardien ».

Il précise même, très sérieusement, que « La femme est libre chez elle, elle se rend dans toutes les pièces de la maison et travaille en accomplissant les tâches ménagères ». 

 

En réalité, selon la hedjazie Suhayla Zayn al-Abidin, le wahhabisme a servi à légitimer ce qui n’est rien d’autre que des coutumes locales « najdies » : « Alors que l’islam a permis l’ijtihad (l’interprétation des textes) dans le but de s’adapter aux circonstances correspondant aux différents lieux et aux différentes époques, un groupe d’oulémas, qui n’est pas peu nombreux, s’est contenté de proclamer des interdictions au nom de sadd al-dharaʿi (« blocage des moyens », principe-clé du droit wahhabite). Ceux d’entre eux qui ont appliqué ce principe à la femme l’ont fait parce qu’ils la regardent avec des yeux païens(jahiliyya), et la traitent selon des coutumes et des traditions païennes, qui ne sont en rien une application de ce qu’a apporté l’islam » (Al-Sharq al-Awsat, 30 mai 2004).

 

D’ailleurs, il faut à noter, même si c’est très accessoire, qu'il existe une controverse sur la nature du wahhabisme saoudien.

Pour Yuriy Matashev, « De façon erronée, le wahhabisme est souvent perçu comme une école ou une secte de l'islam. En fait, il s'agit d'un mouvement au sein de l'école du hanbalisme de la branche sunnite de l'islam ».

Alors que pour M. Jarman, la doctrine wahhabite ne cadre pas avec les enseignements traditionnels de l'école hanbalite : « Afin de légitimer leur dynastie et leur doctrine, ils s’appuient sur les travaux de nombreux savants réputés, en particulier ceux d’Ibn Taymiyya. La notoriété du maître, mais surtout sa singularité, servira de lettre de noblesse à Muhammad Ibn ‘Abd al-Wahhâb’ lors de l’instauration de sa doctrine ; un peu comme si Ibn Taymiyya était le père spirituel du wahhabisme ! Il est très fréquent que des leaders ou des mouvements pernicieux se réclament d’un idéal religieux ou nationaliste pour anoblir leurs ambitions. Pour se faire, le charisme d’un Ibn Taymiyya ne sera pas de trop (…) il n’y a pas plus d’affinité entre Ibn Taymiyya et Muhammad Ibn ‘Abd al-Wahhâb qu’il n’y en a entre un Hashémite et un Saoud ».

 

Depuis son émergence au début du XVIIIème siècle, Hafawa Rebhi constate une évolution : « Après avoir démoli les vestiges de la civilisation islamique à La Mecque et détruit les tombes des amis du Prophète Mahomet, les Wahhabites ont fait de « l’excommunication » (Takfir), l’idée névralgique de leur doctrine : « Est mécréant, celui qui invoque à haute voix le Prophète après l’appel à la prière, celui qui visite les tombes et qui y bâtit des Zaouïas. Est mécréant celui qui bâtit des mausolées ». »

Ce qui justifie d’ailleurs la destruction des « lieux de mémoire » de l’Islam, tel les cimetières et maison du prophète ou de sa famille, que ce soit en Arabie saoudite, ou plus violemment les Bouddhas d’orient, les ruines de Palmyre et tant d’autres choses…

Allah est en lien direct avec le croyant, qui n’a besoin ni de figure païenne ni de mausolée pour pratiquer sa religion…

 

Et le salafisme n’est rien d’autre que du wahhabisme, mais poussé à l’extrême.

Le second est « quiétiste » alors que le premier est djihadiste (effort sur soi), guerrier comme d’un devoir, expansionniste comme d’une réalité.

Désormais réalité « politique » avec la proclamation du Califat qui devient sa justification.

Après tout, souvenez-vous, vous chrétiens, de la dernière phrase du « Notre Père » : « Que ton règne vienne sur la Terre comme au ciel, pour des siècles et des siècles ! »

Que croyez-vous que les musulmans attendent tout autant avec ferveur ?

Que pensez-vous d’un imam qui annonce les signes avant-coureurs, tels qu'on peut les constater actuellement quand ils sont dits « mineurs » et annonciateurs de cette imminence-là, alors même que quelques signes majeurs (tremblements de Terre, atmosphère irrespirable) n'attendent que la détestation de l'islam par la Terre entière pour générer la guerre finale débouchant sur le règne d'Allah ?

Le salafisme est certes « millénariste » et apocalyptique, mais s’appuyant sur les textes sacrés, il peut créer l’engouement, tel qu’il devient « attractif », peu importe le prix à en payer pour soi (l'effort sur soi) et pour autrui, de l’avènement annoncé depuis des siècles (des millénaires quand on est juif) du règne du Divin, de son retour sur la Terre des hommes !

Formidablement mobilisateur, faut-il reconnaître pour un croyant, alors qu'il suffirait d'abattre le calife à l'occasion d'un raid aérien pour que l'édifice politico-religieux s'effondre de lui-même…

Alors quand j’entends et lis des propos assimilateurs « wahhabisme/salafisme », même combat, je ne peux que me dire qu’il y a erreur de cible : L’un est « attentiste », l’autre « activiste » et il y a comme un grand écart entre les deux !

 

« On se fourvoie en pensant qu'ils (les saoudiens) soutiennent officiellement Daech », tonne une source gouvernementale.

C'est une absurdité sans nom.

« On n'a jamais eu le moindre renseignement sérieux en la matière. Qu'il y ait des radicaux dans ces pays qui envoient de l'argent, c'est un fait. Mais les autorités renforcent la lutte contre ces financements. Et puis, il faut arrêter de les mettre tous dans le même panier. »

 

Pourtant, bien qu'elle fasse partie de la coalition anti-EI et largue des bombes, l'Arabie saoudite est régulièrement accusée de soutenir les groupes djihadistes.

C’est bien parce que les islamistes ultra-radicaux de Daech sont inspirés par la même idéologie wahhabite que celle du royaume. « Le royaume défend cet islamisme ultra-puritain dont se nourrit Daech. L'Arabie saoudite est un Daech qui a réussi », assène ainsi l'écrivain algérien Kamel Daoud dans les colonnes du quotidien américain « New York Times ».

 

Néanmoins, ce n'est pas la seule raison qui explique les accusations de liens sulfureux entre les Saoudiens et l'EI. Aux débuts du soulèvement populaire contre Bachar al-Assad, le pays du roi Salmane a soutenu l'opposition dite modérée.

Objectif : Aider ces rebelles sunnites à bouter hors du pouvoir le président syrien, alaouite (issu d'une branche minoritaire du chiisme dont je vous rappelle qu’il y a détestation réciproque).

Alors que le conflit s'enlisait, une partie de ces groupes aidés financièrement par le royaume se sont radicalisés.

Certains font même partie des cibles visées aujourd'hui par la lutte anti-Daech. L'Arabie saoudite, prise à son propre piège, a commencé à être menacée par l'EI sur son sol, dès 2014. Depuis, Riyad s'est mis à combattre cet adversaire qu'il a, d'une certaine manière, contribué à faire naître.

 

Le Qatar, petite presqu'île posée sur l'Arabie saoudite, est lui aussi accusé d'entretenir des liaisons dangereuses avec les terroristes de l'EI.

C'est pourtant dans cet émirat grand comme l'Île-de-France que se trouve la base aérienne américaine d'Al-Udeid, où est établie une partie de l'état-major de la coalition anti-EI.

Les soupçons sur une bienveillance des 300.000 Qatariens à l'égard des djihadistes trouvent leurs origines dans l'existence de certaines fondations qui effectuent effectivement des dons pour financer des groupes terroristes.

Une pratique que les autorités de Doha ne cessent de combattre depuis 2013.

Le gouvernement de l'émir Al-Thani a ainsi renforcé son arsenal législatif en 2013 pour endiguer le flux de fonds en provenance du Qatar à destination de divers groupes et individus extrémistes.

 

Dans le viseur, le secteur des œuvres de bienfaisance (et des activités sociales, une autre obligation impérieuse des musulmans).

Une campagne en ligne connue pour financer des djihadistes en Syrie a ainsi été stoppée par les autorités.

Un Jordanien qui travaillait dans une organisation caritative, soupçonné de financer des terroristes a été expulsé.

Des interdictions d'entrer au Qatar ont aussi été émises pour plusieurs personnes soupçonnées d'activités illicites afin de les empêcher de lever des fonds pour financer des groupes terroristes depuis Doha.

Etc.

 

Alors arrêtons de faire l’âne pour avoir du son, puisque le son, en l’occurrence, ce sont des « coups de bâtons ».

Qui plus est, atrocement et aveuglément sanglants.

Si nous étions moins kons et mieux instruits de l’islam, il me semble qu’on mettrait un terme à ces mécénats salafistes en gelant les transferts de fonds, qu’on réglementerait l’activité des mosquées, qu’on expulserait les imams radicaux (ou non) dont les prêches se feraient en arabe (ou en anglais ou en n’importe quoi d’autre) : Il suffirait d’étendre, éventuellement par décret, la portée de la loi n° 75-1349 du 31 décembre 1975 que personne n’est censé ignorer dans ce foutu pays qui est le mien (et que j’aime pourtant tant…).

 

Au lieu de ça, on va chercher des poux dans la tonsure de nos « sachants » à propos de supposés liens entre « radicaux » et quelques entreprises qui donnent encore à becqueter à nos prolos locaux (ou impatriés).

C’est dire si les amalgames sont si faciles qu’ils ne siéent qu’aux imbéciles !

C’est dire si parfois, que je regrette d’avoir des yeux et des oreilles…

Moi « l’immortel-provisoire », parfois, j’ai l’impression de m’être trompé d’époque en naissant ici et pas ailleurs…

Que ça m’en donne des boutons de fièvre, comme ma grand-mère !

 

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/wahhabisme-et-califat.html

 


Hommage au colonel Alain LE GUEN (1952 – 2015)

 

Le lieutenant-colonel Alain LE GUEN faisait partie de ma petite équipe de « guerriers de l’ombre » qui lutte contre la corruption de la classe politique.

 

Nous nous sommes rencontrés, lors d’un repas au Yacht Club de France, en mai 1998.

L’objet de notre rencontre, organisée par quelques amis, était le détournement par François Mitterrand des indemnités de la guerre du Golfe virées en 1991 à la France par le Koweït, les Emirats Arabes-Unis, et l’Arabie Saoudite,

Un fantastique scandale d’Etat, étouffé par les principaux "ténors" de la classe politique et qui l’est toujours…

Alain était alors officier de la DGSE.

L’Etat-major des armées, et en particulier les "services", avaient terriblement mal pris cette affaire. Beaucoup était révoltés. Mais le devoir de réserve qui leur est imposé les empêche d’agir directement sur les affaires politiques.

Nous avions les mêmes origines familiales. Nous étions tous les deux issus d’une famille de marins-pêcheurs à Terre-Neuve, lui de Bretagne, et moi-même de Fécamp.

Un très curieux rapprochement culturel qui forme des hommes droits, tenaces, habitués au risque, mais aussi humain. Il avait fait Saint-Cyr et moi-même une formation de pilote de ligne à l’ENAC. Deux trajectoires bien différentes qui se sont croisées sur une affaire de corruption qui nous a révolté l’un et l’autre.

C’était un peu mon « Ange-gardien ».

Enfin son service, disons…

Une indéniable sympathie nous a rapprochés. Nous partagions aussi le goût pour la voile et la formation humaine des jeunes, par la navigation en haute mer, à bord de grands voiliers-écoles.

Et pendant 17 ans, nous nous sommes suivis, ici et là, en fonction des occasions que présente la vie.

Il est apparu dans les affaires seulement une fois. Très discrètement. Dans un courrier au Président. Il était toujours prêt à foncer. Même très affaibli.

Alain nous a quittés.

Il a été inhumé en Bretagne, le 24 novembre 2015.

Je tenais à lui rendre hommage.

Bonne route et bon vent, Alain.

Et merci encore.

 

Jean-Charles DUBOC

 


Le Califat de l’EI (3/3).

 

Un projet politique basé exclusivement sur le Coran

 

Les États-Unis et leurs alliés ont réagi contre l’EI et le Califat tardivement et avec stupéfaction.

Les ambitions de l’organisation et les grandes lignes de sa stratégie étaient manifestes dans ses déclarations et sur les réseaux sociaux dès 2011, quand l’EI n’était qu’un mouvement parmi les nombreux groupes terroristes présents en Syrie et en Irak. 

 

En 2011, Abou Bakr Al-Baghdadi s’était déjà qualifié de « commandeur des croyants », un titre habituellement réservé aux califes.

Si nous avions identifié les intentions de l’EI plus tôt et compris que le vide politique en Syrie et en Irak lui donnerait tout l’espace nécessaire pour les mettre en œuvre, nous aurions au minimum poussé l’Irak à renforcer sa frontière avec la Syrie et à négocier des accords avec sa population sunnite. Et pourtant, début 2014, « Baraque Au-Bas-Mât » a déclaré au New-Yorker qu’il voyait l’EI comme un partenaire plus faible d’Al-Qaïda. « Si une équipe de basketteurs junior enfile des maillots de la NBA, ça ne fait pas d’eux Kobe Bryant », a-t-il ironisé.

Une erreur stratégique qu’on paye désormais cash en Europe et en Afrique.

 

Punis de notre indifférence initiale, nous attaquons maintenant l’EI sur le champ de bataille en soutenant Kurdes et Irakiens, ainsi qu’au moyen de frappes aériennes régulières, y compris en Syrie. Certains observateurs ont appelé à une intensification de la riposte, parmi lesquels plusieurs porte-la-parole de la droite interventionniste américaine et bientôt européenne qui se sont exprimés en faveur du déploiement de dizaines de milliers de soldats américains, anglais, français, allemands et autres.

 

Ces appels ne doivent pas être rejetés précipitamment : Une organisation qui ne cache pas ses intentions génocidaires se trouve à deux pas de ses victimes potentielles et commet quotidiennement des atrocités sur le territoire qui est déjà sous son contrôle, jusqu’à pousser à l’exil des centaines de milliers de ressortissants, déjà au Liban, en Turquie et dans le reste de l’Europe.

En outre, si l’EI perd son emprise sur les territoires syrien et irakien, il cessera d’être un califat.

Celui-ci ne pourra plus être au cœur de sa propagande, ce qui fera disparaître le supposé devoir religieux d’émigrer pour le servir. 

 

Et pourtant, les risques d’une escalade de la violence sont considérables. Une invasion représenterait une grande victoire pour la propagande des djihadistes du monde entier, qui pensent tous que les États-Unis veulent s’embarquer dans une croisade des temps modernes pour tuer les musulmans.

À quoi s’ajoute notre maladresse lors de nos précédentes tentatives d’occupation.

La montée de l’EI, après tout, n’a été possible que parce que notre occupation de l’Irak a ouvert un espace pour Zarqaoui et ses successeurs.

 

Étant donné tout ce que nous savons sur l’EI, continuer de le saigner peu à peu au moyen de frappes aériennes et de batailles par alliés interposés semble la moins mauvaise solution.

Le coût humanitaire de l’EI est élevé, mais la menace qu’il représente pour les États-Unis et l’occident est ainsi limitée, hors les attentats commis par quelques-uns.

Le noyau d’Al-Qaida fait figure d’exception parmi les organisations djihadistes en raison de son intérêt pour « l’ennemi lointain » (l’Occident).

Les principales préoccupations de la majorité des organisations djihadistes concernent des questions plus proches de chez eux. C’est particulièrement vrai pour l’EI. Abou Bakr Al-Baghdadi a demandé à ses agents saoudiens de « régler la question des rafida (chiites) d’abord, puis des Al-Sulul (sympathisants sunnites de la monarchie saoudienne), avant de s’attaquer aux croisés et à leurs bases ».

 

Les combattants étrangers (ainsi que leurs femmes et leurs enfants) se rendent dans le califat avec un aller simple : Ils veulent vivre selon la véritable charia et nombre d’entre eux cherchent à devenir des martyrs.

Quelques « loups solitaires » soutenant l’EI ont attaqué des cibles occidentales et d’autres attentats se produiront.

Toutefois, malgré le climat de terreur indéniablement instillé par ceux-là, la plupart des agresseurs se sont avérés être des amateurs frustrés, incapables d’émigrer vers le califat.

Même si l’EI se réjouit de ces attentats, notamment dans sa propagande, il n’a planifié ni financé aucun d’entre eux.

On rappelle que l’attaque contre Charlie Hebdo à Paris était principalement une opération d’Al-Qaïda.

 

S’il est contenu, il est probable que l’EI causera lui-même sa propre chute. Il n’est allié à aucun autre pays et son idéologie garantit que cela ne changera pas.

Les terres qu’il contrôle, certes vastes, sont pour l’essentiel inhabitées et arides.

À mesure qu’il stagnera ou que son territoire rétrécira lentement, sa prétention d’être le moteur de la volonté de Dieu et l’agent de l’apocalypse perdra de sa valeur.

À mesure qu’augmenteront les informations sur la misère qui y règne, les autres mouvements islamistes radicaux seront discrédités : Personne n’a jamais cherché à ce point à appliquer strictement la charia en faisant appel à la violence. 

 

Il serait facile d’évoquer, concernant l’EI, un « problème avec l’islam ».

La religion autorise de nombreuses interprétations et les sympathisants de l’EI sont moralement responsables de celle qu’ils ont choisie. Et pourtant, en faire une institution contraire à l’islam peut être contreproductif, notamment si ceux qui entendent ce message ont lu les textes sacrés et vu que de nombreuses pratiques du califat y sont clairement décrites.

 

Les musulmans peuvent affirmer que l’esclavage n’est plus légitime aujourd’hui, et que la crucifixion est condamnable à ce stade de l’Histoire.

Et nombre d’entre eux tiennent précisément ce discours. En revanche, ils ne peuvent condamner l’esclavage et la crucifixion dans l’absolu sans contredire le Coran et l’exemple donné par le Prophète.

 

L’idéologie de l’EI exerce un attrait puissant sur une certaine population. Les hypocrisies et les incohérences de la vie s’évanouissent face à elle. Les « salafistes » sont incollables sur les textes sacrés. Volubiles, ils exposent leurs idées – et même de manière convaincante si l’on accepte leurs postulats.

Juger celles-ci contraires à l’islam revient à les inviter à un débat qu’ils gagneraient.

Les non-musulmans ne peuvent pas plus dicter aux musulmans la manière correcte de pratiquer leur religion.

Et les musulmans ont lancé ce débat depuis longtemps dans leurs rangs. Il existe une autre branche de l’islam qui offre une solution radicale à l’EI. Elle est tout aussi intransigeante, mais aboutit à des conclusions opposées.

 

Abou Bakr Al-Baghdadi est « salafiste ». Le terme « salafiste » est devenu péjoratif, notamment parce que de véritables criminels ont lancé des batailles au nom de cette école de pensée.

Mais la plupart de ses partisans ne sont pas djihadistes et ils adhèrent généralement à des mouvances religieuses qui rejettent l’EI.

Ils sont déterminés à agrandir le « Dar Al-Islam », la terre de l’Islam, y compris au moyen de pratiques monstrueuses comme l’esclavage et l’amputation – mais pas tout de suite.

Leur priorité est la purification personnelle et l’observance religieuse. Pour eux, tout ce qui menace ces objectifs est interdit, comme provoquer une guerre ou des troubles risquant de perturber les vies, la prière et les études.

 

Lorsque Abou Bakr Al-Baghdadi a fait son apparition, certains imam ont adopté le slogan « Ce n’est pas mon califat ».

« L’époque du Prophète était baignée de sang et chacun sait que les pires conditions de vie pour n’importe quel peuple étaient le chaos, notamment pour l’umma (communauté musulmane). »

Pour cette raison le bon choix pour les « salafistes » n’est pas de semer la discorde en créant des factions et en réduisant les autres musulmans à des apostats.

Au contraire, une majorité de « salafistes » pense que les musulmans devraient se retirer de la vie politique.

Ces « salafistes-quiétistes », comme ils sont qualifiés, sont d’accord avec l’EI pour affirmer que la loi de Dieu est la seule valable.

Ils rejettent aussi les pratiques comme les élections et la création de partis politiques.

Toutefois, la haine du Coran pour la discorde et le chaos signifie pour eux qu’ils doivent se soumettre à quasiment n’importe quel dirigeant, même si certains sont manifestement pécheurs.

« Le Prophète a dit : Tant que le dirigeant ne s’abandonne pas clairement au kufr (mécréance), obéissez-lui ».

« Rendez à César ce qui appartient à César » en a dit le Christ.

 

Et tous les « livres de principes » classiques mettent en garde contre les troubles sociaux.

Vivre sans prêter serment rend effectivement ignorant ou ignare.

Mais la « bay’a » n’implique pourtant pas de faire allégeance à un calife, et certainement pas à Abou Bakr Al-Baghdadi.

Cela signifie, dans une perspective plus large, adhérer à un contrat social religieux et s’engager pour une société de musulmans, qu’elle soit dirigée ou non par un calife.

Pourtant le « salafisme-quiétiste » est un antidote islamique au djihadisme selon la méthode d’Abou Bakr Al-Baghdadi.

 

Les dirigeants occidentaux devraient sans doute s’abstenir de donner leur avis sur les débats théologiques islamiques. Le président US lui-même a presque tenu les propos d’un mécréant lorsqu’il a affirmé l’an dernier que l’EI n’(était) « pas islamique » : Il n’y connaît rien !

La plupart des musulmans ont apprécié l’intention du président américain : Il était à leurs côtés contre Abou Bakr Al-Baghdadi et les chauvins non-musulmans qui cherchent à les impliquer dans les crimes de l’EI.

La majorité des musulmans ne sont toutefois pas susceptibles de rejoindre le djihad. Ceux qui le sont auront vu leurs suspicions confirmées : Les États-Unis mentent sur la religion pour servir leurs intérêts, selon leur sentiment général.

 

Dans le cadre limité de sa théologie, l’EI bourdonne d’énergie et même de créativité. En dehors de ce cadre, il pourrait difficilement être plus austère et silencieux : Sa vision de la vie est faite d’obéissance, d’ordre et de soumission au destin.

Lorsqu’il a fait la critique de Mein Kampf, en mars 1940, George Orwell a confessé qu’il n’avait « jamais été capable de détester Hitler ». Quelque chose chez lui percevait l’image d’un outsider, même si ses objectifs étaient lâches ou détestables.

Le fascisme, poursuivait George Orwell, est « psychologiquement bien plus solide que n’importe quelle conception hédoniste de la vie. (…) Le socialisme et même le capitalisme, à contrecœur, ont affirmé au peuple : ‘‘Je peux vous offrir du bon temps.’’ De son côté, Hitler a déclaré : ‘‘Je vous propose la lutte, le danger et la mort’’, à la suite de quoi une nation toute entière s’est jetée à ses pieds. (…) Nous ne devons pas sous-estimer son attrait émotionnel. »

 

Dans le cas de l’EI, il ne faut pas non plus sous-estimer son attrait religieux ou intellectuel. Le fait que l’EI tienne pour un dogme la réalisation imminente d’une prophétie nous indique au moins la trempe de notre ennemi.

Les outils idéologiques peuvent convaincre certains candidats à la conversion que son message est erroné.

Les outils militaires peuvent limiter les horreurs que l’EI commet.

Mais sur une organisation aussi imperméable à la persuasion, il n’y a pas d’autres mesures susceptibles d’avoir un impact. Même si elle ne dure pas jusqu’à la fin des temps, la guerre risque d’être longue.

 

Conclusions personnelles :

– Ce n’est pas une guerre de civilisation, mais bien plus celle d’un dogme ultra-minoritaire d’origine religieuse.

 

– Or, non seulement on ne peut pas contrer, discuter, avec un dogmatique – même un communiste-stalinien, même après la chute du régime soviétique – mais on ne peut pas plus convertir un religieux dans sa foi…

C’est une des limites de la Raison.

 

– Dès lors, la seule réponse pragmatique me semble de rester faire face au combat qu’on nous impose, même si ce n’est pas le nôtre, et d’affaiblir l’ennemi.

La moins mauvaise démarche, même si elle a été entamée pour d’autres raisons et en vue d’autres objectifs, c’est de détruire l’intendance du Califat.

Toute l’intendance sur laquelle il se repose, ses financements, ses trafics, ses approvisionnements, ses voies de communication, ses forces et son environnement.

L’heure est aux armes sur ce terrain-là et c’est tant mieux.

 

Après que le canon se sera tu, il sera toujours temps de laisser la place à la diplomatie et « aux politiques » : À eux d’élaborer des solutions pérennes dans une région en feu depuis tant de décennies, afin que les réfugiés puissent rentrer chez eux et reprendre goût à l’avenir.

 

Peut-être qu’un jour, les menaces d’attentats pervers, terroristes et aveugles auront alors disparu.

Et dans l’idéal, les suppôts, tous les suppôts des théories millénaristes et apocalyptiques devront être jugés impitoyablement au tribunal des hommes.

Au nom de toutes leurs victimes.

Femmes, enfants et vieillards inclus…

 

Mais là, je rêve peut-être, les yeux grands-ouverts.

Car les théories apocalyptiques sont nombreuses. De mémoire on peut citer Saint-Jean l’évangéliste lui-même (qui visait Rome et dont on attend toujours le commencement), d’une autre envergure que les tenants de du calendrier maya, de Paco Rabane soi-même, de ce du temple solaire, de Jim Jones en Guyane et de son temple du peuple, de la secte Aum, de Malachie et sa liste des papes désormais achevée.

Et cætera…

Force est de reconnaître qu’aucune de leur prophétie ne s’est réalisée !

Même celle des marxistes-léninistes et son « genre humain » de demain… 

 

Après tout, nous vivons depuis près de 70 ans, deux générations complètes, sous le règne de « l’équilibre de la terreur » nucléaire où soi-disant tout pouvait (et peut encore) arriver.

La troisième génération arrive et les chercheurs découvrent que le lagon de Mururoa retrouve un foisonnement de vie extraordinaire après plusieurs saisons d’essais nucléaires qui y ont « tout cassé ».

Et pour mieux vous préparer au pire, l’ONU et son GIEC surfent sur les peurs relatives au réchauffement global : Magnifique comme ils peuvent nous tenir en haleine avec leurs prévisions tout autant apocalyptiques que les toutes « écritures saintes ».

Notamment une « montée des eaux catastrophique » de … moins d’une dizaine de centimètres à la fin du siècle !

C’est dire s’ils ont tous tout faux…

Il faudra bien, un jour ou l’autre, en tirer les conclusions qui s’imposent.

 

Merci à vous toutes et tous de m’avoir lu jusque-là !

Et bien à vous.

 

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/le-califat-de-lei-33.html

 


Le Califat de l’EI (2/3).

 

Un projet politique basé exclusivement sur le Coran

 

En novembre 2014, l’EI a diffusé une vidéo de promotion retraçant ses origines jusqu’à Ben Laden. Le film mentionnait Abou Moussab Al-Zarqaoui, le violent dirigeant d’Al-Qaïda en Irak de 2003 jusqu’à sa mort, en 2006, faisant de lui un mentor plus direct. Il citait également deux autres chefs de guérillas ayant précédé Abou Bakr Al-Baghdadi, le calife.

Aucune mention en revanche du successeur de Ben Laden et dirigeant actuel d’Al-Qaïda, le chirurgien ophtalmologiste égyptien Ayman Al-Zawahiri.

 

Al-Zawahiri n’a pas fait allégeance à Abou Bakr Al-Baghdadi et il est de plus en plus haï par ses confrères djihadistes. Son isolement est renforcé par son manque de charisme.

Mais la rupture entre Al-Qaïda et l’EI est amorcée depuis longtemps.

Et désormais, les deux mouvances sont en concurrence, comme on vient de le voir à travers les attentats parisiens d’une part, ceux de janvier étant revendiqués par Al-Qaïda, ceux de novembre à Paris par Daech ; et en réplique ceux du Mali, du Tchad et du Cameroun par Boko-Aram rattachés à Al-Qaïda…

Et on ne compte même pas les exactions d’Aqmi, au Yémen et ailleurs.

Une surenchère sanglante !

 

Une autre figure importante est aujourd’hui en disgrâce : Abu Muhammad Al-Maqdisi, un religieux jordanien de 55 ans qui est l’un des grands architectes intellectuels d’Al-Qaïda. Sur presque toutes les questions de doctrine, Al-Maqdisi et l’EI sont d’accord. Ils sont étroitement liés à l’aile djihadiste d’une branche du sunnisme appelée le « salafisme », d’après l’expression arabe al salaf al salih, « les pieux devanciers ».

Ces « devanciers » sont le Prophète lui-même et ses premiers disciples, que les « salafistes » honorent et imitent.

 

Al-Maqdisi a été le mentor d’Al-Zarqaoui, qui est allé en Irak avec ses conseils en tête. Avec le temps, l’élève a toutefois dépassé le maître, qui a fini par le critiquer.

Leur contentieux concernait le penchant d’Al-Zarqaoui pour les spectacles sanglants – et, d’un point de vue doctrinaire, sa haine des musulmans non salafistes, qui allait jusqu’à les excommunier et les exécuter – leurs ennemis, vous dis-je.

Dans l’islam, le « takfîr », ou excommunication, est une pratique dangereuse d’un point de vue théologique. Si l’accusateur a tort, alors il devient lui-même apostat car il s’est rendu coupable d’une fausse accusation – un acte puni de mort.

Et pourtant, Abou Moussab Al-Zarqaoui a imprudemment allongé la liste des comportements pouvant rendre les musulmans infidèles.

 

Abu Muhammad Al-Maqdisi a écrit à son ancien élève qu’il devait se montrer prudent et ne pas « émettre de larges proclamations de takfîr » ou « déclarer des personnes coupables d’apostasie en raison de leurs péché ».

La distinction entre apostat et pécheur est un des désaccords fondamentaux entre Al-Qaïda et l’EI : L’un est nettement plus radical que l’autre et c’est tout ce qui les sépare.

Le musulman, qu’il soit chiite ou sunnite, il peut avoir peur du Califat.

 

D’autant que si nier la sainteté du Coran ou des prophéties de Mahomet relève clairement de l’apostasie, Abou Moussab Al-Zarqaoui et l’organisation qu’il a créée estiment que de nombreux actes peuvent justifier d’exclure un musulman de l’islam, comme vendre de l’alcool et des drogues, porter des vêtements occidentaux, se raser la barbe ou encore voter lors d’une élection.

Et, par exemple, être chiite est aussi un motif d’exclusion, car l’EI estime que le chiisme est une innovation, or innover par rapport au Coran revient à nier sa perfection initiale !

Ainsi pas moins de 200 millions de chiites sont directement menacés de mort…

Les racines de tous les excès qui tuera le Califat.

Il en va de même pour tous les chefs d’État de tous les pays musulmans, qui ont élevé le droit des hommes au-dessus de la charia en se présentant à des élections ou en appliquant des lois qui ne viennent pas de Dieu…

 

Conformément à sa doctrine sur l’excommunication, l’EI s’engage à « purifier le monde » en exterminant de larges groupes de personnes.

Les publications sur les réseaux sociaux laissent penser que les exécutions individuelles se déroulent plus ou moins en continu et que des exécutions de masse sont organisées à quelques semaines d’intervalle.

Les « apostats » musulmans sont les victimes les plus nombreuses.

Il semble en revanche que les chrétiens qui ne résistent pas au nouveau pouvoir échappent à l’exécution automatique.

Abou Bakr Al-Baghdadi les laisse vivre tant qu’ils paient un impôt spécial, appelé « jizya », et qu’ils se soumettent.

 

Des siècles se sont écoulés depuis la fin des guerres de religion en Europe. Depuis, les hommes ont cessé de mourir en masse pour d’obscurs différends théologiques.

C’est peut-être pour cette raison que les Occidentaux ont accueilli la théologie et les pratiques de l’EI avec tant d’incrédulité et un tel déni.

 

De nombreuses organisations musulmanes traditionnelles sont même allées jusqu’à affirmer que l’EI était « contraire à l’islam ».

Elles devraient être plus virulentes à son égard, puisque l’organisation menace directement les fidèles !

Toutefois, les musulmans qui emploient cette expression sont souvent « embarrassés et politiquement corrects, avec une vision naïve de leur religion » qui néglige « ce qu’elle a impliqué, historiquement et juridiquement », suggère un chercheur de Princeton d’origine libanaise et expert de premier plan sur la théologie de l’EI.

 

Selon ce dernier, les rangs de l’EI sont profondément imprégnés d’ardeur religieuse. Les citations du Coran sont omniprésentes. Pour lui, l’argument selon lequel l’EI a déformé les textes de l’islam est grotesque et on ne peut le soutenir que par ignorance volontaire.

« Les gens veulent absoudre l’islam », explique-t-il, « d’où le mantra affirmant que ‘l’islam est une religion pacifique’. Comme s’il existait un ‘islam’ !

Ce qui compte, c’est ce que font les musulmans et comment ils interprètent leurs textes. Les membres de l’EI ont la même légitimité que n’importe qui d’autre. »

Tous les musulmans reconnaissent que les premières conquêtes de Mahomet ont été chaotiques et que les lois de la guerre transmises par le Coran et les récits sur le règne du Prophète étaient adaptées à son époque troublée et violente.

Ce chercheur estime que les combattants de l’EI représentent un authentique retour à un islam ancien et qu’ils reproduisent fidèlement ses pratiques guerrières. Cela englobe un certain nombre de pratiques que les musulmans modernes préfèrent ne pas reconnaître comme faisant partie intégrante de leurs textes sacrés.

 

« L’esclavage, la crucifixion et les décapitations ne sont pas des éléments que des(djihadistes) fous sélectionneraient dans la tradition médiévale », affirme-t-il.

Les combattants de l’EI sont « en plein dans la tradition médiévale et ils la transposent dans son intégralité à l’époque contemporaine ».

Le Coran précise que la crucifixion est l’une des seules sanctions permises contre les ennemis de l’islam.

La taxe imposée aux chrétiens est clairement légitimée par la sourate At-Tawbah, neuvième chapitre du Coran, qui intime aux musulmans de combattre les chrétiens et les juifs « jusqu’à ce qu’ils versent la capitation (la taxe) de leurs propres mains, après s’être humiliés ».

 

Lorsque l’EI a commencé à réduire des gens en esclavage, même certains de ses sympathisants ont renâclé.

Néanmoins, le califat a continué à pratiquer l’asservissement et la crucifixion.

« Nous conquerrons votre Rome, briserons vos croix et asservirons vos femmes », a promis Mohamed Al-Adnani, porte-parole de l’EI, dans l’un des messages qu’il a adressés à l’Occident.

« Si nous n’y parvenons pas, nos enfants et nos petits-enfants y parviendront. Et ils vendront vos fils sur le marché aux esclaves. »

Le dernier califat historique, c’est l’Empire Ottoman qui a connu son âge d’or au XVIèmesiècle, avant de subir un long déclin jusqu’à sa disparition en 1924.

De nombreux sympathisants de l’EI mettent en doute la légitimité de ce califat-là, car il n’appliquait pas intégralement la loi islamique, qui requiert lapidation, esclavage et amputations, et surtout parce que ses califes ne descendaient pas de la tribu du Prophète, les Quraychites.

Or, Abou Bakr Al-Baghdadi a longuement insisté sur l’importance du califat dans le sermon qu’il a prononcé à Mossoul. Il a expliqué que faire renaître l’institution du califat – qui n’a existé que de nom pendant environ mille ans – était une obligation commune.

Lui et ses fidèles se sont « empressés de déclarer le califat et de nommer un imam » à sa tête, a-t-il déclaré.

« C’est le devoir des musulmans, un devoir qui a été négligé pendant des siècles… Les musulmans commettent un péché en l’oubliant et ils doivent constamment chercher à l’établir. »

Comme Oussama Ben Laden avant lui, Abou Bakr Al-Baghdadi s’exprime avec emphase, utilisant de nombreuses allusions coraniques et en affichant une grande maîtrise de la rhétorique classique.

Mais contrairement à Ben Laden et aux faux califes de l’Empire ottoman, il est Quraychite !

 

Le califat n’est pas uniquement une entité politique mais également un véhicule du salut.

La propagande de l’EI relaie régulièrement les serments de « bay’a » (allégeance) des autres organisations djihadistes.

Et de pouvoir citer un proverbe attribué au Prophète selon lequel mourir sans avoir fait vœu d’allégeance revient à mourir « jahil » (ignorant) et donc à « mourir hors de la foi ».

 

Pour être calife, il faut en effet remplir les conditions précisées par le droit sunnite : Être un homme musulman adulte descendant de Quraych, manifester une probité morale, une intégrité physique et mentale, et faire preuve de « ’amr », c’est-à-dire d’autorité.

Ce dernier critère est le plus difficile à remplir et il exige que le calife ait un territoire sur lequel faire régner la loi islamique.

Voilà là seulement le point-clé de la guerre en Syrie et en Irak.

 

D’ailleurs, après le sermon d’Abou Bakr Al-Baghdadi, les djihadistes ont commencé à affluer quotidiennement en Syrie, plus motivés que jamais. Jürgen Todenhöfer, auteur allemand et ancienne figure politique qui s’est rendu dans les territoires contrôlés par l’EI en décembre 2014, a déclaré avoir vu affluer, en deux jours seulement, 100 combattants au poste de recrutement installé sur la frontière turque.

Tous considèrent le califat comme le seul gouvernement légitime des musulmans : C’est la logique des textes coraniques.

Le principal objectif politique est que l’EI reflète la loi de Dieu, la charia.

 

Avant le califat, « environ 85 % de la charia n’était pas appliquée. Ces lois étaient en suspens jusqu’à ce que nous ayons un khilafa (un califat), et c’est maintenant le cas ».

Depuis, sur son territoire, elles sont passées à 100 %.

Sans califat, par exemple, il n’y a pas d’obligation d’amputer les mains des voleurs pris en flagrant délit.

Avec l’établissement d’un califat, cette loi ainsi que toute une jurisprudence reprennent soudain vie et vigueur absolue.

Et en théorie, tous les musulmans sont obligés d’émigrer vers  le territoire où le calife applique ces lois.

 

Pour les « salafistes », la charia est mal comprise en raison de son application incomplète par des régimes comme l’Arabie Saoudite, qui décapite les meurtriers et ampute les mains des voleurs.

« Le problème c’est que des pays comme l’Arabie Saoudite appliquent uniquement le code pénal et ne mettent pas en œuvre la justice socio-économique de la charia. Et ils ne font qu’engendrer de la haine pour la loi islamique » en prétendent-ils !

Cet ensemble de mesures inclut la gratuité pour tous du logement, de la nourriture et des vêtements, même si tout le monde a bien sûr le droit de travailler pour s’enrichir.

 

L’EI applique peut-être des sanctions médiévales contre les crimes moraux, mais son programme d’aides sociales est, du moins à certains égards, suffisamment progressiste pour plaire à des commentateurs de la gauche occidentale.

Les soins de santé y sont gratuits.

Fournir des aides sociales n’est pas un choix politique, mais une obligation en vertu de la loi de Dieu.

Ceci expliquant cela.

 

On aura noté également que les pétromonarchies Wahhabites, dont est issu le « salafisme », font des donations somptueuses à leurs œuvres et fondations sociales partout autour du monde, à l’adresse de tous les musulmans.

On dit ici qu’il s’agit de financer des mosquées, et pas seulement.

C’est un devoir coranique, pas plus, pas moins !

Mais nous reviendrons sur ce point : Le Wahhabisme n’est pas le « salafisme » comme certains veulent en faire assimilation.

 

Par ailleurs, tous les musulmans s’accordent à reconnaître que Dieu est le seul à savoir de quoi sera fait l’avenir. Ils s’entendent aussi à dire qu’il nous en a offert un aperçu dans le Coran et les récits du Prophète.

L’EI s’écarte cependant de presque tous les autres mouvements djihadistes actuels car il pense être le personnage central des textes sacrés.

 

Oussama Ben Laden mentionnait rarement l’apocalypse et, quand c’était le cas, il semblait partir du principe qu’il serait mort depuis longtemps quand le glorieux châtiment divin se produirait enfin. « Ben Laden et Al-Zawahiri sont issus de familles sunnites appartenant à l’élite, qui méprisent ces spéculations et les voient comme une préoccupation des masses », affirme Will McCants, qui travaille pour la Brookings Institution et a écrit un livre sur la pensée apocalyptique de l’EI.

Or, pendant les dernières années de l’occupation américaine en Irak, les fondateurs directs de l’EI voyaient, au contraire, de nombreux signes de la fin des temps. Ils s’attendaient à l’arrivée sous un an du Mahdi, la figure messianique destinée à conduire les musulmans vers la victoire avant la fin du monde.

On y revient donc toujours et encore…

 

Pour certains croyants – ceux qui rêvent de batailles épiques entre le bien et le mal – les visions de massacres apocalyptiques répondent à un profond besoin psychologique.

Parmi les sympathisants de l’EI, certains aspects apocalyptiques n’ont pourtant pas encore le statut de doctrine.

D’autres éléments viennent de sources sunnites traditionnelles et apparaissent partout dans la propagande de l’EI.

Il s’agit notamment de la croyance qu’il n’y aura que 12 califes légitimes (Abou Bakr Al-Baghdadi étant le huitième), que les armées de Rome se rassembleront pour affronter les armées de l’islam dans le nord de la Syrie et que la grande bataille finale de l’islam contre un antimessie se déroulera à Jérusalem après une dernière période de conquête islamique.

 

L’EI accorde ainsi une importance cruciale à la ville syrienne de Dabiq, près d’Alep.

Il a nommé son magazine de propagande d’après elle et il a organisé de folles célébrations après avoir conquis (non sans mal) les plaines de Dabiq, qui sont inutiles d’un point de vue stratégique.

C’est ici, aurait déclaré le Prophète, que les armées de Rome installeront leur camp. Les armées de l’islam les y affronteront et Dabiq sera pour Rome l’équivalent de Waterloo.

 

Les propagandistes de l’EI se pâment à cette idée et sous-entendent constamment que cet événement se produira sous peu.

Le magazine de l’EI cite Abou Moussab Al-Zarqaoui, qui aurait déclaré : « L’étincelle a été allumée ici, en Irak, et sa chaleur continuera de s’intensifier jusqu’à brûler les armées des croisés à Dabiq. »

Maintenant qu’il s’est emparé de Dabiq, l’EI y attend l’arrivée d’une armée ennemie, dont la défaite déclenchera le compte à rebours précédant l’apocalypse.

« Nous enterrons le premier croisé américain à Dabiq et nous attendons avec impatience l’arrivée du reste de vos armées », a proclamé un bourreau masqué dans une vidéo de novembre 2014 montrant la tête tranchée de Peter Kassig, travailleur humanitaire qui était retenu en otage depuis 2013.

 

Après la bataille de Dabiq, le califat s’agrandira et ses armées pilleront Istanbul.

Certains pensent qu’il se lancera ensuite à la conquête de la Terre entière, même si pour d’autres il ne dépassera jamais le Bosphore.

Dajjal, un antimessie de la littérature musulmane apocalyptique, arrivera de la région du Khorasan, à l’est de l’Iran, et tuera un grand nombre des combattants du califat jusqu’à ce qu’il n’en reste que 5.000, piégés à Jérusalem.

Alors que Dajjal se préparera à les éliminer, Jésus – le deuxième Prophète le plus vénéré dans l’islam – reviendra sur Terre, transpercera Dajjal d’une lance et conduira les musulmans jusqu’à la victoire.

Ainsi, selon cette théorie, même les revers essuyés par l’EI n’ont pas d’importance.

Dieu a de toute façon ordonné d’avance la quasi-destruction de son peuple.

 

Désormais, l’EI doit mener une politique étrangère agressive maintenant qu’il est a fondé le califat.

Il a déjà entrepris le « djihad offensif », conformément à la charia, soit l’expansion par la force dans des pays qui ne sont pas gouvernés par des musulmans.

« Jusqu’à présent, nous ne faisions que nous défendre », déclare Anjem Choudary. Sans califat, le « djihad offensif » est un concept inapplicable.

En revanche, faire la guerre pour agrandir le califat est un devoir crucial du calife.

 

La loi islamique n’autorise que des traités de paix temporaires ne durant qu’une décennie.

De la même manière, accepter des frontières est anathème, comme l’a déclaré le Prophète et comme le répètent les vidéos de propagande de l’EI.

Si le calife consent à une paix à plus long terme ou à une frontière permanente, il sera dans l’erreur.

Les traités de paix temporaires sont renouvelables, mais ils ne peuvent s’appliquer à tous les ennemis en même temps : Le calife doit mener le djihad au moins une fois par an.

 

Il faut insister sur le fait que l’EI pourrait être paralysé par son radicalisme. Le système international moderne, né de la paix de Westphalie, en 1648, repose sur la disposition de chaque État à reconnaître des frontières, même à contrecœur.

D’autres organisations islamistes, comme les Frères musulmans et le Hamas, ont succombé aux flatteries de la démocratie et à la perspective d’une invitation au sein de la communauté des nations.

Pour l’EI, ce n’est pas envisageable : Ce serait une apostasie !

 

Il faudra s’y faire…

 

À suivre.

 

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/le-califat-de-lei-23.html

 


Le Califat de l’EI (1/3).

 

Un projet politique basé exclusivement sur le Coran

 

En 2012, je commençais l’écriture d’une fiction en vue de la mettre en ligne l’été suivant sur le précédent blog : « Parcours Olympiques ».

Le scénario imaginé prévoyait une attaque terroriste nucléaire sur Londres à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des JO de la fin juillet.

Naturellement et comme d’habitude, les événements de l’année alors en cours, me donnaient quantité de « matière » à traiter.

 

C’est ainsi que je mis en scène, dès le post du 4 août 2013 une séquence que vous pourrez retrouver ici [Cliquez ->], où le pape d’alors, « JP II » a un dialogue avec son successeur, pas encore « B 16 ».

Je n’avais évidemment pas imaginé que ces informations séculaires relatives aux apocalypses vues par les différentes religions « révélées et monothéistes » auraient pu servir à un projet politique qui ensanglanterait les trottoirs de ma capitale à moi-même, celle de mon pays, celui que j’aime tant, les 7 & 9 janvier et 13 novembre 2015 !

Et pourtant, qu’on en juge :

 

« Les Israélites attendent le retour du prophète Élie. Prophète du IXème siècle avant notre ère, qui réalise de nombreux prodiges avant de s'envoler aux cieux dans un tourbillon.

Il est aussi, selon les prophètes bibliques, l'annonciateur du Messie à la fin des temps qui précède l’arrivée du Messie, l’envoyé qui restaurera Israël et restituera la Terre promise au peuple élu.

« D'après le Livre de Malachie, Élie reviendra avant le jugement dernier : « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive. » La tradition juive attend donc le retour d'Élie.

Je vous rappelle également le Livre de Malachie 3:23 : « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable » ! »

Il lui remémore qu’Élie, alors qu'il est en compagnie d'Élisée, est enlevé au ciel dans un tourbillon. Après sa disparition, Élisée lui succédera.

« Selon la sainte Évangile de Jean, on rapporte que les pharisiens demandent à Jean le Baptiste ceci : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es pas le Christ ni Élie, ni le prophète ? ». »

Les deux hommes savent que les évangiles soulèvent la difficile question de l'identité Jean le Baptiste/Élie.

Affirmée par Jésus : « Et lui, si vous voulez bien le comprendre, il est cet Élie qui doit venir», cette identité est déniée par Jean le Baptiste lui-même : « Qu'es-tu donc ? Lui demandèrent-ils. Es-tu Élie ? Il dit : Je ne le suis pas. ».

« Pour nous chrétiens, Jean le Baptiste désigne Jésus comme le messie et lui fait offrande de ses disciples. »

 

La fin des temps était proche et Jésus, fils du Créateur de l’univers, s’incarne en homme pour répandre la bonne nouvelle, celle que tous les hommes, et pas seulement ceux du peuple élu, sont appelés au royaume des cieux !

C’est le fondement de l’universalisme de la Parole du Christ.

 

« Chez les musulmans, ils attendent l'avènement du Mahdi, annoncé par le même prophète et comme dans nos traditions apocalyptiques issues notamment des évangélistes Jean mais aussi de Matthieu, le retour du Christ est précédée de celle de l’Antéchrist.

Elle apparaît dans les épîtres de Jean – d'abord essentiellement sous une forme plurielle – mais puise ses origines dans la notion d'antimessie déjà présente dans le judaïsme. »

Encore que, on peut lister divers signes qui précéderont ces temps :

L'esclave enfantera sa maîtresse ;

Les bergers construiront des gratte-ciel (hadith n° 102 du sahih muslim) ;

Les distances seront courtes ;

Les hommes iront sur des selles qui ne sont pas des selles ;

Les responsabilités seront accordées aux incompétents ;

La sexualité sortira du cercle de la famille ;

L'usure se propagera ;

Les croyants boiront de l'alcool ;

Les hommes s'habilleront avec de la soie ;

Les langages odieux – orduriers – seront répandus ;

Les liens familiaux seront rompus ;

Les séismes seront fréquents ;

L'acharnement des nations à l'encontre des musulmans sera constant ;

Les objets et les animaux parleront ;

Les imbéciles prendront la parole en public.

 

« Et c’est bien tout ce qu’on peut dire de notre monde très contemporain, finalement. Quoiqu’on puisse poursuivre et citer le développement du commerce, la coloration des cheveux pour apparaître jeune, le non-respect des commandements religieux, l’avarice. Les hommes obéiront aux femmes et désobéiront à leur mère. L'homme éloignera son père et favorisera son ami, le commandement des nations sera le fait des plus vils, les forces de police seront démultipliées, la corruption sera omniprésente, le sang humain sera déconsidéré, et la femme partagera avec l'homme le travail et le commerce.

Une description parfaite de nos sociétés contemporaines qui date pourtant de plusieurs siècles… »

 

« Mon cher Joseph, vous me faites penser à la prophétie de Jean de Jérusalem, écrite il y a bientôt dix siècles ! ».

Ne serait-ce pas un canular monté de toute pièce par des ex-agents du KGB ou d’une autre secte ?

« Pas du tout. Je vous ferai porter l’unique des trois manuscrits originels encore en notre possession, dans les archives de la cité vaticane… Un second est sous la garde de l’Ordre de Malte. Quant au troisième, on en avait justement perdu la trace…

Il a pu être retrouvé, traduit et diffusé par ceux que vous dites. »

 

Joseph Ratzinger poursuit : « Il ne s’agit-là que des signes mineurs signalé par le Coran de la venue de la fin des temps, très Saint-Père. »

Ah oui, les « signes majeurs » : L’agression de Gog et Magog ravageant une bonne partie du Proche-Orient. Il s’agit du mythe biblique, qui se voit aussi repris dans le Coran.

Les hadiths en donnent des descriptions de parfaits sauvages, à mi-chemin entre humains et animaux.

« Le soleil se lèvera de l'ouest. La Bête arrivera : Et quand la Parole tombera sur eux, nous leur ferons sortir de terre une bête qui leur parlera ».

 

Abdullah ibn 'Amr aura rapporté que : « Je me suis engagé à mémoriser un hadith du messager de Dieu et je ne l'ai pas oublié après l'avoir entendu dire : "Le premier signe(annonciateur de l'apparition du Dajjal – l'Antéchrist) sera l'apparition du soleil à l'Ouest, et dans la matinée l'apparition de la Bête Ad Dābba, parfois dénommée comme l’espionne. Et lorsque le premier des deux (signes) arrivera, le second le suivra immédiatement après", rapporte par Muslim (n° 7025).

« Ad Dābba » sera en mesure de parler et marquera les visages des gens, mettant sur le front des croyants une lumière qui illuminera leurs visages, et mettant sur le nez des non-croyants une marque qui assombrira leurs visages. » »

 

Enfin la fumée (ou le Doukhane) : « Après la mort d'Issa qui régnera de longues années sur la Terre après avoir vaincu le faux messie, un gaz (ou fumée) envahira l'intégralité de la surface de la planète et emportera dans la mort sans les faire souffrir les derniers croyants. Seuls les gens n'ayant pas la moindre particule de foi en Dieu dans leur cœur ne seront épargnés. Ils vivront alors la fin des hommes, survivant nus, se dévorant entre eux, se comportant comme des bêtes, copulant en pleine rue sans distinguer leur mère de leur sœur ou de leur fils. L'air sera irrespirable et la planète inhabitable et hostile. »

Les experts du GIEC ne disent pas autre chose…

 

Et toujours de mémoire, il poursuit : « Viendra alors le temps du son de cor qui aplatira les montagnes et froissera la Terre. Alors sera venue l'heure du jugement dernier, où toutes les créatures d'Allah seront jugées et destinées au Paradis infini ou à l'enfer éternel. »

« Vous me faites frémir, Cardinal. A-t-on une description de leur antéchrist ? » demande le Saint-Père pensant à toutes ces horreurs que prédisent justement les experts du GIEC, de façon très actuelle…

Oui : « L'Antéchrist est borgne de l'œil droit, aux cheveux crépu et présentera aux gens un Paradis et un Enfer : Son Enfer sera un Paradis et son Paradis un Enfer ».»

 

Une fois le croyant convaincu de la portée et de la signification des textes sacrés de l’Islam, faisant les mêmes constats que nous-mêmes sur nous-mêmes que nous pouvons faire, il n’est dès lors pas bien difficile de faire des rapprochements significatifs : Oui, pour l’esprit sommaire et embrigadé, la fin des temps approche, le règne d’Allah va arriver incessamment sous peu sur la terre entière et il convient de le précipiter !

 

Car qu’est-ce que l’État islamique (EI, Daech en arabe) ?

D’où vient cette organisation et quelles sont ses intentions ?

La simplicité de ces questions peut être trompeuse, et rares sont les dirigeants occidentaux qui connaissent les réponses.

En décembre 2014, alors que mes « posts » avaient 16 mois, le New York Times publiait encore des remarques confidentielles du général Michael K. Nagata, commandant des opérations spéciales pour les États-Unis au Moyen-Orient, qui admettait être encore très loin de comprendre l’attrait exercé par l’État islamique.

« Nous ne comprenons pas cette idéologie. »

Elle est pourtant si simple que j’ai pu, à partir d’elle, mettre en scène « Ahmed-le-Diabolique » qui ira convoyer une charge nucléaire artisanale jusqu’au-dessus de la Manche en juillet 2012, après mille tribulations où il croise notamment Mohamed Merah qu’il va transformer en « plastron » pour brouiller sa piste.

Souvenez-vous, Montauban déjà, puis de Toulouse comme autant de faux-nez de son djihad à lui…

À lire et relire ici et les 3 chapitres suivants.

 

Daech c’est l’organisation qui s’est emparée de Mossoul, en Irak, en juin 2014 et règne déjà sur une zone plus vaste que le Royaume-Uni. À sa tête depuis mai 2010, Abou Bakr Al-Baghdadi, qui est monté le 5 juillet 2014 à la chaire de la Grande Mosquée Al-Nour, à Mossoul, en se présentant comme le premier « vrai » calife depuis des générations.

Il s’en est suivi un afflux mondial de djihadistes, d’une rapidité et dans des proportions sans précédent.

Et pour cause, sachant ce que nous venons de dire !

 

Et nos lacunes sur le Califat sont d’une certaine façon compréhensibles : L’organisation a fondé un royaume isolé et peu de gens en sont revenus. Abou Bakr Al-Baghdadi ne s’est exprimé qu’une seule fois devant une caméra.

Mais son discours ainsi que d’innombrables vidéos et brochures de propagande de l’EI sont accessibles sur Internet et les sympathisants du califat se sont donnés beaucoup de mal pour faire connaître leur projet.

Nous avons mal compris la nature de l’EI pour deux raisons.

Tout d’abord, nous avons tendance à appliquer la logique d’Al-Qaïda, dont je me suis inspiré pour le roman de l’été 2013 (« Parcours Olympiques ») à une organisation qui l’a clairement éclipsé.

Al-Qaïda avait et a toujours un projet millénariste, se fondant sur une lecture authentique du Coran et de quelques autres textes, comme la Prophétie de Jean de Jérusalem (dont vous trouverez reprise -> ici et les deux chapitres suivants) datant de 1099, qui donne la même description de notre monde contemporain de « l’an mil qui vient après l’an mil ».

Et le troisième millénaire a commencé par le 11 septembre 2001 et ses attentats monstrueux : Pas que l’effet du simple hasard, n’est-ce pas !

 

Mais le djihadisme a évolué depuis l’âge d’or d’Al-Qaida (de 1998 à 2003) et nombreux sont les djihadistes qui méprisent les priorités et les dirigeants actuels de l’organisation.

Oussama Ben Laden considérait d’ailleurs le terrorisme comme un prologue au califat, qu’il ne pensait pas connaître de son vivant.

Alors que son organisation était informelle, constituée d’un réseau diffus de cellules autonomes, le Califat, au contraire, a besoin d’un territoire pour asseoir sa légitimité, ainsi que d’une structure hiérarchisée pour y régner.

Désormais, il bat monnaie, lève l'impôt, s'appuie sur une administration et applique sa loi et celle de ses ministères exactement comme n’importe quel autre pays, sur son territoire, à l’image même du Vatican, autre théocratie-vivante du monde moderne.

Sauf que le Vatican use de l’Euro, récolte le denier de Saint-Pierre, mais bat des médailles commémoratives et émet ses timbres-postaux.

 

En second lieu, nous avons été induits en erreur à cause d’une campagne bien intentionnée mais de mauvaise foi visant à nier la nature religieuse médiévale du Califat.

Et le leader d’Al-Qaïda était un produit du monde laïc moderne, musulman sunnite, mais laïc.

Ben Laden a organisé la terreur sous la forme d’une entreprise comptant des franchises toujours actives.

Il exigeait des concessions politiques précises, comme le retrait des troupes américaines d’Arabie Saoudite arrivées avec l’opération « Bouclier du désert » en 1990 et les prémisses de la première guerre d’Irak, à l’appel justement de la monarchie saoudienne, qui aurait trahi les « lieux-saints » dont il était citoyen.

Souvenons-nous que le dernier jour de sa vie, Mohamed Atta, l’un des responsables des attentats du 11 septembre 2001, a fait des courses à Walmart et dîné à Pizza Hut… Pas du tout à prier ou en méditation dans une mosquée, ni même à se shooter au captagon.

 

Il serait même logique de reprendre ces observations – les djihadistes sont issus du monde laïc moderne, avec des préoccupations politiques de leur temps, mais déguisés avec des habits religieux – pour l’appliquer à l’EI.

Or, pas seulement et beaucoup de ses actions paraissent insensées si on ne les envisage pas à la lumière d’une détermination sincère à faire revenir la civilisation à un régime juridique du VIIème siècle et à la Charia d’origine, et à faire advenir, à terme, l’apocalypse, le moment de révélation divine portée par l’Islam.

C’est le seul lien rationnel possible pour expliquer ces actions et les événements générés depuis.

 

La vérité est que l’EI est islamique. Très islamique. Totalement islamique. D’un Islam originel.

Et jusqu’à l’hérésie en disent mes potes musulmans (moi qui, en bon papiste-natif, pensais que l’hérésie n’était que Cathare ou Huguenote…).

Certes, le mouvement a attiré des psychopathes et des gens en quête d’aventures, souvent issus des populations défavorisées du Moyen-Orient et d’Europe. Mais la religion que prêchent les plus fervents partisans de l’EI est issue d’interprétations cohérentes et même très instruites de l’islam vivant.

 

Presque chaque grande décision ou loi proclamée par le Califat obéit à ce qu’il appelle la « méthodologie prophétique » qui implique de suivre la prophétie et l’exemple de Mahomet à la lettre.

Les musulmans peuvent rejeter l’EI, comme le fait l’écrasante majorité d’entre eux, qui sont eux-mêmes menacés par le Califat jusque dans leur propre vie et qualité de musulman : C’est un ennemi, comme on va le voir.

Et prétendre que ce n’est pas une organisation religieuse millénariste dont la théologie doit être comprise pour être combattue a déjà conduit les États-Unis et l’occident à sous-estimer l’organisation et à soutenir des plans mal pensés pour la contrer.

Alors, nous devrions apprendre à mieux connaître la généalogie intellectuelle de l’EI si nous voulons réagir non pas de façon à le rendre plus fort, mais plutôt de façon à faire qu’il s’immole lui-même dans un excès de zèle.

 

Notez que je ne suis pas bien sûr d’être le mieux placé pour le dire, mais je vais quand même tenter de vous éclairer, au moins un petit peu, pour avoir eu un peu d’avance.

Nous allons donc y revenir, plusieurs jours, par petite touche, pour être le plus clair possible, afin de mieux comprendre…

À demain !

I3

 

Source :

http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/le-califat-de-lei-13.html

 


La garde Nationale ?

 

 

Ont-ils vraiment déjà oublié ? 

 

J’entends ici et là quelques citoyens, et même parmi les plus éminents, puisque « François III », le « capitaine de pédalo » pris dans la tempête, l’évoquer.

Le sang sèche-t-il si vite que ça quand il rentre dans l’Histoire qu’ils en deviennent amnésiques ?

Chez notre « prince guerroyant, il l’envisage comme constituée de réservistes.

Ce serait tourner le dos à un modèle né avec la Troisième république qui avait voulu en finir avec un corps très controversé.



C’est vrai que l’époque semble très particulière depuis les attentats du 13 novembre dernier : Après la dictature policière, qui vous cerne tous toujours plus, on est entré samedi dernier dans une « douce dictature administrative », avec les premières perquisitions administrative et même la ville de Sens sous couvre-feu.

L’étape suivant sera « l’état de siège », où le pays pourrait passer sous le régime de la justice militaire.

Peut-être faudra-t-il attendre pour ça que quelques « pickups » « toto-yaya » armés de mitrailleuses descendent les Champs-Élysées en tirant sur tout ce qui bouge sur la plus « belle avenue du monde », peut-être pas.

Là, ce serait certain, on rappellera les réservistes !


Mais revenons au discours du 16 novembre devant le Congrès de Versailles, quand « François III », homme dit de « gôche », socialiste de surcroît, a repris une idée qui circulait depuis des années à droite e l'extrême-droite, celle de créer une « garde nationale encadrée et disponible », formée de réservistes de l'armée, pour lutter contre le terrorisme.

Ce nouveau corps est en réalité inspiré par l'exemple des États-Unis et ne fait pas directement référence à la « garde nationale » gauloise qui a existé entre 1789 et 1871 dans l'Hexagone.


Pour autant, entendre un président de la République évoquer explicitement devant le parlement réuni à Versailles l'idée d'une « garde nationale » était encore inimaginable voici quelques années.

La « garde nationale » a, en effet, laissé un souvenir contrasté dans l'histoire de mon pays (celui que j’aime tant…) et l'établissement durable de la République a souvent été identifiée avec sa suppression.

La garde nationale est née en « Gauloisie révolutionnaire » le 14 juillet 1789. Créée par la municipalité de Paris, elle a alors immédiatement une double vocation qui restera longtemps la sienne : Défendre la Révolution contre l'armée du roi dont on craint alors l'intervention dans la capitale et défendre la propriété contre un peuple qui s'est soulevé et qui fait alors craindre le pillage.

Après la prise de la Bastille, la monarchie reconnaît cette garde nationale parisienne qui est placée sous la direction de La Fayette et sous la responsabilité de l'Assemblée constituante. 

Progressivement, elle s'étend dans tout le pays pour remplacer les diverses milices de l'ancien régime et devenir une vraie « armée de l'intérieur. »

Mais la garde nationale est surtout une armée de la bourgeoisie.

En octobre 1791, sa composition est éclaircie : Son service est rendu obligatoire pour les « citoyens actifs », ceux qui paient assez d'impôts pour voter.

Les autres, « citoyens passifs », peuvent y participer sous réserve d'être jugés « bien intentionnés. »

Une distinction qui disparaîtra avec la chute de la monarchie en août-septembre 1792, mais elle restera toujours « la force armée » de la bourgeoisie, car le garde national doit payer son équipement lui-même.

Progressivement et face aux événements de la Révolution, la garde nationale se divise et devient une force ambiguë.

Le 17 juillet 1791, La Fayette l'utilise pour tirer sur la foule réunie au Champ-de-Mars venu pour demander la fin de la monarchie après la fuite à Varennes.

Mais, au printemps 1792, les gardes nationales se mobilisent pour défendre le territoire et celle de Paris participe le 10 août à la prise des Tuileries et à la chute de la monarchie.

Sous la terreur, la garde nationale est étroitement surveillée par le pouvoir montagnard qui, un temps, mis en place une « armée révolutionnaire des départements » au recrutement plus populaire, mais qui inquiéta tant qu'elle fut à son tour dissoute.


Après Thermidor, la garde nationale se divise encore davantage, à l'image de la bourgeoisie, entre ceux qui soutiennent un retour de la monarchie et les défenseurs des «acquis révolutionnaires. »

Le 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795), la garde nationale de l'ouest parisien, monarchiste, se soulève pour rétablir le trône.

Les insurgés sont arrêtés par les canons du général Bonaparte sur les marches de l'Église Saint-Roch, rue Saint-Honoré.

Le Directoire décide alors de supprimer la hiérarchie de la garde nationale et de placer ce corps sous la responsabilité directe de l'État.

Sous le consulat et l'Empire, la garde nationale est ainsi intégrée à l'armée, utilisée sur le champ de bataille et pour la défense du territoire.

La Restauration réforme et réorganise la garde nationale.

Louis XVIII veut s'attacher la bourgeoisie et, en 1816, en établit le service pour tous les citoyens payant les contributions directes.

La garde nationale retrouve son organisation et son rôle de 1791 : Le maintien de l'ordre intérieur qui était donc confié aux plus fortunés des Gaulois.

On rappelle en effet que payer un peu l'impôt direct était « élitiste ». Il n’y en avait que quatre, les « quatre vieilles » comme autant de « contribution » : L'impôt foncier pour les propriétaires, l'impôt mobilier sur la valeur du loyer payé, la patente pour les revenus du commerce et l'impôt sur les portes et fenêtres, qui devaient frapper le luxe.

Les officiers de la garde nationale sont alors vus comme des « personnages » et ne sont pas peu fiers de cet honneur.

Charles X, pourtant commandant de la garde nationale lorsque son frère Louis XVIII était roi, se méfie de ce corps bourgeois qui refuse sa politique de réaction féodale.

En 1827, il dissout la milice parisienne.



Mais cette dernière se reforme spontanément au cours des « trois glorieuses » de juillet 1830 qui chasse le roi.

La garde nationale se présente alors comme la garante de la « charte », la constitution d’alors, et du régime parlementaire contre toute tentative de retour à l'autocratie.

La Fayette reprend son commandement et impose un nouveau roi : Louis-Philippe, le « roi bourgeois », qui fait de la garde nationale le plus sûr instrument de son régime.

Et lors des insurrections républicaines de 1832 et 1833, la garde nationale fait preuve d'une fidélité sans faille.

Mais, progressivement, les gardes nationaux se détournent d'un régime de plus en plus sclérosé. Le refus de Guizot, chef de fait du gouvernement de Louis-Philippe, de 1840 à 1848, d'élargir le droit de vote mécontente beaucoup de bourgeois imposés, mais non électeurs.

La crise économique de 1846-47 fait le reste : La garde nationale participe à la « campagne des banquets » qui demande une réforme du régime.

C'est d’ailleurs lors d’un de ses banquets, le 22 février 1848, qu’est provoquée une nouvelle insurrection.

La garde nationale ne défend plus alors le régime et il tombe en quelques jours.

Participant à la chute de Louis-Philippe en février, la garde nationale participe également fortement à l'écrasement de l'insurrection populaire à Paris du 22 au 25 juin 1848 et à la répression qui suit et qui fait plusieurs milliers de morts.

La garde nationale prouve ainsi avant tout que, quel que soit le régime, qu’elle est une arme de défense de la propriété privée et un moyen de réduire par la répression les revendications qui se sont fait jour après février, une armée de « classe sociale » : Le droit au travail, notamment.

Dans « La Lutte de Classes en France », qui relate ces événements, Karl Marx souligne que « aux journées de juin, personne n'avait plus fanatiquement combattu pour la sauvegarde de la propriété et le rétablissement du crédit que les petits bourgeois parisiens. »

La gauche se détourne alors de la garde nationale qui, en réalité, devient redoutable pour le pouvoir comme pour le peuple.



Mais, lors du coup d'État du 2 décembre 1851, la garde nationale ne défend pas du tout l'Assemblée Nationale et la république. Elle se rallie, comme la bourgeoisie gauloise,  au «régime fort » de Louis-Napoléon Bonaparte qui, un an plus tard, devient Napoléon III.

Et ce dernier s'en méfie et la réduit à un rôle très secondaire, même lorsqu'éclate en 1870 la guerre contre l'Allemagne. 

Pourtant, après la défaite de Sedan le 2 septembre et la chute de l'Empire le 4, la garde nationale change de nature. Elle n'est plus limitée à la bourgeoisie, mais est élargie au peuple parisien.

C'est cette garde nationale, désormais forte de 500.000 hommes et devenue populaire, qui organise le long siège de Paris d'octobre 1870 à janvier 1871.

Et l'essentiel de ces combattants estiment que les dirigeants républicains ont tout fait pour empêcher de briser le siège et ils n'acceptent ni le pouvoir de l'assemblée monarchiste élue en janvier, ni les conditions de la paix voulue par cette assemblée.


Durant ces terribles mois de privations et d'épreuve, la garde nationale a changé de nature.

Elle n'est plus la force armée des « milices bourgeoises » de maintien de l'ordre qu'elle a été depuis 1789, elle est devenue une armée du peuple résistant et révolutionnaire.

Et c'est précisément pour cette raison qu'elle inquiète le pouvoir issu de l'assemblée conservatrice.

En février, cette armée s'organise en une Fédération de la garde nationale qui devient une puissance politique de résistance, au nom de Paris, au pouvoir légal.

Le nouveau chef du pouvoir exécutif, Adolphe Thiers, décide alors de désarmer la garde nationale parisienne en saisissant ses canons stationnés sur les hauteurs de Montmartre le 18 mars 1871.

L'opération est un fiasco et tourne à l'émeute.

Les autorités quittent Paris pour Versailles.

La capitale se constitue bientôt en Commune dont l'armée est constituée principalement par la garde nationale. 

Cette Commune sera écrasée par l'armée durant la « semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871 où l'on comptera plus de 30.000 morts et qui se terminera au mur des fédérés, au cimetière du Père Lachaise, de sinistre mémoire.

Le 25 août suivant, la garde nationale est supprimée par Thiers qui, au temps de Louis-Philippe, l'avait tant louée.

Elle disparaît ainsi de l'histoire de mon pays jusqu'à nos jours.

En 72 ans d'existence, ce corps a été souvent utilisé politiquement ou au bénéfice d'une certaine catégorie.

La dissolution intervient d'abord pour en finir avec une armée « rouge », mais lorsque, après 1877, la République s'installe comme régime, elle refuse de recréer une garde nationale.

Le nouveau régime promeut un autre modèle : Celui d'un peuple en armes, mais uni autour de son pouvoir politique démocratique.

L'ancienne garde nationale était bien trop une  « milice bourgeoise », celle de la Commune bien trop socialiste et parisienne pour jouer ce rôle, la République prétend les remplacer par une armée à laquelle participent tous les citoyens et qui défend l'intérêt général.


En 1905, le service militaire généralisé (jusqu'ici, on tirait au sort les conscrits et l'on pouvait « payer » un remplaçant) vient compléter ce dispositif.

Après la libération, le désarmement des résistants s'est effectué au nom de ce même modèle : Celui de n'armer personne en dehors de l'armée et des forces de police.

Un beau bras de fer entre le CNR et les résistants communistes…

L'instauration d'une garde nationale, même issue de réservistes comme outre-Atlantique, n'est donc pas neutre politiquement et historiquement.

La suppression du service national voulue par « le Chi », faute d’intendance adéquate, et l'émergence d'un nouveau type de menace modifient sans doute et désormais la donne. 


Vous imaginez bien qu’en rétablissant une garde nationale, en proposant aux maires de disposer d'armes, le Président s'éloigne indéniablement un peu plus d'un certain modèle républicain qui prévalait depuis plus de 120 ans, celui-là même qu’il a été chargé de sauvegarder au moment où l’on sentait bien une dérive droitière, autoritariste, enfler chez « Bling-bling » vers la fin de son mandat.

Pensez bien que même si la raison commanderait d’aller de l’avant dans ce sens, mon cœur et ma mémoire s’y oppose compte tenues des leçons que nous a données l’Histoire de mon pays.

Mais qui puis-je ?


C’est quand même pas de chance : Nos valeurs républicaines trahies par ceux-là même qui sont censés les défendre le mieux, à cause de quelques abrutis chargés jusqu’à la gueule aucaptagon, quelle leçon d’humilité face à l’Histoire !

Le tout avec une armée sous-dimensionnée pour les missions qu’on lui confie, une police sous-équipée malgré les lois sécuritaires votées en rafales serrées ces derniers mois et les budgets renforcés sous peu (Pacte de sécurité au lieu de pacte de stabilité, qui peut être contre ces priorités ?), on fait tranquillement le lit de la droâte-extrême qui n’aura bientôt plus qu’à se glisser dans des draps tout neufs.

Demain les régionales comme d’un dernier avertissement, après-demain, un seul tour, le premier…

J’enrage figurez-vous, j’enrage.

Pourvu que je puisse avoir tort…

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/la-garde-nationale.html

 


Etat d’urgence : projet de loi n° 3225 du 18 novembre 2015

Projet de Loi n° 3225

ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

QUATORZIÈME LÉGISLATURE


Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 18 novembre 2015.

PROJET DE LOI

prorogeant l’application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence et renforçant l’efficacité de ses dispositions.

(Procédure accélérée)

(Renvoyé à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, à défaut de constitution d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)

PRÉSENTÉ


au nom de M. Manuel VALLS,
Premier ministre,

par M. Bernard CAZENEUVE,
ministre de l’intérieur

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

L’article 1er de la loi du 3 avril 1955 modifiée instituant l’état d’urgence dispose que « l’état d’urgence peut être déclaré sur tout ou partie du territoire métropolitain, soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique. »

À la suite des attentats coordonnés ayant frappé Paris le 13 novembre 2015, l’état d’urgence sur le territoire métropolitain a été déclaré par le décret n° 2015-1475 du 14 novembre 2015 relatif à la proclamation de l’état d’urgence à compter du 14 novembre à zéro heure.

La gravité des attentats, leur caractère simultané et la permanence de la menace établie par les indications des services de renseignement ainsi que le contexte international ont justifié cette mesure.

Ces attentats sont l’un des pires actes de terrorisme commis en Europe depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

La déclaration de l’état d’urgence a donné aux autorités administratives des moyens d’action supplémentaires pour lutter contre les menaces terroristes. Les mesures permises par ces dispositions ont été utilisées immédiatement par les autorités administratives et ont vocation à être poursuivies. Les préfets ont ainsi la possibilité de prévenir la commission de nouveaux actes par des perquisitions administratives dans les domiciles, de jour comme de nuit. Ils peuvent également prononcer la fermeture provisoire de salles de spectacle, de débits de boissons et lieux de réunions de toute nature, ainsi qu’interdire des réunions. Le ministre de l’intérieur peut assigner à résidence des personnes évoluant dans la mouvance terroriste.

A l’occasion de la prorogation de l’état d’urgence au-delà des douze jours du décret initial, rendue indispensable par le maintien de la menace à un niveau inédit sur le territoire national, il est aujourd’hui nécessaire d’adapter et de moderniser certaines des dispositions de la loi de 1955, d’une part pour s’assurer de leur totale efficacité dans la lutte contre des menaces nouvelles et, d’autre part, afin de garantir que les mesures mises en œuvre sous l’empire de ce régime juridique puissent faire l’objet d’un contrôle juridictionnel effectif.

Il est indispensable, pour approfondir la lutte contre le terrorisme, que les autorités administratives puissent recourir à ces mesures pendant une période limitée mais suffisamment longue pour s’assurer que les réseaux terroristes, au-delà des procédures juridictionnelles en cours, puissent être, par des actions coercitives, mis hors d’état de nuire.

Il apparaît en outre nécessaire, dans le contexte actuel marqué par différentes menaces d’atteinte à l’ordre public constituée par des personnes ou des réseaux parfois inconnus de la justice, de disposer de moyens de prévention encore plus efficaces. L’assignation à résidence, prévue par la loi de 1955, est ainsi aménagée afin de permettre des escortes vers les lieux d’assignation à résidence, une obligation de pointage, la possibilité de restituer passeport et documents d’identité, ou l’interdiction de se trouver en relation avec des personnes désignées.

Mais ces différentes évolutions visant à rendre plus efficace la prévention d’actes terroristes notamment, doivent s’accompagner d’une adaptation et d’un renforcement des garanties offertes par la loi de 1955 dans la mise en œuvre des prérogatives confiées à l’autorité administrative. La loi renvoie ainsi désormais explicitement aux dispositions de droit commun du code de justice administrative pour la contestation des mesures prises sur son fondement. Ainsi en est-il, par exemple, des perquisitions ordonnées par l’autorité administrative. Les modifications proposées visent aussi à supprimer certaines mesures prévues, dans le contexte de la période où la loi a été initialement adoptée, et qui n’ont plus de justification sérieuse aujourd’hui, ainsi par exemple du contrôle de la presse ou des publications.

Les articles 2 et 3 de la loi de 1955 exigeant que la prolongation de l’état d’urgence au-delà de douze jours soit autorisée par une loi, l’article 1er du présent projet de loi proroge l’état d’urgence pour une durée de trois mois à compter du 26 novembre 2015, date à laquelle le décret du 14 novembre 2015 cessera de produire ses effets.

L’article 2 proroge la possibilité ouverte au ministre de l’intérieur et aux préfets, déjà prévue par le décret du 14 novembre 2015, d’ordonner des perquisitions de jour et de nuit.

L’article 3 permet de limiter le recours aux mesures particulières qu’autorise l’état d’urgence au strict nécessaire, en permettant au Gouvernement d’y mettre fin par décret en conseil des ministres avant l’expiration de ce délai. En ce cas, il est rendu compte au Parlement.

L’article 4 adapte et renforce le dispositif d’assignation à résidence prévu à l’article 6 de la loi de 1955, afin de le rendre plus efficace et opérationnel, en appliquant un régime comparable à celui prévu par le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile pour les étrangers représentant une menace pour l’ordre public, assignés à résidence dans l’attente de leur éloignement du territoire. Ce dispositif de l’article 6 vise en effet à restreindre la liberté de circulation des personnes auxquelles il est appliqué et à limiter leur capacité à se mettre en relation avec d’autres personnes considérées comme dangereuses, dans un contexte où les forces de l’ordre sont très fortement mobilisées.

En premier lieu, le 1° de l’article 4 actualise les termes désignant au premier alinéa le lieu de l’assignation à résidence qui doit être fixé par le ministre de l’intérieur. En second lieu, il fait évoluer le champ d’application de la mesure afin de mieux répondre à l’objectif visé et à la réalité de la menace, en substituant aux termes « [de toute personne] dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics », qui apparaissent trop restrictifs, les termes « [de toute personne] à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics », ce qui permet d’inclure des personnes qui ont appelé l’attention des services de police ou de renseignement par leur comportement, ou leurs fréquentations, propos, projets… Enfin, dans la mesure où les lieux de l’assignation peuvent si nécessaire être choisis en dehors de la commune où la personne assignée réside habituellement, il donne au ministre de l’intérieur la faculté de faire conduire l’intéressé sur place par des services de police ou de gendarmerie afin de garantir l’exécution de la mesure.

Les alinéas suivants visent à assurer la pleine effectivité du dispositif en donnant les moyens au ministre de l’intérieur et aux forces de l’ordre de contrôler que la personne concernée se maintient dans le périmètre de l’assignation à résidence et de limiter sa liberté de circulation. Ainsi, la loi permet au ministre de l’intérieur de prescrire à la personne assignée une obligation de demeurer dans les lieux d’habitation qu’il désigne, pendant une plage horaire définie dans la limite de 8 heures par 24 heures. Le 2° prévoit la possibilité de lui imposer en outre, d’une part une obligation de se présenter aux services de police ou de gendarmerie selon une fréquence déterminée dans la limite de trois présentations par jour, et d’autre part, une obligation de remettre son passeport ou toute autre pièce d’identité en échange d’un récépissé. Enfin le 2° ouvre également la faculté au ministre de l’intérieur de prescrire à la personne assignée une interdiction de se trouver en relation, directement ou indirectement, avec certaines personnes nommément désignées dont il existe des raisons sérieuses de penser que leur comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics.

Le 3° prévoit la dissolution d’associations ou de groupements de fait portant une atteinte grave à l’ordre public, dans des conditions spécifiques à l’état d’urgence, compte tenu notamment du rôle de soutien logistique ou de recrutement que peuvent jouer ces structures.

Le 4° adapte la procédure de recours qui peut être exercé contre les mesures prises en application de la loi, en élargissant les garanties actuellement réservées à la contestation d’une assignation à résidence, et en substituant à l’examen du recours par une commission consultative la possibilité d’utiliser les procédures de référé-suspension et de référé-liberté, prévues par le livre V du code de justice administrative, procédures plus protectrices des libertés puisque non consultatives et menées par un juge. En soumettant toutes les mesures administratives prises sur le fondement de cette loi au juge administratif, cette disposition place l’ensemble de la procédure de perquisition administrative sous le contrôle du juge administratif, sous réserve de la découverte d’une infraction, qui fait basculer l’opération dans le seul champ judiciaire.

Le 5° précise les conditions des perquisitions administratives menées dans le cadre de la loi relative à l’état d’urgence. Il étend cette perquisition possible à tous les lieux, pour que les véhicules ou les lieux publics ou privés qui ne sont pas des domiciles soient inclus dans le champ de cette disposition. Il en exclut toutefois les lieux d’exercice des professions protégées. Il fixe un encadrement – aujourd’hui inexistant – à cette mesure de police administrative, en en limitant l’usage aux circonstances où il existe des raisons sérieuses de penser que le lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics.

Il définit un régime procédural à ces perquisitions, prévoyant notamment l’information sans délai du procureur de la République ainsi que la rédaction d’un compte-rendu, qui lui est adressé sans délai.

Il permet enfin l’accès aux données informatiques accessibles depuis le lieu perquisitionné, ainsi que la prise de copies.

Il supprime la possibilité de prendre des mesures assurant le contrôle de la presse et des publications de toute nature, ainsi que celui des émissions radiophoniques, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales.

Le 6° réévalue les sanctions pénales applicables en cas de violation de la loi relative à l’état d’urgence.

L’article 5 complète l’article L. 811-3 du code de la sécurité intérieure par une référence aux associations et groupements dissous en application de l’article 6-1 de la loi du 3 avril 1955, créé par le 3° de l’article 4.

L’article 6 prévoit l’application de la loi du 3 avril 1955, dans sa rédaction modifiée par l’article 4, à l’ensemble du territoire de la République française.

PROJET DE LOI

Le Premier ministre,

Sur le rapport du ministre de l’intérieur,

Vu l’article 39 de la Constitution,  

Décrète :

Le présent projet de loi prorogeant l’application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence et renforçant l’efficacité de ses dispositions, délibéré en conseil des ministres après avis du Conseil d’État, sera présenté à l’Assemblée nationale par le Premier ministre, qui sera chargé d’en exposer les motifs et d’en soutenir la discussion et, en tant que de besoin, par le ministre de l’intérieur.

Fait à Paris, le 18 novembre 2015.

Signé : Manuel VALLS

Par le Premier ministre :

Le ministre de l’intérieur

Signé : Bernard CAZENEUVE

Article 1er

L’état d’urgence déclaré par le décret n° 2015-1475 du 14 novembre 2015 portant application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 est prorogé pour une durée de trois mois à compter du 26 novembre 2015.

Article 2

Il emporte, pour sa durée, application de l’article 11 de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955, dans sa rédaction issue du 5° de l’article 4 de la présente loi.

Article 3

Il peut y être mis fin par décret en conseil des ministres avant l’expiration de ce délai. En ce cas, il en est rendu compte au Parlement.

Article 4

La loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence est ainsi modifiée :

1° Le premier alinéa de l’article 6 est remplacé par les dispositions suivantes :

« Le ministre de l’intérieur peut prononcer l’assignation à résidence, dans les lieux qu’il fixe, de toute personne résidant dans la zone fixée par le décret mentionné à l’article 2, à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics dans les circonscriptions territoriales mentionnées audit article. Le ministre de l’intérieur peut la faire conduire sur les lieux de l’assignation à résidence par les services de police ou les unités de gendarmerie.


« Les personnes mentionnées à l’alinéa précédent peuvent également être astreintes à demeurer dans des lieux d’habitation déterminés par le ministre de l’intérieur, pendant la plage horaire qu’il fixe, dans la limite de 8 heures par 24 heures. » ;

2° L’article 6 est complété par les dispositions suivantes :


« Le ministre de l’intérieur peut prescrire à la personne assignée à résidence :

« – l’obligation de se présenter périodiquement aux services de police ou aux unités de gendarmerie, selon une fréquence qu’il détermine dans la limite de trois présentations par jour, en précisant si cette obligation s’applique y compris les dimanches et jours fériés ou chômés ;

« – ainsi que la remise à ces services de son passeport ou de tout document justificatif de son identité. Il lui est délivré en échange un récépissé valant justification de son identité, sur lequel sont mentionnées la date de retenue et les modalités de restitution du document retenu.

« La personne astreinte à résider dans les lieux qui lui sont fixés en application du premier alinéa peut se voir prescrire par le ministre de l’intérieur une interdiction de se trouver en relation, directement ou indirectement, avec certaines personnes, nommément désignées, dont il existe des raisons sérieuses de penser que leur comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics. Cette interdiction est levée dès qu’elle n’est plus nécessaire ou en cas de levée de l’assignation à résidence. » ;

3° Il est inséré, après l’article 6, un article 6-1 ainsi rédigé :

« Art. 6-1. – Sans préjudice de l’application de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure, sont dissous, par décret en conseil des ministres, les associations ou groupements de fait :

« – qui participent à la commission d’actes portant une atteinte grave à l’ordre public, ou dont les activités facilitent cette commission ou y incitent ;

« – et qui comprennent en leur sein, ou parmi leurs relations habituelles, des personnes à l’encontre desquelles a été prise, sur le fondement de l’article 6, pour des motifs en lien avec les agissements mentionnés à l’alinéa précédent, une mesure d’assignation à résidence.


« Le maintien ou la reconstitution d’une association ou d’un groupement dissous en application du présent article, ou l’organisation de ce maintien ou de cette reconstitution sont réprimées dans les conditions prévues par la section 4 du chapitre Ier du titre III du livre IV du code pénal.

« Par dérogation à l’article 14, les mesures prises sur le fondement du présent article ne cessent pas de produire leurs effets à la fin de l’état d’urgence. » ;

4° L’article 7 est ainsi rédigé :

« Art. 7. – À l’exception des peines prévues à son article 13, les mesures prises sur le fondement de la présente loi sont soumises au contrôle du juge administratif dans les conditions fixées par le code de justice administrative, notamment son livre V. » ;

5° L’article 11 est ainsi rédigé :

« Art. 11. – Le décret déclarant ou la loi prorogeant l’état d’urgence peuvent, par une disposition expresse, conférer aux autorités administratives mentionnées à l’article 8 le pouvoir d’ordonner des perquisitions en tout lieu, y compris un domicile, de jour et de nuit, sauf dans un lieu affecté à l’exercice d’un mandat parlementaire ou à l’activité professionnelle des avocats, des magistrats ou des journalistes, lorsqu’il existe des raisons sérieuses de penser que ce lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics.

« La décision ordonnant une perquisition précise les lieux et le moment de la perquisition. Le procureur de la République territorialement compétent est informé sans délai de cette décision. La perquisition est conduite en présence d’un officier de police judiciaire territorialement compétent. Elle ne peut se dérouler qu’en présence de l’occupant ou, à défaut, de son représentant ou de deux témoins.

« Il peut être accédé, par un système informatique ou un équipement terminal présent sur les lieux où se déroule la perquisition, à des données stockées dans ledit système ou équipement ou dans un autre système informatique ou équipement terminal, dès lors que ces données sont accessibles à partir du système initial ou disponibles pour le système initial. Les données auxquelles il aura été possible d’accéder dans les conditions prévues par le présent article peuvent être copiées sur tout support.

« La perquisition donne lieu à l’établissement d’un compte-rendu communiqué sans délai au procureur de la République.

« Les dispositions du présent article ne sont applicables que dans les zones fixées par le décret prévu à l’article 2 ci-dessus. » ;

6° L’article 13 est ainsi rédigé :

« Art 13. – Les infractions aux dispositions des articles 5, 8 et 9 seront punies de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende.

« Les infractions aux dispositions du premier alinéa de l’article 6 seront punies de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

« Les infractions aux dispositions du deuxième et des quatre derniers alinéas de l’article 6 seront punies d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.

« L’exécution d’office, par l’autorité administrative, des mesures prescrites peut être assurée nonobstant l’existence de ces dispositions pénales. »

Article 5

Le b du 5° de l’article L. 811-3 du code de la sécurité intérieure est complété par les mots : « ou de l’article 6-1 de la loi n° 55-385 du 3  avril 1955 relative à l’état d’urgence ».

Article 6

La loi n° 55-385 du 3 avril 1955, dans sa rédaction résultant de l’article 4 de la présente loi, est applicable sur tout le territoire de la République.

© Assemblée nationale

Pour ma part, je prends acte, un peu comme une vaste « répétition », en espérant que ce soit suffisant !

Bien à toutes et à tous !

I3

 Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/projet-de-loi-n-3225.html

 

 

 


Comment l’Islam avait vaincu le terrorisme (III)

 

PARTIE III 

 

Les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir 

 

L’Iran

Dans l’hérésie wahhabite, les chiites ne sont pas considérés comme des musulmans. Nous n’avons pas oublié que l’Iran, pour punir notre soutien à l’Irak contre laquelle elle a mené une guerre impitoyable de 1980 à 1988, a déclenché une vague d’attentats en 1988 à Paris (attentats du Claridge et de la rue de Rennes). L’Iran a donc pratiqué le terrorisme contre nous. Mais ce pays, héritier de la civilisation perse dans laquelle l’islam des Abbassides a su habilement se fondre, n’est pas en soi un État fondé sur la terreur contrairement à l’Arabie saoudite.

La situation a bien changé aujourd’hui car le pays légal irakien est à dominante chiite et l’Iran n’est plus acculée à recourir au terrorisme comme dans les années 80.

L’accord de Vienne sur le nucléaire iranien est une chance unique qu’il faut saisir pour prendre l’État islamique en tenaille entre la coalition qui doit se constituer à l’Ouest autour de la Syrie, comprenant les milices chiites du Hezbollah, et l’armée irakienne soutenue par les milices chiites à l’Est.

Charge à la communauté internationale de veiller à ce que une fois la victoire remportée, les droits des tribus sunnites de l’Est irakien qui se sont ralliées à l’État islamique en réaction à l’impéritie et au sectarisme du Premier ministre irakien Nouri Kamal al-Maliki soient respectés et que les Irakiens se mettent d’accord sur une autonomie, voire une sécession qui garantisse à la minorité sunnite de ne plus être opprimée par la majorité chiite, ce que l’Iran est tout à fait prête à comprendre aujourd’hui.

La Syrie

La Syrie historique, Bilad-al-Cham, comprenait la Syrie d’aujourd’hui, l’Irak, la Jordanie, le Liban et la Palestine. La Syrie actuelle est issue des accords Sykes-Picot qui imposèrent le mandat français à ce territoire jusqu’à l’indépendance en 1946.

Nous avons donc en Syrie des responsabilités historiques, que le régime de Damas nous plaise ou non. Dans l’état actuel des choses, tout changement par un renversement au sommet de l’État syrien serait nécessairement une victoire non pour le camp de la démocratie mais pour celui du terrorisme wahhabite.

Les frappes russes contre les positions dites rebelles et qui menacent directement Damas, contrairement aux positions de l’État islamique qui se trouvent dans la profondeur syrienne, n’ont pas permis de desserrer l’étau.

Il est à craindre que tant que ces groupes continueront à être armés puissamment par les Américains au moyen des systèmes d’armes les plus élaborés, le front ne bougera pas. La seule solution militaire est donc de mettre en place une coalition unique incluant le pays agressé, la Syrie et son président légitime. La question de la transition politique ne pourra sérieusement être posée qu’une fois la paix revenue.

Le Liban

Aucun journaliste français n’a fait le rapprochement mais les fusillades de Paris ont été précédées la veille, 12 novembre, de deux attentats-suicides, au mode opératoire comparable à ceux de Paris, qui ont frappé au sud de Beyrouth le quartier chiite de Burj El Barajneh présenté chez nous comme un « fief » du Hezbollah. Ces attentats-suicides revendiqués par l’État islamique ont fait 41 morts et 200 blessés.

Le but des kamikazes était de perturber la reprise des travaux de l’Assemblée nationale, dont la présidence, selon les termes de la Constitution libanaise (imposée par la France au terme de son mandat sur le Liban), est dévolue à un chiite.

Un quartier chiite ? Mais quel est donc le rapport avec la France ? Le Hezbollah, que le quai d’Orsay persiste à présenter comme une organisation terroriste, est aujourd’hui allié aux chrétiens du général Michel Aoun, donc aux « croisés » dans la rhétorique de l’État islamique.

Depuis septembre 2015, l’Arabie saoudite préside la commission des Droits de l’homme de l’ONU. Les saoudiens utilisent ce statut par le truchement de leurs organisations humanitaires pour pénétrer dans les camps de réfugiés et prendre des mesures discriminatoires pour tous ceux qui ne sont pas de leur obédience (on sait que l’aide aux réfugiés est sélective et que les chrétiens et les chiites ne sont pas toujours logés à la même enseigne que les sunnites).

Dans un pays, qui accueille près de deux millions de réfugiés syriens sur 6 millions d’habitants, l’Arabie saoudite entend transformer les camps, en instruments de déstabilisation du Liban afin qu’il bascule dans la nouvelle « fitna » qui sévit actuellement au Proche-Orient.

La France, membre du Conseil de sécurité doit se souvenir de ses devoirs à l’égard du Liban et s’élever à l’ONU contre ces pratiques.

Israël

On sait ce que notre hostilité à l’égard de la Syrie et de l’Iran fut le lot ces dernières années d’une complaisance à l’égard de la politique de M. Netanyahou qui prétend défendre les intérêts israéliens en attisant les foyers de discorde entre musulmans selon le principe divide ut imperare à la mode chez les néo-conservateurs américains. Il convient que la France profite des velléités de rapprochement entre la Russie et Israël sur la question syrienne pour adopter une politique plus équilibrée.

L’Algérie 

Les Français se souviennent-ils que les massacres de chrétiens perpétrés dans les années 1860 à Damas  ne furent pas seulement arrêtés par l’envoi de troupes françaises dans ce que Napoléon III qualifiera lui-même de « guerre humanitaire » (sans doute la première du genre) mais aussi et surtout grâce à médiation du héros absolu du nationalisme algérien, l’émir Abd el-Kader ?

Cet exemple, parmi d’autres, doit nous rappeler que les Franco-Algériens ne représentent pas pour la plupart une menace mais au contraire une force. Si dans ce combat contre le terrorisme nous devons faire toute la place aux nombreux Franco-Algériens qui résident sur notre territoire c’est parce qu’ils ont une expérience irremplaçable de la guerre civile, qui se déroula en Algérie dans les années 90 et fit 200 000 morts.

Cette guerre contre le FIS et son bras armé, le GIA, n’a pas été gagnée par l’armée algérienne mais par des milices de patriotes qui furent alors armées par le gouvernement.

Le réseau Kelkal qui commit des attentats commandités par le GIA sur notre sol est une exception. La grande majorité des Franco-Algériens, qui ont connu la guerre civile en Algérie, sont loin d’avoir exporter le terrorisme chez nous et en sont au contraire les plus farouches contempteurs, en connaissance de cause. Les terroristes se recrutent essentiellement chez les Français d’origine algérienne nés sur notre sol.

Gageons que si nous ne gagnons pas la guerre en Syrie et en Irak et que la guerre civile éclate en France, le concours des Franco-Algériens patriotes sera décisif.

Le Maroc

En matière de lutte contre l’intégrisme, nous oublions trop souvent que nous avons un partenaire fidèle avec le royaume chérifien.

Le Maroc est un pays berbère qui a conquis l’Espagne comme nous le rappelle le rocher de Gibraltar qui vient de l’arabe djebel Tariq, « la montagne de Tariq », du chef berbère Tariq ibn Ziyad qui franchit le détroit à la tête des premières troupes musulmanes. Le Maroc est un royaume ancestral qui ne fut jamais soumis par les Ottomans.

L’isolement diplomatique et les critiques que lui valent dans le Golfe sa proximité avec l’Occident et sa tolérance religieuse, qui en fait le pays oriental où les juifs sont le plus en sûreté, l’a conduit récemment comme pour faire amende honorable à se laisser entraîner dans la coalition « arabe » contre le Yémen.

C’est un signe de fragilité et notre responsabilité est de conforter le Maroc dans ses options occidentalistes en ne nous contentant pas de l’utiliser comme base arrière pour nos centres d’appel ou nos retraités.

Il convient également que nos imams y soient formés. Nous ne pouvons faire confiance à cette institution archaïque qu’est le CFCM (conseil français du culte musulman), inspirée par le consistoire que Bonaparte avait conçu pour contrôler la communauté juive, et qui est scandaleusement dominé par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), émanation des frères musulmans.

La Tunisie

La Tunisie que nous avons déstabilisée au moment des « printemps arabes » reste le pays le plus proche de nos convictions sur la laïcité. Il doit donc demeurer un partenaire privilégié. L’urgence est la défense de son flanc sud incontrôlable depuis la chute de Kadhafi et que le renforcement de notre coopération avec le Tchad doit contribuer à sécuriser.

Le Tchad

Le Tchad est le seul pays d’Afrique subsaharienne qui depuis la chute de Khadafi ait conservé des capacités opérationnelles, qui lui permettent d’être à nos côtés dans le combat contre les bandes wahhabites qui opèrent du Sinaï à la Mauritanie.

C’est largement grâce à l’efficacité de l’armée tchadienne et à nos bases en territoire tchadien que nous avons pu prolonger les opérations Épervier et Serval en opération Barkhane qui vise à lutter contre les groupes armés wahhabites dans toute la bande saharienne. Ce dispositif doit être renforcé par la communauté internationale car nous ne disposons pour l’instant que de 3000 hommes dans cette zone livrée à toutes les turbulences.

Voilà peut-être un terrain où l’aide européenne que notre Président de la république vient de solliciter dans son discours du 16 novembre devant le Congrès serait la bienvenue. Cette aide sera vraisemblablement financière mais on pourrait aussi imaginer aussi que pour tenter de contrôler les immenses zone saharienne et sahélienne, qui est la clé des flux migratoires en Europe, que des troupes anglaises, italiennes, voire allemandes se déploient pour prêter main forte aux armées tchadienne et française.

Libye

La presse française s’est bien gardée de commenter la surprenante décision du Conseil suprême des tribus de Libye qui, le 14 septembre 2015, a désigné Seif al-Islam Kadhafi comme son représentant légal. Oui, vous avez bien lu. Un des fils du colonel, lynché avec notre complicité, est désormais le seul représentant crédible de la Libye réelle.

Cette nouvelle est insupportable pour nos oligarchies car elle rappelle que la Libye ne saurait retrouver une stabilité que si la communauté internationale reconnaît sa diversité tribale incarnée dans la longue durée par ses deux pôles, la Cyrénaïque à l’Est et la Tripolitaine à l’Ouest.

Seif al-Islam est actuellement « détenu » par les milices de Zenten qui contrairement à ce qu’affirment nos journalistes hébétés par le chaos lybien ne sont pas composées d’Arabes mais de Berbères. Comme le précise l’africaniste Bernard Lugan, Zenten est « un nom berbère puisqu’il s’agit de la déformation de Z’nata ou Zénète, l’une des principales composantes du peuple amazigh. Cette « tribu » berbère arabophone occupe une partie du djebel (Adrar en berbère) Nefusa, autour de la ville de Zenten. »

Seif al-Islam, le fils que le colonel Kadhafi avait choisi pour lui succéder y est traité avec tous les égards dû au rang qu’occupait son père.

Le samedi 14 novembre 2015, l’Amérique a bombardé pour la première fois l’État islamique en Libye, lequel est essentiellement implanté à Syrte en Tripolitaine, qui fut le foyer de la colonisation grecque dans l’Antiquité.

Ce bombardement aveugle en violation des lois internationales et aussi inutile que les mêmes frappes de l’Amérique en Syrie et témoigne d’un souverain mépris pour les réalités lybiennes. Si l’on veut espérer un jour mettre un terme au chaos lybien, il ne faut pas raisonner en fonction des groupes terroristes qui se sont infiltrés dans ce pays mais des alliances ou confédérations de tribus appelées çoff en arabe dialectal lybien.

Nous devons nous souvenir que le colonel Kadhafi a tenu son pouvoir de l’équilibre qu’il avait su instaurer entre les trois grands çoff libyens, à savoir, comme le précise Bernard Lugan, qui vient de publier une Histoire de la Libye, « la confédération Sa’adi de Cyrénaïque, la confédération Saff al-Bahar  du nord de la Tripolitaine et la confédération Awlad Sulayman de Tripolitaine orientale et du Fezzan à laquelle appartiennent les Kadhafda, sa tribu. De plus, à travers sa personne, étaient associées par le sang la confédération Sa’adi et celle des Awlad Sulayman car il avait épousé une Firkèche, un sous clan de la tribu royale des Barassa. Son fils Seif al-Islam se rattachant donc à la fois aux Awlad Sulayman par son père et aux Sa’adi par sa mère, il peut donc, à travers sa personne, reconstituer l’ordre institutionnel libyen démantelé par la guerre franco-otanienne.

Aujourd’hui, les alliances tribales constituées par le colonel Kadhafi ont explosé ; là est l’explication principale de la situation chaotique que connaît le pays. En conséquence de quoi, soit l’anarchie actuelle perdure et les islamistes prendront le pouvoir en Libye, soit les trois confédérations renouent des liens entre elles. Or, c’est ce qu’elles viennent de faire en tentant de faire comprendre à la « communauté internationale » que la solution passe par les tribus… Certes, mais la Turquie et le Qatar veulent la constitution d’un État islamique et la justice internationale a émis un mandat d’arrêt contre Seif al-Islam… »

La France, qui compte parmi ses libérateurs la colonne Leclerc partie du Fezzan, doit mettre entre parenthèse sa vision jacobine de la reconstruction de la Libye si elle veut s’appuyer à nouveau sur ce pays pour combattre le terrorisme, au sol, dans le Sahara.

L’Égypte

L’Égypte qui nous doit le canal de Suez, semble vouloir renouer avec une amitié traditionnelle avec la France dont Méhémet-Ali fut un des plus ardents promoteurs. Même si notre presse semblait avoir plus de tendresse pour la rhétorique démocratique des frères musulmans, il n’en est pas moins vrai que l’Égypte a toujours été dirigée depuis la régence mamelouk par des militaires.

La France au lieu de s’occuper, une fois encore de la forme du régime de cet allié objectif dans la « guerre » qu’elle affirme vouloir mener contre le terrorisme a tout à gagner à aider l’Égypte d’Al-Sissi, d’abord à reprendre le contrôle de Sinaï et, ensuite à prendre toute la part qui lui revient dans la coalition anti-terroriste en Syrie (Souvenons-nous que l’Égypte et la Syrie n’ont formé qu’un seul pays entre 1958 et 1961 sous le nom de République arabe unie).

Le Mali 

La lutte contre le wahhabisme au Mali ne sera efficace dans la durée que si le gouvernement malien accepte de dialoguer avec le MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad) qui réclame légitimement à l’indépendance de l’Azawad, zone majoritairement Touareg du Nord-Mali.

Les tribus Touaregs, alliées de la France depuis le XIXe siècle et qui furent les auxiliaires fidèles de l’homme du désert qu’était Mouammar Khadafi, avaient libéré le Nord-Mali au début de l’année 2012 et proclamé son indépendance à Kidal le 6 avril 2012 avant d’être débordées par des groupes terroristes venus d’Algérie, achetés et supérieurement armés par les puissances étrangères que l’on sait.

La France ne gardera le contrôle sur cette zone que si elle impose au gouvernement malien une solution politique qui cesse d’exclure nos alliés touaregs dans la région.

Le président François Hollande a prononcé un discours ce lundi 16 novembre sur les mesure à prendre pour contrer le terrorisme. Nous nous garderons de les commenter car quelle que soient l’ampleur des énièmes dispositions proposées, il tombe sous le sens que s’obstiner à écoper la voie d’eau ouverte par le terrorisme en gesticulant à contretemps sans fermer le robinet qui l’alimente sera un nouveau coup d’épée dans l’eau. L’histoire et la géopolitique que nos classes politiques et médiatiques s’acharnent à proscrire au motif qu’elles ne sont pas philanthropiques doivent reprendre leur place dans l’art du gouvernement sans quoi au lieu de faire reculer le terrorisme nos pseudo-élites continueront à nourrir son cercle vicieux.

Cet article est l’adaptation d’une chronique datant de 1997, intitulée, « Le poids des photos, le choc des civilisations » et publié dans notre recueil de chroniques des années 90 Tout est culture en octobre 2015 aux éditons Les Belles Lettres.

Source :

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PARTIE I : Le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie.

PARTIE II : Comment nous avons remis en selle le terrorisme en Arabie

PARTIE III : Les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir 

 

 


Comment l’Islam avait vaincu le terrorisme (II)

 

PARTIE II

 

Comment nous avons remis en selle le terrorisme en Arabie

 

L’empire britannique, qui souhaitait voir le départ du « vieil homme malade de l’Europe » de la péninsule arabique, repris la stratégie que Bonaparte avait esquissé avec Lascaris. On connaît les exploits du colonel Lawrence qui n’est pas un loup aussi solitaire qu’entend nous le faire croire le fameux film de David Lean.

Chassé par la lignée vassale des Al-Rachid alliée aux Turcs, Le prince de la dynastie wahhabite de Riyad, Abdelaziz ben Abderrahman ben Fayçal Al-Saoud avait grandi en exil à la cour du Koweït. Âgé seulement de 22 ans il se proclama roi du Nedjd et Imam des Wahhabites en 1904. Il reprit Riyad puis tout le Nedjd entre 1902 et 1912.

On se souvient de la scène du film de David Lean, Lawrence d’Arabie où l’on voit les cavaliers arabes conquérir par une charge de cavalerie éclair le port d’Aqaba en venant de la terre alors que les canons turc sont tournés vers la mer. Or, ces fougueux cavaliers bédouins ne sont pas saoudiens. Connus en Occident sous le nom incongru de “légion arabe”, ce sont des hachémites commandés par Fayçal ibn Hussein, un des fils d’Hussein ibn Ali, chérif de La Mecque.

Ils représentent donc l’orthodoxie sunnite et non pas l’hérésie wahhabite. Le projet d’Hussein était de créer un royaume arabe unifié qui engloberait le Hedjaz, la Jordanie, l’Irak et le Syrie. Lawrence s’opposa à ce projet au motif que la couronne britannique avait besoin de morceler le Moyen-Orient pour mieux régner sur la région et protéger la route des Indes.

L’Occident réactiva une fois de plus la fitna, mais cette fois-ci entre Arabes, et remit en selle Al-Saoud à qui on promit toute la péninsule arabique. Il chassa définitivement les chérifiens de la Mecque avec la bénédiction des Britanniques. En 1920, Damas ayant été reprise aux hachémites par une colonne française et la Grande-Bretagne ayant reçu un mandat de la SDN pour administrer l’Irak, il ne resta plus pour Hussein que le lot de consolation de la Jordanie.

En 1925, les insatiables compagnons d’Abdelaziz Ibn Saoud, ayant désormais les mains libres, se livrèrent à de nouvelles destructions dans les villes saintes. À La Mecque, ils démolirent les tombes de la famille du prophète Mahomet ; à Médine ils poursuivent la profanation des mausolées des premiers chefs chiites (ces ravages sont commémorés annuellement encore aujourd’hui par les chiites, qui, contrairement à nos professeurs d’histoire des civilisations, n’ont pas la mémoire courte).

Ibn Saoud se fera couronner roi d’Arabie à La Mecque en 1926 après avoir envahi le royaume du Hedjaz fondé par les hachémites en 1918 et avant d’établir celui du Nedjd en mai 1927, qu’il réunit le  22 septembre 1932 pour créer le troisième Royaume d’Arabie saoudite.

Mais ce qui va assurer un pouvoir définitif à la théocratie saoudienne c’est l’alliance avec la plus grande puissance de la civilisation occidentale, l’Amérique. Les gisements pétrolifère d’Arabie ont commencé à être exploités partir de mars 1938 et la Seconde Guerre mondiale ne tardera pas à faire comprendre à nos stratèges qu’une guerre moderne ne se gagne pas sans le contrôle des puits de pétrole.

Acte fondateur de l’alliance entre le puritanisme américain et l’intégrisme saoudien, le pacte, « pétrole contre protection » signé le 14 février 1945 sur le porte-avion Quincy entre Roosevelt et Ibn Séoud garantit la stabilité et la protection militaire à la monarchie saoudienne en échange d’un approvisionnement en pétrole de l’Amérique à travers le monopole de la société Aramco (Arabian American Oil Company).

Ce pacte était valable pour soixante ans. Il a été renouvelé en 2005. La manne pétrolière permet aux Saouds de financer la propagande en faveur du wahhabisme, sous ses différentes formes dites aujourd’hui “salafistes” pour ne pas nommer la maison-mère (de même qu’on appelle nazis, les nationaux-socialistes pour garder immaculé le mot socialistes). Le but avoué des Saouds est d’imposer le wahhabisme d’abord à l’ensemble des nations musulmanes et ensuite au monde entier.

De nombreux musulmans sont ébranlés par le flots d’images déversé par les sites internet et les télévisions wahhabites et ne font plus la différence entre le bon grain ou l’ivraie, entre l’hérésie et l’orthodoxie. Les mosquées se multiplient alors qu’un musulman orthodoxe n’a pas besoin de mosquée, ni d’autre médiation entre Dieu et lui. La prière musulmane se pratique avec sincérité et surtout sans ostentation.

Le seul pacte du Quincy ruine les élucubrations du professeur Huntington car il s’agit bien non pas d’un choc de civilisation mais d’une alliance de civilisation entre une puissance occidentale et une puissance orientale qui donne le ton de la géopolitique au Proche-Orient. Tant que la France reste dans l’orbe de cette alliance au Levant, elle ne peut prétendre sérieusement conduire une « guerre ».

On ne fait pas la guerre à des groupes armés mais à des États-nations. Nous ferons grâce au lecteur d’un rappel des conditions du développement du terrorisme « islamiste » dans les années 80 pour l’instrumentaliser contre le communisme soviétique. Ces faits sont connus. L’intégrisme n’est donc pas un phénomène interne à l’islam mais suscité de l’extérieur par des puissances étrangères à l’islam orthodoxe. Le fait que le wahhabisme soit devenu aujourd’hui un golem incontrôlable ne dispense pas la France du devoir de sanctionner ses créateurs saoudiens et américains.

 

Ce que la France pourrait faire pour tenter de faire reculer le terrorisme

Pour peu que la France, zombifiée par le messianisme américain et le wahhabisme saoudien, sorte de son amnésie neurasthénique, il lui reste suffisamment de souveraineté pour commencer à combattre le terrorisme qu’elle a laissé complaisamment se développer sur son sol pour ne pas fâcher ses puissants alliés et même si ce n’est peut-être qu’un dernier baroud d’honneur avant la vassalisation totale.

L’ex-Président de la république Nicolas Sarkozy en sortant de sa rencontre avec le Président Hollande à l’Élysée a parlé « d’infléchissement » à donner à notre politique extérieure. Chacun en convient. Les Français doivent cependant se souvenir que la connivence de Monsieur Sarkozy à l’égard de certains pays du Golfe, qui alimentent le terrorisme ne l’autorise plus à donner des leçons. Rappelons qu’après avoir invité en grande pompe Bachar-el-Assad et Kadhafi en France, il s’est acharné à devancer les désirs des néo-conservateurs américains les plus faucons en nous poussant à abandonner la Tunisie et l’Égypte, en déstabilisant la Syrie et en abattant comme un malfrat le seul dirigeant qui, en dépit de ses disparités tribales, avait réussi à donner un semblant de souveraineté à l’État lybien au point qu’il eut des velléités fatales de briser le monopole du dollar pour vendre sa production pétrolière en euro.

Nicolas Sarkozy est le principal responsable de l’ouverture des flux migratoires contre lesquels il éructe aujourd’hui. N’oublions pas nous plus qu’il s’était autorisé à dégarnir nos troupes au Mali afin de fournir une garde personnelle à l’émir d’Abu-Dhabi. Il est loin d’être certain que Nicolas Sarkozy ait eu la lucidité de François Hollande et de son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian qui nous a permis de réagir à la tentative des groupes terroristes de forcer le verrou du fleuve Niger par la magistrale opération Serval. N’oublions jamais, quelles que soient nos opinions politiques, que ce brillant et héroïque succès de nos troupes au sol est à porter à son crédit. François Hollande a donc objectivement plus de titre que Nicolas Sarkozy, qui a bradé les intérêts de la France, pour conduire nos armées lors du prochain quinquennat.

Plutôt que gesticuler en truffant tous les discours officiels de ce pétard mouillé qu’est devenu le mot « guerre » voici, pays par pays, les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour enfin commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir :

Arabie Saoudite et Qatar

La première démarche consiste à nommer l’ennemi. Puisque notre Président de la république affirme qu’on nous mène une guerre et que c’est donc par des actes de guerre que nous devons riposter, cet ennemi ne peut être l’État islamique, qui désigne une organisation terroriste et non un État. Nos véritables ennemis c’est d’abord l’Arabie Saoudite et ensuite le Qatar, qui s’il n’utilise pas les mêmes canaux que la maison-mère et préfère s’appuyer sur les frères musulmans se fonde sur le même substrat hérétique que l’Arabie saoudite pour semer la terreur.

Il serait bien évidemment absurde de faire « la guerre » à ces deux pétromonarchies et « frapper » Ryad ou Doha ni de nous ingérer dans leurs affaires intérieures (il n’est pas question, dans l’immédiat, de demander la réciprocité en matière religieuse et d’exiger que les religions juives et chrétienne puissent être pratiquées aussi librement en Arabie saoudite que l’islam est pratiqué librement chez nous ; nous n’avons pas de légitimité non plus pour demander le retour de la garde de lieux saints de l’islam aux dynasties chérifiennes : c’est aux pays musulmans de s’unir pour l’exiger).

Nous sommes libres en revanche de lancer à ces deux pays un ultimatum qui pourrait avoir cette tournure : « Dans un délai d’un mois l’Arabie Saoudite et le Qatar doivent cesser leur soutien aux groupes wahhabites et à leurs diverses déclinaisons d’obédience salafistes et frères musulmans qui opèrent contre des États légitimes tant en Orient qu’en Occident et frappent régulièrement le sanctuaire national français. Au bout de trente jours si le soutien persiste la France mettra suspendra ses relations diplomatiques avec ces deux États, mettra un terme aux privilèges et avantages fiscaux consentis à ses deux pays sur son sol et gèlera leurs avoirs. »

Charité bien ordonnée commençant par soi-même, il va sans dire qu’un tel ultimatum exige que nous cessions immédiatement le soutien que nous apportons aux groupes soi-disant rebelles modérés au Levant. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, déclarait naguère que le groupe Al-Nosra, qui n’est autre que la branche d’Al-Qaïda en Syrie, « avait fait de l’excellent travail ». Le Quai d’Orsay non seulement doit faire amende honorable mais doit soulever le problème de la formation de ses cadres qui œuvrent à la ruine de l’influence française au Levant depuis plusieurs décennies.

États-Unis

Contrairement à ce qu’avancent certains géopoliticiens, nous vivons toujours dans le monde d’après 1945. Le monde est toujours dominé par le dollar et par la seule hyperpuissance financiaro-militaire qui l’émet. La géopolitique n’est pas devenue polycentrique du jour au lendemain et la France n’a pas les moyens de figurer dans une autre alliance que l’alliance Atlantique. Il reste qu’il s’agit bien d’une alliance et non d’une vassalité absolue. Ce qui signifie que nous gardons une marge de manœuvre qu’il est grand temps d’utiliser. Nous n’avons pas consulté notre grand frère américain avant de faire parler la foudre au Mali et rien ne nous empêche, dans le même esprit, de rappeler à notre suzerain que nous ne sommes pas liés par les accords du Quincey.

N’étant pas pays producteur de pétrole nous n’avons pas participé à l’opération américano-saoudienne qui a consisté à casser les prix du pétrole en 2014 afin de mettre à genou les économies russes et iranienne. Même si nous avons objectivement intérêt à la baisse des prix du pétrole et que ce frémissement que nous observons sur le front de la « croissance » n’est pas dû à une reprise mais est plutôt imputable à la chute artificielle des prix du pétrole, nous refusons que cette baisse soit le produit d’un bras de fer géopolitique.

Observons que cette guerre économique ne pourra être soutenue indéfiniment. Un récent rapport du FMI prévoit de graves problèmes budgétaires non plus seulement aux États-Unis mais cette fois-ci en Arabie saoudite, pays dont le budget est traditionnellement excédentaire mais qui semble ne plus pouvoir financer la double confrontation qu’il a imprudemment engagé en Syrie et au Yémen.

Dans le même esprit, nous invitons les candidats à l’élection présidentielle américaine à mesurer les dégâts que cette guerre du pétrole ont provoqué en Amérique même. En effet, le seul secteur qui avait enregistré une croissance exponentielle ces dernières années, le secteur du gaz et du pétrole de schiste, a été ruiné par la guerre du pétrole qui ne permet plus aux entreprises de dégager une marge suffisante pour obtenir les crédits d’investissement nécessaires à l’exploitation de pointe de cette source d’énergie.

La Turquie 

Erdogan a pu se targuer de vouloir conduire une politique néo-ottomane mais son attitude à l’égard de la Syrie et des Kurdes montre qu’il mélange un populisme anatolien aux pire relents du jacobinisme kémaliste. Erdogan ne sera néo-ottoman que s’il prend ses distances avec l’ennemi traditionnel wahhabite de l’islam ottoman et que s’il se rapproche de l’Irak et de l’Iran afin de permettre la constitution d’un Kurdistan libre. L’Empire ottoman n’avait rayonné dans la longue durée que parce que son centralisme était tempéré.

Erdogan bénéficie de fonds structurels européens qu’il a utilisés pour épurer l’armée et l’appareil d’État kémaliste au motif spécieux qu’il fallait créer les conditions d’une adhésion de la Turquie en Europe. Mais son véritable objectif est l’islamisation de la société et du pourtour méditerranéen. N’oublions pas que la Turquie est la seule puissance régionale au Levant à avoir condamné l’intervention française au Mali. Erdogan doit cesser de pratiquer un double jeu avec l’Europe. Ce qui signifie, entre autres, qu’il doit cesser de fermer les yeux sur le transit sur son sol des combattants venus d’Europe pour la Syrie, faute de quoi la France serait bien inspirée de lui lancer un ultimatum similaire à celui que nous suggérons en direction de l’Arabie saoudite et du Qatar.

Comme l’ont démontré les attaques du début de l’année contre la livre turque, l’économie turque ne va pas aussi bien que le proclame l’AKP, le parti d’Erdogan qui vient de remporter les élections législatives en s’appuyant sur une propagande belliciste. La croissance qui était de 8% est aujourd’hui tombée à 3%. La Turquie a donc tout à gagner à rendre plus transparente ses relations avec l’Union européenne plutôt que de caresser un rêve néo-ottomans que ses nouvelles élites issues des plateaux d’Anatolie au lieu de l’Asie mineure sont trop intégristes pour être en mesure de réaliser.

Cet article est l’adaptation d’une chronique datant de 1997, intitulée, « Le poids des photos, le choc des civilisations » et publié dans notre recueil de chroniques des années 90 Tout est culture en octobre 2015 aux éditons Les Belles Lettres.

  • Cet article est l’adaptation d’une chronique datant de 1997, intitulée, « Le poids des photos, le choc des civilisations » et publié dans notre recueil de chroniques des années 90 Tout est cultureen octobre 2015 aux éditons Les Belles Lettres.

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PARTIE I : Le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie.

PARTIE II : Comment nous avons remis en selle le terrorisme en Arabie

PARTIE III : Les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir 

 


Comment l’Islam avait vaincu le terrorisme (I)

 

PARTIE I 

 

Le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie.

 

C’est une affaire entendue. Les auteurs des attentats du 13 novembre sont des musulmans qui se seraient « radicalisés ».

Autrement dit le wahhabisme, qui est la doctrine qui historiquement inspire les « terroristes » (les frères musulmans n’en sont qu’une branche et le salafisme un euphémisme) devient dans la description qu’en donnent les politiques et leurs chroniqueurs journalistes un mouvement de retour aux fondements de l’islam. Nos compatriotes mitrailleurs du 13 novembre ne pécheraient finalement que parce qu’ils sont plus musulmans que les autres.

Le discours historique, un discours historique débarrassé de toute ingérence étatique, n’a jamais été aussi nécessaire. L’historien honnête est devenu persona non grata dans nos universités et a fortiori dans les rédactions. Il a été remplacé par des enseignants amnésiques qui à force de présenter l’islam comme le problème – même s’ils évitent de le stigmatiser pour ne pas être taxés d’islamophobie – rendent inconcevable cette vérité historique qu’il ait pu être la solution.

Or, n’importe quel croyant, qu’il soit sunnite ou chiite, sait que le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie. Il n’y a rien de traditionnel, de fondamentaliste dans cette doctrine moderniste professée par Mohammad ibn Abd al-Wahhâb (1703-1792) qui apparaît tardivement au XVIIIe siècle, époque de toutes les nouveautés en Orient comme en Occident.

Les musulmans qui possèdent quelques rudiments d’histoire de leur religion (ils sont, hélas, encore moins nombreux que les chrétiens savent d’où vient la leur) connaissent ce fragment d’Al-Bukhâri qui prédit que « du Nedjd se lèvera la corne de Satan ». Mohammad Al-Bukhârî est l’auteur du Sahih al-Bukhari, « l’authentique d’Al-Bukhârî » (recueil de 7275 hadiths considérés comme les plus authentiques par les musulmans orthodoxes).

On doit notamment le néologisme de wahhabisme (wahabiyya en arabe) à Souleyman ibn Abd al-Wahhâb, c’est-à-dire au propre frère de Mohammad ibn Abd al-Wahhâb, qui n’avait pas inventé ce terme pour soutenir la doctrine de son frère mais pour la dénoncer dans un livre intitulé Les foudres divines réfutant le wahhabisme (Al-sawaiq al-ila-hiyya fi al-radd ala al-wahabiyya).

Ajoutons que le frère comme le père de Mohammad était tous les deux des oulémas respectés de l’école hanbalite, la plus austère des quatre écoles juridiques de l’islamisme, ce qui signifie que même les musulmans les plus rigoristes rejettent le wahhabisme que l’on peut donc considérer comme une hérésie schismatique. Certains savants musulmans vont jusqu’à désigner Abd al-Wahhâb sous le terme dedajjâl, « l’imposteur » qui est dans les hadiths l’équivalent de l’antéchrist dans l’eschatologie chrétienne.

Le mot wahhabisme apparaît en Occident dès 1803 sous la plume du consul de Russie à Istanbul, Andreï Iakovlévitch Italinski lorsque les Saoudiens après avoir pris Taïf seront aux portes de La Mecque.

L’essor inouï du wahhabisme repose sur l’alliance entre le théologique et le politique qui est encore aujourd’hui la grande force – la manne pétrolière n’étant qu’un moyen – de l’État terroriste saoudien qui est l’ennemi que nous ne voulons pas nommer pour ne pas avoir à faire la guerre à nos nouveaux amis terroristes au Levant après avoir trahi nos alliés historiques libanais, syrien, irakien et iranien.

En plein siècle des Lumières, après ses études à La Mecque et un voyage en Irak et en Iran, Mohammad Ibn Abd Al-Wahhâb était rentré à son village d’Uyayna, oasis du Nedj à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Riyad. Nul n’est prophète en son pays et après avoir infligé à ses concitoyens ses prêches puritains, il fut chassé de son village natal. Il se rendit dans l’oasis d’Ad-Diriyah, à une demie-journée de marche vers le sud.

Là, l’émir local, Mohammad Ibn Saoud, écouta son discours délirant sans se préoccuper s’il était conforme à l’islamisme puisqu’Abd Al-Wahhâb ne cesse dans son Kitab at tawhid de citer les hadiths sans que le rapport avec ce qu’il affirme soit toujours convaincant.

En 1744 (deux ans après la représentation à la Comédie française de la pièce de Voltaire Le Fanatisme ou Mahomet !), il conclut avec lui un pacte qu’il scelle en lui donnant sa fille en mariage. La famille Saoud devient le bras armé de la réforme islamiste. L’alliance « du sabre et du goupillon » bédouin permet d’unifier les tribus arabes et Mohammed Ibn Saoud devient l’imam du premier État saoudien et promet de transmettre cette fonction de l’imanat à ses descendants.

Le grand paradoxe de l’hérésie wahhabite est que c’est en détournant la pierre de touche de l’islamisme, le tahwid, l’unicité divine qu’elle s’attaque à la civilisation islamique. Elle n’en leurre que plus aisément les savants Cosinus, tels le professeur Huntington qui croient pouvoir parler des civilisations sans pensée théologique, réduisant les religions à des faits culturels à la manière de Weber.

Comme la plupart des fausses doctrines, la schizophrénie wahhabite repose sur une poétique. La figure privilégiée de cette poétique est la métonymie puisque Mohammad ibn Abd al-Wahhâb voit lechirk1 partout. Il a raison au nom de la tradition de stigmatiser les faux dieux (tâghoût) et de suivre le Coran qui commande « Adorez Dieu et ne lui donnez quelque associé que ce soit » (4 :36) mais sa doctrine devient hérétique dès lors qu’elle assimile au chirk des pratiques validées par cette même tradition. En effet pour Abd al-Wahhâb « Adresser un vœu à quelqu’un d’autre que Dieu est […] une forme de chirk2 […] ; « ne travailler pour la vie présente est une forme de chirk3 […] Il est chirk de chercher refuge auprès de quelqu’un d’autre que Dieu4 ».

Le wahhabisme condamne « L’exagération donnée aux tombes des saints fait de ceux-ci des idoles adorées à la place de Dieu5 » En vertu de quoi, le wahhabisme prohibe le tawassoul, qui consiste à demander l’intercession d’un prophète ou d’un saint auprès de Dieu.

C’est l’assimilation métonymique au chirk du culte des saints qui va inspirer le vandalisme anti-civilisationnel des hordes wahhabites. La doctrine, on le voit, n’a rien de fondamentaliste puisqu’elle avance en détruisant les fondements.

En matière de manipulation, le wahhabisme défie toute concurrence car il ne pratique pas par retouche de l’islam mais par sa destruction pure et simple en commençant par tous les vestiges de la civilisation islamique. On sait qu’Ibrahim-Abraham renversa les idoles de pierre mais il s’agissait bien d’idoles païennes alors que le wahhabisme transfère cette rage à l’héritage islamique.

La principale raison pour laquelle les Saouds ne sauraient être instrumentalisés par la théorie du choc des civilisations, chère autant à Manuel Valls qu’à Nicolas Sarkozy, est qu’ils ne doivent leur rayonnement politique qu’aux interventions de l’Occident.

Avant les Américains et les Britanniques, les Saouds profitèrent d’abord de l’expédition d’Égypte. Comme le note Benoit-Méchin dans sa biographie d’Ibn-Séoud, l’essor des Saouds « avait été grandement facilité par la présence des troupes françaises au Caire, de 1798 à 1801. Durant ce temps, les Turcs, paralysés, n’avaient pas osé réagir et même après l’évacuation de l’Égypte, ils étaient restés sur le qui-vive, redoutant un nouveau débarquement des généraux napoléoniens6. » 

Benoist-Méchin reste étonnamment muet sur les attentats wahhabites à l’égard de la civilisation islamique et sur leurs motivations religieuses. Il eût pourtant été utile de se pencher entre les singulières affinités qui se sont nouées entre le dernier représentant du jacobinisme profanateur d’édifices religieux — mais qui au moins ne se disait pas chrétien quand la dynastie wahhabite se prétend musulmane — et le premier représentant du vandalisme anti-islamique.

Les Français d’aujourd’hui ne connaissent que Lawrence (dont Malraux citait sans cesse des paroles qu’il prétendait avoir recueilli de sa bouche alors qu’il ne s’étaient jamais rencontrés) mais ils ignorent qu’il eut un précurseur en la personne de Jules Lascaris de Vintimille aussi baroque que le palais qui porte le nom de sa famille à Nice. « Né en Piémont, d’une de ces familles grecques venues en Italie après la conquête de Constantinople, M. de Lascaris était chevalier de Malte lorsque Napoléon vint conquérir cette île. M. de Lascaris, très jeune alors, le suivit en Égypte, s’attacha à sa fortune, fut fasciné par son génie7. » 

Lascaris devint un agent secret de Napoléon dont la mission commença en 1799 avec l’expédition d’Égypte. Ils se faisait passer pour un bédouin et vécu pendant des années comme tel recueillant des renseignements pour Bonaparte avec le même projet que celui de Lawrence plus tard d’unifier les tribus arabes contre les ottomans.

Ce dessein correspondait parfaitement à celui des Saouds dont il finit par gagner la confiance. Le secrétaire arabe de Lascaris, Fathallah Al-Sayegh, écrira des notes que Lamartine récupéra et fit traduire lors de son voyage en Orient.

On sait que pour Lamartine Bonaparte « était l’homme de l’Orient et non l’homme de l’Europe8».D’après Lamartine, Lascaris jugeait « que le plus grand œuvre à accomplir par son héros n’était peut-être pas la restauration du pouvoir en Europe, œuvre que la réaction des esprits rendait nécessaire, et par conséquent facile ; il pressentait que l’Asie offrait un plus vaste champ à l’ambition régénératrice d’un héros ; que là il y avait à conquérir, à fonder, à rénover par masses cent fois plus gigantesques ; que le despotisme, court en Europe, serait long et éternel en Asie ; que le grand homme qui y apporterait l’organisation et l’unité ferait bien plus qu’Alexandre, bien plus que Bonaparte n’a pu faire en France. Il paraît que le jeune guerrier d’Italie, dont l’imagination était lumineuse comme l’Orient, vague comme le désert, grande comme le monde, eut à ce sujet des conversations confidentielles avec M. de Lascaris, et lança un éclair de sa pensée vers cet horizon que lui ouvrait sa destinée9. »

Les wahhabites ont profité de ce rêve de l’aigle pour faire irruption sur la scène de l’histoire non pour organiser et construire mais pour dévaster et razzier. Le déchaînement de l’hérésie wahhabite a commencé par le pillage et de la profanation de Kerbala, ville sainte du chiisme, en 1801 mais preuve que le wahhabisme ne s’inscrit pas dans les clivages traditionnels de la fitna, ils commirent les mêmes exactions à La Mecque et à Médine de 1803 à 1806 alors que le soleil d’Austerlitz se levait sur « l’homme de l’Orient » qui avait choisi de faire couronner empereur en Occident plutôt qu’en Mésopotamie.

À Médine, les vestiges civilisationnels de l’islamisme ont été systématiquement détruits. Les armées wahhabites ont rasé le Baqi cimetière qui contenait les restes des salafs10 de l’islam, preuve que le soi-disant fondamentalisme wahhabisme s’attache à détruire les fondements de l’islamisme plutôt qu’à les restaurer. Les mosquées ont également été visées et, sacrilège des sacrilèges, la tombe du prophète Mahomet elle-même a failli être démolie.

Les Saouds ne sont à la Mecque que depuis 1750. Avant, les territoires sacrés étaient sous l’autorité religieuse de la descendance du Prophète et sous l’autorité politique et administrative de la Sublime porte. On pratiquait alors librement les mawâlîd (célébration de la naissance du Prophète) dans la mosquée sacrée et on visitait sans restriction le tombeau du Prophète.

 L’héritier des Saouds fracassa lui-même les statues érigées dans la grande mosquée de La Mecque par les chérifs, descendants du prophète, qui gardaient traditionnellement les lieux saint. Ils furent traités d’idolâtres et plusieurs dizaines de corps de métiers furent interdits car considérés comme chirk.

Dès l’origine le but de guerre du wahhabisme, que l’Université et la presse assimilent à « l’islamisme » ou « l’islam radical », est la destruction de la civilisation islamique. Cette destruction n’est pas une métaphore. Elle est physique. Il vise à effacer toute trace qui permettrait aux archéologues de recueillir des données scientifiques sur le véritable islamisme des origines.

À ceux qui douteraient de l’ampleur de la guerre menée par les wahhabites contre la civilisation islamique voici l’inventaire non pas des monuments historique entretenus par les actuels gardiens des lieux saints mais des destructions réalisées par la secte depuis l’alliance d’Abd-al-Wahhâb avec la dynastie saoudienne à côté desquels l’acharnement de l’État islamique sur les idoles païennes de Palmyre fait figure d’aimable apéritif.

Les mosquées

La mosquée de la tombe de Hamza ibn Abd al-Muttalib, l’oncle du Prophète ; la mosquée de Fatima Zahra, la fille du Prophète ; la mosquée d’al-Manaratain ; la mosquée et la tombe d’Ali al-Ouraydhi ibn Ja’far as-Sadiq ; quatre mosquées de la Bataille du Fossé à Médine ; la mosquée d’Abou Rashid ; la mosquée Salman al-Farsi à Médine ; la mosquée Raj’at ash- Shams, à Médine.

Les tombeaux et cimetières 

Jannat al-Baqi à Médine qui aurait été entièrement rasé ; Jannat al Mu’alla, l’ancien cimetière de La Mecque ; tombeau de Hamida al-Barbariyya, la mère de l’imam Musa al-Kazim ; tombeau d’Amina bint Wahb, la mère de Mahomet, qui fut détruit et brûlé en 1998 ; tombeau des Banu Hashim à La Mecque ; tombeaux de Hamza et d’autres martyrs de la bataille d’Uhud ; tombeau d’Ève à Djeddah, scellée avec du béton en 1975 ; la tombe de Abdullah ibn Abd al-Muttalib, le père de Mahomet, à Médine.

Les sites religieux historiques

Un bâtiment a été construit au xxième siècle sur la maison où serait né Mahomet en 570 ; Après sa redécouverte pendant les travaux d’extension de La Mecque en 1989, la maison de Khadija, première femme de Mahomet a subi le même sort ; la maison de Mahomet à Médine où il vécut après son départ de la Mecque ; la première école islamique (Dar al-Arqam) où Mahomet enseigna sa religion, a disparu aujourd’hui sous l’extension de la mosquée Masjid Alharam de La Mecque.

En 1994 le mufti Abdelaziz ibn Baz, plus haute autorité religieuse du régime wahhabite, lance une fatwa stipulant qu’il « n’est pas permis de glorifier les bâtiments et les sites historiques ». De tels rites sont considérés comme chirk parce que, comme le prétend Abd al-Wahhâb, ils conduisent au polythéisme. Entre cinq cents et six cents mausolées et d’autres monuments de l’islam des origines ont été démolis.

Il a été estimé que 95 % des bâtiments datant de plus de mille ans ont été rasés durant les vingt dernières années.

En 1994 le mufti  Abdelaziz ben Baz, plus haute autorité religieuse du régime wahhabite, lance une fatwa stipulant qu’« il n’est pas permis de glorifier les bâtiments et les sites historiques ». De telles rites sont chirk comme le prétend Abd-al-Wahhâb et conduisent au polythéisme.

Entre 500 et 600 mausolées et d’autres structures de l’islam des origines ont été démolis. Il a été estimé que 95 % des bâtiments datant de plus de 1000 ans ont été rasés durant les 20 dernières années.

Terminons sur l’histoire de l’expansionnisme wahhabite.

Sachant que la “résignation”, voire plutôt la “soumission” que l’on attribue péjorativement aux musulmans est purement spirituelle, l’oumma11 n’était pas disposée à laisser l’hérésie se propager.

Dès le milieu du XVIIIe siècle à la Mecque, les muftis des quatre écoles de droit sunnites avaient composé une réfutation contre « l’égaré qui égare » intitulée le livre de la prévention de l’égarement et de la répression de l’ignorance. Le chiisme se joignit au mouvement et pas seulement en Perse puisque les chiites zaïdites au Yémen et jafarites en Irak dénoncèrent également l’hérésie.

L’enlisement de Napoléon en Russie face au général hiver en 1812 allait mettre un terme à l’inaction des Ottomans face aux wahhabites. Assuré de la débâcle des Français en Russie, qui écartait la perspective d’une invasion française par le nord, le sultan Mahmud II ordonna au Khédive (vice-roi) d’Égypte Méhémet-Ali d’envoyer une armée en Arabie pour écraser la sédition saoudienne.

Face à l’obscurantisme saoudien, Méhémet-Ali va tirer les leçons de l’expédition d’Égypte de Bonaparte, non pas pour sombrer dans un folklore identitaire passéiste mais, au contraire, pour ouvrir l’Égypte à l’influence française. Le projet du canal de Suez, entre autres, a été conçu sous son règne.

Ce dernier nomma son fils Ahmed Toussoune Pacha âgé de 17 ans seulement, comme général commandant la première campagne militaire, qui embarqua ses troupes à Suez pour s’emparer du port de Yanbo sur la rive orientale de la mer Rouge. « Séoud réagit avec vigueur et obligea son adversaire à s’enfermer dans Yenbo. Méhémet-Ali monta alors une seconde expédition et prit lui-même la direction des opérations. Cette campagne n’eut guère plus de succès que la précédente12. »

Alors que Méhémet-Ali était sur le point de renoncer, le troisième imam Saoud ben Abdelaziz ben Mohammed fut tué accidentellement sous les murs de Taïf, ville que les Wahhabites avait ravagée, avec une cruauté et une impiété inouïe, et qu’ils défendirent bec et ongle contre les Ottomans.

Séoud laissait douze fils inaptes au gouvernement et le « pouvoir passa aux mains de son oncle Abdallah, personnage falot et pusillanime, bien incapable de gouverner l’Arabie dans des circonstances aussi critiques. Méhémet-Ali reprit l’offensive et ne tarda pas à marquer des points sur son adversaire. Après une série de combats meurtriers, il délivra Taïf et vainquit les Wahabbites à Koulakh, près de Gonfodah (10 janvier 1815). » Mais ce ne fut pas le Waterloo des Saouds car Abdallah ne respecta pas les clauses draconiennes du traité conclu avec Toussoune Pacha.

Une troisième expédition égyptienne fut donc envoyée en Arabie en 1816, commandée par Ibrahim Pacha, autre fils du Khédive. Après dix-huit mois de campagne, l’armée égyptienne soumis le Nedjd détruisit la capitale Dariya le 3 septembre 1818. Elle captura l’imam Soulaymân petit-fils de Mohammed ben Abdelwahhab, qui fut fusillé, et Abdallah ibn Saoud, qui fut envoyé au sultan Mahmoud II. Ce dernier le fit décapiter et exposa son corps sur la place publique à Constantinople.

L’empire ottoman retrouvait la tutelle des villes saintes dont les monuments furent reconstruits. L’oumma avait donc réussit à terrasser la barbarie wahhabite à une époque où personne n’imaginait qu’il puisse menacer une autre civilisation que la civilisation islamique.

L’imam Tourki ben Abdallah Al Saoud réussit à créer en 1824 le deuxième État wahhabite avec Riyad pour capitale. La famille rivale des Al-Rachid profita des luttes fratricides au sein du clan Al-Saoud pour mettre fin à ce deuxième État et s’emparer du pouvoir à Riyad avec l’aide des Turcs en 1892.

Source :

http://www.contrepoints.org/wp-content/uploads/2014/07/Islam-credits-zbigphotpgraphy-licence-creative-commons.jpg

 

PARTIE I : Le wahhabisme, pseudo-salafisme, qui arme le terrorisme dit islamiste, est une hérésie.

PARTIE II : Comment nous avons remis en selle le terrorisme en Arabie

PARTIE III : Les mesures d’urgence que notre diplomatie peut prendre pour commencer à combattre le terrorisme au lieu de continuer à le nourrir 

 


Désolé, aucunement envie d’en rire…

 

La parole est à Michel Hazanavicius

 

Il s’agit du réalisateur de « Mes amis », « OSS 117 : Le Caire, nid d'espions », « OSS 117 : Rio ne répond plus », « The Artist », « Les Infidèles », « The Search » et de quelques séries de télévision.

Et il a écrit une lettre ouverte à Daesh sur son compte « fesse-book » :

 

« Daechois, Daechoises,

Donc ça y est, c’est officiel, vous êtes en guerre contre nous. Ce qui est frustrant, c’est que vous n’avez ni uniforme ni signe distinctif, on ne sait pas vous reconnaître, et nous n’avons donc personne contre qui se battre.

Frustration qui j’espère n’entraînera pas la désignation de faux coupables.

Pourtant même si chaque mort représente sans doute pour vous une victoire, il faut que vous sachiez que vous n’êtes pas prêts de gagner. À dire vrai c’est même impossible.

Parce que quoi que vous fassiez, vous ne nous changerez pas.

Ici, en France, nous ce qu’on aime, c’est la vie.

Et tous les plaisirs qui vont avec.

Pour nous, entre naître et mourir le plus tard possible, l’idée est principalement de baiser, rire, manger, jouer, baiser, boire, lire, faire la sieste, baiser, discuter, manger, argumenter, peindre, baiser, se promener, jardiner, lire, baiser, offrir, s’engueuler, dormir, regarder des films, se gratter les couilles, péter pour faire rire les copains, mais surtout baiser, et éventuellement se taper une joyeuse petite branlette.

On est le pays du plaisir, plus que de la morale.

Ici un jour, il y aura peut-être une place Monica Lewinsky, et ça nous fera rire. Personne ne l’a jugée, ici.

Alors dans la baise, c’est vrai que nous en France, on fait des trucs avec lesquels vous avez du mal.

On aime bien lécher le sexe des femmes.

Pas tous, sûrement, mais beaucoup d’entre nous.

Et les fesses et le cul, aussi.

Là aussi, pas tous, mais bon.

Et les femmes aiment bien faire des fellations.

On appelle ça des pipes.

C’est très agréable.

Bien sûr là aussi, toutes les filles n’aiment pas ça, et on ne force personne, mais ça se fait.

Régulièrement.

Et avec beaucoup de plaisir.

Et puis il y a des garçons qui aiment bien ça, aussi.

Se faire des fellations ou se lécher ou se pénétrer entre eux.

Et les filles, pareil.

En fait, ici, ce qu’on aime, c’est faire ce qu’on veut.

On essaye de pas gêner les autres, c’est le principe, mais on n’aime pas trop qu’on nous dise trop fort ce qu’on doit faire ou ce qu’on ne doit pas faire.

Ça, ça s’appelle la Liberté.

Retenez bien ce mot, parce qu’au fond, c’est ça que vous n’aimez pas chez nous.

Ce n’est ni les Français, ni les caricaturistes, ni les Juifs, ni les clients de café ni les amateurs de rock ou de foot, c’est la Liberté.

La deuxième chose, c’est qu’en tuant comme ça, à l’aveugle, avec un objectif uniquement comptable, vous prenez le risque de tuer des français de plus en plus représentatifs de la France.

À la limite en ne tuant que des juifs, ou que des dessinateurs, les non-juifs qui ne savent pas dessiner pouvaient toujours vous trouver des excuses ou se sentir étrangers à cette guerre, mais là ça va être de plus en plus dur.

Parce qu’en atteignant un échantillon représentatif de la France, vous allez toucher à ce que nous sommes vraiment.

Et qui sommes-nous, vraiment ?

Et bien c’est justement ce qui est beau ici, c’est que nous sommes plein de trucs.

Bien sûr il y a quelques français, français-français.

Mais il y a des français italiens, des français espagnols, des français arabes, des français polonais, des français chinois, des français rwandais, des français sénégalais, des français algériens, berbères, ukrainiens, géorgiens, américains, belges, portugais, tunisiens, marocains, tchétchènes, ivoiriens, maliens, syriens, des français catholiques, des français juifs, des français musulmans, des français taoïstes, des français bouddhistes, des français athées, des français agnostiques, des français anticléricaux, des français de gauche, des français de droite, des français du centre, des français abstentionnistes, des français d’extrême gauche, d’extrême droite, il y a même sans doute des français djihadistes et même des français futurs terroristes que vous risquez de tuer.

Il y a des français riches, des français pauvres, des français sympas, des français gros cons, des français amoureux, des français égoïstes, des français misanthropes.

La liste pourrait s’étendre presque à l’infini, avec toutes les combinaisons et tous les sous-groupes possibles.

Il y a même des français non-français, parce que la France étant si belle, il y a toujours et constamment une partie de notre population qui est les touristes.

Sans compter les clandestins, qui ne sont peut-être pas officiellement français, mais quand même ils vivent là, donc vous pouvez les tuer comme tout le monde.

Ça s’appelle l’égalité.

Face à la mort, vous pouvez toujours cibler ce que vous voulez, vous nous toucherez tous. Et on va comprendre, nous, ce à quoi vous vous attaquez.

Nos valeurs.

Simples.

Celles qui font que la vie ici ressemble à ce qu’elle est.

Imparfaite certes, avec son lot d’injustices c’est vrai, mais ce sont ces valeurs qui font que nous vivons d’ici de manière aussi digne que possible.

Ce pays dans lequel nos pères, et les pères de nos pères et leurs pères avant eux ont choisi de vivre, et pour lequel beaucoup d’entre eux se sont battus.

Et ce qui va arriver, à un moment ou un autre, c’est que nous allons être solidaires, grâce à vous.

Nous allons comprendre que ces valeurs sont en danger.

Et nous allons les aimer et les faire vivre encore plus fort.

Ensemble.

Ça, ça s’appelle la fraternité.

C’est pour ça que vous ne pourrez pas gagner.

Vous allez faire des morts, oui.

Mais aux yeux de l’Histoire, vous ne serez que les symptômes abjects d’une idéologie malade.

Bien sûr nous ne gagnerons pas non plus.

Des gens vont mourir, pour rien.

D’autres vont décider de s’en remettre à des Le Pen, des Assad ou des Poutine pour se débarrasser de vous, et nous allons peut-être doublement perdre.

Mais vous ne gagnerez pas.

Et ceux qui resteront continueront de baiser, de boire, de dîner ensemble, de se souvenir de ceux qui seront morts, et de baiser. »

Un peu lourd, mais ça vaut ce fantastique épisode, encore plus lourd, qui a fait plusieurs fois le tour du monde, dû à John Oliver.

 

MERCI à TOUS CEUX-LÀ !

Et à tous les autres.


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Tout cela est si juste que je vous souhaite tristement et malgré tout un bon week-end à toutes et à tous.

 

I3

 


Je sais bien l’émotion…

 

Elle appelle des réactions brutales.

 

Mais tout de même, la révision constitutionnelle souhaitée par le pouvoir exécutif est-elle nécessaire dans une démocratie telle que la nôtre ?

Est-il si loin le temps où l’on fêtait dans la liesse, déjà « soce », le deuxième centenaire de la Révolution ?

Ou ne serait-ce que cette liberté d’expression attaquée le 7 janvier dernier ?

Pour tout vous dire, je me pose la question.

Nous avons trois dispositifs de gestion de « crise extrême » dans nos textes de droit positif.

1 – L’article 16 de notre constitution.

Modifié par LOI constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008 en son article 6 (déjà « Bling-bling » à l’œuvre), il prévoit que :

« Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés (1) d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier ministre, des Présidents des Assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel.

Il en informe la Nation par un message.

Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission. Le Conseil constitutionnel est consulté à leur sujet.

Le Parlement se réunit de plein droit.

L'Assemblée nationale ne peut être dissoute pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels.

Après trente jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels, le Conseil constitutionnel peut être saisi par le Président de l'Assemblée nationale, le Président du Sénat, soixante députés ou soixante sénateurs, aux fins d'examiner si les conditions énoncées au premier alinéa demeurent réunies. Il se prononce dans les délais les plus brefs par un avis public. Il procède de plein droit à cet examen et se prononce dans les mêmes conditions au terme de soixante jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels et à tout moment au-delà de cette durée.

NOTA (1) : Cet article fut originellement publié avec une faute d'orthographe. Le terme " menacés " devrait en effet s'écrire " menacées ". »

C’est clair et précis : Quand les institutions de la République (troubles graves à l’ordre public, émeutes, tentative de putsch, de coup d’État), l'indépendance de la Nation (invasion), l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés (sortie de l’OTAN, de l’UE, de l’ONU, etc.) d'une manière grave et immédiate, donc et en plus, condition essentielle « que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu » (embastillement des parlementaires par exemple, des membres du Conseil Constitutionnel, du Conseil d’État, du gouvernement voire du Président lui-même…) le pouvoir exécutif, sous la seule responsabilité du Président, et non plus du gouvernement, « prend les mesures exigées par ces circonstances ».

Point barre : Il ne peut pas être censuré, par quiconque, même pas par le gouvernement ou le pouvoir judiciaire…

D’ailleurs, autant que le pouvoir législatif, tous sont soumis…

C’est ce que les grecs-antiques avaient prévu sous le nom de « Tyran », sauf que le tyran est illégitime, contrairement au dictateur voire à l’imperium des Romains qui étaient légitimes.

Tous les pouvoirs, civils et militaires, entre les mêmes mains…

2 – L’article 36 de la Constitution :

« L'État de siège est décrété en Conseil des ministres.

Sa prorogation au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par le Parlement. »

L'état de siège est l'un des sept régimes juridiques de défense d'application exceptionnelle prévus par le code de la défense.

Les six autres sont :

– La guerre ;

– L'état d'urgence, qui demeure régi par la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 modifiée, instituant un état d'urgence et en déclarant l'application en Algérie, l’état actuel qui sera prolongé pour 3 mois dès cette semaine ;

– La mobilisation, qui, lorsqu'elle est générale, consiste en la mise en œuvre de «l'ensemble des mesures de défense déjà préparées » ;

– La mise en garde, qui consiste en la mise en œuvre de « certaines mesures propres à assurer la liberté d'action du Gouvernement, à diminuer la vulnérabilité des populations ou des équipements principaux et à garantir la sécurité des opérations de mobilisation ou de « mise en œuvre des forces militaires » ;

– Le service de défense, qui consiste en la mise en œuvre de mesures propres « à assurer la continuité de l'action du Gouvernement, des directions et services de l'État, des collectivités territoriales, et des organismes qui leur sont rattachés, ainsi que des entreprises et établissements dont les activités contribuent à la défense, à la sécurité et à l'intégrité du territoire, de même qu'à la sécurité et la vie de la population » ;

– Les « sujétions résultants des manœuvres et exercices », qui permet notamment à l'autorité militaire, « pour l'exécution des exercices de tirs, marches, manœuvres ou opérations d'ensemble » que comporte l'instruction des troupes, soit « d'occuper momentanément les propriétés privées, soit d'en interdire temporairement l'accès » de passer outre la loi civile.

3 – L’état d’urgence annoncé lundi par « Le Capitaine de pédalo » à la fraise des bois sera prolongé par un projet de loi.

Nous y sommes…

Mais plus encore : Son régime juridique sera « modernisé » !

Attention les yeux…

Les forces de progrès démocratiques sont enfin à l’œuvre sous leur vrai jour, masque tombé !

On s’attend à plus qu’un simple toilettage qui devait être présenté hier en Conseil des ministres. Préparé dans la hâte le week-end dernier, le texte est passé au crible devant le Conseil d’État. Les réunions interministérielles qui finissent de fixer le nouveau texte se sont se prolongés tard dans la nuit. 

Au congrès lundi dernier, « François III » en disait que « la loi du 3 avril 1955 ne pouvait pas être conforme à l’état des technologies et des menaces que nous rencontrons aujourd’hui ».

Admettons : Il est vrai que les téléphone portable n’existaient pas encore, ni même internet en 1955, pendant la guerre d’Algérie, au crépuscule déjà entamée de la IVème République.

Première chose, la contestation des assignations à résidence doit aujourd’hui être faite devant une commission administrative… qui n’existe pas !

La nouvelle rédaction devrait proposer que les recours se fassent devant le juge administratif et non pas judiciaire, dans le cadre, par exemple, d’un référé liberté. Il n’y aura plus aucun contrôle du juge judiciaire sur les mesures prises en application de « l’état d’urgence », comme c’est d’ailleurs déjà le cas pour les mesures prises dans le cadre de la loi renseignement : On reste entre « sachants » de la « Raison d’État », selon le principe Bonapartiste qui a rendu le juge de droit commun incompétent à connaître de la justice des « choses de l’État ».

Notez donc que depuis le linge sale de l’État se lave entre spécialistes du droit administratif de l’État, qui obéit à ses propres règles jurisprudentielles, que même nous avons deux ordres de justice depuis deux siècles, l’un pour les citoyens « normaux », l’autre pour l’administration au sens large, et un Tribunal des conflits pour régler les problèmes de compétences aux frontières des deux ordres : Simple !

Et depuis des lustres, la jurisprudence du Conseil d’État, juge de cassation en matière administrative, course celle de la Cour de cassation en essayant de la rattraper pour avoir une « homogénéité » juridique, au moins de façade, entre les deux ordres.

Pour ma part, ça fait bien longtemps que je plaide pour fusionner les deux ordres et renvoyer le Conseil d’État à son rôle originel de « conseil juridique » de l’État !

Mais bon, je dois être trop Bonapartiste, mon côté Corsu, ou pas assez…

Côté modernisation des mesures exceptionnelles, le texte va assouplir les modalités des perquisitions, en élargissant notamment le champ d’intervention.

Elles sont déjà dérogatoires du droit commun, puisque peuvent avoir lieu même la nuit, comme l’ont démontré les assauts de Saint-Denis.

Il va aussi être autorisé différentes mesures de contrôle comme la possibilité de demander aux personnes visées de se présenter quatre fois par jour au commissariat et de demander la remise du passeport.

Je ne te raconte même pas la vie d’enfer au quotidien des personnes visées…

Par ailleurs, le champ des saisies vont aussi être élargi aux nouvelles technologies. À l’heure actuelle, le texte ne permet que la saisie des armes.

La nouvelle mouture va y ajouter les ordinateurs, les téléphones portables…

Plus largement, d’autres mesures doivent permettre de plus amples mesures de surveillance adaptées aux moyens de communication moderne. 

Mais l’ensemble reste prudent, car pour l’instant le texte n’est pas à l’abri des recours. Les saisies et mesures de surveillance étendues le sont dans un cadre administratif, sans infraction préalable.

C’est ça la justice administrative : Elle se contente de peu de faits objectifs et pas du tout des procédures de protection des libertés dont la « gôche » nous bassine depuis tant d’années contre les infractions de « droit commun » !

Marrant comme tout, n’est-ce pas ?

Exit le juge judiciaire, celui des Libertés, tous ces grands spécialistes du droit pénal et de les procédures tellement étouffantes qu’elles sont soudainement devenue obsolètes : Formidable, n’est-ce pas ?

Et c’est la raison pour laquelle « François III » veut que l’état d’urgence soit inscrit dans la Constitution.

En solennisant ce texte, il lui évite le risque d’un contentieux.

Ce que pas si kon que ça, De Gaulle ne voulait pas – parce que la question s’était posée en 1958 – préférant garder les outils juridiques tels que pour protéger le citoyen et les principes de la République, lui que ses opposants, actuellement au pouvoir, accusait de vouloir devenir dictateur !

Là encore, très drôle…

La loi de 1955 n’a jamais été soumise au Conseil constitutionnel, donc n’est nullement à l’abri d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) que ne manquerait de poser la défense de personnes mises en cause dans le cadre de cette loi.

Il faudra donc attendre la loi organique pour aller plus avant dans les mesures de surveillance et de lutte antiterroristes afin de les sécuriser. 

Mais pas seulement : Le Conseil national du renseignement travaille d’ores et déjà sur d’autres mesures. La chancellerie est aussi mise à contribution ainsi que le ministère de l’Intérieur. L’enjeu est de mieux repérer en amont les mouvements, financiers ou géographiques, des personnes suspectées en utilisant tous les moyens de communication et de détection modernes. 

Côté Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), il ne devrait, en revanche, ne pas poser de problème.

L’article 15 de la CEDH prévoit en effet qu’en cas de « guerre ou en cas d’autre danger public menaçant la vie de la Nation, toute Haute partie contractante peut prendre des mesures dérogeant aux obligations prévues par la présente Convention, dans la stricte mesure où la situation l’exige et à la condition que ces mesures ne soient pas en contradiction avec les autres obligations découlant du droit international». 

Notez enfin que la proclamation de l'état d'urgence ne permet pas de déroger à certains droits fondamentaux et interdictions absolues, dont en particulier le « droit à la vie », l'interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants, l'esclavage et la servitude et la « liberté de penser, de conscience et de religion ».

Mais pas de l’expression de ces libertés.

Et puis, qui contrôle d’éventuels débordements ?

Qui les sanctionnent, SVP ?

Vous vous croyiez à l’abri d'un État de droit, protégés par la loi, la séparation des pouvoirs, un certains corpus de principes protecteurs de la vie privée et même politique dans ce foutu pays que j’aime tant ?

Pas du tout, pas du tout !

Non seulement on pouvait depuis 2013, de par la loi des « soces » vous ficher et vous espionner à charge (et non pas à décharge) sans vergogne, et depuis la loi de novembre 2014, les procédés et procédures n’en passaient plus par le juge et son contrôle a priori. Désormais, comme toutes ces mesures n’ont servi à rien et sont jugées insuffisantes, on vous en rajoute une couche, qu’on vous vend si facilement, parce qu’on agite sous votre nez quantité de projets d’attentats (Roissy, le centre commercial des 4 temps à la Défense, et puis sans doute encore plein d’autres à venir) heureusement déjoués par la formidable compétence des forces de l’ordre, nues, sourdes et aveugles, que vous en redemandez encore…

J’admire le procédé, d’autant qu’il était prévu et prévisible.

Il suffisait d’attendre l’étincelle !

Je ne vous raconte même pas au prochain attentat majeur (ou même mineur) : Tout le monde est déjà tellement sur les dents qu’on parle de former des milices, des régiments de gardes nationaux armés, qu’on insiste pour alimenter le fichier des « signalés » jusque chez le MEDEF, tel que comme ça ne suffira pas, on passera à « l’état de siège » en applaudissant.

Sacré Daesh : Ils auront réussi ce que seules les panzers nazis avaient réussi à faire jusque-là, à l’occasion de la bataille de France, réduire notre nation en esclavage consenti et résigné !

À propos, vous avez bien entendu votre président de « gôche-soce-bobo » vous dire qu’on était en guerre, non ?

Article 35 de la Constitution : « La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement.

Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n'est suivi d'aucun vote.

Lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l'autorisation du Parlement. Il peut demander à l'Assemblée nationale de décider en dernier ressort.

Si le Parlement n'est pas en session à l'expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l'ouverture de la session suivante. »

Attendons donc le 31 janvier 2016 pour laisser « Menuet-Valse » avertir le Parlement qu’il persiste à bombarder « le Califat » à Raqqa et ailleurs en Syrie, depuis le 30 septembre dernier.

Vous jugerez alors si nous sommes où non toujours dans le cadre constitutionnel.

Le seul avantage que je vois à la situation actuelle, c’est que l’armée va enfin pouvoir investir les « caves des quartiers », des barres HLM, là où se nourrissent tous les trafics et même les ignobles « tournantes », qui alimentent et protègent les « fous d’Allah ».

Terroriser les terroristes : Comme ceux-là resteront insaisissables, ou seront remplacés par d’autres, comme pour la pègre, il faut s’attaquer, terroriser tous ceux qui de près ou de loin leur fournissent un soutien logistique, financier, affectif, amical, politique, diplomatique.

Là, je suis même pour la saisie de l’argent qui dégouline depuis chez les Wahhabites, « pour construire des mosquées »…

Il y a mille moyens de leur pourrir la vie et il ne faut pas se gêner : Ils ne se gênent pas avec nous, n’est-ce pas !

Alors, allons-y que diable…

http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/je-sais-bien-lemotion.html

 


Charb avait réclamé le port d’arme… en vain.

 

Quand le port d’arme était refusé aux journalistes de Charlie Hebdo !...

 

"Charb était adepte du tir sportif. Pour se délester de cette présence policière, il avait demandé une autorisation de port d'arme. Sans suite."

C'est par cette cruelle citation tiré d'un récent article, paru dans l'hebdomadaire Télérama, que nous apprenons que le dessinateur/journaliste et ex-directeur de la publication du journal satyrique Charlie Hebdo , Stéphane Charbonnier -dit "Charb", était "l'un des nôtres" puisqu'il était tireur sportif.

Sous constante protection policière depuis 2011, celle-ci s'était apparemment maintes fois révélée contraignante d'après le témoignage d'un proche, au point que l'intéressé avait réclamé le droit au port d'armes, ce qui est prévu par la Loi :

"Article R315-5

Le ministre de l'intérieur peut autoriser par arrêté toute personne exposée à des risques exceptionnels d'atteinte à sa vie, sur sa demande, à porter et transporter une arme de poing ainsi que les munitions correspondantes dans les limites fixées au 1° de l'article R. 312-47.
L'autorisation, délivrée pour une période qui ne peut excéder un an, est renouvelable. Elle peut être retirée à tout moment.
Le préfet du département du domicile du titulaire de cette autorisation de port d'arme lui délivre, sur présentation du certificat médical mentionné à l'article R. 312-4, l'autorisation d'acquérir et de détenir, pour la même durée, l'arme de poing et, dans les limites prévues au 1° de l'article R. 312-47, les munitions correspondantes. En cas de retrait ou de non-renouvellement de l'autorisation de port d'arme, l'autorisation d'acquisition et de détention d'arme devient aussitôt caduque. Son titulaire se dessaisit alors de l'arme et des munitions selon les modalités prévues aux articles R. 312-74 et R. 312-75
."

La faute de l'Etat dans cette affaire est donc, une nouvelle fois, pleine et entière en refusant d'accéder à la requête d'un citoyen soumis à une situation à hauts risques, ce qui est justement prévu par la Loi.

L'Association de Tireurs continuera inlassablement à réclamer que le droit de propriété sur les armes de catégorie B, ainsi que le droit de se défendre avec ses armes, soit reconnu à tout français jouissant de tous ses droits civiques et possédant un casier judiciaire vierge.

Cette cruelle tragédie nous renforce à nouveau dans notre combat militant pour le droit à la défense personnelle !

Source : http://www.armes-adt.fr/2015/01/16/charb-avait-reclame-le-port-darme-en-vain/

 


Et si on rendait la sécurité aux citoyens ?

 

Comment faire face au terrorisme?...

 

En France, on n’a pas de pétrole, on n’a pas d’idées, mais on ne manque jamais de moyens lorsqu’il s’agit de protéger la veuve, l’orphelin et le citoyen tremblant  de ferveur pour sa liberté d’expression. C’est pourquoi, d’un seul coup d’un seul, paf, l’Exécutif a décidé de prendre le taureau par les cornes et de mobiliser des milliers d’individus dans une bataille qu’il sait déjà âpre.

Du côté de l’Élysée, il s’agira de réduire la réduction des effectifs de l’armée. Cette diminution, établie au départ à 34.000 postes dans la dernière loi de programmation militaire, devra s’ajuster à la courageuse décision du Président de sauvegarder 7.500 postes avec l’argent des autres. Ces postes seront bien sûr employés pour « assurer la sécurité des Français ». Ceci fait tout de même un nouvel « élément de sécurité » supplémentaire pour 8600 habitants, autrement dit, une vraie révolution palpable sur le terrain.

Du côté de Matignon, ne pouvant certainement pas laisser refroidir le sujet, il aura été décidé de créer 2680 postes pour lutter contre le terrorisme (aussi bien celui des méchants qui tirent sur des journalistes que des méchants qui disent des méchantes choses ou celui des méchants qui écument les interwebs). Sur ce nombre, 1100 seront ainsi assignés aux renseignements ce qui veut dire — joie, bonheur et CCTV pour tous — que le Français va enfin pouvoir se faire espionner avec des moyens sérieux. Le reste sera réparti dans les différents services, bureaux et organisations multiples que l’État emploie déjà à déjouer des centaines d’attentats à coup de Cerfa, de stylos Bic, d’attaches-trombones et de tampons en caoutchouc.

Il va de soi que tout ceci va coûter très cher. C’est comme ça, et c’est bien fait puisqu’après tout, tout le monde le réclame. Tout juste pourra-t-on noter qu’en période de disette budgétaire, l’augmentation des dépenses n’est peut-être pas très maligne, d’autant que d’autres dépenses, somptuaires et régulièrement décriées (les Contribuables Associés fournissent suffisamment de matière à ce sujet) ne diminuent pas, elles. Mais baste : il faut ce qu’il faut, et les réceptions petits-fours dans les Conseils Généraux, Régionaux, dans les ambassades et ailleurs, pour rassurer du citoyen, ça ne compte pas, même si tout ceci va accroître la pression sur le peuple français. Pression financière, bien sûr, mais aussi pression sur les libertés de paroles et d’expression, dont on mesure déjà les effets.

En face de cette pression accrue, à côté de l’étiquette de prix comme d’habitude écrite au crayon pour effaçage pratique (et remplacement par un autre montant, plus gros), on est cependant en droit de se demander si cela aboutira à améliorer le service dispensé. Ces nouveaux moyens permettront-ils un meilleur repérage des terroristes en puissance ? Plus important encore : ces nouvelles dépenses garantiront-elles une meilleure sécurité des Français ?

Très franchement, on peut en douter. Et puis on peut en profiter pour se rappeler qu’il existe d’autres solutions, nettement moins coûteuses que la création de postes, l’abandon d’économies pourtant indispensables, et surtout, la mise en coupe réglée de la liberté d’expression ou d’Internet.

On pourrait commencer par rappeler que la sécurité des citoyens dépend avant tout et d’abord d’eux-mêmes. Si, bien sûr, la police permet de faire régner l’ordre, il faut surtout constater qu’en matière d’actes criminels, elle arrive régulièrement après la bataille, après les appels au secours de victimes incapables d’assurer leur propre protection, et parfois pour marquer à la craie blanche l’emplacement des cadavres de ceux qui n’auront pas pu se défendre.

En outre, et même si la France est loin d’être la moins dotée en matière de services d’ordre, on peut continuer à augmenter les effectifs de police et de gendarmerie (ce qui coûtera progressivement de plus en plus cher), on ne pourra jamais espérer protéger qu’une faible partie de la population. Non, décidément, il n’y a pas à tortiller : c’est bien le citoyen lui-même qui constitue sa meilleure sécurité, et ce, même si une petite partie de la population s’y oppose farouchement sur le plan idéologique.

Pour ces derniers, l’idée même que le citoyen soit autonome au plan de sa sécurité leur est insupportable. Que ce soit dans des moyens passifs que sont le développement de communautés plus ou moins fermées avec le risque d’un repli sur soi, ou par des moyens plus actifs comme l’usage de l’auto-défense voire, pire que tout, la revendication du port d’arme, une partie de la société s’oppose obstinément à cette évidence que, malgré tout, on n’est jamais si bien servi que par soi-même, notamment en matière de sécurité. Étonnamment, ce sont les mêmes personnes qui trouveront des vertus insoupçonnées au petit geste individuel « pour sauver Gaïa » (et ce, même si la foutitude de l’argument laisse pantois n’importe qui sachant manipuler quelques ordres de grandeur), mais seront insupportées à l’idée qu’un petit geste individuel (apprendre à se servir d’une arme à feu, par exemple) pourrait sauver celui qui le fait.

Partant, on ne sera pas étonné de toujours trouver de multiples campagnes médiatiques visant à bien rappeler la bestialité presque pornographique qu’il peut y avoir à disposer d’une arme, savoir s’en servir, et pire que tout, la porter avec soi. Chaque fait divers sordide où une arme à feu aura été utilisée n’importe comment (qui par un enfant irresponsable, qui par un propriétaire sagouin) sera largement exhibé pour former une populace à l’idée que la sécurité, c’est pour les grands, les élus et les officiellement désignés, mais en tout cas, par pour vous, les petits, les sans-grades. Pour vous, il faut demander à votre Maman (l’État, ici), comme pour les bonbons sur le buffet, hors d’atteinte.

Et c’est aussi pour cela qu’on ne vous parlera pas du soutien pourtant croissant du public pour le port d’arme. Cela casserait la belle dynamique collectiviste qui marche tant en France et pour laquelle le seul fait d’ouvrir ce débat est la marque crasse d’un ultra-libéralisme, ou, pire encore, d’un droitisme-extrême à base de nature, de pêche, de tradition, et de chasse sauvage à la galinette cendrée. C’est aussi pour cela qu’on n’entendra que rarement parler de ces éléments troublants qui montrent pourtant que non, le fait d’autoriser le citoyen à porter une arme n’entraîne pas de boucherie, et même plutôt le contraire.

Et mieux, même : puisque le citoyen, mieux armé, peut se défendre lui-même, la police se retrouve moins souvent dans la situation où elle doit intervenir, seule et trop tard. On pourra envisager de réfléchir sur les économies induites par les moindres blessures des policiers.

On pourra aussi se poser la question du coût pour la communauté de patrouilles de police pour sécuriser un quartier, avec une efficacité discutable, alors que les gens qui y vivent tous les jours, et y sont donc bien plus souvent et longtemps que les patrouilles, pourraient obtenir un résultat au moins similaire à un coût à peu près nul. Une telle utilisation du public pour assurer sa propre sécurité entraîne aussi des économies évidentes (en matière de primes d’assurances, de réparations en cas de dommages, psychologiques, de réputation…).

En réalité, l’idée même que le citoyen pourrait être maître de sa sécurité hérisse le poil de cette frange de la population qui clame son humanisme et son ouverture d’esprit mais partira toujours du principe que des adultes, pourtant responsables, basculeront toujours par douzaine dans le camp des psychopathes maniaques de la gâchette si jamais on leur donnait le droit inouï d’assurer leur propre sécurité. Ces mêmeshumanistes clameront haut et fort que l’interdiction de posséder des armes protège le citoyen, comme ceux qui se sont retrouvés très démunis dans l’Hyper Cacher ; comme ceux qui, même avec un policier directement destiné à leur protection, n’ont rien pu faire face à des criminels qui, eux, n’ont guère été gênés par les solides interdictions frappant la vente d’armes en France (mais, que fait la police ?) ; comme Charb, citoyen qui, se sachant menacé, pratiquait le tir sportif et avait demandé le permis de port d’arme… en vain

Et surtout, ces beaux-parleurs n’ont que faire des factures associées à ces services de sécurité de plus en plus coûteux que l’État nous fournit, de mauvaise grâce, entre deux sauteries festives et citoyennes. Parce que ces factures seront payées, justement, par ces citoyens désarmés qui n’auront donc aucun autre choix. Ce n’est pas un hasard.

En ces périodes où chaque euro devrait compter, où chacun peut, maintenant, se retrouver confronté à un problème pour sa propre sécurité et où, à l’évidence, l’État ne pourra pas lui garantir, même de loin, la moindre protection, il existe effectivement une solution efficace et peu coûteuse.

Rassurez-vous : elle n’est absolument pas à l’ordre du jour.

Source : http://h16free.com/2015/01/23/35514-et-si-on-rendait-la-securite-aux-citoyens

 


TERRORISME : de la nécessité d'armer les citoyens

 

Création d’une Garde Nationale

 

Le bilan est terrible : 129 personnes assassinées et 352 blessés dont 99 en grande urgence.

Les attentats terroristes du vendredi 13 novembre n’ont pas pu être anticipés. Aucune information, aucun indice n’a permis d’arrêter une opération planifiée par l’Etat islamique.

La Loi Renseignement a montré ses limites : mis à part espionner toujours un peu plus les citoyens elle a été incapable d’avoir la moindre information sur cette opération.

Le plan Vigiepirate n’a rien empêché.

Apparemment, il n’y a que huit terroristes impliqués. Cela fait 60 personnes abattues ou blessés pour chaque tireur. Aucune victime n’a pu faire face. La seule solution a été la fuite lorsque c’était possible.

L’Etat d’urgence est déclaré et le contrôle aux frontières rétabli.

Un massacre comme celui de Paris a peu d’équivalents connus.

Il est similaire à la prise d’otage du « Nord-Ost » à Moscou le 23 octobre 2002 où 850 spectateurs du théâtre de la Dubrovka présents à une comédie musicale ont été pris en otage par 39 terroristes tchéchènes. Le bilan avait été terrible : 130 personnes furent tuées, notamment pendant l’assaut.

On doit aussi signaler les centaines d’enfants et d’adultes pris en otages le 1er septembre 2004 dans l’école n°1 de Beslan en Ossétie du Nord lors de la seconde guerre de Tchétchénie. Le bilan officiel est de 344 civils tués dont 186 enfants.

Le summum de l’horreur ayant été atteint aux USA le 11 septembre 2011 lors des attentats du World Trade Center où 2.973 personnes furent tuées et 6.291 blessées.

Lors des attentats contre Charlie Hebdo j’avais été extrêmement surpris que les terroristes puissent ensuite traverser Paris puis la banlieue sans problème. Il y a manifestement une incapacité de la police à isoler rapidement un quartier de façon à empêcher la fuite des terroristes.

Et aucune des victimes n’était armée. C’était quand même un peu naïf, pour ne pas dire « Bizounours » compte-tenu des caricatures mises en ligne.

Dans le cas des attentats récents en plein cœur de Paris, les terroristes n’ont fait face à aucune opposition. Ils ont pu abattre des jeunes à la terrasse d’un café, des spectateurs, sans qu’aucun n’ait pu faire face.

Pensez-vous qu’à Tel Aviv cela aurait pu se passer ainsi ?...

Parce qu’on en est là !...

Depuis la recrudescence des attentats en Israël, tous les citoyens israéliens détenteurs d'un permis de port d'armes sont appelés à sortir armés et à mettre leur pistolet bien en évidence.

Sommes-nous loin de cette situation qui semblait jusqu’à maintenant parfaitement impensable dans notre pays ?...

Pas tellement !...

Encore quelques attentats islamistes dans la capitale et il faudra bien trouver une solution face à l’incapacité des forces de police à anticiper ce type d’action. La loi Renseignement a montré ses limites et le renseignement classique a beaucoup de difficultés à pénétrer des petits groupes terroristes.

Ce type d’attentat est quasiment imparable dans une cité pacifiée comme l’est Paris où il faudrait des centaines de milliers de policiers et de militaires supplémentaires pour véritablement sécuriser toute l’agglomération parisienne.

Difficilement possible à moins de créer un état totalitaire ou l’armée et la police sont partout, et à quel coût pour les libertés et les finances publiques ?...

Une opinion partagée par le juge antiterroriste Marc Trévidic :

« L'évidence est là : nous ne sommes plus en mesure de prévenir les attentats comme par le passé. On ne peut plus les empêcher. Il y a là quelque chose d'inéluctable ».

A propos de Vigipirate et de Sentinelle : « Ce dispositif protège certains endroits, rassure la population. Mais, en fait, il déplace la menace. Cela n'évitera jamais que des hommes déterminés passent à l'action ici ou ailleurs. Si cela leur paraît trop compliqué de s'en prendre à un objectif sous surveillance, ils en trouveront un autre. Un cinéma, un centre commercial, un rassemblement populaire… ».

Bien sûr, on peut toujours essayer de se pencher sur le passé et l’actualité de ces dernières années pour connaître les raisons de ces attaques sur notre sol. Il faut bien remarquer que ce n’est pas l’Allemagne, la Grande Bretagne, l’Italie, ou d’autres pays européens qui sont visés, mais bel et bien, et, en priorité, notre pays.

De la même façon que l’on peut expliquer la montée du nazisme dans l’Allemagne des années 1920 et 1930, on pourrait aussi trouver les raisons, étalées sur plusieurs décennies, qui ont conduit les populations musulmanes du Proche et du Moyen-Orient à s’entre-déchirer et à se lancer dans une guerre de religion qui arrive chez nous.

Il est bien tard pour "renverser la vapeur".

Le mal est fait et nous devons prendre des mesures dignes d’une démocratie, mais, en aucun cas, en renforçant le totalitarisme actuel comme cela a été fait lors du vote sur la loi Renseignement.

La solution passe par plus de liberté et de responsabilité des citoyens.

Malgré tout, le pire est à venir.

Mon propos est simplement d’essayer de trouver une solution pour faire face très rapidement à des attentats terroristes car les forces de l’ordre ne pourront qu’arriver trop tard lors d’attentat comme on a pu le constater au Bataclan où seulement trois individus ont pu tuer ou blesser 300 personnes avant l’arrivée de la police.

Et cela sans aucune réaction des spectateurs qui n’ont pas eu d’autre choix que de se faire « tirer comme des lapins ». Chaque terroriste a pu abattre 100 personnes à lui tout seul, sans aucune opposition.

Cela m’a fait penser aux massacres des Juifs à Babi-Yar à Kiev, en Ukraine, le 29 septembre 1941. Bien sûr, ce n’est pas la même échelle mais c’est le même type d’élimination. La sauvagerie humaine est de retour et elle est entrée dans les murs de nos villes.

Les islamistes de Daech massacrent des civils en Syrie, vendent des captives aux marché aux esclaves, mettent en esclavage sexuel des gamines de huit ans, détruisent des ruines millénaires, font exploser des avions de ligne, et maintenant ils tuent aveuglément des civils chez nous.

La base psychologique de cette organisation terroriste est celle d’une « paranoïa collective » proche de celle des Nazis. Ceux-ci avaient le culte du chef, de la supériorité de la race aryenne, et, avec cela, ils estimaient avoir le droit de tuer, piller, détruire, pour construire un « Grand Reich » qui devait durer mille ans.

Les barbares islamistes sont les jouets d’une autre « paranoïa collective ». Elle est de type religieux et ses fondements sont basés sur une tromperie et sur l’appel au « fond barbare de l’humanité ». Ils ont la volonté d’étendre leur barbarie, d’imposer la charia à la planète afin d’instaurer un « Grand califat ».

La barbarie est dans nos cités.

Cela signifie aussi que l’Etat a échoué dans sa grande fonction régalienne de police et de défense.

 

Le rôle de l’Etat face aux actes terroristes

Notre Etat se mêle de tout, régente le plus possible, encadre les comportements par toujours plus de lois, de décrets et de règlement, mais n’arrive pas assurer l’une de ses principales fonctions régaliennes qui est la protection des personnes et des biens, avec la Défense et l’Intérieur.

Il faut avouer que les attentats de Daesh à Paris 13 novembre révèlent que la principale fonction régalienne de l’Etat est mise en échec.

Ce n’est pas faute d’avoir une loi renseignement qui permet d’espionner chaque individu dans ses communications téléphoniques, internétiques, de déplacement, fiscales !... Cette loi renseignement qui surveille 31 millions de personnes entre 18 ans et 65 ans a été absolument incapable de détecter la préparation des attentats. En fait, il suffit de surveiller 5000 personnes, des fanatiques islamiques, pour réduire sensiblement les risques d’une attaque.

Malgré tout, peut-on être sûr que, même avec des dispositifs toujours plus sophistiqués, avec plus de coopération internationale, avec le rétablissement du contrôle aux frontières, avec des bombardements en Syrie, avec demain des OPEX pour neutraliser Daesh sur le terrain, il n’y aura pas quelques individus qui passeront à travers les mailles du filet ?...

De nombreux spécialistes, comme le juge anti-terroriste Marc Trévidic, pensent que c’est « mission impossible ».

Aussi, il faut se préparer à devoir faire face à la menace terroriste pour plusieurs années, et peut-être même plusieurs décennies.

L’Etat doit se concentrer sur ses grandes fonctions régaliennes et laisser aux citoyens la liberté pour régler des affaires qui sont de leur ressort. Parce que l’on en est arrivé à réglementer la vente des chatons et des toutous entre Français !... Et il faut des fonctionnaires pour ça !... Est-ce que ce n’est pas du gaspillage d’argent public alors que des besoins pressants et nouveaux vont apparaître pour assurer notre sécurité ?...

Les forces de l’ordre et l’armée ne pourront jamais surveiller l’ensemble du territoire en continu, et, demain, des attentats peuvent avoir lieu n’importe où en région parisienne, dans un lycée, dans une école, une autre salle de spectacle et d’autres bistrots, dans un tramway de Rouen ou du Havre, dans une brasserie de Limoges, sur un marché de Noël à Strasbourg, dans un café de Marseille, dans un grand hôtel de Nice, dans un TGV, dans un TER, etc…

La surveillance totale du territoire pour éviter des attentats est impossible.

Aussi, il faut innover !...

Et aller vers plus de liberté du citoyen qui assurera lui-même sa sécurité avec l’aide de l’Etat. 

Il est temps d’armer des citoyens sélectionnés et entraînés par la défense, sous contrôle de la gendarmerie et de la Justice.  

Bien sûr, il est hors de question de mettre en vente libre les armes comme c’est le cas aux Etats-Unis. On en voit les résultats régulièrement dans les campus.

Et si on prenait modèle sur les Suisses ?...

 

La Garde Nationale, créée en 1789 par la Révolution Française

Les Suisses ont développé une « armée de milice » dès le Bas Moyen Âge lorsque les cantons créèrent leurs propres milices. Cette armée est basée sur le principe d’une « armée de citoyens » et les constitutions fédérales de 1848 et 1874 imposèrent aux jeunes adultes l’obligation de servir la patrie.

En 1999, le principe de milices appliqué à l'armée fut explicitement mentionné dans la constitution fédérale.

Les soldats suisses gardent leur arme personnelle chez eux ainsi que leur uniforme et une partie de leur équipement pour faire face à mobilisation immédiate.  Ils disposent de munitions en quantité limitée : 50 cartouches pour le Fass 90 ou 24 cartouches 9 mm pour les possesseurs de P220.

Une armée de milice redoutablement efficace, immédiatement disponible, bien entraînée, et qui a dissuadé les Allemands d’envahir leur pays en 1870, 1914 et 1940.

Il me semble, compte-tenu de la situation dramatique actuelle, que nous devrions nous inspirer de nos voisins Helvètes en appliquant des mesures particulières pour faire face à la menace terroriste et en prenant le meilleur des technologies de communication.

Et puis aussi… peut-être aurait-il fallu être un peu plus neutre dans les affaires du monde…

Si on se penche sur l’Histoire de l’armée dans notre pays, on découvre que nous avons eu une armée de milice, la Garde Nationale, qui a été créée lors de la Révolution Française. Elle était l’héritière des milices de l’Ancien Régime.

L’idée de développer une Garde Nationale est étudiée depuis plusieurs années par la Fédération des Anciens des Missions Extérieures (FNAME), le Groupe Janus, et elle est maintenant reprise par différentes personnalités dont François HOLLANDE, Christophe Lagarde (UDI), Edouard PHILIPPE (député-maire du Havre), Jean-Luc Mélenchon.

 

La FNAME propose d’ajuster à notre pays le système de garde nationale modèle suisse et définit ainsi ses missions :

  • Maintenir l’ordre dans notre pays ;
  • Renforcer le plan Vigipirate ;
  • Apporter un soutien lors de patrouille en compagnie de policiers et gendarmes ;
  • Contribuer au renforcement de nos frontières ;
  • Renforcer la lutte contre le terrorisme ;
  • Relais sociaux civils militaires ;
  • Actions d'assistance humanitaire et de secours d'urgence lors de catastrophes naturelles et technologiques.

 

Mais, dans le cas de la création d’une Garde Nationale, et face au développement du terrorisme, il me semble souhaitable de passer à la « vitesse supérieure » et d’accorder des ports d’armes aux réservistes de façon à ce qu’ils aient sur eux leur pistolet, avec un minimum de munitions, de façon à faire face immédiatement à une attaque terroriste qui aurait lieu sous leurs yeux.

Parce que nous passons en « période de guerre » et il faut imaginer le pire : chaque ville, chaque école, chaque lycée, chaque moyen de transport comme le métro, le train, le bus, le tramway, et tant d’autres endroits peuvent être des cibles pour les terroristes.

Nous sommes dans la pire des situations et il faut se préparer à y faire face.

Par contre, les technologies modernes pourraient être d’un grand secours pour développer un réseau de citoyens armés par la défense.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser ce ne serait pas une militarisation de la société mais la possibilité de donner à chaque individu volontaire, sélectionné et contrôlé, d’avoir une arme sur lui pour sauver sa peau et celle des personnes à proximité, que ce soit au travail ou en déplacement.

On peut même imaginer que chaque porteur d’une arme soit doté d’un smartphone crypté qui permette à chaque instant à la gendarmerie ou la police de savoir où il est et de connaître ainsi précisément, et à chaque instant, le nombre de citoyens porteur d’une arme à un endroit précis.

Je vais prendre quelques exemples très précis pour bien montrer les extraordinaires possibilités d’une telle structure :

  • Le cas du voyage en TGV. Tout le monde connaît le cas de l’attentat loupé dans le Thalys du 21 août 2015. Heureusement qu’il y avait deux Marines américains au bon moment et au bon endroit !... Nous avons eu beaucoup de chance en fait… Dans le cas où un ou deux hommes d’affaires bien entraînés auraient été dans le wagon, avec pour chacun d’eux un automatique, l’affaire aurait été réglée tout aussi rapidement ;
  • Le cas des consommateurs attablés devant le café « La Belle Equipe», rue de Charonne, ou 19 personnes ont été abattues. Ils ont été tirés comme des lapins sans pouvoir réagir. Un ou deux consommateurs dotés d’une arme auraient pu, peut-être, réduire sérieusement le carnage ;
  • Le pire des cas est celui du Bataclan où 90 personnes ont laissé leur vie et près de 200 ont été blessées plus ou moins grièvement. Il aurait suffi de deux ou trois spectateurs armés, placés dans la salle à des endroits stratégiques (ex : derrière un pilier) pour arrêter immédiatement le massacre.

Mais, à côté du carnage à l’arme automatique et à la ceinture d’explosif par des terroristes camés au captagon, il y a d’autres possibilités d’attentats qui provoquent des dégâts considérables avec énormément de tués et de blessés.

 

TGV

Un point qui m’inquiète un peu : un TGV d’essais a déraillé samedi 14 novembre à 15H30 près de Strasbourg. Un type d’accident qui n’était jamais arrivé à la SNCF. Le bilan est de 11 morts et 4 blessés graves.

La capacité d’une rame TGV Duplex est de 516 passagers et on imagine le nombre de victimes d’un déraillement à grande vitesse.

Il faut attendre les conclusions de l’enquête pour savoir si c’est un attentat.

 

Gaz sarin

Le 20 mars 1995 a eu lieu à Tokyo une attaque au gaz sarin dans le métro. L’attentat fut commis par des membres de la secte Aum.

Treize personnes ont été tuées et des milliers d’autres ont été plus ou moins gravement blessés. Vingt ans après, 70% des victimes souffrent toujours de troubles oculaires.

Le sarin (GB) est une substance inodore, incolore et volatile de la famille des organophosphorés, extrêmement toxique pour l’homme. Il est environ 500 fois plus toxique que le cyanure.

C’est un neurotoxique comme le soman (GD), le tabun (GA) et le VX (dix fois plus mortel que le sarin). Il est extrêmement dangereux car 0,01 ppm de ce gaz peut être fatal. Ce gaz pénètre par les voies respiratoires ou par simple contact avec la peau et passe directement dans le sang pour agir sur le système nerveux. Il agit en bloquant la transmission de l’influx nerveux, provoquant la mort par arrêt cardio-respiratoire. Les victimes ressentent d’abord de violents maux de tête et présentent des pupilles dilatées. Elles sont ensuite agitées de convulsions, sont victimes d’arrêts respiratoires et tombent dans le coma avant de mourir.

Le gaz sarin était considéré comme une « arme chimique de guerre », avant d’être classé « arme de destruction massive » par les Nations Unies le 3 avril 1991. Sa production et sa conservation sont interdites depuis 1993

Un masque à gaz protège les voies respiratoires mais comme le gaz sarin est également être absorbé par la peau il faut avoir une tenue NBC pour être indemne.

Les risque d’attentat au gaz sarin sont pris très au sérieux par les pouvoirs publics. Le 14 novembre dernier, soit le lendemain des attaques terroristes à Paris et Saint-Denis, un arrêté a été pris par le Ministère de la Santé, autorisant l’utilisation et la distribution par les professionnels de santé du sulfate d’atropine en solution injectable.

Ce médicament est utilisé essentiellement comme antidote à l’exposition aux neurotoxiques organophosphorés dont le gaz sarin.

 

Concernant le financement d’une Garde Nationale,

Bien sûr, il va falloir financer une Garde Nationale s’il est décidé de la développer. Les chiffres avancés sont dans une fourchette annuelle comprise entre 4 et 6 milliards d’euros. Une somme très importante qui n’est guère dans nos moyens actuellement.

Aussi, il va peut-être falloir se pencher sur le détournement des « milliards de la Division Daguet ». Il y a quand même quelques milliards d’euros à récupérer.

Ce qui nous fait revenir à la guerre du Golfe de 1990/1991.

Et on pourra aussi faire le bilan de la politique menée par la coalition après cette guerre. Les fonds détournés et escroqués ont fini dans la poche de nos dirigeants politiques !...

Au lieu de lancer de grands programmes économiques et de formation humaine, le pillage a été de rigueur en Irak. Les jeunes Irakiens ont vécu depuis 25 ans et plus  dans un univers de guerre, de violence, de haine. Faut-il s’étonner de leur cruauté de drogués au captagon, de leur manque d’empathie, de leur fanatisme ?...

On en paie maintenant les conséquences.

 

Jean-Charles DUBOC

 


Mains invisibles : Chapitre XXXIII.3 : Au large de Toulon (3/3)

 

Chapitre XXXIII.3

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Au large de Toulon (3/3)

 

La descente commence vers Orange où les techniciens ont sorti le « Nivelle 001 » du hangar.

Le plein de kérosène est fait et « Paul » et « l’Amiral » prennent la direction de la salle de briefing après avoir passé chacun une combinaison anti-G qu'ils ajustent.

Il y a là quelques officiers supérieurs, le préfet maritime de Toulon et un contre-amiral qui décrivent « l’espace de jeu » autour des intrus.

La situation n’a guère évolué : ils ne peuvent que constater que le destroyer « Admiral Levchenko » et son support, le bâtiment d’écoutes électromagnétiques « Liman », de la flotte russe, croisent paisiblement à 10 nœuds, à environ 13 à 15 milles nautiques au large de Toulon, en restant toujours dans les eaux internationales qui commencent à 12 nautiques de la côte.

Un passage à 300/500 pieds au-dessus et entre les navires est défini afin de rester le plus stable possible pendant ce survol à très haute vitesse.

« Par précaution, la zone au sud des îles de Port-Cros et du Levant ont été interdites de navigation et le trafic maritime suspendu ou détourné jusqu’à 14 heures. Mais rien ne nous dit qu’il n’y aura pas quelques plaisanciers où des pêcheurs dans cette zone.

Par ailleurs, sitôt les navires russes dépassés, le Nivelle devra cabrer jusqu’à 80 ° ou plus par rapport à l’horizontale, pour éviter une propagation de son bang jusque sur les côtes. »

Une belle chandelle à tirer à la verticale, qui risque de les envoyer en voile noir, le cerveau vidé de son sang, à en devenir aveugle…

Ils viendront de loin après un détour vers les Baléares, cap sur Palma de Majorque, à vitesse subsonique et 30.000 pieds comme d’un avion de ligne classique, pour être sûrs d’être repérés par les radars du destroyer et écoutés par son bâtiment-espion.

20 à 25 minutes plus tard, ils mettront cap au sud puis virant lentement vers l'est, comme venant de Madrid et en direction de l’Égypte ou de Malte, tout en descendant lentement, jusqu’à 1.000 pieds. Puis à proximité du sud de la Sardaigne, ils seront pris en charge par « Big Mama », l’Awacs de l’armée de l’air, chargé de les guider sur leur cible et de les faire arriver entre les deux navires.

La partie la plus difficile du vol.

Car après coup, pour éviter de faire voler en éclat toutes les fenêtres du littoral, ils auront moins de 10 secondes à tout casser pour arrondir à la verticale et propulser le cône du bang hors d’atteinte des habitations côtières ou de façon très atténuée.

Mission casse-gueule. Le capitaine de frégate Paul de Bréveuil et « l’Ami-Râle » s’installent à bord, se sanglent, effectuent la check-list avant mise en route puis démarrent le moteur.  

« Vous avez pensé à faire changer les sièges-baquets. C’est bien ça, les autres auraient été vraiment trop inconfortables pour nos acrobaties ! »

Paul propose à « l’Ami-Râle » de faire le décollage, ce qu’il accepte avec plaisir car c’est pour lui un extraordinaire privilège de pouvoir piloter un avion affichant de telles performances. 

Le « Nivelle 001 » s’aligne. La poussée, puis la postcombustion, sont appliquées. L’avion roule normalement. La rotation a lieu à 180 nœuds avec une forte accélération.

Le train est rentré dès que le variomètre devient positif, puis l’avion accélère à 300 nœuds, les portes d’arrivée d’air se refermant sur l’Atar qui étouffe, pendant qu’elles s’ouvrent sur les statoréacteurs dont seulement un tiers des buses est ouvert pour modérer la poussée et la consommation instantanée, avec un taux de montée de 40.000 pieds par minute.

Le niveau 200 est atteint en 30 secondes.

La montée est maîtrisée ensuite au pilote automatique réglé sur 2.000 pieds minutes, jusqu’au niveau 330, à l’allure de 340 nœuds au badin extérieur. Un vol normal.

Paul fait le radio et roule de centre de contrôle en centre de contrôle pendant une petite demi-heure.

« Bon maintenant, on met le transpondeur sur la fréquence 1.200, on fait silence radio et on descend en vol plané en virant lentement au Sud-Est, Commodore ! »  

À 10.000 pieds, Paul reprend les commandes et ils inversent leurs rôles dans le cockpit.

« Faut régler sur la fréquence de « Big-mama » et se signaler. »

À 120 milles nautiques de la côte, « L’Amiral » est à la radio. Une fois le contact établi avec l’AWACS, Paul prend le cap nord par la gauche, vers le destroyer, puis descend tranquillement jusqu’à 600 pieds au-dessus de la Méditerranée, non sans avoir relancé l’Atar, volets sortis, pour ralentir la machine à en étouffer les statoréacteurs.

Un dernier cap est donné par l’Awacs. Ils s’alignent.

80 nautiques. Tout droit. Il faut rentrer les volets et là, la machine commence à s’emballer…

Une fois stabilisé, avec un cap d’interception vers le destroyer, Pedro, le dernier modèle de pilote automatique, maintient parfaitement le vol horizontal.

À 70 nautiques de la côte, les deux statos pulsent et accélèrent rapidement le « Nivelle 001 » tels que les pilotes sont acculés au fond de leurs sièges.

Et puis dépassé Mach 1,8, la machine vibre, se cabre, redescend, remonte, décroche de son cap originel, revient.

La sangle jugulaire du casque d’Haddock ayant été mal capelée, son casque joue au bilboquet sur son crâne partiellement dégarni.

« Annoncez-moi l’altitude… »

Le pauvre, il ne voit plus rien avec son casque qui lui tombe sur les yeux.

« Big-mama » s’inquiète : « Tenez votre cap Carlita ! 1 degré à gauche. Vous allez passer à côté de votre cible ! Corrigez, corrigez ! »

« Je voudrais les y voir, tiens ! »

La mer se rapproche, puis s’éloigne des dizaines de fois par seconde.

En deux minutes, l’appareil atteint 1.525 nœuds, soit Mach 2,29 ou encore 780 mètres par seconde. 46,800 km/minute. Il faut tenir encore 50 secondes à ce rythme d’enfer.

Alors que dans le sillage de l’avion, la « mer fume », écrasée par l’onde de choc.

La surprise est totale à bord du superbe destroyer de 165 mètres de longueur « Admiral Levchenko ». Le radar de veille lointaine avait bien vu passer au loin un vol commercial par le sud de la Sardaigne, vitesse et descente faibles.

Puis l’avait perdu à cause de la rotondité de la terre.

90 secondes avant le passage du prototype, le radar doppler de poursuite détecte un mouvement supersonique au ras des flots, en convergence rapprochée.

Un missile ?

Pas possible : on n’est pas en guerre !

L’officier de quart tente de communiquer avec la passerelle avant de déclencher l’alarme.

Mais plus les choses se précisent, plus l’alerte de combat devient impérative.

Là, c’est la passerelle qui communique avec le PC radar.

« Vecteur aérien par les 9 heures ! En rapprochement très rapide ! »

Aux jumelles, on ne voit rien qu’une tâche blanche d’écume à l’horizon qui grossit rapidement à vue d’œil.

Même pas le temps de voir le bolide passer entre les deux navires. Que déjà c’est l’assourdissante explosion du « bang » et sa volée d’embruns qui inonde les antennes du « Admiral Levchenko ».

L’onde de choc, dans un énorme fracas, secoue le navire. Des hublots éclatent en même temps qu’un abri des radars de détection sous l'effet de la convergence du cône incurvé de l'onde de choc quand le prototype part en chandelle, qui fait comme une énorme roulement de tonnerre démultiplié en une fraction de seconde.

La panique s’empare momentanément de l’équipage : les alarmes sonnent dans tous les sens.

Les machines mettent subitement en panne, plusieurs durites s’étant « décrochées » faisant gicler de l’huile brûlante et de la vapeur pour une autre, dans la cale devenue provisoirement impraticable.

Paul a tiré d’un coup sur le manche jusqu'en butée pour une ressource extraordinaire, puis l’enfonce pour éviter le vol noir. Cap tout droit. L’avion monte tout droit sans même ralentir, plus à l’aise dans les couches moins denses de l’atmosphère : il ne « flotte » plus !

« Dites donc, heureusement que vous étiez bien ficelé à votre siège. Sans ça, on vous retrouvait collé au plafond de la cabine. »

Et ensuite étalé comme une crêpe sur la moquette du plancher…

« Sacré piège ! J’ai bien cru qu’on allait à la baille plus qu’à mon tour. On est passé où ? Je n’ai rien vu des navires ! »

C’est « Big-mama » qui répond à la question : « Bravo les gars ! Entre les deux cibles. Vous pouvez mettre cap à l’Est et rentrer par l’Italie en mode « ma non tropo ». »

Tu parles d’un cirque !

« Big-mama » : « Accusez réception et cessez de grimper de la sorte : vous êtes déjà au niveau 900… »

Faudrait que la machine veuille bien répondre.

« « Carlita » à vous ! Il y a encore un pilote où vous êtes tous complétement sonnés ? »

Il y a du monde aux écouteurs, sous les tonnes de sueur ruisselante. « Cap à l’Est. »

Ils montent comme ça jusqu’au niveau 1.500, pas un record, sauf pour la machine elle-même, qui finit par étouffer ses statoréacteurs dans l’air raréfié et ralentit sa course pour ensuite dégringoler en mode décrochage, alarme « Stall » vrillant les oreilles.

Paul contrôle un départ en vrille, à plat…

L’AWACS signalera plus tard que le destroyer a mis en panne et dérive lentement vers la côte. À tel point que son escorte l’a pris en remorque vers le large à faible allure en début d’après-midi…

Un Atlantic aura pris films et photos d’une petite fumée noire s’échappant de la soute par quelques hublots du bord. À l’allure de 5 nœuds, ils en ont pour plusieurs semaines avant de rejoindre la Syrie.

Mission accomplie.

Après un tour au mess des officiers, vivement congratulés, ils repartiront en milieu d’après-midi.

Pour un vol sans histoire qui les mènera devant la ballastière d’Arques-la-Bataille en fin d’après-midi.

« Dites donc, mon cher Paul, pourquoi c’est sur vous, je veux dire sur nous, sur qui retombent toujours ces missions d’hurluberlu ? »

Bof, si il savait…

« Vous le gardez pour vous, mais depuis notre dernier vol, j’ai fait tellement de choses qui n’ont jamais fait la Une des journaux… ah si tout de même. J’ai fait sauter votre ami « DLK » de son piédestal. Quoique finalement, il n’est pas tombé dans mon piège fignolé pour lui, mais pour se jeter dans une affaire incongrue. J’ai juste ramené une petite vidéo de cet épisode-là. »

Quoi, l’affaire du Sofitel de New-York ?

« Je ne vous ai rien dit, Commodore. Excusez-moi. Et s’il n’y avait eu que ça… »

Il passera sous silence l’épisode au-dessus de la Manche, il va y avoir deux ans de ça, sa visite, et dans les mêmes douze mois, chez le Pape Benoît, la reine d’Angleterre et chez Obama…

Et son détour par HK pour finir de ruiner leur bonhomme.

Et puis un coq à l’âne… «Tiens à propos, imaginez que l’Allemagne et l’Argentine passent l’étape des demi-finales du mondial de foot, croyez-vous que les deux papes regarderont le match ensemble ? »

Drôle d’idée, après ce qu’ils venaient de vivre ensemble.

« En tout cas, je suis partie prenante pour un prochain vol. »

Si ça marche, ce sera pour une première : un vol suborbital, histoire de tester les céramiques du bouclier thermique… Avec ou sans Allen.

« Vraiment ? Alors j'en suis, figurez-vous ! »

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État d’urgence : jusqu’où aller trop loin ?

 

Juste un début...

 

Pour la première fois depuis la guerre d’Algérie, l’état d’urgence a été décrété sur l’ensemble du territoire. Cela n’est guère fréquent, dans la vie d’une démocratie, que, d’un coup, on bascule ainsi dans un autre mode de gestion au jour le jour.

En effet, et même si l’ensemble de la presse et des politiciens semble avoir pris la nouvelle avec un stoïcisme tangentiel à l’abrutissement, l’état d’urgence peut impliquer la possibilité de restreindre la circulation des personnes et des véhicules dans des lieux et à des horaires déterminés (ce qui laisse la possibilité aux préfets d’instaurer un couvre-feu dans les secteurs exposés à des risques importants de trouble à l’ordre public), de restreindre l’accès à certains lieux, certains bâtiments (publics ou privés), d’interdire de séjour certains individus, de renforcer le contrôle aux frontières, de réquisitionner biens et personnes pour le maintien de l’ordre public.

Cela peut aussi signifier l’interdiction de manifestations, des restrictions pour la presse et les médias en général voire leur prise de contrôle, bref, un cortège de mesures qui ne sentent pas forcément très bon la liberté. Ces derniers éléments sont d’ailleurs soigneusement passés sous silence par le ministre de l’Intérieur lorsqu’il rappelle de quoi il retourne avec cet état d’urgence : il évoque bien les nouvelles prérogatives des préfets, mais on n’entendra pas parler des autres aspects (article 11 notamment) de cet état.

Certes, après tout, rien n’indique pour le moment que ces dernières restrictions seront appliquées, et Cazeneuve n’avait donc pas besoin de les évoquer. On peut même espérer qu’il n’en aura jamais besoin. Mais il reste indispensable de conserver à l’esprit que c’est parfaitement possible et même prévu dans la loi.

Ceci n’affranchit pas de se poser la question de l’utilité de ce décret sur le plan sécuritaire.

En effet, comme le rappelle Baptiste Créteur, les attaques terroristes de vendredi dernier ont eu lieu un an après la loi du 13.11.2014 renforçant les dispositions de lutte contre le terrorisme, alors que le pays est déjà sous tension, contrôles aux frontières réinstauré (COP21 oblige) et plan Vigipirate toujours en place. Ironie cynique des terroristes qui montrent par là toute l’impuissance des pouvoirs publics à protéger qui que ce soit avant l’état d’urgence et, par voie de conséquence, à les protéger aussi après, les mesures prises ne changeant qu’à la marge les dispositifs existants. De ce point de vue, chaque minute qui passe fait ressembler un peu plus cet état d’urgence à de la pure gesticulation politicienne.

En revanche, du point de vue tactique politique, il en va autrement.

Si on se rappelle des magnifiques faits d’armes précédents de nos gouvernants, cet état d’urgence ressemble bel et bien à un outil dégoté dans la panoplie playskool du petit président, et risque fort d’être comme un couteau pour une poule, bidule inutile dont l’équipe en place ne saura trop quoi faire mais qu’elle aura invoqué histoire de montrer qu’elle fait quelque chose, en fanfare.

En revanche, si on se rappelle que Hollande et Valls ont probablement un minimum de suite dans les idées, de ces suites qui leur permettent notamment de conserver le pouvoir à tout prix et réduire au silence leurs opposants et leurs ennemis politiques, l’instauration de l’état d’urgence n’est plus du tout fortuit. Il devient même fort commode.

À tel point que Manuel Valls, malin, en voudrait bien encore un peu plus : comme il y aura d’autres attentats, ce serait assez logique de continuer sur notre lancée, n’est-ce pas.

« Parce que nous sommes en guerre nous prenons des mesures exceptionnelles. Nous devons anéantir les ennemis de la République, expulser tous ces imams radicaux, déchoir de la nationalité ceux qui bafouent l’âme de la France. Je prédis un conflit qui durera des mois, peut-être des années. »

Bon, il n’y a pas à dire, même si ça vend peu de rêve et plutôt du sang et des larmes, on est assez loin des discours churchilliens. Le fond est sans ambiguïté cependant : le Manuel du gouvernement ne compte pas lâcher l’état d’urgence trop vite, et ça ne semble défriser personne.

Accessoirement, on ne peut s’empêcher de noter le timing, diabolique, de cette incursion rapide dans le mode minimal de la démocratie française.

Nous sommes effectivement en plein milieu d’une situation économique pourrie ; le passage en mode « full metal jacket » de Hollande permettra sans mal de détourner un peu l’attention, et on peut même parier sur une hausse, temporaire mais sensible, de sa cote de popularité (ou disons de la baisse de son impopularité, pour être plus exact), et de même pour Valls. Voilà qui renouvelle un peu le paysage médiatique et atténuera les soucis évidents de la COP21 (dont le succès semble « quelque peu compromis ») ou ceux des prochaines élections régionales (dont le succès semble « quelque peu compromis » aussi). Et pendant qu’on va batailler ISIS, Daech ou n’importe quel autre acronyme à coup de conférences de presse de plusieurs kilotonnes et de décrets à sous-munitions, on mobilise la presse sur autre chose que sur la situation économique catastrophique du pays et son chômage qui continue de grimper, malgré les artifices statistiques.

Dès lors, on se doit de noter la facilité à déclencher l’unanimité, pardon l’unité réclamée et obtenue par nos dirigeants et l’ensemble des partis politiques. Certes, l’ampleur de l’attentat justifie que les polémiques politiciennes se taisent et que les campagnes électorales soient mises en sourdine. En revanche, c’est maintenant le dernier moment d’abdiquer de sa capacité de réflexion et de prise de recul.

On peut aisément comprendre que, poussé par la nécessité d’attraper les terroristes en fuite, des mesures exceptionnelles contraignantes soient rapidement mises en œuvre dans le pays. On admettra éventuellement que cette situation puisse durer quelques jours, les péripéties de la traque et des enquêtes nécessitant probablement ce genre de délai. Au-delà, cependant, on peine à voir l’intérêt de perdurer dans cette situation. C’est d’ailleurs le sens des 12 jours définis dans la loi avant l’obligation d’un passage par le parlement.

Or, nous n’avons pas encore passé une poignée de jours que Valls envisage déjà d’étendre le délai.

Même si, d’aventure, cet état d’urgence ne devait pas être reconduit, le seul fait que le Premier ministre réclame dès à présent, si tôt, une telle extension est particulièrement préoccupant. Cela l’est d’autant plus qu’à l’heure actuelle, je ne suis pas du tout certain qu’il se trouverait une opposition dotée d’une colonne vertébrale complète et correctement solidifiée pour s’y opposer le 26 novembre. Tout indique même que les actuels yaourts à 0% de matière grise qui émargent chez les Républicains signeraient des deux mains ce genre de cascade politique pour bien montrer à quel point eux aussi ont un zizi suffisamment poilu pour en remontrer aux vilains terroristes.

Bref : la situation prend une tournure franchement nauséabonde, et absolument rien n’indique que la presse ou les politiciens s’en rendent bien compte ou, plus effarant encore, n’appellent pas carrément cette dégradation de leurs vœux.

Pourtant, on vient de donner (ou plus exactement, ils se sont donnés) un maximum de pouvoir à des gens qui n’ont jusqu’à présent brillé que par leur extraordinaire capacité à faire à peu près n’importe quoi, n’importe comment, et qui ont même largement prouvé leur agressivité extérieure et leur mollesse intérieure.

Un grand pouvoir donné à des irresponsables ? Forcément, ça va bien se passer.

Source : http://h16free.com/2015/11/16/42618-etat-durgence-jusquou-aller-trop-loin

 


Mains invisibles : Chapitre XXXIII.2 : Au large de Toulon (2/3)

 

Chapitre XXXIII.2

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Au large de Toulon (2/3)

 

« L’Amiral » grimpe dans l’hydravion et Paul met les gaz et décolle face au sud, direction la base aérienne d’Orange. La montée est paisible. Il fait beau au-dessus des nuages et la Normandie est magnifique en cette saison.

Paul s’enquière des derniers développements du dossier du détournement des indemnités de la guerre du Golfe.

« La pression devient terrible au sein de la Défense. C’est maintenant un secret de Polichinelle… Le général « Vincent Des-Portes » a poussé une sévère gueulante en mai » développe l’Amiral.

« Même la bif’ aurait tendance à se révolter. J’ai lu l’autre jour les propos d’un caporal-chef où il raconte qu’à l'entraînement, avec les Famas, il doit dire « pan » au moment de tirer, faute de cartouche. Ils en ont vraiment ras le bol.

Rendez-vous compte, depuis 1960, le budget de l'Armée n'a jamais été aussi faible. Une situation préoccupante qui n'épargne aucun corps de l'Armée et préoccupe jusqu'au sommet de l'État.

Le général Deux-villes-liées – qui avait menacé le gouvernement de démissionner pour exprimer son désarroi – considère que « les armées françaises sont à 120 % de leurs possibilités (...) On ne peut plus faire mieux avec moins, compte tenu de toutes les réformes que nous venons de vivre ces vingt dernières années », assure-t-il. »

Oui, Paul a vu cela aussi. Mais depuis que Gustave est rentré dans ses foyers et que les équipements de sa fille « Nathalie-la-rouquine » ont été confisqués par l’amirauté, elle de glander inutilement à toucher son chèque et ses tickets-restaurant, il n’est plus vraiment au courant des « détails ».

Et puis, l’usine d’Aubenas lui prend beaucoup de temps, en ce moment.

« Même les colonels commencent à s’y mettre !... « Michel Goût-Ya » a écrit sur sa page fessebook, à la suite de la décision de fermer le 21ème RIMA de Fréjus, que « En ce qui me concerne la guerre est déclarée !... » Il y a un petit problème : il est chef du Bureau de recherche au centre de doctrine d’Emploi des forces. »

Ce serait si franchement aussi mauvais que ça…

« – J’avais entendu parler d’un putsch des capitaines, l’année dernière, et puis ça s’est calmé… Alors les colonels, maintenant, c’est comme un ouragan en formation…, non ?

– Oui !... De plus, les anciens des OPEX commencent à remuer fortement. Vincent, le président de l’association des anciens des OPEX du Val d’Oise a même écrit au président de la République pour demander des explications sur la prime de guerre qui avait été promise et n’a jamais été versée.

– Dites donc, avec tout ce que vous me dites, il y a vraiment tout, absolument tout, pour que l’affaire parte en phase explosive, là !

– Vincent a aussi écrit au ministre des finances pour demander les mêmes explications sur sa prime de guerre en tant qu’ancien de la Division Daguet, et l’avocat Maître Rouflaquette a été contacté pour entreprendre une action en justice.

– Bé dites donc, la situation va devenir vraiment ingérable par le pouvoir politique, si ça continue… »

« L’Amiral Haddock » explique alors à Paul que les vétérans se sentent méprisés par l’institution. Les malades du syndrome du Golfe ne sont toujours pas reconnus par le service de santé des armées alors que l’US Army organise des visites médicales pour ses vétérans et s’occupe même des démarches pour leur obtenir une pension d’invalidité.

Les dernières études médicales américaines sont formelles : les symptômes que décrivent les vétérans de l’Opération « Desert Storm » sont indiscutables et causés par l’ingestion de poussières d’uranium ainsi que par d’autres produits hautement toxiques qui entraînent des lésions neurologiques.

Près de 25 % à 30 % des soldats américains qui ont participé à la première guerre du Golfe sont malades, ce qui représente plus de 170.000 vétérans. Et il y aussi de nombreux décès à déplorer.

« En France, si on se base sur les statistiques américaines, ce serait 3.000 à 4.000 soldats qui souffriraient du syndrome du Golfe. Il y a un « black-out » total de la presse et des médias sur cette affaire qui risque de s’emballer à un moment ou à un autre. »

« Aux États-Unis, les sénateurs estiment que s’occuper des vétérans invalides est un « devoir sacré »… Et chez nous ?... »

De quoi être écœuré par ce mépris de la classe politique envers ceux qui ont donné leur vie ou leur santé pour le pays.

Le vol continue et Paul se stabilise au niveau 120, à 250 nœuds, pour une navigation paisible au-dessus de la France. « L’Amiral » s’enquiert de la raison pour laquelle « Francis Landau » n’a pas envoyé des Rafale au-dessus des deux navires russes pour les intimider.

« Si vous saviez… », mais il n’est pas tenu de savoir les frasques de Paul à Kiev, pas plus que sa seconde rencontre avec Obama qui l’a ainsi entraîné, ni même son cheminement depuis Hong-Kong pour aller voler le dernier des voleurs avec la complicité passive des autorités locales…

Haddock poursuit tout seul : « Le président doit être « tenu » par le russe qui est bien informé sur le détournement des indemnités de la guerre du Golfe. Il y a longtemps que ses services de renseignement sont sur l’affaire. Pas question d’être trop vigoureux dans une réplique au président russe car les médias de Moscou pourraient devenir très bavards sur les fonds de la guerre du Golfe.».

Pas mal raisonné, même si ce n’est pas ça.

« Haddock » a constaté, en regardant les statistiques du site qu’il a ouvert en Tchécoslovaquie, qu’il est très lu à l’étranger, en particulier aux États-Unis, mais aussi en Chine, Russie et Ukraine.

Voilà qui est nouveau… Un autre blog « d’alerte éthique » ?

Oui et qui marche très fort, bien que très récent.

« C’est épouvantable… Non seulement le Président Landau est tenu par les militaires, mais, en plus, il est aussi tenu par « Poux-Tine » !… » reprend l’amiral.

Hallucinant.

Et pour aller dans son sens, Paul en rajoute : « Le survol de la mini-flotte russe pourrait en effet être une demande discrète de l’État-major de la Marine qui supporte très mal ce manque de réaction face, manifestement, à une provocation.

Pour les infos sur la guerre du Golfe et tout le reste, je souligne que de toute façon, les militaires d’une façon générale, ne font que leur travail d’informer le président sur le développement du dossier, et de la rumeur qui monte sur le web, à mon sens », complète Paul.

« Effectivement, si « le grand méchant mou » ne peut rien faire, on ne va quand même pas supporter une telle situation pendant des mois…» surajoute « L’Ami-Râle », convaincu par son propre propos.

Un peu plus tard, « Haddock » entretien Paul du « grand-frère » du Nivelle 001.

« Le « 002 » ? Il est encore dans les feuilles de calcul d’Excel. Il monte bien en orbite, mais il n’a pas assez de carburant pour redescendre avant plusieurs mois ! »

Y’a qu’à mettre en orbite une réserve de carburant pour le retour.

« Bien sûr, mais un rendez-vous spatial à rajouter à un vol inaugural… Enfin passons : on fait quoi si le RDV est loupé ? Ou si le réservoir est crevé ?

Non, il faut pouvoir redescendre de façon autonome. »

Et d’utiliser des boosters au décollage ?

« J’y ai bien pensé, mais ça rajoute de la masse à décoller. Or, les ailes sont un handicap dans le vide : elles ne servent à rien et ont leur propre masse inutile à soulever. »

Il y a bien la solution de l’avion porteur développé par les équipes de Paul Allen.

« Mais même ça, ce n’est pas suffisant. Ça ne fait qu’une économie de 5 % des masses de carburant à soulever pour les 90 premiers milliers de pieds, alors que je cherche 15 à 20 %. »

Insoluble alors ?

« Pas vraiment si on change la nature du carburant. On prend de l’hydrogène au lieu du kérosène, et on gagne le jackpot. »

Bin alors ?

« Le problème de l’hydrogène, c’est que ça coûte cher à fabriquer, qu’il faut une usine de cryogénisation à côté, que ça fuit par élévation de température et que c’est explosif à 4 % de concentration avec l’air ambiant. Bref, de l’industrie lourde, là où l’on voulait que ça puisse rester léger et multiplier les lieux de décollage.

Non, je pense à une autre solution, mais ce sont plusieurs bonds technologiques. »

Comment ça ?

« Quitte à passer de 2.750 m/s de vitesse d’éjection à 3.400 avec de l’hydrogène, pourquoi ne pas monter à 8 ou 12.000 m/s ? »

Et on fait ça comment ?

« En admettant qu’on a assez d’énergie primaire, il suffirait de disposer d’une tuyère à plasma qui consommerait n’importe quoi. De l’eau ou du vin… »

Ingénieux mais dommage pour le vin.

Comment disposer d’une quantité d’énergie stockée pour fabriquer du plasma ?

« En soi, le plasma dans une tuyère, c’est déjà un saut technologique. Quant à la source primaire, elle chargerait des condensateurs. Là, on maîtrise. En revanche, le second saut technologique, c’est celui d’une centrale nucléaire mobile. On sait faire assez petit avec de l’uranium militaire, que personne jamais ne nous autorisera à faire voler… Alors l’idée serait de miniaturiser assez une centrale au thorium. »

Au thorium ?

« Ça marche assez bien dans la mesure où plusieurs prototypes civils tournent déjà de par le monde. Et l’avantage du thorium, c’est d’avoir besoin seulement d’un petit accélérateur de particules. Quand ça tombe en panne, il n’y a aucun risque d’emballement comme à Tchernobyl ou Fukushima. En plus, ça brûle ses propres cendres radioactives ! »

L’avenir du nucléaire ?

« Je ne sais pas encore, mais mieux que les différentes machines dites à énergie-libre. J’en ai d’ailleurs une dans ma cave à Paris, mais tout ce qu’elle sait faire, c’est de rayonner affreusement dans la gamme des rayons X avant de caler… »

Haddock est sidéré : il se balade au-dessus de la France dans l’hydravion d’un type qui a une machine à énergie-libre dans sa cave… Oui, dans sa cave à bouteilles !

Elles doivent éclairer la nuit, si elles sont radioactives : vraiment pas raisonnable…

Et vu le bonhomme et leur vol historique par les pôles, ce n’est sûrement pas une histoire belge. 

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Mains invisibles : Chapitre XXXIII.1 : Au large de Toulon (1/3)

 

Chapitre XXXIII.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Au large de Toulon (1/3)

 

Fin juin, après un mois tumultueux et une recrudescence des violences au Moyen et Proche-Orient, en Irak et jusque sous la bande de Gaza dans la première quinzaine de juillet, un couple de navires russes de la flotte du nord franchit le détroit de Gibraltar et vient jusqu’au large immédiat de Toulon faire des ronds devant la rade du port militaire.

La visite n’est pas coutumière et n’est pas non plus « amicale ».

Ç’aurait été le cas, les bâtiments auraient mouillé dans la rade, comme à leur habitude, rarissime, faut-il rajouter.

Bien que cela arrive parfois jusque sur les quais de Rouen ou de Brest.

C’est le « retour de bâton » du vol de Paul sur Kiev, mais on ne le sait pas tout de suite.

Irina a disparu de l’horizon de Paul. En revanche, la petite équipe, renforcée par le retour de la « Dominiquette », qui ne plaît pas à Florence (« Encore une ex, je suis sûre ! Tu en as combien comme ça qui vont défiler ? ») est en mode « alerte ».

Le capitaine de frégate Guigou, qui reprend alors son ancien rôle de « sécurité » de VIP de la marine, et sa petite troupe, s’alarme des activités supposées d’agents du FSB autour du Paul et de ses nombreux déplacements.

Même le Mossad en fait communication auprès de leurs « honorables correspondants » français, appuyés d’ailleurs par le SIS.

Le raid impromptu sur Kiev de février n’a pas du tout plu au locataire du Kremlin… pas Bicêtre pour l’occasion !

Alors que la VIème flotte américaine se rapproche du port militaire français, on s’alarme au ministère de la défense et quelques missions « approchées » sont commandées par l’état-major.

Mais rien n’y fait, le destroyer « Admiral Levchenko » et son bâtiment de support et d’écoutes électromagnétiques, le « Liman », qui ne sont pas spécialement des « chalutiers-russes » ravitailleurs de sous-marins, font des ronds dans l’eau à l’allure « pépère » de 10 nœuds à moins de 15 MN des côtes, juste en lisière des eaux territoriales et restent obstinément muets à toute tentative de conversation radiophonique.

Ils ne semblent même pas surveiller l’absence de trafic maritime commercial bloqué par les grèves marseillaises vers la Corse, même s’ils en ont les moyens : ils restent seulement en « visuel » des côtes varoises.

« On les déloge comment ? »

Parce qu’on ne va pas non plus les laisser pister les écoutes des hélices des sous-marins d'attaque nucléaires pendant le défilé nautique du 14 juillet, jusque sous leur nez…

C’est là que les galonnés et étoilés du ministère font le rapprochement après avoir pris connaissance d’une information venue du Quai d’Orsay et des services de la diplomatie.

« La mer est à tout le monde, non ? On peut bien se promener sous votre nez si ça nous chante : vous en faites bien autant jusqu’à Kiev ! Et pourtant, la mer est à trois heures de vol ! »

Kiev ? Un vol d’avion ?

Kiev, c’est l’Ukraine, pas la Russie.

Mais c’est aussi la mission un « peu particulière » de « Charlotte » commandée par l’Élysée au mois de février dernier, sur la demande des américains qui voulaient venir en aide à des britanniques à évacuer…

« Si c’est encore du « Charlotte » tout-craché qui nous met en difficulté, faudra qu’il vienne lui-même faire le ménage. Service après-vente oblige, n’est-ce pas ! »

Après tout, il a un prototype stationné à Orange : « Il lui suffirait de faire un passage à basse altitude en hypersonique entre les deux bâtiments, ça les fera peut-être s’éloigner ».

Hé, ho !

N’importe quoi : s’ils ont envie de rester malgré tout, on fait quoi d’autre ?

« Vous n’y pensez pas les gars ! Le zinc n’est pas pilotable à basse altitude et à haute vitesse à cause des « flottements » de l’écoulement d’air autour des ailes comme sur tout avion en vol supersonique… », dans un fluide dense.

Les filets d’air « décrochent » effectivement des profils des ailes qui assurent la sustentation, pour avoir un écoulement non-laminaire, turbulents à cause justement des compressions/dépressions à des vitesses autour et au-dessus du mur du son.

Ça donne parfois de jolis nuées autour des avions, au moins telles que JPP peut les confondre avec des impulsions MHD…

Mais c’est une autre histoire.

C’est même pour cette raison que toutes les ailes d’avion rapide ont une « flèche ».

Le fluide aérien réagit en fonction du sinus de l’angle d’attaque de ladite flèche. Même les avions de lignes subsoniques ont une flèche prononcée pour éviter de « décrocher » en cas de descente trop rapide et de secouer les passagers comme dans une essoreuse à linge sale !

Le Concorde avait ainsi une « forte flèche » et des profils minces pour rester transsoniques au niveau de ses ailes et manœuvrable même à Mach 2,2 alors même qu’il volait déjà deux fois plus haut qu’un avion transatlantique.

On en a même été jusqu'à inventer des voilures à géométrie variable, sur le Flanker russe, le Tomcat américain et le Mirage G de chez Dassault…

Ce sont des phénomènes archi-connus de « passage du mur du son » qui ont tué tant de pilotes après-guerre…

Et le phénomène reste contrôlable à haute altitude, alors que l’air y est nettement moins dense, mais pas à basse altitude.

« … De plus, il faudrait revoir complétement le pilote automatique absolument inefficace pour ce type de vol, tel qu’il est capable de vous envoyer en voile-noir et en voile-rouge sans y réfléchir et sans même vous laisser le temps de réagir. Redimensionner aussi les ailerons trop larges et revoir complétement les rampes d’alimentation des statoréacteurs. Infaisable même en quelques jours !

Et puis je vous signale qu’il n’est actuellement pas capable de décoller, puisqu’on a démonté le turbo Atar de location qui sert à « allumer » les statoréacteurs… »

S’il n’y a que ça à surmonter…

« Un ordre, c’est un ordre. Remettez-le rapidement en état de vol, s’il vous plaît. Et si vous n’en êtes pas, on trouvera bien un pilote volontaire… »

Les ordres cons, décidément, ce n’est pas la première fois qu’ils émanent des « autorités » débiles de ce foutu pays. Paul en a déjà eu à pâtir par le passé et des mêmes « autorités », justement !

Quant à laisser un candidat volontaire aller au suicide, c’est une autre paire de manches !

Il se met donc en route pour réunir son équipe d’Aubenas, aller à Orange « bricoler » les modifications à faire dans l’urgence sur le prototype « 001 » et remonter un Atar piqué sur un Mirage laissé sur place. Ce réacteur-là à l’avantage d’être équipé de brûleurs de « postcombustion », ce qui facilitera le décollage…

Orange, et ses verts pâturages, loin de la Normandie qui commençait à prendre forme hors les « gravats » qui encombrent encore…

Juste avant les préparatifs des vacances sur Eurydice qui doit les promener jusqu’en Crète et les îles environnantes.

Paul passe un coup de fil au commandant Haddock : après tout, ils avaient déjà fait deux vols ensemble sur le « 001 » et ça leur avait plutôt porté chance.

Un petit tour de Solenzara à Aubenas, jusqu’au large de Tunis et un grand tour d’Aubenas à Orange par les deux pôles…

Là encore et déjà, pour répondre positivement à un ordre-con de la hiérarchie !

« Ah oui ! » répond, enthousiaste le retraité de chez « Air-Transe ».

Attention, c’est casse-gueule.

Que Paul ne s’en fasse pas : il a remis à jour son testament récemment.

« Ok, je viens vous cherchez à Arques-la-Bataille demain sur le coup des huit heures. On devrait être de retour dans la soirée. »

Pourquoi, il vient en hélicoptère ?

« Non ! En hydravion ! »

Décollage une vingtaine de minutes avant l’heure fixée depuis Saint-Gratien. Le ciel est un peu couvert, mais la météo devrait s’améliorer au fil de la journée, quand, au petit matin, Paul de Bréveuil pose son hydravion sur les 750 mètres de la ballastière d’Arques-la-Bataille, un bourg du pays de Caux qui tient son nom de la bataille qu’Henri IV a gagnée en 1589 face aux Armées de la Ligue.

« L’Amiral Haddock » l’attend sur le ponton du club nautique accompagné de l’ami « Jean-Jacques », le directeur du centre de voile qui a demandé à ses jeunes apprentis-navigateurs de mettre leurs dériveurs au repos pour l’occasion.

« Bienvenu en Normandie commandant !… »

S’il savait d’où il venait…

« – Ravi Commodore et bienvenue à bord. La forme ? Dites-moi, l’approche est un peu juste avec cette ligne haute tension !

– C’est quand même moins difficile que de faire le tour du monde par les pôles à Mach 5 !... »

C’est vrai !... Mais ils n’ont pas été à Mach 5 durant tout le vol non plus.

 « Dites-moi donc, comment allez-vous depuis cette épopée ? »

Pas trop mal ! « Et ce malgré une opération assez lourde et quelques cicatrices en plus, où mes admiratrices sont venues me soutenir en continu. Elles sont maintenant devenues toutes folles de mon corps balafré !... Les infirmières, les aides-soignantes de l’Hôpital de Dieppe et même ma chirurgienne et ses collègues. Toutes gardent encore un souvenir ému du « Six-coups-du-Cockpit !...»

Le vantard !

Paul rigole et comprend mieux d’un coup l’effet qu’a dû ressentir l’amiral Gustave quand il lui a raconté la même chose à Marciac, il y a une éternité de ça…

Et il lui explique le topo : « J’ai besoin de vous pour faire un passage basse-altitude à 1.500 nœuds ou plus au-dessus d’un destroyer russe qui longe nos eaux territoriales en face de Toulon depuis 10 jours… »

Il est toujours son homme… « Je sens qu’on va bien s’amuser. »

Non, ce n’est pas une partie de rigolade : ils peuvent y laisser leur peau.

« Pas grave ! Il faudra bien la laisser un jour ou l’autre, alors en bi-sonique, ça me va ! »

Soyons sérieux : « Vous savez pourtant que le Nivelle est un prototype impossible. On a trafiqué les buses d’admission du kérosène des statoréacteurs, reprogrammé le logiciel du pilote automatique et reconfiguré les ailerons, mais je ne sais pas du tout si on ne va pas aller se planter, parce qu’il s’agit d’un vol au ras des vagues. 300 à 500 pieds, pas plus ! »

Oui, bon et quoi donc encore pour pimenter la vie ?

Une nymphette à bord, par hasard ?

N’importe quoi : « Ce n’est pas un avion stable dans cette configuration de vol… »

Un avion stable pour un pilote, et a contrario d’une configuration « instable », c’est un peu comme le fléau d’une balance romaine qui s’appuierait sur le foyer de la portance de ses ailes. Le centre de gravité des masses est en avant de ce foyer et le fait piquer.

Mais plus il pique, plus les ailerons arrières ont une incidence forte, par rapport à l’écoulement de l’air, et négative pour « peser » à le redresser à l'arrière… Inversement, quand il part en « ressource », les ailerons arrières « poussent » aussi vers le haut pour le faire rebasculer à l’horizontale.

Alors que dans un avion « instable », le foyer de la portance générale, qui avance en mode supersonique, est devant le centre de gravité, les filets d’air ne faisant plus leur office de sustentation sur l’extrados pour « décrocher ». Résultat, il faut rajouter de la « portance » avec les ailerons arrières qui « flottent » pour maintenir l’avion horizontal. Et en cas de piqué, il plonge encore plus vite, autant qu’en cas de ressource, l’avion accélère sa rotation pour se retourner sur le dos en mode « chandelle »…

« … et comme nous évoluerons dans un écoulement turbulent et dense à cause du dépassement du mur du son, on aura à la fois certainement entre les mains non seulement un avion qui va devenir « instable », la portance passant devant le centre de gravité et un engin où le « flottement » risque d’être intense, en tangage, en roulis et en lacet. Peut-être jusqu’à le faire devenir incontrôlable ! »

À Mach 2,2 dans un environnement de 1.013 hectopascals, ces phénomènes sont brutaux, puissants et aléatoires, et à 770 m/s un petit écart de 1 % par rapport à la ligne du vol normal, c’est déjà 25 pieds en plus ou en moins. Même à 500 pieds, « c’est à peine 20 %/seconde qui peuvent vous envoyer définitivement au tapis, sans billet de retour ! »

Tout ça, l’ex-commandant de bord connaît sur le bout des doigts…

« Pourquoi aller si vite alors ? »

C’est vrai qu’en écoulement laminaire, donc subsonique, n’importe pilote automatique corrige avant de s’écraser.

« – Parce qu’on veut les surprendre en même temps que de les secouer, sans que cela apparaisse comme une « agression ». Quitte à casser un peu leur vaisselle du bord avec le double bang… »

– Vous n’avez pas d’envie suicidaire ? Alors en route !... »

Haddock, décidément… 

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JUGE MARC TRÉVIDIC : On manque d'hommes pour neutraliser les terroristes

 

Le juge Marc Trédivic

 

Pendant dix ans, il a animé le Pôle judiciaire antiterroriste. Forcé de quitter ses fonctions en pleine tempête pour devenir vice-Président du tribunal de grande instance de Lille, Marc Trévidic nous avait longuement parlé, en septembre dernier. Son cri d'alarme a malheureusement trouvé un écho vendredi soir avec une série d'attentats sans précédent à Paris. Voici la version intégrale de cet entretien terriblement prémonitoire.

Paris Match. Pouvez-vous estimer aujourd'hui le niveau de risque que courent les Français ?

Marc Trévidic. La menace est à un niveau maximal, jamais atteint jusqu'alors. D'abord, nous sommes devenus pour l'Etat islamique [EI] l'ennemi numéro un. La France est la cible principale d'une armée de terroristes aux moyens illimités. Ensuite, il est clair que nous sommes particulièrement vulnérables du fait de notre position géographique, de la facilité d'entrer sur notre territoire pour tous les djihadistes d'origine européenne, ­Français ou non, et du fait de la volonté clairement et sans cesse exprimée par les hommes de l'EI de nous frapper. Et puis, il faut le dire : devant l'ampleur de la menace et la diversité des formes qu'elle peut prendre, notre dispositif de lutte antiterroriste est devenu perméable, faillible, et n'a plus l'efficacité qu'il avait auparavant. Enfin, j'ai acquis la conviction que les hommes de Daech [acronyme de l'Etat islamique] ont l'ambition et les moyens de nous atteindre beaucoup plus durement en organisant des actions d'ampleur, incomparables à celles menées jusqu'ici. Je le dis en tant que technicien : les jours les plus sombres sont devant nous. La vraie guerre que l'EI entend porter sur notre sol n'a pas encore commencé.

Pourquoi un constat si alarmant ?

Nous avons en face de nous un groupe ­terroriste plus puissant que jamais. Bien plus puissant qu'Al-Qaïda à sa grande époque. L'EI, fort d'environ 30 000 «soldats» sur le terrain, a recruté plus de membres que l'organisation fondée par Ben Laden en quinze ans ! Et ce n'est pas fini. La France est, de fait, confrontée à une double menace. Celle du déferlement de ce que j'appelle les «scuds» humains du djihad individuel, ces hommes qui passent à l'action sans grande formation ni préparation, agissant seuls, avec plus ou moins de réussite, comme on a pu le voir ces derniers temps. Et celle, sans commune mesure, que je redoute : des actions d'envergure que prépare sans aucun doute l'EI, comme celles menées par Al-Qaïda, qui se sont soldées parfois par des carnages effroyables.

Disposez-vous d'éléments indiquant qu'on se dirige vers ce type d'actions d'envergure ?

Ceux que l'on arrête et qui acceptent de parler nous disent que l'EI a l'intention de nous frapper systématiquement et durement. Comprenez-moi bien, il ressort de nos enquêtes que nous sommes indubitablement l'ennemi absolu. Les hommes de Daech ont les moyens, l'argent et la faculté d'acquérir facilement autant d'armes qu'ils veulent et d'organiser des attaques de masse. Le terrorisme est une surenchère ; il faut toujours aller plus loin, frapper plus fort. Et puis, il reste «le prix ­Goncourt du terrorisme» à atteindre, et je fais là référence aux attentats du 11 septembre 2001 contre les tours du World Trade Center. Je n'imagine pas un instant qu'un homme tel qu'Abou Bakr ­al-Baghdadi et son armée vont se satisfaire longtemps d'opérations extérieures de peu d'envergure. Ils sont en train de penser à quelque chose de bien plus large, visant en tout premier lieu l'Hexagone.

"L'EI A RECRUTÉ PLUS DE MEMBRES QU'AL QAÏDA EN QUINZE ANS"

Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi la France ?

Parce qu'on revient à cette idée qu'on est la cible idéale ! Traditionnellement, l'adversaire numéro un du terrorisme djihadiste a longtemps été les Etats-Unis, mais les paramètres ont changé. Les Américains sont plus difficiles à atteindre. La France, elle, est facile à toucher. Il y a la proximité géographique, il y a des relais partout en Europe, il y a la facilité opérationnelle de renvoyer de Syrie en France des volontaires aguerris, des Européens, membres de ­l'organisation, qui peuvent revenir légalement dans l'espace Schengen­ et s'y fondre avant de passer à l'action.

Il y a aussi des raisons politiques, idéologiques ?

Evidemment ! La France est devenue l'allié numéro un des Etats-Unis dans la guerre contre Daech et les filières djihadistes. Nous combattons par les armes aux côtés des Etats-Unis. Nous avons mené des raids aériens contre l'EI en Irak. Maintenant, nous intervenons en Syrie. De plus, la France a un lourd «passif» aux yeux des islamistes. Pour eux, c'est toujours une nation coloniale, revendiquant parfois ses racines chrétiennes, soutenant ouvertement Israël, vendant des armes aux pays dits «mécréants et corrompus» du Golfe ou du Moyen-Orient. Et une nation qui opprimerait délibérément son importante communauté musulmane. Ce dernier argument est un axe de propagande essentiel pour l'EI. Nos forces armées sont aussi intervenues au Mali pour arrêter les islamistes, même si ce ne sont pas les mêmes réseaux. Ajoutons enfin que, en France, nous sommes depuis des années en première ligne pour combattre le “djihad global”. Longtemps notre dispositif antiterroriste nous a permis de porter des coups sévères aux terroristes et aux ­djihadistes de toute obédience.

Ce n'est plus le cas aujourd'hui ?

Non, la donne a changé. L'évidence est là : nous ne sommes plus en mesure de prévenir les attentats comme par le passé. On ne peut plus les empêcher. Il y a là quelque chose d'inéluctable. Bien sûr, on arrête des gens, on démantèle des cellules, on a de la chance aussi, comme on a pu le voir avec certaines affaires récentes, mais la chance ou le fait que les terroristes se plantent dans leur mode opérationnel, ou encore que des citoyens fassent preuve de grande bravoure, ça ne peut pas durer éternellement. Quant aux moyens affectés à la lutte antiterroriste, ils sont clairement devenus très insuffisants, et je pèse mes mots. On frise l'indigence à l'heure où la menace n'a jamais été aussi forte. Ces deux dernières années, j'ai constaté par moi-même qu'il n'y avait parfois plus d'enquêteurs pour mener les investigations dont nous avions besoin ! On fait donc le strict minimum, sans pouvoir pousser les enquêtes, sans «SAV», au risque de passer à côté de graves menaces. Les politiques prennent des postures martiales, mais ils n'ont pas de vision à long terme. Nous, les juges, les policiers de la DGSI, les hommes de terrain, nous sommes complètement débordés. Nous risquons d'«aller dans le mur».

Marc Trévidic répond aux questions de Frédéric Helbert

"LES KOUACHI N'ÉTAIENT PAS PARTIS POUR UNE OPÉRATION SUICIDE !"

Et le dispositif Sentinelle, qui mobilise des milliers d'hommes pour protéger des lieux symboliques, des sites sensibles, il n'est pas efficace ?
Ce dispositif protège certains endroits, rassure la population. Mais, en fait, il déplace la menace. Cela n'évitera jamais que des hommes déterminés passent à l'action ici ou ailleurs. Si cela leur paraît trop compliqué de s'en prendre à un objectif sous surveillance, ils en trouveront un autre. Un cinéma, un centre commercial, un rassemblement populaire… Sentinelle, Vigipirate, on ne peut pas se permettre de s'en priver, la population ne le comprendrait pas, mais fondamentalement cela ne résout rien. Cela ne freinera pas les hommes de l'EI le jour où ils décideront de passer à la vitesse supérieure et de commettre des attentats d'ampleur. D'autant que nous sommes incapables d'enrayer leur montée en puissance constante. Nul doute que le groupe soit actuellement en train de bâtir les structures, les réseaux, de former les hommes pour concevoir des plans d'attentats de masse. Ils préparent le terrain pour pouvoir frapper fort.

Que penser, alors, de la nouvelle stratégie française ? Des ­premières frappes aériennes ont visé Daech sur le sol syrien. La France invoque un «droit de légitime défense» et dit vouloir cibler les terroristes à la base…

Procéder à des frappes «extra-judiciaires» revient à se calquer sur le modèle américain. Cela fait des années que les Etats-Unis éliminent des chefs, des stratèges, des recruteurs au Yémen, en Afghanistan, en Somalie, mais sans affaiblir les groupes visés. Cela n'a jamais marché ! Je ne crois pas au bien-fondé de la stratégie française. Peut-on penser déstabiliser Daech et nuire à ses objectifs en éliminant des leaders, des «opérationnels» qui auraient été repérés ? Y a-t-il des chefs d'une telle importance qu'ils ne puissent être remplacés dans l'heure par d'autres hommes ? Rien n'est moins sûr. De toute façon, ils nous ont «dans le collimateur» et, de ce point de vue-là, ça ne changera rien ! Cela peut même avoir l'effet inverse que celui recherché en créant des «vocations». Si, d'aventure, il y avait quelques ciblages réellement pointus, le bras de la justice n'étant pas très long, j'aurais tendance à me dire qu'une petite roquette fera l'affaire ; mais, clairement, il n'est rien dans cette stratégie qui permette de renverser le cours d'une guerre contre une armée de terroristes et de la gagner.

Marc Trévidic répond aux questions de Frédéric Helbert

La France a-t-elle la capacité d’affronter Daech?

Les moyens dont disposent les juges en charge de l’anti-terrorisme sont aujourd’hui insuffisants. On pourrait presque dire indigents. Le nombre d’enquêteurs notamment est tout à fait insuffisant pour faire face aux menaces. Les experts judiciaires de la DGSI sont débordés. Nous n’avons pas les moyens humains pour recueillir des preuves, neutraliser des terroristes. Ici en France, un Etat de droit, on ne va pas se mettre à lâcher des drones pour éliminer de simples suspects. La force du système français a reposé pendant 30 ans sur la prééminence des juges, et leur capacité à établir des stratégies, à anticiper pour frapper en amont au meilleur moment, en synergie avec les services de renseignement. A la faveur des évènements du 7 janvier dernier, les tueries de «Charlie Hebdo» et de la supérette casher, le pouvoir a décidé d’une loi donnant tout pouvoir au renseignement hors contrôle judiciaire. Il oublie une chose élémentaire : En France, ce sont les juges qui décident où non d’arrêter les gens, de les mettre en garde à vue, de les placer en détention. Tout ce qui se décide sur la base de renseignements purs, hors contrôle d’un juge, n’a aucune valeur légale. Et le danger lorsque le renseignement tourne en roue libre, c’est qu’on intervienne trop tardivement… Notre système a été très efficace pendant des années parce qu’on intervenait très en amont, et en parfaite adéquation avec les agents de la DST. On récoltait des preuves et dès que quelqu’un menaçait de passer à l’action, le lendemain à 6 heures du matin, on lui tombait dessus. Jamais, jamais une personne surveillée judiciairement n’a pu passer à l’action, jamais ! On ne peut pas en dire autant de ces djihadistes affiliés à EI dont on s’aperçoit que tous ou presque ont fait l’objet d’une surveillance, donc d’une fiche «S», ce qui ne les a pas empêchés d’agir.  

Pourquoi alors avoir fait cette loi?

Le pouvoir exécutif veut avoir des services de renseignements tous puissants sur lesquels il a la main. Les juges spécialisés et leur liberté d’agir ont été écartés. C’est confortable pour un gouvernement, dangereux pour la société. Je crains que l’on en arrive de plus en plus à des méthodes extra-judiciaires, administratives, sans recours, arbitraires. Comme l’ont fait les Américains à Guantanamo. Ce chemin ferait selon moi le jeu de ceux que nous combattons en nourrissant les sentiments anti-occidentaux et anti-français.

Malgré la barbarie affichée, l’E.I continue à recruter, notamment Europe, comment l’expliquez-vous?

Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce que j’appelle la «démocratisation du djihad». Dans une situation de crise économique et morale, leur maîtrise d’internet qui ne date pas de hier leur a permis de répandre leur idéologie sans que personne ne songe jamais à l’entraver au nom de la liberté. Ils touchent des proies faciles : ces gens qui n’ont plus de perspectives, de rêves, de caps, que la société de consommation a laissé en marge. Passer à l’acte ensuite n’est pas compliqué. Un billet d’avion à 200 euros pour la Turquie, et c’est fait ! Ceux qui partent croient laisser derrière eux leurs «emmerdements», s’imaginent qu’ils vont trouver une vie «exaltante».

On voit aussi de plus en plus de Français convertis verser dans l’Islamisme radical…

C’est ce que j’appelle l’effet de mode. Ce n’est absolument pas rationnel. Le Jihad est devenu «branché». C’est fou à dire mais c’est vrai. Une gamine se met en scène sur Facebook avec une fausse kalach, ses copines suivent… C’est totalement déconnecté d’une quelconque réalité religieuse, mais une fois que ce pas est franchi, on rentre dans un processus de fascination, sans recul, on se prend au jeu, et surgit alors le risque de basculement. Tous ne partent pas pour les mêmes raisons, certains reviennent dégoutés, certains combattent, d’autres pas, certains se muent, formés par étapes, en terroristes potentiels. La faille essentielle de notre société c’est qu’elle offre un terrain favorable à une idéologie pouvant fabriquer des tueurs sans limites.

Sur quoi se fonde cette idéologie?

Les djihadistes se présentent comme les seuls vrais défenseurs d’un Islam opprimé par l’Occident. C’est ce que j’entendais sans arrêt lors des auditions. Ils évoquent les guerres d’Irak, le conflit israélo-palestinien, sélectionnent les arguments pour légitimer leur action.

La suite sur :

http://www.parismatch.com/Actu/Societe/La-France-est-l-ennemi-numero-un-de-l-Etat-islamique-837513

 


Pierre Conesa : “C’est nous qui avons déclaré la guerre !”

 

 

Pierre Conesa est ancien haut fonctionnaire du Ministère de la Défense (France).

Spécialiste des questions stratégiques internationales et en particulier militaires. Pierre Conesa est un praticien des relations internationales et stratégiques qu’il a pratiqué pendant une vingtaine d’années au ministère de la Défense dans différents services (autres qu’administratifs). Il a été à la création de la Délégation aux Affaires stratégiques comme sous directeur Questions régionales puis comme Adjoint au Directeur. Il a été rédacteur du Premier plan stratégique de soutien aux exportations d’armements, Adjoint au Directeur des Relations internationales de la Délégation Générale à l’Armement chargé de la politique d’exportations, puis chargé auprès du CEMA d’un rapport sur le Renseignement d’Intérêt militaire. Il a conçu le Campus de Défense de l’Ecole militaire. Il a dirigé pendant les huit dernières années un important cabinet d’Intelligence économique.

Il est par ailleurs maître de conférences à Sciences Po et à l’ENA. Il est également consultant pour France 24, membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica.


L’État doit assurer le régalien : police, défense, justice

 

Attentats à Paris : quel doit être le rôle de l’État face aux actes terroristes meurtriers ?

 

Le vrai rôle incontestable de l’État, la raison d’être du pouvoir et des autorités, hors pensée anarchiste, sont les fonctions régaliennes : police, défense et justice.

Les fonctions régaliennes consistent à assurer la sécurité des biens et des personnes. Un État qui ne les assure pas est de facto dans une situation d’échec. Il ne s’agit pas de répressif, il s’agit d’effectivement remplir ses missions fondamentales. Les pays les plus sûrs du monde ne sont pas nécessairement les plus répressifs.

Suite aux attaques suicides coordonnées en nombre jamais vues à Paris dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 novembre 2015, la France se retrouve en position de se demander à quel point le pouvoir et les autorités du pays remplissent leur mission régalienne. Il ne s’agit pas ici de remettre en cause le professionnalisme de nos forces de l’ordre. Il s’agit de savoir si les autorités ont bien leurs priorités dans le bon ordre.

Aujourd’hui, nous avons un État mesquin qui se mêle, sans aucune restriction raisonnable, de tous les aspects, même les plus privés et les plus intimes de nos vies. Sa légitimité dans presque tous ces domaines est douteuse. Mais sa mission incontestable, avec quel sérieux la remplit-il ?

Au vu du bilan terrible des attaques de la nuit dernière, je pose deux questions :

Premièrement, en dehors de la Syrie et de l’Irak eux-mêmes, quels États au monde, aujourd’hui, protègent moins bien leurs habitants de la menace EI que le notre ?

Deuxièmement, la réponse officielle de nos autorités aux précédentes attaques de l’EI sur notre territoire est de surveiller et d’espionner tous les habitants honnêtes de ce pays. Cette approche massive, inspirée de la NSA américaine, est-elle la plus efficace ? Vu comment l’ennemi a pu coordonner dans notre capitale une attaque majeure, impliquant peut-être une logistique assez sommaire et un certain nombre de communications, on se demande ce que la surveillance massive de tous les emails de tous les Français innocents apporte. Certainement, il existe des approches ciblées, de terrain, de vraies approches de professionnels du régalien, qui nous protègeraient mieux que le fantasme d’une population entière totalement espionnée.

Dans les jours qui viennent, un nombre immense de questions vont-être posées.

Il faut bien choisir les questions : pour l’instant nous ne savons pas quand la prochaine attaque va avoir lieu. Au vu de la performance de notre État, on peut avoir des inquiétudes quant à ce point.

Une question clé, et urgente, est de savoir maintenant si l’ingérence de l’État dans tous les aspects, même les plus privés et les plus intimes de nos vies, ne le disperse pas au point de diminuer sa capacité à remplir sa vraie mission, le régalien : police, défense, justice.

Source : http://www.contrepoints.org/2015/11/14/229013-letat-doit-assurer-le-regalien-police-defense-justice

 


Mains invisibles : Chapitre XXXII : Message de Basanix.

 

Chapitre XXXII

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Message de Basanix.

 

Entre-temps, « Charlotte » prend le temps de joindre, courant avril le dénommé « Basanix ».

C’est la deuxième fois qu’ils se parlent, la première rencontre ayant eu lieu dans les bureaux de Maître Lardco, l’avocat de Basanix à l’époque de la récupération des 35 milliards d’euros, aujourd’hui député « Bleu-blanc-rouge » qui éructera plus tard à l’idée qu’un détachement de l’armée algérienne défile sur les Champs-Élysées au prochain 14 juillet.

Lui au moins, il est clair et précis, même s’il ne parle pas du même détournement, mais bien de l’escroquerie sur le brevet FERRAYE, le second en 1995.

« Début mars 1991, Serge LEBOUR, Fouad HOBIONE et Victor GERBANE organisent une réunion à Paris pour présenter à FERRAYE le conseiller de l’Émir. À cette réunion assiste également un dénommé Al ADADA-SANI, ingénieur de la KOC, cousin de la famille Al BADAIR et Al SINGER.

Suite à cette réunion, la méthode FERRAYE va être immédiatement mise en place (avant même les dépôts des brevets qui seront faits au mois d’avril et mai 1991) : il suffit de regarder le JT d’Antenne 2 du 7 avril 1991 http://www.ina.fr/video/CAB91016867  pour le vérifier !

(Note de l’auteur : Vidéo devenue indisponible depuis, censurée par l’autorité…)

Les personnes citées nous les retrouvons également dans l’autre escroquerie.

Lors de cette réunion, il est utile de rappeler qu’aucun prix n’avait été avancé pour payer l’invention de FERRAYE.

 

Le 30 juillet 1993, la Kuwait Oil Company (K.O.C) dépose auprès de la Commission d’Indemnisation des Nations Unies, une demande d’indemnisation des frais afférents à la maîtrise des éruptions de puits pour 951.630.871 dollars.

Le 15 novembre 1996, le Conseil d’Administration de la Commission d’Indemnisation des Nations-Unies, dans le cadre du programme humanitaire « Pétrole contre nourriture », après vérification, accorde à la K.O.C une indemnité de 950.715.662 dollars pour les frais afférents à la maîtrise des éruptions de puits. 

La KOC est une filiale contrôlée à 100 % de la Kuwait Petroleum Corporation (KPC) dont l’État du Koweït est le seul actionnaire (…)

On peut raisonnablement penser que les 951.630.871 dollars ont été réglés aux différentes compagnies qui ont participé à l’extinction des puits dont la société Hors-Well. Et les 22 milliards, somme qui correspond à mon devis sur la base de 750 puits en feu, au ministre de l’industrie…

 

Lors de la 37ème session du Conseil d'Administration de la Commission d'Indemnisation des Nations-Unies, considérée comme « un organe de vengeance américaine contre l’Irak », la compagnie pétrolière koweïtienne réclame 22 milliards de dollars ! Le fonds d'indemnisation est financé par un prélèvement de 30 % sur les recettes du pétrole irakien.

Préalablement à la réunion du 27 septembre 2000, le Ministre du Pétrole du Koweït a rencontré le 1er Ministre français d’alors et de sa « majorité plurielle », à Matignon. Et, sur proposition de la France, 15,9 milliards de dollars ont été consentis à une compagnie pétrolière koweïtienne ; et le Conseil de sécurité a accepté de réduire de 30 % à 25 %, le taux des prélèvements qui seront effectués à l'avenir sur les revenus de Bagdad pour indemniser le Koweït.

Pour ces 23 milliards l’explication est assez claire et compréhensible…

 

Le 14 juin 1991, avec FERRAYE et TILIER nous recevons suite au contact téléphonique avec Isam Al SINGER que j’avais pu avoir grâce à Gérard VALITTE qui avait passé plus de 20 ans au Koweït, ses cousins le Général Al BADAIR et l’ingénieur de la KOC Al ADADA-SANI, le même qui avait assisté à la réunion du début mars 1991.

Suite à cette réunion, j’envoie à Isam Al SINGER un devis de 22 milliards de dollars. En sa qualité de directeur de la NBK, il va très vite comprendre comment il va pouvoir obtenir une « partie gratuite ».

Étant donné que l’Émir a pu constater l’efficacité des systèmes FERRAYE, il lui sera facile de lui vendre le prix de 22 milliards de dollars pour les payer, somme qui ne représente en fait que 10 % de la perte de 220 milliards si les opérations d’extinction avaient duré plus de 5 ans comme le prévoyait le spécialiste en la matière, Red ADAIR.

Je pense qu’il ne sera pas très difficile de découvrir qui est l’animateur initial de tout ce trafic !

 

Avec une petite bande de « copains » il va dupliquer les 22 milliards de dollars en jouant au « Jeu de Banques » :

– Un devis de 22 milliards US$, envoyé par BASANIX ; 

– Des visas, des passeports ;

– Un vrai-faux contrat PBE OIL SA signé le 15 novembre 1991 sur lequel apparaît notamment le nom de BASANIX.

Le seul petit problème est que la société PBE OIL SA a été mise en liquidation judiciaire le 9 avril 1989 !

– Un fonds souverain de 22 milliards USD viré d'un seul coût !

– Des comptes ouverts dans différentes banques : dans le cadre de ses investigations notamment avec le fils du Ministre du Pétrole du Koweït de l’époque, Daniel LAVASSEUR avait retracé la piste de l’argent en démontrant que c’était la « Banque Nationale Parisienne » Los Angeles (USA) via la « Banque Nationale Parisienne » Luxembourg, qui a participé en 1991 aux transferts des 23.005.341.300 US$ avant leur éclatement en utilisant de nombreuses sociétés off-shore suivantes : IBAC SERVICE PTE LTD (Singapour), TEXRICE NV (Curacao) INCOME MANAGEMENT, REALITY INVESTORS GROUP, INCOME PROSPECTIES, CITY INVESTMENT.

 

Et on comprend mieux pourquoi :

– « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » a été choisie dans des conditions plus que surprenantes pour gérer les fonds du programme humanitaire « Pétrole contre Nourriture » notamment pour verser les 15,9 milliards d’US$ à la K.O.C ;

- « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » a été la seule banque européenne à être autorisée à ouvrir en 2005 une succursale au Koweït ;

 « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » est la seule banque à faire partie du consortium créé par le Groupe « Card-lyle » dont John Biker et Madelon Hall-Bright (représente des États-Unis à l’ONU qui avait fait savoir qu’elle n’a nullement confiance dans la législation bancaire suisse ; le secrétaire général de l’ONU retiendra « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » pour la gestion du compte séquestre), sont les fleurons, pour le rachat de la dette irakienne en vue de son règlement au plus haut niveau possible (la dette s’élève à 57 milliards de dollars dont 27 milliards de réparation).

Or, selon des documents confidentiels, les sommes collectées seront versées au fonds géré par le consortium Card-lyle – « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » qui prélèvera au passage 2 milliards de dollars de commissions sur le dos, une fois de plus, du peuple irakien.

Officiellement, Monsieur Rackchi a répondu négativement à Monsieur John Biker ; mais l’Administrateur et Président de « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT » (suisse) s’appelle Georges Cardan-de-Chourcelle, le cousin de l’épouse de Rackchi… (cf. éditions du 12 octobre 2004 : The Nation et Guardian, « démissionné » depuis en juillet 2014).

 

Pour participer à ce détournement de 23 milliards $, les Banques ont utilisé la technique des comptes « Banque écran » dans le cadre du fonctionnement des comptes « nostri » : procédé par lequel, un investisseur, par souci de discrétion, fait réaliser pour son compte, mais par une banque et au nom de celle-ci, une opération financière. Ce système qui suppose un secret bancaire TOTAL…, implique, si l’opération est importante, le risque qu’elle ne soit pas retrouvée dans les bilans de la banque si ceux-ci sont publiés. »

Nanar Tapis aura été victime d’un procédé similaire quand il a dû revendre rapidement sa société ADADAS, pour devenir ministre de la Ville de Thiersmirant.

Et le procédé existe bel et bien quand il s’agit de ne pas dévoiler trop vite une tentative d’OPA hostile d’une société sur une autre en dépassant les divers seuils qui imposent aux opérateurs de communiquer sur les marchés sur leurs prises de participation.

Quant aux comptes « nostri », ils peuvent « disparaître » à l’occasion de la publication de comptes des banques, à travers les engagements « hors-bilan », à chaque échéance de publication trimestrielle, d’avec des filiales « off-shore » qui ne sont pas consolidées.

 

« Questions : l’Émir de l’époque, décédé depuis, celui qui a donné l’ordre de virer les premiers 22 milliards $ était-il au courant du montage d’Isam Al SINGER ?

Le nouvel Émir a-t-il bénéficié du montage ?

Daniel LAVASSEUR a déclaré le 13 mai 2000 à Alain Désart et Frédéric Müne, journalistes à l’Est Républicain : « Il y avait effectivement un dossier et un système de manipulation financière dont ont profité des princes koweïtiens et d’autres… Par un savant mécanisme de comptes bancaires et de crédits imaginaires, des milliards de dollars ont circulé à la faveur de la juteuse après-guerre »

Lorsque les princes koweïtiens ont voulu récupérer les 23 milliards $, les Américains ont alors demandé que les ADER, ceux qu’Isam Al SINGER avaient désigné, signent les ordres de virement pour régulariser la situation.

D’où les conventions de cessions de droits litigieux préparées par les notaires et avocats en 1995.

Lors de cette réunion ils ont effectivement pu obtenir la signature pour 14.585.354.100 US$. Il reste les comptes de BASANIX pour 8.419.987.200 US$.

Question : qui a aujourd’hui un intérêt à conclure un accord transactionnel ?

Je pense que le maillon faible est Isam Al SINGER qui vient d’être nommé (le 16 février 2014) Président de la NBK. »

Par ailleurs, « dans un article du New York Times, du 8 septembre 1992, il est possible de découvrir que :

– « L’information relâchée à une réunion de banques centrales aux Émirats Arabes Unis, dit que, en plus, les gouvernements d’Arabie Saoudite, du Koweït et des Émirats du Golfe, ont versés 84 milliards de dollars en paiement direct aux États-Unis, à la Grande Bretagne et à la France pour les dépenses militaires (…) ».

– Sachant que, pour les USA, le coût militaire de la guerre du Golfe 1991 est de 61 milliards de dollars, et bien cela signifie qu’il y a eu, sur 84 milliards de dollars versés à la coalition, 23 milliards destinés à la Grande Bretagne et à la France.

Or, il apparaîtrait que ces 23 milliards n’aient pas été comptabilisés dans les comptes des États ! »

S’il pouvait en faire un petit courriel à transmettre ultérieurement à « Junior n°4 », ce serait très bien.

Ce qu’il accepte de faire à l’occasion de la mise en ligne d’un extrait de « Mains invisibles » sur le blog de « l’I-Cube ».

Après tout, Harrison cherchait à compléter ses informations relatives au personnel politique de son pays…

Et là, il a de quoi en faire des tonnes, si vérification faites, ces informations sont corrélées et fondées.

Basanix aura poursuivi sa quête des 8 milliards portés à son nom, par plusieurs biais et à travers divers circuits. Pour les retrouver cantonnés sur une banque canadienne, bloqués par le DEA, comme « n°4 » l’avait d’ailleurs indiqué, il y a plusieurs mois à Paul.

Informations qui se recoupent donc…

Et après ça, on s’étonnera que la justice américaine sanctionne si lourdement la « Banque Nationale Parisienne – PARIHAUT », dès la première étape de ses investigations et poursuites sur les transactions libellées illégalement en dollar avec des pays sous embargo…

Un bon prétexte pour récupérer plus que les commissions sur toutes ces opérations de « blanchiment » de détournements, effectuées au détriment des irakiens…

Plus de 8 milliards, n’est-ce pas le solde des montants bloqués au Canada ?

Et en plus, le Président américain aura eu l’occasion de répéter à son homologue français qu’il n’intervenait pas dans les procédures judiciaires de son pays.

Magnifique !

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Mains invisibles : Chapitre XXXI.2 : Commando « Sergent Guy Proudhon » (2/2)

 

Chapitre XXXI.2

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Commando « Sergent Guy Proudhon » (2/2)

 

Le plan arrêté prévoit plusieurs actions pour le 14 juillet suivant où 80 nations ayant participé de près ou de loin à la première guerre mondiale seront représentées.

Par de petits détachements de troupe autour d’un drapeau, et quelques « officiels » détachés pour l’occasion : curieusement, aucun chef d’État ou de gouvernement, jusque-là invités très officiellement ne fera le déplacement !

Et c’est tant mieux pour les « colons ».

Place de la Concorde, à la tribune officielle, outre le Président, tout le gouvernement sera présent. Les présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale également, plus quelques invitées et leurs conjoints respectifs.

Une cible parfaite, immobile, ramassée sur quelques dizaines de mètre carrés, parfaitement positionnée au centimètre près par les satellites et autres GPS embarqués…

Le programme officiel est ainsi conçu :

9 h 10 : fin de la mise en place des troupes à pied et motorisées sur le site Étoile / Champs-Élysées.

9 h 20 : inspection des troupes par les officiers généraux commandant les défilés à pied et motorisé.

9 h 45 : mise en place des détachements d'honneur de la Garde républicaine, place de l'Étoile et place de la Concorde.

10 h 00 : arrivée du Président de la République avenue de Friedland. Accueil par le général d’armée Pierre Deux-Villes-Liées, chef d'état-major des armées, et le général de corps d'armée Hervé Charcutier, gouverneur militaire de Paris. Revue des troupes.

10 h 15 : honneurs rendus au Président de la République, place de la Concorde par le 1er régiment d'infanterie de la Garde républicaine. Accueil par le Premier ministre, M. Manuel Valse, le ministre de la Défense, M. Jean-Yves Le Riant, le secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la mémoire, M. Kader Al-Rare-If et le chef d’état-major particulier du Président de la République, le général d’armée Benoît Poulaga.

10 h 20 : Animation d'ouverture. 

10 h 35 : défilé aérien d'ouverture commandé par le général de corps aérien Thierry Casper-Fille-Lambie, commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes.

10 h 45 : défilé des troupes à pied commandé par le général de brigade Henry Bas-Rhin, général adjoint engagements auprès du gouverneur militaire de Paris.

11 h 20 : début du défilé des voilures tournantes.

11 h 25 : défilé des troupes motorisées commandé par le général de division Marcel Drou-Art, commandant l’état-major de force n° 1 de Besançon, puis défilé des troupes montées.

11 h 45 : animation de clôture

12 h 00 : départ du Président de la République.

Pour cette édition, on prolongera les commémorations du centenaire de la 1ère guerre mondiale 1914-1918 par le 50ème anniversaire des forces aériennes stratégiques.

Près de 60 appareils de l’armée de l’air, qui aura fêté fin juin ses 70 ans sur la BA 118 de Mont-de-Marsan, environ 3.800 hommes et 260 véhicules.

Défilé à pied : Écoles militaires. École polytechnique. École des officiers de la gendarmerie nationale. École spéciale militaire de St-Cyr. École militaire interarmes. École navale. Écoles d’officiers de l’armée de l’air. Écoles des commissaires des armées. École de santé des armées. Écoles gendarmerie. École nationale des sous-officiers d’active. École de Maistrance. École de formation des sous-officiers de l’armée de l’air.

La Gendarmerie nationale, 1er RI et 2ème RI.

Armée de terre : 1er régiment d’infanterie. 1er régiment de spahis. 3ème régiment d’artillerie de marine. 3ème régiment du génie. 3ème régiment d’hélicoptères de combat. 132ème bataillon cynophile de l’armée de Terre.

Armée de l’air : Forces aériennes stratégiques. Base aérienne 118 (Mont-de-Marsan). Base aérienne 709 (Cognac/Châteaubernard).

La légion étrangère ; les pionniers de la légion étrangère ; la musique de la légion étrangère et le 1errégiment étrangers du génie.

Puis les troupes motorisées : Gendarmerie et Police.

Armée de terre : État-major de forces n° 1 (Besançon). État-major de la 7ème BB. Le 61èmerégiment d’artillerie. L’escadron d’éclairage et d’investigation 1 de la 1ère brigade mécanisée. Le 7ème bataillon de chasseurs alpins. Le 92ème régiment d’infanterie. Le 1er régiment de chasseurs. Un module artillerie composé du 1er régiment d’artillerie, du 54ème régiment d’artillerie et du 3èmerégiment d’artillerie de marine. Le 19ème régiment du génie. Un module logistique composé du commandement de la 1ère brigade logistique, du 516ème régiment du train, du régiment de soutien du combattant et du régiment médical.

L’armée de l’air fera défiler l’escadron de détection et de contrôle mobile 90.538, le groupement tactique des systèmes d’information et de communication aéronautique 10.805.

Puis en final, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.

Quant au défilé aérien d’ouverture, 58 aéronefs survoleront la plus belle avenue du monde : 46 avions de l’armée de l’Air ; 6 de la Marine nationale et 6 étrangers.

Celui de clôture sera assuré par 35 hélicoptères : 19 de l’aviation légère de l’armée de Terre. 6 de l’armée de l’Air. 3 de la Marine nationale. 3 de la Gendarmerie nationale. 3 de la sécurité civile et 1 étranger.

En tout 4.823 hommes à pied, 241 chevaux de la Garde républicaine, 265 véhicules, dont 82 motos.

La « bonne fenêtre » d’intervention de l’action « Sergent Guy Proudhon », se situe donc avant le défilé des troupes à pied pour éviter un massacre inutile des chères troupes, à la fin des animations, soit entre 10 h 35/10 h 45.

Il est prévu qu’après le passage de la patrouille de France, un chasseur pourrait avoir une « panne moteur » et se planter directement sur la tribune.

À condition de trouver un volontaire qui soit sûr, précis et en capacité de s’éjecter avant le crash.

À 10 h 40, on peut compter sur un tir de barrage d’une unité d’artillerie stationnée à Satory ou sur la plaine de France.

Les volontaires ne manquent pas. Que ce soit des éléments de troupe de marine ou des bataillons de l’Est.

Il faudra faire venir les affûts sur des camions bâchés et banalisés dans la nuit et les munitions de la même façon et par un autre chemin pour ne pas éveiller les soupçons.

Il est prévu la présence de deux commandos de snippers stationnés sur les toits de l’amirauté et de l’hôtel Crillon qui auront pris position dès l’aube au lieu et place des habituels services de sécurité qui auront été neutralisés en douceur, pour achever les survivants.

En dix minutes de tir de barrage, une centaine d’obus à prévoir, il ne restera plus rien de la tribune officielle et des « corps constitués de la République ».

La Place de la Concorde sera véritablement défoncée.

Dans le quart d’heure qui suivra, il s’agira d’arrêter les généraux commandant la manœuvre du défilé et de retourner les troupes défilantes pour pouvoir « projeter » des troupes aéroportées approchées jusqu’à Villacoublay, appelées à « sauver la République » et à la rescousse.

Le tout dans la confusion totale et filmée en direct.

Sont pressenties les troupes de choc, les commandos de marine et le 2ème REP, tous commandés par des camarades de promotions ou des amis qui ne verront aucun inconvénient à se joindre à une « reprise en main » dans le tumulte et dans l’heure qui suivra l’attentat.

À 11 h 15 ou 30, la plupart des ministères, le Palais Bourbon et le Palais Médicis seront investis, les fonctionnaires sur place arrêtés, les forces de police neutralisées et vers midi, la demi-douzaine de colonels pourra apparaître sur les écrans depuis l’Élysée, appelant la population au calme, pour constater l’étendu d’un attentat terroriste étranger « visant à la déstabilisation du pays tout entier » dans un contexte de crise internationale larvée.

Pas de politique, ni aucune revendication à formuler : il s’agit d’apparaître comme l’unique recours à sauver les institutions légitimes et à ramener le calme.

Le discours est prêt : « Constatant la disparition tragique de la plupart de nos dirigeants élus et l’incapacité de nos institutions à répondre aux menaces étrangères immédiates, nous, Colonels fidèles aux intérêts légitimes du pays, appelons à la rescousse nos chefs et généraux.

Dans l’attente de s’organiser pour faire face, nous déclarons l’application immédiate de la loi martiale, la mise en alerte nucléaire de toutes nos forces militaires, le couvre-feu dans les villes de plus de 1.000 habitants et l’interdiction de tout rassemblement de plus de 3 personnes.

Nous prenons la population à témoin que nous remplirons nos devoirs envers la République pour restituer les institutions au pouvoir civil à l’issue d’élections générales à organiser au plus tôt le dimanche 7 septembre… »

En attendant, il est conseillé de rester chez soi avec une oreille collée aux transistors si les menaces se précisaient à en devenir impérieuses.

D’ici la fin de l’été, n’est-ce pas, les choses auront bien changé et il sera toujours temps de repousser ces élections si l’ordre n’est pas rétabli dans l’espace public.

C’est un « détail » qui fera changer les plans des colonels : aucun pilote n’est assez sûr pour déclencher la première attaque de la tribune en se jetant dessus, et aucun avion n’est armé au-dessus de Paris.

En revanche, un prototype hypersonique est toujours stationné à Orange. Il pourrait être détourné par un détachement, armé depuis une base désaffectée et larguer des bombes incendiaires guidées par éclairage laser depuis les toits environnants la place de la Concorde.

On a le matériel pour ça.

Avec sa vitesse, il surprendra les éventuelles défenses anti-aériennes pour, en partant de Cambrai, l’ex-base de l’Otan construite par les allemands durant la seconde guerre mondiale et démilitarisée depuis, le prototype peut être en 7 à 10 minutes à la verticale de la Place de la Concorde et aller se poser en Angleterre.

Impossible à intercepter, même avec les meilleurs chasseurs.

D’ailleurs, fin juin, une fois rééquipé de son turboréacteur il fera la démonstration de sa capacité à surprendre avec à son bord le fameux « Charlotte », son concepteur.

Reste à trouver des pilotes assez cinglés pour faire la mission, qui seront recrutés parmi des mercenaires étrangers, désœuvrés et désargentés. 

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Mains invisibles : Chapitre XXXI.1 : Commando « Sergent Guy Proudhon » (1/2)

 

Chapitre XXXI.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Commando « Sergent Guy Proudhon » (1/2)

 

Quelques jours plus tard, et sur 15 jours, ce sont étalés les élections municipales en France, caractérisées par un très net recul du parti présidentiel qui perd un grand nombre de grandes-villes, et le gain d’une quinzaine de villes de plus de 10.000 habitants par les candidats « Bleu-blanc-rouge ».

Un claque, bien sentie, qui fait tomber le gouvernement et tournera à la correction le 25 mai suivant, au scrutin des européennes : qu’on y songe, un quart des votants envoie un tiers du quota des élus à Strasbourg sous l’étiquette « frontiste » !

Une véritable raclée.

Même Jacques, le frère de Paul, ne se représente pas pour éviter l’humiliation prévue…

La traduction d’un ras-le-bol général !

Les uns s’estimant trahis de n’avoir pas été assez loin ni assez vite dans les réformes, les autres d’en avoir trop fait et trop mal fait, constatant que l’économie patine écrasée par les charges fiscales finalement accrues de quelques 70 milliards d’euros supplémentaires pour complaire aux diktats de Bruxelles et des contraintes administratives toujours plus liberticides.

Une défaite sans conséquence immédiate pour le parti au pouvoir quant « à la ligne », sinon quelques « frondeurs » vite remis dans les rangs par le nouveau premier-ministre, qui prend le taureau par les cornes et impose un revirement énergique, au moins dans les paroles et discours, de la politique fiscale et sociale menée par son prédécesseur… sans plus de succès.

Le pays est désormais en panne, laminé par tant d’excès, alors même que le principal parti d’opposition n’en peut plus de laver son linge sale sur la place publique durant tout le printemps et une partie de l’été, dans la perspective de son congrès d’octobre.

Même les bons résultats des « bleus » au mondial du Brésil, éliminés en quart de finale, ne redonnent pas la « pêche » aux premiers vacanciers, sous une météo maussade.

Il faut dire que tout est dans le symbole : 1 – 0 contre l’Allemagne, en foot comme sur le plan des affaires nationales, ils sont devant.

Le départ du Tour de France, parti d’Angleterre n’en rajoute pas plus, sous la pluie et les nuages…

Le 1er juillet, alors que le premier post du nouvel opus de « l’Ignoble Infreequentable » sort sur la toile et sur deux sites, l’ancien président Krasoski est même mis en examen pour quelques turpitudes dont il a le secret, se posant même en victime d’un appareil judiciaire qui fait pourtant son boulot à l’allure d’un train de sénateurs…

Et encore, n’est-ce que l’avatar d’écoutes téléphoniques ordonnées sur un autre aspect de ses financements de la campagne 2007 : il a à ce moment-là huit affaires pénales qui mijotent à petit feu !

De quoi le rendre inéligible pour plusieurs années, si ce n’est quelques autres séjours au quartier VIP de la prison de la Santé, dont il est d'ailleurs prévu qu'elle ferme pour rénovation.

Paul pense alors avec émotion à son propre inspecteur des impôts, le fameux Denis Lespoix… Non seulement les comptes de campagne ont été invalidés, qu’il a fallu que ce soit la « cagnotte d’Anjo » et de Paul qui vienne à la rescousse, autant d’argent qui devrait être mis à la charge de l’ex-candidat comme il en avait été exigé du candidat Cheminade à une époque reculée, mais de plus, l’amende de plus de 380 K€ infligée à titre personnel par le Conseil Constitutionnel a été réglée par le parti, plongeant tout le monde directement en plein dans un délit d’abus de confiance caractérisé…

Ah si « Pénis-Les-doigts » pouvait redresser tout ça comme un avantage en nature, il se régalerait !

Mais il est toujours dans sa camisole chimique et le Service n’ose pas : ils attendent peut-être la fin de la prescription pour se réveiller et maximiser les pénalités de mauvaise foi et les intérêts de retard attachés, en décembre 2015…

La veille des élections régionales, pour faire encore grimper le score des « Bleu-blanc-rouge », peut-être !

Justement, dès mars/avril 2014, il y en a qui se réveille d’un coup et voit rouge : les associations de vétérans se révoltent qu’aucune décision ne soit toujours pas prise quant aux soins adaptés au « syndrome du golfe » dont leurs membres sont affectés.

Comme d’autres, des dizaines d’autres, peut-être des centaines, perturbés dans leur quotidien, devenant irascibles sans raison, atteints de douleurs insupportables dans les gestes du quotidien, de céphalées inopinées, le « sergent Guy Proudhon », un des actifs atteints de la maladie, est retrouvé pendu dans son grenier.

Sans de message laissé à sa famille.

Pas d’autopsie non plus pour une crémation rapide parce que soi-disant la famille « n’aurait pas eu les moyens de lui acheter un cercueil ».

Une histoire authentique, bien que complétement loufoque, ahurissante même, qui se répète maintenant depuis plus de 20 ans, plusieurs fois par an, dans les rangs des « anciens » qui ont fait le Golfe en 1992 et la Bosnie un peu plus tard…

Trop c’est trop et les associations se mettent à agir, consulter des avocats, écrire à des ministres et même au Président de la République, pour faire ressortir les pièces d’archives, convaincre les uns de faux en écriture comptable, les autres de turpitudes diverses pour cacher l’effroyable réalité.

On ressort ces affaires de primes versées par « Gauvoit-Béret » à quelques-uns qu’ils ont dû rembourser après son « suicide ».

On fait dire aux actuels ministres de la défense et des finances que jamais aucun fonds n’a été versé au profit de la France par le Koweït ou ses alliés de la coalition en indemnisation de leur participation aux opérations militaires.

Pas un centime !

L’exact contraire de ce qu’affirme dans ses comptes le Conseil d’Administration de la Commission d’Indemnisation des Nations-Unis qui continue à faire payer le peuple irakien, le tout à papier à en-tête de la République…
On s'enfonce toujours plus profond dans le déni !  

Et le summum aura été atteint quand la rumeur circule avec insistance début juin 2014, de la dissolution anticipée du 21ème Rima de Fréjus, sans doute en représailles des actions judiciaires en préparation de leurs vétérans…

C’est un ancien colonel ayant mené au combat ce régiment qui déclare sur son blog : « Là, c’est la guerre ! »

Et la guerre, justement, c’est son métier.

Morthe de l’Argentière, s’il avait eu son « Comité Libecciu » encore opérationnel, n’aurait pas manqué de sonner l’alarme.

Car, comme le chanteur de l’ex-groupe « Noir désir », meurtrier d’une actrice si sensuelle et pleine de grâce, l’exprime à l’occasion de l’ouverture d’un des festivals pas encore trop perturbé par la grève des intermittents du spectacle fustige « les salauds qui nous gouvernent », d’autres décident de ne pas se contenter que de mots.

Ce n’est pas le « putsch des capitaines », mais le « coup de force des colonels » qui se prépare en secret.

Le discours et le diagnostic sont maintenant bien rodés : le gouvernement ne tient pas sa parole. Il déchire le pacte de ses engagements républicains. Il piétine les décisions passées. Il crache à la figure de tous ceux qui ont espéré.

Il ment et il triche.

« C’est un gouvernement de voyous qu’il est urgent de faire tomber. »

Un discours qu’on entendra en écho jusque sur les quais de Marseille et dans d’autres circonstances, à l’occasion de la grève dure des marins CGT-SNCM, grève qui mettra à genoux l’économie de la Corse en 15 jours…

En fait, dès le mois de mai, « les colons » ne se contentent pas de paroles et de discours : ils sont traditionnellement des « grands-muets ».

Mais ils agissent.

Des contacts sont pris d’un côté avec des journalistes « amis » via les fraternelles, les partis politiques étant à leurs yeux et désormais tous pourris jusqu’à la moelle.

Pour relayer les faits.

L’un d’eux, Benoît Duquesne, une pointure des enquêtes télévisuelles, sera même retrouvé mort de « mort naturelle » le 4 juillet dans sa péniche des bords de Marne, sans que jamais personne n’en demande plus d’information.

L’omerta fait son œuvre…

D’autres échapperont à ce sort funeste pour rester silencieux, la peur au ventre, près à nier tout contact avec les factieux ou les vétérans et leurs avocats.

C’est d’ailleurs dans l’intermède et sur les conseils « d’Harry-junior » que Paul parvient à contacter Basanix, qui reste avoir pignon sur rue à Cannes.

Il en ressortira un courriel « décapant ».

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Mains invisibles : Chapitre XXX.2 : Kiev (2/2)

 

Chapitre XXX.2

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Kiev (2/2)

 

Pendant que les ministres diplomates parlementent à Kiev, les états-majors s’activent.

« Charlotte » est en Normandie pour le week-end, avec femme, enfant et gardes du corps dont Shirley, dans ses bagages. Qui plus est, il n’a rien à refuser aux britanniques depuis qu’il est GCVO et pair du royaume : pas un homme à laisser dans la mouise des soldats en perdition pense-t-on de lui…

Landau n’a rien à refuser de son côté au président Obama depuis son retour de voyage officiel : il l’avait lui-même affirmé.

Et en attendant le feu vert des gouvernements réciproques, un Canadair de la sécurité civile de Marignane est convoyé avec ses pilotes en Pologne, près de la frontière.

Un Rafale biplace l’est de son côté à Carpiquet, l’aéroport de Caen et sa piste en dur, afin de convoyer Paul.

1.890 MN, un peu juste pour le chasseur, mais avec des réservoirs supplémentaires sous les ailes, il peut parvenir au point de rendez-vous de son passager en moins de 2 heures.

À peine arrivé pour le dîner, une estafette de gendarmerie attend le couple de Bréveuil et leur gamine, avec un téléphone de campagne crypté qui le met en relation avec le ministère, sur le bord de la route.

Départ le lendemain matin, à 6 heures.

Confirmation des britanniques via le SIS et Shirley.

« Mais comment font-ils pour programmer une mission sans retour, tes potes anglais ? »

C’est ça, les « Special Air Service » : la débrouille intégrale depuis les années 1940 et Dunkerque, et jusqu’en Irak en passant par les Falkland.

Avec une seule devise : « Soldat apte à tout ». 

Des militaires d’élite.

Le lever de soleil dans la course du chasseur, à 34.000 pieds d’altitude au-dessus de la couche nuageuse, est vraiment superbe et se passe en « accéléré » pour une route vers l’Est à Mach 1,6.

Il est à peine plus de huit heures, heure locale, quand Paul foule le tarmac d’une piste installée au fond d’un vaste lac desséché, lui-même né d’un impact d’une vieille météorite préhistorique.

« A-t-on idée d’installer une piste dans un trou pareil ! » en diront tous les pilotes français rassemblés au bar de l’aéro-club de Bircza.

« Non seulement, on ne l’a en visuel qu’au dernier moment, mais en plus, il faut faire une approche en piqué dans la dernière centaine de mètres pour ne pas emplafonné la bute ! »

Ils n’ont jamais vu l’aéroport de Bathpalathang, ville de Jakar au Bhoutan, perché à 2.500 mètres et entouré des massifs de l’Himalaya qui culminent à près de 4.000 mètres tout autour…

Pour peu qu’il y ait un peu de rafales de travers et une visibilité réduite à cause des nuages, ça laisse de quoi avoir quelques sueurs…

« Nous, nous sommes arrivés de nuit, » rapporte l’équipage du Canadair. « Il a fallu qu’on s’y reprenne par trois fois avant de toucher la piste ! »

« –Dites donc les gars, c’est la vodka polonaise qui vous monte au rachis, là ? A-t-on idée de picoler dès le petit-déjeuner !

– On aura eu tout le temps de dessaouler avant votre retour, si des fois vous revenez ! »

Ambiance…

Une petite demi-heure pour se faire raconter comment l’avion citerne anti-incendie se comporte en vol et à quoi servent toutes les commandes du tableau de bord et c’est le décollage en solo, direction Kiev : la sécurité civile française part attaquer des incendies fictifs dans la capitale de l’Ukraine prise de folie meurtrière !

Un vol un peu long avant de se poser à l’aéroport international de Kiev pour y refaire les pleins.

Un peu surpris, les ukrainiens, mais l’agent du consulat est au rendez-vous encadré par des « G-men » de l’ambassade pour assurer sa sécurité.

L’opération est enfin autorisée, Paul peut décoller en VFR, avec un plan de vol bizarroïde : il s’agit d’être à 12 heures pétantes sur les bords de rive-droite du Dniepr, d’embarquer en 10 minutes le commando et son matériel, de déjauger au plus tard à midi 15, direction au sud et de suivre l’autoroute vers Odessa à basse altitude. Ville qu’il conviendra d’éviter quand même pour être une zone russophone, et filer ensuite sur un point d’intersection aérien en Mer Noire pour y amerrir.

Là, un sous-marin britannique fera surface et embarquera le commando et son matériel.

Retour en faisant une boucle par la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie avant de remettre l’appareil à son équipage à Bircza.

« Au sud, vous serez guidé par un Awacs américain déployé au-dessus de la Mer Noire qui commandera également deux drones rivés en altitude, armés pour l’interception, au cas où les ukrainiens ou les russes aient des envies de vous faire des misères. Ils sont déjà en rotation de patrouille au-dessus de nos têtes.

En cas de pépin, on vous fait confiance pour voler assez bas et être capable de vous poser sur une « flaque d’eau », la plus proche. Dans ces conditions, vous auriez intérêt à suivre les cours d’eau. Il y a deux fleuves qui descendent dans deux vallées différentes vers la mer. Le Dnister, à l’ouest qui mène au port d’Odessa et le Dnipro.

Prenez le premier et à l’occasion, sautez au second qui vous rapproche de votre point de rendez-vous.

Encore une chose : vous avez trois heures pour rejoindre le sous-marin. Après ça, sa présence pourrait mobiliser quelques patrouilleurs de la marine russe, ce qui, malgré la proximité de bâtiments de l’Otan, pourrait compromettre sa sortie vers Istanbul.

Des questions ? »

On se les posera après, n’est-ce pas ?

Décollage et virage à droite. Paul survole la ville qui a l’air calme, vue « d’en haut », même s’il ne monte pas très haut et fait se lever les têtes.

Quelques passants surpris saluent l’avion jaune et rouge qui bourdonne au-dessus de leurs têtes.

Il n’y a qu’à suivre le fleuve qui traverse la ville, faire un 360° et une fois un 270° pour « estimer » la direction et la force du vent à la dérive de la trajectoire, vitesse réduite et volets sortis.

Puis il se lance dans un amerrissage en direction de la pointe repérée où il est censé retrouver les SAS.

C’est un peu compliqué, parce que ladite « plage » choisie pour le RDV est fangeuse et entourée de maisons à proximité.

Mais ça marche quand même. Il parvient à hisser l’engin sans rien abîmer autour et faire son demi-tour sur le tricycle du train d’atterrissage quand les paras britanniques font leur sortie et prennent d’assaut les portes du Canadair.

Sur le coup, Paul en est surpris.

« – Snowboard, Cap’tain !

– Charlotte !

– No ? Incredible ! « The » Charlotte ?

– Yes : « The » Charlotte ! »

Et ils ne sont pas peu fiers d’être pilotés et pris en charge par une légende vivante…

Puis c’est le déjaugeage, comme à la parade. Prise d’altitude, 900 pieds et contact radio avec « Pancake », l’Awacs après un signalement de routine au centre de contrôle de Kiev. Cap au sud-sud-ouest.

Les minutes puis les heures passent sans aucune alerte : tout le monde se détend. Les gars piquant un roupillon entre les citernes dans l’allée centrale de visite pourtant si exiguë et les sacs de leur matériel.

L’avion vole tout droit, prend encore un peu d’altitude pour sauter le relief et file vers son point de RDV sans absolument aucun problème, ni même une alerte à signaler.

Justement, une fois arrivé sur place, guidé par le GPS du bord, pas de trace du sous-marin.

Paul fait une rotation pour « tâter » l’air et finit par pendre un axe qu’il juge optimum face à la direction du vent estimé d’après l’allure des vaguelettes avant de toucher la mer calme et mettre en panne pour économiser le carburant.

Une minute passe, tout le monde est sur le qui-vive.

Deux, puis 5 minutes avant qu’un gros bouillonnement n’apparaisse sur bâbord arrière : c’est leur rendez-vous !

« Hello ! »

Hello…

Les SAS débarquent sur les canots envoyés par le submersible.

« –Bye and thank you very much “Charlotte” !

– Bye ! Have a good trip ! »

La manœuvre ne demande pas 10 minutes et Paul remet les gaz pour un vol sans histoire, toujours sous la surveillance de « Pancake », l’Awacs qui croise en altitude.

Mission, absolument sans aucun accroc.

Il sera de retour chez lui pour le dîner et l’équipage du Canadair rejoindra ses bases au milieu de la nuit.

Un « raid » qui ne laissera pas indifférent ni les autorités russes ni celles d’Ukraine, qui n’ont d’abord rien vu venir.

Et qui aura quelques conséquences inattendues, quatre mois plus tard au large de Toulon.

 

Après la fuite du président ukrainien qui pensait que les paras anglais signalés avaient mission de l’abattre personnellement, le 22 février, le Parlement suspend le ministre de l'Intérieur, Vitaly Zakhartchenko. Par ailleurs la résidence de Mejyhiria du président, près de Kiev, est ouverte et accessible à la population, quoique gardée pour prévenir les pillages.

Les manifestants continuent à occuper la rue malgré l'accord de « sortie de crise ».

Les défections se succèdent dans le camp présidentiel, dont celle du président du Parlement, Vladimir Rybak, remplacé par Oleksandr Tourtchynov, bras droit d’Ioulia Tymochenko et qui agira désormais comme Premier ministre par intérim.

Selon Hennady Moskal, un membre du parti Batkivchtchyna, des documents, découverts après la fuite du président, démontrent l'existence d'un plan de liquidation des manifestations d'Euro-Maïdan. Les opérations, financées par les Services secrets ukrainiens, portaient les noms de code de « Vague » et « Boomerang ».

Les documents semblent impliquer également l'assistance de « conseillers » russes et indiquent que les snipers de la rue de l'Institut (Instytoutskaïa) appartenaient à des unités spéciales détachées auprès du ministère de l'Intérieur, dont une unité spéciale « Omega ».

Néanmoins, des écoutes entre le Premier ministre estonien Urmas Paet et la commissaire européenne Catherine Ashton indiquent que ces snipers auraient étés embauchés par les leaders de l'opposition et auraient tiré à la fois sur les manifestants et la police.

Ils sont désormais « neutralisés » grâce aux britanniques dont personnes ne parlera jamais.

Au mieux, dispersés.

À Lviv, la police, l'armée et les services secrets ont capitulé devant les protestataires. À Kharkiv, en revanche, le gouverneur, Mikhaïl Dobkine, de tendance séparatiste, appelle à « s'opposer au nouveau pouvoir » et ouvre un congrès des régions pro-russes qui remet en cause l'autorité du nouveau Parlement.

Dans l'après-midi, démentant les annonces de la presse, Ianoukovytch annonce depuis Kharkiv, sur la chaîne privée « 112 », qu'il ne démissionnera pas et dénonce un coup d'État. Cependant la Rada, constatant la vacance du pouvoir, prononce sa destitution et fixe au 25 mai la tenue de la prochaine élection présidentielle. Des individus armés d'extrême droite ayant molestés les parlementaires, la légitimité de ce vote restera contestée, même si le scrutin aura bien lieu le même jour que les élections du parlement européen.

Valentin Nalyvaïtchenko retrouve provisoirement son ancien poste à la tête du SBU. En Crimée, essentiellement pro-russe et où vivent beaucoup de binationaux, les manifestants pro-russes s'en prennent violemment aux anti-Ianoukovytch, comme à Kertch. Selon la chaîne en ligne espresso.tv, Viktor Pchonka, ancien procureur général, et Klimenko, ministre des Recettes et Dépenses, auraient été bloqués alors qu'ils cherchaient à passer la frontière russe dans l'oblast de Donetsk en compagnie de gardes armés, qui auraient riposté et n'ont pu être arrêtés.

Dobkine et Kernes, respectivement le gouverneur et le maire de Kharkiv, se seraient réfugiés en Russie.

Ianoukovytch aurait lui-même tenté sans succès de s'envoler pour la Russie.

Sur Maïdan, des milliers de personnes sont venues rendre hommage aux manifestants avec des bougies et des fleurs. Le soir même, Ioulia Tymochenko, qui vient d'être libérée, s'adresse à la foule sur cette même place, saluant les « héros de l’Ukraine », demande « pardon » aux manifestants et les exhorte à rester mobilisés.

Toutefois, les manifestants ne demandaient pas sa libération et la perçoivent plutôt comme un membre de « l'establishment » politique qu'ils dénoncent.

Confirmant un basculement de régime, des atterrissages d'avions privés sont signalés à Vienne, ville dans laquelle des oligarques ukrainiens ont déposé des avoirs bancaires.

Le Haaretz a rapporté que Secteur Droit et Svoboda ont distribué des traductions récentes de Mein Kampf et du Protocole des Sages de Sion sur la place Maïdan. Il fait aussi état de sa préoccupation de la présence importante de membres de ces deux mouvements ultra-nationalistes parmi les manifestants…

La suite, tout le monde la connaît : la sécession de la Crimée après un vote référendaire et son rattachement à la Russie, sous l’impulsion des forces pro-russes et de milices armées sous uniforme mais sans signe distinctif d’identification, les heurts et menaces jusqu’aux élections du 25 mai et une « normalisation » émaillées de violences répétitives qui ira jusqu’à l’été.   

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Mains invisibles : Chapitre XXX.1 : Kiev (1/2)

 

Chapitre XXX.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Kiev (1/2)

 

Tout le monde se souvient que dans la nuit du 29 au 30 novembre 2013, environ 10.000 manifestants sont délogés du Maïdan par la police anti-émeute. Cette évacuation fera plusieurs dizaines de blessés entraînant des protestations internationales, un appel à la grève générale, de nouveaux rassemblements, l'occupation de la mairie de Kiev, le blocage des sites gouvernementaux ainsi que le limogeage de plusieurs personnalités dont le maire de Kiev. Le nombre de manifestants serait alors de l'ordre de plus de 100.000 personnes, réclamant le départ du président Viktor Ianoukovytch qui aura été élu sur un programme de rapprochement avec l’UE et qui a fait volte-face il y a peu de temps, pour négocier un accord économique avec la Russie, pourvoyeuse de gaz.

Les finances publiques sont aux abois et l’ardoise est gigantesque, alors même que le président russe manie la carotte et le bâton pour faire rentrer l’Ukraine et ses ports militaires en eaux profondes dans le giron de la fédération russe.

Plus tard, le 8 décembre, les militants de Svoboda abattent la statue de Lénine installée depuis 1946 près du marché de Bessarabie, symbole de la « domination russe » sur leur pays. Cette journée a également connu la plus grande manifestation depuis la révolution orange de 2004 : un million de personnes selon les organisateurs.

Une contre-manifestation de 1.500 personnes, pro-Ianoukovytch, a également été mise en place, mais les participants étaient rémunérés, voire convoqués.

Vitali Klitschko, officiellement soutenu par les Démocrates et les Républicains des États-Unis, ainsi que par la CDU d'Angela Merkel, est l'un des leaders des manifestations, même si l'ancienne Première ministre Ioulia Tymochenko, toujours incarcérée à ce moment-là, exerce une certaine influence.

Plusieurs prêtres de l'Église orthodoxe d'Ukraine du Patriarcat de Kiev se joignent aux manifestants, organisant hébergements et prières collectives, pour protester à la fois contre le régime et contre le prosélytisme du Patriarcat de Moscou.

Le sénateur républicain John McCain et son homologue démocrate Chris Murphy, prennent la parole devant les manifestants et rencontrent les trois chefs de l'opposition, y compris Oleh Tyahnybok, leader du sulfuereux parti Svoboda.

Le 9 décembre, le site internet de ce dernier est devenu inaccessible.

Le 15 décembre, selon Interfax-Ukraine, jusqu'à 200.000 manifestants pro-européens descendent dans les rues de Kiev. Le 17 décembre, Vladimir Poutine et Viktor Ianoukovytch se mettent d'accord à Moscou sur un plan d'action visant à redéfinir les relations économiques russo-ukrainiennes.

Le 22 décembre, l'opposition ukrainienne s'engage à continuer les manifestations pro-UE, malgré la signature d'un accord économique avec la Russie quelques jours plus tôt.

Le 25 décembre, une journaliste ukrainienne de l’Oukraïnska Pravda, Tetiana Tchornovol, est agressée par deux hommes dans la banlieue de Kiev, provoquant un tollé dans le pays. Selon l'opposition ukrainienne, cette agression serait due à ses articles très critiques envers le président Viktor Ianoukovytch et ses proches. Ces derniers parlent de « provocations » visant à les discréditer en étalant des rumeurs de corruption effroyable : plus de 30 millions de dollars détournés !

Le 27 décembre, une loi rédigée par le gouvernement Azarov II dispose que l’envahissement de bâtiments publics, qui conduit à « la perturbation de leur fonctionnement normal », est dorénavant inscrite dans le code pénal ukrainien comme d’un délit.

Le 1er janvier 2014, une marche est organisée par le parti d'extrême-droite Svoboda, durant laquelle 15.000 torches sont allumées pour célébrer le 105ème anniversaire de la naissance de Stepan Bandera, figure majeure du nationalisme ukrainien, qui combattit les forces polonaises dans les années 1930, puis les Soviétiques dans les années 1940 et 1950.

Le 3 janvier, après avoir été interrogé par la police, un membre du parti Svoboda Andriy Illienko et son avocat Sydir Kizine sont brutalement attaqués à la sortie d'un commissariat à Kiev. Ces deux individus sont gravement blessés : selon Svoboda, Illienko aurait sa mâchoire brisée. Selon la police, il n'aurait que le nez cassé.

Le parti explique qu'il y a eu « tentative d'assassinat. »

Le 12 janvier, des manifestations, qui comptent 10.000 à 50.000 personnes, se tiennent sur la place de l'Indépendance. Le 15 janvier, le gouvernement interdit encore une fois tous les rassemblements publics et manifestations à Kiev. Le 16 janvier, le Parti des régions et le Parti communiste d'Ukraine adoptent des lois anti-manifestations au Parlement Ukrainien.

L'opposition surnomme cette journée le « jeudi noir » expliquant que « désormais, la démocratie ukrainienne est morte », puisque ces lois sont le fait « d’une dictature interdisant toute raison de se rassembler, de vivre, où il n'y a aucune loi, plus aucune liberté et aucune procédure légale. »

La loi n° 3879, qui restreint la liberté de l'information et d'autres libertés fondamentales, a été dénoncée de son côté par Reporters sans frontières.

Le 19 janvier, une manifestation de 200.000 personnes se déroule dans le centre-ville de Kiev pour protester contre ces nouvelles lois anti-manifestations. Le rassemblement est mené par l'opposition et accompagné par des ONG comme International Renaissance Foundation. Elle est marquée par la première réapparition de la journaliste et militante anti-gouvernement Tetiana Tchornovol depuis son agression.

De nombreux manifestants défient les lois en vigueur en portant des masques.

De leur côté, des activistes, dont le contre-amiral de la Marine ukrainienne Igor Tenioukh, appellent les militaires à rejoindre les manifestations, et les forces policières à ne plus exécuter aucun ordre donné par le gouvernement.

Les 21 et 22 janvier, 3 personnes sont tuées lors d'émeutes dans la rue Hrouchevski. Le 21 janvier, le premier décès est constaté lorsqu'un jeune homme de 22 ans est tombé d'une colonne de 13 mètres de hauteur alors qu'il était poursuivi par la police, sans en savoir plus sur les circonstances de ce décès. Le second décès a lieu le 22 janvier, lorsque la police abat un homme tentant d'escalader une barricade policière.

Le troisième a également été tué par la police.

D'autres heurts se déroulent entre manifestants et forces policières, avec des jets de cocktails Molotov.

Des activistes sont portés disparus pendant que ceux-ci se faisaient soigner à l'hôpital.

Les activistes Ihor Loutsenko et Iouri Verbitsky sont enlevés par cinq hommes le 21 janvier à 4 h du matin à l'hôpital Oleksandrivska de Kiev. Loutsenko a été retrouvé agonisant dans les bois, et Verbytsky est retrouvé mort le 22 janvier.

En réponse à cette flambée de violence, le gouvernement autorise la police à prendre des mesures plus draconiennes pour arrêter les émeutes : celle-ci peut désormais fermer les accès routiers et utiliser des canons à eau contre les manifestants, malgré les températures qui atteignent jusqu'à – 10°C.

Malgré cette mesure, 50.000 manifestants se sont encore rassemblés.

Deux douzaines d'hommes cagoulés font irruption dans les bureaux d'une chaîne locale de Kiev à 19 h 59. Ce même 22 janvier, les policiers détruisent un centre médical de la Croix-Rouge dans la rue Hroushevski où des manifestants se faisaient soigner.

À la suite de la diffusion d'images montrant les brutalités et les humiliations exercées par la police, notamment celle d’un manifestant obligé de se tenir entièrement nu par des températures négatives et d'autres roués de coups au sol, les forces de l'ordre ont présenté leurs excuses.

Les « Berkout », forces spéciales ukrainiennes ayant succédé aux OMON soviétiques, s'illustrent aussi par leur brutalité extrême.

À partir du 23 janvier, des occupations d'administrations régionales sont signalées, essentiellement dans les provinces occidentales, traditionnellement plus pro-européennes, comme à Lviv, Ternopil, Rivne ou Jytomyr.

Les promesses de Viktor Ianoukovytch, le 24 janvier d’un remaniement du gouvernement, d’amendements des lois répressives récentes, sont interprétées comme un recul du pouvoir et n'ont pas eu d'effet immédiat sur la contestation.

À cause de risques croissants pesant sur les installations nucléaires du pays et sous l'insistance de l'AIEA, les services de sécurité déclenchent le 27 janvier une opération anti-terroriste visant à garantir la sécurité de ces sites.

Le 28 janvier, le Premier ministre Mykola Azarov démissionne, tandis que les récentes lois répressives sont abrogées à la Rada, le Parlement.

À l'issue d'une journée de violents affrontements durant lesquels la police a dû essuyer de nombreux jets de pavés, le 18 février les autorités affirment que la violence doit cesser et donnent un ultimatum fixé à 18 h 00.

Le 19 février à 3 heures du matin, les forces de l'ordre tentent de reprendre Maïdan, après que des manifestants se soient dirigés vers le parlement. Six policiers sont tués à Kiev. Des assaillants prennent le bâtiment de l'administration régionale de Lviv, ainsi que la procurature régionale, et attaquent la mairie de Ternopil.

Le premier ministre s'adresse au pays déclarant que les « émeutiers ont franchi les limites ».

Au 19 février, vingt-cinq morts sont dénombrés : quinze manifestants, un journaliste et neuf policiers et le rôle des « titouchky », des provocateurs payés par le pouvoir, dans les troubles est dénoncé par l’opposition.

Avec l'accord du ministre de l'Intérieur Vitaly Zakhartchenko et faisant suite au déclenchement d'une opération anti-terroriste, les forces de l'ordre sont autorisées le 20 février à faire usage de la force létale et tirent désormais à balles réelles sur des manifestants considérés par les autorités comme responsables de l'escalade de violence, lesquels sont alors notamment la cible de snipers.

Le Ministère de la Santé publiera un bilan actualisé deux jours plus tard, le 22 février, qui dénombre 82 morts et 622 blessés.

Le même jour, Vladimir Makeenko, maire de Kiev, démissionne du Parti des Régions, le parti du président, « pour arrêter ce bain de sang ».

C’est l’événement qui déclenche l’opération « Snowboard ».

Les chancelleries, qui se consultent depuis le début du mois de janvier, confirment que des éléments russes ont pu franchir la frontière avec du matériel de tir de précision : le pouvoir allait basculer dans la répression féroce de ses propres populations, avec l’aide des russes surpris en pleine immixtion et ingérence active, ce qui reste intolérable pour Londres et Washington à ce double titre, accusant Moscou d’attiser la haine et le feu.

Les Searl de l’US-Navy sont trop loin, alors un commando de 7 SAS britanniques, trois équipes de deux plus leur officier, est volontaire pour être parachuté dans la nuit sur les toits des bâtiments de Kiev, avec mission d’abattre les snippers russes, ou ukrainiens, peu importe.

Un quadrimoteur C 130 Hercules décolle d’Allemagne dans la soirée, projette son commando au-dessus de Kiev dans la nuit et rentre en Pologne refaire les pleins.

Les SAS s’installent et repèrent un à un les tireurs embusqués dans les immeubles entourant la grande place Maïdan.

Qu’ils neutraliseront avant le 21 dans la nuit.

Car, suite à des menaces de sanction de l'Union européenne, les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et français arrivent par ailleurs et entament sur place des négociations avec Ianoukovytch et les représentants de l'opposition.

Le lendemain 21 février, le chef adjoint de l’état-major de l'armée ukrainienne, Iouri Doumanski, donne sa démission pour protester contre les tentatives d'impliquer l'armée dans le conflit.

Dans l'après-midi, après deux journées de négociations entre le Président, les leaders de l'opposition, les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et français et un représentant de la Russie, un accord de sortie de crise est signé par toutes les parties à l'exception du représentant russe.

Peu après, Ianoukovytch annonce sur le site de la Présidence des élections anticipées en 2014, un retour à la Constitution de 2004 et à un régime parlementaire.

Dans la soirée, le Parlement vote à une large majorité le retour à la Constitution de 2004 ainsi qu'une loi abolissant l'article du code pénal au titre duquel a été condamnée l'opposante Ioulia Timochenko qui, très fragilisée sur le plan médical sera libérée avant de partir se faire soigner en Allemagne.

La rumeur insistante circule que le Président Ianoukovytch est directement menacé ainsi que sa famille, par des commandos étrangers parachutés la veille pour l’abattre.

Dans la soirée, le président Ianoukovytch fuit Kiev.

Il s’agit maintenant de récupérer et d’exfiltrer ledit commando britannique en toute discrétion. Les aéroports étant contrôlés par l’armée et les milices, la seule solution serait de récupérer hommes et matériels pour les acheminer discrètement dans la banlieue nord de Kiev, sur les rives du Dniepr.

Seulement si des voitures consulaires et diplomatiques peuvent encore circuler, les récupérer et les convoyer.

Qui dit Dniepr, dit fleuve, donc eau et puisque les hélicoptères n’auront jamais assez d’allonge en territoire possiblement hostile, il faut y envoyer un hydravion.

Et hydravion, dans l’inconscient des forces aériennes occidentales, c’est « Charlotte » !

Une idée aussi « sotte que grenue » qui « pèsera » hélas très lourd dans les mois qui vont suivre. 

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Mains invisibles : Chapitre XXIX.2 : De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (2/2)

 

Chapitre XXIX.2

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (2/2)

 

En revanche, les échanges sur la situation mondiale, en Afrique, au Moyen-Orient et en Ukraine en particulier, sont cordiaux : les deux présidents ont les mêmes points de vue. Enfin, disons plutôt que la France adopte la position américaine sans même y réfléchir : dans ces conditions les deux dirigeants ne peuvent qu’être d’accord !

« Vous ne vous interdiriez donc pas de participer à quelques actions de maintien de la paix à Kiev et ses environs, si cela devenait nécessaire ? »

Et pourquoi donc, si c’est légal ?

C’est comme ça que, sans le savoir, Landau « autorise » une dizaine de jours plus tard, « Charlotte » pour un « raid » sur Kiev… qui lui-même fournira l’occasion de « réarmer » de son réacteur manquant le « Nivelle 001 » pour un raid au large de Toulon, et qui saura être utilisé pour une opération putschiste sur Paris un peu plus tard.

Un enchaînement porté par quelques « mains invisibles » ?

Mais en attendant, plus que ça : des avions de chasse français iront « sécuriser » la frontière en Pologne, à la demande de Varsovie.

Paul est rapidement happé de son côté par Harry Junior n°4 qui se promène de groupe en groupe avec Allen et quelques autres dans son sillage.

« Cher ami ! Très réussie votre opération en Chine. Bravo. Anjo a pu me confirmer que ça s’est passé sans aucune difficulté.

Le tout sera soldé dans quelques heures sans grosses vagues sur le Forex. »

Mais ne passera pas inaperçu pour le Bureau des Règlements Internationaux (BRI) non plus.

« Je vous propose de venir demain au Madison Square-Garden où une de mes fondations organise un gala de charité. J’ai quelques amis qui aimeraient vous poser des questions. Accepteriez-vous de jouer à la…. Comment dites-vous, déjà ? … « La vedette américaine », la guest-star ? »

Puisque c’était l’objet de cette invitation à Washington dans le train de Landau…

« Avez-vous confirmé mon opinion sur la liste des comptes que je vous ai remise ? »

Les comptes ? Ah oui. « Un beau travail. Pas d’américain dans cette liste comme vous le présumiez. Mais je subodore dès lors que nos … « petits-soucis » à venir ont une autre origine, même s’il s’agit de la même carambouille originelle. »

C’est-à-dire ?

« Je vous ai indiqué il y a un an qu’il fallait que vous preniez contact avec Basanix. Ce n’est pas un de nos membres, mais il en sait beaucoup plus qu’il ne le laisse apparaître. Il vous expliquera peut-être deux ou trois choses. »

Admettons.

Dès qu’ils sont seuls, un verre en main, Allen entretient De Bréveuil sur ce qui l’intéresse : son prototype n°2.

« Vous savez Paul, il est encore dans les feuilles de calculs. Il monte bien et se met en orbite correctement à 250 km d’altitude en un peu plus d’une heure, mais il n’a pas assez de carburant pour redescendre… »

Avec son avion porteur, Allen peut hisser la machine de de Bréveuil à 30 km d’altitude et Mach 0,8.

C’est toujours ça de prit.

« C’est vrai, mais ça représente une économie de seulement 5 % sur le carburant à emporter. Or, il en faudrait au moins 15 % de plus, sinon 20 pour que ça puisse rester confortable. »

Insoluble ?

Paul ne sait pas : « Peut-être en revenir à un carburant combiné à de l’hydrogène. Mais convenez que là, on perd l’aspect flexible du projet.

Non, je réfléchis déjà au n°3. Mais ça demandera plusieurs années de travaux, parce que c’est au moins un sinon deux sauts technologiques avec l’emploi de plasma dans les tuyères. Chaud, quoi ! Mes céramiques pourraient ne pas résister. »

Mais si ! « Les laboratoires de la NASA y travaillent déjà. Il faut que vous veniez visiter ça. »

Et le lendemain, Paul et Paul – Allen et de Bréveuil – refont leur numéro avec « n°4 » en maître de cérémonie.

Tout y passe, mais Paul s’abrite derrière le secret-défense à chaque occasion dans une sorte de dialogue avec des micros-baladeurs se promenant entre les tables dressées.

Oui, le crash du Boeing dans l’Atlantique, c’était lui !

« Et je dois vous avouer que mon arrivée dans le port de votre ville, accueilli comme vous savez le faire par vos bateaux pompes, reste un souvenir tout particulier dans ma mémoire. Je ne saurai jamais assez vous dire merci ! »

Applaudissements…

C’est lui qui remercie pour des remerciements et maintenant on le remercie pour ses remerciements de remerciements !

Oui, le tour du monde par les pôles et sans escale, c’est encore lui, mais co-piloté avec le cap’tain Haddock. « Je dois vous dire que les repas, le café et le thé ont été fournis par Miho Mihado, agent coréenne … du nord qui était à notre bord dans ce délire aéronautique. Vous pouvez lui rendre hommage, pour sa bravoure ou son inconscience, je ne sais pas, parce qu’elle est présente ce soir dans cette salle ! »

Et la miss de lever sa frêle silhouette de sa table désignée par un geste du bras de Paul, table qu’elle partage avec Shirley et Matilda au fond de la salle, pour saluer sous les applaudissements.

Un show, plus vrai que nature.

« Oui, Paul Allen, je partage ton ambition d’aller dans les étoiles et d’y envoyer le plus grand nombre possible observer notre planète d’en haut, c’est sûr. Mais il y a des étapes à franchir avant, tu le sais bien.

Et notamment, de se faire un peu d’argent en allant peut-être construire des drones pour les chinois voire même les russes, parce que je suis attendu dans ces deux pays, alors que le mien ne peut plus financer mon projet spatial.

Je te fais des infidélités, c’est sûr, bien que je sache que chez toi, l’argent n’est pas un problème. Mais j’y tiens comme d’une question de principe. »

Oui, il a piloté le T50 russe et le J20 chinois, en double commande : « Justement dans cette optique. Je ne peux pas vous en dire grand-chose, pour être tenu par le secret-défense. Ce sont de bons avions. L’un est puissant et l’autre a encore beaucoup de progrès à faire pour ne pas l’égaler encore. Soyez sûrs qu’ils n’ont pas la capacité, ni l’un ni l’autre de venir vous menacer jusque chez vous. Alors que l’inverse reste possible. »

Oui, la destruction de la fondation du Professor Risle, c’est lui aussi.

« Il paraît que j’ai fait perdre beaucoup d’argent et d’espoir à bon nombre d’entre vous.

Et, aussi odieux que cela puisse vous paraître, je m’en réjouis et ne vais même pas vous cacher plusieurs secrets personnels pour que vous compreniez bien.

D’abord, c’est une affaire extraordinairement familiale : mon frère, aussi gendre du professeur, et moi étions en danger de mort certaine pour avoir un foie histocompatible avec celui du professeur.

Autrement dit, j’ai achevé le mourant en mettant à l’abri mon frère en l’ayant fait passé pour mort.

Je me suis donc retrouvé en première ligne sans le savoir et en situation de légitime défense : un de nous deux ne pouvait pas survivre à cette rencontre que je n’ai pas choisie.

Parce que cette entreprise de greffe était purement et simplement criminelle. Risle choisissait ses victimes bien portantes uniquement pour prélever des organes sains pour soigner ses malades richissimes. Très facile à faire quand on maîtrise les techniques de cross-matching.

À chaque vie sauvée par un greffe, quand il y parvenait, correspondait un meurtre, un assassinat, un « accident », des vies brisées, des pleurs et des drames.

Pour quelques paquets de dollars et parfois seulement quelques jours de survie de ses patients…

Mais je vais vous en dire plus ce soir : mon père était le juge d’instruction qui enquêtait justement sur une liste anormale de décès des victimes de Risle à ses débuts en Normandie, il y a bien des décennies de ça  maintenant.

Lui a été assassiné prématurément pour ne sauver que ce commerce d’organe frais. Il aurait survécu et réussi, tout cela n’aurait jamais existé. »

Émotion silencieuse dans la grande salle du Madison Square-Garden

« Je ne savais pas tout ça, je l’ai appris au fil du temps et soyez sûrs que ce n’est pas ce qui aurait arrêté ou encouragé mon geste. D’ailleurs, une de mes comparses à qui je dois la vie à ce moment-là, peut en témoigner, puisqu’elle aussi est dans la salle : je vous présente l’agent Shirley du SIS de sa très gracieuse majesté Elisabeth II, assise à la même table que Miho… qui à cette occasion m’a sauvé la vie. »

Applaudissements quand la miss se lève à son tour, tout sourire gracieux.

« Ne lui en voulez pas, c’est un agent secret détaché jusqu’ici pour m’espionner. Comme je n’ai rien à cacher…

Enfin si, une chose que je n’ai jamais dite à personne et que je vais vous révéler. »

Grand silence.

« J’en profite, ma femme n’est pas là ! »

Rires polis.

« Mon papa et moi, quand j'étais petit et qu'il était encore en vie et rentrait tard du tribunal dans la nuit, il venait me faire un bisou sur le front, dans mon lit. Souvent je faisais semblant de dormir, mais en fait je le guettais tous les soirs et quand il oubliait, j’en faisais la remarque amère à ma mère le lendemain.

Depuis son assassinat, nous communiquions encore, pas tous les soirs, mais souvent. Il venait dans mes rêves d’adolescent et puis d’adulte. On parlait de plein de choses dont je ne me souvenais plus à mon réveil. Parfois on se disputait sur des sujets que j’oubliais tout aussi régulièrement.

Cette « présence » était rassurante. Et a duré de longues années même si les intervalles s’allongeaient.

Je l’ai revu une seule fois après cet épisode de la fondation Risle, et depuis, plus rien.

Il était sur une plage que je ne connaissais pas. Pourtant je les connais toutes ! »

Rires dans l’assistance. Même si le moment est poignant…

« …Il y avait plein de lumière et ça sentait bon un mélange de vanille et de cannelle.

Il était habillé d’une tunique blanche comme le sable et la lumière, ainsi que trois ou quatre personnages qui l’entouraient, dont peut-être ma mère, je ne sais pas, et il me tournait le dos.

Mais je savais que c’était lui.

Je me suis mis à courir dans sa direction, le cœur plein d’allégresse.

En fait, de prime abord, j’ai pensé qu’ils venaient me chercher et cette pensée me faisait vraiment et réellement plaisir. Je vous assure.

J’allais mourir, mais j’allais le retrouver, les retrouver, c’est dire ma très grande joie.

Il s’est alors retourné, m’a souri et m’a fait signe de stopper et de rester.

Et je lui ai obéis une dernière fois.

Je me suis réveillé abruptement … complétement en larmes ! »

C’est Harry qui desserre le premier sa gorge : « Et après ça, vous allez prétendre que vous n’êtes pas un « distingué », mon cher Paul ! Pas un « éveillé » ! Mais peu de personne ici ce soir peuvent nous raconter un pareil vécu, soyez-en sûr ! »

Ce doit pourtant être si commun : « La psychologie moderne peut parfaitement expliquer ses détours de l’inconscient par les traumatismes vécus, savez-vous Harry ? »

Tout ça, « c’est pour vous dire qu’à cause de Risle, j’ai perdu deux fois mon père. Mais que si c’était à refaire, je le referai sans hésitation. Sauf que si j’avais su, je me serai débrouillé pour ne pas mettre en danger une créature aussi sublime que Miss Shirley ! »

Rires et applaudissements, l’atmosphère s’est re-détendue.

« Ah oui, Londres. Juillet 2012. Je n’en ai rien à dire. Je passais par-là. Un voyou qui promenait une munition nucléaire bricolée dans les montagnes Afghanes coule bêtement le voilier à qui vous avez fait les honneurs des bateaux-pompes, et cela devant le Tage portugais.

Alors je suis colère à patauger dans l’eau froide de l’Atlantique et le poursuis de ma haine de naufragé.

Et cette course m’a emmené jusqu’au-dessus de la Manche où j’ai dézingué son appareil pour lui rendre la pareille. Bon, oui d’accord, le jeu de mot est plus subtil en français, reconnais-je. »

Rires dans l’assistance pourtant pas spécialement francophone…

« Ah mais non ! Pas du tout. »

Là, c’est Harry Harrison qui s’agite près du pupitre.

« Le petit gars que vous avez devant vous … » rires quand par des gestes du bras n°4 rend compte de leur différence de corpulence et de taille, « … non seulement il est décoré du GCVO britannique emportant le titre de « Sir » pour cet exploit, ce qui explique la présence d’une agent très secrète du SIS dans cette salle, parce qu’ils y tiennent, mais aussi de l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus-Christ, directement reçu des mains du Pape Benoît.

Je n’y étais pas, mais la troisième comparse, à la table là-bas derrière qui le surveille aussi, n’est autre qu’un agent du très select et secret Service d’Information du Vatican, le summum en matière d’intelligence-service planétaire, derrière notre CIA, bien sûr, qui y tient tout autant et qui a assisté à cette cérémonie, m’a-t-on dit… »

Et Miss Matilda de se lever à son tour…

Décidément, question discrétion, la soirée aura été « top-totale ».

« Je tiens absolument à vous signaler que ce petit-monsieur, il en a fait plus que nous tous ici réunis, malgré son jeune-âge. Et vous me connaissez, je pèse mes mots d’habitude. Encore qu’il ne vous a pas dit tous les services qu’il a pu rendre à notre pays, parce qu’ils sont couverts par le secret-défense, ni même à son pays jusqu’à la semaine dernière. Mais là, c’est secret d’État. C’est dire si nous tenions à vous le présenter ce soir, puisqu’il nous fait l’honneur d’être dans notre ville ! »

Puis Paul Allen : « Moi je retiens que tu préférerais mettre ton talent et tes compétences au service des chinois ou des russes, plutôt que de venir nous aider à mettre au point un bouclier thermique pour nos futurs avions spatiaux.

Et en plus, tu nous dis que c’est juste pour une question d’argent et de principe. Je la trouve saumâtre, pour tout te dire. »

Ouh là !

« Mon cher Harry, peut-être faudra-t-il que tu nous fasses une soirée caritative uniquement pour récolter assez de fonds afin que ce monsieur daigne venir travailler avec nous… »

Éclats de rire dans la salle.

« Paul, sois sûr que toi, tu peux venir quand tu veux dans notre usine de céramique. Nos ateliers et bureaux d’études et de recherche te sont ouverts si nous obtenons l’un et l’autre l’autorisation de faire de nos gouvernements respectifs.

Profites-en, mon président est encore avec le tien pendant au moins une journée ! Alors dépêche-toi de finir ton verre et file ! »

Nouveaux éclats de rire général dans la salle…

Le mieux, c’est que cette visite se fera à l’occasion du salon aéronautique du Bourget en juin 2015.

Quatre ans après leur première rencontre. 

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Mains invisibles : Chapitre XXIX.1 : De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (1/2)

 

Chapitre XXIX.1

 

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

De Hong-Kong à Kiev en passant par Washington (1/2)

 

Jet-lag « à l’envers », le plus difficile à récupérer, pour un vol vers Hong-Kong sur un monstrueux A380 « deux ponts », dont tout l’équipage ne manque pas de défiler pour quelques autographes devant la rangée où Paul et Miho, qui a reçu ses ordres indirectement de Pékin, où ils se sont installés et ce, malgré la fausse identité belge sous laquelle Paul voyage…

Incognito, n’est-ce pas ?

Le séjour est court et on évitera heureusement les drogues laxatives qui auront laissé un mauvais souvenir de son premier voyage dans l'empire du milieu à Paul.

À peine le temps de se restaurer hors un thé et un biscuit.

Ils arrivent dans la nuit, il fait frais et pluvieux et une voiture les conduits directement au pied du building de la BoC implanté au milieu du quartier des affaires depuis les années 70.

Une époque où HK était encore britannique et ouvert à tout le monde…

L’affaire est entendue en une paire d’heure dès après l’ouverture des portes.

Ouverture d’un compte.

Dépôt et vérification de la fausse procuration.

Descente à la salle des coffres. Ouverture.

Le coffre est vidé de ses certificats.

On remonte l’ensemble dans un bureau à l’avant dernier étage du building.

Cession des titres au porteur, rachetés par la banque qui se frotte les mains dans la mesure où il est de politique constante de rapatrier à Pékin tout le métal jaune disponible sur les marchés avec les dollars disponibles des dépôts : la Chine n’est pas l’atelier du monde occidental pour rien, et se fait payer aussi et encore en dollar américain.

Virement des sommes sur le compte ouvert à peine plus tôt.

Exécution d’un ordre de virement sur le compte de la banque portugaise.

Fermeture du compte, le tout en deux tasses de thé…

Poignées de mains, sourires et courbettes convenus et, sur le trottoir, Paul se fait confirmer par Barbara que l’ensemble des opérations a bien été enregistré, le tout à transformer en euro par « petits-bouts » et que, comme convenu préalablement avec Anjo, les fonds sont repartis sur le hedge-fund des Bahamas…

Retour à l’aéroport, achats de petits souvenirs pour Florence et Annabelle, embarquement sur le vol de San-Francisco, avec de nouveau le défilé de l’équipage qui vient saluer « Charlotte » incognito, n’est-ce pas…

Quand en mars suivant, le véritable locataire dudit coffre refait un détour par ladite banque au bras de sa fille Valérie, « l’économiste », il en ressort abasourdi.

C’est elle qui, furieuse, demande à contrôler le carnet de visite de la salle des coffres et repère la visite de Paul plus d’un mois plus tôt !

Elle se fait montrer la procuration et reconnaît la signature de son père, sans contestation possible.

Il faut dire que le « copié/collé » fabriqué par Paul est un travail très soigné, jusqu’à la pigmentation habituelle de l’encre utilisée par le stylo-plume Mont-Blanc qu’utilise son père, un vieux cadeau de fête des pères où tous les enfants de la fratrie s’étaient cotisés.

Celui-ci serait-il atteint de démence sénile précoce ?

Il a toujours eu un côté paranoïaque et mythomane, tel qu’elle doutait maintenant de l’existence de ses « fameux lingots ».

De toute façon, il n’avait toujours pas expliqué la provenance de ce magot…

Il ne restait plus qu’à faire la tournée imaginée et organisée depuis l’Europe, et finir comme prévu au Japon, même si l’humeur de chien de David n’est pas très « vendeur » auprès des prospects millionnaires chinois, où il faut aussi affronter un anglais des moins académiques pour se faire comprendre.

Et puis il finira en apothéose, en crachant véritablement sur l’avenir de l’Euro dont il prétend qu’il ne passera pas le prochain hiver…

Pas très rassurant pour un ancien patron de la banque mondiale des pauvres, soutenu justement par des dotations publiques d’un panier de devises, dont paradoxalement l’Euro… 
Une affaire qui aura des conséquences dramatiques bien plus tard. 

« Même pas nuit d’hôtel ensemble ? » s’étonne Miho un peu déçue.

Même pas : il s’agit de dormir, parce que ces longs voyages sont épuisants. Et que San-Francisco n’est qu’une étape jusqu’à Washington, avec sa séance d’autographes mais son identité « normale », où il s’agit de rejoindre la délégation française en déplacement.

C’est d’ailleurs là qu’ils retrouvent Shirley et Matilda, mais escortant Madame Nivelle, l’héritière des usines de l’ancêtre général de 14/18, Florence n’ayant pas souhaité retourner aux USA, même pour rencontrer le président, tellement elle est occupée par son chantier normand qui n’avance pas et s’inquiète des fièvres à répétition d’Annabelle, provoquées par une succession de bronchiolites propres à la saison.
Dommage, parce qu'après avoir loupé une visite au Vatican, maintenant celle de son candidat en ses murs, c'est vraiment pas de veine.

Les séances de kinésithérapie respiratoire sont d’ailleurs insupportables pour Paul. À l’une d’elle, il a failli décrocher la tête du chiropraticien… Heureusement que Florence était là pour le retenir ! On a pu ainsi éviter un drame idiot…

Une visite d’État, ce sont les petits-plats dans les grands, un faste incroyable et des visites inutiles de la « haute-culture » américaine.

À Washington, à part les monuments publics construits « façon stalinienne », le seul musée qui fait frémir Paul, c’est celui de l’air et de l’espace…

Plus quelques discours bien sentis mais polis, qui ne servent à rien, puisqu’aucun contrat n’est signé à cette occasion, pas plus qu’aucune discussion engagée sur un accord international voire même seulement bilatéral…

Il faut dire que la délégation française brille par ses larges carences à maîtriser la langue de Shakespeare… ce qui ne facilite pas vraiment les « dialogues ».

Il n’empêche, le Président américain trouve l’occasion de fendre la foule dans les salons de la Maison-Blanche pour une poignée de mains virile à Paul escorté d’Isabelle Nivelle et une tape dans le dos pas très protocolaire.

Il voulait absolument congratuler Paul d’avoir su éviter une catastrophe à Londres l’été 2012.

« D’autant que ma fille et ma femme y étaient. C’est dire si j’étais content de les voir revenir. »

Et Michèle de confirmer que c’était splendide !

« Notez qu'il a fallu que j’affronte le candidat républicain quelques semaines plus tard. S’il avait pu être éliminé ce soir-là, ç’aurait été plus cool ! »

Barack ! « Tu aurais sacrifié ta famille pour ton mandat ? »

Mais non, ce n’est pas ce qu’il voulait dire (lui non plus, façon Florence qui aurait été ravie) : elle avait tellement tenu à y aller…

Il affirme ensuite que le ménage avait été fait à l’agence de Langley.

« J’ai pu virer leur patron et le remplacer par un homme sûr dès le lendemain de ma réélection et on m’a assuré que l’ensemble de l’équipe Megiddo avait été neutralisée. »

Il a juste perdu un ami à Benghazi, dans la manœuvre, l’ambassadeur en Libye.

« Vous oubliez le directeur Almont… Un homme devenu un ami et qui a été bien utile. »

Il n’oublie rien et y était d’ailleurs pour rien. « Tout juste nos services n’ont pas été assez rapides à comprendre et décoder la situation. »

Heureusement, les services du Mossad ont su aussi leur ouvrir les yeux.

« Mais le mieux à votre crédit, c’est qu’avec cette interception, on a pu éviter une énième guerre dans le Golfe… Même si quelle que part, ça pourrait n’être que partie remise. On ne sait jamais… Il faut rajouter que votre collaboration réussie autant qu’improvisée avec les services iraniens les ont fait revenir à la table des négociations. »

On n’en serait pas là sans l’intervention réussie de Paul.

« Bravo et mille fois merci pour tous nos « boys » et d’une façon générale de la part du peuple des États-Unis d’Amérique !

Et si vous ne vous étiez pas précipité à vous faire décorer par mon pays, vous mériteriez bien les médailles de reconnaissance que vous avez déjà reçues.

Hélas, je n’ai pas eu le temps d’en inventer une nouvelle rien que pour vous. Sachez seulement que vous êtes ici chez vous et toujours le bienvenu, Monsieur « Charlotte » ! »

Isabelle biche, presque frétillante à écouter la double conversation, dont celle qu’elle tient en pointillé avec la première dame, alors que le cercle des « convenances » s’est élargi par respect autour du quatuor.

« J’aime bien aussi l’idée que vous ayez pu « nettoyer » enfin tous les comptes crapuleux du personnel politique de votre pays. On va pouvoir enfin parler d’égal à égal avec vos autorités politiques. Savez-vous que ça m’ennuyait beaucoup de voir votre ancien président parler de choses qu’il ne connaissait pas sur le ton du professeur d’école à ses élèves, à chacune de nos rencontres du G20.

Je ne suis pas sûr que le suivant soit meilleur, mais au moins, il n’a plus les moyens d’être malhonnête. C’est mieux pour l’avenir. »

Très au courant, le président Obama…

Lui, il a des services qui fonctionnent correctement et sans aucune suspicion « politicarde ».

Ce qui manque, entre autres, à la France où tout est devenu toujours suspect.

« Et vous en êtes où de vos capitaines putschistes ? »

Très, très au courant, décidément.

« Le Comité Libecciu a été liquidé par le ministre. Alors, je n’en sais plus rien. »

Dommage, dommage.

« C’était un peu « border-line », je l’avoue, mais une excellente initiative de l’amiral Morthe. Pensez-vous qu’il faille que nos services sur place tiennent au courant des développements de cette affaire à quelques autorités de votre pays ? »

« Monsieur le Président, croyez-vous vraiment que des officiers de nos armées puissent devenir des félons ? »

Ça s’est déjà vu…

« Ok ! On verra ça. Je vous laisse, je me dois à nos invités. Merci beaucoup et encore mille fois, Mister « Charlotte » ! »

« C’est qui ? » questionnera le président Landau à un de ses collaborateurs qui ne sait pas quoi répondre.

« Charlotte ! » lui répondra un officiel américain qui maîtrise le francilien-natif presque sans aucun accent.

« Quelques heures de vol, mais de beaux restes… Vous me la présenterez », demande le président à son officier de liaison.

C’est comme ça qu’Isabelle Nivelle se retrouve quelques temps plus tard à tenir la jambe du président français qui se désespère de devoir se la mettre derrière l’oreille une nuit de plus.

Et la source d’un nouveau quiproquo : « Charlotte si je ne m’abuse. Charlotte comment ? Vous êtes française d’ici ? Vous faites quoi dans la vie, charmante Charlotte… »

Isabelle a tout de suite compris qu’il y a méprise et décide de ne pas éventer la couverture de son Secrétaire Général préféré.

« Monsieur le Président, je dirige une usine d’armement en Ardèche, pas très loin de votre Auvergne d’adoption, et j’essayais de vendre quelques missiles à Monsieur Obama. »

Ah oui ? Serait-il acheteur des fameux savoir-faire nationaux tant vantés par son ministre du redressement ?

« Hélas non ! Il m’a dit qu’il avait tout ce dont il avait besoin de trouver sur son propre territoire. Et vous-même, vous lui vendrez quoi aujourd’hui ou demain ? »

Il n’en a aucune idée. « Pour être franc, je ne vois pas ce qui pourrait l’intéresser… ni ce que je fais ici non plus, d’ailleurs. Hors l'immense plaisir de vous croiser... »

En voilà de l’audace, n’est-ce pas ?

Encore un peu, et il lui proposerait bien d’aller faire un tour dans les bosquets des jardins attenants…

Elle s’y prépare en se faisant un scénario chinois dans la tête pour refuser poliment et de remettre ça à plus tard, en France.

L’avertissement se fera ensuite : « Les affaires de justice, je ne m’en occupe pas, je n’interviens jamais. »

Et pourquoi il lui raconte tout ça en entretien quasi-privé ?

« Parce que nous avons une culture de la transparence et de séparation des pouvoirs plus pointue, exacerbée jusqu'à l'intransigeance, que ne l’est la vôtre, Monsieur Landau… »

Des propos bien mystérieux pour un président en pleine tourmente pré-électorale, louvoyant dans un gouvernement aux egos surdimensionnés qui n’avance pas sur les fronts économiques, sociaux, fiscaux et même celui des réformes institutionnelles et de société…

Plus tard, un « conseiller » remettra les points sur les « i » : il s’agit de gros sous.

« Vous savez, cet ennemi qui n’a pas de visage, qui ne vote pas et ne sera jamais élu à votre place… »

Oui, mais déjà, il y a la bonne finance et la mauvaise…

« Monsieur le Président, vous me faites penser à un chasseur ! »

Comment ça ?

« On dit à la chasse qu’un mauvais chasseur qui entend du bruit sous un taillis, se saisit de son fusil, ajuste, vise et tire ! »

Oui, et …

« … Un bon chasseur en fait autant, mais lui… c’est un bon chasseur ! »

Landau ne comprend pas : « Monsieur, il y a la bonne finance qui investit dans l’avenir et les emplois. Et la mauvaise, qui spécule et s’enrichit du chômage et des crises. Celle-là est notre ennemi ! »

C’est justement ce que voulait dire le « conseiller », qui se débarquera tout seul pour rejoindre son administration d’origine un peu plus tard.

En fait, ce que visait le président américain, c’était de faire savoir qu’il n’interviendrait pas sur les actions judiciaires en cours contre les banques qui auront « trafiqué » du dollar avec des pays sous embargo.

Toutes les banques…

Et il aura à le réaffirmer à l’occasion d’un communiqué officiel bienvenu, quand un des majors négociera son amende avant d’être interdit pour un an de trader du dollar, hors le pétrole et la nourriture… 

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« Quo vadis Air France ?... » par Christian ROGER (2/2)

 

PROBLÈMES À RÉSOUDRE POUR AIR FRANCE

 

UN INCONTOURNABLE BESOIN DE CONCERTATION, QUI PASSE PAR UN BENCHMARKING RIGOUREUX ET HONNÊTE

Que cela plaise ou non, une reprise du dialogue social est impérative à Air France pour résoudre les problèmes et toutes les parties doivent s’y atteler. Mais une négociation est condamnée à l’échec si les deux parties, soit par mauvaise foi, soit par ignorance ne prennent pas en compte les données réelles des problèmes posés. Il faut étudier les données de la concurrence et  les comparer à l’existant au sein de la Compagnie, ce qui permet de discerner les points critiques. Cela s’appelle le Benchmarking et j’ai toujours vu cette méthode appliquée dans les négociations passées. Cela n’a pas été le cas et lors d’un fameux colloque de Royaumont, le Pdt de Juniac a déclaré : « Je pense qu’on se trompe sur le degré de conscience de nos troupes de ce qui se passe »  Il a aussi reconnu : « Qu’il n’avait pas suffisamment expliqué »

Et quand on a pris en compte les réalités, j’ai toujours pensé que s’il y avait de bonnes idées chez nos concurrents, il était astucieux et nécessaire de les piquer.

 

SUR LE SUREFFECTIF DE PERSONNEL

La Direction actuelle a hérité du laxisme et du manque de courage du Pdt Spinetta, qui par manque de caractère et du fait de ses pesanteurs politiques, a laissé perdurer durant ses 16 années de règne un sureffectif notoire du personnel au sol. Quand j’étais en activité, je pouvais constater le laxisme du personnel de certaines escale métropolitaines ou d’Outre-mer où on trouvait trois employés pour faire le travail fait pas un seul ailleurs. L’une de ces escales suscitait  tellement de problèmes qu’elle était considérée par la Direction comme une terre de mission et le poste de Chef d’escale nommé tous les deux ans relevait plus du sacerdoce que de l’encadrement !

Un dégraissage du mammouth, comme le disait Claude Allègre était donc inéluctable et justifie la diminution de 10 000 personnes entreprise par le Pdt de Juniac, mais encore faut-il qu’on licencie ceux qui doivent l’être et selon mes informations, des citadelles sont toujours aussi bien pourvues qu’une armée mexicaine, pendant que certains services sont« aux taquets » et ceci a contribué à l’exaspération du personnel.

Concernant les pilotes, le « bashing » mené par la Direction et les politiques  à leur encontre est idiot,  car c’est une denrée précieuse dans un Transport aérien en plein développement mondial. Il y a eu 1 milliard de passagers dans le monde en 1990 et c’est devenu 3 milliards en 2014 et on en aura 7 milliards en 2030. Dans ce contexte, il serait stupide d’envoyer des pilotes expérimentés chez les concurrents qui cherchent partout des pilotes qualifiés. J’ai été l’artisan de la mise en place de la formation ab initio des cadets en 1988, époque où on avait des avions, des clients et pas assez de pilotes et il serait bon de ne pas revivre cette situation.

 

L’ABSOLUE NÉCESSITÉ D’UNE BRANCHE « LOW-COST » DANS AIR FRANCE

À son arrivée en 2011, le Pdt de Juniac a trouvé un héritage empoisonné de son prédécesseur Spinetta, qui n’avait pas fait d’effort pour créer une entité Low-cost à même de contrer la concurrence de Ryanair et Easyjet, qui se développaient pourtant à toute allure.

Pendant que les compagnies majeures sont contraintes d’ajuster les horaires de leurs moyen-courriers en fonction des départs sur les Hubs, de Paris, Londres ou Francfort, les compagnies Low-cost n’ont pas ces obligations et prennent la place pour servir ce que demandent les clients, c’est-à-dire :

        – des horaires allant de point à point à toutes les heures y compris nocturnes.

        –  des prix bas, car sur des vols courts, le passager privilégie le prix plutôt que le confort.

Ce système permet aux pilotes des Low-cost d’enchaîner les étapes, avec des temps d’escale très réduits.

Une timide ébauche de Low-cost a été faite en créant en 2007 une succursale France de la compagnie néerlandaise Transavia de vols charters, filiale de KLM, qui existe depuis 1965.

 

 Le Pdt de Juniac a eu raison de vouloir développer cette Low-cost du giron Air France et selon moi le conflit sur Transavia de 2014 n’aurait pas dû exister, si de Juniac n’avait pas été agressif et si le SNPL avait négocié les conditions d’emploi des pilotes dans cette structure Low-cost, de façon à ce qu’elle puisse prendre son essor. Par contre, quand de Juniac a sorti du chapeau juste avant la première réunion qu’en sus du développement de Transavia France, il projetait une Transavia Europe basée au Portugal, dont le personnel n’avait jamais entendu parler, il a mis le feu aux poudres stupidement. J’invite à remarquer que Southwest Airlines, première Low-cost créée au  monde a gardé son siège social aux États-Unis et non pas aux Iles Caïmans, ce qui ne l’a pas empêché de devenir la première compagnie aérienne des USA.

Toutefois, le Pdt de Juniac a raison de dire « qu’il faut aller vite pour développer Transavia France et vouloir porter la flotte Air France à 37 avions en 2017 » et à mon avis, ce n’est pas suffisant. Le développement de Transavia France est indispensable non seulement pour contrer Ryanair et Eaysyjet, mais aussi la concurrence qui se crée avec le développement des filiales Low-cost de Bristish Airways et Lufthansa.

        – IAG (International Airlines Group), la maison-mère de British Airways et d’Iberia a passé une commande géante à Airbus d’une vingtaine de milliards de dollars destinée essentiellement à améliorer la force de frappe de Vueling, sa filiale à bas coûts espagnole. La flotte Vueling passera ainsi de  70 avions actuellement à 190 avions.

       – De son côté, Lufthansa  met également les bouchées doubles en  transférant progressivement des avions de Lufthansa  chez Germanwings, qui doit passer de 34 à 90 appareils.

Pour Transavia France, la flotte est constituée de 21 B737 et il y aurait lieu d’y détacher des A320 de la flotte Air France, comme le font Lufthansa et British Airways.

 

LA NÉCESSITÉ DE DÉVELOPPER LE « HUB » DE ROISSY-ORLY

Comme ses concurrents de Bristish Airways, Lufthansa ou Iberia, Air France est obligée d’alimenter son Hub de Roissy-Orly avec ses moyen-courriers. Le Hub, c’est l’alimentation du réseau de vols long-courriers par des vols moyen-courriers allant drainer les passagers sur les aéroports de France et d’Europe. Ces vols long-courriers ont des impératifs d’horaire de départ en fonction de leur destination, pour éviter d’amener des Pax sur un terrain en pleine nuit et de plus, il faut viser un temps d’escale de l’ordre de 1.5 heure entre l’arrivée du moyen-courrier et le départ du long-courrier. Cela impose donc des horaires assez spécifiques au réseau moyen-courrier. Notamment, cela impose aux pilotes une cadence des vols qui ne leur permet pas d’accumuler des étapes nombreuses avec des temps d’escale réduits comme le font les Low-cost.

Les trois compagnies Majors européennes sont donc confrontées au même challenge de mettre en place à la fois un réseau moyen-courriers qui alimente les Hubs de Paris, Londres, Francfort et Munich et dans le même temps faire exister aussi des Low-cost qui permettent de contrer la concurrence de Ryanair et Easyjet sur les liaisons européennes de point à point. Cela implique un changement de culture chez le personnel sol et navigant, mais qu’il faut assumer avec responsabilité.

 

AU SUJET DE LA PRODUCTIVITÉ DES PILOTES

Comme pratiquement dans toutes les compagnies aériennes du monde, les pilotes d’Air France sont payés à l’heure de vol et donc sont toujours d’accord pour voler jusqu’aux maxima autorisés par la réglementation. Mais c’est la Direction de la compagnie qui fixe le programme de vol et qui décide des effectifs qu’elle met en place pour les effectuer. Â son arrivée, de Juniac a cru malin  de figer toutes les affectations de pilotes sur les différents avions. Cela aboutit à par exemple sur le secteur du Boeing 777 de trouver des pilotes obligés d’arrêter pratiquement de voler en fin d’année pour ne pas dépasser les limites internationales. Dans le même temps, sur le réseau A 320 les pilotes ne travaillent que 500 heures de vol/an pendant que leurs collègues concurrents sont plutôt à 750 h/an !

Faire 100 heures de plus par an, les pilotes de A320 ou de A340 qui sont eux aussi sous employés ne demandent que cela et c’est à leur Direction de les programmer. Par contre pour certains secteurs qui sont déjà aux limites internationales, cette demande n’a pas de sens.

Selon les calculs du cabinet d’audit Secafi, les 3 800 pilotes (sur 64 000 salariés) auraient généré  11,8 % de gain économique. On n’est pas à des années-lumière des 17% que demandait la Direction d’Air France.

Concernant les salaires des pilotes, si un jour la situation financière de la compagnie s’avérait critique, il n’est pas à exclure un effort. Je me souviens d’un de mes amis, ex pilote de chasse du Vietnam, qui était Pdt du bureau de l’US Alpa (SNPL  USA) de la compagnie Northwest Airlines. Sa compagnie étant en difficulté, il a accepté pour les pilotes un « pay cut » de 15% pendant 3 ans, mais il l’avait assorti d’un « If we share the pain, we want to share the gain » (Si nous partageons le fardeau nous voulons aussi partager le gâteau). À méditer, mais cela implique une confiance dans la stratégie des dirigeants pour le redressement de l’entreprise.

Quant au niveau de salaire des pilotes, il est semblable à ceux de la concurrence et la différence de coûts provient des charges sociales si chères en France. Un de mes amis célèbre neurochirurgien me disait : « Christian, nous pratiquons des métiers très semblables, car quand cela va mal, personne ne nous demande combien on gagne ! ».

 

UN ÉTAT ACTIONNAIRE QUI MARQUE CONTRE SON CAMP

Depuis la première partie de la privatisation d’Air France de 2004, l’État conserve aujourd’hui 17.5% du capital de l’entreprise et adopte des mesures qui détruisent sa rentabilité et son attractivité. Il continue aussi à vouloir tenir en laisse ses dirigeants. On a vu dans la liste des Pdts qui se sont succédé depuis 1945 que la compétence des candidats n’a jamais été le souci premier des Gouvernements, le copinage primant sur la compétence. Les Capitaines d’Industrie sont rares, particulièrement en France et je verrais d’un bon œil que ce poste soit éventuellement confié par les actionnaires à un étranger qui serait le « right man » dont nous avons besoin.

En parlant de « right man », je trouve parfaitement inconvenant que le Premier Ministre Valls vienne jouer au Pdg et tancer les pilotes au sein de l’entreprise en leur reprochant « d’être des égoïstes », quand ces propos sont prononcés par un homme qui durant toute sa vie n’a « travaillé » que comme un apparatchik d’un parti politique où il a toujours été payé par les contribuables.

 

DES CHARGES « À LA FRANÇAISE », FACE À DES CONCURRENTS QUI LES ESCAMOTENT

Prenons l’exemple d’un salarié qui gagne 100€ net. En France son coût  charges sociales incluses sera de 165, 135 en Grande-Bretagne et 112 en en Irlande. L’Europe est ouverte à tous les vents, mais ses dirigeants politiques n’ont pas eu le courage ni la volonté d’uniformiser les données sociales et fiscales.

Comme nos hommes politiques de droite comme de gauche ont montré depuis 1974 (dernier budget en équilibre) qu’ils étaient incapables de réformer ce pays, il n’y a que trois solutions pour remédier à cela : la disparition des entreprises françaises,  obtenir de l’Europe de faire disparaître ces disparités ou refuser de continuer à rester dans l’euro, à l’exemple de ce que fait la Grande –Bretagne.

 

L’UBUESQUE TAXE « CHIRAC » SUR LES BILLETS D’AVIONS

Outre le désastreux « principe de précaution » introduit dans la Constitution, nous avons hérité de  ce piètre Pdt « La taxe de solidarité sur les billets d’avion », qui est une taxe internationale qui devrait être prélevée sur le prix des billets pour financer l’organisme international Unitaid.

La France est le seul pays développé à payer cette taxe  qui a rapporté en France  1 milliard d’euros (chiffre 2013) depuis sa création,  payée essentiellement par Air France. On mettra ce chiffre en regard des quelques 300 millions d’euros qu’Air France compte dégager en bénéfice en 2015 !

Un État soucieux d’aider la compagnie aérienne qui porte les couleurs nationales supprimerait cette ponction. Mais ne rêvons pas !

 

DES TAXES D’AÉROPORT DE PARIS QUI PLOMBENT LES COMPTES D’AIR FRANCE

Depuis 2005, l’État a accordé un contrat sur mesure à Aéroports de Paris. Tout y est calculé au détriment des compagnies aériennes et en premier lieu d’Air France, qui paie à elle seule près de la moitié des redevances. L’État n’envisage pas de revenir sur ces avantages pour aider la compagnie. Il a la privatisation d’ADP en ligne de mire.

Le gouvernement semble considérer comme acquis qu’il n’a rien à dire, rien à faire, comme si tout cela ne le concernait pas, alors qu’il est actionnaire à hauteur de 17,5 % de la compagnie aérienne.

Comme le rappelait le rapport de Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, sur la compétitivité du transport aérien français publié en novembre 2014, l’État français, contrairement à la plupart des autres pays européens, a choisi de faire payer aux compagnies aériennes toutes les missions de sécurité qui, normalement, incombent au pouvoir régalien. Mais, rien, l’État n’a même pas évoqué la possibilité de reprendre ses charges.

Pour Tony Tyler, le dirigeant de l’IATA, organisation internationale du transport aérien, les taxes élevées pour les aéroports européens sont un des facteurs qui pénalisent le transport aérien européen. Les syndicats d’Air France, eux aussi, s’étonnent qu’au moment où un effort est demandé à tous, la question des redevances versées à Aéroports de Paris (ADP), qui gère les aéroports de Roissy et d’Orly, ne soit pas rediscutée.

 

DES CADEAUX ABERRANTS FAITS AU QATAR POUR LEUR VENDRE DES RAFALES, EN SAPANT LES POSITIONS D’AIR FRANCE

Le 4 mai, 2015, le Pdt Hollande  a signé au Qatar la vente de 24 Rafale à l’émirat, qui avait mis une condition à cet achat : obtenir des droits de trafic supplémentaires vers la France pour sa compagnie aérienne, Qatar Airways. Notre très remarquable négociateur a cédé et les avions de Qatar Airways, qui desservent déjà Paris et qui pourront désormais atterrir à Lyon et à Nice, vraisemblablement trois fois par semaine pour venir piller nos passagers avec des vols subventionnés sans vergogne.

Dans le même temps, notre Gouvernement demande aux salariés d’Air France de s’adapter à la concurrence et joue les matamores quand une émeute éclate chez ces salariés qu’on menace de licencier pour laisser la place aux Qataris.

Le Pdt du groupe socialiste de l’Assemblée nationale a écrit dans un rapport qu’un avion long-courrier en moins, ce sont 300 emplois en moins. Les cadeaux de Hollande, c’est combien d’emploi en moins à Air France ?

De qui se moque-t-on ?

Les Émirats arabes unis, qui sont, eux aussi, intéressés par des avions de combat, pourraient faire la même demande auprès des autorités françaises pour leur compagnie aérienne Etihad.

 

UN LAXISME EUROPÉEN VIS-À-VIS DES SUBVENTIONS DONNÉES AUX COMPAGNIES DU GOLFE

En 2013, les trois compagnies des pays du Golfe, Qatar Airways, Emirates (Dubaï) et Etihad (Abu Dhabi) ont accueilli sur les trois hubs de Dubaï, Doha et Abu Dhabi plus de passagers intercontinentaux en correspondance que les trois principaux hubs européens (Londres, Paris et Francfort).

Mais ces compagnies exercent une concurrence déloyale, mise en évidence par un rapport des trois grosses compagnies américaines, American, Delta et US Airways qui ont calculé que  les compagnies du Golfe ont bénéficié de 42 milliards de subventions étatiques directes et indirectes en dix ans. Elles demandent carrément au gouvernement américain de restreindre l’accès au ciel américain à ces concurrents déloyaux.

Et dans cette affaire, l’Europe est ouverte à tous les vents, complètement inexistante.

 

DES ÉLUS DES COLLECTIVITÉS LOCALES QUI SUBVENTIONNENT RYANAIR ET EASYJET, POUR ALIMENTER LEURS PARADIS FISCAUX

Peu de gens savent que  tous les aéroports européens desservis par Ryanair versent  de l’agent public à cette entreprise, qui conditionne sa venue à l’obtention de ces subventions.

Par exemple le Conseil Général de la Marne verse 750 000€ annuels à Ryanair pour 2 liaisons 4 jours par semaine durant l’été. Sitôt posés, les passagers prennent un bus pour Disneyland sans avoir dépensé un euro dans la commune où ils viennent de se poser !

Autre exemple, la Chambre de commerce italienne de Trapani paye 2 millions d’euros/an à Ryanair pendant 3 ans et il en est de même dans toute l’Europe, sans que la Commission européenne vienne mette fin à ces agissements.

 

MAIS DE BONNES RAISONS D’ESPÉRER POUR AIR FRANCE

Les gens qui enterrent Air France ne sont pas dans la réalité. Le plan Transform 2015 du Pdt de Juniac a été accouché avec un conflit qui aurait dû être évité, mais en définitive, il a porté ses fruits et permis de gagner 15% sur les coûts.

Air France compte notamment sur Transavia France, sa filiale low cost dont les pilotes ont finalement accepté le développement à la fin de l’année, contre la promesse que les contrats des personnels de ces avions seront bien de droit français. Globalement, les pilotes et hôtesses de Transavia sont payés environ 20 % de moins que ceux de la maison mère, et ils volent bien davantage, surtout en été, où les vacanciers partent à l’assaut des vols peu chers. La direction a calculé que globalement, les salariés Transavia lui coûtaient de 20 à 25 % moins cher, et volaient 30 à 40 % d’heures de plus. L’horizon est donc dégagé pour un développement ce cette Low-cost.

Le coefficient de remplissage des avions est de 83% en rythme annuel, ce qui est excellent et l’amélioration de la recette unitaire devrait dégager un bénéfice de 300 millions en 2015.

Le Pdt de Juniac a déclaré : « Intrinsèquement, nous sommes donc redevenus bénéficiaires. Et maintenant que nous avons remis la compagnie sur le chemin de la rentabilité, nous pouvons passer à l’étape suivante avec le plan Transform 2020 qui sera celui de la reconquête »

 

Je souhaite que ce plan soit l’occasion de renouer avec le personnel un dialogue social constructif qui a tant manqué jusqu’ici.

 

Christian ROGER

Président du SNPL (1986-1990)

Source : http://www.jumboroger.fr/quo-vadis-air-france-par-christian-roger-ex-dirigeant-du-snpl/#comment-77577

 

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