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juillet 2014

Démocratie directe et Sécurité extérieure (I)

 

Les femmes et les armes atomiques

 

L’approche du 14 juillet 2014 a été pour moi l’occasion de m’envoler vers la Grèce et d’embarquer à bord d’un voilier de 39 pieds pour naviguer tranquillement d’Athènes au golfe de Volos.

Une navigation magnifique où, de mouillage en mouillage, j’ai pu découvrir une nature maritime paisible, peu peuplée, et qui a peu changée depuis des milliers d’années.

A un moment, en navigation, je me suis demandé « Quel est le rôle de l’État ?... ».

La réponse a été immédiate : « Construire des sous-marins stratégiques !... ».

Et j’imaginais un SNLE dans ces magnifiques paysages.

 

Les sous-marins lanceurs d’engins (SNLE) de nouvelle génération, de la classe « Le Triomphant », sont de superbes bâtiments à propulsion nucléaire de 138 mètres de long et de 12 640 tonnes de déplacement en surface.

Leur vitesse en plongée est supérieure à 25 noeuds et leur armement est de 16 missiles M51 qui permettent de frapper un objectif situé à 9.000 km avec une vitesse d’arrivée de Mach 15 (19.000 km/h).

Chaque missile M51 est équipé de 6 têtes nucléaires de 150 kt chacune, soit, par tête nucléaire, dix fois la puissance de la bombe lancée sur Hiroshima.

Ainsi, chaque missile M51 présente une puissance de feu nucléaire d’environ un mégatonne, soit 66 fois la bombe d’Hiroshima.

Les 16 missiles M51 d’un seul sous-marin stratégique représentent une puissance destructrice de 16 mégatonnes, soit 1000 fois Hiroshima !...

Que représente, en nombre de victimes, l’explosion d’une tête nucléaire de 150 kt sur une grande ville ?...

Vous pouvez en avoir une idée en désignant des cibles sur le site nukemap :

http://nuclearsecrecy.com/nukemap/

Le nombre de tués, lors d’un tir d’une seule tête nucléaire, va de 200.000 à un million de victimes, et deux à trois fois plus de blessés graves.

Combien une salve de 16 missiles peut-elle tuer de personnes ?...

Prenons l’exemple de la Chine.

On peut considérer qu’un seul missile et ses 6 têtes nucléaires de 150 kt peuvent détruire une ville comme Pékin et son agglomération, soit 17 millions de personnes.

Les seize missiles d’un seul sous-marin peuvent ainsi détruire les seize premières agglomérations de Chine soit près de 195 millions de personnes en quelques minutes.

C’est complètement démentiel, épouvantable, et donne la mesure du péril en suspend sur la planète.

Une véritable « épée de Damoclès » nucléaire est placée sur l’humanité toute entière.

 

La force de frappe nucléaire a été lancée dans les années 1960 afin de faire face au péril soviétique.

Nous sommes rentrés, à cette époque, dans une stratégie de dissuasion. 

Cela veut dire que, dans une situation où les intérêts vitaux de la France seraient l'objet d'une grave menace, le président de la République a la possibilité d'engager d'éventuelles représailles nucléaires contre l'attaquant.

A l'époque, le général de Gaulle disait qu'on pouvait raser les cinq plus grandes villes de l'Union soviétique, ce qui ferait 80 millions de morts. Est-ce que les soviétiques voudraient jouer à ça ?...

Face au risque d’un enchaînement nucléaire funeste, et à un conflit mondial généralisé, les défenseurs de l’arme atomique se positionnent en disant que ce n’est pas fait pour être utilisé !...

A mourir de rire, si ce n’était pas aussi effrayant.

Car les risques d’une utilisation de l’arme atomique existent bel et bien, tant par la possibilité d’un tir intempestif ou par le risque d’un vol d’armes nucléaires non sécurisées (Pakistan), ou encore par le fait qu’un pays doté de l’arme atomique tombe entre les mains de grands délirants, religieux ou autre.

Les risques sont immenses et de nombreuses personnalités s’en inquiètent, y compris chez des militaires de haut rang comme le général Bernard Norlain.


Le Général Bernard Norlain et la dissuasion... par Tostain2010 

 

Et puis, il y a un problème de fond : les citoyens sont-ils d’accord pour construire des armes atomiques ?...

Les citoyens ?...

Surtout les citoyennes !...

Car la question n’a jamais été posée aux Français, et encore moins aux Françaises !...

Imaginez cette question posée par le président de la République lors d’un référendum sur le nucléaire : « Soutenez-vous la construction d’armes nucléaires capables de tuer des millions de mamans chinoises, ou russes, et leurs petits, en quelques minutes ?... ».

La réponse des femmes serait, très majoritairement, NON !...

Pas plus de 2% à 3% des femmes sont capables de défendre une telle idée.

S’il n’y avait que les femmes, on ne pourrait jamais faire la guerre !...

Et c’est bien pour cela que la démocratie directe n’est appliquée dans aucun pays de la planète, sauf, peut-être, en Suisse.

Et pourtant…

Et pourtant, la démocratie directe me semble être la meilleure solution pour résoudre les défis actuels de la planète.

En effet, posons différemment la question sur les armes nucléaires : « Des fanatiques religieux excisent leurs femmes en Irak en en Syrie, leur mettent une burqa sur la tête, et veulent imposer aux Françaises, un jour ou l’autre, le même traitement. Souhaitez-vous utiliser des bombes atomiques pour les neutraliser ?... ».

Là, le pourcentage de OUI des femmes serait nettement supérieur !...

Mais si on explique à nos charmantes compagnes, maman de nos enfants, que, si les armes atomiques tueraient bien de véritables tarés sanguinaires, elles élimineraient aussi des femmes avec leurs petits… le problème resterait le même.

Là, les femmes comprendraient qu’il faut des armes classiques pour éliminer ces malades mentaux monstrueux qui sont dignes des hordes nazis.

Et ce ne serait pas difficile de faire comprendre aux femmes qu’une défense puissante et classique est absolument nécessaire !...

Une question de fond qu’il est possible de poser à toutes les femmes de la planète.

Il s’en suivrait une politique de réduction inévitable de l’armement nucléaire, une orientation des investissements vers des moyens de défense classique, l’utilisation des moyens de recherche nucléaire vers des applications pacifiques comme la recherche vers de nouvelles sources d’énergie ou encore la protection de la Terre de l’arrivée d’une comète.

Il faudrait aussi créer de puissants moyens de formation humaine des jeunes des pays qui tombent sous le joug de fanatiques religieux.

La navigation en équipage, en haute mer, à bord de grands voiliers-écoles, serait une possibilité.

Une politique qui serait parfaitement comprise par la majorité des citoyens.

Ainsi, le désarmement nucléaire sur la planète passe par la démocratie directe et le tirage au sort d’une partie des représentants du peuple.

Et ceci au niveau planétaire.

 

Jean-Charles DUBOC

 


Budget des armées : un espoir dans le programme d'investissements d'avenir

 

Je suis bien lu par la Direction du renseignement militaire !...

 

Quelques-uns de mes lecteurs assidus à la DRM ont bien compris qu’il manquait 7,6 milliards d’euros dans les comptes de la Défense.

Cela fait, en effet, 16 ans que je hurle que les 3,5 milliards d’euros d’indemnités de la guerre du Golfe de 1991 ont été détournés, et que le Défense a subi, à cette occasion, un préjudice considérable tant financier que moral.

Le dossier est très largement disponible sur mes deux sites « Alerte éthique » mais aussi sur les blogs de « I-Cube » qui a écrit le roman « Opération Juliette-Siéra » pour expliquer comment les fonds disparus ont été récupérés dans un trust basé à Londres puis placés dans le « Grand Emprunt 2010 ».

Les sommes récupérées sont considérables car, en plus des frais de guerre de la Division Daguet, il y a aussi les fonds escroqués lors de l’extinction des puits de pétrole en feu au Koweït.

C’est « l’affaire Basano/Ferrayé ».

Et là, il y en a pour 22 milliards de dollars de l’époque !...

Une première tranche de 35 milliards d’euros a été récupérée en 2009 puis placée dans le « Grand Emprunt », puis une deuxième de 12 milliards d’euros l’a été en 2013.

La récupération des 12 derniers milliards est racontée par « I-Cube » dans son roman de l’été 2014 intitulé « Mains invisibles ».

C’est bien sûr un roman, mais cela doit être assez proche de la réalité.

Et puis, si Bercy veut démentir tout cela, il suffit de divulguer tous les organismes internationaux qui ont acheté du « Grand Emprunt » !...

On attend toujours !...

Aussi, depuis des années les tensions sont terribles entre les Armées et Bercy et elles ont atteint un sommet avant le 14 juillet dernier où j’ai bien cru que le scandale allait exploser au moment de la commémoration du début de la guerre 1914-1918.

J’en suis même parti naviguer en Grèce pour éviter de me trouver au milieu d’un bain de sang, car les réactions de beaucoup de Français pourraient être extrêmement violentes.

Les limites ultimes de la corruption ont été dépassées et la révélation d’un tel scandale ferait exploser en vol la Vème république avec une multitude de conséquences dont certaines pourraient être très difficilement gérables.

Ce sont les raisons pour lesquelles j’insiste depuis des années auprès du pouvoir pour résoudre cette affaire d’une manière paisible afin d’éviter une divulgation explosive et passionnelle.

Toujours est-il que le sujet est suivi avec une grande attention par la Direction du renseignement militaire qui est bien consciente qu’un tel dossier pèse bien plus lourd s’il est disponible sur le web.

C’est même un « missile thermonucléaire politique » qu’il vaut mieux, pour beaucoup de dirigeants politiques, ne pas voir partir.

 

La DRM est une « belle boutique » de 1.620 personnes pour un budget annuel de l’ordre de 160 millions d'euros.

L’unité est composée également de la Brigade des forces spéciales terre (BFST), le 13ème régiment de dragons parachutistes de Martignas-sur-Jalle, le 2ème régiment de hussards de Haguenau, régiment de recherche du renseignement d'origine humaine (ROHUM) dans la profondeur, le 61ème régiment d'artillerie de Chaumont (Haute-Marne), régiment d'acquisition de renseignement d'origine image (ROIM) par déploiement de drones SDTI.

Il faut aussi compter sur :

.le 44ème régiment de transmissions de Mutzig, régiment de guerre électronique opératif qui participe à l'acquisition de renseignement d'origine électromagnétique (ROEM) dans la profondeur et arme un centre de guerre électronique enterré et les détachements autonomes des transmissions dès le temps de paix.

.Le 54ème régiment de transmissions d’Haguenau, régiment de guerre électronique tactique qui participe à l'acquisition de renseignement d'origine électromagnétique (ROEM) au contact et attaque les réseaux radioélectriques adverses.

.Le 28ème groupe géographique d’Haguenau.

.Le « Bougainville » qui succède au « Berry » en juillet 1999, embarquant 30 techniciens de la DRM chargés des interceptions COMINT (Communications Intelligence) et ELINT (Electronic Intelligence).

.Le « Dupuy-de-Lôme », un navire spécialement conçu pour être le nouveau MINREM (Moyen Interarmées Naval de Recherche Electro-Magnétique). Ses missions sont dans l'ordre de « l'interception, la goniométrie et l'analyse de tous types de signaux, y compris ceux émis ou reçus par des satellites », capable de suivre la chute d’une pièce d’un euro depuis Brest, lâchée du haut de la Tour Eiffel.

Ce sont également les moyens de l'armée de l'air, qui supervisent l'utilisation des satellites de renseignement. Il existe deux types de satellites : les satellites de renseignement d'origine électromagnétique (ROEM) ; les satellites de renseignement d'origine image optiques et radars (ROIM).

Et, depuis le 1er septembre 2011 les moyens électroniques, notamment, l'escadron électronique aéroporté 1/54 Dunkerque stationné sur la base aérienne 105 Évreux-Fauville. Plus deux C-160 Transall Gabriel qui ont fait l'objet d'une rénovation. Le premier a été livré en 2010, le second était disponible en 2012.

Une belle armada, finalement.

Tout cela coûte cher, mais c’est absolument vital pour notre sécurité et notre défense.

 

Les tensions entre les politiques et les militaires sont, temporairement, en voie d’apaisement comme l’explique un article d’Alain Ruello dans les Échos du 15 juillet 2014 :

« Le rapport de l'IGF remis ce matin au gouvernement préconiserait de faire de la DGA un opérateur du programme d'investissements d'avenir.

Après la trêve consensuelle du 14 Juillet, la guerre de tranchées entre la Défense et Bercy va pouvoir repartir de plus belle.

C'est aujourd'hui que l'Inspection générale des finances remet à Matignon son rapport sur les crédits militaires.

Il y a urgence : le projet de loi de finances triennal 2015-2017 a sucré d'un trait de plume 1,5 milliard d'euros de crédits budgétaires à la Grande Muette, remplacés par la promesse d'autant de ressources exceptionnelles - les « Rex » -, c'est-à-dire de ressources tirées de la vente de bijoux de famille de l'Etat (« Les Echos » du 10 juillet).

Rendant un arbitrage digne du roi Salomon, François Hollande a donné raison à Michel Sapin, son ministre des Finances, qui a obtenu une nouvelle saignée, en permettant à Jean-Yves Le Drian, celui de la Défense, de sauver la face.

Et encore, l'armée s'en tirerait bien, selon un officier général. Ce qui permet au chef de l'Etat de claironner que la « trajectoire de la loi de programmation militaire » est préservée.

Plusieurs pistes à l'étude

Personne n'est dupe, et surtout pas les militaires à qui l'on demande toujours plus : sur la durée de la LPM, c'est-à-dire de 2014 à 2019, ce sont désormais 7,6 milliards de Rex, par nature très incertaines, qu'il va falloir trouver, faute de quoi le navire va couler.

N'ayant pour l'heure aucune garantie de disposer de l'argent nécessaire, la Direction générale de l'armement (DGA) a gelé toutes les commandes majeures : 4e sous-marin nucléaire d'attaque Barracuda, blindés de l'armée de terre (programme Scorpion), ou encore avions ravitailleurs.

La solution ? C'est tout l'objet du rapport commandé à l'IGF. Plusieurs pistes ont été étudiées. La plus prometteuse, celle qui semble en tout cas la moins difficile à mettre en œuvre, passe par le programme d'investissements d'avenir (PIA).

Aujourd'hui, certains programmes militaires en bénéficient à hauteur de quelques centaines de millions d'euros, via le CNES et le CEA. Mais ces opérateurs sont à la limite de ce qu'ils peuvent absorber. Pour changer d'échelle, l'idée consiste à faire de la DGA un opérateur du PIA. Il suffit pour cela de modifier la loi de finances rectificative de 2010. Jean-Yves Le Drian et ses troupes sont pour, Bercy et ses budgétaires résolument contre. François Hollande devra trancher lors d'un conseil de défense crucial attendu cette semaine.

Pour le plus long terme, un autre projet fait l'objet de réflexions en tout petit comité qui, s'il était confirmé, mettrait l'armée à l'abri des aléas des crédits d'équipement, selon nos informations.

De quoi s'agit-il ? De transformer la DGA en un établissement public à caractère industriel et commercial, un Epic.

Les avantages : pouvoir abonder le capital de cette « DGA new-look » par le produit de la cession de participations d'Etat, gérer la trésorerie de façon plus souple, ou encore les effectifs à la manière de ceux d'une entreprise privée.

La ligne de fracture est, là encore, sans surprise : la Défense y est favorable, Bercy ne voit pas cela d'un bon œil… ».

Comme on peut le voir, les REX se monteraient à 7,6 milliards d’euros.

Une somme qui correspond, en valeur actuelle, aux indemnités de la guerre du Golfe virés à la France en 1991 et 1992 par le Koweït, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes-Unis, et qui n’est jamais arrivée dans le Trésor Public.

Il a fallu une opération de récupération des fonds lancée par Nicolas Sarkozy pour que les milliards disparus de la Division Daguet réintègre la comptabilité publique sous l’appellation fallacieuse de  « Grand Emprunt 2010 » ou encore de « Programme d’investissements d’avenir ».

Ces sommes sont, enfin, en cours de récupération par la Défense, même si c’est par une voie détournée.

 

Il était grand temps, même si j’estime qu’il ne faut pas oublier tous nos soldats qui souffrent du syndrome du Golfe.

En effet, la prime de guerre qui devait être allouée aux militaires de « L’Opération Daguet » n’a toujours pas été virée alors que nous avons entre 3.000 et 4.000 vétérans qui souffrent du syndrome du Golfe, si on s’en tient aux statistiques de l’Armée américaine.

Les Américains ont, en effet, 170.000 vétérans de « l’Opération tempête du désert » qui sont reconnus comme souffrant des séquelles invalidantes causées par la respiration de poussière d’uranium appauvri et d’autres produits hautement toxiques.

Ils ont droit à une visite médicale organisée par le ministère de la défense américaine ainsi qu’à une pension d’invalidité.

Un sénateur américain a même déclaré que « l’aide aux vétérans était un devoir sacré ».

Et chez nous ?...

 

Jean-Charles DUBOC