Mains invisibles I : Chapitre XXVII : Démantèlement du « Comité Libecciu »
Mains invisibles I : Chapitre XXVIII.2 : À l’assaut des comptes DLK (2/2)

Mains invisibles I : Chapitre XXVIII.1 : À l’assaut des comptes DLK (1/2)

 

Chapitre XXVIII.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

À l’assaut des comptes DLK (1/2)

 

Décembre 2013, c’est aussi le mois où sortent dans la presse l’affaire de l’appartement du fils du ministre des affaires étrangères.

Qui en fait se déplacer « Junior 4ème » une nouvelle fois jusqu’à Paris, comme d’un prétexte, début janvier.

L’entretien a lieu chez Ledoyen avec les trois filles sur les talons.

« Qu’elles viennent donc s’asseoir à notre table ! » Deux patrouillent dehors, l’autre a un œil sur la salle et leur table…

« Ça me gêne », prétend-il. C’est vrai que ses propres G-men sont attablés un peu plus loin, comme d’habitude.

Ce n’est pas Paul qui les commande : « Faudra en référer au Pape François pour l’une, à la Reine d’Angleterre pour l’autre et chez King-tout-fou de Corée du nord pour la bridée… »

Quel attelage !

Junior n’insiste pas plus : « D’autant que j’ai absolument besoin de vous garder vivant. Allen s’impatiente que vous veniez lui donner un coup de main. Et moi, je viens vous faire un cadeau, de ceux qui ne se refusent pas en échange de quelques précisions. »

Lesquelles ?

« On cause jusque chez nous de l’appartement du fils de monsieur Bafius. Vous qui avez su détricoter le paquet de vos « minoritaires », est-il blanc-de-blanc sur ce coup-là ? »

Il l’est désormais.

« Dans la mesure où son supposé compte a été fermé avant mon intervention. On lui en a attribué un, peut-être un peu à la légère, celui d’un certain Félicien Castra avec une adresse qui correspond à une de ses garçonnières dans le 17ème.

Bien sûr, ce n’est probablement pas lui, mais il était crédité jusqu’à 13 M€ en Suisse en 2010 et ce compte a été fermé après que ce solde ait été viré d’un seul tenant, début 2011 sur un compte numéroté, toujours en Suisse, mais dont le titulaire est probablement un monégasque qui existe bel et bien et qui n’est pas lié à notre bonhomme. »

Et alors ?

« Mon experte a tracé comme elle a pu les fonds et a pu noter plusieurs retraits par chèques libellés au nom de la Société des Bains de Mer et de son casino, ainsi que deux cercle de jeux londoniens. On peut en déduire que ces sommes ont été « baronnées » au profit du fiston qui fréquentait alors les établissements et a pu récupérer au moins 7,8 millions d’euros qui auraient servi à l’acquisition de son appartement situé de l’autre côté de la Seine, pas très loin d’ici…

Ce ne sont que des hypothèses, bien sûr. Nous n’avions pas mission ni besoin d’enquêter au-delà. Nous n’avons seulement fait que rapatrier les comptes dormants, pas la quarantaine « d’actifs » qui existent toujours. »

Pas plus de 40 ? Qui ?

« Je n’ai pas à vous le dire. C’est entre les mains de ma hiérarchie qui seule en dispose. Je suis désolé ! »

Paul devait pourtant lui faire parvenir la liste des titulaires. « Vous vous souvenez de nos promesses mutuelles à Venise. »

 

Depuis, il avait rencontré le Pape Benoît qui lui avait dit de se méfier. « Et ce n’est pas un hasard si l’une de mes gardes du corps travaillent pour le SIV, croyez-moi : cette affaire de « madame Robert », vous vous souvenez, c’est même vous qui m’avez donné l’idée, n’est qu’un prétexte pour m’espionner tous azimuts. Et je suis même étonné que votre CIA soit si discrète, d’ailleurs.

Ce soir, peut-être même que c’est déjà fait, le pape François saura que vous déjeuniez avec moi ici-même.

Mais je vais vous transmettre ce renseignement, une promesse, c’est une promesse.

Et comme on dit en Corse : on n’a jamais qu’une parole. Alors quand on l’a donnée à quelqu'un et qu’on en a besoin, on la reprend ou ... on s’en délivre !

Il y avait bien 9.288 titulaires de comptes, tous sous des faux noms d’emprunt, mais pour des comptes ouverts en bonne et due forme. Nous avons pu récupérer, par procurations interposées, tous ceux qui étaient « dormants » depuis l’origine.

Aucun citoyen américain, à mon sens. Mais vous pourrez vérifier… Même si ce ne sont que des pseudos et qu’il a fallu parfois faire preuve d’imagination pour faire des recoupements. »

Tous, sauf les 40 encore « actifs »…

Bon. Et alors ? Que du personnel politique français ?

Oui. « Des hauts-fonctionnaires aussi. Et de tous les bords politiques. Mais curieusement, les seuls comptes « vivants » sont ceux attribués à l’actuelle majorité au pouvoir. »

Le président aussi ?

« Le supposé sien était « dormant ». On lui a laissé 50 euros comme souvenir. Soit c’est un grand méfiant, soit il ignorait comme tous les autres. Et il en est de même pour la mère de ses gamins. »

 

Justement, deux choses à préciser encore.

« Je crois savoir que vos comptes exotiques manipulaient aussi du dollar américain, et sur des comptes de banques françaises à travers leurs filiales off-shore… »

Pas tous quand même, mais quelques-uns qui ont donné du fil à retordre jusqu’à la Pentecôte justement, tellement les courriers de sous-procurations ont eu du mal à être enregistrées…

« Mon pays n’admet pas que ces banques « trafiquent » avec sa monnaie… »

Eh, ho : 80 % des transactions commerciales transatlantiques sont libellés en dollar ainsi que 60 % des transactions mondiales, et pas que pour des « trafics » : « C’est ça d’être la monnaie de référence mondiale, dites-donc ! »

Il n’empêche.

« C’est strictement confidentiel pour l’instant. Les autorités monétaires de mon pays et notre justice enquêtent sur plusieurs banques européennes, et entre autres et plus particulièrement, celles de votre pays. Notamment leurs filiales Suisses et exotiques. On parle d’une amende record de 15 à 16 milliards de dollars par banque pour contournement des règles d’embargo avec quelques pays « voyous » ! »

Bé dites donc : « Vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère… »

« Justement. Pour anticiper et arrondir les angles, notre Président va inviter en visite d’État le vôtre pour une visite de quelques jours en février prochain. Et vous serez du voyage ! »

Et pourquoi donc ?

« Monsieur Obama a gardé un excellent souvenir de « Charlotte » à l’occasion de son voyage en Afghanistan. Vous vous souvenez, il vous avait remis la médaille de la liberté. »

Paul se souvient très bien…

« Alors ça lui ferait plaisir de congratuler l’homme qui a empêché la destruction de London l’été 2012. »

Pour lui remettre une nouvelle médaille ?

« Même pas ! Vous les avez déjà toutes, parmi les plus prestigieuses ! » se met-il à en rire.

 

« Vous savez, Monsieur Harrison, mises à part dans les forces aériennes, dans mon pays personne ne sait qui est « Charlotte ». Je ne vais pas commencer à rompre cet anonymat avec ce guignol de Président-là ! Même Krasoski n’a jamais su ! »

Le patron de l’usine de missile, de céramique et d’enduits-spéciaux, il peut être dans la charrette des « petits-patrons » qu’emmènera Francis Landau dans ses bagages, non ?

« Pourquoi pas. Mais tout de même… Je ne suis pas le patron, je ne connais pas le personnage, je n’ai aucune appétence à son égard et il ne sait même pas que j’existe. »

Il fera aussi inviter Madame Nivelle. « Et puis, vous pouvez arriver par un autre vol si vous ne voulez pas le croiser, du moment que vous rejoignez incognito la délégation officielle aux dîners d’honneur. »

On verra…

 

Deuxième précision et le « cadeau » : « Vous avez manqué à vos devoirs en ce qui concerne notre ami le « banquier des pauvres »… Deux milliards de dollar en lingots d’or, ça ne vous intéresse plus ? »

En lingots ? D’or ?

« Et je fais comment pour les lui voler ? Un hold-up à Luzerne ? Ou ailleurs, avec mon commando d’amazones garde-du-corps dans le sillage et armé jusqu’aux dents ? »

Junior en rit si fort et grassement à la perspective évoquée, qu’il manque de s’en étouffer. Un rire qui finit en quinte de toux pour se libérer les voies aériennes supérieures… et fait se retourner quelques têtes dans la salle à manger.

« Une procuration et un passeport suffiront. Et vous, savez faire ce genre de chose… »

Bon, qu’il raconte, parce que Paul et Nathalie n’ont pas retrouvé trace de ces supposées commissions d’intermédiaire, même en fouillant dans les fichiers Promis remis en 2009.

« Pourtant, elles y sont. Mais par petits-bouts. Je vous ai parlé à Venise de 2,2 milliards de dollar. Nos experts et informateurs estiment que 200 millions sont allés aux notaires et aux banquiers suisses, plus quelques autres intermédiaires qu’il a fallu intéresser ou dont il a fallu acheter le mutisme et la discrétion.

Reste deux milliards de dollar qui ont disparu. Et la somme aurait été partagée en deux. La moitié au profit de « l’inventeur » du procédé, celui qui a imaginé le montage pour son mentor ».

Il s’en est défait quand il a été nommé à la tête de la Banque pour la réunification des deux Allemagnes. « Et au profit de son établissement en plus, ce qui a payé largement le marbre et les premiers aménagements fastueux qu’on lui aura tant reprochés bêtement. »

En voilà une drôle d’histoire…

« On a même imaginé à un moment qu’il était copropriétaire du bâtiment avec sa banque, mais même pas : il vraiment abandonné une partie de ses commissions à celle-ci, le reste ayant servi à financer le capital social de sa société de consulting. »
Un peu comme DLK, alors, qui possède toujours sa SARL « Raspail Consulting »…  

En fait, pas vraiment : on saura plus tard que cet argent aura servi, au moins partiellement mais grandement, à amorcer les souscriptions au capital social des filiales du trust des 9.288 anonymes récemment récupérés qui auront fait des petits en 20 ans.

Tout le travail de Monsieur Robert, que personne pour l'heure n'a encore pisté ni reconstitué.
« On suppose qu’il a emmené dans ses bagages le fameux Monsieur Robert en charge d’ouvrir et gérer les comptes ouverts dans le dos de ceux chez qui vous les avez maintenant récupérés. »

Peut-être, peut-être. Ce serait assez logique, dans ce qu'on peut en déduire après coup… 

« En tout cas, ça a payé assez pour que Monsieur Robert passe inaperçu dans la comptabilité de la banque et ça aurait pu durer encore si le DRH de 2008 ne s’était pas mis en tête de virer le bonhomme pour agrandir son logement de fonction, situé au même étage. »

Le « truc » vraiment con, ça : qu’il en est ressorti tellement meurtri, jusqu’à en laisser une veuve éplorée que Gustave et Paul avait rencontrée juste avant leur agression sur un rond-point de sortie d’autoroute.

 

« La seconde moitié, dédommage celui qui a eu l’idée originelle du détournement des fonds dus à Ferrayé. Mais lui s’est fait payer et livrer en valise de billets. Un tel paquet, ce n’est pas courant et ça laisse des traces dans les mémoires. »

Leurs fameux dollars dont ils entendent faire la police ?

« Exactement. Et qu’est-ce qui ne laisse pas de trace, dans aucun compte bancaire, sinon une valise de billets ? »

D’accord, mais il en a fait quoi, le ministre de l’industrie de l’époque ?

« Comme ils ne sont pas ressortis et qu’il a un train de vie déjà « hors-norme », on suppose qu’il les a placé en bons anonymes d’abord, puis ensuite, là on est sûr, directement en « or-papier » au porteur, sur la propriété de vrais lingots. »

Un banquier placer son pécule en or ? En voilà une idée saugrenue qui est étonnante !

« Il n’était pas encore banquier à l’époque, mais avocat-ministre et… politicien de surcroît ! »

Oui. Des titres aux porteurs ou des bons anonymes, c’est plutôt logique pour un « politicien ». Et alors ? Ses titres au porteur sont sous son matelas ou sous son oreiller ? 

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