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Mains invisibles : Chapitre XXII : Londres

 

Chapitre XXII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Londres

 

Plus tard, Pisuerga Anjo reprendra contact avec Paul, pour le prier de l’excuser pour ses propos déplacés de ce midi-là.

« Je ne sais pas ce qui m’a pris. Peut-être un réflexe conditionné de banquier quand il voit autant de billets se déplacer sous son nez : il faudra que je me méfie ! »

C’est oublié : il ne s’est rien passé de maladroit.

Seulement si madame ne se sent plus offensée. Humiliée aurait été le mot idoine, mais Paul n’a pas osé.

« Elle est restée à Rome reprendre son service au SIV, ce soir-là. Notez que ma dernière proposition reste valable, pour vous être agréable et vous rendre service. »

Il avait dû refaire ses calculs…

« Je vais y réfléchir. Merci pour tout Monsieur le Président. Un excellent déjeuner et en très bonne compagnie, finalement. »

En fait, Paul part à ce moment-là pour être reçu par le Reine. Et il comptait bien proposer un marché similaire à Lady Joan, si par hasard il la croisait.

 

Depuis peu, Paul loue à l’année un hydravion Cesna basé sur l’aéroport de Deauville pour ses nombreux déplacements, tant en Europe que jusque sur les rives des émirats arabes-unis, afin de passer inaperçu et d’éviter les sempiternelles épisodes d’hommages des équipages civils des compagnies commerciales…

Paris-Deauville, c’est un peu moins de deux heures de voiture dans un sens, trois dans l’autre… Pour suivre le chantier des hauteurs de Cabourg.

Et Deauville-Venise, c’est quelques trois heures de vol au-dessus des alpes quand il s’agit d’emmener Florence suivre le chantier d’Eurydice.

Deauville-Aubenas se fait en un peu plus de deux heures en porte-à-porte quand il s’agit d’aller animer quelques réunions sur place.

Bien sûr, il y a plus commode pour aller à Ras el Khaïmah et son aéroport « Ra'sal-Khaymah Airport », un des Émirats Arabes Unis où se situe une discrète agence d’une filiale de la banque portugaise de « l’Esprit saint » plantée en plein pays mahométan,  rebaptisée pour l’occasion d’un nom imprononçable de couleur « locale » et écrit en « vermicelle », là où sera ouvert finalement le compte « centralisateur » du prochain « hold-up » du siècle avant de filer aux Bahamas.

Hold-up qui sera réalisé avec l’identité des papiers « truqués » de Stéphanie Roya, qui n’en a plus besoin pour vivre en Amérique du sud avec les faux fournis par l’éminent « Monsieur Albert », dit aussi « riri ».

« Truqués » parce qu’un faussaire serbe a remplacé la photo par celle de Cécile Wiseppe, retranchée elle aussi avec de faux papiers plus vrais que nature fournis par le même « Riri » dans l’hôtel de Kotor du pote de promotion de Paul, où ils ont des parts en commun.

 

Parce qu’à un moment, il a fallu présenter « une fille » en chair et en os auxdits banquiers pour « faire plus vrai ». Une exigence de principe pour être désignée gérante de droit des comptes à ouvrir.

Et elle ne s’est pas faite priée, même si la température locale est paradoxalement trop élevée pour « chauffer les sangs » et que comme destination dépaysante, il y a mieux.

Le même faussaire a su aussi faire toute la panoplie des papiers officiels, passeport, permis de conduire international, licence de pilote, certificat de naissance, de domicile à un certain Julius Van Molenbeek, né à Brussel et avocat d’affaires à Poperinge en Wallonie avec une photo de Paul grimé d’une moustache ! Un citoyen, avec femme et enfants, décédé dans un carambolage autoroutier il y a à peine quelques mois.

Crédible à condition qu’il prenne un forte accent belge et qu’on ne l’interroge pas en flamand…

Il répondra en anglais, par conviction « séparatiste ».

 

Alors, c’est naturellement qu’il se présentera à Heathrow avec son hydravion et la « belle-famille » qui ne veut pas « rater ça » au château de Windsor à la mi-mars, alors que les « cousines » les rejoignent par un vol low-cost depuis Beauvais.

Une forteresse médiévale située dans le Berkshire et l’axe des pistes dudit aéroport, célèbre pour son architecture et pour servir de résidence à la famille royale britannique.

Sa construction commença peu après la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant au XIème siècle.

Il fit ainsi construire une série de forteresses autour de Londres situées chacune à environ 30 km de la ville et du château suivant, ce qui permettait de déployer rapidement des renforts en cas de besoin.

Le château de Windsor est stratégiquement positionné sur une butte artificielle à proximité de la Tamise, une importante route commerciale, et de la forêt de Windsor, un terrain de chasse auparavant utilisé par les rois anglo-saxons.

D’ailleurs, la première fortification se limitait à un donjon protégée par un petit mur d'enceinte en bois.

L'ensemble occupe un promontoire de craie s'élevant à 30 m au-dessus de la rivière.

Une seconde palissade de bois fut construite à l'est du donjon sur ce qui devint la partie haute actuelle.

À la fin du XIème siècle, un autre mur d'enceinte fut construit à l'ouest créant ainsi la forme actuelle du château. De par sa conception, Windsor ressemblait fortement au château d'Arundel, une autre fortification du début de la période normande mais la forme avec deux enceintes le rapprochait des châteaux de Rockingham et d'Alnwick.

Depuis le règne d'Henri Ier d'Angleterre, le château a été utilisé par de nombreux monarques et est le plus ancien palais habité sans interruption en Europe.

Le style raffiné des appartements d'État construits au début du XIXème siècle a été qualifié par l'historien d'art Hugh Roberts comme une « magnifique série de salles sans égales largement considérées comme l'expression la plus élégante et la plus complète de l'art géorgien ».

La chapelle Saint-Georges construite au XVème siècle est considérée de son côté par l'historien John Martin Robinson comme « l'une des plus grandes réussites de l'architecture gothique anglaise».

Le château de Windsor, aussi affublé du qualificatif de « plus onéreux projet de construction laïc de l'Angleterre médiévale », a survécu à une période tumultueuse durant la première Révolution anglaise quand il fut utilisé comme quartier-général par les armées parlementaires et comme une prison pour Charles Ier.

Durant la Restauration, Charles II reconstruisit une grande partie du château avec l'aide de l'architecte Hugh May et créa ses intérieurs baroques extravagants toujours visibles de nos jours.

Après une période d'abandon relatif au XVIIIème siècle, George III et George IV rénovèrent à grands frais le palais de Charles II et donnèrent aux appartements d'État leur aménagement rococo, gothique et baroque assez exceptionnel.

Victoria choisit Windsor comme sa résidence royale durant son long règne. Et le château fut utilisé comme refuge pour la famille royale durant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, pour être finalement victime d'un grave incendie en 1992.

Il est aujourd'hui une attraction touristique populaire et la résidence préférée de la reine Élisabeth II.

Plus de 500 personnes habitent et travaillent aujourd'hui dans ce château.

 

À noter que durant la Première Guerre mondiale, les sentiments antigermaniques poussèrent même les membres de la famille royale britannique à changer le nom de leur dynastie d'origine allemande, « Maison de Saxe-Cobourg et Gotha », et George V décida de prendre le nom du château et la famille royale devint la « Maison de Windsor » en 1917.

 

Quant à « la famille » et la belle-famille de Paul, c’est surtout cette dernière qui « fait tâche ».

Si Jacques, le frère unique, ne fait pas le déplacement pour s’être retrouvé ridicule à « Château-sur-Cher » et s’être senti « malmené » à l’occasion de la liquidation de l’indivision successorale, en revanche, Sandrine, sa première épouse fait le détour sans ses enfants Alain et Christine.

Mais bien plus, la perspective d’être reçue par la reine Élisabeth II en ses murs et mobiliers ont rendue hystériques les « trois cochonnettes », Arlette, Huguette et Pierrette, les filles de l’oncle-honteux. Pierrette et Huguette viendront avec leur mari.

Manqueront Sylviane et Josiane et leur famille, les cousines germaines côté « colonel » François-Henri de Bréveuil, le frère du grand-père de Jacques et de Paul.

Lady Joan et son mari, les deux sœurs McShiant, Birgit poussée dans son fauteuil électrique par Margaret, la divine Shirley et Sir Oliver, le grand patron des SIS de sa majesté seront également présents.

Mylène et même Isabelle Nivelle et sa fille sont venues pour assister à ce « sacre » et faire la photo-pirate, car il n’est permis que le photographe officiel de la Cour en ces murs.

Et puis quelques autres, dont un représentant du gouvernement et celui de la chambre haute, qui viendront accueillir dans la pairie le nouveau venu, Sir Paul de Bréveuil…

Dire que leurs ancêtres ont vraisemblablement combattu les ancêtres de Paul, élevés au rang de la baronnie d’empire dans un autre millénaire !

Ah, les effets de la « cordiale entente » …

Ce qui ne justifie toujours pas « l’épisode de Fachoda », pas plus que celui de Mers-El-Kébir, n’est-ce pas !…

 

La belle-famille ? Oui, toujours aussi sont extraordinaire. Georgette la « dondon décolorée » en robe de mousseline rose et néanmoins mère de Florence, toujours à faire du gringue et des œillades insistantes à Paul, ne décollant pourtant pas du bras de son mari qui s’est mis lui aussi sur son 31 pour l’occasion. « Jean-Jean », le frère aîné chauffeur-routier avec tout l’attirail qui va avec, du tour de coffre aux tatouages en passant par la tignasse en queue-de-cheval, a fait un effort vestimentaire, engoncé dans un costume trop petit qu’on se demande comment les coutures peuvent tenir. Accompagné de son épouse Françoise qui a enfin lâché ses gamins pour l’occasion : question de budget sans doute.

Elle en reste toute intimidée, encore plus effacée et riquiqui que d’habitude.

Et bien sûr l’ineffable « Pierrot », le fils cadet au bras d’Élisa et sa femme, le « gros cul » de la bordée qui se pense encore plus irrésistible que jamais à se trémousser ostensiblement sous le regard de tous ces mâles aux uniformes rutilant qui rentrent dans son champ de vision, même son beau-frère et son beau-père : Un vrai poème !

Le tout sous le regard amusé de l’amiral Gustave Morthe de l’Argentière en grand uniforme de gala, qui a fait le déplacement avec « l’amirale »…

 

Séquence « émotion » quand sa Majesté fait un bref discours sur l’histoire du « Royal Victorian Order », l’ordre royal de Victoria et de ses différents grades de Chevalier notamment celui de « Knight Grand Cross », autrement dit le GCVO ou « Chevalier Grand-croix », emportant l’usage du titre de « Sir ».

Pour le terminer par un récit personnalisé de sa soirée du 27 juillet dernier et finir par ce laïus : « Pendant ce temps de festivités mondiales, des hommes sûrs tels que vous, Sir Paul, ont agi dans l’ombre pour assurer la sécurité de mes sujets et éviter au monde entier un effroyable conflit.

Sachez que votre rôle a été déterminant et que notre royale gratitude vous sera éternelle … »

Snif, n’est-ce pas ?

Georgette, comprenant un mot sur deux, un peu plus loin à l’oreille de son mari : « Mais qu’est-ce qu’il a fait, ton gendre ? »

Trop loin de Florence pour relayer la question…

Il faut dire que c’est toute une histoire, une autre histoire, déjà narrée (cf. « Parcours olympiques, aux éditions I3 »).

Sa très Gracieuse Majesté prenant congé, Paul devise ensuite avec les quelques sommités présentes et se fait happé par Lady Joan qui invite tout le monde en son manoir du Kent… Des autocars sont prévus pour le déplacement de deux heures autour du sud de London jusqu’à sa demeure du Kent.

C’est que la minette, elle a sûrement une idée derrière la tête.

 

Paul profite du voyage pour attirer son attention sur son problème du moment.

Et sitôt arrivés, elle s’enferme dans son cabinet de travail avec lui.

« Baise-moi ! J’en meurs d’envie ! »

Florence, son mari, ses invités sont de l’autre côté de la porte, à tourner autour des buffets somptueusement dressés, hein…

« Écoute, faudra d’abord demander la permission à Florence. Ensuite, si je te parle de quelques milliards, est-ce que ça pourrait calmer ta libido le temps de m’écouter ? »

Quoi des milliards ? Des milliards de quoi, d’abord ? D’orgasmes peut-être ?

« Non ! Tu te souviens de l’opération de fin 2009 sur le trust ? »

Bien sûr qu’elle se souvient… Comment pourrait-elle oublier cette seconde rencontre, ici même au manoir de feu Sir Thornner ? C’était le feu…

« Eh bien il en reste à rapatrier… »

Comment ça ? Elle a tout rendu et il a même signé un « quitus pour bonne gestion ».

Oui, certes. Alors il explique l’existence des « queues » et des minoritaires.

« Ah bé oui, ça c’est normal. Mon clerc avait fait du bon travail. Tes minoritaires étaient désignés par Monsieur Robert, le banquier correspondant, qui souscrivait pour eux à nos supports juridiques. Nous, on a fait qu’exécuter ses instructions et virer les produits à qui de droit. Et encore, je pense qu’on n’a pas tout vu, le reste ayant été géré au fil du temps et en direct, ou par d’autres agences ayant reçu mandat. Rien de plus légal. Tu as juste récupéré le solde disponible. »

Oui, mais les « minoritaires » n’existent pas. Ce sont des faux nez.

Et alors, il veut en faire quoi, là, Paul ?

« Nettoyer aussi cette partie-là… et la récupérer. On finit d’identifier tout le monde, les noms, les comptes, les banques, les dates, les montants, les soldes. Et jusqu’aux numéros de compte avec clé d’identification. Je veux savoir si tu peux me prêter une structure ad hoc dans un paradis fiscal pour faire transiter ces sommes avant de les restituer au Trésor public de mon pays. »

Pourquoi un paradis fiscal ?

« Parce que malgré les précautions prises la dernière fois, j’ai eu à gérer un inspecteur des impôts dément, qu’il a fallu le faire passer pour un fou pour s’en débarrasser, et que je ne veux plus apparaître en première ligne. Il me faut quelque chose de discret. »

Paul en fraudeur fiscal ? Lady Joan en rigole.

Le ministre et ses comptes numérotés suisses, c’est lui aussi ?

« Non. Pas directement. C’est mon entourage. Donc indirectement, oui… »

Bien joué, finalement !

 

« Je vais te répondre… Je ne peux pas t’aider directement, je n’ai juridiquement pas le droit de te vendre ou te monter une structure dans un paradis fiscal. Mais les « vrais » banquiers de la City ont le droit. Moi, je ne suis pas banquière, tu comprends ?

Alors, pour te rendre service, je peux t’en présenter un ou deux, si ça t’arrange. Mais si c’est pour remettre cet argent au Trésor public français, surtout rapidement, ça va te coûter chaud, vu le risque pris au regard des autorités monétaires mondiales. »

Combien ?

« Il faut compter en millions de Livres Sterling, plus mes commissions… »

À régler en nature ou en espèces ?

« Paul !!! Mais je suis mariée, voyons ! »

Pas à une contradiction près, la lady, elle qui voulait se faire tringler sur le tapis il n’y a pas cinq minutes…

Et puis cet imprévisible : « Note que mon mari est devenu un voyeur assidu à mes petites fantaisies. D’ailleurs, ce soir, on termine en « Condom-Party » avec tes invités… Faut bien leur montrer comment on s’en sert, chez nous, à tes frenchies ! »

Ouh là !

Beau-papa et belle-maman, les cousines, les Nivelle, l’amiral et son épouse, et tous ce beau monde-là, participant à une partouze ?

Mais elle est cinglée !

Pas du tout : Elle sait y faire. Comment avait dit feu Almont, déjà ?

Intraitable ?

(…)  

 

Le lendemain, avant le retour sur Heathrow en autocar, elle précisera quand même quelques points utiles.

« Je ne sais pas comment tu vas faire, mais sache que le fameux Monsieur Robert, celui qui donnait des instructions à mon clerc, il était français. Et a gardé de la famille, son épouse ou sa fille, je ne sais pas, en banlieue parisienne où il se rendait fréquemment.

Tu dois pouvoir retrouver un numéro de téléphone dans le dossier d’archive que je t’ai remis l’année dernière, ils y sont tous.

Et il te sera important de récupérer aussi les codes bancaires et des exemplaires de signatures, que tu trouveras aussi dans le dossier, si tu veux mettre la main sur les fonds que tu dis. »

Une piste et un avertissement indispensables, chère Joan.

« Alors on se reverra ? »

Elle connaît désormais les conditions de Paul : en passer d’abord par Florence.

Qui elle aussi a des exigences.

Et il ne veut surtout pas d’histoire avec la mère de sa fille.

Pas encore, ni déjà. 

 

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Mains invisibles : Chapitre XXI.5 : Rome (5/5)

 

Chapitre XXI.5

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (5/5)

 

Ce sera un peu plus tard qu’ils atterrissent au « Aroma », situé via Labicana 125 I – 00184 Roma – une avenue bruyante, au-dessus de l'hôtel Glagiatori, dominant d’un côté le Colisée et de l’autre le parc di Traiano et ses cyprès. Une table gastronomique.

« Vous êtes banquier Monsieur Pisuerga ? » fait Paul juste après avoir trempé ses lèvres dans le cocktail local, le Sprizt, à base d’Apérol découvert à Venise, un alcool orange, proche du martini classique servi avec glaçons et vin blanc pétillant, en guise de bienvenue et une fois placés à leur table.

Absolument… Et le voilà qui vante « sa » boutique, tout fier, présente sur 4 des 5 continents pendant plusieurs minutes, le tout en français.

Pourquoi cette question ?

« Vous est-il possible de m’organiser discrètement quelques mouvements d’argent « pas à moi », pour le compte de mon gouvernement ? »

Ça veut dire quoi, « discrètement » …

« Avec une ou plusieurs fausses identités. »

Est-ce bien légal ?

« Je vous rassure tout de suite : pas du tout ! C’est même un vol organisé d’argent volé par des voleurs il y a bien longtemps. Et il s’agit seulement de rapatrier ses fonds qui appartiennent en fait à mon pays mais que détiennent des receleurs qui ne savent même pas pouvoir en disposer… »

La tête d’Anjo : Un vrai poème !

Un peu comme si on lui annonçait que l’évêque de Lisbonne se mariait en France dès le vote de la nouvelle loi, avec l’archevêque de Canterbury …

Tous ses canons de banquier qui volent en éclat en une seule phrase et sans prévenir !

Et puis il se ressaisit : « Vous êtes en principe mon supérieur et je reste de toute façon votre obligé. Combien de temps les sommes vont-elles restées dans nos livres et de combien s’agit-il ? »

Combien de temps, Paul ne sait pas.

« Le minimum. Il est probable que je ferai circuler l’argent de place en place pendant le week-end de Pâques… » Ou un autre.

Ils sont fermés à Pâques.

« … le temps qu’on me dise ce que je dois en faire. En principe, de virer ces fonds sur le compte du Trésor français, mais la dernière fois que j’ai fait ça, il a fallu en passer par des sociétés civiles à capital variable et je n’ai transmis que les parts sociales pour me retirer des dites sociétés à valeur au pair… »

Là, il s’oblige à réfléchir.

« Un hedge-fund alors ? »

Pourquoi pas…

« Nous pouvons vous en monter un aux Bahamas… »

Est-ce bien légal ?

« Ça l’est dans la mesure où, si notre activité de banquier, banque de dépôt et banque d’affaires, est très encadrée par les autorités monétaires nationales, européennes et internationales, cette réglementation ne concerne pas ni les hedge-funds ni les placements off-shore qui restent libres et non contrôlés. »

Même par les américains ?

« La FED n’est pas concernée. D’ailleurs, les autorités monétaires américaines ferment les yeux sur ces places, voire les encourage, du moment que ça ne concerne pas des résidents américains… Pour des raisons fiscales uniquement. Vous n’êtes pas résident américain, ni titulaire de la carte verte ? »

Il le sera peut-être un jour si les plans d’Allen avancent… Mais on n’en est pas encore-là.

 

Paul n’a pas précisé le montant…

« Entre 12 à 15 milliards d’euros ! »

Paul pense qu’il va avoir droit soit à une attaque cardiaque non-simulée, soit à un coup de poing dans la tronche quand il annonce le montant du « vol »…

Eh bien pas du tout… Une brève tétanie musculaire généralisée, puis un discret et court sifflement entre les dents et enfin un… grand sourire ravi !

C’est Matilda qui réagit la première.

« Tu parles bien de milliards, là ? Tu sors d’où tout cet argent ? »

Là, c’est une histoire compliquée. Que Paul essaye de résumer.

« Disons que cet argent a été détourné à l’occasion de la première guerre du Golfe. Tu en as entendu parler ? »

Elle peut être cruche à bien des égards, mais pas blonde pour autant et là, elle sait de quoi il s’agit.

« Y’a eu un inventeur qui a imaginé un système pour éteindre les puits de pétrole koweïtiens en feu. Et derrière, quelques ministres et dirigeants de mon pays ont pu capter ses brevets. C’est un peu compliqué, mais les brevets ont été payés deux fois, et la première fois, ils ont servi à alimenter un trust anglais opaque qui devait être révélé au public en 2016. Pour le centième anniversaire de mon Président d’alors. »

Et pourquoi donc ?

« Pour détruire notre Vème République qu’il détestait, démontrant ainsi que n’importe qui pouvait taper dans la caisse sans que personne ne s’en rende compte. En fait, il l’a d’abord fait avec les indemnités de guerre reçues en paiement de la libération du Koweït… »

Il y a eu plus de 84 milliards de dollars qui ont ainsi changé de titulaires et le peuple irakien rembourse encore à la petite semaine sous l’égide de l’ONU.

« C’est un peu compliqué, parce qu’il a fallu qu’il en rende une partie, celle non-encaissée par notre Trésor public, mais avec le reste, il a financé discrètement la banque pour la réunification des deux Allemagnes. Des sommes qui ont ensuite fait des « petits » et qui ont été rapatriées via le « Grand-emprunt » de Krasoski il y a trois ans… »

Il sait tout ça comment, le Paul ?

« C’est moi qui l’ai fait, en mission pour mon gouvernement. Le problème, c’est qu’on croyait avoir tout ramené, mais il reste des bouts de minoritaires à travers des parts de FCPI, SCI, SSII dont les titulaires ne se sont jamais manifestés pour être totalement ignorants de ce qui a été fait dans leur dos… Pour leur nuire au moment opportun. Comprenez qu’on aimerait bien faire le ménage avant que tout ça se répande sur la place publique en 2016. »

On est en train de faire l’inventaire des comptes et des identités…

« Ça à un rapport avec les comptes cachés de votre ministre du budget ? » demande soudainement le banquier portugais, sorti de sa torpeur.

« Probablement. Sauf que lui se savait titulaire d’une grosse fortune, sans doute pour l’avoir découvert par hasard à l’occasion de ses propres turpitudes. Mais j’en ai plusieurs milliers d’autres qui ne savent même pas… »

Comme des comptes japonais du Président Rackchi.

« Même mécanisme, en effet… Vol d’identité, ouverture d’un compte fantôme à l’étranger, versements de quelques produits récurrents et le tour est joué : le type est définitivement piégé pour ne même pas se savoir receleur et on pourra le présenter un jour comme d’une ordure, une crapule !

Vous comprenez qu’on s’inquiète de récupérer le tout et d’effacer tout ça ! »

Tous les deux admettent comprendre.

 

« Mais pour effacer, j’ai besoin de vider lesdits comptes jusqu’à au moins un niveau ridicule, de brouiller les pistes autour de la planète pour pas qu’on retrouve la trace jusqu’à remonter à l’origine des comptes piégés et de poser le tout dans un établissement discret pour le faire revenir ensuite au Trésor public. »

Pour le « brouillage de piste », il faut savoir que tout est tracé dès que ça circule.

« Seule l’IOR du Vatican y échappe, et encore, pour une faible partie seulement. Mais je ne vous conseille pas de les solliciter : ils sont déjà sur la sellette. »

Idem pour des établissements américains, britanniques ou d’ailleurs en Europe ou en Orient.

« En revanche, les Bahamas, sur un fond-pourri, ça peut passer sans que le BRI ne signale le procédé, à condition d’y aller par millions successifs et différenciés par centaines de milliers, pas par milliards… »

Peut-il organiser tout ça ?

« On peut, mais ça vaut de l’argent : il faut mettre une salle de marché à disposition sur plusieurs jours. C’est pour en faire quoi, une fois rassemblé sur le hegde-fund ? »

Paul le réaffirme : le restituer au Trésor français.

« Quand nous aurons réussi, on sera en mesure de tout basculer rapidement. Combien pour cette opération ? »

Le chiffre de 1 pour mille est avancé…

100 millions d’euro ? C’est cher. « J’aurai presque intérêt à financer la création d’une salle des marchés, plutôt ! »

C’est lui qui voit.

Ce n’est pas de l’argent qui lui appartient : il faudrait qu’il en réfère à ses tutelles.

« Ils vont vous le proposer gratuitement, puisqu’ils sont équipés… Ne faites pas ça, vous perdriez votre anonymat d’emprunt ! »

Oui, probablement, et comme il vient de se tamponner un IC à l’huile de noix de cabestan plus tordu que nature…

« 1 pour 100.000 ! »

« Monsieur de Bréveuil, vous n’y pensez pas, tout de même… Avec tous les risques et les frais que cela comporte pour bien faire ! »

1 pour 10.000…

« Bon, on n’en parle plus. Laissez tomber : je me débrouillerai autrement, voire j’y renonce tout de suite. Pas du tout envie de me faire engueuler par ma hiérarchie qui va encore penser que je fais du favoritisme pour m’en mettre plein les poches au passage. J’abandonne ! »

2.000.000 d’euros et Paul fournit les papiers d’identité.

« Et je vous laisse le lieutenant pour faire les liaisons et même la nuit si elle en a envie, en prime ! » fait-il dans un moment de grossièreté inimaginable…

Oh le mufle ! Un vrai maquereau.

Elle qui en a tellement envie, elle se sent obligée de protester vertement.

« Vous plaisantez mon ami Anjo ! Avec un million, je dois pouvoir me débrouiller. Alors c’est un peu cher pour ses beaux yeux et pour quelques nuits qui sont occupées par ailleurs… Oubliez tout, on n’en parle plus ! »

Et si, pendant le temps de décision entre le rapatriement et le versement final, on partageait les fruits du portage sur les dérivés à créer ?

 

Paul sait, depuis sa rencontre de Noël dernier avec Harrison à Venise, que là, le banquier va en faire comme s’il en disposait de 30 fois plus…

Même sur des taux réduits propres aux courtes durées d’exposition, ça fait déjà des paquets avec le speed-trading !

Plus d’1,15 million par semaine de banque et par demi-point d’intérêt… pour être précis avec une grosse louche.

Paul fait mine de réfléchir…

« C’est à voir. Je vais y réfléchir ! »

Même si tout bien pesé, Harry Harrison lui aurait vendu une « vraie banque » pour un prix équivalent. Mais avec les emmerdements en plus.

« Je serai éventuellement ok pour vous mandater, si et seulement si, les profits sur les dérivés sont partagés avec les commissions. 50 % pour votre établissement, 40 % pour les fonds gérés qui reviendront à l’État français et 10 % à ma disposition pour dédouaner Matilda de ses efforts de… liaisons », histoire de compenser l’affront précédent…

Mais non ! Elle n’est pas une pute, même si l’intention reste …« élégante » !

« Pourquoi Matilda ? »

Parce qu’elle est là sous la main et qu’elle peut encore dire non.

Anjo en deviendrait presque fou… Jamais il n’a eu à négocier 12 milliards dans de pareilles conditions !

Et c’est pourtant son métier.

« De toute façon, mes amis, je ne vous demande pas de réponse immédiate. Moi-même, il faut que j’obtienne des « assurances » préalables ! »

Bien sûr, bien sûr…

Et Matilda refuse de toute façon.

Il est descendu dans quel hôtel, à propos ?

Non, il rentre… Il trouvera bien un vol dans la soirée si la limousine accepte de l’emmener jusqu’à l’aéroport. 

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Mains invisibles : Chapitre XXI.4 : Rome (4/5)

 

Chapitre XXI.4

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (4/5)

 

Puis encore d’un coup, sans préparation : « Avez-vous déjà péché ? »

Plus qu’à son tour.

« Souhaitez-vous vous confesser ? »

La confession, c’est une chose, mais pour obtenir l’absolution, même papale, il faut pouvoir « regretter ».

« Très Saint-Père, sans vouloir vous offenser, j’ai beaucoup péché, mais je ne regrette rien ! Ce serait à refaire, je le referai ! A-t-on d’ailleurs le choix ? »

Et puis le pardon appartient à Dieu lui-même, pas aux hommes fussent-ils de grande foi !

On a toujours le choix entre le bien et le mal…

« Il y a pourtant des circonstances où on ne choisit pas entre le bien et le mal, mais entre deux maux, voire plus. Et parfois même, c’est la vie qui choisit pour vous ! »

 

Et puis, cet entretien prend encore un autre virage : « Croyez-vous en Dieu, mon fils ? »

Il serait temps qu’il s’en préoccupe un peu, là, le chef spirituel de la chrétienté.

« Au moins autant que vous, très Saint-Père. À la différence de vous, je ne suis sans doute pas aussi dévot ! Et ce n ‘est pas qu’un détail… »

« Votre destin est ailleurs, effectivement. Vous n’êtes pas un docteur de la Foi. Mais un soldat guidé par la « Main invisible » du Tout-puissant.

Si vous doutez autant que moi, malgré tous les efforts que l’Esprit-saint fait pour renforcer ma foi et mes convictions, dont vos exploits de l’été font partie, soutenus par nos prières, j’espère que votre sort n’est pas aussi lourd et cruel que le mien ! »

Décidément, entre les « mains invisibles » qui reviennent là où on ne les attend pas et la foi du premier des chrétiens-catholiques, Paul ressort bien perplexe de ce court entretien.

 

Benoît XVI se redresse et semble méditer quelques secondes.

« Un très bon choix, finalement, que cet Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ ! Vous n’avez rien d’un saint, je l’imagine bien, mais vous êtes animé de sentiments forts qui correspondent bien à la hauteur d’âme nécessaire aux distingués. »

« Sachez seulement que l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ est issu des chevaliers du Temple partis en croisade pour reconquérir les Lieux-Saint et notamment Jérusalem, le tombeau du Christ.

Une nécessité, une commande de plusieurs de mes lointains prédécesseurs. Ils sont revenus, quand ils ont pu en revenir, souvent plus riches, mais surtout plus savants. Et c’est toute cette connaissance que représente l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ.

Et que d’ailleurs se disputent quelques confréries laïques qui ont le tort de ne pas se soumettent à la puissance des Saintes-écritures…

Essayez seulement de vous en souvenir et de le faire vivre. Parce que vous en êtes de toute façon digne. »

 

Et puis il se redresse un peu et plante son regard dans celui de Paul : « Je sais que quelques hauts personnages de ses ordres laïcs, se revendiquant aussi de l’héritage des templiers, vous ont rencontré à Venise récemment. »

Une allusion directe à Harry Harrison.

« Ils ne manqueront pas de tenter de vous « récupérer » à leur cause, je n’en doute pas. Sachez seulement l’essentiel, en plus de mille critiques, qui nous séparent d’eux et faites en un bon usage. »

De quoi veut-il parler, le Saint-Père ?

« Nous sommes la foi en Christ, les gardiens historiques de l’authentique, de l'orthodoxie. Eux sont les « spéculatifs » qui tentent d’expliquer, de comprendre, parfois au détriment des Saintes-écritures. Leur démarche est par conséquent hérétique. La foi se suffit à elle-même, sans aucun besoin d’explication ni de justification. »

Il semblait aussi à Paul qu’ils tentaient de prévoir…

« C’est vrai aussi. Ne se sont-ils jamais trompés pour en justifier ? »

Il est exact que « Junior-4 » a pu avouer à un moment donné avoir été surpris par le cour des événements, sur son yacht à quelques encablures de l’île du Lido.

« Parce que les desseins de notre Créateur, et ses nombreux relais parmi les Saints et les Prophètes demeurent impénétrables. Prenez Malachie ou même Jean-de-Jérusalem. Mais c’est aussi vrai de tous les Prophètes, y compris mahométans. Ils ont une « vision » de l’avenir, qui forge des opinions solides et acquises par la prière ou par d’autres méthodes… »

Le Saint-Père ferait-il allusion aux coups de soleil du désert ou à quelques substances hallucinogènes ?

« Non, pas seulement. Les « messages » viennent peut-être tout simplement de l’avenir, parce que les prophéties se réalisent toutes, au moins dans leurs grandes lignes. Avenir pour qui ça reste le passé, afin de guider vers le présent de créatures qui savent le Tout comme d’un vécu, c’est facile.

Mais on n’en sait rien et ne le saura jamais : toutes recherches sur le sujet resteront définitivement vaines.

Et de toute façon l’essence ne peut être que divine jusqu’à aller à l’Oméga pour rester définitivement étranger à notre entendement.

Yahvé ne se présent-il d’ailleurs pas comme l’Alpha et l’Oméga à Moïse, dans le désert ? »

Hypothèse étonnante pour un Pape…

« Il ne sert donc à rien pour tous les francs-maçons de toutes les époques, et quelle que soit leur érudition, de tenter d’expliquer : c’est en cela qu’ils sont hérétiques. Il suffit de se conformer à la Volonté de Dieu et, comme vous venez de le dire, de laisser la vie faire des choix aux moments opportuns.

C’est en ça que vous vous distinguez.

Un très bon choix, un très bon choix, finalement que cet ordre qui vous est attribué… » termine-t-il son entretien avec un air encore plus malicieux qu’à son début.

 

Le 11, chacun aura pu découvrir l’inattendu, signé la veille :

« Frères très chers,

Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l'Église.

Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l'avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien.

Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière.

Cependant, dans le monde d'aujourd'hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l'Évangile, la vigueur du corps et de l'esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s'est amoindrie en moi d'une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m'a été confié.

C'est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d'Évêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m'a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l'élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire.

Frères très chers, du fond du cœur je vous remercie pour tout l'amour et le travail avec lequel vous avez porté avec moi le poids de mon ministère et je demande pardon pour tous mes défauts. Maintenant, confions la Sainte Église de Dieu au soin de son Souverain Pasteur, Notre Seigneur Jésus-Christ, et implorons sa sainte Mère, Marie, afin qu'elle assiste de sa bonté maternelle les Pères Cardinaux dans l'élection du Souverain Pontife.

Quant à moi, puissé-je servir de tout cœur, aussi dans l'avenir, la Sainte Église de Dieu par une vie consacrée à la prière.

Du Vatican, 10 février 2013

BENEDICTUS PP XVI (Benoît XVI) »

 

Sans doute ce courrier était-il déjà signé au moment de la rencontre de Paul et de Benoît…

Ce sera « François », venu d’Argentine, jésuite de surcroît, premier du nom depuis 2000 ans, en référence au premier stigmatisé de l’histoire de la chrétienté, en miroir de la dernière connue, Sarah qui a joué un rôle inattendu durant les derniers mois.

Rien de hasardeux dans ce choix, même s’ils sont très peu à l’avoir compris.

Pour entendre que les « murs de Rome » seront abattus avec cette élection, puisqu’il s’agira du premier pape du « nouveau-monde », un « monde » qui n’existait même pas au XIIème siècle, époque de la prophétie de Malachie.

Une nouvelle ère commence.

« Puisse-t-elle être celle de la paix et de l’harmonie des enfants du Seigneur dans la prière. »

 

Mais la journée n’est pas terminée pour autant. Paul pensait rentrer par l’avion de l’après-midi et il est obligé de prévenir Paris (d’abord Florence qui ne répond pas, puis la boîte vocale de Barbara, sa secrétaire générale), qu’il aura du retard…

Parce qu’Anjo insiste pour qu’il soit son invité, escorté de Matilda.

Comment refuser à celle-là dont les yeux pétillent déjà si fort ?

Après tout, ça tombe plutôt bien…

Dans la limousine qui les promène dans la ville, il est question de ce curieux entretien en tête-à-tête avec sa sainteté qui a suivi la cérémonie.

Paul n’en dit rien : « Fort aimable ! »

Une confession ?

« Là, je ne sais pas. Personnellement, je ne me confesse plus depuis le collège. En revanche le Saint-Père a sans doute eu besoin de soulager sa conscience… Comprenez que je n’en dise rien ! »

Déçus. 

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Guerre du Golfe : communiqué de presse du ministère des Affaires Étrangères du 25 février 1991

 

Lorsque le ministère des Affaires Étrangères devient bavard…

 

Deux députés ont posé récemment une question au gouvernement au sujet de la disparition des milliards de la Division Daguet :

 

M. Nicolas DUPONT-AIGNAN, député de l’Essonne :

QUESTION AU MINISTRE DE LA DÉFENSE

Question 2015-36-00108

M. Nicolas DUPONT-AIGNAN appelle l’attention de M. le ministre de la défense sur des informations officieuses faisant état de sommes qu’aurait perçu l’État Français à la suite de la guerre du Golfe de 1991, au titre des dommages civils et militaires des Forces de la Coalition. Ces sommes dont le prélèvement a pu être vérifié sur les banques centrales du Koweït, des Émirats arabes Unis et de l’Arabie Saoudite, n’ont jamais fait l’objet d’inscription de crédits dans la comptabilité nationale et n’ont pu de ce fait bénéficier aux unités combattantes notamment aux soldats souffrant de symptômes post-traumatiques. Il lui demande de bien vouloir confirmer ou non ces informations et, si elles sont avérées, à quels budgets publics ou privés ces sommes ont pu être affectées.

 

M. Patrick HETZEL, député du Bas-Rhin :

 QUESTION ÉCRITE

M. Patrick HETZEL attire l’attention du Ministre de la Défense sur les indemnités de la guerre du Golfe 1991. Le New York Times du 8 septembre 1992 révèle que les banques du Koweït, des Émirats arabes Unis et d’Arabie Saoudite ont viré directement 84 milliard de dollars aux pays de la coalition. Il souhaite savoir si la France a touché ces financements.

 

L’information du New York Times est indiscutable car elle reprend le « Rapport économique Arabe », une étude annuelle effectuée par le Fonds monétaire arabe, la Ligue arabe, l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole, et d’autres institutions importantes.

 

D’autre part, il est possible de trouver, sur le site de la direction de l’information légale et administrative, un communiqué en date du 25 février 1991, deuxième jour de l'offensive terrestre, relatif à l’attribution à la France d’une aide financière du Koweït :

 

« Communiqué du ministère des affaires étrangères en date du 25 février 1991 sur l'attribution à la France d'une aide financière du Koweit.

Circonstances : Annonce, le 25 février 1991 par l'émir du Koweit, d'un don de 1 milliard de dollars à la France au titre de son effort militaire dans le Golfe.

L'Emir du Koweit vient de faire savoir au Président de la République française qu'il avait décidé de contribuer à hauteur d'un milliard de dollars à l'effort militaire français pour la libération de son pays.

- Au moment où les soldats français sont engagés dans l'action terrestre destinée à mettre fin à une longue et cruelle occupation, la France apprécie hautement cette manifestation de solidarité. »

http://discours.vie-publique.fr/notices/912007900.html

 

Ainsi, le versement, en 1991, d’un milliard de dollars à notre pays est reconnu par le ministère des Affaires Étrangères.

 

Par contre, lorsque l’on demande au ministre des Finances s’il y a des traces, dans la comptabilité publique, d’un virement relatif aux indemnités de la guerre du Golfe, on n’obtient aucune réponse, puisque j’ai posé cette question, sans résultat, à tous les ministres des Finances depuis 1998.

Mais il y a bien pire lorsque la réponse est négative comme c’est le cas dans un courrier adressé à l’Union nationale des sous-officiers en retraite (UNSOR) en date du 7 octobre 2008.

 

En effet, suite à une question posée à Mme Christine LAGARDE, ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, par M. Jean BIHAN, président de l’UNSOR, au sujet des accusations d’un détournement de fonds publics qui aurait été effectué lors du virement des indemnités de la guerre du Golfe de 1991, on obtient cette réponse :

« Monsieur le Président,

 Par courrier en date du 12 août 2008, vous avez porté à la connaissance de Madame le ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi, différents éléments relatifs à des indemnités qui auraient été versées notamment par le Koweït. Il vous semble que ces sommes seraient allées au bénéfice des militaires ayant participé à l’Opération « Tempête du désert ».

 Vous indiquez que certains adhérents de votre association, ainsi que Monsieur Jean-Charles DUBOC, vous ont affirmé que ces sommes auraient été détournées, sans pour autant préciser qui en aurait bénéficié.

  Cependant malgré les recherches effectuées en ce sens par les services du ministère, aucun élément d’information susceptible de confirmer ou d’infirmer ces allégations n’a pu être trouvé. En outre, les documents auxquels vous faites allusion sont inconnus du ministère.

  J’ai donc transmis votre courrier à toutes fins utiles au ministère de la Défense, seul compétent pour en connaître…

 Veuillez agréer, monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.

 

Christian Dufour

Le Chef de Cabinet »

 

Ainsi, d’un côté, nous trouvons un document officiel du ministère des Affaires Étrangères qui relate le virement à notre pays d’un milliard $ en 1991, et de l’autre, une lettre du ministère des Finances qui explique qu’il n’y a rien dans la comptabilité publique, malgré les recherches effectuées.

Curieux, n’est-ce pas ?...

Il faut surtout en conclure que le communiqué du ministère des Affaires Etrangères infirme directement les propos de tous les ministres, des finances et de la défense, interrogés autant par moi-même et par les associations de vétérans sur le sujet, dont L’UNSOR et AVIGOLFE, depuis 1998 !

 

Les ministères affirment à l'unisson, et avec constance, qu’il n’y a jamais eu aucune somme versée en indemnisation pour la participation de la « Division Daguet » par qui que ce soit, qui aurait pu laisser des traces dans les comptes publics.

 

Par conséquent :

 – Soit, ils mentent tous de façon éhontée car le fait est désormais établi par cette archive et aucun n’est plus jamais digne de confiance pour solliciter un mandat politique auprès du Peuple ;

 – Soit, ils ne mentent pas et alors, si ces sommes versées par le Koweït ne sont jamais arrivées sur les comptes de la Nation, c’est qu’elles ont odieusement été détournées, dissimulées !

 

Dans quel pays sommes-nous donc ?...

  

 Jean-Charles DUBOC

 

Capture écran Emir Koweït

 

New York TIMES 7 sept 1992

 

Lettre BIHAN 2


Mains invisibles : Chapitre XXI.3 : Rome (3/5)

 

Chapitre XXI.3

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (3/5)

 

La cérémonie, sobre et courte débute en Latin.

Paul reçoit les insignes de l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ. La croix, le sautoir, le ruban.

Normalement une distinction civile réservée aux chefs d’État chrétien créée le 14 mars 1319 par Jean XXII.

Et Paul n’est pas (encore ?) chef d’État…

Sans aucun autre membre vivant, n’ayant pas d’équivalence, ni d’ordre supérieur de préséance, l’ordre inférieur étant celui de l'Éperon d'or, dont le Grand-Duc Jean de Luxembourg est actuellement l'unique récipiendaire vivant…

Le dernier, c’était Rainier III de Monaco, décédé en 2005.

C’est dire, c’est dire...

Paul s’est incliné, genou à terre pour recevoir le collier des mains tendues du Pape, qui se fait aider pour l’occasion, puis s’est relevé pour recevoir le sautoir sur son coussin, accompagné du ruban rouge, et s’avance, cassé en deux vers le Saint-Père pour effleurer des lèvres son anneau papal en signe de soumission : il devait bien ça au protocole…

Puis le pape se rassied dans son fauteuil et prononce quelques mots en français à l’adresse de Paul et des « officiels » présents, pour s’excuser de n’avoir pas préparé de discours : « Je n’aurai de toute façon pas eu la force de le prononcer, tellement vos mérites semblent immenses, mon fils ! »

Puis un : « Restez un instant, s’il vous plait ! J’ai à vous parler … », assez peu protocolaire.

D’un léger mouvement de la main, l’ordre est transmis aux gardes suisses de vider entièrement la salle de tous ses autre occupants, un peu surpris aussi, les laissant  tous les deux seuls.

Paul, encore plus surpris pour ce tête-à-tête improvisé !  

 

« Mon fils, si nous n’avions pas des enfants de Dieu comme vous, l’humanité serait aujourd’hui plongé dans la ruine, la bestialité et la cruauté la plus abjecte. Vous êtes ma dernière lumière d’espérer encore… »

Il veut dire quoi, le Saint-Père, là ?

« Connaissez-vous la prophétie de Malachie ? »

Paul et les prophéties… Notamment depuis celle redécouverte à Venise…

Mais il en a entendu parler. L’homme qui est devant lui est le dernier ou l’avant-dernier pape de tous les papes désignés par le moine moyenâgeux.

Assez curieusement dans la bouche du souverain pontife, s’il est question de Malachie qui a donné la liste des 112 derniers papes du monde chrétien, au moyen-âge, c’est que bientôt la liste est vide, elle aura été « accomplie »…

Pourtant on peut voir aux abords de la sacristie de la basilique, à l’opposé de leur situation du moment, la plaque de marbre où sont gravés tous les noms des successeurs de Saint-Pierre : et il reste de la place !

 

Sacristie étonnante, où l’on peut mirer le doigt de Saint-Pierre, la tête de Saint Luc et quelques autres somptuosités antiques. Mais Paul n’ira pas cette année-là.

Comme si les choses pouvaient avoir été écrites à l’avance il y a si longtemps.

Comme si le destin de l’humanité, en tout cas de la Chrétienté avait pu être prédit comme d’une « science », dès le moyen-âge !

Comme si elle arrivait à son ultime fin.

 

Et Benoît XVI de faire la leçon sur le sujet à Paul.

« Flos florum » (La fleur des fleurs) désignant Paul VI (1963-1978). Le lys, surnommé « la fleur des fleurs », est présent sur ses armes (formées de trois lys).

« De mediate lunae » (de la moitié de la lune ou du temps moyen d'une lune ou de l'intermédiaire lunaire) désigne Jean-Paul Ier (1978-1978) pour un pontificat de 33 jours seulement.

« De labore solis » (du labeur du soleil) est attribué très logiquement à Jean-Paul II (1978-2005), pour un pontificat de 28 ans, qui est la durée du cycle solaire calendaire utilisé dans le comput ecclésiastique, même si certains y voient aussi le fait que Jean-Paul II est le pape qui a le plus voyagé. Son long et éreintant pontificat a participé à l'épuiser par un « labeur soutenu ».

Puis « De gloria olivæ » (de la gloire de l'olivier).

« Or, j’ai été élu peu de temps après le dimanche des rameaux. »

Non, pas seulement !

« Vous êtes et serez pour toujours celui qui a régné au moment d’éviter l’holocauste prévu par les écritures et prophéties, si vous allez par-là, très Saint-Père !

Vous êtes réellement devenu, peut-être à votre corps défendant, la « gloire de la paix », sans que personne ne le sache jamais, à part quelques érudits assez proches de vous ! »

Ce qui n’est pas faux, finalement. Et il continue :

« Pie XII, aura été le « pasteur angélique » (Pastor angelicus), aussi appelé le « pape de Fatima ». Il avait siégé durant la Shoa.

Alors que son prédécesseur, Pie XI, « La foi intrépide » (Fides intrepida), le pape des missions et de l'action catholique, preuves d'une foi intrépide, n’avait pas pu ou pas su contrecarrer ce qui se préparait de tellement monstrueux : la foi n’est donc définitivement pas suffisante sans la prière. C’est le grand enseignement que j’en retire.

Bien plus tard, mon prédécesseur Jean-Paul II a vu la planète faillir basculer le 11 septembre 2001.

Dès la première année de « l’an mil après l’an mil » de la prophétie de « Jean de Jérusalem » proférée en 1099. »

Encore elle ! Décidément, pense Paul pour lui-même…

« Il l’a d’ailleurs payé dans sa chair un peu avant, mais la prière des fidèles l’a sauvé. Alors lui aussi a prié pour l’humanité et il a été entendu.

Et je l’ai redouté plus qu’à mon tour l’année dernière et nous avons prié pour avoir été également entendus. »

Et de terminer : « La prière peut ainsi modifier le cours de choses les mieux établies, la preuve ! »

Paul prie-t-il ?

« Hélas, jamais, très Saint-Père. Je n’y pense pas ou n’ai pas le temps… »

C’est pourtant ça, la « révélation ».

« Apocalypse signifie la révélation du vrai, et non pas la destruction totale comme semble l’imaginer trop de monde depuis Saint Jean. Or, désormais, je sais le vrai : la prière change le monde ! Vous devriez essayer avec une vraie ferveur ! »

Et lui-même de décrire ce qu’est pour lui la prière : « Il s’agit de faire le vide dans son esprit et d’invoquer les puissances célestes pour mieux s’en inspirer. Elles vous guident.

Je l’ai fait ici même le jour de mon élection, comme tous les autres participants. Avant et après nos échanges. Avant et après nos votes. Et mon élection est apparue à tous comme d’une évidence au fil de nos prières. »

Les puissances célestes ? « Je croyais qu’il n’y en avait qu’une. »

C’est plus complexe que ça : « C’est un tout unique, mais… comment dire ? Réuni en ses diverses branches. Et c’est lumineux de clarté ! »

Comme si Tout, le passé, l’avenir, le présent n’étaient plus qu’Un.

Une hypothèse hardie, pense Paul.

« Vous devriez essayer, vous comprendriez mieux. »

 

Puis d’un coup : « Que penseriez-vous si je démissionnais de ma charge ? »

Ne sachant pas trop quoi répondre à cette improbable hypothèse, Paul dit : « C’est probablement anticipé. Mais si c’est votre choix… J’imagine que vos prières vont vous guider, très Saint-Père, pour une pareille décision. »

Parce que ce serait bien là « une première » historique, lui semble-t-il.

« Je voudrai consacrer le reste de ma vie justement à la prière pour me faire pardonner mes fautes et faiblesses, puisque la prière peut décidément tout au-delà même des prophéties, et rejoindre notre Créateur l’âme en paix, le moment venu. »

Waouh ! En voilà une idée qu’elle va décoiffer…

« Je restituerai une Église nettoyée de ses propres faiblesses en laissant la place à « Pierre le Romain » pour que les prophéties s’accomplissent … celles de la « fin des temps » anciens pour l’avènement des … « temps nouveaux » ! »

« Mission pastorale remplie, je peux enfin passer le relais à la nouvelle église du Christ. « Petrus Romanus » (Pierre le Romain) sera élu avant Pâques 2013, date de la commémoration de la résurrection de Jésus-Christ notre Seigneur. »

Pour une nouvelle ère choisie et non plus imposée par les événements…

S’il le fait.

Ce serait encore un autre symbole particulièrement puissant…, celui d’une renaissance !

Une résurrection, même !

« Dans la dernière persécution de la sainte Église romaine siégera Pierre le Romain qui fera paître ses brebis à travers de nombreuses tribulations.

Celles-ci terminées, la cité aux sept collines sera détruite, et le Juge redoutable jugera son peuple. »

« Notre « Juge redoutable », dans son immense miséricorde, a été pris de pitié depuis juillet dernier, chacun peut s’en convaincre, pour ses faibles créatures pécheresses, touché qu’Il a été par toutes nos prières.

L’humanité se libère ainsi « par le haut » des écritures apocalyptiques : c’est le cœur même de la révélation promise, le sens premier et originel du mot « apocalypse », comme je viens de vous le dire.

La prière dans la Sainte-Évangile est bien plus forte que tous les sorts funestes et ses pires présages promis au monde ! »

 

« Pourquoi pas très Saint-Père si vous pensez qu’il est temps de bousculer les textes prophétiques ? »

« N’êtes-vous pas, mon fils, celui qui les a bouleversés ? »

Pardon ?

« Réfléchissez : vous portez le prénom de Paul, le premier converti du christianisme alors qu’il n’a pas connu notre Seigneur Jésus de son vivant. Il est tombé de son cheval et a dit : « Seigneur, qu’attends-tu de moi ! ». Et il a servi le Seigneur tout le reste de sa vie en suivant Pierre. Leurs têtes sont d’ailleurs enchâssées dans des reliquaires qui trônent en l’église de Saint Jean de Latran, pas très loin d’ici.

Mon prédécesseur a tellement prié pour le salut de notre Sainte-Église et de l’humanité toute entière, nous-mêmes avons prié tant et tant pour implorer sa très grande Miséricorde et sauver sa créature, l’Homme, qu’Il vous a envoyé ! »

Il ne faut rien exagérer…

« Au moment de « basculer » dans l’horreur, la douleur et le désastre, Il vous envoie vous, le lointain homonyme de Paul l'apôtre, pour renoncer à châtier sa créature pécheresse…

En somme, vous approuveriez ma démission ? »

De l’avis de Paul, Benoît XVI assumerait ainsi totalement l’épisode qui vient de se clore pour devenir seulement un « pape émérite ». Une nouveauté…

Serait-ce aussi pour bien signifier la rédemption et la recréation de l’Église romaine, universelle et apostolique, vraiment ? 

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Mains invisibles : Chapitre XXI.2 : Rome (2/5)

 

Chapitre XXI.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (2/5)

 

C’est là qu’est attendu Paul venu seul de Paris, parce qu’Annabelle a de la fièvre et que sa mère préfère rester à ses côtés : louper l'occasion de rencontrer le Pape pour un peu de fièvre sans gravité...

Le plus petit État au monde a été créé le 11 février 1929 comme représentation temporelle du Saint-Siège, l'ensemble des institutions de l'Église catholique romaine, aux termes des accords du Latran signés par le cardinal Gasparri représentant de l’Église et l'Italie, représentée par Mussolini.

Mais la justification réelle de cette cité réside essentiellement dans la Donation de Pépin de 754 confirmée par Charlemagne en 774.

La cité se situe sur ce que l'on appelait dans l'antiquité l'ager Vaticanus qui se compose d'une petite plaine (la plaine vaticane) aux bords du Tibre, se relevant à quelque distance en une colline d'une faible élévation, les Montes Vaticani (colline Vaticane).

Quelques villas, bâties autour de « jardins impériaux » y furent propriété d'Agrippine.

Le fils de cette dernière, l’empereur Caligula (37-41 après J.-C.), y fit réaliser un cirque privé, le Circus Vaticanus, dont l'actuel obélisque du Vatican constitue un des seuls vestiges.

C’est là, ainsi que dans les jardins adjacents, qu’eut lieu le martyre de nombreux chrétiens de Rome à l’époque de Néron (54-68). On dit que Saint Pierre fut enterré au nord de ce cirque, dans une nécropole qui longeait une route secondaire, la via Cornelia.

Sur le lieu de sa sépulture, l’empereur Constantin fit édifier entre 326 et 333 une basilique grandiose à l'emplacement du site de l'ancien cirque romain qui fut alors démoli. L'édifice a été remplacé par la basilique actuelle au cours des XVIème et XVIIème siècles.

Au Vème siècle, le pape Symmaque y fit construire une résidence dans laquelle quelques personnages illustres vinrent séjourner, tel Charlemagne lors de son couronnement (800).

Au XIIème siècle, Célestin II, puis Innocent III la firent rénover. La construction du Palais du Vatican débuta sous le pontificat de Nicolas V durant la première moitié du XVème siècle.

 

Le 20 septembre 1870, après l'évacuation des troupes françaises, Rome est conquise par les troupes piémontaises et rattachée au Royaume d'Italie.

Le Pape Pie IX qui résidait au palais du Quirinal planté sur une des collines sous laquelle passe un tunnel routier (devenu depuis, la résidence officielle des rois d'Italie, puis du président de la République italienne), se réfugie alors au Palais du Vatican.

Son refus de l'annexion entraîne une dimension politique et diplomatique au conflit causé par l'État italien (c'est le début de la « question romaine »). Et cette controverse dure jusqu'aux accords du Latran en 1929, qui assurent que le gouvernement italien respecte les frontières de l’État qu'il reconnaît alors de facto.

Le Vatican est enserré dans des murailles imposées par l'article 5 des Accords du Latran, entièrement enclavé dans la ville de Rome, capitale de l’État italien, au centre de son territoire.

On avait eu plus tard cette même configuration pour Berlin-Ouest et même Jérusalem, au moins pour partie, même si la ville n’avait pas été un temps la capitale de l’État Hébreu et restait accessible par l’Ouest…

Cette enclave comprend la basilique Saint-Pierre, le Palais apostolique, les Musées du Vatican, des jardins attenants et notamment la place Saint-Pierre qui est largement ouverte sur la ville de Rome et le château San Angelo, au bout de la Via della Conciliazione. Elle a deux parties : l'une, en trapèze inversé s'élargissant vers la basilique, une géométrie qui vise à en rétrécir visuellement sa largeur jugée excessive.

L'immense façade conçue par Carlo Maderno s'étend en effet sur une longueur de 144 m pour 45 m de hauteur.

L'autre, en forme de cirque elliptique, est organisée autour de l'obélisque et l'unité de l'ensemble est assurée par la continuité des portiques à colonnes toscanes disposés en deux branches ouvertes à l'orient.

L’ensemble est majestueux et c’est le plus important édifice religieux du catholicisme, 219 m de long pour 136 m de haut, pour des dimensions intérieures de 188 m de long, pour 154,60 m de large pour 119 m de haut.

 

Un ensemble qui étonne Paul par un détail : Les langues officielles de la Cité du Vatican !

On y parle bien sûr et principalement l'italien pour l'État de la Cité du Vatican et les dialogues avec le diocèse de Rome. Mais encore le latin pour l'Église catholique romaine qui est aussi la langue juridique du Vatican.

Et puis un peu le français, pour la diplomatie du Saint-Siège (le Vatican est enregistré comme État francophone auprès des organisations internationales).

Le français, l'anglais et l'espagnol pour le dialogue avec les catholiques du monde entier mais seulement l'allemand et le français pour l'armée du Vatican et ses gardes suisses !

 

La cérémonie de remise des insignes de l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ à Paul de Bréveuil aura lieu en tout début de matinée dans la chapelle Sixtine et ses fabuleuses fresques où se tiennent habituellement les conclaves élisant un nouveau Pape, pas très loin de la « salle de pleurs » et les salles d’apparat, situées en façade de la basilique où se présente pour la première fois à la foule des fidèles un Pape nouvellement élu…

Le tout étant accessible par d’étroits couloirs et un dédale d’escaliers malcommodes.

 

Plus tard, il apparaît à la fenêtre des appartements, où loge, plus bas, la garnison et les personnels, à droite de la place Saint-Pierre. Deuxième fenêtre avant-dernier étage : tous les dimanches à midi, sauf exceptions et déplacements, le Pape s’adresse aux fidèles et aux touristes réunis sur la place en contre-bas ! Un rituel bien rodé, où sont remerciés et filmés les groupes venus du monde entier, spécialement pour saluer le Pape…

La « chambre (ou salle) des pleurs »… On prétend que le nouvel élu qui s’apprête à revêtir la chasuble blanche y pleure toutes les larmes de son corps pour comprendre tout d’un coup le poids de la charge qui lui échoit, devenu évêque de Rome, mais aussi chef spirituel de toute la chrétienté catholique…

On peut comprendre.

Le protocole est réduit mais garde la solennité nécessaire à cette courte cérémonie.

 

Paul est arrivé en costume de ville, son uniforme d’apparat de capitaine de frégate de la marine nationale et son smoking vénitien, à tout hasard, ne sachant trop comment se présenter.

On lui fera enfiler un « habit », queue de pie, noir avant de se rendre dans la chapelle Sixtine où l’attendent déjà un des quatre évêques de Paris déjà rencontré quelques semaines auparavant, le Nonce rencontré à Lyon dans les locaux d’Interpol il y aura bientôt 8 mois, l’un en soutane d’évêque et l’autre portant le pourpre des cardinaux, qu’il salue sans porter à ses lèvres leur anneau pourtant tendu à cet effet.

Le père Pedro est en soutane noire comme le Padre José Gabriel, tout sourire éclatant, qui étreignent Paul pour le moins de façon soutenue, virile et enthousiaste.

Peu protocolaire… Sacrés bonshommes !

Et puis, juste à côté d’eux, le « directeur » de la banque de l’Esprit-Saint à la chevelure blanche qui l’avait recueilli, guidé et « materné » à Lisbonne, en grand uniforme clinquant d’on ne sait quoi, accompagné de la luxurieuse Matilda dans son uniforme de lieutenant de l’Ordre du Christ local ou de la Milice du Christ, détachée du SIV, Paul ne sait pas trop, un fouloir de dentelle noire couvrant ses cheveux sous son tricorne et dont les yeux brillent dans la douce lumière artificielle de cette salle-musée.

Il ne manque que la blonde « Coronel Isabella » au chignon affreux mais aux fantasmes torrides et le capitaine De Sousa pour être presque complet : ils se font excuser par le Banquier Anjo Pisuerga…

« Te voilà, dans quelques instants, notre officier supérieur à tous les deux, » commence-t-elle après l’avoir embrassé sur les joues !

« Félicitations ! » enchaîne le banquier également ravi.

Et la novice Sarah, comment va-t-elle ?

C’est le père Pedro, manifestement remis de son séjour dans l’eau froide de l’Atlantique qui répond qu’elle va bien, mais elle a préféré restée cloîtrée dans son couvent, priant pour le salut de tous.

Une bonne idée, ça…

 

Plein de gardes Suisse dans leur curieux uniforme bigarré d’une autre époque, jaune, bleu et rouge, armés de hallebardes et pour quelques-uns de lunettes de correction visuelle, qui d’un coup sec et à l’unisson se mettent au garde-à-vous en entendant le pas cadencé sur le parquet de la pièce voisine d’une escouade d’escorte derrière la porte qui s’ouvre à cet instant précis.

Le chambellan, quelques autres « soutanes » et enfin le Saint-Père Benoît XVI, voûté et traînant la patte, manifestement fatigué, qui s’avance lentement avec un sourire malicieux aux lèvres qu’illumine son regard resté vif.

Personne ne le sait encore, mais il va annoncer la démission de sa charge le lendemain, alors même qu’elle sera datée de ce jour.

Un homme, usé, rincé par l’âge et les affaires.

 

En huit ans, il a été confronté à plusieurs scandales qui ont ébranlé l’institution.

L’affaire des prêtres accusés d'abus sexuels sur des mineurs au cours des dernières décennies a été la plus grave, d'autant qu'il avait longtemps été chargé au Vatican de la discipline du clergé avant de devenir pape.

L’année précédente il a aussi été confronté au scandale de fuites de documents confidentiels au sein du Vatican. Surnommée « Vatileaks », cette affaire, qui révèle les profondes rivalités au sein de la Curie romaine (le gouvernement du Saint-Siège), et conduira à l’arrestation de son propre majordome, Paolo Gabriele, qu’il a ensuite gracié en décembre.

Selon Mgr Michel Dubost, évêque d'Évry-Corbeil-Essonnes, Benoît XVI a été très affecté par cette affaire. « Cela l’a éprouvé et fatigué. Il a été « trahi » par un proche. ». 

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Mains invisibles : Chapitre XXI.1 : Rome (1/5)

 

Chapitre XXI.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Rome (1/5)

 

Samedi 9 au soir, c’est par le dernier vol que Paul arrive à l’aéroport de Rome pour passer la nuit sur place avant de se rendre à l’aube à la cité vaticane le lendemain, dimanche 10 février.

Il s’agit de rencontrer le Pape Benoît XVI en la chapelle Sixtine avant son ouverture aux touristes.

Rome, la Ville-éternelle et ses 7 collines ! Aventin, Caelius, Capitole, Esquilin, Palatin, Quirinal et Viminal, se situant toutes sur la rive gauche du Tibre qui traverse la ville en direction du Sud et au milieu duquel se trouve l'île Tibérine.

On les remarque peu depuis le trottoir, mais « elles montent » quand on est « à pied » et certaines sévèrement, notamment sur le chemin de la Villa Borghèse depuis la place del Popolo, rive droite.

Rome, c’est la commune la plus peuplée d'Italie et la troisième plus étendue d'Europe après Moscou et Londres, même si son aire urbaine est en revanche moins importante que celles de Milan et de Naples.

Mais les romains n’habitent que peu les quartiers centraux : ils y travaillent, parfois seulement après 7 h 30, faute d'électricité coupée pour les commerces, se bousculent à la gare Termini et jusque sur les quais de leur métro dans de gigantesques cohues qui se dispersent le long des quelques lignes.

 

C’est la ville-berceau de la civilisation occidentale après Athènes, et Rome a une histoire qui s'étend sur plus de deux mille cinq cents ans !

Elle était le centre de l'Empire romain, qui a dominé l'Europe, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient pendant plus de cinq cents ans à partir du Ier siècle avant J.-C. et jusqu'au Vème siècle après J.-C.

La ville antique était entourée par des murailles dont le mur d'Aurélien, une enceinte construite par l'empereur du même nom en 270 pour protéger les quartiers qui s'étaient développés en dehors du mur Servien.

Le vieux centre demeure une des cités historiques les plus grandes du monde, il est divisé en 22 Rioni et comprend un foisonnement d’environ 300 hôtels, plus de 2.000 palais, 300 églises, 200 fontaines monumentales en style renaissance et baroque dont celle de Trévise toujours prise d’assaut par les touristes et les vendeurs à la sauvette, plusieurs sites archéologiques fastueux, huit parcs, les principaux monuments de la ville, les institutions gouvernementales et des milliers de magasins, bureaux, bars et restaurants et quelques places superbes.

La Place de Venise, où le monumental palais Victor Emmanuel II, palais d’où Mussolini s’adressait en mégalomaniaque à la foule, barre l’accès et la vue sur les ruines du Forum et ses restes de temples antiques, ses arcs de triomphe d’empereurs décédés il y a fort longtemps, et jusqu’au reste du monumental Colisée.

 

Le reste de la ville est divisé en quartiers urbains qui contiennent la majorité des immeubles modernes. Le tout est entouré par le Grande Raccordo Anulare (G.R.A), l'autoroute périphérique romaine.

Au-delà se développent de nouveaux quartiers regroupant les secteurs tertiaires, et les nouveaux quartiers résidentiels débordant largement le périphérique (Torrenova, Acilia), et eux-mêmes ceinturés par le périphérique de l'autoroute A1 Milan-Naples.

En raison de son histoire très ancienne, Rome est une ville très riche en monuments, musées et points de vue : elle attire depuis le Moyen Âge des milliers de voyageurs et de pèlerins. Et dès le XVIIème siècle, lors de l'inauguration du « Grand Tour » par les anglais, elle est une des destinations préférées de jeunes nobles européens venus parfaire leur éducation au contact des beautés antiques.

Dans la deuxième moitié du siècle des Lumières, cet afflux d'étrangers culmine, et s'enrichit de nombreux hommes de sciences désireux d'enquêter – dans un esprit encyclopédique – sur les savoirs rassemblés au fil des siècles dans les bibliothèques et les archives de la ville.

 

Une « ville-musée » en plein air, qui a su conserver de nombreux monuments antiques, dont l’immense Colisée est l'un des plus célèbres, mais également le Palatinat, les restes des termes démesurés où les antiques prenaient leurs aises.

Dans cet amphithéâtre qui pouvait accueillir jusqu'à 60.000 personnes avaient lieu, entre autres, des combats de gladiateurs et d’animaux. Édifié entre 70 et 80 de notre ère, c'est l'œuvre des empereurs Vespasien et Titus. Il est perpétuellement en restauration et de plus, les travaux du métro en gênent l’accès.

 

Autre exemple de monumentalité, l’incroyable Circus Maximus, qui a connu son apogée au IIIèmesiècle : il mesurait alors 600 mètres de long pour 200 mètres dans sa plus grande largeur, et près de 250.000 spectateurs, un quart de million, plus de trois fois le stade de France, pouvaient assister à ses courses de chevaux !

Le quartier du Forum romain et du Colisée, c’est le cœur de la ville antique, dominé, entre autres, par l'arc de Constantin, érigé en 315 pour commémorer la victoire de l’Empereur Constantin sur Maxence, l'arc de Titus, l'arc de Septime Sévère.

Les Forums impériaux, le Capitole et les musées capitolins, le Panthéon, les thermes de Dioclétien et de Caracalla et les onze Aqueducs de Rome, les catacombes sont autant d'autres monuments mondialement célèbres.

Le Forum romain était, au temps de l'Antiquité, une grande place où les Romains se rassemblaient pour discuter d'affaires. C'était là que siégeait la Curie (Sénat). Cette place était le centre religieux et économique de l'Empire romain.

En effet, s’y élevaient de nombreux temples, dont le temple de Jupiter, le temple de Juno Moneta, où le trésor de Rome était conservé, le temple de Vesta, contenant le feu sacré, bref, l'ensemble des symboles de la culture romaine antique.

Au Moyen Âge, les vestiges se sont enfouis sous la terre. Cependant certaines pierres furent réutilisées pour la construction de monuments et d'édifices. Aujourd'hui, le Forum n’est composé que de ruines et se divise même en deux parties, traversé par une large avenue bordée des statuts de beaucoup d’empereur, où circulent désormais les voitures et de nombreux bus.

 

Et puis Rome a été un centre majeur de la Renaissance, qui a profondément marqué la ville. Parmi les nombreux monuments construits à cette époque, on peut citer la Place du Capitole de Michel-Ange, au sommet du Capitole, qui comprend le Palazzo Senatorio, siège du gouvernement de la cité.

L'époque est également marquée par la construction de grandes demeures par les familles aristocratiques près du Quirinal, et de palais comme le Palazzo Venezia, le Palais Farnèse, le Palazzo Barberini, le Palazzo Chigi (siège actuel du gouvernement italien), le Palazzo Spada et la Villa Farnesina.

Rome doit au XVIIème siècle ses grandes places, souvent ornées d'obélisques délirantes, dont la plus représentative et la plus célèbre est la Piazza Navona, présentée comme la plus belle du monde, avec ses trois fontaines.

L'art baroque est aussi représenté par la Fontaine de Trevi de Niccolò Salvi.

Cette effervescence artistique répond aux souhaits des papes qui font appel aux artistes les plus talentueux d'Italie pour décorer la ville, avec un point d'orgue lors de la Haute Renaissance.

Mais pas seulement : le monument à Victor-Emmanuel II, aussi connu sous les noms de « Autel de la Patrie » et surnommé dans les années 1970 la « Machine à écrire » par certains Romains, est le bâtiment néo-classique le plus connu de la ville.

Le Palais de Justice, conçu par Guglielmo Calderini, situé sur la place Cavour, est un exemple d'éclectisme. Il est surnommé péjorativement Palazzaccio (« vilain palais ») par les Romains.

L'architecture fasciste apparaît également et surtout dans le quartier de l'EUR, bâti dans la deuxième moitié des années 1930. L'Esposizione Universale di Roma (Exposition universelle de Rome), qui devait s'y tenir en 1942 a donné son nom au quartier, mais elle fut annulée en raison de la Seconde Guerre mondiale. Il reste à ce jour un des principaux témoignages de l'architecture fasciste inspirée par le néo-classicisme.

 

Il faut dire que dans ce foisonnement bigarré d’époques diverses, le centre-ville notamment a fait l'objet de rénovations profondes à l'occasion du Jubilé de l'an 2000 et on a vu les palais ocres retrouver leurs couleurs pastel d'origine lors de ces campagnes de rénovation.

Pour l'occasion, les grandes artères ont été rendues piétonnes à l'exemple du célèbre Corso qui traverse la ville du nord au sud et relie la Piazza del Popolo à la Via Nazionale.

Rome compte plusieurs ponts et de nombreuses fontaines célèbres, comme celles monumentales de Trévi, de Barcaccia et des Quatre-Fleuves mais aussi la charmante fontaine des Tortues dans le quartier du Ghetto sont parmi les plus célèbres.

Quant aux musées, si nombreux et si richement dotés, on peut compter sur le Musée national romain, le Musée de la civilisation romaine, le Musée national étrusque de la villa Giulia, les Musées du Capitole, la Galerie Borghèse, le musée du Château Saint-Ange, la Galerie nationale d'art moderne, le MAXXI – Musée national des arts du XXIème siècle, le Musée d'art contemporain (MACRo) et surtout les célèbres Musées du Vatican, visités par des millions de visiteurs chaque année, logées en longues enfilades de salles sur plus de 120 mètres de longueur et sur plusieurs niveaux.

Parce Rome occupe une place capitale dans le christianisme et abrite le siège de l'Église catholique romaine et la Cité du Vatican, un État souverain dont le chef est le pape.

 

Finalement, pense Paul, il y a quatre villes où il aurait pu aimer vivre : Paris, naturellement puisqu’il y vit habituellement, la ville typique Haussmannienne du second empire autour de son « vieux-paris » presque médiéval et ses quartiers de la « belle époque » jouxtant les premiers.

New-York, la ville fantasque et verticale à Manhattan, ses nombreux « villages », ses populations regroupées bigarrées qui en font une ville-monde à nulle autre pareille où en quelques minutes de marche-à-pied, on peut changer de continent.

Venise, la « ville sur l’eau », la splendeur de ses palais Renaissance et son côté archaïque moyenâgeux si extraordinaire.

Rome, la ville antique où toutes les époques ont laissé leurs traces jusque dans les rues et sur les façades !

Quatre villes parmi les plus chères au monde…

Peut-être en découvrira-t-il d’autres, plus tard.

Mais là c’est sûr, dans chacune d’elles, on s’y sent bien à vivre… 

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Guerre du Golfe 1991 : réponse de Martine AUBRY

 

Rien de nouveau : allez voir le ministre de la Défense !...

 

Une réponse a été apportée au courrier envoyé par Vincent FILIMOEHALA à Martine AUBRY au sujet de la prime de guerre prévue lors de « l’Opération Tempête du Désert ».

Cette lettre est disponible à l’adresse suivant :

http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/lettre-%C3%A0-martine-aubry/

 

Voici la réponse :

 

AUBRY Martine réponse Vincent0001

 

 


Mains invisibles : Chapitre XX.3 : Comité Libecciu (3/3)

 

Chapitre XX.3

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Comité Libecciu (3/3)

 

Dès qu’il en a un peu le temps, Paul tente de joindre Blaucher, celui qui l’a aidé à comprendre un peu dans quel monde de la finance tout le monde vit sans le savoir, l’année passée.

D’après son compte « fesse-book », il est à Doha.

Blaucher, c’est le banquier reconverti dans la vente de yacht de luxe après avoir couvert de sa signature les virements des commissions et rétro-commissions sur les ventes de frégates furtives à Taïwan en qualité de directeur de l’agence locale de la banque bien française qui a fait les mouvements.

Même qu’il a témoigné devant la commission d’enquête parlementaire dirigée à l’époque par les actuels ministres, turbulent et contre-productif du redressement productif aux résultats si brillants pour l’un, et au « ministre philosophe » de l’éducation en train de détricoter les emplois du temps des collégiens, afin de mieux ne pas leur apprendre à écrire, lire et compter, pour l’autre.

Tous les deux formant une belle paire de trublions qui exaspèrent toutes les familles ouvrières et bourgeoises du pays, puissamment assistés par la garde des sceaux et ses diverses réformes inquiétantes sur le droit de la famille, la procédure pénale et le mariage pour tous qui font monter en puissance un « front du refus » jusque dans les rues des grandes villes : une belle équipe !

 

C’est que c’est l’époque de la « Manif pour tous », qui met en transe la Nathalie quand ses ordinateurs tournent tout seul et son mentor d’amiral, obnubilés qu’ils sont par les écoutes « des services » qui identifient bon nombre de militaires d’active parmi les civils qui s’agitent toujours plus fort contre le « mariage pour tous » !

Quelle idée aussi ! Tenir cette promesse électorale-là en premier, et en oubliant toutes les autres quand même plus urgentes pour le pays, ce serait presque de l’autisme-appliqué du point de vue de Paul !

En tout cas, une raison de plus pour qu’il ne s’occupe absolument pas de politique, tellement ça reste un exercice débile à ses yeux.

En bref, ils ont l’air si pressés d’aboutir, qu’ils donnent eux-mêmes l’impression que leur temps est décidément compté.

Pendant ce temps-là, l’économie crée toujours plus de chômeurs, les dépôts de bilan accélèrent et encombrent les greffes des tribunaux de commerce et voilà que dès la fin du premier trimestre, les paiements et budgets se font désirer.

Il y en a même qui causent déjà d’un second « grand emprunt » de 12 milliards à monter rapidement…

Alors que Paul ne les a alors pas encore « sous contrôle » à ce moment-là.

 

Quitte à devenir banquier comme le suggère « junior n° 4 », autant avoir quelques éclaircissements utiles.

Hélas, Joël Blaucher décédera avant de rentrer au pays.

Tout ce que Paul en a compris, c’est qu’il vaudrait mieux pour lui qu’il dispose de quelques fausses identités cachées et de plusieurs banques sur tous les continents sur lesquelles « faire tourner » l’argent.

« Si vous devez rapatrier « sauvagement » des fonds dormants, il faut le faire avec le soleil, de façon à ce que les écritures ne soient plus compensables à l’envers, la nuit, les agences de compensation étant fermées. Et laisser un petit solde positif sur les comptes pillés pour ne pas annuler les opérations pour défaut de provision. »

Et il explique :

« Si Duchemin vole le compte de Duschnock en empruntant son identité, avec à la fois les bons numéros de compte complet, la clé de sécurité comprise, et surtout leur code secret de confirmation électronique de toutes les transactions, c’est en fin d’après-midi avant la fermeture de la compensation.

Sur une banque qui est déjà fermée à ce moment-là… donc en Asie.

Je peux vous l’ouvrir à Hong-Kong ou Taipeh où j’ai gardé des contacts.

Et sur un compte devise ouvert au nom de Trucmuche, avec un libellé de facture émise sur Duschnock, par exemple et payé sous forme de virement.

Le lendemain, alors qu’en Europe on dort encore, au lever du soleil chez Trucmuche, vous virez les mêmes soldes sur un compte ouvert au nom de Ducon-la-bite-à-l’air ouvert à Doha ou à Koweït-city.

À midi, ou plus tôt avant l’ouverture des guichets en Europe, ces comptes sont fermés pour se retrouver aux Bermudes sur une autre banque sur des comptes ouverts au nom de Duconno, toujours avec factures et tout l’attirail pour en justifier chez la banque du tireur. Et d’autres encore où on passe alors à la journée suivante pour revenir sur Hong-Kong ou Tokyo au nom de Duschmol et ainsi de suite jusqu’à arriver à destination, en Europe je suppose, sur une banque opaque où Durang sera le destinataire et bénéficiaire final.

Donc, si c’est l’Europe, j’en connais plein aux îles anglo-normandes, au Luxembourg, ou mieux, au Vatican. »

Tiens donc, au Vatican, pourquoi pas, puisqu’il doit s’y rendre en février !

Car d’après lui, il vaut mieux éviter le franc suisse, donc aussi le Lichtenstein, des places suspectes comme Monaco, qui n’a d’ailleurs pas de bourse, ou San Marin.

Et puis faire attention de ne pas travailler sur le dollar, mais en euro ou en yen, les américains pouvant bloquer n’importe quand et à peu près n’importe où toute somme libellée dans leur monnaie.

Un avertissement que Paul avait déjà entendu à Venise.

 

Et si c’est une banque à soi ?

« C’est encore plus facile, mais Durang ne peut plus être un inconnu, j’entends physiquement : il a pignon sur rue et il faudra qu’il se présente en personne à un moment ou à un autre aux autorités locales.

D’où l’impératif d’une vraie fausse identité… »

Après tout, il en a déjà plusieurs, fournies à l’époque par « Riri », pour lui-même et ses deux « exilées » de Corée.

« L’objectif est de faire tourner l’argent avec le soleil, empêchant les banquiers tirés et floués de remonter les écritures et de les contre-passer, ce que d’ailleurs les crédit-documentaires sous forme de facture devraient empêcher.

Attention aux dates de valeur si les opérations ne sont pas préparées, puisque les comptes intermédiaires sont fermés entre-temps. Les dates de valeur, c’est le temps pour qu’un banquier réagisse. 24 heures en semaine, trop court à l’occasion d’un week-end prolongé où une des banques est fermée et pas l’autre.

Le mieux, c’est donc de « travailler » une veille de week-end prolongé. Et il y a notamment trois dates à retenir avant juin… Et d’autres plus tard.

Où les banques des pays chrétiens sont fermées, mais pas celles des pays musulmans ou asiatiques, sauf pour Hong-Kong dont il faut prévoir que la banque de compensation peut suivre le calendrier occidental.

Les chrétiennes ne peuvent donc pas faire d’opération, en revanche, les autres peuvent suivre et déplacer l’argent ailleurs.

Cette année vendredi Saint tombe le 29 mars et laisse le lundi 1er avril pour faire le ménage dans les banques arabes ou chinoises avant la reprise des banquiers occidentaux le mardi 2.

Seconde possibilité, c’est le mardi 7 mai, suivis de deux jours fériés, le 8 pour la victoire de 1945 célébrée le 9 à Moscou, et le jeudi 9 pour l’Ascension et donc un nettoyage des comptes intermédiaires avant le vendredi 10, parce que ce jour-là, les compensations vont tourner.

Et enfin, le vendredi 17 mai pour le week-end de la pentecôte, suivi de son lundi férié en « christianie ». »

Astucieux.

 

De préférence, il faudrait faire ces opérations sur devises exotiques répète-t-il. « Pas question de faire en US dollars, les américains pistent tous leurs dollars comme si il y avait une puce électronique dessus. Je déconseille la Livre, les anglais sont très susceptibles. Le Bitcoin a un marché trop étroit et attire l’attention des polices internationales, puisque c’est une monnaie utilisée par les trafiquants de drogue et autres mafias.

Reste l’Euro et le Yuan chinois. La première parce que j’imagine que ça va être votre devise d’arrivée et de travail, la dernière parce que le marché de Hong-Kong en regorge et que les autorités monétaires chinoises font tout pour maintenir leur monnaie à cours constant et sous-évaluée. Donc sans risque de change.

Mais il va vous falloir des complicités sur place que je peux renouer… »

Complicité, veut dire coût supplémentaire… Et le Yen ?

« C’est possible. Mais il peut jouer du yo-yo si les montants dépassent l’unité. »

Et quand Blaucher parle « d’unité », il s’agit du million de dollars. Or, là, il n’a pas à savoir que ça va porter sur plus d’une dizaine de milliers d’unités.

« Et les autres marchés à terme ? »

Possible, mais il faut disposer d’une salle de marché et savoir s’en servir…

Et pourquoi pas apprendre, après tout ?

Lui ou Lady Joan pourrait lui servir de coach, l’IOR où « numéro 4 » pourrait lui offrir une banque équipée, va-t-on savoir ?

Il faut qu’il avance.

Sauf que Joël devient soudain silencieux pour être décédé.

Dommage, il aurait eu l’occasion de « se refaire » et de mettre un peu plus le boxon sur les marchés comme il en rêvait depuis sa propre éviction ! 

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Mains invisibles : Chapitre XX.2 : Comité Libecciu (2/3)

 

Chapitre XX.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Comité Libecciu (2/3)

 

Quant à la marine, elle engagera le BPC Dixmude. Mais également des avions de patrouille maritime Atlantique 2 seront utilisés pour les missions d’observation et de renseignement. Le 18 janvier, le nombre d'Atlantique 2 stationnés à Dakar est porté à cinq, au lieu d'un en condition normale.

L’Atlantique 2 est en fait la clé de voûte de l’opération Serval. « Ces « sentinelles du ciel » peuvent opérer durant 14 heures, un avantage considérable pour « durer » et offrir une permanence sur zone.

Ils disposent en outre d’importants moyens de détection : radar, système de détection électro-optique permettant d’obtenir des images de jour comme de nuit, moyens d’écoute, transmission de données…

Sans oublier des postes d’observation aménagés dans la carlingue, d’où des guetteurs peuvent observer le terrain survolé. Ils disposent d’un véritable équipage, constitué d’une vingtaine de marins, dont des spécialistes de la détection. D’où leur surnom de « frégates volantes » puisqu’à l’instar d’un bâtiment, cet équipage offre une capacité de réflexion, d’analyse et de compréhension de l’environnement, qu’il peut partager avec l’état-major et les autres moyens engagés. Une valeur ajoutée que ne peut par exemple pas offrir un drone aérien. ».

Pouvant emporter quatre bombes guidées laser GBU-12 de 250 kg, guidées depuis le sol ou à l'aide du pod de désignation d'un avion de chasse, les ATL2 participent également aux frappes aériennes conduites au nord-Mali par l'armée de l'air.

 

Le 22 janvier 2013, escorté par l'aviso Lieutenant de vaisseau Le Hénaff, le bâtiment de projection et de commandement Dixmude quittera le port militaire de Toulon avec 1.820 tonnes de matériel militaire dont 50 tonnes de munitions et environ 140 véhicules de tout type tels que des VBCI, des chars AMX-10 RC ou des Renault GBC 180, ferroutés depuis le nœud logistique du 4ème RMAT de Miramas. Le BPC arrivera au port de Dakar le 28 janvier 2013 et y débarque son fret dont des dizaines de véhicules ainsi qu'un second GTIA, armé par le 92ème d’Infanterie et le 1er RIMa. La colonne de matériels quitte Dakar le 1er février 2013 et atteint Bamako trois jours plus tard, après un long périple routier via Kayes, avant de poursuivre le 5 février 2013 vers Gao.

 

Le bâtiment civil MN Eider affrété pour l'opération quittera Toulon le 28 janvier avec l'ensemble des matériels de la 1ère brigade logistique, soit 2.700 tonnes de chargement, dont environ 250 véhicules. Il transporte de nombreux camions et quelques blindés de combat (VAB, VBCI) destinés à compléter les unités déjà projetées, ainsi que des dizaines de VBL, de PVP et de Peugeot P4. Il arrivera à Dakar le 3 février. Par ailleurs, entre le 18 et le 22 février, ce bâtiment effectuera une deuxième rotation vers Dakar pour y délivrer du fret à destination des forces déployées dans l’opération Serval où il est escorté par le PM L'Her.

 

À côté le « commando Libecciu », faisant référence à un vent de sud-ouest marin soufflant parfois sur la Corse, fait figure de lilliputien.

Un amiral à la retraite, un officier supérieur de réserve et une lieutenante d’active et « détachée ».

Miss Nathalie…

Une rousse, style rouge, mais alors rouge du cheveu, version piment d’Espelette, à tâches de rousseurs multiples craignant le soleil, yeux verts incandescents, d’allure assez virile et un peu courte sur pattes qui se présente au garde-à-vous devant Paul dans ses locaux du Kremlin-Bicêtre quand il a eu l’occasion d’y passer à la mi-janvier pour encourager Florence dans ses dossiers, au dernier étage.

Elle s’occupe alors de Eurydice, mais aussi de transformer la maison du grand-père en Normandie en un petit-hôtel de luxe…

Des frais, des frais, des frais…

 

Normalement, il aurait dû accueillir Nathalie avant, mais avec son emploi du temps de ministre à arrêter les comptes de la MAPEA et remobiliser le service R&D de la boutique sur les projets d’enduit haute-technologie, c’est l’amiral Morthe de l’Argentière qui lui a fait les honneurs des locaux accompagnés de Barbara, la secrétaire-générale des lieux…

Des intimes qui se tutoient, en dira Barbara, la « patronne ».

La rencontre de deux univers : les « petits-gars » des flacons qui finissent la saison, Jean-Charles qui passe par là supputant pouvoir se rendre utile en attendant les notifications de redressements de Denis Lespoix qui ne viendront jamais et Paul qui est toujours absent.

Quant à son tour elle se présente, toute seule, rigide dans une tenue de combat pour le moins pas très sexy, elle commence de la façon suivante :

« Je préfère vous prévenir tout de suite mon commandant : je baise pas, je suce pas et j’embrasse même pas ! Ne vous faites donc aucun plan ! »

Est-ce qu’elle fume et boit au moins ?

Et puis vu le petit-boudin aux allures martiales… peu de chance que ça puisse lui arriver !

Pas moche au point d’être imbaisable, mais quand même : il a mieux à la maison et même sous le même toit, au dernier étage du bâtiment.

Ce qui impressionne le plus Paul, c’est de découvrir ainsi la maîtresse de l’amiral : il avait pensé qu’il avait meilleur goût que ça, vue la classe de la mère de ses gamins…

« Vous savez lire et compter au moins ? »

Oui.

« Ce sera suffisant pour ce qu’on attend de vous. »

Lui avait-on expliqué sa mission ?

Oui. Elle a même commencé. Et de décrire ce qu’elle fait.

 

Elle a pris en main une série de grosses machines électroniques habituellement dénommées « ordinateur » qui, d’un côté reprennent et fragmentent les fichiers des DVD d’Almont.

Son objectif est de transformer les formats PDF en format D.Base. Sur une autre, elle fait la même chose avec ceux de Gabrielle.

« Vous iriez plus vite en format Excel. D’autant qu’il faudra ensuite faire des tris et des fonctions « ctrl+f »… » (Recherche)

Ah bon ?

« C’est la même manip quand on a chopé le bon format de translation. Passons. Vous savez à quoi ils vont servir ? »

Non, et c’est même un boulot assez stupide, jusque-là.

« Oui, j’en conviens, mais qui ne doit être fait que par une personne de totale confiance. Et ce n’est pas moi qui vous ai choisi comme telle… »

Ambiance.

« Votre chef opérationnel vous expliquera. S’est-il installé ? »

Oui, mais il n’est pas là aujourd’hui.

 

En fait, l’amiral a récupéré quantité de matériel informatique et d’écoute et c’est la deuxième mission de la « miss-Nath » : intercepter et surveiller des communications radios entre divers sites. « Mais il doit y avoir aussi des écoutes illégales de téléphone et d’internet… » s’inquiète-t-elle.

Paul coupe-court : « Tout le monde fait ça ! Et de toute façon, il s’agit d’une mission au bénéfice de l’État et du gouvernement. C’est illégal dans la mesure où un juge devrait nous y autoriser et si ça vous gêne, je peux en « mouiller » un. Mais sachez que si ces informations fuitent, vous le mettriez en danger de mort immédiate autant que vous et nous tous.

Alors, si on pouvait éviter de risquer la peau d’un fonctionnaire assermenté, je n’y vois pas d’inconvénient… » bluffe-t-il.

 

Puis il lui explique : « Votre tâche aussi stupide qu’elle peut vous paraître, Nathalie, reste essentielle. Une fois que vous aurez fragmenté les fichiers mis à votre disposition, il s’agira pour vous de croiser des dates d’encaissement de dividendes versés.

On a les montants et les numéros de comptes de départ. Aux machines et à vous de retrouver les comptes d’arrivée. Ensuite, vous identifierez les établissements bancaires visés, puis les identités des personnes concernées, nom, prénom, adresse, lieu et date de naissance.

Ne vous affolez pas, il n’y a que 12.000 comptes à repérer dans je ne sais pas combien d’établissements bancaires et qui aboutissent sur des faux noms : pas plus de 9.288 m’a-t-on affirmé.

Dans une troisième étape, il faudra repérer les mouvements sur ces comptes-là, débits et crédits depuis leurs origines.

L’objectif c’est de reconstituer leurs soldes et mouvements au jour le jour et jusqu’à la fin 2009 et de détecter d’où viennent les ordres de mouvement.

Avec un sous-objectif qui sera de détecter quels sont les personnages, sans doute des mandatés, des fondés de pouvoir, et quels codes ils utilisent.

Mais ça, je ne suis pas sûr que vous puissiez y parvenir.

Est-ce clair ? »

Non pas du tout.

« Pas grave, faites ce que vous dit de faire l’amiral Morthe de l’Argentière. Et si vous avez besoin de matériel ou d’une cafetière pour votre confort, demandez-le-lui. »

Bien chef !

« Rompez et au boulot ! »

Une dead-line, peut-être ?

« On va dire avant-hier soir. Mais vous allez me dire que l’impossible est déjà fait, quant aux miracles, vous avez besoin d’un délai ! »

La fille n’a aucun humour : la remarque lui passe à des années-lumière au-dessus de sa touffe d’Espelette…

Dire que l’amiral fait ses « cinq à sept » avec une gamine qui ne casse rien, pourrait même être la sienne et qui n’est d’un naturel même pas drôle…

Elle doit savoir faire des trucs que son épouse ne sait plus faire, pas possible autrement !

C’est peut-être en attendant mieux, de ce qu’en pense Paul en se souvenant de la tirade de l’amirale sur les supposées « aventurettes » dont elle savait soi-disant tout, lors de son séjour entre ses murs gersois du mois d’août dernier… 

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Guerre du Golfe 1991 : question de Patrick HETZEL, député, au ministre de la Défense

 

La pression continue à monter !...

 

A la suite des courriers envoyés, le 24 août dernier, à plusieurs députés au sujet de la disparition des « milliards de la Division Daguet », plusieurs députés ont posé une question au gouvernement.

Vous trouverez ci-dessous, la lettre que m’a envoyée Patrick HETZEL, député du Bas-Rhin, ainsi que la question qu’il a posée au ministre de la Défense.

Elle rejoint celle déjà posée par Nicolas DUPONT-AIGNAN, député de l’Essonne.

Bonne lecture !...

Jean-Charles DUBOC

 

 

Le 7 septembre 2015

 

Patrick HETZEL

Député du Bas-Rhin

 

 Cher Monsieur,

 

Vous avez bien voulu m’adresser un courrier portant sur les indemnités de la guerre du Golfe 1991. J’en ai pris connaissance avec une particulière attention.

Vous m’informez des révélations du New York Times sur le montant d’indemnités versées par les pays du Golfe.

Sensible à vos préoccupations, j’ai adressé une question écrite au Ministre de la Défense afin de lui demander si la France a touché ces financements.

Je ne manquerai pas de vous faire part de la réponse qui me sera faite par Monsieur LE DRIAN.

Restant à votre disposition, je vous prie de croire Monsieur, à l’expression de ma considération distinguée.

Bien à vous.

Patrick HETZEL

 

 

QUESTION ÉCRITE

 

M. Patrick HETZEL attire l’attention du Ministre de la Défense sur les indemnités de la guerre du Golfe 1991. Le New York Times du 8 septembre 1992 révèle que les banques du Koweït, des Émirats arabes Unis et d’Arabie Saoudite ont viré directement 84 milliard de dollars aux pays de la coalition. Il souhaite savoir si la France a touché ces financements.

 

New York Times

 

UNSOR
 

 


Mains invisibles : Chapitre XX.1 : Comité Libecciu (1/3)

 

Chapitre XX.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Comité Libecciu (1/3)

 

L’opération Serval démarre enfin 11 janvier 2013, à la suite de la mise en œuvre de la résolution 2085 du 20 décembre 2012 du Conseil de sécurité des Nations unies et Paul met en place le commando « Libecciu ».

En fait « Commission spéciale de sécurité Libecciu », ou « CSSL », voire « Comité Libecciu »…

 

Si le « serval » désigne un félin d’Afrique, c’est en définitive la riposte à un conflit armé malien qui date du 17 janvier 2012 opposant dans le nord du Mali l'armée malienne aux rebelles Touaregs du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et au mouvement salafiste Ansar Dine, alliés à d'autres mouvements islamistes.

Le MNLA revendique l'auto-détermination et l'indépendance de l'Azawad qui correspond aux trois régions maliennes de Kidal, Tombouctou et Gao.

Le gouvernement malien refuse ces revendications, défendant l'intégrité du territoire malien. Et le mouvement Ansar Dine de l'ancien combattant touareg Iyad ag Ghali défend, lui, l'instauration d'une république islamique avec l'application de la charia.

Des combats qui s'inscrivent dans une série de conflits généralement appelés « conflits Touaregs », ou « rébellion touareg », bien que le MNLA démente tout caractère ethnique. Il engendre des conséquences néfastes pour les populations de ces régions dont une partie se réfugie dans les pays voisins (Mauritanie, Algérie, Niger et Burkina Faso), avec d'autres conséquences pour les habitants déjà confrontés à des difficultés alimentaires.

La branche sahélienne d'Al-Qaïda AQMI joue également un rôle important dans cette dernière insurrection malienne. Leurs intérêts convergents amènent Ansar Dine à rencontrer ses principaux dirigeants en mai 2012 à Tombouctou. Cette alliance stratégique entre groupes islamistes exclut les rebelles Touaregs et octroie aux djihadistes le contrôle des principales villes de l'Azawad, où la loi islamique est instaurée.

 

Or, depuis le 15 novembre 2012 où Francis Landau, président français reçoit le président Nigérien à l'Élysée pour discuter d'une intervention française et de la protection des exploitations française des mines d'uranium, au Niger, à la frontière avec le Mali, il est clair que le conflit va s’internationaliser.

Une bonne façon aussi de calmer les esprits les plus réactionnaires, face aux lois sur le « mariage pour tous » et demain, mais la Présidence y renoncera un temps, la loi nouvelle sur la famille promise dans son programme électorale, où la GPA, l’adoption pour tous voire le clonage thérapeutique et l’euthanasie active, pourraient être encadrés par de nouveaux textes à débattre.

 

Les premières troupes françaises à intervenir sont d’ailleurs celles des forces spéciales du COS pré-positionnées au Sahel dans le cadre du dispositif Sabre qui se déploient dans le secteur de l'aéroport de Mopti-Sévaré soit plus de 200 commandos, appartenant aux trois armées.

Mais on compte aussi un détachement du Commando parachutiste de l'air n° 10, spécialisé dans la saisie de plate-forme aéroportuaire, les avions de transport tactique de l'escadron de transport 3/61 Poitou débarquant hommes et matériels des troupes franco-africaines. Les forces spéciales sont rapidement renforcées par la projection à Bamako par avions C-130 Hercules et C-160 Transall de 200 militaires du 21ème RIMa prélevés sur le dispositif Épervier, basé au Tchad ainsi que d’un peloton de légionnaires du 1er REC d’Orange.

La montée en puissance des effectifs de l'armée de terre se poursuit avec le déploiement d'une compagnie du 2ème RIMa, stationné à Auvours, qui rejoint Bamako au cours du week-end du 12 au 13 janvier.

Parallèlement, un renforcement des moyens aéromobiles de l'ALAT est décidé avec l'acheminement à partir du 14 janvier 2013 d'hélicoptères d'attaque Tigre HAP, offrant des capacités de protection supérieures aux Gazelle mises en œuvre par le COS. Les moyens terrestres se voient également renforcés par l’acheminement en partie assuré par des avions C-17 Globemaster III mis à disposition par la Royal Air Force d'engins de type véhicule de l'avant blindé (VAB) et de chars légers de type ERC-90 Sagaie et AMX-10 RC, en provenance du Tchad et de France.

 

Une soixantaine de véhicules blindés prélevés sur le dispositif Licorne déployé en Côte d'Ivoire est acheminée à l'aéroport de Bamako par voie terrestre dans la nuit du 14 au 15 janvier afin de renforcer les moyens français luttant contre les forces djihadistes. Ces engins, notamment des blindés légers de type ERC-90 Sagaie, VBL et VAB, sont dans un premier temps cantonnés dans la capitale malienne avant d'être engagés dans les combats qui opposent l'armée malienne, appuyée par des soldats des forces spéciales et l'aviation française, aux islamistes armés.

Les renforts humains associés se composent d'un sous groupement tactique interarmées (SGTIA) de 200 militaires armés par les 3ème RPIMa, 1er RHP et 17ème RGP, détachés en Côte d'Ivoire.

Ces effectifs au sol sont portés à 1.400 hommes le 17 janvier 2013 puis 1.800 hommes le 18 janvier 2013, selon le ministère de la Défense, faisant de l'opération Serval la première opération extérieure de l'armée française du point de vue des effectifs engagés, devant son engagement en Afghanistan.

Les forces françaises, qui reprennent Diabaly le 21 janvier 2013, sont notamment composées par des marsouins du 21ème RIMa. Le même jour, l’opération Serval mobilise 3.150 militaires français, dont 2.150 sur le territoire malien.

Les éléments du groupement tactique interarmes (GTIA) mené par le 21ème RIMa, partis de Bamako le 25 janvier 2013, prennent le contrôle de l'aéroport international de Tombouctou ainsi que des accès de la ville le 27 janvier 2013.

Ceux-ci sont précédés par le parachutage à 23 h 30 UTC sur Tombouctou d'une compagnie du 2èmeREP par trois Transall et deux Hercules partis d'Abidjan pour 4 h 30 de vol. Cette opération aéroportée, préparée dans le plus grand secret, est la première réalisée par les forces parachutistes conventionnelles de l'armée de terre française depuis 2008 et constitue le plus important parachutage de forces combattantes depuis la bataille de Kolwezi en 1978.

Le lendemain, une nouvelle opération aéroportée aboutit au parachutage de sapeurs du 17ème RGP et de leur matériel afin de procéder au dégagement de la piste et ainsi permettre le rétablissement du trafic aérien sur l’aéroport de la ville.

Début avril, les quatre camions CAESAR et les cinq mortiers de 120 mm seront mis en œuvre par le 11ème RAMa et le 68ème RAA.

 

L'armée de l'air déploie à Niamey deux drones Harfang pour des missions de renseignement, de désignation d'objectifs et de visualisation des combats.

Dès le début de l'opération, l'armée de l'air place en alerte ses moyens aériens basés à l'aéroport international de N'Djaména dans le cadre du dispositif Épervier et décide de les renforcer.

Trois Mirage 2000D et un C-135FR du GRV Bretagne qui devaient rentrer en France restent sur place, s'ajoutant au dispositif identique qui venait les relever. Ce sont donc, en plus des deux Mirage F1 CR, six Mirage 2000D, trois C-135FR, un C-130 Hercules et un C-160 Transall qui arment le groupement air.

Le 13 janvier 2013, le ministère de la Défense annonce qu'une opération de bombardement sur les forces d'AQMI à proximité de Gao a été réalisée le même jour par 3 Rafale B et 1 Rafale C partis de la base de Saint-Dizier. Les avions ont survolé l'Espagne et le Maroc au cours d'une mission en vol de 9 h 35.

Le détachement Rafale à N'Djaména comptera, à partir du 14 janvier 2013, six appareils, dont deux biplaces qui effectuent des missions d'interdiction aérienne, d'appui aérien rapproché mais aussi de reconnaissance, à l'aide de la nacelle Reco NG253. Ce dernier est armé par une quinzaine d'équipages en provenance des escadrons de chasse 1/91 Gascogne, 1/7 Provence et 2/30 Normandie-Niemen, constitués chacun d'un pilote et d'un navigateur officier systèmes d'armes (NOSA), qui effectuent une moyenne de quatre sorties par jour. Sur les 100 militaires que compte le détachement Rafale, 80 techniciens mettant en œuvre un lot technique de 90 tonnes assurent le maintien en condition opérationnelle des aéronefs.

Le 15 janvier 2013, les deux Mirage F1 CR de l'escadron de reconnaissance 2/33 Savoie basés à Ndjamena seront transférés sur l’aéroport international de Bamako-Sénou. Ils seront rejoints le 17 janvier 2013 par trois Mirage 2000D et leur groupe de soutien, également en provenance de Ndjamena.

L'Armée de l'air engagera, à compter du 17 janvier, le plot CSAR de l'opération Serval.

Il sera composé de 2 Puma de l'escadron d'hélicoptères 01.067 Pyrénées.

À partir du 16 janvier 2013, l'armée de l'air déploiera à Niamey, la capitale du Niger, deux drones MALE Harfang mis en œuvre par l'escadron de reconnaissance 1/33 Belfort260 afin d'apporter un soutien en matière de renseignement d'origine image (ROIM).

Réalisant sa première mission opérationnelle au-dessus du Mali dès le 18 janvier 2013, et effectuant aussi des missions de désignation d'objectifs, le Harfang battra, au cours de son engagement sur le théâtre malien, son record d'endurance, réalisant un vol de 26 h 10.

Deux Rafale supplémentaires seront déployés le 25 janvier 2013 et immédiatement engagés pour ces frappes, portant à 12 le nombre d'avions de chasse déployés pour les opérations aériennes.

L'armée de l'air stationne au Sénégal un AWACS Boeing E-3F Sentry de la base aérienne 702 Avord. Cet avion radar est déployé au-dessus du Mali afin de coordonner les opérations aériennes françaises, notamment lors des opérations aéroterrestres aboutissant au parachutage du 2ème REP sur Tombouctou.

 

Au bénéfice des forces spéciales ou conventionnelles, l'armée de l'air déploiera sur le territoire malien une centaine d'éléments de ses trois unités de Commandos parachutistes de l'air, soit 20 % de leur effectif total. Le CPA 20 est opérationnel dès le 12 janvier 2013, puis rejoint par les CPA 10 et 30, remplissant un large spectre de missions parmi lesquelles le guidage d'appui aérien rapproché, voire la saisie de plates-formes aéroportuaires. 

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Mains invisibles : Chapitre XIX.5 : Déjeuner sur lagune (5/5)

 

Chapitre XIX.5

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Déjeuner sur lagune (5/5)

 

On lui a déjà parlé d’un certain « Monsieur Robert », banquier français à Londres.

« Il est probable qu’il soit déjà mort. Sans ça vous n’auriez pas pu récupérer les fonds du trust anglais ! » lance Junior n°4.

« Et lui, c’était un des hommes de confiance de la galaxie de votre président Tiersmirant. Souvenez-vous, à l’époque, à Londres, il avait réussi à placer Dactalys à la tête de la banque européenne pour la réunification des deux Allemagnes. Et puis plus tard, il y a eu des morts directement dans l’entourage présidentiel, dont un de ses anciens premiers ministres. »

Et un conseiller de l’ombre, Paul se souvient, le fameux ami de trente-ans, Grosse-œuvre…

« Monsieur Robert est probablement du second ou troisième cercle. Mais s’il a disparu du circuit, il doit en rester des traces. Il doit bien avoir une famille encore quelle que part. Cherchez de ce côté-là si il y a nécessité de l’identifier. »

Mais pas seulement. « On suppose que le fameux banquier des pauvres, y a eu sa part. Il était LE ministre au bon endroit pour voler le brevet de Ferrayé qui a permis le premier détournement, sans doute conseillé par le « théoricien » de la carambouille parti à Londres…

Lui, il a fait des voyages curieux jusqu’en Asie, avec des dollars dans une valise, ce n’est pas possible autrement, dollars qu’on n’a jamais revus en circulation… »

 

Bon, si tout le monde sait tout de tout le monde, en quoi Junior a besoin de Paul ?

« Je vous l’ai dit, vous allez découvrir une flopée de faux-noms pour des vrais comptes. Il y en a des dizaines de milliers de par le monde… »

L’exagération ! Seulement 9.288 faux-noms pour environ 12.000 comptes, en ce qui le concerne…

« … pour être précis, probablement que vous avez raison. Et derrière des vraies personnes corrompues, d’autres non, et toutes vraisemblablement sans le savoir, d’ailleurs… Un vrai piège sur tout le personnel politique de votre pays, dois-je reconnaître !

Et de notre côté de l’atlantique, on aimerait bien faire le même travail pour pouvoir désamorcer le même mécanisme de pseudo-corruption. Mais, sans vouloir vous commander, ça serait assez bien de démarrer en éliminant de la liste potentielle ceux que vous découvrirez en plus de remettre la main sur les 2 milliards manquants. »

Pourquoi pas ?

« Et de comprendre les mécanismes de cette opération… »

Ah ça, c’est une autre paire de manches !

Parce que finalement, il n’y aurait pas eu la seconde escroquerie et sa solution bizarroïde de « sortie » exigée par les koweïtiens, il n’y aurait jamais eu que 7 milliards de dollars volés au Trésor français et Paul n’aurait jamais eu à rapatrier 35 milliards d’euros… Ni encore moins les queues « à venir », ni d’avoir pu mettre à mal l’euro dans la « crise de la dette » publique à son démarrage en 2009, comme « n° 4 » venait de lui expliquer…

Incroyable, vraiment incroyable !

 

Et s’il le faisait, qu’aurait-il comme garantie pour sa sécurité ?

« Si vous êtes banquier, vous êtes juridiquement couvert. Et puis nous, nous vous considérons comme un « intouchable », un « distingué ». Ça veut dire ce que ça veut dire, n’est-ce pas !

Mais si vous avez besoin d’être physiquement rassuré, on peut mobiliser du monde. »

Pour mieux le filocher ? Pas question !

Et son intérêt, dans cette affaire ?

« Ne me dites pas que vous renonciez à participer aux aventures de Paul Allen et sa course vers les étoiles ? »

Non, effectivement.

« Des rapprochements et alliances sont toujours possibles entre gens du même monde. Et vous êtes du nôtre. »

Mais il n’a pas dit non plus qu’il suivrait Allen dans son aventure…

« Il se pourrait qu’il ait plus besoin de vous que vous de lui, j’en conviens. Vous avez une expertise qu’il n’a pas : votre vol historique par les pôles ! »

C’est juste un calcul appliqué…

« Peut-être, peut-être, mais un calcul réussi. Alors réfléchissez-y quand même. De toute façon, même sans contrepartie, retirer le pain de la bouche des receleurs, n’est-ce pas ce qui peut tout simplement vous motiver à bien faire ? Parce que vous, vous êtes comme nous : ce n’est pas amasser de l’argent en quantité qui vous motive. Mais bien plus ce qu’on en fait pour le progrès de l’humanité. »

Il n’a pas tort.

« Là, Monsieur de Bréveuil, je fais confiance aux « mains invisibles ». Jusque-là, elles ont été plutôt efficaces. »

Drôle de bonhomme, finalement, pense Paul pour lui-même.

Qu’il le veuille ou non, le voilà en tout cas embarqué dans une situation qui le dépasse largement.

 

« Dis-moi, chéri, explique-moi : c’est toi qui a déclenché la dernière crise financière mondiale ? »

Florence débarque en phase de métabolisation avancée.

Et là, c’est ce qu’elle veut vraiment dire.

« Non pas vraiment, mais j’ai fait une série de conneries sans le savoir. Il faudrait seulement que je ne recommence pas de commettre les mêmes erreurs. »

Il va devenir banquier ? Là, ce n’est pas ce qu’elle voulait dire…

Paul la regarde de son œil noir. « Tu me vois en complet trois-pièces et chapeau-melon sur le crâne à arpenter la City de Londres ? »

Oh non, effectivement, devoir déménager…

Non décidément, ce n’est pas ce qu’elle veut dire non plus !

Même si le port du smoking lui va si bien.

 

Le plus dur, pour n'y être pas parvenu totalement, c’est d’avoir dû expliquer tout ça à Gustave Morthe de l’Argentière…

« Mais enfin, c’est simple à comprendre, Amiral. Même moi j’ai compris, c’est dire ! »

Mais compris quoi ? Il y a combien à récupérer.

« Toujours les mêmes sommes. Je vous explique…

On a d’abord 7 milliards qui ne rentrent pas sur le bon compte bancaire…

On a ensuite l’Institut national du pétrole et la compagnie pétrolière Elfe qui se fait verser 22 milliards. À charge pour elle de répartir la somme à qui de droit.

Jusque-là, le Koweït n’est pas escroqué. Il y a juste 35 milliards qu’on oublie de rapatrier là où il faut…

Bien, là-dessus, vous avez des malins qui vont directement sur place proposer un autre deal à 22 milliards à d’autres koweïtiens qui ont aussi la main sur le coffre-fort du pays, le tout pour le même procédé d’extinction : les koweïtiens l’achètent deux fois, finalement. »

Jusque-là, Gustave a l’air de suivre.

« Alors aidé ou non par les américains, ils escroquent en Suisse et en une seule fois le pactole sous couvert du véritable inventeur du procédé et de ses associés.

Première conséquence, les associés, sauf un, signent des pouvoirs et l’argent disparaît. Sans doute au profit de ses fameux « autres koweïtiens » qui volent au passage leur émir… Une histoire de famille en quelle que sorte. »

Oui mais…

« … Laissez-moi terminer : le pognon de celui qui ne signe pas de pouvoir se retrouve bloqué.

Deuxième conséquence, l’émir s’en aperçoit et te nous fait un caprice-féroce, sans doute violent auprès des français et même des américains…

Comme ni les uns ni les autres ne veulent se mêler des affaires de famille de l’émir et qu’après il en est mort, les américains se débrouillent pour que les français remettre les 7 premiers milliards détournés aux koweïtiens. Et personne ne le sait, parce que ça repart des mêmes comptes numérotés de la banque de Luzerne où ils n’auraient jamais dû arriver.

Et pour le solde, la CIA fait l’avance. »

Admettons… Mais alors où est l’argent-manquant ?

Il y a eu ou pas eu d’escroquerie ?

Il n’a rien compris, l’amiral.

« Un première fois c’est de l’argent qui disparaît dans le trust anglais au lieu de rester chez Elfe et revenir chez l’inventeur du procédé.

La seconde, c’est de l’argent qui est remboursé par les français et les américains pas fiers de n’avoir rien pu empêcher…

Et qui réclament pendant 20 ans et en vain les remboursements dus. 22 moins 7 égalent 15 milliards de dollars ! Ceux-là qui ont fait des petits à hauteur de 35 milliards d’euros récupérés par mes soins, sur lesquels on a repiqué 13 milliards d’euros, contre-valeur des 15 milliards de dollars dus par mon pays, pour le refiler à l’OTAN, plus les parts des « minoritaires » qu’ils convient de dédouaner. Ce pour quoi on est là à en discuter… »

Non, il ne comprend toujours pas…

Pas grave, on fera avec ! 

 

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Guerre du Golfe 1991 : question de Nicolas DUPONT-AIGNAN, député, au ministre de la Défense

 

La pression monte !...

 

A la suite des courriers envoyés, le 24 août dernier, à plusieurs députés au sujet de la disparition des « milliards de la Division Daguet », j’ai reçu des réponses très intéressantes.

Voici celle adressée par Nicolas DUPONT-AIGNAN, député de l’Essonne, qui a posé une question à ce sujet au ministre de la Défense.

Bonne lecture !...

Jean-Charles DUBOC

 

 

Le 2 septembre 2015

Nicolas DUPONT-AIGNAN

Député de l’Essonne

Maire d’Yerres

 

Cher Monsieur,

 

J’ai lu avec attention votre correspondance du 24 août, prétendant que l’État français aurait perçu du Koweït, des Émirats arabes Unis et de l’Arabie Saoudite, à la suite de la guerre du Golfe, des indemnités d’un montant considérable dont nulle trace n’aurait été retrouvée dans la comptabilité publique.

Je n’ai jamais entendu parler de cette rétribution de nos dépenses militaires dans le Golfe, mais si tel est le cas, il eut été légitime qu’une part non négligeable en revienne à nos soldats, dont on sait qu’un grand nombre ont souffert et souffrent encore de symptômes post-traumatiques.

Vous trouverez-ci-joint la copie de la question écrite que j’adresse au Ministre de la Défense supposé être en première ligne, si une telle négociation financière a eu lieu.

En espérant que ma demande ne fasse pas l’objet d’une fin de non-recevoir, je vous prie d’agréer, Cher Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.

 

Nicolas DUPONT-AIGNAN

 

 

QUESTION AU MINISTRE DE LA DÉFENSE

 

Question N° 87853 soumise le 8 septembre 2015

 

M. Nicolas DUPONT-AIGNAN appelle l’attention de M. le ministre de la défense sur des informations officieuses faisant état de sommes qu’aurait perçu l’État Français à la suite de la guerre du Golfe de 1991, au titre des dommages civils et militaires des Forces de la Coalition. Ces sommes dont le prélèvement a pu être vérifié sur les banques centrales du Koweït, des Émirats arabes Unis et de l’Arabie Saoudite, n’ont jamais fait l’objet d’inscription de crédits dans la comptabilité nationale et n’ont pu de ce fait bénéficier aux unités combattantes notamment aux soldats souffrant de symptômes post-traumatiques. Il lui demande de bien vouloir confirmer ou non ces informations et, si elles sont avérées, à quels budgets publics ou privés ces sommes ont pu être affectées.

 

Réponse émise le 5 janvier 2016

Le ministère de la défense ne dispose d’aucun élément ni d’aucune information permettant d’établir que la France aurait perçu des sommes, transitant par les banques centrales du Koweït, des Emirats Arabes Unis et d’Arabie Saoudite, correspondant à des indemnités de guerre versées aux pays de la coalition ayant participé à la guerre du Golfe en 1991.

 

 

Commentaire :

Le ministre de la Défense devrait demander à ses hauts fonctionnaires d’effectuer un peu plus de recherches car nous savons maintenant qu’après moult tractations secrètes, le Président François Mitterrand a été informé par l'émir du Koweït de sa décision de contribuer à hauteur d’un milliard de dollars à l'effort militaire français pour libérer son pays.

 Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères explique : « Au moment où les soldats français sont engagés dans l'action terrestre destinée à mettre fin à une longue et cruelle occupation, la France apprécie hautement cette manifestation de solidarité ».

 L’information a été commentée par le quotidien « Le Monde », daté du 27 février 1991 en ces termes : « POUR aider la France à financer sa participation à la guerre, le Koweït va lui verser 1 milliard de dollars (environ 5 milliards de francs). L'émir du Koweït l'a fait savoir directement, lundi 25 février, au président de la République ».

Une bonne nouvelle pour les finances de l'État : M. Michel Charasse, ministre délégué au budget, n'a pas manqué de s'en féliciter immédiatement. Un don toujours bon à prendre, mais les Français aimeraient sans doute aussi participer plus activement à la prochaine reconstruction du pays.

Appréciant le "geste" de l'émir, M. Charasse ajoutait : "C'est une grosse contribution, mais qui n'a rien d'exceptionnel." Effectivement, la guerre du Golfe a ceci d'original qu'elle réunit, au sein des forces alliées, deux types de pays : ceux qui ont de l'argent mais des armées maigrichonnes (le Koweït, l'Arabie saoudite, mais aussi l'Allemagne et le Japon) et ceux qui ont de puissantes forces militaires mais pas beaucoup de moyens financiers (les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France). Tels des mercenaires, ces derniers travaillent... » etc…

 

L’info est aussi disponible sur le site du ministère des Affaires étrangères :

  Capture écran Don de Un milliars du  Koweït (1)

 

 Ainsi, il ne fait aucun doute qu’UN milliard $ a été viré à la France à cette époque, mais on ne trouve aucune trace de ce virement ni au ministère des Finances (voir la réponse à l’UNSOR sur mon site Alerte éthique), ni au ministère de la Défense comme ont pu le constater les sept députés qui ont écrit au ministre !…

 Monsieur Roland DUMAS, ministre des Affaires étrangères au moment des faits, (et son administration), est-il un menteur, ou messieurs les ministres de la défense, de l’Economie, du Budget et des Douanes, sont-ils des menteurs ?...

Ou alors, s’ils ne le sont pas, comme on veut bien le croire, faut-il en déduire qu’un milliard de dollars s’est perdu avant d’arriver à Paris ?...

Dans ce cas-là, qu’a-t-il été entrepris par les gouvernements successifs actuels et antérieurs pour retrouver ces fonds en cette période difficile pour les budgets ?...

 

Jean-Charles DUBOC

 

Une autre information sur le New York Times :

  New York Times

 

UNSOR

 

 

 

 

 


Mains invisibles : Chapitre XIX : Déjeuner sur lagune (4/5)

 

Chapitre XIX.4

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Déjeuner sur lagune (4/5)

 

« Ce qui serait bien, en qualité de banquier, c’est que vous partagiez tôt ou tard les informations « discrètes » que vous récolterez, discrètes parce que couvertes par le secret bancaire qui n’existe pas aux USA notamment quand le Congrès aura finalement voté le Facta, une loi sur la transparence financière au nom de la lutte contre la fraude fiscale des résidents…

D’autant que se dessine une doctrine qui veut que le dollar soit la propriété du seul gouvernement américain et qu’ainsi, les autorités ont un droit de regard partout dans le monde de l’usage qui est fait de notre monnaie… »

Une belle façon d’imposer son droit interne à l’ensemble de la planète, finalement, qui fera des dégâts sur toutes les places monétaires quelques mois plus tard…

« Naturellement, en plus de gérer correctement le retour des sommes au nom du Trésor français sans mettre en péril les difficiles équilibres de la finance mondiale comme la première fois.

Mais je crois que vous pourriez recevoir des instructions ministérielles à ce sujet. Pour le moment je ne vous dis pas plus. »

Encore faudrait-il qu’il ait envie de dire oui. Ce qui n’a rien d’acquis.

 

« Excusez-moi Monsieur Harrison, je ne suis pas bien sûr de vous suivre. Vous êtes en train de m’expliquer que mon pays a remboursé le vôtre de sommes qu’il détient déjà ! Et là, vous souhaitez en plus que je vous facilite la tâche à vous faire payer une deuxième fois, c’est ça ? »

Pas du tout !

« Ah bon, me voilà rassuré, là… »

D’abord, son pays et gouvernement ne détiennent rien : ils n’ont fait que « bloquer ». Cet argent est en fait et finalement la propriété des irakiens… Alors, le leur rendre, tant que le régime n’est pas stabilisé, il ne faut pas trop y compter.

« La première escroquerie a été soldée. Enfin, j’entends que le Koweït paye 23 milliards de dollars pour éteindre ses puits et les remettre en exploitation rapidement.

Près d’1 milliard pour les opérations de terrains et 22 à des représentants du gouvernement français.

Pas de problème, ces sommes sont ensuite remboursées via l’ONU et sa commission d’indemnisation par les irakiens.

En revanche, la seconde, ça devient plus compliqué. Les koweïtiens repayent bêtement 22 milliards et des voyous qui se servent de Basanix, Ferrayé et d’un troisième homme, lui-même inventeur d’une sorte d’éponge à hydrocarbures épandus dont ils ne feront pas usage.

Vous me suivez ? »

Ce qui fait 45 milliards comme s’il en pleuvait…

 

« C’est ça ! Là, l’émir fait pression pour se faire rembourser comme je viens de vous le dire. Comme personne ne peut débloquer ces derniers 22 milliards là sans faire un scandale mondial, la CIA qui s’est faite rouler parce que ça s’est passé en Suisse et pas sur place, fait des pieds et des mains sur les autorités françaises de l’époque pour qu’elles alignent les sous en compensation.

Or, le Président Tiersmirant ne veut pas déjuger son ministre sur des « ragots » américains, dit-il, mais veut bien rembourser seulement les 7 milliards qu’il n’a pas versé sur les comptes du Trésor, pour être restés sur un compte numéroté, au motif qu’il n’est pas le Président d’un pays qui se bat pour de l’argent, mais pour des valeurs de liberté et de la démocratie…

La démocratie au Koweït… enfin passons ! »

Reste donc 15 milliards à fournir, le solde.

« Qui sont effectivement avancés par la CIA dans l’urgence sur ses fonds secrets, via l’Otan et que le Président Krasoski finit par restituer grâce à vous fin 2009, avec sa loi de finances rectificative de début 2010 qui noie le poisson à travers son « Grand-emprunt ». »

Paul savait ces détails, puisque c’est lui-même qui les avait suggérés et les a mis en place, tout simplement parce que ce n’est pas 15 milliards qu’il récupère, mais 35 et en euro !

 

« Bien sûr, les 22 premiers milliards détournées du premier paiement, ont fait des petits depuis le temps, tel que ni Tiersmirant, ni Rackchi ne veulent rien savoir.

Peut-être même qu’ils ne savaient rien, d’ailleurs. Pour le second, le doute reste permis, même si des alertes éthiques avaient pu être lancées par quelques « avertis » sur le sujet (notamment Haddock que Paul avait rencontré à Barcelone sur invitation d’Almont justement, sous-directeur de la CIA à l’époque, et qui le « guidait » via Emily Lison, sa première et unique épouse, également agent de la NSA), en revanche, c’est moins sûr pour le premier.

Mais il est mort avec ses secrets !

Celui-là, personne ne le regrette aux USA pour avoir collé 4 ministres communistes dans son premier gouvernement en 1981, en pleine guerre froide, vous rendez-vous compte !…

Passons aussi en espérant que Dieu tout puissant soit assez miséricordieux pour accueillir son âme : il a quand même vendu à mon pays les secrets de sa taupe « Farwell ». »

Oui bon et alors ?

 

Si Paul comprend bien son vis-à-vis, les Koweïtiens se font rembourser la seconde escroquerie par leurs propres fonds du premier financement, et le premier financement par les irakiens, via l’ONU et l’accord « pétrole contre nourriture », c’est ça ?

« C’est ça. Mais vous aurez noté qu’il y a donc 22 milliards qui se baladent quand même.

Là, les sommes et les comptes sont rapidement identifiés et bloqués par les autorités monétaires. Une fois d’accord, deux fois non !

Mais on ne connaît que les titulaires à qui les noms et identités ont été volés jusque chez les notaires Suisse qui ont fait l’opération de concession du brevet de Ferrayé.

Pas du tout les bénéficiaires réels, pas du tout, aucunement ! » répète-t-il pour mieux s’en convaincre.

« Pour l’heure on ne connaît plus que Basanix et quelques autres comme ADER, ayant-droit économique réel. Or, lui, c’est un homme-lige, un petit expert-comptable de province qui a eu le mérite de renifler plus vite que les autres l’entourloupe pour avoir été expert-comptable d’un micro-banquier monégasque. Et qui s’accroche à laver son honneur par quelques indemnités superfétatoires et imméritées. Tout le monde est parfaitement au courant.

On sait qui sont les notaires suisses et les premiers banquiers qui ont participé à l’arnaque. Une véritable arnaque à la fausse identité.

Eux aussi sont « clean », même que pour des montants pareils, ils avaient informés préalablement leurs autorités cantonales et les autorités financières et boursières de leur pays, obtenu les autorisations de faire et exigé la présence physique des signataires, même si ça ne s’est pas passé tout-à-fait comme prévu.

Les sommes passent par diverses banques et plates-formes de compensation depuis l’Europe jusqu’à une vingtaine de pays différents autour du globe.

Là encore avec des identités volées, usurpées ou totalement fantaisistes.

D’où la réaction de la DEA qui en a le pouvoir, de « bloquer » immédiatement ces sommes entre les mains des banquiers qui les ont en dépôt… »

 

« Ce qu’on cherche désormais, ce sont les vrais détenteurs des codes…

Parce que pour l’heure, si la DEA a bloqué ces sommes, c’est sans pouvoir juridiquement les saisir, dans l’attente d’en voir au moins un ou plus réapparaître pour le coincer.

Naturellement, pendant ce temps-là les banquiers dépositaires font tourner « leur stock » et participe à l’équilibre des marchés mondiaux avec ces avoirs. »

Bon alors quoi ?

« Alors ? Mais alors, la situation peut durer éternellement, puisque plus personne à part le peuple irakien n’a à se plaindre. Sauf que, ce qui serait bien, c’est, un, de découvrir qui est l’animateur initial de tout ce trafic. Et vous allez le trouver.

Et deux, de remonter la chaîne pour éviter que ces fonds soient de nouveau dispersés sans préavis par un procédé qui contourne le blocage de la DEA ou au contraire, restent justement définitivement bloqués. »

Il pense que les vrais ADER pourraient se servir de ces fonds bloqués comme de garanties à offrir à une chaîne de banquiers pour mobiliser des « dérivés » sur ces créances devenues pourries pour être gelées.

Mais c’est peu probable, les banquiers dépositaires se verraient retirer leur licence de banque et interdit de Forex : un suicide !

 

« En revanche, quand vous faites le total des avoirs bloqués, il manque environ 2 milliards de dollars.

Il faudrait que je parvienne à vous faire passer les fichiers qui retracent tous ces mouvements. »

Comment ça ? « Ils » perdent 2 milliards du tout ?

« 10 % des 22 milliards en fait. Sans doute des commissions d’intermédiaires et des honoraires de notaires et de juristes. Certains paiements ont été faits le jour même de la signature des actes. Ce sont les notaires qui se payent sur la bête.

Le reste s’enfuit dans le désordre sur toute la planète, y compris jusqu’à Hong-Kong, dans des comptes ouverts à Pékin dans la « Bank of China » et revient par petit-bout pour un total de 200 millions de dollars quand même. Les intermédiaires « occultes » qu’on retrouve un peu partout de ce côté-là et jusqu’à Formose.

Et là, pour les 2 milliards manquants, Monsieur De Bréveuil, la DEA ne peut pas grand-chose ! »

Interdire la BoC de Forex, la première économie mondiale exportatrice en volume, souscriptrice insatiable d’obligations émises par la FED ou le Trésor américain, ce n’est pas possible…

Explications jusque-là limpides, même si c’est proprement « incroyable »… 

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Mains invisibles : Chapitre XIX.3 : Déjeuner sur lagune (3/5)

 

Chapitre XIX.3

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Déjeuner sur lagune (3/5)

 

Et il résume : « Avant, vous aviez 100, vous pouviez créer 10.000. Aujourd’hui, vous ne pouvez plus que générer 1.000 ! Vous voyez d’ici-là la difficulté d’un banquier. En revanche, en « hors-bilan », vous pouvez vendre le terme et l’intérêt contractuel sur le marché des options. Une fois, deux fois, dix fois, cent fois si nécessaire, du moment que tous les jours, débit égale crédit !

Autrement dit, avec 100, vous pouvez de nouveau jouer avec 10.000, pas une fois, mais tous les jours de bourse jusqu’à l’échéance de 13, 26, 52 semaines ou plus.

Les contrats à 5 ans, par exemple quand on vend des avions de combat ou civils, des navires et cargos, des pétroliers entiers, avec leurs échéances d’acompte, libellés en diverses devises, on démultiplie les gains facilement, et le banquier retrouve ses marges pour financer ses prêts, payer ses actionnaires et les salaires. »

Magique ?

 

« Alors, même 1 pour 1.000, avec des taux de rotation de 4,5, tout d’un coup gelés et sans aucune échéance prévisible, c’est comme si vous aviez amplifié le phénomène de suspicion de quelques 160 milliards… qu’il a fallu recréer de toute pièce et dans l’urgence avec la FED. »

Paul déclenchant une crise mondiale financière, il n’y croit pas !

« Non, vous ne l’avez pas déclenchée, mais ça a pesé à un moment donné tel qu’il a fallu inventer les QE et autres « facilities » mis en place par l’administration Obama.

Ne vous inquiétez pas trop non plus pour la suite. Les QE vont devenir illimitées et les montants à venir que vous devez récupérer ne sont plus que du tiers de ce que vous aviez fait alors même que les marchés pèsent désormais plus de 60.000 milliards. Le risque d’embolie reste beaucoup plus mesuré.

Mais imaginez que vous rameniez non pas 35 mais les 50 milliards d’un coup pour les geler, même un temps court du moment que c’est sans perspective de les voir être recyclés, peut-être que notre monde en serait ressorti de façon très différente… »

Incroyable !

« Faites seulement attention. Devenez banquier, et tout le monde sera rassuré. Je peux même vous en vendre une avec tous les spécialistes que vous voulez, salle de marché incluse, si vous décidez d’aller plus loin dans la quête de ce qui appartient à votre pays. »

Paul se déguiser en banquier ? Et pourquoi pas en bonne-sœur ?

 

« Ceci dit, je pense qu’il serait bon de vous informer d’une partie de cette affaire que vous semblez ignorer ou méconnaître. »

Quoi encore ?

« Pourquoi ces détournements ? »

Un piège politique à usage interne de l’ancien président Tiersmirant, il sait.

« C’est bien plus compliqué que ça ! »

Ah bon ?

« Le piège de votre ancien président, comme vous dites, ne portait que sur les indemnités de la division Daguet, votre corps expéditionnaire dans l’opération tempête dans le désert de 1991. Un peu plus de 7 milliards de dollars qui ont d’ailleurs été reversés au koweïtiens.

Ils sont restitués en 1995, avant son départ de la présidence, depuis une banque de Luzerne, parce qu’il y a eu derrière une escroquerie sur le brevet de Monsieur Ferrayé. »

Florence est complétement perdue : les milliards, ça lui donne le tournis depuis tout-à-l’heure, le vin californien aidant peut-être un peu pour être si parfaitement frais.

Paul lâche qu’il sait aussi. « D’où croyez-vous qu’on peut recycler 35 milliards d’euros 20 ans plus tard, à votre avis ? »

« Sauf qu’il y a eu véritablement escroquerie. Je vous explique : Ferrayé a d’abord été présenter son procédé à votre Institut National du Pétrole, puis à votre compagnie pétrolière Elfe.

Dès l’annonce des puits de pétrole en feu au Koweït.

Et les uns et les autres ont pris langue avec les pompiers partis à la rescousse sur le terrain, qui ont validé rapidement le procédé en bricolant quelques prototypes.

Très efficace. Une invention vraiment géniale et tellement simple qu’on se demande pour quelle raison elle n’a pas été inventée plus tôt ! »

Si on veut…

« L’émir qui résidait en Suisse à cette époque-là, a payé 23 milliards de dollars, rubis sur l’ongle et sans discuter, vus les résultats. Un peu moins de un pour les travaux sur le terrain et 22 pour le procédé. Somme qui a été détournée par les représentants de vos compagnies pétrolières et de votre ministre de l’industrie.

C’est cet argent que vous avez récupéré. »

Paul, même s’il se doutait bien, ne savait pas ces détails jusque-là, pour n’avoir rien vu des montages juridiques antérieurs à la création du trust Anglais et s’être contenté du dossier remis par maître Lardco. Mais ça correspond bien à ce qu’il avait pu en voir sur les fichiers Promis remis par feu le directeur Almont de la CIA à Calvi en août 2009 par l’intermédiaire d’Emily Lison.

Les mêmes fichiers qui doivent resservir à identifier les bénéficiaires « des queues » à retrouver.

 

« Oui mais… Il ne vous ait jamais venu à l’esprit que jusque-là, il n’y avait pas escroquerie dont les koweïtiens auraient pu être les victimes, puisque l’émir était consentant, mais seulement de l’inventeur et de ses associés ! D’autant plus que finalement, ce sont les irakiens qui ont remboursé à travers l’accord pétrole contre nourriture. »

Ça paraissait quand même cher pour quelques tôles assemblées à la va-vite et réfrigérées à l’azote liquide.

« Pas du tout. Vous n’y êtes pas ! C’était vraiment génial et ça valait le prix payé, à peine 10 % du manque à gagner des productions qui flambaient.

Sauf, qu’à part le détournement des sommes qui auraient dû revenir à l’inventeur et ses intermédiaires, il y a eu en plus une autre escroquerie ! »

Pardon ?

 

« Je vous explique : peu après cette première exploitation sur le terrain, l’inventeur dépose enfin son brevet et met en branle une équipe d’amateurs qui va démarcher des koweïtiens sur place, alors que les travaux étaient déjà commencés. Même que l’INP et votre compagnie pétrolière se bagarraient pour obtenir 84 puits à éteindre et le savoir-faire indispensable au procédé expérimental qu’elles avaient présentés.

Et ces gars-là sont reçus par des cousins de la famille de l’émir, un général considéré comme un héros pour ne pas s’être enfui devant les irakiens et avoir organisé la résistance sur place, qui croyant bien faire quand ils ont vu la copie du brevet déposé à votre INPI, vont signer à Genève des accords de transfert de technologie une seconde fois et repayent 22 milliards de dollars ! »

Quoi ? Deux fois 22 milliards ?

Paul se montre très, très, très étonné…

Abasourdi, même. Florence nage dans ses débris de langouste… un peu pompette.

 

« Eh oui ! Conscients de leur bévue, d’autant que l’émir est fou furieux quand il l’a appris, la famille du souverain se retourne vers la CIA qui fait la pluie et le beau temps sur place et c’est la CIA qui calme le jeu, fait pression sur votre président pour qu’il rembourse le deuxième versement, alors qu’il n’y est pour rien, et finalement ne rembourse que les 7 milliards dont il dispose et eux-mêmes détournés. C’est donc la CIA qui fait l’avance via l’Otan de la différence soit 15 milliards !

Vous comprenez que, depuis lors, elle demandait à tous les présidents et premiers ministres de votre pays le remboursement de ces 15 milliards avancés. Ce que vous êtes parvenu à faire fin 2009.

D’autant que sur la deuxième somme, il n’était évidemment pas possible de les faire prendre en charge par l’ONU : ils auraient rigolé trop fort. »

Mais alors, que sont devenues ces secondes sommes ?

 

« Détournées à leur tour par des notaires suisses et français et gardées au chaud par divers banquiers à travers la planète. Bloquées d’ailleurs par la DEA et pour partie, la Drug Enforcement Administration en charge de la lutte contre la drogue, dès qu’elle les a pistés et qui les garde au chaud comme d’une garantie, le reste étant revenu à un fonds souverain koweïtien, le premier du genre, créé pour l'occasion…

C’est qu’on dépense justement 15 milliards de dollars par an pour cette lutte contre les stupéfiants dans mon pays. Plus de 110 milliards depuis l’origine pour un trafic évalué à 64 milliards par an ! Il faut quand même protéger notre jeunesse pour que le plein de l’an mil qui vient après l’an mil puisse déboucher sur l’avenir, non ? »

Le curieux détour que voilà, pense Paul pour lui-même…

 

Comment se fait-il que ce soit la DEA qui bloquent les sommes et qui ne les restitue pas à l’émir ?

« Dans l’urgence, c’est la seule agence qui a ce pouvoir aux USA et pour le monde entier hors quelques pays !

Si juridiquement elle peut bloquer, en revanche, pour débloquer, il faut l’intervention d’un juge donc une enquête pour une décision de justice en bonne et due forme qui reste totalement indépendante, même contre un Président en exercice, chez nous.

Or, l’émir s’en prend d’abord aux autorités américaines. Et lui seul peut agir en justice, non plus aux USA, mais en France, pour être à la fois l’ADL, l’ayant-droit légal, la victime de l’escroquerie, escroqué par une société publique française sous couvert d’un ministre en exercice… Pas question de faire un scandale, pensez bien ! »

De plus le ministre en question, il s’est ensuite lavé les mains du problème après avoir touché ses commissions et a réussi à se mettre plus tard sous couverture diplomatique en dirigeant la banque mondiale des pauvres…

« Intouchable juridiquement… Et depuis, il y a prescription ! Mais on l’a eu autrement… »

Paul sait, pour avoir été au cœur du « problème » à un moment donné de sa carrière « d’agent à-tout-faire » du gouvernement de son pays, et même en avoir reçu la légion d’honneur du président Landau qui a vu ainsi un rival éliminé, mais n’en dit rien.

 

« Pour l’heure seul un dénommé Basanix se bat encore pour vol d’identité et récupérer quelques picaillons venant à compenser tous ses déboires passés. Tous les autres ont marché dans la combine sans le savoir, et les ripoux seraient pleins aux as si la DEA n’avait pas mis les « drapeaux ».

Je vous dis tout ça, parce que tôt ou tard vous croiserez la route de Basanix, si ce n’est déjà fait.

Lui, il peut trouver un arrangement amiable s’il ne s’obstine pas trop.

En revanche, il est possible, voire fort probable, que dans votre future quête des comptes-refuges qui ont perçu les fruits du premier détournement vous croisiez les mêmes personnages occultes du second. »

Et il termine par ce qu’il voulait terminer, ce pourquoi il avait traversé l’atlantique en mode « pressé ». 

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Mains invisibles : Chapitre XIX.2 : Déjeuner sur lagune (2/5)

Chapitre XIX.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Déjeuner sur lagune (2/5)

 

« Savez-vous qu’il en reste ? »

De quoi ? Des jolies femmes en déshérence ou des terroristes ?

« Des milliards encore à récupérer ! »

Oui, Paul sait : « Je suis pressenti pour m’en occuper, une fois que mon ministre des finances m’aura lâché. »

« Je m’en suis occupé. »

Pas la peine, l’informaticien de la MAPEA a pu activer son virus en temps et en heure !

« Très bien, mais je voulais aussi vous avertir… La dernière fois, vous avez engendré une belle panique sur les marchés financiers ! Espérons que vous serez plus astucieux pour éviter de recommencer. »

Comment ça ?


« L’idéal serait que vous deveniez banquier. Un banquier, voyez-vous, c’est quelqu’un qui achète et vend des termes, du temps, sur tout ce qui bouge. Des marchandises, des actions, des devises, des dérivés, tout vous dis-je, du moment que le terme est garanti et solvable. Il vit sur des stocks de valeurs à terme, qu’il vend et rachète au fil des évolutions des taux d’intérêt servis sur le temps qui passe. Or, quand vous avez immobilisé pour les restituer seulement plus tard jusqu’à 15 milliards de dollar entre septembre et décembre 2009, vous avez gelé du stock…

Poussant d’ailleurs la Banque d’Angleterre à accélérer ses QE entamés dès mars 2009 et la FED à démarrer les siens par sécurité début 2010.

Parce que, ces devises ont manqué à un moment donné, faisant par conséquent grossir la crise des dettes publiques à ce moment-là, tout simplement parce que plus personne ne savait quand ces fonds allaient redevenir « à être tradés » sur les marchés. »

Comment ça ?

« Très simple ! Vous avez gelé des avoirs en euros et quelques autres devises européennes en les liquidant au comptant, à vue. »

Exact !

Pour avoir la contrepartie en dollar avant la fin de l’année : sa mission !

« Et vous vous êtes positionné à terme semaine 50 sur du dollar, pour les virer sur les comptes de l’Otan. Très bien d’ailleurs la manœuvre de la société civile à capital variable. Ça ne laisse aucune trace dans les banques de compensation !

En revanche, en asséchant les marchés en euro, vous avez fait grimper la contre-valeur des dollars… »

Ah ? Contradictoire…

Serait-ce là l’explication de la dévaluation du dollar sur les marchés ?

Il faut dire que Paul n’avait appris à spéculer sur les options en devise que plus tard, grâce à Joël Baucher, le banquier repenti des affaires des frégates taïwanaises…

 

« Un véritable amateur. La masse des euros et trois à quatre fois moindre que celle des dollars… Et je ne parle pas du circulant. 10 à 15 fois moins ! Résultat, tout le monde s’arrachait l’euro au fil du temps…

Pas bien grave pour le dollar, il y en a tellement et puis ça facilite des exportations de nos industriels. Quant à nos importations, de toute façon elles sont libellées en dollar : aucune incidence.

En revanche, vous avez dès lors plombé l’Europe alors qu’elle entrait en pleine crise de la dette souveraine en euro !

Pas mal l’effet destructeur contre la devise de votre propre pays…

Et je vous assure qu’il a fallu batailler pour que l’Otan remette à disposition des marchés les 15 milliards de dollar rendus, que la FED lance son premier QE et que votre Président se dépêche de réallouer sa part disponible devant les réticences de la BCE à en faire autant. »

Paul n’en revient pas… Lui le fossoyeur de l’économie européenne ?

 

Harry assure qu’il en a aussi connu quelques-uns qui ont attrapé des cheveux blancs durant l’épisode.

« Il n’y a rien de pire pour un banquier qu'on lui retire de la matière première et qu’on le laisse dans l’incertitude, le doute sur les échéances. Heureusement, nous étions une poignée, quelques dizaines à vous surveiller de près, et très vite on a pu se rassurer… Mais quelle angoisse !

J’espère que vous ne nous referez pas ce coup-là sur les quinze milliards à récupérer ! »

Paul en a la gorge sèche : il aurait participé, à son démarrage, à la crise mondiale des dettes publiques, complétement par inadvertance ?

« Mais oui, je vous l’assure. Globalement, à cette époque, il y avait entre 30 et 35.000 milliards de dollar « flottant », générant pour environ 160.000 milliards de dollar de transactions par an. »

Il parle bien de milliards, des billions en anglais ?

« Absolument. À ce moment-là, souvenez-vous, les transactions interbancaires s’étaient gelées la faute à nos emprunts et dérivés toxiques issus des subprimes. Et il a fallu injecter des quantités phénoménales de monnaies par la suite, parfaitement fictives, pour que le système bancaire international n’implose pas en s’écroulant sur lui-même. »

Paul se souvient encore de cet épisode-là.

 

Et il explique : « À l’origine, un banquier, vous lui confiez de l’argent à vue plutôt que de le garder dans un coffre ou sous votre matelas. C’est plus sûr et c’est pour financer des achats futurs. Bien.

L’excédent durable de ce qui convient d’appeler une épargne, sur 13, 26 ou 52 semaines ou plus, votre banquier vous le rémunère avec un petit taux d’intérêt : il devient une créance à terme.

Naturellement, pour vous payer cet intérêt, votre banquier re-prête votre argent à un tiers solvable, qui en a besoin immédiatement et lui promet de le rembourser, avec un intérêt supérieur, dans 13, 26 ou 52 semaines, ou plus tard, 2 ans, 5 ans, 10 ans ou plus.

Vous saisissez ? »

Jusque-là, n’importe qui peut comprendre.

« Plus tard encore, le banquier fait beaucoup mieux : il calcule son risque et prête beaucoup plus que ce qu’il n’a en caisse, ce qui est largement possible dans un monde où tout le monde est solvable et fait ses échéances. C’est son métier de « créateur de monnaie » avec un risque de déconfiture s’il ne maîtrise pas le risque d’insolvabilité de ses clients, ou si la conjoncture générale s’effondre.

Pensez donc, avant la crise de 1929, la masse des crédits consentis représentait 100 fois les fonds propres des banquiers !

Avec un dollar, un bon banquier en prêtait 100, qui se retrouvaient dans l’économie, en dépôt ou en investissements, qui eux-mêmes servaient à produire des richesses en quantité suffisante pour rembourser les banquiers.

Même rémunéré à seulement 1 %, c’est 100 % de rendement sur capitaux durables en un an… Et engendre autant d’effets multiplicateurs tous les ans. »

Paul continue de suivre pendant que Florence décroche et commence une bataille insoutenable avec une carcasse de langouste déjà découpée par le bosco du bord.

 

« Ensuite, on a réglementé le système. On est passé à un plancher de réserve en fonds propres de 3 %, puis bientôt de 5 % et demain de 10 %. Autrement dit, pour un dollar, les banquiers ne peuvent plus en prêter que 33, puis demain 20 et finalement peut-être que 10.

Effet immédiat, le tarissement des crédits aux entreprises et aux ménages, donc ralentissement de la demande globale et de l’offre de nos économies, mais également du volant de stock de monnaie générant les marges du banquier… »

Simple…

« C’est alors qu’ils ont eu l’idée de faire appel à des émetteurs centraux, en principe garantis sur les stocks d’or des États, et de déverser des quantités de monnaie sur les marchés pour soutenir les économies.

C’est le New-Deal chez nous, les théories keynésiennes de relance partout dans le monde et subséquemment les politiques d’endettements publics.

Jusqu’au moment où la parité avec l’once d’or, la garantie, n’était techniquement plus possible. D’où son découplage… »

Paul se souvient de ses cours de prépa sur le sujet…

Et dire que les keynésiens pensent encore qu’il s’agissait seulement de provoquer une « demande » pour financer ainsi la croissance des économies …

 

« Faute de carburant, parce que tout a une fin, l’argent facile des banques centrales ça finit par provoquer de l’inflation, et l’inflation, c’est la mort des banquiers et de tout le monde à travers une course de vitesse entre « taux d’intérêt » et taux d’inflation. Il a fallu calmer le jeu et laisser, au moins chez nous, quelques caisses d’épargne déposer leur bilan pour apurer à la marge la masse monétaire.

Mais également, des banquiers eux-mêmes. Passons : le métier de banquiers, d’assureur, de gérant de fonds de pension, de gestionnaire de fortune, devenait de plus en plus dangereux, et les autorités ont remonté le plancher des fonds propres au fil du temps.

Ce qui a calmé l’inflation, mais aussi les taux d’intérêt et du coup a diminué les marges sur prêt. »

Ce qu’il ne dit pas, c’est que l’inflation a commencé à être maîtrisée, notamment aux USA, justement quand les ménages sont devenus majoritairement « prêteurs » après avoir remboursé leurs dettes avec de la monnaie de singe dévaluée…

 

« Alors les banquiers ont « titrisé » leur créances à terme pour mobiliser leurs stocks de crédits accordés aux uns et aux autres, et faire des marges en même temps que d’assurer leurs paiements, remboursements, charges, salaires, etc.

Chez vous, sur la bourse de Paris, c’était le « Matif », MArché des Transactions sur Instruments Financiers.

Un moyen commode de « liquéfier » des actifs immobilisés jusqu’à leur « maturation », le terme contractuel.

Avec ça, on a beaucoup avancé dans la haute finance, puisque finalement, on ne s’échangeait plus que des options « hors-bilan ».

L’avantage, du hors-bilan, c’est qu’il n’apparaît jamais ni en fonds propres, ni en trésorerie, c’est du virtuel total, mais assis sur des contrats formatés, normés et solvables et qui se résument à deux lignes, hors du bilan, débit-crédit, donné-reçu, qui doivent s’équilibrer tous les jours.

Pour tous les termes de référence.

Le problème est survenu quand dans ces produits dérivés s’est glissé des créances insolvables, les subprimes, puis des dettes souveraines devenues également suspectes : la Grèce d’abord, d’autres ensuite… »

D’où l’importance des notations des agences Fitch, Moody’s et compagnie chargées d’évaluer la solvabilité de l’emprunteur originel, non ?

 

« Oui, mais ça ne veut rien dire, finalement », poursuit Harry Harrison. « Juste une garantie qu’on ne viole pas à un moment donné les principes de sécurité pour complaire à la réglementation de la SEC. Une cotation peut se dégrader du jour au lendemain d’ailleurs, et il faut alors se défaire de ces actifs-là sur les marchés, les instruments de supports, dérivés et jeter les options d’achat en levant les options de vente, tout ça dans le hors-bilan, ainsi que tous les contrats d’assurances créés en contrepartie du risque d’insolvabilité, etc., si on ne veut pas boire le bouillon. »

Quoiqu’il y a aussi la technique de refaire des échéances nouvelles sur les mêmes instruments, précise-il.

« Un banquier ne perd jamais d’argent sur le long terme… »

Optimiste, le Harry Junior ! 

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Mains invisibles : Chapitre XIX.1 : Déjeuner sur lagune (1/5)

 

Chapitre XIX.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Déjeuner sur lagune (1/5)

 

Ils ne sont que trois sur l’un des quatre ponts du splendide yacht, ouverts sur la mer mais protégés par des baies vitrées, à quelques encablures de l’île du Lido. Et une armée de loufiats pour les servir et desservir.

La pitance sera excellente, le vin de Californie tout autant. Surtout, le tout superbement présenté par le bosco du bord. Un luxe discret mais inouï sous un léger zéphyr hivernal qui balance le grand yacht sur son mouillage.

Après les banalités et remerciements d’usage, Florence se mûre dans un silence qui se veut absolu, comme absente, sans pour autant perdre la moindre miette des informations incroyables étalées à l’adresse de Paul, de l’apéritif au dessert, et jusqu’à leur retour devant le Danieli, en canot.

 

« Mon cher Paul, il faut que je vous donne quelques précisions. Votre frère a été assez vague sur vous pour que nous voulions en savoir plus… »

Et il résume.

L’opération « Megiddo » a été un cuisant échec.

En quoi consistait-elle ?

« Avez-vous lu le livret que je vous ai remis à notre première rencontre ? »

Bien sûr, entre deux séjours entre les cuisses de Florence hier soir, pour tout dire… Mais Paul garde ce détail pour lui !

« Avez-vous compris qu’il s’agit d’un texte millénaire et prophétique, tel qu’il prévoit que l’humanité débouche, après l’an mil qui vient après l’an mil, sur une nouvelle humanité ? »

Il avait lu jusqu’au bout.

« Et tous ces événements, passés se sont bien réalisés, sauf … l’avènement de ce nouveau monde. »

Il doit naître d’une crise apocalyptique, « révélatrice ».

« C’est d’ailleurs ce que nous avons cru voir arriver dès le 11 septembre 2001. Une date marquante et pas seulement due au hasard. Signifiant le changement. Mais choisie très précisément au point qu’elle en était presque prévisible. Pourtant, nous avons tous été surpris. »

Comme quoi, l’interprétation de toutes les prophéties censées prévoir la météo n’est pas encore une science exacte…

« Si ce n’était celle-là, parce qu’Al-Qaïda manquait d’une munition nucléaire, c’était une date autour du 27 juillet 2012. Un « 5 » d’abord, après un « 3 » en totalisant les chiffres composant la numérotation du jour. La prochaine fois, ce sera un « 2 » ou carrément le « 1 », chiffre du renouveau. La suite régressive des nombres premiers. »

Il fait quoi, là ? De la numérologie ?  

« Mais je parie pour un nombre impair, le « 1 ». Et le prochain 1 d’importance, c’est à Paris, le 14 juillet 2014, où seront attendus plus de 70 chefs d’État pour votre fête nationale à l’occasion de l’année du centenaire de la première guerre mondiale… Je voulais vous prévenir. Éventuellement pour que vous soyez sur vos gardes.  »

Rigolo, va ! Et pourquoi pas le prochain 14 juillet ?

Si on fait de la numérologie jusqu’au bout, ce serait plutôt un 14 juillet 2013, un « 9 », également impair et significatif de la fin d’un cycle…

« Mais ce n’est pas un nombre premier ! »

 

Et il va se passer quoi le 14 juillet 2014 ?

Aucune idée. « Plus exactement, une quantité d’hypothèses, toutes plus funestes et farfelues les unes que les autres. Imaginez donc l’état du monde si plus 70 nations étaient privées de leurs chefs d’État à l’occasion d’un attentat terroriste, ce jour-là place de la Concorde…

Tout devient possible, comme en septembre 2001. »

Il y va fort… Surtout si la munition est nucléaire.

« Probablement pas : on surveille ça de très près, désormais… Et ce n’est pas une nécessité, compte tenu de l’endroit. »

D’autant que normalement, la veille, il y a finale de la coupe du monde de foot. Et si l’équipe de France gagne, ce qui reste encore assez aléatoire tout de même, pour une revanche brésilienne ratée de 1998, les champs Élysées risquent d’être bondés bien après le lever du soleil…

Harry n’avait pas pensé à ce « détail » reconnaît-il…

De toute façon, ce sont les brésiliens qui vont gagner cette coupe du monde-là. Les footballeurs tricolores n’ont pas le même talent et se feront éliminer dès le premier tour, pronostique-t-il.

À voir…

 

« Peu importe. Si je vous ai demandé de venir jusqu’ici, c’est pour vous dire qu’avant l’ouverture des jeux olympiques de Londres, nous nous étions tous préparés au pire, ne voyant pas trop comment « changer le cours des choses ». La guerre, qui pouvait être mondiale et nucléaire, était prête, ce coup-ci. »

Florence en reste bouche bée… tétanisée.

Il y aura d’autres situations qui pourraient déboucher sur une guerre « globale », notamment en Iran ou encore en Mer Noire qui commence à s’agiter.

« Pour sûr ! »

Et Paul se souvient effectivement que la liste était longue de tous les préparatifs alliés autour du Golfe Persique : un tiers des moyens militaires mondiaux, y compris nucléaires, y étaient déjà pré-positionnés et opérationnelles dès la mi-juillet 2012 !

« Et puis voilà. Le commando des terroristes vous croise au large du Portugal d’une façon totalement inopinée, invraisemblable même, et malgré les manœuvres du colonel Jackson, grâce à vous l’apocalypse nucléaire est repoussée ! Formidable, non ? »

Un coup de bol, oui !

« Ce qui vous vaut les bonnes grâces de tout le monde, y compris du Vatican… Mais il n’y a pas que ça. »

On y vient.

 

« Un an avant, vous mettez fin aux activités criminelles du professeur Risle. Un peu brutalement et du coup, en détruisant quantité de dollars finançant plusieurs années de recherches prometteuses dans lesquelles nous mettions bien de nos espoirs de voir naître un « homme nouveau », tel que prédit par la prophétie de « Jean-de-Jérusalem ».

Souvenez-vous : « Et l’homme voudra les pouvoirs de Dieu … Que sera devenu l'homme qui aura changés les lois de la vie ? Sera-t-il l'égal de Dieu ou l'enfant du Diable ?... L'homme se croira Dieu alors qu'il ne sera rien de plus qu'à sa naissance… Mais son bras sera armé de la puissance dont il se sera emparé ; et Prométhée aveuglé il pourra tout détruire autour de lui. Il restera un nain de l'âme et il aura la force d'un géant… Sa tête sera lourde de savoir. Mais il ne saura pas pourquoi il vit et il meurt », déclame-t-il avec emphase.

« Vous vous souvenez ? »

Paul a lu : « On y parle de notre monde actuel. Mais Monsieur Harrison, vous savez aussi les dernières strophes : quand le plein de l’an mil qui vient après l’an mil… Or, nous n’y sommes pas !

Pas la peine de précipiter les choses. »

Si justement !

« Plus tôt la suite surviendra, plus tôt l’Homme et l’humanité auront accompli son destin.

Nous y étions et ce n’est que partie remise. C’est pour cette raison que je veux vous mettre en garde. »

Il menacerait Paul, là ?

« Non pas du tout ! Vous êtes de ces « distingués », touché par la grâce divine ou guidé par quelques « mains invisibles » pour faire suivre à nos destinées d’humain le chemin de la sagesse. »

Mains invisibles, Paul a déjà entendu ou lu cette expression-là quelle qua part.

Et pas seulement dans ses cours d’économie parlant d’Adam Smith.

Dans Platon, Le Critias ou un autre ouvrage ?

« Oui, parfois les dieux antiques guidaient les hommes pour les conduire là où ils le voulaient. Et ces hommes accomplissaient des choses inattendues, parfois spectaculaires, extravagantes même, sans se rendre compte qu’ils contentaient alors seulement les dieux dans leurs desseins.

Il est probable que vous êtes de ceux-là. Votre destin vous dépasse, j’imagine que jamais vous n’auriez pu penser abattre « Ahmed-le-diabolique » au-dessus de la Manche. Personne d’autre ne l’a d’ailleurs fait, alors que ça aurait pu être possible, ici ou ailleurs, avant ou après. »

La main invisible, c’était Sœur-Sarah… Celle qui a guidé « Ahmed-le-diabolique » depuis le Nigéria jusque sur la route de Paul.

« Ah oui, la stigmatisée… » fait Harry qui manifestement sait beaucoup de choses.

« Encore fallait-il qu’elle naisse, qu’Ahmed fasse escale au Nigéria et qu’elle décide d’aller à sa rencontre malgré sa protection rapprochée. »

Un curé et Matilda, sa garde du corps en manque de sensualité détachée par le Vatican.

« Si je me rappelle bien, le pape Jean-Paul II avait fait le déplacement pour la visiter sur place… Comme quoi, les desseins du divin restent vraiment impénétrables, même quand ils sont clairs ! »

 

Et Harry reprend. « Vous êtes un personnage tout-à-fait extraordinaire, Monsieur de Bréveuil. Un « intouchable », pour nous. Et croyez-moi, c’est vraiment un immense privilège pour moi que de partager la même table que vous en ce moment.

Vous êtes d’abord « Charlotte », qui sauve un de nos pilotes abattu dans les montagnes afghanes. Plus tard tout un équipage. Vous êtes celui qui revient de toutes les missions impossibles, en Corée, comme partout où il faut extraire en urgence un allié en territoire hostile. Avouez que c’est extraordinaire ! »

Drôlement bien renseigné, « junior »…

« Vous vous retrouvez aussi sur le passage du Boeing qui tombe à l’eau dans l’atlantique, puis vous êtes celui qui met fin aux travaux du professeur Risle et maintenant celui qui empêche l’horrible et apocalyptique attentat sur Londres… J’avoue que je ne connais pas beaucoup de … héros moderne de votre calibre. Même plus… aucun à part vous !

Et d’ailleurs, plus que ça, vous trouvez le moyen de récupérer 35 milliards d’euros en déshérence et de rembourser mon pays, sans que personne ne le sache. Félicitations, vraiment ! »

Là, Florence se réveille en toussant d’avoir avalé de travers.

« Pour ne rien gâter, vous avez un goût très sûr en jolie femme ! »

Qu’elle en rougit une fois de plus.

Où veut-il en venir de déballer tout ce qu’il sait qu’il ne devrait pas savoir ? 

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Mains invisibles : Chapitre XVIII : Soirée-gala surprise au palais des Doges…

 

Chapitre XVIII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Soirée-gala surprise au palais des Doges…

 

Le second soir venu, non sans avoir pu échapper à la séance d’habillage avec le couturier appelé en renfort par le Concierge de l’hôtel, ni fait quelques boutiques au préalable pour en ramener quelques « souvenirs » immondes à l’attention de la famille de Florence, ils sont partis respirer l’air de la ville, charmés par les bruissements entre murs et les clapotis des canaux pour se retrouver dans la grande salle de conseil du palais des Doges, archibondée.

Florence porte une robe de soirée blanche barrée de bandes de tissu noir, simple et apprêtée, avec un large « dos-nu » qui lui descend jusqu’au creux de rein : véritablement resplendissante.

La plupart des personnes invitées sont costumées façon … vénitienne d’un autre âge, beaucoup déambulent avec un masque sur le visage ou un loup devant les yeux, de ces masques absolument fabuleux de couleurs et de formes diverses, quelques-uns d’un blanc immaculé, pas très pratique quand même pour boire ni manger les petits fours qui circulent, nombreux, sur des plateaux.

Même si quelques-uns, comme eux deux sont à visage découvert.

Ils ont tous l’air de se connaître comme cul et chemise, sauf Florence et Paul vers qui les regards convergent.

Ravie et intimidée, la Florence.

 

Heureusement Paul Allen se précipite du fond de la salle vers Paul de Bréveuil, dès qu’il l’aperçoit.

Lui, il est connu dans l’assistance, faisant moult haltes pour saluer les uns et les autres.

« Vous me présentez ? » fait-il en anglais à l’adresse de Paul en désignant Florence.

« Madame, vous êtes le soleil de cette soirée, tellement votre beauté resplendissante illumine toute cette pièce… » qui est grande, dit-il dans la même langue que Florence maîtrise naturellement pour avoir vécu aux USA pendant plusieurs années !

Le charmeur, va.

Et Florence d’en roucouler quelques remerciements avec hésitations et un de ses fameux « Je n’ai pas voulu dire ça… » quand elle réplique qu’il exagère véritablement effrontément, les joues rosies par le compliment.


Et puis tout de suite après, ils font le point de leurs travaux respectifs.

Paul n’a pas avancé, sauf à reconnaître qu’il s’était planté dans ses simulations.

« On peut satelliser mon prototype, sans problème et même d’un seul tenant, mais on ne peut pas le redescendre facilement, faute de carburant en quantité suffisante. Il faudra un apport de puissance supplémentaire que je ne sais pas comment soulever, hors l’usage de booster au décollage. »

Ce qui est un peu contraire à la philosophie générale du projet.

« Il vous faut des ailes pour les premiers kilomètres de prise d’altitude… »

Celles d’Allen, bien sûr.

« Justement, j’aurai voulu ne faire qu’un seul étage. Or, des boosters au décollage horizontal, ça reste possible, mais il faut que je recalcule les résistances de la structure. »

Plus simple avec un gros-porteur, non ?

« Vous en êtes où avec celui-là, de votre côté ? »

Ils vont inaugurer le premier astroport dans quelques semaines. La piste est terminée.

Restera à monter les hangars et les ateliers.

« Et si vous envisagiez de transformer votre « porteur » en hydravion ? Parce que pour l’heure, de devoir aller jusqu’au fin fond du Nevada, c’est bien, mais l’endroit est unique. Un peu contradictoire avec l’idée de nombreux vols partant de partout, non, juste avec une piste pour A 380 ? »

Il faut qu’il y songe, pourquoi pas : la mer, un lac, ça multiplierait les lieux de lancements sans coût supplémentaire…

Ils voudraient se parler plus longuement, Allen des routes, calculs et station orbitale, De Bréveuil de ses recherches de nouveaux moteurs en céramique usant de plasma et donc de la nécessité de trouver une nouvelle forme d’énergie primaire à stocker…

Mais l’orchestre qui joue de la musique de chambre de Bach à l’entrée de la grande salle s’interrompt.

 

Un « emplumé », son « déguisement » du moment, prend la parole sur l’estrade dressée au fond de la salle. Il parle italien à l’adresse de ses invités et après quelques banalités et plaisanteries emportant quelques rires dans l’assistance où il est question de Noël et des festivités de fin d’année, il finit par présenter son invité d’honneur, le grand-maître philanthrope Harry Harrison junior (numéro 4 de la série), manifestement connu de la plupart ici, en déplacement spécial et longuement applaudi.

L’orchestre joue les premières mesures de l’hymne américain.

Harry Harrison s’exprime d’abord et exclusivement en italien, puis se met à traduire en anglais.

« J’aimerai que vous accueilliez mon ami l’illustrissime Paul Allen, que beaucoup connaissent ici pour être de nos réunions et travaux aux États-Unis et qui reste l’un des cofondateurs de Microsoft.

Il nous fait l’immense plaisir d’être parmi nous ce soir pour vous présenter notre « guest-star » avec qui il partage quelques projets … ou en tout cas quelques ambitions planétaires. J’ai nommé Paul Allen ! »

De nouveau l’hymne américain… le temps pour Allen de fendre la foule des invités et de monter sur l’estrade.

Ovation. Paul Allen avance sous les applaudissements en souriant à tous et rejoint l’estrade entre Harry et l’emplumé local.

Lui s’exprime en anglais et est retraduit en italien par Harry.

Il remercie tout le monde, raconte une blague idiote et se demande qui est donc la « guest-star » à annoncer : « J’en connais plusieurs, ici ! Laquelle préférez-vous, mon cher Harry ? »

C’est là où les jambes de Florence ont failli défaillir.

 

« Vous ne le connaissez pas. Ce qui est normal parce qu’il ne fait partie d’aucune de nos confréries, ni aucun de nos clubs… Et pourtant il est là pour vous ce soir et tâchez de le retenir avant qu’il ne s’enfuit !

C’est l’homme qui a changé le cours de l’histoire du monde l’été dernier pour confirmer qu’il reste en paix, et vous savez sans doute, au moins pour quelques-uns de quoi je parle. J’ai nommé Paul de Bréveuil ! Venez jusqu’ici, Paul ! » fait-il d’un signe de la main à son adresse.

Et l’orchestre entame les premières mesures de la Marseillaise…

Paul qui a senti le piège se refermer en reste étourdi dès l’accueil sur l’estrade d’Allen.

Florence … n’est-ce pas…

Pendant qu’à leur tour ils fendent la foule, Harry continue.

« Dans quelques semaines, sa sainteté Benoît XVI le distinguera de l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus-Christ dont il deviendra le seul détenteur vivant. C’est dire s’il devient au moins mon égal, sans pour autant avoir été initié à nos rites et fondamentaux.

Ce jeune-homme-là cumule déjà de nombreuses distinctions, jusque dans ma patrie à moi où il est déjà titulaire des deux plus hautes.

Il paraît que dans son pays d’origine, la France, il débute seulement au bas de l’échelle des décorations et honneurs pour quelques services rendus à sa propre patrie.

On parle de lui jusque dans la Cour du Royaume-Uni pour lui décerner le grade de Chevalier du « Royal Victorian Order » au rang « Knight Grand Cross », autrement dit le GCVO ou encore « Chevalier Grand-croix », emportant l’usage du titre de « Sir ».

C’est dire si ses mérites sont déjà nombreux et invariablement reconnus !

Je vous demande de l’applaudir pour ses bravoures et talents ! »

C’était donc ça, ces plans fumeux de ce petit-bonhomme qui ressemble tant à Klaus Kinski !

Le faire connaître à visage découvert à quelques-uns de ses « initiés » locaux.

 

« Quelques mots ? »

« My name is « Charlotte » ! Alias Capitaine de frégate réserviste Paul de Bréveuil. »

Trop drôle : l’orchestre joue alors les premières mesures de la musique des James Bond. De la guitare jusqu’aux trompettes !

Fume mon gars : tant qu’à boire la coupe, ce sera jusqu’à la lie, n’est-ce pas et il prend la posture le bras droit en travers de la poitrine, deux doigts tendus pour former un pistolet imaginaire au bout de l'avant-bras, avec un large sourire et un clin d’œil !

« Agent en disponibilité de mon ministère de tutelle et accessoirement industriel ardéchois, j’étais seulement venu dans votre ville pour remplacer mon voilier percuté et naufragé par « Ahmed-le-diabolique ». Rien de plus… Merci du fond du cœur pour votre accueil si chaleureux, si… surprenant, que je ne mérite sans doute pas et pour le moins inattendu. »

Paul Allen reprend en anglais, retraduit en italien par Harry.

« Mon ami Paul de Bréveuil n’est pas seulement que ce qu’il dit ou veut vous cacher. C’est peut-être avec lui que nous construirons les premiers vaisseaux spatiaux ouverts à tous, en route pour les étoiles !

Il est d’abord, et c’est comme ça que je l’ai connu, le premier homme à avoir fait le tour du monde par les deux pôles, dans l’atmosphère, en 12 heures et sans escale à bord d’un prototype de sa conception, financé sur fonds propres. Un très bel exploit, je vous le garantis ! »

Applaudissements : n’en jetez plus, n’en jetez plus !

Florence en a les yeux écarquillés, la bouche tétanisée en mode « grande-ouverte-bêtement »…

En moins de 48 heures, elle en aura infiniment appris plus sur le père de sa fille qu’en 9 mois de grossesse, et ce n’est pas fini.

Il est loin, à des années-lumière, le temps de leurs travaux et ébats-émotions sous les pins de la plage de Calvi… Que de chemin parcouru depuis lors !

Elle en prend à peine conscience.

 

Plus tard, quand la cérémonie des présentations finit par s’évanouir, Harry Harrison rejoint le petit groupe formé autour des deux Paul.

« Je vous le rend dans quelques minutes… »

Florence reste happée un peu plus loin par quelques beautés-déguisées et envieuses, et suit du regard l’aparté.

« J’aimerai vous inviter à bord de mon yacht, demain, pour déjeuner. Accepteriez-vous ? »

Pourquoi refuser, même s’ils avaient d’autres projets ?

La soirée s’est un peu éternisée et Florence se montre contrariée de devoir recroiser Harry, qu’elle n’apprécie pas.

« C’est sûrement très important, chérie. Il est manifestement venu des États-Unis rien que pour ça. On ne peut pas faire autrement… » lui confie-t-il sur le chemin du retour.

Quelle soirée !

Et ce n’était pas fini…

 

De retour à l’hôtel, Paul se dit qu’il est urgent de se remémorer le document remis par Junior IV. La fameuse prophétie de Jean de Jérusalem : il sera sûrement question de ça, parce qu’on ne fait pas un aller-et-retour des Amériques uniquement pour organiser une fête à Venise.

Autre chose se cache sous les apparences.

Lecture qui a le don d’agacer Florence, qui aimerait que son « héros-multinational » s’occupe un peu de ses zones érogènes à elle : alors elle s’occupe des siennes, mourant d’envie de lui poser aussi mille questions sitôt son plaisir apaisé.

Le document est étonnant et commence comme suit :

« Prologue : « Je vois et je sais. »

 

Mes yeux découvrent dans le Ciel ce qui sera et je franchi le temps d’un seul pas. Une main invisible me guide vers ce que vous ne voyez ni ne savez. Mille ans auront passé et Jérusalem ne sera plus la ville des Croisés du Christ. Le sable aura enfoui sous ses grains les murailles de nos châteaux, nos armures et nos os.

Il aura étouffé nos voix et nos prières.

Les Chrétiens venus de loin en pèlerins, là où étaient leurs droits et leur Foi, n’oseront s’approcher du Tombeau et des Reliques qu’escortés par des Chevaliers Juifs qui auront ici, comme si le Christ n’avait jamais souffert sur la Croix, leur Royaume et leur Temple.

Les Infidèles seront une foule innombrable qui se répandra partout et leur foi résonnera comme le tambour d’un bout à l’autre de la Terre. Je vois la Terre immense. Des continents qu’Hérodote ne nommait que dans ses rêves se seront ajoutés au-delà des grandes forêts dont parle Tacite, et loin au bout de mers illimitées qui commencent après les Colonnes d’Hercule.

Mille ans auront passé depuis le temps que nous vivons et les fiefs se seront partout rassemblés en de grands royaumes et de vastes empires.

Des guerres aussi nombreuses que les mailles de la cotte que portent les Chevaliers de l’Ordre se seront entrecroisées, défaisant les royaumes et les empires, en tissant d’autres.

 

Et les serfs, les manants, les pauvres sans feu se seront mille fois révoltés, brûlant les récoltes, les châteaux et les villes, jusqu’à ce qu’on les écorche vifs et qu’on force les survivants à rentrer dans leurs tanières.

Ils se seront crus Rois.

Mille ans auront passé et l’homme aura gagné le fond des mers et des cieux et il sera comme une étoile au firmament.

Il aura acquis la puissance du soleil et il se sera pris pour Dieu, bâtissant sur l’immense terre mille tours de Babel. Il aura construit des murs sur les ruines de ceux qu’avaient élevés les Empereurs de Rome et ils sépareront une nouvelle fois des Légions et des Tribus Barbares.

 

Au-delà des grandes forêts sera un Empire.

Quand les murs s’effondreront l’Empire ne sera plus qu’une eau boueuse. Les peuples seront une nouvelle fois mêlés.

Alors commencera l’An Mille qui vient après l’An Mille. Je vois et je sais ce qu’il sera.

Je suis le scribe.

Lorsque commencera l’An Mille qui vient après l’An Mille l’homme sera devant la bouche d’ombre d’un labyrinthe obscur. Et je vois au fond de cette nuit dans laquelle il va s’enfoncer les yeux rouges du Minotaure.

Prends garde à sa fureur cruelle, toi qui vivras l’An Mille qui vient après l’An Mille. »

Puis suivent les 40 strophes de descriptions terrifiantes d’actualité… 

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Mains invisibles : Chapitre XVII : Eurydice

 

Chapitre XVII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Eurydice

 

Le lendemain, une vedette-taxi les emmène sur le continent, à la rencontre de la Goélette repérée par Paul.

Qui espère franchement qu’elle n’a pas pris une seule goutte d’eau depuis qu’il l’a fait remettre à l’eau.

 

 « Je me nomme Eurydice. Je porte le nom de plusieurs navires qui ont sombré et qui évoque un mythe antique.

Dans l'histoire du Royaume de Macédoine, c'est le nom de plusieurs princesses. Eurydice, épouse d'Amyntas III et mère d’Alexandre II de Macédoine, de Perdiccas III de Macédoine et de Philippe II de Macédoine ;

Eurydice, fille d'Amyntas IV et de Cynané et épouse de Philippe III de Macédoine ;

Eurydice, fille d'Antipater et épouse de Ptolémée Ier ;

Eurydice, fille de Lysimaque et épouse d'Antipater de Macédoine ;

Eurydice, épouse de Démétrios Ier Poliorcète.

 

Les hommes ont donné mon nom à un astéroïde.

Le réseau Eurydice existe en ce qui concerne l'information sur l'éducation en Europe, partie intégrante du programme communautaire Socrates.

Eurydice c’est encore un opéra italien de Jacopo Peri (1600) qui est considéré comme le premier opéra véritable.

La Nouvelle Eurydice est un roman de Marguerite Yourcenar (1931).

Eurydice est une pièce de théâtre de Jean Anouilh (1941).

Eurydice c’est le nom d'un genre de crustacés isopodes décrit par Leach en 1815.

 

Mais tous se réfèrent à la mythologie grecque, où Eurydice est une dryade (nymphe des arbres). Elle est l'épouse d'Orphée, grand poète et musicien.

On raconte d’elle que, poursuivie par les assiduités d’Aristée, elle est mordue dans sa fuite par un serpent et meurt.

Orphée, son époux, c’est le fils d'Oeagre, et de Calliope. Et Oeagre était fils d'Arès. Il suivit Dionysos aux Indes et fut instruit des Mystères de Dionysos qu'il enseigna à son fils.

Orphée, l’aimé d’Eurydice, fut le poète et le citharède le plus célèbre qui n'ait jamais vécu dans l'Antiquité. Il fonda même de l'orphisme.

Dès son enfance il montra de grandes dispositions pour la poésie et la musique tel qu'Apollon lui fit don d'une lyre à sept cordes qu'avait conçue Hermès dans son jeune âge. Les Muses lui apprirent à en jouer et en leur honneur il rajouta deux cordes à sa lyre.

Il passe depuis pour être l'inventeur de la cithare.

Par sa musique, non seulement il attendrissait les bêtes féroces mais il charmait aussi les arbres et les rochers au point qu'ils se déplaçaient pour le suivre et l'écouter.

Il forma à son tour tous les grands musiciens de la mythologie : Musée que certains considèrent comme son fils, Eumolpe (ou Eumolpos), Linos qui passe pour son frère.

Jason, sur le conseil de Chiron, demanda à Orphée de se joindre aux Argonautes.

Il s'embarqua sur l'Argo pour la Colchide et sa musique et ses chants les aidèrent à vaincre de nombreuses difficultés qui se présentèrent au cours de leur expédition : le navire Argo descendit de lui-même à la mer ; Orphée immobilisa les terribles rochers mouvants, les Symplégades, qui menaçaient de briser le navire ; il encouragea les rameurs durant les longues journées de navigation et leur fournit la bonne cadence ; il charma le terrible serpent gardien de la Toison d'or.

Il vainquit les sirènes et leurs sortilèges par la puissance et la beauté de son chant mais contrairement à leur légende, les Sirènes ne se tuèrent pas après avoir laissé l'Argo s'enfuir.

 

À son retour, il épousa la très belle dryade, Eurydice dont je porte le nom et il s'installa en Thrace pour régner sur le peuple des sauvages Cicones.

Le couple vécut très heureux et selon Diodore de Sicile, il eut un enfant appelé Musée qui devint le premier prêtre de Déméter à Éleusis.

Mais ce bonheur idyllique et cet amour parfait allait être troublé par ce drame atroce.

Un jour, près de Tempé, dans la vallée du fleuve Pénée, Eurydice refusa les avances d’un dieu champêtre nommé Aristée qui se mit à la pourchasser. Ou bien dansait-elle simplement avec des Nymphes, toujours est-il qu'elle posa malencontreusement son pied nu sur un serpent venimeux caché dans l'herbe drue qui la mordit à la cheville.

Terrassée par le poisson foudroyant Eurydice s'écroula sur l'herbe tendre. En vain Orphée employa le suc bien-faisant des plantes pour détruire l'effet du poison mais rien n'y fit et Eurydice mourut.

Quand Orphée vit le corps inanimé d'Eurydice, blanche comme un lys, il comprit que la Mort avait fait son œuvre et il laissa échapper son chagrin en de longs sanglots.

Alors Orphée, inconsolable, vit que tout était perdu et il prit la décision d'aller chercher Eurydice dans le royaume d'Hadès. Il se rendit à Ténare en Laconie où se situe l'entrée des Enfers et descendit courageusement au Tartare dans l'espoir de ramener son épouse.

À son arrivée, non seulement il charma le passeur Charon, le chien Cerbère et les trois Juges des Morts par sa musique, mais il interrompit momentanément les supplices des Camnés : il adoucit à tel point l'insensible Hadès et son épouse Perséphone qu'il obtint la permission de ramener Eurydice dans le monde des vivants.

 

Hadès n'y mit qu'une seule condition : Orphée ne devait pas se retourner jusqu'à ce qu'Eurydice soit revenue sous la lumière du soleil.

Eurydice suivit Orphée dans le sombre passage, guidée par la musique de sa lyre, mais lorsqu'il revit poindre à nouveau la lumière du jour, Eurydice, ne comprenant pas pourquoi Orphée ne lui adresse pas un seul regard, le supplie de la regarder. Il cède.

Eurydice lui fait alors un signe d'adieu avant de disparaître pour toujours et c’est ainsi qu’il la perdit à nouveau.

Le pauvre garçon en fut désespéré. Il tenta une fois encore de convaincre Hadès de lui rendre son aimée. Mais il n'eut pas de seconde chance ; le dieu resta insensible à ses supplications. Le poète se retira alors dans un lieu isolé où il chanta sa peine. Et nulle jeune fille ne put jamais le consoler. 

 

D’autres navires avant moi ont porté mon nom. »

Notamment le HMS Eurydice, frégate de 26 canons. Refondu en 1876 au chantier J White's shipyard à Cowes.

C’était une frégate voilier rapide complétement-gréée, qui avait été construit en 1843 et reconvertie plus tard en un vaisseau d'entraînement à la voile.

Le 24 mars 1878 il revenait d'une croisière d'entraînement dans les Antilles avec 300 jeunes marins à son bord et 35 passagers.

À environ 13 h 30, il a été aperçu par les Garde-côte de Bonchurch vers le Spithead sous voile simple...

Vingt minutes plus tard une lourde rafale accompagnée par une tempête de neige aveuglante est venue et a attrapé complétement à l'improviste le vaisseau. En moins de dix minutes la rafale avait passé, le vent s'était apaisé, mais tout ce qui pouvait être vu de l'Eurydice était les mâts et les haubans supérieurs au-dessus de l'eau à peu près à 2 ½ miles de l'île.

Apparemment la rafale féroce avait tourné la route du vaisseau à l'est, le faisant chavirer par tribord, avec pour résultat une inondation.

Un petit schooner, Emma, qui avait réussi à survivre à la même rafale, a recueilli les quatre seuls survivants mais malheureusement deux marins sont morts plus tard.

Le chiffre des morts final était 364 officiers et hommes, dont la plupart ont été enterrés dans le cimetière à l'Hôpital Haslar à Portsmouth.

Vers la fin du mars des plans de sauver le vaisseau ont été lancés et sa carcasse a été finalement amenée dans le port de Portsmouth.

La cour martiale a rendu un verdict sur l'accident en août de 1878 et a constaté que le vaisseau avait sombré ... par la pression du vent sur ses voiles pendant une tempête de neige soudaine et exceptionnellement dense, qui l'a dépassée et aucun blâme n'a été fait au capitaine, ni aux officiers ni aux hommes de l'Eurydice…

 

Eurydice c’est aussi un sous-marin français (800 tonnes), dit « à hautes performances ».

Il a coulé au large de Saint-Tropez le 4 mars 1970.

Son numéro de coque était S644, numéro de projet Q245, faisant partie de la classe de sous-marins français Daphné, dont 11 sous-marins construits pendant les années 1950 et années 1960 pour la Marine nationale.

Mis sur cale en juillet 1958, il est baptisé le 19 juin 1960 et mis à flot le 19 juin 1962. Entré en service actif le 26 septembre 1964, il est affecté à la première escadrille des sous-marins.

Le 4 mars 1970, l’Eurydice coule corps et biens au large du cap Camarat en faisant 57 morts. La détonation sera ressentie jusqu'au port de Toulon. Il n'y a pas eu de détonation propre, mais l'implosion de la coque vers 600 mètres, profondeur théorique d’immersion de sa destruction. Le sismographe de Nice a enregistré l'implosion, comme pour la Minerve en 1968.

L'épave de l'Eurydice fut repérée et photographiée grâce au Mizar, un engin spécialisé de la marine américaine. La cause exacte du naufrage n'est pas clairement établie, l'hypothèse la plus probable est une collision avec un cargo tunisien le Tabarka sur lequel des traces de rayures récentes furent repérées sur la coque.

Déplacement : 869 t en surface, 1.043 t en plongée ; Dimensions (m) : 57,75 × 6,74 × 5,25 ; Vitesse : 16 nœuds en plongée.

Équipage : 6 officiers, 44 hommes d'équipage. Armement : 12 tubes lance-torpilles.

Propulsion : 2 groupes électrogènes, 2 moteurs électriques de propulsion, 2 hélices

Immersion : 300 m ; autonomie : 30 jours.

Une belle machine de guerre.

 

« Moi, je suis une goélette qui a vu le jour sur les chantiers de Southampton en 1968 et qui n’a pas connu de fortune de mer, ni même le destin tragique de l’antique épouse d’Orphée.

Juste quelques rafales soutenues sur de nombreuses mers du globe parfois bien formées, et des gens heureux d’y vivre de belles heures à mon bord, propriétaires ou locataires successifs.

25 mètres à la flottaison, 35 mètres hors-tout du bout du mât de beauprés à la hampe des couleurs sur le tableau arrière, 8,33 m de maître-bau, de 1,75 m à 1,25 m de franc-bord de la proue à la poupe ; pour 4,72 m de tirant d’eau sous la quille, mes lignes sont douces et fines.

J’offrais 2,05 m de hauteur sous barrot dans le carré, près de 480 m² de voilure pour un tirant d’air de 37 mètres en haut de flèche du grand-mât qui propulse mes 47 tonnes de déplacement, pour un volume fermé de 42 tonneaux de jauge brute.

Je disposais d’un immense carré de 8 m sur 5, sous lequel étaient installés mes équipements mécaniques, les réservoirs et cambuse, mon moteur diesel de 250 chevaux étant placé sous la descente en demi-rond depuis le pont, au pied de mon grand-mât.

Deux vastes cabines, équipées d’une salle de douche, étaient situées entre le carré et la soute à voile à l’avant délimitée par mon pied de mât de misaine, trois l’étaient derrière, après la descente principale (sous laquelle se situait mon moteur diesel), elles-mêmes équipées d’une salle d’eau d’un côté et de la salle des cartes avec un barre à roue de secours sur tribord, la cuisine étant située en face, sur bâbord.

Chaque compartiment débouchait sur le pont par des échelles de coupée.

J’étais habillée de boiseries vernies du meilleur effet.

Aujourd’hui, je suis toute nue, sans mes boiseries habillant mes membrures, sans mes mâts, sans même mes voiles.

Si on entre dans ma coque vide, on ne peut y voir que mon bordage, mes couples, mes ouvertures sur le pont, les tire-fond de ma quille, l’écubier et mon étambot : je suis véritablement toute dénudée !

 

Lui, je l’ai déjà vu passer. Une bonne tête d’honnête citoyen. Qui est passé me caresser la coque : il a la peau douce et saurait me charmer.

C’est grâce à lui que j’ai quitté ma cale sèche et retrouvé mon élément : la mer, les flots de la lagune pour l’heure !

Sous la lumière des étoiles et du soleil.

Le seul endroit où je me sens bien, alors que j’étais coincée dans un hangar, sous une bâche, perchée sur un « échafaudage ». Je mourais d’ennui.

C’est dire si je l’aime déjà…

 

J’ai été prévenue : je dois serrer les bordés de ma coque pour ne pas faire eau. Je ne suis pas sûre d’y parvenir. Mes planches de bois jointes ont peut-être séchées ici ou là. Le joint du presse-étoupe est peut-être disjoint.

Mais l’eau a pu gonfler les listons par où mes vernis s’étaient écaillés.

Je ne sais pas si je suis prête, mais j’ai hâte de le voir revenir tant je lui dois déjà beaucoup.

 

Et quand je l’ai vue, elle, j’ai su : ce sont eux que je veux comme armateur.

Eux, je vais les emmener loin à vivre doucement.

Elle, elle a une façon de me regarder qui me fait vibrer l’âme. Avec elle, je sais que je vais retrouver mes atours intérieurs et ma splendeur passée. Avec lui, je sais qu’il va me mener et guider avec ferveur dans les rafales, affronter la mer, mon élément, glisser dessus et dedans en douceur et souplesse.

Je les tiendrai au chaud et au sec, je les choierai avec délice.

Entre tous ceux que j’ai pu voir passer, ceux-là, je les veux ! Je les prends ! »

 

Ce n’est pas le coup de foudre immédiat, mais déjà Florence explore émerveillée le grand volume offert par cette belle coque aux lignes fines. Les mâts sont démontés, mais on y voit parfaitement les emplacements sur le pont et la quille.

Et tout le reste est nu et superbement magnifique.

Il y a bien du travail en perspective pour rendre cette coque-là habitable et agréable, mais elle se voit déjà arpenter le pont vernissé, lézarder au soleil, faire la fête avec des amis de passage sous les cocotiers ou la lune, dans un carré qu’elle veut déjà grand, chaleureux et ouvert sur l’horizon.

Alors, dès la première demi-heure, elle sort sont télémètre-laser de poche et un de ses carnets à dessins pour prendre les mesures, faire des croquis alors que Paul va de long en large sur le pont s’imaginant l’emplacement des équipements de l’accastillage, winches, écoutes, renvoi de drisses, de halebas, de hale-haut, de haubans…

Non sans avoir examiné avec minutie les traces d’humidité intérieures : l’odeur y est saine, c’est plutôt bon signe. Cette coque a passé le test de la mise en eau avec succès !

C’est dire si Eurydice est fière d’elle-même en fin de matinée.


Reste à négocier le prix et réfléchir à un chantier capable de refaire les aménagements.

La facture risque d’être sévère, même si les chantiers vénitiens restent de bonne réputation.

Un remorquage ne semble en définitive pas indispensable : Eurydice sera remise au sec pendant que Florence, architecte de formation, s’attachera à faire des plans avec l’aide de Paul qui voudrait se faciliter le travail de la manœuvre à bord avec des treuils électriques, sans pour autant mettre à mal, par les efforts imposés, la structure générale. Quelques simples calculs.

De quoi occuper les six prochains mois de loisir (en fait bien plus) et de justifier de plusieurs dizaines d’allers-et-retours depuis Paris.

Et si ce n’est par le train, il lui faudra envisager de louer un hydravion, parce que les voyages en avion de ligne, ça va finir par devenir insupportable… 

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Mains invisibles : Chapitre XVI : Harry Harrison

 

Chapitre XVI

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Harry Harrison

 

Et quand Florence et Paul, après s’être installés dans leur superbe chambre où la hauteur sous plafond décoré reste impressionnante, vont pour aller Place Saint-Marc respirer l’air de la ville et ses pigeons, Harry Harrison junior, arrivé exprès à peine 15 minutes auparavant directement par un vol privé avec escale à Londres, mains dans les poches de son blazer orné d’un gros écusson doré, leur barre poliment le passage dans le hall de l’hôtel à la façon des mâles dominants.

Il attendait dans les salons…

« Magnifique » s’exclame-t-il l’adresse de Florence lui tendant une main pour la lui serrer mollement : « Julia Roberts, si je m’abuse ? »

Il y a un peu de ça, en mieux, et ça reste flatteur aux yeux de Florence qui ne sait quoi répondre.

« Euh … non ! Florence De Bréveuil… Enfin non ! Pas tout-à-fait ! Enfin, c’est que… ce n’est pas ce que je voulais dire… »

La miss et ses embarras légendaires, tout un poème !

« Monsieur ? » intervient Paul, autre « mâle dominant » présent dans le hall.

Ils se présentent alors mutuellement.

« J’ai à vous entretenir. Souhaitez-vous que nous marchions ou préfériez-vous vous installer dans les salons afin que je puisse vous offrir une coupe ? »

Florence est prise entre deux priorités : passez quelques minutes avec cet inconnu qui la confond avec une star hollywoodienne, à siroter un champagne de luxe, ou aller voir les lueurs du soleil couchant sur le Grand-Canal au bras de Paul et se désaltérer ensuite sur la place Saint-Marc ?

C’est la seconde option qui s’impose.

Le trio marche dans l’air paresseux en direction du Caffé Florian, installé sous les colonnades de la place rebâtie dans ce style sur ordre de Napoléon.

Ils sont discrètement suivi par deux G-men qui suivent « junior » comme son ombre et à courte distance.

 

Le Caffè Florian, c’est le plus ancien, le plus célèbre et le plus luxueux café de la place Saint-Marc de Venise, fondé en 1720 par Floriano Francesconi.

Il est situé à côté du campanile de Saint-Marc.

Le 29 décembre 1720, Floriano Francesconi, ami de tous les notables de Venise, inaugure son célèbre café sous le nom de Venezia Trionfante (Venise triomphante en italien) sous les arcades des procuraties neuves de la place Saint-Marc avec vue sur la basilique et le campanile de Saint-Marc. Les clients le rebaptisent rapidement par le nom de son propriétaire : caffè Florian.

Doges de Venise, aristocrates, ambassadeurs, riches marchands, artistes, hommes de lettres, Goethe, Alfred de Musset, George Sand, Giuseppe Verdi, Lord Byron, Giacomo Casanova etc. sont des habitués.

Grâce à sa popularité, durant le carnaval de Venise, des personnes costumées entrent dans le café pour boire une tasse de thé ou de café, mais surtout pour attirer l'attention des touristes qui peuvent facilement les photographier depuis les six grandes vitres.

 

À l'intérieur, le café au charme délicat de bonbonnière se divise en six petits salons. La « salle des Grands Hommes » qui tire son nom des nombreux portraits de célèbres vénitiens peints par Giulio Carlini (Carlo Goldoni, Francesco Morosini, Titien, Marco Polo, Andrea Palladio, Dandolo...), la « salle des Saisons ou des Miroirs » décorée par Porta, la « salle du Sénat » qui expose des œuvres d’art et des sciences, la « salle Liberty » aux voûtes décorées, lambris et miroirs peints du début des années 1900.

La « salle orientale » et la « salle chinoise » rappellent l'époque où l'on consommait du Malvasia et des vins d'Orient.

La terrasse sur la place Saint-Marc, accueille normalement un orchestre de chambre permanent à la belle saison.

 

« J’ai beaucoup entendu parler de vous, Monsieur… » fait leur accompagnateur en français, avec un fort accent américain, de celui qui avale tout ou presque et roule un peu les « r ».

Ce n’est pas la réciproque : ni Paul ni Florence ne connaissent « Junior » (quatrième du nom en dira-t-il plus tard pour souligner l’ancienneté de sa famille).

Ils notent qu’il ressemble de loin à Klaus Kinski, l’acteur au visage ravagé de larges et profondes rides sur le visage.

Sans doute la taille est semblable, pour toiser le bonhomme de plus d’une tête.

Sitôt installé, Florence commande une flûte alors que les deux hommes portent leur choix sur le « Spritz » local, boisson orange, noyée dans une nuée de glaçons, à base d’Apérol et de vin blanc pétillant, un peu plus fort que le champagne…

 

« Je dirige plusieurs entreprises philanthropiques aux États-Unis.

Je suis au courant depuis des années de vos exploits dont a bénéficié mon pays, ce qui vous a valu les deux des plus hautes distinctions décernées, même à des étrangers, par les deux plus hautes autorités de mon pays… Permettez-moi de vous féliciter et de vous remercier ! »

Florence écarquille les yeux, une fois de plus, mais évite de faire une nouvelle gaffe en buvant son champagne, regrettant la boisson à base d’orange de ses voisins, sans rien dire, cette fois-ci : mais quel est donc l’homme qui lui a fait un enfant ?

« Savez-vous que j’ai également appris récemment que sa Sainteté Benoît XVI se propose de vous distinguer dans l'Ordre du Christ… »

Les nouvelles vont vite suppute Paul : son vis-à-vis est sûrement un personnage très important pour espionner ainsi directement soit l’évêché de Paris, soit la Curie romaine !

« … et que sa très gracieuse Majesté Elizabeth II s’apprête également à vous recevoir pour vous élever au grade de Chevalier du « Royal Victorian Order », l’ordre royal de Victoria, au rang « Knight Grand Cross », autrement dit le GCVO ou « Chevalier Grand-croix », emportant l’usage du titre de « Sir ».

Autrement dit, vous voilà destiné à devenir un pair du royaume, pour ne pas avoir à être confondu avec la simple « Victoria Cross » qui reste somme toute assez banale au Royaume-Uni… »

Ah, là… Paul n’est pas au courant.

 

« Chez nos « cousins » britanniques », continue-t-il, « les décorations, bien que décernées par la reine, le sont sur la proposition du gouvernement ou des ministres de la couronne. La reine Victoria ne sachant que faire pour distinguer personnellement ses plus éminents sujets, elle s’inspira des plus anciens ordres comme l’ordre de la Jarretière et l’ordre du Chardon. Et c’est ainsi qu’elle a établi les six grades de l’Ordre royal de Victoria en avril 1896.

Il est décerné suivant les seules volontés du souverain aux personnes qu’il souhaite distinguer, sans consultation du Premier ministre – ce qui était une nouveauté à l’époque de sa création. »

Paul en est fort-aise, même s’il reste très surpris pour n’en avoir pas encore entendu parler, et reste « tête-droite » sans aucune une réaction.

En revanche, Florence s’étouffe dans son verre à l’énoncé de la nouvelle.

Mais pourquoi, semble quémander ses yeux ?

« Vous m’en voyez flatté, mais comment savez-vous tout ça, Monsieur Harrison ? »

 

Il sait tout de tout ce qui se passe autour du globe.

« Si je comprends bien la décision du Vatican, c’est qu’ils sont sûrs de vous devoir encore quelques années de paix sur la chrétienté. Quant aux britanniques, ils vous doivent bien plus et même une très fière chandelle !

Sans votre à-propos et votre sens des responsabilités, peut-être qu’il ne se serait rien passé, même si personne n’en saura jamais rien. En revanche, vous êtes passé au bon moment au bon endroit, avez fait ce que le bon sens vous commandait de faire pour que les jeux olympiques se déroulent sans catastrophe. »

Mais de quoi parle-t-il, demandent toujours et avec insistance les yeux de Florence ?

« C’est un juste retour des choses que j’approuve personnellement, pour ma part.

Un jour, je vous raconterai ce à quoi nous avons échappé grâce à vous. À moins que ce ne soit que partie remise.

Avez-vous jamais lu les prophéties de Jean-de-Jérusalem ? »

Il en avait parcouru quelques résumés pendant ses soirées d’étudiant : sans intérêt pour lui à l’époque.

 

« Je vous en ai apporté deux copies. L’une enluminée par les copistes du moyen-âge et en Latin, l’autre, dactylographiée dans une traduction contemporaine en français. Lisez les avant qu’on ne se recroise et on en rediscutera… »

Qu’il sache qu’ils ne font qu’un court séjour dans la ville.

« Il n’empêche, j’aimerai vous présenter à quelques amis qui organisent une fête au palais des Doges en mon honneur demain soir.

Sachant que je vous trouverai ici à ce moment-là, je me suis permis d’inviter Paul Allen avec qui vous avez des relations épistolaires. Et il ne s’est pas fait prier pour renouer depuis votre rencontre au salon du Bourget de 2011.

Comme ça, vous ne pouvez pas dire non. »

Mais pourquoi ?

« Je n’ai rien à me mettre… » intervient Florence ! « Ça ne va pas être possible… »

Enfin, peut-être qu’elle voulait dire que ça ne l’emballe pas trop, finalement.

« Venez en touriste, comme vous êtes actuellement. Vous êtes absolument ravissante telle quelle ».

 

Quoiqu’on puisse lui trouver une robe décente dans les rues d’ici, en 24 heures, non ?

Même si finalement ça a été un peu « compliqué », bien plus que de trouver un smoking potable et ce, grâce au concierge de l’hôtel qui s’est vraiment mis en quatre.

Paul est tellement ravi de saluer Paul Allen : leurs plans d’aller dans les étoiles n’avaient pas avancés, en tout cas du côté de Paul de Bréveuil…

« C’est entendu comme ça. Je vous enverrais un coursier chargé de vous guider. Demain à 20 heures au Danieli ! »

Et le bonhomme se lève, salue et s’en va. Les deux hommes au complet noir et lunettes de la même teinte se lèvent également et escorte Harry Harrison Junior… le IVème.

 

La soirée est merveilleuse et Florence est autant ravie que ravissante à déambuler dans le centre de Venise… à pied.

Ils ont pris chacun une Calzone, une bouteille de Chianti pour deux, ont fait du lèche-vitrines et sont rentrés à leur hôtel.

(…) 

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Mains invisibles : Chapitre XV.2 : Cité des Doges (2/2)

Chapitre XV.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Cité des Doges (2/2)

 

Le déclin commença avec la progression turque en Méditerranée, qui la priva progressivement de toutes ses terres grecques, à l'exception des Îles Ioniennes, et de ses accès aux débouchés de la Route de la Soie, qui fut en plus très touchée par la peste noire.

Malgré la victoire sur les Turcs à Lépante en 1571, la république de Venise perdit encore de son importance commerciale à cause du détournement du commerce européen vers les océans après la découverte de l'Amérique.

Mais Venise maintient son rayonnement culturel, en devenant la ville européenne la plus élégante et raffinée du XVIIIème siècle, avec une forte influence sur l'art, l'architecture et la littérature.

 

Redevenue politiquement un État italien parmi d'autres, elle fut annexée par Napoléon Bonaparte le 12 mai 1797, durant la première coalition. L'invasion des Français mit un terme à près de 800 ans d'indépendance ! Napoléon fut cependant perçu comme une sorte de libérateur par la population pauvre et juive de Venise, république aristocratique où le pouvoir et la plupart des richesses étaient monopolisés par quelques familles. Napoléon supprima les barrières du Ghetto ainsi que les restrictions de circulation imposées aux Juifs.

En 1797, par le traité de Campo-Formio, Napoléon livre Venise et ses territoires aux Habsbourg en échange de la Belgique, puis il la leur reprit en 1805 pour l'intégrer au royaume d'Italie dont il se fit couronner roi, avant que la ville ne soit intégrée dans l'Empire d'Autriche de 1815 à 1866.

La domination autrichienne sur Venise et la Vénétie ne s'acheva que le 3 octobre 1866 après sa défaite de Sadowa contre l'alliance Prusso-Italienne.

Venise devint un chef-lieu de province italien et au fil du temps l'un des hauts lieux du tourisme mondial.

 

Après la Première Guerre mondiale, l'Italie revendique à l'Autriche vaincue l'ensemble des territoires jadis vénitiens, mais se heurte aux revendications yougoslaves et n'obtient au Traité de Rapallo que l'Istrie, la ville de Zara en Dalmatie et les îles de Veglia, Cherso et Lagosta.

Le ressentiment développé à ce moment contribuera au succès ultérieur de Mussolini.

Après la Seconde Guerre mondiale, l'Italie perdit aussi ces possessions au profit de la Yougoslavie, ne conservant que Trieste qui ne fait pas partie des territoires jadis vénitiens, mais où les populations italophones expulsées de Yougoslavie se réfugièrent.

 

Venise occupe une situation géographique exceptionnelle en mer Adriatique. Les Vénitiens établirent leur ville en enfonçant des pieux en chêne et en aulne dans le sol sablonneux.

Sur ces fondations, ils bâtirent des maisons et des palais et entamèrent un combat contre le mouvement continuel des marées.

La ville est parcourue par 177 canaux (dont le plus important est le Grand Canal), 455 ponts (le plus souvent arqués pour laisser passer les bateaux). Elle y a 123 églises et s'étend sur 118 îles situées entre l'embouchure de l'Adige (au sud) et du Piave (au nord).

Les principales autres îles de la lagune sont : le Lido, Murano, Burano, Torcello.

Sans oublier : San Michele (l'île cimetière de la ville), San Erasmo, Mazzorbo, Le Vignole, Certosa, San Francesco del Deserto, San Giacomo in Paludo, San Servolo, San Lazzaro degli Armeni, Giudecca.

Elle est découpée en six quartiers historiques appelés les sestieri : San Marco, Castello et Cannaregio sur la rive gauche du Grand Canal et Santa Croce, San Polo et Dorsoduro sur l'autre rive.

Le quartier de San Marco et la basilique du même nom constituent le cœur de la cité.

Le quartier de Castello recouvre toute la partie sud-est de Venise. Son nom serait lié à la présence légendaire d'un château ou bien encore à la curie patriarcale qui se trouvait à cet endroit.

Le quartier de Cannaregio occupe toute la partie de la ville comprise entre le Rialto et la gare ferroviaire. Il est nommé ainsi en raison du caractère rectiligne des canaux qui le parcourent (canal reggio).

 

Sur l'autre rive, Santa Croce et San Polo doivent leur nom à deux églises (la première, étant détruite).

Dorsoduro s'appelle ainsi en raison de l'altitude du sestiere (désignation traditionnelle locale du quartier) qui est plus élevé que les autres. En conséquence, pendant les épisodes d'« acqua alta » (hautes eaux), il est moins souvent inondé.

 

Le centre historique est entièrement piétonnier, les canaux faisant fonction de route, et les divers bateaux qui traversent seulement le Grand Canal, le Canal de la Giudecca et la lagune autour de la ville, sont le moyen de transport public.

Venise est une ville unique où l'on se déplace presqu'exclusivement à pied. On y trouve aussi des taxis d'eau - petits bateaux motorisés qui peuvent transporter de huit à dix personnes – et des gondoles asymétriques – petites embarcations à l’unique aviron, très légères. Le transport privé des Vénitiens au moyen des bateaux motorisés ou à avirons est limité aux excursions dominicales. Le transport traditionnel est la gondole vénitienne, bien qu'elle ne soit quasiment plus utilisée que par les touristes ou pour des occasions particulières (cérémonies, mariages et enterrements), ou plus grande et richement décorée, pour les joutes nautiques.

Son coût est en effet prohibitif. D'ailleurs, il n'en reste que 425.

D'autres modèles d'embarcations plus ou moins grosses sont destinés aux transports commerciaux, pilotées par un barreur et un ripeur.

Les vaporetti desservent les différentes îles en sillonnant les principaux canaux.

Ainsi que les traghetti, des gondoles à deux rameurs pour piétons qui assurent la traversée du Grand Canal à quelques endroits dépourvus de ponts.

À cela s'ajoutent toutes sortes d'embarcations publiques et privées tels que les canots à moteur et le transport commercial.

 

La navigation maritime et lagunaire resta le seul moyen de transport existant à Venise jusqu'à la construction au XIXème siècle d'un pont ferroviaire, le Pont des Lagunes.

Inauguré en 1846, il permit de relier la gare de Venise-Santa-Lucia, construite en 1860, au reste du continent. La gare devint un terminus des trains de nuit, amenant au cœur de la cité, à deux pas du grand canal, les voyageurs venant des capitales européennes.

Sous le régime fasciste, une liaison routière, le Pont de la Liberté (Ponte della Libertà), inauguré en 1933, fut également établie, menant à un grand parking sur l'île artificielle de Tronchetto en périphérie nord.

Une navette monorail (people mover) relie Tronchetto à la Piazza Roma où se situe la gare ferroviaire.

En 2007, Venise a accueilli 21 millions de touristes. Le tourisme génère un chiffre d'affaires d'environ 1,5 milliard d'euros par an.

Un montant sans doute sous-estimé car de multiples transactions sont effectuées au noir.

 

Si les bâtiments de Venise sont construits sur des piliers de bois, ils sont exposés à la menace de marées, notamment entre l'automne et le début du printemps. La ville est périodiquement inondée. C'est ce que les Vénitiens appellent « l’acqua alta ». Ce phénomène s'explique par la réunion de plusieurs facteurs naturels : attraction lunaire, et surtout le sirocco, vent chaud venu d'Afrique qui empêche la lagune de se vider, les marées hautes se succédant les unes aux autres.

Ce phénomène a toujours existé, mais s'est largement amplifié ces dernières décennies sous l'influence conjuguée de plusieurs causes relatives au climat et à l'activité humaine : la montée générale du niveau des mers (eustatisme) ; l'affaissement du sol (subsidence) : d'importants puits ont été creusés au XXème siècle pour pomper dans la nappe phréatique, ce qui a fragilisé les terrains déjà instables. Enfin les perturbations dans l'hydrographie : la modernisation du port a entraîné le creusement de canaux profonds pour permettre le passage de gros navires.

La mer s'engouffre ainsi beaucoup plus facilement dans la lagune.

Les conséquences sont importantes dans la vie quotidienne des habitants, qui doivent abandonner les niveaux inférieurs des maisons et emprunter des systèmes de passerelles pour se déplacer. Mais les conséquences les plus importantes sont la détérioration inexorable des monuments historiques et de l'habitat due à la montée des eaux et l'apport qui s'ensuit de produits nocifs à la pierre et à la brique.

 

Le problème des vagues en lagune (moto ondoso) est lié à l'accroissement du trafic des bateaux à moteur dans les canaux de la ville et en lagune. Il fragilise les fondations des constructions, érode les rives et fragilise les quais. Dans la lagune, il entraîne la disparition des barènes, bancs alluvionnaires indispensables à son équilibre. Plusieurs problèmes se conjuguent. D'abord, les bateaux sont de plus en plus nombreux pour satisfaire les besoins des touristes et sont de plus en plus gros. Des centaines de paquebots entrent chaque année en lagune pour rejoindre la gare maritime située à San Basilio, sans oublier les navires de commerce servant les industries installées à Marghera. Enfin, les bateaux, avec l'amélioration des moteurs, vont de plus en plus vite, créant des vagues toujours plus fortes. Pour autant, depuis peu des contrôles de vitesse sont effectués : ainsi la vitesse est limitée à 5 km/h dans les canaux de la ville et à 15 dans la lagune.

 

Les îlots de la lagune de Venise, composés de matériaux de remblais et alluvionnaires, ne permettaient pas de construction traditionnelle car le sol humide et instable ne pouvait supporter le poids des bâtiments. La solution a été l'utilisation de pilotis, permettant la construction au-dessus de l’eau. La technique consiste à enfoncer ceux-ci dans le sol afin de leur faire porter une plate-forme constituée de madriers en chêne et en mélèze solidement attachés les uns aux autres, consolidant et nivelant le terrain. Ainsi par exemple, afin d’ériger la Basilique Santa Maria della salute, les Vénitiens utilisèrent 1.006.657 pilotis de 4 mètres de long, en chêne, aulne et mélèze.

Les contraintes liées à une construction sur l’eau avec des pilotis comme fondations font que les palais sont conçus à l’inverse des règles traditionnelles de l’architecture. En effet si dans les palais terrestres, l'usage veut que l’on commence par les fondations sur lesquelles on pose l’infrastructure destinée à supporter le poids de l’ensemble architectural, à Venise la méthode est totalement inversée : on pose d’abord une grande « boîte » sur des portiques afin de transmettre la charge directement aux pilotis des fondations par un système d'arcs et de voûtes appropriés.

 

Dans Venise il y a près de 84 églises pratiquement intactes et des centaines de demeures richement meublées et décorées avec art : de vrais palais !

Les campaniles sont des clochers qui ont pour particularité d'être excentrés et parfois non attenants à leur église. Ils ont tous une architecture différente et servent de points de repère dans la ville.

Quand l’un tombe sous son propre poids, il est rebâti comme celui de la place Saint-Marc haut de de 98,6 mètres, le 14 juillet 1902 à 10 heures, reconstruit à l’identique et inauguré le 25 avril 1912, à l'occasion de la fête de Saint-Marc, exactement 1.000 ans après la fondation de l'édifice original. 

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Guerre du Golfe 1991 : Lettre d’un ancien des OPEX à la ministre de la Justice

 

Lettre de Vincent FILIMOEHALA, ancien de la Division Daguet, à Christiane TAUBIRA, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, au sujet de la création d’une commission d’enquête parlementaire.

  

Le : 29.08.2015

                                       Monsieur FILIMOEHALA   Vincent

                                                                             A

                                        Madame Christiane TAUBIRA

                                       Garde des Sceaux, Ministre de la Justice

                                       Ministère de la Justice

                                       13, Place Vendôme

                                       75042    PARIS   Cedex 01.

.

« Par la voie hiérarchie ».

OBJET : Demande de la création d’une commission d’enquête parlementaire, sur l’une des affaires qui s’annonce déjà celui du siècle, concernant «  les indemnités de la guerre du Golfe 1991.

           

                    Madame la Ministre, Garde des Sceaux,

 

          Au nom du « devoir de mémoire »,  que j’ai l’honneur de bien vouloir vous faire part de la présente lettre, afin de vous solliciter toute votre attention à l’égard de mon souhait, celui de la création d’une commission d’enquête parlementaire dite hors normes sur l’une des affaires  de la plus grande escroquerie jamais observée sous la Vème République, celui sur  « les   indemnités de la guerre du Golfe 1991 ».

 

          En effet, il nous faut revenir à la fin de la première guerre du Golfe en 1991, ou la promesse du gouvernement à l’époque sous la présidence de (M. François Mitterrand) et du gouvernement  de l’ex-premier ministre (M.BEREGOVOY), qui était  tout naturellement de  verser  la prime sous forme « indemnités de guerre.. » aux participants à  ce conflit sans équivoque.

 

          Ainsi, c’est en me confiant à vous très personnellement et au nom des compagnons d’armes partis trop tôt sans la moindre reconnaissance de la part du monde du combattant sous la 4ème Génération du Feu ,  et qui   sous la présidence de (M. François HOLLANDE) et du gouvernement du premier ministre (M. Emanuel VALLS), sans doute pourrions dire enfin !  Justice nous est rendue après plusieurs années  soit après  25 ans depuis notre retour en France et sous l’accueil chaleureux lors de notre défilé sous les champs Elysées en 1991, « J’y été »

 

      .  Enfin, avant de refermer ma lettre, que je tiens à remercier l’auteur (M. Jean-Charles DUBOC)  du livre sur « Les Milliards disparus de la division DAGUET », qui jadis, sans lui !  L’espoir de voir un jour une justice indépendante et morale disparaitre à tout jamais. A ce titre, que je vous transmets  en accompagnement de ma lettre le livre avec le plus grand plaisir.

        

        Ps : « il est de l’honneur de la Nation, pour que cette affaire soit portée à la plus grande marche de notre institution et dont celui de la justice du pays des droits de l’homme ».

           

          En vous remerciant par avance de la bienveillance, avec laquelle vous voudrez bien, accueillir ma requête, que je vous prie, Madame la Ministre, garde des Sceaux,   d’agréer, l’assurance de ma haute considération.

 

                                                                                                                                                                                          Monsieur FILIMOEHALA  Vincent

                     « Membre des OPEX-UNC du Val d’Oise 95 »

 

 

(Copies) :                                                                      

-lettre réponse (M.SAPIN)

-lettre réponse (M.HOLLANDE).

-lettre réponse (M.SARKOZY).

-lettre réponse (M. le PDG – société GENERALE).

-lettre réponse (M.CHARASSE).

-lettre écrite     (M.LE DRIAN). 

-lettre réponse (M. CRESSON).

-lettre écrite     (M.BARTOLONE).

-lettre écrite     (M.De COURSON).

-Rapport          (M.FILIMOEHALA.)

 

 


Mains invisibles : Chapitre XV.1 : Cité des Doges (1/2)

 

Chapitre XV.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

Cité des Doges (1/2)

 

Dans l’intervalle, entre Noël 2012 et le premier jour de l’année 2013, pour se détendre, c’est l’escapade à Venise, en compagnie de Florence alors qu’Annabelle est à peine sevrée et même pas encore baptisée à Saint-Julien-le-pauvre, parce que Notre-Dame de Paris, c’est compliqué et pas très intimiste.

Un déplacement à la rencontre d’« Eurydice », la goélette restée en panne au fond de la lagune qu’un broker a signalé à Paul en milieu de trimestre.

Il a même fait un aller et retour rapide en voiture depuis Aubenas pour voir « l’engin », complétement désossé de ses aménagements intérieurs, et demander sa remise à l’eau pour vérifier sa capacité à flotter.

 

Cette fois-ci, ils y vont en avion. Naturellement, Florence reste surprise au dernier degré quand elle voit débouler tout l’équipage du vol Alitalia qui demande à tour de rôle un autographe à Paul.

Même le commandant de bord et son co-pilote !

« Mais qu’est-ce qu’ils ont tous ? L’avion peut voler sans son pilote ? »

Non, ce n’est pas ce qu’elle voulait dire… Mais tout de même.

Paul doit se faire une raison : s’il veut voyager incognito par la voie des airs, il lui faudra désormais soit emprunter les avions de chez Dassault, soit se mettre aux commandes d’un à louer…

Comment expliquer tout ça à Florence ? De toute façon, elle ne le croirait pas…

Le tour du monde par les pôles sans escale, elle ne savait que celui par les trois-caps et à la voile… Pas le premier.

Le Boeing tombé au milieu d’une tempête dans l’atlantique où Paul a pu ramasser la totalité de l’équipage et des passagers… inconcevable !

Et encore, ne sait-elle pas les missions de récupération en milieu hostile des pilotes de guerre en Afghanistan ou ailleurs, ni l’écho reçu à l’occasion de la patrouille « Charlotte » !

Que des légendes forcément incroyables, pour une béotienne comme elle…

 

Sortie de l’aéroport « Marco-Polo » par les salons « VIP » et un petit salut protocolaire et chaleureux du directeur et de son équipe naturellement, c’est direct et en taxi-vedette pour une traversée de la lagune jusqu’aux abords de l’Hôtel Danieli.

Là, de toute façon, ils vous reçoivent comme un prince des mille et une nuits : on rentre dans la « norme », peut-on dire.

La chambre est luxueuse, bien sûr, décorée avec goût et raffinement, robinetterie et poignées de fenêtre à l’ancienne, mais donnant sur le canal latéral. Pas grave pour y dormir…

 

Venezia, ses 270.000 habitants, dont ses 61.000 « intra-muros », sur ses 41.594 hectares, dont 25.302 sont recouverts par les eaux lagunaires. Les localités de la terre ferme occupent une superficie de 13.028 hectares, le Centre historique ne mesure à peu près que 800 hectares et les principales îles, environ 2.186 hectares.

Une ville plantée en zone perpétuellement inondable au milieu de la lagune, surnommée la « Cité des Doges » ou la « Sérénissime », capitale de la… Vénétie.

Une cité lacustre fondée peu après 528, elle fut la capitale pendant onze siècles (697-1797) de la République de Venise qui votera plus tard pour son indépendance.

Une ville célèbre pour ses canaux, sa place Saint-Marc devant sa Basilique du même nom qui accueille la dépouille de l’apôtre du même nom ramené d’Égypte antique : toute la chrétienté témoignant ainsi de sa réalité historique à travers un bloc de pierre scellé sous l’hôtel principal !

Là, même les athées ne peuvent plus nier.

Son palais des Doges ainsi que son carnaval. Venise, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, il faut ça !

 

Les clés de la domination économique de Venise sur l'Italie au Moyen Âge, ce sont l'insularité et l'aisance navale des Vénitiens qui n'a cessé de croître pendant plus d'un millénaire.

La région à l'extrémité nord-ouest de la mer Adriatique, son cul-de-sac, où se jettent plusieurs fleuves issus des Alpes, est habitée dès l'Antiquité par des pêcheurs, mariniers et sauniers. Elle fut nommée Venetia du nom des Vénètes, ancien peuple italique intégré dans la République romaine dès le IIème siècle av. J-C.

Les invasions des Goths d'Alaric Ier et des Huns d'Attila poussèrent les populations locales à se réfugier dans les îles des marais situés le long de la mer Adriatique, près du delta du Pô.

Selon la légende développée ultérieurement par les Vénitiens pour démontrer l'ancienneté de leur cité et la lointaine origine de leur liberté, Venise aurait été fondée le 25 mars 421 dans les îlots du « rivus altus, » qui deviendra le Rialto.

 

La région échut au royaume ostrogoth puis fut reconquise avec le reste de l'Italie par le général Bélisaire, devenant une province de l'Empire romain d'orient sous Justinien Ier.

Fondée au VIème siècle par des habitants des régions voisines, venus se réfugier en nombre dans les îles de la lagune après l'invasion de l'Italie du nord par les Lombards en 568, cette zone marécageuse, difficile d'accès pour des navires à quille, était restée sous la juridiction de l'exarchat de Ravenne, province de l'Empire romain d'Orient.

Elle fut initialement un refuge de la civilisation romano-byzantine mais au fur et à mesure de son développement, son autonomie s'accrut pour aboutir à l'indépendance.

Car, profitant de l'antagonisme entre l'exarchat de Ravenne et les Lombards, les Vénitiens élargirent leur marge de manœuvre politique et se dotèrent d'un pouvoir local incarné par le premier duc ou « doge », Paolucio Anafesto (697-717), personnage situé aux confins de la légende et de l'Histoire.

Mais la cité ne devint réellement indépendante qu'après le retrait des Byzantins de l'Adriatique, peu après l'an 1000, lors de l'émergence du royaume de Hongrie.

La cité-État s'appuya dès lors sur la mer pour étendre son pouvoir.

 

Venise n'eut pas de constitution propre. En effet, la définition des attributions et le mécanisme des institutions gouvernementales relevaient à Venise du droit coutumier. Les organes de décision gouvernementaux formaient une pyramide dont l'Assemblée populaire était la base et le doge le sommet.

Entre les deux siégeaient le Grand Conseil, les Quarante et le Sénat, puis le Conseil ducal.

Cette organisation politique dont les traits se dessinent au XIIIème siècle se maintiendra jusqu'en 1797.

Le quadruplement de la puissance navale dans le premier tiers du XVème siècle, fait de l'Arsenal de Venise la plus grande usine du monde, employant jusqu'à 16.000 personnes, derrière une enceinte secrète de 25 hectares.

L'activité navale est portée par le dynamisme du quartier d'affaires vénitien.

 

Le commerce du sel, puis l'expansion commerciale vers la Méditerranée orientale, entraînèrent une forte croissance de la ville. Ce n’est qu’après la 4ème croisade, que Venise se détourna sur Constantinople. La République s'empare des richesses de l'Empire byzantin et constitue son propre empire maritime constitué par la plupart des îles grecques et dalmates.

Elle le complète en conquérant la Dalmatie continentale, l'Istrie et un vaste domaine entre les Alpes et le Pô, incluant les cités de Bergame, Brescia, Vérone, Padoue, Trévise et Udine.

Elle entre alors en conflit avec Gênes, sa grande rivale en Italie du nord et en Méditerranée.

L'apogée de cette lutte sera la quatrième guerre génoise, autrement nommée guerre de Chioggia.

Venise en sortit vainqueur, mais très épuisée.

Le traité de Turin, en 1381, ne lui fut pas particulièrement avantageux : malgré sa victoire, Venise dut renoncer à des territoires et concéder certains droits à sa rivale.

Elle perdait Trévise et la Dalmatie qui revenait au roi de Hongrie. Cependant elle conservait ses institutions et ses principales colonies.

 

La ville a armé une flotte de 6.000 galères, lui permettant de prendre des risques, sous forme de convois réguliers, pour régner sur la mer Méditerranée. Le quartier du Rialto est la première bourse organisée, selon l’historien Fernand Braudel.

Les marchands y échangent des participations dans les galères vénitiennes, mises aux enchères selon le système de « l’Incanto des galées » du marché.

Venise devient alors le plus important port de Méditerranée, surclassant Constantinople.

Il lui fallut conquérir des terres sur la lagune. 

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Mains invisibles : Chapitre XIV : L’affaire « Kakazucack »

 

Chapitre XIV

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite ! 

 

L’affaire « Kakazucack »

 

Le mardi 4 décembre éclate, mollement d’abord, l’affaire Kakazucack et le premier « Scud » dont l’ordre de tir avait été donné la veille au soir depuis les bureaux du Kremlin-Bicêtre, l’entretien avec Denis Lespoix à peine terminé.

Le ministre délégué au Budget auprès du ministre de l'Économie et des Finances est jusque-là considéré comme un des « poids lourds » du gouvernement et comme « incarnant la ligne de fermeté budgétaire » dans un contexte de crise économique. Avant l'élection du président Landau, il était député socialiste et président de la commission des finances de l'Assemblée nationale. Et encore avant chirurgien plasticien et capillaire de profession, non sans s’être enrichi dans l’entourage d’un ancien ministre de la santé de « Tiersmirant », Monsieur « Néron Taulard » dont il faisait partie comme conseiller en charge de l’agence du médicament et divers achats d’équipements lourds.

 

Peu après sa nomination au gouvernement, il commande une expertise à propos de la vente de l'hippodrome de Compiègne, pour laquelle un de ses prédécesseurs au ministère du Budget est placé sous le statut de témoin assisté pour « prise illégale d'intérêts » devant la Cour de justice de la République (CJR), une affaire dont il sortira totalement blanchi à la fin de l’année 2013.

Le rapport, daté du 22 juillet 2012, remet en cause le travail des trois experts de la Cour de justice et disculpe l’ancien ministre.

Cette affaire aurait retenu la curiosité de l'équipe rédactionnelle du site d'informations en ligne Mediapart qui s'interroge déjà sur la raison de ce « cadeau » fait à l’ancien, également inquiété dans l’affaire « Bêtencourte ».

 

À compter du 4 décembre 2012, le site d'information en ligne publie plusieurs articles affirmant que le ministre du budget a possédé un compte bancaire non déclaré en Suisse, à la banque de gestion de fortune UBS, et ce jusqu'au début de l'année 2010 (le compte aurait été clos et l'argent déplacé à Singapour avant qu’il ne devienne président de la commission des finances de l’Assemblée nationale).

L’intéressé dément immédiatement cette information, sur son blog, et par voie de presse. Le premier article cite aussi le mémoire d'un agent du fisc du Lot-et-Garonne, « Dorémi Gars-nié », adressé en 2008 à sa hiérarchie, dans lequel il évoquait « un compte bancaire à numéro en Suisse » ouvert selon lui par le ministre.

Celui qui est passé entre les mains de la DRM à un moment ou à un autre…

 

Plusieurs responsables politiques de droite comme de gauche demandent alors d'apporter des preuves.

Le lendemain 5 décembre, Mediapart met en ligne un enregistrement, présenté comme un échange entre le ministre et « Hervé Dréfusse », son gestionnaire de fortune en 2000, qui corrobore les informations publiées.

On y entend : « Moi, ce qui m'embête, c'est que j'ai toujours un compte ouvert à l'UBS, mais il n'y a plus rien là-bas, non ? La seule façon de le fermer, c'est d'y aller ? (…) Ça me fait chier d’avoir un compte ouvert là-bas, l’UBS c’est quand même pas forcément la plus planquée des banques (...). Il faut ma signature (…) C’est extrêmement chiant. Il faut y aller, moi je ne peux pas y aller, je vois pas comment faire. (...) Surtout qu’il n’est pas exclu que je devienne maire au mois de mars, donc je ne tiens vraiment pas du tout à ce qu’il y ait la moindre ambiguïté. (…) Surtout que d’une certaine manière, les avoirs restent à l’UBS et que d’ici on peut gérer. C’est un jeu d’écriture pur et simple. »

Le même jour, en réponse au député UMP « Daniel Face-quelle » qui l'interpelle sur le sujet, le ministre affirme devant l'Assemblée nationale qu'il n'a « jamais eu de compte à l'étranger, ni maintenant, ni avant ».

Le ministre reçoit le soutien de l'Élysée, de Matignon et des ministres du gouvernement, et les réactions de l'opposition sont curieusement jugées comme modérées. Et pour cause comme on le comprendra plus tard.

Le 7 décembre, une enquête préliminaire est ouverte par le parquet de Paris, à la suite de la plainte pour diffamation déposée contre Mediapart.

Le 14 décembre, l’administration des impôts demande à son ministre de signer un document attestant qu’il n’avait pas de compte caché en Suisse.

Ce dernier n’a pas donné suite à cette demande.

 

Le 15 décembre, « Michel Gamelle », ancien bâtonnier du barreau d'Agen et ancien maire RPR de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), prend contact avec « Alain Zébulon », directeur de cabinet adjoint du président de la République, qui fut sous-préfet de Villeneuve-sur-Lot entre 1997 et 1999, pour certifier l'authenticité de l'enregistrement révélé par Mediapart, qui avait été effectué accidentellement sur son répondeur en 2000. Il se dit également prêt à le fournir à la justice et à témoigner devant un juge.

« Alain Zébulon » en informe le Président de la République.

Entre-temps, le 17 décembre 2012, le virus installé depuis l’ordinateur de Denis Lespoix se réveille et détruit les tables d’index de tous les disques-durs qu’il avait pu pénétrer…

En parallèle, le 21 décembre 2012, Mediapart révèle que la direction régionale des finances publiques de Paris-Sud effectue des « vérifications approfondies » sur les déclarations de l'impôt de solidarité sur la fortune de son ministre de tutelle pour les trois années 2010 à 2012 et « dont la sincérité pourrait être remise en cause », ce que dément la direction générale des Finances publiques (DGFIP) alors que Mediapart maintient ses affirmations.

Le ministre serait soupçonné d'avoir sous-évalué le montant de son appartement parisien, d'avoir déduit un prêt parental déjà remboursé, et de ne pas avoir déclaré certains biens.

 

Le 29 décembre, le directeur de Mediapart, écrit une lettre au procureur de Paris pour lui demander l'ouverture d'une enquête sur le fond des faits qui ont été révélés.

Le parquet de Paris ouvrira, le 8 janvier 2013, une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraude fiscale » et confiera l'enquête à la brigade nationale de répression de la délinquance fiscale. Plusieurs personnes susceptibles de détenir des informations seront auditionnées : l'épouse du ministre, le gestionnaire de fortune « Hervé Dréfusse », l'ancien juge « Jean-Louis Fougère », qui a détenu une copie de l'enregistrement, l'agent du fisc « Dorémi Gars-nié », qui avait fait part à son administration, dès juin 2008, de ses soupçons sur le compte suisse du ministre et d'autres soupçons de fraude fiscale.

Le 16 janvier 2013, « Michel Gamelle » est auditionné pendant plusieurs heures par les policiers de la Division nationale des investigations financières et fiscales (Dniff). Il remet une copie de l'enregistrement téléphonique.

Le 24 janvier 2013, le Procureur de la République de Paris apprend d'un premier résultat d’expertise de la police technique et scientifique (PTS) que l'enregistrement n'est pas truqué.

Le même jour également, en parallèle à l'enquête conduite par la justice, le ministre de l’Économie et des Finances le ministre de tutelle et des finances demande à la Suisse si son ministre du budget a détenu un compte (à l'UBS) dans ce pays : la réponse est couverte par le secret fiscal, mais d'après Le Journal du dimanche, les autorités suisses auraient exclu qu’il ait pu avoir un compte (à l'UBS) depuis 2006, ou qu'il ait pu en fermer un d'après Le Nouvel Observateur.

Cette dernière interprétation serait « inexacte » selon une source judiciaire, citée par une dépêche de l'agence Reuters et selon Mediapart.

L'interprétation qui avait été faite était celle d'un compte en Suisse, alors que la demande ne concernait qu'un compte à l'UBS sur les 377 banques en Suisse.

Le 19 mars 2013, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire contre X pour enquêter sur des soupçons de « blanchiment de fraude fiscale » et « perception par un membre d'une profession médicale d'avantages procurés par une entreprise dont les services ou les produits sont pris en charge par la Sécurité sociale ».

Le président de la République, annonce le même jour le départ du ministre du gouvernement, « à [l]a demande de ce dernier ».

Pourtant il réaffirme son innocence et explique cette décision par sa volonté de se consacrer à sa défense. Il est remplacé à son poste par le ministre délégué aux Affaires européennes.

 

À la suite de son aveu du 2 avril 2013, où il annonce, sur son site internet, détenir 600.000 euros sur un compte à l'étranger il demande « pardon » au président de la République et au Premier ministre, pour le « dommage causé ». Ces aveux qui font suite à la découverte par la justice suisse d'un compte lui appartenant, qui lui attire de très nombreuses critiques, en particulier du Président qui parle d'« impardonnable faute morale », et du premier ministre, qui l'appelle à « ne plus exercer de responsabilités politiques », alors qu'il pourrait automatiquement retrouver son mandat de député un mois après son départ du gouvernement.

Le président de l'Assemblée nationale, reçoit le 18 avril la lettre de démission de son mandat de député.

Mais ce n’est pas tout. Entre-temps, l’ex-ministre s’enfuit chez des « amis sûrs » et avec son chien.

Le 24 avril 2013, sur proposition du président du groupe UDI, l'Assemblée nationale décide, à l'unanimité, la création d'une commission d'enquête (composée de trente députés), relative à l'action du gouvernement entre le 4 décembre 2012 et le 2 avril 2013.

Il en ressortira également une loi applicable au 1er janvier 2014, où 8.000 élus, hauts fonctionnaires et patrons d’entreprises publiques seront astreints chacun à une déclaration de patrimoine.

Ça, c’est pour l’aspect « contre-attaque » proposée par Gustave Morthe de l’Argentière dont il avait été question fin novembre 2012 dans un des « petits-salons » de chez « Maxim’s ».

Elle a loupé complétement sa cible et aura eu des conséquences inattendues dans la vie politique du pays par ailleurs en pleine crise économique, sociale et financière sévère.

 

En fait, l’amiral aura avoué plus tard à Paul, que de toute façon, le ministre était dans la ligne de mire de l'armée française et les industriels de l'armement comme l’avançait le magazine suisse « L'Hebdo ».

Le ministre du budget souhaitait supprimer 31 régiments dans l’armée de terre, vendre le porte-avions Charles-de-Gaulle, annuler les commandes d'hélicoptères de combat Tigre et de sous-marins nucléaires d'attaque Barracuda, et d’arrêter la production des Rafales en violation des accords passés.

Il souhaitait aussi renégocier les contrats d'achats en cours avec le groupe industriel Marcel Dassault.

Dès lors, un collectif d'officiers de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur aurait donné à la justice des informations sur les comptes à l'étranger, pour détenir une copie de cet enregistrement, communiquée au juge « Fougère » le 12 novembre 2006. Ce dernier l'aurait fait circuler « parmi ses relations à la Direction centrale du Renseignement intérieur ».

Mais « L'Hebdo » ne citant pas ses sources, cette rumeur ne sera pas reprise que par le journal « La Croix » et « France-Intox ».

Puis, elle s’est évanouie…

 

Il n’empêche, dans les états-majors, il n’est désormais plus question que de tels épisodes ne se reproduisent, économies à faire ou non.

Le nouveau format des armées est donc repoussé avec des objectifs de « fin de mandat ».

Les avions voleront moins mais en échange le ministère fera un chèque d’un milliard d’euros à l’avionneur des Rafale pour le moderniser.

Tous les navires resteront 3 jours de plus dans leurs ports, mais le budget prévisionnel du « grand carénage » de 18 mois du porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle sera maintenu pour 2016.

Quelques régiments seront dissous et les personnels réaffectés, mais en douceur.

Les OPEX se succéderont : le Mali puis la Centrafrique après le ratage en Syrie contre Hassan qui gaze ses propres populations (rebelles) en août 2013 et encore plus tard en 2014.

Malgré l’échec d’un tir de missile balistique nucléaire, le programme de « mise à niveau » de la FOS est maintenu.

Et puis, au summum des pressions, il est confié à l’armée les moyens d’une « cyber-défense », incluant la mise sous tutelle de tout l’espionnage électronique sur le territoire, sans contrôle de juge-judiciaire, aux dépens de la police et de la DCRI (d’ailleurs démantelée, éparpillée par ailleurs).

De quoi calmer un temps les « étoilés ».

Parce qu’il est alors promis, dès le premier trimestre de 2013, mais l’information sera éventée en mai, puis en juillet 2013, puis réitérée par le ministre de la défense qui annonce en fin d’année 2013 des REX (Recettes exceptionnelles) à venir pour financer les dépassements budgétaires des OPEX (Opérations Extérieures) et autres coûts, et notamment un grand-emprunt de 12 milliards d’euros, qui ne sera pas mis en place.

L’argent récupéré par Paul, sur les « queues » des détournements d’antan serviront alors à maintenir la pression à la baisse sur les taux auxquels emprunte le Trésor public, contre toute attente : un « effet de levier » qui démultiplie la capacité de prêts des marchés par simple « suivisme » des principaux investisseurs.

C’est tout le travail de Paul et de sa petite équipe début 2013.

 

Du coup, si le 14 juillet 2013 aucun matériel lourd n’a défilé sur les Champs-Élysées comme habituellement « sur ses chenilles », ce n’est pas tant que le goudron ait été à refaire « dans les virages », mais bien plus en raison des menaces d’un « putsch des capitaines » si les choses ne rentraient pas dans l’ordre…

La menace a été prise très au sérieux dans les états-majors et la descente des Champs-Élysées du président Landau, ce jour-là, a donné des sueurs froides aux services de sécurité : des milliers, peut-être même des dizaines de milliers de « badauds » huaient copieusement le passage du président depuis les trottoirs.

On y a vu pêle-mêle des « bonnets rouges », des bonnets-frégiens, des pancartes anti-mariage pour tous et tant d’autres…

Car, après le vote du « mariage pour tous », après l’introduction de la théorie du genre dans les collèges (elle était déjà enseignée dans les lycées), la rentrée aux nouveaux rythmes scolaires ne se faisant qu’en septembre 2013 et la circulaire sulfureuse du ministre de l’éducation nationale sur les « différences sexuelles » un peu passée inaperçue, l’indice d’insoumission de la troupe grimpe alors à des degrés jamais atteints.

Et si ce n’est ce 14 juillet-là, il y en aura d’autres.

Les rendez-vous républicains ne manquent pas, ni les raisons de gronder et de se révolter non plus, avec la taxe-poids-lourd, la révolte des bonnets-rouges, après les poussins, les pigeons, les dindons et autres volailles à plumer, et le dernier matraquage fiscal voté fin 2013… Rien ne manque pour une révolte en bonne et due forme !

Revenons à fin 2012…

 

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