Démocratie directe et Sécurité extérieure (II)
Maître Jean-Paul Baduel, avocat de Thérèse Houphouët Boigny

Démocratie directe et Sécurité extérieure (III)

 

Sécurité extérieure et risque de collision d’une comète avec la Terre (1/2)

 

En janvier 2014, d’après l'Institut de recherche sur la paix internationale de Stockholm (Sipri), les pays dotés de l’arme atomique ont accumulé un stock de 16.300 têtes nucléaires dont 4.000 sont déployées.

Les États-Unis et la Russie détiennent respectivement 7 300 et 8 000 têtes nucléaires, dont 1920 et 1600 sont déployées au sein d’unités opérationnelles, tandis que la Grande-Bretagne et la France ont un arsenal de 225 et de 300 ogives nucléaires.

Les pays non membres du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires sont la Chine avec 250 têtes nucléaires, l'Inde entre 90 et 110, le Pakistan entre 100 et 120 et Israël 80, la Corée du Nord avec 6 à 8 têtes nucléaires en sa possession.

Ces armes ont des capacités de destruction apocalyptiques.

Une salve de 16 missiles M51 tirée vers la Chine par un de nos quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) pourrait détruire les seize premières agglomérations chinoises et tuer 190 millions de personnes !...

La totalité des armes nucléaires déployées sur la planète permettrait de détruire plusieurs fois toute vie sur Terre dans le cas d’une guerre nucléaire globale.

Malgré tout, le désarmement nucléaire est limité et l’article VI du traité de non-prolifération n’est pas respecté.

Celui-ci spécifie pourtant que : « Chacune des Parties au Traité s'engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace. »

L’un des aspects du problème est que les Françaises, et les Français, paient des impôts qui permettent de construire ces armes alors qu’aucun président n’a jamais posé cette question lors d’un référendum : « Acceptez-vous de fabriquer des armes nucléaires qui permettront de tuer en quelques instants des millions de mamans chinoises, ou russes, avec leurs petits ?... ».

La réponse, compte-tenu de l’opinion de la grande majorité des femmes sur ce sujet, aurait été NON !... En effet, les femmes n’accepteraient jamais de soutenir un projet avec des objectifs aussi démentiels.

Et c’est bien pour cela qu’aucun référendum, dans aucun pays doté de l’arme nucléaire, n’a jamais été lancé.

Et puis, la fabrication des armes atomiques, et leur déploiement, ont-ils encore un sens après l’effondrement de l’URSS et la fin de la guerre froide ?...

Il y a, en fait, une collusion du complexe militaro-industriel, de la majorité des dirigeants politiques, des médias, pour  ne pas ouvrir un débat à ce sujet et laisser le choix aux citoyens et aux citoyennes.

Nous sommes encore loin de la démocratie directe.

Faudra-t-il l’effondrement du système économique et financier pour accepter de changer les « règles du jeu » ?...

 

La première réunion publique sur l’opportunité de fabriquer et déployer des armes atomiques vient de se tenir à l’Assemblée Nationale à l’initiative de l’association « Arrêtez la Bombe », présidée par Paul Quilès, ancien ministre de la défense.

Mais je me demande si on ne doit pas innover et proposer des solutions qui permettront de garder nos centres de recherche, notamment le laser Mégajoule, et tout notre savoir-faire acquis laborieusement depuis 50 ans.

Et c’est pour cela que l’objectif « Global Zéro » ou « Arrêtez la Bombe » me semble extrêmement difficile à atteindre car c’est demander aux puissances nucléaires de renoncer à leurs centres de recherche et de tirer un trait sur des décennies d’investissements extrêmement important.

Aussi, il me semble souhaitable de développer un projet qui rassemblera les Terriens pour construire des armes atomiques destinées à sauver la planète plutôt que de continuer à prendre le risque de détruire l’humanité en gardant un nombre considérable d’armes nucléaires opérationnelles.

Avec un peu d’imagination, il est possible de trouver un nouvel objectif pour nos armes nucléaires.

Il est temps d’évaluer les « menaces cosmiques » et ce que pourrait entraîner la collision d’une comète, ou d’un astéroïde géo-croiseur, avec la Terre.

 

Les comètes.

C’est Edmund Halley qui a identifié la première comète périodique par ses passages en 1531, 1607 et 1682, puis prédit l’apparition suivante de 1758.

Il a fallu attendre 1950 pour que l’astronome Jan Oort émette l’hypothèse que les comètes viendraient d’un gigantesque « nuage » composé de milliards de noyaux cométaires éloignés à plus de 40.000 unités astronomiques du soleil (une UA représente 150 millions de km), soit à plus d’une année-lumière.

Le « nuage de Oort » est maintenant l’hypothèse privilégiée pour expliquer l’origine des comètes.

Les milliards de noyaux cométaires du « nuage d’Oort » sont dispersés dans une sphère de près de 1,5 année-lumière de rayon où ils sont très faiblement retenus par l’attraction du Soleil.

Ce « nuage » a été créé il y a 4 milliards d’années en même temps que le système solaire et la température qui y règne est de – 269° C (le zéro absolu est - 273°C).

Les perturbations gravitationnelles provoquées par le passage d’une étoile à 1 ou 2 années-lumière de notre système solaire - ce qui se produit régulièrement lors de son déplacement dans la galaxie - peuvent accélérer ces noyaux cométaires ou bien les ralentir très faiblement sur leur orbite.

En cas d’accélération, ces corps acquièrent une vitesse suffisante pour échapper à l’influence du Soleil et partent à l’aventure dans les espaces interstellaires et, parfois, peuvent être attirés par l’attraction gravitationnelle d’une étoile et devenir une comète dans un autre système solaire…

Amusant…

Ou alors le freinage d’un noyau provoque la lente modification de son orbite et, dans un laps de temps de plusieurs millions d’années, il plonge très lentement vers le centre du Système solaire pour filer parfois directement dans la fournaise solaire.

Mais, de nombreuses comètes qui plongent vers le soleil parcourent une trajectoire elliptique plus ou moins allongées définissant la périodicité à laquelle elle va revenir.

Dans un cas extrême, l’orbite de la comète est parabolique et celle-ci va échapper à l’attraction gravitationnelle du Soleil et s’éloigner définitivement pour se perdre au milieu des milliards d’étoiles de la Voie Lactée, notre galaxie.

Les comètes ont été classées en fonction de leur période - c’est-à-dire du temps qui s’écoule entre deux passages au périhélie (au plus près du Soleil).

En dessous de 200 ans, on parle de comètes à courte période, au-dessus, de comètes à longue période.

Les noyaux cométaires mesurent de plusieurs centaines de mètres à plusieurs dizaines de kilomètres.

Ils sont constitués d’éléments volatils et de grains de silicates plus ou moins gros, dans un rapport très variable, et avec une ῝tenue῝ différente pour chaque cas.

Ainsi, pour les comètes en provenance directe du nuage d’Oort, il est très difficile de prévoir comment elles vont se comporter en passant près du soleil ou même d’une planète aussi massive que Jupiter. Certaines vont se désagréger en plusieurs noyaux cométaires qui feront autant de nouvelles comètes dans l’avenir tandis que d’autres vont rester d’un seul tenant.

Une comète est constituée d’environ trois-quarts d’eau glacée et de moins d’un quart d’un mélange de monoxyde et de dioxyde de carbone et comporte aussi du méthanol, de l’ammoniac ainsi que de nombreux autres éléments en faible quantité comme des molécules organiques.

La composition des comètes commence à être mieux connue depuis le passage de la sonde Stardust qui est passée à 240 km de la comète 81P Wild (diamètre 5km) en 2004.

En s’approchant du soleil, la glace qui constitue la comète passe de l’état solide à l’état gazeux puis forme, avec les poussières qu’elle entraîne, la « chevelure » et deux « queues », l’une de gaz ionisé et l’autre de poussières, pouvant atteindre des millions de kilomètres de long.

Les comètes ont été observées depuis la nuit des temps.

 

Comète de Halley

La comète de Halley passe tous les 76 ans et est décrite pour la première fois dans les archives chinoises en 611 avant J.C.

Son passage en 837 est relaté dans des textes chinois, japonais et européens. Dans la tapisserie de Bayeux, elle se trouve au-dessus du roi Harold à l’occasion de son magnifique passage d’avril 1066.

On la retrouve aussi sur une fresque dans la chapelle Scrovegni, à Padoue, pour le passage de 1301.

Les trois dernières visites de la comète de Halley remontent à 1835, 1910 et 1986, ce qui a permis à la sonde Giotto, lancée en 1985, de s’approcher à 600 km de son noyau.

Nous savons maintenant qu’elle a une dimension de 16 × 8 × 7 km et que deux importants geysers de gaz alimentaient la chevelure et la queue cométaire lors de son dernier passage.

Cette comète a la taille de l’astéroïde qui a percuté la Terre il y a 65 millions d’années et a provoqué l’extinction des dinosaures !...

 

Les comètes les plus importantes

En septembre 1882, une comète exceptionnellement brillante a été observée en plein jour. Son éclat était au moins 100 fois plus intense que celui de la pleine Lune.

La forme de son orbite a été calculée par l’astronome allemand Heinrich Carl Kreutz qui a trouvé qu’elle a frôlé le soleil à seulement quelques centaines de milliers de kilomètres (diamètre du soleil : 1 million de km) !...

Très curieusement, d’autres comètes ont la même orbite. Ce sont les comètes Du Toit (décembre 1945), Pereyra (août 1963), Ikeya-Seki (octobre 1965) et Lovejoy (décembre 2011).

Ces comètes, dénommées « comètes de Kreutz », seraient issues d’un noyau exceptionnellement gros de plusieurs dizaines de kilomètres de diamètre qui se serait fragmenté, il y a plus de deux millénaires, lors de son passage près du soleil.

Les survols effectués par des sondes spatiales, comme la sonde Rosetta, permettent de connaître avec précision les noyaux de plusieurs comètes : celui de la comète « 1P Halley » est oblong et mesure 15 sur 8 kilomètres ; « 9P Tempel » est plus arrondie et atteint 7,5 kilomètres de diamètre ; « 19P Borrelly » et « 103P Hartley » ressemblent à des ῝cacahuètes῝ de 8,7 kilomètres et 2 kilomètres de long ; « 81P Wild » est presque sphérique et approche 5,5 kilomètres de diamètre.

Les astronomes ont estimé que le noyau de la très grosse comète Hale-Bopp, que j’ai eu la chance d’observer en 1997 au-dessus de l’Alaska lorsque j’étais pilote de B747 cargo, mesurait une cinquantaine de kilomètres de diamètre.

La collision d’une de ces comètes avec la Terre aurait détruit toute vie ou une grande partie de l’humanité.

 

Collision de la comète Shoemaker-Lévy avec Jupiter

Les collisions avec les planètes du système solaire sont assez fréquentes et nous avons pu observer, il y a 20 ans, la spectaculaire rencontre d’une comète avec Jupiter.

La gigantesque Jupiter, de 140.000 km de diamètre (la Terre en fait 12.000 km), peut modifier les orbites des comètes qui s’en approchent mais peut aussi les capturer et les briser.

En mars 1993, Carolyn et Eugene Shoemaker ont découvert, à côté de Jupiter, une comète qui se présentait sous la forme d’une série de noyaux positionnés les uns derrière les autres.

Les observations et les calculs permirent de prouver que la comète D/1993 F2 Shoemaker-Levy avait été capturée par Jupiter et que son noyau s’était brisé en une vingtaine de fragments lors d’un survol trop rapproché de la géante du système solaire.

Certains de ces morceaux mesuraient jusqu’à 2 km de diamètre.

Entre le 16 et le 22 juillet 1994, les vingt et un fragments de la comète ont percuté Jupiter à la vitesse de 60 km/sec dans une succession apocalyptique d’explosions dont certaines avaient la taille de la Terre.

Le télescope spatial Hubble observa notamment l’impact du fragment G qui développa une puissance équivalente à 250 millions de mégatonnes de TNT, soit plusieurs centaines de fois la puissance de la totalité des armes nucléaire déployées sur Terre.

Un tel fragment de la comète Shoemaker-Lévy aurait pu détruire notre planète.

La collision de Jupiter avec une comète a été un avertissement largement médiatisé qui a permis de sensibiliser en direct l’humanité sur les capacités destructrices d’une comète.

On peut objecter que la masse de Jupiter est si importante que cette planète géante attire par sa gravité les comètes qui passent à proximité ce qui n’est pas le cas de la Terre dont la masse est bien plus faible.

Effectivement, Jupiter est percutée environ 5000 fois plus par des comètes et des astéroïdes que la Terre !...

Ce qui ne veut pas dire que la Terre, ou Mars, ne peuvent pas être frappées par une comète qui apparaîtrait soudainement dans le système solaire.

 

Rapprochement d’une comète avec la planète Mars en octobre 2014.

Nous allons avoir, prochainement, un deuxième avertissement, nous, les Terriens, lorsque nous observerons, en octobre prochain, le passage de la comète « Siding Spring C/2013 A1 » près de Mars.

La trajectoire de cette comète est parabolique, ce qui signifie que c’est sa première visite près du soleil et qu’elle ne reviendra pas après son passage.

Par contre, son diamètre est estimé entre 8 et 50 km et les astronomes prévoient une luminosité 15 à 25 fois plus forte que Venus lors de son passage près du soleil.

La comète « Siding Spring » approche à la vitesse de 56 km/sec et les calculs prévoient qu’elle passera, le 19 octobre 2004, à 132.000 km de Mars, ce qui est extrêmement proche.

Par comparaison, le rapprochement le plus faible entre la Terre et une comète a eu lieu le 1er juillet 1771 avec la comète Lexell qui est passée à 2,3 millions de km, soit 6 fois plus loin que la Lune.

Ces chiffres seront précisés au fur et à mesure que la comète se rapprochera de Mars sur :

http://mars.nasa.gov/comets/sidingspring/

L’évènement sera suivi très attentivement pas le CNES et la NASA et peut-être même par les télévisions du monde entier car ce sera un événement cosmique exceptionnel.

 

Une comète a frappé la Terre il y a 13.000 ans

Les sceptiques pourront toujours faire remarquer que la probabilité d’une collision de la Terre avec une comète est extrêmement faible et qu’il n’y a rien dans l’Histoire de l’humanité à ce sujet !...

Est-ce si sûr ?...

Les scientifiques américains étudient depuis des années la succession d’anomalies relevées principalement au Canada et aux États-Unis et qui concernent l’extinction des grands mammifères du continent nord-américain, la soudaine disparition de la civilisation des Clovis, les premiers indiens de l’Amérique du Nord, la soudaine débâcle des glaciers recouvrant l’actuel Canada, les lagunes inexpliquées de Caroline du Nord, la couche de cendre qui recouvre une partie de l’Amérique du Nord et contient des sphérules typiques d’une collision cométaire, les traces d’un cratère récent de 120 km de diamètre sous le lac Michigan, etc…

La conclusion est qu’une comète de 5 km de diamètre a percuté notre planète il y a 13.000 ans en se fragmentant en cinq noyaux lors de la rentrée atmosphérique et en produisant un cratère en Scandinavie et quatre en Amérique du Nord.

Cette collision récente et terrifiante est peu connue dans le public mais se trouve bien documentée au point de vue scientifique (ref : Cycle of Cosmic Catastrophes).

Et si cela se reproduisait ?...

Si une comète arrivait soudainement pour percuter la Terre, que ferions-nous ?...

Pour l’instant, absolument rien, n’en déplaise à Bruce Willis !...

 

Des armes nucléaires pour détruire une « comète de l’apocalypse » ?...

Nous sommes dans une période de bombardement cométaire qui est l’un des plus violents depuis 3 milliards d’années et le risque d’une collision avec la Terre est loin d’être négligeable.

Aussi, je me pose cette question : « Et si on lançait un programme spatial planétaire, sur plusieurs décennies, pour détruire, avec des armes nucléaires, une comète dont la trajectoire la fait entrer en collision avec la Terre ?... »

Ce programme aurait plusieurs objectifs et avantages :

1/ Protéger la Terre de l’arrivée d’une comète qui la percuterait en causant des destructions considérables et pourrait même, dans le pire des cas, détruire toute vie sur notre planète ;

2/ Rassembler les Terriens autour d’un projet planétaire pour notre survie à tous ;

3/ Entrainer une dénucléarisation progressive des grandes puissances dotées de l’arme nucléaire tout en gardant les capacités de recherche et d’ingénierie dans le domaine de l’armement atomique ;

4/ Diminuer fortement le stock d’armes nucléaires déployées ;

5/ Démotiver les pays qui voudraient se lancer, eux aussi, dans la course à l’arme nucléaire ;

6/ Accélérer le désarmement nucléaire et arriver rapidement à un niveau « décent » du stock d’armes atomiques (les Russes l’estime à 1500 têtes) ;

7/ Poursuivre le désarmement nucléaire et arriver à un niveau très bas en armes nucléaires disponibles sur la planète ;

8/ Alléger pour la France la charge financière de la dissuasion nucléaire qui permettrait d’investir dans les forces conventionnelles (ex : un deuxième porte-avions).

L’effort de recherche, en ingénierie, technologique, financier, serait considérable et bénéficierait à l’ensemble des pays nucléarisés et à tous les pays en développement qui veulent participer à l’aventure.

 

L’idée de faire exploser une comète avec des armes nucléaires n’a rien de particulièrement original.

Le thème a été déjà abordé, sous une forme romancée, dans le film « Armageddon » :

http://youtu.be/iq6q2BrTino

 

Et si on commençait à y penser sérieusement ?...

 

Jean-Charles DUBOC

 

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