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Charia : déclaration de Bruxelles 2012

 

Le blog « Alerte éthique » a été créé afin de permettre aux citoyens de mieux contrôler ses dirigeants.

Car il faut avouer que les affaires de corruption qui sont régulièrement révélées au public signifient que le fonctionnement de notre démocratie est assez « bancal ».

D’ailleurs, la France dégringole chaque année dans le classement des pays les moins corrompus, d’après un classement de Transparency International.

Avec des comportements aussi peu vertueux, on peut se demander si nos dirigeants peuvent prendre les meilleurs décisions dans l’intérêt du pays à partir du moment où ils sont « tenus » par les affaires…

J’en doute.

D’ailleurs, c’est peut-être pour cela que « Bling-bling » notre ex « Divin et Ô combien vénéré président » s’est fait virer !...

Heureusement qu’il y a l’humour, et la dérision...

Aussi, à mes heures, je suis aussi humoriste et je ne peux que recommander la vidéo « Bling-bling déclare la guerre à la rakaille » qui n’a pas eu le succès qu’elle mérite.

Mais si l’on revient aux choses sérieuses, il faut quand même se pencher sur tout ce qui peut mettre une démocratie en péril.

Car la démocratie a de sérieux ennemis, et le plus déclaré actuellement est la charia.

Dans un Arrêt du 31 juillet 2001, la Cour européenne des droits de l'homme a fait observer l’incompatibilité de la charia avec les principes fondamentaux de la démocratie.

Cet Arrêt a ensuite confirmé par la Grande chambre de la Cour européenne des droits de l'homme le 13 février 2003.

Il s’agissait, à cette occasion, pour la Cour de juger si le gouvernement turc avait le droit de dissoudre un parti islamique turc, le Refah, en raison des valeurs prônées par ce parti (la Charia notamment).

C’est fait !...

Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines, car, après le « printemps arabe », c’est « l’hiver islamiste » qui pourrait bien s’installer à nos portes !...

Et il serait peut-être temps de « contre-attaquer » idéologiquement en ayant suffisamment de réparti pour faire face à la monté de l’intégrisme religieux le plus archaïque !...

C’est ce que tente l’ICLA, « l’International Civil Liberties Alliances » qui a organisé à Bruxelles, au Parlement européen, le 9 juillet 2012, la première « Conférence Internationale pour la liberté d’expression et les Droits de l’homme ».

Cette conférence a rassemblé des écrivains et des représentants, originaires de 18 pays, de groupes défendant les droits de l’homme et les libertés civiles.

Le moment le plus fort a été la présentation et la signature de la Déclaration de Bruxelles 2012.

En voici la vidéo.

 

 Conférence internationale

pour la liberté d’expression & les droits de l’Homme

 

Pour sauvegarder les libertés individuelles et les droits de l’Homme

 

Pour préserver la liberté d’expression, les libertés individuelles, les droits de l’Homme et la Démocratie contre toutes les tentatives visant à subvertir et à attenter à ces principes universels, nous en appelons aux dirigeants de toutes les nations pour soutenir cette Déclaration de Bruxelles 2012 afin de protéger les libertés individuelles et les droits de l’Homme :

Réaffirmant en tant que principe accepté de longue date que les droits et libertés de l’Homme sont universels, individuels, inaliénables, égaux pour tous et s’imposent au-delà de toute considérations philosophiques, culturelles ou religieuses;

Considérant que tout défenseur honnête de la Démocratie a le droit et le devoir de soutenir et de défendre la liberté d’expression, les libertés individuelles et des droits de l’Homme ;

Affirmant l’irréfutable fait que la charia, telle qu’articulée et appliquée, est incompatible avec la liberté d’expression, avec les libertés individuelles et avec les droits de l’Homme. Qu’elle les détruit et est, de ce fait, incompatible avec les principes fondamentaux de la Démocratie (comme la Cour Européenne des Droit de l’Homme l’a acté dans son jugement du 13 février 2003) ;

Prenant acte du fait que la « Déclaration du Caire des Droits de l’Homme en Islam » du 5 août 1990, communément appelée Déclaration du Caire restreint tous les droits de l’Homme aux règles liberticides et aux contraintes comportementales normatives de la charia (cf. articles
22, 23, 24 de cette déclaration
) au prétexte que « Tous les êtres humains

constituent une même famille dont les membres sont unis par leur soumission à Allah » (article 1) ;

Constatant que l’Organisation de Coopération Islamique (OCI) – créatrice et principale promotrice de la Déclaration du Caire – a prouvé par une activité continue et persévérante qu’elle est devenue la principale organisation internationale politico-religieuse travaillant à la restriction de la liberté d’expression, des libertés individuelles, des droits de l’Homme et à l‘imposition de la Charia dans le monde ;

Affirmant que tout soutien officiel ou toute promotion de la Déclaration du Caire ainsi que toute coopération avec l’OCI menant par «le test des conséquences,» à plus d’application de la Charia où que ce soit dans le monde, identifie leur perpétrateur comme un adversaire actif de la Démocratie, de la liberté d’expression, des libertés individuelles et des droits de l’Homme ;

Notant qu’une telle identification rend illégitime toute tentative par le perpétrateur à discuter ou à négocier de questions concernant la liberté d’expression, les libertés individuelles et des droits de l’Homme dans tous les forums locaux, nationaux ou internationaux ;

 

Les signataires de la présente déclaration exigent solennellement de leurs gouvernements et de la société civile :

1) Qu’ils initient un processus, nommé le "Processus de Bruxelles", afin de mettre en œuvre le contenu de cette déclaration grâce à des mesures éducatives et des initiatives politiques à tous les niveaux de gouvernement et dans tous les secteurs de la société civile, afin de préserver les libertés et les droits futurs de nos nations et de nos enfants, de sorte que tous les membres de la famille humaine puissent prospérer en tant que personnes libres.

2) Qu’ils déclinent toute invitation à participer à tout forum local, national ou international discutant des libertés individuelles, de la liberté d’expression ou des droits de l’Homme, si les organisateurs – personnes physiques ou organisations – sont connus comme promoteurs de la Déclaration du Caire ou tenants de l’introduction de la Charia dans la société; à moins que la négociation ne porte sur la transition vers une mise en œuvre des droits de l’Homme tels que définis par la Déclaration universelle des droits de l’Homme par les Nations Unies, et une sortie des définitions décrites dans la Déclaration du Caire.

3) Qu’ils protestent contre toute forme de participation de personnes ou organisations connues pour leur promotion de la Déclaration du Caire ou pour l’application de la Charia à une réunion locale, nationale ou internationale consacrée aux libertés individuelles, à la liberté d’expression ou aux droits de l’Homme à moins que ces personnes n’aient le statut d’observateurs ou soient en train de négocier leur entrée dans le Processus de Bruxelles.

4) Qu’ils effectuent une enquête approfondie avant toute coopération bilatérale ou multilatérale sur les libertés individuelles, la liberté d’expression, et les questions connexes aux droits de l’Homme, afin d’identifier clairement les participants qui promeuvent la Déclaration du Caire ou la Charia, ou bien qui ont coopéré ou collaboré avec l’OCI ou avec des organisations qui lui sont associées.

5) Qu’ils rejettent et interdisent tout financement public qui contribue à la promotion de la Déclaration du Caire ou à toute implémentation sociétale liée à la Charia puisque de tels actes et promotions constituent une attaque directe contre les plus fondamentaux de nos principes démocratiques et contre les droits de l’Homme.

6) Qu’ils mettent fin à toute coopération avec tous les promoteurs connus de la Déclaration du Caire, que ce soit à un niveau national ou international, lorsque cette coopération a pour but ou pour résultat de restreindre les libertés individuelles, la liberté d’expression ou les droits de l’Homme dans un pays démocratique, tant qu’ils n’ont pas répudié la Déclaration du Caire.

7) Qu’ils développent la coopération et le soutien dans tous les forums avec les anciens promoteurs de la Déclaration du Caire qui la désavouent et dénoncent la destruction que font subir l’OCI et la charia aux libertés individuelles, à la liberté d’expression, aux droits de l’Homme et qui affirment dorénavant que les droits de l’Homme et que ses libertés sont universels, individuels, égaux pour tous les êtres humains, inaliénables, et s’imposent au-delà de toute considérations philosophiques, culturelles ou religieuses.

8) Qu’ils engagent le dialogue avec la société civile et avec les organisations officielles qui cherchent à protéger les libertés individuelles des atteintes liées à la Charia, et tout particulièrement avec les organisations issues des pays signataires de la Déclaration du Caire ou membres de l’OCI, et ce, afin d’encourager le dialogue, l’information et la compréhension des libertés individuelles et des droits de l’Homme, tels que ces termes ont été historiquement utilisés avant la Déclaration du Caire.

 


Charia : Arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme

 

Le blog Alerte éthique a été créé en réaction à la corruption de la classe politique et a pour but un meilleur contrôle des dirigeants par les citoyens !...

Mais il faut avouer que cela pourrait être pire !...

Car nous vivons, malgré tout, en démocratie, dans des structures où la liberté d’expression, le débat, font partie de nos institutions et ont permis depuis deux siècles, depuis la Révolution française, une lente évolution des droits de l’homme, et de la femme…

Des siècles d’efforts, de souffrances, ont été nécessaires pour créer une véritable démocratie en France et dans la majorité des pays de la planète.

Cela a été épouvantablement dur, difficile.

Faut-il rappeler les horreurs du nazisme et la seconde guerre mondiale ?...

Autant de faits qui doivent nous convaincre de lutter en continu contre toute dérive totalitaire des uns et des autres.

Bien sûr, il peut y avoir, en démocratie, des excès, des tromperies, de la part de nos dirigeants, mais le « jeu » démocratique doit être suffisant pour les corriger.

Mais c’est loin d’être le cas pour les pays qui sont soumis à une autorité religieuse qui, par essence même, est détentrice d’une vérité absolue.

C’est ce que souligne la Cour européenne des droits de l'homme, dans un arrêt du 31 juillet 2001 qui fait observer l’incompatibilité de la charia avec les principes fondamentaux de la démocratie.

 

Extraits de l’arrêt du 31 juillet 2001

La Cour européenne des droits de l’homme a estimé que la Charia est incompatible avec la Convention européenne des droits de l’homme de 1950.

Il s’agissait à cette occasion pour la Cour de juger si le gouvernement turc avait le droit de dissoudre un parti islamique turc, le Refah, en raison des valeurs prônées par ce parti (la Charia notamment). La Cour a validé la dissolution du Refah. Du jugement final, on citera essentiellement les extraits suivants :

• La Cour constitutionnelle a rappelé qu’un tel système (la charia), qui avait ses origines dans l’histoire de l’Islam en tant que régime politique, s’opposait au sentiment d’appartenance à une nation ayant une unité législative et judiciaire.

• Pour la Cour constitutionnelle, la Charia serait l’antithèse de la démocratie, dans la mesure où elle se fonde sur des valeurs dogmatiques et est le contraire de la suprématie de la raison, des conceptions de la liberté, de l’indépendance, ou de l’idéal de l’humanité développé à la lumière de la science.

• La Cour reconnaît que la Charia, reflétant fidèlement les dogmes et les règles divines édictées par la religion, présente un caractère stable et invariable. Lui sont étrangers des principes tels que le pluralisme dans la participation politique ou l’évolution incessante des libertés publiques.

• La Cour relève que (…) les références explicites à l’instauration de la Charia sont difficilement compatibles avec les principes fondamentaux de la démocratie, tels qu’ils résultent de la Convention, comprise comme un tout.

• Il est difficile à la fois de se déclarer respectueux de la démocratie et des droits de l’homme et de soutenir un régime fondé sur la Charia, qui se démarque nettement des valeurs de la Convention, notamment eu égard à ses règles de droit pénal et de procédure pénale, à la place qu’il réserve aux femmes dans l’ordre juridique et à son intervention dans tous les domaines de la vie privée et publique conformément aux normes religieuses.

• La Cour constitutionnelle (fait également référence) à la notion de djihad, qui se définit, dans son sens premier, comme la guerre sainte et la lutte à mener jusqu’à la domination totale de la religion musulmane dans la société.

• La Cour constate également que les propos tenus par Xxxxx, le député d’Ankara, (…) traduisaient une haine profonde envers ceux qu’il considérait comme des opposants au régime islamiste. La Cour estime à cet égard que lorsque le comportement incriminé atteint un niveau élevé d’insulte et se rapproche d’une négation de la liberté de religion d’autrui, il perd pour
lui-même le droit d’être toléré par la société. »

 

Cet arrêt a été confirmé par la Grande chambre de la Cour européenne des droits de l'homme, le 13 février 2003.

Extraits :

• La Cour rappelle que la liberté de pensée, de conscience et de religion représente l’une des assises d’une « société démocratique » au sens de la Convention. Cette liberté figure, dans sa dimension religieuse, parmi les éléments les plus essentiels de l’identité des croyants et de leur conception de la vie, mais elle est aussi un bien précieux pour les athées, les agnostiques, les sceptiques ou les indifférents.

• Il y va du pluralisme – chèrement conquis au cours des siècles – qui ne saurait être dissocié de pareille société. Cette liberté implique, notamment, celle d’adhérer ou non à une religion et celle de la pratiquer ou de ne pas la pratiquer.

• Par ailleurs, dans une société démocratique, où plusieurs religions coexistent au sein d’une même population, il peut se révéler nécessaire d’assortir la liberté en question de limitations propres à concilier les intérêts des divers groupes et à assurer le respect des convictions de chacun

• Selon la Cour, dans une société démocratique, l’Etat peut limiter la liberté de manifester une religion, par exemple le port du foulard islamique, si l’usage de cette liberté nuit à l’objectif visé de protection des droits et libertés d’autrui, de l’ordre et de la sécurité publique

• la Cour estime (…) qu’un parti politique dont les responsables incitent à recourir à la violence ou proposent un projet politique qui ne respecte pas la démocratie ou qui vise la destruction de celle-ci ainsi que la méconnaissance des droits et libertés qu’elle reconnaît, ne peut se prévaloir de la protection de la Convention contre les sanctions infligées pour ces motifs.

• Nul ne doit être autorisé à se prévaloir des dispositions de la Convention pour affaiblir ou détruire les idéaux et valeurs d’une société démocratique.

• Dans ce contexte, la Cour considère qu’il n’est pas du tout improbable que des mouvements totalitaires, organisés sous la forme de partis politiques, mettent fin à la démocratie, après avoir prospéré sous le régime démocratique. L’histoire européenne contemporaine en connaît des exemples.

• la Cour partage l’analyse effectuée par la chambre quant à l’incompatibilité de la charia avec les principes fondamentaux de la démocratie

• A l’instar de la Cour constitutionnelle, la Cour reconnaît que la charia, reflétant fidèlement les dogmes et les règles divines édictés par la religion, présente un caractère stable et invariable. Lui sont étrangers des principes tels que le pluralisme dans la participation politique ou l’évolution incessante des libertés publiques.

• La Cour relève que (…) l’instauration de la charia est difficilement compatible avec les principes fondamentaux de la démocratie

• Il est difficile à la fois de se déclarer respectueux de la démocratie et des droits de l’homme et de soutenir un régime fondé sur la charia, qui se démarque nettement des valeurs de la Convention, notamment eu égard à ses règles de droit pénal et de procédure pénale, à la place qu’il réserve aux femmes dans l’ordre juridique et à son intervention dans tous les domaines de la vie privée et publique conformément aux normes religieuses.

• La Cour considère que, quelle que soit l’acception que l’on donne à la notion de djihad (dont le premier sens est la guerre sainte et la lutte à mener jusqu’à la domination totale de la religion musulmane dans la société), invoquée dans la plupart des discours mentionnés ci-dessus, une ambiguïté régnait dans la terminologie utilisée quant à la méthode à employer pour accéder au pouvoir politique.