Dernier billet de « I-Cube »…
Le sort des vétérans américains de la guerre d’Irak

La Muette et le soldat

 

Le syndrome de la guerre du Golfe

 

En 1991, la France a envoyé jusqu’à 18.000 soldats dans les sables d’Arabie Saoudite et des Emirats pour libérer le Koweït des armées de Saddam Hussein.

Les Américains ont y envoyés 700.000 hommes dans le cadre de l’Opération « Tempête du Désert ».

Les envahisseurs ont été repoussés grâce à une très lourde intervention militaire, aérienne, maritime et terrestre, qui s’est soldée par de nombreuses victimes tant civiles que militaires.

Le conflit s’est terminé avec le gigantesque incendie des 1.100 puits de pétrole détruits par les Irakiens lors de leur retraite.

Pour l’invasion du Koweït, Saddam Hussein avait mis en ligne 5.500 chars d’origine soviétique, dont beaucoup étaient anciens. Mais la force terrestre était absolument considérable et le dictateur pouvait s’emparer de tous les Emirats du Golfe, et même plus…

Avec la maîtrise de l’espace aérien, les américains ont mis en œuvre, pour la  neutralisation des chars, une impressionnante flotte aérienne composée de Fairchild A-10 Thunderbolt II.

Des "tueurs de chars" qui sont équipés d’un canon rotatif tirant 3900 obus à la minute !...

Des projectiles de 30 mm, en uranium appauvri…

Lors de l’impact, ces obus en uranium sont vaporisés et un nuage très toxique pollue l’environnement du combattant qui se rendra sur le site.

C’est l’une des principales causes de l’empoisonnement des soldats.

Vingt ans après, aux Etats-Unis,  ce sont 25% à 30% des militaires ayant participé au conflit qui souffrent du ῝Syndrome du Golfe῝. Entre 170.000 et de 250.000 vétérans américains sont concernés.

Mais il faut savoir que l’armée américaine a maintenant reconnu le "syndrome du Golfe" : des visites médicales sont organisées pour les vétérans et c’est l’armée qui s’occupe de la procédure pour obtenir une pension d’invalidité.

En France, au « Pays des Droits de l’homme », qui n’est apparemment pas  le « Pays des Droits du soldat », le syndrome du Golfe est toujours ignoré.

Les vétérans du Golfe n’ont jamais réussi à faire entendre leur voix.

Ils n’intéressent pas les élus, la presse ou les médias, qui n’abordent la question du Syndrome du Golfe que très sporadiquement.

Mais voici un nouveau documentaire, réalisé par Dinnie Martin, qui, je l’espère, sera favorablement accueilli par les médias :

 

 

 

Il faut bien réaliser que ceux qui souffrent du syndrome du Golfe sont handicapés et qu’ils ne reçoivent aucune pension, contrairement à leurs frères d’armes américains.

Beaucoup sont maintenant décédés.

Les pensions d’invalidité seraient-elles trop élevées pour l’Etat, c’est-à-dire le contribuable ?...

La réponse est Non !...

La défense de la Liberté a toujours un coût et c’est aux citoyens d'accepter de payer des impôts pour entretenir une armée, mais aussi pour payer des pensions d’invalidité, si nécessaire…

Quel serait le montant pour le budget de l’Etat des pensions d’invalidité pour l’ensemble des soldats qui souffrent du syndrome du Golfe ?...

Il est assez difficile de répondre car nous ne connaissons pas le nombre de vétérans français victimes du syndrome.

Si nous nous basons sur les statistiques établies par l’armée américaine, le taux de soldats qui souffrent de séquelles invalidantes du type "syndrome du Golfe" est de 25% à 30% des effectifs ayant participé aux combats.

Ce ferait chez nous entre 3.000 et 4.000 soldats invalides.

Si c’est le cas, le scandale sera énorme lors de la divulgation du nombre réel de malades et de soldats déjà décédés.

Compte-tenu que les pensions attribuées le serait rétroactivement, on peut estimer que la somme à trouver, pour indemniser correctement nos vétérans du Golfe, se situe entre un et deux milliards d’euros.

Une somme importante à laquelle il faut ajouter la prime de guerre promise à nos combattants du Golfe, environ 200.000 euros par soldat, et qui n’a jamais été touchée.

Compte-tenu de l’importance des effectifs envoyés dans le Golfe, le montant total de cette "prime de guerre" est compris entre deux et trois milliards d’euros.

Ainsi, si l’on ajoute les pensions d’invalidité pour le syndrome du Golfe à la prime de guerre qui est due, on arrive à un total compris entre 3 et 4 milliards d’euros.

Ce n’est pas prévu dans le budget des armées !…

Sauf… sauf si on commence à aborder le sujet des 3,5 milliards de dollars des indemnités de la guerre du Golfe virées à la France en 1991, au titre de « l’Opération Daguet ».

Des "frais de guerre" qui, semble-t-il, ont été détournées par François Mitterrand et quelques responsables politiques de l’époque !...

Et là, ce sont environ 7 milliards d’euros qui sont disponibles !...

Mais où sont-ils ?...

Une question que j’aborde régulièrement sur ce blog.

Et qui est toujours sans réponse malgré une quinzaine de courriers adressés aux ministres des finances qui se sont succédés depuis 1998.

Les seuls courriers disponibles sont ceux reçus par l’UNSOR en 2008 et qui stipulent qu’il n’y a aucune trace des indemnités de la guerre du Golfe dans les lignes de comptabilité du Trésor public et de la Défense.

C’est particulièrement gênant lorsque l’on sait que le New York Times de septembre 1992 affirme que le Koweït, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes Unis, ont viré 84 milliards de dollars directement aux USA, à la Grande Bretagne et à la France, au titre des frais de l’Opération « Desert Storm » !...

Où est passé l’argent ?...

Il faut maintenant reconnaitre que le ministère des finances couvre délibérément ce scandale !...

La conclusion est que d’un côté, nous avons des militaires qui ne sont pas indemnisés pour les sévères troubles du Syndrome du Golfe, tandis que de l’autre côté nous avons un système qui protège « les voleurs de la défense nationale » !...

Vous avez dit « Pays des droits de l’homme » ?...

Où sommes-nous donc ?...

 

Jean-Charles DUBOC

 

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