Mercredi 14 juillet 1915
Grexit ?... (IV)

Grexit ?... (III)

 

 

Je fais partie de ceux qui n’ont pas voté POUR

 

Le traité de Maastricht

 

Un excellent traité, dois-je admettre, qui faisait faire un immense bond en avant à la construction européenne – et je suis européen dans le sang depuis l’invasion de la « Corsica-Bella-Tchi-tchi » par les grecs et plus encore depuis la bataille de Gergovied’Alésia – même si finalement on n’était pas prêt.

Il était trop en avance sur son époque et chacun le pressentait.

D’ailleurs, je reste persuadé qu’il ne s’agissait que d’un « coup politique » de « Mythe-errant » visant à couper l’herbe sous les pieds de son opposition, faisant paraître ringard et anti-européen le « Chi », son ex-premier ministre de la première cohabitation.

 

On sortait de deux tsunamis : L’effondrement du mur de Berlin et du pacte de Varsovie, sans un coup de fusil, et la fin de la première guerre du Golfe, au Koweït.

Un nouvel ordre mondial se dessinait à travers la fin de la guerre-froide et l’émergence d’une coalition mondiale de gendarmes de la paix sous le drapeau de l’ONU, pilotée par Washington et le premier des « Bou-bouche ».

L’Allemagne se réunifiait et leurs efforts d’intégration des allemands de l’est ont été vraiment considérables.

Qu’on se saisisse de l’occasion pour se donner les moyens juridiques d’une intégration encore plus prononcée n’était pas idiote, sauf que très vite, les conditions de celles-ci n’étaient manifestement pas à la portée des peuples d’Europe, la « convergence » alors pas encore assez bien préparée.

 

Il fallait en effet atteindre quatre critères de « convergence », d’abord non-contraignants, mais déjà hors de portée à l’époque, afin de permettre une certaine harmonie nécessaire à l’union monétaire visée :

– Un taux d’inflation inférieur à 1,5 % de celui des trois pays membres ayant les plus faibles taux d’inflation ;

– Un déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB ;

– Un endettement public inférieur à 60 % du PIB ;

– Des taux d’intérêts réels à long terme ne devant pas excéder de 2 % celui des trois pays membres ayant les plus faibles ;

– Et enfin, une cinquième condition : Pas de dévaluation monétaire dans les deux années précédant l’intégration à l’union monétaire, la seule qui aura été facile de remplir, nonobstant, « Giskard-A-la Barre » qui nous a fait caguer avec le taux de conversion de 6,55957 qu’il voulait porter à 6,66666, lui le rédacteur du futur TCE : Fallait le faire pour un « X » !

 

Ce qui était hors de portée, c’était bien sûr les second et troisième critères : Déficit public inférieur à 3 % du PIB et endettement public inférieur à 60 % du même PIB.

C’était un pari fou sur le taux de croissance du PIB qui n’a jamais été à la portée que d’un petit nombre d’États-membres et parfois provisoirement.

Et notamment pas en « Gauloisie-keynésienne » !

 

Le dogme keynésien démontrerait et pose le principe qu’une politique de relance (du PIB) doit se faire par le déficit public. 3 % de déficit augmente mécaniquement de 3 % le PIB (c’est dans sa formule de calcul), plus « l’effet multiplicateur » estimé à 3, soit 109 % du PIB antérieur.

Automatiquement, « mécaniquement », l’endettement de 60 % + 3 % de déficit, soit 63 % ramené à un PIB de 109 %, donne un ratio d’endettement public de 57,8 %.

Une réduction donc.

Simple.

Et ils en ont usé et abusé de cette « mécanique-là » !

 

Sauf que le dogme est totalement faux (pour une raison que j’ignore) : C’est la démonstration que nous ont fait les pays d’Europe du Sud, Portugal, Espagne, Italie, Grèce et même la « Gauloisie-ruinée », puisque chez nous, de relance en relance keynésiennes, on n’a jamais pu réduire le taux d’endettement qui a pu gonfler jusqu’à devenir bientôt supérieur à 100 % de notre PIB.

Ce qui suppose (là encore pour une raison que j’ignore) que « l’effet de levier » keynésien est indubitablement négatif.

 

Il détruit de la valeur, sans doute par augmentation considérable de la « charge de la dette » – remboursements + intérêts à verser – qui tue finalement la croissance espérée et enrichit la « rente patrimoniale » des prêteurs, banquiers, épargnants, institutions financières internationales, « grand-bourgeois » (au sens marxiste) internationaux.

Il y aurait eu 3 % ou plus d’inflation pour compenser, la « rente patrimoniale » aurait été négative et on pouvait espérer un « effet de levier » positif.

Mais justement, les « prêteurs » n’en voulaient pas et l’inflation reste sous l’objectif de 2 %. Ou alors les taux d’intérêt auraient pu augmenter considérablement, asphyxiant les économies endettées.

Le cercle infernal.

Maastricht, un vrai piège à gogos !

 

Les bons critères de Maastricht aurait dû être impérativement zéro déficit public et réduction de l’endettement au moins à raison du niveau d’inflation constaté, année après année et jusqu’à zéro (hors, peut-être, les investissements « productifs » qui s’amortiraient alors sur 10 à 15 ans, selon des exceptions à encadrer étroitement).

C’est la raison pour laquelle j’ai voté logiquement « NON ».

 

Rassurez-vous, j’ai voté « OUI » au référendum suivant pour la simple raison qu’une fois qu’on s’est engagé sur un chemin, même débile, on va au bout : On ne s’arrête pas les pieds dans l’eau jusqu’au cou au milieu du gué, position parfaitement inconfortable et fragile (voire dangereuse si le courant est trop fort) !

Là encore, il ne faut pas dékonner.

Et rappelez-vous, dans les deux cas, la démocratie élective m’a donné tort.

Passons, je n’ai aucune rancœur à proposer.

 

Il faut vous dire qu’à l’époque, j’avais un excellent professeur d’économie-appliquée en la personne de mon banquier personnel.

Plus jeune DAF de « Gauloisie-du-socialisme-triomphant » d’une société cotée, je manipulais les millions au jour le jour, empruntais, prêtais, payais, encaissais pour le compte de mon pédégé, que je lui en faisais des tonnes.

Et moi, j’étais à découvert permanent avec des taux de délire de l’ordre de 15 à 18 %, que j’écrasais tranquillement en fin d’année, seulement en fin d’année, entre Noël et jour de l’an, avec les primes qu’on m’attribuait généreusement « pour services rendus » tellement j’enrichissais tout le monde par mon activité professionnelle.

Tranquille Bill…

Ça a duré une dizaine d’années comme ça, où j’étais « chassé » par des chasseurs de tête, pas tous les jours mais au moins une à deux fois par semaine, jusqu’au jour où j’ai refusé de faire une chose illégale.

Là, je ne vous raconte pas le désastre… Du jour au lendemain, toutes les portes se fermaient et il m’a fallu sauter en urgence par la fenêtre pour rebondir.

Un excellent professeur d’économie-appliquée, mon banquier, finalement.

C’est du passé et tout a été réglé sans que « ma nichée » ne manque jamais de rien et c’est bien l’essentiel.

 

Mais ceci dit, ces leçons auraient dû éclairer, à la même époque, nos dirigeants politiques et la quantité invraisemblable de « sachants » qui les entourait et les conseillait.

Même que, même pas…

 

Alors revenons un peu à l’actualité en cours et faisons un dernier pointage « grec ».

Officiellement et au 31 mars 2015, le total de la dette publique grecque atteignait 312,7 milliards d’euros. Ne soyez pas surpris si vous voyez circuler des chiffres légèrement différents : Ce total incluait près de 15 milliards de dettes à court terme (typiquement à 13 ou 26 semaines) ce qui fait qu’il varie régulièrement au rythme des remboursements et des nouvelles émissions. Sans tenir compte de cette partie fluctuante et en omettant les 16,2 milliards de garanties émises par l’État Grec, cela nous donne 297,8 milliards d’euros de dettes à plus ou moins long terme.

 

Après la restructuration de 2012 (107 milliards effacés), le stock d’obligations à long terme ne s’élève plus qu’à 66,5 milliards. On sait que l’Euro-système (la BCE et les banques centrales nationales) détient 27 milliards de ce total ce qui signifie donc que le reste du monde ne détient plus que 39,5 milliards d’obligations grecques dont, vraisemblablement, une bonne partie pour les banques grecques qui les apportent en garantie de leurs emprunts auprès de la BCE.

Et notez que ces 107 milliards d’effacement, ce n’est pas une aide directe aux Grecs, mais seulement des sommes versées à nos banquiers à nous, qui avaient été « encouragés » à aller « investir » en Grèce, par du bon impôt pour leur éviter la faillite immédiate.

 

Le reste, 231,2 milliards, ce sont des prêts que l’on peut répartir en quatre groupes : Le Fonds Européen de Stabilité Financière d’abord, qui porte l’essentiel avec pas moins de 130,9 milliards d’euros ; les prêts accordés directement par les États européens en 2010 pour 52,9 milliards ; les prêts du FMI, en incluant celui qui n’a pas été remboursé le 30 juin pour 21,2 milliards ; et, pour finir, la catégories « tutti frutti », qui inclut notamment la Banque centrale Grecque, pour un total de 26,2 milliards.

Autrement dit, les Grecs ne doivent plus rien aux épargnants et banquiers étrangers, contrairement à ce qu’on vous affirme.

Juste un peu à eux-mêmes : Le reste, ce sont des jeux d’écritures comptables à somme nulle, qui peuvent être traitées plus tard … ou immédiatement, c’est une décision du ressort et de la compétence « du politique » et uniquement « du politique ».

 

Au total, donc, la Troïka, le Fond Monétaire International, la Banque Centrale Européenne et les États-membres de la zone euro assurent facialement 74 % du financement de l’État grec pour un total de 232 milliards d’euros et les États-membres de la zone euro détiennent à eux seuls 59 % de la dette accumulée par Athènes. 

 

Retenez que l’aide des États-membres de la zone euro s’est faite en deux temps.

D’abord, en 2010, sous forme de prêts via la « Greek Loan Facility » pour un montant de 52,9 milliards. Afin de laisser aux Grecs le temps de remettre de l’ordre dans leurs finances publiques, aucun remboursement ne leur sera réclamé avant le 15 juin 2020 et l’échéancier s’étale jusqu’en 2041 : Il n’y a aucune urgence !

Par ailleurs, le taux d’intérêt pratiqué, qui est variable (Euribor 3 mois plus 50 points de base), est loin d’être usuraire : En ce moment, cela fait moins de 0,5 % par an.

Mais ça peut s’envoler si la FED remonte ses propres taux.

 

Quant au deuxième plan de secours mis en place en 2012 avec le Fonds Européen de Stabilité Financière, il a prêté 130,9 milliards d’euros, est de loin le premier créancier de l’État grec.

Le principe en est fort simple : Le FESF est une structure garantie par les États-membres de la zone euro (et donc par nous) qui emprunte de l’argent sur les marchés puis le prête à la Grèce.

La Grèce est supposée rembourser le FESF à partir du 24 février 2023 et ce, jusqu’en 2054 : Là non plus, il n’y a aucune urgence…

En matière de taux d’intérêt c’est du prix coûtant : Le FESF prête au taux auquel il s’est lui-même endetté plus 0,01% pour couvrir ses frais de fonctionnement.

 

Au total, donc, les États-membres de la zone euro prêtent pas moins de 183,8 milliards de dollars à la Grèce, acceptent d’étaler les remboursements entre 2020 et 2054 et réclament un taux d’intérêt moyen inférieur à 1 %.

Pas de quoi ruiner qui que ce soit.

Par conséquent, le blocage, pour l’heure, il n’est que sur le « court terme », le « à vue », et ne porte pas sur 312 milliards comme la « presse aux ordres » et quelques débiles-politiques tentent de vous le faire croire, mais seulement sur une trentaine, à maturation immédiate, 13 ou 26 semaines…

 

Sauf « Grexit » sauvage : Là, les créanciers pourront toujours venir se faire payer, s’ils parviennent à obtenir un visa.

Mais avec des nèfles !

C’est une des raisons pour laquelle je ne crois toujours pas à un « Grexit », ou alors les créanciers seraient devenus complètement cinglés.

Par conséquent, la situation est « tendue », mais pas désespérée.

Et c’est d’ailleurs le discours de quelques « politiques » qui ont appris à compter (même si ce n’est pas si sûr : Ils ont peut-être seulement acheté une calculette à leur secrétaire).

 

Néanmoins, de mes déboires bancaires, j’ai appris autre chose.

Quand le konnard de banquier prend peur ou n’a plus d’argent, il n’a pas d’état d’âme à vous foutre dans la merde-grave : Il vous a « acheté » et vous impose des solutions suicidaires.

Vous lui appartenez car il a le pouvoir de tout vous bloquer et vous réduire à aller faire la manche sur les boulevards.

C’est un peu ce qui arrive aux Grecs aujourd’hui, demain aux Italiens et après-demain aux Gaulois.

Les Portugais, Espagnols, Irlandais, ils ont pliés et notez comme tout le monde les vante.

Mais c’est sans compter l’épuisement des « indignés », des « Podemos », l’astuce portugaise d’accueillir en exonération fiscale totale décennale des retraités de toute l’Europe du Nord (à pouvoir d’achat fort et sans coût pour le régime de retraite portugais et qui font grimper le prix du foncier en injectant plein de sous dans l’économie locale), le taux bas de l’IS Irlandais qui attire également les entreprises ayant besoin d’un pied en zone euro, etc.…

Les Grecs n’ont que leur soleil, leurs paysages (qui ne valent pas ceux de la « Corsica-Bella-Tchi-tchi », loin de là), leur huile d’olive, la Feta et leurs ports.

Et ils crient famine, ne sont pas correctement soignés, n’ont plus un sou en poche.

 

Personnellement, je me suis d’abord mis « en défaut », contraint et forcé, et ouvert deux autres comptes à la concurrence, jamais à découvert ceux-là pour éviter « la contagion », avant de passer au rouge en banque de « Gauloisie ».

Et je suis venu tous les mois, pendant des années, les narguer à faire des dépôts en espèce (des billets de 10 et de 20).

Et quand ils m’empêchaient de sortir de l’agence sans aller me faire engueuler par le dirlo, je lui expliquais que c’était comme ça ou plus rien.

À prendre ou à laisser !

 

Grande leçon de vie : Si tes dettes t’appartiennent, grâce à elles, tu tiens en fait par les kouilles ton créancier et lui fait avaler toutes les couleuvres que tu veux par tous les orifices.

Et en fait, la bonne idée c’est de n’avoir jamais plus de dette que tu sais pouvoir rembourser.

Là, on retrouve sa liberté d’action et de penser.

Et puis on dort nettement mieux.

 

Et l’erreur historique originelle aura été double : De croire aux théories keynésiennes et d’accepter un taux de 3 % de déficit budgétaire du traité de Maastricht.

 

Mais bon, je ne compte pas non plus être « prophète en mon pays » : D’abord je n’y suis plus et ensuite la seule satisfaction d’avoir eu raison contre tous et en avance sur tous justifie à elle seule l’apéro glacé que je vais prendre ce midi à votre santé (un grand verre de Spritz. Notez que je remplace l’eau gazeuse – ce n’est pas bon – par du prosecco, vin blanc pétillant local et inverse les proportions : 10 cl d’Apérol pour 6 cl de prosecco, le tout servi dans un boc de bière rempli de glaçons, c’est nettement meilleur).

 

À votre santé les jeunes !

I3

Source : http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/07/je-fais-partie-de-ceux-qui-nont-pas.html

 

Commentaires

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I-Cube

Si ça vous paraît si simple, c'est que j'aurai au moins réussi à être clair.
Tant mieux.

Elle vous plait ma recette du Spritz ?

JEAN-CHARLES DUBOC

J’essaierai votre recette de Spritz lors de mon prochain voyage à Venise !...

Les origines saxonnes de la « Baronne » la pousse à adorer la bière, mais uniquement lorsqu’elle est en voyage à l’étranger… Ce sera une occasion mémorable de fêter un départ en exil qui peut très bien passer par l’Italie et la Grèce – sait-on jamais !...

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